• Une étude montre les limites des mégabassines, elle est torpillée par le préfet
    Floriane Louison | 21 juin 2023 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/210623/une-etude-montre-les-limites-des-megabassines-elle-est-torpillee-par-le-pr

    L’étude montre qu’il n’y a tout simplement pas assez d’eau pour remplir les trente mégabassines programmées dans la Vienne. Mais la préfecture ne « valide pas » ce constat objectif car les impacts socio-économiques ne sont pas pris en compte. Un raisonnement par l’absurde qui sape un travail scientifique inédit. (...)

    #mégabassines

  • Annie Ernaux : « Les Soulèvements de la Terre sont un mouvement pour la vie »

    Dans cet entretien, Annie Ernaux, prix Nobel de littérature, affirme soutenir Les Soulèvements de la Terre. Les traiter de terroristes est une « aberration » dit celle qui « espère un mouvement de masse » contre ce gouvernement.

    https://reporterre.net/Annie-Ernaux-Les-Soulevements-de-la-Terre-sont-un-mouvement-pour-la-vie

    Comment définiriez-vous ce mouvement ?

    Il exprime la volonté de vivre autrement, de vivre avec la nature dont on est de plus en plus privés et qui est de plus en plus détruite. C’est une manière différente de vivre, mais aussi un changement du rapport humains, qu’ils ne soient plus dans la domination de ceux qui ont le pouvoir et la richesse sur le reste de la population. C’est cela qui fait peur. Tout ce qu’a fait le gouvernement depuis 2017, c’est de favoriser les grands groupes économiques, la FNSEA, les chasseurs.
    Le mot dissolution est absurde. Est-ce qu’on pouvait dissoudre le Larzac dans les années 70 ? Est- ce qu’on pouvait dissoudre les mouvements de femmes qui demandaient la liberté de la contraception et de l’avortement ? Non.

    Appartenez-vous aux Soulèvements de la Terre ?

    Maintenant, je considère que j’appartiens aux Soulèvements de la Terre.

    Que pensez-vous de l’argument du gouvernement selon lequel Les Soulèvements de la Terre incitent à la violence ?

    C’est la répression qui a été violente, on l’a bien vu au moment [du rassemblement contre les mégabassines] de Sainte-Soline ou lors de la dernière manifestation contre la ligne Lyon-Turin.

    Bien sûr, il y a toujours la tentation de se dire que si l’on n’obtient rien, alors peut-être qu’on obtiendra davantage par la violence. À mon avis, ce n’est pas une bonne méthode. Mais c’est quand même le dernier recours la plupart du temps.

    L’idée du gouvernement est de parler d’“écoterrorisme”, de faire passer les Soulèvements de la Terre pour des terroristes. C’est une aberration totale. On fait passer pour des terroristes tous ceux qui manifestent contre le gouvernement.

    • philippe.duke@instagram (Philippe Mangeot)

      J’ai beau me méfier de la référence (extensive, complaisante, grandiloquente) à la Résistance, je l’emploierai désormais. En interdisant les Soulèvements de la terre, en interpelant certain.e.s de ses militant.e.s sous l’égide de l’anti-terrorisme, le gouvernement m’y incite. Le versant activiste de l’engagement des SLT s’est limité jusqu’à présent à des dégradations matérielles et largement symboliques — contre un méga-cimentier, contre la préemption de l’eau par des particuliers, contre des méthodes d’agriculture intensives —, au prix d’affrontements avec la police. Ce n’est pas ce que j’ai appris à nommer « terrorisme », sauf à tout confondre pour le pire. Ce sont des actes de désobéissance civile assez sages, en regard du péril écologique, de la marche fossile du monde qui l’aggrave et de la perpétuation de pratiques écocidaires. La France et les autres pays signataires des accords de Paris ne sont pas en mesure d’honorer les engagements qu’ils ont pris de réduction de CO2 d’ici 2050. La fonte des glaciers de l’Himalaya, réservoir d’eau stratégique de la planète dont dépendent des millions de personnes, s’accélère à un rythme que même les scientifiques les plus alarmistes n’imaginaient pas. Les enfants qui naissent en Francé aujourd’hui vont subir une hausse continue des températures qui affectera tous les équilibres dont dépend la vie. Il en résultera, on le sait, un accroissement des inégalités, la précarisation de populations entières, une multiplication des conflits dans le monde, la mort de millions de personnes. Mais plutôt que de s’inquiéter des pratiques des avionneurs ou des bétonneurs qui annoncent des profits records au prix de l’habitabilité de la planète, plutôt que de s’en prendre à une agriculture intensive responsable de la disparition de milliers d’espèces, plutôt que... on dissout les Soulèvements de la Terre.

      Dans son dernier livre, co-écrit avec Nikolaj Schultz, Bruno Latour invitait à déclarer, pour faire face à l’urgence écologique où nous sommes et à l’illusion de paix dans laquelle nous nous entretenons, un « état de guerre généralisée ». Nous y voilà.

    • Dissolution des Soulèvements de la Terre : « Le gouvernement s’en prend à ceux qui refusent de demeurer passifs face à la catastrophe » TRIBUNE Collectif

      https://www.nouvelobs.com/opinions/20230624.OBS74918/dissolution-des-soulevements-de-la-terre-le-gouvernement-s-en-prend-a-ceu

      Après le lancement d’une procédure de dissolution visant le collectif écologiste, de très nombreux chercheurs et intellectuels dénoncent dans une tribune à « l’Obs » le tournant autoritaire du gouvernement, et la poursuite d’une politique écocidaire.

    • Des figures de l’activisme climatique mondial et du syndicalisme réagissent à la dissolution du mouvement.

      Vanessa Nakate, Rise Up Climate Movement ;
      Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT ;
      Clémence Dubois, directrice de campagnes, 350.org ;
      Léna Lazare, Youth for Climate, membre des Soulèvements de la Terre.

      Diana Nabiruma, Africa Institute for Energy Governance, défenseuse des droits humains et de l’environnement en Ouganda ;
      Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac ;
      Simon Duteil, co-délegué général du syndicat Solidaires ;
      Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire ;
      Disha Ravi, Fridays For Future MAPA (Most Affected People and Areas) ;
      Luisa Neubauer, Fridays for Future Allemagne.

      https://twitter.com/i/status/1672275365035929603
      Montage de 6 minutes d’une émission de Mediapart de 2h

    • marioncotillard@instagram

      Ce qui se passe dans notre pays est extrêmement grave et je pense que l’on doit se poser les questions suivantes : Où se situe la véritable violence ? Qui sont les véritables criminels ?

      Des arrestations d’une brutalité sans nom aux gazages lors de manifestations pacifistes blessant parfois grièvement de nombreuses personnes, en passant par des assignations à résidénce de celles et ceux qui se battent pour l’intérêt commun... la liste des violences policières et, de ce fait, gouvernementales contre les mouvements écologistes donne le vertige et la nausée.

      Celles et ceux qui alertent sur la dérive éminemment dangereuse de notre monde et de notre humanité, les activistes qui demandent une action du gouvernement à la hauteur de l’urgence, sont aujourd’hui qualifiés de criminels ou d’écoterroristes.

      Pendant ce temps, de grandes multinationales, de grandes banques, continuent à investir massiveñient dans les énergies fossiles, à construire des infrastructures qui contribuent à réchauffer le climat et à provoquer des morts, des catastrophes à travers le monde, à mettre en péril les conditions de vie sur notre planète. Est-ce que ces actes ne sont pas infiniment plus violents, plus graves, plus criminels ? Pourtant ces entreprises ne sont jamais inquiétées.

      La dérive sécuritaire de ce gouvernement, couplée à son incapacité à nous protéger des conséquences du changement climatique, est effrayante. Mais ces intimidations n’arriveront pas à nous faire taire.

      Aujourd’hui, dans notre pays, la liberté est en danger. Cela provoque naturellement l’indignation.

      Soutien absolu au @soulevements.de.la.terre