• trouve que l’actualité nous rappelle douloureusement que lorsque nous allumions un téléviseur il y a une cinquantaine d’années de cela nous tombions sur « Des Chiffres et des Lettres » ou « Apostrophes » tandis qu’aujourd’hui c’est sur « Les Marseillais à Honolulu » ou « Hanouna ».

    Parallèlement à ça, à l’époque le Parti Communiste était communiste et faisait 20 %, aujourd’hui il est barbecuiste et fait 2 %.

    Alors bon, c’est un peu gros pour que ce soit une simple coïncidence.

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac.

  • ferait volontiers sienne la remarque ouïe à l’instant dans « La Chute de Lapinville », un feuilleton baladodiffusé d’Arte mettant notamment en scène une podcasteuse tyrannique : « À la radio tout s’entend ; même si tu es mal peigné·e ça s’entend ». Tellement vrai ! On gagne tellement en perception et en précision quand on n’est pas parasité·e par des images ! Ah vous pouvez vous aligner, hein, avec vos espèces de Minitel en couleurs ! Rien n’arrivera jamais à la cheville d’un roman ou d’un bon vieux transistor !

    Haro sur vos technologies bling-bling, vos vidéogrammes et vos connexions 4G, 5G ou on-ne-sait-plus-combien-de-G ! Mettez Arte Radio sur la bande FM et tant que vous y êtes rendez-nous aussi les Grandes Ondes !

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac, surtout le matin au réveil.

  • ne va pas écouter le programme de France Cul’, non. Non pas qu’elle trouve que le « transhumanisme » soit un sujet inintéressant, mais rien que le titre de l’émission sent la propagande petite-bourgeoise à plein nez : « Quel avenir pour nos cerveaux augmentés ? ». Lol ! La bonne question serait plutôt « Quel avenir vont nous faire subir LEURS cerveaux augmentés ? », parce que vous croyez quoi ? Que la technologie et « le progrès » seront pour tout le monde ? Mais vous êtes candides, ou quoi ? Tous les trucs promis, là, les implants qui décuplent les capacités cérébrales, les prothèses de ceci ou de cela qui fonctionnent cent fois plus vite et cent fois mieux que l’organe originel, vous croyez que ce sera aussi pour la gueuserie ? Que nenni ! Ce sera uniquement au bénéfice des rupin·e·s, ce sera une nouvelle arme de la guerre des classes : l’augmentation du cerveau des riches équivaudra à une diminution de celui des pauvres et ne servira qu’à renforcer leur exploitation.

    La seule bonne nouvelle c’est que la fin du monde est pour bientôt.

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéacDeGauche.

  • lit présentement une historiette dans laquelle, à un moment, une des protagonistes regarde par la fenêtre pour savoir le temps qu’il fait. Zyva, la scène complètement vintage ! Elle ne peut pas consulter son ordinateur ou son téléphone portatif, comme tout le monde ? Ah non, flûte, ça se passe il y a trente ans...

    N’empêche, c’est saisissant : les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent pas imaginer à quel point l’humanité revient de loin.

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac.

  • fait partie de cette génération qui a déjà dormi dans des couvertures électriques (et puis pas de l’électricité de maintenant aux normes européennes, hein, non non ; avec des vrais fils à moitié dénudés et entortillés et sans retour à la terre), qui partait toute seule de nuit en autostop vers le Larzac pour y retrouver des gens qu’elle ne connaissait pas, qui ne prenait jamais le volant d’une automobile à moins de trois pétards et quatre grammes d’alcool dans le sang, qui faisait de la motocyclette sans casque et accrochée aux frusques d’un Blouson Noir, qui ne se lavait jamais les pognes avant de manger, qui se faisait sauter sans protection dans des squats remplis de seringues et qui bouffait tous les champignons qu’elle trouvait dans les prés « parce que dans le tas ce serait bien le diable s’il n’y en avait pas quelques uns d’hallucinogènes », ET QUI VA QUAND MÊME CREVER DE VIEILLESSE ET DE DÉSESPOIR.

    Alors pitié, hein, avec vos « principes de précaution » : gardez ces blablas pour les jeunes d’aujourd’hui et fichez la paix aux vioques avec ça.

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac.

  • ne dit pas, non... Il aurait pu ne pas être mal, ce roman : l’histoire d’un type un peu falot, un « raté » timide et maladroit, qui tout à coup se met à réussir tout ce qu’il entreprend... Bien sûr ce synopsis n’est pas giga-original et n’a pas de quoi casser trois pattes à un canard, mais le texte n’est pas très long et puis c’est assez joliment écrit, sans temps mort ni scène inutile, il y a de la verve et du rythme, bref, ça passe — enfin à un détail près : comment, dans un bouquin dont l’intrigue est censée se dérouler dans les années 170 (1), l’épouse du « héros » peut-elle se prénommer Aline et sa mère Virginie ? C’est complètement contre-intuitif ! En conséquence de quoi durant toute la lecture on inverse instinctivement, on colle le blase de la bru à la daronne et celui de la daronne à la bru, et à chaque fois qu’il est question de l’une ou de l’autre on doit fournir un effort prodigieux pour se rappeler qui est qui. Eh, oh, cher écrivain, respectez un peu les modes de chaque époque, ce n’est quand même pas à la lectrice de devoir se dépatouiller à chaque fois pour s’y retrouver !

    Bon, après c’est vrai que ce sera encore plus compliqué pour les auteuses(-eurs) qui écriront des histoires se déroulant aujourd’hui, hein : avec tous les prénoms chelous qu’il y a maintenant, on ne sait même plus s’il s’agit de personnes ou de marques de shampoing.

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac.

    –-------------------
    (1) Années 170 du calendrier normal, c’est-à-dire révolutionnaire et républicain ; pour info ça correspond à peu près aux années 1960 dans la comptabilité tordue des bondieusard(e)s.

  • avait beaucoup aimé, il y a maintenant quatre ou cinq ans de cela, le « cheese challenge » alors en vogue sur les réseaux sociaux : ça consistait à se filmer en train de jeter une tranche de fromage dans la tronche d’un bébé et se bidonner en observant sa réaction — souvent de la stupeur et/ou des pleurs, les enfants sont rarement très imaginatifs. Bien sûr c’était un peu dommage de gâcher de la nourriture pour ça (une planche de bois ou un parpaing aurait tout aussi bien pu faire l’affaire) mais ça demeurait ludique malgré tout, ça préparait assez bien les gosses à la condition humaine et surtout ça créait du lien, c’était INTERACTIF puisque ça nécessitait deux protagonistes, l’adulte-lanceuse(-eur) et la/le mioche receveuse(-eur).

    Las ! tout va à vau-l’eau et ces bonnes pratiques sont déjà de l’Histoire ancienne : l’époque est à l’individualisme et apparemment les nouveaux défis lancés sur TikTok® Instagram® MySpace® ou consorts sont désormais des expériences solitaires — avaler de la lessive pour faire des bulles avec sa bouche ou son derrière, mettre ses doigts dans une prise électrique, s’asphyxier en s’auto-étranglant avec un câble ou un foulard, se mettre de l’eau de Javel dans les yeux pour en changer la couleur, essayer de rester éveillé(e) après avoir avalé une boîte entière de benzodiazépines. C’est bien aussi, mais contrairement au « cheese challenge » qui renforçait directement les rapports filiaux ces saynètes ne montrent souvent qu’un(e) seul(e) protagoniste — on voit bien que l’on a perdu le côté relationnel et convivial.

    Une bonne nouvelle dans tout ça ? D’ici quelques années les jeunes qui auront survécu auront le droit de vote ; autant dire que les dictatures se frottent d’ores et déjà les mains.

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac.

  • lève les yeux au ciel : en écoutant France Cul’ elle entend parler d’une pièce de théâââââââtre que des ingénu(e)s probablement armé(e)s de bonnes intentions ont produite à partir d’un entretien jadis accordé par Andréa, le dernier compagnon de Duras. En soi ce n’est pas forcément une mauvaise idée, hein, mais hélas les ceusses n’ont peur de rien et présentent cette relation entre les deux écrivain(e)s comme si on venait de la découvrir, comme si c’était un scoop, comme s’iels étaient en train d’apprendre quelque chose au monde entier — alors qu’il y a bien quarante ans qu’on le sait, tout ça, quarante ans que cette relation « particulière » (?) a largement été documentée et fictionnée par les deux auteureuses elleux-mêmes.

    C’est ça le sempiternel problème, avec les Sapiens Sapiens : chaque nouvelle génération croit toujours avoir inventé la poudre, alors qu’elle ne fait qu’exhumer ce que depuis le paléolithique toutes les précédentes savaient déjà — mais bien sûr tenter de l’expliquer à ces juvéniles béotien(ne)s serait du temps perdu.

    Nous ne le répéterons jamais assez : la jeunesse est un frein à l’érudition des plus ancien(ne)s.

    #MamieNicoleEstUneVieilleRéac.