• Ukraine : quand le journalisme s’égare - Vu du Droit Régis de Castelnau - vududroit.com
    https://www.vududroit.com/2022/08/ukraine-quand-le-journalisme-segare

    La liberté d’information dans un monde globalisé n’est pas en très grande forme. En Occident, le système médiatique représenté par la presse écrite et audiovisuelle est entièrement entre les mains de puissantes oligarchies qui entendent bien mettre leurs médias au service du maintien d’un ordre politique et social qui assure leur domination fructueuse. Internet comme espace de liberté pourrait être un formidable un outil de ré-information, mais parfaitement conscients du danger, les mêmes grands intérêts, s’efforcent d’y contrôler strictement l’expression.

    L’Occident malade de sa presse
     L’élection présidentielle américaine de 2020 a été de ce point de vue un épisode assez sidérant. Qui a vu la presse américaine prendre résolument et massivement parti pour Joë Biden pendant que les GAFAM mettaient en place un système de filtrage et de censure de ses adversaires que l’on peut qualifier de totalitaire. Il n’est pas besoin de suivre Trump sur ses accusations de trucage du scrutin lui-même, pour constater qu’au regard des standards juridiques internationaux relatifs aux règles qui assurent « la sincérité du scrutin » , l’élection présidentielle américaine de 2020 a été irrégulière. Situation identique en France et au sein de l’Union Européenne, où la liberté d’expression est un combat, avec la domination d’une oligarchie et la nécessité de sans cesse s’opposer aux tentatives récurrentes visant à empêcher les réseaux d’être un outil de débat contradictoire face à la propagande produite par le système.

    Comment alors s’étonner de la défiance des opinions publiques vis-à-vis de la presse en général et des journalistes en particulier. Toutes les études d’opinion sont de ce point de vue absolument calamiteuses et les journalistes sont les plus déconsidérée, souvent devant les politiques eux-mêmes ! En France, près de 70 % des Français les considèrent, ni indépendants, ni objectifs et soumis au pouvoir et à l’argent. Comment s’étonner que la diffusion en kiosque et points de vente, de la presse écrite nationale pourtant gavée de subventions, ait été divisée par deux en cinq ans pour se situer à des chiffres grotesques ! La situation est encore pire aux États-Unis, où la presse avait pourtant depuis longtemps un statut et une réputation démocratique importante. La société transnationale Gallup, un des premiers opérateurs mondiaux dans le domaine des sondages et des études d’opinion, vient de publier son bilan annuel https://dernieres-nouvelles.com/la-confiance-des-americains-dans-les-medias-atteint-un-niveau-r concernant la confiance de l’opinion publique américaine dans ses médias. Et c’est ainsi que l’on apprend que seulement 11 % de la population américaine conservent leur confiance dans les médias télévisuels, alors que 89 % pensent qu’ils mentent !

    Quand l’information n’est plus que propagande
    C’est dans ce contexte médiatique particulier qu’a commencé la guerre en Ukraine. Ce qui a permis d’assister incrédule, à un déferlement de propagande où la bêtise le disputait au racisme. Mais où régnait surtout le mensonge, que ce soit directement ou par omission. C’est Emmanuel Macron affirmant le 24 mars au sommet de l’OTAN : « L’économie russe est en cessation de paiement, (…) son isolement est croissant » . La rodomontade se transformant rapidement en mensonge puisque les pays qui refusent de condamner et de sanctionner la Russie représentent 82 % de la population mondiale. C’est Bruno Lemaire ne voyant aucun inconvénient à passer pour un imbécile en annonçant triomphalement : « Les sanctions sont d’une efficacité redoutable. Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe. » C’est Jean-Luc Mélenchon rappelant à juste titre la position diplomatique de la France initiée par le général de Gaulle, sur l’existence « d’une seule Chine » , pour se faire immédiatement accuser de « soutenir les dictateurs »  !

    Ce sont les soi-disant experts de plateaux télévisés, de la presse et des réseaux, aux compétences en général limitées qui n’hésitent pas à raconter n’importent quoi. Mais c’est surtout l’effondrement déontologique des journalistes quand 90 % d’entre eux oubliant toute morale professionnelle, se transforment en petits télégraphistes acharnés du récit médiatique concocté par les officines opaques entourant Zelensky, le bateleur de Kiev, et n’ayant rien à voir avec ce qui se passe réellement sur le terrain. Le mensonge éhonté mis au service d’une guerre de la communication, pour l’utilisation duquel Zelensky a quant à lui, répétons-le, l’excuse de le faire pour ce qu’il pense être les intérêts de son pays. C’est la volonté furieuse de minimiser la présence et l’influence néonazies en Ukraine https://www.vududroit.com/2022/06/le-retour-des-assassins-de-la-memoire , et ce contre des évidences admises en Occident il y a encore quelques mois. C’est le silence obstiné sur les bombardements des populations civiles du Donbass par l’armée ukrainienne, l’adoption immédiate du narratif inepte d’une armée russe écrasée qui irait jusqu’à se bombarder elle-même etc. etc.

    Il se trouve que les opinions publiques occidentales considérées comme des troupeaux de moutons pouvant avaler n’importe quoi, ont pourtant commencé à réagir. Il est probable que la bêtise et le fanatisme finisse, et c’est tant mieux, à produire l’effet inverse à celui qui est recherché. Au sein de l’Union Européenne, nombreux sont les pays où les populations mesurant probablement les enjeux économiques et stratégiques, mais également le caractère peu recommandable au plan moral du régime de Kiev, sont désormais opposées au soutien sans mesure à lui apporté. Avec maintenant un refus du régime des sanctions, dont elles perçoivent l’effet boomerang, malgré l’aveuglement incompréhensible de leurs dirigeants.

    Les saints ne seraient plus des saints ?
    C’est probablement pour cela que se sont produit plusieurs événements médiatiques très significatifs. C’est d’abord le quotidien allemand « Die Welt » https://www.welt.de/kultur/plus240130237/Selenskyj-Offshore-Konten-und-Wagnergate-geheime-Geschaefte-des-Praesidenten.ht qui revient sur la vertigineuse corruption des gens au pouvoir à Kiev et en particulier celle de Zelensky lui-même. Avec la diffusion d’un documentaire accablant pour celui-ci https://www.youtube.com/watch?v=uVok_bID2pM&t=262s

    . Il y a aussi le retour des dénonciations de l’idéologie et des comportements des groupes néonazis ukrainiens incorporés à l’armée. Et surtout deux publications qui permettent de mesurer par les réactions qu’elles provoquent, la catastrophe démocratique dans le domaine de la presse en général et en France en particulier.

    C’est ensuite la chaîne de télévision CBS qui https://www.cbsnews.com/news/ukraine-military-aid-weapons-front-lines/?intcid=CNM-00-10abd1h diffuse un sujet selon lequel seule 30 % des armes données à l’Ukraine arrivent sur le front. Le reste disparaissant dans une forme de trou noir https://www.vududroit.com/2022/07/lukraine-comme-un-trou-noir . Il n’y avait rien de nouveau, et ce n’était pas un scoop, car ce sujet qui provoquait pas mal d’inquiétudes aux États-Unis, avait déjà été abordé. Mais, dans les bruits de l’orchestre ou plutôt du tintamarre du déferlement propagandiste, cela n’avait pas été relevé. La situation est aujourd’hui toute autre, puisque, que ce soit sur le terrain militaire en Ukraine ou sur le plan géostratégique mondial, la défaite de l’Occident commence à se profiler. Les fanatiques atlantistes en panique se sont immédiatement mobilisés et ont obtenu la censure de la vidéo ! Comme si CBS avait été une vulgaire officine au service de Poutine et financée par le FSB !

    Et puis il y a eu l’épisode Amnesty International https://www.youtube.com/watch?v=Hps6yEo0c6w

    . L’ONG occidentale probablement soucieuse de conserver un minimum de crédibilité a publié un rapport dans lequel elle accusait l’armée ukrainienne d’utiliser les civils, et notamment les populations du Donbass, comme boucliers humains. C’est une vieille histoire, puisque l’AFU s’étaient déjà signalée par ces méthodes pendant la guerre civile du Donbass. Et pour la présente guerre, ce n’était pas non plus un scoop, puisque France Télévisions, difficilement qualifiable d’officine poutinienne, s’en était elle aussi, émue dès le mois de mai dernier. Le phénomène était notoire, voire revendiqué par les militaires ukrainiens qui diffusaient des vidéos dans lesquelles on les voyait installer leur artillerie à proximité de bâtiments tels qu’hôpitaux, maternités, crèches écoles etc. Sans compter les civils retenus contre leur gré comme ce fut semble-t-il le cas dans les sous-sols d’Azovstall.

    On a alors assisté à une formidable levée de boucliers pour essayer d’étouffer l’expression de cette vérité qui permettait d’accéder à un réel qui ne s’écrit pas en noir et blanc. Ce furent d’abord les pressions sur l’O.N.G. afin qu’elle retire son rapport. Puis comme d’habitude les injures pour disqualifier le messager porteur de cette mauvaise nouvelle à valeur de blasphème : les Ukrainiens ne sont pas les saints et les héros que l’on nous a vendus. Ils sont aussi capables de faire une guerre sale, voire très sale.

    Le mensonge revendiqué
    Et enfin, ce qui constitue un sommet assez ahurissant de l’effondrement moral de la presse française. Après avoir tenté de réfuter l’évidence, le quotidien le Monde et l’hebdomadaire le Point se sont signalés par la conception qu’ils ont de leur métier. Celle de militants acharnés d’une cause au service de laquelle la fin justifie les moyens. C’est-à-dire l’utilisation sans vergogne du mensonge. Mais, si mentir pour un journaliste, pose déjà un sérieux problème, que dire du fait de revendiquer officiellement l’utilisation du mensonge.

    Il faut lire le tweet publié par Madame Faustine Vincent journaliste au monde : « ce n’est ni plus ni moins que cela, la responsabilité d’Amnesty : autoriser la Russie à assumer totalement… toute vérité n’est pas bonne à dire à n’importe quel moment. Et ça, on aurait pu espérer qu’Amnesty pense avant de lâcher sa bombe ».

    Donc si l’on comprend bien la déontologie et la morale de Madame Vincent, s’agissant de faits qui sont juridiquement des CRIMES DE GUERRE de l’armée ukrainienne, il est nécessaire de les cacher, et par conséquent de les COUVRIR. Parce que selon elle, pour battre le Russe, la fin justifie les moyens. Cette personne ne mesure même pas que c’est justement cette utilisation des crimes qui disqualifie la cause qu’elle croit défendre. On lui rappellera au passage que le Monde est un quotidien français et que jusqu’à nouvel ordre nous ne sommes pas en guerre avec la Russie.

    Dans le Point, Sébastien Le Fol emprunte le même chemin : « En mettant sur le même plan, dans un rapport, l’agresseur russe et l’agressé ukrainien, la célèbre ONG confirme sa dérive tendancieuse. » Ne pas mentir, dire la vérité c’est mettre sur le même plan l’agresseur et l’agressé. Donc une fois encore, la fin justifie les moyens ? On se moque bien des méthodes employées par les Ukrainiens du moment que c’est contre les Russes. On comprend mieux avec ces gens-là, le silence sur la guerre du Donbass depuis 2014, sur les bombardements, les massacres, et les exactions. On comprend mieux aussi le déni concernant le poids des néonazis en Ukraine. Pas grave, si c’est pour casser du russe, certains doivent penser, comme Fabius avec Al Nosra en Syrie, qu’ils font du « bon boulot ».

    Il est tout à fait légitime de prendre parti pour un camp, de considérer que la Russie a envahi l’Ukraine sans raison le 24 février dernier, qu’il faut s’opposer à cette agression, et que l’Ukraine a raison et qu’il faut aider sa cause. Mais lorsqu’on est journaliste, qu’on appartient à une profession réglementée et protégée, on a une responsabilité particulière. Avec une déontologie qui impose selon la charte de Munich un rapport objectif avec le réel et le refus du mensonge qui sinon transforme le journalisme en propagande. Et violer cette obligation et ce devoir engage sa responsabilité.

    Pour caractériser cette responsabilité, et sans bien sûr faire la moindre comparaison entre les actes et la période, on rappellera le sort de deux journalistes après la deuxième guerre mondiale. Robert Brasillach, qui n’avait tué personne, mais par ses écrits s’était mis au service de l’ennemi a été condamné et fusillé pour cela. Julius Streicher journaliste allemand qui avait mis les siens au service de l’antisémitisme nazi, et qui lui non plus n’avait tué personne, a été pendu à Nuremberg.

    Il n’est pas question évidemment de souhaiter un tel sort à nos journalistes égarés. Mais par le rappel de l’Histoire, d’ajouter à ce qu’avait dit de Gaulle à propos de Brasillach, sur « le talent titre de responsabilité ».

    Le métier de journaliste donne un statut, et lui aussi est un titre de responsabilité.

    #journalistes #information #médias #france #oligarchie #propagande #nazisme #fachisme #otan #guerre #esj #clergé_médiatique #académie_esj https://esj-lille.fr/academie-esj-lille.php?id_formation=40 #fanatisme #journuliste #merdias #clergé_médiatique #esj

  • #Bois contre #mercenaires russes : comment la #Centrafrique a bradé une #forêt au groupe #Wagner

    Depuis 2021, #Bois_Rouge, une entreprise liée au groupe militaire privé Wagner, bras armé officieux du Kremlin, exploite une forêt à l’ouest de la Centrafrique. Elle bénéficie d’un étonnant traitement de faveur de la part des autorités, et œuvre parfois au mépris de la loi.

    À Bangui, « influence étrangère » a longtemps rimé avec France. La capitale de la Centrafrique, pays indépendant depuis 1960, a gardé des traces tenaces de l’ancien colonisateur français : avenue de France, rues du Poitou et du Languedoc, lycée français Charles-de-Gaulle, stations-service Total, bières Castel et coopérants français en pagaille.

    Depuis quelques années, le vent a tourné. Il vient désormais de l’Est. Dans les rues de Bangui, de larges panneaux vantent la coopération russo-centrafricaine. Un #centre_culturel russe a ouvert, dans lequel sont dispensés gratuitement des cours de langue. La boisson à la mode est une #vodka du nom de #Wa_na_wa, supposée donner à ses consommateurs « les secrets du pouvoir russe » et une « santé sibérienne ». Moscou fait don de blindés, de trampolines et de cahiers pour enfants, sponsorise des radios et des concours de beauté.

    Surtout, les hommages aux #mercenaires de Wagner sont partout. Les premiers employés de cette société militaire privée sans existence légale, considérée comme le bras armé officieux du Kremlin, sont officiellement arrivés dans la capitale centrafricaine début 2018, un peu plus d’un an après le retrait de l’opération française #Sangaris. Il s’agissait alors de former et d’accompagner sur le terrain les militaires centrafricains, aux prises avec des groupes armés irréguliers.

    Quatre ans plus tard, les « #conseillers_russes », comme on les surnomme pudiquement, ont des statues et des films à leur gloire. Des ministres portent des tee-shirts à leur effigie et des membres d’associations financées par Moscou chantent leurs louanges lors de manifestations.

    La présence de Wagner sur le continent africain (au Mali, en Libye, au Soudan ou au Mozambique) est désormais largement documentée, de même que les exactions dont certains de ces mercenaires se sont rendus coupables. Des rapports d’ONG, d’agences et de groupes d’experts onusiens ainsi que des enquêtes journalistiques en font état. Ces violations des droits humains ont conduit l’Union européenne à mettre en place, en décembre 2021, des #sanctions visant Wagner et ses dirigeants (voir la liste ici).

    Mais d’autres aspects de cette présence restent méconnus, en particulier les #accords industriels et financiers signés entre les sociétés de la galaxie Wagner et les États où le groupe intervient.

    Une enquête de trois mois, menée par Mediapart, le réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC) et l’ONG OpenFacto (à travers son projet « All Eyes on Wagner »), révèle comment une société liée à Wagner, Bois Rouge, a obtenu en 2021 une juteuse #exploitation_forestière en République centrafricaine, dans des conditions très avantageuses, qu’aucune autre société forestière n’avait obtenues.

    Notre enquête montre que la société Bois Rouge, officiellement centrafricaine, est dans les faits étroitement liée aux intérêts russes dans le pays, plus précisément au réseau d’affaires d’#Evgueni_Prigozhin, financier du groupe Wagner. Les autorités, dépendantes de Wagner pour assurer leur sécurité, ont bradé une partie de leurs #ressources_naturelles en autorisant Bois Rouge à exploiter la forêt de manière intensive, quasiment sans payer d’impôts, et parfois au mépris de la loi. Malgré ce traitement de faveur, Bois Rouge n’a pas respecté tous ses engagements vis-à-vis de l’État centrafricain.

    Interrogée, la gérante de Bois Rouge assure que la société « respect[e] pleinement les exigences et les règles en vigueur ». Également contactée, la présidence centrafricaine n’a pas souhaité nous répondre, estimant qu’elle n’avait « pas à justifier et à prouver quoi que ce soit ».

    Alors que plusieurs pays européens importent du bois centrafricain, notre enquête pose aussi la question de sa #traçabilité. Si les sanctions européennes visant le groupe Wagner et son financier Evgueni #Prigozhin devraient théoriquement rendre impossible l’importation de « #bois_Wagner » sur le sol européen, la faiblesse des contrôles existants ne permet pas de garantir que cette interdiction soit correctement appliquée.

    « Bois Rouge », société centrafricaine en apparence, russe dans les faits

    La République centrafricaine (RCA) est un pays riche de ses forêts. En 2021, le bois était le principal bien d’exportation du pays, loin devant les diamants. Il est exploité par seulement une douzaine d’entreprises.

    Le 9 février 2021, un nouvel acteur fait son entrée dans ce milieu très fermé. Une société jusqu’alors inconnue, Bois Rouge, remporte un appel d’offres lancé cinq mois plus tôt par le gouvernement centrafricain. Elle obtient, dans la région de la #Lobaye, au sud-ouest du pays, le droit d’exploiter une forêt de 186 000 hectares, riche de gorilles, léopards et éléphants.

    La parcelle appartenait jusqu’alors aux #Industries_forestières_de_Batalimo (#IFB), la plus ancienne des sociétés forestières de Centrafrique, à capitaux français. Le 18 juillet 2019, le permis est retiré à IFB et repris par l’État, dans des conditions contestées : selon nos informations, IFB a introduit un recours devant le Conseil d’État centrafricain. La société n’a pas souhaité commenter tant que la procédure judiciaire est en cours.

    Début 2021, la forêt passe donc sous le contrôle de Bois Rouge. L’entreprise se décrivait sur son site internet, mystérieusement fermé cette année, comme « l’une des plus grandes entreprises africaines de bois », se présentant ainsi comme une société 100 % centrafricaine. Elle est, de fait, immatriculée au registre du commerce depuis mars 2019 et dirigée par une ressortissante du pays, #Anastasie_Naneth_Yakoïma.

    Mais il s’agit en réalité d’un paravent des intérêts russes en Centrafrique. « Tout le monde sait qu’il s’agit d’une société fabriquée de toutes pièces par les Russes », confie un acteur du secteur. Plusieurs éléments matériels viennent l’étayer.

    En octobre 2019, sept mois après sa création à Bangui, Bois Rouge est présente à un forum d’industriels du bois à Shanghai. La société figure sous le même nom et à la même adresse que ceux renseignés au registre du commerce centrafricain… mais elle est classée parmi les participants russes. Bois Rouge n’est pas représentée par sa directrice, Anastasie Naneth Yakoïma, mais par un responsable des ventes dénommé #Artem_Tolmachev. Et l’une des deux adresses e-mail de contact de l’entreprise est hébergée par un service de messagerie russe, mail.ru.

    Les liens de Bois Rouge avec la Russie sont confirmés par ses activités sur le terrain. Des photos datées de novembre 2021 prises dans la concession, que l’EIC et OpenFacto ont obtenues, montrent plusieurs hommes blancs aux côtés d’employés centrafricains, ainsi que des camions et des boîtes de médicaments de marque russe et une porte sur laquelle « centre médical » est écrit en russe.

    Interrogée sur ses liens avec la Russie (ainsi que sur l’ensemble des informations contenues dans cet article), la gérante de Bois Rouge, Anastasie Naneth Yakoïma, fait simplement savoir que sa société « exerce son activité tout en respectant pleinement les exigences des normes et les règles en vigueur ». Elle ne souhaite pas répondre à nos questions, estimant que cela reviendrait à diffuser des « données confidentielles » sur l’entreprise.

    Sur la trace de Wagner : camouflages « #MultiCam » et sociétés de la galaxie Prigozhin

    D’autres éléments plus précis confirment que Bois Rouge n’est pas simplement liée à des entrepreneurs russes, mais bien à un réseau spécifique : celui d’Evgueni Prigozhin – homme d’affaires proche de Vladimir Poutine – et du groupe Wagner, dont il est soupçonné d’être le financier et le dirigeant.

    Le groupe Wagner n’a pas d’existence légale ; aucune entreprise ne porte officiellement ce nom. Il désigne le groupe de #mercenaires et, par extension, la galaxie de sociétés contrôlées par Evgueni Prigozhin qui opèrent dans les zones où ces mercenaires sont déployés – qu’elles soient actives dans l’extraction de ressources naturelles ou la #propagande en ligne. Evgueni Prigozhin est déjà présent en RCA via plusieurs entreprises, dont #Lobaye_Invest et #M-Finans, sous sanctions américaines depuis septembre 2020.

    Le premier élément reliant Bois Rouge à Wagner est chronologique : l’attribution de la concession dans la préfecture de la Lobaye coïncide avec l’arrivée des #mercenaires_russes dans la région. Selon nos informations, le gouvernement centrafricain a attribué l’ancienne parcelle d’IFB à Bois Rouge le 9 février 2021, soit seulement quinze jours après la reprise de #Boda, la principale ville de la région, par l’armée centrafricaine et les hommes de Wagner. Boda était auparavant contrôlée par une coalition de groupes armés, la #CPC.

    Les liens entre Bois Rouge et la galaxie Wagner/Prigozhin sont également d’ordre financier. Les données issues des bordereaux de chargements (« bill of lading ») de marchandises destinées à Bois Rouge, que l’EIC et OpenFacto ont consultées, démontrent que la société achète du matériel à #Broker_Expert_LLC, une société basée à Saint-Pétersbourg.

    Or, #Broker_Expert fournit d’autres entités du réseau Wagner/Prigozhin, parmi lesquelles l’entreprise minière #Meroe_Gold, active au #Soudan, décrite par le Trésor américain comme une filiale du groupe d’Evgueni Prigozhin.

    L’ONG Dossier Center (de l’opposant russe Mikhaïl Khodorkovski), dont trois journalistes ont été assassinés en Centrafrique en juillet 2018 alors qu’ils enquêtaient sur les activités de Wagner dans le pays, liste également Broker Expert en tant qu’« entreprise affiliée à Prigozhin ». Ce lien est confirmé par des éléments matériels, tels qu’un numéro de téléphone utilisé à la fois par Broker Expert et par des sociétés de la famille Prigozhin : #Concord LLC, dont Evgeny Prigozhin est le bénéficiaire économique ; ou encore #Soinvest LLC, dirigée par son épouse #Liubov_Prigozhina.

    Nous avons identifié vingt-huit transactions entre Bois Rouge et Broker Expert rien qu’en novembre et décembre 2021. En deux mois, l’exploitant forestier a importé via Broker Expert un tracteur, des matériaux de construction (tôles d’acier, argile expansée, bétonnière, ciment, briques), des vis, du fil barbelé, un ventilateur, des plaques d’amiante ou encore un aspirateur industriel.

    Outre ces liens d’affaires, des indices laissés sur le terrain suggèrent aussi un lien avec Wagner. Sur deux photos prises sur la concession de Bois Rouge, on distingue des individus portant des pantalons de camouflage militaire. Ce modèle de camouflage, dit MultiCam, est utilisé par Wagner en RCA.

    Ressources naturelles contre prestations de sécurité

    Parmi les sources connues de financement de Wagner figure l’exploitation de ressources naturelles, dont des champs de #pétrole et de gaz repris à l’État islamique en #Syrie (dont Wagner toucherait 25 % des revenus en vertu d’un contrat signé avec le gouvernement syrien) et des #mines_d’or exploitées par une société liée à Evgueni Prigozhin au #Soudan. L’attribution de permis d’exploitation à des sociétés liées au groupe serait une manière pour des gouvernements africains surendettés de payer les services des mercenaires.

    La Centrafrique ne semble pas échapper à ce mode de fonctionnement. Un document rédigé par le gouvernement centrafricain, révélé dans un récent documentaire de France 5, fait le lien entre « l’investissement russe dans le domaine de la sécurité nationale » et l’exploitation d’une mine d’#or en RCA par une société officiellement malgache mais en réalité sous contrôle russe, #Midas_Resources.

    « L’État centrafricain a le droit de prendre connaissance de l’état des lieux de l’investissement russe dans le domaine de la #sécurité nationale pour pouvoir être en mesure de gérer les compensations », indique le document.

    Le droit d’exploiter la forêt centrafricaine fait-il partie des « #compensations » accordées à Wagner en échange des services de ses combattants, qui assurent la garde rapprochée du président Touadéra et combattent aux côtés des forces armées centrafricaines ?

    Nos recherches démontrent en tout cas que les conditions d’exploitation octroyées à Bois Rouge relèvent davantage du cadeau que de la relation commerciale classique.

    Une forêt bradée

    Nous nous sommes procuré les documents officiels encadrant les activités de la société forestière liée à Wagner, qui étaient jusqu’ici restés secrets. Nous avons comparé les deux principaux documents – la convention provisoire d’exploitation signée entre l’État centrafricain et Bois Rouge le 28 avril 2021 et la convention définitive d’exploitation du 3 décembre 2021 – avec six autres contrats comparables signés par l’État centrafricain avec d’autres entreprises entre 2014 et 2020. Notre analyse montre que Bois Rouge a obtenu le droit d’exploiter la forêt de manière intensive, ainsi que des avantages jamais octroyés à d’autres entreprises.

    Trois exemples illustrent ce traitement de faveur.

    Bois Rouge a obtenu l’autorisation d’exploiter la totalité de la surface de la forêt dont elle a obtenu la concession, avant même d’avoir signé la « convention définitive d’exploitation » censée encadrer ses activités. Or, avant d’avoir signé cette convention définitive, les autres entreprises forestières n’ont le droit d’exploiter qu’une partie de leur concession – généralement un huitième de sa surface.

    Second avantage : alors que les contrats forestiers fixent des « assiettes de coupe » (des zones prévues pour être exploitées), qui changent chaque année afin de laisser la forêt se régénérer, la convention d’exploitation de Bois Rouge prévoit des « assiettes annuelles de coupe » valables non pas un an mais trois ans, et renouvelables sur simple demande.

    Le contrat signé avec Bois Rouge supprime enfin une disposition importante, présente dans tous les autres contrats que nous avons pu consulter : l’interdiction de procéder à des abattages par temps de pluie ou venteux, ce qui est normalement interdit pour des raisons de sécurité.

    En plus de ces conditions d’exploitation inédites, nous avons obtenu un document prouvant que le gouvernement centrafricain a octroyé d’importants avantages fiscaux et douaniers à Bois Rouge.

    Une lettre signée du ministre des finances et du budget de RCA, #Henri-Marie_Dondra, datée du 23 avril 2021, indique que Bois Rouge bénéficie pendant cinq ans de droits de douane réduits à 5 % sur ses importations, d’une exonération de l’#impôt sur les sociétés (puis réduit à 25 % pendant une année supplémentaire), d’une contribution au développement social réduite de 25 % et d’une exemption du paiement de la patente. L’entreprise bénéficie également d’une TVA sur les importations « neutralisée » par une procédure dite de « paiement différé » ainsi que d’une exonération de #taxe_foncière pendant huit ans sur tous les immeubles bâtis neufs.

    Exploitation lancée de manière illégale

    Malgré ce traitement de faveur, nous avons pu établir que Bois Rouge n’avait pas respecté tous ses engagements.

    La société a lancé son exploitation en juillet 2021 sans réaliser de #plan_d’aménagement ni d’#étude_d’impact_environnementale, qui sont pourtant deux obligations légales. L’absence de plan d’aménagement est explicitement mentionnée dans la convention définitive d’exploitation du 3 décembre 2021, ce qui n’a pas empêché le gouvernement centrafricain de la signer.

    « L’instauration de plans d’aménagement qui garantissent la préservation de la ressource forestière demeure notre priorité, et nous allons intensifier les contrôles », assurait pourtant en 2016 la ministre centrafricaine des forêts.

    L’absence d’étude d’impact environnementale réalisée par Bois Rouge nous a été confirmée par le ministère de l’environnement centrafricain.

    Ce n’est pas tout. Bois Rouge aurait dû payer, en échange de la concession, trois années de loyer. Cette obligation figure noir sur blanc dans le décret signé par le premier ministre centrafricain le 9 février 2021. La société a quinze jours pour le faire, et « tout manquement ou retard entraînera l’annulation d’office du permis », précise le document.

    Bois Rouge n’a pas payé. Mais l’État ne lui a pas retiré son permis.

    Une lettre du ministère des finances prouve qu’à la date du 23 avril 2021, soit deux mois après l’expiration du délai légal pour payer le loyer, le ministère des finances centrafricain n’avait toujours pas reçu l’argent. Le courrier indique que Bois Rouge a demandé un délai de paiement jusqu’au 1er avril 2022, soit onze mois après la date prévue. Ce report a été accordé par le ministère des finances – interrogé sur les motifs de cette décision, ce dernier ne nous a pas répondu.

    D’autres documents internes au ministère des eaux et forêts prouvent que Bois Rouge n’a pas payé toutes les taxes liées à l’abattage de bois auxquelles elle était assujettie, au moins jusqu’en février 2022.

    À ces manquements légaux et financiers s’ajoutent des #conditions_de_travail problématiques sur la zone d’exploitation. Nous avons pu recueillir le témoignage détaillé d’une personne connaissant bien la concession, mais qui requiert l’anonymat étant donné les risques importants pour sa sécurité. Cette source rapporte que Bois Rouge emploie un personnel très insuffisant (une équipe d’abattage y est constituée de deux personnes, contre cinq ou six habituellement), qu’elle fait travailler dans des conditions dangereuses.

    Selon ce témoin, les #abatteurs de Bois Rouge couperaient « 15 à 20 arbres par jour » alors que la norme dans d’autres concessions serait plutôt de sept par jour. Les dirigeants de l’entreprise leur imposeraient de travailler « jusqu’à 15 heures ou 16 heures » alors que, dans la région, l’usage veut que le travail s’arrête vers 11 heures en raison du vent qui se lève, rendant alors l’abattage particulièrement dangereux. Il assure enfin que le cahier de chantier, qui recense notamment les volumes de bois coupés, n’était pas rempli, alors qu’il s’agit d’une obligation légale. Interrogés sur ce point (ainsi que sur toutes les questions soulevées dans cet article), les représentants de la société Bois Rouge ne nous ont pas répondu.

    Malgré cela, Bois Rouge n’aurait pas encore exploité d’importants volumes de bois. Deux sources proches du dossier indiquent que l’entreprise a jusqu’à présent coupé un nombre d’arbres relativement modeste – qui représenterait quelques centaines de mètres cubes – qu’elle a ensuite exportés via le Cameroun. « Ils semblent être dans une phase de test », indique l’une de ces sources.

    Bientôt des meubles en « bois Wagner » en Europe ?

    Il est impossible, pour l’heure, de savoir vers quels pays ce bois a été exporté. Bois Rouge n’a pas souhaité nous répondre ; également questionnée, la #SGS, société chargée de contrôler les exportations de bois centrafricain, n’a pas donné suite.

    Plusieurs pays d’Europe importent du bois centrafricain, parmi lesquels l’Espagne (jusqu’en 2019 au moins), la France, l’Italie, le Portugal, l’Allemagne et la Belgique. Au total, selon les chiffres officiels produits par l’UE, les importations de bois (et ses dérivés, charbon et liège) de la RCA vers l’UE ont augmenté de 62 % en 2021 pour atteindre 11 millions d’euros.

    Du « #bois_Wagner » est-il importé en Europe, ou pourrait-il l’être prochainement ? Cela est théoriquement interdit, pour deux raisons : les règlements européens contre l’exploitation illégale des forêts, et les sanctions émises par l’UE visant Wagner. À cela pourraient s’ajouter les sanctions prises contre des entreprises et citoyens russes à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, qui pourraient également toucher indirectement Bois Rouge : l’exploitant forestier se fournit auprès de l’entreprise de sidérurgie russe #Severstal, dont le principal actionnaire, l’homme d’affaires russe #Alexeï_Mordachov, a été placé sous sanctions européennes en mars 2022.

    Mais pour l’heure, rien ne garantit que les contrôles existants soient suffisants pour empêcher Wagner d’écouler son bois centrafricain en Europe.

    En 2005 et 2020, l’UE s’est dotée de deux règlements visant à mettre fin à l’exploitation illégale des forêts : le règlement de l’Union sur le bois, et le règlement dit #FLEGT (« #Forest_Law_Enforcement_Governance_and_Trade »). Ils prévoient un système de « #diligence_raisonnée », qui doit être mis en place par les importateurs et est supposé garantir que les bois issus d’une récolte illégale ne sont pas mis sur le marché de l’Union européenne.

    Mais la Commission européenne a jugé, dans un rapport de décembre 2021, que ces deux outils n’avaient pas totalement atteint leurs objectifs. Une partie des entreprises important du bois dans l’UE ont une « connaissance et une compréhension limitées des obligations à respecter » et rencontrent des difficultés à vérifier les informations provenant de leurs chaînes d’approvisionnement. Certains importateurs profitent de la souplesse de certains pays de l’UE, où les contrôles sont moins nombreux, pour faire entrer du bois à l’origine douteuse, relève la Commission.

    De fait, pour l’année, 2020, un seul État membre a déclaré avoir effectué un contrôle portant sur du bois importé de RCA afin de vérifier sa conformité avec le règlement européen sur le bois.

    Les ONG sont encore plus critiques. « Les règles de confidentialité en vigueur dans l’Union européenne font qu’il est difficile de suivre le bois depuis la source jusqu’à l’entreprise qui l’importe directement », explique Marigold Norman, experte en bois travaillant avec l’ONG Forest Trends. Par ailleurs, « jusqu’à présent, les sanctions infligées aux entreprises qui enfreignent les règles ont été limitées. Dans certains cas, les amendes sont une part assumée du coût de l’approvisionnement en bois tropicaux de grande valeur ».

    Malgré des importations de bois centrafricain en forte augmentation ces dernières années (jusqu’à atteindre près de 6 millions d’euros en 2021 selon les données des douanes françaises), la France ne semble pas non plus mettre en œuvre de contrôles suffisants. En 2019, l’ONG Earthsight a établi qu’une entreprise française, F. Jammes, continuait d’importer du bois produit par la société centrafricaine SEFCA, pourtant accusée en 2015 par l’ONG Global Witness d’avoir versé de l’argent à la Seleka, un groupe armé centrafricain responsable de nombreuses exactions, afin de sécuriser sa production.

    Interrogée par le biais de son porte-parole sur les conditions d’exploitation octroyées à Bois Rouge, la présidence centrafricaine nous a adressé une brève réponse, assurant que « le gouvernement centrafricain, en toute souveraineté, reçoit des projets d’exploitation et accorde des licences d’exploitation aux sociétés d’investissement qui s’installent dans [son] pays ». La présidence n’a pas souhaité répondre davantage à nos questions précises, estimant que le sujet « ne correspond[ait] pas aux préoccupations de [son] pays et de [sa] population » et qu’elle n’avait « pas à justifier et à prouver quoi que ce soit ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/260722/bois-contre-mercenaires-russes-comment-la-centrafrique-brade-une-foret-au-

    #Russie #république_centrafricaine #extractivisme #Russafrique #soft_power #déforestation

  • #Best_off d’un #Navet Le dernier documentaire de BHL pourra-t-il conjurer la lassitude sur l’Ukraine ? Melanie Lidman - Time of Israel

    Mais les derniers mois que BHL a passés en Ukraine suite à l’invasion menée par la Russie étaient complètement différents de tout autre conflit, comme il l’a déclaré mercredi. BHL, 73 ans, s’exprimait lors de la projection de son nouveau documentaire sur le conflit, « Why Ukraine » (« Pourquoi l’Ukraine »), au Musée d’art de Tel Aviv, un évènement organisé par i24News.

    « Cette guerre a une particularité par rapport aux autres que j’ai couvertes, car avec les autres, je savais que l’issue ne changerait pas grand-chose au destin ni à la face du monde », a-t-il déclaré. BHL a déclaré qu’il s’était impliqué « pour attirer l’attention sur ces autres conflits au nom des droits de l’homme et de la souffrance humaine ».

    « Mais ici, c’est le contraire. J’ai eu le sentiment, dès les premiers jours, que l’ordre du monde était en jeu, que l’issue de cette guerre changera nos destins en Europe, en Amérique, en Occident en général, mais aussi, ici », a déclaré BHL.

    « Bien sûr, il ne s’agit pas d’une guerre mondiale, mais c’est une guerre qui a des conséquences sur le monde entier. C’est une ‘guerre mondialisée’, qui a un effet papillon sur toute la planète. En Afrique, il y a maintenant une crise du blé et une famine qui sont créées par la Russie », a-t-il déclaré.

    BHL a réalisé six documentaires et écrit plus de 40 livres. Mais ce dernier « projet » était différent. « C’est celui que j’ai réalisé en tenant le plus compte de l’urgence », a-t-il déclaré. Le tournage s’est achevé le 10 juin et l’équipe, dirigée par le co-réalisateur Marc Roussel, a fébrilement monté les images au cours des dernières semaines afin de sortir le documentaire le plus rapidement possible, plutôt que d’attendre les festivals de cinéma de l’été.


    Bernard-Henri Lévy en conversation avec Natasha Kirtchuk, présentatrice d’i24News, au musée d’art de Tel Aviv, le 7 juillet 2022. (Crédit : Yuri Skvirski, i24NEWS)

    « Le plus grand allié de Poutine n’est pas Xi Jingping [de la Chine], qui au final n’est pas capable de lui fournir les pièces dont il a besoin pour ses chars, ni même l’Iran. Le plus grand allié de Poutine, c’est la lassitude de l’Europe, la lassitude de l’Amérique », a déclaré BHL.

    Le documentaire a été diffusé sur la chaîne #Arte, mais l’événement à Tel Aviv était la première projection du documentaire en public. BHL a déclaré qu’il avait choisi de le présenter en Israël parce qu’il se sentait profondément lié à ce pays en tant que juif – et fier de l’être – mais aussi parce qu’il souhaitait inciter le gouvernement israélien à adopter une position plus ferme à l’égard de Poutine.
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    « Néanmoins, a-t-il dit, on n’en fait pas assez. Il y a une sororité entre Israël et l’Ukraine qui n’est pas assez prise en compte ici. Il existe une ‘solidarité entre les ébranlés’. »
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    L’ambassadeur ukrainien en Israël, le Dr. Yevgen Korniychuk, qui a également assisté à la projection, a exprimé des sentiments similaires.


    Bernard-Henri Lévy s’entretenant avec l’ambassadeur d’Ukraine en Israël, le Dr. Yevgen Korniychuk, avant la projection de son documentaire « Pourquoi l’Ukraine » au Musée d’art de Tel Aviv, le 6 juillet 2022. (Crédit : Mélanie Lidman)
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    Korniychuk a déclaré qu’il était particulièrement découragé par le fait que de nombreux politiciens israéliens n’aient pas osé utiliser le terme de « guerre » mais l’ont qualifiée de « conflit local » entre les gouvernements russe et ukrainien. « Nous ne sommes en conflit avec personne, nous sommes une nation pacifique », a-t-il déclaré.
    Korniychuk a déclaré que l’ambassade d’Ukraine en Israël prévoyait de travailler dur pendant la prochaine saison électorale pour s’assurer que les politiciens n’oublient pas la guerre en Ukraine lorsqu’ils feront campagne.

    Le documentaire « Pourquoi l’Ukraine » centre fermement l’histoire sur BHL lui-même et son activisme, plutôt que sur les Ukrainiens. Il s’agit d’un montage serré qui présente BHL sur presque toutes les séquences, marchant avec assurance aux côtés de combattants ukrainiens dans des rues bombardées, vêtu d’un costume impeccable. Le film contient de nombreuses images historiques de BHL dans d’autres zones de conflit, ainsi qu’une visite en Ukraine en 2014, lorsqu’il a apporté son soutien aux manifestations de Maidan, un mouvement populaire visant à rapprocher l’Ukraine de l’Europe et à l’éloigner de la Russie, qui a entraîné de violentes protestations sur la place Maidan à Kiev.
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    une grande partie du documentaire montre BHL visitant des bunkers sur les lignes de front et manipulant des armes lourdes avec un regard approbateur. Peu d’attention est accordée aux Ukrainiens qui accomplissent d’autres tâches, notamment l’organisation d’initiatives locales pour obtenir de la nourriture et un soutien logistique pendant les quatre mois de guerre.

    Lors d’une interview accordée au Times of Israel après la projection, BHL a déclaré que le documentaire comportait beaucoup d’images de lui-même parce qu’il estimait que c’était le portrait le plus fidèle de la situation.
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    BHL affirme que son activisme international très soigné a la capacité de maintenir les politiciens et le public intéressés par la question plus longtemps que s’il n’avait rien fait. Concernant le circuit des festivals de cet été pour son documentaire « Pourquoi l’Ukraine », BHL est resté silencieux ; de même, il est resté discret concernant les politiciens qu’il espère rencontrer, alors qu’il tente de maintenir les projecteurs sur l’Ukraine et de chasser les ombres de la lassitude.
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    #bhl #paris #MDR #suffisance #imposture #auto_promotion #arte #propagande minable

  • Quand Médiapart censure un collaborateur du Grand Soir
    Mediapart et ses gros ciseaux Ahmed BENSAADA
    https://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=617:mediapart-et-ses-gro
    https://www.legrandsoir.info/mediapart-et-ses-gros-ciseaux.html

    Le saviez-vous ? Médiapart a de gros ciseaux. Aussi gros que la bêtise, l’information biaisée et le manque d’éthique professionnelle, tous réunis dans le même lieu. Oui, Mediapart, le canard du moustachu trotskyste, celui-là même dont les pratiques journalistiques très louches ont été étalées dans « La Face cachée du Monde » et qui ont mené à sa démission de la direction du Monde. Celui-là même dont on disait :
    « En matière d’investigation, il ne faisait rien d’autre que de recopier les fiches des renseignements généraux et reprendre les matériaux que ses amis syndicalistes policiers lui amenaient régulièrement ».


    C’est dans son journal, Mediapart, transformé par je ne sais quelle escroquerie intellectuelle en « temple de la déontologie », qu’une géante paire de ciseaux a été érigée en totem de la censure.

    https://www.youtube.com/watch?v=RH54U6qnE1Q

    Et cet outil a été récemment utilisé à l’occasion d’un piteux article signé par Rachida El Azzouzi, une journaleuse qui a fait du Hirak algérien un fonds de commerce lucratif (on y reviendra dans un article plus approfondi). La disciple du moustachu trotskyste titra, sans cligner des yeux et en bombant le torse : « En Algérie, le journalisme continue de mener en prison » https://www.mediapart.fr/journal/international/080622/en-algerie-le-journalisme-continue-de-mener-en-prison .

    Bien que je sois personnellement contre l’emprisonnement des journalistes dans le cadre de l’exercice de leur fonction, il est quand même étonnant de constater les nombreuses lacunes qui jonchent son texte. Et en journalisme cela porte un nom : « mensonge par omission ».

    Tout d’abord, elle passe sous silence le fait que Radio M, dirigée par Ihsane El Kadi, un autre moustachu trotskyste (bizarre, bizarre, comme c’est étrange...) a été financée par le Quai d’Orsay et, de ce fait, sert directement ou indirectement les intérêts français. Cela a été explicité de manière détaillée dans un de mes articles. Mme El Azzouzi pourrait-elle nous dire dans quel pays occidental un média supposé national peut être largement financé par une puissance étrangère ? Et dans quel but ?

    Ensuite, elle omet sciemment de dire que le mouvement Rachad a été classé comme organisation terroriste par le gouvernement algérien, alors que cela est de notoriété publique.

    Finalement, dans sa diatribe contre l’Algérie, elle fait intervenir l’organisation fantoche « Reporters sans frontières » (RSF). En effet, le rôle de ce « machin » autoproclamé « défenseur de la liberté de la presse et des journalistes » a été très souvent trainé dans la boue. Rappelons que RSF a été (est encore ?) largement financé par la United States Agency for International Development (USAID) et la National Endowment for Democracy (NED), deux organisations étatiques étasuniennes qualifiées de « paravents de la CIA », spécialisées dans les changements de régime « regime change » à travers le monde. Et cela, sans compter l’Open Society Institute de George Soros et d’autres officines du même acabit.

    Alors, Mme El Azzouzi, le mensonge par omission, cela mène à quoi d’après vous ?

    Mais revenons à notre paire de ciseaux, si chère à Mediapart.

    Répondant au titre provocateur d’El Azzouzi qui était « En Algérie, le journalisme continue de mener en prison », mon ami le journaliste Jacques-Marie Bourget commenta son article avec six petits mots :

    « Et en Israël à la mort » https://www.legrandsoir.info/il-est-scientifiquement-prouve-qu-une-balle-dans-la-tete-fait-taire-un .

    Son commentaire fut immédiatement censuré par les gardiens du « totem du ciseau » qui se fendirent d’une explication abracadabrante enveloppée dans un ridicule galimatias.


    Pourquoi l’avoir censuré ? Le journalisme ne mène-t-il pas à la mort en Israël ? Depuis l’an 2000, pas moins de 55 journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne. La dernière en date est Shirine Abou Aqleh (Paix sur son âme) qui a été abattue par l’ignoble soldatesque israélienne. Y a-t-il un autre pays qui peut se « vanter » d’un tel record ?

    Et Jacques-Marie Bourget n’a-t-il pas été ciblé par l’État hébreu dans l’exercice de ses fonctions ? Il ne doit sa survie qu’à un extraordinaire miracle. Ce n’est que par hasard qu’en Israël, le journalisme ne l’ait pas conduit, lui aussi, à la mort tout comme ses 55 collègues.

    Et il peut en parler lui. Hier, aujourd’hui et demain. Car il n’est pas un journaliste de canapé comme El Azzouzi qui griffonne ses articles bidons en sirotant sa camomille. Il l’a sentie, lui, cette balle du sniper israélien qui a traversé sa chair pour chercher son cœur.

    Et qu’a fait cette perfide association nommée RSF pour défendre sa cause ? Rien, absolument rien.

    À ce sujet, Jacques-Marie Bourget est clair :
    « Si RSF ne m’a pas défendu, c’est pour ne pas offenser l’Etat d’Israël auteur d’une tentative d’assassinat contre moi. Entre le soutien de Tel -Aviv et moi, le choix a été vite fait. C’était Israël ».

    Alors, ne peut-on pas dire que le comité de censure de Mediapart a fait la même chose avec le commentaire de Jacques-Marie Bourget ? N’a-t-il pas tiré sur ses six mots afin de ne pas « offenser » Israël ?

    Où est donc passée la solidarité d’un média français avec un journaliste français qui a failli succomber aux balles des assassins de la liberté d’expression ? Où sont passées l’éthique et la déontologie journalistiques dont on nous bassine les yeux et dont on nous rebat les oreilles à longueur de pixels et de vocalises ?


    Après 55 décès, Rachida El Azzouzi (ainsi que tous les trotskystes de ce monde, moustachus ou pas) aura-t-elle le courage de pleurer Shirine Abou Aqleh et d’accuser Israël de sa mort en titrant :

    « En Israël, le journalisme continue de mener à la mort » ne serait-ce qu’une fois dans sa vie, sans cligner des yeux et en bombant le torse ?

    Note du GS (1) Allusion à l’assassinat de Shireen Abu Akleh par un sniper israélien le 11 mai 2022 à Ramallah. Voir : https://www.legrandsoir.info/il-est-scientifiquement-prouve-qu-une-bal... ]

    #médiapart #information #censure #enfumage #imposture #merdias #médias #propagande #journullistes #mass_merdias #médiacrates #journulliste #presse #france #Jacques-Marie_Bourget #Shirine_Abou_Aqleh #rsf

  • «Sie haben eh keine Chance auf Asyl in der Schweiz»

    Eine Video-Animation, die offenbar afrikanischen Asylbewerbern die Heimkehr schmackhaft machen will, wurde vom Staatssekretariat für Migration einfach ins Ukrainische übersetzt. Nur: Diese staatliche Rückkehrhilfe gilt für Flüchtlinge aus der Ukraine gar nicht.

    Ein kleiner Zeichentrickfilm sorgt für grosse Empörung. Das Staatssekretariat für Migration (SEM) will mit einem vierminütigen Erklärvideo unerwünschte Asylbewerber dazu bewegen, in ihre Heimat zurückzukehren. Unter den Adressaten sind auch ukrainische Flüchtlinge.

    Im Filmchen ist ein dunkelhäutiger Mann zu sehen. In der ukrainischen Version wird er Bohdan Petrenko genannt. Da er «eh kaum eine Chance auf Asyl in der Schweiz» habe, rät man ihm auf der Beratungsstelle heimzukehren. Man erklärt ihm, er habe bei freiwilliger Rückkehr in die Heimat ein Recht auf finanzielle Unterstützung, wenn er aus einem visapflichtigen Land stamme. Grenze sein Land zudem nicht an den Schengen-Raum, habe er sogar Anspruch auf die Finanzierung eines Business-Projekts.
    Video in vielen Sprachen, auch auf Ukrainisch

    Das Video wird in mehreren Sprachen gezeigt. Das SEM stellt peinlicherweise auch die ukrainische Version auf seinen offiziellen Youtube-Kanal. Dies bleibt nicht ohne Reaktion. Ukrainische Flüchtlinge wenden sich irritiert an die ukrainische Anwältin Elina Iakovleva. Diese weist nun in einer Stellungnahme auf Ungereimtheiten hin.

    Als Erstes sei das Video politisch unkorrekt, schreibt Elina Iakovleva, da die Hautfarbe der Ukrainer weiss sei. Zweitens erhielten Ukrainer nicht Asyl, sondern den Schutzstatus S. Und die Ukraine habe durchaus Grenzen zum Schengen-Raum, etwa mit der Slowakei, Polen und Ungarn. Ukrainer bräuchten zudem kein Visum, um in die Schweiz einzureisen.
    «Botschaft des SEM ist zynisch und grausam»

    Und überhaupt, wie könne man vornehmlich Frauen und Kinder nahelegen, in ein Land zurückzukehren, das von einem Drittland angegriffen wird, in dem Bomben fallen und Frauen vergewaltigt werden? «Die Botschaft des Videos ist zynisch und grausam», so die Anwältin.

    In einem Blick-Interview zum Anlass der bevorstehenden Ukraine-Konferenz in Lugano TI stellt der ukrainische Botschafter Artem Rybchenko (38) klar: «Unsere Leute müssen nur für eine gewisse Zeit weg vom Krieg. Sie wollen schnell wieder nach Hause zurückkehren. Das ist wichtig zu wissen. Es ist eine ganz andere Situation als jene vieler anderer Flüchtlinge in der Schweiz.» Er habe persönlich in seiner Heimat gesehen, dass viele Frauen mittlerweile heimgekehrt seien, «die Familien wollen wieder zusammenkommen».

    Eine peinliche Panne

    Blick fragt beim SEM nach. Dort wird die Publizierung des Videos als Panne bezeichnet. «Wir nehmen das Video vom Netz, weil es tatsächlich verwirrend ist», verspricht Mediensprecher Daniel Bach. Es würde zwar gleich am Anfang darauf hingewiesen, dass es um Asylsuchende gehe. «Dennoch, wir schauen, dass die Ukrainerinnen und Ukrainer zu diesem Thema korrekt und vor allem klar informiert werden», so Daniel Bach weiter.

    An der Rückkehrhilfe aber hält er fest: «Es gibt vereinzelt Personen, die aus der Ukraine in die Schweiz geflüchtet sind und hier den Status S beantragt haben, jedoch wieder in ihre Heimat zurückkehren wollen. Wenn sie diese Rückkehr nicht selber organisieren und finanzieren können, können sie sich an die Rückkehrberatungsstelle (RKB) des Kantons wenden, und diese kann bei der Organisation der Rückreise helfen. Im Einzelfall kann die RKB beim SEM eine finanzielle Unterstützung in Bezug auf die Reisekosten beantragen.»

    https://www.blick.ch/schweiz/peinliches-fluechtlingsvideo-des-sem-sorgt-bei-ukrainern-fuer-empoerung-sie-ha

    #aide_au_retour #Suisse #asile #migrations #IOM #OIM #SEM #réfugiés #propagande

  • Moi, journaliste fantôme au service des lobbies… - Journal Fakir
    https://www.fakirpresse.info/moi-journaliste-fantome-au-service-des-lobbies

    Pourtant, au fil des mois, on propose d’augmenter ma rémunération. Je suis un bon producteur de désinformation, le parfait bras armé (d’un stylo) des lobbyistes. Je n’ai même pas à réclamer  : de 60 euros l’article, je passe à 70, 80 puis 90 euros. Et au bout de quelques années, je n’écris pas pour moins de 110 euros. Pour les sujets un peu techniques, les tribunes et les urgences, allez, ça peut aller jusqu’à 200 euros.

    Je peux écrire sur n’importe quoi, de n’importe où et à n’importe quelle heure, avec une simple connexion internet. Pas besoin de me déplacer pour interviewer, encore moins pour enquêter, ni même de décrocher le téléphone. Pensez-vous... Tout cela, pour moi, est devenu beaucoup plus rentable que mes collaborations avec des magazines, les vrais. Pourtant, je veux arrêter de bosser pour l’agence fantôme. Mais difficile de dire non à cet argent facile. Certains mois, leurs commandes représentent jusqu’à la moitié de mes revenus. La famille s’est agrandie, c’est pas le moment de se serrer la ceinture.

    Pourquoi ces articles sont ils aussi bien payés, d’ailleurs ?
    J’ai la réponse chaque jour, quand je les retrouve en tête des résultats sur Google Actualités. C’est précisément l’objectif recherché par leurs commanditaires  : abreuver internet de contenus flatteurs ou complaisants pour leurs clients afin d’influencer l’opinion publique, de faciliter leurs affaires ou de taper sur un concurrent. Un incendie à la centrale nucléaire de Flamanville, en Normandie, fait les gros titres dans les médias ? On me commande en urgence une série d’articles pour souligner la sûreté des installations nucléaires en France, la rigueur des contrôles et la fiabilité de la sous traitance. Comme un pompier qu’on appelle pour éteindre l’incendie.

    #media #in-faux-rmation #manipulation #mensonge #lobbying

    • énorme !

      Note de la rédaction : On s’est rendu compte, peu après la parution de l’article dans notre édition papier (Fakir n° 103) que iStrat, l’agence de lobbying numérique, a été codirigée de juin 2013 à 2014 par… Olivia Grégoire , l’actuelle porte-parole du gouvernement !

    • C’est dingue !

      Plongée au coeur d’ #iStrat, manipulateur de Wikipedia et des sites #médias

      A l’occasion de l’OPA pour le contrôle du Club Med, le JDN a révélé une campagne de dénigrement sur Internet visant le financier Andrea Bonomi. Voici les coulisses de cette fabrique de l’intox version numérique.

      https://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/1148396-plongee-au-coeur-d-istrat-manipulateur-de-wikipedia-et-des-sit

      #Olivia_Grégoire

    • Opération intox : une société française au service des dictateurs et du CAC 40

      Une enquête de Mediapart raconte l’une des plus grandes entreprises de manipulation de l’information intervenue en France ces dernières années. Plusieurs sites participatifs, dont Le Club de Mediapart, en ont été victimes. Au cœur de l’histoire : une société privée, Avisa Partners, qui travaille pour le compte d’États étrangers, de multinationales mais aussi d’institutions publiques.

      Pendant six ans, Julien* a travaillé dans la plus grande confidentialité. Il n’a jamais vu ses supérieurs, tous anonymes. Lui-même se cachait derrière une dizaine de pseudonymes pour ne pas être identifié. Mais le jeu en valait la peine, dit-il : il y avait pas mal d’argent facile à se faire, et rapidement. Julien n’était ni un narcotrafiquant ni un vendeur d’armes.

      Il manipulait des informations.

      Jusqu’au jour où il a pris la plume pour raconter son histoire. Dans les colonnes du trimestriel Fakir, Julien a expliqué par le menu, début juin, les coulisses édifiantes de sa mission. La raison ? L’entreprise pour laquelle il travaillait lui a demandé d’écrire sur le journal du député François Ruffin (La France insoumise – LFI), dans lequel, hasard, Julien compte un ami cher.

      C’en était trop. Il décide de tout arrêter, de dénoncer les pratiques de son employeur et d’aider la presse à enquêter. Son récit, enrichi d’autres témoignages et de nombreux documents recueillis par Mediapart, permet aujourd’hui de révéler l’une des plus grandes entreprises de manipulation de l’information intervenue en France ces dernières années.

      Derrière ces pratiques se trouve une société d’intelligence économique et de cybersécurité inconnue du grand public, baptisée Avisa Partners, mais l’une des plus réputées de la place de Paris. Elle rachète à tour de bras des acteurs phares du secteur et valorise son activité à près de 150 millions d’euros.

      Co-organisatrice avec la gendarmerie nationale du Forum international de la cybersécurité (FIC), le principal événement européen sur les questions de la sécurité et de confiance numérique, Avisa Partners rassemble – ou a rassemblé – en son sein des figures du renseignement, du monde des affaires, de la politique ou de la diplomatie : l’ancien chef des services secrets intérieurs Patrick Calvar, l’ex-numéro 2 du Quai d’Orsay Maurice Gourdault-Montagne, l’actuelle porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire ou l’ancienne plume d’Emmanuel Macron à l’Élysée Sylvain Fort (voir leurs réactions en fin d’article)...

      Codirigée par un proche de Sarkozy et de Zemmour, Arnaud Dassier, et le fils d’un ancien directeur d’un service de renseignement militaire, Matthieu Creux, la société Avisa Partners s’est notamment spécialisée dans la vente d’influence médiatique et numérique à ses clients. Parmi eux, on trouve de très riches particuliers, des institutions publiques, de grandes entreprises et des régimes étrangers.

      En 2020, le fondateur d’Avisa, Matthieu Creux, détaillait au magazine Causeur une partie de son impressionnante clientèle : Interpol, le Ghana, la Côte d’Ivoire, Saint-Marin, le Togo, la Commission européenne, le ministère des armées, BNP Paribas, la Société générale, le Crédit agricole, la Banque Palatine, Axa, CNP Assurances, Engie, EDF, Total, L’Oréal, LVMH, Chanel, Carrefour, Casino, etc.

      Des documents internes à Avisa, obtenus par Mediapart, montrent aujourd’hui une palette plus vaste encore de « clients étatiques », dont certains pays qui sentent le soufre. Cela concerne par exemple l’« e-réputation » (réputation sur Internet) de la présidence du Congo-Brazzaville, dirigé depuis des décennies d’une main de fer par le dictateur Denis Sassou Nguesso, l’autocratie du Kazakhstan, en Asie centrale, pour l’organisation d’une exposition internationale, la pétromonarchie du Qatar pour la promotion de ses investissements en Europe et du Mondial 2022, le Tchad pour la valorisation des réformes économiques du dictateur Idriss Déby, la société nationale pétrolière du Venezuela contre les sanctions américaines qui la visent.

      Mais aussi le géant russe de l’aluminium Rusal pour diverses opérations de lobbying, la multinationale pharmaceutique et agrochimique Bayer pour la publication de contenus sur les réseaux sociaux afin de « contrer l’activisme anti-OGM » ou l’avionneur Airbus.

      Pour certains de ces clients, auxquels ils proposent du « online advocacy » (comprendre de l’influence numérique), Avisa et ses partenaires ont rodé une stratégie très particulière : l’infiltration, sous de fausses identités, d’espaces de discussion participatifs sur des sites de médias plus ou moins réputés – les pages débats de L’Express, du Huffington Post, les sites Agoravox et Contrepoints –, mais aussi Le Club de Mediapart, dans le but d’en faire des lieux de propagande qui ne disent pas leur nom.

      Les lectrices et lecteurs pensent lire le texte spontané et désintéressé d’un citoyen indigné, de la responsable d’une ONG, d’un chercheur aguerri, d’un opposant politique ou d’un cadre dirigeant d’une grande entreprise. En fait, il n’en est rien. Tout est savamment mis en scène dans le seul but de répondre à la commande d’un client, prêt à chèrement payer un tel service.

      Plusieurs anciens salariés d’Avisa rencontrés par Mediapart expliquent que l’objectif est variable : obtenir un bon référencement pour les sujets donnés sur Google News ou, plus prosaïquement, laisser une trace numérique positive ou négative, selon la commande, même infime, même peu commentée. Mais multiplié de blog en blog, de fausse identité en fausse identité, l’effet recherché peut être atteint, comme une goutte de poison qui se répandrait dans un organisme.

      Selon les situations, cela peut permettre de noircir la réputation d’une entreprise concurrente au moment d’un appel d’offres ou, pour un régime autocratique, de faire croire à l’existence d’informations gênantes sur un opposant et de lancer grâce à cela la machine infernale des réseaux sociaux et/ou de la presse locale affidée au régime.

      Mais la tentative de manipulation se retourne aujourd’hui contre ceux qui ont pensé pouvoir avancer masqués. Après une enquête interne, menée à partir de plusieurs données consolidées, Mediapart a pu identifier dans son espace participatif ouvert aux lectrices et lecteurs (Le Club) 634 « faux » billets de blog, rattachés à plus de 100 profils. Tous ces contenus ont depuis été supprimés par les équipes du Club de Mediapart, qui s’en expliquent dans un billet accompagnant cet article.

      Questionné par Mediapart, Avisa Partners estime que l’on « présente comme “manipulation de l’information” une activité qui est en réalité une prestation d’accompagnement ou de mobilisation qui permet à [ses] clients de contribuer légalement et utilement au débat public ».

      Par la voix de son cofondateur Arnaud Dassier, la société insiste sur le fait qu’il s’agit, selon lui, de « contenus sourcés et objectifs, parfois d’opinion, mais jamais mensongers et diffamatoires ». Il ajoute enfin que son entreprise « ne dispose pas d’équipes de production éditoriale et ne s’occupe pas des publications en ligne », renvoyant vers l’un de ses prestataires (lire l’ensemble des réponses en annexes).

      Également sollicité, aucun des clients d’Avisa pour lesquels nous avons identifié des contenus favorisant leurs intérêts n’a voulu nous dire quel était son degré de connaissance des méthodes employées.

      Publiés entre 2015 et 2020, ils portaient sur des thèmes aussi variés que l’actualité de la première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Nouvian-Ouattara – une cliente de l’entreprise depuis juin 2011, selon nos informations –, un conflit entre le Qatar et les Émirats arabes unis, ou les nouvelles technologies développées par EDF.

      Julien est lui-même l’auteur de certains de ces contenus. « Mes supérieurs me donnaient le sujet de l’article à écrire, il fallait qu’il aille dans le sens du client, tout en ayant l’apparence d’une certaine neutralité », témoigne le jeune homme, qui a ainsi répondu à plus de 600 commandes en six ans.

      Dans les colonnes du Club de Mediapart, comme dans les autres espaces participatifs de sites français ou étrangers, Julien n’est jamais apparu sous sa vraie identité quand ses articles ont été publiés. Il s’est toujours caché derrière de faux profils, dont les noms, photographies et biographies ont été inventés de toutes pièces.

      Julien n’avait pas la main sur cette partie des opérations. Ainsi, le rédacteur s’est transforme tour à tour en « Matthieu Guérin », un « consultant en énergies renouvelables », ou en « Yann Delannoy », décrit dans sa biographie comme un « empêcheur de tourner en rond ». Il a pu ainsi remonter le fil d’une douzaine de fausses identités qui lui ont été accolées.

      Mais parfois, le jeune homme écrit aussi pour le compte de personnes bien réelles. En novembre 2015, Julien doit ainsi rédiger une recension sur les « efforts entrepris par le Gabon dans la perspective de la COP21 », selon la commande qu’il reçoit par mail.

      Dix jours plus tard, son donneur d’ordre revient à la charge après l’envoi d’une première version : « Le client vient de nous envoyer des éléments. […] Je te les transfère donc en pièce jointe, serait-il possible que tu intègres quelques chiffres supplémentaires, pour disons 50 euros de plus ? » Les fichiers joints se trouvent être des documents officiels de la République gabonaise. La tribune, en bout de chaîne, sera signée par… Maixent Accrombessi, rien de moins que le directeur de cabinet du président du Gabon Ali Bongo. Elle paraîtra en anglais sur le site Africa Times, avant d’être reprise dans la presse francophone.

      Sollicités par Mediapart, Maixent Accrombessi et son avocat Me Francis Szpiner n’ont pas retourné nos demandes d’entretien.

      Julien ignorera tout de son véritable donneur d’ordre : il n’a jamais rencontré sa hiérarchie et ne connaît pas la véritable identité de ses chefs, qui agissent, eux aussi, sous pseudonymes. Tout se passe par mail ou par téléphone et, côté administration, Julien doit composer avec un entrelacs de sociétés, qui sont en réalité liées à Avisa Partners, selon les documents réunis par Mediapart.

      Julien est prolixe et tout-terrain, capable de passer d’un sujet à un autre en un claquement de doigts. C’est ainsi qu’entre un sujet sur l’Afrique et un autre sur les ports francs, il est aussi l’auteur, en février 2018, d’une tribune qui sera finalement signée par Xavier Girre, soit le directeur exécutif chargé de la direction financière chez EDF. L’article vante les investissements du groupe français dans les « projets bas carbone » et la « finance verte ».

      Le sujet est technique, mais Julien avait été prévenu. « Est-ce que tu es partant pour une tribune assez costaud, en tout cas qui sera validée par le client ? », l’avait averti sa supérieure de l’époque. Avisa Partners vend depuis des années à EDF des prestations d’« animation de médias en ligne » ou de « publication de contenus sur les réseaux sociaux », parfois dans le but de « contenir l’activisme anti-nucléaire », selon un document consulté par Mediapart.

      Après l’envoi d’une première proposition de tribune, la responsable de Julien se fait un peu plus insistante : « En l’état, je ne peux pas l’envoyer au client car je trouve que le ton n’est pas assez tribune et parti pris. Comme je te le précisais dans le brief : le style doit s’adapter au format tribune en imaginant qu’un cadre d’EDF en est à l’origine. »

      Julien ignorera tout de la destination de ce texte, et de son signataire officiel, jusqu’à sa parution sur le site internet de La Tribune. « Je faisais régulièrement des recherches Google pour savoir où et sous quelle identité étaient publiés mes articles », raconte-t-il, amusé.

      Sollicités par Mediapart, EDF et Xavier Girre n’ont pas répondu à nos questions précises sur les missions remplies par Avisa Partners. L’entreprise indique juste qu’elle « s’assure que les actions mises en œuvre sont conformes à la réglementation, aux meilleures pratiques du secteur et à l’application stricte des exigences imposées par les moteurs de référencement ».

      Le 31 juillet 2019, un blogueur inconnu, Pat M., publie à son tour dans Le Club de Mediapart un billet sur le « virage autocratique sans précédent » au Bénin, dénoncé par l’opposition. Pat M. n’est personne d’autre que Julien, une fois de plus. « L’enjeu pour nous est que tu cites Sébastien Ajavon, figure emblématique de l’opposition, en exil, et multi-casquette [il est présenté par Forbes comme l’une des plus grandes fortunes d’Afrique de l’Ouest – ndlr], et que tu en dises beaucoup de bien », lui demande par mail sa supérieure. Le rédacteur s’exécute et envoie son article en format Word. Le billet, ensuite mis en ligne par un tiers au nom du faux blogueur, est facturé 110 euros par Julien.

      Un mois plus tôt, en juin 2019, Julien avait été missionné pour un article au thème a priori attractif, puisqu’il s’agissait pour lui « de dénoncer l’évasion fiscale des super riches ». Mais il comprend vite que sous couvert de cette noble cause, ses commanditaires ont une cible à atteindre. Le sujet doit principalement concerner « certaines modalités dont notamment celles des ports francs, ce qui nous conduit à dénoncer les agissements d’Yves Bouvier », lui explique sa cheffe par mail. Elle insiste : « Il faudrait citer au moins trois ou quatre fois le nom d’Yves Bouvier », marchand d’art alors aux prises avec l’oligarque russe Dmitri Rybolovlev, notamment propriétaire du club de football de l’AS Monaco.

      « Ce sera sûrement publié sur Mediapart », annonce la responsable de Julien, en entretenant à dessein la confusion entre Le Club (l’espace des lecteurs et lectrices, gratuit) et le journal (l’espace des journalistes, payant). L’article, « très urgent », sera publié sous le pseudo « Syphon Reluc », et facturé 150 euros par Julien.

      Contacté par le biais de son avocat Me Hervé Temime, Dmitri Rybolovlev n’a pas souhaité donner suite à notre demande d’entretien.

      En mars 2017, la commande porte cette fois sur les efforts insoupçonnés du Kazakhstan dans la lutte contre le dérèglement climatique. « Alors que Donald Trump s’attaque aux mesures environnementales prises par Barack Obama, le monde s’interroge sur l’avenir de notre planète si le deuxième plus gros pollueur du monde que sont les USA ne s’engage plus pour la lutte pour la préservation de l’environnement », introduit d’abord le supérieur de Julien. Avant d’en venir directement à l’objet de la commande : « Paradoxalement, le Kazakhstan, petit pays d’à peine 17 millions d’habitants, prend le chemin inverse et se positionne comme le défenseur de l’environnement. »

      Le billet à la gloire de la dictature d’Asie centrale sera publié trois semaines plus tard, juste avant l’ouverture de l’exposition internationale d’Astana. Le média Intelligence Online a depuis révélé, en janvier 2022, qu’Avisa Partners était bien un prestataire du gouvernement kazakh. Contactée, l’ambassade du Kazakhstan à Paris n’a pas répondu.

      Nos recherches dans les archives du Club de Mediapart montrent que plusieurs faux profils ayant servi à diffuser des articles rédigés par Julien l’ont aussi été pour diffuser d’autres contenus tout aussi douteux. Ce qui laisse penser que chaque profil était mis au service de plusieurs rédactrices et rédacteurs différents.

      Exemple avec ce billet publié le 2 novembre 2015 et vantant la « réussite » du référendum organisé par le dictateur Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, lui permettant de se présenter à un troisième mandat consécutif. « Si une partie de l’opposition est vent debout finalement, c’est surtout parce qu’elle est consciente de ses propres faiblesses et de la force d’un président congolais qui a visiblement toujours le soutien d’une majorité de la population après une première élection en 2002 », affirme le billet.

      Jamais, dans les échanges de Julien avec ses supérieurs, ces derniers n’ont été explicites sur l’identité des clients derrière les commandes d’articles. « Quand tu es au niveau opérationnel, tu ne sais pas ce qui se passe au-dessus », confirme un ancien d’Avisa. Tout est soigneusement cloisonné. Mais au fil des ans, le rédacteur a pu déceler certaines constantes : des articles pro-Kazakhstan, pro-Qatar, pro-Ouattara (Côte d’Ivoire), pro-Bongo (Gabon). Dans l’émission « Complément d’enquête » (France 2), Julien a aussi témoigné, sous couvert d’anonymat, de tous les articles rédigés pour défendre la stratégie d’EDF.

      Sur les factures générées à la fin de chaque mois, Julien a aussi trouvé des indices bavards. Par exemple, le numéro du client souhaitant un article sur le député François Ruffin – et ayant pour but de « montrer l’envers du décor du personnage », selon la commande de sa cheffe – est le même que celui à l’origine de billets concernant des marques du groupe LVMH, le groupe de Bernard Arnault, en conflit ouvert avec François Ruffin depuis son documentaire à succès Merci Patron !.

      Le géant du luxe LVMH, déjà mis en cause pour avoir fait espionner François Ruffin et infiltré son journal Fakir, est-il le commanditaire de cette opération d’intox ? Contacté par Mediapart, un porte-parole du groupe affirme, sans autre forme de précision : « LVMH dément formellement être associé à de telles pratiques. »

      Les factures de Julien donnent d’autres indices sur le montage des opérations de désinformation auxquelles il s’est prêté. Jusqu’en mars 2018, Julien facturait une société française, baptisée MM, fondée par Matthieu Creux (qui a vendu ses parts en novembre 2015 à un de ses proches), l’un des dirigeants d’Avisa Partners. Les deux entreprises étaient d’ailleurs domiciliées à la même adresse, à Paris.

      Mais après mars 2018, Julien sera payé par une autre structure, Maelstrom Media, domiciliée cette fois à Bratislava, en Slovaquie. Pour le rédacteur, rien n’a changé : mêmes chefs sous pseudo, même fonctionnement par mail, mêmes clients. « On change de nom ! », l’avait d’ailleurs prévenu par mail un de ses chefs, faisant lui-même le lien entre MM et Maelstrom Media.

      Logé dans un bloc HLM de la banlieue de la capitale slovaque, Maelstrom Media a été fondé début 2018 par un homme, Michal T., qui a reconnu au cours d’un entretien travailler pour le compte d’Avisa. Tout en essayant de minimiser sa relation avec l’entreprise française, qu’il présente comme un client parmi d’autres.

      Arnaud Dassier tient lui aussi à rappeler qu’Avisa n’entretient « aucun lien exclusif ou capitalistique » avec Maelstrom Media, une « société qui travaille avec de nombreux concurrents ».

      D’autres indices permettent pourtant de faire le rapprochement entre l’entreprise slovaque et Avisa : une ancienne responsable de Julien chez Maelstrom Media, qui agissait sous pseudo mais dont Mediapart a retrouvé l’identité réelle, travaillait en même temps pour… Avisa. Elle y avait notamment la charge de la « coordination des pigistes » et de la « rédaction d’articles de crise ». Contactée, cette dernière n’a pas voulu revenir sur cette expérience.

      Selon notre enquête, il arrive qu’Avisa utilise parfois ses méthodes de manipulation de l’information à son propre profit. En septembre 2019, sur fond de différend commercial portant sur une somme de 270 000 euros, un homme d’affaires américain et palestinien, Habib Patrick Shehadeh, a ainsi reçu un message du président d’Avisa Partners, Matthieu Creux, particulièrement explicite : « Je vous donne 10 jours avant de saisir la justice en France et à Dubaï, et avant de relater cette affaire dans les médias. Si je n’ai pas de vos nouvelles dans les plus brefs délais, avec l’assurance que vous êtes motivé pour nous payer, je raccourcirai cet ultime délai. »

      Le délai sera, de fait, drastiquement raccourci : une demi-heure plus tard, Matthieu Creux annonce à son correspondant qu’un « premier article sera publié dans 3 heures ». Avant de lui envoyer les liens de billets publiés sur les sites Secret défense.org, Juriguide.com, Affaires internationales.fr ou Le Club de Mediapart, où Habib Patrick Shehadeh est présenté par de mystérieux auteurs comme un « escroc recherché », un « arnaqueur de bonne famille » ou un Palestinien travaillant secrètement au service d’Israël.

      L’avocat de l’homme d’affaires, Me Jean-Yves Dupeux, parle d’articles « gravement attentatoires à l’honneur et à la considération » de son client, les faisant, passer sa famille et lui, pour « des traîtres et les mett[ant] dès lors, au regard des tensions extrêmement violentes que suscite le conflit israélo-palestinien, en danger de mort ». Une procédure en diffamation a été engagée contre Matthieu Creux. Son procès doit se tenir ce lundi 27 juin devant la XVIIe chambre du tribunal de Paris.

      Interrogé, Avisa confirme être en « contentieux » avec Habib Patrick Shehadeh, « après plusieurs tentatives de conciliation », mais affirme ne pas être « à l’origine » de la « couverture médiatique » l’ayant ensuite touché.
      Des personnalités recrutées pour respectabiliser Avisa Partners vis-à-vis de l’extérieur

      Depuis longtemps, la société Avisa suscite la méfiance de plusieurs services de renseignement français à cause de ses liens avec certains clients – pays, entreprises ou individus – dont les intérêts peuvent être contradictoires avec ceux de la France. Ces inquiétudes ont d’ailleurs provoqué plusieurs démissions de cadres de sociétés qui ont été rachetées ces dernières années. Raison pour laquelle Avisa s’est progressivement attaché les services de plusieurs personnalités françaises dans le but de se respectabiliser vis-à-vis de l’extérieur.

      « Les insinuations sur une prétendue brouille entre Avisa et l’État français sont le fruit d’une campagne de dénigrement alimentée par certains de nos concurrents », conteste à ce sujet Arnaud Dassier.

      C’est ainsi qu’en 2020 Avisa a recruté l’ancienne plume d’Emmanuel Macron à l’Élysée, Sylvain Fort. Ce dernier, qui avait notamment la responsabilité des relations institutionnelles du groupe, vient de faire ses cartons de l’entreprise pour des raisons éthiques, selon La Lettre A. Contacté par Mediapart, il n’a souhaité faire aucun commentaire.

      L’actuelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, a également croisé la route des dirigeants d’Avisa Partners. De mars 2013 à avril 2014, avant qu’elle occupe le devant de la scène politique nationale, la secrétaire d’État a même été directrice associée de l’agence Istrat (qui a précédé Avisa), chargée du développement de la clientèle. « Olivia Grégoire n’a jamais été associée au capital de la société », qu’elle a rapidement quittée en 2014, et « n’a jamais revu ses fondateurs », tient à signaler aujourd’hui son cabinet.

      L’ancien chef des services secrets intérieurs français, Patrick Calvar – il a dirigé la DGSI de 2012 à 2017, prenant la suite de Bernard Squarcini –, a lui aussi intégré l’orbite d’Avisa au printemps 2019. Sollicité par Mediapart, il affirme n’avoir rien su des pratiques de la société et explique : « J’ai rejoint le comité stratégique d’Avisa, un organe consultatif de l’entreprise, ayant été approché à cet effet par le père de Matthieu Creux avec qui j’avais noué lors de ma carrière des relations très cordiales. Ce comité n’a été réuni qu’une fois depuis mars 2019 à ma connaissance. J’ai aussi exécuté à deux reprises sur les cinq dernières années, à la demande d’Avisa, des prestations, facturées, mais qui n’avaient ni de près ni de loin et de quelque manière que ce soit un lien avec des pratiques de communication ou de possible manipulation de l’information. »

      L’ancien secrétaire général du ministère des affaires étrangères, le diplomate Maurice Gourdault-Montagne, a été appelé par Avisa pour diriger son comité d’éthique, qu’il vient, lui aussi, de quitter. « Je n’ai strictement aucune idée de faits de possible manipulation d’information. J’ai occupé gracieusement un poste de président du comité d’éthique d’Avisa, qui n’est bien évidemment pas au courant de tout », commente auprès de Mediapart l’ancien sherpa du président Jacques Chirac et ambassadeur en Chine, en Allemagne et en Grande-Bretagne.

      La charte éthique de l’entreprise stipule pourtant qu’en « amont de chaque nouvel engagement contractuel, Avisa Partners réunit son comité éthique afin de valider la possibilité pour le groupe de s’engager auprès d’un nouveau client ou sur une nouvelle mission ».

      Mais ce dispositif n’était visiblement pas efficient, puisque Avisa vient d’annoncer son intention de renforcer son comité d’éthique. « Dans le cadre de la refonte interne d’Avisa, j’ai préféré sortir du comité d’éthique, pour des raisons de temps », indique Maurice Gourdault-Montagne.

      Le diplomate affirme toutefois avoir fait une prestation chez Avisa pour le lobbying de la candidature de l’Arabie saoudite à l’Exposition universelle de 2030. « Ce qui n’avait rien de contradictoire avec les intérêts français », tient-il à préciser.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/270622/operation-intox-une-societe-francaise-au-service-des-dictateurs-et-du-cac-

    • S’armer contre la désinformation professionnelle
      https://blogs.mediapart.fr/le-club-mediapart/blog/270622/s-armer-contre-la-desinformation-professionnelle

      Grâce à une enquête publiée dans le journal « Fakir », Mediapart a pu identifier un réseau de faux blogueurs et dépublier l’ensemble de leurs contributions. Derrière ces comptes, des agences de communication et des lobbys, coutumiers de l’utilisation d’identités factices. Cette manipulation d’une ampleur inédite entraîne également une vigilance accrue dans nos pratiques de modération.

    • Profession : journaliste fantôme / Simon Gouin #grand_format
      https://grand-format.net/series/nucleaire-desinformation-journaliste-fantome

      Employé pour défendre l’image de grandes entreprises et de personnalités, Julien rédigeait des centaines d’articles diffusés un peu partout sur la toile. En 2017, un incident à la centrale de Flamanville, dans la Manche, le conduit à écrire sur le nucléaire, pour le compte d’EDF. Le message principal : rassurez-vous, tout est sous contrôle. Témoignage sur une opération de com’ maquillée en véritables articles de presse.

      https://basta.media/julien-journaliste-fantome-paye-pour-vanter-les-atouts-du-nucleaire-dans-de

    • Incroyable :
      Aux petits oignons 14. Succession : « Les vieux s’accrochent et l’ancien monde résiste »
      https://us11.campaign-archive.com/?e=0abeb2cefd&u=11ea85761d70cb652e11fd80b&id=4467a96fb9

      C’est une nouvelle tellement absurde qu’elle pourrait sortir tout droit du scénario d’un épisode de Succession, la satire à succès de HBO sur un empire médiatique que dissèque l’émission de la semaine (voir plus bas). Mais elle est bien réelle, et révélée ce jeudi 1er juin par l’Informé : Avisa partners va aider l’Union européenne à lutter contre la désinformation.

  • Baisse de confiance envers les médias d’information au Canada, montre une enquête La Presse canadienne
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1891102/dnr-reuters-confiance-medias-information-baisse-canada

    L’année 2021, que l’on pourrait qualifier d’année de la vaccination, a porté un dur coup à la confiance des Canadiens à l’égard des médias d’information.

    Aussi, parallèlement à cette chute de confiance, les citoyens remettent de plus en plus en question l’indépendance des médias, alors qu’une vaste majorité d’entre eux se méfient des réseaux sociaux où ils disent avoir trouvé de fausses nouvelles, ce qui n’est rien pour aider les médias traditionnels dont les nouvelles côtoient ces contenus douteux sur le web.


    Selon une étude de l’Institut Reuters, la confiance à l’égard des nouvelles a reculé à 47 % chez les francophones canadiens au début de 2022. Photo : iStock

    Les données de l’État de situation du Centre d’études sur les médias (CEM) et de l’enquête NETendance publiées récemment faisaient état d’une forte progression de cette confiance. Toutefois, ces données se fondaient sur des enquêtes menées, respectivement, en janvier et février 2021 et en septembre 2021.

    Or, la plus récente des enquêtes, celle du volet canadien du Digital News Report de l’Institut Reuters (DNR) réalisée en janvier et février 2022, montre une chute marquée de cette confiance.

    Baisse marquée de la confiance
    Ainsi, après le bond favorable de 2021, la confiance à l’égard de “la plupart des nouvelles, la plupart du temps”, selon la définition du DNR, a reculé de sept points chez les francophones pour se situer à 47 % au début de 2022 et de cinq points chez les anglophones, où elle est à 39 % . Fait à noter, cet écart de confiance entre francophones et anglophones est une constante au fil des ans dans ce rapport.


    La pandémie est particulièrement riche en mauvaises nouvelles. - Photo : getty images/istockphoto / Moore Media

    Bien que le niveau de confiance canadien n’ait jamais été aussi faible, certains pays comme la Finlande (avec 69 %) devancent largement le Canada, dont le score global de 42 % devance la France (30 %).

    Plusieurs autres éléments mis au jour par le volet canadien de l’enquête du DNR s’alignent directement sur cette perte de confiance.

    Écarts entre francophones et anglophones
    Par exemple, lorsqu’on demande aux répondants si les médias d’information au pays sont indépendants du pouvoir politique, seulement un peu plus du quart d’entre eux répondent que oui. De même, près de 30 % des répondants jugent qu’ils sont indépendants du pouvoir économique. Il s’agit, respectivement, de baisses de 10 points de pourcentage dans le premier cas et de 9 points dans le second, et ce, sur une période de cinq ans, puisque le DNR a posé cette question pour la dernière fois en 2017.

    Par contre, les résultats ont peu bougé chez les francophones, dont la perception d’indépendance des médias est beaucoup plus positive que celle des anglophones. Ainsi, respectivement 38 % et 37 % les estiment indépendants d’influences politiques et économiques, contre 27 % et 28 % chez leurs compatriotes de langue anglaise.

    Par ailleurs, peu importe la langue, les répondants qui s’identifient à la droite politique sont plus nombreux à douter de l’indépendance des médias d’information que ceux de centre ou de gauche. Mais la tendance est encore plus marquée chez les anglophones de droite.

    Quant à la diversité de courants politiques exprimés dans les médias, la moitié des Canadiens n’en voient guère et affirment que l’ensemble des médias d’information du pays sont politiquement très proches ou assez proches les uns des autres.

    Quand on leur demande d’autre part si les médias sont davantage préoccupés par leurs propres intérêts que par ceux de la population en général, on obtient là aussi des résultats parlants.

    Les anglophones sont ainsi un peu plus nombreux (35 %) à penser que les intérêts commerciaux prédominent sur les intérêts de la société. Ils sont 29 % à penser l’inverse. Chez les francophones, 29 % déclarent que les entreprises de presse privilégient leurs intérêts commerciaux plutôt que ceux de la société, contre 25 % qui pensent l’inverse.

    Ils sont aussi 26 % à croire que les médias priorisent leurs propres opinions politiques devant les intérêts de la société, contre 27 % qui pensent le contraire. Sans surprise, là aussi, les répondants qui s’identifient comme étant de droite sont encore plus nombreux à croire que les médias placent leurs propres intérêts devant ceux de leurs auditoires.

    Abondance de fausses nouvelles
    Une autre part de la méfiance des Canadiens peut être attribuable au fait qu’ils rencontrent de plus en plus de fausses nouvelles sur le web. Les données sont inquiétantes, puisqu’elles semblent s’accompagner d’une certaine désensibilisation.

    Ainsi, en 2022 (tout comme en 2021 d’ailleurs) 71 % des Canadiens (73 % des anglophones et 65 % des francophones) ont dit avoir retrouvé des informations trompeuses en ligne, le plus souvent sur le coronavirus et sur la politique, au cours de la semaine précédant la tenue de l’enquête.

    Pourtant, au même moment, leur inquiétude à l’égard des fausses nouvelles en ligne a légèrement baissé entre 2021 et 2022. L’enquête nous apprend en effet que 60 % des Canadiens se disent préoccupés par la possibilité de démêler le vrai du faux sur Internet, une baisse de trois points de pourcentage.

    Comme par le passé, les anglophones (6 %, une baisse de 4 points de pourcentage) s’en soucient plus systématiquement que les francophones (48 %, un repli de 3 points).

    Méfiance marquée envers les réseaux sociaux
    On ne se surprendra pas, dans ce cas, de voir que les Canadiens n’ont guère confiance dans les réseaux sociaux. Seulement 18 % leur font confiance, en fait, comparativement à 26 % qui font confiance aux sites de nouvelles. Cette dernière donnée est intrigante, puisqu’elle montre un niveau de confiance significativement plus faible envers les médias d’information lorsqu’ils sont en ligne.

    Malgré tout, la proportion de répondants qui paient pour des nouvelles en ligne et pour l’accès à des nouvelles payantes continue de progresser.

    Éviter les (mauvaises) nouvelles
    Après deux pénibles années de pandémie, qui était en pleine cinquième vague au moment du sondage, on ne s’étonnera pas d’apprendre que sept Canadiens sur dix (71 %) disent avoir “activement évité” les nouvelles. C’est une hausse importante par rapport au sondage de 2019, soit bien avant que le mot pandémie ne devienne omniprésent, alors que ce pourcentage était de 58 %. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes (67 %) à faire exprès pour ne pas s’exposer aux nouvelles.

    On ne se surprendra pas d’apprendre que les deux principales raisons d’éviter les nouvelles sont leur effet potentiel négatif sur l’humeur et une couverture trop axée sur des sujets tels que la politique ou la COVID-19.

    Parmi les autres raisons, on note, en ordre décroissant, l’épuisement engendré par une trop grande quantité d’informations à assimiler et une couverture jugée subjective ou peu fiable. Fait à noter, le sondage a été réalisé avant le déclenchement de la guerre en Ukraine et il y a fort à parier que la couverture intensive de celle-ci aurait également été évoquée parmi les raisons d’évitement des nouvelles.

    La télé toujours en tête ; Twitter marginal
    Le Digital News Report scrute chaque année la principale source de nouvelles des Canadiens et, en 2022, c’est toujours la télévision, à environ 40 %, qui remporte la palme, un pourcentage qui se maintient depuis 2020. À 25 %, les médias sociaux continuent leur ascension, mais ils restent toujours derrière les sites ou applications de nouvelles, qui se maintiennent autour de 27 % pour une troisième année.

    Fait à noter, lorsqu’on parle des médias sociaux, l’importance accordée à Twitter par de nombreux médias, chroniqueurs et commentateurs semble démesurée par rapport à son utilisation réelle par la population, du moins parmi les francophones. Les médias sociaux utilisés par les francophones pour lire, commenter ou partager des nouvelles sont, dans l’ordre, Facebook (50 %) , Messenger (27 %), TikTok (10 %), Twitter (6 %). Snapchat, en queue de peloton à 0 %, n’a apparemment aucun attrait pour l’information.

    Chez les anglophones, ce classement est complètement différent et réparti plus largement. Bien que les premières places soient aussi occupées par Facebook (34 %) et Messenger (14 %), suivent WhatsApp (9 %) et Reddit et TikTok (7 %) en dernière position.

    L’écoute de baladodiffusions, qui avait stagné entre 2020 et 2021, a repris son ascension. En 2022, 36 % des répondants au pays disent avoir écouté au moins un balado dans le mois précédant l’enquête (41 % des anglophones et 29 % des francophones), une hausse de trois points sur l’année précédente.

    Le DNR s’appuie sur un questionnaire en ligne administré par YouGov. Les données canadiennes sont calculées à partir d’un échantillon aléatoire de 2012 participants inscrits auprès de cette firme de sondage, dont 526 francophones. Un échantillon francophone autonome a par la suite été réalisé de façon à obtenir 1004 participants. Les données canadiennes ont été récoltées du 21 janvier au 21 février 2022. Les résultats sont pondérés pour représenter la population canadienne adulte.

    #médias #information #presse à gage #réseaux_sociaux #coronavirus #Twitter #journuliste #merdias #propagande #clergé_médiatique #esj #académie_esj

  • Les Russes ne peuvent pas se permettre de ne pas gagner cette guerre.
    https://www.legrandsoir.info/document-les-russes-ne-peuvent-pas-se-permettre-de-ne-pas-gagner-cette

    Mike Billington avec Executive Intelligence Review et l’Institut Schiller. (Interview) Extraits /

    Billington : Salut, c’est Mike Billington avec Executive Intelligence Review et l’Institut Schiller.
    Je suis ici aujourd’hui avec le colonel Richard Black, le sénateur Richard Black, qui, après avoir servi 31 ans dans les Marines et dans l’armée, a ensuite servi à la Chambre des délégués de Virginie de 1998 à 2006, et au Sénat de Virginie de 2012 à 2020. J’autoriserai également le colonel Black à décrire lui-même son service militaire.


    Alors, colonel Black, bienvenue. Avec la guerre de substitution entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l’OTAN avec la Russie, qui se déroule en Ukraine, et la guerre économique menée directement contre la Russie, cela s’est accompagné d’une guerre de l’information qui vise à diaboliser la Russie et en particulier le président Vladimir Poutine. Un thème récurrent est que l’armée russe mène des campagnes impitoyables de meurtres contre des civils et de destruction de zones résidentielles, faisant souvent référence aux opérations militaires russes en Syrie, affirmant qu’elles avaient fait la même chose en Syrie, en particulier contre Alep. Ce sont soi-disant des exemples de leurs crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

    Vous avez été un porte-parole international de premier plan pendant de nombreuses années, exposant les mensonges sur ce qui s’est passé en Syrie et sur la guerre contre la Syrie. Alors d’abord, permettez-moi de demander : comment et pourquoi la Russie s’est-elle impliquée militairement en Syrie ? Et comment cela contraste-t-il avec la justification supposée des États-Unis et de l’OTAN pour leur intervention militaire en Syrie ? 



    Black : Eh bien, permettez-moi de commencer, si je peux, en disant à nos auditeurs que je suis très patriote : je me suis porté volontaire pour rejoindre les Marines et je me suis porté volontaire pour aller au Vietnam. J’ai combattu dans la campagne la plus sanglante de toute la guerre. Et j’étais un pilote d’hélicoptère qui a effectué 269 missions de combat. Mon avion a été touché par des tirs au sol lors de quatre missions. J’ai alors combattu sur le terrain avec la First Marine Division, et pendant l’une des 70 patrouilles de combat que j’ai faites, mon opérateur radio a été tué et j’ai été blessé alors que nous attaquions et essayions de sauver un avant-poste de Marine encerclé.

    Je suis donc très pro-américain. En fait, je faisais partie de l’OTAN et j’étais prêt à mourir en Allemagne, pour me défendre contre une attaque de l’Union soviétique.

    Mais la Russie n’est pas du tout l’Union soviétique.

    Les gens ne comprennent pas cela parce que les médias ne l’ont pas dit clairement. Mais la Russie n’est pas un État communiste ; l’Union Soviétique était un État communiste.

    Maintenant, une des choses que j’ai vues prétendre, qui m’a particulièrement irrité à cause de mon expérience avec la Syrie : j’ai été dans la ville d’Alep. La ville d’Alep est la plus grande ville de Syrie, du moins avant le début de la guerre. Et il y a eu une bataille formidable. Certains l’appellent le « Stalingrad de la guerre syrienne », ce qui n’est pas une mauvaise comparaison. Ce fut une bataille terriblement amère qui s’est déroulée de 2012 à 2016. Au cours d’un combat urbain, toutes les forces qui se battent sont obligées de détruire des bâtiments. Les bâtiments sont abattus à grande échelle. Et cela se produit à chaque fois que vous avez un combat urbain. J’ai donc arpenté les rues d’Alep, alors que les combats étaient encore en cours. J’ai regardé à travers, à travers une fente dans les sacs de sable, le territoire contrôlé par l’ennemi ; Je me suis tenu sur des réservoirs qui ont été soufflés et ce genre de choses.

    Ce que je sais, et je peux vous dire à propos d’Alep, c’est que la Russie était extrêmement réticente à s’engager dans des combats en Syrie. La guerre a commencé en 2011, lorsque les États-Unis ont débarqué des agents du renseignement central pour commencer à se coordonner avec Al-Qaïda et d’autres groupes terroristes. Et nous avions été des partisans indéfectibles d’Al-Qaïda, bien avant le début officiel de la guerre. Nous sommes des partisans d’Al-Qaïda aujourd’hui, où ils sont embouteillés dans la province d’Idlib. La CIA les a équipés dans le cadre de l’opération secrète Timber Sycamore. Nous leur avons donné toutes leurs armes antichars, tous leurs missiles anti-aériens. Et Al-Qaïda a toujours été notre force par procuration sur le terrain. Avec ISIS, ils ont mené à bien la mission des États-Unis, avec un grand nombre d’affiliés qui sont en quelque sorte interchangeables. Vous avez les soldats de l’Armée syrienne libre qui passent de l’Etat islamique à Al-Qaïda puis à l’Armée syrienne libre, de manière plutôt fluide. Et donc nous avons commencé cette guerre.

    Mais les États-Unis ont une politique stratégique consistant à utiliser des mandataires pour s’engager dans la guerre. Et notre objectif était de renverser le gouvernement légitime de la Syrie, et pour ce faire, nous avons employé des soldats par procuration qui étaient les plus vils de tous les terroristes. Quelque chose de très similaire se produit actuellement en Ukraine.

    Mais pour revenir à Alep, l’armée syrienne, avec le Hezbollah, qui a été très efficace ; il y avait aussi des troupes qui étaient organisées par l’Iran, mais c’était plutôt un spectacle syrien, certainement dirigé par des généraux syriens. Et ils avaient mené cet âpre combat urbain, très brutal, très meurtrier. Et ils l’avaient combattu pendant quatre ans, avant que la Russie ne rejoigne la bataille. Ainsi, après quatre ans, la ville d’Alep a subi d’énormes destructions. Et à ce moment-là, les Russes, à l’invitation du gouvernement légitime de la Syrie, sont entrés en guerre. Mais contrairement à de nombreux reportages dans les médias, ils ne sont pas entrés en guerre en tant que force terrestre. Maintenant, ils avaient quelques petites forces terrestres. Ils avaient la police militaire, ils avaient quelques unités d’artillerie, quelques agents d’opérations spéciales, et pas mal de conseillers et ce genre de choses mais ce n’était pas significatif.

    D’autre part, ils constituaient une force aérienne importante et très efficace, qui complétait l’armée de l’air syrienne. Mais ce n’est vraiment que la dernière année de la guerre, la bataille d’Alep, juste la dernière année, qu’ils sont entrés en force et leur puissance aérienne a été très efficace. Et à ce moment-là, les Syriens avaient assez bien épuisé les forces terroristes. Et l’aide russe a pu faire pencher la balance, et Alep a été la grande victoire de toute la guerre syrienne.

    Mais blâmer les Russes pour la destruction massive qui a eu lieu à Alep, c’est bizarre : parce qu’ils n’étaient pas là, ils n’étaient même pas présents quand cela s’est produit. Il s’agit donc simplement d’une autre partie du récit de propagande, qui a été très efficace pour l’Occident, diabolisant la Russie et faisant des affirmations sans fondement. Mais les gens ne se souviennent pas de l’histoire de ces choses – elles sont plutôt complexes. Donc, non : la Russie n’est en aucun cas responsable de la destruction massive de la ville d’Alep.

    Billington : Comment compareriez-vous les méthodes de guerre suivies par la Russie, par opposition aux forces américaines et alliées en Syrie ?

    

 Black : Eh bien, tout d’abord, l’implication américaine, la guerre des États-Unis contre la Syrie est une guerre d’agression. Nous avons mis en place un centre d’activités spéciales de la CIA très secret – ce sont des types de James Bond de la Central Intelligence Agency, totalement machiavéliques ; ils feront n’importe quoi, il n’y a pas de limite avec ces gars. Nous les avons envoyés et nous avons déclenché la guerre en Syrie. La guerre n’existait pas jusqu’à ce que nous envoyions la CIA pour se coordonner avec les éléments d’Al-Qaïda. Nous avons donc commencé la guerre et nous n’avons pas été invités en Syrie.

    En fait, les États-Unis se sont emparés de deux parties importantes de la Syrie.

    L’une est une partie très importante, le fleuve Euphrate, qui découpe environ un tiers de la partie nord de la Syrie : les États-Unis ont envahi cette partie. Nous avons en fait mis des troupes sur le terrain, illégalement – contre toute loi internationale standard de la guerre – c’était juste une saisie. Et c’est quelque chose auquel John Kerry, qui était alors secrétaire d’État, a fait référence, et il était frustré par la formidable victoire des forces armées syriennes contre Al-Qaïda et ISIS. Et il a dit, eh bien, nous devons probablement passer au plan B.

    Il n’a pas annoncé ce qu’était le plan B, mais il l’avait déployé au fil du temps : le plan B était la saisie américaine de cette partie nord de la Syrie. L’importance de prendre cette partie de la Syrie est que c’est le grenier à blé de tout le peuple syrien. La Syrie avait en fait un excédent de blé important et les gens étaient très bien nourris en Syrie, avant la guerre. Nous voulions enlever le blé, provoquer la famine parmi le peuple syrien.

    L’autre chose que nous avons pu faire, c’est de nous emparer de la majeure partie des gisements de pétrole et de gaz naturel. Ceux-ci ont également été produits dans cette partie nord au-delà de l’Euphrate. Et l’idée était qu’en volant le pétrole puis le gaz, on pourrait fermer le système de transport, et en même temps, pendant les hivers syriens, on pourrait geler à mort la population civile syrienne, qui dans de nombreux des cas vivaient dans des décombres, où ces armées terroristes, avec des divisions mécanisées, avaient attaqué et totalement détruit ces villes, et laissé les gens vivre dans de petites poches de décombres.

    Nous voulions affamer et nous voulions geler à mort le peuple syrien, et c’était le plan B.

    Maintenant, nous sommes devenus frustrés à un certain point que d’une manière ou d’une autre ces Syriens, ces maudits Syriens – c’est un tout petit pays, et pourquoi ces gens sont-ils résilients ? Ils se battent contre les deux tiers de toute la force militaire et industrielle du monde. Comment une nation de 23 millions d’habitants peut-elle résister à cela pendant plus d’une décennie ? Et donc nous avons décidé que nous devions agir ou nous allions perdre totalement la Syrie. Et c’est ainsi que le Congrès américain a imposé les sanctions de César. Les sanctions de César étaient les sanctions les plus brutales jamais imposées à une nation. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les sanctions n’étaient pas aussi strictes qu’elles l’étaient contre la Syrie.

    Nous n’étions pas en guerre avec la Syrie ! Et pourtant, nous avions un blocus naval autour du pays. Nous avons dévalué leur monnaie par le biais du système SWIFT pour les paiements internationaux, les empêchant d’acheter des médicaments. Il y avait donc des femmes syriennes qui contractaient un cancer du sein, tout comme nous en avons ici dans ce pays. Mais au lieu de cela, là où dans ce pays où le cancer du sein est devenu relativement traitable, nous avons coupé les fournitures médicales afin que les femmes en Syrie meurent du cancer du sein parce qu’elles ne pouvaient pas obtenir les médicaments, parce que nous claquons leurs dollars via le système SWIFT.

    L’une des dernières choses que nous avons faites et les preuves sont vagues à ce sujet, mais il y a eu une mystérieuse explosion dans le port au Liban, et c’était une explosion massive d’un chargement d’engrais au nitrate d’ammonium. Il a tué des centaines de Libanais. Il a blessé des milliers et des milliers, détruit l’économie du Liban. Et, plus important encore, il a détruit le système bancaire du Liban, qui était l’une des rares bouées de sauvetage restantes pour la Syrie. Je ne pense pas que cette explosion était accidentelle. Je pense que cela a été orchestré, et je soupçonne que la Central Intelligence Agency était au courant de la nation qui a mené cette action pour détruire le port de Beyrouth.

    Mais partout, vous voyez cette approche machiavélique, où nous utilisons une force et une violence illimitées. Et en même temps, nous contrôlons les médias mondiaux, où nous effaçons toutes les discussions sur ce qui se passe vraiment. Donc, à l’homme ou à la femme dans la rue, ils pensent que tout va bien. Tout est fait pour des raisons altruistes, mais ce n’est pas le cas.

    Billington : Une partie de votre service militaire a été en tant qu’officier du JAG, et pendant un certain temps, vous avez été le chef de la division du droit pénal de l’armée au Pentagone. Et dans cette optique, que voyez-vous de la façon dont ces sanctions de César – comment les considéreriez-vous du point de vue du droit international et du droit militaire ?

    Black : Eh bien, maintenant, je n’étais pas l’expert en droit international. J’étais l’expert en droit pénal. Mais je dirais que faire la guerre à une population civile est un crime d’une grande importance dans le droit de la guerre.

    L’une des choses que nous avons faites lorsque nous nous sommes alliés à Al-Qaïda, et par intermittence avec ISIS ; Je veux dire, nous avons combattu ISIS de manière très sérieuse, mais en même temps, nous les avons souvent employés pour les utiliser contre le gouvernement syrien. C’est donc une sorte d’amour-haine. Mais nous avons toujours travaillé avec les terroristes. Ils étaient le noyau.

    L’une des politiques qui a été suivie était que sous cette version extrême de l’islam, ce wahhabisme, il y avait cette notion que vous pouvez possédez une femme si vous la saisissez avec votre bras droit, celui qui est fort au combat. Et cela remonte au VIIe siècle. Et donc nous avons facilité le mouvement des terroristes islamiques de 100 pays, et ils sont venus et ils ont rejoint ISIS, ils ont rejoint Al-Qaïda, ils ont rejoint l’Armée syrienne libre, tous ces différents. Et l’une des choses qu’ilss savaient quand ilss sont arrivées, c’est qu’ilss avaient légalement le droit d’assassiner les maris – je ne parle pas de militaires, je parle de civils – ils pouvaient assassiner les maris, ilss pouvaient les tuer, et alors ils pourraient posséder et posséder leurs femmes et leurs enfants. Et ils l’ont fait en grand nombre.

    Et donc il y a eu une campagne de viols, c’était une campagne organisée de viols à travers la nation syrienne. Et il y avait en fait des marchés d’esclaves qui ont surgi dans certaines de ces zones rebelles où ils avaient en fait des listes de prix des différentes femmes. Et curieusement, les prix les plus élevés sont allés aux plus jeunes enfants, car il y avait un grand nombre de pédophiles. Et les pédophiles voulaient posséder des enfants en bas âge, car en vertu des lois qui étaient appliquées, ils étaient autorisés à violer ces enfants à plusieurs reprises. Ils ont pu violer les veuves des soldats ou des civils tués, les posséder, les acheter et les revendre entre eux. Cela a continué.

    Je ne dis pas que la CIA a créé cette politique, mais ils ont compris que c’était une politique répandue, et ils l’ont tolérée. Ils ne l’ont jamais critiqué d’aucune façon.

    C’était si grave que j’en ai parlé avec le président Assad, qui m’a dit qu’ils étaient en train de le faire – lors de ma visite en 2016 ; J’étais dans un certain nombre de zones de combat et dans la capitale. Et j’ai rencontré le président, et il a dit qu’à ce moment-là, ils travaillaient sur une législation au parlement, pour changer la loi sur la citoyenneté. Ils avaient toujours suivi la loi islamique, qui était celle selon laquelle la citoyenneté d’un enfant découlait du père. Mais il y avait tellement de dizaines, de centaines de milliers de femmes syriennes engrossées par ces terroristes qui ont été importées en Syrie, qu’il a fallu changer la loi, pour qu’elles aient la nationalité syrienne et qu’elles n’aient pas à être renvoyées chez leur père d’ISIS en Arabie saoudite, ou en Tunisie. Ils pourraient être retenus en Syrie. Et j’ai vérifié plus tard et cette loi a été adoptée et mise en œuvre.

    Mais cela montre juste la cruauté totale. Lorsque nous menons ces guerres, nous n’avons aucune limite à la cruauté et à l’inhumanité que nous sommes prêts à imposer à la population, à la faire souffrir, de sorte que cela se traduira d’une manière ou d’une autre par le renversement du gouvernement, et peut-être la prise de son pétrole, la prise de ses Ressources.

    Billington : Clairement, c’est la politique contre la Russie aujourd’hui, par l’administration actuelle.

    Black : Oui. Oui. Vous savez, la Russie est peut-être plus dotée de ressources naturelles que toute autre nation sur Terre. Ils sont un important producteur de céréales, de pétrole, d’aluminium, d’engrais, d’un nombre immense de choses qui sont liées à l’ensemble de l’économie mondiale. Et sans aucun doute, il y a des gens qui regardent cela et disent : « Si nous pouvions d’une manière ou d’une autre briser la Russie elle-même, il y aurait des fortunes faites, où des milliards de milliards seront faits par dizaines ». Et il y a une certaine attraction à cela. Vous avez certainement déjà vu cela se produire, avec des intérêts étrangers prenant le contrôle de l’Ukraine et s’emparant de ses vastes ressources.

    Mais, nous avons commencé une marche vers la Russie, presque immédiatement après la dissolution de l’Union soviétique en 1991. L’Union soviétique s’est dissoute, le Pacte de Varsovie s’est dissous. Et malheureusement, l’une des grandes tragédies de l’histoire est que nous n’avons pas réussi à dissoudre l’OTAN. Le seul but de l’OTAN était de se défendre contre l’Union soviétique. L’Union soviétique n’existait plus. L’OTAN est allée de pair avec le Pacte de Varsovie. Le Pacte de Varsovie avait disparu ; il n’existait plus. Il n’y avait aucun but à ce que l’OTAN continue d’exister. Cependant, nous l’avons retenu, et il ne pouvait exister que s’il avait un ennemi.

    La Russie cherchait désespérément à faire partie de l’Occident.

    J’ai rencontré le chef de Gazprom, la plus grande entreprise de Russie, et c’était peu de temps après la disparition de l’Union soviétique, et il m’a décrit comment ils luttaient pour que leurs médias soient aussi libres qu’ils l’étaient en Occident. Et ils nous percevaient comme étant beaucoup plus libres et ouverts que nous ne l’étions. Et il a dit, vous savez, nous avons ce problème parce que nous avons ce soulèvement en Tchétchénie, qui fait partie de la Russie. Et il a dit que les rebelles tchétchènes envoyaient des vidéos à la télévision russe et que nous les diffusions à la télévision russe, parce que c’est ainsi que fonctionne la liberté d’expression.

    Et j’ai dit : « Tu te moques de moi ? » J’ai dit : « Vous publiez les films de propagande ennemie ? Il a dit : « Oui. » Il a dit : « N’est-ce pas ainsi que vous procédez aux États-Unis ? J’ai dit non. Pendant la Seconde Guerre mondiale, nous avons pris la tête de l’Associated Press et nous l’avons chargé de la censure en temps de guerre, et c’était très strict.

    Donc, mais ce n’est qu’un exemple de la façon dont ils luttaient. Ils sont passés d’un pays officiellement athée à un pays où ils sont devenus de loin la grande nation la plus christianisée d’Europe.

    Non seulement le peuple, le peuple le plus christianisé de tous les grands pays d’Europe, mais le gouvernement lui-même était très favorable à l’église, à la foi chrétienne. Ils ont modifié leur Constitution pour dire que le mariage était l’union d’un homme et d’une femme. Ils sont devenus très restrictifs sur la pratique de l’avortement. Ils ont mis fin à la pratique des adoptions à l’étranger, où certaines personnes allaient en Russie et adoptaient des petits garçons à des fins immorales. Ils sont donc devenus une culture totalement différente et.

    En tout état de cause, les États-Unis ont cette stratégie de longue date, cette stratégie politico-militaire, d’expansion de l’empire. Nous l’avons fait au Moyen-Orient, où nous avons tenté de créer un empire néocolonial massif. C’est devenu plutôt effiloché. Les gens n’en ont pas voulu. Et il semble être voué à l’extinction un jour, mais cela peut durer encore 100 ans. Mais en tout cas, nous essayons de faire quelque chose de similaire, alors que nous roulons vers l’Est, pratiquement jusqu’à la frontière russe.

    Billington : Ainsi, la position des États-Unis et du Royaume-Uni sur la guerre en Ukraine, au cours de ces dernières semaines, est devenue non seulement un soutien à la guerre, mais une victoire à tout prix. Cela a été déclaré par le secrétaire à la Défense Austin et d’autres. Et ils injectent d’énormes quantités d’armes non seulement défensives mais offensives au régime de Kiev. Que voyez-vous comme conséquence de cette politique ?

    Black : Je pense qu’une chose qu’il fera, c’est de garantir qu’un nombre considérable de soldats ukrainiens innocents mourront inutilement. Beaucoup de soldats russes mourront inutilement. Ce sont des enfants. Vous savez, les enfants partent à la guerre. Je suis parti à la guerre quand j’étais petit. Vous pensez que votre pays, à tort ou à raison, tout ce qu’il fait est bien. Cela me brise le cœur, quand je regarde les visages de jeunes garçons russes, qui ont été abattus, dans certains cas très criminellement par les forces ukrainiennes. Et de même, je vois de jeunes hommes ukrainiens, qui sont massacrés sur le champ de bataille.

    On s’en fout ! Les États-Unis et l’OTAN, peu importe combien d’Ukrainiens meurent. Pas des civils, pas des femmes, pas des enfants, pas des soldats. Nous ne nous soucions pas. C’est devenu un grand match de football. Vous savez, nous avons notre équipe. Ils ont leur équipe, rah rah. Nous voulons obtenir le plus gros score et le faire monter. Et, vous savez, nous nous moquons du nombre de nos joueurs qui sont paralysés sur le terrain de jeu, tant que nous gagnons.

    Maintenant, nous expédions des quantités fantastiques d’armes, et cela a causé les actions de Raytheon, qui crée des missiles, et de Northrop Grumman, qui crée des avions et des missiles, toutes ces industries de la défense sont devenues extrêmement gonflées par l’argent des contribuables. Je ne pense pas que cela va finalement changer le résultat.

    Je pense que la Russie l’emportera. Les Ukrainiens sont dans une position stratégique très délicate à l’Est.

    Mais si vous regardez la façon dont cela s’est déroulé, le président Poutine a fait un effort désespéré pour arrêter la marche vers la guerre en décembre 2021. Il est allé jusqu’à mettre des propositions écrites spécifiques sur la table avec l’OTAN, des propositions de paix pour désamorcer ce arrivait. Car à ce stade, l’Ukraine massait déja des troupes pour attaquer le Donbass. Et donc, il essayait d’éviter cela. Il ne voulait pas la guerre. Et l’OTAN l’a simplement rejeté, l’a simplement rejeté ; ne l’a jamais pris au sérieux, n’est jamais entré dans des négociations sérieuses.

    À ce moment-là, Poutine voyant que des Ukrainiens armés, avec des armes pour tuer les troupes russes, étaient littéralement à leurs frontières, a décidé qu’il devait frapper en premier. Maintenant, vous pouviez voir que ce n’était pas ce n’était pas une attaque pré-planifiée. Ce n’était pas comme l’attaque d’Hitler en Pologne, où la règle générale est que vous avez toujours un avantage de 3 contre 1 lorsque vous êtes l’attaquant. Vous devez masser trois fois plus de chars, d’artillerie, d’avions et d’hommes que l’autre côté. En fait, lorsque la Russie est entrée, elle est entrée avec ce qu’elle avait, ce qu’elle pouvait bricoler à court préavis. Et ils étaient moins nombreux que les forces ukrainiennes. Les forces ukrainiennes en avaient environ 250 000. Les Russes en avaient peut-être 160 000. Ainsi, au lieu d’en avoir trois fois plus, ils avaient en fait moins de troupes que les Ukrainiens. Mais ils ont été contraints d’attaquer, pour tenter d’anticiper la bataille qui se profilait, où les Ukrainiens avaient massé ces forces contre le Donbass.

    Maintenant, le Donbass est adjacent à la Russie. C’est une partie de l’Ukraine qui n’a pas rejoint le gouvernement révolutionnaire qui a mené le coup d’État en 2014 et renversé le gouvernement ukrainien. Ils ont refusé de faire partie du nouveau gouvernement révolutionnaire d’Ukraine. Et ainsi ils ont déclaré leur indépendance. Et l’Ukraine avait massé cette énorme armée pour attaquer le Donbass. Et donc la Russie a été forcée d’intervenir pour anticiper cette attaque planifiée par l’Ukraine.

    Vous pouviez voir que la Russie espérait vivement pouvoir mener cette opération spéciale sans faire indûment de victimes aux Ukrainiens, parce qu’elle pense aux Ukrainiens, ou du moins qu’elle considérait les Ukrainiens comme des frères slaves ; qu’ils voulaient avoir de bonnes relations. Mais il y a une photo célèbre avec un char russe, cela avait été stoppé par un rassemblement de peut-être 40 civils qui ont juste marché sur la route et ont bloqué la route et le char s’est arrêté.

    Mais ce que je dis, c’est que les règles d’engagement des Russes étaient très, très prudentes. Ils ne voulaient pas créer beaucoup de haine et d’animosité. Les Russes ne sont pas entrés – ils n’ont pas bombardé le système électrique, les systèmes de médias, les systèmes d’approvisionnement en eau, les ponts, etc. Ils ont essayé de maintenir l’infrastructure de l’Ukraine en bon état parce qu’ils voulaient qu’elle se rétablisse. Ils voulaient juste que ça se termine et que ça revienne à la normale.

    Cela n’a pas fonctionné.

    Les Ukrainiens, la résistance était étonnamment dure. Les soldats ukrainiens se sont battus avec une grande, grande bravoure, un grand héroïsme. Et. Et maintenant, le jeu a été amélioré et c’est devenu beaucoup plus sérieux.

    Mais c’est incroyable de regarder et de voir que la Russie domine l’airmais qu’elle n’a pas détruit les systèmes ferroviaires. Ils n’ont pas détruit les centrales électriques. Ils n’ont pas éliminé tant de choses. Ils n’ont jamais bombardé les immeubles du centre de Kiev, la capitale de l’Ukraine ; ils n’ont pas bombardé les bâtiments où se réunit le parlement. Ils ont été incroyablement réservés à propos de ces choses, espérant contre tout espoir que la paix pourrait être atteinte.

    Mais je ne pense pas que l’Ukraine ait quoi que ce soit à voir avec la décision de paix ou de guerre. Je pense que la décision de paix ou de guerre est prise à Washington, DC Tant que nous voulons que la guerre continue, nous mènerons cette guerre, en utilisant les Ukrainiens comme mandataires, et nous la combattrons jusqu’à la dernière mort ukrainienne.

    Billington : Comment projetez-vous le potentiel d’une guerre éclatant directement entre les États-Unis et la Russie ? Et à quoi cela ressemblerait-il ?

    Black : Vous savez, si vous remontez à la Première Guerre mondiale en 1914, vous avez eu l’assassinat de l’archiduc d’Autriche-Hongrie. Lui et sa femme ont été tués. À la suite de la mort de ces deux personnes, vous avez eu un effet domino de toutes ces alliances, de la colère et de l’hystérie médiatique. Et avant que ce soit fini, je pense que 14 millions de personnes avaient été tuées. Il est toujours difficile d’obtenir de vrais chiffres, mais de toute façon, c’est un nombre énorme de millions de personnes qui sont mortes à cause de cela.

    Nous devons reconnaître le risque de jouer à ces « jeux de poulet ». Où, par exemple, les médias turcs viennent de publier un article disant qu’à Marioupol, où il y a eu un grand siège, que les Russes ont finalement gagné. Le seul domaine qu’ils n’ont pas pris en charge est cette formidable aciérie. Il y a beaucoup de soldats ukrainiens qui sont retranchés là-bas.

    Maintenant, il est apparu qu’il y aurait apparemment 50 officiers supérieurs français, qui sont piégés dans cette aciérie avec les Ukrainiens. Les soldats français ont combattu au sol, dirigé la bataille. Et cela a été tenu secret, ultra-secret, à cause des élections françaises qui viennent d’avoir lieu. Si le peuple français avait su qu’il y avait un grand nombre d’officiers français piégés et probablement sur le point de mourir dans cette aciérie, les élections se seraient déroulées dans l’autre sens : Marine Le Pen aurait gagné. Et donc il était très important que pour l’ensemble de l’état profond, il ne soit pas révélé que ces officiers français étaient là.

    Nous savons qu’il y a des officiers de l’OTAN qui sont présents sur le terrain en Ukraine à titre de conseillers, etc. Nous courons le risque. Maintenant, je suppose – et c’est une supposition, je peux me tromper – mais le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le Moskva, a été coulé après avoir été touché par des missiles anti-navires. Je suppose que ces missiles, je pense qu’il y a de fortes chances qu’ils aient été tirés par les Français. Maintenant, je peux me tromper, mais ces missiles sont si ultra-sensibles et si dangereux pour nos navires, que je ne pense pas que l’OTAN confierait les missiles aux Ukrainiens, ou à qui que ce soit d’autre. Je pense qu’ils doivent être maintenus sous le contrôle et les opérations de l’OTAN. Je pense donc que ce sont probablement les forces de l’OTAN qui ont en fait coulé le Moskva .

    Et vous pouvez voir que nous prenons ces mesures très imprudentes, et chaque fois que nous montons la barre – il se trouve que je suis républicain – mais nous avons deux sénateurs américains républicains qui ont dit : « eh bien, nous pourrions juste avoir besoin de utiliser des armes nucléaires contre la Russie ». C’est fou. Je pense qu’il est important que les gens commencent à discuter de ce que signifierait une guerre thermonucléaire.

    Maintenant, nous devons comprendre. La Russie est à peu près comparable aux États-Unis en matière de nucléaire. Ils ont des missiles hypersoniques, que nous n’avons pas. Ils peuvent absolument échapper à toute détection opportune, et ils peuvent tirer des missiles depuis la Russie et atteindre San Francisco, Los Angeles, Chicago, Detroit, Baltimore, Washington, DC, New York.

    Et si vous ne pensez qu’à la Virginie, où je vis, s’il y avait une guerre nucléaire – et gardez à l’esprit qu’ils ont également une flotte très importante et efficace de sous-marins nucléaires au large des côtes des États-Unis. Ils ont un grand nombre de missiles à pointe nucléaire, et ils peuvent échapper à toutes les défenses que nous avons. Donc rien qu’en Virginie, si vous regardez bien, toute la Virginie du Nord serait pratiquement anéantie. Il ne resterait presque plus de vie humaine dans le comté de Loudoun, le comté de Prince William, le comté de Fairfax, Arlington, Alexandria.

    Le Pentagone se trouve dans le comté d’Arlington : Le Pentagone serait simplement une masse incandescente de sable en fusion. Il n’y aurait pas de vie humaine là-bas. Et il n’y aurait pas de vie humaine à des kilomètres à la ronde. Juste de l’autre côté du Potomac, la capitale nationale, il n’y aurait plus de vie dans la capitale nationale. Le bâtiment du Capitole disparaîtrait à jamais. Tous les monuments, toutes ces choses glorieuses – rien ne resterait.

    Si vous allez sur la côte de Virginie, vous avez le chantier naval de Norfolk, vous avez le port de Norfolk. Vous avez la plus grande accumulation de puissance navale sur la face de la Terre. C’est là que nous garons tous nos porte-avions, nos sous-marins nucléaires, toutes ces choses. Il ne resterait plus rien. Il ne resterait plus rien de ces industries maritimes là-bas.

    Et vous pouvez continuer ainsi. Vous parlez de New York, probablement de New York elle-même, non seulement tout le monde serait tué, mais il serait probablement impossible pour les gens d’habiter New York pendant des centaines d’années après. Mais non seulement il cesserait d’être un lieu de vie humaine vibrante, mais en s’éteignant probablement pendant peut-être un demi-millénaire, il ne retrouverait aucune sorte de civilisation.

    Nous devons comprendre la gravité de ce que nous faisons.

    Peut-être que si c’était une question de vie ou de mort pour les États-Unis, ce qui se passe en Ukraine, ce serait une chose. Certes, lorsque l’Union soviétique a placé des missiles à Cuba, qui visaient les États-Unis, cela valait la peine de prendre le risque, car c’était juste à notre frontière et cela nous menaçait. Et c’était une bataille pour laquelle il valait la peine de se battre et un risque qui valait la peine d’être pris.

    Les Russes sont exactement dans l’image miroir de cette situation, car pour eux, la vie de la Russie implique que l’OTAN arrête d’avancer plus loin en Ukraine, jusqu’à leurs frontières. Ils ne peuvent pas se permettre de ne pas mener cette guerre. Ils ne peuvent pas se permettre de ne pas gagner cette guerre.

    Donc je pense, jouer avec cette escalade constante dans une guerre qui, vraiment, dans un endroit qui n’a aucune importance pour les Américains, l’Ukraine n’a aucun sens pour les Américains ; cela n’a aucun impact sur notre vie de tous les jours. Et pourtant, nous jouons à ce jeu téméraire qui risque la vie de tous les habitants des États-Unis et d’Europe de l’Ouest pour rien ! Juste absolument pour rien !

    Billington : Beaucoup d’officiers comprennent certainement les conséquences que vous venez de décrire d’une manière plutôt horrifiante. Pourquoi, alors qu’il y a des généraux qui s’expriment en Italie, en France, en Allemagne, avertissant que nous suivons une voie qui pourrait conduire à la guerre nucléaire, pourquoi n’y a-t-il pas de telles voix d’officiers gradés militaire – peut-être à la retraite – dire ce que vous dites ici aujourd’hui ?

    Black : Vous savez, il y a eu une énorme détérioration de la qualité des officiers, remontant, eh bien, certainement aux années 1990. Nous avions de très, très bons officiers de pavillon, pendant la période où j’étais en service actif – je suis parti en 1994 – juste des gens de qualité supérieure. Mais ce qui s’est passé, c’est que par la suite, nous avons eu le président Clinton, plus tard, nous avons eu Obama. Nous avons Biden maintenant. Et ils appliquent un écran politique très strict à leurs officiers militaires.

    Et nous avons maintenant des « yes men ». Ce ne sont pas des gens dont la principale dévotion est envers les États-Unis et son peuple. Leur dévouement principal est leur carrière et leur capacité à réseauter avec d’autres officiers militaires à la retraite. Il existe un réseau très solide qui peut placer des généraux militaires dans des groupes de réflexion, où ils promeuvent la guerre, dans des organisations comme Raytheon et Northrop Grumman, et toutes ces opérations de défense, où ils peuvent monter à bord et des choses comme ça. Il y a donc un prix assez personnel à payer pour dire : « Hé, arrête. La guerre n’est pas dans l’intérêt du peuple américain ». Si nous avions une meilleure qualité d’individu, nous aurions des gens courageux qui diraient : « Je me fiche de ce que cela me coûte personnellement ». Mais il est très difficile d’accéder aux rangs supérieurs, si vous êtes un individu guidé par des principes, le patriotisme et le dévouement envers le peuple de cette nation.

    Ce n’est pas comme ça que ça marche. Nous avons besoin d’un président qui entrera et secouera l’arbre, et fera tomber beaucoup de ces gens, parce qu’ils sont dangereux. Ils sont très dangereux pour l’Amérique. La guerre n’est pas dans l’intérêt du peuple américain.

    Vous savez, voici quelque chose d’intéressant qui s’est passé. Ici, dans ce pays, on pourrait penser que le monde entier est contre la Russie. Ce n’est pas le cas. En fait, il y a de grands pays du monde qui penchent vers la Russie dans cette guerre, à commencer par la Chine, mais ensuite le Brésil, vous avez l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, un large éventail de pays, l’Inde. L’Inde soutient énormément la Russie. L’idée que d’une manière ou d’une autre nous avons cette cause extrêmement juste, cela ne frappe pas une grande partie du monde que c’est juste, et une grande partie du monde n’accepte pas la dernière propagande sur les crimes de guerre : cette chose à propos de Boutcha. C’est probablement la plus importante de toutes les discussions sur les crimes de guerre.

    Et qu’était Boutcha ? Il y avait un film tourné d’un véhicule roulant sur la route à Boutcha, qui avait été repris aux Russes. Et tous les 100 mètres environ, il y avait une personne avec les mains, une fermeture éclair attachée derrière le dos, et il avait été tué. Il n’a été annoncé que quatre jours après que les Ukrainiens eurent repris Boutcha.

    Maintenant, nous n’en savions presque rien. En fait, nous n’avions même pas la preuve que des personnes avaient été tuées. Mais en supposant qu’ils l’aient fait, nous ne savions pas où ils avaient été tués. Nous ne savions pas qui ils étaient. Nous ne savions pas qui les avait tués. Nous ne savions pas pourquoi ils avaient été tués. Personne ne pouvait fournir un motif suffisant pour que les Russes les aient tués. Les Russes ont retenu Boutcha pendant un mois. S’ils allaient les tuer, pourquoi ne les ont-ils pas tués pendant ce mois ? Et si vous allez massacrer un tas de gens, ne seraient-ils pas tous au même endroit et ne les tueriez-vous pas tous là-bas ? Pourquoi seraient-ils distribués le long d’une route, un mile le long du chemin ? Cela n’a aucun sens !

    Ce que nous savons, c’est que quatre jours après que le maire de Boutcha ait joyeusement annoncé que la ville était libérée, quatre jours après que l’armée ukrainienne était arrivée et que leur bras de propagande spécial de l’armée ukrainienne était là, tout d’un coup, il y avait ces des morts sur la route. Comment se fait-il qu’ils n’étaient pas là quand les Russes étaient là ? Comment se fait-il qu’ils ne soient apparus qu’après le départ des Russes ?

    Si je considérais cela comme une simple affaire criminelle standard, et que je parlais à la Division des enquêtes criminelles ou au FBI, ou à la police militaire ou quelque chose comme ça, je dirais : « OK, la première chose, jetons un coup d’œil aux Ukrainiens ». Je suppose que, et vous commencez par une intuition lorsque vous enquêtez sur un crime – mon intuition est que les Ukrainiens ont tué ces personnes après qu’ils ont emménagé, et après qu’ils aient regardé autour d’eux et aient dit : « OK, qui était amical envers les troupes russes pendant que les Russes étaient ici ? Nous allons les exécuter ». C’est ce que je présume. Parce que je ne vois aucune raison pour que les Russes viennent de tuer quelques personnes en sortant de la ville.

    Et personne ne remet cela en question, car les médias du business sont tellement monolithiques.

    Nous savons pertinemment, de la bouche du chef d’un hôpital ukrainien, le gars qui dirigeait l’hôpital, il se vantait d’avoir donné des ordres stricts à tous ses médecins, que lorsque des prisonniers de guerre russes blessés, lorsque des blessés étaient amenés, ils devaient être castrés. Maintenant, c’est un horrible crime de guerre, admis de la bouche de l’administrateur de l’hôpital, et le gouvernement ukrainien a dit, « nous allons en quelque sorte examiner ça », comme si ce n’était pas grand chose. Je ne peux pas penser à un crime de guerre plus horrible, plus horrible, jamais. Où en avez-vous entendu parler, sur ABC et MSNBC et CNN et FOX News ? Pas un murmure. Et pourtant la preuve est indéniable.

    Nous avons eu un autre clip où il y avait un point de rassemblement de prisonniers de guerre, où les Ukrainiens amenaient les prisonniers de guerre à un point central pour le traitement – et c’est une vidéo d’environ sept minutes – et les soldats ukrainiens les ont tout simplement abattus. Et ils avaient probablement 30 de ces soldats russes blessés allongés sur le sol, certains d’entre eux mourant clairement de leurs blessures. Certains d’entre eux, ils ont mis des sacs en plastique sur la tête. Maintenant, ce sont des gars qui sont allongés là, parfois mortellement blessés, les mains attachées derrière le dos, et ils ont des sacs en plastique sur la tête, ce qui les empêche de respirer. Et parce qu’ils ne peuvent pas lever les mains, ils ne peuvent pas enlever les sacs, pour pouvoir respirer. À la fin de la vidéo, les Ukrainiens amènent une camionnette et il y a trois prisonniers de guerre russes non blessés. Sans la moindre pensée ou hésitation, alors que les trois se détachent et que leurs mains sont liées derrière le dos, ils en ont abattu deux, directement devant la caméra et ils tombent. Et le troisième se met à genoux et supplie de ne pas lui faire de mal. Et puis ils l’ont abattu ! Ce sont des délits. Et ceux-ci n’ont pas été réfutés par le gouvernement ukrainien. Mais vous ne sauriez même jamais qu’ils se sont produits ! Je ne dis pas qu’il n’y a pas de crimes de guerre des deux côtés. Je vous dis juste, que les seuls où j’ai vu, des preuves assez irréfutables de crimes de guerre, ont été du côté ukrainien.

    Maintenant, on entend souvent dire, eh bien, les Russes ont détruit ceci ou détruit cela. Eh bien, je dois vous dire, vous revenez aux guerres que nous avons menées lorsque nous avons envahi l’Irak, le « Shock and Awe », nous avons pratiquement tout détruit en Irak, tout ce qui avait de l’importance. Nous avons bombardé des cibles militaires et civiles sans grande discrimination. La coalition a effectué 100 000 sorties en 42 jours. Vous comparez cela aux Russes, qui n’ont effectué que 8000 sorties dans à peu près la même période. 100 000 sorties américaines contre 8000, à peu près au même moment. Je pense que les Russes ont eu tendance à être plus sélectifs. Alors que nous sommes sortis – la philosophie de Shock and Awe est que vous détruisez tout ce qui est nécessaire pour maintenir la vie humaine et pour qu’une ville fonctionne. Vous coupez l’eau, l’électricité, le chauffage, l’huile, l’essence ; pour que vous assommiez tous les ponts principaux. Et puis vous continuez à tout détruire.

    Alors c’est vraiment ironique. Et gardez à l’esprit que l’Irak est un pays relativement petit. L’Ukraine est un pays immense. 100 000 sorties en 42 jours, 8000 sorties pendant le même laps de temps. Une énorme différence de violence entre ce que nous avons fait en Irak et ce qu’ils ont fait en Ukraine. Il n’y a donc tout simplement aucune crédibilité lorsque vous vous penchez sur les faits et que vous examinez la manière dont la guerre a été menée.
    Source originelle : https://brunobertez.com/2022/04/29/document-les-russes-ne-peuvent-pas-se-permettre-de-ne-pas-gagner-cette-
    #usa #guerres #cruauté #Syrie #Alep #Ukraine #Femmes #viols #enfants #pédophilie #lois_islamiques #al-qaïda #OTAN #Russie #royaume-uni #Donbass #Boutcha #SWIFT #propagande

  • Walter Report sur Twitter :
    https://twitter.com/walter_report/status/1531305530102366211

    Former president of Ukraine (implicated in ties with Russian asset in Ukraine Viktor Medvedchuk and currently under trial) attempts to flee from Ukraine for the third time via border crossing with Poland. Papers, please!🤡

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #guerre #ukraine #russie #pologne #frontière #propagande #viktor_medvedchuk #jeu_vidéo_papers_please

  • Rebecca Rambar sur Twitter
    https://twitter.com/RebeccaRambar/status/1531485051631767553

    Russie : Reportage vidéo d’un média d’état russe qui montre "le travail de l’équipage russe du drone Orlan-10. Le drone est contrôlé avec la manette de jeu Logitech F310.

    Le jeu vidéo s’invite dans l’armée. Ici, une manette de jeu.

    #guerre #propagande #russie #ukraine #drone #drone_orlan-10 #armée #armes #jeu_vidéo #jeux_vidéo #joypad #manette #logitech

  • Une nouvelle étude met en évidence des convergences entre #propagande russe et #désinformation autour du coronavirus - rtbf.be
    https://www.rtbf.be/article/une-nouvelle-etude-met-en-evidence-des-convergences-entre-propagande-russe-et-d

    L’analyse de canaux publics de la messagerie cryptée Telegram a mis en évidence la porosité entre la désinformation liée à la pandémie de #covid-19 et la propagande de guerre pro russe. Cette nouvelle étude s’inscrit dans la continuité de l’analyse d’un phénomène également mis en évidence côté francophone, que ce soit en France ou en Belgique. Cette enquête menée par la VUB et le DisinfoLab dans le cadre du hub européen de lutte contre la désinformation EDMO Belux, met également en lumière la façon dont ce phénomène s’inscrit dans une tendance plus globale de convergence des récits sur ces deux sujets.

    -- Permalien

  • GB : une campagne de #propagande attisait la haine d’Israël pour avoir l’air authentique - The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/gb-une-campagne-de-propagande-attisait-la-haine-disrael-pour-avoir

    … l’IRD a tenté de semer la division entre Moscou et ses alliés arabes au Moyen-Orient en créant de toute pièce des publications prétendument musulmanes accusant la Russie soviétique de la défaite.

    « Pourquoi la nation arabe est-elle en ce moment affligée par tant de chagrin et de désastre ? Pour quelle raison les valeureux soldats ont-ils été vaincus dans le djihad par les méchants sionistes païens ?… La réponse est [facile] à trouver… nous partons rapidement du bon chemin, nous suivons la voie choisie pour nous par les communistes-athées pour qui la religion est une forme de maladie sociale », peut-on lire dans un communiqué publié par l’IRD et signé d’une organisation islamiste radicale fictive appelée la Ligue des croyants.

    #royaume_uni

  • Les sujets officiellement anti-sociaux et anti-écologiques du Bac 2022, ça tourne en ce moment, ça a bien l’air vrai. Quand même ouf.

    https://www.leparisien.fr/etudiant/examens/bac/bac-2022-le-sujet-de-sciences-economiques-et-sociales-specialite-jeudi-QM

    Question 2 (3 points)

    À partir d’un exemple, vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance.

    Question 3 (3 points)

    À l’aide d’un exemple, vous montrerez que l’action des pouvoirs publics en faveur de la justice sociale peut produire des effets pervers.

    #éducation #bac #écologie #croissance #capitalisme #social #anti-social #libéralisme #pourriture #vomi

  • Que sommes-nous prêts à sacrifier pour aider les États-Unis à gagner une guerre de propagande contre Poutine ?
    https://caitlinjohnstone.com/2022/04/16/how-much-are-we-prepared-to-sacrifice-to-help-the-us-win-a-propaga

    Il y a une question très importante que nous devons tous nous poser à ce stade de l’histoire, et cette question est la suivante : que sommes-nous prêts, en tant que société, à sacrifier pour que le gouvernement américain puisse gagner une guerre de propagande contre Vladimir Poutine ?

    Laissez-moi vous expliquer.
    Un aspect très peu discuté de la dernière escalade de censure par la Silicon Valley, qui a commencé au début de la guerre en Ukraine, est le fait qu’il s’agit d’un niveau de censure sans précédent. Bien qu’elle puisse ressembler à toutes les autres vagues de purges sur les médias sociaux et aux nouvelles catégories de contenus interdits que nous connaissons depuis que la doctrine dominante, après l’élection américaine de 2016, est que les plateformes technologiques doivent réglementer strictement les discours en ligne, les justifications qui en découlent ont pris une déviation drastique par rapport aux modèles établis.


    Ce qui distingue cette nouvelle escalade de censure de ses prédécesseurs, c’est que cette fois personne ne prétend qu’elle est faite dans l’intérêt du peuple. Avec la censure des racistes, l’argument était qu’ils incitaient aux crimes haineux et au harcèlement racial. Avec la censure d’Alex Jones et de QAnon, l’argument était qu’ils incitaient à la violence. Quant à la censure des sceptiques du Covid, l’argument était qu’ils promouvaient une désinformation qui pouvait être mortelle. Même avec la censure de l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden, on a fait valoir qu’il était nécessaire de protéger l’intégrité des élections contre une désinformation d’origine potentiellement étrangère.

    Avec la censure relative à la guerre en Ukraine, il n’y a aucun d’argument pour prétendre qu’elle est faite pour aider le peuple. Rien ne prouve que le fait de laisser les gens dire des choses fausses sur cette guerre tue des Ukrainiens, des Américains ou qui que ce soit d’autre. Il n’y a aucune raison de penser que la contestation des allégations de crimes de guerre russes portera atteinte aux processus démocratiques américains. Le seul argument restant est « Nous ne pouvons pas laisser les gens dire des choses fausses sur une guerre, n’est-ce pas ? ».

    Plus d’escalade dans la censure en ligne
    « YouTube a supprimé des vidéos contestant le discours du gouvernement américain sur les crimes de guerre russes à Bucha. https://t.co/M7zupF8AMa
    Caitlin Johnstone (@caitoz) 15 avril 2022

    Demandez à un libéral au cerveau correctement lavé pourquoi il soutient la censure de quelqu’un qui conteste les récits américains sur les crimes de guerre russes à Bucha ou à Marioupol et il vous répondra probablement quelque chose comme « Eh bien, c’est de la désinformation ! » ou « Parce que c’est de la propagande ! » ou « Combien Poutine vous paie-t-il ? » . Mais ce qu’ils ne seront pas capables de faire, c’est d’articuler exactement quel préjudice spécifique est causé par un tel discours de la même manière qu’ils pouvaient défendre la censure des sceptiques du Covid ou des factions responsables de l’émeute de l’année dernière dans le bâtiment du Capitole [en référence aux partisans de Trump ayant pénétré au Capitole pour contester le résultat des élections présidentielles étasuniennes, NdT]

    Le seul argument que vous obtiendrez, si vous insistez vraiment sur la question, est que les États-Unis sont engagés dans une guerre de propagande contre la Russie et qu’il est dans l’intérêt de notre société que nos institutions médiatiques aident les États-Unis à gagner cette guerre de propagande. Une guerre froide est menée entre deux puissances nucléaires parce que la guerre chaude risquerait d’anéantir les deux nations, ce qui ne laisse d’autres formes de guerre que la guerre psychologique. Rien ne permet de dire que cette nouvelle escalade de censure sauvera des vies ou protégera des élections, mais il est possible de dire qu’elle peut contribuer à faciliter les programmes de guerre froide à long terme des États-Unis.

    Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Cela signifie que si nous acceptons cet argument, nous consentons sciemment à une situation où tous les principaux médias, sites web et applications que les gens consultent pour s’informer sur le monde sont orientés non pas pour nous dire des choses vraies sur la réalité, mais pour battre Vladimir Poutine dans cette étrange guerre psychologique. Cela signifie qu’il faut abandonner toute ambition d’être une civilisation fondée sur la vérité et guidée par les faits, et accepter au contraire de devenir une civilisation fondée sur la propagande et visant à s’assurer que nous pensons tous des choses qui nuisent aux intérêts stratégiques à long terme de Moscou.

    Et c’est absolument effrayant que cette décision ait déjà été prise pour nous, sans aucune discussion publique pour savoir si oui ou non c’est le genre de société dans laquelle nous voulons vivre. Ils sont passés directement de « Nous censurons les discours pour vous protéger de la violence et des virus » à « Nous censurons les discours pour aider notre gouvernement à mener une guerre de l’information contre un adversaire étranger ». Et ce, sans la moindre hésitation.

    Ceux qui fabriquent le consentement de la population ont contribué à ouvrir la voie à cette transition en douceur avec leurs appels incessants et continus à toujours plus de censure, et depuis des années, nous voyons des signes qu’ils considèrent comme leur devoir de contribuer à faciliter une guerre de l’information contre la Russie.

    En 2018, nous avons vu un journaliste de la BBC réprimander un ancien haut fonctionnaire de la marine britannique pour avoir émis l’hypothèse que la prétendue attaque aux armes chimiques à Douma, en Syrie, était un faux-drapeau, une affirmation dont nous avons maintenant des montagnes de preuves qu’elle est probablement vraie grâce aux lanceurs d’alerte de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. La raison invoquée par la journaliste pour justifier son objection à ces commentaires est que « nous sommes dans une guerre de l’information contre la Russie » .

    « Étant donné que nous sommes dans une guerre de l’information avec la Russie sur tant de fronts, ne pensez-vous pas qu’il est peut-être déconseillé d’affirmer cela si publiquement étant donné votre position et votre profil ? Ne risquez-vous pas de brouiller les pistes ? » a demandé Annita McVeigh, de la BBC, à l’amiral Alan West après ses commentaires.

    Vous savez que vous avez des problèmes lorsque le militaire essaie de faire le travail du journaliste en posant des questions et en demandant des comptes au pouvoir… et que le journaliste essaie de l’en empêcher. « https://t.co/DVxR3JQ6S2
    Caitlin Johnstone (@caitoz) 18 avril 2018

    Nous avons vu une indication similaire dans les médias de masse quelques semaines plus tard, lors d’une interview de l’ancienne candidate du Parti vert, Jill Stein, qui a été admonestée par Chris Cuomo de CNN pour avoir souligné le fait totalement incontestable que les États-Unis sont un contrevenant extrêmement flagrant en matière d’ingérence dans les élections étrangères.

    « Vous savez, ce serait à la Russie de faire valoir cela, pas à un point de vue américain » , a déclaré Cuomo en réponse aux remarques tout à fait exactes de Stein. « Bien sûr, il y a de l’hypocrisie en jeu, beaucoup de grands acteurs étatiques différents font beaucoup de choses qu’ils ne veulent peut-être pas que les gens sachent. Mais laissons la Russie dire que les États-Unis nous ont fait ça, et voici comment ils l’ont fait, donc c’est fair-play. »

    Ce qui revient à dire : « Oubliez ce qui est factuellement vrai. Ne dites pas de choses vraies qui pourraient aider les intérêts russes. C’est le travail de la Russie. Notre travail ici sur CNN est de dire des choses qui nuisent aux intérêts russes. »

    On peut retracer la généralisation de l’idée que c’est le travail des médias occidentaux de manipuler l’information dans l’intérêt du public, plutôt que de simplement dire la vérité, à la victoire présidentielle de Donald Trump en 2016. Dans ce qui était sans doute le moment politique le plus important aux États-Unis depuis le 11 septembre et ses conséquences, ceux qui fabriquent le consentement ont décidé que l’élection de Trump n’était pas due à l’échec de la politique du statu quo, mais un échec du contrôle de l’information.

    En octobre 2020, pendant le scandale des ordinateurs portables de Hunter Biden, Stephen L Miller, du Spectator, a décrit comment le consensus s’est formé au sein de la presse grand public depuis la défaite de Clinton en 2016, selon lequel il était de leur devoir moral de cacher au public des faits qui pourraient conduire à la réélection de Trump.

    « Depuis presque quatre ans maintenant, les journalistes ont fait honte à leurs collègues et à eux-mêmes sur ce que j’appellerai le dilemme ‘mais ses emails’ », écrit Miller. « Ceux qui ont rendu compte consciencieusement de l’enquête fédérale inopportune sur le serveur privé d’Hillary Clinton et la divulgation d’informations classifiées ont été exclus et écartés de la table des journalistes cool. Le fait de se concentrer autant sur ce qui était, à l’époque, un scandale considérable, a été considéré par de nombreux médias comme une gaffe. Ils pensent que leurs amis et collègues ont contribué à placer Trump à la Maison Blanche en se concentrant sur le scandale de Clinton, alors qu’ils auraient dû mettre en avant les faiblesses de Trump. C’est une erreur qu’aucun journaliste ne veut répéter ».

    Une fois que les « journalistes » ont accepté que leur travail le plus important n’est pas de dire la vérité mais d’empêcher les gens d’avoir de mauvaises pensées sur le statu quo politique, il était inévitable qu’ils commencent à encourager avec enthousiasme une plus grande censure d’Internet. Ils considèrent que c’est leur devoir, et c’est pourquoi les principaux partisans de la censure en ligne sont maintenant des journalistes de médias grand public.

    Dénoncer Radio Sputnik. Une tâche intéressante pour un journaliste. https://t.co/JP8NNFxvI1
    Tim Shorrock (@TimothyS) 16 avril 2022

    Mais il ne devrait pas en être ainsi. Il n’y a aucune raison légitime pour que les mandataires de la Silicon Valley et du gouvernement le plus puissant de la planète censurent les gens qui ne sont pas d’accord avec ce gouvernement au sujet d’une guerre, et pourtant c’est exactement ce qui se passe, et de plus en plus. Nous devrions tous être alarmés par le fait qu’il devient de plus en plus acceptable de faire taire les gens, non pas parce qu’ils font circuler de la désinformation dangereuse, ni même parce qu’ils disent des choses qui sont fausses de quelque manière que ce soit, mais uniquement parce qu’ils disent des choses qui sapent la propagande de guerre américaine.

    Les gens devraient absolument être autorisés à dire des choses en désaccord avec l’empire le plus puissant de l’histoire à propos d’une guerre. Ils devraient même être autorisés à dire des choses effrontément fausses sur cette guerre, parce que sinon seuls les puissants seront autorisés à dire des choses effrontément fausses à son sujet.

    La liberté d’expression est importante, non pas parce qu’il est agréable de pouvoir dire ce que l’on veut, mais parce que la libre circulation des idées et des informations permet de contrôler les puissants. Elle donne aux gens la possibilité de demander des comptes aux puissants. C’est exactement pourquoi les puissants travaillent à l’éliminer.

    Nous devrions considérer comme un énorme, énorme problème le fait qu’une si grande partie du monde ait été regroupée sur ces plateformes d’expression monopolistiques géantes qui pratiquent une censure en parfait accord avec la structure de pouvoir la plus puissante du monde. C’est l’exact opposé de la mise en place d’un contrôle du pouvoir.

    Combien sommes-nous prêts, en tant que société, à abandonner pour que le gouvernement américain et ses alliés gagnent une guerre de propagande contre Poutine ? Sommes-nous prêts à nous engager à être une civilisation pour laquelle la considération première de toute donnée n’est pas de savoir si elle est vraie ou non, mais si elle contribue à saper la Russie ?

    C’est une conversation qui devrait déjà avoir lieu dans les cercles traditionnels depuis un certain temps maintenant, mais elle n’a même pas commencé. Commençons-la.

    Caitlin Johnstone 16 avril 2022

    #censure #convormisme #propagande #manipulation #médias #histoire #russie #syrie #ukraine #politique #journalisme #racisme #guerre #fake_news #facebook  #presse #silicon_valley #youtube #vérité officielle

    • Explications sur le rappel massif de chocolats provoqué par une bactérie en @israël
      Information sans rapport avec le post précédent

      Le plus grand rappel de produits de l’histoire d’Israël est en cours, car de nombreuses lignes fabriquées par son plus grand producteur de confiseries, Elite, sont soupçonnées de contenir des salmonelles.

      Au moins deux enfants et deux adultes auraient consulté un médecin pour suspicion d’intoxication aux salmonelles après le rappel de produits Strauss, la société mère d’Elite, a annoncé le rappel dimanche. Aucun cas n’a été signalé chez les personnes âgées, chez qui les conséquences graves des salmonelles sont plus probables que chez les autres, et peuvent même être mortelles.

      Le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz, a déclaré mardi que l’incident ferait l’objet d’une enquête approfondie et que l’usine ne serait pas autorisée à reprendre ses activités avant d’avoir été entièrement désinfectée. « La chocolaterie d’Elite-Strauss ne reprendra pas sa production tant que nous n’aurons pas l’assurance qu’elle est en mesure de fabriquer des produits sains, sans danger pour les consommateurs », a déclaré M. Horowitz.

      Les produits soupçonnés d’être contaminés sont le chocolat, la crème glacée, le pudding et les biscuits. Comment une telle contamination peut-elle se produire ? Est-il certain que la consommation de chocolat contaminé rend malade ? Et quels peuvent être les effets de la salmonelle ? Le Times of Israel s’est entretenu avec le professeur Daniel Cohen de la School of Public Health de l’Université de Tel Aviv, expert en épidémiologie et en médecine préventive.

      lA SUITE https://fr.timesofisrael.com/explications-sur-le-rappel-massif-de-chocolats-provoque-par-une-ba

      #salmonelle #empoisonnement #industrie_alimentaire #confiseries #Elite-Strauss

    • Shufersal rappelle des biscuits qui contiendraient des fibres de nylon

      Cette annonce suit un autre rappel du groupe Strauss, dont certains produits auraient été contaminés par des salmonelles
      La chaîne de supermarchés Shufersal a fait savoir, dimanche, qu’elle rappelait des biscuits commercialisés sous sa propre marque en raison de soupçons sur la présence de fibre de nylon dans ses produits de boulangerie.

      La chaîne a expliqué craindre que les fibres ne soient accidentellement entrées dans les biscuits pendant le processus de production et elle a préféré rappeler les produits « par mesure de précaution ».

      Les produits en question sont les biscuits de type « petit beurre » (paquet de 500 grammes) et de type « petit beurre au chocolat » (paquet de 500 grammes), dont la date limite de consommation est comprise entre le 1er et le 23 octobre 2022.

      « Les produits présentant d’autres dates d’expiration sont parfaitement sains et ils peuvent être consommés sans inquiétude », a déclaré l’entreprise.

      Ce rappel survient après un autre rappel qui avait été lancé par le groupe Strauss, l’un des plus importants producteurs de produits alimentaires israéliens.

      Certains produits du géant alimentaire avaient été contaminés à la salmonelle. La première annonce a été faite lundi et d’autres ont été faites les jours suivants, demandant aux clients de ramener une large gamme de chocolats, gaufres, biscuits, glaces, chewing-gums et autres caramels.

      Ce rappel serait l’un des plus importants de toute l’Histoire d’Israël.

      L’usine que possède le groupe Strauss à Nof Hagalil serait à l’origine de cette contamination. Jeudi dernier, le directeur général du ministère de la Santé, Nachman Ash, a annoncé que l’usine fermerait pendant trois mois, le temps qu’une enquête soit menée et que les mesures nécessaires soient prises pour assurer la sécurité alimentaire des clients.

      Dans un rapport publié dimanche, le ministère de la Santé a critiqué Strauss pour une série d’omissions et de défaillances responsables, selon lui, de la contamination à la salmonelle dans l’usine.

      Selon le ministère de la Santé, sur 300 échantillons prélevés jusqu’à présent dans l’usine en question, une trentaine contenaient des traces de salmonelle.

      Le ministère a évoqué une série de problèmes, parmi lesquels des travaux qui sont actuellement en cours à l’usine et qui ont été entrepris sans réfléchir à leur impact sur la production, la présence de pigeons dans l’usine, susceptibles d’avoir joué un rôle dans cette contamination, l’absence d’un directeur chargé de s’assurer de la salubrité des aliments et des conditions de décongélation inadéquates pour les matières grasses utilisées dans la production de chocolat.

      Il a également noté que dimanche matin, 21 personnes en Israël avaient signalé des symptômes de salmonellose suite à la consommation de produits affectés. Le ministère a déclaré avoir pris les tests de 16 de ces personnes dans l’attente des résultats, dans les prochains jours. Il a également déclaré que seulement six de ces 21 personnes avaient nécessité un traitement médical pour leurs symptômes.

      Le ministère de la Santé a déclaré qu’il n’y avait aucun lien entre la contamination aux salmonelles à l’usine Strauss et une contamination similaire en Belgique affectant les œufs en chocolat Kinder.

      L’article gratuit : https://fr.timesofisrael.com/shufersal-rappelle-des-biscuits-qui-contiendraient-des-fibres-de-n

  • mckinsey en-marche, la France déglinguée - Les Bons Calculs Economiques
    https://www.campuslille.com/index.php/entry/mckinsey-en-marche-la-france-deglinguee-les-bons-calculs-economiques

    Les mensonges d’Emmanuel Macron sur le bilan de son quinquennat. 5 années de déglingue économique, en France. Le bourrage de crâne sur l’évolution de notre monde capitaliste, et notamment la question de la Russie.

    https://www-radio-campus.univ-lille1.fr/ArchivesN/LibrePensee/BCE220406.mp3

    Criminalité : Il se fait voler sa montre à 350.000 euros.
    Inflation : Les pommes de terre deviennent trop chères à cuire en Angleterre.
    Topo sur les mesures contre la Russie - Inflation - gaz - nucléaire
    L’actionnaire d’abord.
    Les mensonges en continu d’émmanuel macron.
    mcKinsey, qui sont les véritables clients ?
    Wasquehal : Les vieux.
    Auchan, ma vie avec les consultants. Témoignage. (Harcèlement, violence)
    Topo sur les élections.
    Le PCF et les jours heureux de Damart https://www.damart.fr/jours-heureux
    A propos de l’apprentissage.
    Les sociétés du cac40, leur évolution.

    https://www.youtube.com/watch?v=JJp29XWE5Tg

  • La bataille de Marioupol : au cœur des forces russes du Donbass VidéoLivre Noir - Mars 2022
    http://www.librairie-tropiques.fr/2022/03/la-symphonie-du-donbass.html

    Le calvaire de Marioupol semble prendre fin
    La situation, réelle, le 28 mars 2022

    "Dernières nouvelles du front" : Les commandants Ukrainonazis n’ont pas réussi à s’échapper de Marioupol, alors que la Russie accélère l’avancée de la RPD. Les forces conjointes de la Russie et de la RPD achèvent la libération de la ville de Marioupol. La plupart des quartiers de la ville ont été ravagés. Les affrontements se poursuivent dans le centre de Marioupol. Le principal bastion de l’AFU, y compris le régiment nationaliste Azov, est la région de l’Azovstal. Selon le ministère russe de la Défense, un hélicoptère ukrainien Mi-8 a été abattu dans la région de Marioupol, à cinq kilomètres de la côte sur la mer d’Azov. Il se dirigeait vers l’évacuation d’urgence des commandants du bataillon national Azov qui avaient abandonné leurs militaires. À savoir, le commandant de la 36e brigade Baranyuk et le commandant d’Azov Prokopenko n’ont pas pu abandonner leur personnel et s’échapper de Marioupol. Le 28 mars, le chef de la RPD Denis Pushilin a affirmé qu’à Marioupol, les quartiers centraux étant en train d’être débarrassés des troupes ukrainiennes, la RPD s’attend à prendre le contrôle total de la ville dans un proche avenir.

    https://www.youtube.com/watch?v=EuThLVgXcrE

    Source : https://livrenoir.fr/articles

    Ce reportage a failli ne jamais sortir en raison des pressions innombrables. Tout cela pour un simple travail de terrain. Notre reporter Erik fait partie des rares équipes de journalistes occidentaux présentes du côté russe du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Parmi la première équipe de journalistes européens à pénétrer à Marioupol, il vous raconte dans ce reportage exceptionnel ce qui se joue ici dans le Donbass. Un travail de terrain, d’analyse, au sujet d’une guerre qui risque de bousculer la scène internationale. Merci de vos partages, commentaires et abonnements. (Les dernières images de Marioupol sur le reportage datent de jeudi 24 mars 2022. Reportage tourné entre le 17 et le 25 mars.)

    Pour nous soutenir, vous pouvez souscrire à cet abonnement spécial “reportages de guerre”. 100% des sommes seront investis dans des reportages en zones de conflits et vous aurez accès à tous les documentaires exclusifs. Merci aux déjà 600 abonnés : https://livrenoir.fr/reporter-de-guerre

    Un reportage en version longue sera d’ailleurs bientôt disponible pour ces abonnés.

    Avis aux auditeurs :

    1. Pour entrer à l’intérieur de Marioupol, nous avons évidemment été guidé par un séparatiste pro-russe. Mais sans que cela soit dans le cadre d’un reportage dit “embeded” avec l’armée. Être ainsi accompagné est incontournable dans une zone de guerre où les bombardements pleuvent (le lendemain de la première visite d’Erik, un collègue chinois a ainsi été blessé au même endroit). En particulier lorsqu’on couvre la partie de celui qui assiège.

    2. Nous ne prétendons pas généraliser comme nous le précisions d’ailleurs au début du reportage. Nous sommes évidemment vigilant. Nous nous contentons de montrer ce que nous avons vu et de décrypter sur un moment T.

    3. Nous avons couverts les deux côtés : Ukraine pendant 8 jours au début du conflit puis Donbass pro-russe. Pour entrer, nous avons suivi la procédure habituelle d’un dépôt de dossier. Et avons même passé près de 8 jours d’attente avant d’entrer, après 6 jours de voyage.

    4. Les critiques qui nous reprochent d’être dans le Donbass doivent avoir à l’esprit que ces deux derniers mois, France 2, Ouest France et Libération étaient sur place en ayant suivi la même procédure. En période de guerre, il est du rôle des journalistes que de couvrir les deux côtés. Sans que cela veuille dire qu’il y a un parti pris.

    Attention : notre monteur a commis une erreur. Pour le premier interview d’une réfugiée, la partie mise n’est pas celle qui correspond à la traduction. Donc demain on vous met ici un lien de l’interview exact (et complet) comme ça les russophones verront bien que c’était simplement une erreur. Mais le texte lu est bien dans l’interview

    Bon visionnage à tous.

    #marioupol #donbass #ukraine

    • Jean-Vincent Placé de nouveau en garde à vue pour harcèlement sexuel
      https://livrenoir.fr/jean-vincent-place-de-nouveau-en-garde-a-vue-pour-harcelement-sexuel

      Le conseiller régional d’Île-de-France a été placé en garde à vue ce lundi dans le cadre d’une enquête ouverte après la plainte d’une ancienne collaboratrice.

      L’ancien sénateur du groupe socialiste est en garde à vue ce lundi 28 mars. Jean-Vincent Placé est actuellement entendu pour des faits d’« agressions sexuelles » et « harcèlement sexuel », par la brigade de répression de la délinquance contre la personne, à Paris. D’après l’AFP et Mediapart, ces faits ce seraient déroulés entre 2012 et 2016. L’ancienne collaboratrice accuse l’homme politique de lui avoir « ordonné de danser un slow », de l’avoir « agrippée », « pressée contre lui » et lui aurait mis une « main bas dans le dos ». Contacté par l’AFP, Jean-Vincent Placé a dit « prendre acte » de la plainte. « Je ne souhaite pas à ce stade de la procédure faire un quelconque commentaire », a ajouté l’ex-patron des sénateurs écologistes. L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

      Un homme déjà condamné

      Déjà connu des services de police, l’ancien secrétaire d’État de François Hollande avait été reconnu coupable dans l’affaire pour harcèlement sexuel envers une gendarme chargée de surveiller sa résidence. En 2021, Jean-Vincent Placé avait été condamné à payer une amende de 5.000€. Au printemps 2018, il est placé en garde à vue au commissariat du 5e arrondissement de Paris pour insultes racistes et outrage à agents alors qu’il se trouvait en état d’ivresse. Peu de temps après, il reconnaissait être alcoolique lors d’une interview donnée à Paris Match : « J’ai réalisé que, dans les derniers mois, j’avais bu excessivement en diverses circonstances. Il y a eu des excès, de l’alcoolisme. J’assume le mot. C’est une maladie, l’alcoolisme ».

      #Jean-Vincent_Placé #Sénat #PS #france #racisme #violence #harcèlement #sexisme #femmes #travail #viol #culture_du_viol #harcèlement_sexuel #domination_masculine #baltringue

    • « Code noir » : un exercice de confinement qui n’a rien à voir avec la COVID-19
      https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1872359/code-noir-exercice-confinement-spvm-montreal-enfants-jeunes-primair

      NDR #justin trudeau succède aux curés pour ce qui est d’agresser les enfants au Canada
      Une lettre envoyée aux parents d’une école primaire montréalaise au sujet d’un exercice de confinement barricadé a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux... parce qu’elle a été mal interprétée.

      Le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) a reçu la semaine dernière de nombreux messages d’internautes mécontents de la tenue d’un exercice de confinement à l’école primaire Philippe-Morin, à Montréal. Ils croyaient à tort que l’exercice concernait la COVID-19, alors qu’il sert plutôt à apprendre aux élèves comment réagir en présence d’un tireur actif.

      "Nous tenons à vous informer que votre enfant recevra sa première présentation sur le confinement en classe que l’on nomme exercice Code noir", peut-on lire dans la lettre adressée aux parents. "Votre enfant aura ainsi la chance d’apprendre et de pratiquer par la suite des exercices de confinement au même titre que les exercices de feu."

      Il n’en fallait pas plus pour provoquer la colère de certains internautes. "Le lavage de cervelle à l’école est un problème de plus en plus dommageable. Les libertés disparaissent à grande vitesse", peut-on lire dans l’une des publications Facebook dénonçant la lettre partagée plus de 250 fois. Au total, des publications avec des messages semblables ont cumulé plus de 2500 partages sur Facebook dans la dernière semaine.

      "Ça a fait beaucoup de bruit, surtout chez des gens qui ne viennent pas de notre école", relate Chrystine Loriaux, directrice du Bureau des communications du CSSMB. Mme Loriaux dit avoir reçu "plusieurs dizaines" de courriels et plusieurs appels de la part de personnes indignées, qui confondaient confinement en temps de fusillade et confinement en temps de pandémie.

      Les exercices de confinement se font avec les centres de services scolaires et les postes de quartier locaux du Service de police de la ville de Montréal (SPVM).

      "Déconseillé aux parents de questionner leur enfant"
      Une partie de la lettre qui a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux indiquait qu’il était déconseillé aux parents de questionner leur enfant sur la présentation. "Le SPVM qui veut qu’on ne parle pas d’une formation qu’ils font sur le confinement avec nos enfants ? Les jeunesses hitlériennes s’en viennent", pouvait-on lire dans une publication partagée plus de 1100 fois sur Facebook.

      Or, il est assez clair en lisant la lettre que les organisateurs de la formation conseillent aux parents de laisser leurs enfants leur parler de l’exercice à leur guise "afin de préserver et protéger l’aspect banal et ludique du jeu de cachette qui leur aura été enseigné durant cette présentation".

      "Le langage utilisé est simple et clair pour faciliter la compréhension des enfants. À aucun moment il n’est fait mention d’une situation de tireur actif", a déclaré par courriel la chargée de communication du SPVM, Caroline Labelle. "C’est pour éviter l’utilisation de ce terme ou de tout autre [terme] similaire qu’il est demandé aux parents de ne pas questionner les enfants sur l’exercice et les laisser en parler d’eux-mêmes."

      Les exercices comme celui-ci servent à enseigner aux enfants le comportement approprié dans le cas d’une menace. Ils sont adaptés en fonction de leur âge et de leur niveau de compréhension. En 2018, La Presse rapportait https://plus.lapresse.ca/screens/a06196a9-93dd-4dd4-ad74-15b278fa0b0d__7C___0.html par exemple un cas dans lequel des élèves qui participaient à un exercice Code noir s’étaient fait dire qu’ils s’entraînaient pour se cacher si une moufette (animal du genre putois) s’introduisait dans l’école.

      #canada #trudeau la #violence #contrôle_social #dictature #violences_éducative #propagande #bourrage_de_crâne #confinement

  • Belgique : Amnesty fait rouler des vélos publicitaires contre « l’apartheid » en Israël
    https://fr.timesofisrael.com/belgique-amnesty-fait-rouler-des-velos-publicitaires-contre-lapart

    Les vélos présentaient des slogans tels que "L’apartheid c’est la ségrégation" ou "Il faut démolir l’apartheid, pas les habitations palestiniennes"

    L’organisation Amnesty International, engagée dans des efforts visant à dénoncer un prétendu « apartheid » en Israël, a, pour ce faire, fait rouler huit vélos publicitaires dans Bruxelles ce lundi, a rapporté l’ONG sur son site.

    L’action était organisée dans le cadre de la « Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale ».

    « Les vélos ont commencé leur parcours dès 7h45 ce matin aux endroits les plus fréquentés par les automobilistes et les piéton·nes pour ensuite investir des lieux symboliques comme le Palais royal, le Parlement fédéral, le rond-point Schuman, le Parlement européen et l’ambassade d’Israël », a rapporté Amnesty Belgique.

    Les vélos présentaient des slogans tels que « L’apartheid c’est la ségrégation » ou « Il faut démolir l’apartheid, pas les habitations palestiniennes ».

    « Avec cette action, nous voulons non seulement sensibiliser le public aux enjeux relatifs à ce crime d’apartheid, mais aussi faire pression sur Israël et nos autorités de façon globale pour qu’un terme soit définitivement mis à l’apartheid qu’Israël inflige au peuple palestinien », a expliqué Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

    Une pétition en rapport avec cette action a été lancée en ligne sur le site internet de l’ONG.

    Le 1er février dernier, Amnesty a dévoilé un nouveau rapport lors d’une conférence de presse dans le quartier de Bab A-Zahara à Jérusalem, concluant qu’Israël appliquait une forme d’apartheid à l’encontre des Palestiniens en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et dans le monde entier, et, de manière plus significative et controversée, à l’encontre des Arabes israéliens.

    Le rapport, très critiqué, a notamment été rejeté par Israël, les États-Unis, le Royaume-uni et l’Allemagne.

    Paul O’Brien, directeur d’Amnesty International USA. (Crédit : Capture d’écran/YouTube)
    Mi-mars, Paul O’Brien, directeur d’Amnesty International pour les États-Unis, a lui déclaré que « nous sommes opposés à l’idée – et je pense qu’il s’agit là d’une partie existentielle du débat – qu’Israël doit être préservé en tant qu’État pour le peuple juif ».

    Il a été vivement critiqué par les responsables associatifs juifs américain.

    #palestine #israël #gaza #israel #bds #palestine_assassinée #occupation #colonisation #censure #racisme #cisjordanie #apartheid #boycott #Bruxelles #Amnesty_International #vélo #apartheid #ségrégation #discrimination #discrimination_raciale #guerre

    • Les Québécois de plus en plus méfiants envers les médias Annabelle Caillou
      https://www.ledevoir.com/culture/medias/689217/les-quebecois-de-plus-en-plus-mefiants-envers-les-medias

      La méfiance envers les médias — et particulièrement envers les journalistes — continue de croître dans la province : un Québécois sur deux craint que les professionnels de l’information tentent de l’induire en erreur en diffusant volontairement de fausses nouvelles. C’est ce que révèle le dernier coup de sonde du cabinet Edelman, qui a publié lundi le volet québécois de son baromètre annuel de la confiance envers les institutions. https://www.edelman.ca/fr/trust-barometer/barometre-de-confiance-edelman-2022

      Menée en ligne entre le 1er et le 24 novembre 2021 auprès de 1500 Canadiens, dont 1000 Québécois, l’enquête vient nous éclairer sur la perception des médias au sein de la population. Décryptage en quatre chiffres et en entrevue avec Martine St-Victor, directrice générale d’Edelman Montréal.

      56 % C’est le pourcentage de répondants québécois qui se disent préoccupés par le fait que les journalistes cherchent délibérément à les tromper en disséminant de l’information erronée ou largement exagérée.
      Il s’agit d’une augmentation de 9 points de pourcentage comparativement à 2021. « Ça me brise le cœur de voir cette méfiance envers le travail des journalistes. C’est aussi incroyable de voir à quel point l’expression “fake news” s’infiltre maintenant partout dès que quelque chose nous déplaît, dès qu’on nous contredit », déplore Mme St-Victor.

      59 % C’est le taux de confiance envers les médias au Québec, en baisse d’un point par rapport à la période prépandémie.
      Des quatre institutions analysées, les médias se retrouvent ainsi en queue de peloton, derrière les entreprises (63 %), les ONG (61 %) et le gouvernement (60 %). C’est toutefois un meilleur niveau que pour l’ensemble du Canada, où l’on fait confiance  à 52 % seulement aux médias, ou encore l’Australie (43 %), les États-Unis (39 %), la France (38 %) et le Royaume-Uni (35 %) , fait remarquer la directrice générale d’Edelman Montréal.

      41 % C’est le pourcentage de Québécois sondés qui considèrent les médias comme une force polarisante pour la société.
      À l’inverse, 35 % des personnes interrogées dans la province pensent que les médias peuvent être une force unificatrice. Mme St-Victor tient ici à mettre ces chiffres en parallèle avec le fait que 55 % des répondants estiment dans le même temps que leurs concitoyens ne savent pas mener un débat constructif et civilisé en cas de divergence d’opinions. « Oui, la polarisation vient des médias, selon eux, mais elle vient aussi du reste de la population. C’est une responsabilité collective, donc. Tout le monde le remarque sur les réseaux sociaux : le climat social est tendu, et personne n’aime ça. »

      62 % C’est le taux de confiance des Québécois interrogés envers les médias traditionnels, plus précisément.
      Il s’agit d’une baisse d’un point comparé à l’année précédente. Ce type de médias reste toutefois aux yeux des participants une meilleure source d’information que les moteurs de recherche (58 %), les médias de marque (42 %) et les médias sociaux (27 %).

      #Quebec #médias #crédibilité #propagande #manipulation #politique #journalisme #censure #presse #journullistes #merdias #journulliste #médiacrates #mass_merdias 

    • #Stratpol Bulletin N°74. Occident vs le reste du monde, hypersonique vs OTAN, Gamelins à la télé. 22.03.2022.
      _ Remarque : « La vérité est toujours la première victime de la guerre ! »

      https://www.youtube.com/watch?v=M4eZ9dui8lA

      Pas mal de choses intéressantes sur les progressions de l’Armée Russe. N’oublions pas qu’une censure officielle existe en Russie. Chez nous, elle est officieuse, et trés efficace.

      #ukraine #russie #guerre #crimée #otan #ue

    • J’aimes beaucoup les images de Poutine qui illustrent l’affichage des vidéos.
      Par exemple Poutine sur un tracteur.

      Notre macron vient d’essayer de s’y mettre avec un sweet-shirt noir, pas terrible.

  • Difficult Heritage

    The Royal Institute of Art in Stockholm and the University of Basel are collaborating in the organization of the international summer program Difficult Heritage. Coordinated by the Decolonizing Architecture Course from Sweden and the Critical Urbanism course from Switzerland, the program takes place at #Borgo_Rizza (Syracuse, Italy) from 30 August to 7 September 2021, in coordination with Carlentini Municipality, as well as the local university and associations.
    The program is constituted by a series of lectures, seminars, workshop, readings and site visits centered around the rural town of Borgo Rizza, build in 1940 by the ‘#Ente_della_colonizzazione’ established by the fascist regime to colonize the south of Italy perceived as backward and underdeveloped.
    The town seems a perfect place for participants to analyze, reflect and intervene in the debate regarding the architectural heritage associated to painful and violent memories and more broadly to problematize the colonial relation with the countryside, especially after the renew attention due the pandemic.
    The summer program takes place inside the former ‘entity of colonization’ and constitutes the first intensive study period for the Decolonizing Architecture Advanced Course 2020/21 participants.

    https://www.youtube.com/watch?v=x0jY9q1VR3E

    #mémoire #héritage #Italie #Sicile #colonialisme #Italie_du_Sud #fascisme #histoire #architecture #Libye #Borgo_Bonsignore #rénovation #monuments #esthétique #idéologie #tabula_rasa #modernisation #stazione_sperimentale_di_granicoltura #blé #agriculture #battaglia_del_grano #nationalisme #grains #productivité #propagande #auto-suffisance #alimentation #Borgo_Cascino #abandon #ghost-town #villaggio_fantasma #ghost_town #traces #conservation #spirale #décolonisation #défascistisation #Emilio_Distretti

    –-
    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien :
    https://seenthis.net/messages/871953

    via @cede qui l’a aussi signalé sur seenthis : https://seenthis.net/messages/953432

    • Architectural Demodernization as Critical Pedagogy: Pathways for Undoing Colonial Fascist Architectural Legacies in Sicily

      The Southern question

      In 1952, #Danilo_Dolci, a young architect living and working in industrial Milan, decided to leave the North – along with its dreams for Italy’s economic boom and rapid modernization – behind, and move to Sicily. When he arrived, as he describes in his book Banditi a Partinico (The Outlaws of Partinico, 1956), he found vast swathes of rural land brutally scarred by the war, trapped in a systematic spiral of poverty, malnutrition and anomie. After twenty years of authoritarian rule, Italy’s newly created democratic republic preserved the ‘civilising’ ethos established by the fascist regime, to develop and modernize Sicily. The effect of these plans was not to bridge the gap with the richer North, but rather, to usher in a slow and prolonged repression of the marginalised poor in the South. In his book, as well as in many other accounts, Dolci collected the testimonies of people in Partinico and Borgo di Trappeto near Trapani, western Sicily.1, Palermo: Sellerio Editore, 2009.] Living on the margins of society, they were rural labourers, unemployed fishermen, convicted criminals, prostitutes, widows and orphans – those who, in the aftermath of fascism, found themselves crushed by state violence and corruption, by the exploitation of local notables and landowners, and the growing power of the Mafia.

      Dolci’s activism, which consisted of campaigns and struggles with local communities and popular committees aimed at returning dignity to their villages, often resulted in confrontations with the state apparatus. Modernization, in this context, relied on a carceral approach of criminalisation, policing and imprisonment, as a form of domestication of the underprivileged. On the one hand, the South was urged to become like the North, yet on the other, the region was thrown further into social decay, which only accelerated its isolation from the rest of the country.

      The radical economic and social divide between Italy’s North and South has deep roots in national history and in the colonial/modern paradigm. From 1922, Antonio Gramsci branded this divide as evidence of how fascism exploited the subaltern classes via the Italian northern elites and their capital. Identifying a connection with Italy’s colonisation abroad, Gramsci read the exploitation of poverty and migrant labour in the colonial enterprise as one of ‘the wealthy North extracting maximum economic advantage out of the impoverished South’.2 Since the beginning of the colonisation of Libya in 1911, Italian nationalist movements had been selling the dream of a settler colonial/modern project that would benefit the underprivileged masses of southern rural laborers.

      The South of Italy was already considered an internal colony in need of modernization. This set the premise of what Gramsci called Italy’s ‘Southern question’, with the southern subalterns being excluded from the wider class struggle and pushed to migrate towards the colonies and elsewhere.3 By deprovincialising ‘the Southern question’ and connecting it to the colonial question, Gramsci showed that the struggle against racialised and class-based segregation meant thinking beyond colonially imposed geographies and the divide between North and South, cities and countryside, urban labourers and peasants.

      Gramsci’s gaze from the South can help us to visualise and spatialise the global question of colonial conquest and exploitation, and its legacy of an archipelago of colonies scattered across the North/South divide. Written in the early 1920s but left incomplete, Gramsci’s The Southern Question anticipated the colonizzazione interna (internal colonization) of fascism, motivated by a capital-driven campaign for reclaiming arable land that mainly effected Italy’s rural South. Through a synthesis of monumentalism, technological development and industrial planning, the fascist regime planned designs for urban and non-urban reclamation, in order to inaugurate a new style of living and to celebrate the fascist settler. This programme was launched in continuation of Italy’s settler colonial ventures in Africa.

      Two paths meet under the roof of the same project – that of modernization.

      Architectural colonial modernism

      Architecture has always played a crucial role in representing the rationality of modernity, with all its hierarchies and fascist ramifications. In the Italian context, this meant a polymorphous and dispersed architecture of occupation – new settlements, redrawn agricultural plots and coerced migration – which was arranged and constructed according to modern zoning principles and a belief in the existence of a tabula rasa. As was the case with architectural modernism on a wider scale, this was implemented through segregation and erasure, under the principle that those deemed as non-modern should be modernized or upgraded to reach higher stages of civilisation. The separation in the African colonies of white settler enclaves from Indigenous inhabitants was mirrored in the separation between urban and rural laborers in the Italian South. These were yet another manifestation of the European colonial/modern project, which for centuries has divided the world into different races, classes and nations, constructing its identity in opposition to ‘other’ ways of life, considered ‘traditional’, or worse, ‘backwards’. This relation, as unpacked by decolonial theories and practices, is at the core of the European modernity complex – a construct of differentiations from other cultures, which depends upon colonial hegemony.

      Taking the decolonial question to the shores of Europe today means recognising all those segregations that also continue to be perpetuated across the Northern Hemisphere, and that are the product of the unfinished modern and modernist project. Foregrounding the impact of the decolonial question in Europe calls for us to read it within the wider question of the ‘de-modern’, beyond colonially imposed geographical divides between North and South. We define ‘demodernization’ as a condition that wants to undo the rationality of zoning and compartmentalisation enforced by colonial modern architecture, territorialisation and urbanism. Bearing in mind what we have learned from Dolci and Gramsci, we will explain demodernization through architectural heritage; specifically, from the context of Sicily – the internal ‘civilisational’ front of the Italian fascist project.

      Sicily’s fascist colonial settlements

      In 1940, the Italian fascist regime founded the Ente di Colonizzazione del Latifondo Siciliano (ECLS, Entity for the Colonization of the Sicilian Latifondo),4 following the model of the Ente di Colonizzazione della Libia and of colonial urban planning in Eritrea and Ethiopia. The entity was created to reform the latifondo, the predominant agricultural system in southern Italy for centuries. This consisted of large estates and agricultural plots owned by noble, mostly absentee, landlords. Living far from their holdings, these landowners used local middlemen and hired thugs to sublet to local peasants and farmers who needed plots of land for self-sustenance.5 Fascism sought to transform this unproductive, outdated and exploitative system, forcing a wave of modernization. From 1940 to 1943, the Ente built more than 2,000 homesteads and completed eight settlements in Sicily. These replicated the structures and planimetries that were built throughout the 1930s in the earlier bonifica integrale (land reclamation) of the Pontine Marshes near Rome, in Libya and in the Horn of Africa; the same mix of piazzas, schools, churches, villas, leisure centres, monuments, and a Casa del Fascio (fascist party headquarters). In the name of imperial geographical unity, from the ‘centre’ to the ‘periphery’, many of the villages built in Sicily were named after fascist ‘martyrs’, soldiers and settlers who had died in the overseas colonies. For example, Borgo Bonsignore was named after a carabinieri (military officer) who died in the Battle of Gunu Gadu in 1936, and Borgo Fazio and Borgo Giuliano after Italian settlers killed by freedom fighters in occupied Ethiopia.

      The reform of the latifondo also sought to implement a larger strategy of oppression of political dissent in Italy. The construction of homesteads in the Sicilian countryside and the development of the land was accompanied by the state-driven migration of northern labourers, which also served the fascist regime as a form of social surveillance. The fascists wanted to displace and transform thousands of rural laborers from the North – who could otherwise potentially form a stronghold of dissent against the regime – into compliant settlers.6 Simultaneously, and to complete the colonizing circle, many southern agricultural workers were sent to coastal Libya and the Horn of Africa to themselves become new settlers, at the expense of Indigenous populations.

      All the Sicilian settlements were designed following rationalist principles to express the same political and social imperatives. Closed communities like the Pontine settlements were ‘geometrically closed in the urban layout and administratively closed to farmers, workmen, and outside visitors as well’.7 With the vision of turning waged agrarian laborers into small landowners, these borghi were typologically designed as similar to medieval city enclaves, which excluded those from the lower orders.

      These patterns of spatial separation and social exclusion were, unsurprisingly, followed by the racialisation of the Italian southerners. Referring to a bestiary, the propaganda journal Civiltà Fascista (Fascist Civilisation) described the Pontine Marshes as similar to ‘certain zones of Africa and America’, ‘a totally wild region’ whose inhabitants were ‘desperate creatures living as wild animals’.8 Mussolini’s regime explicitly presented this model of modernization, cultivation and drainage to the Italian public as a form of warfare. The promise of arable land and reclaimed marshes shaped an epic narrative which depicted swamps and the ‘unutilised’ countryside as the battlefield where bare nature – and its ‘backward inhabitants’ – was the enemy to be tamed and transformed.

      However, despite the fanfare of the regime, both the projects of settler colonialism in Africa and the plans for social engineering and modernization in the South of Italy were short-lived. As the war ended, Italy ‘lost’ its colonies and the many Ente were gradually reformed or shut down.9 While most of the New Towns in the Pontine region developed into urban centres, most of the fascist villages built in rural Sicily were meanwhile abandoned to a slow decay.

      Although that populationist model of modernization failed, the Sicilian countryside stayed at the centre of the Italian demographic question for decades to come. Since the 1960s, these territories have experienced a completely different kind of migration to that envisaged by the fascist regime. Local youth have fled unemployment in huge numbers, migrating to the North of Italy and abroad. With the end of the Second World War and the colonies’ return to independence, it was an era of reversed postcolonial migration: no longer white European settlers moving southwards/eastwards, but rather a circulatory movement of people flowing in other directions, with those now freed from colonial oppression taking up the possibility to move globally. Since then, a large part of Sicily’s agrarian sector has relied heavily on seasonal migrant labour from the Southern Hemisphere and, more recently, from Eastern Europe. Too often trapped in the exploitative and racist system of the Italian labour market, most migrants working in areas of intensive agriculture – in various Sicilian provinces near the towns of Cassibile, Vittoria, Campobello di Mazara, Caltanissetta and Paternò – have been forced out of cities and public life. They live isolated from the local population, socially segregated in tent cities or rural slums, and without basic services such as access to water and sanitation.

      As such, rural Sicily – as well as vast swathes of southern Italy – remain stigmatised as ‘insalubrious’ spaces, conceived of in the public imagination as ‘other’, ‘dangerous’ and ‘backward’. From the time of the fascist new settlements to the informal rural slums populated by migrants in the present, much of the Sicilian countryside epitomises a very modern trope: that the South is considered to be in dire need of modernization. The rural world is seen to constitute an empty space as the urban centres are unable to deal with the social, economic, political and racial conflicts and inequalities that have been (and continue to be) produced through the North/South divides. This was the case at the time of fascist state-driven internal migration and overseas settler colonial projects. And it still holds true for the treatment of migrants from the ex-colonies, and their attempted resettlement on Italian land today.

      Since 2007, Sicily’s right-wing regional and municipal governments have tried repeatedly to attain public funding for the restoration of the fascist settlements. While this program has been promoted as a nostalgic celebration of the fascist past, in the last decade, some municipalities have also secured EU funding for architectural restoration under the guise of creating ‘hubs’ for unhoused and stranded migrants and refugees. None of these projects have ever materialised, although EU money has financed the restoration of what now look like clean, empty buildings. These plans for renovation and rehousing echo Italy’s deepest populationist anxieties, which are concerned with managing and resettling ‘other’ people considered ‘in excess’. While the ECLS was originally designed to implement agrarian reforms and enable a flow of migration from the north of the country, this time, the Sicilian villages were seen as instrumental to govern unwanted migrants, via forced settlement and (an illusion of) hospitality. This reinforces a typical modern hierarchical relationship between North and South, and with that, exploitative metropolitan presumptions over the rural world.

      The Entity of Decolonization

      To imagine a counter-narrative about Sicily’s, and Italy’s, fascist heritage, we presented an installation for the 2020 Quadriennale d’arte – FUORI, as a Decolonizing Architecture Art Research (DAAR) project. This was held at the Palazzo delle Esposizioni in Rome, the venue of the Prima mostra internazionale d’arte coloniale (First International Exhibition of Colonial Art, 1931), as well as other propaganda exhibitions curated by the fascist regime. The installation aims to critically rethink the rural towns built by the ECLS. It marks the beginning of a longer-term collaborative project, the Ente di Decolonizzazione or Entity of Decolonization, which is conceived as a transformative process in history-telling. The installation builds on a photographic dossier of documentation produced by Luca Capuano, which reactivates a network of built heritage that is at risk of decay, abandonment and being forgotten. With the will to find new perspectives from which to consider and deconstruct the legacies of colonialism and fascism, the installation thinks beyond the perimeters of the fascist-built settlements to the different forms of segregations and division they represent. It moves from these contested spaces towards a process of reconstitution of the social, cultural and intimate fabrics that have been broken by modern splits and bifurcations. The project is about letting certain stories and subjectivities be reborn and reaffirmed, in line with Walter D. Mignolo’s statement that ‘re-existing means using the imaginary of modernity rather than being used by it. Being used by modernity means that coloniality operates upon you, controls you, forms your emotions, your subjectivity, your desires. Delinking entails a shift towards using instead of being used.’10 The Entity of Decolonization is a fluid and permanent process, that seeks perpetual manifestations in architectural heritage, art practice and critical pedagogy. The Entity exists to actively question and contest the modernist structures under which we continue to live.

      In Borgo Rizza, one of the eight villages built by the Ente, we launched the Difficult Heritage Summer School – a space for critical pedagogy and discussions around practices of reappropriation and re-narrativisation of the spaces and symbols of colonialism and fascism.11 Given that the villages were built to symbolise fascist ideology, how far is it possible to subvert their founding principles? How to reuse these villages, built to celebrate fascist martyrs and settlers in the colonial wars in Africa? How to transform them into antidotes to fascism?

      Borgo Rizza was built in 1940 by the architect Pietro Gramignani on a piece of land previously expropriated by the ECLS from the Caficis, a local family of landowners. It exhibits a mixed architectural style of rationalism and neoclassical monumentalism. The settlement is formed out of a perimeter of buildings around a central protected and secured piazza that was also the main access to the village. The main edifices representing temporal power (the fascist party, the ECLS, the military and the school) and spiritual power (the church) surround the centre of the piazza. To display the undisputed authority of the regime, the Casa del Fascio took centre stage. The village is surrounded on all sides by eucalyptus trees planted by the ECLS and the settlers. The planting of eucalyptus, often to the detriment of indigenous trees, was a hallmark of settler colonialism in Libya and the Horn of Africa, dubiously justified because their extensive roots dry out swamps and so were said to reduce risks of malaria.

      With the end of the Second World War, Borgo Rizza, along with all the other Sicilian settlements, went through rapid decay and decline. It first became a military outpost, before being temporarily abandoned in the war’s aftermath. In 1975, the ownership and management of the cluster of buildings comprising the village was officially transferred to the municipality of Carlentini, which has since made several attempts to revive it. In 2006, the edifices of the Ente di Colonizzazione and the post office were rehabilitated with the intent of creating a garden centre amid the lush vegetation. However, the garden centre was never realised, while the buildings and the rest of the settlement remain empty.

      Yet despite the village’s depopulation, over the years the wider community of Carlentini have found an informal way to reuse the settlement’s spaces. The void of the piazza, left empty since the fall of fascism, became a natural spot for socialising. The piazza was originally designed by the ECLS for party gatherings and to convey order and hierarchy to the local population. But many locals remember a time, in the early 1980s, before the advent of air-conditioned malls that offered new leisure spaces to those living in peri-urban and rural areas, when people would gather in the piazza for fresh air amid summer heatwaves. The summer school builds on these memories, to return the piazza to its full public function and reinvent it as a place for both hospitality and critical pedagogy.

      Let’s not forget that the village was first used as a pedagogical tool in the hands of the regime. The school building was built by the ECLS and was the key institution to reflect the principles of neo-idealism promoted by the fascist and neo-Hegelian philosophers Giovanni Gentile and Giuseppe Lombardo Radice. Radice was a pedagogue and theoretician who contributed significantly to the fascist reforms of the Italian school system in the 1930s. Under the influence of Gentile, his pedagogy celebrated the modern principle of a transcendental knowledge that is never individual but rather embodied by society, its culture, the party, the state and the nation. In the fascist ideal, the classroom was designed to be the space where students would strive to transcend themselves through acquired knowledge. A fascist education was meant to make pupils merge with the ‘universal’ embodied by the teacher, de facto the carrier of fascist national values. In relation to the countryside context, the role of pedagogy was to glorify the value of rurality as opposed to the decadence wrought by liberal bourgeois cultures and urban lifestyles. The social order of fascism revolved around this opposition, grounded in the alienation of the subaltern from social and political life, via the splitting of the urban and rural working class, the celebration of masculinity and patriarchy, and the traditionalist nuclear family of settlers.

      Against this historical background, our summer school wants to inspire a spatial, architectural and political divorce from this past. We want to engage with decolonial pedagogies and encourage others to do the same, towards an epistemic reorganisation of the building’s architecture. In this, we share the assertion of Danilo Dolci, given in relation to the example of elementary schools built in the fascist era, of the necessity for a liberation from the physical and mental cages erected by fascism:

      These seemed designed (and to a large extent their principles and legacies are still felt today) to let young individuals get lost from an early age. So that they would lose the sense of their own existence, by feeling the heavy weight of the institution that dominates them. These buildings were specifically made to prevent children from looking out, to make them feel like grains of sand, dispersed in these grey, empty, boundless spaces.12

      This is the mode of demodernization we seek in this project: to come to terms with, confront, and deactivate the tools and symbols of modern fascist colonization and authoritarian ideologies, pedagogy and urbanism. It is an attempt to fix the social fabric that fascism broke, to heal the histories of spatial, social and political isolation in which the village originates. Further, it is an attempt to heal pedagogy itself, from within a space first created as the pedagogical hammer in the hands of the regime’s propagandists.

      This means that when we look at the forms of this rationalist architecture, we do not feel any aesthetic pleasure in or satisfaction with the original version. This suggests the need to imagine forms of public preservation outside of the idea of saving the village via restoration, which would limit the intervention to returning the buildings to their ‘authentic’ rationalist design. Instead, the school wants to introduce the public to alternative modes of heritage-making.

      Architectural demodernization

      In the epoch in which we write and speak from the southern shores of Europe, the entanglement of demodernization with decolonization is not a given, and certainly does not imply an equation. While decolonization originates in – and is only genealogically possible as the outcome of – anti-colonialist struggles and liberation movements from imperial theft and yoke, demodernization does not relate to anti-modernism, which was an expression of reactionary, anti-technological and nationalist sentiment, stirred at the verge of Europe’s liberal collapse in the interwar period. As Dolci explained for the Italian and Sicilian context, there is no shelter to be found in any anachronistic escape to the (unreal and fictional) splendours of the past. Or, following Gramsci’s refusal to believe that the Italian South would find the solutions to its problems through meridionalism, a form of southern identitarian and essentialist regionalism, which further detaches ‘the Southern question’ from possible alliances with the North.

      Demodernization does not mean eschewing electricity and wiring, mortar and beams, or technology and infrastructure, nor the consequent welfare that they provide, channel and distribute. By opposing modernity’s aggressive universalism, demodernization is a means of opening up societal, collective and communal advancement, change and transformation. Precisely as Dolci explains, the question it is not about the negation of progress but about choosing which progress you want.13

      In the context in which we exist and work, imagining the possibility of an architectural demodernization is an attempt to redraw the contours of colonial architectural heritage, and specifically, to raise questions of access, ownership and critical reuse. We want to think of demodernization as a method of epistemic desegregation, which applies to both discourse and praxis: to reorient and liberate historical narratives on fascist architectural heritage from the inherited whiteness and ideas of civilisation instilled by colonial modernity, and to invent forms of architectural reappropriation and reuse. We hold one final aim in mind: that the remaking of (post)colonial geographies of knowledge and relations means turning such fascist designs against themselves.

      https://www.internationaleonline.org/research/decolonising_practices/208_architectural_demodernization_as_critical_pedagogy_pathway

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