• Cher @sinehebdo,
    J’ai trouvé d’autres mots pour ta longue liste... c’est le #HCR France qui les suggère : #poire #pomme #orange...

    Tu ne me crois pas ?
    Regarde cela :
    https://twitter.com/UNHCRfrance/status/973877681010937856

    Et ce jeu des #couleurs qui est incroyablement mauvais : t’es une poire ? VERT... tu passes. T’es une pomme ? ROUGE, jamais de la vie ! T’es une orange ? Attend mon gars, peut-être tu passes, mais faut attendre...

    #catégorisation #asile #migrations #réfugiés

  • Eduardo Colombo
    1929-2018

    Tomás Ibáñez

    https://lavoiedujaguar.net/Eduardo-Colombo-1929-2018

    Aujourd’hui, mardi 13 mars 2018, la triste nouvelle de la mort d’Eduardo Colombo nous frappe douloureusement. Avec Eduardo non seulement disparaît un compagnon attachant et fraternel, mais aussi un penseur de tout premier plan et un militant anarchiste de convictions inébranlables.

    C’est pendant les années quarante que le jeune étudiant Eduardo Colombo s’impliqua intensément dans le mouvement anarchiste de son Argentine natale, participant aux luttes anarcho-syndicalistes de la FORA (Fédération ouvrière régionale argentine), en collaborant et en assumant des responsabilités de gestion dans son journal renommé, La Protesta. Depuis lors, une longue période de plus de soixante-dix ans s’est écoulée au cours de laquelle Eduardo Colombo n’abandonna pas une seule minute son engagement précoce et intense pour « l’Idée » et pour la cause de cette révolution sociale pour laquelle il a combattu toute sa vie avec un enthousiasme inépuisable. (...)

    #Argentine #anarchisme #psychanalyse #exil #disparition

  • Monuments to the work of Bangladeshi migrants

    An estimated 9.4m Bangladeshis have left the country to seek employment abroad. Their experiences are being chronicled in poetry and art.

    Diana Campbell Betancourt, the artistic director and chief curator of the Dhaka Art Summit, says that “one cannot understand Bangladesh without considering these workers.” All too often, they are abused and overworked, treated as slaves or indentured servants. “These workers give so much with their labour, and they need to be seen as more than just bodies,” she says. The Dhaka summit shows that they are not only more than bodies, fully human, but artists, too.

    Kamruzzaman Shadhin, a Bangladeshi artist, collected the abandoned clothes of Bangladeshis who were illegally trafficked into Malaysia and Thailand, tapping an internal migrant community in Thakurgaon to stitch them together into a giant patchwork quilt (pictured, top). Liu Xiaodong, a Chinese artist, paints portraits of migrant workers in a medium often reserved for powerful patrons. In one, a bearded man looks over his shoulder with a wary face and a cigarette in his mouth against a blue background (pictured). In another, a gaunt man with sunken cheeks is a picture of exhaustion, his eyes bloodshot from working long hours. Mr Liu’s work humanises these workers, but does not glamourise their suffering.

    Et de la #poésie :

    Mr Khokan never strayed from his writing roots, and needed a way to express his experiences in a creative manner. He founded Amrakajona (“We Are” in Bengali) as a group for Bengali migrant workers interested in poetry, as well as another poetry group, Singapore Bengali Literature. The Dhaka Art Summit, which ran from February 2nd-10th in the dusty, congested Bangladeshi capital, showcased poetry from members of Singapore Bengali Literature. Mr Khokon read “Pocket 2”, a lament for his wife and their forced separation:

    I remember when I returned this time
    my heart dissolved in your tears
    The pocket of my shirt was wet
    Reaching the end of my memories
    I wear that shirt every night
    and write love poems to you

    MD Sharrif Uddin, another poet, addressed the invisibility of the migrant worker directly:

    Though my tears satisfy the thirst of the city,
    It will forget me by and by!
    But like the waters on the high waves of the river,
    I’ll survive and I’ll be there.
    The sweat of my tired body has
    Become the moisture of the city,
    and in this moisture, I’ll survive.
    I live forever.

    https://www.economist.com/blogs/prospero/2018/02/constructing-identities?fsrc=scn/tw/te/bl/ed/monumentstotheworkofbangladeshimigrantsconstructingidentities
    #migrants_bangladais #migrations #travailleurs_étrangers #monument #art #esclavage_moderne (ping @reka) #exploitation #exil #poésie
    cc @isskein

  • En 1939, des centaines de milliers de Républicains espagnols se réfugient en France : c’est la #Retirada. Comment la #mémoire de cet #exode s’est-elle construite et a t-elle été transmise de génération en génération ? Film en coopération avec CNRS Images

    http://sms.hypotheses.org/10168

    #Retirada, #exode, #espagne, #france, #migration, #guerre, #guerre_d'espagne, #guerre_civile, #film, #documentaire, #histoire, #mémoire, #anthropologie, #républicain, #génération, #exil, #franquisme, #accueil, #intimité, #acteur, #support, #politique, #monument

  • ITALIE ISOLÉE DANS LA TEMPÊTE MIGRATOIRE
    Article de JÉRÔME GAUTHERET

    Sur les 600 000 migrants arrivés en Italie depuis 2014, la plupart ont traversé la #Méditerranée. Des milliers d’autres y ont péri. L’île de #Lampedusa, avant-poste de l’accueil, est débordée par cette crise humanitaire fortement liée au chaos qui règne en #Libye.

    On rejoint le jardin public en poussant les portes d’une grille qui ne ferme plus depuis longtemps. Puis, après une courte promenade au milieu des agaves et des myrtes, on arrive à un étrange réseau de grottes sommairement aménagées à proximité d’un vieux puits. L’endroit est à peine mentionné par les guides de voyage, mais il mérite qu’on s’y arrête : en effet, le vrai cœur de Lampedusa est là, en ces vestiges
    à peine entretenus d’un sanctuaire millénaire, témoignage unique de ce qu’était l’île avant sa colonisation systématique, au début du XIXe siècle.

    LAMPEDUSA, UNE ÎLE AU CENTRE DU MONDE

    Avant de devenir un paradis touristique perdu au milieu de la Méditerranée, à 150 kilomètres des côtes tunisiennes, en même temps que, pour le monde entier, le symbole de l’odyssée des centaines de milliers de migrants qui, chaque année, bravent tous les dangers pour atteindre l’Europe, Lampedusa a été un havre, un lieu de repos pour les marins de toutes origines qui sillonnaient la mer.

    Marchands phéniciens, arabes ou grecs, chevaliers francs revenant de croisade, pirates barbaresques, pêcheurs en détresse : Lampedusa était leur île. Elle appartenait à tous et à personne. Chacun, du roi de France revenant de Terre sainte au plus humble pêcheur, venait s’abriter ici durant les tempêtes, prier ses dieux et reprendre des forces, en attendant l’accalmie. Aujourd’hui, une chapelle dédiée à
    la Vierge a été aménagée dans la pierre, à deux pas de la grotte, et les habitants viennent, de loin en loin, y déposer quelques fleurs ou prier, dans un calme absolu.

    La " porte de l’Europe ", pour reprendre le nom d’une œuvre d’art installée sur une plage faisant face à l’infini, à la pointe sud de Lampedusa, peut bien être présentée comme une des extrémités de l’Union européenne, un bout du monde exotique. Mais, dès que l’on pose le pied sur l’île, on est assailli par le sentiment inverse : celui d’être au centre d’un espace fluide, au sein duquel les populations ont navigué de rive en rive, depuis toujours. L’impression est encore plus
    saisissante lorsqu’on observe, grossièrement sculptées dans la roche, les traces de ce passé enfoui.

    L’homme qui nous conduit dans ce sanctuaire, un matin d’hiver, s’appelle Pietro Bartolo. Il est né sur l’île en 1956, il en est parti à 13 ans et y est revenu au milieu des années 1980, une fois achevées ses études de médecine. C’est lui qui a fondé, un peu à l’écart du bourg, le petit hôpital qui, aujourd’hui encore, constitue le seul lieu d’assistance, sur terre comme sur mer, à plus de 100 milles nautiques (185 km) à la ronde.

    En tant que directeur de l’#hôpital de Lampedusa, il a accueilli, ces dernières années, des dizaines de milliers de candidats à l’exil sur le quai minuscule qui tient lieu de débarcadère, et les a soignés. Il a aussi eu la terrible responsabilité d’ouvrir, du même geste, des centaines et des centaines de ces grands sacs verts dans lesquels on
    ramène à terre les corps des naufragés. Un film documentaire sorti en 2016, nominé pour l’Oscar, Fuocoammare. Par-delà Lampedusa, dans lequel il jouait son propre rôle, lui a valu une notoriété internationale. A sa manière, lui aussi est devenu un symbole.

    Comme c’est courant ici, l’histoire familiale de Pietro Bartolo est africaine autant qu’italienne. A l’exemple de ces milliers de Siciliens poussés par la misère qui, pendant des décennies, ont pris la mer en sens inverse des migrants d’aujourd’hui pour chercher du travail dans les colonies et protectorats d’Afrique du Nord, la famille de sa mère s’était installée un temps en Tunisie. Cette multitude d’odyssées ordinaires, dont le souvenir est entretenu par les histoires familiales, explique une bonne part des différences de perception du phénomène migratoire entre le nord et le sud de l’Italie.

    LE TEMPS DES " TURCS "

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, #Pietro_Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    Le gouvernement, lui, ne considère pas encore le phénomène comme préoccupant. D’autant plus que, depuis le début des années 1990, l’#Italie a la tête ailleurs. L’arrivée dans les Pouilles, au printemps et en été 1991, de plusieurs dizaines de milliers d’Albanais fuyant la ruine de leur pays a provoqué un choc terrible. Le 8 août, le #Vlora, un cargo venu du port albanais de Durres, est entré dans celui de Bari avec à son bord 20 000 migrants, bientôt installés dans l’enceinte du stade de la ville. La désorganisation est totale : le maire multiplie les appels aux dons et à la solidarité, tandis qu’à Rome le gouvernement cherche un moyen de renvoyer chez eux ces arrivants illégaux… Rien ne sera plus jamais comme avant.

    A l’aune de ce bouleversement venu des Balkans, qui force l’Italie, pour la première fois de son histoire, à se poser la question de l’accueil et de l’intégration, les arrivées sporadiques à Lampedusa ne sont pas perçues au départ comme beaucoup plus qu’une anecdote. Selon les souvenirs des habitants, les migrants venaient surtout des côtes tunisiennes, ils étaient jeunes et en relative bonne santé. La plupart du temps, la traversée était assurée par des passeurs, payés une fois le but atteint. Bref, la route de la #Méditerranée_centrale vivait à l’heure d’une migration "artisanale".

    Mais au fil du temps, dans les années 2000, le phénomène change de nature et d’échelle. "Il ne s’agit pas seulement de géopolitique. Il s’est produit un changement anthropologique dans la jeunesse africaine il y a une quinzaine d’années", assure le vice-ministre italien des
    affaires étrangères et de la coopération, Mario Giro, qui, avant d’entrer en politique, a consacré de nombreuses années à des missions en Afrique comme responsable des questions internationales de la Communauté de Sant’Egidio. "Avant, il s’agissait de projets collectifs : une famille se cotisait pour envoyer un de ses fils en Europe, dit-il. Désormais, ce sont des #hommes_seuls qui décident de
    partir, parce qu’ils considèrent que partir est un droit. Dans les villes africaines, la famille a subi les mêmes coups de la modernité que partout dans le monde. Ces jeunes gens se sont habitués à penser seuls, en termes individuels. Dans leur choix, il y a une part de vérité – les blocages politiques – et la perception que l’avenir n’est pas dans leur pays. Alors, ils partent."
    #facteurs_push #push-factors

    Des gouvernements européens essaient de passer des accords avec les Etats africains pour qu’ils arrêtent en Afrique les candidats à l’Europe, ce qui a pour effet de criminaliser l’activité des #passeurs. Des réseaux de plus en plus violents et organisés se mettent en place.

    VIE ET MORT DE MOUAMMAR KADHAFI

    Un acteur central du jeu régional comprend très tôt le parti à tirer de ce phénomène, face auquel les pays européens semblent largement démunis. C’est le chef de l’Etat libyen, Mouammar #Kadhafi, qui cherche depuis le début des années 2000 à retrouver une forme de respectabilité internationale, rompant avec la politique de soutien au terrorisme qui avait été la sienne dans les années 1980 et 1990.
    Grâce aux immenses recettes de la rente pétrolière, dont il dispose dans la plus totale opacité, le Guide libyen multiplie les prises de participation en Italie (Fiat, Finmeccanica) et les investissements immobiliers. Il entre même au capital du club de football le plus prestigieux du pays, la Juventus de Turin. En contrepartie, le groupe énergétique ENI, privatisé à la fin des années 1990 mais dans lequel l’Etat italien garde une participation importante, conserve le statut d’Etat dans l’Etat dont il jouit en Libye depuis la période coloniale (1911-1942).

    Bientôt, la maîtrise des flux migratoires devient un aspect supplémentaire dans la très complexe relation entre la Libye et l’Italie. " De temps en temps, tous les deux ou trois ans, Kadhafi réclamait de l’argent pour la période coloniale. Et quand ça n’allait pas assez bien pour lui, il faisait partir des bateaux pour se rappeler à nous. C’était devenu pour lui un moyen de pression de plus, et ça signifie également qu’en Libye, des réseaux étaient déjà en place", se souvient Mario Giro.
    #chantage

    Entamées à l’époque du deuxième gouvernement Prodi (2006-2008), et émaillées de moments hauts en couleur – comme cette visite privée à Tripoli du ministre des affaires étrangères italien Massimo D’Alema, un week-end de Pâques 2007, au terme de laquelle Kadhafi a affirmé que l’Italie lui avait promis de construire une autoroute traversant le pays d’est en ouest –, les négociations sont poursuivies par le gouvernement de Silvio Berlusconi, revenu aux affaires au printemps 2008. Elles débouchent sur la signature d’un accord, le 30 août de la même année. En échange de 5 milliards d’euros d’investissements sur vingt-cinq ans et d’#excuses_officielles de l’Italie pour la #colonisation, le dirigeant libyen s’engage à cesser ses reproches, mais surtout à empêcher les départs de migrants depuis ses côtes. Plus encore, les migrants secourus dans les eaux internationales seront ramenés en Libye, même contre leur gré et au mépris du droit de la mer.
    #accord_d'amitié

    L’Eglise et plusieurs ONG humanitaires peuvent bien chercher à alerter l’opinion sur les conditions dans lesquelles sont ramenés à terre les candidats à la traversée, ainsi que sur les innombrables violations des droits de l’homme en Libye, elles restent largement inaudibles. Le colonel Kadhafi peut même se permettre de pittoresques provocations, comme ses visites officielles à Rome en 2009 et 2010, où il appelle publiquement à l’islamisation de l’Europe. Le gouvernement Berlusconi, embarrassé, n’a d’autre solution que de regarder ailleurs.

    L’irruption des "#printemps_arabe s", début 2011, va faire voler en éclats ce fragile équilibre. Le soulèvement libyen, en février 2011, un mois après la chute du président tunisien Ben Ali, est accueilli avec sympathie par les chancelleries occidentales. Mais en Italie, on l’observe avec préoccupation. "Bien sûr, l’Etat libyen de Kadhafi n’était pas parfait, concède #Mario_Giro. Mais il y avait un Etat… Dans les premiers mois de 2011 – je travaillais encore pour Sant’Egidio –, alors que la France semblait déjà décidée à intervenir en Libye, le ministre des affaires étrangères du Niger m’a demandé d’organiser une entrevue avec son homologue italien, Frattini. Nous étions trois, dans un bureau du ministère, et il nous a expliqué point par point ce qu’il se passerait en cas de chute de Kadhafi. Le chaos en Méditerranée, les armes dans tout le Sahel… Tout s’est passé exactement comme il l’a dit. Mais personne n’a voulu l’écouter". Il faut dire qu’en ce début d’année 2011, le prestige international de l’Italie est au plus bas. Très affaiblie économiquement et victime du discrédit personnel d’un Silvio Berlusconi empêtré dans les scandales, l’Italie est tout simplement inaudible.

    En mai 2011, les membres du G8, réunis à Deauville, appellent Mouammar Kadhafi à quitter le pouvoir. "Lors de ce sommet, Silvio Berlusconi a plusieurs fois tenté de prendre la défense du Guide libyen, mettant en avant son aide sur le dossier des migrants et le fait qu’il s’était amendé et avait tourné le dos au terrorisme", se souvient un diplomate français, témoin des discussions. "Mais
    personne n’en a tenu compte." Le chef libyen, chassé de Tripoli en août, mourra le 20 octobre, à Syrte. Quatre semaines plus tard, le gouvernement Berlusconi 4 cessait d’exister.

    Sur le moment, entre l’euphorie de la chute de la dictature et le changement d’ère politique en Italie, ces tensions entre puissances semblent négligeables. Il n’en est rien. Au contraire, elles ne cesseront de resurgir dans le débat, nourrissant en Italie un procès durable contre la #France, accusée d’avoir déstabilisé la situation en Méditerranée pour mieux laisser l’Italie en subir, seule, les conséquences.

    CHAOS EN MÉDITERRANÉE

    Car dans le même temps, les "printemps arabes" provoquent un bouleversement de la situation en Méditerranée. Une fois de plus, c’est à Lampedusa que les premiers signes de la tempête apparaissent. Sur cette île minuscule, en hiver, on compte à peine 5 000 habitants d’ordinaire. Là, ce sont plus de 7 000 personnes venues de #Tunisie qui y débarquent en quelques jours, entre février et mars 2011. La population les accueille avec les moyens du bord, dans des conditions très précaires. Des "permis temporaires de séjours" de trois mois
    sont délivrés aux arrivants par les autorités italiennes. Ainsi, les candidats à l’exil pourront-ils circuler aisément dans tout l’espace Schengen. Plus de 60 000 migrants débarqueront en 2011 ; la grande majorité d’entre eux ne resteront pas en Italie.
    #migrants_tunisiens

    Passé les mois de désorganisation ayant suivi la chute du président tunisien #Ben_Ali, Rome et Tunis concluent en 2012 un #accord_de_réadmission, formalisant le retour au pays des migrants d’origine tunisienne expulsés d’Italie. Assez vite, se met en place une coopération qui, de l’avis de nos interlocuteurs dans les deux pays, fonctionne plutôt harmonieusement.

    En revanche, en Libye, du fait de la déliquescence du pouvoir central, Rome n’a pas d’interlocuteur. Dans un pays livré aux milices et à l’anarchie, des réseaux de trafiquants d’êtres humains s’organisent à ciel ouvert. Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. "J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis."

    En une dizaine de jours, l’opération "#Mare_Nostrum" est mise sur pied. Concrètement, il s’agit d’une opération navale, à la fois militaire et humanitaire, visant à lutter contre les réseaux de passeurs, tout en évitant la survenue de nouveaux drames. Ses effets sont immédiats : en moins d’un an, plus de 100 000 migrants sont secourus et le nombre de morts diminue spectaculairement. Pourtant, le gouvernement Renzi, qui succède à Letta un an plus tard, décide d’y mettre un terme, à l’automne 2014. "Ça ne coûtait pas très cher, environ 8 millions d’euros par mois, et nous avons sauvé des centaines de vie avec ce dispositif, tout en arrêtant de nombreux trafiquants, avance Enrico Letta pour défendre son initiative. Mais très vite, Mare Nostrum a été accusée de provoquer un #appel_d'air… "

    De fait, en quelques mois, le nombre de départs des côtes africaines a explosé. Surtout, une évolution capitale se produit : peu à peu, les passeurs changent de stratégie. Pour ne pas voir leurs bateaux saisis, plutôt que de chercher à gagner un port italien, ils se contentent, une fois arrivés à proximité des eaux italiennes, de débarquer les migrants à bord de petites embarcations, les laissant ensuite dériver
    jusqu’à l’arrivée des secours. La marine italienne, trouvant les migrants en situation de détresse, n’a alors d’autre choix que d’appliquer les règles immuables du #droit_de_la_mer et de les conduire en lieu sûr.

    La suppression de Mare Nostrum par le gouvernement Renzi vise à sortir de cet engrenage. En novembre 2014, est annoncée l’entrée en vigueur de l’opération "#Triton", coordonnée par l’agence européenne #Frontex. Un dispositif de moindre envergure, financé par l’Union européenne, et dans lequel la dimension humanitaire passe au second plan. Las, le nombre de départs des côtes libyennes ne diminue pas. Au contraire, en 2015, plus de 150’000 personnes sont secourues en mer. En 2016, elles seront 181’000. Et pour suppléer à la fin de Mare Nostrum, de nouveaux acteurs apparaissent en 2015 au large des côtes libyennes : des navires affrétés par des #ONG humanitaires, aussitôt
    accusés, eux aussi, de former par leur présence une sorte d’appel d’air facilitant le travail des trafiquants d’êtres humains.

    L’ITALIE PRISE AU PIÈGE

    Pour Rome, les chiffres des secours en mer sont bien sûr préoccupants. Mais ils ne disent pas tout du problème. L’essentiel est ailleurs : depuis la fin de 2013, les pays limitrophes de l’Italie (#France et #Autriche) ont rétabli les contrôles à leurs frontières. Là où, jusqu’alors, l’écrasante majorité des migrants empruntant la route de la Méditerranée centrale ne faisaient que traverser le pays en direction du nord de l’Europe, ils se trouvent désormais bloqués sur le sol italien, provoquant en quelques années l’engorgement de toutes les structures d’accueil. Et les appels répétés à la solidarité européenne se heurtent à l’indifférence des partenaires de l’Italie, qui eux-mêmes doivent composer avec leurs opinions publiques, devenues très hostiles aux migrants.
    #frontière_sud-alpine

    Considéré jusque-là comme un impératif moral par une large part de la population, l’accueil des demandeurs d’asile est l’objet de critiques croissantes. En 2015, en marge du scandale "#Mafia_capitale ", qui secoue l’administration de la commune de Rome, l’Italie découvre que plusieurs coopératives chargées de nourrir et d’héberger les migrants se sont indûment enrichies. S’installe dans les esprits une l’idée dévastatrice : l’#accueil des réfugiés est un "#business " juteux plus qu’une œuvre humanitaire.
    #mafia

    Deux ans plus tard, une série de procédures à l’initiative de magistrats de Sicile en vient à semer le doute sur les activités des ONG opérant en Méditerranée. Le premier à lancer ces accusations est le procureur de Catane, Carmelo #Zuccaro, qui dénonce en avril 2017 – tout en admettant qu’il n’a "pas les preuves" de ce qu’il avance – les ONG de collusion avec les trafiquants. Après trois mois de rumeurs et de fuites organisées dans la presse, début août 2017, le navire de l’ONG allemande #Jugend_Rettet, #Iuventa, est placé sous séquestre, tandis qu’il a été enjoint aux diverses organisations de signer un "code de bonne conduite", sous le patronage du ministre de l’intérieur, Marco #Minniti, visant à encadrer leurs activités en mer. La plupart des ONG, dont Médecins sans frontières, quitteront la zone à l’été 2017.
    #code_de_conduite

    Tandis que le monde entier a les yeux tournés vers la Méditerranée, c’est en réalité en Libye que se produit, mi-juillet, une rupture majeure. En quelques jours, les départs connaissent une chute spectaculaire. Moins de 4000 personnes sont secourues en mer en août, contre 21’000 un an plus tôt, à la même période. La cause de ce coup d’arrêt ? Le soutien et l’équipement, par Rome, des unités libyennes
    de #gardes-côtes, qui traquent les migrants jusque dans les eaux internationales, au mépris du droit de la mer, pour les reconduire dans des camps de détention libyens. Le gouvernement italien conclut une série d’accords très controversés avec différents acteurs locaux en
    Libye.
    #accord #gardes-côtes_libyens
    v. aussi : http://seen.li/cvmy

    Interrogé sur les zones d’ombre entourant ces négociations, et les témoignages venus de Libye même affirmant que l’Italie a traité avec les trafiquants, Marco Minniti nie la moindre entente directe avec les réseaux criminels, tout en mettant en avant l’intérêt supérieur du pays, qui n’arrivait plus, selon lui, à faire face seul aux arrivées. "A un moment, confiait-il fin août 2017 à des journalistes italiens, j’ai eu peur pour la santé de notre démocratie."

    De fait, l’accueil de 600’000 migrants depuis 2014 et l’attitude des partenaires européens de l’Italie, qui ont poussé à l’ouverture de "#hotspots" (centres d’enregistrement des migrants) en Sicile et dans le sud de la Péninsule, sans tenir leurs engagements en matière de #relocalisation (à peine 30 000 réfugiés arrivés en Italie et en Grèce concernés à l’automne 2017, contre un objectif initial de 160’000), a nourri le rejet de la majorité de centre-gauche au pouvoir. Il a alimenté le discours xénophobe de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et la montée des eurosceptiques du Mouvement 5 étoiles. A quelques jours des élections du 4 mars, celui-ci est au plus haut dans les sondages.

    Depuis l’été, les départs des côtes africaines se poursuivent
    sporadiquement, au gré de la complexe situation régnant sur les côtes libyennes. Resteque des centaines de milliers de candidats à l’exil – ils seraient de 300’000 à 700’000, selon les sources – sont actuellement bloqués en Libye dans des conditions humanitaires effroyables. Pour le juriste sicilien Fulvio Vassallo, infatigable défenseur des demandeurs d’asile, cette politique est vouée à l’échec, car il ne s’agit pas d’une crise migratoire, mais d’un mouvement de fond. "Pour l’heure, l’Europe affronte le problème avec
    la seule perspective de fermer les frontières, explique-t-il. Et ça, l’histoire des vingt dernières années nous démontre que c’est sans espoir. Ça n’a pas d’autre effet que d’augmenter le nombre de morts en mer."

    Depuis 2014, selon les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 13’500 personnes au moins ont trouvé la mort en mer, sur la route de la Méditerranée centrale. Sans compter la multitude de ceux, avalés par les eaux, dont on n’a jamais retrouvé la trace.


    http://www.lemonde.fr/international/article/2018/02/23/l-italie-seule-dans-la-tempete-migratoire_5261553_3210.html

    Un nouveau mot pour la collection de @sinehebdo sur les mots de la migration : #Les_Turcs

    A la tête de ce qui, à l’origine, n’était guère plus qu’un dispensaire, Pietro Bartolo s’est trouvé aux premières loges quand tout a changé. " Ça a commencé dans les années 1990. Les migrants, des jeunes hommes venus d’Afrique du Nord, arrivaient directement sur la plage, par leurs propres moyens, avec des barques ou des canots pneumatiques. Sur l’île, on les appelait “#les_Turcs”, se souvient-il. Les habitants accueillent comme ils peuvent les arrivants, qui gagnent ensuite la Sicile puis, pour l’immense majorité, le continent.

    #histoire

    #abandon de l’Italie :

    Jusqu’à la catastrophe, qui se produit dans la nuit du 2 au #3_octobre_2013. « J’ai été réveillé à 6 heures du matin par un appel des autorités maritimes, se souvient Enrico Letta, alors chef du gouvernement italien. En quelques minutes, nous avons compris que le #naufrage qui venait d’avoir lieu près de Lampedusa était une tragédie sans précédent – le bilan sera de 366 morts. Il fallait trouver des cercueils, s’occuper des orphelins… J’ai dû presque forcer le président de la Commission européenne - José Manuel Barroso - à m’accompagner sur l’île. Quelques jours plus tard, il y a eu un autre naufrage, tout aussi meurtrier, au large de Malte. Alors que nous demandions l’aide de l’Europe, j’ai vite compris que nous n’aurions rien. Donc, nous avons décidé de nous en occuper nous-mêmes. L’émotion était si forte que l’opinion nous a suivis. »

    #asile #migrations #réfugiés #mourir_en_mer #frontières

    • C’est une manière de classer les étrangers en mouvement ou en attente de statut par le pays d’accueil.
      Migrants pour étrangers en mouvement. Immigrés pour étrangers sur le territoire national quelque soit leur statut.
      Demandeur d’Asile pour ceux qui font une demande de protection.
      Réfugiés pour ceux qui ont obtenu cette protection.
      Sans papiers pour ceux qui n’ont pas encore obtenu un statut qu’ils aient fait la demande ou non. Le terme administratif en France est ESI, étranger en situation irrégulière.
      Exilés pour ceux qui ont quitté leur pays d’une manière volontaire ou involontaire avec ce qui implique de difficultés et de sentiment d’éloignement de son pays.

    • Solidarietà Ue: gli altri paesi ci hanno lasciati da soli?

      Tra settembre 2015 e aprile 2018 in Italia sono sbarcate quasi 350.000 persone. A fronte di ciò, i piani di ricollocamento d’emergenza avviati dall’Unione europea prevedevano di ricollocare circa 35.000 richiedenti asilo dall’Italia verso altri paesi Ue: già così si sarebbe dunque trattato solo del 10% del totale degli arrivi. Inoltre i governi europei avevano imposto condizioni stringenti per i ricollocamenti: si sarebbero potuti ricollocare solo i migranti appartenenti a nazionalità con un tasso di riconoscimento di protezione internazionale superiore al 75%, il che per l’Italia equivale soltanto a eritrei, somali e siriani. Tra settembre 2015 e settembre 2017 hanno fatto richiesta d’asilo in Italia meno di 21.000 persone provenienti da questi paesi, restringendo ulteriormente il numero di persone ricollocabili. Oltre a queste limitazioni, gli altri paesi europei hanno accettato il ricollocamento di meno di 13.000 richiedenti asilo. La solidarietà europea sul fronte dei ricollocamenti “vale” oggi dunque solo il 4% degli sforzi italiani e, anche se si fossero mantenute le promesse, più di 9 migranti sbarcati su 10 sarebbero rimasti responsabilità dell’Italia.

      Oltre al fallimento dei ricollocamenti, neppure le risorse finanziarie destinate dall’Europa all’Italia per far fronte all’emergenza hanno raggiunto un livello significativo. Al contrario, gli aiuti europei coprono solo una minima parte delle spese italiane: nel 2017, per esempio, gli aiuti Ue ammontavano a meno del 2% dei costi incorsi dallo Stato italiano per gestire il fenomeno migratorio.

      https://www.ispionline.it/it/pubblicazione/fact-checking-migrazioni-2018-20415
      #aide_financière

  • Occupée par des #migrants, #Paris_8 se demande « comment s’en sortir par le haut »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210218/occupee-par-des-migrants-paris-8-se-demande-comment-s-en-sortir-par-le-hau

    La façade du bâtiment A de l’université Paris 8. © M.H./Mediapart Des dizaines de migrants et d’étudiants occupent depuis le 30 janvier un bâtiment de l’université Paris 8, à #Saint-Denis. La direction et le personnel enseignant de cet établissement historiquement ancré à gauche s’interrogent sur les suites à donner à cette opération, qui ne peut guère s’implanter durablement.

    #France #exilés #politique_migratoire #Université

    • publiée dans "La plèbe, Hâte, déjà va... : Joyeusetés de l’exil"

      http://hainesdejacques.blogspot.com/2018/02/joyeusetes-de-lexil.html

      “ Au peuple français, aux étudiant.e.s, à celles et ceux qui dorment dans la rue, aux personnes solidaires, aux personnes torturées par le règlement Dublin.

      Nous sommes des exilé.e.s du monde entier, des dubliné.e.s, des réfugié.e.s statutaires à la rue. Nous sommes débouté.e.s de l’asile, nous venons de traverser la mer, nous sommes des mineurs sans papiers. Nous occupons l’Université Paris 8 depuis le 30 janvier 2018. Pourquoi avons-nous du faire cette action ? Ces derniers mois, la France a déporté de nombreuses personnes. Nombre d’entre nous se sont suicidé. Il y a trois mois, un ami sous le coup du règlement de Dublin, déprimé, s’est allongé sur les rails d’un train qui l’a percuté. Il y a dix jours à Calais, la police a frappé et gazé des éxilé.e.s dormant dans la rue. Un jeune a eu la moitié du visage arrachée par un tir policier. Un ami qui avait rendez-vous à la préfecture y a été arrêté et mis en centre de rétention administrative (CRA), avant d’être déporté en Italie. La police française a ses gyrophares, ses sirènes et ses gaz, mais ni foi ni loi.

      Ce que le système d’immigration français attend de nous, ce sont nos empreintes, pas nous. L’arbitraire et l’aléatoire sont notre quotidien, à l’OFPRA, à la CNDA, à la préfecture. À l’issue des démarches, certain.e.s sont refusé.e.s, d’autres dubliné.e.s indéfiniment, assigné.e.s à résidence, déporté.e.s, et ce sans aucune logique.

      Nous revendiquons les choses suivantes :
      – Des papiers pour tou.te.s
      – Des logements décents et pérennes
      – Pouvoir apprendre le français et continuer nos études
      – La fin des refus au Dispositif d’Evaluation des Mineurs Isolés Etrangers (DEMIE)
      – L’arrêt immédiat des déportations vers tous les pays, en Europe comme ailleurs.

      Nous attendons de tou.te.s les exilé.e.s qu’ils et elles luttent partout en France contre l’oppression et l’injustice et contre les pratiques de la police dans la rue.
      A la population française : vous qui avez fait cette révolution que l’on étudie dans les livres d’histoires, reprenez-la ! Nous remercions la population de son soutien, qui, contrairement à son gouvernement, nous montre sa solidarité.
      L’administration de la fac utilise la carotte et le bâton dans les négociations. Les un.e.s disent qu’ils vont nous donner un autre endroit dans la fac, les autres nous menacent à mots couverts de faire entrer la police. Nous demandons aux étudiant.e.s et aux professeur.e.s de l’Université Paris 8 de nous soutenir dans nos revendications. Nous les remercions et leur demandons de rester totalement avec nous, jusqu’au bout. Nous nous joignons à la lutte des étudiants sans-papiers de l’Université.
      À nos ami.e.s mort.e.s en traversant la mer,
      À nos ami.e.s suicidé.e.s,
      À nos ami.e.s mort.e.s à cause des frontières,
      À nos ami.e.s mort.e.s dans le désert,
      À nos amies violées en Libye,
      Nous ne vous oublions pas.

      Les migrant.e.s de Paris 8”

      #exilé·e·s #dubliné·e·s #réfugié·e·s

  • Paroles d’exilés dans l’Heure de Pointe | nova
    http://www.nova.fr/podcast/lheure-de-pointe/paroles-dexiles-dans-lheure-de-pointe
    http://www.nova.fr/sites/default/files/styles/ratio_1_8_xl/public/episode/2018-02/claire+r.jpeg?itok=22ofowZc

    Une émission spéciale car le 14 février était une journée avec les exilés, réfugiés et migrants sur Radio Nova, et nous la poursuivions dans L’Heure de Pointe.

    Pas de table ronde donc, mais une série de trois reportages d’Olivia Müller sur les mineurs isolés, ou mineurs non accompagnés selon la nouvelle terminologie : des jeunes garçons et filles arrivés récemment sur le territoire français, sans parents ni tuteurs légaux.

    Tout au long de cette émission, nous étions avec Olivia Müller mais également avec #Claire_Rodier, juriste et présidente du #GISTI (groupe d’information et de soutien des immigrés) et co-fondatrice du réseau euro-africain Migreurop. Elle nous a aidé à détricoter le projet de loi asile-immigration présenté en Conseil des Ministres mercredi prochain.

    #migration #asile #exil #expulsions #déportation

  • Vingt-quatre heures avec les exilés au chaud à l’université Paris 8 | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201802121306/24-heures-avec-les-exiles-de-paris-8

    Depuis jeudi 8 février, plusieurs dizaines de migrants ont trouvé refuge à l’université de Paris 8 à Saint-Denis. Nous avons voulu savoir quelles étaient leurs conditions de vie et comment ils s’organisaient.

    Récit de 24 heures aux côtés des exilés. Reportage. 

    De mémoire d’étudiants de Paris 8, la rue de la Liberté à Saint-Denis qui donne directement sur l’université, n’a jamais été aussi silencieuse. D’habitude, les vagues d’étudiants entrent et sortent dans un joli brouhaha mais ce vendredi 9 février semble être un autre jour. Paris 8 qui grouille d’étudiants, a ses portes fermées depuis jeudi 8, 15h (rouvertes depuis ce lundi) en raison d’une panne de chauffage, a annoncé l’université. Les grilles laissent entrevoir cinq agents de sécurité assurant la garde. Debout, ils ne communiquent pas trop. Là, deux policiers en uniformes arrivent, un cache relevé jusqu’au nez, puis échangent quelques mots avec les vigiles.

    Chacun y va de se stratégie pour pénétrer dans l’établissement devenue quasi forteresse. Il faut être discret, habile et rapide. Par téléphone, des indications sont données : passer sous un grillage et ramper à même la neige. L’entrée du bâtiment A, qui accueille les migrants, est bordée de banderoles en arabe et français. “Bâtiment occupé, solidarité avec les exilé.e.s”, peut-on y lire. Lorsqu’on entre, dessins et affiches jonchent les murs. La peinture blanche disapraît peu à peu pour laisser place à la vie, à la parole, à l’action. Les lieux se séparent en deux niveaux : celui du bas regroupe les espaces de vie en commun à savoir, cuisine, salle de jeux, coin d’eau et pôle de communication du mouvement. Celui du haut, les salles de classes 381, 382 et 383, transformées en dortoirs dont l’un est réservé aux femmes.

    “Aujourd’hui, c’est un peu comme un dimanche tranquille”
    Au premier niveau, le réveil se lit encore dans les yeux. A la cuisine, pas grand monde : quelques bénévoles du collectif de soutien préparent à manger. Au menu ce midi : couscous aux légumes. “Certains se sont couchés à 2h, après le rassemblement d’hier. Aujourd’hui, c’est plutôt calme, un peu comme un dimanche tranquille”, raconte Lina*, une bénévole. Au pôle communication, quelques ordinateurs sont allumés mais l’heure n’est pas encore au rush pour les étudiants engagés. “On continue nos appels aux dons, on fait des listes de choses dont les migrants ont besoin en priorité”, nous dit une d’entre eux.

    https://seenthis.net/messages/664888

    #luttes #occupation #exilé.e.s

  • #Bounty_hunters' hired to track down illegal immigrants

    More than 170,000 immigrants refused leave to stay in Britain are to be tracked down by private-sector “bounty hunters”.

    The support services firm #Capita will earn up to £40million if it finds all of the migrants identified by the UK Border Agency who may be living in the country illegally.

    Rob Whiteman, chief executive of UKBA, told the Home Affairs Select Committee: “The contract is on payment by results, where they will make contact with potential overstayers from our records.

    “The potential value of the contract, if they performed very well over a four-year period, would be around £40 million.”

    He went on: “Capita will be paid for the number of people who they make contact with and leave.

    The existence of the group of potential overstayers – known as the #Migrant_Refusal_Pool – was first disclosed by the immigration watchdog in July.

    Its new deal with Capita, to be signed in the next month, follows a pilot project with #Serco, another services provider, which found that 20 per cent of migrants contacted left the country within six months.

    Capita will contact the people named on the list by writing to them, phoning them, emailing them and even sending them text messages, but will not visit them in person. When it makes contact with them, it will try to help them get the correct travel documents and flights to return to their home countries.
    Capita, which provides services for Government including Criminal Records Bureau checks and TV Licensing, declined to comment as the contract has not yet been signed.


    http://www.telegraph.co.uk/news/uknews/immigration/9551180/Bounty-hunters-hired-to-track-down-illegal-immigrants.html
    #Brexit #UK #Angleterre #overstayers #surveillance #migrations #privatisation #UKBA #it_has_begun (je ne sais pas quels autres tags utiliser pour cette barbarie) #renvois #expulsions

    @sinehebdo, un autre mot, très barbare cette fois-ci :
    #Migrant_Refusal_Pool

    #mots #vocabulaire #terminologie

    cc @isskein @reka

  • « C’est à notre tour de nous bouger le cul » : les étudiants parisiens installent des migrants dans la fac de Paris 8 - Les Inrocks
    https://www.lesinrocks.com/2018/01/31/actualite/occupation-de-luniversite-paris-8-pour-loger-des-migrants-111040472

    Après Nantes et Lyon, un regroupement autogéré de collectifs parisiens occupe un bâtiment entier de l’université Paris 8, à Saint-Denis depuis mardi 30 janvier. Ils y ont logé de force une trentaine de migrants qui y ont passé la nuit sans être évacués. Récit de cette première journée d’occupation.

    Les quantités de nourriture collectée, de matelas, de couvertures ou de vêtements le prouvent : l’opération est minutieusement préparée depuis plus d’un mois. « On investit un bâtiment de Paris 8 pour loger des exilés qui dorment dans la rue, résume un étudiant de l’université en réajustant son écharpe. Aujourd’hui, c’est à notre tour de nous bouger le cul. »

    En écho aux initiatives d’occupations étudiantes et citoyennes lyonnaises ou nantaises, mardi 30 janvier, un regroupement de collectifs parisiens, essentiellement composés d’étudiants, a investi le bâtiment A de l’université Paris 8 pour y installer des migrants « dublinés ». Objectifs : leur permettre de dormir sous un toit, protester contre la politique migratoire et, à terme, négocier une régularisation générale.

    « Le mouvement commence enfin »

    Ceux qui se font appeler « le comité de soutien aux occupant.e.s du bâtiment A » ont d’abord pensé à d’autres lieux de la capitale, plus centraux, peut-être plus symboliques. Trop compliqué, pas assez sûr. Ça sera finalement Paris 8, à Saint-Denis, choisie pour sa taille et ses nombreuses sorties mais aussi pour la sensibilité de gauche de ses étudiants et de ses professeurs.

    Mardi, aux alentours de midi, environ soixante étudiants de plusieurs universités escortent discrètement une dizaine de migrants dans des salles d’un bâtiment reculé de la faculté de Saint-Denis. A midi et demi, trois salles sont occupées au deuxième étage. Les entrées sont sécurisées, les lieux nettoyés et le ravitaillement mis en place. "Le mouvement commence enfin", se réjouit un jeune d’une vingtaine d’année, les bras chargés de cageots de mangues.

    Evacuation aux aurores

    Jusqu’au dernier moment, l’incertitude régnait. Plus tôt le matin, tout a failli être annulé. Les rares personnes au courant sont alertées par sms : « On avorte, grosse évac. » L’opération, fixée pour 10h30, chancelle. Les migrants prévenus, ceux qui dorment chaque nuit dans des tentes aux portes de la Chapelle et de la Villette ont été évacués aux aurores. La quarantaine de personnes qui devaient être conduites à l’université a disparu, emmenées dans les bus des CRS.
    Une petite psychose s’installe. « Ils n’ont évacué que la partie du canal où logeait ceux qui devaient nous accompagner », peste un militant qui s’interroge sur une fuite éventuelle.

    « On ne peut plus reculer »

    Mais alors que tout le monde baisse les bras, une dizaine de personnes arrivent au point de rendez-vous. En majorité soudanais, érythréens, éthiopiens et guinéens. Eux sont dans la boucle depuis le début. « Ça fait un mois qu’on leur promet un toit, on ne peut plus reculer. » L’opération est réactivée, une nouvelle salve de sms est envoyée depuis des téléphones spécialement achetés pour l’occasion.

    Pendant ce temps à Saint-Denis, des étudiants de la fac se postent par petits groupes pour baliser le passage. Ils indiquent la route à suivre pour accéder au bâtiment A dans les dédales de Paris 8. Un signe de tête, un sourire montre le chemin à ceux qui savent, venus de toutes les universités parisiennes.

    Cuisine, communication et dortoir

    En moins de deux heures, des banderoles sont fixées aux fenêtres « Bâtiment à occuper », « Les exilé.e.s occupent le bâtiment A, rejoignez nous ». Les trois salles de classe à l’étage sont réparties en plusieurs pôles. (...)

    Les exilés occupent Paris 8 :
    Contact presse : paname-solidarite [at] riseup.net
    https://www.facebook.com/Les-exilées-occupent-Paris-8-148711182591952
    https://twitter.com/ExileesOccupP8

    #occupation #RefugeesWelcome #migrants #exilés #réfugiés #luttes #hébergement #fac #université #accueil #solidarité #hospitalité #émigration #migration #résistances #récit #toctoc

    • Occupation en cours à Paris 8

      Communiqué des exilé.e.s - Un texte historique écrit par le comité des migrant.e.s de P8 : collaboration en trois langues traduites simultanément. Une voix politique rare et très très forte. A partager, envoyer, retweeter, imprimer, afficher, tracter... #OccupP8 #RefugeesWelcome

      https://twitter.com/ExileesOccupP8/status/959429330802806784

    • @cdb_77
      https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2018/02/05/un-batiment-occupe-a-paris-8

      Depuis mardi, un bâtiment de l’université Paris-Vincennes-Saint-Denis (bâtiment A) est occupé jour et nuit. Y vivent ensemble des étudiants et des migrants. L’occupation de ce bâtiment a été réalisé par un regroupement de collectifs parisiens mardi 30 janvier après des initiatives similaires a Nantes et Lyon..

      Communiqué des migrant.e.s du bâtiment A de l’Université Paris 8

      « Nous sommes des exilé.e.s du monde entier, des dubliné.e.s, des réfugié.e.s statutaires à la rue. Nous sommes débouté.e.s de l’asile, nous venons de traverser la mer, nous sommes des mineurs sans papiers. Nous occupons l’ IUniversité Paris 8 depuis le 30 janvier 2018.
      Nous sommes des exilé.e.s du monde entier, des dubliné.e.s, des réfugié.e.s statutaires à la rue. Nous sommes débouté.e.s de l’asile, nous venons de traverser la mer, nous sommes des mineurs sans papiers. Nous occupons l’Université Paris 8 depuis le 30 janvier 2018. Pourquoi avons-nous du faire cette action ? Ces derniers mois, la France a déporté de nombreuses personnes. Nombre d’entre nous se sont suicidés. Il y a trois mois, un ami sous le coup du règlement de Dublin, déprimé, s’est allongé sur les rails d’un train qui l’a percuté. Il y a dix jours à Calais, la police a frappé et gazé des éxilé.e.s dormant dans la rue. Un jeune a eu la moitié du visage arrachée par un tir policier. Un ami qui avait rendez-vous à la préfecture y a été arrêté et mis en centre de rétention administrative (CRA), avant d’être déporté en Italie. La police française a ses gyrophares, ses sirènes et ses gaz, mais ni foi ni loi. Ce que le système d’immigration français attend de nous, ce sont nos empreintes, pas nous. L’arbitraire et l’aléatoire sont notre quotidien, à l’OFPRA, à la CNDA, à la préfecture. A l’issue des démarches, certain.e.s sont refusé.e.s, d’autres dubliné.e.s indéfiniment, assigné.e.s à résidence, déporté.e.s, et ce sans aucune logique.

      Nous revendiquons les choses suivantes :

      Des papiers pour tou.te.s
      Des logements décents et pérennes
      Pouvoir apprendre le français et continuer nos études
      La fin des refus au Dispositif d’Evaluation des Mineurs Isolés Etrangers (DEMIE)
      L’arrêt immédiat des déportations vers tous les pays, en Europe comme ailleurs.
      Nous attendons de tou.te.s les exilé.e.s qu’ils et elles luttent partout en France contre l’oppression et l’injustice et contre les pratiques de la police dans la rue. A la population française : vous qui avez fait cette révolution que l’on étudie dans les livres d’histoires, reprenez-la ! Nous remercions la population de son soutien, qui, contrairement à son gouvernement, nous montre sa solidarité. L’administration de la fac utilise la carotte et le bâton dans les négociations. Les un.e.s disent qu’ils vont nous donner un autre endroit dans la fac, les autres nous menacent à mots couverts de faire entrer la police. Nous demandons aux étudiant.e.s et aux professeur.e.s de l’Université Paris 8 de nous soutenir dans nos revendications. Nous les remercions et leur demandons de rester totalement avec nous, jusqu’au bout. Nous nous joignons à la lutte des étudiants sans-papiers de l’Université.

      A nos ami.e.s mort.e.s en traversant la mer,
      A nos ami.e.s suicidé.e.s,
      A nos ami.e.s mort.e.s à cause des frontières,
      A nos ami.e.s mort.e.s dans le désert,
      A nos amies violées en Libye,
      Nous ne vous oublions pas. »

      Les migrant.e.s de Paris 8

      #Réfugiés

    • Compte rendu de la réunion du 05 Février 2018 entre la Présidence de l’Université Paris 8 et les exilé.e.s occupant.e.s du bâtiment A, mel reçu

      Une vingtaine d’exilé.e.s représentant les différentes nationalités présentes, accompagnés de quatre soutiens, se sont réunis avec la présidence de l’université le mardi 5 février à 14h.
      La présidence a d’abord donné la parole aux exilé.e.s. Illes ont précisé s’être réunis en délégation le 5 février au matin avec l’UFR d’Art qui a voté une motion de soutien aux occupant.e.s et à leurs revendications.
      En milieu de journée, illes se sont également rendu à l’AG de Paris 8 contre la loi Vidal qui a également voté à l’unanimité son soutien suite à leurs interventions. Les exilé.e.s occupant.e.s ont par ailleurs rappelé à la présidence multiplier les efforts pour ne pas perturber le
      fonctionnement ni la salubrité des espaces d’enseignements, notamment en entretenant régulièrement les lieux et en les rendant accessibles à la
      tenue des cours. Aujourd’hui encore, la majorité des enseignements s’est tenue. Illes ont accédé à la demande de la Présidence de déplacer la cuisine dans la salle qu’elle a proposé à cet effet. Notons que ce
      déplacement permettra a priori de résoudre les problèmes de sécurité évoqués plus tard dans la réunion par la direction générale des services. De plus, les exilé.e.s ont notifié être prêts à accepter le
      déplacement de l’occupation dans l’amphi X à la condition que d’autres salles pour dormir leur soient accordées.

      À la sollicitation des exilé.e.s la discussion s’est détournée de ces questions logistiques pour se concentrer sur la question de leurs revendications : des papiers pour toutes et pour tous ; un logement
      pérenne et non pas un hébergement sommaire ou temporaire ; des conditions de vie dignes. Illes ont également exprimé leur souhait d’étendre ces revendications aux étudiants sans papiers de l’Université
      Paris 8. Les exilé.e.s ont formellement demandé à la présidence d’obtenir un rendez-vous avec le président de l’OFPRA (Mr Pascal Brice) et avec le préfet de Seine Saint Denis. Leur principale préoccupation est en effet de faire part de leurs problèmes aux autorités compétentes.

      En retour, il leur a été répondu qu’il n’était pas du ressort d’une présidence d’université, qui plus est peu dotée et excentrée, de satisfaire l’ensemble de ces revendications ; cela malgré sa compréhension des souffrances extrêmes des éxilé.e.s occupant.e.s. En fin de réunion, la présidence a promis de contacter le Président de
      l’OFPRA et la Préfecture, tout en affirmant son doute sur l’efficacité de la démarche. Le rétablissement de l’accès aux douches du service des sports a lui aussi été accordé oralement mais force est de constater que la promesse n’a pas encore été suivi d’effets.

      Nous notons par ailleurs avec regret l’utilisation de liste mail de l’ensemble de la communauté universitaire de Paris 8 pour diffuser deux motions contre l’occupation émanant de l’UFR de droit et de l’UFR LLCE-LEA alors que d’autres motions de soutien ont été adoptées (art,
      science politique et philosophie) mais n’ont pas été ainsi relayées.

      Nous réitérons notre appel à soutiens publics, actifs et médiatiques.

      Les migrant.e.s de Paris 8 et leur comité de soutien

      Migrants : la France et l’Europe complices, par Un collectif de personnalités artistiques et civiles
      http://www.liberation.fr/debats/2018/02/05/migrants-la-france-et-l-europe-complices_1627540

      Chercheurs et artistes, dont Patrick Chamoiseau, Virginie Despentes ou encore Annie Ernaux, soutiennent les exilés qui occupent l’université Paris-8 depuis le 30 janvier et dénoncent le projet de loi Asile et immigration du gouvernement.

  • Le #Canada va tester l’#identité_numérique pour les voyageurs internationaux

    Le gouvernement du Canada va collaborer avec Davos et le Forum économique mondial pour tester les technologies numériques émergentes et leur utilisation dans le transport aérien. À la base du projet, le développement du système #Known_Traveller_Digital_Identity (système d’identité numérique du voyageur reconnu ou KTDI).

    https://www.deplacementspros.com/Le-Canada-va-tester-l-identite-numerique-pour-les-voyageurs-intern

    #voyageurs_internationaux #mots #migrations #asile #réfugiés #terminologie #vocabulaire #technologie #smart_borders #frontières_intelligentes #frontières #WEF
    cc @sinehebdo @reka

    • Avec des réflexions qu’on ne trouve pas souvent : « On peut par conséquent considérer que l’ensemble des acteurs européens mentionnés, malgré leurs différences d’approche et de sensibilité, y compris au niveau politique, voient leurs actions de soutien culturel comme des instruments diplomatiques permettant aux États dont ils sont membres de prendre position et d’agir vis-à-vis du conflit syrien, par le biais du champ artistico-culturel.

      Cependant, au delà de la diplomatie culturelle et du soft power, on peut se demander dans quelle mesure cette relocalisation affecte la création artistique syrienne en l’orientant davantage sur la question de l’exil, ce qui a pour conséquence de réduire, bien malgré eux, les artistes syriens à leur statut d’exilés et de réfugiés. »

  • Doctors, pilots and rabbis: Opposition grows to Israel’s plan to deport refugees - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/opposition-grows-to-israel-s-plan-to-deport-african-refugees-1.5763832

    Psychologists have joined the growing ranks of professionals, academics and religious figures urging the Israeli government to nix a plan to expel tens of thousands of asylum seekers or announcing they would actively work to foil forced deportations.

    Over the last week, demonstrations have been staged and protests have mounted after reports emerged that the government was planning to begin deporting refugees in the next weeks, having signed agreements with Rwanda and Uganda to take in some 35,000 refugees who have reached Israel over the last few years, mainly from Eritrea and Sudan.

    In their letter to Prime Minister Benjamin Netanyahu, 530 psychologists wrote that the plan “will add the State of Israel to the cycle of harm done to the refugees,” the Israeli news site Walla reported on Wednesday. “A large proportion of asylum seekers have already gone through difficult experiences, including persecution in their countries of origin under repressive and authoritarian regimes.”

    #Israël #expulsion #déportation #exilés #résistance #manifestation

  • Ce n’est plus vous qui êtes en marche, monsieur le Président, c’est la #vérité. Vous pouvez porter plainte contre moi pour #diffamation  ; la postérité portera plainte ­contre vous pour #infamie."

    dixit #Yann_Moix
    « Monsieur le Président, vous avez instauré à Calais un protocole de la bavure »

    L’écrivain Yann Moix fustige dans une #lettre_ouverte adressée à Emmanuel Macron la politique migratoire de la France, et plus particulièrement le traitement infligé aux migrants à Calais. Vidéo à l’appui, il affirme avoir filmé sur place des « actes de barbarie ».


    http://www.liberation.fr/debats/2018/01/21/monsieur-le-president-vous-avez-instaure-a-calais-un-protocole-de-la-bavu
    #Calais #asile #migrations #EnMarcheVersLeFN (c’était cela le tag ?) #réfugiés #humiliation #espoir

    Et sur la question de la #terminologie (#mots #vocabulaire) :

    Vous les nommez « migrants » : ce sont des #exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un #destin.

    ping @reka @sinehebdo

    Ici le texte complet, pour ne pas le perdre :

    Monsieur le président de la République, chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés. Vous les nommez « migrants » : ce sont des exilés. La migration est un chiffre, l’exil est un destin. Réchappés du pire, ils représentent cet avenir que vous leur obstruez, ils incarnent cet espoir que vous leur refusez. C’est à leur sujet que je vous écris.
    Vous avez affirmé, dans votre discours de Calais, que « ceux qui ont quelque chose à reprocher au gouvernement s’attaquent à sa politique, mais qu’ils ne s’attaquent pas à ses fonctionnaires. » Je ne m’en prendrai ici qu’à vous. Et à vous seul.

    Je ne suis pas, comme vous dites, un « commentateur du verbe » : je suis un témoin de vos actes. Quant à votre verbe, il est creux, comme votre parole est fausse et votre discours, double.

    J’affirme, M. le Président, que vous laissez perpétrer à Calais des actes criminels envers les exilés. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

    J’affirme, M. le Président, que des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la #détresse et le #dénuement. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

    J’affirme, M. le Président, que des exilés non seulement innocents, mais inoffensifs, subissent sur notre territoire des atteintes aux #droits_fondamentaux de la personne. Je l’ai vu et je l’ai filmé.

    Ces actes de #barbarie, soit vous les ­connaissiez et vous êtes indigne de votre fonction  ; soit vous les ignoriez et vous êtes indigne de votre fonction. Ces preuves, si vous les demandez, les voici  ; si vous faites semblant de les demander, les voici quand même. Les Français constateront ce que vous commettez en leur nom.

    « Je ne peux pas laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre exercent des violences physiques », avez-vous dit. Ajoutant  : « Si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné ». D’abord, vous menacez de procès en diffamation ceux qui démasquent ­votre politique  ; ensuite, vous menacez de procédures de sanction ceux qui l’appliquent.

    Journalistes, policiers  : avec vous, tout le monde a tort à tour de rôle. Les uns d’avoir vu, les autres d’avoir fait. Tout le monde a tort sauf vous, qui êtes le seul à n’avoir rien vu et le seul à n’avoir rien fait. On attendait Bonaparte, arrive Tartuffe.

    Soit les forces de l’ordre obéissent à des ­#ordres précis, et vous êtes impardonnable  ; soit les forces de l’ordre obéissent à des ­ordres imprécis, et vous êtes incompétent. Ou bien les directives sont données par vous, et vous nous trahissez  ; ou bien les directives sont données par d’autres, et l’on vous trahit.

    Quand un policier, individuellement, ­dépasse les bornes, on appelle cela une #bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on ­appelle cela un #protocole. Vous avez ­instauré à Calais, monsieur le Président, un #protocole_de_la_bavure.

    Quand une #police agit aussi unie, pendant si longtemps, elle ne peut le faire sans se plier à un commandement. Est-ce bien vous, monsieur le Président, qui intimez aux policiers l’ordre de déclencher ces ­actions souillant la #dignité de l’homme   ? Vous y avez répondu vous-même  : « Dans la République, les fonctionnaires appliquent la politique du gouvernement. »

    L’histoire a montré qu’on peut parfois ­reprocher à un policier de trop bien obéir. Mais elle a surtout montré qu’on doit ­toujours reprocher à un président de mal commander, précisément quand le respect humain est bafoué. En dénonçant les #violences_policières, en cherchant à savoir qui est le donneur de ces ordres, je ne fais que défendre la police, parce que lui ­donner de tels ordres, c’est justement ­porter atteinte à son honneur.

    « La situation est ce qu’elle est par la #brutalité du monde qui est le nôtre », dites-vous. Peut-on attendre, monsieur le Président, qu’une situation aussi complexe soit ­démêlée par une pensée aussi simpliste  ? Que des décisions si lourdes soient ­compatibles avec des propos si légers  ? On attendait Bonaparte, arrive Lapalisse.

    Serez-vous plus enclin à l’émotion qu’à la réflexion   ? Ecoutez la voix de ces jeunes qui, fuyant les assassins et la dictature, rançonnés puis suppliciés en Libye, traversent la Méditerranée sur des embarcations douteuses pour accoster, à bout de forces, dans une Europe que vous défendez par vos formules et qu’ils atteignent par leur courage.

    Vous avez osé dire  : « Notre honneur est d’aider sur le terrain celles et ceux qui ­apportent l’humanité durable dans la ­République. » Au vu de ce qui semblerait être votre ­conception de « l’#humanité », les associations préfèrent l’aide que vous leur avez ­refusée à celle que vous leur promettez. A Calais, on vous trouve plus efficace dans la distribution des coups que dans la distribution des repas.

    Ces associations, monsieur le Président, font non seulement le travail que vous ne faites pas, mais également le travail que vous défaites. Quant à votre promesse de prendre en charge la nourriture, elle n’est pas généreuse  : elle est élémentaire. Vous nous vendez comme un progrès la fin d’une aberration.

    La colonisation en Algérie, monsieur le Président, vous apparut un jour comme un « crime contre l’humanité ». Ne prenez pas la peine de vous ­rendre si loin dans l’espace et dans le temps, quand d’autres atrocités sont commises ici et maintenant, sous votre présidence. Sous votre responsabilité.

    Faites, monsieur le Président, avant que l’avenir n’ait honte de vous, ce qui est en votre pouvoir pour que plus un seul de ces jeunes qui ne possèdent rien d’autre que leur vie ne soit jamais plus violenté par la République sur le sol de la nation. Mettez un terme à l’#ignominie. La décision est difficile à prendre  ? On ne vous demande pas tant d’être courageux, que de cesser d’être lâche.

    Saccages d’abris, confiscations ­d’effets personnels, pulvérisation de sacs de couchages, entraves à l’aide humanitaire. Tel est le quotidien des exilés à Calais, monsieur le Président. Hélas, vous ne ­connaissez rien de Calais. Le Calais que vous avez visité mardi dernier n’existe pas  : c’était un Calais pipé  ; c’était ­un Calais imaginaire et vide  ; c’était un ­Calais sans « migrants ». Un Calais sur mesure, un Calais de carton-pâte. Le Calais que vous avez visité, monsieur le Président, ne se trouve pas à Calais.

    Le Défenseur des droits a dénoncé, lui aussi, le « caractère exceptionnellement grave de la situation », qu’il n’hésite pas à décrire comme étant « de nature inédite dans l’histoire calaisienne ». Une instance de la République, monsieur le Président, donne ainsi raison à ceux à qui vous donnez tort. Mais je vous sais capable de ne pas croire vos propres services, tant vous ­donnez si souvent l’impression de ne pas croire vos propres propos.

    Comme on se demande à partir de combien de pierres commence un tas, je vous demande, monsieur le Président, à partir de combien de preuves commence un #crime.

    Je citerai enfin les conclusions de la « mission IGA-IGPN-IGGN relative à l’évaluation de l’action des forces de l’ordre à Calais et dans le Dunkerquois » d’octobre 2017 – mission qui dépend du ministère de l’Intérieur  : « L’accumulation des témoignages écrits et oraux, bien que ne pouvant tenir lieu de #preuves formelles, conduit à considérer comme plausibles des manquements à la doctrine d’emploi de la force et à la #déontologie_policière, principalement à Calais. Ces manquements portent sur des faits de violences, sur un usage ­disproportionné des aérosols lacrymogènes, la ­destruction d’affaires appartenant aux ­migrants ainsi que le non-respect de l’obligation du matricule RIO [le référentiel des identités et de l’organisation]. »

    Permettez-moi, monsieur le Président, de traduire cette phrase dans un français non-policier  : « Nous croulons sous les preuves de violences policières, notamment de gazages, mais nous refusons de les considérer comme des preuves au sens strict, car cela risquerait de froisser monsieur le ­ministre de l’Intérieur, qui serait obligé d’enquêter sur l’épidémie d’anonymat qui saisit ses troupes au moment de l’assaut contre les migrants. »

    Vous dites  : « Je ne peux laisser accréditer l’idée que les forces de l’ordre utilisent la #violence. » Les violences vous dérangeraient-elles moins que le fait qu’on les laisse accréditer ?

    A l’heure, monsieur le Président, où vous décrétez ce qui est, ou n’est pas, une « fake news », vous nous rappelez de manière ­salutaire que vous êtes prompt au mensonge éhonté. On attendait Bonaparte, ­arrive Pinocchio.

    Je ne sais pas exactement de quoi vous êtes responsable  ; je sais seulement en quoi vous êtes irresponsable. Le grand mérite de votre politique, c’est qu’on peut la voir à l’œil nu.

    Surtout à Calais, où tout est fait pour ­rendre impossible aux exilés l’accès à l’Angleterre. Non seulement ils n’ont pas le droit de rester, mais ils n’ont pas la possibilité de partir. Que doivent-ils faire   ? Attendre qu’on leur brûle la rétine  ? Ou bien jouer leur destin en tentant la traversée  ?

    Vous menacez en tout, monsieur le Président, des gens qui ne nous menacent en rien. Votre politique ne fait pas que trahir nos #valeurs, elle les insulte. Les mesures antimigratoires sont toujours populaires. Mais voulant faire plaisir à la foule, vous trahissez le peuple.

    Le préfet du Pas-de-Calais m’a appelé, ­furieux, osant se réclamer de Jean Moulin  ; mais Jean Moulin s’est battu pour faire cesser la barbarie, non pour intimider ceux qui la dénoncent. Les exilés sont des victimes. Laissez les martyrs morts en paix  ; cesse de faire la guerre aux martyrs vivants.

    #Jean_Moulin fut supplicié pour une France qui accueille les hommes, pas pour une France qui les chasse. Dites à votre préfet que se réclamer d’un héros de la ­Résistance quand, dans sa sous-préfecture, Erythréens, Afghans et Soudanais sont harcelés, délogés, gazés nuit et jour, c’est prendre Jean Moulin en otage. Et c’est le trahir une deuxième fois.

    Ce n’est plus vous qui êtes en marche, monsieur le Président, c’est la vérité. Vous pouvez porter plainte contre moi pour ­diffamation  ; la postérité portera plainte ­contre vous pour infamie.

    #responsabilité

    • À chaque chose, une place. Que ne fait on pas pour un petit rôle ? Faire partie de la bande à BHL et avoir fricoté avec quelques antisémites, être pro israélien et blablater à la tévé, faire le romancier et le réalisateur, même en période d’imbécilité soutenue, ça ne suffit pas à faire un #intellectuel selon le canon français. L’hagiographie de Macron a déjà été écrite par Emmanuel Carrère et étayée par un livre de François Dosse, alors on rédige un J’accuse de saison, et qui prend soin de défendre l’honneur de la police...
      Au moins 600 manifestants à Ouistreham contre les « traques » de migrants
      http://www.europe1.fr/societe/au-moins-600-manifestants-a-ouistreham-contre-les-traques-de-migrants-355139
      #placement #relooking #Ration

    • @touti, dénoncer, je sais pas. Je voulais juste rappeler de quelle étoffe est notre héros ("faites moi un procès, président !) de circonstances. La triste réalité c’est que pour moi aussi l’écho donné à ce texte, son existence même, peut malgré tout tenir lieu de bonne nouvelle, façon fragmentation de la domination (parmi les dominants et leurs alliés)... sur fond d’occupations d’écoles, d’aide au passage des Alpes, d’ouverture de squat ou de manif significative, comme à Ouistreham.

    • #Yann_Moix, comment dire... Je viens de parcourir l’article de Wikipédia à son sujet. J’y ai relevé quelques passages principalement dans le paragraphe « sujets polémiques » :

      1) Cinéma Utopia (2009)

      Dans Le Figaro du 10 août 200948, Yann Moix s’indigne d’un tract des cinémas Utopia présentant le film Le Temps qu’il reste. Il reproche notamment à ce tract de débuter par : « Les tragédies de l’histoire sont souvent grotesques. Les Palestiniens vivent depuis 1948 un cauchemar kafkaïen », puis il relève ceci : « Quelques massacres plus tard, perpétrés par les milices juives » et s’indigne de la formule « milices juives » qui, selon lui, « évacue Auschwitz d’un coup d’adjectif non seulement mal placé mais déplacé, un concept qui donnerait aussitôt vie, dans la foulée, à de jolis avatars, comme des nazis juifs, des fascistes juifs, des hitlériens juifs ». Il est aussi particulièrement frappé par cet autre extrait du tract : « Elia Suleiman revient sur son enfance dans une école juive où la lobotomisation sioniste des élèves filait bon train... ». Il compare l’auteur du tract à Robert Brasillach et avance que les gérants des cinémas Utopia ont « la haine des juifs » et seraient « le visage nouveau de l’antisémitisme contemporain », comparant leur gazette à Je suis partout, journal collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. La revue La Règle du jeu (fondée en 1990 par Bernard-Henri Lévy) lui apporte son soutien.
      Les cinémas d’art et d’essai du réseau Utopia portent plainte pour injure, et Yann Moix, ainsi que Le Figaro, défendu par Patrick Klugman, sont condamnés en 2010 pour « délit d’injure envers particuliers » le 19 octobre 2010. David Caviglioli, journaliste de L’Obs, relève que le jugement précise que le tract a été écrit avec « une tonalité militante et abrupte », et lui-même soupçonne un antisémitisme sous-jacent à ce tract, relevant par exemple que le sionisme y est décrit comme le « rêve fou d’un état religieux juif ».

      #sionisme

      2) Polanski et la Suisse

      Yann Moix crée la polémique le 1er février 2010 en publiant un extrait de son prochain livre La Meute dans La Règle du jeu sous le titre « J’aime Polanski et je hais la Suisse ». Selon Le Parisien, Yann Moix prend « prétexte » de l’assignation à résidence du cinéaste juif Roman Polanski par la Suisse, pour attaquer cette dernière en la traitant de « pute », de « Gestapoland » et de « pays inutile », « nul » et « fondamentalement antisémite », puis un jour plus tard dans le journal Le Matin ses citoyens de « mous salauds ». En date du 2 février 2010, le texte est retiré du site à la demande de l’auteur. La presse francophone de Belgique et de France commence à relater l’information et l’ambassade de France en Suisse diffuse un communiqué de presse se désolidarisant de l’auteur en estimant à propos de l’ouvrage : « […] on peut à bon droit penser qu’il eût mieux valu qu’il ne parût point ».

      #culture_du_viol

      3) Loi Gayssot (2010) :

      Fin 2010, il apparaît comme un des signataires d’une pétition pour l’abrogation de la loi Gayssot aux côtés de Robert Faurisson, Dieudonné et de militants d’extrême droite, initiative également soutenue par Noam Chomsky. Opposé à cette loi mémorielle, il se rétracte cependant après avoir découvert qu’un des signataires n’était pas Robert Badinter comme il le croyait, mais Robert Faurisson ), et il refuse que son nom soit associé à ce dernier. Paul-Éric Blanrue se déclare déçu de l’attitude de Yann Moix, qui avait préfacé son livre Le Monde contre soi : anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme, jugeant « important de montrer que même les plus grands penseurs se sont trompés » ; les deux hommes, amis jusqu’ici et qui n’avaient « jamais parlé des Juifs ensemble » d’après Yann Moix, se séparent à cette occasion. Le blog du Monde.fr des droites extrêmes émet des doutes sur l’explication de Yann Moix, ayant relevé que l’explication initiale de Yann Moix quant à son soutien comportait la mention suivante, effacée par la suite : « J’ai signé une pétition en ce sens, sur laquelle figurent évidemment, figurent logiquement, mes pires ennemis et les ordures les plus avérées ».
      Selon le journaliste Nicolas d’Estienne d’Orves, Yann Moix est « un philosémite exacerbé, il a même appris l’hébreu ».

      #baltringue du #révisionisme

      Entre temps, Monsieur a eu le temps d’"être Charlie" :
      https://laregledujeu.org/2015/01/09/18656/le-pantheon-pour-charlie

      Monsieur le Président,
      Le Panthéon n’est pas un monument mort. Ce n’est pas, non plus, un monument aux morts : c’est le monument vivant de ceux qui ont rendu possibles la dignité et la pérennité de la République.
      Charb, Cabu, Wolinski et leurs camarades sont morts pour cette République, comme Jaurès en son temps. Et, comme Jean Moulin, ils ont été les héros d’une Résistance nouvelle : la Résistance à cette barbarie qu’est l’islamisme, ce fascisme du vingt-et-unième siècle. Ils sont les héritiers des Lumières. Le Panthéon fut inventé pour les accueillir, et, ainsi, souder la nation autour de ce qu’elle a d’essentiel : la liberté.
      Aussi, je vous demande, et au nom de tous les Français sans exception, de bien vouloir étudier ma demande : celle de faire entrer Charlie Hebdo au Panthéon.
      Yann Moix

      Je suis un charlot ...

      4) Accueil des migrants 2018 :

      Yann Moix le 6 janvier 2018, accuse les CRS d’exactions vis-à-vis des migrants de la Jungle de Calais. La préfecture du Pas-de-Calais dénonce, quant à elle, des informations erronées

      ... mais je continue de me rattraper aux branches.

    • « Il y a, parmi les afghans de Calais, des gens qui connaissent Victor Hugo sur le bout des doigts, ils arrivent en France et on les frappe ! » dit un Moix aussi élitiste que les récentes déclarations d’Aznavour (trier les meilleurs) avec sa confiance surjouée dans "la culture". Il utilisait il y a peu le faux argument de l’"appel d’air"... ; de plus :
      https://seenthis.net/messages/646690
      https://seenthis.net/messages/634053
      https://seenthis.net/messages/331825

    • @rastapopoulos oui c’était un peu provoc mais voir tant de monde sortir le CV de ce type (qui n’est qu’un dandy désinvolte aux convictions à mon avis peu profondes) comme s’il fallait à tout prix décrédibiliser ce qu’il dit, alors que pour une fois c’est assez pertinent, je trouve ça un peu désespérant (je lis même sur mondialisme.org que les gens qui reproduisent sa prose font le jeu de l’extrême droite car il a côtoyé des gens d’extrême droite... hum, j’ai hâte de voir Marine Le Pen ou des gudards soutenir le contenu de cette lettre). Finalement on lui donne peut-être encore plus d’importance qu’il n’en a.

  • Regarde ailleurs
    https://vimeo.com/251551551

    Arthur Levivier a rencontré les exilés à Calais pendant et après le démantèlement de la « jungle ». Durant plus d’un an, il a parlé avec des hommes et des femmes d’origine soudanaise, afghane, éthiopienne, érythréenne, mais aussi des habitants de Calais. Surtout, il a filmé ce que les médias mainstream ne montrent jamais : les violences policières, les injustices… et la force des réfugiés, leurs espoirs et leur capacité à rire de la situation, quoiqu’il arrive.

    #démantèlement #exilés #Calais #documentaire #droits_humains_bafoués #on_n'arrête_pas_la_migration #jungle #France #police #violence_policière

  • Au Cameroun, les réfugiés de Boko Haram luttent pour le reboisement de leur camp
    https://reporterre.net/Au-Cameroun-les-refugies-de-Boko-Haram-luttent-pour-le-reboisement-de-le

    « C’est ma maison juste ici, j’ai prêté une partie de mon terrain pour le projet de reboisement. » Au beau milieu d’une plaine de sable et d’herbes brûlées par le soleil, Boubakary Ousmane nous ouvre les portes d’un petit jardin verdoyant, rempli de jeunes pousses en pot. Moringa, margousier, leucaena, ces arbres seront utilisés pour le bois de chauffage, le fourrage du bétail ou encore pour leurs vertus médicinales. Il y a quelques mois, celui que l’on surnomme le « prince de #Gawar » a accepté de mettre à disposition sa parcelle pour la création de cette pépinière. « Le projet permettra de rétablir la paix entre les habitants », espère-t-il. Comme le village de Gawar, trois autres sites de production de plantes ont vu le jour. Au total, 100.000 semis ont déjà été mis en terre. « Notre objectif est d’atteindre les 200.000 plants d’ici fin 2018 », annonce Job Nguerebaye, l’instigateur du projet. À la pépinière de Minawao, où les arbustes atteignent déjà un mètre de haut, des réfugiés et des habitants de villages voisins ont été recrutés pour entretenir les #cultures. Un moyen de garantir une cohabitation pacifique entre les populations tout en créant des activités génératrices de revenus, selon le coordinateur. « Ici, les communautés hôtes sont vulnérables et elles le sont devenues encore plus depuis l’installation du camp. L’objectif du projet est de réduire la pauvreté en créant de l’#emploi_local », explique le Camerounais.

    #Boko_haram #Cameroun #exil #conflit #reboisement #vulnérabilité #création_d'emploi #charbon_végétal

  • Taste of Cement - film 2017

    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=259577.html

    Chaudement recommandé par Eric Verdeil alias @rumor

    Chaque jour, des ouvriers syriens construisent un gratte-ciel dans le ciel de Beyrouth. Chaque nuit, un couvre-feu leur impose de s’enfoncer dans leurs entrailles de ciment. Au même moment, la guerre détruit leurs maisons, en Syrie. Peu à peu, les sons et les images de destruction et de reconstruction se mélangent dans une cacophonie onirique : un essai éblouissant sur le sens d’une vie en exil.

  • Migrants et réfugiés : amalgames et mensonges... ou comment certains États ont détricoté les politiques d’accueil
    |-> Ritimo
    https://www.ritimo.org/Migrants-et-refugies-amalgames-et-mensonges-ou-comment-certains-Etats-ont

    Dossier complet :

    Pour analyser ce que les politiques ciblent comme une « crise migratoire » peut-être faudra-t-il expliquer qu’il n’existe plus de politique d’accueil et que la confusion règne dans la définition des notions de clandestins, migrants, réfugiés,… ce dossier de six fiches portera sur :

    – une dimension politique historique : la France, son "expertise", sa tradition d’accueil (de Sangatte à Calais, en passant par Jaurès/Stalingrad, etc…)

    – une analyse de ce que dit la convention de Genève

    – la France et l’Europe : qu’elle application de la convention de Genève ?

    – les glissements idéologiques : nouvelles postures politiques ?

    – une analyse des processus électoraux : les présidentielles et législatives 2017

    – une analyse sociale et culturelle des actions citoyennes, notamment celles du mouvement associatif : comment faire pour construire/reconstruire des « contre-pouvoirs » et proposer des alternatives politiques publiques autour du soutien des réfugiés ?

    #migrants #refugies #exiles #politique_migratoire #droit_d-asile #frontieres

  • [Son] Occupations à #Nantes : des beaux arts à la vie de château
    https://nantes.indymedia.org/articles/39586

    Automne-Hiver 2017, à Nantes comme dans d’autres villes des lieux sont occupés pour exiger des logements pour tou·tes et dénoncer les politiques de l’État et des collectivités territoriales à l’égard des exilé·e·s dont les mineur·e·s isolé·e·s étranger·e·s. Le son en pièce jointe a été créé grâce aux sons du Bruitagène, du magazine libertaire, de Radio Cayenne et la video La force Censible ou l’aventure en rez de jardin Écouter maintenant

    #Education #Racisme #Répression #Resistances #luttes #/ #squat #logement #immigration #sans-papieres #frontieres #exilé.e.s #Education,Racisme,Répression,Resistances,luttes,/,squat,logement,immigration,sans-papieres,frontieres,exilé.e.s