• Portrait d’un homme violent, par @EllenAgreaux

    comprenez ce qu’est un mec violent. il est pas devenu ça du jour au lendemain. il a établi un pouvoir total sur son petit monde. il a toujours été « colérique » il a toujours été « autoritaire », « directif » au moins, il a TOUJOURS OBTENU CE QU IL VOULAIT de force ou à l’usure.

    c’est toujours un pervers manipulateur qui utilise TOUT ce qu’il peut trouver pour parvenir à ses fins et imposer sa volonté à tout le monde.
    infatigable, déterminé, il a usé ses parents, sa fratrie, ses collègues, ses voisins, ses potes. personne ne s’oppose plus jamais à lui.

    c’est un homme charmant, drôle, charismatique, il peut même être généreux (peu, lol)...tant qu’il a ce qu’il désire de qui le demande au moment où il le demande.
    tout son petit univers a compris cette règle.

    il est parfait. sisi, tout le monde te le dira, parce que faudrait pas dire du mal de lui si ça jamais ça remonte à ses oreilles tu vas prendre cher. et il tend l’oreille partout en permanence, c’est un paranoïaque.
    parfait tant qu’il a ce qu’il veut. tout le monde la ferme.

    sa position est liée à son rang de naissance. il est brutus mal dégrossi qui a posé sa domination aux poings dans certains milieux, maître chanteur à pouvoir financier dans d’autres, en général il finit par utiliser les deux possibilités.
    son trip c’est la toute puissance.

    pour le plaquer il faut tout perdre, à moins que ça il te détruira. pas une once de ce qu’il estime être à lui, maison, meubles, GENS, amis, relations, territoire géographique, ne doit lui échapper.
    c’est ça son trip. toute puissance totale. contrôle total. pouvoir total.

    un ENFANT lorsqu’il lui est confié même juste en simple visite, est sous son pouvoir à 100%. c’est la personne la plus faible du monde celle qui n’a aucun moyen d’échapper ou de tenter de résister. un jouet pour lui. une souris dans les griffes d’un chat.

    il n’y a aucun recours pour un enfant dans ce contexte. les adultes autour ont renoncé avant lui. il ne trouvera pas de soutien. il trouvera au contraire des trahisons, des gens qui soutiendront son père, il se prendra des engueulades publiques qui tourneront au procès d’assises.

    tout sera utilisé contre lui et les adultes autour de son père le valideront, l’enfant le sait. mon ex FILME le gosse de dos décrète qu’il BOITE ou qu’il est TORDU, ensuite il passe la vidéo en boucle jusqu’à ce que tout le monde acquiesce et affirme que c’est le cas.

    il embraye en déclarant que c’est un problème médical que je n’ai pas pris en charge (parce que je suis insère tout et rien). TOUS LES ADULTES PRESENTS confirment leur accord. l’enfant est alors interrogé. « tu es mal soigné hein ? » et il DOIT confirmer à son tour.

    ensuite il prend son téléphone (toujours avec son public il aime le public c’est un narcissique avant tout...le pouvoir ne prend sens que quand il est applaudi) et m’appelle. je suis loin et je sors de mon lit ou de ma balade. je me fais hurler dessus. je DOIS soigner ça.

    « ça » n’existe PAS. il n’y a pas davantage de problème médical que de problème scolaire. c’est une invention. une démonstration de pouvoir. ça n’existe pas, mais ça se met à exister par sa bouche. au commencement était le verbe.
    et maintenant : cela est. et je dois remédier.

    l’enfant est dans l’incapacité de se défendre. il a 8 ans, 12 ans...on lui a inventé une boiterie. une maladie génétique qui existe. une déformation. il est anormal. la faute à sa mère. c’est ce qu’il entend depuis toujours. voilà une anomalie de plus. les adultes valident.

    il faut voir l’effet du délire. tous les présents attestant, preuve vidéo mille fois repassée à l’appui, ralentis, arrêts sur images (un procès)...qu’il y a boiterie, il se passe un truc : l’enfant, 100% concentré sur sa marche tentant de contrôler le moindre pas, se met à boiter.

    la prophétie se réalise. et là, je ne peux plus me défendre. quand j’arrive chez mon toubib, l’enfant manifeste réellement une boiterie. légère mais.
    –vous ne l’aviez pas remarqué avant ? (mère indigne)
    –non (0 possibilité de défense)
    –radio des hanches
    –bah ouais

    –> ya RIEN.

    bien sûr que ya rien. y’a jamais rien eu. il délire. et à force, il persuade. en maltraitant l’enfant qui doit être ce qu’il lui dit d’être alors quand il faut être boiteux ON BOITE.
    quand il faut être soi disant nul en classe on tombe de 2 points.
    quand il faut être obèse...

    à la fin ya pas rien. ya un enfant violenté psychiquement, et ya des DOSSIERS sur LA MERE. parce que c’est la mère qui recoure derrière. c’est elle qui demandait l’analyse d’une boiterie. c’est elle qui fait du sport avec le gosse en surpoids, c’est elle qui fait faire les maths.

    c’est elle qui a la garde c’est elle qu’on voit partout c’est elle qui est en charge c’est la mère qui DOIT...gérer soigner éduquer nourrir trier les chaussettes...et c’est chez elle que ce qui n’existe PAS, ce qui est RIEN, devient quelque chose et se met à exister.

    ainsi il n’y avait aucune boiterie aucune déformation de hanche, rien, mais il y a maintenant quelque chose : une mère chez qui on a fait une vérification inutile de quelque chose qui n’existe pas la preuve on n’a rien trouvé. c’est donc elle qui est : folle/poule/mauvaise.

    ya RIEN, il fait naître quelque chose, DE FORCE, il fait attester son monde sur lequel il règne en maître incontesté, il FORCE l’enfant à se conformer à ce quelque chose, témoins à l’appui, tu boites on te dit...et c’est à MOI de résoudre le délire DONC je finis coupable.

    je n’ai pas le choix, pour défendre l’enfant, je DOIS démolir le délire, et pour faire ça ma parole ne suffira pas il me faut entrer dans le jeu et faire le poids face à papa et ses soi disant témoins, il me faut un avis professionnel extérieur incontestable.

    moi ça va, ça me fait chier je passe pour ci ça et pire encore, mais je suis une grande personne ça me dérange pas je ne dépends pas de l’opinion du radiologue du coin me concernant, jmen fous.
    en revanche, l’enfant, quand il est solo là bas...

    comprenez que ya 0 recours pour un gosse dans ce contexte. le papa tout puissant ne laissera PERSONNE ne contrarier, même pas un toubib, mon ex a déjà été capable de recourir abusivement aux urgences et de hurler 2h dans son tel sur ma gueule dans le box en présence du médecin.

    même un toubib il va le faire chier assez pour qu’il le valide. comme ça le gosse rentre avec un courrier pour un autre toubib. qui, lui, va pouvoir dire que non ya RIEN. bien sûr puisque là c’est chez moi avec moi, moi je braille pas 2h dans ton service.

    faut bien comprendre la mécanique, bien cerner le personnage et son jeu, et tu vas conclure comme moi : la meilleure chose à faire pour protéger le gosse, c’est ce qui se rapproche le plus de RIEN. rester le plus possible proche du néant, ne pas donner la moindre bille.

    si tu veux rendre service au petit, dis qu’il est PARFAIT. on sait qu’il l’est pas, personne ne l’est, et son père va bien sûr pouvoir contester et inventer un truc, mais il le fera TOUJOURS autant que ça soit PAS TA FAUTE pas TON IDEE ton initiative.

    si tu veux rendre service plus que ça et faire péter le système de papa tout puissant, c’est PAS à lui qu’il faudra parler. c’est à un flic, un juge, un psy, les trois, qu’il faudra dire tout ça et tu n’auras pas beaucoup de poids. en face ya le petit monde où monsieur règne.

    et ce qui arrivera, au meilleur des cas, si quelqu’un accepte d’entendre ta version, c’est qu’on mettra l’ENFANT au milieu du tribunal et on lui demandera de parler.
    la petite souris la plus dépourvue de défenses et de moyens de survie sera chargée de dire qui est le chat.

    la petite souris à qui on invente une réalité, qu’on force à être ce que le chat veut au moment où il le veut, l’enfant qui n’a jamais pu trouver un adulte pour contrarier son père, sera la boussole de la justice, persuadée de lui venir en aide et d’agir pour son bien.

    les enfants qui se sont retrouvés dans cette situation ont très rarement réussi à en tirer profit. la plupart du temps, la terreur des conséquences leur fait adopter la même stratégie qu’ils ont toujours eue : papa a raison, c’est un bon papa, j’aime mon papa.

    ça aboutit plus facilement à la perte de leur dernier soutien adulte, maman, qu’à autre chose. c’est pas leur faute, ils ne pouvaient rien répondre d’autre ces gosses. ils ne pouvaient pas parier aussi gros, au risque de tomber sur le même résultat mais en ayant contrarié papa.

    tu sais comment je le sais ? comme les autres femmes dans cette situation, je le sais parce que ça m’est arrivé aussi, à moi, de craindre les conséquences si fort que j’ai soutenu ce mec, publiquement, moi même. on l’a toutes fait.

    en tant qu’adultes on a vécu la position dans laquelle la justice prétend que nos enfants pourraient être sauvés. il y a dans chaque histoire de couple avec un violent un chapitre où on a été prise à partie, posée au milieu, où il a fallu se ranger du côté de notre agresseur.

    c’est exactement comme ça qu’il prend le pouvoir sur tout le monde. chaque personne autour de ce mec a été un jour dans cette position centrale où quelqu’un lui demandait d’attester, d’avouer, de dire oui c’est un connard il m’a escroqué ci ça fait subir ci ça...

    et chaque personne, à ce moment là, a eu PEUR de revivre en pire toutes les manifestations de pouvoir précédentes, chaque personne à ce moment précis a été emmenée dans ses souvenirs, brutalement, des souvenirs qu’on essaie d’oublier, de nier, chaque minute, pour pouvoir TENIR...

    et chaque personne à ce moment là, quand tous les yeux se braquaient sur elle, attendant que sortent ces souvenirs, tous, là, d’un bloc, vas y parle bordel de merde...a été tétanisée coincée dans sa mémoire assaillie de peur, a rangé la boite des souvenirs et soutenu l’agresseur.

    alors qu’on est adulte, hein. on n’a pas de problème à parler, théoriquement. on craint pas une engueulade. certains ont largement assez d’assise financière pour ne rien risquer, même. mais la violence accumulée de ce mec...le souvenir de ce dont il est capable pour MOINS QUE CA

    suffisent amplement à peser rapidement le pour et le contre et conclure que c’est vraiment pas le moment, pas le truc à faire, que ce sera juste pire, que si jamais les gens autour changent le fusil d’épaule on joue trop gros...
    alors imagine un gosse.

    et il le sait, l’autre salaud. il s’en sert. il tient ses appuis. il va t’en reparler, de ce jour où tu as été D ACCORD avec lui, de ce jour où tu as pris sa défense face à un employé, un prestataire, devant le directeur de l’école, dans une dispute avec un ami...

    c’est comme ça qu’il tient un par un, chacun par son fil, tout son entourage. et dans cet entourage à la fin chacun a une bonne raison d’en vouloir à l’autre. parce qu’il y a eu pour chacun ce moment là. la trahison. le présumé allié qui finalement n’est pas allé au bout.

    c’est comme ça qu’il ISOLE chacune de ses petites souris-jouets dans sa petite cage personnelle où elle se retrouve contrainte quasiment par elle même de satisfaire monsieur tout puissant. parce qu’elle l’a fait UNE FOIS. cela vaut allégeance à vie.

    chaque faiblesse, chaque opportunité de prendre en tenaille, de mettre en déséquilibre, d’abuser, chaque possibilité d’utiliser une situation random, il s’en sert. la caissière s’est trompée d’un euro il hurle fait un esclandre fait adhérer 4 personnes dont toi.

    elle était juste dans une mauvaise journée ça aurait pu se résoudre autrement il aurait pu s’asseoir sur son euro on s’en fout, ça ne se passe JAMAIS comme ça avec ces mecs là. il a vu qu’elle était dans une mauvaise journée, ça va lui servir, il va la pousser, l’utiliser.

    d’une erreur banale il fera un drame et d’une personne fatiguée il fera son agresseur, contraignant les témoins présents à le valider qu’on en finisse et qu’on puisse payer son yaourt nom de dieu. il s’en servira encore 10 ans plus tard.

    c’est comme ça pour tout et rien, sa vie est sa scène il écrit son théâtre, son psychodrame permanent, les autres sont ses marionnettes. c’est très fatiguant. tout le monde cède tôt ou tard. ça le sert. il s’en sert.
    les enfants là dedans...n’ont aucune chance de s’en tirer.

    il ne faut pas le nourrir, il ne faut pas tenter quoi que ce soit, tout sera aggravant, chaque personne soumise à son pouvoir ne peut que souffrir davantage, la seule solution c’est la fuite, quand on est enfant on n’en a pas le droit.

    les choses ne vont moins mal que si on obéit. si on se soumet. bonjour, sourire, oui monsieur, oui chéri, oui papa, compliments, déclarations d’amour, validations permanentes, rampage...et là il a des moments de calme (mais c’est JAMAIS permanent non, plus sinon tu vas oublier).

    tu MEURS psychiquement. tu te suicides toi même à l’intérieur. tu butes toi même par avance tout ce qui est toi et qui a une chance de déclencher une merde. sinon même payer un yaourt à carrouf peut devenir une merde géante.
    imagine vivre ça enfant.

    le jaf qui a tamponné mon « amiable » avec connard savait ça et voyant la tronche du planning de dvh que monsieur avait exigé m’a dit « attention. des gamins qui vivent ça j’en retrouve 15 ans plus tard dans l’autre bureau. ça finit en schizophrénie. »
    je sais merci.

  • #SalePute

    Loin d’être un phénomène isolé, le #cyberharcèlement touche en majorité les #femmes. Une enquête édifiante sur ce déferlement de #haine virtuelle, aux conséquences bien réelles. Avec le #témoignage d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, et de spécialistes de la question, qui en décryptent les dimensions sociologiques, juridiques et sociétales.

    Les femmes sont vingt-sept fois plus susceptibles que les hommes d’être harcelées via #Internet et les #réseaux_sociaux. Ce constat, dressé par l’European Women’s Lobby en 2017, prouve que les #cyberviolences envers les femmes ne sont pas une addition d’actes isolés, mais un fléau systémique. Plusieurs études sociologiques ont montré qu’il était, en majorité, le fait d’hommes, qui, contrairement aux idées reçues, appartiendraient à des milieux plutôt socio-économiques plutôt favorisés. Se sentant protégés par le caractère virtuel de leurs actions, les auteurs de ces violences s’organisent et mènent parfois des « #raids_numériques », ou #harcèlement_en_meute, aux conséquences, à la fois personnelles et professionnelles, terribles pour les victimes. Celles-ci, lorsqu’elles portent plainte, n’obtiennent que rarement #justice puisqu’elles font face à une administration peu formée sur le sujet, à une législation inadaptée et à une jurisprudence quasi inexistante. Les plates-formes numériques, quant à elles, sont encore très peu régulées et luttent insuffisamment contre le harcèlement. Pour Anna-Lena von Hodenberg, directrice d’une association allemande d’aide aux victimes de cyberharcèlement, le phénomène est une menace directe à la #démocratie : « Si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se fassent écarter de cet #espace_public [Internet, NDLR] et disparaissent, alors nous n’aurons plus de #débat_démocratique, il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort ».

    Acharnement haineux
    #Florence_Hainaut et #Myriam_Leroy, deux journalistes belges cyberharcelées, recueillent les témoignages d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, (dont la chroniqueuse de 28 minutes #Nadia_Daam, l’humoriste #Florence_Mendez ou encore l’auteure #Pauline_Harmange), elles aussi insultées et menacées sur le Net. En partant des messages malveillants reçus par ces dernières, le duo de réalisatrices enquête sur la prolifération de la haine en ligne auprès de différents spécialistes de la question, qui décryptent les aspects sociologiques, juridiques ou encore sociétaux du cyberharcèlement.

    https://www.arte.tv/fr/videos/098404-000-A/salepute

    –-> déjà signalé sur seenthis (https://seenthis.net/messages/919957 et https://seenthis.net/messages/920100), mais je voulais y ajouter des mots-clé et citations...

    #Renaud_Maes, sociologue (à partir de la min 16’30)

    « Généralement c’est plutôt des hommes qui agressent sur internet et c’est plutôt des gens qui viennent de milieux socio-économiques plus favorisés (...), des gens qui viennent de la classe moyenne, voire de la classe moyenne supérieure. Cela permet de révéler quelque chose qu’on croit relativement absent : il existe une violence structurelle dans nos société, il existe une domination structurelle et on s’en est pas débarrassés. Clairement, encore aujourd’hui, c’est pas facile d’être un homosexuel, c’est pas facile d’être une femme, c’est pas facile d’être une personne racisée, c’est encore moins facile si on commence à avoir plusieurs attributs au même temps. C’est quelque chose qui parfait ne transparaît pas dans le monde social, parce qu’on a plus de self-control. Avec internet on voit bien que le problème est bien là et que dès qu’on a eu l’occasion d’enlever un peu de #contrôle_social, d’avoir, ne fut-ce que l’illusion, car ce n’est pas forcément vrai, moins de conséquences immédiatement les choses sont mises à nu. Et on voit qu’il y a de la violence, il y a du #rejet des personnes homosexuelles, il y a de la misogynie, il y a du racisme. »

    #Ketsia_Mutombo, co-fondatrice du collectif « Féministes contre le harcèlement » (à partir de la min 22’30) :

    « On est encore dans des sociétés où la parole publique ou l’espace public n’est pas fait pour les femmes, n’est pas fait pour les groupes minorés. On est pensé comme des personnes qui doivent rester dans l’espace domestique, s’acquitter du travail domestique, familial, relationnel, mais ne pas prendre la place. »

    #Laurence_Rosier, linguiste (à partir de la min 22’45) :

    "Les femmes qui s’expriment, elles s’expriment dans la place publique. (...) Et à partir du moment où ’elles l’ouvrent’, elles se mettent en #danger parce qu’elles vont en général tenir une parole qui n’est pas la parole nécessairement attendue. C’est quoi une parole attendue depuis des lustres ? C’est que la femme au départ elle doit respecter les #convenances, donc elle doit être polie, c’est elle qui fait l’éducation à la politesse des enfants, elle doit être mesurée, en retenue, pas violente. Et dès qu’elle adopte un ton qui n’est pas celui-là, qui est véhément, qui est agressif, qui est trivial, sexuel... et bien, on va lui faire sentir que justement elle sort des codes établis et elle va être punie

    #Lauren_Bastide (à partir de la minute 22’18) :

    « Je trouve que le cyberhacèlement a beaucoup de résonance avec le #viol et la #culture_du_viol, qu’il y a ce continuum de la simple interpellation dans la rue au viol. Pour moi c’est pareil, il y a le petit mot écrit, le petit commentaire un peu haineux sous ta photo et puis le raid qui fout ta vie par terre. Il y a cette espèce de #tolérance de la société pour ça... ’c’est le tarif en fait... il ne fallait pas sortir la nuit, il ne fallait pas te mettre en jupe’. ’Bhein, oui, c’est le tarif, t’avais qu’à pas avoir d’opinion politique, t’avais qu’à pas avoir un métier visible. Les conséquences qu’il peut y avoir c’est que les femmes sont moins prêtes à parler, c’est plus difficile pour elles. Prendre la parole dans l’espace public quand on est une femme c’est l’#enfer. Il faut vraiment être très blindée, très sure de soi pour avoir la force d’y aller. Surtout quand on va exprimer une opinion politique »

    #Anna-Lena_von_Hodenberg, Hate aid (à partir de la minute 33’48) :

    « Nous devons réaliser qu’internet c’est l’espace public au même titre que la vie physique. »

    #Emma_Jane, autrice du livre Misogyny Online (à partir de la minute 35’30), en se référant au fait que le sujet n’est pas vraiment traité sérieusement...

    "La plupart des politiciens sont de vieux hommes blancs, ils ne reçoivent pas d’insulte raciste, ils ne reçoivent pas d’insultes sexistes, ils n’ont pas grandi avec internet.

    #Renate_Künast, députée écologiste allemande (à partir de la minute 39’20) :

    « Ce qui est choquant ce n’est pas seulement la haine dont j’ai été la cible, mais le fait que beaucoup de femmes sont visées par ce type de violence sexualisée. (...) On se sent personnellement visé, mais il s’agit d’un problème systémique, c’est caractéristique de l’extrême droite qui ne supporte pas que les femmes soient autre chose que des femmes au foyer et qu’elles jouent un rôle actif dans la société. (...) Il ne s’agissait pas d’une phrase, mais de milliers de messages qui ne disparaîtraient jamais. Pour toutes ces raisons j’ai porté plainte. Et j’ai été stupéfaite quand la réponse, se basant selon moi sur une mauvaise interprétation de la jurisprudence a été qu’en tant que femme politique je devais accepter ce genre de messages. (...) ’Détritus de chatte’, pour les juges en Allemagne, c’était de la liberté d’expression’. »

    #Laurence_Rosier (à partir de la minute 41’35) :

    « La liberté d’expression est invoquée aujourd’hui, pas dans tous les cas, mais dans beaucoup de cas, pour justifier des discours de haine. Et les discours de haine c’est pas soudain que la haine sort, c’est parce que ça a été permis et favorisé par ’oh, une petite blague sexiste, une petite tape sur l’épaule, un petit mot d’abord gentil’ et que progressivement on libère le niveau du caniveau. »

    #Florence_Mendez, humoriste (à partir de la minute 43’01) :

    « Le sexisme que même pour moi était acceptable avant, parce qu’on a toutes nagé dans cette mer en ce disant ’ça va, l’eau n’est pas si salée, je peux en boire encore un peu !’... On a toutes laissé passé ça. Et maintenant il y a des choses qui sont juste insupportables. (...) Je ne laisse plus rien passer du tout, rien passer du tout dans ma vie de tous les jours. »

    #Renate_Künast, députée écologiste allemande (à partir de la minute 43’25) :

    « ça me rappelle ce slogan des mouvements féministes des années 1970 : ’Le pouvoir des hommes est la patience des femmes’. Il faut juste qu’on arrête d’être patientes. »

    Anna-Lena von Hodenberg (à partir de la minute 47’32) :

    « Si on laisse courir les choses, sans régulation, sans poursuites judiciaires, si en tant que société on continue à rester des témoins passifs, alors ça aura des conséquences massives sur nos démocraties. Nous voyons déjà maintenant aux Etats-Unis : la polarisation. Nous l’avons vu en Grande-Bretagne pendant le Brexit. Et ça, c’est juste un avant-goût. Le net est l’espace public le plus important que nous avons, si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se font écarter de cet espace public, qu’elles disparaissent, alors nous n’avons plus de débat démocratique, alors il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort et par conséquent, dans le débat public, régnera la loi du plus fort. Et ça, dans nos cultures démocratiques, nous ne pouvons pas l’accepter. »

    Voix off (à partir de la minute 52’40) :

    « ’Fermer sa gueule’, c’est déserter les réseaux, c’est changer de métier, adopter un ton très polissé, c’est refuser des opportunités quand elles sont trop exposées. Et serrer les dents quand on est attaqué, ne surtout pas donner l’impression de se plaindre. »

    #Florence_Mendez (à partir de la minute 53’40) :

    «C’est la fin de la tranquillité.»

    #fait_de_société #cyber-harcèlement #menaces #santé_mentale #violence_structurelle #domination_structurelle #misogynie #racisme #sexisme #intersectionnalité #insulte #espace_numérique #punition #code_établi #plainte #impunité #extrême_droite #fachosphère #liberté_d'expression #polarisation #démocratie #invisibilisation #silenciation #principe_de_la_nasse #nasse
    #documentaire #film_documentaire

    ping @isskein @_kg_ @karine4 @cede

  • La fessée, une violence tolérée ? - Ép. 2/4 - Philosophie de la gifle
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/les-chemins-de-la-philosophie-emission-du-mardi-22-juin-2021


    La violence éducative s’est exercée en toute légitimité depuis l’Antiquité et il aura fallu attendre 2019 pour qu’une loi interdise les châtiments corporels envers l’enfant. En quoi cette violence et ce déni du droit de l’enfant sont-ils un enjeu social et politique ?

    Daniel Delanoë, psychiatre, anthropologue, clinicien en psychiatrie transculturelle, chercheur associé à l’INSERM

    • Les châtiments corporels de l’enfant : une forme élémentaire de la violence
      De Daniel Delanoë
      Erès, 2017

      Frapper les enfants pour les éduquer est un fait social. Claques, Fessées et autres coups : depuis des millénaires, les parents élèvent leurs enfants en leur infligeant douleurs et humiliations. La Suède a été le premier pays, suivi d’une cinquantaine à ce jour, à interdire les châtiments corporels envers les enfants. La France reste un des rares pays européens qui refusent d’abolir cette violence éducative, malgré les demandes des Nations unies et les condamnations du Conseil de l’Europe.

      Pourtant, depuis une vingtaine d’années, de nombreuses études ont établi que frapper un enfant n’a aucune efficacité éducative mais produit des effets négatifs à court et long terme. Mieux, elles montrent qu’arrêter de le corriger améliore son intégration scolaire, ses relations avec les autres et diminue les comportements violents, dès l’enfance et à l’âge adulte.

      À partir d’une recherche clinique et anthropologique, nourrie de nombreux témoignages, Daniel Delanoë livre un bilan des connaissances médicales, juridiques, historiques et ethnologiques sur la violence éducative, qui, dans le long processus démocratique de nos sociétés, demeure l’une des dernières à être interrogée, les droits de la personne humaine s’arrêtant encore à la porte des foyers.
      (Présentation de l’éditeur)

  • En Israël, le divorce reste une affaire d’hommes Aline Jaccottet
    https://www.letemps.ch/societe/israel-divorce-reste-une-affaire-dhommes

    Des milliers d’Israéliennes sont empêchées de divorcer, la loi juive prévoyant que seul l’homme peut décider de la fin de l’union conjugale. Galvanisées par le mouvement #MeToo et soutenues par des rabbins ingénieux, les femmes se battent pour leur liberté
    . . . . . . . . .
    Un tableau qui serait banal sans le combat extraordinaire qu’elle a dû mener pour obtenir sa liberté. « Trois ans de bataille pour le quitter », souffle-t-elle avec un sourire las. Mariée à 19 ans, la jeune femme découvre un époux « absent, maltraitant. La situation n’a fait qu’empirer avec le temps. J’ai fini par comprendre qu’il fallait que je parte pour sauver ma peau ». Mais après avoir accepté d’ouvrir un dossier de divorce, son ex-mari se volatilise en France puis refuse tout contact pendant des mois.


    Une situation qui bloque tout car, en Israël, seul l’homme peut décider de la fin de l’union conjugale. Selon le judaïsme traditionnel, une femme qui se sépare de son époux sans obtenir de lui le gett, l’acte de divorce, ne peut se remarier. Les enfants qu’elle aurait ultérieurement seraient considérés comme des mamzerim, des bâtards. Un statut qui a de graves conséquences, dont l’interdiction de se marier avec quelqu’un qui ne partagerait pas ce triste destin. Rien de tout cela pour l’homme dont la femme aurait refusé le divorce, le judaïsme ayant autorisé la polygamie pendant des centaines d’années. Ainsi, en Israël, une femme juive sur cinq qui cherche à divorcer se voit retenue dans le mariage contre son gré pendant parfois des années, selon les chiffres communiqués par l’association Mavoi Satum qui les défend. Tout cela ne concerne que le judaïsme traditionnel, qui fonde sa pratique religieuse sur l’observance du Choulhan Aroukh (« Table dressée » en hébreu), Code de loi juive compilé au XVIe siècle. Ce texte fondamental édicte des lois en rapport avec la vie quotidienne, la vie religieuse, la vie conjugale et le droit civil. Les courants juifs réformés (libéraux, conservateurs), majoritaires en dehors d’Israël, ont, quant à eux, révisé les sections discriminatoires de cet ouvrage au XIXe siècle.
    Etat laïque et religieux
    En 1948, c’est le judaïsme orthodoxe et non réformé qui a été ancré au cœur des fondements de l’Etat d’Israël. Pour apaiser la colère des ultrareligieux furieux à l’idée qu’un gauchiste en short crée l’Etat d’Israël à la place du Messie tant attendu, David Ben Gourion, fondateur et premier ministre du pays en construction, passe un accord avec eux leur abandonnant notamment toute la gestion de l’état civil. C’est ainsi que « depuis 1953, les naissances, mariages, conversions ou funérailles sont réglementés par la communauté à laquelle appartient un individu : la charia pour les musulmans, les lois cléricales pour les chrétiens et la halakha pour les juifs », explique Shuki Friedman, directeur du centre Religion, nation et Etat à l’Institut pour la démocratie en Israël.

    Deux types de lois, civile et religieuse, coexistent ainsi en Israël, le droit civil s’occupant grosso modo de tout à part de l’état civil. Et si la Cour suprême israélienne, connue pour son progressisme, a contribué, au fil des années, à faire évoluer l’interprétation de la loi juive par les rabbins en influençant leurs décisions de diverses manières, le divorce résiste encore et toujours aux modernisateurs. « La Haute Cour de justice intervient sur les problèmes découlant de la séparation tels que le soin aux enfants ou le partage des biens, jamais sur l’acte de séparation lui-même », précise Shuki Friedman.

    Si le mariage et le divorce demeurent les prérogatives intouchables des orthodoxes, c’est parce que ces changements d’état civil définissent aussi si les enfants nés de ces unions sont juifs ou non. Peu de chances que la situation évolue, les très religieux ayant pris une place considérable dans la société et la politique israéliennes suite à leur expansion démographique hors normes – de quelques centaines en 1948, ils sont aujourd’hui plus d’un million.

    Loi éternelle
    Ce n’est pas pour déplaire à Raphaël Sadin. « La loi juive n’a pas à être adaptée car sa valeur est éternelle. Lorsque la pratique évolue, ce n’est que pour faire en sorte que la loi continue d’être respectée », tranche le rabbin dans son salon rempli de livres du sol au plafond. Talmudiste reconnu, ce Franco-Israélien à la tête d’un institut d’études religieuses pour hommes à Jérusalem a deux passions : la Bible et les mots. Parlez-lui de mariage, il devient lyrique. « Les noces chez nous, ce n’est pas un contrat : c’est la rencontre de deux âmes faites de toute éternité pour être ensemble ! » s’exclame-t-il de sa voix de stentor en se passant la main dans sa barbe grise soigneusement taillée. Il y a pourtant une place pour l’erreur humaine dans ce qui est écrit aux Cieux. « Les pierres du Temple de Jérusalem elles-mêmes versent des larmes lorsqu’un homme et une femme divorcent, mais la loi juive conçoit que cela puisse arriver », dit-il. Un libéralisme apparent qui contraste avec sa description de l’amour. « Le judaïsme traditionnel conçoit le rapport amoureux comme une possession dans laquelle il y a, oui, une certaine violence : métaphysique, spirituelle, politique même. La femme se donne et l’homme s’engage. Et c’est lui qui, au moment du divorce, coupe le lien en lui disant : ce que tu m’as donné, je te le rends. » Une inégalité que Raphaël Sadin assume parfaitement. « Quoi que puisse dire la société occidentale, le féminin et le masculin sont ontologiquement différents. »

    Ces paroles pourraient faire craindre que la voix des femmes ne soit jamais entendue dans les tribunaux, mais c’est le contraire qui se produit selon lui. « Le tribunal tranche toujours en faveur de l’épouse. Il n’oblige jamais une femme à rester avec un homme dont elle ne veut plus car, s’il la retient, il commet un des péchés les plus graves de la Torah », tonne Raphaël Sadin. Rivka Perez raconte d’ailleurs que son expérience a été positive. « J’avais peur de la réaction des rabbins mais ils ont été bienveillants et ont fini par donner à mon ex le statut de « mari récalcitrant », « ce qui signifie que des mesures sévères pouvaient être prononcées contre lui ». Ils ont ensuite déployé l’artillerie lourde vis-à-vis de cet homme qui refuse obstinément de la laisser partir : « Les rabbins ont lancé à son encontre une mesure d’exclusion de la communauté juive. C’est une des sanctions les plus dures qui puissent être prononcées. Aucun juif n’avait plus le droit de lui parler, il était exclu des synagogues… » Effrayé par les conséquences de cette décision juridique que Rivka diffuse à toutes les communautés juives de France, son ex signe les papiers du divorce en quelques jours à peine.

    L’ingéniosité de la loi juive ne cesse d’émerveiller Katy Bisraor Ayache. Sous son fichu, cette petite femme constamment affairée est avocate rabbinique. Un métier qui n’existe que depuis une trentaine d’années. « J’ai fait des études très poussées en religion pour aider des femmes à se défendre devant les tribunaux rabbiniques », explique cette Française d’origine dont la rencontre sur un parking de la ville balnéaire de Netanya tient du miracle, tant son agenda est plein. On fait appel à elle dans tout le pays car ses compétences sont rares et respectées. « Quand les juges me voient arriver, il y a comme un wouahou dans la salle. Ils savent que je suis une coriace », rigole celle qui a aidé Rivka à quitter son mari.

    L’art de la menace
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    #Égalité #divorce #femmes #sexisme #famille #domination_masculine #masculinisme #mariage #religion #israel #violence #patriarcat #politique #couple

    • Un oui soviétique à l’égalité salariale dans le Jura Vincent Bourquin
      
      https://www.letemps.ch/suisse/un-oui-sovietique-legalite-salariale-jura

      Plus de 88% des Jurassiennes et des Jurassiens ont dit oui à l’initiative « Egalité salariale : concrétisons ! » Des mesures concrètes seront soumises prochainement au parlement.


      Score triomphal dans le Jura. L’initiative populaire « Egalité salariale : concrétisons ! » a été acceptée par plus de 88,3% des votants. Le gouvernement et tous les partis politiques, y compris l’UDC, soutenaient ce texte lancé il y a quatre ans par le syndicat Unia Transjurane.

      Les Jurassiennes et les Jurassiens sont donc quasiment unanimes pour demander que des mesures concrètes soient prises afin de mettre fin aux inégalités salariales entre hommes et femmes. Des inégalités particulièrement criantes dans le dernier-né des cantons : en 2017, l’écart y était de 23%, ce qui en faisait le plus mauvais élève du pays.
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    • Suisse : Où en est le mouvement de la grève féministe, qui bat le pavé ce lundi ?

      https://www.letemps.ch/societe/mouvement-greve-feministe-bat-pave-lundi

      Après la mobilisation historique de 2019, la claque des statistiques pendant la pandémie, et l’annonce mercredi dernier du relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes... « Le Temps » a sondé les espoirs et déceptions du mouvement à travers la voix d’une de ses représentantes, Tamara Knezevic.


      Sonnez haut-parleurs, résonnez casseroles : la grève féministe https://www.14juin.ch a lieu ce lundi 14 juin – galvanisée par l’annonce, mercredi dernier, du relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes. Le projet d’harmonisation entre travailleurs et travailleuses, rejeté à plusieurs reprises dans les urnes et adopté par le parlement ce printemps, devrait figurer en bonne place sur les pancartes brandies dans les cortèges. Le Temps a sondé les espoirs et déceptions du mouvement à travers la voix d’une de ses représentantes, Tamara Knezevic.
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    • #Suisse : Grève féministe ce Lundi 14 Juin 2021
      https://www.14juin.ch

      Deux ans après la légendaire Grève des femmes* de 2019, la situation en matière d’égalité des sexes reste insatisfaisante : sans le travail rémunéré, mal rémunéré et non rémunéré des femmes, la société ne pourrait pas fonctionner, encore moins avec l’actuelle pandémie du COVID-19. Et pourtant, les conditions de travail et les salaires des professions dites « d’importance systémique » dans lesquelles travaille une majorité de femmes, sont toujours mauvais. Les employeurs et employeuses, comme le discours politique dominant, ne veulent pas que cela change. Et le Conseil fédéral nous présente sa stratégie « Égalité 2030 », qui ne va pas améliorer la lamentable situation dans laquelle nous nous trouvons, mais prévoit le relèvement de l’âge de la retraite des femmes. À cela, nous disons : pas question !


      Les femmes souffrent de graves lacunes de revenu parce que ce sont elles qui assument la responsabilité en ce qui concerne les enfants et les proches dépendant de soins. Le risque, pour elles, de basculer dans la pauvreté une fois à la retraite est en conséquence élevé, car leurs rentes ne permettent guère de vivre. Cependant, au lieu d’améliorer ces rentes, le Conseil fédéral et le Conseil des États veulent, avec le projet AVS 21, augmenter l’âge de la retraite des femmes. Pour toutes les femmes, un affront !

      Les places dans les crèches et les écoles à horaire continu, qui devraient alléger la charge des femmes, sont clairement sous-financées ; cela, au détriment des familles, qui doivent payer des contributions records, du personnel, qui manque de temps pour faire son travail, ainsi que de la qualité qui pâtit d’une logique prônant les économies. Or, cette tâche, qui relève de l’ensemble de la société, devrait reposer sur un financement solidaire assuré par les collectivités publiques !

      Et finalement, la différence de salaire entre les hommes et les femmes s’est même creusée entre 2014 et 2018, au lieu de diminuer, surtout parce que les discriminations salariales se sont accentuées. Cela, bien que les femmes aient dépassé depuis longtemps les hommes en matière de formation, parce que la valeur des femmes et de leur travail reste moins reconnue ! 

      La Commission des femmes de l’USS demande pas conséquent instamment, deux années après la Grève des femmes
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  • La Suisse affûte ses nouvelles armes fiscales Ram Etwareea

    Le Conseil fédéral se préoccupe déjà de la proposition du G7 d’une fiscalité des entreprises mondialement harmonisée à 15%. Faute de pouvoir s’y opposer, il prévoit des mesures compensatoires. Les cantons se préparent eux aussi.
    La Suisse ne restera pas les bras croisés si les grands pays du G7 et du G20 imposent un taux d’imposition minimal global de 15% sur les bénéfices des entreprises. Un tel nouveau standard ne sera pas sans conséquence pour le pays où 18 des 26 cantons pratiquent un taux d’imposition au-dessous de ce seuil.
    . . . . . . .
    Il s’agira en effet de prendre des mesures compensatoires en faveur des entreprises au cas où elles doivent s’acquitter de plus d’impôts. Celles-ci pourraient prendre des formes diverses : subventions à la recherche, participation aux cotisations sociales, crédits d’impôt.
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    Nous serons aussi au front au cas où le G7 et le G20 nous imposent une nouvelle norme. » Et d’ajouter : « Après tout, le principe d’un taux d’imposition minimum global ne tombe pas du ciel. Dès lors, nous sommes prêts, si besoin, à prendre des mesures pour maintenir l’attractivité de nos cantons. »
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    La question des compensations, au cas où les entreprises devraient payer plus d’impôts n’est, de la même façon, pas à l’ordre du jour. « Elle sera abordée avec la Confédération en temps voulu selon l’avancement des discussions au sein de l’OCDE, poursuit Nathalie Fontanet. Toutefois et sauf avis contraire de la Confédération, les mesures de compensation me paraissent être un outil nécessaire, au vu de notre tissu économique. »
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    Le week-end dernier dans la presse alémanique, et de nouveau dans le Financial Times (FT) de ce jeudi, c’est le chef des Finances du canton de Zoug, Heinz Tännler, qui monte aux barricades. Il a de quoi. Des dizaines de multinationales sont installées dans ce canton où le taux d’imposition est de 12%. « Il est évident que notre objectif est de nous maintenir comme un site parmi les plus avantageux en dépit de l’éventuel taux d’imposition minimal, dit-il. Notre population est consciente des besoins des entreprises internationales en matière de conditions favorables. »
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    « Les réformes s’imposent, mais le Conseil fédéral devra être assez intelligent pour aider à atténuer l’impact des changements. »

    Source : https://www.letemps.ch/economie/suisse-affute-nouvelles-armes-fiscales

    #impôts #économie #fiscalité #inégalités #impôt #paradis_fiscaux #economie #capitalisme #évasion_fiscale #finance #multinationales #domination_finaciére #gafam #bénéfices #paradis_fiscal

    • Et si la Suisse faisait dans la subvention fiscale ?

      Selon le « Financial Times », la Confédération et les cantons réfléchissent activement à des moyens de compensation pour les entreprises qui seraient appelées à payer 15% d’impôt sur leurs bénéfices, comme le souhaite le G7.
      Un article publié jeudi https://www.ft.com/content/8b57bead-4e52-4f07-a2eb-ea46443abfe2 par le quotidien britannique affirme que les autorités suisses étudient déjà les possibilités de contourner l’éventuel standard fiscal mondial. Le pays, rappelle-t-on, accueille des dizaines de multinationales indigènes (Novartis, Roche, Nestlé, Glencore, Holcim) et étrangères (Philip Morris, Johnson & Johnson, Gunvor, Trafigura, Vale). Le taux d’imposition, qui n’est que l’un des facteurs qui comptent pour qu’une entreprise s’installe en Suisse, varie de canton en canton. Et 18 des 26 cantons ont un taux au-dessous de 15%.
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      Taux d’imposition de 12% à Zoug
      Selon le journal, Berne a déjà lancé des consultations auprès des cantons pour définir une stratégie commune afin que le pays reste attractif. Ces mesures pourraient inclure des subventions pour la recherche et le développement, des déductions sociales ou encore des crédits d’impôts. « La démarche suisse met en lumière la difficulté de mettre en place un taux d’imposition global minimal de 15% pour les entreprises, souligne le FT. Les multinationales basées dans le canton de Zoug sont imposées à moins de 12%. »
      « Il est évident que notre objectif est de nous maintenir comme un site parmi les plus avantageux en dépit de l’éventuel taux d’imposition minimal, confirme Heinz Tännler, le chef des Finances du canton de Zoug.
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      Bref, l’exercice du journal économique et financier met en exergue le fait que les autorités suisses sont prêtes à trouver des astuces pour maintenir l’attractivité du pays. Son article a attiré beaucoup de commentaires. Les avis sont partagés. Pour les uns, la Suisse ne doit pas se plier aux exigences du G7 ou de l’OCDE mais se battre pour sa souveraineté fiscale. Pour les autres, elle est fidèle à sa réputation, celle d’un « paradis fiscal ».
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      Source : https://www.letemps.ch/economie/suisse-faisait-subvention-fiscale

  • La Suisse affûte ses nouvelles armes fiscales Ram Etwareea

    Le Conseil fédéral se préoccupe déjà de la proposition du G7 d’une fiscalité des entreprises mondialement harmonisée à 15%. Faute de pouvoir s’y opposer, il prévoit des mesures compensatoires. Les cantons se préparent eux aussi.
    La Suisse ne restera pas les bras croisés si les grands pays du G7 et du G20 imposent un taux d’imposition minimal global de 15% sur les bénéfices des entreprises. Un tel nouveau standard ne sera pas sans conséquence pour le pays où 18 des 26 cantons pratiquent un taux d’imposition au-dessous de ce seuil.
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    Il s’agira en effet de prendre des mesures compensatoires en faveur des entreprises au cas où elles doivent s’acquitter de plus d’impôts. Celles-ci pourraient prendre des formes diverses : subventions à la recherche, participation aux cotisations sociales, crédits d’impôt.
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    Nous serons aussi au front au cas où le G7 et le G20 nous imposent une nouvelle norme. » Et d’ajouter : « Après tout, le principe d’un taux d’imposition minimum global ne tombe pas du ciel. Dès lors, nous sommes prêts, si besoin, à prendre des mesures pour maintenir l’attractivité de nos cantons. »
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    La question des compensations, au cas où les entreprises devraient payer plus d’impôts n’est, de la même façon, pas à l’ordre du jour. « Elle sera abordée avec la Confédération en temps voulu selon l’avancement des discussions au sein de l’OCDE, poursuit Nathalie Fontanet. Toutefois et sauf avis contraire de la Confédération, les mesures de compensation me paraissent être un outil nécessaire, au vu de notre tissu économique. »
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    Le week-end dernier dans la presse alémanique, et de nouveau dans le Financial Times (FT) de ce jeudi, c’est le chef des Finances du canton de Zoug, Heinz Tännler, qui monte aux barricades. Il a de quoi. Des dizaines de multinationales sont installées dans ce canton où le taux d’imposition est de 12%. « Il est évident que notre objectif est de nous maintenir comme un site parmi les plus avantageux en dépit de l’éventuel taux d’imposition minimal, dit-il. Notre population est consciente des besoins des entreprises internationales en matière de conditions favorables. »
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    « Les réformes s’imposent, mais le Conseil fédéral devra être assez intelligent pour aider à atténuer l’impact des changements. »

    Source : https://www.letemps.ch/economie/suisse-affute-nouvelles-armes-fiscales
    #impôts #économie #fiscalité #inégalités #impôt #paradis_fiscaux #economie #capitalisme #évasion_fiscale #finance #multinationales #domination_finaciére #gafam #bénéfices #paradis_fiscal

  • Cris, humiliations et larmes au ministère de l’Agriculture
    https://www.streetpress.com/sujet/1623233404-cris-humiliations-larmes-burn-out-harcelement-suicide-tentat

    Selon nos informations, au total, au moins quatre agents ont saisi à plusieurs reprises les syndicats au sujet d’Edith Garnier. Un des syndicats (3) confirme à Streetpress avoir reçu trois alertes à ce sujet. Les signalements – principalement faits par téléphone ou à l’oral lors d’entretiens – concernent une « charge de travail énorme, incompatible avec les horaires de travail », « un problème de management », « une trop grande pression », et « des comportements et propos dénigrants ».

    StreetPress a également pu consulter différents mails de membres du bureau adressés aux syndicats. Le 2 février, un agent leur écrit : « […] En effet, c’est très compliqué, [Edith Garnier] est imbuvable ici beaucoup de monde souhaite partir. Par ailleurs, je tenais à vous signaler qu’il y a une autre personne qui a déclaré qu’elle n’allait pas bien et qu’elle pourrait faire un acte irrémédiable. […] Les cas s’empilent, nous finirons par avoir un acte très sérieux. […] Je m’accroche mais je ne peux pas dire que vais bien et je ne suis pas la seule par ailleurs. »

    #harcèlement #maltraitance #domination

  • « Sex Revolts. Rock’n’Roll, genre et rébellion » : le rock, cette idéologie masculine

    En précurseurs, Simon Reynolds et Joy Press analysaient en 1995 la misogynie comme fondement de cette contre-culture. Leur essai, aujourd’hui traduit en français, stimule et irrite.

    « A l’heure où nous écrivons ces lignes, le rock et la pop n’ont toujours pas vraiment connu leur moment MeToo. » Voici un livre dont la traduction en français tombe à point nommé, un quart de siècle après sa parution, les auteurs se congratulant dans la préface à la nouvelle édition de Sex Revolts. Rock’n’Roll, genre et rébellion, pour leur « prescience » en 1995. Simon Reynolds est un critique britannique qui s’illustra par de pénétrants livres sur le post-punk, l’électro ou le glam-rock, et surtout par Rétromania, comment la culture pop recycle son passé pour s’inventer un futur (Le Mot et le reste, 2012), analyse du post-modernisme actuel, nostalgique et numérique. Pour son deuxième ouvrage, il s’était associé à Joy Press, Américaine travaillant sur les questions de genre, notamment dans la sphère télévisuelle.

    Pour résumer : est féminin, ce qui est fin ; masculin, ce qui est bourrin

    Prêt à se fâcher avec les communautés de fans, le binôme s’est lancé à l’assaut d’une réalité si évidente qu’il n’est pas vraiment nécessaire de la démontrer, ce qui est pourtant fait dans une première partie consacrée aux « misogynies rebelles » : le rock est ontologiquement misogyne et sexiste, phallocrate et machiste. Les auteurs ajoutant, avec des accents quasi-complotistes, que cet antiféminisme connaîtrait une recrudescence et formerait la « pierre angulaire d’un projet politique international qui vise à réinstaurer les valeurs traditionnelles, y compris les hiérarchies de genre et les rôles sexuels ». Ils constatent avec davantage d’à-propos que ce fléau a migré aujourd’hui dans le rap, genre pourtant globalement écarté de la démonstration – le metal aussi – car trop criant de vérité. Et préfèrent tacler ceux qu’ils aiment et qu’on n’attendait pas là, comme Van Morrison ou Nick Cave. « Notre écoute est assombrie par ce que nous avons déterré », déplorent-ils, sans épargner au lecteur cet avis alarmiste et moralisateur : « Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant. »

    Ces incises font de Sex Revolts un livre aussi irritant que stimulant. A des lignes subtiles pour l’étude des paroles et des postures se mêlent des interprétations et des conclusions à grand renfort de French theory – souvent tenue pour parole d’évangile – ou de psychanalyse. Dans laquelle se noie une deuxième partie axée sur la « féminité » du psychédélisme et de l’ambient, et du rêve masculin d’un retour à la matrice. Les Allemands de Can – rare référence musicale du livre, avec leurs compatriotes de Kraftwerk, qui ne provienne pas des Etats-Unis ou du Royaume-Uni – y sont salués pour avoir créé « la musique antifasciste ultime », « une musique “féminine” d’une certaine façon ». Pour résumer : est féminin, ce qui est fin ; masculin, ce qui est bourrin. Ou « protofasciste », adjectif dont le livre fait un usage immodéré et en l’employant régulièrement à mauvais escient – pour Mishima, par exemple.

    #musique #misogynie #domination #masculinisme #culture_du_viol #violophilie #rock

    Le journaliste est manifestement un masculiniste adepte de rock qui ne comprend rien au vocabulaire qu’il utilise dans son texte.

  • #Frontières de sable, frontières de papier. Histoire de territoires et de frontières, du jihad de Sokoto à la #colonisation_française du Niger, xixe-xxe siècles

    Les frontières africaines sont souvent décrites comme des cicatrices de la #violence des #impérialismes étrangers en Afrique. Ce #lieu_commun fait encore aujourd’hui partie des catégories qui fondent nos regards sur le continent. Mais ce discours, en cherchant à dénoncer l’#arbitraire_colonial, réduit les configurations territoriales africaines à de simples conséquences de la #domination_européenne et fait des populations africaines les spectateurs passifs de leur propre histoire. Aux antipodes de ce cliché, cet ouvrage propose une histoire longue de la constitution des frontières d’un État — le Niger — englobant dans un même regard un siècle d’histoire régionale et soixante ans de domination coloniale. Cette approche permet de mettre au jour la place des enjeux locaux et régionaux dans cette histoire de frontières et de territoires, et de révéler qu’au sein de ceux-ci la colonisation n’est qu’un moment parmi d’autres.

    Cet ouvrage raconte une histoire paradoxale, celle d’une poignée de militaires coloniaux qui, au début du xxe siècle, instituent dans les plus grandes difficultés un gouvernement précaire qui s’appuie très largement sur les organisations politiques et territoriales locales, contribuant ainsi à les vider de leur sens et à amoindrir leur importance. Cette #appropriation_coloniale des frontières a été si forte qu’elle a fini par faire oublier aux colonisateurs, tout comme aux sociétés concernées elles-mêmes, que leur origine était le plus souvent locale et avait été négociée avec les populations et les autorités politiques. Ces frontières furent marquées par les dynamiques historiques internes du #Soudan_central au xixe siècle, et notamment les répercussions du #jihad d’#Ousman_dan_Fodio. Pourtant, l’histoire de leur #tracé a contribué à construire le grand #récit d’Européens maîtres du jeu imposant sans considération le #partage_du_monde.

    https://books.openedition.org/psorbonne/36501?lang=fr

    #livre #Camille_Lefebvre #Afrique #Niger #colonisation #colonialisme #histoire #frontières_africaines #négociation #historicisation

    ping @karine4 @reka

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#artificialité des #frontières_africaines :
    https://seenthis.net/messages/868132

  • Ultradroite : un antiféminisme vecteur du terrorisme
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250521/ultradroite-un-antifeminisme-vecteur-du-terrorisme?onglet=full

    Un rapport du parquet général de Paris consacré à l’ultradroite évoque la « porosité idéologique » avec les groupes masculinistes. Il montre que la reconstruction d’une masculinité hégémonique est l’un des moteurs d’action des terroristes contre la « décadence » de la société. Deuxième volet de notre série.

    Le constat semble relever de l’évidence, mais il figure cette fois noir sur blanc dans un rapport officiel. L’antiféminisme, la culture de la virilité, la reconstruction d’une masculinité hégémonique sont au cœur de l’idéologie de l’extrême droite et l’un des moteurs d’action de l’ultradroite terroriste en particulier.

    Un rapport du parquet général de la cour d’appel de Paris, daté de mars, s’est penché sur la galaxie de l’ultradroite française et a étudié plusieurs dossiers d’« association de malfaiteurs terroriste ». Il montre que ces activistes envisagent la « réaffirmation de rapports de genre hiérarchisés et essentialisés » comme une solution pour « mettre fin à la décadence de la société ». Le document de 56 pages détaille des « passerelles idéologiques entre extrêmes droites et groupuscules masculinistes ».

    Des membres des Barjols, le 13 mai 2018. Des membres des Barjols, le 13 mai 2018.

    « Frustration » et « impuissance »

    Le parquet général insiste sur le fait que le passage entre idéologie et action est loin d’être mécanique. L’idéologie est un tremplin à l’engagement si elle résonne avec le « terreau culturel » de l’individu et alimente ses « émotions négatives » (colère, frustration, haine et peur). L’étude des dossiers judiciaires montre que les individus d’ultradroite poursuivis pour terrorisme verbalisent souvent leur « frustration » et leur « impuissance » – des termes dont la connotation sexuelle interpelle, souligne le rapport. L’un des mis en examen, jeune majeur, ajoutera : « Ensuite, on se soulageait en imaginant des actes extrémistes. Faire des attentats dans des mosquées de Daech. »

    Les profils des mis en examen dans le dossier de l’Action des forces opérationnelles (AFO, démantelée en juin 2018), que Mediapart a consulté, sont à ce titre révélateurs. Si certains sont bien insérés socialement, d’autres se décrivent comme solitaires, affichent peu ou pas de relations sociales, et pour certains, peu ou pas de relations amoureuses ou sexuelles.

    L’un, sexagénaire, qui se voyait « père d’une famille nombreuse », a ainsi confié ne jamais avoir eu de relation sentimentale ou sexuelle au cours de sa vie. Il ressort de l’enquête de personnalité qu’il semblait « rejeter plutôt la responsabilité de son célibat sur les femmes » et qu’il avait « laissé entrevoir une vision de la femme plutôt superficielle ». Un autre, trentenaire, qui a évoqué une mère peu aimante et maltraitante, dit avoir souffert d’être trop timide pour approcher les femmes. Il relate un « désert affectif » et sexuel, à l’exception d’une relation de six mois et de la fréquentation de prostituées dès l’âge de 18 ans. Un troisième, marié à une femme rencontrée en Thaïlande, n’a fait état d’aucune autre relation sentimentale sérieuse.

    D’autres, en couple depuis plusieurs décennies, reconnaissent se comporter en patriarches avec leurs femmes et enfants. L’un se définit comme un « vieux relent machiste ». Un autre est décrit par ses enfants comme un « chef de famille », « autoritaire », « craint », voire « un tyran », avec une épouse « sous son emprise ».

    Deux profils de femmes semblent rejoindre les groupes d’ultradroite violents : celles accompagnant leur conjoint ; celles vivant seules et se disant « angoissées » depuis les attentats. Une femme de 54 ans dit ainsi avoir rejoint le groupe AFO parce qu’elle était « terrorisée », vivait « dans la peur », car elle habite au milieu de trois cités à forte concentration de population musulmane ou d’origine arabe.

    Plusieurs femmes du groupe apparaissent en situation de vulnérabilité : l’une a été victime de violences conjugales pendant des années ; une autre, qui pâtit d’une « image dégradée d’elle-même », a fait des tentatives de suicide dans sa jeunesse et a souffert d’un mari alcoolique ; une troisième a fait une tentative de suicide et plusieurs dépressions sévères.

    Pour les auteurs du rapport, le passage à l’acte terroriste permet parfois de « restaurer une image de soi dégradée », « se trouver une cause, une guerre et donner un sens à son existence ». Comme ce jeune mineur de 15 ans présentant des troubles autistiques, qui a subi lors de sa scolarité harcèlement et agressions, avant de s’engager dans un groupe d’ultradroite violent, poursuivi pour terrorisme. « Il s’agit de s’octroyer une image de soi grandiose et mythifiée », analyse l’historien Nicolas Lebourg dans son étude consacrée à l’ultradroite.

    L’historien souligne que les hommes de l’AFO ont « souvent été dans les forces de l’ordre » et parlaient « spontanément beaucoup de leur service militaire, vécu comme un moment important de leur sociabilisation et de leur virilité ». Une membre de l’AFO, détentrice cloîtrée d’un arsenal, déclarait aux policiers : « À un moment, j’ai vraiment cru faire partie de la Résistance, comme dans les films. II y a eu un peu cet effet dans tout le groupe. »

    L’exaltation d’un modèle combattant viriliste

    Le rapport note la prégnance, dans ces dossiers judiciaires, « d’un entre-soi viril », marqué par la camaraderie, la valorisation de la force, le culte de la préparation physique. Les salles de sport, les clubs de tir, les dojos et autres lieux de pratique des arts martiaux sont donc autant de lieux de socialisation politique, d’entraînement et de recrutement pour les groupes les plus radicaux. Dans une affaire judiciaire en cours, on retrouve au centre du dossier un club d’airsoft (jeu d’équipe de tir sportif avec des répliques d’armes). Déclaré en préfecture, il constituait, en réalité, un lieu d’entraînement paramilitaire. L’ultradroite puise aussi dans le milieu du tuning.

    On y retrouve les codes et gestuelles présents plus largement à l’extrême droite : corps virils, sportifs, tatoués et exaltation d’une masculinité dite « hégémonique ». Ce modèle « masculin » vante les qualités et capacités chevaleresques, la force de caractère, l’honneur. À l’inverse sont renvoyés du côté du féminin le déshonneur, la lâcheté, l’absence d’identité de l’homme de gauche. « La dévirilisation-féminisation de l’adversaire constitue un invariant des cultures politiques d’extrême droite, qui n’est pas incompatible avec l’hypersexualisation des populations racisées qui, depuis les années 1960, construit une figure de paria délinquant et violeur », note le rapport.

    Le corollaire de ce modèle viriliste est l’invisibilisation des engagements féminins – ou, en tout cas, la sous-estimation de leur engagement volontaire au sein de groupes violents, estime le parquet général. Dans les groupes d’ultradroite, les femmes sont présentes, mais elles demeurent considérées comme des individus « à défendre » et sont, le plus souvent, renvoyées à leur rôle biologique et domestique.

    Cette représentation est présente chez Génération identitaire : ce groupuscule – dissous, mais qui n’a pas été mis en cause pour des actions terroristes – défend une vision essentialisée des rapports de genre où la femme doit procréer pour perpétuer la race alors que les hommes sont assignés au virilisme.

    L’une des membres des Barjols lors d’une séance d’initiation au tir. L’une des membres des Barjols lors d’une séance d’initiation au tir.

    Le groupuscule AFO, lui, fonctionne même avec trois catégories de membres : les « blancs » (les sympathisants), les « noirs » (les opérationnels, destinés à passer à l’action) et les « gris » (qui s’occupaient de la logistique, l’administration et la formation), dans lequel évoluent les femmes, « car elles sont peut-être moins aguerries à la défense que ne le seraient des hommes », a déclaré aux enquêteurs son responsable Île-de-France. Il leur confie ensuite des tâches. L’une est chargée de la formation médicale, l’autre de la mise à l’abri des enfants en cas de guerre civile. Une troisième a pour rôle de « lever un doute » concernant une personne désireuse d’intégrer le mouvement. Pour certains événements, tel un « week-end découverte », il est précisé que « les femmes peuvent participer ».

    Dans le dossier des Barjols, une référente du groupe dans l’Est décrit un rôle « d’intendance », et explique que, lors d’un rassemblement, elle s’occupait « de la cuisine et tout ça », de mettre et débarrasser la table. Certaines ont cependant des rôles plus actifs. À l’instar de cette quinquagénaire membre des Barjols, ancienne militaire et ex-adhérente du Front national, qui se prévalait (à tort) de liens avec la DGSI et des proches de Vladimir Poutine, et apparaît comme l’instigatrice d’un projet de coup d’État.

    Dans ce modèle, « l’homosexuel » est érigé « en figure repoussoir d’une masculinité féminisée et donc négative », souligne également le rapport. Cette dimension ressort, par exemple, du dossier AFO, où l’un des mis en examen pour terrorisme réprouve l’homosexualité, y compris celle de son propre fils. « II a eu peur que le nom de famille disparaisse », estime sa fille. Dans une lettre à la juge, le fils prête à son père ces propos homophobes : « Les pédés, j’te fusillerais tout ça. » Lorsque, petit, il a voulu faire de la danse, son père a refusé. Puis quand il a annoncé son homosexualité, son géniteur a pris la tête des anti-Pacs du département. Quinze ans plus tard, il s’est investi pleinement dans la Manif pour tous. Son fils a quitté le domicile familial et rompu les liens. « Par la suite, j’ai eu droit à tout, écrit-il à la magistrate : rumeur selon laquelle j’étais dans une secte, dénonciation calomnieuse à la gendarmerie pour travail illégal. »

    Le conseiller régional EELV Pierre Serne a, lui, été la cible de plusieurs vagues de menaces de mort et d’injures de la part de l’ultradroite en raison de son homosexualité (« petite fiotte gay », « islamo-fellateur », etc.). Il a déposé plusieurs plaintes pénales.

    Mais l’« aversion théorique et rhétorique pour l’homosexualité » de ces groupes résisterait peu à l’épreuve des faits, d’après le rapport : le parquet général évoque des « pratiques d’homosocialités » caractéristiques de ces groupes, et une définition des identités sexuelles « souvent ambiguës ». Car, pour ces individus qui évoluent « dans un univers sentimental et relationnel clos », le groupe s’avère fondamental et « les acteurs entretiennent des liens de dépendance mutuelle ». Dans une affaire récente, l’un des très jeunes militants d’ultradroite confie, par exemple, son attachement amoureux à l’égard d’un autre membre du groupe.

    Combat contre la « dévirilisation » de la société

    Ce modèle trouve aussi une source idéologique : pour les militants d’extrême droite, notre société « décadentiste » aurait dépossédé les hommes de leur identité masculine. La nation, par la faute de ses dirigeants, serait faible et sa vitalité érodée. La faiblesse démographique des Français (qui ne relève d’aucune réalité scientifique) encouragerait le recours à l’immigration et un « grand remplacement » serait donc à l’œuvre. Ce concept, popularisé par l’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, présuppose qu’en raison d’une immigration « massive » et d’une fécondité plus forte les populations d’origine africaine seraient en passe de surpasser numériquement les populations européennes et, donc, d’imposer leur culture et leur religion au continent.

    Pour les militants d’ultradroite, dénonciation de l’incompétence de l’État et dénonciation de la « dévirilisation » de la société vont donc de pair : il s’agit de rétablir la virilité de l’homme blanc. Le rapport note que la question sexuelle apparaît d’ailleurs très fréquemment sur leurs forums de discussion. Il cite un exemple, la galaxie Suavelos (« bienvenue » en celte).

    Le site Suavelos.eu a été créé en 2016 par deux militants d’extrême droite : Daniel Conversano, youtubeur et ancien technicien de Dieudonné (les deux hommes sont désormais « en totale opposition ») ; et Yann Merkado, un ex-sergent de l’armée de terre, ardent défenseur du port d’arme. Suavelos s’appuie sur une myriade d’autres sites et pages Facebook (dont, un temps, « Madame Suavelos »), pour fédérer les défenseurs d’un séparatisme blanc, tout en instrumentalisant la question du féminisme. D’un côté, certains de ces sites défendent les droits des femmes face aux hommes d’origine immigrée ; de l’autre, on y trouve des propos misogynes et sexistes.

    Les deux activistes promeuvent, depuis 2017, un projet à visée nataliste, destiné à fonder des « foyers blancs » en Europe. « Faire des enfants européens, c’est attaquer le système », estime Daniel Conversano, dans une vidéo. Il a d’abord créé un forum privé en ligne, Suavelos Oppidum, pour mettre en relation des expatriés et des candidats à la migration à l’est, sensibles à l’argument selon lequel avoir une « femme féconde, prévenante, prête à se mettre en couple avec un Français » serait plus aisé en Europe centrale et orientale. En moins de deux ans, plus de 5 000 personnes se sont inscrites sur ce site, d’après le rapport, et une chaîne Telegram y est consacrée, intitulée Les Blancs de l’Est.

    Sur le site internet des « Braves », communauté défendant un nationalisme blanc. Sur le site internet des « Braves », communauté défendant un nationalisme blanc.

    Puis il a mis sur pied « Les Braves – Vivre européen », une plateforme au design moderne qui compte environ 600 membres actifs – des francophones, dont « la moitié » seraient expatriés à l’étranger, selon Daniel Conversano. L’idée : face aux « enjeux démographiques » et à « l’inefficacité du champ politique à enrayer ce phénomène », il faut « bâtir des foyers traditionnels » et préserver « notre patrimoine biologique et culturel ». Le projet assume une préférence « ethnique » : « Nous sommes tribaux : les nôtres avant les autres », annonce la charte des Braves. Questionné par Mediapart, il assume un positionnement « nataliste » en faveur d’une « Union européenne vraiment au service des Européens ».

    Photo de l’un des camps d’été (baptisés Edelweiss) organisés par les « Braves ». Photo de l’un des camps d’été (baptisés Edelweiss) organisés par les « Braves ».

    Dans sa charte, Daniel Conversano réfute tout recours à la violence : il prône un « développement personnel et communautaire de manière pacifique » et précise que tout membre qui manifesterait « l’intention de mener ou participer à des actions violentes ou illégales » serait « banni ». Selon le rapport du parquet général, les Braves s’entraîneraient, en tout cas, collectivement aux sports de combat lors de leurs camps d’été, et l’un des « proches » de Conversano serait actuellement mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste ». Dans une vidéo diffusée en 2014 (dont l’accès a depuis été restreint), l’activiste disait souhaiter voir « des douaniers avec des flingues » tirer sur « les mecs à la nage ». Et au Monde, il avait expliqué : « Je ne vois pas comment un Blanc pourrait ne pas se venger au bout du dixième attentat islamiste. » « C’est une analyse, et non une prescription », assure-t-il à Mediapart. « Nous sommes un groupe pacifique et nous ne militons pas », soutient-il, assurant n’avoir « pas vu d’activité de combat » lors des camps d’été, et affirmant n’avoir pas connaissance d’un quelconque proche mis en examen [lire sa réponse intégrale dans l’onglet « Prolonger »].

    Des passerelles idéologiques entre masculinistes et extrêmes droites

    L’ultradroite qui passe à l’acte puise aussi dans l’idéologie masculiniste, souligne le rapport du parquet général, qui insiste sur les « porosités idéologiques » entre les deux. Le masculinisme est une idéologie essentialisant les différences de genre et considérant que le masculin et le féminin renvoient à deux réalités différentes et immuables. Les incels (pour involuntary celibates, célibataires involontaires) incarnent cette porosité. Ces groupes misogynes proches de l’ultradroite, nés en Amérique du Nord, théorisent le fait que les femmes refuseraient aux hommes la sexualité à laquelle ils devraient avoir droit. Certains de ces militants se sont manifestés par des passages à l’acte violent. Comme l’auteur de l’attentat à la voiture-bélier qui a fait dix morts à Toronto (Canada), en avril 2018. « La rébellion des incels a déjà commencé. On va renverser tous les “chads” et “stacys” », avait-il posté sur Facebook, quelques heures avant le drame.

    En France, nombre d’idéologues d’extrême droite ont prospéré sur la supposée « crise du masculin » et exalté une masculinité hégémonique. Comme Alain Soral dans sa Sociologie du dragueur, parue en 2016, par exemple. Ou Julien Rochedy, l’ancien directeur du Front national de la jeunesse (FNJ), qui a lancé, en 2018, un site baptisé « École Major », dont la devise est : « Être et rester un homme » (voir la vidéo d’introduction). Il y propose des articles et des formations payantes (« Mentalité supérieure – références masculines mentales et culturelles » ; « Psychologie sexuelle – comprendre les comportements et les différences hommes/femmes », « L’amour et la guerre – Répondre aux féministes »).

    C’est le cas aussi de Papacito, « royaliste viril » autoproclamé, qui prodigue sur YouTube ses conseils aux « hommes debout » pour ne plus vivre « comme des fiottes » dans une « société émasculée » et pouvoir rétorquer aux « Uber de l’islam radical » et à ses attentats meurtriers. « C’est par le style de vie et vestimentaire, intellectuel et physique qu’on va revenir à une estime de soi », plaide-t-il dans l’un de ses sept « entretiens choc » en ligne. « Quand je vois des jeans cigarettes qui s’arrêtent à la cheville et que les mecs ont des démarches de la Fashion Week alors qu’ils sont pourvus de testicules, c’est problématique. Tu peux pas marcher comme un mannequin nigérian ou suédois alors que t’es un homme » (lire notre enquête sur les youtubeurs d’extrême droite).

    Lire aussi

    Ultradroite : anatomie d’une nouvelle menace terroriste Par Matthieu Suc et Marine Turchi
    En France aussi, les services de renseignement s’inquiètent de l’activisme des suprémacistes blancs Par Matthieu Suc et Marine Turchi

    Le rapport note que l’antiféminisme constitue également un thème fondamental des forums de joueurs à fort trafic et de certains jeux vidéo (Blabla 18-25, jeuxvideos.com, le forum Avenoel, les jeux vidéo World of Warcraft et Fortnite), où recrute l’extrême droite, mais où elle se forme aussi. Beaucoup de jeunes hommes en quête identitaire viennent s’y nourrir d’une contre-culture « à la jonction entre l’univers des jeux en ligne et le milieu d’extrême droite masculiniste et antiféministe ». En 2020, une affaire d’association de malfaiteurs terroriste a, par exemple, impliqué de très jeunes militants, connectés sur Discord à l’âge de 12 ans et passés d’abord par des groupes de discussion sur les jeux vidéo.

    Ce monde fonctionne avec ses propres codes et son vocabulaire anglophone spécifique, raconte le rapport. Comme le terme de « red pill », référence à une scène du film Matrix (1999). Dans les milieux incels, ce terme désigne l’élévation, l’épiphanie associée à la prise de conscience misogyne et raciste.

    #masculinisme #virilisme #extreme_droite #fascisme #machisme #domination_masculine

  • Proposition de loi visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle
    https://justines.cnrs.fr/actualite/proposition-de-loi-visant-a-accelerer-legalite-economique-et-professio

    Le 23 avril 2021, Céline Bessière et Sibylle Gollac ont été auditionnées par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale et Marie-Pierre Rixain,députée de l’Essonne, rapporteure sur la proposition de loi. Vous trouverez ci-dessous le texte de l’exposé présenté lors de cette audition. Source : Justines

    • Les élu·es ont donc encore besoin de la recherche publique ?
      Les inégalités économiques entre hommes et femmes : le résultat d’une exploitation du travail des femmes dans la famille comme dans la sphère marchande
      Combattre les violences économiques ?
      Reconnaître le travail des femmes, faire travailler les hommes
      Taxer l’héritage : une mesure de redistribution entre classes sociales et entre les sexes
      Miser sur un entrepreneuriat féminin fragile ou sur le développement des services publics ?
      Références ayant nourri ce texte

      #sexisme #discrimination #femmes #classisme #racisme #domination_masculine #couple #mariage

      alors que l’écart moyen de revenu n’est que de 9 % entre célibataires, les femmes en couple gagnent en moyenne 42% de moins que leur conjoint. Elles sont pourtant, aujourd’hui, généralement plus diplômées que ce conjoint.

  • Les hommes qui frappent contre les murs
    https://blogs.mediapart.fr/jeanfluflu/blog/210521/les-hommes-qui-frappent-contre-les-murs
    21 mai 2021 Par Jeanfluflu Blog

    On ne frappe pas les murs pour soi, parce que ça fait mal. On ne frappe pas les murs seuls, ça ne se voit pas. On frappe les murs pour montrer quelque chose, c’est un spectacle, une mise en scène. Frapper un mur ce n’est pas « décharger » un coup de force et sentir en soi-même la douleur de l’impact, c’est l’imposer aux autres. C’est montrer en creux « regarde ce que je peux faire », c’est une menace à peine voilée ou en tout cas, c’est une promesse. TW violence familiale.

    Il y a quelques jours je suis allé voir un ami, un ami qui souffre parce qu’il a subi un burn out.

    Durant sa descente dans la crevasse de l’épuisement professionnel, la colère a été sa béquille, sa manière de dire stop quand toutes les limites ont été dépassées.

    Il aura pleuré, mais de rage bien sûr et donc il a frappé les murs.

    Ce témoignage de mon ami m’a heurté, parce que je croyais naïvement m’être éloigné de tout ça.

    C’est à l’adolescence de mon frère que j’ai connu les joies du spectacle des cloisons qu’on maltraite.

    En échec scolaire, c’était sa manière à lui de reprendre de la place dans la maison. En frappant dans les murs, toute l’attention venait sur lui et il affirmait ainsi quelque chose : j’existe et je suis fort.

    Malgré tout et puisque sa situation ne s’était pas arrangée, alors il s’est battu contre mon père. J’aurai toute ma vie cette image de leurs deux corps contre le sol du couloir qui menait à ma chambre : mon père dessous et mon frère dessus, avec mon père qui l’étranglait « pour qu’il se calme ».

    Des années après, alors que nos parents avaient déménagé, nous sommes allés vivre chez le nouveau compagnon de ma mère, un homme drôle mais manipulateur, quelqu’un que je détestais mais qui avait cette aura qui impressionnait la personne que j’étais alors.

    Nous n’étions plus chez nous, alors quand mon frère frappait contre les murs, l’impact était encore plus fort. Jusqu’au jour ou il a passé sa tête à travers une vitre.

    J’aurai toute ma vie cette image de son crâne ensanglanté assis dehors sur la terrasse.

    Puis il s’est en allé, et ma mère est partie avec lui marcher dans la rue. En revenant quelques minutes plus tard, elle avait des croûtes aux mains, les yeux humides et les genoux écorchés.

    Alors j’ai su qu’il venait de frapper ma mère.

    Mon frère est ensuite retourné vivre chez mon père, puis chez ma grand mère. Les murs de la maison de mon père se creusait de cratères, ici et là, toujours plus nombreux à mesure que je revenais les week-end.

    Je ne voyais plus mon frère aussi souvent mais je voyais les trous apparaître aussi sur les murs de ma grand-mère. Puis un jour elle m’a avoué, elle aussi, il s’est mis en colère et il l’a frappée, elle aussi.

    Comme un écho à tout cela, c’est mon beau père qui a lui aussi pris cette habitude, entre les travaux dans sa maison et son travail qu’il détestait. J’ai ré-entendu les battements lourds d’un poing qui s’écrase sur une poutre, un mur de placo ou encore une bordure de fenêtre.

    Puis c’est les tournevis qui passaient à travers la pièce, et les hurlements.

    Quand j’y repense encore il y avait cet ami d’enfance, lui aussi en échec scolaire à qui il ne restait que la violence pour exister et qui frappait contre les murs de chez lui. Puis il a frappé ses amis, puis sa copine...

    Des histoires comme ça, j’ai l’impression d’en avoir toujours été témoin, des hommes à qui la société prend des parts d’eux-mêmes se réfugient dans ce que la masculinité fait de pire.

    « Il me reste mon corps d’homme », ce corps violent, ce corps qui s’impose aux autres.

    On ne frappe pas les murs pour soi, parce que ça fait mal. On ne frappe pas les murs seuls, ça ne se voit pas. On frappe les murs pour montrer quelque chose, c’est un spectacle, une mise en scène.

    C’est un coup de tonnerre et puis la foudre. Ce sont des cris et des portes fermées. C’est un goût de fer au fond de la bouche et le cœur qui bat. Ça doit faire du bruit et si possible laisser des traces, un trou dans le placo ou si possible des rougeurs ou des croûtes sur les phalanges.

    Ça en a laissé. Sur les parois de la maison de mon père, de mon beau-père et de ma grand-mère.

    Ça en a laissé en moi et à toutes celles et ceux qui ont eu à subir ça.

    Frapper un mur ce n’est pas « décharger » un coup de force et sentir en soi-même la douleur de l’impact, c’est l’imposer aux autres.

    C’est montrer en creux « regarde ce que je peux faire », c’est une menace à peine voilée ou en tout cas, c’est une promesse. C’est affirmer à nos proches que l’on est dangereux, qu’on se servira de la violence.

    Petit à petit, c’est franchir des barrières, parce qu’on ne frappe pas sa famille comme cela du jour au lendemain. Alors on teste et on ira chaque jour un peu plus loin.

    Il est à noter que ceux qui tapaient contre les murs dans mon histoire ont presque tous fini par taper sur une femme.

    Enfin, frapper contre les murs c’est aussi faire un choix, devant la blessure qui nous a été faite, de nier une part de notre humanité.

    C’est nier qu’on a été blessé, que nous sommes vulnérables et que nous avons parfois besoin des autres pour nous aider.

    C’est choisir la force, l’écrasement et l’isolement.

    J’en veux encore aujourd’hui à mon frère et toute ma vie je sais que nous n’aurons plus jamais la même proximité, parce que ces épisodes ont brisé quelque chose en moi et entre nous.

    Je m’en veux aussi, pour toutes les fois ou j’ai été présent mais ou je n’ai rien su faire. Enfin si, j’ai fait des choses, j’ai fui.

    J’ai fui ma famille à laquelle je ne parle plus que quelques fois par an, j’ai fui mon frère et ma ville pour aller vivre ailleurs, m’entourer d’autres gens.

    Mais on ne fui pas le patriarcat, des hommes il y en a partout et le patriarcat est en chacun d’entre nous.

    Aujourd’hui, face à ces témoignages de mon ami, je re-questionne ces épisodes, je suis plus vieux, c’était il y a des années mais ça m’a marqué au fer rouge.

    Alors quoi faire, quoi faire face à ces hommes qui sont hommes dans la violence ?

    Comment empêcher ce pote de faire du mal autour de lui ?

    Comment lui dire ?

    #violence_masculine #domination #famille #virilité #masculinité

  • Après l’annonce du divorce de Bill Gates, les révélations se multiplient sur le créateur de Microsoft

    Procédure de séparation lancée il y a deux ans, proximité avec Jeffrey Epstein, liaison avec une salariée du géant informatique et tentatives avec d’autres… La presse américaine a lancé un grand déballage sur le milliardaire et philanthrope.

    https://ghostbin.co/paste/hc7a38

    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/18/bill-gates-apres-l-annonce-de-son-divorce-les-revelations-sur-le-createur-de

    #grands_hommes

    • L’article référencé est intéressant en ce qu’il montre comment les différents cercles de très riches et super riches hommes surtout mais femmes aussi se cotoient au point d’être intimement liés et interconnectés.

      Vu que l’ancien couple Gates est aux rênes de l’organisation la plus puissante du monde dans le domaine de la gestion de l’intervention dans la recherche médicale, je propose de jeter un regard sur le comportement des institutions culturelles, politiques et médicales des États Unis pour découvrir leur éthique et comportement pratique par rapports aux éthnies considérées ouvertement comme inférieures par les puissants du monde dans le passé récent.

      Bombing Of Osage, Special | 57m 26s
      https://seenthis.net/messages/915966

      Quand les États Unis récupèrent les dechets des victimes de l’expérimentation humaine conduite par les Mengele japonais
      https://seenthis.net/messages/915980

      A mon avis on peut dessiner une ligne ligne directe entre les exactions étatsuniennes historiques et les interventions actuelles de la Bill & Melinda Gates Foundation . Ceci n’est pas le résultat du mauvais caractère des personnes responsables mais une conséquence incontournable de l’optimisation capitaliste et médicale mis en oeuvre par les acteurs historiques et présents.

  • Le #patriarcat, une religion d’inversion – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/16/le-patriarcat-une-religion-dinversion

    Voici quelques exemples d’inversion patriarcale (liste non exhaustive) :

    – les femmes conduisent mal–alors que 84% des accidents de la route mortels sont causés par les hommes (3). Les excès de vitesse, la conduite en état d’ivresse sont aussi très majoritairement le fait des hommes.

    – les femmes parlent trop–alors que dans un groupe mixte, les hommes parlent plus que les femmes, les interrompent, mansplainent, utilisent toutes sortes de stratégies pour monopoliser la parole, comme le met en évidence l’étude de l’université de Princeton « The Silent Sex »(4).

    – les femmes sont moins intelligentes que les hommes–alors que le pourcentage de femmes diplômées de l’enseignement supérieur est supérieur à celui des hommes dans tous les pays occidentaux (aux Etats-Unis, plus de 25%) (5). A noter que, quand les femmes n’avaient pas accès à l’éducation, les hommes affirmaient que, si elles étaient ignorantes, c’était parce qu’elles étaient moins intelligentes. Par contre, quand elles les dépassent dans pratiquement toutes les disciplines, ce n’est pas parce qu’elles sont plus intelligentes qu’eux– expliquent-ils—c’est simplement parce qu’elles sont plus travailleuses et plus disciplinées…

    – les femmes sont incapables de contrôler leurs émotions, elles sont hystériques–alors que les hommes sont sujets à des accès de colère, de jalousie etc. qui peuvent aller jusqu’à la violence et au meurtre. Et reconnaissent eux-mêmes qu’ils ne les contrôlent pas—ce manque de contrôle étant censé excuser ces violences. En fait, il s’agit d’un double standard : le fait d’être dominé par ses émotions est réprouvé chez les femmes, la colère en particulier leur est interdite ; par contre, quand les hommes se laissent aller à cette émotion virile, c’est vu comme une affirmation de soi valorisante et signale leur appartenance à la catégorie dominante. Eux ont le droit de déverser leur courroux sur les dominé.es, de rager, de crier et de se plaindre (et dans ce cas, les femmes doivent prêter une oreille compatissante) mais l’inverse n’est pas vrai : toute tentative de la part des femmes d’extérioriser leurs émotions en direction des hommes sera perçue comme importune ou hystérique. De même que le « elles parlent trop » vise à les réduire au silence, le « elles sont hystériques » leur pose une interdiction d’exprimer leur colère, de protester ou de se plaindre.

  • De la servitude moderne - Jean François Brient

    https://www.youtube.com/watch?v=Hdtl7207Xyw

    « La servitude moderne est une servitude volontaire, consentie par la foule des esclaves qui rampent à la surface de la Terre. Ils achètent eux-mêmes toutes les marchandises qui les asservissent toujours un peu plus. Ils courent eux-mêmes derrière un travail toujours plus aliénant, que l’on consent généreusement à leur donner, s’ils sont suffisamment sages. Ils choisissent eux-mêmes les maîtres qu’ils devront servir. Pour que cette tragédie mêlée d’absurdité ait pu se mettre en place, il a fallu tout d’abord ôter aux membres de cette classe toute conscience de son exploitation et de son aliénation. Voila bien l’étrange modernité de notre époque. Contrairement aux esclaves de l’Antiquité, aux serfs du Moyen-âge ou aux ouvriers des premières révolutions industrielles, nous sommes aujourd’hui devant une classe totalement asservie mais qui ne le sait pas ou plutôt qui ne veut pas le savoir. Ils ignorent par conséquent la révolte qui devrait être la seule réaction légitime des exploités. Ils acceptent sans discuter la vie pitoyable que l’on a construite pour eux. Le renoncement et la résignation sont la source de leur malheur. »

    En Pdf : http://www.delaservitudemoderne.org/Documents/delaservitudemoderne.pdf

    #servitude #travail #esclavage #histoire #capitalisme #servitude_volontaire #domination #économie #inégalités #surveillance #politique #pouvoir #exploitation

  • Swiss Life va payer 77 millions pour régler un litige aux Etats-Unis

    L’assureur-vie Swiss Life a conclu un accord avec les autorités américaines dans le cadre d’une affaire d’aide à l’évasion fiscale et va payer 77,3 millions de dollars au Trésor américain pour clore ce dossier.

    La justice américaine a estimé que plusieurs filiales de Swiss Life s’étaient rendu coupables d’avoir aidé des contribuables outre-Atlantique à dissimuler plus de 1,5 milliard de dollars (1,4 milliard de francs) d’assurances-vie au fisc des Etats-Unis (Internal Revenue Service, IRS), selon un communiqué publié vendredi. Les faits reprochés remontent à la période de 2005 à 2014.

    Quelque 1600 manteaux d’assurance ("wrapper") sont également concernés. Il s’agit de produits d’assurance par lesquels un assureur détient un dépôt auprès d’une banque dans le but de conserver les valeurs mobilières d’un client dans le cadre d’un contrat d’assurance-vie.

    Les entités concernées sont Swiss Life Holding AG, Swiss Life (Liechtenstein) AG, Swiss Life (Singapore) Pte Ltd et Swiss Life (Luxembourg).

    Une « opportunité »
    « Comme ils l’ont admis, Swiss Life et ses filiales ont cherché et proposé leurs services aux contribuables américains pour les aider à échapper au fisc des Etats-Unis », a précisé Audrey Strauss, procureure du district sud de New York.

    Selon cette dernière, l’assureur a perçu les efforts de lutte contre l’évasion fiscale comme une « opportunité » pour se présenter comme une « alternative aux banques suisses », elles-mêmes dans le collimateur de la justice américaine. Les établissements helvétiques ont payé ces dernières années de lourdes amendes pour solder les dossiers d’aide à l’évasion fiscale.

    Le procureur adjoint Stuart Goldberg a souligné que le groupe zurichois « est tenu pénalement responsable pour avoir créé et vendu des produits d’assurance spécialement destinés aux fraudeurs fiscaux américains cherchant de nouvelles opportunités pour cacher leurs actifs offshore ».

    Swiss Life va coopérer
    Outre l’amende, Swiss Life s’est engagé à coopérer avec les autorités américaines pour identifier les fraudeurs.

    Les juges américains ont néanmoins pris en compte que Swiss Life avait coopéré avec les autorités en fournissant notamment des données de sa clientèle et en menant une « solide enquête interne ».

    Swiss Life a précisé dans un communiqué que l’accord avec le Département de la justice américain (DOJ) prenait la forme d’un « Deferred Prosecution Agreement » (DPA), un accord de poursuites différées, sur trois ans. Dans le cadre d’un tel accord, l’accusé accepte de remplir les conditions exigées par l’accusation. Cette dernière abandonne les poursuites, si l’accusé s’est plié aux demandes au terme de la période donnée. Si par contre l’accusé contrevient aux dispositions, l’accusation relance les poursuites judiciaires.

    Source : https://www.rts.ch/info/economie/12199105-swiss-life-va-payer-77-millions-pour-regler-un-litige-aux-etatsunis.htm

    #optimisation_fiscale #domination_finaciére #Suisse #luxembourg #Liechtenstein #Singapour #usa #paradis_fiscaux #paradis_fiscal #évasion_fiscale #économie #fiscalité #economie #Swiss_Life #assurance_vie #offshore

  • Pour Israël, l’illusion de la normalité s’effondre
    https://www.contretemps.eu/israel-illusion-normalite

    L’intifada actuelle en #Palestine est sous bien des aspects totalement inédite. Elle crée des précédents qui préfigurent l’ouverture d’une phase nouvelle dans l’histoire du conflit israélo-arabe. Pour commencer, elle fait voler en éclats plus de sept décennies de politique coloniale de morcellement. De Jérusalem à Gaza, en passant par Lod, Haïfa, Yaffa, Bethlehem… La brisure de la géographie n’aura en rien altéré cette réalité têtue : l’unité de la Palestine. La participation massive des Palestiniens dits de l’intérieur, c’est-à-dire résidant dans les territoires conquis par Israël en 1948, prend le contre-pied de toute une rhétorique les réduisant à des « Arabes israéliens » qui auraient renoncé à leurs droits nationaux palestiniens. C’est probablement la première fois depuis 1948 qu’une telle mobilisation unit de cette façon toutes les régions de la Palestine historique, renversant le poids des habitudes de pensée imposées par l’État israélien, et qu’analyse Haim Bresheeth-Zabner, auteur d’un livre de référence sur l’armée israélienne, dans l’article qui suit, initialement publié sur le site Mondoweiss.net.

    En outre, cette intifada prend des formes nouvelles, inattendues. Il ne s’agit plus de l’intifada des pierres contre les chars israéliens, de la résistance à Gaza contre l’armée israélienne, ou des confrontations directes face aux colons israéliens. C’est tout cela à la fois. Une intifada multiforme. Gaza réagit aux agressions à Jérusalem, Haïfa et Lod reprennent la rue, Jénine et Ramallah ne se font pas attendre. L’unité se recompose et, à travers elle, la lutte de libération nationale palestinienne refait son entrée dans l’histoire.

    Sans aucun doute, la répression à venir sera d’une brutalité insoupçonnée. Elle l’est déjà. C’est pourquoi la solidarité est plus que jamais nécessaire. La lutte anticoloniale palestinienne est celle de tous les progressistes, de tous les anticoloniaux, aux quatre coins du monde...

    #nettoyage_ethnique et #domination_coloniale

  • INÉGALITÉS SOCIALES : LA BOMBE VA-T-ELLE EXPLOSER ?

    https://www.youtube.com/watch?v=LscJ9nzBaHw

    La crise sanitaire exacerbe et fait exploser les inégalités. C’est le constat fait par cet ouvrage, « L’explosion des inégalités : classes, genre et générations face à la crise sanitaire », paru aux éditions de l’Aube.

    En bouleversant l’ordre social, le confinement a remis sur la table la question des inégalités et des injustices sociales. Pendant que certains métiers sont déclarés essentiels et font l’objet d’ordonnances destinées à « assouplir le code du travail », d’autres, les « non-essentiels », cessent leur activité. Dans ces secteurs, les contrats précaires, les femmes et les jeunes sont surreprésentés.

    Ceux qui vivent en résidence étudiante, en HLM, en milieu rural ainsi que les retraités se retrouvent parfois en situation d’isolement. Les plus chanceux peuvent télétravailler depuis leurs résidences secondaires. Les inégalités de genre se sont accrues également. À la maison, les femmes reprennent en main les tâches domestiques. Un peu comme si nous étions revenus avant les années 1970.

    Pour en parler, Le Média a eu le plaisir de recevoir Anne Lambert, sociologue, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques (INED), et co-auteure de l’ouvrage.

    Il est question entre autre de l’opportunisme des hommes qui ont profité du confinement pour réassigné les femmes aux taches ménagères et domestiques. #backlash #domination

  • Bruxelles : Le monde de l’art bourgeois expulse des sans papiers, pour faire la fête

    Le collectif “Not Standing for Hypocrito-Bourgeoise culture” s’est attaqué avec une action de collage aux panneaux publicitaires et au centre du festival du Kunstenfestivaldesarts, hébergé à l’Institut Pacheco cette année, pour dénoncer l’hypocrisie qui règne dans le milieu artistique et politique de cette ville.

    L’Institut Pacheco est vide depuis 4 années et différents groupes de personnes sans papiers et sans abris ont essayé de l’occuper. Ces tentatives se sont à chaque fois soldées par un refus du bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close (PS) et du CPAS de Bruxelles. “Sur leur site, le Kunstenfestivaldesarts annonce fièrement son partenariat avec le CPAS de Bruxelles pour occuper l’Institut Pacheco et en faire leur centre du festival ce mois de mai, et souligne l’accueil chaleureux que leur public de culturo-bourgeois y recevra. Pour les personnes sans papiers qui ont voulu s’y héberger en février l’accueil était malheureusement moins chaleureux. 38 personnes ont été arrêtées violemment lors de l’expulsion par la police envoyée par Philippe Close” , peut-on lire dans le communiqué du collectif.

    Pour le collectif, il est illogique d’autoriser l’organisation d’événements alors que les sans-papiers et logements ont fait une demande d’occupation en bonne et due forme qui a été refusée. “Devant un propriétaire (même public) avec lequel négocier une occupation temporaire, certains publics sont plus sexy que d’autres,”  conclut le collectif.

    V.Lh. – Photo : Collectif Not Standing for Hypocrito-Bourgeoise culture

    source : https://bx1.be/categories/news/un-collectif-denonce-loccupation-de-pacheco-par-le-kunstenfestival/?theme=classic

    #bourgeoisie #bruxelles #PS #capitalisme #politique #inégalités #domination #violence #migrations#sans-papiers #réfugiés #asile 

  • Les rabais fiscaux d’Amazon au Grand-​​Duché validés
    La justice européenne a validé les rabais fiscaux obtenus par la multinationale au Luxembourg, désavouant la Commission européenne.

    La justice européenne a validé mercredi les rabais fiscaux obtenus par Amazon au Luxembourg, désavouant la Commission européenne qui y voyait des aides d’État illégales pour un montant de 250 millions d’euros dont elle avait exigé le remboursement. En revanche, dans une autre affaire, le tribunal de l’UE a donné tort au Luxembourg et à l’énergéticien Engie dont les montages financiers douteux ont bien constitué un avantage indu.

    « Le Luxembourg se félicite de l’arrêt rendu par le Tribunal de l’Union européenne (...), qui confirme que le traitement fiscal du contribuable en question suivant les règles fiscales applicables à l’époque n’est pas constitutif d’une aide d’État », a réagi le gouvernement dans un communiqué.

    La suite : http://www.lessentiel.lu/fr/economie/dossier/ecolux/news/story/les-rabais-fiscaux-d-amazon-au-grand-duche-valides-19666240

    #amazon #travail #domination_finaciére #bigdata #gafam #bénéfices #luxembourg #paradis_fiscaux #paradis_fiscal #évasion_fiscale #ue #union_européenne #luxleaks #économie #fiscalité #economie #impôts #MDR_justice_européenne

  • Il y a 40 ans sortait « The Burning », premier film produit par Harvey Weinstein, concentré de la culture du viol  Nicolas Dufour

    Première production de Harvey Weinstein avec son frère Bob, le film d’horreur « The Burning » sortait le 8 mai 1981. Slasher dans le sillage de « Halloween », il comprenait aussi des échos de l’idéologie d’assaut sexuel de l’époque

    Elles s’agitent dans la prairie à jouer au baseball en petite tenue. Elles se trémoussent en courant. La caméra serre les jeunes poitrines et fesses. Sur un bord du terrain, les garçons se mettent en appétit en se chambrant sur leurs prochaines audaces, leurs hypothétiques consommations charnelles.

    Après une scène d’ouverture horrifique, ainsi commence The Burning (Carnage), un film de Tony Maylam sorti il y a juste 40 ans, le 8 mai 1981. Il s’agit du premier long métrage produit par Harvey Weinstein, et il est impossible, aujourd’hui, de ne pas le voir en pensant à la tempête #MeToo déclenchée par les révélations sur le producteur, en 2017. Certains amateurs ont (re)découvert le film en 2018, lors d’une soirée spéciale au Festival du film fantastique de Neuchâtel.

    Les Weinstein veulent entrer au cinéma
    A l’orée des années 1980, Harvey Weinstein et son frère Bob cherchent à tout prix à entrer dans le business du cinéma. Enfin, à bas prix surtout : il faut trouver le moyen de produire un film bon marché qui rapporte un maximum d’argent. Ils viennent de créer leur première société, Miramax, et s’intéressent à un genre montant, le slasher, film de tueurs en série en général circonscrits à un lieu ou une ville. En 1978, John Carpenter avait fait peur au monde entier avec Halloween , dont une suite se préparait alors. En 1980, Sean S. Cunningham avait dupliqué l’expérience dans Vendredi 13 , dans lequel Jason Voorhees trucidait des ados dans un camp de vacances. Pour une mise de moins de 600 000 dollars, le long métrage faisait jackpot – à cette heure, il aurait rapporté plus de 58 millions de dollars.

    Pourquoi ne pas retenter le coup ? Les Weinstein se lancent. Harvey se souvient d’une légende urbaine sur un gardien d’un camp de loisir qui aurait agressé des jeunes dans l’Etat de New York. L’histoire est toute trouvée, c’est celle de Cropsy, le concierge à qui des gamins ont mis le feu en voulant lui faire peur, que la médecine a sauvé et qui veut se venger.

    Quelques valeurs sûres
    Malgré tout, les frères se donnent les moyens de leurs ambitions. Quelques jeunes talents – le film révèle notamment Holly Hunter et Jason Alexander – sont dirigés par l’Anglais Tony Maylam, que les Weinstein connaissent pour avoir acheté les droits de films sur Genesis qu’il a réalisés. A la musique, donc aux synthétiseurs, un Anglais aussi : Rick Wakeman, pape du rock progressif passé par Yes. Au montage, Jack Sholder, qui fera l’un des films de la franchise Freddy, Hidden puis Arachnid . Aux effets spéciaux, Tom Savini, déjà une vedette, qui a fait les grimaces et les jets de sang de Zombie de George A. Romero et qui est passé par le tournage de Vendredi 13.

    Le film dépeint de manière bien particulière les relations entre garçons et filles. Réaliste, peut-être, pour les années 1980, mais avec le « bigger than life » cinématographique. Jusqu’à la caricature prémonitoire, s’agissant d’une œuvre « créée par Harvey Weinstein » – le producteur est ainsi crédité au générique.

    A-t-on raison après coup ?
    Bien sûr, il est facile de se donner raison après coup. Mais à voir certaines scènes de The Burning, il est impossible de ne pas penser aux sordides révélations qui tomberont près de quatre décennies plus tard.
    Certes, les filles du Carnage ne sont pas dépeintes comme des sottes. Elles résistent aux jeunes mâles, se rient de leurs maladresses, poussent à l’eau le playboy musclé qui prend d’abordage leur plateforme, sur le lac au bord duquel se trouve le camp. Pourtant, The Burning reflète bien une culture masculine apposée sur ses personnages boutonneux.

    L’obsession de l’assaut sexuel
    Dans la scène du baseball, le dragueur principal, celui qui ose aborder les filles, reluque les fesses de la blonde qu’il convoite en lançant qu’elle lui « appartient de droit divin ». Il rigole, mais est-ce un gag ? Peu après, le maladroit du groupe fait le voyeur dans les douches. Il est enguirlandé par le musclé, celui de la plateforme, pas pour ce qu’il a fait, mais parce qu’il l’a fait en épiant sa présumée copine.

    Plus tard, le musclé, encore lui, n’est pas loin de violer sa soi-disant amie. Dans l’eau, elle se refuse en lui rappelant qu’il « a promis » de se tenir correctement. Mais « elle l’a laissé l’approcher », se défend-t-il, elle « en a envie ». Il la colle, l’enlace avec force. Elle s’en dégage – elle se défile, donc.

    Entre eux, les garçons digressent sur les manières de conquérir les filles, au sens plutôt littéral : les prendre d’assaut, les assiéger, afin d’obtenir l’objet de leurs obsessions.
    Source : https://www.letemps.ch/culture/y-40-ans-sortait-the-burning-premier-film-produit-harvey-weinstein-concentre

    #balancetonporc #culture_du_viol #viol #harcèlement_sexuel #violences_sexuelles #femmes #sexisme #weinstein #harcèlement #féminisme #domination_masculine #harvey_weinstein #cinéma #médias #déni #film #slasher

    • A lire aussi : Harvey Weinstein, vu par ses proies
      https://www.letemps.ch/societe/harvey-weinstein-proies

      Réalisé par Ursula Macfarlane, le documentaire « Untouchable » donne la parole aux femmes victimes du producteur d’Hollywood, dont le procès pour viol et agression sexuelle débutera en septembre à New York.

      https://www.youtube.com/watch?v=b-1fKna9l38

      Un prédateur sexuel assoiffé de pouvoir, aux méthodes de shérif. Untouchable, le documentaire réalisé par la Britannique Ursula Macfarlane, livre un portrait sans concession de Harvey Weinstein. Des témoignages, glaçants, constituent son fil rouge. Des femmes victimes de ses agressions sexuelles se confient, mais également des journalistes, d’anciens collaborateurs et sa secrétaire.

    • Ce qui est parlant aussi c’est le succès de ces films violophiles. Les phallosophe appelent ca « la catharsis », une soit disant purge de l’âme, mais en fait c’est seulement le plaisir sadique des dominants à se donner des idées de sévices à faire subir aux dominées.

  • Rire avec Fox News
    http://imagesociale.fr/9777

    La pseudo-polémique sur le baiser de Blanche-neige fournit une remarquable démonstration du recours à la « cancel culture » – expression de la droite américaine adoptée par les néoconservateurs français pour mieux disqualifier les interpellations progressistes. En effet, personne n’a réclamé la censure, l’annulation ou la destruction par le feu de la scène iconique. Simplement, à l’occasion de la réouverture de Disneyland aux Etats-Unis, un article qui fait l’éloge de la nouvelle attraction dédiée au célèbre dessin animé, regrette la citation du fameux baiser, ajouté par Disney au récit des frères Grimm, sur un mode qui s’apparente à la critique cinéphilique. L’absence de consentement qui caractérise la scène l’a hissée de longue date au rang d’emblème des messages cachés de la #domination_patriarcale...

    Non, il n’est pas absurde de remettre en question les modèles culturels, qui servent à faire passer en douce des messages et à rendre légitimes certains comportements. La critique féministe dénonce depuis longtemps les « princesses Disney », qui enferment volontiers les personnages féminins dans un carcans de clichés, que le récit s’empresse de rendre charmants et romantiques. Est-ce qu’on peut embrasser une fille inconsciente ? Est-ce qu’on peut faire l’amour à sa copine quand elle dort ? Oui, répond le baiser du Prince charmant, puisque si tu l’embrasses, tu lui sauves la vie.

    La meilleure preuve que ce message conserve toute sa signification, ce sont les efforts qui sont faits pour le préserver. Coincée dans une vision patriarcale et régressive de la culture, #Coco ne se rend pas compte que l’émancipation, ce n’est pas la libération sexuelle – qui a fait beaucoup de Pierre Ménès –, mais bien le #respect_du_consentement. Derrière un vernis faussement libertaire, rire avec Fox News, c’est renforcer les pires des préjugés.

  • Règlement de comptes et piratage à Rousies : des messages hostiles à la maire sur le panneau d’affichage de la ville

    Samedi 1er mai, le panneau d’affichage lumineux de Rousies dans le Nord a été détourné. Le temps pour le ou les pirates de diffuser des messages vindicatifs à l’encontre de la maire Josiane Suleck.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/yWN-OF3MNLSWWRCTDNDEnhJIRyI/930x620/regions/2021/05/06/6093ba93ee8f3_rousies001-5304700.jpg

    « Josiane Suleck payée 2 300 € par mois (1 500 par la commune et 800 par l’agglo) pour dépenser l’argent de la ville dans des procédures. Facile quand ce n’est pas son argent ! » 
    « Dans l’affaire de la boulangerie, Rousies fut condamné à payer 50 000€. Merci qui ? » 
    « Un grand merci à Josiane Suleck ».

    Ces messages vindicatifs à l’encontre de la maire ont été publiés le 1er mai sur le panneau d’affichage communal de Rousies dans le Nord.

    Stupeur dans cette petite ville de 4000 habitants ! Les photos du panneau se sont échangées à tour de bras, mais il a fallu attendre la fin d’après-midi pour que la mairie réagisse.

    « Un panier de crabes »
    Qui se cache donc derrière cette manœuvre de déstabilisation ? Visiblement mal à l’aise, l’équipe municipale n’a pas répondu à nos sollicitations. 

    L’élue d’opposition Carole Devos condamne, elle, le « procédé violent ». « Il y a du règlement de compte là-dessous, mais ce ne sont pas aux Roséens de servir d’otages ». Pour cette conseillère départementale, cela vient « forcément » de personnes qui font partie ou ont fait partie des services municipaux, car il faut disposer de codes pour procéder à ces publications. Elle évoque des affaires judiciaires en cours au sein de la mairie. « C’est un panier de crabes, il y a des revanchards ». 

    L’auteur toujours pas démasqué
    => Un agent municipal nous a confirmé avoir déposé plainte pour harcèlement contre la maire Josiane Suleck il y a maintenant trois mois : « Quand elle a quelqu’un dans le pif – et on ne sait pas toujours pourquoi – elle lui en fait voir de toutes les couleurs ! ». Et cet employé ne serait pas le seul à se plaindre. Jérôme Ayel, membre du comité de coordination CGT du bassin Sambre-Avesnois indique effectivement avoir été en contact dès fin 2019 « avec plusieurs agents de la collectivité pour des faits de harcèlement, des mises au placard et des salaires impayés ». 
    . . . . . . .
    La suite : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/reglement-de-comptes-a-rousies-sur-le-panneau-de-la-mai

    #France #détournement #harcèlement #travail #violence #domination_féminine #publicité #Panneaux_publicitaires #agression_lumineuses

  • La bourgmestre de Saint-Trond dans la tourmente : « J’ai été vaccinée dès mars et je présente mes excuses » Joyce Azar - 6 mai 2021

    « Oui, j’ai bien été vaccinée en mars » : après avoir refusé durant plusieurs jours de l’admettre, la bourgmestre de Saint-Trond (Limbourg), Veerle Heeren (CD&V) a finalement avoué avoir reçu une injection bien avant tout le monde. S’exprimant par voie de communiqué, elle a dans la foulée présenté ses excuses. 

    Agée de 56 ans, Veerle Heeren a donc reçu une injection début mars, au moment où la campagne de vaccination visait les plus de 85 ans. « À ce moment-là, il y avait chaque jour des quantités assez importantes de vaccins non administrés parce que le système de convocation n’était pas totalement au point, et un groupe de prestataires de soins avait déjà été vacciné dans leur établissement », explique-t-elle dans le communiqué.

    « Je vous assure que nous avons suivi de près la stratégie de vaccination des autorités, en établissant un certain nombre de groupes cibles et de listes de priorités », poursuit la bourgmestre. « Je suis persuadée que je n’ai rien fait d’illégal, mais je ne referais pas la même chose », souligne-t-elle encore. « En me laissant convaincre, j’ai commis une erreur de jugement. Je voudrais explicitement m’excuser auprès des habitants de la région de Saint-Trond ». 

    Amis et proches aussi ?
    D’après certaines sources, des membres de la famille de Veerle Heeren ainsi que des collaborateurs auraient également reçu un vaccin en mars.

    Interrogée sur ce point, elle indique n’être « à aucun moment concrètement intervenue en faveur de quelqu’un ». « En tant que bourgmestre, j’ai renvoyé toutes les demandes qui me parvenaient directement ou via mes collègues vers le centre de vaccination. En tous les cas, ces personnes ont uniquement été vaccinées avec des doses restantes. Nous avons ainsi réussi à faire en sorte que pas un seul vaccin n’a été perdu », précise-t-elle.

    La bourgmestre de Saint-Trond a toutefois refusé de dire si son fils, âgé d’une vingtaine d’année, a également reçu une injection. 
    . . . . . . .

    La suite : https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2021/05/06/la-bourgmestre-de-saint-trond-admet-avoir-ete-vaccinee-des-le-mo

    #passe_droit #haute_bourgeoisie #covid-19 #coronavirus #santé #covid #pandémie #privilèges #privilège #domination #politique