• Les demandes d’asile dans l’UE à leur plus haut niveau depuis la crise migratoire de 2015-2016
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/28/les-demandes-d-asile-dans-l-ue-a-leur-plus-haut-niveau-depuis-la-crise-migra

    Les demandes d’asile dans l’UE à leur plus haut niveau depuis la crise migratoire de 2015-2016
    Le Monde avec Reuters
    En 2023, le nombre des demandes d’asile dans l’Union européenne a bondi de 18 % pour atteindre le chiffre de 1,14 million, selon les données publiées mercredi 28 février par l’Agence de l’Union européenne pour l’asile. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis la crise migratoire de 2015-2016. Ces nouveaux chiffres sont susceptibles d’alimenter un débat déjà houleux sur l’immigration, à l’approche d’une série d’élections sur le continent, en particulier les élections pour le Parlement européen, en juin, où les partis d’extrême droite devraient faire des percées.
    Les ressortissants syriens et afghans restent les groupes les plus importants parmi les demandeurs d’asile, selon les données de l’agence. Fait nouveau, les Turcs constituent le troisième groupe de demandeurs d’asile, avec une hausse de 82 % de demandes par rapport à 2022.Dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, le nombre de Palestiniens demandant l’asile dans l’UE a atteint un niveau record de près de 11 600 en 2023, a dit l’agence, tout en notant la difficulté d’enregistrer correctement leur importance, la plupart des Etats membres ne reconnaissant pas l’Etat palestinien. L’Allemagne a été une fois de plus la première destination des demandeurs d’asile dans le bloc, recevant près d’un tiers de toutes les demandes.
    Si le nombre des demandes d’asile pour 2023 est légèrement inférieure au niveau de 2016, ces demandes s’ajoutent aux 4,4 millions de ressortissants ukrainiens qui ont cherché refuge dans l’UE depuis l’invasion de leur pays par la Russie et qui n’ont pas besoin d’introduire une demande officielle.Frontex, l’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes, a annoncé en janvier avoir enregistré la plus forte hausse de franchissements irréguliers des frontières du bloc depuis 2016, ce qui a contribué à alimenter le débat sur les moyens de freiner l’immigration, certaines autorités locales se disant débordées par l’afflux de migrants.
    Bruxelles a renforcé ses lois sur l’asile depuis 2016 et a conclu des accords au Moyen-Orient et en Afrique du Nord afin de décourager les départs des pays d’origine.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#allemagne#frontex#immigration#asile#syrie#afghanistan#turquie#palestine#russie#moyenorient#afriquedunord#sante#fluxmigratoire

  • La loi « immigration », dernier texte d’une longue série de 118 depuis 1945
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/25/la-loi-immigration-dernier-texte-d-une-longue-serie-de-118-depuis-1945_62184

    La loi « immigration », dernier texte d’une longue série de 118 depuis 1945
    Par Romain Imbach, Maxime Vaudano et Stéphanie Pierre
    Le projet de loi « immigration » porté par le ministre de l’intérieur a finalement été promulgué le 26 janvier dernier, bien que le Conseil constitutionnel ait censuré plus d’un tiers des articles adoptés par les parlementaires. « Le Monde » se penche sur la centaine de réformes sur l’immigration depuis 1945.
    La « loi Darmanin » promulguée fin janvier vient compléter l’édifice du droit de l’immigration – un empilement législatif vertigineux remanié sans cesse depuis les textes fondateurs signés par le général de Gaulle au sortir de la guerre.
    Un chiffre suffit à prendre la mesure de cette hyperactivité législative : depuis 1945, la France a voté une loi sur l’immigration tous les deux ans en moyenne – sans compter les ordonnances, arrêtés, circulaires et décrets qui se sont multipliés. De droite comme de gauche, tous les ministres de l’intérieur ont voulu laisser leur empreinte sur la question.
    Pour quel résultat ? Aucun de ces textes n’est parvenu à éteindre le débat brûlant sur l’immigration né au cœur des années 1970. Même l’accélération des réformes depuis les années 1980 a été impuissante à contenir la poussée de l’extrême droite, qui s’appuie alors sur l’équation fallacieuse inventée par Jean-Marie Le Pen : « 1 million d’immigrés = 1 million de chômeurs. »
    L’amoncellement des lois n’a eu guère plus d’effets sur la réalité de l’immigration, la hausse des demandes d’asile, dans les années 2010, ou la « crise » des réfugiés, en 2015 – les flux migratoires dépendent bien plus de circonstances extérieures que des décrets.
    Cette frénésie de changement n’est pourtant pas anodine. Sans même compter le temps passé au Parlement et dans les ministères pour procéder sans cesse à des ajustements, tantôt minuscules, tantôt fondamentaux, de la politique migratoire, les acteurs de terrain (magistrats, avocats ou associatifs) peinent à suivre le rythme effréné des réformes, qui se contredisent souvent, et complexifient le droit des étrangers. Ainsi, les conditions de délivrance de la carte de résident de longue durée ont changé huit fois depuis 1984, réclamant aux étrangers cinq, dix ou quinze ans de résidence en France, et les critères de régularisation des immigrés sans papiers ont été redéfinis près d’une quinzaine de fois depuis les années 1970.
    Ces incessantes révisions de la législation ont progressivement brouillé la répartition des rôles confortable entre une droite « ferme » et une gauche « humaniste ». Car si Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy restent probablement les champions des mesures anti-immigration, les socialistes ont entériné, voire devancé, de nombreux durcissements proposés par la droite. Une tendance largement confirmée depuis l’élection d’Emmanuel Macron.
    (....)

    #Covid-19#migration#migrant#france#politiquemigratoire#immigration#regroupementfamilial#etranger#droit#economie#fluxmigratoire#chomage#sante

  • Aux Comores, des migrants suspendus à la fin du droit du sol à Mayotte
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/02/19/aux-comores-des-migrants-suspendus-a-la-fin-du-droit-du-sol-a-mayotte_621732

    Aux Comores, des migrants suspendus à la fin du droit du sol à Mayotte
    Le Monde avec AFP
    Perché sur les montagnes de l’île d’Anjouan, le village de Kangani, aux Comores, est la dernière étape pour des milliers de migrants africains tentant de rejoindre clandestinement le département français de Mayotte. Mais ces temps-ci, les barques restent à quai : la France a annoncé un nouveau tour de vis contre l’immigration illégale.Kangani est à seulement un bras de mer et quelque 70 km du 101e département français, 310 000 habitants (selon des chiffres officiels probablement largement sous-estimés) dont 48 % d’immigrés. L’île, avec ses écoles et ses hôpitaux, fait figure d’eldorado pour de nombreux Comoriens, même si le territoire est le plus pauvre de France.
    Familles en quête d’une vie meilleure, mais aussi cigarettes et bétail sont habituellement chargés plusieurs fois par jour sur des barques en bois traditionnellement utilisées pour la pêche et appelées « kwassa-kwassa ». Toute l’économie du village tourne autour de ces traversées hasardeuses et les échanges se font par liasses de billets d’euros.Mais depuis plusieurs semaines, des habitants en colère contre l’insécurité et l’immigration illégale érigent des barrages à Mayotte, et Paris a récemment annoncé une mesure controversée visant à supprimer le droit du sol sur l’île pour endiguer l’afflux de migrants. Depuis, les rues sinueuses de Kangani sont tombées dans un calme tendu. « Les barrages nous affectent tous, il n’y a plus de départ de kwassa-kwassa en attendant un retour à la normale », peste Chadhuli Tafsir, un jeune homme d’une trentaine d’années originaire de Kangani. « La suppression du droit du sol, c’est une mauvaise idée pour tout le monde », assène-t-il en poursuivant un débat animé avec les hommes rassemblés sur la place du village.
    Derrière les modestes maisons en briques du bourg de quelque 6 000 âmes, des jeunes font des allers-retours sur des motos pétaradantes. Certains portent fièrement chevelure blonde décolorée et tatouages. « Tous ces gosses viennent de Mayotte et attendent de retenter le passage », chuchote un villageois. Interceptés par les gardes-côtes ou renvoyés par la police française, de nombreux refoulés retentent la traversée sitôt de retour sur le sol comorien.
    Ousseni, un petit homme sec âgé d’une cinquantaine d’années, ne donne que son prénom. Le « pêcheur-passeur » fait payer entre 400 et 500 euros par personne et par tentative pour rejoindre l’île d’en face. Une petite fortune dans cet archipel pauvre de 870 000 habitants, où le salaire moyen mensuel équivaut à une centaine d’euros. Selon lui, la gronde à Mayotte et les débats autour du droit du sol lui « font perdre du temps et de l’argent ».
    Jusqu’ici, son plus gros problème était « les garde-côtes comoriens, qui rackettent au moins 200 euros par traversée ». « La dernière fois, je transportais un malade, ils m’ont empêché de passer. J’ai dû revenir sur la terre ferme. Le malade est mort peu après », raconte-t-il sans trop d’états d’âme. Il pense avant tout à honorer ses commandes : « Des Mahorais sont dans l’attente de la livraison d’un bœuf pour un mariage. Il leur a coûté 10 000 euros, c’est beaucoup mais toujours moins que chez eux. »
    Il faut parfois attendre plusieurs jours pour tenter la traversée sur une mer clémente. Les embarcations chavirent régulièrement et de nombreux migrants ont disparu en mer entre les Comores et la France. Sans doute des milliers, mais il n’y a pas de chiffre officiel. « Personne ne prendrait le risque d’aller à Mayotte, mais nous n’avons pas le choix. Prendre la mer, c’est notre seule option », dit d’un ton résigné Jeansi, qui attend le prochain départ d’un bateau pour la France.

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#droitdusol#kwassakwassa#traversee#mortalite#sante#fluxmigratoire

  • A Mayotte, Gérald Darmanin annonce la suppression du droit du sol dans l’archipel pour faire taire la colère de la population
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/12/a-mayotte-gerald-darmanin-annonce-la-suppression-du-droit-du-sol-dans-l-arch

    A Mayotte, Gérald Darmanin annonce la suppression du droit du sol dans l’archipel pour faire taire la colère de la population
    Par Jérôme Talpin (Mamoudzou, envoyé spécial)
    Cette fois, pas de traditionnels colliers de fleurs pour l’accueil. Pas de shengué, ce chant de bienvenue. Et pas d’enivrant bain de foule ponctué de messages louangeurs, comme ce fut le cas à Mamoudzou, le 25 juin 2023. Après le lancement de l’opération « Wuambushu » de lutte contre la délinquance, l’immigration clandestine et l’habitat insalubre, Gérald Darmanin avait été qualifié à l’époque par la foule d’« homme de la situation ».
    Venu dimanche 11 février à Mayotte, paralysée depuis trois semaines par les multiples barrages des collectifs de citoyens pour protester contre l’insécurité et le poids de l’immigration irrégulière, le ministre de l’intérieur et des outre-mer a été accueilli par des huées. Elles étaient lancées par un peu plus de 400 manifestants maintenus à distance, dont beaucoup de « mamans » des collectifs, vêtues de leur salouva.Pour dessiner une fin de crise et donner de nouvelles « preuves d’amour aux Mahorais », Gérald Darmanin, accompagné de la nouvelle ministre déléguée aux outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé des « mesures extrêmement fortes ». La veille, avant de prendre l’avion, il avait préparé le terrain dans une vidéo en s’adressant aux Mahorais : « Aidez-moi à rétablir la paix publique, discutons, travaillons ensemble. »
    Très remontés, les différents collectifs regroupés dans le mouvement des Forces vives dénonçaient jusqu’à sa venue un « mépris ». « Le gouvernement ne veut pas entendre les cris des Mahorais », s’insurgeait Saïd Kambi, un des leaders des Forces vives. La lenteur prise pour aboutir à un remaniement n’a cessé d’accentuer cette conviction. Ayant réalisé à Mayotte son plus gros score au premier tour de la présidentielle de 2022 (42,68 % des suffrages), Marine Le Pen s’est engouffrée dans cette brèche en fustigeant, vendredi 9 février, « une population mahoraise totalement abandonnée » face à une « quasi-guerre civile ».
    Pour éteindre cette colère longtemps restée sourde dans une île de 310 000 habitants où, selon l’Insee, près d’un habitant sur deux en 2017 était étranger, Gérald Darmanin a lancé solennellement, dès sa descente d’avion, sa série d’annonces : « Le président de la République m’a chargé de dire aux Mahorais que nous allons prendre une décision radicale qui est l’inscription de la fin du droit du sol à Mayotte dans une révision constitutionnelle. » « Il ne sera plus possible de devenir français si l’on n’est pas soi-même enfant de parent français, précise le ministre. Nous couperons l’attractivité qu’il peut y avoir dans l’archipel. » Une mesure réclamée depuis des années par la majorité des élus et de la population mais « jamais accordée ».
    Sa conséquence est qu’elle va renforcer les spécificités et les exceptions du droit des étrangers sur le sol mahorais. Car à Mayotte, le droit du sol comporte déjà de nombreuses dérogations pour dissuader l’immigration irrégulière. (...) Selon M. Darmanin, cette mesure va diminuer de 80 % le nombre de titres de séjour délivrés à Mayotte en raison de liens familiaux. D’après l’Insee, sur un peu plus de 10 770 naissances en 2022, près de sept nourrissons sur dix ont au moins un parent étranger.
    Gérald Darmanin a, en outre, souligné que la loi relative à l’immigration « a beaucoup durci les conditions de regroupement familial à Mayotte », tout en reprochant à certains parlementaires mahorais de ne pas l’avoir votée. Selon lui, les nouvelles conditions – trois ans de résidence et un titre de séjour d’au moins cinq ans – vont « diviser par cinq le nombre de regroupements familiaux à Mayotte ».
    La troisième mesure annoncée était l’une des principales « conditions » des Forces vives pour négocier : la fin du visa territorialisé. Ces titres de séjour délivrés localement autorisent uniquement une présence sur l’île. Les collectifs réclamaient la suppression de cette autre exception qui, selon eux, fait de l’île une impasse où les étrangers sont maintenus, afin de protéger La Réunion et l’Hexagone. (...)
    La fin du visa territorialisé doit être incluse dans le projet de loi Mayotte promis « avant l’été » par Marie Guévenoux. Le ministre de l’intérieur a toutefois voulu placer l’île devant ses responsabilités en épinglant « la bonne société mahoraise parfois complice » pour faire venir des travailleurs étrangers, ou qui monnaye des certificats de
    Autre sujet qui cristallise les colères à Mayotte : le camp de migrants africains venus de la région des Grands Lacs et de Somalie, qui sont installés autour du stade de Cavani, à Mamoudzou, dans des abris construits avec du bois et des bâches. L’installation régulière de nouveaux migrants est vue comme l’ouverture d’une « seconde route migratoire », après celle venue des Comores. (...)
    Gérald Darmanin promet en réponse « l’évacuation totale du camp ». Selon lui, les réfugiés ayant obtenu l’asile « vont être rapatriés dans l’Hexagone ». Cinquante d’entre eux ont pris l’avion dimanche soir, après quarante premiers départs fin janvier. Des retours volontaires dans les pays d’origine vont être proposés. Une nouveauté à Mayotte. Pour ceux qui ont été déboutés de leur demande, il y aura aussi des « expulsions immédiates », selon Gérald Darmanin.
    L’installation de ce camp d’environ 700 migrants africains a joué un rôle de déclencheur dans cette crise. A Mayotte, leur stigmatisation est prégnante. L’extrême droite s’est emparée du sujet pour en faire un épouvantail sur le thème de la submersion migratoire qu’elle prédit pour la France hexagonale.
    Dans ses interventions sur la chaîne d’info CNews, l’un des fondateurs du média Livre Noir, Erik Tegnér, présent à Mayotte, a associé systématiquement les clandestins aux « pillages des maisons des Mahorais ». Et a prétendu avoir découvert un « nouveau camp » de migrants dans la rue à côté de l’association d’entraide Solidarité Mayotte, alors que leur présence date de mai 2023. Dans une autre vidéo diffusée à l’antenne, le militant d’extrême droite a désigné sans retenue « les Somaliens » comme « encore plus dangereux que les Comoriens ». Pour « empêcher le passage des kwassa-kwassa des filières d’immigration », Gérald Darmanin a promis, en outre, la mise en place d’« un rideau de fer dans l’eau ». Avec le déploiement de bateaux de la marine nationale face aux côtes tanzaniennes, d’où partent ces migrants africains, et de drones marins.
    En prélude à sa visite, Gérald Darmanin avait également annoncé le départ de l’opération « Wuambushu 2 ». Il a salué à l’aéroport les quinze gendarmes du GIGN arrivés en renfort pour aboutir à un plus grand nombre d’interpellations dans les bidonvilles les plus sensibles. (...) De ces annonces, élus et responsables des Forces vives retiennent avant tout la fin du droit du sol à Mayotte et du titre de séjour territorialisé. (...)

    #Covid-19#migration#france#mayotte#droitdusol#visasterritorialise#fluxmigratoire#regroupementfamilial#expulsion#traversee#sante#afrique

  • La suppression du droit du sol à Mayotte, une mesure voulue par l’extrême droite aux conséquences incertaines
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/12/la-suppression-du-droit-du-sol-a-mayotte-une-mesure-voulue-par-l-extreme-dro

    La suppression du droit du sol à Mayotte, une mesure voulue par l’extrême droite aux conséquences incertaines
    Julia Pascual
    Deux semaines à peine après la promulgation de la loi « immigration », qui avait notamment consacré, avant une censure du Conseil constitutionnel, la remise en cause du droit de la nationalité ou encore la préférence nationale, l’exécutif choisit de relancer le débat autour du droit du sol. A Mayotte, dimanche 11 février, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a tout bonnement promis de le supprimer dans ce département de l’océan Indien, par le biais d’une réforme constitutionnelle.
    Début février, le ministre avait déjà dit son souhait de durcir le droit du sol à Mayotte après qu’une disposition de la loi « immigration » sur ce point avait été censurée par le Conseil constitutionnel, le 25 janvier pour des raisons de forme. Ajoutée par la droite sénatoriale, elle prévoyait que, pour devenir français à sa majorité, un enfant né à Mayotte soit tenu de prouver qu’un de ses deux parents se trouvait en situation régulière « plus d’un an avant [sa] naissance ».
    Cette mesure durcissait le régime dérogatoire unique déjà instauré en 2018 par la loi Collomb, la première loi relative à l’immigration sous la présidence d’Emmanuel Macron. Depuis lors, l’enfant né sur l’archipel doit justifier qu’un de ses parents était en situation régulière depuis au moins trois mois avant sa naissance pour espérer devenir français à sa majorité ou par déclaration anticipée à partir de ses 13 ans.
    Sur le reste du territoire français, le principe du droit du sol fait qu’un enfant né en France de parents étrangers devient français de façon automatique à sa majorité, ou par déclaration anticipée s’il a résidé sur le territoire cinq ans depuis l’âge de 11 ans. En 2021, selon l’Insee, quelque 35 000 personnes ont obtenu la nationalité française selon ce droit.Pour M. Darmanin, interviewé sur Mayotte La 1re, la suppression du droit du sol à Mayotte constituerait « une grande résolution [des] problèmes ». Le département le plus pauvre de France est affecté par un phénomène d’insécurité, d’habitat insalubre et de saturation des services publics, notamment de santé et d’éducation. Près de la moitié de la population – estimée à plus de 300 000 habitants – est étrangère, principalement issue des îles comoriennes voisines.
    Le ministère de l’intérieur ambitionne de « diminuer de 90 % le nombre de titres de séjour ». Selon l’hypothèse suivante : si les enfants de parents étrangers ne peuvent plus devenir français, alors leurs parents ne pourront plus obtenir un titre de séjour de parent d’enfant français. Et donc l’intérêt pour eux de migrer à Mayotte sera nul. « Sur 4 000 titres de séjour délivrés chaque année, plus de 3 600 sont délivrés pour motif familial, en particulier en tant que “membres de famille de Français” », assure l’entourage de M. Darmanin.
    Si le calendrier reste à connaître, le principe d’une révision constitutionnelle est posé. « Le besoin de réforme constitutionnelle a été évalué à partir des avis rendus par le Conseil d’Etat à l’occasion de la précédente réforme du droit du sol à Mayotte », argumente la Place Beauvau. Un point qui fait débat.
    Au moment de la loi Collomb, « ni le Conseil d’Etat ni le Conseil constitutionnel n’ont dit qu’il y avait un risque d’inconstitutionnalité si l’on supprimait le droit du sol [à Mayotte] », rappelle Jules Lepoutre, professeur de droit public à l’université Côte d’Azur. Dans une décision de septembre 2018, le Conseil constitutionnel avait jugé que la différence de traitement apportée par la loi Collomb était conforme à la Constitution – et en particulier aux principes d’indivisibilité de la République et d’égalité devant la loi –, compte tenu des caractéristiques particulières de l’archipel, confronté à des flux migratoires importants. Jules Lepoutre pense toutefois qu’une loi ordinaire serait « probablement inconstitutionnelle », car elle pourrait être vue comme une « atteinte disproportionnée à l’indivisibilité de la République et du territoire », ou encore parce que le juge constitutionnel pourrait à l’occasion « reconnaître la valeur constitutionnelle du droit du sol, car il est consubstantiel à notre régime républicain puisqu’il est appliqué sans discontinuité depuis la Révolution ». Saisi sur une suppression de l’automaticité du droit du sol en 1993 à l’occasion de la loi Pasqua-Méhaignerie, Robert Badinter, alors président du Conseil constitutionnel, avait d’ailleurs déclaré lors des délibérations : « Si le législateur avait supprimé le jus soli [droit du sol], la question [de savoir s’il est un principe fondamental reconnu par les lois de la République] se poserait bien. Mais ici, il s’agit simplement d’en adapter certaines modalités. »
    En optant pour une révision constitutionnelle, « le ministre de l’intérieur peut vouloir neutraliser une éventuelle précision de jurisprudence », suppose Mathieu Carpentier, professeur de droit public à l’université Toulouse-Capitole. L’adoption d’un projet de loi constitutionnel n’est cependant pas évidente. Le texte doit être voté en des termes identiques par les deux chambres, après quoi le chef de l’Etat peut le faire adopter par référendum ou par une majorité des trois cinquièmes du Congrès.La loi « immigration » a illustré les difficultés du gouvernement à réunir une majorité parlementaire – il a essuyé une motion de rejet à l’Assemblée nationale et a obtenu un vote au prix de dispositions anticonstitutionnelles et du concours des voix du Rassemblement national (RN). Une réforme constitutionnelle sur l’immigration apparaît à tout le moins compliquée. (...)
    « Le gouvernement annonce quelque chose qui est au programme du RN, qui va lui apporter un répit politique mais qui va enflammer de nouveau le pays sur le sujet de l’immigration et qui ne résout rien sur le terrain », étrille l’historien Patrick Weil. Les conséquences de la réforme sont loin d’être évidentes. « Il reste à prouver que les Comoriens se disent “on va à Mayotte, on fait un enfant, on attend ses 13 ans et à ce moment-là on obtient un titre de séjour en tant que parent d’enfant français” », souligne Jules Lepoutre, tandis qu’il est certain que le PIB par habitant est sept fois plus élevé dans le 101e département français qu’aux Comores. De fait, l’impact de la réforme de 2018 sur les flux irréguliers reste à démontrer. Au ministère de l’intérieur, on assure que la loi Collomb a déjà permis de « diviser par trois le nombre d’obtentions de la nationalité » par déclaration anticipée, passé de 2 800 en 2018 à 799 en 2022. Mais « on ne fait que fabriquer de l’étranger, dénonce l’avocate Marjane Ghaem, qui a officié au barreau de Mayotte entre 2012 et 2020. Cela va précariser des jeunes qui seront privés de l’accès la nationalité. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#mayotte#droitdusol#constitution#droit#nationalite#fluxmigratoire#politiquemigratoire#sante

  • A New York, tollé après l’hébergement de migrants dans un lycée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/16/a-new-york-tolle-apres-l-hebergement-de-migrants-dans-un-lycee_6210962_3210.

    A New York, tollé après l’hébergement de migrants dans un lycée
    Par Arnaud Leparmentier (New York, correspondant)
    Des pluies torrentielles étaient annoncées sur New York mardi 9 janvier dans la soirée. Les parents des 3 400 élèves du lycée James-Madison de Brooklyn ont alors été informés que les cours seraient dispensés à distance le lendemain. Pas pour protéger leurs enfants des intempéries, mais pour abriter temporairement cinq cents familles de migrants logées sous des tentes dans un aéroport désaffecté de New York, le Floyd Bennett Field, situé à 8 kilomètres de là. Avec le vent et la marée, les autorités craignaient que les tentes ne s’envolent et soient inondées.
    Vers 17 heures, les migrants sont arrivés par bus scolaires dans le gymnase du lycée. Le maire de la ville était présent, et s’est réjoui sur X en postant des photos : « Sur le terrain, au lycée James-Madison, les équipes font un excellent travail pour mettre les demandeurs d’asile en sécurité et au sec avant leur départ demain matin. » Tout s’est passé très vite, rudement : les familles de migrants ont ensuite dû se lever vers 2 heures du matin, et ont été promptement renvoyées sous leurs tentes. A 4 h 30 du matin, mercredi, elles avaient quitté les lieux tandis qu’entraient en scène les équipes de nettoyage. Ce fut pourtant un tollé auprès de nombreux parents, furieux qu’on prive leurs enfants d’école – les cours à distance promis pour le mercredi n’ont quasiment pas eu lieu, selon les témoignages. Certains insultèrent les migrants tandis que le lycée recevait un « torrent d’appels haineux et même une alerte à la bombe », selon les responsables de la ville.
    « Nous ne pouvons pas transformer les écoles en refuges. Ce n’est tout simplement pas bien », déplorait Michael Novakhov, républicain membre de l’Assemblée de l’Etat de New York, tout en déclarant sa compassion pour les migrants. Dans cette enclave conservatrice de Brooklyn, les responsables républicains ont soufflé sur les braises, rappelant des propos du maire de la ville, Eric Adams, qui annonçait, à l’été 2023, son intention de loger les migrants dans le parc privé de la ville.
    La chaîne conservatrice Fox News et le tabloïd New York Post, propriétés du groupe de Rupert Murdoch, en faisaient leurs choux gras. Tout le monde s’en est mêlé, y compris le milliardaire Elon Musk : « C’est ce qui arrive lorsque vous manquez de chambres d’hôtel. Bientôt, les villes seront à court d’écoles à libérer. Ensuite, ils viendront chercher vos maisons », écrit le patron de Tesla et de SpaceX. Les équipes du maire ont bien compris que le choix d’une école était explosif. « Nous ne prévoyons pas d’utiliser de nouveau le lycée James-Madison », a déclaré Zachary Iscol, commissaire à la gestion des urgences de la ville. Il n’empêche, l’affaire révèle que la crise migratoire se referme comme un piège sur New York, qui a vu arriver 160 000 migrants environ depuis le printemps 2022. Environ 70 000 sont à la charge de la ville, qui a une obligation légale de loger les sans-abri et loue des hôtels pour les héberger.
    Dans cette crise, les responsabilités sont multiples : le président démocrate, Joe Biden, qui n’arrive pas à tarir le flux de migrants venus via le Mexique ; les républicains du Texas, qui se font un plaisir d’envoyer par autobus les migrants dans les villes démocrates, notamment New York, pour confronter leurs idées généreuses à la réalité ; le maire de New York, Eric Adams, ancien policier afro-américain de Brooklyn, qui est débordé mais se voit reprocher d’avoir créé un appel d’air, en confirmant le statut de New York comme « ville sanctuaire », c’est-à-dire ne collaborant pas avec les autorités fédérales pour lutter contre l’immigration clandestine. Il en appelle à l’Etat fédéral, reprochant à Washington et à Joe Biden d’avoir « abandonné » New York. « L’aide n’arrivera pas », a déploré M. Adams en décembre, de retour d’un voyage à Washington.
    L’exaspération est partagée par l’ancien gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, contraint à la démission pour harcèlement sexuel en août 2021, qui rappelle dans une tribune publiée par le New York Post le 20 décembre 2023 que la politique d’immigration est du ressort de l’Etat fédéral et suggère d’attaquer ce dernier en justice : « La ville de New York est déjà en crise et doit gérer une économie post-Covid, des taux d’inoccupation [de bureaux] élevés, la criminalité, les sans-abri, l’immigration et les déficits budgétaires. Elle ne peut pas se permettre de financer les soins aux migrants, estimés à 12 milliards de dollars [près de 11 milliards d’euros] d’ici à la fin de l’exercice 2025. Elle ne peut pas non plus se permettre de supprimer des services essentiels alors que la qualité de vie est déjà en souffrance », écrit l’ancien élu.
    En attendant, pourtant, M. Adams a proposé des coupes budgétaires dans le ramassage des ordures et le nettoyage de la voirie, dans les écoles, les bibliothèques et la police, avant de se raviser sur le dernier dossier. La cote de popularité du maire est tombée en décembre à 28 %, le plus mauvais score jamais enregistré par un maire de Big Apple. Son cas est aggravé par des soupçons de financement illégal de sa campagne électorale par la Turquie dans une enquête menée par le FBI, tandis que la ville se divise sur le conflit israélo-palestinien. L’élu est confronté à une crise qui rappelle, sans être comparable, la faillite de New York dans les années 1970 et l’envolée de la criminalité dans les années 1990 sur fond de guerre de la drogue. Les maires de l’époque n’avaient fait qu’un seul mandat, et c’est le destin que prédit Michael Goodwin, l’éditorialiste du New York Post, à M. Adams.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#newyork#mexique#crisemigratoire#fluxmigratoire#hebergement#migrationirreguliere#sante

  • African Migration to the U.S. Soars as Europe Cracks Down - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2024/01/05/us/africa-migrants-us-border.html

    African Migration to the U.S. Soars as Europe Cracks Down
    Thousands of people from African nations are flying to Central America and then traveling over land to Mexico and on to the southern border.
    By Miriam JordanMiriam Jordan, who covers immigration, reported from San Diego and Jacumba Hot Springs, Calif.
    Jan. 5, 2024
    The young men from Guinea had decided it was time to leave their impoverished homeland in West Africa. But instead of seeking a new life in Europe, where so many African migrants have settled, they set out for what has become a far safer bet of late: the United States.
    “Getting into the United States is certain compared to European countries, and so I came,” said Sekuba Keita, 30, who was at a migrant center in San Diego on a recent afternoon after an odyssey that took him by plane to Turkey, Colombia, El Salvador and Nicaragua, then by land to the Mexico-U.S. border.Mr. Keita, who spoke in French, was at a cellphone charging station at the center among dozens more Africans, from Angola, Mauritania, Senegal and elsewhere, who had made the same calculus.While migrants from African nations still represent a small share of the people crossing the southern border, their numbers have been surging, as smuggling networks in the Americas open new markets and capitalize on intensifying anti-immigrant sentiment in some corners of Europe.
    Historically, the number of migrants from Africa’s 54 countries has been so low that U.S. authorities classified them as “other,” a category that has grown exponentially, driven recently, officials say, by fast-rising numbers from the continent.According to government data obtained by The Times, the number of Africans apprehended at the southern border jumped to 58,462 in the fiscal year 2023 from 13,406 in 2022. The top African countries in 2023 were Mauritania, at 15,263; Senegal, at 13,526; and Angola and Guinea, which each had more than 4,000.Nonprofits that work on the border said that the trend has continued, with the absolute number and share of migrants from Africa climbing in recent months as potential destinations in Europe narrow. “You have countries that are less and less welcoming,” said Camille Le Coz, a senior policy analyst at Migration Policy Institute Europe. “When new routes open up, people are going to migrate because economic opportunities at home are insufficient.”
    A record number of people are on the move worldwide, according to the United Nations, fleeing climate change, authoritarian states and economic instability. A Crisis Reignited: Thousands of migrants are once again arriving every day in record numbers at the U.S. border with Mexico, driven by relentless violence, desperation and poverty.
    African Migration: While migrants from African nations still represent a small share of the people crossing the southern border, their numbers have been surging, as smuggling networks in the Americas capitalize on intensifying anti-immigrant sentiment in some corners of Europe. Republicans’ Claims: House Republicans, who are pushing for stricter border policies in exchange for new aid to Ukraine in its war against Russia, traveled to Texas to raise pressure on Democrats. We fact-checked some of the statements on immigration they made during the trip.Changing Dynamics: President Biden isn’t under pressure to curb the flow of migrants just from Republicans. Democratic mayors and governors in cities thousands of miles from the border are also issuing cries for help.
    The swelling number of migrants from Africa has exacerbated the crisis at the Mexico-U.S. border, as they join legions of migrants from Central and South America, as well as from China, India and other nations in making their way north.Nearly 2.5 million migrants crossed the U.S.-Mexico border in the 2023 fiscal year, and about 300,000 migrants were processed by the U.S. Border Patrol in December, the most of any month, stretching resources to the limit. Most people will apply for asylum, which allows them to remain in the United States until the outcome of their cases, issued years down the road.President Biden is facing pressure from Republicans in Washington and from some mayors and governors to stanch the flow of migrants into the country and into cities and towns struggling to absorb the new arrivals.
    For decades, Congress has failed to reach a consensus on comprehensive changes to the immigration system, and that has compounded the challenges of responding to the surge. Now, Republicans in Congress have demanded the Biden administration accelerate deportations and restrict asylum in exchange for support for wartime aid to Ukraine and Israel, and talks on that are expected to resume next week when lawmakers return to Washington.
    Several people, including one person carrying a small child, stand in line outside near a fence.Several people, including one person carrying a small child, stand in line outside near a fence.
    The surge of migrants from African nations can be noticeable even before they arrive in the Americas. After a flight from Senegal landed in Morocco on a recent morning, an airport employee called for anyone headed to the Nicaraguan capital Managua. A few dozen Senegalese travelers followed her.The Nicaraguan government, led by longtime president Daniel Ortega, does not restrict entry of Africans, and by starting their overland journey there, migrants are spared the perilous trek through the Darien Gap, a dense jungle between Colombia and Panama.
    The African migrants continue through Honduras, Guatemala and Mexico until they arrive at the southern U.S. border. Between January and September, nearly 28,000 Africans passed through Honduras, a sixfold increase over the corresponding period in 2022, according to the Honduran government. Guinea, Senegal and Mauritania are among the top 10 countries of those migrants; only a couple dozen people from each of those countries traveled through Honduras in 2020.
    While the United States has ramped up deportation flights, it has had to keep releasing many more people into the country because immigration detention centers are full and families cannot be locked up for extended periods. It is also extremely difficult to deport people to countries in Asia and Africa, because of the long distance and lack of consent from many nations.Across the Atlantic, immigration has stirred concern in many countries. Right-leaning candidates with anti-immigration platforms prevailed in a few national elections last year, most recently in the Netherlands. France, Germany and Spain have struck deals with Tunisia and Morocco to intercept migrants who transit through them. And on Dec. 20, the European Union signed a pact to facilitate the deportation of asylum seekers and limit migration to the bloc.
    Migrants heading to the United States share tips and success stories on social media, and smugglers masquerading as travel guides tout their services. Friends and relatives relay that they obtain U.S. work authorization after filing asylum claims. And while the migrants are unlikely to win their cases, it typically takes years for a decision because of a massive backlog in immigration court.“In the past, migrating across the U.S. border was very mysterious to people,” said John Modlin, the chief of the Border Patrol’s Tucson sector, which has been seeing large numbers of Africans crossing in remote areas.
    “The greatest danger right now is the global reach of the smuggling organizations,” aided by social media, he said in a recent interview.
    The route from West Africa and through Central America emerged a few years ago, according to Aly Tandian, a professor specializing in migration studies at the University Gaston Berger in Senegal. But departures soared in 2023 as more migrants began flying through Morocco and Turkey en route to Nicaragua.“I saw people had made it to the United States,” Ousman Camara, 27, a college student from Mauritania now in the United States, said in an interview. “Morocco controls the seas, making it harder to reach Europe.”Mr. Camara said that he no longer felt safe in Mauritania, where human rights groups have documented widespread abuses against Black minorities, and that he planned to apply for asylum in the United States.He borrowed about $8,000 from a friend to make the journey, which Mr. Camara said he would repay once he has steady work in the United States.
    Unlike many of the migrants from countries in the Americas, many migrants from Africa and Asia had families or friends who could help pay for the air travel to Nicaragua.Mr. Keita, from Guinea, said that he had sold his small laundry-detergent factory in Kankanto afford the trip. “Working here, I will be able to better myself and provide for us,” he said.Mohammed Aram, 33, of Sudan, where civil war broke out in April, said that the United States was the best place to start a new life. “Entry to Europe is difficult,” said Mr. Aram, who planned to go to Chicago
    More than a dozen migrants interviewed for this article said that they had surrendered at the border to U.S. agents, who bused them to a processing facility. There, the migrants spent two or three nights waiting their turn to provide personal information to authorities. They were released with documents that indicated they were in deportation proceedings and must go to court on a specific date in the city where they reported they will live.Finally, the migrants were released to the San Diego center, where they received meals and assistance contacting friends or relatives around the country who typically paid for airline tickets to their U.S. destination.
    Having made it to the United States, many expressed optimism about making fresh starts in cities across the country. But some who traveled to the United States said that social media posts had omitted mention of the danger they might encounter on their journeys, especially through Central America and Mexico.Paulo Kando, 20, and M’bome Joao, 22, from Angola, an oil-rich nation on the West African coast, said that bandits had robbed their cellphones and all their money at the Guatemala-Mexico border. They got jobs piling charcoal into carts to earn some pesos in Mexico. By the time they reached California, they had nothing but the clothes on their backs.Now they were stranded in San Diego. An Angolan friend in Portland, Ore., had promised to receive them but was not answering his phone, and they could not afford the bus fare to get there. They knew no one else in the United States, they said. Still, they did not regret coming.Mr. Kando, speaking in his native Portuguese, said his goal had not changed. “We’re trusting in God that a miracle will happen,” he said, “and we will reach Portland.”

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#afriquemeriquecentrale#mexique#honduras#guatemala#nicaruaguca#senegal#fluxmigratoire#routemigratoire#sante

  • Au Royaume-Uni, près de 100 000 demandeurs d’asile en attente de l’examen de leur dossier - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54327/au-royaumeuni-pres-de-100-000-demandeurs-dasile-en-attente-de-lexamen-

    Au Royaume-Uni, près de 100 000 demandeurs d’asile en attente de l’examen de leur dossier
    Par La rédaction Publié le : 05/01/2024
    Malgré les affirmations du Premier ministre britannique Rishi Sunak, qui assurait mardi que son gouvernement avait résorbé le retard dans les décisions d’asile, près de 100 000 personnes attendent toujours l’examen de leur dossier au Royaume-Uni. La polémique enfle au Royaume-Uni. Mardi 2 janvier, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a assuré que son gouvernement avait effacé l’arriéré dans les dossiers d’asile avec « 112 000 cas résolus » fin 2023 – comme promis en décembre 2022.
    Mais avec cette déclaration, le chef du gouvernement s’est attiré les foudres d’une partie de l’opposition et de certaines associations.
    Pourquoi cette annonce pose problème ? Les autorités britanniques ont bien traité 112 000 dossiers d’asile l’an dernier. Parmi eux, quelque 51 000 personnes ont obtenu une protection dans le pays, et plus de 25 000 ont été déboutées. Les autorités britanniques ont bien traité 112 000 dossiers d’asile l’an dernier. Parmi eux, quelque 51 000 personnes ont obtenu une protection dans le pays, et plus de 25 000 ont été déboutées. Mais la polémique porte sur la manière dont le gouvernement a géré cet arriéré. Sur les 112 000 dossiers instruits, environ 35 000 ont été classés comme « non procéduraux » et retirés de l’arriéré officiel. Tout simplement effacés du décompte final. Ce retrait représente quand même 31% des décisions d’asile.
    Le ministère de l’Intérieur a retiré ou suspendu ces demandes d’asile de ces exilés pour différentes raisons. Le quotidien The Guardian explique que le gouvernement a édicté de nouvelles instructions permettant qu’une demande soit retirée, notamment si la personne n’est pas en mesure de remplir correctement le questionnaire d’asile ou si elle ne se présente pas à des entretiens. Cette disposition peut être prise sans le consentement du demandeur, même si les autorités n’ont pas pu entrer en contact avec lui.Sur X (ex-Twitter), le Conseil des réfugiés affirme que « le ministère de l’Intérieur n’a pas réussi à expliquer pourquoi des milliers de personnes ont vu leur demande retirée (parfois en raison d’erreurs administratives comme des adresses incorrectes !) ».
    Le député travailliste Stephen Kinnock évoque quant à lui, sur le même réseau social, « le mensonge éhonté du Premier ministre ». En plus de « truquer » les chiffres comme lui reproche ses opposant, Rishi Sunak omet de dire que près de 100 000 dossiers sont encore en attente d’instruction au Royaume-Uni. Fin 2023, ce qu’on appelle « l’arriéré de flux » s’élevait à un peu plus de 94 000 demandes en attente, soit 2 000 de plus qu’au moment de la promesse du Premier ministre en décembre 2022.
    Dès sa prise de pouvoir en octobre 2022, Rishi Sunak a fait de l’immigration irrégulière sa priorité. Il annonce régulièrement son intention de stopper définitivement les départs de canots depuis la France. En 2023, près de 30 000 migrants ont débarqué au Royaume-Uni en traversant la Manche, contre 45 000 en 2022.
    Mais cette diminution des arrivées est à nuancer. Certes, le renforcement du dispositif de sécurité sur les côtes françaises, avec l’appui financier du Royaume-Uni, a participé à cette baisse, mais un tout autre facteur semble avoir été déterminant : la signature d’accords, en décembre 2022, entre le Royaume-Uni et l’Albanie pour lutter contre l’immigration clandestine. En 2022, près d’un tiers des 45 000 arrivées concernaient des Albanais, souvent des hommes majeurs seuls. Mais après un pic à l’été 2022, lors duquel les Albanais ont représenté jusqu’à 50 % des passagers de « small boats », leurs arrivées « ont chuté de façon spectaculaire au dernier trimestre 2022 et au premier trimestre 2023 », constate l’Observatoire des migrations de l’université d’Oxford. Dans le cadre de cette coopération, Londres a pu envoyer des agents de sa police aux frontières à l’aéroport de Tirana, en Albanie, et a renforcé ses critères pour qu’un demandeur d’asile soit considéré comme victime d’esclavage moderne.

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#immigrationirreguliere#asile#albanie#manche#fluxmigratoire

  • Au Maroc, plus d’un millier de migrants ont été interpellés dans le nord du pays, près des enclaves de Ceuta et Melilla
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/01/au-maroc-plus-d-un-millier-de-migrants-ont-ete-interpelles-dans-le-nord-du-p

    Au Maroc, plus d’un millier de migrants ont été interpellés dans le nord du pays, près des enclaves de Ceuta et Melilla
    Le Monde avec AFP
    Dans le cadre de différentes opérations, des unités de l’armée marocaine ont interpellé, dans la nuit du 31 décembre au lundi 1er janvier, plus d’un millier de migrants qui, dans le nord du royaume, s’apprêtaient à rejoindre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
    Au total, 1 110 personnes ont été interpellées dans les villes de Nador, M’diq et Fnideq durant plusieurs opérations de l’armée et des forces de l’ordre marocaines, selon un communiqué de l’Etat-major général des Forces armées royales (FAR) relayé par l’agence MAP. L’armée a précisé que les 175 migrants appréhendés à Nador, ville frontalière de Melilla, sont originaires du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et du Yémen, sans donner les nationalités des 935 autres.
    Situées sur la côte nord du Maroc, les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta sont les seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain, et sont régulièrement le lieu de tentatives d’entrée clandestines. La route migratoire vers les îles Canaries est l’autre porte d’entrée vers l’Europe, dans l’océan Atlantique, notamment depuis les côtes marocaines et du territoire disputé du Sahara occidental. L’archipel espagnol fait face cette année à son flux migratoire le plus important depuis 2006. Au 15 novembre, 32 436 migrants sont arrivés aux Canaries, soit un bond de 118 % par rapport à la même période une année auparavant, selon le ministère de l’intérieur.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#UE#espagne#canaries#routemigratoire#migrationirreguliere#ceuta#melilla#fluxmigratoire#

  • Au Maroc, plus d’un millier de migrants ont été interpellés dans le nord du pays, près des enclaves de Ceuta et Melilla
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/01/01/au-maroc-plus-d-un-millier-de-migrants-ont-ete-interpelles-dans-le-nord-du-p

    Au Maroc, plus d’un millier de migrants ont été interpellés dans le nord du pays, près des enclaves de Ceuta et Melilla
    Le Monde avec AFP
    Dans le cadre de différentes opérations, des unités de l’armée marocaine ont interpellé, dans la nuit du 31 décembre au lundi 1er janvier, plus d’un millier de migrants qui, dans le nord du royaume, s’apprêtaient à rejoindre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla.
    Au total, 1 110 personnes ont été interpellées dans les villes de Nador, M’diq et Fnideq durant plusieurs opérations de l’armée et des forces de l’ordre marocaines, selon un communiqué de l’Etat-major général des Forces armées royales (FAR) relayé par l’agence MAP. L’armée a précisé que les 175 migrants appréhendés à Nador, ville frontalière de Melilla, sont originaires du Maroc, d’Algérie, de Tunisie et du Yémen, sans donner les nationalités des 935 autres.
    Situées sur la côte nord du Maroc, les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta sont les seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain, et sont régulièrement le lieu de tentatives d’entrée clandestines. La route migratoire vers les îles Canaries est l’autre porte d’entrée vers l’Europe, dans l’océan Atlantique, notamment depuis les côtes marocaines et du territoire disputé du Sahara occidental. L’archipel espagnol fait face cette année à son flux migratoire le plus important depuis 2006. Au 15 novembre, 32 436 migrants sont arrivés aux Canaries, soit un bond de 118 % par rapport à la même période une année auparavant, selon le ministère de l’intérieur.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#UE#espagne#canaries#routemigratoire#migrationirreguliere#ceuta#melilla#fluxmigratoire#

  • BuzzSenegal
    https://www.buzzsenegal.com/news/international/migrants-en-provenance-d-rsquo-afrique-e_n_86491.html

    Migrants en provenance d’Afrique en 2023 : Le nombre exorbitant de Sénégalais arrêtés entre octobre et décembre
    28 décembre, 2023
    Selon les données des douanes et de la protection des frontières des États-Unis, les Sénégalais ont été à l’origine de plus de 9 000 arrestations à Tucson, dans l’Etat d’Arizona, du 1er octobre au 9 décembre. D’après le site nypost.com, les arrestations de migrants en provenance de pays comme le Sénégal, la Mauritanie, la Chine et l’Inde entrant via le Mexique ont grimpé à 214 000 au cours de l’exercice 2023. Ce chiffre représente le triple du nombre de « rencontres » de migrants en provenance d’Asie et d’Afrique au cours de l’exercice 2022, qui était de 70 000, selon les statistiques.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#etatsunis#mexique#asie#afrique#stastistique#fluxmigratoire

  • Usa- Envahis par les migrants : Le maire de New York alerte !
    https://www.dakaractu.com/Usa-Envahis-par-les-migrants-Le-maire-de-New-York-alerte-_a242306.html

    Usa- Envahis par les migrants : Le maire de New York alerte !
    Usa- Envahis par les migrants : Le maire de New York alerte !
    Ils sont plus de 150.000 migrants à arriver à New York depuis le début de l’année voire plus. La ville de New York absorbée par le flux de migrants, a atteint les limites de ses capacités. Ainsi, le maire de la ville américaine tire la sonnette d’alarme. " Je n’ai jamais eu dans ma vie un problème dont je ne voyais pas la fin, mais là, je ne vois pas la fin. (...) « Cette affaire va détruite New York », a déclaré Eric Adams. Ce dernier fait allusion au manque de logements et de ressources financières de New York pour s’occuper des nouveaux arrivants. Ainsi le maire de New York et la gouverneure de l’État, Kathy Hochul accusent le Président Joe Biden de n’avoir pas apporté un soutien suffisant. « Il n’ y a pas d’aide en vue », a informé Eric Adams.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#newyork#fluxmigratoire#immigrants#logement

  • Émigration clandestine : Khalifa Ababacar Sall pointe une « responsabilité collective »
    https://www.seneweb.com/news/Politique/emigration-clandestine-khalifa-ababacar-_n_425266.html

    Émigration clandestine : Khalifa Ababacar Sall pointe une « responsabilité collective »
    Par : Seneweb-News - Seneweb.com | 09 novembre, 2023 à
    La recrudescence de l’émigration clandestine par voie maritime, ces dernières semaines est source de profonde inquiétude. Il est essentiel de reconnaître notre responsabilité collective, celle de l’État en particulier, souligne Khalifa Ababacar Sall, candidat déclaré, à la présidentielle de 2024. Dans un message posté sur sa page X ancien Twitter, le leader de Taxawu Senegal relève qu’il lui est difficile de trouver le qualificatif adéquat, pour exprimer ce qu’il ressent face aux images qui montrent de jeunes Sénégalais qui empruntent des embarcations de fortune, bravant les fureurs océanes, dans l’espoir de trouver un mieux vivre.
    Selon Khalifa Ababacar « le Sénégal regorge de potentialités.
    Le développement du secteur primaire, pris dans son ensemble (agriculture, pêche, mines…) peut constituer une réponse adéquate apportée au chômage des jeunes ». L’ancien maire de Dakar est d’avis « qu’une agriculture étalée dans le temps et accompagnée d’une bonne commercialisation des produits permettra, assurément, d’atténuer l’exode ».L’autre levier sur lequel nous devons agir est selon lui l’éducation. « Il faut procéder à des réformes hardies du secteur de l’éducation, orienter, très tôt, les élèves, vers l’enseignement professionnel » a-t-il préconisé. « Entendons les jeunes. Répondons à leurs appels car c’est à l’aune du profil de sa population que l’on mesure le dynamisme et les capacités d’un pays à affronter l’avenir », suggère t-il. Auteur : Seneweb-News - Seneweb.com

    #Covid-19#migration#senegal#emigration#fluxmigratoire#migrationirreguliere#jeunesse#chomage#agriculture#education#campagnepresidentielle

  • Sénégal : le président ordonne des mesures d’urgence face à l’émigration clandestine
    https://www.dakaractu.com/Senegal-le-president-ordonne-des-mesures-d-urgence-face-a-l-emigration-cl

    Sénégal : le président ordonne des mesures d’urgence face à l’émigration clandestine
    M. Sall a demandé mercredi au gouvernement « de faire prendre des mesures sécuritaires, économiques, financières et sociales d’urgence afin de neutraliser les départs d’émigrants à partir du territoire national », dit un communiqué publié après le Conseil des ministres.L’effort devra associer les ministres de l’Intérieur, des Armées, de la Jeunesse ou encore de la Pêche, selon le communiqué qui fait aussi référence à la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière présentée en juillet par le gouvernement.
    Le Sénégal, pays d’Afrique de l’Ouest que le président Sall s’efforce de mettre sur la voie de l’émergence, fait face à un flot de départs par la mer à destination des Canaries, archipel espagnol et porte d’entrée de l’Europe.La presse rapporte plusieurs fois par semaine des arrivées de pirogues aux Canaries, des interceptions ou des sauvetages dans l’Atlantique, au large du Sénégal ou dans les eaux à l’approche des Canaries. Cette migration dangereuse a donné lieu à une série de drames. La presse fait à nouveau état depuis le début de la semaine de la disparition d’un nombre considérable de migrants partis de Bargny, sur la côte à l’est de Dakar. L’AFP n’a pu obtenir de confirmation de ces disparitions de la part des autorités.
    La question migratoire est devenue un thème de la campagne en cours pour la présidentielle de février 2024. Le Premier ministre Amadou Ba est le candidat du camp présidentiel pour succéder à M. Sall.Les Canaries connaissent un nombre record d’arrivées de migrants depuis 2006 avec 30.705 personnes arrivées entre le 1er janvier et le 31 octobre, soit plus du double (+111%) par rapport à la même période l’an dernier, selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur. Les deux tiers sont originaires d’Afrique sub-saharienne, selon l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières Frontex. Les Sénégalais sont avec les Marocains les plus nombreux parmi les nouveaux arrivants, selon Frontex et plusieurs ONG espagnoles.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#canaries#routemigratoire#emigration#atlantique#frontex#fluxmigratoire

  • Sénégal : le président Macky Sall demande des mesures d’urgence pour endiguer l’émigration clandestine
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/11/09/senegal-le-president-macky-sall-demande-des-mesures-d-urgence-pour-endiguer-

    Sénégal : le président Macky Sall demande des mesures d’urgence pour endiguer l’émigration clandestine
    L’effort devra associer les ministres de l’intérieur, des armées, de la jeunesse et de la pêche, alors que le pays fait face à de nombreux départs par la mer à destination des Canaries.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 16h20, modifié à 16h29
    Le président sénégalais, Macky Sall, a ordonné que soient prises des mesures d’urgence pour endiguer le flux en pleine expansion des départs de migrants, ont indiqué ses services mercredi 8 novembre au soir. M. Sall a demandé au gouvernement « des mesures sécuritaires, économiques, financières et sociales d’urgence afin de neutraliser les départs d’émigrants à partir du territoire national », affirme un communiqué publié après le conseil des ministres. L’effort devra associer les ministres de l’intérieur, des armées, de la jeunesse et de la pêche, selon le communiqué, qui fait aussi référence à la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière présentée en juillet par le gouvernement.
    Le Sénégal, pays d’Afrique de l’Ouest que le président Sall s’efforce de mettre sur la voie de l’émergence, fait face à un flot de départs par la mer à destination des Canaries, archipel espagnol et porte d’entrée de l’Europe. La presse rapporte plusieurs fois par semaine des arrivées de pirogues aux Canaries, des interceptions ou des sauvetages dans l’Atlantique, au large du Sénégal ou dans les eaux à l’approche de l’archipel. Cette migration dangereuse a donné lieu à une série de drames.
    La presse fait de nouveau état, depuis le début de la semaine, de la disparition d’un nombre considérable de migrants partis de Bargny, sur la côte à l’est de Dakar. L’AFP n’a pas pu obtenir de confirmation de ces disparitions de la part des autorités. La question migratoire est devenue un thème de la campagne en cours pour l’élection présidentielle de février 2024. Le premier ministre, Amadou Ba, est le candidat du camp présidentiel pour succéder à M. Sall.
    Les Canaries connaissent un nombre record d’arrivées de migrants depuis 2006, avec 30 705 personnes arrivées entre le 1er janvier et le 31 octobre, soit plus du double (+ 111 %) par rapport à la même période l’an dernier, selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’intérieur. Les deux tiers sont originaires d’Afrique subsaharienne, selon l’agence européenne de garde-côtes et de gardes-frontières Frontex. Les Sénégalais sont, avec les Marocains, les plus nombreux parmi les nouveaux arrivants, selon Frontex et plusieurs ONG espagnoles. Le Monde avec AFP

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#espagne#canaries#bargny#routemigratoire#atlantique#frontex#fluxmigratoire#emigration#sante#mortalite

  • Sur les « métiers en tension », la droite n’imagine aucune détente possible avec la majorité
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/08/sur-les-metiers-en-tension-la-droite-n-imagine-aucune-detente-possible-avec-

    Sur les « métiers en tension », la droite n’imagine aucune détente possible avec la majorité
    Les Républicains font toujours de l’article 3 une « ligne rouge » du projet de loi immigration. En privé, certains députés se disent pourtant plus ouverts au débat mais restent très minoritaires.
    Par Alexandre Pedro
    Si la « ligne rouge » sur le titre de séjour « métiers en tension » avait perdu de sa couleur pendant l’été, le président du Sénat, Gérard Larcher, s’est chargé de remettre un coup de peinture au nom de son parti, Les Républicains (LR). Inflexible, la droite refuse d’entendre parler de régularisations de sans-papiers dans des secteurs en tension dans une loi « immigration » devenue l’arlésienne de ce quinquennat. (...)
    Cette intransigeance n’est pas nouvelle. Depuis la présentation des grandes lignes du texte en novembre 2022 dans Le Monde par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et celui du travail, Olivier Dussopt, Les Républicains ont toujours vu dans cet article 3 un appel d’air favorisant l’immigration illégale. Pour la droite, cet article est le péché originel d’un texte qui porte la marque du « en même temps » macronien, avec ce qui est considéré comme une concession à l’aile gauche de la majorité incarnée par le député de la Vienne Sacha Houlié. Principal défenseur de ce dispositif, le président de la commission des lois à l’Assemblée a connu un coup de chaud, fin août, quand la première ministre, Elisabeth Borne, a parlé en privé de faire un sort à l’allusion aux métiers en tension, la jugeant « mal formulée ». Mais le ballon d’essai se dégonfle assez vite et LR n’a pas le temps de jubiler. M. Houlié assure aujourd’hui avoir des garanties solides de l’Elysée et de Matignon.
    Retour à la case départ. Gérald Darmanin a besoin de son ancienne formation et de ses 62 députés pour voter un texte qui lui tient à cœur, mais ces derniers veulent l’expurger des « métiers en tension ». Comment trouver une voix de passage ? La douloureuse bataille de la réforme des retraites a eu le mérite d’enseigner à la Macronie que le groupe LR formait tout sauf un bloc homogène. Alors faut-il tenter d’exploiter d’éventuelles dissensions ? Sous couverte d’anonymat, certains députés – parmi les plus libéraux du groupe – trouvent quelques qualités à un dispositif répondant à la préoccupation des employeurs dans des secteurs comme la restauration et le bâtiment. « Sans aller jusqu’à une régularisation automatique, il faut prendre en compte la situation. Ces gens travaillent, payent des impôts dans des secteurs où on peine à recruter », avance l’un d’entre eux. Un autre estime qu’entre quinze et vingt de ses collègues seraient ouverts à la discussion sur le sujet. Mais, pour l’instant, Les Républicains affichent leur unité sur cette question. « Je peux vous dire que nous sommes unanimes sur le refus de toute régularisation massive, assure le secrétaire général délégué du parti, Othman Nasrou. Nous ne sommes pas, nous, dans le “en même temps”. Je ne vois personne chez LR pour aller dans le sens d’un tel reniement. » A ce sujet, Eric Ciotti a toujours été très clair. « Il n’y a pas d’adaptation ou accommodement possible », répète le président de LR. Certains sont même prêts à aller plus loin. Le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont se dit ainsi favorable à déposer une motion de censure en cas de texte « trop laxiste », comprendre « avec les métiers en tension ». Impossible pour le gouvernement de ne pas voir la « ligne rouge ».

    #Covid-19#migration#migrant#france#politiquemigratoire#loi#metiersentension#regularisation#economie#fluxmigratoire#postocovid

  • « Métiers en tension » : le projet de loi immigration divise le camp présidentiel
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/08/metiers-en-tension-le-projet-de-loi-immigration-divise-le-camp-presidentiel_

    « Métiers en tension » : le projet de loi immigration divise le camp présidentiel
    La création d’un titre de séjour pour certains travailleurs étrangers est une « ligne rouge » pour la droite. Des députés de la majorité sont prêts à lâcher sur ce volet, quand l’aile gauche cherche à peser dans le sens inverse.
    Par Jérémie Lamothe

    Malgré plusieurs reports pour favoriser les négociations entre Gérald Darmanin et des députés du parti Les Républicains (LR) indispensables pour obtenir une majorité à l’Assemblée nationale, l’exécutif ne parvient pas à sortir de l’impasse dans lequel se trouve son projet de loi sur l’immigration. Si le ministre de l’intérieur a affiché son optimisme, mercredi 6 septembre, en affirmant sur Franceinfo qu’il « y aura, avant la fin de session parlementaire, un texte immigration voté », de nombreuses incertitudes demeurent sur son contenu.
    Depuis la présentation du projet de loi en conseil des ministres, le 1er février, le camp présidentiel essaie tant bien que mal d’en conserver « l’équilibre », avec un volet répressif, visant à accélérer les reconduites à la frontière des étrangers délinquants, et un autre, plus social, permettant la création de titres de séjour pour les sans-papiers travaillant dans des métiers en tension (bâtiment, hôtellerie-restauration, aide à la personne…). « Autrement dit : être très dur avec les méchants. Et puis être gentil avec les gentils », a résumé, mercredi, Gérald Darmanin.Mais l’exécutif est confronté à l’intransigeance des dirigeants de LR, qui assimilent la régularisation des travailleurs sans papiers inscrit dans l’article 3 du texte à un « appel d’air migratoire », constituant pour eux une « véritable ligne rouge ». Pour le président de LR, Eric Ciotti, l’abandon de ces titres de séjour est « non négociable » afin que ses 61 députés soutiennent le texte à l’Assemblée nationale. « On a 500 000 étrangers au chômage et on nous parle d’en appeler d’autres, ou d’en régulariser d’autres ? Non, je le dis clairement », a abondé mercredi matin sur BFM-TV et RMC le président du Sénat, Gérard Larcher (LR).
    Avant que l’examen du texte ne soit interrompu par l’exécutif en mars, troublé par la contestation de la réforme des retraites, les sénateurs LR avaient adopté en commission des lois une version durcie du projet de loi, mais sans toucher alors à l’article 3, sur les métiers en tension, faute d’accord avec leurs partenaires de l’Union centriste.Le ministre de l’intérieur a avancé mercredi que le texte reprendra son parcours parlementaire au Sénat « d’ici à novembre », avant d’être « étudié à la fin de l’année, en début d’année prochaine, à l’Assemblée nationale ». « Il y a un calendrier avec énormément de guillemets, énormément de points d’interrogation », a nuancé mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à l’issue du conseil des ministres. Ces derniers jours, l’exécutif semble néanmoins faire un pas en direction de la droite. Quand Gérald Darmanin plaide pour « un compromis » avec les sénateurs LR, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, défendait dans un entretien au Figaro, mardi, « la fermeté sur la régulation des flux migratoires ». Dans sa lettre aux chefs de parti transmise jeudi matin, une semaine après les Rencontres de Saint-Denis, le 30 août, Emmanuel Macron a aussi ouvert la porte à une extension du champ d’application de l’article 11 de la Constitution, qui régit le cadre des référendums. Répondant à une demande de LR et du Rassemblement national, qui souhaitent l’élargir aux sujets migratoires, le chef de l’Etat annonce dans sa missive qu’il fera « une proposition sur ce sujet dans les semaines qui viennent ».
    Mais la radicalité assumée de LR et les tergiversations de l’exécutif provoquent des tiraillements au sein même de la coalition présidentielle. Faut-il accorder ou non des concessions à la droite pour sécuriser le vote au Parlement, quitte à déséquilibrer le texte ? Des voix au sein des trois groupes de la majorité relative (Renaissance, MoDem et Horizons) appellent à faire preuve de « pragmatisme » en sortant l’article 3 du projet de loi. Ils proposent notamment de passer par la voie réglementaire en s’appuyant sur la circulaire signée par Manuel Valls en novembre 2012, qui définit actuellement les modalités de régularisation par le travail. « Le totem, c’est la mesure sur les métiers en tension, on y tient absolument. Après, la voie de passage, il ne faut pas en faire un totem », estime le député Renaissance du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre, pour qui « l’essentiel est que le texte soit voté le plus rapidement possible ». « Que la disposition soit ou non dans le projet de loi, ça ne me gêne pas, assure de son côté la vice-présidente (Horizons) de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou. Les gens ont besoin sur le sujet migratoire d’un message de fermeté et pas de “en même temps”. » Si elle se dit « très attachée à ce dispositif qui répond à une véritable demande sur le terrain », la vice-présidente MoDem de l’Assemblée, Elodie Jacquier-Laforge, se montre aussi ouverte à l’option de la voie réglementaire, tout en imposant un suivi régulier de son application par le Parlement. « Ce qui compte, c’est le résultat, que les personnes puissent travailler dans des conditions qui respectent notre droit du travail », explique l’élue centriste. Des compromis envers la droite immédiatement rejetés par l’aile gauche du groupe Renaissance, qui cherche à peser dans les arbitrages. Et à se faire entendre. Dimanche, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a défendu sur LCI ce volet « métiers en tension » au nom « des convictions, des valeurs et de la cohérence ». Mercredi, plusieurs d’entre eux, dont les anciens ministres Barbara Pompili et Stéphane Travert, ont signé un communiqué avec des députés du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) pour mettre en garde contre un retrait de l’article 3, qui « constituerait un signal inquiétant ». « C’est un gentil rappel de notre existence, souligne un des signataires, Benoît Bordat, député de Côte-d’Or. S’il n’y a plus la partie sur les métiers en tension, quel est l’intérêt du texte ? Il faut garder une forme de “en même temps”, la ligne historique du président de la République. »« A titre personnel, cet article 3 est l’axe majeur du texte, estime aussi la députée apparentée Renaissance de Maine-et-Loire Stella Dupont, signataire du communiqué. C’est important de regarder la réalité en face. On sait très bien que dans notre économie, il y a un certain nombre de secteurs qui peinent à recruter et qui emploient des personnes qui peuvent être en situation irrégulière. » Le flou autour de l’article 3 pousse aussi l’aile gauche de la majorité à chercher des soutiens inattendus. Une tribune cosignée par des députés Renaissance et de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, comme le président des députés socialistes, Boris Vallaud, le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, ou l’écologiste Julien Bayou, est en préparation pour défendre « l’accès des personnes étrangères au travail » et le maintien de l’article incriminé dans le projet de loi. Une initiative qui fait suite à des rencontres organisées ces derniers mois, à l’invitation de Pascal Brice, ancien directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, et de Marilyne Poulain, ancienne référente de la CGT sur les travailleurs migrants, entre des chefs de file de la gauche et le président Renaissance de la commission des lois, Sacha Houlié.Fervent défenseur de la première mouture du texte, ce dernier assure aujourd’hui avoir reçu « les garanties de l’Elysée et de Matignon » que l’article 3 figurera bien dans le texte. Pour l’élu de la Vienne, une majorité peut d’ailleurs encore être trouvée sur ce projet de loi à l’Assemblée en misant sur l’abstention de certains députés LR, socialistes ou encore de LIOT.D’autres élus Renaissance appellent aussi à assumer la version présentée en février en prenant l’opinion publique à témoin, quitte à risquer une défaite dans l’Hémicycle. « Sur des sujets qui sont des marqueurs politiques comme l’immigration, nous avons donné du temps pour trouver un compromis, estime la députée Renaissance des Yvelines Marie Lebec. Mais je crois qu’il ne faut pas avoir peur d’aller à la confrontation politique ni de dire aux oppositions : “Si vous ne voulez pas de ce texte, c’est votre responsabilité de l’expliquer à nos concitoyens.”

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#politiquemigratoire#metiersentension#travailleurmigrant#fluxmigratoire#economie

  • En Italie, le gouvernement Meloni dans l’impasse sur la gestion des flux migratoires
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/08/29/en-italie-le-gouvernement-meloni-dans-l-impasse-sur-la-gestion-des-flux-migr

    En Italie, le gouvernement Meloni dans l’impasse sur la gestion des flux migratoires
    Le rythme des arrivées sur l’île de Lampedusa, depuis la Tunisie, ne cesse d’augmenter en dépit de la politique de voisinage menée par Rome.
    Par Allan Kaval(Rome, correspondant)
    Le gouvernement de Giorgia Meloni avait fait de la réduction des arrivées irrégulières de migrants en Italie l’une de ses priorités. Lundi 28 août, leur nombre, sur les huit premiers mois de l’année, s’élevait à près de 113 500, soit plus du double de celui enregistré à la même période en 2022. Face à une rapide augmentation des départs depuis la Tunisie, les mesures d’urgence prises par l’exécutif depuis le début de son mandat, fin octobre, n’ont pas suffi. De nouveau, l’île de Lampedusa concentre les arrivées. Du 25 au 27 août, plus de 4 000 personnes y ont ainsi accosté après une traversée commencée depuis les rivages tunisiens. Du côté du gouvernement, entre promesses de mesures plus restrictives, attaques ou appels à l’aide en direction de Bruxelles et efforts diplomatiques encore improductifs en Méditerranée, les données de la gestion de la question migratoire restent les mêmes.
    « La situation des derniers jours est la plus critique depuis le 1er juin », indique au Monde Rosario Valastro, le président de la Croix-Rouge italienne qui gère le « hot spot » de Lampedusa, un centre à partir duquel les migrants sont transférés vers le continent lorsque les conditions météorologiques le permettent. Lundi, en fin de journée, 3 000 personnes y étaient hébergées, dans une structure initialement conçue pour en accueillir 600. « Ce qui nous préoccupe avec ce rythme d’arrivées c’est de pouvoir continuer à garantir une assistance à des personnes qui viennent dans des conditions très critiques, dont beaucoup de mineurs », déplore M. Valastro. En trois mois, plus de 48 000 personnes sont passées par le centre pour être ensuite dirigées vers un système d’accueil national dont des élus locaux et acteurs associatifs dénoncent la saturation.
    La grande majorité a transité par la région de Sfax, dans l’est de la Tunisie, devenue le point de passage principal pour des migrants majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne. Cette situation persiste en dépit de la politique de voisinage menée par Rome en Tunisie et présentée comme le modèle de son approche diplomatique en Méditerranée. Depuis son entrée en fonction, Mme Meloni prône la conclusion d’accords avec les pays de départ et de transit censés garantir des investissements et des financements en échange d’un contrôle accru des flux migratoires en amont des frontières italiennes. La présidente du conseil a obtenu de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qu’elle souscrive à cette approche en se rendant à Tunis, le 16 juillet, afin de signer avec elle et le président autoritaire tunisien, Kaïs Saïed, un accord de cette nature dont les traductions pratiques doivent encore prendre forme.
    Mardi, Mme Meloni est attendue à Athènes, Rome ayant l’ambition, entre autres dossiers, de rallier la Grèce à sa vision de la politique migratoire régionale. Le vice-président du conseil italien, Antonio Tajani, également ministre des affaires étrangères et secrétaire national de Forza Italia (centre droit), a appelé à une « action européenne » en réponse aux flux migratoires en provenance d’Afrique. L’autre vice-président du conseil et ministre des infrastructures, Matteo Salvini, s’est appuyé sur la situation à Lampedusa, mais aussi à Trieste, ville italienne située sur la route des Balkans, pour blâmer Bruxelles. Son parti, la Ligue (extrême droite), a construit ses succès sur un discours violemment hostile aux migrants et multiplie, en vue des élections européennes de juin 2024, les prises de position dissonantes au sein de la majorité. « Après tant de bavardages et de bavardages, l’Europe doit se réveiller, se bouger et nous aider », a-t-il déclaré, en jugeant nécessaire un nouveau « décret sécurité » porteur de mesures plus dures contre les migrants.
    La politique préconisée de l’exécutif emmené par Mme Meloni s’inscrit pour l’instant dans le sillage de décrets déjà pris depuis le début de la législature pour restreindre les activités des ONG de sauvetage et le régime de protection internationale en vigueur. En avril, le gouvernement italien avait par ailleurs instauré un état d’urgence sur le dossier migratoire, une mesure censée simplifier et accélérer le travail des administrations, mais servant aussi d’affichage politique alors que l’augmentation des arrivées en provenance de Tunisie se faisait déjà sentir. Pour le maire de Lampedusa, Filippo Mannino, cité dimanche par l’agence Adnkronos, « la déclaration [de l’état] d’urgence n’a produit aucun effet » sur son île et se limite à « des annonces ».Avec l’augmentation des arrivées, la gestion de l’accueil a également conduit les maires de centre gauche à demander davantage d’implication de l’Etat. Elle provoque aussi des critiques virulentes d’élus de la Ligue mécontents de devoir accueillir des migrants dans leurs villes. Ils réclament une répression plus dure à Matteo Salvini et au ministre de l’intérieur, Matteo Piantedosi, sommés de leur donner des gages au seuil d’une nouvelle période électorale. Des nouvelles mesures ont toutefois été annoncées après les arrivées massives depuis le 25 août. Elles sont censées aboutir à une rationalisation de la gestion de la politique migratoire, centralisée au niveau de la présidence du conseil.
    Face au gouvernement, le monde catholique italien dont les structures sont impliquées dans la délégation de l’accueil, prône un changement d’approche plus franc. « La question migratoire doit cesser d’être traitée comme une urgence et devenir une politique planifiée et ordinaire pour dissiper une atmosphère qui génère des politiques menaçant les droits des personnes », explique le prêtre Marco Pagniello, directeur de Caritas Italie qui appelle à plus de solidarité européenne envers l’Italie, pays de transit vers lequel la France renvoie les migrants interceptés à sa frontière. « Nous devons construire avec tous les acteurs associatifs impliqués et le gouvernement une structure permanente de gestion des flux qui s’inscrive dans la durée, car on ne peut pas arrêter le mouvement », juge-t-il. Pour le gouvernement Meloni, cela reviendrait à renoncer à endiguer un phénomène qu’il s’est engagé à faire disparaître.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#politiquemigratoire#droit#frontiere#transit#caritas#accueil#fluxmigratoire#tunisie#afriquesubsaharienne#postcovid

  • Les études au Canada attirent de plus en plus de jeunes français
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/06/02/les-etudes-au-canada-attirent-de-plus-en-plus-de-jeunes-francais_6128683_440

    Les études au Canada attirent de plus en plus de jeunes français
    Les université du Canada ne recrutent pas sur Parcoursup mais recrutent énormément de jeunes français. En treize ans, leur nombre au sein de ces établissements a été multiplié par trois.

    Par Florian Mestres
    Publié aujourd’hui à 16h00, mis à jour à 16h00
    (...). Le Canada est désormais la destination la plus prisée des jeunes français qui souhaitent suivre leurs études à l’étranger, devant la Belgique. En 2018, 17 030 Français étaient inscrits dans les établissements canadiens, selon les données les plus récentes de l’organisme public Campus France. En seulement treize ans, ce chiffre affiche une augmentation de 356 %.La plupart de ces Français s’inscrivent dans des universités du Québec, très actives en France pour attirer les lycéens, à coups de salons étudiants, de partenariats avec des universités hexagonales, de campagne de communication sur les réseaux sociaux. La langue et la proximité culturelle sont autant d’arguments qui rassurent les étudiants français en quête d’un dépaysement nord-américain, rappelle Jean-Christian Pleau, vice-recteur à la vie académique de l’université du Québec à Montréal (UQAM).Les universités du Québec proposent aussi, par rapport à leurs consœurs nord-américaines ou britanniques, des tarifs attractifs : pour la licence, les droits de scolarité payés par les Français sont alignés sur ceux des étudiants issus des autres provinces du Canada (les Québécois paient moins cher). A l’UQAM, le montant annuel de ces frais s’établit ainsi à 9 200 dollars canadiens (6 752 euros). Pour le deuxième cycle (équivalent du master), les Français paient 3 450 dollars canadiens (2 534 euros) par an.Ainsi, les Français représentent la moitié du total des étudiants étrangers à l’UQAM (2 112 au total à l’automne 2021) et même 57 % à l’université de Montréal, qui, avec ses écoles affiliées – HEC et Polytechnique –, rassemble 5 786 étudiants français. Dans la célèbre université anglophone montréalaise McGill, la France est le troisième contingent d’étudiants internationaux (environ 15 %), juste derrière les Etats-Unis et la Chine.Les restrictions sanitaires durant la pandémie de Covid-19 ont légèrement affecté l’attractivité des universités canadiennes auprès des Français. Mais les établissements s’attendent à une reprise des flux dès cet automne.Les bonnes perspectives professionnelles ne sont pas étrangères à la venue des jeunes français. En avril 2022, le taux de chômage pointait à 3,9 % au Québec. Dans l’ensemble du Canada, ce chiffre s’élevait à 5,2 %. Il s’agit des niveaux les plus bas jamais enregistrés depuis 1976, année où l’on diffusait ces données pour la première fois. La démographie québécoise ne suffit plus à pourvoir les besoins.

    #Covid-19#migrant#migration#canada#france#quebec#sante#pandemie#etudiant#economie#fluxmigratoires

  • L’OIM et Harvard lancent une étude sur les flux migratoires en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale | Organisation internationale pour les migrations
    https://www.iom.int/fr/news/loim-et-harvard-lancent-une-etude-sur-les-flux-migratoires-en-afrique-de-louest
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/mtd0053.jpg?itok=FVBLVI5c

    Genève - En collaboration avec le Centre François-Xavier Bagnoud pour la santé et les droits de l’homme de l’Université de Harvard, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) lance une étude conjointe intitulée « See migration like water : An Analysis of IOM Flow Monitoring Survey Data on Migration Flows in West and Central Africa ». Le rapport analyse les flux migratoires et les vulnérabilités des migrants lors de leurs périples à l’intérieur et au départ de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale.
    La région de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale offre de nombreux exemples de schémas migratoires dynamiques, notamment une longue histoire de flux migratoires infrarégionaux et interrégionaux divers. La complexité et l’évolution rapide des caractéristiques de la mobilité dans la région, associées à l’émergence de nouveaux défis et risques, comme la COVID-19, aggravent les risques le long des itinéraires migratoires et laissent de nombreux migrants sans protection.
    Le rapport appelle à une compréhension globale et contextualisée des vulnérabilités des migrants à travers les itinéraires migratoires les plus populaires d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale - en examinant les facteurs de risque et de protection aux niveaux individuel, familial, communautaire et structurel.L’étude est fondée sur les données du suivi des flux de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM recueillies auprès de plus de 110 000 migrants, à travers 38 points de transit dans 7 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. En outre, des données qualitatives issues d’entretiens avec des experts menés en 2020 éclairent l’impact de la COVID-19 sur les périples des migrants et leur bien-être.
    Cette étude conjointe s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large de l’OIM pour recueillir et diffuser des données empiriques solides sur les dynamiques et les vulnérabilités migratoires afin de soutenir les progrès vers le renforcement de la migration sûre, notamment pour soutenir la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et réaliser les Objectifs et cibles de développement durable (ODD) liés à la migration.

    #Covid-19#migrant#migration#OIM#harvard#recherche#fluxmigratoire#sante#crisesanitaire#afriquedelouest#afriquecentrale#transit#pactemondial#bienetre#vulnerabilite

  • « Au-delà de 2021, la pandémie continuera de bouleverser les flux migratoires »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/17/au-dela-de-2021-la-pandemie-continuera-de-bouleverser-les-flux-migratoires_6

    « Chronique. Lorsque les frontières se ferment, lorsque les avions restent au sol et les bateaux à quai, lorsque les économies sont mises à l’arrêt et lorsque les administrations qui délivrent des titres de séjour baissent le rideau, il devient très difficile de se déplacer. Historique, la chute des flux migratoires pendant la première année de pandémie de Covid-19 l’a donc été aussi, au même titre que la hausse de la mortalité, la baisse de la natalité et le plongeon des indicateurs économiques.« Une rupture formidable », constate le professeur François Héran, titulaire de la chaire « Migrations et sociétés » au Collège de France. Ce monde en mouvement du XXIe siècle, dont la dynamique migratoire augmentait depuis dix ans, s’est subitement figé, passé le premier moment d’un exode inédit, celui de millions de gens rentrant chez eux en catastrophe.
    En 2020, l’immigration vers les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui regroupe les économies avancées, a été divisée par deux par rapport à 2019 : Jean-Christophe Dumont, qui dirige la division des migrations internationales à l’OCDE, évoque, lui, un « choc historique, avec des variations importantes selon les pays ».Ainsi aux Etats-Unis, qui ont cumulé l’effet Covid-19 avec l’effet Trump, l’impact a été très fort : toutes les filières d’immigration ont été mises à l’arrêt, à l’exception de celle, vitale, des travailleurs saisonniers agricoles. Le Japon et la Corée du Sud ont tout fermé. Pays construits sur l’immigration, le Canada et l’Australie ont accusé des chutes des entrées respectivement de 45 % et de 70 %. Pour compenser cet impact négatif sur son économie, Ottawa a lancé un programme de recrutement d’immigrés de 400 000 personnes en 2021, puis du même ordre de grandeur – sans précédent – en 2022 et en 2023.Les chiffres sont plus nuancés mais tout aussi remarquables dans les pays européens : en France, l’immigration économique a chuté de 30 % , le nombre d’étudiants étrangers de 20 %, l’attribution de visas touristiques de 80 %, les demandes d’asile de 40 %.
    Hors OCDE, les pays du Golfe, qui comptent quelque cinq millions d’immigrés originaires d’Asie, ont subi, eux, le double impact de la pandémie et de la baisse des prix du pétrole en raison du ralentissement de l’activité mondiale ; les entrées en Arabie saoudite ont été divisées par dix. Le phénomène se répercute inévitablement sur les pays où de nombreuses familles vivent des revenus envoyés par les émigrés : la Banque asiatique de développement (ADB) prévoyait pour 2020 une baisse de 11 % à 20 % des transferts financiers de ces travailleurs vers leur pays d’origine. Quant aux réfugiés, leur circulation a aussi été entravée.
    Que nous dit ce bouleversement migratoire ? Premier constat dont la pandémie a imposé l’évidence : dans les pays riches, observe Jean-Christophe Dumont, « des secteurs entiers ne peuvent fonctionner sans la main-d’œuvre immigrée ». Pour reprendre des termes du vocabulaire covidien, les « premiers de corvée » sont souvent immigrés, et les immigrés sont souvent « essentiels ».Cela va des récoltes agricoles, pour lesquelles il a fallu affréter, en dépit des restrictions, des charters d’étrangers, vers l’Australie, l’Allemagne ou la Corse, jusqu’au secteur hospitalier, dont un quart du personnel, dans l’OCDE, vient d’ailleurs. Particulièrement dépendant à cet égard, le Royaume-Uni (qui a cumulé l’effet Covid-19 et l’effet Brexit) a prolongé les visas dans le secteur de la santé jusqu’à fin 2021. « Il faut des gens pour manipuler les corps et la matière », relève François Héran, qui note que cette division décrite dans les années 1930 par le sociologue Maurice Halbwachs entre le monde ouvrier qui touche la matière et le monde intellectuel qui ne la touche pas est toujours valable.
    Pour les experts, au-delà de la crise sanitaire, la crise économique liée à la pandémie aura, après 2021, des effets durables sur les flux migratoires, comme la crise de 2007-2008 en avait eu sur les migrations intra-européennes.Une autre leçon de la pandémie à surveiller de près, à cet égard, concerne l’immigration hautement qualifiée. La demande de cette catégorie d’immigrés était très importante avant le Covid-19, souligne François Héran, et le niveau d’éducation des migrants progresse. Or ce monde intellectuel qui n’a pas besoin de « toucher la matière » peut travailler à distance : on le savait, mais la pandémie a montré à quelle échelle ce système pouvait être étendu et généralisé.Cette évolution aura inévitablement des conséquences sur la mobilité de la population hautement qualifiée. Etudiants, ingénieurs, chercheurs, professionnels de la santé de haut niveau… les pays riches se livrent une concurrence féroce sur ces cerveaux.Et l’impact de la pandémie sur la mobilité, avec le travail à distance, peut profondément changer les conditions de recrutement, de même que l’organisation physique de l’enseignement supérieur.Jean-Christophe Dumont songe déjà à toutes les questions qu’ouvre cette perspective : faut-il prévoir des titres de séjour pour le télétravail ? Quel sera le statut fiscal des immigrés hautement qualifiés, mais à distance ? On peut aussi imaginer les bénéfices politiques du ralentissement de la fuite des cerveaux, dans les pays où l’absence d’une société civile éduquée ne permet pas de contrer les dérives autoritaires. La généralisation de la vaccination pèsera évidemment sur la reprise des migrations. Mais une tendance, déjà à l’œuvre dans le monde d’avant, se confirme clairement : alors que le « baby-bust », sous l’effet de la baisse des naissances, semble se substituer au baby-boom, un moment espéré, l’immigration sera plus que jamais essentielle aux populations vieillissantes des pays riches.

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  • Pandemic curbs trend towards ever-increasing migration | | UN News
    https://news.un.org/en/story/2021/01/1082222

    Travel restrictions and other curbs to movement put in place in the light of the COVID-19 pandemic, have put a significant dent in migration figures, but the overall trend shows 100 million more people living outside their countries of origin in 2020, compared to the year 2000, a new UN report revealed on Friday.International Migration 2020 Highlights, published by the UN Department of Economic and Social Affairs (DESA), shows that the pandemic may have slowed migration flows by around two million people last year, cutting the annual growth expected since mid-2019 by around 27 per cent.Since the year 2000, however, there has been a major increase in migration. That year some 173 million people lived outside of their countries of origin. Twenty years later, that figure had risen to 281 million.
    In a statement, Liu Zhenmin, UN Under-Secretary-General for Economic and Social Affairs, said “The report affirms that migration is a part of today’s globalized world and shows how the COVID-19 pandemic has impacted the livelihoods of millions of migrants and their families, and undermined progress in achieving the Sustainable Development Goals.”

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  • Covid-19 : l’Afrique guette sa « deuxième vague »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/11/16/covid-l-afrique-guette-sa-deuxieme-vague_6059898_3212.html

    « Le continent peut être divisé en deux. Dans la moitié des pays, le nombre de contaminations continue de diminuer et dans l’autre, il augmente », résume le docteur Ngoy Nsenga, responsable de la réponse aux crises en Afrique à l’OMS. Certains, comme l’Angola, après avoir imposé un confinement dès le mois de mars à l’apparition des premiers cas, connaissent seulement leur première vague. Un retournement qui, pour le docteur Nsenga, s’explique comme partout par « un relâchement dans le respect des gestes barrières et une fatigue envers toutes les mesures de restriction subies depuis des mois ».La réaction précoce des gouvernements dans la gestion du nouveau coronavirus, la maîtrise des méthodes de dépistage et de traçage dans une région habituée à gérer des contagions récurrentes constituent pour ce responsable de l’OMS « l’élément décisif » pour expliquer l’évolution singulière du continent. Même s’il n’écarte pas les autres hypothèses souvent avancées : forte proportion des jeunes dans la pyramide des âges, faible insertion de l’Afrique dans les grands itinéraires de la mobilité internationale ou encore une meilleure résistance des populations acquise par une exposition régulière aux virus…
    Lire aussi Covid-19 : l’OMS mise sur des tests rapides en Afrique
    « Nous n’avons pas beaucoup avancé pour comprendre pourquoi l’Afrique évolue de manière différente. Au Cameroun, très peu de personnes ont dû être hospitalisées. Peu sont mortes. Le taux d’occupation des lits Covid est de 1 %. Le confinement a été peu respecté et aujourd’hui, tout le monde va à la messe ou participe à des rassemblements sportifs sans porter de masques. Quelque chose a protégé la population. Quoi précisément ? Je ne sais pas. »
    Cette équation aux multiples inconnues ne facilite pas la gestion des mesures sanitaires. D’autant que, comme dans le reste du monde, la crise économique et ses répercussions sociales se font durement sentir. Sans que les Etats aient ici les moyens de financer les puissants amortisseurs déployés par exemple en Europe. Doivent-ils à nouveau fermer les frontières aériennes qui commençaient à peine à s’ouvrir pour nombre d’entre eux ? Reconfiner leur population ? « Nous avons besoin de pouvoir affiner les réponses, de faire du sur-mesure », répond Akhona Tshangela, responsable de l’unité de modélisation d’Africa CDC.
    Un projet a été lancé avec la mutuelle d’assurances panafricaine ARC (African Risk Capacity) qui dispose déjà d’une expérience dans la gestion des fièvres hémorragiques et des méningites. « Au début de la pandémie, nous avons utilisé des modèles américains avec des données chinoises pour essayer d’anticiper ce qui se passerait chez nous et cela a abouti à des estimations totalement surestimées. Avec un recul de neuf mois, nous commençons maintenant à avoir nos propres chiffres et nous devons construire des modèles qui reflètent nos réalités », poursuit-elle

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