• Radio : Renaud Garcia, Anti-industrialisme ou anticapitalisme ?, 2020
    https://sniadecki.wordpress.com/2021/12/01/rmu-garcia-anticapitalisme

    L’anticapitalisme ou la critique du capitalisme, sous les formes de la dénonciation du profit, des marchés, de la finance et des banques, aussi légitime soit-elle, peut ne jamais toucher au cœur de la dépossession universelle qui s’étend depuis plus de deux siècles, à savoir le mode de vie fondé sur le salariat et l’industrie qui permet la production en masse des marchandises.

    Il est donc nécessaire d’élargir la critique sociale, en lui adjoignant une critique culturelle des grandes organisations, du machinisme et de la représentation scientifique du monde.

    La version orale (pas tout à fait pareille que l’écrit) :
    https://archive.org/download/rmu-071-garcia-anticapitalisme/RMU_071_Garcia-Anticapitalisme.mp3

    + version écrite de l’intervention + un glossaire vulgarisé de la critique de la valeur + un début de critique

    Et la même chose mais compilé dans un même PDF :
    https://ia601400.us.archive.org/26/items/rmu-071-garcia-anticapitalisme/RMU_071_Garcia-Anticapitalisme.pdf

    #Renaud_Garcia #radio #radio_zinzine #audio #anti-industriel #anti-capitalisme #capitalisme #débat #critique_de_la_valeur #wertkritik #subsistance #Écran_total #quantification #Marx #travail #critique_du_travail #dépossession #subjectivité

  • Daniel Tanuro sur le dernier rapport du GIEC : Au bord du gouffre. Le scénario que le GIEC ne modélise pas – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/rapport-giec-climat-catastrophe-capitalisme-ecologie

    Les conclusions du rapport du GIEC – plus précisément de son Groupe de travail 1 – sont on le sait effrayantes tant elles décrivent un monde pris dans la catastrophe environnementale en cours. Cet article de Daniel Tanuro les analyse précisément et ouvre des perspectives radicales, anticapitalistes, seules à même d’empêcher le désastre.

    #GIEC #climat #réchauffement_climatique #désastre #effondrement #it_has_begun #politique #anti-capitalisme #Daniel_Tanuro

  • Entretien avec Nicolas Vieillescazes, des éditions Amsterdam - Le vent se lève (il est plutôt frais)
    https://lvsl.fr/la-pensee-radicale-navait-plus-droit-de-cite-dans-les-medias-entretien-avec-nic

    LVSL : Pensez-vous, aujourd’hui, qu’une jonction entre marxisme intellectuel et politique puisse se reconstruire ?

    N.V. – Eh bien, malheureusement, je ne vois pas trop où est le marxisme politique aujourd’hui, sinon dans de petites organisations en déclin. Quant au marxisme intellectuel, on est une poignée à se revendiquer du mot « marxisme », donc je ne dirais pas qu’il est florissant non plus ! Cela dit, une chose est certaine : il est difficile de faire pire que les décennies précédentes. Je constate qu’en France, le marxisme réémerge timidement, ici ou là, souvent à la faveur d’un intérêt pour le féminisme, l’antiracisme ou l’écologie, dans le milieu universitaire mais aussi dans le milieu militant, et souvent à l’initiative de personnes très jeunes, par définition délestées du lourd bagage de querelles parfois byzantines des générations antérieures, mais aussi des préjugés négatifs à l’endroit du marxisme ou des sottises sur le totalitarisme. Il n’y a pas si longtemps, si vous vous disiez marxiste ou si vous parliez du marxisme dans des termes autres qu’infamants, on vous riait au nez, y compris ou surtout à gauche (car la droite continue de – feindre de – croire que la France est un pays marxiste). Vous passiez pour une espèce de relique honteuse d’un dogmatisme heureusement dépassé. Mais je crois que la crise de 2008 a changé les choses : on s’est alors remis à parler du capitalisme, mot qui avait été exclu de l’espace public dans les décennies précédentes, et l’on a vu réapparaître, sinon un marxisme franc, qui reste marginal, en tout cas un anti-antimarxisme, ce qui représente déjà un pas considérable.

    Pour cette raison, le travail de Frédéric Lordon me semble particulièrement utile : il ne donne pas une feuille de route, mais tente d’identifier des points aveugles, des points sur lesquels nous butons collectivement. Il nous aide à réinventer la roue, car, après la longue période de destruction des langages et institutions de gauche dont nous sommes en train de sortir, c’est là que nous en sommes. Il y a des lieux d’élaboration de stratégies politiques, comme il y a des lieux de réflexion et d’élaboration des savoirs. Même s’il existe entre eux bien des points de contact, il me paraît important de maintenir cette distinction fonctionnelle a priori.

    Il me semble que, majoritairement, on se politise aujourd’hui à gauche via le féminisme et les luttes LGBTQI, l’écologie et l’antiracisme : il ne s’agit pas du tout de luttes sectorielles distinctes de la fameuse « question sociale », de luttes secondaires, comme on disait jadis, mais de luttes structurelles qui sont autant de fenêtres pour saisir les oppressions dans leur totalité et posent nécessairement les problèmes de la production, de la reproduction sociale, de l’exploitation. Bien que toutes ces luttes ne se revendiquent pas du marxisme, au contraire, et qu’elles réduisent parfois le marxisme à la production capitaliste, à l’exploitation sur le lieu de travail ou à la centralité ouvrière, elles sont, par le geste de totalisation qu’elles effectuent, dans l’esprit de Marx. Comme Fredric Jameson, je pense que le marxisme n’est pas une doctrine ou un système donné dans un corpus fixe de textes canoniques, mais avant tout une « problématique » qui permet d’articuler, en situation, une multiplicité de formes et d’échelles d’oppression et d’exploitation pour mener une lutte simultanée sur de multiples fronts. Il est donc inutile et stérile de vouloir hiérarchiser les luttes, mais tout aussi vain de chercher à les unifier a priori au nom de je ne sais quel système du monde.

    Pour élargir votre question, il faut à mon avis distinguer deux choses : l’urgence qu’il y a à agir dans le sens d’une transformation sociale et politique profonde, d’une part, et, d’autre part, la nécessité pour une vie intellectuelle de prospérer en dehors d’un rapport instrumental. Le rapport à la pensée des gens qui font de la politique est toujours brutalement instrumental, subordonné à la finalité d’une victoire – qui, posée dans ces termes, ne vient jamais. La première chose qu’on dit à un intellectuel, c’est : « D’accord, mais concrètement, on fait quoi ? » Ce genre de demande disqualifie la réflexion et la paralyse… En réalité, comprendre comment le monde social fonctionne, développer un rapport au réel qui ne soit pas complètement illusoire, ce n’est déjà pas si évident, et, à gauche, nous avons beaucoup à faire dans ce sens.

    Ce qu’il faut persévérer à créer, c’est un environnement propice à l’imagination et à la réalisation d’alternatives : et c’est ce qui se passe aujourd’hui. On entend souvent dire qu’il y a trop de médias alternatifs, trop de publications, trop de petits éditeurs, trop de structures associatives, trop de collectifs… Au contraire, il n’y en a pas encore assez et, dans ce cadre foutraque et bordélique, toute une culture politique est en train de se réinventer. Notre travail d’intellectuelles et intellectuels, ce serait ainsi de participer à la récréation de quelque chose comme une « culture de gauche » et – je le dis sans pessimisme – cela prendra des années, voire des décennies. Je trouve par exemple que, collectivement, on devrait davantage se soucier de nous-mêmes, c’est-à-dire passer beaucoup plus de temps à discuter entre camarades (c’est-à-dire aussi en tant que camarades) qu’à dénoncer ou critiquer, amoureusement parfois, les idées ou propos réactionnaires, qui ne devraient nous intéresser qu’à titre de connaissance de l’adversaire : cela ne fait pas progresser nos idées mais contribue à nous enfermer plus encore dans son langage et son monde. Ensuite, cette reconstruction passe par la transmission et la redécouverte de l’histoire des luttes pour l’égalité (ce que font admirablement les féministes), mais débarrassée d’une rhétorique devenue complètement artificielle et qui n’a plus de sens dans les luttes du présent : personnellement, l’opposition entre réforme et révolution, les vieilles haines rances entre communistes et libertaires, etc., tout ça me sort par les yeux. Je veux dire : expliquer comment et pourquoi, dans des situations précises, ces oppositions ont existé et ont été effectives, rien de plus légitime car cela relève du travail de transmission et de connaissance de nos luttes ; s’en revendiquer abstraitement et à tout bout de champ apporte peut-être une satisfaction narcissique, mais ça relève du folklore. Si nous devons tenir bon sur nos principes, il nous faut aussi éviter le double écueil de l’amnésie et du dogmatisme nostalgique.

  • Basculements : Mondes émergents, possibles désirables, par Jérôme Baschet (Parution à La Découverte)
    http://www.palim-psao.fr/2021/03/basculements-mondes-emergents-possibles-desirables-par-jerome-baschet-par

    Nouveau livre de Jérôme Baschet, critiquant la collaspologie et la notion d’effondrement, et certaines formes d’anti-capitalisme, toujours en étant basé sur le les notions zapatistes du Chiapas (où il vit toujours) et la critique de la valeur. Et esquisses d’autres basculements possibles qu’un effondrement.

    Un livre à la croisée de différents courants : la critique de la valeur, l’appelisme, le zapatisme et la perspective fédéraliste-communaliste. Avec un bon dézingage de la perspective anticapitaliste tronquée et étatiste-autoritaire à la Frédéric Lordon. Un livre qui s’essaye à établir les scénarios des possibles, les critères de dépassement du capitalisme tout en abordant quelles seraient les questions stratégiques d’un nouvel anticapitalisme en cours de formation

    À la notion d’effondrement, qui dépolitise les enjeux en postulant une trajectoire unique et comme jouée d’avance, on opposera celle de basculements, qui permet de faire place à l’imprévisibilité croissante de notre temps et au rôle central de la mobilisation politique. Des basculements se produiront en effet, à relativement court terme, sur fond d’une crise systémique du capitalisme, certes produite par les « contradictions » environnementales qui ravagent la planète, mais aussi par des tensions internes entre un capitalisme fossile et un capitalisme techno-« écologique ». Sur cette base analytique, le livre esquisse plusieurs scénarios, tous parfaitement vraisemblables à ce stade.

    Il en est un sur lequel il attire particulièrement notre attention : celui d’une ouverture des possibles synonyme de basculements sociétaux et civilisationnels considérables qui nous engageraient vers des manières de vivre échappant aux logiques du système-monde capitaliste. Et nous placeraient face à des questions fondamentales : que peut être un agencement de la production qui renonce à la centralité des déterminations économiques ? Que peut être une politique qui privilégie l’autogouvernement populaire et assume une relocalisation communale ? Comment nouer de nouvelles relations aux non-humains qui cessent de nous extraire des interdépendances du vivant sans pour autant dissoudre entièrement la notion d’humanité ? Et par quels chemins faire croître de tels possibles ?
    Autant de questions auxquelles Jérôme Baschet – avec une érudition, une clarté et une liberté de pensée exceptionnelles – esquisse des réponses aussi plausibles et documentées qu’éminemment désirables.

    À 14min45 :
    https://www.youtube.com/watch?v=C74hOZMSLwg&t=885

    #Jérôme_Baschet #livre #capitalisme #anti-capitalisme #zapatisme #critique_de_la_valeur #collapsologie

  • À propos de Stratégies anticapitalistes pour le XXIe siècle, d’Erik Olin Wright. Laurent Jeanpierre : « Former un engrenage socialiste »
    https://www.revue-ballast.fr/laurent-jeanpierre-former-un-engrenage-socialiste

    (...) Laurent Jeanpierre n’est pas le porte-parole de Wright, il s’avance toutefois comme l’un de ses introducteurs dans le champ francophone. Il publie et signe ainsi la postface de Stratégies anticapitalistes pour le XXIe siècle , dans la collection qu’il dirige aux éditions La Découverte. En prolongeant sa pensée, Jeanpierre invite à réinvestir la notion matricielle de « socialisme » en vue d’en finir avec la domination capitaliste. Le socialisme comme lieu de cohabitation, fût-elle houleuse, et de combinaison des trois courants historiques de l’émancipation : le communisme, l’anarchisme et la social-démocratie originelle.

    « Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux. » Cette célèbre phrase de Samuel Beckett résume, dites-vous, un certain état d’esprit de la gauche radicale. Erik Olin Wright n’y adhérait pas. Qu’est-ce qui l’en distingue ?

    Si j’ai employé cette phrase dans le commentaire que j’ai proposé en postface de son ouvrage, c’est en effet parce que les élaborations de Wright depuis 20 ans tranchent avec une constellation mentale ou affective qui me semble pesante dans la gauche anticapitaliste — et qui s’est, donc, parfois manifestée en empruntant à Cap au Pire de Samuel Beckett. Cette méditation sur l’échec est effectivement apparue ces dernières années sous diverses plumes, pourtant assez éloignées idéologiquement les unes des autres : aussi bien, par exemple, chez Slavoj Žižek qu’autour du Comité invisible. Wright ne part pas de ce fond commun partagé de la « mélancolie de gauche », qui entrave bien souvent, même si elle a aussi sa puissance, la possibilité d’une réflexion stratégique au sujet des conditions actuelles et réelles, et non pas idéales ou passées, d’un dépassement bénéfique du capitalisme.

    • Des utopies possibles aux utopies réelles. Entretien avec Erik Olin Wright
      https://journals.openedition.org/traces/5672

      Erik Olin Wright : Ce projet se situe au croisement de préoccupations intellectuelles anciennes et d’un moment historique bien particulier. Au départ de ma carrière universitaire au début des années 1970, mes recherches se sont focalisées sur la reconstruction du marxisme en tant que tradition théorique solide de recherche en sciences sociales. Au cours des deux premières décennies, je me suis particulièrement concentré sur l’analyse des classes sociales et la critique du capitalisme. Bien que j’aie écrit quelques essais sur le problème du socialisme et des alternatives au capitalisme, ces thématiques n’étaient pas la préoccupation centrale de mon travail. Ensuite, au début des années 1990, l’effondrement des économies autoritaires fondées sur le modèle de la planification semblait valider l’aphorisme de Margaret Thatcher selon lequel « il n’y a pas d’alternative ». Dans ce contexte historique, il m’a semblé impératif de déplacer mes efforts d’une recherche principalement tournée vers le diagnostic et la critique du capitalisme, vers le problème de la transformation et des alternatives. C’est ainsi que le projet Real Utopias est né.

      3Il fut à l’origine de toute une série d’ouvrages construits autour de propositions spécifiques d’alternatives aux institutions et aux structures sociales existantes. Parmi les thèmes qui ont (jusqu’à présent) été abordés, on compte le socialisme par le marché, la démocratie associative, l’allocation universelle, la gouvernance participative et l’égalité entre les genres. Dans chaque cas, l’enjeu est de clarifier les fondements normatifs et les principes centraux des dispositifs institutionnels de mise en œuvre de ces alternatives. Le livre le plus récent de ce projet, Envisioning Real Utopias (2010), tente de créer un cadre général reliant ces différentes propositions entre elles.

      #Erik_Olin_Wright #sociologie #marxisme_analytique

    • Il est aussi un théoricien. Il a une formation de philosophie sociale et politique solide, bien qu’elle soit sans doute assez peu continentale. Certains s’étonneront peut-être, par exemple, que son programme autour des « utopies réelles » — qui a été pour moi le point d’accroche central avec son œuvre — fasse si peu référence au traitement de la question utopique dans la tradition critique européenne, et notamment à l’œuvre de Bloch, mais aussi aux développements de Mannheim, Lukács, Adorno, Horkheimer et de nombreux autres. Mais c’est aussi une force, car Wright s’épargne ainsi toutes les impasses théoricistes de ce que Perry Anderson a appelé le « marxisme occidental ». L’ancrage du sociologue étasunien dans le marxisme est, d’une certaine manière, opposé à cette tradition puisqu’il a pris part à partir des années 1980 au Groupe de Septembre, en quête de « non-bullshit marxism » : il rejetait l’idée de dialectique et est à l’origine de ce que l’on appelle aujourd’hui le « marxisme analytique ». Ce courant1 a été très peu reçu et discuté en France — ce qui a eu des effets sur la réception et la lecture de l’œuvre de Wright lui-même.

      Des courants dont je n’ai jamais entendu parlé effectivement.

      […]

      D’un point de vue politique ou scientifique actuel, il faut certainement poser la question des utopies fascistes et de leur essor. Mais, pour Wright, elles peuvent rester en dehors d’une enquête sur la sortie du capitalisme car il a forgé, pour orienter l’enquête, une définition normative de ce qu’il appelle « socialisme ». Elle renvoie à l’épanouissement de tous, à l’augmentation du bien vivre, aux valeurs d’égalité, d’autonomie et de solidarité. Mais il est vrai qu’une manière de prolonger et peut-être d’enrichir son programme de recherche consisterait à penser les « utopies réelles » en général, et les alternatives anticapitalistes en particulier : elles ne sont pas, il est vrai, sur le terrain de l’Histoire effective, uniquement « socialistes » — même au sens large où il entend ce qualificatif. Penser, aussi, qu’un travail sur ce qu’il identifie comme le mode de transformation « interstitiel » du capitalisme — c’est-à-dire sur ce changement graduel et de petite échelle en direction de certaines valeurs socialistes dans les interstices des institutions dominantes, notamment économiques — doit prendre en compte des utopies qui nous sembleraient indésirables : utopies pour d’autres, mais dystopies pour nous… Si l’on observe, comme je le fais depuis quelque temps, les utopies communautaires écologiques, il n’est pas impossible de « tomber » sur des propositions de type nativiste ou néofasciste. Comment interagissent-elles avec les communautés écologiques plus fidèles aux valeurs socialistes ? Espérons ne pas avoir à nous poser vraiment la question…

      […]

      La catastrophe écologique est déjà là. Les maux du capitalisme s’intensifient et le tournant autoritaire actuel du néolibéralisme, à l’échelle mondiale, ne devrait pas favoriser les résistances futures. Face à ça, l’alternative est peut-être la suivante : ou bien on dit que le temps court relève de la tactique et le temps long, de la stratégie (c’est une réponse classique et, d’une certaine manière, de facilité : les tactiques des socialismes s’élaborent dans l’horizon de l’urgence, mais ça laisse entier la question de leurs effets à plus long terme, dont la connaissance relève de la pensée stratégique) ; ou bien — mais c’est peut-être la même chose — on sépare l’horizon analytique proposé par Wright, qui implique, en effet, un travail de longue haleine et une réflexion difficile, collective, sur l’Histoire passée et présente, et l’horizon de l’engagement politique. Il faut souligner qu’il n’y a aucune prescription militante chez Wright, aucun appel à la conversion, aucune prédilection affichée entre les manières d’être socialiste. C’est comme ça que je le lis. Chacune et chacun de ses lecteurs déjà anticapitalistes peut rester dans son milieu ou sa « famille » politique tout en intégrant les vues que propose l’ouvrage. En définitive, le livre propose d’ajouter à l’expérience militante ou intellectuelle anticapitaliste une exigence supplémentaire de réflexivité et de tolérance vis-à-vis des autres traditions héritées du socialisme. Sans une telle évolution au sein des gauches, le risque de leur décomposition augmentera. Comme c’est le cas aujourd’hui, chacun brandit ses pratiques militantes, ses fétichismes politiques, comme une identité figée, il ou elle y trouve un confort subjectif et finit par faire de la morale plutôt que de la politique. Pour fréquentes qu’elles soient, de telles attitudes définissent ce que nous pourrions appeler un « demi-socialiste ».

      […]

      Mais il en a conclu, après plusieurs décennies d’observation, que la fragmentation des exploités est devenue trop grande pour qu’une telle subjectivation émerge, que les conditions sociales d’un partage de l’expérience vécue au travail ne sont pas ou plus remplies. Dès lors, se demande-t-il, quelles sont les autres conditions éventuelles de formation d’une force sociale anticapitaliste ? Pour lui, et c’est peut-être discutable, c’est dans l’ordre de l’imaginaire et surtout de l’éthique que cette unité peut apparaître. C’est-à-dire autour d’un système de valeurs et de dispositions partagé.

      => rejoint la #common_decency

      La sociologie du socialisme passe donc par une sociologique des dispositions éthiques. Ce serait, en tout cas, une manière de prolonger le programme de Wright en adjoignant à une enquête sur les utopies réelles, une recherche sur l’ethos socialiste.

      #Erik_Olin_Wright #Laurent_Jeanpierre #socialisme #révolution #transition #capitalisme #anti-capitalisme #œcuménisme #œcuménisme_socialiste #sociologie #marxisme #sociologie_marxiste #philosophie_analytique #marxisme_analytique

  • Schools in England told not to use anti-capitalist material in teaching
    https://www.theguardian.com/education/2020/sep/27/uk-schools-told-not-to-use-anti-capitalist-material-in-teaching

    The government has ordered schools in England not to use resources from organisations which have expressed a desire to end capitalism.

    Department for Education (DfE) guidance issued on Thursday for school leaders and teachers involved in setting the relationship, sex and health curriculum categorised anti-capitalism as an “extreme political stance” and equated it with opposition to freedom of speech, antisemitism and endorsement of illegal activity.

    • Bibliographie non exhaustive
      Toutes ces références ont participé directement ou indirectement à l’élaboration de ce texte.

      *Apologies de la ZAD victorieuse*

      • ZAD will survive, CMDO, https://zad.nadir.org/spip.php?article5141
      • Tank, on est là, CMDO, https://zad.nadir.org/spip.php?article5809
      • La zad est morte, vive la zad !, Maison de la Grève (Rennes), https://lundi.am/La-Zad-est-
      morte-vive-la-Zad
      • Considérations sur la victoire (et ses conséquences) depuis la zad de Notre-Dame-des-
      Landes, https://zad.nadir.org/spip.php?article6664
      • Réponse à ceux qui voudraient fermer le champ des possibles sur la zad de NDDL,
      https://zad.nadir.org/spip.php?article6584
      • Prise de terre(s), https://zad.nadir.org/spip.php?article6658

      *Critiques de la ZAD victorieuse*

      • Le « mouvement » est mort, Vive..la réforme ! Une critique de la « composition » et de ses
      élites, https://zad.nadir.org/spip.php?article5165
      • Lettre aux comités locaux, aux soutiens du mouvements, et à toutes celles et ceux qui se
      reconnaissent dans le mouvement contre l’aéroport et son monde,
      https://zad.nadir.org/spip.php?article5028
      • Des dynamiques inhérentes aux mouvements de contestation, https://zad.nadir.org/spip.php ?
      article6001
      • A NDDL comme ailleurs, seul un territoire en lutte peut s’opposer à la normalisation
      industrielle agricole, Collectif contre les normes,https://nantes.indymedia.org/articles/39999
      • La fin de la ZAD, le début de quoi ?, groupe POMPS, https://zad.nadir.org/spip.php ?
      article6049
      • Un an après les expulsions, qu’est-ce qu’on fait encore sur la ZAD ?,
      https://zad.nadir.org/spip.php?article6586
      • Reflections on the ZAD : another history, https://crimethinc.com/2019/04/23/reflections-on-
      the-zad-looking-back-a-year-after-the-evictions
      • Que reste-t-il du champ des possibles ouvert par la zad ?, https://infokiosques.net/spip.php ?
      article1678
      • Le « milieu » est pavé de bonnes intentions. Quelques textes qui viennent déterrer les rôles
      d’intermédiaires sur (feu) la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (et plus largement),
      https://infokiosques.net/spip.php?article1707

      *Autour de l’appelisme*

      • Appel, http://bloom0101.org/?parution=appel
      • L’insurrection qui vient, Comité Invisible, La Fabrique
      • A nos Amis, Comité Invisible, La Fabrique
      • Maintenant, Comité Invisible, La Fabrique
      • Réflexions autour de « l’Appel », Denis, Meeting n°2, https://libcom.org/library ré flexions-
      autour-de-l’ appel-denis
      • Un autre emploi de l’argent, Anonyme, Meeting n°2, https://libcom.org/library/un-autre-
      emploi-de-l’argent-anonyme
      • Tourner autour, une critique de « L’insurrection qui vient »,
      https://infokiosques.net/spip.php?article1595

      L’insurrection qui vient, construction identitaire et alternative existentielle,
      https://carbureblog.com/2016/11/20/linsurrection-qui-vient-construction-identitaire-et-
      alternative-existentielle/
      • Sur « à nos amis », https://carbureblog.com/2016/11/21/sur-a-nos-amis
      • Chapitres 14-15-16 dans Le Socialisme Sauvage – Essai sur l’auto-organisation et la
      démocratie directe dans les luttes de 1789 à nos jours, Charles Reeves, L’Echappée,
      • L’insurrectionnalisme qui vient , Jacques Wajnsztejn, Gzavier,
      http://tempscritiques.free.fr/spip.php?article272

      *Citoyennisme, altermondialisme, auto-organisation*

      • L’impasse citoyenniste, https://carbureblog.com/2016/11/20/limpasse-citoyenniste
      • Après GÊNES, Théorie Communiste n°18
      • Abandonner l’activisme ?, https://infokiosques.net/spip.php?article117
      • Le capitalisme est-il l’horizon indépassable de l’humanité ?, Jacques Wajnstezjn,
      http://blog.tempscritiques.net/archives/2179
      • Au delà de la Centrale de François Partant, une critique du scénario de l’archipellisation
      dans un cadre autogestionnaire, Clément Homs, Sortir de l’Economie n°4,
      https://sortirdeleconomie.ouvaton.org
      • Tout agiter pour que rien ne bouge, une critique du militantisme.
      https://agitationautonome.com/2018/05/19/tout-agiter-pour-que-rien-ne-bouge-une-critique-
      du-militantisme/
      • Questions et réponses sur le prolétariat, l’alternative et la communisation « ici et
      maintenant », https://carbureblog.com/2018/03/17/questions-et-reponses-sur-le-proletariat-
      lalternative-et-la-communisation-ici-et-maintenant/

    • Ce texte est rédigé à partir d’une position d’ « usager » régulier de la zad pendant et après la lutte contre le projet d’aéroport, dans le cadre d’activités agricoles collectives et non-lucratives, sans y avoir habité.

      Le 17 janvier 2018, le gouvernement français annonce l’abandon du projet d’aéroport sur les 1 400
      ha de la zone d’aménagement différée (zad) de Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de la
      métropole nantaise. La zone à défendre (zad) célèbre la victoire, fruit d’une lutte de longue haleine,
      initiée plus de 40 ans auparavant, réactivée au début des années 2000, ayant regroupé associations
      écologistes et citoyennes, syndicats, activistes radicaux. C’est également le début de la dislocation
      de la communauté de luttes, dont l’unité factice avait été nécessaire jusqu’alors pour tenir bon face
      à l’État. La discorde porte sur la légalisation des habitats et activités (agricoles, artisanales) mises
      en place par les occupant·e·s de la zad au cours de la lutte.

      Un affrontement binaire est alors mis en scène. D’un côté, celles et ceux qui sauraient gagner, c’est-
      à-dire poursuivre la victoire par la légalisation de la zone. Le groupe des « gagnant·e·s » le plus
      organisé défend son point de vue et ses actions via des textes largement diffusés dans la
      communauté de lutte et au-delà. En convoquant au besoin une imagerie révolutionnaire et le
      communisme, les gagnants y fustigent les loosers
      , radicaux rigides accros à la défaite. En retour et
      en ordre dispersé, celleux-ci pointent l’autoritarisme des gagnant·e·s et la normalisation inévitable
      due à la légalisation. La discorde est réduite à une série d’affrontements binaires et identitaires,
      entre gagnant·e·s et perdant·e·s, enfiché·e·s et sans fiches, collabos de l’État et anti-collabos,
      autoritaires et anti-autoritaires…
      En toile de fond de cet affrontement, il y a des individus qui se sont installés dans le bocage et s’y
      sont trouvés bien. S’est greffée sur cette situation matérielle la volonté de faire perdurer la zad, qui,
      loin d’être une oasis alternative à la sauce colibri, proclamait ouvertement lutter contre l’aéroport et
      son monde. Dans son combat contre le monde de l’aéroport, la zad s’est heurtée à des limites
      qu’elle a cherché à enjamber par un volontarisme forcené, en mythifiant une zone de non droit hors
      du capitalisme et en faisant la promotion d’une légalisation inédite (un « manteau juridique »
      protégeant une base arrière des luttes et un embryon de communisme déjà-là).

      Ce texte n’est ni un « que faire ? », ni un « qu’aurions-nous du ou pu faire ? ». Plutôt une modeste
      critique (parmi bien d’autres) de la zad et de ses idéologies dominantes, critique qui ne relève ni
      d’une passion pour la défaite, ni d’un réalisme surplombant. Il est vrai cependant qu’il faut prendre
      du recul, pour sortir des récits existentiels et zadocentrés. Sortir la zad de l’inédit et la remettre à sa
      place (ni plus bas que terre, ni au firmament), la questionner : la zad a-t-elle vraiment été une zone
      de non droit ? Pourquoi devrait-elle continuer à exister ? La lutte a-t-elle révélé un commun(isme)
      déjà-là ? Peut-on sortir du capitalisme localement, ou par un réseau de zad ? Les luttes
      d’aujourd’hui manquent-elles d’organisation, ont-elles besoin d’une base arrière ?

  • Action rennaise contre la réintoxication du monde !
    https://expansive.info/Action-rennaise-contre-la-reintoxication-du-monde-2297

    Bayer empoisonne la terre, Monsanto on aura ta peau ! Aujourd’hui mercredi 17 juin, nous, activistes militant.e.s écologistes rennais.es, répondons à l’appel de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à Agir contre la réintoxication du monde ! #Info_locale

    / #Manchette, #Ecologie, Anti-capitalisme & Multinationale, #Luttes_écologistes, #Melesse

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale

  • Travail dissimulé, fraude sur les étiquettes : les multiples abus d’un groupe agro-industriel breton
    https://expansive.info/Travail-dissimule-fraude-sur-les-etiquettes-les-multiples-abus-d-un-grou

    Des affaires qui illustrent les pratiques peu reluisantes de l’agro-industrie, au sein de laquelle les marges se gagnent autant sur le travail que sur l’environnement. Article pécho sur bastamag #Infos_locales

    / #Syndicalismes_-_Travail, Anti-capitalisme & Multinationale

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale

  • Une carte des colères au travail en temps de pandémie
    https://expansive.info/Une-carte-des-coleres-au-travail-en-temps-de-pandemie-2224

    Pour ce 1er mai, un collectif met à disposition une carte participative qui recense les luttes et colères au travail en temps de pandémie #Infos_locales

    / #Manchette, #Mouvements_sociaux, Anti-capitalisme & Multinationale, Retraites (et le reste) 2019-2020, #Coronavirus

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale #Retraites_et_le_reste_2019-2020

  • Pour sortir du #confinement, un plan d’urgence anticapitaliste

    Par bien des aspects, la #crise_sanitaire en cours est un révélateur de l’incapacité du #capitalisme européen à résoudre les grands problèmes de l’humanité. L’#Italie, la #France et l’#Espagne sont les pays où le virus frappe le plus fort car le #système_sanitaire a été ravagé par les politiques austéritaires depuis au moins une décennie. En France, ce sont 69.000 lits qui ont été supprimés à l’hôpital entre 2003 et 2017, 4.000 en 2018. Par souci d’économie, les réserves stratégiques de masques et de respirateurs ont été supprimées (près d’un milliard de masques dans les années 2000 - supprimé par Xavier Bertrand en 2011). Toujours par souci d’économie, la recherche publique sur les coronavirus n’a pas été soutenue et un temps précieux a été perdu dans la possibilité de trouver des traitements efficaces. La rigueur budgétaire et la recherche du profit sont les principaux responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons.

    Confinement ou immunité collective ?

    Face à la pandémie, les gouvernements hésitent entre deux solutions. La première, minoritaire, défendue par les gouvernement britanniques et néerlandais est l’acquisition d’une immunité de groupe. Cette immunité à l’avantage d’éviter les nouvelles épidémies. Selon les connaissances que nous avons du virus (R0 ~ 2.5), cela nécessite que 60% de la population entre en contact avec le virus et en soit immunisée. Ce processus est très bien décrit par le groupe de modélisation de l’équipe ETE (Laboratoire MIVEGEC, CNRS, IRD, Université de Montpellier) (http://alizon.ouvaton.org/Rapport2_Immunisation.html). Une fois ce taux atteint, la population dans son ensemble (y compris les personnes non immunisées) est protégée contre une nouvelle épidémie.

    Cependant, sans mesure de contrôle, les projections montrent qu’entre 81 et 89% de la population pourrait être infectée. Soit entre 20% et 30% de plus que le seuil pour atteindre l’immunité collective. Cela représente potentiellement 20 millions de personnes infectées en plus dans un pays comme la France.

    Nous ne connaissons pas précisément le taux de létalité du virus. Les chiffres dont nous disposons sont tous biaisés, et a priori largement surestimés, par l’absence de tests systématiques dans la population. Plus on dépiste, plus on détecte des personnes contaminées présentant peu ou pas de symptômes, plus ce taux est bas. Mais aussi bas soit ce taux, lorsqu’il est multiplié par des dizaines de millions de personnes, les morts se compteraient très probablement en centaines de milliers. Par ailleurs, l’austérité budgétaire et l’affaiblissement des systèmes de santé doivent être intégrés dans l’équation. La létalité du Covid-19 est visiblement provoquée par un choc cytokinique qui nécessite une prise en charge en soin intensifs avec respirateurs. Plus la pénurie de respirateurs est grande, plus la mortalité est haute, plus les équipes médicales doivent choisir qui maintenir en vie et qui sacrifier par manque de moyens. C’est sûrement ce qui explique les taux de mortalité très élevés par rapport à d’autres pays en Italie, en Espagne et dans une moindre mesure en France (bien que cela pourrait s’aggraver au pic de l’épidémie) qui sont mal équipés en nombre de lits en « soins aigus ».

    Dans la plupart des pays, ces chiffres ne sont pas assumables par les gouvernements en place. Et ce sont ces projections qui ont poussé partout le pouvoir à confiner les populations malgré la crise économique majeure et les conséquences sociales dramatiques que cela entraine.

    En effet, la distanciation sociale permet de ralentir la progression du virus, d’aplatir le pic, et donc de diminuer l’afflux de malades en détresse à l’hôpital. Ce processus est décrit de façon très intuitive dans le Washington Post (https://www.washingtonpost.com/graphics/2020/world/corona-simulator). La distanciation sociale peut recourir à plusieurs mécanismes, de la fermeture des écoles jusqu’au confinement total. L’étude publiée le 16 mars par l’Imperial College COVID-19 Response Team (https://www.imperial.ac.uk/media/imperial-college/medicine/sph/ide/gida-fellowships/Imperial-College-COVID19-NPI-modelling-16-03-2020.pdf) réalise des projections du nombre de lits occupés en soins intensifs en fonction de plusieurs scénarios de confinements. Si cette étude est forcément incomplète, notamment car les courbes dépendent du moment où les mesures sont mises en œuvre, cela nous montre que les mesures de confinement, dans le cas où aucun traitement ne serait trouvé, devraient s’étaler jusqu’à la fin de l’année 2021 pour que la population atteigne les 60% d’immunisés. Dans le cas contraire, tout relâchement du confinement pourrait correspondre à un nouveau développement incontrôlé de l’épidémie dans la population.

    Mais comment imaginer que la situation que nous vivons depuis une semaine en France se poursuivent pendant des mois ? Ce n’est tenable ni économiquement, ni socialement. Ce n’est pas le propos de cet article (pour cela voir le texte de Mimosa Effe : https://npa2009.org/idees/societe/le-confinement-la-destruction-du-lien-social-et-ses-consequences), mais le #confinement_de_classe que nous vivons actuellement doit s’arrêter. Toute vie sociale est stoppée alors qu’il faut continuer à travailler. Même si nous arrêtions toutes les productions non indispensables, ce serait tout de même des millions de travailleurs.euses qui devraient continuer à faire tourner l’hôpital, l’électricité, l’eau, le traitement des ordures ou l’alimentation – mais aussi tous les autres métiers qui permettent à ces secteurs de fonctionner ! Et cela dans un contexte d’atomisation total de notre camp avec tous les reculs sociaux et l’Etat policier total qui vont avec. A cela s’ajoute les dégâts psychologiques, les violences domestiques faites aux femmes ou la situation criminelle que sont en train de vivre les migrant.e.s, les prisonniers.ères et les sans-abris.

    Nous l’avons vu, le confinement est d’abord imposé par la faillite de notre système de santé et l’impréparation au risque de pandémie qui sont dues à l’austérité imposée par les gouvernements successifs en France et en Europe. Dans la forme qu’il prend, généralisé dans la vie sociale mais pas au travail, de classe, policier, il est la solution que les capitalistes pensent avoir trouvé pour limiter la casse et maintenir au maximum leur place dans la concurrence internationale. Mais la gestion capitaliste de cette épidémie est marquée par l’impossibilité de planifier une quelconque sortie de crise. Un gouvernement anticapitaliste, au service de la population, motivé par la santé plutôt que par les profits, pourrait mettre en place une toute autre politique.

    Existe-t-il une troisième voie ? De toute urgence prendre des mesures anticapitalistes pour sortir du confinement !

    Il ne s’agit pas ici de dire que le confinement pourrait être levé du jour au lendemain. Nous l’avons vu, étant donné les conditions d’impréparation des gouvernements et la dégradation des capacités de l’hôpital public à supporter une telle épidémie, le confinement était la seule solution pour éviter une mortalité élevée. En ce sens, toutes les initiatives syndicales ou de travailleurs.euses pour stopper le travail - et se protéger - dans les productions non-essentielles sont fondamentales. Le slogan « nos vies valent plus que leurs profits » prend ici tout son sens. Il est également fondamental de dénoncer le gouvernement qui nous explique qu’il faut renforcer le confinement mais continuer à travailler, bien au-delà des secteurs essentiels à la lutte contre l’épidémie. Pénicaud, Macron, Philippe sont plus préoccupé.e.s par le maintien des profits que par notre santé. Les scandaleuses mesures contre le droit du travail, les 35h, nos congés, articulées au renforcement de l’Etat policier, ont été prise au moment où la sidération était la plus haute dans la population.

    Mais il est indispensable maintenant de déterminer quelles sont les conditions qui permettraient d’envisager la levée du confinement à très court terme :

    – Il faut de tout urgence pratiquer le dépistage de masse. D’ailleurs, entre les lignes, le Ministre Olivier Veran reconnait lors de sa dernière conférence de presse (https://www.youtube.com/watch?v=wpGjmCkLDHs

    ) que le confinement ne pourra être levé que lorsqu’il sera possible d’effectuer plus de dépistages revenant sur la communication gouvernementale qui affirmait que le dépistage n’était plus un outil en phase 3. Le dépistage de masse permet de n’isoler que les malades et leur entourage. Il permet également une prise en charge précoce des patients considérés comme « à risque » et ainsi de diminuer la létalité du virus. Le problème, c’est que le fournisseur n’arrive pas à suivre la demande en kit de dépistage (https://www.thermofisher.com/order/catalog/product/11732088#/11732088). Il faut donc de toute urgence organiser la production de kits de dépistages en réquisitionnant les entreprises du secteur et en passant outre les brevets.

    – De toute urgence également, il faut injecter des moyens dans la santé et l’hôpital public pour augmenter les capacités de prise en charge des patients en détresse respiratoire. C’est l’inverse des politiques menées jusqu’alors qui font fonctionner l’hôpital comme une entreprise, en flux tendu, incapable de s’adapter à des situations d’urgence. Pour l’instant, le gouvernement a débloqué 2 milliards d’euros pour l’hôpital. Dans le même temps, il injecte 43 milliards dans l’économie et garantit 350 milliards d’euros aux entreprises privées !

    – Pour augmenter le nombre de lits en soins intensifs et protéger celles et ceux qui travaillent il faut réorganiser en profondeur l’appareil industriel pour planifier les productions utiles à résoudre la crise sanitaire : masques, respirateurs, oxygène… En ce sens, il faut soutenir l’action de la CGT qui demande la réouverture et la nationalisation de Luxfer, seule usine d’Europe à produire des bouteilles d’oxygène médical fermées. C’est un bon exemple qui pourrait se poser pour d’autres productions.

    Enfin, l’attention est captée à une échelle assez large sur la mise en place d’un traitement. Le plus prometteur, la chloroquine (ou son dérive l’hydroxy chloroquine) est testée dans plusieurs pays et de nombreux services hospitaliers, y compris en France, ont commencé à l’utiliser sur des malades. Ce médicament semble réduire la charge virale et la durée du portage du virus. Si ce traitement s’avère efficace, la question de la nationalisation de l’industrie pharmaceutique va devenir compréhensible à une échelle très large.C’est peut-être la peur de cette évidence qui motive les grands groupes du secteur à anticiper en proposant de fournir ce traitement gratuitement, que ce soit #Sanofi (https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-sanofi-pret-a-offrir-aux-autorites-francaises-des-millions-) ou #Novartis (https://www.lefigaro.fr/flash-eco/coronavirus-novartis-offre-130-millions-de-doses-de-chloroquine-20200320) !

    Ainsi, nous pouvons affirmer que le confinement aurait pu être largement réduit, voire évité, en généralisant les dépistages, en développant les capacités d’accueil de l’hôpital public et en accélérant les tests sur des traitements antiviraux.

    Ce plan d’urgence n’est possible à court terme que si l’on s’affronte au capitalisme. Il faut reprendre le contrôle, sans indemnité ni rachat, sur l’appareil productif, notamment dans le domaine de la santé, des protections pour les salariés, de l’industrie pharmaceutique et biochimique.

    Macron et son gouvernement, LR et le PS avant lui, portent une lourde responsabilité dans la situation actuelle. L’heure de solder les comptes arrivent. Les réponses anticapitalistes pourraient alors apparaître comme une solution à une échelle inédite jusqu’alors. Pour cela, sans attendre la fin du confinement, il nous faut renforcer les réseaux de solidarité, les réseaux militants pour recommencer à agir dans la situation.

    https://npa2009.org/idees/sante/pour-sortir-du-confinement-un-plan-durgence-anticapitaliste
    #anticapitalisme #anti-capitalisme #austérité #hôpitaux #lits #masques #réserves_stratégiques #stock #respirateurs #recherche #rigueur_budgétaire #immunité_collective #immunité_de_groupe #létalité #taux_de_létalité #tests #dépistage #choc_cytokinique #distanciation_sociale #flattening_the_curve #aplatir_la_courbe #vie_sociale #travail #atomisation #Etat_policier #impréparation #troisième_voie #droit_du_travail #dépistage_de_masse #soins_intensifs #industrie #nationalisation #Luxfer #chloroquine #industrie_pharmaceutique #responsabilité

    ping @simplicissimus @fil @reka

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    Citation sélectionnée pour @davduf :

    Le confinement de classe que nous vivons actuellement doit s’arrêter. Toute vie sociale est stoppée alors qu’il faut continuer à travailler. Même si nous arrêtions toutes les productions non indispensables, ce serait tout de même des millions de travailleurs.euses qui devraient continuer à faire tourner l’hôpital, l’électricité, l’eau, le traitement des ordures ou l’alimentation – mais aussi tous les autres métiers qui permettent à ces secteurs de fonctionner ! Et cela dans un contexte d’atomisation total de notre camp avec tous les reculs sociaux et l’Etat policier total qui vont avec. A cela s’ajoute les dégâts psychologiques, les violences domestiques faites aux femmes ou la situation criminelle que sont en train de vivre les migrant.e.s, les prisonniers.ères et les sans-abris.

    • Le confinement, la destruction du #lien_social et ses conséquences

      Le 19 mars l’Assemblée rejetait l’amendement visant à prolonger le délai d’#avortement pendant la crise sanitaire. Si ce n’est finalement que peu étonnant de la part des députés LREM, ce rejet est révélateur de quelque chose de plus profond. Le confinement de la population va mettre en danger massivement les #femmes et les #classes_populaires de manière générale.

      Quelle que soit la façon dont certains ont essayé de le tourner, le confinement est profondément inégalitaire. Il y a ceux et celles qui ont un logement pour se confiner et les autres qui n’en ont pas, celles et ceux qui ont un logement décent et les autres qui ont un logement insalubre, celles et ceux qui ont une maison avec un jardin et celles et ceux qui doivent se pencher à la fenêtre pour respirer de l’air frais.

      Le message du gouvernement à l’aide de mesures coercitives violentes (oui les amendes sont effectives et en Seine-Saint-Denis elles ont conduit à des arrestations et des garde-à-vue) fait croire à la portée individuelle du confinement sans prise en charge collective de ses répercussions. Face à cela, certainEs ont essayé de mettre en place des réseaux de solidarité dans les immeubles, dans les quartiers, ... Si ces réseaux sont nécessaires et même indispensables, ils ne contrebalancent pas les problèmes qui se posent avec le confinement et qui vont forcément causer là aussi des morts, et parfois ils confortent même dans l’idée qu’il faut nécessairement rester chez soi : promener son chien, faire du jogging serait dangereux. Le propos de cet article n’est pas de dire que le confinement est inutile pour contrer le Covid-19 mais que le confinement n’est pas viable à moyen terme, c’est pourquoi la sortie de crise ne peut venir que de la mise en place d’un plan d’urgence visant à dépister et à soigner ce qui veut dire concrètement donner des moyens aux personnels de santé et des moyens de protection à la population.

      Le confinement face à l’organisation sociale de la dernière phase du capitalisme

      Le confinement dans l’histoire n’a jamais été une partie de plaisir, mais elle pose question dans le capitalisme tel qu’il s’organise aujourd’hui. Depuis les trente dernières années : on peut dire que la tendance à détruire les structures familiales est plutôt lourde. Les foyers composés de personnes seules s’élèvent à 35% des foyers (20% des femmes et 15% des hommes) auxquels se rajoutent presque 9% de familles monoparentales (dont le gros du contingent est composé de femmes). La grande majorité des foyers composés d’une personne seule ont plus de 65 ans (plus de 70%)1. Le problème c’est qu’avec cette épidémie ce sont ces mêmes personnes considérées comme vulnérables qui vont donc se retrouver complètement isolées.

      De l’autre côté, l’on sait aussi qu’un ménage sur douze vit dans un logement surpeuplé, 18% des logements sont considérés comme trop bruyant (donc mal isolés), 22% n’ont pas de système de chauffage efficient et près de 13% ont des problèmes d’humidité.2

      Le confinement produit aussi des rapports au travail qui accentuent ce qui existait auparavant : d’une part il y a ceux qui télétravaillent et ceux qui continuent de travailler dans des conditions de sécurité face au virus alarmantes et avec l’idée que le travail s’accompagne de toute une série de mesures restrictives.3 Mais à cela, il faut encore ajouter que le télétravail n’est pas le même pour tout le monde (que l’on soit cadre ou que l’on fasse un travail administratif) surtout quand l’on se retrouve face à un travail qui s’accompagne de plus en plus d’une perte de sens, d’autant plus qu’il envahit la sphère privée et que les loisirs sont considérablement réduits. Quant aux précaires, aux étudiantEs, à celles et ceux qui travaillaient sans contrat de travail, c’est une situation dramatique qui s’ouvre sans qu’aucune aide ne soit prévue si ce n’est un chômage auxquels ils n’ont pas tous droit.

      De plus, le système capitaliste entraîne une détresse psychologique : la dépression, le suicide ou les tentatives de suicides vont s’accentuer avec la perte de lien social, la perte d’activités émancipatrices et une vie tournée autour du travail.

      Toute la prise en charge associative, comme du service public de ses éléments là, comme de la prise en charge de l’extrême pauvreté va être ou drastiquement réduite voire inexistante.

      Dans le confinement, les femmes trinquent (et meurent !)

      Outre la question de l’avortement dont nous avons parlé plus haut, les femmes vont subir une répercussion violente du confinement. Elles assumeront plus de tâches ménagères qu’à l’ordinaire et de tâches de soin, et on le sait ce sont elles qui dans la plupart des foyers assumeront le suivi de « l’école à la maison » et d’occuper les enfants, sans compter les familles monoparentales ou les mères se retrouveront seules face à l’éducation de leurs enfants.

      Le confinement va augmenter les violences intra-familiales et en particulier les violences conjugales, c’est déjà ce qu’a révélé l’expérience du Wuhan4. Là encore, ces violences seront encore moins prises en charge qu’avant puisque le 3919 ne fonctionne plus pendant cette crise contrairement à ce qu’avait annoncé Marlène Schiappa.5 Au sixième jour du confinement, cette tendance est d’ailleurs aussi relatée par la FCPE ce dimanche.6

      Le manque d’accès à l’avortement pourra provoquer des recherches de solutions mettant en danger les femmes subissant des grossesses non-désirées quand celles-ci ne provoqueront tout simplement pas le suicide.

      Dans le même temps, on pourra noter que les adolescents LGBT confrontés en permanence à l’homophobie pourraient là aussi augmenter les tentatives de suicides et les suicides, alors même que c’est déjà une cause importante de suicides chez les adolescentEs.

      Ajoutons à cela que des secteurs largement féminisés se trouve en première ligne de la gestion de la maladie : infirmières, caissières, ...

      L’isolement des individus entraîne une baisse de la conscience de classe

      Le confinement produit un rapport de force dégradé de manière objective. En ce moment, des lois d’exception sont en train de passer à l’Assemblée diminuant nos droits, sans possibilité de riposte et si la légitimité du gouvernement reste affaiblie, les mesures prises rencontrent au moins une part de consentement. Si c’est le cas, c’est bien parce que la crise que l’on rencontre, a de grosses difficultés à être résolue par le système sans faire des milliers de morts.

      Individuellement, les gens ne peuvent pas se protéger et pour une grande majorité restent donc chez eux de peur (et cette peur est fondée) de devenir malade ou de l’être déjà et de contaminer d’autres personnes. Le problème c’est que sans dépistage massif et traitement le confinement risque de durer longtemps.

      Or, isolément, les gens ne peuvent d’une part pas s’organiser (ce qui dégrade le rapport de force) et de l’autre entraîne une baisse de la conscience de classe dans ce qu’elle a de plus simple car c’est l’organisation du travail qui fonde objectivement cette conscience. De plus, le confinement, repose sur le consentement d’une population à être confinée : c’est d’ailleurs par les réseaux sociaux, mais aussi dans la presse ou dans son entourage une pression sociale à « Restez chez vous », mais aussi à prendre le temps de lire ou de se cultiver.

      De fait cette pression sociale, construit alors le modèle de ceux qui y arriveraient en étant forts, en ayant accès à de la culture ou à des habitudes culturelles. Les vieux qui vivent seuls, les dépressifs, les pauvres, ceux qui n’ont pas accès à la culture se retrouveraient alors mis à l’amende.

      Pour l’instant, cette idéologie ne se fait que sous forme de pression, mais elle pourrait produire autre chose, elle passerait alors du consentement à la collaboration : elle est déjà en partie à l’œuvre de manière minoritaire, elle passe par la délation de celles et ceux qui sortent et la volonté d’un durcissement des mesures coercitives.

      Le confinement ne peut qu’être une mesure à court terme, sinon les effets violents décrits auront des effets durables, surtout si, comme c’est le cas aujourd’hui le mouvement ouvrier ne riposte pas.

      https://npa2009.org/idees/societe/le-confinement-la-destruction-du-lien-social-et-ses-consequences
      #confinés #non-confinés #inégalités #logement #mesures_coercitives #amendes #Seine-Saint-Denis #arrestations #garde_à_vue #rester_chez_soi #isolement #télétravail #chômage #détresse_psychologique #santé_mentale #école_à_la_maison #soins #care #tâches_ménagères #conscience_de_classe #lois_d’exception

  • 13 mars : Grève mondiale pour le futur !
    https://expansive.info/13-mars-Greve-mondiale-pour-le-futur-2109

    Le vendredi 13 mars, rejoignons nous toustes au Thabor à 14h pour une grève mondiale pour le futur ! Fêtons ensemble les un an du mouvement des jeunes en grève pour le climat et pour la justice sociale en battant le pavé ! (le rdv sera décalé à St Anne si le parc est fermé) #Infos_locales

    / #Manchette, #Ecologie, #Rennes, Anti-capitalisme & Multinationale, #Luttes_climatiques

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale

  • Farandole d’activités féministe & anti-nucléaire à #Bure
    https://expansive.info/Farandole-d-activites-feministe-anti-nucleaire-a-Bure-en-mixite-choisie-

    Du 24 février au 1er mars, nous vous invitons à continuer de nous questionner, nous rencontrer, nous renforcer et à imaginer plein de belles idées pour la suite du monde. En mixité choisie sans hommes cisgenres*. Et pour cela, nous vous invitons, à Bure, à l’endroit même où l’ANDRA est en train d’avancer ses pions pour la création du projet CIGEO d’enfouissement de déchets nucléaires. #Ailleurs

    / #Aménagement_du_territoire, #Ecologie, #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, Bure, Anti-capitalisme & Multinationale, #Stop_Bure

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale

  • #Rennes : un million d’euros déboursés pour François Pinault
    https://expansive.info/La-mairie-de-Rennes-debourse-un-million-d-euros-pour-Francois-Pinault-19

    La municipalité annonçait en octobre dernier une nouvelle exposition au couvent des Jacobins d’une partie des œuvres du milliardaire François Pinault. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Rennes, ville et métropole, mais aussi l’état et la région, allaient devoir débourser près d’un million d’euros pour son organisation. Rien n’est trop beau pour le milliardaire Pinault ! #Infos_locales

    / #Aménagement_du_territoire, Rennes, Anti-capitalisme & Multinationale

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale
    http://alter1fo.com/expo-pinault-rennes-le-retour-126047

  • [audio] Nucléaire, la fabrique de l’oubli. Épisode 2 : Les premiers essais, les premiers accidents
    https://expansive.info/audio-Nucleaire-la-fabrique-de-l-oubli-Episode-2-Les-premiers-essais-les

    « Le nucléaire est une chose trop sérieuse pour l’abandonner aux spécialistes et aux experts. » Jean-Jacques Delfour, La condition nucléaire, Réflexions sur la situation atomique de l’humanité, L’Échappée, 2014. Comment cette technologie mortifère a pu être imposée au monde ? #Analyses

    / #Sciences_-_Technologies, #Aménagement_du_territoire, #Ecologie, #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, #Antiracismes_-_colonialismes, #Rennes, Anti-capitalisme & Multinationale, #Luttes_climatiques

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale
    https://archive.org/details/Episode2LesPremiersEssaisLesPremiersAccidents


    https://lafabriquedeloubli.noblogs.org/?page_id=98