Au procès d’Avenir lycéen : « Blanquer il n’est pas là, lui ! »

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  • Au procès d’Avenir lycéen : « Blanquer il n’est pas là, lui ! » | Mediapart
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    « À l’époque, vous êtes un gamin. Et vous vous retrouvez comme ça dans le bureau du ministre ?, lui demande l’avocat.
    -- Absolument.
    -- Votre rôle, c’était vendre la politique du ministère. Vous étiez les factotums du ministère, non ?
    -- Bien sûr, oui, notre travail, c’était de légitimer l’action du ministère. »

    Me Jakubowicz appuie : « On a bien compris votre loyauté à l’égard de M. Blanquer […]. Mais s’il n’y a pas l’enquête de Mediapart, il n’y a pas de procès aujourd’hui. » Sous-entendu : les équipes du ministre, informées des malversations, auraient continué à laisser les jeunes faire chauffer la carte bleue de l’association. « On nous a dit qu’un syndicat lycéen, ce n’est jamais contrôlé. Politiquement, c’était un accord tacite », finit par révéler Nathan Monteux.

    À l’époque où il échangeait avec le ministre, le militant travaillait à la création d’une fédération, Avenir éducation, qui devait absorber Avenir lycéen pour se déployer dans les universités – le projet a été abandonné à cause de l’affaire. « Le ministère était sponsor de la démarche », confirme-t-il au tribunal.

    • Maitre Jakubowicz remonte à ce qu’il considère être le « fait générateur » de l’affaire, quand en 2018, « en pleine crise des gilets jaunes, se rajoute un crise dans les lycées ». « On a ce projet de loi Blanquer [de réforme du bac] contre lequel le monde de l’éducation est vent debout, des blocages, des occupations, tout le monde est contre son projet. » Tout le monde, sauf ce « petit village gaulois de quelques étudiants venant, pour certains, de milieux un peu plus privilégiés peut-être ».

      « Du côté du gouvernement et des conseillers du ministre, on voit une opportunité », poursuit l’avocat. « Voilà comment est née cette affaire. On s’est servi de pauvres gosses, de gamins, totalement inexpérimentés, qui ont des rêves de politique. On va les essorer et après on va les lâcher », dénonce-t-il.

      Me Jakubowicz est conscient que le tribunal n’est pas saisi de l’attitude du ministère. Mais tout en réclamant la relaxe de son client – totalement étranger aux détournements, d’après lui –, il demande aux juges de ne « pas ignorer le contexte » du dossier.