• L’eau : les tensions d’une ressource
    https://laviedesidees.fr/L-eau-les-tensions-d-une-ressource

    Des sécheresses plus longues aux inondations plus fréquentes, l’eau devient chaque jour un sujet plus central. Les perturbations croissantes du cycle de l’eau mettent à rude épreuve les modes de gestion actuels, aussi bien techniques que politiques, hérités d’une période de moindre tension.

    #Société #International #eau #Sciences #Deux_dossiers_sur_la_Home

  • La mobilisation de l’eau en #Ukraine
    https://laviedesidees.fr/La-mobilisation-de-l-eau-en-Ukraine

    Les infrastructures de l’eau en Ukraine sont mobilisées depuis le début de la guerre russe en Ukraine dès 2014. Touchés par les bombardements, pris dans les combats, mais aussi marqués par les difficultés économiques, les systèmes et les humains résistent mais risquent d’atteindre leurs limites.

    #International #eau
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240514_lambroschini.pdf

  • La guerre de l’eau : un podcast à écouter en ligne | France Culture
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-guerre-de-l-eau

    Pour LSD, Rémi Dybowski Douat enquête sur l’eau. Celle qui coule, ou pas, du robinet, inquiète le monde agricole et des citoyens de plus en plus nombreux. Indispensable à la survie, elle vient à manquer et devient objet politique à part entière.

    Écouté les deux premiers épisodes, et hâte de la suite !

    Épisode 1 :

    L’eau, une question politique

    La gestion de l’eau et son partage sont longtemps restés dans le champ des questions techniques. Le changement climatique, les sécheresses répétées ou encore les mobilisations contre les méga-bassines ont fait de l’eau une question politique centrale.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-eau-une-question-politique-6084938

    Épisode 2

    Une agriculture à sec

    Amandine Pacault et Guillaume Lefort sont tous deux agriculteurs. La première dans les Deux-Sèvres, le second en Seine et Marne. Héritiers d’une histoire commune, celle d’agriculteurs et d’agricultrices sommés de nourrir la France au lendemain de la seconde guerre mondiale, Amandine et Guillaume ont des approches, des convictions et des méthodes très différentes mais s’accordent sur un point : l’agriculture devra s’adapter au manque d’eau.

    Pour Amandine, cela passe par une très grande sobriété et une adaptation des sols et des cultures, elle explique ainsi : “Bien sûr, plus on arrose, plus on a de rendement, mais si l’on arrose moins, ça marche quand même aussi, ça dépend de son système. Nous, sur un système où l’on a à peu près 60 espèces différentes de légumes et qu’en plus on a d’autres productions, on se rend compte que le tout arrive à nous faire vivre ainsi qu’à satisfaire les clients”.

    Pour Christophe, la solution sera technologique : station météo connectées, drones et intelligence artificielles permettront de relever le défi de l’eau : "à chaque fois que je sors un mètre cube d’eau, j’ai intérêt à ce qu’il soit le plus efficace possible. Et donc pour pouvoir piloter, gérer au mieux l’irrigation de mes parcelles, j’ai de nouvelles technologies. J’ai une station météo dans au milieu des champs. J’ai des sondes que je mets dans le sol, que je déplace en fonction des cultures que j’ai potentiellement besoin d’irriguer, et qui me disent combien il reste d’eau dans le sol, est-ce que la plante est en stress ou quand elle va être en stress de manière à anticiper afin de ne pas mettre trop d’eau mais d’en mettre assez pour que la plante ait un cycle et qu’elle puisse s’épanouir. Tous ces outils, me permettent de pouvoir piloter l’irrigation en mieux”.

    (j’ai mis plus de texte de citation parce que le chapô me semblait réducteur).

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/lsd-la-serie-documentaire-emission-du-mardi-14-mai-2024-4100641

    #eau #agriculture #changement_climatique #activisme #industrie

  • L’#eau, une question politique

    La #gestion_de_l’eau et son partage sont longtemps restés dans le champ des questions techniques. Le changement climatique, les sécheresses répétées ou encore les mobilisations contre les méga-bassines ont fait de l’eau une question politique centrale.

    Lors de la grande sécheresse de 2022, 700 communes ont été privées d’eau pour des durées plus ou moins longues. Cet épisode démarre dans l’un de ces villages, dans le Var, et fait d’abord le constat d’un véritable paradoxe : l’eau est présente partout dans nos vies, indispensable à notre subsistance et elle est l’objet d’une grande ignorance collective. Ainsi l’hydrologue Charlène Descollonges nous apprend : “Moins de 1 % d’#eau_douce disponible sur Terre est accessible aux hommes. Il y a 97,5 % d’eau salée et 2,5 % d’eau douce, et la majeure partie de cette eau douce est emprisonnée dans les glaces ou dans des nappes très profondes, peu accessibles. Donc on partage avec l’ensemble du vivant moins de 1 % d’eau douce.”

    Et savons-nous réellement ce qu’est la #sécheresse ? L’hydrologue Agnès Ducharne explique : “Une sécheresse, ça se définit par rapport à une situation qui revient régulièrement à la moyenne des années, comme une anomalie sèche. Depuis 2017, on est dans une situation où les sécheresses sont plus fréquentes que les alternances auxquelles on avait l’habitude et qui définissaient notre moyenne. Et c’est très probablement la conséquence du réchauffement climatique et du changement climatique qui l’accompagne, qui, du point de vue du cycle de l’eau, a tendance à intensifier les événements extrêmes, aussi bien secs, qu’humides.”

    Avons-nous encore une marge de manœuvre pour l’endiguer ? Connaissons-nous les cycles de l’eau ? Avec des climatologues, hydrologue et spécialistes des politiques de l’eau, nous refaisons le niveau de nos connaissances et dessinons, avec des élus, philosophes et citoyens engagés les pistes d’une réappropriation de l’eau dans nos vies.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/l-eau-une-question-politique-6084938

    #audio #podcast

  • Mettre l’#eau_en_bouteille

    A Vittel, la naissance du #thermalisme au milieu du 19ème a jeté les bases d’un accaparement de la #ressource_aquifère par l’intérêt privé. Cet intérêt porte aujourd’hui le nom d’une multinationale, Nestlé, qui pompe des millions de mètres cubes par an.

    Nous sommes à Vittel. Ici, Nestlé Waters produit annuellement plus d’un milliard de bouteilles vendues sous les marques Vittel, #Hepar et #Contrex. Si l’eau puisée ici a fait rayonner la ville dans le monde entier depuis 1854, l’épuisement de la ressource et la sécheresse qui l’accompagne déclenchent aujourd’hui une importante levée de bouclier.

    Bernard Schmidt, militant du collectif eau 88 s’interroge : “Le problème de l’eau en bouteille, c’est de savoir à qui appartient l’eau ? Comment se fait-il qu’une entreprise, hier une entreprise familiale, aujourd’hui Nestlé, possède un quasi-monopole, je dis quasi parce que juridiquement c’est compliqué, mais un quasi-monopole d’exploitation que l’Etat ne sait pas ou ne veut pas remettre en cause. Si moi je veux faire un puits derrière chez moi, n’importe où en France, je peux le faire ici. Il faut que je démontre à Nestlé que je ne vais pas nuire à sa production. Et Nestlé a fait fermer tous les puits, les hôtels qui avaient eu nos gratuites”.

    Comment une ville d’eau a-t-elle pu en manquer au point d’être reconnue en état de catastrophe naturelle en 2022 ? Nous racontons ici comment le combat homérique d’une poignée d’habitants contre la multinationale témoigne des préoccupations environnementales contemporaines et d’une évolution du rapport de force.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/mettre-l-eau-en-bouteille-4596377

    #eau #sécheresse #Vittel #Nestlé #Nestlé_waters #société_des_eaux #décharges #décharges_sauvages #résistance #justice #condamnation #prise_illégale_d'intérêt #intérêt_public #foncier #terres #accaparement_des_terres #Vosges #néo-féodalisme #néo-colonialisme #agriculture #safer #AGRIVAIR #green-washing #nappes_de_surface #agriculture_biologique #multinationales #escroquerie #sous-sol #appropriation #propriété #eaux_souterraines

    #audio #podcast

  • La #contamination des cours d’#eau par les #pesticides stagne en #Bretagne

    L’interdiction de certains #pesticides n’a pas entraîné de baisse de l’#écotoxicité des #cours_d’eau bretons entre 2012 et 2021. C’est ce que montre l’analyse statistique réalisée par Akwari Coop pour Splann !. Les molécules retirées de la vente ont été remplacées par des substances nouvelles, jusqu’à leur propre interdiction. Une stagnation qui échappera au nouveau plan #Ecophyto_2030.

    L’écotoxicité est la mesure de l’impact des #substances_toxiques sur les organismes vivants dans divers écosystèmes. L’#indice_pesticides_dans_les_cours_d’eau (#IPCE) a été développé dans le cadre du plan Ecophyto pour mesurer la #contamination chronique des cours d’eau.

    S’appuyant sur sa méthodologie, le data scientist Vincent Berionni, docteur de l’École Polytechnique dans le domaine de la modélisation en sciences physiques et fondateur de la société Akwari Coop, a analysé les données de 161 pesticides sur 7.100 stations de mesures en France, dont 463 en Bretagne (Loire-Atlantique comprise) entre 2011 et 2021.

    « Derrière cette apparente stabilité se cache un véritable chassé-croisé des pesticides », observe Vincent Berrioni, qui a accepté de réaliser pour Splann ! un zoom sur la situation bretonne.

    Ce « jeu de chaises écotoxico-musicales » est largement induit par l’évolution de la réglementation. L’#Isoproturon, #herbicide utilisé notamment sur le #blé tendre d’hiver, a été retiré du marché français en 2016. Le #Nicosulfuron, un autre herbicide, en 2022. L’#Epoxiconazole, un #fongicide connu comme #perturbateur_endocrinien, en 2019. Ce sont les trois substances dont la contribution à l’écotoxicité des cours d’eau bretons a le plus baissé.

    Mais dans le même temps, la présence de #Métolachlore s’est envolée. La présence de ses #métabolites est d’ailleurs généralisée dans les cours d’eau bretons, comme nous l’avions documenté en décembre avec l’aide d’Akwari. Or, l’autorisation de cet herbicide vient elle-même d’être retirée. « Pour que rien ne change, les labos s’empressent déjà de pousser le #Diméthénamide-P et la #Pendiméthaline à la rescousse », se désole Vincent Berionni.

    L’évolution de l’écotoxicité provoquée par les pesticides est très contrastée selon les sous-bassins hydrographiques de Bretagne. Des territoires ayant connu une hausse moyenne de 10 à 20 % sur 10 ans (de la #pointe_de_Bloscon au #Trieux) côtoient des secteurs où l’écotoxicité baisse de plus de 20 % (du Trieux à la #Rance). Il faut noter que les zones où l’écotoxicité est en forte croissance ne sont pas forcément les plus contaminées.

    De nombreux facteurs entrent en jeu, comme la #météo. Les pluies provoquent un phénomène de #ruissellement des pesticides plus ou moins important selon les secteurs et les années. Des pluies abondantes peuvent favoriser la pousse d’#adventices et un usage renforcé d’herbicide pour les éliminer.

    Les molécules dépendent aussi des cultures et des pratiques culturales. « L’augmentation de la surface cultivée en #bio, même si elle représente une proportion faible du total, peut avoir un impact tendanciel à la baisse de l’écotoxicité », relève Vincent Berionni. Pour rappel, 77 % de l’eau distribuée au robinet en Bretagne est prélevée en surface.

    Cette stagnation préoccupante de l’écotoxicité s’observe aussi à l’échelle nationale. Elle sortira pourtant bientôt des radars officiels.

    Le #plan_Ecophyto 2030 présenté par le gouvernement le 3 mai 2024 entérine en effet l’abandon du #Nodu (« #Nombre_de_doses_unités ») au profit d’un nouvel #indicateur, le #HRI-1, plébiscité par la #FNSEA mais dénoncé par nombre de scientifiques. Ce changement débouchera sur des #baisses_artificielles car il ne prendra plus en compte les doses d’usage, prévenaient dès février 14 des 18 membres du comité scientifique et technique du plan Ecophyto.

    https://splann.org/pesticides-ecotoxicite-rivieres-bretagne
    #statistiques #chiffres

  • Copains comme cochons : élus, éleveurs ou écrivains, qui sont les lobbyistes du porc en #Bretagne ?

    La Bretagne concentre la majorité de la production porcine de France. Un leadership qu’un conglomérat d’éleveurs, de politiques et d’alliés parfois inattendus compte préserver contre vents et marées. À travers quatre #infographies réalisées en partenariat avec La Revue dessinée, nous montrons les liens qu’entretiennent ces acteurs et les structures qui servent à défendre leurs intérêts. Une #cartographie inédite et pourtant non exhaustive d’un #lobby capable de tordre le bras au gouvernement.

    #Philippe_Bizien, un poids lourd de la filière

    L’enquête publiée par Splann ! en juillet 2022 sur l’extension de la #porcherie #Avel_vor, à #Landunvez (29), met en évidence l’#influence de son gérant sur toute la filière. Propriétaire de l’une des plus grandes exploitations porcines de France, d’où peuvent sortir chaque année jusqu’à 26.000 cochons, Philippe Bizien cumule de nombreuses autres fonctions. Il dirige plusieurs poids lourds de l’#agro-industrie : président de la société #Evel’Up (numéro 2 du porc en France) il est aussi à la tête de différentes structures défendant les intérêts des éleveurs et des méthaniseurs, en Bretagne.

    Ni les recours juridiques contre l’extension d’Avel vor menés par des associations environnementales, gagnés en première instance en 2019 et en appel en 2021, ni la condamnation de Philippe Bizien et de sa société pour #homicide_involontaire en 2022, ni, enfin, l’ouverture d’une #enquête impliquant Avel vor pour #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui par le pôle environnemental du parquet de Brest en 2023, n’ont eu raison de son ascension au sein du lobby du cochon.

    En 2023, il hérite d’une fonction nationale : il devient président de la section porcine de la #Coopération_agricole (anciennement #Coop_de_France), le très puissant syndicat défendant les intérêts des coopératives françaises auprès des pouvoirs publics français et des institutions européennes. Il cumule ainsi cinq mandats – donc cinq indemnités – et bénéficie d’un accès privilégié aux politiques et aux représentants de l’État.

    En janvier 2024, une délégation composée des députés Renaissance #Didier_Le_Gac et #Antoine_Armand, s’est rendue dans l’élevage de Philippe Bizien dans le cadre « d’une mission confiée par #Marc_Fesneau pour ancrer favorablement l’élevage en France », selon les mots de Didier Le Gac. Un soutien réaffirmé par le député Antoine Armand sur le réseau X, faisant fi des polémiques lié à la porcherie landunvezienne « On les suspecte. On les dénigre et parfois on les harcèle. Mais comme ici dans le Finistère, ils et elles nourrissent la France, sont engagés dans la transition écologique et façonnent nos paysages. »

    De puissants relais locaux

    Au-delà des liens de sang qui unissent, jusqu’en 2014, le gérant d’Avel vor au maire de Landunvez, – qui n’est autre que son père – lequel signe les autorisations d’agrandir la porcherie, c’est tout le secteur porcin qui tire les ficelles de la politique locale du pays de Landunvez.

    À la lumière de cet organigramme, les liens entre élus locaux et Evel’Up, la coopérative porcine présidée par Philippe Bizien, sont flagrants.

    À quelques dizaines de kilomètres de Landunvez, la commune de #Saint-Renan est administrée depuis 2014 par #Gilles_Mounier (divers droite), qui était cadre d’Evel’Up jusqu’en en 2021. Il a abandonné ce poste lors de son accès à la vice-présidence du conseil départemental du Finistère, en tant que chargé du développement durable et des territoires. Son épouse est toujours responsable communication au sein d’Evel’Up.

    À #Saint-Renan, les liens entre Evel’Up et la mairie ne datent pas d’hier puisque le prédécesseur de Gilles Mounier au poste de maire, #Bernard_Foricher, était aussi salarié de cette coopérative porcine (qui portait alors le nom de #Pigalys).

    Gilles Mounier n’est pas le seul à être passé de la direction d’Evel’Up à une carrière politique. Un peu plus au nord de Landunvez, la commune de #Kernouës est administrée par #Christophe_Bèle, directeur pendant 20 ans de la coopérative porcine Pigalys, devenue #Aveltis puis… Evel’Up.

    Ces deux soutiens historiques de la puissante filière porcine dans le #Finistère siègent désormais ensemble au sein de la commission locale de l’#eau et du syndicat des eaux du Bas-Léon. Ils occupent ainsi des postes stratégiques pour la gestion de l’eau du pays d’Iroise, à l’heure où le secteur porcin pèse lourd sur la qualité et la quantité d’#eau_potable disponible pour les habitants du territoire.

    La famille élargie

    À l’échelle nationale, le lobby porcin est aussi discret qu’organisé. Parmi ses principaux représentants, on trouve le député Les Républicains (LR) de #Loudéac-Lamballe (22), conseiller régional de Bretagne et vice-président de l’Assemblée nationale jusqu’en 2022, #Marc_Le_Fur. Surnommé le « #député_du_cochon », il s’attaque depuis plusieurs années aux associations qui critiquent l’élevage en déposant en 2022 par exemple, un amendement dit « anti-L214 » visant à « supprimer la réduction d’impôts pour les dons aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d’actes d’intrusion sur les propriétés privées agricoles ».

    Dans sa croisade contre « les normes excessives » il est aidé par #Jacques_Crolais, son ancien attaché parlementaire, directeur de l’#UGPVB (#Union_des_groupements_des_producteurs_de_viande_de_Bretagne) jusqu’en avril 2024, poste qu’il vient de quitter pour prendre la direction… d’Evel’Up.

    Autre député défendant ardemment la filière porcine : #Didier_Le_Gac, député Renaissance de Brest rural (29), dont fait partie la commune de #Landunvez. Il est l’une des chevilles ouvrières de la cellule de gendarmerie dite « #Demeter » créée à la demande de la #FNSEA, ayant pour but « d’identifier et poursuivre les agressions, intrusions et dégradations sur les exploitations agricoles ». Son lancement a été effectué en grande pompe en décembre 2019 à Saint-Renan (29), commune administrée par Gilles Mounier (dont vous retrouverez la figure dans l’organigramme « de puissants relais locaux ») à quelques kilomètres de la porcherie de Philippe Bizien.

    À cette époque-là et jusqu’en 2023, la FNSEA était présidée par #Christiane_Lambert, éleveuse de porcs dans le Maine-et-Loire, aujourd’hui présidente du #Comité_des_organisations_professionnelles_agricoles_de_l’Union_européenne (#Copa-Cogeca) – le plus important syndicat agricole européen.

    Le 14 mars 2024, Christiane Lambert a reçu la médaille d’officier de la Légion d’honneur sous le haut patronage d’#Erik_Orsenna (dont vous retrouverez la figure dans l’organigramme « La famille étendue ») et de l’ex-ministre de l’agriculture #Julien_Denormandie. Tous deux proches de l’association vitrine des grandes entreprises de l’#agroalimentaire, #Agriculteurs_de_Bretagne, ils viennent de cosigner le livre « Nourrir sans dévaster » (Flammarion).

    Une influence nationale

    De Plouvorn à Plonevez-Porzay en passant par Lamballe, Pouldreuzic, Loc-Equiner… Le lobby porcin s’est fait une place de choix dans de nombreuses institutions locales et nationales. De la Vallée des Saints… jusqu’à l’Académie française.

    Une statue de Saint-Alexis a été installée dans la Vallée des Saints en juillet 2022, le lieu, crée par des militants bretons en 2009 sur la commune de Carnoët, dans les Côtes d’Armor, se veut « une Île de Pâques à la bretonne ».

    La sculpture en granit de 4,25 m de haut a été financée conjointement par Le Crédit Agricole du Finistère, la Sica de Saint-Pol-de-Léon – premier groupement français de producteurs de légumes et d’horticulteurs – et la Brittany Ferries, pour rendre hommage à #Alexis_Gourvennec, considéré comme le père de l’agriculture bretonne moderne.

    Il était l’un des plus gros éleveurs porcins français avec 2.000 truies et 48 employés en 1984. Il a occupé la présidence de la Caisse régionale du Crédit Agricole de 1979 à 1998. Connu pour légitimer le recours à la violence en manifestation, l’entrepreneur léonard a contribué à diffuser sur la péninsule une vision ultra-libérale et productiviste de l’agriculture.

    Par-delà cet hommage en granit, les figures bien vivantes présentes dans cet organigramme, continuent de creuser le sillon d’Alexis Gourvennec.

    La filière porcine s’est par ailleurs organisée pour influencer l’opinion publique et laver l’image de l’agriculture bretonne et de ses pollutions. #Agriculteurs_de_Bretagne, association créée par de grandes entreprises de l’agroalimentaire en 2009 après la mort très médiatisée d’un cheval dans les algues vertes à Saint-Michel-en-Grève (22), assure des missions d’accueil d’écoles dans des exploitations de son réseau ainsi que la diffusion du magazine #Le_P’tit_Agri, destiné aux 7-11 ans. Elle tient également des stands lors de grands événements comme les Vieilles Charrues, à Carhaix (29) ou déploie parfois ses couleurs dans des stades, dont celui de Guingamp (22).

    Présidente de ce lobby jusqu’en 2022, #Danielle_Even, éleveuse de porcs dans les Côtes-d’Armor, a été propulsée sur la scène médiatique par l’académicien, businessman et conseiller des présidents Mitterrand et Macron, Erik Orsenna, lequel a invité « sa voisine », en 2013, sur le plateau de l’émission de Michel Drucker « Vivement Dimanche ». « La Bretagne, grâce au porc, sera le nouveau Qatar ! », lance-t-il alors. Depuis, il est présent pour soutenir le lobby à de nombreuses reprises comme lors des remises de légion d’honneur à #André_Sergent, éleveur de porcs et président de la chambre d’agriculture du Finistère, ou à Christiane Lambert, ancienne présidente de la FNSEA et actuelle présidente de la Copa-Cogeca.

    https://splann.org/enquete/les-travers-du-porc/lobby-porc-bretagne

    #élevage #porc #France #infographie #élevage_porcin
    #industrie_agro-alimentaire

  • Pesticides : « Avec son nouveau plan Ecophyto, le gouvernement persiste dans une politique d’immobilisme vieille de vingt ans »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/07/pesticides-avec-son-nouveau-plan-ecophyto-le-gouvernement-persiste-dans-une-

    Rappelons les faits. Il existe une forte présomption d’un lien entre l’exposition à plusieurs #pesticides et le développement de #cancers de la prostate, de lymphomes et de leucémies. L’exposition aux pesticides in utero ou au cours de la petite enfance dans un contexte professionnel ou domestique accroît aussi le risque de certains #cancers_pédiatriques. Les populations les plus vulnérables sont celles vivant à proximité des zones d’épandage. Ainsi, la densité des surfaces viticoles dans un rayon d’un kilomètre autour des habitations augmente la probabilité de leucémies infantiles.

    Les pouvoirs publics ont inscrit ces cancers de l’adulte aux tableaux des maladies professionnelles. Pour être clair, si un agriculteur qui a été exposé au moins dix ans à un pesticide souffre d’un lymphome ou d’un cancer de la prostate (ou même d’une maladie de Parkinson), il pourra demander une indemnisation à la Sécurité sociale et à son employeur le cas échéant. Il pourra également accéder au fonds d’indemnisation des victimes des pesticides, créé en 2020.

    L’imprégnation des Françaises et des Français reste inquiétante, puisqu’on a pu identifier des insecticides pyréthrinoïdes et organochlorés dans, respectivement, 99 % et 90 % des échantillons biologiques prélevés sur nos concitoyens. En outre, le glyphosate a été détecté dans les urines de 17 % de la population et l’AMPA (l’acide aminométhylphosphonique), un produit de dégradation biologiquement actif, chez plus de 70 % des adultes et de 93 % des enfants testés. Enfin, plus de 12 millions de Français ont consommé en 2021 une #eau non conforme aux critères de qualité en raison de la présence de pesticides dépassant les normes sanitaires.

    Pollution persistante

    Les tragédies passées, comme celle de la contamination de la population antillaise par le #chlordécone, un pesticide utilisé dans les bananeraies, auraient dû instruire nos dirigeants quant à l’étendue de leurs responsabilités. L’inaction des autorités sanitaires et politiques de l’époque, malgré les données disponibles sur la toxicité de ce produit pour les humains, a engendré une pollution persistante de toute la chaîne alimentaire associée à une multiplication de pathologies graves, dont des cancers de la prostate. Le constat est accablant, et l’Assemblée nationale a d’ailleurs reconnu la responsabilité de l’Etat dans les préjudices subis par les Antillais.

    Lancé en 2008, le premier plan #Ecophyto, censé réduire de moitié la consommation de pesticides en dix ans, s’est soldé par un échec. Il en va de même pour les plans Ecophyto II et Ecophyto II +, qui visaient le même objectif à l’horizon 2025 puis 2030. En février, le gouvernement a jugé bon de suspendre le plan Ecophyto III. Il décide maintenant, dans le nouveau plan dévoilé le 6 mai, de le relancer en modifiant l’indicateur d’usage des pesticides (NODU, nombre de doses unités) qui avait pourtant fait ses preuves. Il sera remplacé par un outil de mesure européen insuffisant, l’indicateur de risque harmonisé (HRI-1).
    Avec son nouveau plan Ecophyto, le gouvernement persiste dans une politique d’immobilisme vieille de vingt ans. L’exposition délibérée, que ce soit des agriculteurs et de leurs familles ou de la population en général, à des substances nocives (ou dont la nocivité est encore inconnue pour les pesticides en cours d’agrément) va perdurer. La proposition d’un « dispositif d’indemnisation des riverains » telle qu’elle est présentée par le gouvernement, même si elle est indispensable, ne peut être considérée comme une politique préventive visant à protéger l’ensemble de nos concitoyens contre l’exposition à des produits agrochimiques.

    Limiter les sources d’exposition

    Il ne s’agit évidemment pas de nier ici la crise profonde que traverse le monde agricole et les situations désespérées qu’elle peut engendrer. Cependant, encourager une #agriculture_productiviste fondée sur l’utilisation de substances chimiques toxiques, au détriment de la santé des exploitants, des ouvriers agricoles, des riverains et de la population dans son ensemble, ne résoudra pas les maux du monde rural. La création, en 2011, par des agriculteurs de l’association Phyto-Victimes atteste que le monde paysan est aussi conscient de la dégradation de ses conditions sanitaires du fait de l’usage massif des pesticides.

    Ce dont nous avons besoin, c’est une politique volontariste et courageuse. Le nombre de cancers ne cesse d’augmenter en France, avec 433 000 nouveaux cas par an, soit un doublement en trente ans. Quarante pour cent de ces cancers sont évitables, c’est-à-dire qu’ils n’apparaîtraient pas si l’exposition aux facteurs de risque connus était prévenue, aux premiers rangs desquels le tabagisme et la consommation d’alcool. L’Institut national du cancer a placé la prévention parmi les priorités de sa stratégie décennale de lutte contre les cancers, mais celle-ci doit s’accompagner d’un engagement fort des pouvoirs publics pour limiter les sources d’exposition aux agents cancérogènes, que ce soit dans l’environnement professionnel ou domestique.

    Nous, patients, chercheurs, soignants, personnes impliquées dans des associations, des sociétés savantes, caritatives ou des institutions, qui nous battons au quotidien contre le cancer, ne pouvons accepter que la #santé_publique soit sacrifiée à des intérêts court-termistes. Apaiser la colère légitime du monde agricole en perpétuant son exposition aux pesticides n’est pas la solution. Il est encore temps pour le gouvernement de reconsidérer ses décisions qui mettent en danger la vie de nos concitoyens. Nos responsables politiques doivent avoir le courage de faire le choix de la santé publique, pas celui du cancer.

    Signataires : Corine Bertolotto, directrice de recherche à l’Inserm ; Marc Billaud, directeur de recherche au CNRS ; Fabien Calvo, professeur émérite pharmacologie à l’AP-HP ; Thierry Facon, président de la Société française d’hématologie ; Judith Favier, directrice de recherche à l’Inserm ; Gilbert Lenoir, professeur émérite génétique médicale à Paris-Saclay ; Fatima Mechta-Grigoriou, directrice de recherche à l’Inserm ; Daniel Nizri, président de la Ligue contre le cancer ; Julie Pannequin, directrice de recherche au CNRS ; Pierre Sujobert, professeur d’hématologie, hospices civils de Lyon ; Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm. Retrouvez la liste complète des signataires à cette adresse.

  • Seine-et-Marne : comment un forage pétrolier autorisé par l’Etat menace une nappe phréatique qui alimente Paris – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/seine-et-marne-comment-un-forage-petrolier-autorise-par-letat-menace-une-

    Le gouvernement a donné discrètement son feu vert à l’extension d’un site pétrolier dans la vallée du Lunain, dont la mise en œuvre menacerait une #nappe_phréatique qui alimente 180 000 Franciliens en eau potable. Inquiète, la régie publique #Eau de #Paris conteste le fond et la forme de la décision devant le tribunal administratif.

    https://justpaste.it/6co7g

    • « C’est une catastrophe écologique en puissance, une menace sur l’eau potable »
      https://www.liberation.fr/environnement/pollution/cest-une-catastrophe-ecologique-en-puissance-une-menace-sur-leau-potable-

      Adjoint à la Transition écologique de Paris et président d’Eau de Paris, Dan Lert conteste la décision de l’Etat d’étendre un site pétrolier en Seine-et-Marne. Il estime que les nouveaux forages pourraient polluer une nappe phréatique qui alimente les robinets de dizaines de milliers d’habitants de la capitale.

      La Ville de Paris se lance dans une bataille de l’eau contre l’Etat. Après avoir découvert que celui-ci venait d’autoriser l’extension du #site_pétrolier de la PME Bridge Energies en Seine-et-Marne, pourtant tout proche d’une nappe phréatique alimentant 180 000 Franciliens, l’établissement public Eau de Paris a formé deux recours auprès du tribunal administratif de Melun. Le président de la régie, Dan Lert, par ailleurs élu Les Ecologistes et adjoint chargé de la Transition écologique auprès de la maire Anne Hidalgo, estime que les deux nouveaux forages menacent la qualité des ressources en eau.

      Pourquoi lancer une alerte contre l’extension de la concession pétrolière de Nonville, en Seine-et-Marne ?

      Quand j’ai appris que l’Etat venait d’autoriser la construction de deux puits supplémentaires sur ce site industriel, je suis tombé de ma chaise. Le décret d’extension de la concession existante, signé en catimini à Noël 2023 par la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne, comme l’arrêté préfectoral avalisant les travaux, pris un mois plus tard, sont tous deux incompréhensibles. C’est tellement ahurissant de vouloir multiplier par cinq la surface de prospection dévolue à l’entreprise Bridge Energies et d’autoriser des forages pétroliers à proximité de captages d’eau potable que nous avons déposé deux recours devant le tribunal administratif de Melun.

      Le premier vise à suspendre en urgence l’arrêté préfectoral de façon à empêcher le démarrage du chantier ; il a été examiné lors d’une audience qui s’est tenue le 26 avril et le juge devrait faire connaître sa décision d’ici quelques jours. Le second, consacré au fond du dossier, demande l’annulation de l’autorisation des deux forages. La question que l’on pose aux magistrats peut se résumer ainsi : est-ce vraiment légal de forer dans un endroit pareil ? Si tel était le cas, cela démontrerait une faiblesse dans la réglementation sur l’eau.

      Y a-t-il vraiment danger à autoriser un forage en Ile-de-France, une des principales régions productrices de pétrole en France ?

      L’extension de la concession de la société canadienne Vermilion à la Teste-de-Buch, en Gironde, a fait à raison beaucoup de bruit. Mais ici, le contexte environnemental est bien plus délicat ! Les deux puits vont être creusés à proximité immédiate de deux sources d’eau potable stratégiques de la régie publique chargée d’approvisionner Paris : ça présente des risques importants pour la qualité de l’eau. Il s’agit d’extraire et de manipuler des barils de #pétrole supplémentaires dans une zone qui a été classée il y a trois ans « périmètre de protection éloignée » du captage au regard des risques de pollution de la ressource et qui frôle le périmètre de protection rapprochée ! Comment le gouvernement peut-il justifier ce choix dangereux, et si aberrant ? Ce projet d’hydrocarbures est une catastrophe écologique en puissance, une menace sur l’eau potable, qui pourrait compromettre l’alimentation d’environ 180 000 habitants de Paris et de Seine-et-Marne. Ma responsabilité, en tant que président d’Eau de Paris, c’est de l’éviter ! L’objectif, c’est d’empêcher que ces nouveaux forages menacent nos ressources en eau.

      La menace est-elle vraiment caractérisée ?

      La géologie de ce secteur très bucolique le rend vulnérable à la pollution aux hydrocarbures. Les points de captage de l’eau sont implantés dans une zone au sous-sol karstique [essentiellement constitué de roches calcaires ndlr], parsemée de nappes phréatiques résurgentes où il arrive même que l’eau affleure. Pour édifier les nouveaux puits, il va falloir creuser jusqu’à 1 500 mètres de profondeur à travers les couches aquifères. En cas d’accident, la pollution s’infiltrerait rapidement dans la nappe, souillant plusieurs centaines de mètres à l’heure. Et puis des poids lourds viendront remplir leurs réservoirs, à quelques centaines de mètres à peine d’un cours d’eau protégé, le Lunain, classé réserve Natura 2000. Il suffirait d’une fuite au niveau d’une plateforme ou d’un accident avec un camion-citerne pour qu’une marée noire survienne.

      N’est-ce pas exagéré ? Les techniques d’exploitation pétrolière, pratiquées en bordure de la forêt de Fontainebleau depuis les années 50, sont maîtrisées !

      Certes, un puits de pétrole, ce n’est pas une installation énorme. Mais il y a quand même le bruit des machines à forer, l’odeur âpre, soufrée, qui incommode les habitants du village voisin de Nonville. Le risque est réel. Deux incidents se sont déjà produits par le passé. A chaque fois, les élus et les habitants se sont retrouvés bien seuls. Il a fallu attendre des heures pour qu’un salarié de l’entreprise pétrolière arrive car il n’y avait personne sur place. Cette absence de surveillance et de réactivité nous inquiète.

      Par contraste, le gouvernement a été prompt à autoriser l’extension du site. Quelle lecture faites-vous de cette célérité ?

      J’ai du mal à comprendre le sens des priorités de ce gouvernement et de la préfecture. Prendre le risque d’une pollution gravissime de l’eau potable pour une production pétrolière infime de quelques barils par an, dans le contexte actuel de grande tension sur la ressource en eau, constitue une faute politique. Autoriser une menace sur 25 000 mètres cubes d’eau par jour, alors que le changement climatique conduit à une baisse quasi générale de la recharge des nappes phréatiques comprise entre 10 et 25 % en moyenne sur le territoire, c’est jouer avec le feu, et contre un esprit d’intérêt général. Si nous formons ces recours, c’est aussi pour dire de manière directe que le gouvernement devra assumer les conséquences sur les ressources en eau d’un éventuel accident grave.

      Comment réagissent les élus locaux ?

      Un projet plus ancien de la même société, auquel les élus se sont opposés, prévoyait la construction de dix puits. Dans ce nouveau dossier, les maires des villages alentour sont hostiles à cette extension. Ils n’ont pas une bonne opinion de Bridge Energies, une PME tellement petite qu’elle doit faire appel à des sous-traitants pour les travaux et l’exploitation et n’a pas de surveillance permanente. Ses difficultés financières ne rassurent personne. Et puis, dans le coin, la bataille contre le pétrole de schiste, au début des années 2010, a marqué l’histoire et soudé les esprits.

      Le silence du gouvernement dans l’affaire des eaux minérales de Nestlé, où des nappes ont été souillées par des bactéries d’origine fécale, vous surprend-il ?

      Ce silence radio démontre l’embarras du gouvernement qui a, semble-t-il, autorisé par dérogation un traitement chimique pour des eaux minérales censées être pures et naturelles. On a laissé les industriels trafiquer l’eau ! J’ignore pourquoi le gouvernement n’a pas demandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail de piloter une étude sanitaire sur un échantillon représentatif des eaux embouteillées. J’ignore pourquoi le gouvernement n’a pas suivi ses recommandations en mettant en place une surveillance rapprochée de la qualité des eaux embouteillées, après avoir appris que certaines sources étaient largement contaminées.

      Dans ce même dossier, la récente destruction de 2 millions de bouteilles de Perrier, pourtant issues de nappes très profondes, démontre l’ampleur de la pollution des ressources d’eau souterraine en France : du Gard à la vallée de la chimie, en région lyonnaise, certains points de captage doivent fermer, sans parler de ces villages desservis par des camions-citernes faute d’une eau conforme au robinet. Il y a urgence à éliminer les risques de pollution, qu’ils soient d’origine industrielle ou agricole. Cela prouve de manière flagrante que les sources d’eau ne sont pas assez protégées. Il faut sanctuariser les aires de captage partout dans le pays pour les préserver. De notre côté, à Eau de Paris, on a fait le choix politique de prévenir à la source les pollutions en aidant financièrement, avec l’agence de l’eau, une centaine d’agriculteurs d’Ile-de-France à réduire l’utilisation des nitrates et des pesticides dans les zones proches de certains de nos captages, en Normandie par exemple, pour améliorer la qualité de l’eau.

      Le gouvernement œuvre-t-il suffisamment à l’amélioration de la qualité de l’eau ?

      Même s’il a lancé en fanfare l’an dernier un grand plan eau pour dire que l’heure de la sobriété et de la préservation de la qualité des ressources avait sonné, il regarde ailleurs, sous la pression du lobby industriel, de celui de l’agriculture intensive, des géants des pesticides mais aussi des multinationales de l’eau qui ont tout intérêt à vendre à prix faramineux leurs nouvelles techniques de dépollution très énergivores.

      Quitte à brûler du pétrole jusqu’à la dernière goutte au mépris du climat, n’est-il pas logique d’en produire le plus possible en France, comme le soutient le ministre de l’Industrie, Roland Lescure ?

      Cela va à l’encontre de tous les constats, de ceux des experts du Giec à ceux de l’Agence internationale de l’énergie : les scientifiques estiment que pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5°C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015, il faudrait laisser dans le sol près de 60 % des réserves de pétrole et de gaz. Et cela contrevient à l’esprit de la loi Hulot de 2017 car celle-ci prévoit la fin de l’octroi de nouveaux permis de recherche d’hydrocarbures et un arrêt progressif, d’ici à 2040, de la recherche et de l’exploitation des gisements afin d’effectuer la transition vers les énergies renouvelables.

  • L’eau en #commun
    https://laviedesidees.fr/L-eau-en-commun

    En quoi l’eau peut-elle être conçue comme un bien commun ? En partant de la faculté de l’eau à mettre en rapport des individus et des territoires, cet essai caractérise différentes formes de communalité formées par et autour de l’eau.

    #Société #territoire #eau
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240416_eauencommun.pdf

  • Le castor, un allié face au #changement_climatique

    Les barrages des castors ont des effets bénéfiques contre les #incendies et les #inondations. De quoi en faire un parfait allié face au réchauffement climatique.

    Le #Gardon s’écoule paresseusement dans la tiédeur automnale. Le long de la rivière, des bosquets de jeunes peupliers se parent de teintes dorées. Au bord de l’eau, les arbres paraissent des buissons touffus, leurs racines entremêlées au limon. « Ces berges ne seraient pas comme ça si des castors ne vivaient pas là », dit le naturaliste Gilles Larnac. Une famille — six individus — habite en effet sur les rives de Collias. Ici comme ailleurs, ils ont façonné leur territoire à coup de dents. Avec des effets inattendus : les rongeurs nous protègent ainsi contre les inondations et aident à lutter contre les incendies.

    M. Larnac attrape une branche dérivant dans le courant. Elle est nue, sans écorce ni feuille, coupée en biseau aux extrémités : un reste de repas. « Un individu ingère 2 kilos de végétaux par nuit », explique-t-il. Pour ce faire, il croque les feuilles, ronge l’écorce, savoure les baies… en grande quantité. « L’écosystème est jardiné par le castor », poursuit notre guide. Sur les rivages « cultivés » du Gardon, point de troncs massifs, mais un parterre de jeunes arbres aux multiples rejets. « Quand il y a des crues, cette végétation arbustive permet de lisser la vague, de ralentir l’écoulement, avec un effet de peigne. »

    Autre atout anti-inondations : les barrages. Animal nocturne, « le castor passe la journée dans des terriers creusés dans les berges, dont l’entrée doit être sous l’eau, pour qu’ils se sentent en sécurité », détaille M. Larnac. Afin que cette précieuse ouverture se retrouve sous les ondes, l’animal peut faire monter le niveau de la rivière, en construisant de petits seuils à l’aide de branchages et de brindilles enchevêtrés.

    « C’est un animal génial »

    De telles retenues d’eau — moins néfastes pour l’environnement que nos ouvrages en béton — atténuent la violence des crues. Une étude menée en Angleterre, aux abords de la rivière #Otter, a ainsi montré que les six barrages construits par les rongeurs avaient réduit le débit de l’#eau et fait baisser les inondations dans les villages situés en aval. D’autres travaux scientifiques ont également pointé des effets bénéfiques contre les incendies : la végétation en amont du seuil, plus arrosée et donc plus humide, s’enflammerait moins vite.

    « Attention, le castor ne peut pas tout faire, notamment quand il y a des crues importantes, comme lors de nos gros épisodes cévenols », rappelle le naturaliste. Malgré tout, cet architecte des cours d’eau pourrait bien être un allié face au dérèglement climatique. « C’est un animal génial, qu’il est important de redécouvrir. »

    Natif des gorges du Gardon, Gilles Larnac s’est pris de passion pour ce curieux mammifère il y a une trentaine d’années. « Les vieux du coin ne savaient pas qu’il y avait des castors, ils les prenaient pour des ragondins [1], se rappelle-t-il. Il s’agit d’un patrimoine oublié. »

    Ce mammifère des rivières revient en effet de loin : omniprésent en Europe au Moyen-Âge, il a peu à peu été décimé par la chasse. « Sa fourrure épaisse, sa viande, mais aussi ses glandes à castoréum [2] étaient très prisées, raconte le naturaliste. On s’en servait pour faire du parfum, car la substance sécrétée est très persistante. » Au début du XXe siècle, il ne restait que quelques dizaines de familles en France, dans le Gard et l’Ardèche principalement, et guère plus dans le reste du continent.

    « Le castor a été la première espèce protégée, interdite de chasse en 1909, et c’est ce qui l’a sauvé, poursuit M. Larnac. Il y a eu par la suite des opérations de réintroduction, et aujourd’hui, on compterait environ 20 000 individus à travers le pays, dans cinquante départements. » Il n’est désormais pas rare de croiser le nageur, à la tombée du jour, en train de grignoter ou de faire sa toilette. « Pour l’observer, repérez d’abord les lieux en journée, en vous promenant aux bords de la rivière, conseille M. Larnac, qui organise des sorties découvertes dans la région. Si vous apercevez dans l’eau des branches dénudées et rongées, vous êtes certainement dans une zone réfectoire, où les animaux viennent s’alimenter. Revenez de nuit, ou au crépuscule, restez discrets et ouvrez l’œil ! »

    Le castor en quelques chiffres :

    -- 2 000 castors vivraient actuellement dans le #Gard.
    -- On compte environ 20 000 poils par centimètre carré de peau du castor, une densité qui empêche l’eau de pénétrer, même après une plongée.
    -- 7 km/h, voici la vitesse qu’un castor atteint en nageant sous l’eau, soit aussi vite que les nageurs olympiques. Sa queue, plate et écaillée, ainsi que ses pattes arrières, palmées, lui permettent de se propulser.
    -- Chaque année, la femelle peut mettre bas à deux petits. Après deux ans passés auprès de leurs parents, les enfants partiront en quête de nouveaux territoires.
    -- Un animal adulte mesure 1,20 mètre, du museau jusqu’au bout de sa queue, ce qui en fait le plus gros rongeur d’Europe.

    https://reporterre.net/Le-castor-un-allie-face-au-changement-climatique

    #castor #castors #climat

  • Le site de Eau Secours 34 met à disposition un diaporama intitulé “Luttes contre la pollution et le risque de pollution des eaux par le stockage de déchets miniers, nucléaires et industriels en France”, présenté lors de l’atelier “Pollution de l’eau” organisé par l’European Water Movement le 6 avril 2024 à Lyon.

    https://www.eau34.org/2024/04/07/pollution-eaux-dechets-miniers-nucleaires-industriels-france

    Plusieurs documents accompagnent le diaporama dont l’Atlas des substances critiques et stratégiques du BRGM.

    Contrairement à une idée reçue, l’Occitanie est assez concernée par ces cas de pollution des eaux. Elle contient aussi dans son sous-sol en quantité importante des ressources minières exploitables au sud du Massif Central et dans les Pyrénées.

    #eau #mines #dechets

  • L’eau plus chère l’été de 42% : « fausse bonne idée, mesure injuste », la tarification saisonnière crée la polémique
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/l-eau-plus-chere-l-ete-a-la-baisse-en-hiver-fausse-bonn

    Toulouse (Haute-Garonne) va devenir le 1er juin la première métropole de France à appliquer une tarification saisonnière de l’eau : plus chère en été, moins en hiver. La mesure votée ce jeudi par les élus est loin de faire l’unanimité. Les associations et les partis d’opposition dénoncent un non-sens environnemental et social.

    Et tu sais qui a remporté le marché de l’#eau à #Toulouse ? mais non non, non, c’est pas Toulouse Métropole comme la mairie te le fait croire, car derrière ce joli nom qui sent l’eau public se cache en fait Véolia de notre bon maitre Bolloré. Ils ont commencé par installer de gré ou de force des compteurs intelligents sur des installations qui coûtent un bras. J’en ai fait les frais, ce sont de sacrés menteurs prêts à tout pour se remplir les poches avec l’assentiment de cette mairie de droite pourrie jusqu’à l’os.

  • Nestlé : le « nettoyage » des eaux minérales était nécessaire, leur qualité « non garantie » - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=dDztjYY_sqQ&pp=ygUQRnJhbmNlIDI0IG5lc3RsZQ%3D%3D

    L’ANSES a rendu un rapport en octobre 2023 sur la qualité des sources d’eau exploitées par Nestlé. Une grande partie des puits étaient contaminés à divers polluants (bastéries, pesticides, PFAS). Cette qualité insuffisante des eaux minérales rendaient leur traitement nécessaire à leur commercialisation, or les traitements sont interdits pour des eaux dites « minérales » et « naturelles ».Une nouvelle d’autant plus inquiétante que Nestlé affirme avoir cessé de traiter ses eaux minérales.
    #Nestlé #eau #pollution

  • Des #mines pour sauver la planète ?

    Pour réaliser la #transition_énergétique, il faudrait extraire en vingt ans autant de métaux qu’au cours de toute l’histoire de l’humanité. C’est « l’un des grands #paradoxes de notre temps », constate #Celia_Izoard.

    Journaliste, traductrice et philosophe, Celia Izoard examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques du développement des nouvelles technologies. Ce nouvel ouvrage s’intègre dans cette veine en explorant les effets délétères de la transition énergétique et numérique.

    La #transition verte nécessite d’extraire du #sous-sol des quantités colossales de #métaux. Ils seront ensuite destinés à la production des énergies bas carbone qui sauveront la planète. Cette course aux métaux supposée sauver la planète du dérèglement climatique n’aggrave-t-elle pas le chaos écologique, les dégâts environnementaux et les inégalités sociales ?

    Celia Izoard mène une vaste enquête sur ce phénomène mondial, inédit et invisible. Si d’autres ouvrages ont également mis en avant l’insoutenabilité physique d’une telle transition, la force de ce livre est d’élaborer un panorama de cette question grâce à des enquêtes de terrain et une analyse fournie sur les aspects culturels, politiques, économiques et sociaux des mines et des métaux.

    Le #mythe de la #mine_verte

    Au début du livre, Celia Izoard part à la recherche des mines du XXIe siècle, « responsables », « relocalisées », « 4.0 », ou encore « décarbonées, digitales et automatisées ». Par un argumentaire détaillé et une plongée dans des mines en #Espagne ou au #Maroc, l’autrice démontre que derrière ce discours promu par les institutions internationales, les dirigeants politiques et les milieux d’affaires se cache un autre visage. Celui de la mine prédatrice, énergivore et destructrice. Celui qui dévore l’habitat terrestre et le vivant.

    De façon locale, le processus de « radicalisation » de la mine industrielle est détaillé par le prisme de ses ravages sociaux. La mine est avant tout « une gigantesque machine de #déracinement » (p. 54), qui vide des espaces en expropriant les derniers peuples de la planète. En outre, la mine contemporaine expose les populations à diverses maladies et à l’intoxication. Dans la mine de #Bou-Azzer au Maroc, on extrait du « #cobalt_responsable » pour les #voitures_électriques ; mineurs et riverains souffrent de cancers et de maladies neurologiques et cardiovasculaires.

    L’ampleur globale de la #prédation du #secteur_minier au XXIe siècle est aussi esquissée à travers la production grandissante de #déchets et de #pollutions. Le secteur minier est l’industrie la plus polluante au monde. Par exemple, une mine industrielle de #cuivre produit 99,6% de déchets. Stockés à proximité des #fosses_minières, les stériles, de gigantesques volumes de roches extraits, génèrent des dégagements sulfurés qui drainent les #métaux_lourds contenus dans les roches et les font migrer vers les cours d’#eau. Les tuyaux des usines crachent en permanence les #résidus_toxiques qui peuvent, en fonction du #minerai traité, se composer de #cyanure, #acides, #hydrocarbures, #soude, ou des #poisons connus comme le #plomb, l’#arsenic, le #mercure, etc. Enfin, les #mines_zéro_carbone sont des #chimères car elles sont toutes très énergivores. La quantité nécessaire pour extraire, broyer, traiter et raffiner les métaux représentent environ 8 à 10% de l’#énergie totale consommée dans le monde, faisant de l’#industrie_minière un principal responsable du dérèglement climatique.

    La face sombre de la transition énergétique

    Dans la seconde partie, Celia Izoard montre que les élites sont « en train d’enfouir la crise climatique et énergétique au fond des mines » (p. 62). Cet impératif d’extraire des métaux pour la transition coïncide avec le retour de la question des #matières_premières sur la scène publique, dans un contexte où les puissances occidentales ont perdu leur hégémonie face à la Chine et la Russie.

    Depuis quand la transition implique-t-elle une relance minière et donc le passage des #énergies_fossiles aux métaux ? Cet argument se diffuse clairement à la suite de la publication d’un rapport de la Banque mondiale en 2017. En collaboration avec le plus gros lobby minier du monde (l’ICMM, International Council on Mining and Metals), le rapport stipule que l’industrie minière est appelée à jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique – en fournissant des technologies bas carbones. #Batteries électriques, rotors d’éoliennes, électrolyseurs, cellules photovoltaïques, câbles pour la vague d’électrification mondiale, toutes ces infrastructures et technologies requièrent néanmoins des quantités faramineuses de métaux. La transition énergétique des sociétés nécessiterait d’avoir recours à de nombreux métaux de base (cuivre, #nickel, #chrome ou #zinc) mais aussi de #métaux_rares (#lithium, #cobalt, #lanthanide). L’#électrification du parc automobile français exige toute la production annuelle de cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de lithium.

    Au XXIe siècle, la matière se rappelle donc brusquement aux puissances occidentales alors qu’elles s’en rêvaient affranchies dans les années 1980. Pourtant, les sociétés occidentales n’avaient évidemment jamais cessé de se fournir en matières premières en s’approvisionnant dans les mines et les industries délocalisées des pays du Sud. Ce processus de déplacement avait d’ailleurs contribué à rendre invisible la mine et ses pollutions du paysage et de l’imaginaire collectif.

    Sous l’étendard de la transition qui permet d’anticiper les contestations environnementales et de faire adhérer les populations à cette inédite course mondiale aux métaux se cache le projet d’une poursuite de la croissance et des modes de vie aux besoins énergétiques et métalliques démesurés. Cette nouvelle légende de l’Occident capitaliste justifie une extraction de métaux qui seront également destinés aux entreprises européennes du numérique, de l’automobile, l’aérospatial, l’armement, la chimie, le nucléaire et toutes les technologies de pointe.

    « Déminer le #capitalisme »

    Ce #livre explore ensuite dans une troisième partie l’histoire du capitalisme à travers celle de la mine et des métaux. Elle montre comment s’est fondé un modèle extractiviste reposant sur des idéologies : le Salut, le Progrès, le Développement – et désormais la Transition ? L’extractivisme est permis par l’élaboration et le développement d’un ensemble de croyances et d’imaginaires qui lui donnent une toute puissance. C’est ce que Celia Izoard nomme : la « #cosmologie_extractiviste » (p. 211). Accompagnée par une législation favorable et des politiques coloniales menées par l’État et la bourgeoisie, puis par l’industrialisation au XIXe siècle, cette matrice a favorisé notre dépendance à un régime minier. Aux yeux du peuple amazonien des Yanomamis, les Blancs sont des « mangeurs de terre » (p. 215).

    Comment sortir de cette vision du monde occidental structuré autour de la mine dont l’objectif est l’accumulation de capital et de puissance. La solution minière, comme technologique, à la crise climatique est un piège, affirme Celia Izoard. Le mouvement climat doit passer par la #décroissance_minérale, par un « sevrage métallique autant qu’un sevrage énergétique » (p. 291). La réduction des consommations énergétiques et matérielles est une solution réaliste. Le quotidien des occidentaux est surminéralisé à l’instar de l’objet emblématique de notre surconsommation quotidienne de métaux : le smartphone. Il contient à lui seul, sous la forme d’alliage complexe, plus de 50 métaux. Les métaux ne devraient-ils pas être réservés aux usages déterminés comme essentiels à la vie humaine ?

    Pour sortir du #régime_minier, il est d’abord urgent de rendre visible la surconsommation de métaux dans le débat public. D’une part, cela doit passer par des mesures politiques. Instaurer un bilan métaux au même titre que le bilan carbone car l’idéologie de la transition a créé une séparation illusoire entre les ressources fossiles toxiques (charbon, pétrole et gaz) et l’extraction métallique, considérée comme salutaire et indispensable. Ou encore cibler la surconsommation minérale des plus riches en distinguant émissions de luxe et émissions de subsistance, comme le propose déjà Andreas Malm. D’autre part, pour « déminer le capitalisme » (p. 281), cela devra passer par un processus de réflexions et de débats collectifs et démocratiques, de mouvements sociaux et de prises de consciences individuelles, en particulier dans les pays hyperindustrialisés dont la surconsommation de métaux est aberrante.

    Non content de contourner l’obstacle de la « transition énergétique », l’extractivisme pousse les frontières toujours plus loin, justifiant la conquête de nouveaux eldorados : le Groenland, les fonds océaniques, voire les minerais extraterrestres. Face au processus de contamination et de dégradation de la planète mené par le secteur minier et industriel, les luttes contre les projets s’intensifient. Récemment, ce sont les Collas, peuple indigène du Chili, qui s’opposent aux géants miniers. Ces derniers ont pour projet d’extraire du lithium dans le salar de Maricunga ; cela entraînera le pompage de millions de mètres cubes d’eau dans les profondeurs des déserts de sel, ces emblèmes de la cordillère des Andes. La communauté colla en sera d’autant plus affaiblie d’autant plus qu’elle souffre déjà de l’exode urbain et de l’assèchement de la région. Les éleveurs devront aussi abandonner leurs élevages et s’engager vers les immenses cités minières de la région. En outre, la transhumance, la biodiversité, une quarantaine d’espèces sauvages locales (le flamant rose chilien, les vigognes ou les guanacos, etc.), sont menacées. Appuyés par leur porte-parole Elena Rivera, ils ne comptent pas se laisser faire et ont fait un recours au Tribunal environnemental de Santiago, qui traite des nombreuses controverses écologiques dans le pays. Au XXIe siècle, les débats et luttes organisés autour de l’extraction au Chili, deuxième pays concentrant le plus de lithium sur la planète, prouvent que les pauvres et les derniers peuples de la planète sont en première ligne face aux effets délétères sous-jacents à la « transition verte ».

    https://laviedesidees.fr/Des-mines-pour-sauver-la-planete
    #changement_climatique #climat #extractivisme

  • « Il n’existe aucun scénario de transition qui n’implique des changements profonds dans notre relation aux animaux »

    Dans la seconde moitié du mois de mars, quelque part sur la côte qui s’étire entre Kerpape et Larmor-Plage, dans le Morbihan, une laie a pris la mer. Elle s’est jetée dans les flots, sans doute poussée vers l’océan par une battue organisée sur le territoire des deux communes. Mue par une force mystérieuse dont nul ne saura jamais rien, elle a affronté le large. Elle a nagé près de dix kilomètres avant d’accoster sur les rivages de l’île de Groix, au terme d’une épreuve d’autant plus rude qu’elle s’apprêtait à mettre bas.

    L’étrangeté de cette prouesse, son incongruité radicale nous portent à des questions non moins inhabituelles. A quoi pense un sanglier seul, perdu en pleine mer, bousculé par la houle ? Par quelles émotions est-il traversé ? A-t-il peur, et comment ? Hésite-t-il, après un moment, à faire demi-tour ? Quelque chose qui ressemble à de la joie lui passe-t-il par l’esprit lorsqu’il aperçoit enfin une terre à l’horizon ?

    L’épopée de cette laie nous renvoie à ce que nous pourrions projeter de plus humain sur l’animal : la singularité des individus, l’audace exploratrice, la confrontation avec l’inconnu, l’âpreté avec laquelle on lutte pour sa vie et, plus encore, pour celle qu’on s’apprête à donner. Sitôt arrivée à Groix, la laie s’est cachée dans un roncier et y a mis au monde trois petits. Lundi 25 mars, à peine le quotidien Ouest-France avait-il eu le temps de raconter l’histoire que des membres de l’amicale des chasseurs du coin sont tranquillement venus tuer tout ce petit monde – la mère et ses trois marcassins.

    Faits politiques majeurs

    Nul besoin d’être encarté au Parti animaliste pour ressentir un trouble à la lecture de ce fait divers. D’ailleurs, Ouest-France n’a pu l’évacuer en une brève, mais y a consacré pas moins de trois articles. Ce qui trouble, bien sûr, c’est le profond hiatus entre l’énergie déployée par la laie pour survivre et sauver ses petits – et par laquelle elle s’humanise en quelque sorte aux yeux de certains d’entre nous – et la brutalité désinvolte, irréfléchie, avec laquelle la mort, en définitive, lui est administrée.

    Ce n’est pas une histoire pour faire pleurnicher dans les chaumières. Derrière la manière dont nous traitons les #animaux, derrière les motifs et les modalités de leur mort, se cachent souvent des faits politiques majeurs. Et d’autant plus majeurs que nous savons désormais avec certitude qu’il n’existe aucun scénario de transition qui n’implique des changements profonds dans notre relation aux animaux.
    C’est vrai, on le sait, pour ce qui est du #bétail. Outre les questions éthiques qu’elles posent, l’intensification et l’industrialisation de la « production animale » ont des effets catastrophiques sur l’ensemble des #écosystèmes et sur la #santé humaine. La pression sur les #terres_agricoles, dont les deux tiers en Europe sont consacrés à nourrir porcs, bovins et volailles, la disponibilité de la ressource en #eau, la #pollution par les nitrates des cours d’eau, des aquifères et des écosystèmes côtiers, la #déforestation forcenée pour faire place aux monocultures de soja… à des degrés divers, la surconsommation de viande génère ou aggrave tous les grands périls environnementaux et sanitaires.
    Tout cela est directement indexé sur le nombre d’animaux que nous nous permettons de tuer chaque jour : d’une certaine manière, nous payons, et paierons toujours plus, le pouvoir sans limite ni partage que nous nous sommes donné sur leur vie.

    Pour saisir le lien avec notre laie groisillonne, il faut lire un bref et remarquable ouvrage des écologues et géographes Raphaël Mathevet et Roméo Bondon (Sangliers. Géographies d’un animal politique, Actes Sud, 2022). Ils y expliquent comment, et pourquoi, en l’espace d’un demi-siècle, le sanglier est passé du statut d’animal forestier discret à celui d’espèce proliférante et invasive, colonisant tous les milieux. Au début des années 1970, on tuait 35 000 sangliers par an en France. Aujourd’hui, ils sont environ 800 000 par an à être tués, sans que cela semble entamer sérieusement la magnitude des dégâts de toutes sortes qu’ils causent à l’environnement et aux activités humaines.

    Prolifération des sangliers

    Avec le remembrement agricole, l’arrachage des haies et la mise à l’équerre des paysages de nos campagnes, la raréfaction du petit gibier a peu à peu laissé les chasseurs orphelins de leurs proies. Pour perpétuer la chasse et le plaisir de tenir une vie au bout de son fusil, la prolifération des sangliers a été organisée par l’agrainage (nourrissage hivernal), l’#élevage et l’hybridation avec des cochons domestiques plus fertiles, des méthodes de #chasse sélectives, etc. « Alors que, par le passé, le chasseur exerçait un droit de souveraineté qui reposait sur l’alternative “faire mourir ou laisser vivre” le gibier, écrivent les deux auteurs, la chasse du XXe siècle se saisit d’un droit inverse, qui est double : celui de “pouvoir faire vivre et laisser mourir” le gibier. » Ce redoublement du pouvoir que nous nous octroyons sur la vie du gibier vient, là encore, avec un fardeau : subir sa pullulation.

    Mais est-il bien sérieux, alors que le monde traverse tant de drames, et que la famine est redevenue une arme de guerre, de s’appesantir sur le sort des bêtes ? L’indifférence à leur égard, répondent en général les militants de la cause animale, est l’antichambre de celle envers le malheur qui frappe nos semblables les plus fragiles.

    « Des cruautés que l’on voit dans les campagnes commettre sur les animaux, de l’aspect horrible de leur condition, date avec ma pitié pour eux la compréhension des crimes de la force, écrivait Louise Michel dans ses Mémoires, en 1886. C’est ainsi que ceux qui tiennent les peuples agissent envers eux ! »

    Stéphane Foucart
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/31/ecologie-il-n-existe-aucun-scenario-de-transition-qui-n-implique-des-changem

    #indifférence #écologie

  • En Bretagne, l’eau potable coûtera plus cher à cause des pesticides
    https://www.off-investigation.fr/en-bretagne-leau-potable-coutera-plus-cher-a-cause-des-pesticides

    L’eau en Bretagne est polluée par des métabolites. La persistance de ces résidus de pesticides risque de plomber encore longtemps les factures des consommateurs.Lire la suite : En Bretagne, l’eau potable coûtera plus cher à cause des pesticides

    #Enquêtes

  • « Les #mégabassines provoquent une sécheresse anthropique des cours d’#eau » - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/03/bassines-non-merci-les-megabassines-provoquent-une-secheresse-anthropique-de

    Les bassines sont toujours installées dans des bassins classés zone de répartition des eaux (ZRE) c’est-à-dire des lieux en déficit chronique de ressources en fonction des besoins locaux. C’est le cas pour le bassin de la Sèvre niortaise, pour le bassin du Clain dans la Vienne, pour la Charente… Or, ces endroits ne sont pas arides car il y a des nappes souterraines où, normalement, l’eau peut se stocker naturellement. Ils parlent de réserves de substitution pour faire passer le message qu’en prélevant de l’eau l’hiver, les nappes et les cours d’eau se porteront mieux en été. Or, chaque année, ils peinent à atteindre les volumes d’irrigation autorisée car il y a des arrêtés de sécheresse !

    Cela fait 30 ans qu’on sait qu’on pompe trop dans ces bassins par rapport à la quantité d’eau disponible. Les mégabassines provoquent une sécheresse anthropique. L’objectif originel des bassines, financées à 70 % par de l’argent public via les agences de l’eau, était de respecter la directive cadre européenne sur l’eau de 2000 et la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (Lema) de 2006. Dans les endroits où on a des bassines depuis longtemps, comme en Vendée, les cours d’eau sont constamment à sec l’été.

    Dans le bassin des Autistes par exemple, comme ils prélèvent des millions de mètres cubes d’eau à partir du mois de novembre, cela retarde la recharge des nappes phréatiques. Conséquence : s’il ne pleut qu’au début de l’hiver, l’eau est sécurisée pour les grandes plaines céréalières et le maïs, mais pas pour l’eau potable ou pour les milieux aquatiques.

  • Mexico, ville assoiffée : quand le spectre du « jour zéro » se dessine
    https://www.france24.com/fr/plan%C3%A8te/20240325-mexico-ville-assoiffee-quand-le-spectre-du-jour-zero-se-dessine

    La capitale mexicaine, Mexico, est en proie à une sécheresse historique qui menace son approvisionnement en eau. Le spectre du « jour zéro », lorsque l’#eau courante ne sera plus accessible, plane sur la ville aux 20 millions d’habitants. Pour tenter de juguler la crise, les autorités n’écartent pas l’option de couper l’eau dans certains quartiers où les habitants subissent déjà des restrictions conséquentes.

  • Changement climatique : l’hydrodiplomatie comme outil de paix
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/eau-paix-unesco-riob-hydro-diplomatie-observatoire-mondial-chang

    L’édition 2024 du rapport mondial des Nations unies se penche sur les liens entre la prospérité, la paix et l’eau. Dans un contexte de changement climatique, les outils de l’hydrodiplomatie devront être affutés pour réduire les tensions.

    #hydrodiplomatie #eau #changement_climatique

  • Quelles crises de l’eau ?
    https://laviedesidees.fr/Quelles-crises-de-l-eau

    Ressource vitale, l’eau est devenue un enjeu prioritaire dans une planète en surchauffe. Tandis qu’elle se rarifie ici, elle se retrouve là en surabondance. David Blanchon analyse les multiples crises contemporaines de l’eau à la lumière de Gramsci.

    #Société #réchauffement_climatique #crise #eau
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240322_crisedeleau.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240322_crisedeleau.pdf

  • #Carte de #France des #fuites d’#eau_potable les plus importantes : Ardèche, Pyrénées-Orientales, Hautes-Alpes, Corse particulièrement touchées

    L’association Intercommunalités de France publie ce mercredi 20 mars une cartographie de 198 services d’eau potable dont le taux de fuites sur le réseau égale ou dépasse les 50 %. Il s’agit essentiellement de petites communes dites « isolées », solitaires dans leur gestion de l’or bleu, qui couvrent quelque 64 000 habitants.

    La sécheresse historique de 2022 a montré que l’or bleu devait être mieux géré en France. Cette année-là, plus de 1 000 communes ont eu des difficultés d’approvisionnement au robinet, un phénomène accentué par de nombreuses fuites dans les canalisations. En France, 20 % de l’eau potable est perdue lors de son acheminement. « C’est une situation aberrante qu’on doit corriger en urgence », avait tranché le président de la République fin mars 2023, en présentant un « plan eau », dont une partie était censée répondre à cet enjeu en mobilisant davantage d’aides. Le gouvernement avait alors identifié 170 communes prioritaires, victimes d’au moins 50 % de fuites, appelées « #points_noirs ».

    Mais il semblerait que le chiffre ait été sous-estimé. Ce mercredi 20 mars, #Intercommunalités_de_France, fédération nationale qui réunit métropoles, agglomérations, communautés urbaines et communautés de communes, dévoile une nouvelle carte, sur laquelle figurent 198 « points noirs » qui perdent donc plus de la moitié de leur eau. Cela représente 4 % des services d’eau en France et concerne un peu plus de 64 000 habitants. L’association a utilisé les données les plus récentes et les plus fiables de l’Observatoire national des services d’eau et d’assainissement, qui datent de 2022. La base, qui avait servi aux premières estimations officielles de 2023, s’est depuis étoffée sans toutefois devenir exhaustive car les communes les plus petites n’ont pas l’obligation de l’alimenter.

    Des petites villes dans le triste palmarès

    Parmi les « points noirs », tous ne sont pas pilotés de la même façon : 151 sont des régies municipales, 22 sont gérés en intercommunalité et 25 dépendent de syndicats des eaux. A travers cette cartographie inédite, Intercommunalités de France entend démontrer ce que le gouvernement avait déjà identifié : l’écrasante majorité des cas problématiques concerne de petites communes se débrouillant seules pour s’approvisionner en eau. Les #ressources_financières leur manquent pour entretenir les #réseaux et les subventions restent insuffisantes pour les inciter à réaliser des travaux réguliers. Ainsi, #Astet (Ardèche), une commune d’environ 40 habitants, se classe en tête de la liste des communes ayant le plus haut niveau de fuites en métropole : 91 %. Elle présente le même profil que les autres « fuyards » : un village de montagne solitaire dans sa gestion de l’eau. Rien de surprenant : en altitude, les réseaux sont les plus étendus et plus sujets aux fuites.

    « Refaire les #canalisations sur 1 km, c’est 1 million. Ça coûte très cher, précise à Libération Régis Banquet, vice-président en charge de l’eau d’Intercommunalités de France et président de Carcassonne agglomération. On a pris un retard phénoménal. Il faut renouveler les #tuyaux tous les cinquante ans pour qu’ils soient en bon état, or on les renouvelle tous les 120 à 140 ans. La prise de conscience qu’il faut porter attention à la moindre goutte d’eau est récente. »

    Si les services d’eau les plus en difficulté ne desservent en général que quelques dizaines ou centaines d’habitants, de petites villes figurent cependant dans le triste palmarès, comme #Scionzier, en Haute-Savoie, environ 9 000 habitants, ou #Contes, dans les Alpes-Maritimes, un peu plus de 7 500 habitants, qui fait partie d’un syndicat de quinze communes à proximité de Nice.

    « On doit agir vite et fort »

    Et une gestion mutualisée ne protège pas de tout. La communauté d’agglomération du Pays de Dreux, qui rassemble 78 communes à cheval entre Eure-et-Loir et Eure, connaît un taux de fuites de 74,7 %. La métropole de Perpignan, 36 communes, totalise, elle, près de 60 % de fuites. Dans ce type de cas, « ça n’est jamais l’ensemble de ses services qui présentent un rendement inférieur à 50 %, mais généralement quelques communes », précise Intercommunalités de France.

    La situation a peu de chances de s’être significativement améliorée depuis 2022, malgré le plan eau et les 53 millions débloqués récemment par l’Etat pour les fuites, car la réalisation de travaux ambitieux prend du temps. « C’est forcément un chantier de longue haleine », a reconnu le ministère de la Transition écologique mardi lors d’un point presse sur l’avancée du plan eau.

    « La situation est grave. Dans le contexte du changement climatique, on doit agir vite et fort. Une des solutions est le transfert vers l’intercommunalité pour toutes les communes gérant seules afin que la solidarité s’organise sur les territoires. Cette mise en commun des moyens permet de réaliser les #investissements colossaux nécessaires », plaide Régis Banquet. Il estime que 15 à 20 milliards d’euros devraient être exclusivement consacrés au renouvellement des #réseaux_d’eau dans les cinq ans à venir pour rattraper le retard accumulé.

    « Les petites communes isolées sont en difficulté »

    Il y a un an, Emmanuel Macron avait appelé à « mutualiser différemment » les ressources, en prenant en exemple « l’intercommunalité », un modèle à « consolider partout où c’est accepté ». La loi va dans ce sens. En 2026, plus aucune commune ne pourra gérer seule son eau. Mais certains maires s’y opposent. « Il reste un imaginaire un peu Manon des sources : “C’est le puits de mon village, je n’ai pas envie de le partager”. Ceux qui ont de l’eau ne sont pas toujours très enclins à en fournir à ceux qui n’en ont pas », explique Régis Taisne, chef du département « cycle de l’eau » à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies. Et d’ajouter : « Les maires ruraux ont le sentiment qu’ils sont petit à petit dépossédés de toutes leurs compétences, celle sur l’eau est une de leurs dernières attributions. »

    Les deux départements comptant le plus de « points noirs » font justement partie de ceux dans lesquels beaucoup de maires rechignent au #regroupement, fait remarquer Intercommunalités de France. En tête, les Pyrénées-Orientales, avec 17 communes qui perdent plus d’un litre sur deux, alors que la sécheresse y sévit depuis trois ans, suivis par les Hautes-Alpes, qui en comptent quinze.

    « Le constat est clair : les petites communes isolées sont en difficulté, acquiesce Régis Taisne, qui est cependant moins catégorique qu’Intercommunalités de France. Il faut regrouper, mutualiser pour atteindre une taille critique permettant de faire face aux enjeux. Et dans beaucoup de cas, l’échelle intercommunale est cohérente. Mais dans d’autres, un autre #découpage_territorial peut s’imposer. Il existe par exemple de grands syndicats des eaux à l’échelle de toute la Vendée ou encore de l’Alsace-Moselle. » Cet expert invite surtout à rassembler des communes de diverses natures pour améliorer la solidarité : urbaines, rurales, de plaine, d’altitude, riches en eau ou dépourvues de ressources.

    https://www.liberation.fr/environnement/eau-potable-ardeche-alpes-maritimes-haute-savoie-la-carte-de-france-des-f
    #infrastructure #coût

    #cartographie #visualisation

    • Ce pays se « tiers mondise » à vitesse grand V. A quoi bon payer des impôts si c’est pour se retrouver avec des réseaux pareils !