• La crypte et le fantôme
    https://scribium.com/marco-la-loggia/a/nicolas-abraham-et-maria-torok-la-crypte-et-le-fantome

    Les psychanalystes Abraham et Torok explorent le thème des secrets de famille et du "retour du refoulé" dans l’histoire familiale.

    Nicolas Abraham, un psychiatre d’origine hongroise, a publié en 1978 avec sa compagne Maria Torok un ouvrage intitulé l’Ecorce et le Noyau, (1) et dans ce livre, Abraham parle des notions de « crypte » et de « fantôme ». Ces deux éléments vont se révéler comme étant extrêmement importants dans le développement de la psychogénéalogie.

    Abraham et Torok, théoriciens des "secrets de famille"
    Abraham et Torok, en approfondissant l’étude de ces deux concepts, ont donné des bases cliniques aux notions jusque-là assez vagues de « secrets de familles », ou même de « roman familial ». Ainsi, l’histoire exprimée ou non de la famille est une sorte de « geste » au sens moyen-âgeux du terme, où seront embellis bien entendu les soi-disant « exploits » de tel ou tel ancêtre, mais où les faits moins glorieux commis par ces mêmes ancêtres seront tus… Ces faits cachés prennent dès lors une importance d’autant plus grande que l’on aura fait beaucoup d’efforts pour les cacher : « L’ombre de l’objet ne cesse d’errer autour de la crypte jusqu’à se réincarner dans la personne même du sujet » (2) .

    On voit ici comment, par le processus d’incorporation du secret, du non-dit familial, la personne "cryptophore" pour reprendre l’expression d’Abraham et Torok, s’approprie à ce point l’indicible qu’elle n’aura de cesse, tout en le voilant au sein de cette crypte, d’incarner le non-dit, le secret, de manière manifeste, dans sa vie, ses actes, ses maladies mêmes...

    Qu’est-ce qu’une "crypte" et un "fantôme", selon Abraham et Torok ?
    Les recherches cliniques qu’ils ont effectuées leur ont permis d’étudier les cas de personnes ayant fait certains actes ou prononcé certaines paroles « comme si ce n’étaient pas elles », comme si quelque chose ou quelqu’un avait agi à travers elles à ce moment. Ils ont alors émis l’hypothèse qu’un « fantôme transgénérationnel » s’exprimait à travers elles, une sorte de fantôme d’un ancêtre ayant créé lors de son existence une crypte : un secret, un non-dit, un acte inavouable, un traumatisme, etc.

    Cet événement qui n’a pas été métabolisé dans le psychisme de celui qui l’a vécu reste dès lors dans le domaine du refoulé ; d’où cette notion de « crypte », de pièce mystérieuse en dessous des pièces à vivre du « conscient », pièce où continue à se jouer et à se rejouer cette « légende familiale » loin de la lumière, loin de l’exprimé, d’autant plus agissante, efficace, qu’elle est là, latente…

    #secret #refoulé #psychogenealogie #histoire #DPMM

  •  » Elise Lucet lance une pétition pour protéger le secret des sources
    http://www.les-crises.fr/elise-lucet-lance-une-petition-pour-proteger-le-secret-des-sources

    « Si une source ou un journaliste “viole” ce “secret des affaires”, des sommes colossales pourraient lui être réclamées, pouvant atteindre des millions voire des milliards d’euros, puisqu’il faudra que les “dommages-intérêts correspond(ent) au préjudice que celui-ci a réellement subi” », explique Elise Lucet. « On pourrait même assister à des peines de prison dans certains pays. »

    • #secret_des_affaires #secret_des_sources

      E. Lucet : “La directive ‘Secret des affaires’ met un pistolet sur la tempe des journalistes”
      http://www.telerama.fr/medias/elise-lucet-la-directive-secret-des-affaires-met-un-pistolet-sur-la-tempe-d

      En quoi cette directive, qui doit être soumise à un premier vote en commission du Parlement européen le 16 juin, est-elle dangereuse pour la liberté d’informer ?

      Dans ce texte, ce sont les entreprises elles-mêmes qui diraient ce qui relève ou non du « secret des affaires ». Les juges saisis se transformeraient en rédacteurs en chef qui décident de l’intérêt ou non d’une information. Et c’est encore les entreprises qui détermineraient leur préjudice éventuel et leurs propres dommages et intérêts, qui se chiffreraient sans doute en millions d’euros ! On marche sur la tête. Je comprends que les entreprises aient envie de protéger leurs secrets industriels. Mais là, ça va vraiment trop loin.

      Selon la Commission, c’est pour mieux protéger les PME ...

      Vaste blague. Vous avez vu les entreprises qu’elle a consultées pour la rédaction du texte ? Alstom, Air Liquide, General Electric, Michelin, Nestlé, Safran... Pas vraiment des PME ! C’est d’autant plus agaçant que, dans le même temps, ni les représentants de la presse, ONG lanceurs d’alertes n’ont eu voix au chapitre. Rien non plus sur la protection des sources, qui deviendraient aussi victimes d’un tel système.

      Rappel sur le Brown Tech Scenario, le tag de @koldobika :

      The tendency in existing systems for massive centralised investment by corporations and governments, give priority to getting more energy out of lower grade non-renewable resources (eg. tar sands, coal and uranium) and biofuels from industrial agriculture and forestry. “Breakthrough” technologies provide the constant promise of a better future but much of the investment in energy harvesting accelerates global warming, at least in the short term.

      http://www.futurescenarios.org/content/view/28/48/index.html

  • L’interprète dans une classe d’école | des signes et des mots
    https://interpretelsf.wordpress.com/2014/09/04/linterprete-dans-une-classe-decole

    Une remarque pour commencer : avant d’être « un interprète en milieu scolaire », l’interprète est d’abord un #interprète diplômé. Comme tous ses collègues il est soumis au code déontologique de l’AFILS avec ses fameuses trois règles à savoir : #secret_professionnel, #fidélité au message, #neutralité .

    #lsf

  • Fraude aux allocs : le « datamining », arme de détection massive
    http://www.liberation.fr/societe/2015/06/01/fraude-aux-allocs-le-datamining-arme-de-detection-massive_1320806

    Depuis la généralisation de ce système fin 2011, le taux de #détection des #fraudes par la Caisse nationale des allocations familiales ne cesse d’augmenter.

    Mais que se passe-t-il depuis quatre ans ? A chaque publication des résultats de lutte contre la fraude sociale par la Caisse nationale des allocations familiales (#Cnaf), c’est le même constat : les chiffres ne cessent d’augmenter. En 2011 : 11 700 fraudes repérées par les contrôleurs de la Cnaf. En 2013, leur nombre avait presque doublé (20 937). L’an dernier, les chiffres publiés ce lundi font état de 32 000 fraudes. « Une hausse de 56% par rapport à 2013 », précise la branche famille de la Sécu.

    Mais, dans son communiqué, l’organisme assure qu’« entre 2013 et 2014, la fraude n’a pas augmenté, c’est l’amélioration continue de la détection qui explique la hausse du nombre qualifié de fraudes ». Parmi ces nouveaux moyens, le datamining fait figure d’arme redoutable. Derrière cet anglicisme se cache un système de recoupage et de mutualisation de #données de milliers d’#allocataires. Cette technique vise à cibler des dossiers à contrôler en cherchant des corrélations avec des #comportements « à risques ». 

    LE TENTATION « IDÉOLOGIQUE »
    Daniel Lenoir, directeur de la Cnaf, insiste : « Nous ne dressons pas le profil type du fraudeur. Avec le #datamining, nous ne tirons pas de conclusions, ce serait tuer l’outil ! Nous cherchons simplement à prévoir. » Côté technique, Bernard Tapie, directeur des statistiques de l’organisme (homonyme malheureux de "Nanard" ndlr), explique : « On récupère une centaine de variables - le niveau de revenu, la composition familiale, le comportement de l’allocataire à l’encontre de la Cnaf - puis on réalise une modélisation pour effectuer des #contrôles_ciblés. » L’objectif : éviter à tout prix les idées reçues en se concentrant sur l’approche scientifique. 

    Autre écueil à éviter : l’obsolescence du modèle. « Il faut faire évoluer le modèle, désormais une #enquête est réalisée chaque année auprès d’un échantillon de 7 000 allocataires, sélectionnés de façon aléatoire », ajoute Daniel Lenoir. Et les résultats semblent probants - en 2012, 110 millions d’euros de régularisations financières ont été effectuées, contre 41 millions d’euros l’année précédant la mise en œuvre du datamining, précise le bilan des fraudes 2013. Le coût de cette technique reste par ailleurs relatif. Les salariés chargés du contrôle des allocataires représentent moins de 2% des employés de la Cnaf, et « les coûts informatiques restent faibles », assure le directeur de l’organisme. 

    Pour établir cette modélisation et cibler davantage les dossiers à contrôler, la Cnaf travaille en collaboration avec divers organismes : les données de #Pôle Emploi, du Répertoire national commun de la protection sociale ou du service des #impôts sont mises à disposition de la Caisse nationale des allocations familiales pour alimenter la base des statisticiens. Si la question de l’utilisation de données privées par un organisme public a été posée avant sa mise en place, la Cnil a autorisé dès 2010 ce traitement en assurant l’anonymisation de la base informatique et la sécurisation de son accès. (...)

    Allocations familiales : les fraudes détectées ont bondi de 50 % en 2014
    http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021103367995-allocations-familiales-la-detection-des-fraudes-avance-a-grand

    Les montants détectés par les caisses d’allocations familiales ont crû à 210 millions d’euros en 2014 grâce à de meilleurs contrôles sur le #RSA et les #APL. La fraude totale estimée est restée stable, à 1 milliard.

    Après les Urssaf et l’assurance-maladie, c’est au tour des caisses d’allocations familiales (CAF) de mettre en avant des résultats record dans la lutte antifraude. En 2014, elles ont détecté 32.800 cas de fraude aux prestations famille ou logement, soit 209,6 millions d’euros. C’est 48 % de plus qu’en 2013. En trois ans, le montant a doublé ; en dix ans il a été multiplié par vingt.

    La sagacité des 647 #contrôleurs des caisses d’allocations familiales est plus affûtée année après année. Il faut dire qu’ils ont de plus en plus d’outils à leur disposition pour traquer les tricheurs. Ils peuvent interroger le fisc, les Urssaf, les caisses de retraite, Pôle emploi, demander des relevés bancaires pour vérifier le niveau des revenus, ou bien aller chercher les factures d’électricité ou de téléphone directement chez le fournisseur. Et les contrôleurs se parlent de plus en plus. Au sein des comités opérationnels départementaux antifraude (#Codaf), gendarmes, policiers, représentants du fisc ou de l’autorité judiciaire sont déliés de leur obligation de #secret_professionnel depuis 2011 pour lutter contre la fraude sociale.

    Des ciblages plus précis

    Les limiers de la CAF ont aussi accès à des bases de données de plus en plus riches : le répertoire national commun de la protection sociale indique les droits à prestations de chacun, ainsi que les situations particulières (invalidité, chômage…). Comme ce répertoire ne comporte pas les montants, les agents de la CAF peuvent compléter avec les relevés de carrière de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse, les déclarations préalables à l’embauche, le fichier national des comptes bancaires… Autant de sources qui permettent, à l’aide d’un traitement informatique, de mieux cibler les visites à domicile. D’ailleurs, six ­contrôles sur dix (64 %) touchent en plein dans le mille et se soldent par une régularisation financière.

    Le montant global des fraudes n’a en revanche pas augmenté, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), qui l’estime à environ 1 milliard d’euros. Le volume total des indus et des rappels, qui comprend les 209 millions d’euros de fraudes détectées, s’est quant à lui élevé à 1,11 milliard d’euros en 2014. Il arrive souvent que les caisses versent trop ou pas assez d’argent aux allocataires, parce que leur situation ou la loi change. Il peut aussi s’agir d’erreurs.

    Dans 90 % des cas une #fraude_de_« survie »

    Sept fois sur dix (68,55 %), les escroqueries portent sur les minima sociaux, le revenu de solidarité active ou l’allocation adulte handicapé. Les aides au logement constituent l’autre grand volet de la fraude (23,17 %). Le montant moyen de la fraude s’élève à 6.386 euros. Quant à la pénalité financière que peut prononcer la caisse d’allocations familiales, en plus du remboursement des sommes indues, elle peut aller jusqu’à 12.680 euros. En cas de récidive, elle double. Les sommes ainsi récupérées en pénalités se sont élevées à 8,5 millions d’euros l’an dernier. A partir de 25.360 euros de préjudice, la CAF est tenue de porter plainte au pénal : il y a eu 4.104 assignations l’an dernier. La CNAF souligne cependant que 90 % des cas peuvent être assimilés à de la « survie » : les fraudeurs ont tellement peu de moyens qu’il serait vain de leur imposer des pénalités financières.

    Charles Prats, magistrat spécialiste de la fraude aux finances publiques, a commenté ce lundi sur RMC l’explosion de la fraude aux prestations sociales en 2014 : + 56% par rapport à 2013.
    http://rmc.bfmtv.com/emission/le-dealer-qui-touche-le-rsa-et-roule-en-grosse-voiture-ca-detruit-le-lien

    Charles Prats a pointé du doigt une fraude « très destructrice du lien social et du pacte républicain » : les fraudes au RSA commises par les trafiquants de drogue. « Dans les cités, tout le monde voit le trafiquant de drogue qui roule dans une grosse voiture alors que tout le monde sait qu’il touche le RSA. Ça, c’est très destructeur du lien social. L’an dernier, avec l’aide de la police il y a environ 3.000 cas comme cela qui ont été signalés » et punis.

    Comment mieux lutter encore contre la fraude ? « Aujourd’hui Il y a 650 contrôleurs. Ça demande du monde, plus de croisement de fichiers, explique le magistrat. Il faut surtout plus sécuriser l’attribution des numéros de sécurité sociale, puisqu’en France on a un peu moins de 2 millions de numéros qui ont été attribués sur la base de documents frauduleux. Cela représente 12 milliards d’euros sur les dépenses sociales ». Pour Charles Prats, « c’est là le vrai gisement de lutte contre la fraude ».

    #précarité #police_des_pauvres

  • #Surveillance et #punition

    Cette semaine d’"#Histoire_Vivante" est consacrée au philosophe #Michel_Foucault et à sa profonde réflexion sur le #pouvoir.

    Dimanche 31 mai 2015, vous pouvez découvrir sur RTS Deux : « Edward Snowden, ennemi d’Etat » un documentaire de John Goetz et Poul-Erik Heilbuth (2015 / France / Allemagne / Danemark / Norvège).

    Traître et espion pour les USA, héros pour les défenseurs des libertés individuelles : pour la première fois, le récit de la traque menée contre Edward Snowden, l’homme qui a fait trembler le gouvernement américain...

    http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/6804587-des-philosophes-aux-activistes-1-5.html

    #activisme #philosophie

  • Le gouvernement renonce à donner accès à Pôle emploi aux comptes bancaires des chômeurs
    http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/chomage/un-amendement-pour-permettre-a-pole-emploi-de-traquer-les-fraudeurs_922

    Pôle emploi ne pourra donc pas disposer de cette nouvelle arme pour traquer les fraudeurs. L’amendement déposé vendredi dans le projet de loi sur le dialogue social et l’emploi afin d’autoriser ses agents à consulter de nombreux documents des assurés, dont leurs #comptes_bancaires, « va être retiré », selon l’entourage du ministre du Travail, François Rebsamen.

    L’amendement déposé par le gouvernement prévoyait d’étendre « le droit de communication » aux agents de #Pôle_emploi. Ce droit permet à l’administration d’avoir accès à certains documents – "sans que s’y oppose le #secret_professionnel" – afin de recouper les informations dont elle dispose. Jusque-là, ce droit était l’apanage des agents du fisc et de la Sécurité sociale.

    Sous couvert de contrôle des ayants droits CMU-C, la sécu DOIT (en principe) transmettre ses infos aux autres caisses :
    http://seenthis.net/messages/370307

    Rebsamen a déjà envisagé de faire passer sa « loi sur le dialogue social » par l’entremise du 49-3, manque de bol, ça pourrait pas se faire avant juillet, et il « faut accélérer les réformes »....

  • ICWatch
    https://icwatch.wikileaks.org
    https://search.wikileaks.org/advanced?q=&exclude_words=&words_title_only=&words_content_only=&r
    "Seulement deux semaines après son lancement, Transparency Toolkit (projet de ICWatch) qui documente plus de 100 000 profils d’emplois associés à la "communauté du renseignement" américain a été hébergé chez WikiLeaks en raison de menaces de mort et des attaques DDoS sur son infrastructure.

    "I promise that I will kill everyone involved in your website. There is nowhere on this earth that you will be able to hide from me."

    La menace de mort cité ci-dessus, envoyée par un analyste du renseignement des États-Unis à Washington DC résume parfaitement pourquoi le communauté du renseignement américain (IC) doit être gardé sous observation étroite.

    Le projet de ICWatch représente 139 361 profils d’emploi. Ces documents révèlent des détails clés pour des centaines de programmes aux US : espionnage , assassinats , drones et détenus - dans le but fournir des pistes importantes pour les journalistes et les procureurs.

    En accueillant ICWatch WikiLeaks veut protéger le projet de la censure et des intimidations. Les profils de ICwatch ont également été fusionné dans le moteur de recherche principal de WikiLeaks , portant le nombre de dossiers à 8.620.000.

    Le projet recueille et renvois les curriculum vitae affiché sur LinkedIn par des personnes travaillant dans ou associé avec le secteur du renseignement et de la sécurité. L’ensemble de données est conçu comme un outil pour les journalistes, les chercheurs et les membres du public à mieux comprendre l’industrie de la surveillance secrète. Les développeurs ont tout simplement fait de l’information qui est déjà dans le domaine public.

    MC McGrath, le fondateur de Transparency Toolkit, qui a développé le projet, fait remarquer que « renseignement par des sources ouvertes est l’un de nos plus grands atouts dans la compréhension des programmes de surveillance secrète". "

    #ICWatch #Wikileaks #renseignement #scret #lanceurs_d'alertes

  • CMU complémentaire : 500 000 contrôles de comptes bancaires par an
    http://www.leparisien.fr/economie/cmu-complementaire-les-comptes-bancaires-controles-13-05-2015-4767331.php

    D’ici à cet été, l’Assurance maladie va vérifier les #comptes_bancaires des bénéficiaires de la #CMU-C. 10 % des assurés seront contrôlés chaque année. Une première.
    (...) 500 000 vérifications par an
    Les agents vont scruter les comptes courants et d’épargne des bénéficiaires de la CMU-C et comparer les revenus déclarés et les mouvements sur ces comptes. Une première.

    Jusque-là, seuls le fisc, les douanes, Tracfin, les caisses de retraite, Pôle emploi ou la Répression des fraudes étaient habilités à réclamer aux banques des relevés de compte. Et si la Caisse d’allocations familiales y a parfois recours, ce n’est que dans le cadre de contentieux sur le versement d’une pension alimentaire.

    Selon nos informations, la Caisse nationale d’assurance maladie, qui a vérifié à titre expérimental les comptes d’un millier de bénéficiaires de la CMU-C, a constaté des « anomalies significatives ». Son directeur général, #Nicolas_Revel*, a décidé de lancer un contrôle de tous les comptes bancaires des bénéficiaires de la CMU-C. Pas question pour autant de réduire la voilure de ce dispositif : « Ce n’est pas parce qu’il existe des phénomènes minoritaires d’abus ou de fraudes qu’il faut renoncer à aider l’immense majorité des assurés dans l’accès à leurs droits », précise Nicolas Revel, qui veut améliorer l’accès à ce dispositif loin de faire le plein.

    3 millions de bénéficiaires potentiels en plus

    Au 31 décembre dernier, 5,2 millions de personnes bénéficiaient de la CMU-C. Mais près de 3 millions de personnes restent à l’écart du dispositif. Pour eux, la Caisse nationale d’assurance maladie a mis en place des stratégies de repérage et d’aide qui portent leurs fruits. « La responsabilité de l’Assurance maladie, c’est de promouvoir l’accès à la CMU-C de tous ceux qui y ont vocation et de contrôler strictement le respect des conditions pour en bénéficier », résume le directeur de la Cnam. La carotte et le bâton, donc, pour mettre de l’ordre dans ce dispositif devenu indispensable depuis sa création en 1999 mais dont les failles donnaient encore du grain à moudre à ses détracteurs.

    * Nicolas Revel, inspecteur des finances, ex directeur de cabinet de Delanoé à la Ville de Paris, ex cour des comptes, ex conseiller présidentiel...

    Ici, la résorption du #non-recours prétexte à... sa fabrication. L’exemple du du #RSA offre un précédent dont on peut systématiser les effets (5,3 milliards d’euros par an d’économies dues au non recours). On avait introduit dans le formulaire de demande d’allocation des questions sur l’épargne disponible, avec un barème de calcul du RSA qui les prend en compte.
    Le principe c’est d’avoir toujours en réserve une menace, par exemple celle d’une « obligation alimentaire » qui viendrait à frapper parmi les proches, menace qui dissuade et inhibe la #demande.

    Les pauvres sont tellement malades qu’ils coûteraient plus cher que les autres si ils étaient soignés :

    #contrôle_des_ressources #management #peur

    • Avec l’"évaluation du train de vie" des allocataires, la gauche-HEC applique une dispositions restée essentiellement « théorique » (ces lois contiennent souvent des munitions en #réserve : on a jamais déduit d’argent du RMI pour cause de potager, comme le prévoyais le texte). Le contrôle des comptes bancaires des allocataires du RSA va-t-il lui aussi devenir effectif ?

      Avec ces économies programmées sur la CMU-C, comme avec celles projetées sur l’APL, on poursuit une #contre-réforme fiscale rampante, régressive (cf. la hausse de la TVA), sous couvert d’équité. Il s’agit de mieux lire et contrôler le disparate des formes de revenu des pauvres : épargne, droits d’auteur, vente de prestations, économie informelle, etc.

      Circulaire DSS/2A no 2008-181 du 6 juin 2008 relative aux modalités d’application de la procédure d’évaluation des ressources selon les éléments de train de vie pour le bénéfice de certaines prestations sociales, BO Santé – Protection sociale – Solidarités no 2008/6 du 15 juillet 2008

      http://www.cmu.fr/fichier-utilisateur/fichiers/CIRCULAIRE_DSS_2A_2008-181%20du%206%20juin%202008_train_de_vie.pdf

      3. la procédure applicable à la procédure d’évaluation selon les éléments de train de vie

      (...) De l’inviter à renvoyer, dans un délai de trente jours, le questionnaire adressé par l’organisme visant à évaluer les différents éléments de son train de vie accompagné de toutes les pièces justifica- tives, en précisant qu’à défaut de réponse complète dans ce délai, le droit à prestation peut lui être refusé (procédure dans le cadre de l’instruction d’une demande) ou que le renouvellement de ce droit sera remis en cause (procédure dans le cadre d’un contrôle) en application de l’article L. 161-1-4 du code de la sécurité sociale.

      En outre, il vous appartient d’informer le demandeur ou le bénéficiaire de la prestation que ses déclarations portant sur ses éléments de train de vie feront l’objet d’un contrôle systématique notamment par l’exercice du droit de communication prévue aux articles L. 114-19 à L. 114-21 du code de la sécurité sociale. Cette nouvelle prérogative qui a fait l’objet d’instructions particulières commentées par la circulaire du 20 février 2008 vous permet d’obtenir directement des informations de la part d’organismes ou entreprises tiers notamment les fournisseurs d’énergie, de téléphonie et les établissements bancaires.

      #évaluation_du_train_de_vie #data_mining

    • Le décret sur le train de vie des Rmistes va-t-il assez loin ?
      AC ! Paris, janvier 2008
      http://www.ac.eu.org/spip.php?article1842

      Depuis le début de son ascension, on avait bien compris que Nicolas Sarkozy avait une dent contre les Rmistes, ces salauds qui méritent bien qu’on les punisse d’être pauvres et de survivre avec 380 euros par mois. Quand on est un bon Français, on a le bon goût d’éviter d’étaler sa misère ou ses problèmes de logement (un allocataire des minima sociaux sur deux est mal logé ou SDF).

      Aujourd’hui, un nouveau pas est franchi avec le décret sur le train de vie des allocataires de minima sociaux.

      (...) Mais finalement, ce décret sur le train de vie va-t-il assez loin ? Est-il vraiment normal, est-il acceptable quand on connait l’état de notre planète et la raréfaction des ressources naturelles, qu’on laisse encore les pauvres respirer en toute liberté ? Ne serait-il pas temps de vérifier que certains ne profitent pas de leur oisiveté subventionnée par le contribuable, pour aspirer à plein poumons l’air des parcs et jardins, pendant que d’autres s’empoisonnent consciencieusement dans les embouteillages pour augmenter la croissance ?

    • Février 2009 : Six personnes condamnées pour avoir touché le RMI sans déclarer leur patrimoine
      http://bordeaux.blogs.liberation.fr/2009/02/12/six-personnes-c

      Déclarés coupables de #fraude, les prévenus devront rembourser le Revenu minimum d’insertion (RMI) qu’ils avaient perçu en omettant de déclarer leur #patrimoine. Ils ont été condamnés à reverser au Conseil général de Dordogne des sommes comprises entre 3.000 et 12.000 euros, ainsi qu’à des #amendes allant de 1.000 à 4.000 euros.

      Plaidant la bonne foi, les personnes concernées, toutes en période de transition professionnelle au moment des faits, ont déclaré ne pas savoir qu’elles devaient déclarer leurs biens immobiliers ou leurs titres placés à la banque lors d’une demande de RMI.

      Le citoyen Britannique avait de son côté acheté en 1991 une maison en Dordogne pour la transformer en gîte. Il doit désormais rembourser 3.000 euros au Conseil général et 3.800 euros à la Caisse primaire d’assurance maladie pour avoir bénéficié de la couverture maladie universelle (CMU)

    • Contre tous les allocataires, le « droit de communication » Sécu (<=> Trésor Public), Banques
      CIRCULAIRE N°DSS/2011/323 du 21 juillet 2011 relative aux conditions d’application par les organismes de sécurité sociale du droit de communication institué aux articles L. 114-19 et suivants du code de la sécurité sociale.
      http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2011/11-08/ste_20110008_0100_0151.pdf

      Les agents des organismes de sécurité sociale peuvent user du droit de communication prévu à l’article L.114-19 pour l’ensemble des prestations qu’ils sont amenés à servir y compris les prestations servies pour le compte de tiers tels que l’Etat (notamment CMU-C, AME, allocations logement, ASPA) ou les conseils généraux (RSA).

    • Le scandale du contrôle bancaire par l’Assurance maladie, SMG (syndicat de la médecine générale)
      http://www.smg-pratiques.info/Le-scandale-du-controle-bancaire.html?var_hasard=2019873767555f10ce5

      L’Assurance Maladie annonce fièrement il y a 2 jours généraliser son dispositif de contrôle des comptes bancaires des bénéficiaires de la CMU-c.
      Elle s’appuie sur l’article L114-19 du code de la Sécurité Sociale mentionnant depuis 2011 le droit de communication, opposable à tout organisme disposant d’informations utiles, et ce par-delà le #secret_professionnel, à des fins de contrôle.
      Le SMG dénonce cet article comme toutes ses formes d’application.
      Le secret professionnel est un droit fondamental de protection des citoyens, sans distinction. Nous devons combattre l’idée qu’il puisse être levé par des administrations en dehors de procédures judiciaires ou fiscales, parce que cette idée est une prémisse à des atteintes graves aux personnes.
      Nous condamnons cette rupture du #secret_bancaire actuel, qui est orientée vers les plus modestes, et donc constitue un procédé discriminatoire et illégal.
      Ce contrôle n’a aucun fondement. L’Assurance Maladie maintient un discours sur le problème des dépenses, mais elle manque d’abord cruellement de recettes, ce qui est le fait de cadeaux injustifiés aux entreprises depuis plusieurs années.

    • Le non-recours aux soins de santé, Héléna Revil
      http://www.laviedesidees.fr/Le-non-recours-aux-soins-de-sante.html

      Pour d’autres personnes potentiellement éligibles, la #stigmatisation n’est pas en lien avec les comportements des professionnels de santé, mais davantage avec ceux des agents des organismes d’Assurance maladie. Elle peut ainsi être induite ou renforcée par une forme de « #culture_du_soupçon » qui s’est progressivement déployée au sein des caisses, et au delà. La légitimité de la CMU C a très vite été questionnée par les agents de l’Assurance maladie, davantage habitués à la gestion de droits assurantiels connectés au monde du travail (Leduc, 2008). Dans sa thèse intitulée Les ressentiments de la société au travail. La Couverture maladie universelle en quête de légitimité , Sacha Leduc explique dans quelle mesure une #logique_de_ressentiment s’est installée au sein des CPAM par rapport à la prestation assistancielle de la CMU C, poussant certains agents à discriminer les bénéficiaires potentiels et à différencier les demandeurs légitimes de ceux qui ne le seraient pas (Leduc, 2008).

      Certaines dispositions prises par les pouvoirs publics sont en outre venues attiser la suspicion ; la Loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2006 a par exemple permis aux CPAM d’évaluer « le #train_de_vie » des demandeurs de la CMU C et de l’ACS lorsque les agents constatent, à l’occasion de l’instruction d’un dossier, une disproportion marquée entre « le train de vie » de ceux-ci et les ressources qu’ils déclarent. Bien que très complexe à mettre en œuvre et finalement peu appliquée, cette disposition tend toutefois à apporter une légitimation aux contrôles informels effectués par certains agents d’accueil (Leduc, 2008).

    • Le droit de communication élargi et les échanges dématérialisés, tels que présentés par la CAF
      http://www.caf.fr/ma-caf/caf-du-gard/qui-sommes-nous/la-lutte-contre-la-fraude/le-droit-de-communication-elargi-et-les-echanges-dematerialises

      - Qu’est ce que le droit de communication élargi ?
      Le « droit de communication élargi » (DC) institué par la Loi de finances de la Sécurité Sociale de 2008, étend aux Organismes de Sécurité Sociale les pouvoirs d’investigation afin de contrôler l’exactitude des déclarations ou l’authenticité des pièces produites en vue de l’attribution et du paiement des prestations.
      – Dans quels cas peut on y avoir recours ?
      Cette démarche peut être mise en oeuvre dans le cadre de la lutte contre la fraude, ou pour la poursuite d’un contrôle, si l’agent de contrôle le juge nécessaire, notamment s’il n’a pas pu obtenir les informations nécessaires auprès de l’allocataire. Les informations sont alors recueillies directement auprès des tiers, après en avoir informé l’allocataire sauf s’il s’agit d’une suspicion de fraude.
      – Auprès de quels organismes ?
      – Les organismes bancaires : le secret professionnel, y compris bancaire, n’est plus opposable.
      – Les employeurs.
      – Les fournisseurs d’énergie : EDF, GDF, et les autres fournisseurs privés, les distributeurs d’eau.
      – Les opérateurs de téléphonie fixe et mobile, les opérateurs d’accès Internet : France Télécom et autres opérateurs privés.
      – Les services de messageries : La Poste et les services privés de messageries.
      – D’une façon générale : tous les commerçants.
      – Quelles informations peuvent être recueillies ?
      Toutes les informations qui permettent à votre Caf de vérifier la situation des allocataires et d’étudier leurs droits. Sont donc concernés : les ressources, le domicile, la résidence en France et à l’étranger, l’état civil, la composition de la famille, la condition d’isolement, l’existence d’un logement, les coordonnées financières, etc.

    • Cour des comptes : la CMU-C doit être « plus contrôlée »
      http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2015/06/03/97002-20150603FILWWW00173-sante-la-cmu-c-doit-etre-plus-controlee.php

      Les deux dispositifs d’aide à la santé destinés aux plus démunis (CMU-C et ACS) doivent être davantage contrôlés, leur #gestion simplifiée et les #conditions_d'accès examinées, préconise la #Cour_des_comptes dans un rapport présenté aujourd’hui au Sénat.

    • Prestations sociales : l’écran de fumée et les vrais chiffres
      http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2015/06/03/prestations-sociales-lecran-de-fumee-et-les-vrais-chiffres_3

      « RSA, aide au logement… : les fraudes détectées par la CAF font un bond de 56 % en 2014. » Ce titre d’un quotidien reflète ce qu’on voudrait faire dire aux chiffres de la Caisse nationale d’allocations familiales : les « #assistés » coûteraient cher.

      La hausse peut sembler vertigineuse, mais à regarder de plus près, on voit tout autre chose. En premier lieu, cette augmentation n’est nullement provoquée par une recrudescence de la fraude elle-même. Aux dires même de la CAF, celle-ci resterait stable, à environ un milliard d’euros par an. Même si on ne sait pas très bien comment elle est calculée.

      En fait, ce qui a changé, ce sont les contrôles accrus auprès des bénéficiaires des aides sociales, RSA, aides au logement, etc. Dorénavant, les 647 contrôleurs de la CAF pratiquent systématiquement le croisement des données informatiques. Ils peuvent interroger le fisc, l’Urssaf, Pôle emploi, les caisses de retraite, et même demander aux banques des relevés bancaires pour vérifier le niveau des revenus.

      Grâce à ce meilleur #flicage, la CAF a détecté en 2014, le résultat mirobolant de 32 000 fraudes pour un montant total de 210 millions d’euros, soit un montant moyen de 6 500 euros.

      La CAF elle-même est obligée de constater que nombre de ces « fraudes » découlent d’omissions, de déclarations diminuant les ressources du ménage, ou de non-déclarations de situations de concubinage, souvent le fait de personnes très modestes, bénéficiaires de prestations sous conditions de ressources, ou de #minima_sociaux.

      Et puis, même si trop de chiffres tuent les chiffres, il faut relativiser ce montant de 210 millions d’euros. Il ne représente que 0,23 % du budget annuel de la CAF. Par contre, le montant des RSA non réclamés par des ayants droit est estimé à 5 milliards par an.

      Enfin, il faut rappeler que la Cour des comptes a estimé à 20 milliards d’euros par an, le montant des fraudes patronales aux cotisations sociales.

  • A Founder of Secret, the Anonymous Social App, Is Shutting It Down - NYTimes.com
    http://www.nytimes.com/2015/04/30/technology/a-founder-of-secret-the-anonymous-social-app-shuts-it-down-as-use-declines.

    the news had broken that David Byttow and Chrys Bader, the founders of Secret, had sold part of their stake in the company for $6 million and that Mr. Byttow later bought a Ferrari. The founders did not initially tell the employees about the sale; instead, some of them found out on Secret.

    Although Mr. Byttow and Mr. Bader reassured workers at the meeting that they were dedicated to the company, it was a turning point, said people close to Secret, who spoke on condition of anonymity.

    #secret #startup #LOL #silicon_valley

  • #Centrafrique : la justice enquête sur des abus sexuels commis par des soldats français
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/04/29/centrafrique-des-soldats-francais-soupconnes-d-avoir-abuses-d-enfants-un-cad

    Un cadre de l’Organisation des nations unies (ONU) a été suspendu la semaine dernière par l’organisation internationale pour avoir transmis aux autorités françaises un rapport interne sur des abus sexuels supposés commis par des soldats français sur des enfants en République centrafricaine (RCA), rapporte mercredi 29 avril le Guardian. Anders Kompass, directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, sis à Genève, est accusé d’avoir fait fuiter un document confidentiel et d’avoir court-circuité sa hiérarchie.

    Le rapport d’enquête, que le quotidien britannique dit avoir consulté, porterait sur des soupçons d’abus commis entre décembre 2013 et juin 2014 dans un centre pour déplacés situé dans l’aéporort M’Poko de Bangui, la capitale centrafricaine. Y figurent des témoignages, recueillis sur place par des enquêteurs de l’ONU, de jeunes garçons accusant des soldats français de les avoir violés et d’avoir abusé d’eux en échange de nourriture ou d’argent. L’un d’eux est âgé d’à peine 9 ans.

    Le ministère de la justice a confirmé mercredi à l’agence Reuters que le parquet de Paris avait ouvert le 31 juillet 2014 une enquête préliminaire portant sur ces accusations après avoir pris connaissance du rapport des Nations unies. « L’enquête est en cours, nous n’avons pas de commentaire à faire », s’est contenté de déclarer un porte-parole du ministère.

    #viols #violences_sexuelles #armée #enfants #secret_d'état

  • Percer le #secret sans le #complot, grâce à la #veille

    Plutôt que de considérer l’#attention partielle continue comme un problème ou un défaut, nous pouvons la réenvisager comme une compétence de survie numérique. Le plus souvent, notre attention est continue et partielle jusqu’à ce que nous soyons si puissamment saisis par quelque chose que nous devons nous fermer à tout le reste. Ces épisodes bénis d’absorption continue, concentrée et dénuée de toute distraction sont délicieux — et dangereux. C’est dans ces moments que nous ratons le gorille [cf. expérience du gorille de Daniel Simons] — et tout le reste.

    La leçon à tirer de la cécité attentionnelle, c’est que l’attention unique, concentrée, directe, centralisée sur une seule tâche — qui fournissait l’idéal de la productivité industrielle au XXe siècle — est certes efficace pour la tâche visée, mais qu’elle nous aveugle sur d’autres choses importantes que nous avons également besoin de prendre en considération.

    Dans notre monde global, divers, interactif, où tout semble avoir une face cachée, l’attention partielle continue pourrait bien être non seulement une condition de vie, mais aussi un précieux instrument de navigation au sein de ce monde complexe. Cela sera d’autant plus vrai que nous parviendrons à compenser notre propre attention partielle en collaborant avec d’autres personnes capables de voir ce que nous ratons. C’est à cette condition que nous pourrons augmenter nos chances de réussite et espérer voir la face cachée des choses — ainsi que la face cachée de cette face cachée elle-même.

    Source : Cathy Davidson, Now You See It, p. 287, cité (et traduit) par Yves Citton, Pour une écologie de l’attention, p. 268.

  • Ce « Big Brother » dissimulé au cœur du renseignement, par Jacques Follorou (Le Monde, 11/04/2015)
    http://lemonde.fr/societe/article/2015/04/11/ce-big-brother-dissimule-au-c-ur-du-renseignement_4614233_3224.html

    C’est un sigle impersonnel, « #PNCD », mais il cache un secret sur lequel la République a réussi, depuis 2007, à maintenir un silence absolu. Derrière ces quatre lettres se dissimule la Plateforme nationale de cryptage et de décryptement [@stephane s’arrache les cheveux], un système complexe et occulte de recueil massif et de stockage de #données_personnelles étrangères et françaises dans lequel les services de renseignement français puisent à leur guise et sans aucun contrôle autre que leur propre hiérarchie.

    Le Monde avait révélé, en 2013, l’existence de ce dispositif et s’était vu opposer par les autorités un démenti formel. Au terme de deux ans d’enquête, il est désormais possible de décrire dans le détail l’architecture interne de ce véritable « Big Brother » à la française classé « #secret-défense ». Les gouvernements successifs ont validé son fonctionnement et soutenu son développement. Au nom de la raison d’Etat, des parlementaires nient toujours son existence. Le mode de financement de la PNCD est très discrètement dilué au cœur du budget de l’Etat et les fonds alloués à ce programme n’ont cessé de croître.

    La mutualisation de cet outil, présenté comme une pierre angulaire du monde du #renseignement en France, est jugée si essentielle par l’Etat à la bonne marche des services français qu’elle est totalement absente du projet de loi sur le renseignement [#PJLRenseignement] présenté, lundi 13 avril, en séance publique à l’Assemblée nationale, dans le but de donner un cadre légal à l’activité des services. La PNCD semble avoir pris une place exorbitante au sein de l’organisation du renseignement en France et couvre des champs juridiques si différents qu’aucun cadre ne paraît, à lui seul, pouvoir le mettre en conformité avec la loi.

    La PNCD est hébergée, pour l’essentiel, dans les locaux du siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (#DGSE), à Paris. Equipée des plus puissants calculateurs de France, elle recueille des milliards de données françaises et étrangères interceptées par la DGSE au moyen d’outils satellitaires ou hertziens et surtout par le biais de #câbles_sous-marins par lesquels transite, aujourd’hui, l’essentiel des communications mondiales. Elle stocke une grande partie du flux intercepté et trie les sujets au cœur de ses recherches.

    Sur la base de protocoles bilatéraux, les autres services de renseignement français ont organisé, à partir de 2007, leur accès à cette gigantesque base de données. Il s’agit de Tracfin pour la lutte contre le blanchiment, de la DNRED pour les douanes, de la DPSD pour la sécurité militaire, de la DRM pour la branche satellitaire de l’armée, de la Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris et enfin de la Direction générale de la sécurité intérieure (#DGSI).

    Cette consultation se fait sans aucun filtre, ni ceux des ministères de tutelle, ni celui de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (#CNCIS), chargée de veiller à la légalité des interceptions administratives. Pas plus que celui du Groupement interministériel de contrôle, bras armé du premier ministre, tour de contrôle en matière de renseignement. La consultation est tellement intégrée que la DGSI a installé une quinzaine de ses agents dans les locaux de la DGSE pour gérer ses propres recherches. Les douaniers de la DNRED ont également des personnels à demeure.

    Au regard de la circulation mondialisée des données de communication, le flux intercepté et stocké par la PNCD comporte nécessairement des identifiants français. L’Autorité de régulation de communications électroniques et des postes a confirmé publiquement qu’il « était délicat de distinguer l’origine des communications ». Une façon pudique de dire qu’il est en réalité aujourd’hui « techniquement impossible d’assurer ce tri, notamment dans le flux étranger-France », assure un membre de cabinet ministériel.

    C’est le cœur du casse-tête juridique. Comment protéger toutes les données de communications des citoyens français à une époque où la circulation des données personnelles s’affranchit de toute règle territoriale ? Comment articuler un dispositif de recueil massif de données non soumis à la loi française, la PNCD de la DGSE, avec les pratiques d’un monde du renseignement national soumis à cette même loi ?

    Faute de réponse, l’Etat laisse ce puissant système intrusif aux seules mains des services, de quoi inquiéter au regard de la quantité de données auxquelles peut accéder la PNCD. En effet, si elle a constitué sa propre base de données de communications, elle est aussi reliée aux centres de stockage de tous les opérateurs installés en France. Un agent de la direction technique de la DGSE peut, de son ordinateur, faire remonter tous les éléments attachés à la requête des services de renseignement français. Or ces données de connexion, aussi appelées « métadonnées », sont bien plus attentatoires à la vie privée qu’une interception téléphonique.

    La DGSE, qui opère en théorie en dehors du territoire français, n’est pas contrainte par les lois s’y appliquant. Mais elle est prise au piège, selon certains de ses membres, à cause du partage de ses moyens techniques. Le projet de loi sur le renseignement tente de combler les trous béants créés par la PNCD au regard de la loi. Dans le chapitre 4 de l’article 3, qui concerne la DGSE, le gouvernement entend légaliser la #surveillance des communications « émises et reçues à l’étranger », ce qui revient, de façon curieuse, à officialiser l’espionnage du reste du monde, y compris nos alliés européens.

    Le projet ajoute l’obligation de garantir aux identifiants français recueillis lors de cette pêche au chalut les droits fixés par le législateur en matière de traitement des données, tout cela sous le contrôle de la CNCIS, devenue la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement.

    Cette distinction entre données étrangères et françaises, on l’a vu, est très difficile à garantir. De plus, si la CNCIS a été pleinement associée, dès 2007, à la création de la PNCD, elle n’a, en revanche, aucune connaissance des conditions de sa mutualisation. Par ailleurs, alors que cette structure est chargée de veiller à la stricte application de la loi en matière d’interceptions qui ne peuvent qu’être ciblées, la CNCIS participe elle-même au système de recueil massif de données. Elle délivre à la plupart des services de renseignement français des autorisations d’interceptions à l’échelle d’un pays tout entier sous forme de « fiches-pays » cartonnées qui permettent d’intercepter et de recueillir massivement du contenu sans aucune discrimination.

    Enfin, le projet de loi ne dit rien non plus sur une autre entorse majeure au régime légal du traitement des données personnelles des citoyens français. La DGSE échange, en effet, dans le cadre de trocs avec certains alliés, ce qu’elle appelle des « blocs » de données. L’Agence nationale de sécurité américaine (#NSA), le plus puissant service de renseignement technique au monde, et son homologue britannique, le #GCHQ, s’adressent ainsi régulièrement à la DGSE pour récupérer des « blocs » concernant des régions du monde particulièrement surveillées par la France. La NSA demande ainsi régulièrement plusieurs mois de flux de données de communications venant du Sahel. Ce bloc contient de très nombreux identifiants français, souvent non décryptés, livrés tels quels aux Américains.

    Le Monde n’a retrouvé qu’une mention officielle de la PNCD sous un tableau comptable du budget de l’Etat en 2006. A cette époque, ce n’est pas encore une « plateforme », mais un « programme ». Un an plus tard, le sigle a disparu mais on apprend néanmoins que son financement, inscrit dans les livres du ministère de la défense, bénéficie d’une contribution interministérielle au nom de cette mutualisation. En 2015, le projet de loi de finances soutient toujours le développement de la PNCD sans la nommer : « Conformément aux orientations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013 (…), la DGSE poursuit sa montée en puissance de ses dispositifs au bénéfice de l’ensemble de la communauté du renseignement ».

    Sollicités à plusieurs reprises, les services du premier ministre ont refusé de répondre aux questions du Monde. Le caractère « secret-défense » de la PNCD a enfin été opposé par les parlementaires et les services de renseignement contactés.

    #services_secrets

    • @manhack : une fois de plus, j’ai cherché le « Big Brother » du « Monde »… en vain !
      http://www.arretsurimages.net/articles/2015-04-20/Une-fois-de-plus-j-ai-cherche-le-Big-Brother-du-Monde-id7656

      Contrairement à ce qu’affirme Le Monde, qui y consacrait sa "Une", la "Plateforme nationale de cryptage et de décryptement" (PNCD) de la DGSE, qualifiée de "« Big Brother » dissimulé au cœur du renseignement", n’est pas un "secret sur lequel la République a réussi, depuis 2007, à maintenir un silence absolu" : j’en avais parlé, en 2005 ; Loin d’être un "big brother", ce pôle (et non plateforme) ne fait que décrypter les messages chiffrés interceptés par les services de renseignement ; enfin, il est improbable qu’il soit "relié aux centres de stockage de tous les opérateurs installés en France", et donc qu’il serve à faire de la "surveillance de masse" des internautes français. Retour sur un débat encore obscurci par l’intervention télévisée de François Hollande sur Canal+.

      Précédente passe d’armes avec @jacfollorou sur la question de la collaboration Orange/DGSE ici : http://seenthis.net/messages/270095

  • #Secret_des_affaires : une dangereuse directive européenne
    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/230315/secret-des-affaires-une-dangereuse-directive-europeenne

    Une coalition d’ONG des secteurs de la santé, de l’environnement, de la liberté d’expression ou encore de la liberté des travailleurs appelle à une plus grande protection des consommateurs, des journalistes, des lanceurs d’alerte, des chercheurs et des travailleurs – au contraire de ce que prévoit une directive adoptée par la Commission et les chefs d’Etat de gouvernement européens.

    #GMT @mb

  • Everything About the Edward #Snowden / ’#Citizenfour' Lawsuit Is Batshit Crazy
    http://motherboard.vice.com/read/everything-about-the-edward-snowden--citizenfour-lawsuit-is-batshi

    ​The lawsuit, filed in December on behalf of the entire population of the United States, has been ​pretty well covered elsewhere, but some new developments, not least of which is Citizenfour’s Oscar win, ​have made it noteworthy again. The general premise of the suit is that the film contains classified information, so it should be removed from release and re-edited in order to preserve national security.

    (…) The plaintiff, Horace Edwards, is a regular guy (as in, not a federal attorney) who identifies himself as a former naval officer. His and his attorney’s actions since filing the suit, however, have only gotten more desperate and weird as it becomes ever apparent that the lawsuit is backfiring.

    Reading the court case from start to finish is like taking a master’s course in the Streisand effect and is a dictionary-perfect definition of frivolous litigation. Here is a rough timeline of events, which get increasingly odd as we move along in the proceedings.

    #secret #propriété_intellectuelle

  • De l’#ennui comme arme de diversion massive, par Claire Richard
    http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2015/02/26/lennui-comme-arme-diversion-massive-257927

    Cette idée m’a été suggérée par Frank Pasquale, le prof de droit avec qui j’avais discuté du pouvoir et du #secret des #algorithmes. http://rue89.nouvelobs.com/2015/02/15/surveiller-les-autres-tout-cachant-est-forme-plus-haute-pouvoir-257

    Au détour de la conversation, il avait fait remarquer que le secret sur les activités de la finance ou des géants du Web était maintenu aussi par des tactiques d’ « obfuscation » langagière. Venu de la programmation, l’obfuscation désigne un procédé qui vise à rendre le code impénétrable par le langage :

    « D’une part, vous avez le vrai secret, qui consiste à protéger par une série de verrous et de cryptographie des informations. Mais l’autre stratégie est l’obfuscation, qui consiste à masquer les choses sous un langage extrêmement compliqué.

    Et si vous combinez ces verrous avec le jargon, la boîte noire devient de plus en plus difficile à percer. Les gens de la finance, par exemple, ont ce jargon extrêmement complexe pour asséner leur supériorité et intimider les outsiders. »

    #neutralité #langage #ennui #indifférence (mais aussi #chiffres #technocratie et #spectacle (d’où la #communication_guérilla))

  • Surveiller tout en se cachant est la forme la plus haute du pouvoir - Rue89
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/111159047676

    Claire Richard pour Rue89 est allé rencontré Frank Pasquale, l’universitaire auteur de The Black box society, la société de la boîte noire, qui rappelle que “la capacité de surveiller les moindres faits et gestes des autres, tout en cachant les siens, est la forme la plus haute du pouvoir.” Il souligne combien les Facebook et Google ont du succès non pas tant du fait de leurs compétences, que de leur pouvoir, “qui leur permet de surveiller tout le monde en se soustrayant elles-mêmes aux regards”.Pour Pasquale, il y a une collusion des élites de la surveillance, entre l’élite de la Silicon Valley, l’élite financière de New York et l’élite du renseignement militaire de Washington. “Toutes les entreprises de la Silicon Valley sont en permanence à la limite de la légalité, en matière de fiscalité, de droit (...)

    #vie_privée #politiques_publiques

  • C’est pas le moment de chroniquer Houellebecq, par Christine Angot
    http://lemonde.fr/livres/article/2015/01/14/c-est-pas-le-moment-de-chroniquer-houellebecq-par-christine-angot_4556380_32

    La réalité visible peut alimenter des fresques sociales ou des autofictions, la division n’est pas là, ce n’est pas un territoire qu’on se partage, c’est en profondeur que ça se passe. L’image n’est pas celle d’une surface, d’une carte et d’un territoire, ni de la surface plane d’un miroir où on se voit, mais d’un puits à sec sous la surface, dans lequel on s’obstine quand même à envoyer des seaux pour essayer de remonter quelque chose. Le sentiment que l’être a de son humanité. Voilà. Ce sentiment n’est pas dans le seau. Mais dans le fait de ne rien trouver et de ne pas s’y résoudre. De chercher encore. Et de finir par trouver un mini-indice qui n’était pas visible. Ça, Houellebecq ne le fait jamais. Non seulement il ne le fait jamais, mais il le détruit, il le raille. Il raille Mai 68, l’humanisme, l’antiracisme, la psychanalyse, les universitaires, ceux qui essayent de trouver quelque chose derrière la réalité, ceux qui se disent que l’humain ça doit exister, et pas besoin d’avoir recours à Dieu pour ça.

    Si « la religion la plus con c’est quand même l’#islam », comme il le disait en 2001, pourquoi la mettre au pouvoir ? Si DSK est un cochon, pourquoi en être amoureuse ? Pour montrer qu’on a bien réfléchi. Houellebecq ne fait pas de différences fondamentales entre chien et humain, animalité et humanité, regard morne de l’animal et regard de souffrance de l’humain. L’humain n’a rien de spécial. Les droits de l’homme pourraient être les droits du chien. Tout cela, selon un raisonnement qui se présente comme imparable, calme, et surtout : intelligent. Mais d’une intelligence qui se trouverait au-dessus de l’intelligence. Trissotin avait ce type d’intelligence. Bouvart et Pécuchet ne s’énervaient jamais. Ils avaient une capacité à discuter calmement. Et les médecins de Molière parlaient doctement.

    (…) H se trompe. Non, il n’y a pas de retour du religieux, c’est la fin au contraire, et c’est bien pourquoi ils veulent nous tuer. Non, les femmes ne rentreront pas à la maison, et c’est bien pourquoi il parle de notre « sécheresse vaginale » passé un certain âge et de l’affaissement de nos chairs. Non l’être humain n’est pas un produit, et c’est bien pourquoi il tient à le calibrer.

    Céline n’aurait pas été Céline s’il n’avait fait que ses pamphlets, avec ses points de suspension. Dans ses grands romans il n’y a pas la moindre petitesse. Ses personnages sont tous quelqu’un.

    #littérature #roman #religion ; le #réel et son #secret (#seenthis-paywall-done)

    • @Histhom me répond en partie sur twitter (la suite autour d’un café, ça veut dire que c’est pas immédiatement reproductible ?!! — argh) :

      le pire texte écrit sur le roman, et je compte ce qu’à pu écrire Joffrin… pire papier sur Houellebecq qui ne parle finalement que d’elle… pour changer ; et pour Joffrin qui qualifie le roman d’entrée du lepenisme en littérature c’est tout simplement ridicule : on en revient aux procès du XIXe faits à Flaubert ou Baudelaire pour raisons de #morale.

      cc @lucile

  • Les affaires et le secret, par Alain Garrigou
    http://blog.mondediplo.net/2015-02-04-Les-affaires-et-le-secret

    La menace semble écartée. L’article 34 de la loi Macron, qui instituait un #secret_des_affaires, a été tout simplement enlevé du texte, après quelques tentatives de sauvetage, sous l’effet des protestations de journalistes et notamment une tribune collective publiée par le journal Le Monde (29 janvier). La question n’est pas close, il faudrait savoir pourquoi cette disposition a été introduite dans un tel projet de loi – elle révèle un souci de protection que cet échec ne suffit pas à éteindre.

  • Secret des affaires : « La France fait pire que l’Europe » - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/290115/secret-des-affaires-la-france-fait-pire-que-leurope

    Le gouvernement a été pris par surprise. Personne n’avait manifestement prévu que l’amendement sur le secret des affaires, déposé dans la plus grande discrétion dans le cadre de la loi Macron, susciterait une réaction aussi rapide et forte de la part de la presse. Une majorité écrasante de sociétés de journalistes de presse écrite, radios et télévisions, d’entreprises de production audiovisuelles, de journalistes indépendants, ont signé la pétition demandant le retrait de ce texte pouvant porter de graves atteintes à la liberté d’information, à la protection des lanceurs d’alerte, et au droit syndical. La pétition (accessible ici) comptait déjà jeudi matin plus de 7 720 signataires.

    Tentant de circonscrire l’incendie, le ministre des finances, Michel Sapin, a annoncé mercredi 28 janvier sur RTL que le texte allait être modifié. Dans la foulée, le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, a essayé de se justifier, assurant « qu’il n’était pas question de réduire en quoi que ce soit la liberté de la presse », « qu’il ne s’agissait pas de mettre en cause ceux qu’on appelle les lanceurs d’alerte ». Il a promis, lui aussi, une réécriture du texte afin d’apporter toutes les garanties.

    Il y a encore deux jours, cette demande de garantie paraissait impossible. Alors que plusieurs députés de gauche, dont Karine Berger et Yann Galut, avaient déjà déposé deux amendements en vue de mieux protéger le droit d’information des journalistes et la protection de leurs sources, des concepteurs de cette proposition de loi, présentée en juillet par le président socialiste de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas, écartaient toute possibilité de modification. Les garanties les plus larges avaient été données, selon eux. Apporter le moindre changement risquait de bouleverser l’équilibre du texte, affirmaient-ils alors.

    Les conditions dans lesquelles cette proposition de loi est apparue subrepticement dans le cadre de la loi Macron, au risque d’être considérée comme un cavalier législatif, restent bien obscures. « Le gouvernement français veut faire comme lors de la loi bancaire, écrire sa loi, aller plus vite et plus loin que la directive européenne sur le secret des affaires, selon le vœu du Medef », pense le député écologique européen Pascal Durand. La directive européenne, pourtant, représente déjà un sujet inquiétant pour la liberté de l’information, la protection des consommateurs, celle des salariés, selon lui. Siégeant à la fois à la commission du marché intérieur et à la commission juridique du parlement européen, chargées d’examiner le projet de directive avant de le soumettre au parlement, il décrypte tous les dangers de ce texte.

  • Rani Assaf, l’associé fantôme de Xavier Niel | Vanity Fair
    http://www.vanityfair.fr/actualites/france/articles/rani-assaf-l-associe-fantome-de-xavier-niel/16660

    C’est peut-être le secret le mieux gardé de Xavier Niel. Derrière l’irrésistible ascension de l’homme qui a révolutionné les télécommunications en France se cache un informaticien, un ami et un conseiller : Rani Assaf. Vanity Fair a remonté sa piste jusqu’à le retrouver loin de Paris, sur un terrain de football.

    • À peine sait-on, grâce à la lecture fastidieuse des communiqués financiers, qu’il perçoit 181 000 euros par an – c’est-à-dire 1 000 euros de plus que Xavier Niel ! Et qu’il est le deuxième actionnaire individuel du groupe, avec 1,3 % du capital : sa fortune professionnelle est ainsi estimée à 150 millions d’euros. Pour le reste, silence total. L’intéressé décline chaque demande d’entretien, par principe.

    • « La neutralité du Net, c’est une belle connerie inventée par la boîte la moins neutre d’Internet [­Google] juste pour faire gober leur statut de suceurs de ressources des opérateurs à moindres frais, vitupère Assaf. Histoire, comme toute société commerciale, de garder et d’augmenter ses marges. » Des années plus tard, l’argument sera repris par Xavier Niel, pour expliquer le blocage des publicités Google sur Free durant cinq jours : « Tous les acteurs pensent qu’il faut négocier avec Google et ­obtenir une juste rémunération : nous sommes les seuls à avoir eu le courage d’établir un rapport de force », lancera-t-il, bravache, dans les colonnes du Financial Times le 5 mai 2013. À cette occasion, les proches des deux hommes ont aussi compris comment Rani utilisait Xavier pour faire passer ses idées.

    • Pom pom pom

      Un jour, durant un déjeuner, Rani Assaf consulte son téléphone avec insistance ; son invité finit par demander s’il y a un problème. Assaf montre alors sa dernière trouvaille : une application qui permet de régler le débit de connexion des abonnés Free partout en France. « Je n’en revenais pas, se souvient l’invité. Il avait créé un truc pour gérer un réseau entier à partir de son téléphone ! »

  • Cybersécurité pour les journalistes : astuces et outils pour sécuriser vos communications | Fédération européenne des journalistes

    http://europeanjournalists.org/fr/2015/01/24/cybersecurite-pour-les-journalistes-astuces-et-outils-pour-secu

    Les journalistes font face à un défi croissant pour sécuriser leurs communications dans le cadre de l’exercice de la profession. Ainsi, la protection des sources peut être facilement compromise dans un monde où la surveillance de masse est de plus en plus omniprésente et de moins en moins perceptible. Mais en sacrifiant un peu de leur temps, les journalistes peuvent également profiter de mêmes avancées technologiques pour sécuriser fortement leurs communications pour mieux se protéger et renforcer la relation de confiance avec leurs sources.

    #cybersécurité #sécurité #cryptage