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  • La « cabanisation » du territoire, nouvelle cible des préfectures
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/070424/la-cabanisation-du-territoire-nouvelle-cible-des-prefectures

    L’habitat léger est dans la ligne de mire des services de l’État, qui voient dans leur développement un menaçant chaos. Ses défenseurs rappellent son bénéfice écologique ainsi que son utilité sociale en pleine crise du logement.

    C’est une lutte sourde mais déterminée qu’ont entamée un certain nombre de préfectures contre l’habitat léger, ou ce qu’elles appellent la « cabanisation » de leur territoire.

    En effet, qu’il soit motivé par des aspirations écologiques et/ou alimenté par la crise du logement, l’habitat léger – caravanes, mobiles homes, cabanes ou yourtes – n’a cessé de se développer ces dernières années.

    « Il y a de plus en plus de personnes en difficulté pour trouver un logement ou pour échapper à des formes indignes d’habitat qui trouvent refuge dans l’habitat léger, confirme Paul Lacoste, porte-parole de l’association Halem qui défend les habitants de logements éphémères ou mobiles. Le problème, c’est qu’elles subissent une répression continuelle. »

    Le statut juridique de ces formes d’habitat reste néanmoins extrêmement précaire. Si la loi Alur en 2014 a mis fin au vide juridique, en autorisant les maires à accorder des dérogations pour des habitats légers en résidence principale sur les terrains non constructibles, bien peu d’élus les intègrent dans leur plan local d’urbanisme (PLU).

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    La préfecture [de Corrèze] propose donc un guide pratique à destination des élus pour « sanctionner » et « obtenir la démolition » des habitats légers, semblant les mettre sur le même plan que n’importe quelle construction illégale.

    Avant elle, la préfecture de l’Hérault avait adopté une charte similaire en 2021, arguant que la cabanisation « n’a que trop gangrené notre beau territoire ». La préfecture de Haute-Garonne, engagée dans le même combat, s’est même adjoint les services du Centre national d’études spatiales (Cnes) de Toulouse pour détecter, via des satellites, les cabanes et autres yourtes. Les informations recueillies permettent une verbalisation immédiate.

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    Que les préfectures s’enquièrent des risques de feu ou de pollution, c’est bien leur rôle, mais il y a, pour lui, « beaucoup de mauvaise foi dans ces arguments. Derrière, il y a des pressions très fortes de la spéculation foncière, les lobbys de la construction ou du tourisme de plein air », précise le porte-parole d’Halem.

    Les associations en défense de ces habitants rappellent aussi que ces constructions légères sont énergétiquement sobres et écologiquement vertueuses.

    #habitat_léger #précarité #répression