• Comment soutenir les travailleurs modestes ?, Nicolas Duvoux
    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204078857678-comment-soutenir-les-travailleurs-modestes-1083418.php

    Le #chômage de #masse est la #peste de la société française. La faiblesse des rémunérations et de l’offre de #travail pour les salariés les moins qualifiés (ce que l’on nomme, en un mot, la #précarité) en est le #choléra. Dès le début des années 2000, la France a développé un impôt négatif, d’abord sous la forme de la prime pour l’emploi (PPE), une dépense fiscale à visée de politique d’emploi et de politique sociale. Le revenu de solidarité active (#RSA), établi en 2009, ajoute à l’ancien revenu minimum d’insertion (RMI) un complément de revenu pour les travailleurs #pauvres.
     
    La complexité du RSA, la méconnaissance dont il fait l’objet et la crainte de #stigmatisation de l’#assistanat produisent un #non-recours massif qui limite fortement sa capacité à réduire la pauvreté laborieuse. De son côté, la PPE, dont le barème a été gelé, est distribuée largement, souffrant de « saupoudrage » et d’une faible réactivité. Prenant acte des faiblesses des deux dispositifs destinés à soutenir les travailleurs modestes, le rapport remis par le député Christophe Sirugue au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à l’été 2013, a proposé une « #prime_d'activité » fusionnant la PPE et le volet soutien à l’activité du RSA. Au printemps 2014, le gouvernement a opté pour une réduction des cotisations salariales pour les salaires entre 1 et 1,3 SMIC afin de « rendre le travail payant » ou du moins plus attractif en bas de l’échelle des salaires. Le Conseil constitutionnel a rejeté cette option au motif d’une rupture du principe d’égalité. La question de la fusion RSA-PPE est ainsi revenue à l’ordre du jour. La création d’une « prime d’activité » pour les travailleurs dont les revenus sont inférieurs à 1,2 SMIC a enfin été annoncée au Conseil des ministres en novembre. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2016. Elle exclura les « ménages aisés » et ciblera l’effort redistributif sur les travailleurs modestes, en incluant les moins de 25 ans.
    Cette réforme est-elle susceptible de répondre aux défis, d’une part, de la faiblesse des salaires, et, d’autre part, de l’incohérence et des échecs des politiques publiques ? Trois perspectives différentes quant à l’avenir du RSA et de la PPE méritent d’être reprises. Lors de débats académiques, les chercheurs Bernard Gomel et Dominique Méda ont proposé la mise en place d’une PPE recalibrée et #mensualisée afin d’éviter les risques de non-recours inhérents au RSA et à tout dispositif relevant de l’aide sociale. L’économiste Etienne Wasmer proposait, quant à lui, de mieux intégrer des dispositifs d’aides aux bas revenus, y compris le premier d’entre eux, les aides au logement, dans le dispositif fiscal. A ses yeux, cette solution permettrait de mieux tenir compte des situations familiales, de limiter les hausses de loyers que les aides au logement encouragent, de diminuer les distorsions fiscales et d’alléger les coûts de gestion pour les ménages non imposables. Enfin, selon un autre économiste, Guillaume Allègre, le couple SMIC élevé-allégements de cotisations peut être interprété comme un dispositif redistributif comparable à la PPE. Et il faut le considérer comme tel.
    Au regard des enjeux et perspectives dessinés à travers ces contributions, la prime d’activité offre une voie intéressante sur de nombreux points. Mais elle ne tranche pas des questions fondamentales. La prestation sera-t-elle calculée sur la base des revenus individuels ou familiaux ? Devra-t-elle être demandée par le bénéficiaire lui-même et, si oui, comme il semble que cela soit le cas, quels garde-fous instaurer pour éviter le taux de non-recours du RSA activité ? Enfin, à moyens constants, une telle mesure est-elle susceptible de corriger la dégradation de la condition des salariés modestes de manière structurelle ?

    #Famille #salariat #biopolitique

    • Si c’est attribué au ménage, cela va une fois de plus exclure les #femmes qui ont majoritairement des revenus moindres que leur compagnon et renforcer la police de la culotte contre les femmes précaires.
      Si c’est géré par la CAF ou les CG, ce sera aussi de la police des pauvres et donc, non recours massif.

      Et rien n’est dit sur les indépendants comme moi, qui ai bénéficié de la PPE automatiquement ces dernières années.

  • Pour mes élèves de Seine Saint-Denis (Tailspin)
    http://tailspin.fr/post/107696839163/pour-mes-eleves-de-seine-saint-denis

    Alors ils m’ont dit ce qu’ils pensaient. Tout le monde a participé à la discussion. Voici ce qu’ils m’ont dit.
    Ces gens-là, madame, c’est pas des musulmans, c’est des tarés.
    C’est péché de tuer.
    Ils sont cons, ils vont aller en enfer, ils ont pas droit de tuer les gens. Allah est le seul qui peut juger, on n’a pas le droit de juger.
    Mais madame, si les dessinateurs étaient menacés de mort depuis longtemps, pourquoi ils ont continué ? Ils auraient dû arrêter, ils auraient été tranquilles. C’était quand même un peu abusé, ils en rajoutaient tout le temps.
    […]
    Toutes et tous ont compris. Aucun ne m’a dit : « C’est bien fait », « Ils l’ont bien cherché », « Je suis bien content-e ». Aucun. Je n’ai pas eu besoin de les mener à dire quoi que ce soit. Ils l’ont dit eux-mêmes. Les enfants de Seine Saint-Denis ne sont pas des idiots.

    Et moi non plus, enseignante, je ne suis pas idiote. Je ne baigne pas dans la démagogie dégueulasse dont on nous pense souvent coupables.
    Je sais qu’une poignée d’élèves a refusé de faire la minute de silence, quand une grande majorité l’a respectée sans aucun problème. Curieusement – ou pas – ce sont les mêmes élèves qui, tout au long de l’année, ne respectent pas l’école ni les enseignant-e-s. Les mêmes qui viennent au collège sans leurs affaires, ne font pas leur travail, n’apprennent pas leurs leçons, perturbent le cours. Les mêmes dont les parents ne viennent pas aux réunions de remise des bulletins, les mêmes dont la famille ne répond pas au téléphone. Les mêmes dont nous peinerons à freiner la déscolarisation.
    Ce n’est pas une coïncidence.
    […]
    Lorsque je vois qu’un quotidien national, quelques jours après l’attentat contre Charlie Hebdo, part investiguer dans le 93 pour savoir comment ont réagi les élèves, je m’interroge, parce que l’odeur qui émane d’une telle démarche n’est pas très agréable à sentir.
    Pourquoi le 93 ? Aucun de ces terroristes ne venait de Seine Saint-Denis. Aucun. Pourquoi le 93 ?
    […]
    Je regrette vraiment qu’aujourd’hui les élèves du 93 soient stigmatisés, au lendemain de l’attentat terroriste, et je ne comprends pas pourquoi les médias choisissent de titrer, dans un geste racoleur qui me fout sérieusement la gerbe, « Les élèves de Seine Saint-Denis ne sont pas tous Charlie ».
    Les élèves de Seine Saint-Denis n’ont surtout rien demandé. Ils aimeraient bien qu’on leur foute la paix, pour une fois, qu’on arrête de braquer les projecteurs sur eux dès qu’un bas du front islamiste vient dire ou commettre quelque chose d’effroyable.
    Pas d’amalgame, dit-on.
    Sauf qu’on regarde toujours du même côté quand quelque chose ne va pas. On dresse l’inconscient des lecteurs, même les plus intelligents, à créer une association d’idées entre un attentat terroriste et des gamins de Seine Saint-Denis qui ne représentent pas la majorité et qui sont conditionnés par le milieu qui les a vus naître.
    Oui, il y a des connards en Seine Saint-Denis. Oui, il y en a qui sont bien contents que Charb se soit pris une balle dans la tête.
    Non, tous les enfants de Seine Saint-Denis ne sont pas pour ces attentats. Non, tous les enfants de Seine Saint-Denis ne sont pas d’accord avec l’intégrisme islamiste. C’est même le contraire. Certains ont écrit spontanément des plaidoyers pour la liberté d’expression. D’autres ont eu des remarques plus intelligentes que certains adultes. D’autres ont lu « Liberté » de Paul Eluard en sanglotant.
    En braquant les caméras et les dictaphones sur une poignée de crétins, on oublie l’intelligence des autres et la sienne.
    Pendant ce temps-là, des Musulmans et des Musulmanes se font agresser. Des mosquées sont incendiées, taguées, injuriées.

    #éducation #médias #stigmatisation #collège #Seine-Saint-Denis

    • 1 autre témoignage :http://www.chouyosworld.com/2015/01/14/mes-eleves-un-drame-et-des-mots

      Et encore plus intéressant encore, une collecte de témoignages par un collectif de profs d’histoire-géo, où l’on découvre (alors qu’on devrait partir de là à mon sens) que certains élèves sont terrorisés : « Bonjour Madame,

      Je suppose que vous avez appris pour le Charlie Hebdo mercredi.. hier à Montrouge et ce matin prise d’otages.. a dammartin plusieurs coup de feu depuis 9h15.. en Seine et Marne... A coté.. de chez nous .. ça fait peur.. moi même Je commence à avoir peur Madame... Ai-je raison d’avoir peur ? ... »

      "Et ils ont « débattu » quasiment sans moi ensuite. Pareil, ni plus ni moins intéressant qu’avant. 
Mais avec beaucoup plus de scepticisme sur les pistes possibles pour sortir de cette merde.
"Il faut attendre qu’ils nous mettent dans des trains pour qu’il y ait un sursaut" dit l’une, citant Zemmour et Houellebecq. 
"C’est pas nous qui pouvons faire quoi que ce soit"
Un moment sur la violence qui a débouché sur une petite touche conspirationniste que j’ai désamorcée en me levant pour feindre de chercher les micros des RG et en faisant le clown pour les convaincre que j’étais une espionne, d’ailleurs, ai-je dit, « ne suis je pas un peu différente de d’habitude »

      « Bonsoir madame
J’avais un rdv médical aujourd’hui c’est pour ça que je n’ai pas pu assister à vos cours. Je voudrais vous posez des questions sur ce qu’il se passe en ce moment désolé de vous déranger alors que vous êtes en week end. Pensez vous que ça pourrait s’aggraver encore plus ? Que ça va être comment l’attentat du 11 septembre ? Vous pensez qu’il peut y avoir une guerre ? Je suis terrorisé j’ai même plus envie de sortir de chez moi c’est horrible d’instaurer un climat de terreur aussi fort. Je ne sais pas à qui poser mes questions et je pense que vous êtes la mieux placer. »

      « Je suis sortie vidée et assommée surtout par leur sentiment d’impuissance. Ils sont convaincus d’un fatalisme qui fonctionne sur une tautologie assez inextricable : l’Etat (ils ne savent pas ce qu’est l’Etat, il faudra y réfléchir) ment mais l’Etat fait. Donc eux n’ont rien d’autre à faire qu’à attendre que l’Etat fasse mais l’Etat ne fera rien d’autre que mentir. CQFD. Inertie. »

      http://aggiornamento.hypotheses.org/2538

  • « #envoyé_spécial », les #assises_du_journalisme et la responsabilité professionnelle : cherchez l’erreur…
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=4459

    Les rétrospectives médiatiques de l’année 2014 oublieront à coup sûr un événement pourtant inédit qui a eu lieu en mai : pour la première fois, des habitants d’un quartier populaire ont osé poursuivre au tribunal une chaîne de télévision nationale parce qu’ils se sont estimés « diffamés » par la représentation qu’elle avait …

    #Nos_enquêtes #Racisme_-_immigration #france_2 #journalisme #journaliste #la_villeneuve #médiatisation #stigmatisation

  • Oh la la... cela rappelle de sombres moments de l’histoire...
    "Triangles jaunes" à Marseille : « Avec ça, les gens vont reculer »

    Plusieurs militants associatifs, rassemblés ce mercredi devant la mairie, s’élèvent contre une carte destinée aux SDF qui porte un grand #triangle_jaune.


    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20141203.OBS6797/triangles-jaunes-a-marseille-avec-ca-les-gens-vont-reculer.html
    #discrimination #signe #SDF #sans_domicile_fixes #sans-abris #France #Marseille
    cc @reka

    • Faut que je passe par un site grec pour découvrir l’info sur ce fichage des sans abris ! mais c’est quoi cette horreur.

      http://www.avgi.gr/article/5108173/kitrino-trigono-einai-upoxreomenoi-na-foroun-oi-astegoi-sti-massalia

      Ένα κίτρινο τρίγωνο φορούν οι άστεγοι της Μασσαλίας αφού ο Δήμος τους εφοδίασε αυτές τις ταυτότητες προκειμένου να έχουν πρόσβαση σε υπηρεσίες φροντίδας. Οπως είναι αναμενόμενο, το κίτρινο τρίγωνο πυροδότησε αντιδράσεις, καθώς σε πολλούς θύμισε το αστέρι του Δαυίδ, με το οποίο μαρκάρονταν οι Εβραίοι της χιτλερικής Γερμανίας. « Δεν θέλω να είμαι δακτυλοδεικτούμενος. Ήδη δηλαδή είμαι δακτυλοδεικτούμενος, να είμαι κι άλλο ; Πού θα μας φτάσουνε ; », διερωτάται ένας εκ των αστέγων που συγκεντρώθηκαν για να διαμαρτυρηθούν έξω από το δημαρχείο της Μασσαλίας. « Είμαι ενοχλημένος. Διότι, ο αρχικός μας σκοπός ήταν να βρούμε έναν τρόπο να αναγνωρίζουμε τους ανθρώπους που είναι στο δρόμο, οι ταυτότητες των οποίων συχνά κλέβονται. Είναι ελεύθεροι είτε να βγάλουν ταυτότητα είτε όχι. Προς το παρόν οι περισσότεροι είναι ευχαριστημένοι με την ταυτότητα »,σύμφωνα με τον Ξαβιέ Μερί, εκπρόσωπο του δημάρχου.

      Σε μια προσπάθεια να κατευνάσει τις αντιδράσεις, ο δήμος της Μασσαλίας αποφάσισε να αναστείλει προσωρινά το πρόγραμμα μέχρι την αναμόρφωση των ταυτοτήτων. Μέχρι στιγμής έχουν δοθεί 150 ταυτότητες.

      #marseille_la_honte #massalia_shame_on_you

      #controle_social #carte_de_pauvres #humiliation

    • Sans déconner, le gars explique que c’est plus facile pour la morgue, naaaaaannnnn

      http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/33841-la-carte-sdf-ne-passe-pas

      « On a peut-être mal communiqué, mais nous n’avons jamais pensé à cela. Je suis touché, je connais la rue, et cette carte de secours s’adresse à ceux qui n’ont rien, dans l’optique de leur redonner une identité réelle, précise Giancarli. Je me suis déjà retrouvé confronté à la situation de devoir ramasser un SDF mort dans la rue. On n’a pas de noms, on ne sait c’est pas qui c’est. Le corps reste à la morgue en attendant que quelqu’un vienne l’identifier... ça peut durer très longtemps ».

      recto Verso de la carte #au_secours

      Avec « don d’organes » au cas ou, en fait ces personnes ne sont justes plus que des corps morts, c’est ça ???

    • Quelques réflexions en vrac sur cette carte.

      La carte (de pauvre à mourir) élude la question politique au profit d’un étiquetage rationalisé où l’#ordre et le #rangement priment.

      Comment voir, décrypter montrer et refuser la logique mortifère imposée par nos modes de vie qui conduit à cette #dérive_mentale où certaines personnes pensent bien faire et sont persuadées rendre service en étiquetant les pauvres ?

      Le rôle du pauvre dans la société capitaliste et libéral est essentiel, il faut bien le distinguer de l’homme heureux et cultivé qui profite du confort moderne. Le pauvre se doit d’être inculte et malheureux. Le pauvre doit se conformer à un rôle de miteux misérable qui s’expose dans la rue et que l’on peut mépriser inconsciemment. Le pauvre n’existe pas pour lui-même en tant qu’entité indépendante humaine, il a soit un rôle de bouc émissaire et on peut le traiter de parasite soit, à Noël un rôle de substrat réparateur en pitié. Dans le processus social à l’œuvre, le pauvre intègre sa déshumanisation ou ce n’est pas un bon pauvre car se persuader que nous ne finirons jamais à son endroit nous rend toute empathie impossible.

      Cette hiérarchisation bureaucratique des pauvres où l’utilitaire est plus valorisé que la dignité se fait sur l’incapacité de nos sociétés à empêcher que des personnes se retrouvent à la rue.
      La problématique des morts dans la rue sans identité que personne ne vient plus réclamer provient de cette construction sociale de la cruauté, pas du manque de cartes jaunes. Le mythe d’une société en crise perpétuelle permet de supprimer la notion de solidarité de nos valeurs sans que cela paraisse anormal car n’étant pas porteuse de valeur, la seule valable étant financière. Les pauvres procèdent malgré eux d’un système qui doit être anxiogène.

      #dignité

    • Il me semble au contraire que l’empathie est inévitable. C’est ainsi que le pauvre qui meurt dans la rue nous est, comme les autres, offert pour faire fonction de miroir repoussant. À ne pas voir, c’est blessant, ça renvoie chacun à son impuissance individuelle, mais à méditer, pour continuer à craindre de « sortir de la course », de la #normalité, à craindre de perdre davantage (on ajoute d’ailleurs à ce phénomène « spontané » une foule de sondage qui pose des questions sur cette peur de se trouver à la rue, et obtiennent de bon scores). Le pauvre, ses variantes, c’est l’épouvantail, le figurant fort mal rétribué, puni, dont le fonction est d’inquiéter chacun, sans que « la politique », l’organisation de la société, en soient interrogées, modifiées.

      Au prolétariat qui n’avait à perdre que ses chaines, à condition souvent de risquer la mort pour une liberté à venir, à succédé non pas « le confort de la société de consommation », car c’est d’une partie de la population seulement, même si le nombre de fausses satisfactions consuméristes a crû, mais l’impuissance ressentie (apprise) à modifier le cours des choses. La trouille de déchoir davantage, matériellement et moralement, seul, et éventuellement anonyme.

      Pour ce qui est des morts de pauvreté, l’expression euphémisée qui est revenu en boucle depuis les « nouveaux pauvres » des années 80 (après que la majorité des chômeurs ait, grâce au socialisme et à la CFDT, basculé dans la non indemnisation) est celle qui concerne ceux qui scandaleusement l’ont fait dans l’espace public (...).
      On nous a parlé le plus souvent de « morts de froid » (la nature a une fois de plus bon dos). Depuis, il y a eu une campagne qui a promu la désignation « morts à la rue » (ou de la rue).
      Ce que cette mesure institutionnelle occulte, par ailleurs, c’est que la majorité des SDF ne sont pas à la rue, pas en permanence sans abri, mais passe avec plus ou moins de succès d’un mode d’hébergement précaire à un autre, social, familial, camping, amical, squat, etc.

      #Stigmatisation #Gouverner_par_la_peur #anxiogène

  • Visibili o invisibili? Strategie di sopravvivenza rom tra povertà, stigma e luoghi comuni.

    #Nando_Sigona, docente di sociologia delle migrazioni e cittadinanza presso l’Università di Birmingham, è tra i fondatori di osservAzione (www.osservazione.org) – centro di ricerca azione per i diritti di rom e sinti. Si occupa di asilo politico e migrazioni forzate in ambito europeo e di rom e sinti in Italia e Europa.

    http://osservazione.org/it/2_71/se-dico-rom.htm
    #Roms #pauvreté #stigmatisation #préjugés

  • Radicalisation religieuse : l’Education nationale dérape (Mediapart)
    http://www.mediapart.fr/journal/france/211114/radicalisation-religieuse-l-education-nationale-derape

    Mediapart s’est procuré un stupéfiant document envoyé par l’académie de Poitiers à tous les chefs d’établissement. Sous couvert de « prévenir la radicalisation » religieuse de jeunes, il manie clichés et préjugés en ciblant la religion musulmane. Le ministère admet un certain embarras.

    #éducation #MEN #islamophobie #discrimination #stigmatisation

  • Chômage : Rebsamen demande au Pôle emploi de « renforcer les contrôles »
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/09/02/chomage-rebsamen-demande-au-pole-emploi-de-renforcer-les-controles_4480207_1

    François Rebsamen, le ministre du travail, a demandé au Pôle Emploi, mardi 2 septembre sur i-Télé, de « renforcer les contrôles » pour vérifier que les chômeurs « cherchent bien un emploi », estimant qu’une « sanction » est nécessaire dans le cas contraire.

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    La fraude fiscale vient des patrons !
    http://www.franceinter.fr/emission-leco-du-matin-la-fraude-fiscale-vient-des-patrons

    Une note de l’AGEFI, le quotidien des affaires et de la finance révèle que les premiers adeptes de la fraude fiscale sont… les dirigeants d’entreprise !

    Les plus gros escrocs ne sont pas forcément des repris de justice désœuvrés qui préparent le casse suivant comme certains personnages d’Ocean’s Eleven. Non, les plus gros fraudeurs au FISC sont les chefs d’entreprise, et c’est de pire en pire depuis deux ans. C’est la commission des infractions fiscales qui le déplore dans son rapport annuel.
    (...)
    Cette fraude-là spécifiquement est difficile à évaluer. En revanche, on évalue à 20 milliards le montant global de la fraude fiscale en France chaque année, entre 60 et 80 milliards d’euros le manque à gagner en termes de recettes pour l’Etats, c’est-à-dire environ 22% de ses recettes.

    Alors qu’on recherche 50 milliards pour payer les intérêts de la dette et que l’on demande aux ménages de se serrer la ceinture, c’est forcément une piste à examiner de près.

    Ironie du sort la fraude fiscale, le patron de l’AGEFI est bien placé pour savoir de quoi il parle. Alain Duménil, le propriétaire du journal financier l’Agefi, est soupçonné de graves infractions fiscales en Suisse. Selon deux médias suisses l’Hebdo et le Tages-Anzeiger, il ferait l’objet d’une enquête. Dernièrement le patron de l’Agefi comptait donc porter plainte contre les deux organes de presse.

    • Inquiétante continuité #socialiste en matière de #flicage et #stigmatisation des chômeurs...

      Lorsqu’il était 1er ministre, Pierre Mauroy avait en dénoncé les "faux chômeurs" ; en 1992, Martine Aubry, ministre de l’emploi avait fait adopter la loi sur le #contrôle des chômeurs ; Jospin premier ministre avait, en 1998, répondu aux mouvements de chômeurs et précaires préférer "une société de travail à l’assistance" (reniant ainsi toute valeur de solidarité, ouvrant la voie au "travailler plus" pour gagner rien de N.S)
      voir À gauche poubelle, précaires rebelles, Collectif d’Agitation pour un Revenu Garanti Optimal (CARGO), mai 1998
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5374

      Mettre l’entreprise au pinacle, c’est attaquer les salariés (que l’on ne doit plus considérer comme des producteurs de richesse mais comme des "coûts", le chômeur, même non indemnisé, est la figure paradigmatique de cette dépense indue, à réduire, etc.). Cette "valorisation" de l’entreprise a été mise en ouvre durant les années 80, voir Trois critiques des années Mitterrand
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5633

      Hollande (et Sapin, alors ministre de l’emploi) ont crée l’agent de Pôle emploi "assermenté" (voir
      Arrêté du 16 juin 2011 relatif aux conditions d’agrément et d’assermentation des agents de Pôle emploi en charge de la prévention des fraudes
      http://www.legifrance.gouv.fr/affichSarde.do;jsessionid=90005B6C21B3CDE5ADFB783F51709D46.tpdjo06v_).

      Quelques recettes pour passer au travers
      Pôle emploi : déjouer les convocs pour « entretien téléphonique », les radiations, le suivi...
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5630

    • Série d’affiches à commander : crise, contrôle, s’organiser, lutter !
      http://exploitesenerves.noblogs.org/serie-daffiches-a-commander/#more-485

      Le collectif Exploités Énervés a réalisé une série d’affiches qu’il propose à qui veut les coller. Il y en a trois, sur différents thèmes : une sur la crise ; une autre sur le contrôle et les radiations CAF, Pôle Emploi… ; et une dernière sur la nécessité de s’organiser et de lutter.

    • Quand un gouvernement ne sait plus comment créer des emplois, il cherche à éliminer les chômeurs.
      Les déclarations provocatrices de Monsieur le Ministre du Travail ce matin, annonçant un contrôle renforcé des chômeurs, représentent une nouvelle agression de la part du gouvernement Valls 2 contre les chômeurs, intermittents et précaires : les chômeurs qui ne pourront pas prouver une recherche d’emploi assez active seraient radiés de Pôle Emploi.

      Plutôt que de faire en sorte que le chômage baisse et que les sans emplois soient correctement indemnisés, le gouvernement préfère donc prendre les chômeurs pour bouc-émissaires en sous-entendant que le chômage serait de la faute des chômeurs eux-mêmes.
      Mais à qui le gouvernement veut-il faire croire que 6 Millions de chômeurs seraient toutes et tous incapables de rechercher et trouver des emplois, alors que le gouvernement conduit de plus en plus ouvertement une politique ultralibérale qui détruit des emplois et crée du chômage ?

      Après avoir renié ses engagements sur le régime des intermittents du spectacle, le Ministre du Travail, M. Rebsamenti, s’attaque plus violemment encore à l’ensemble des chômeurs.
      Incapable de s’attaquer au monde de la finance, il préfère s’attaquer aux plus faibles d’entre nous en faisant monter l’exclusion et la haine des pauvres contre les pauvres.
      Ce gouvernement est indigne et dangereux, il ne nous représente pas et ne nous défend pas. Nous ne pouvons pas le laisser détruire nos droits sociaux et nous faire payer ses incompétences et sa lâcheté.
      Nous appelons donc l’ensemble des chômeurs, intermittents et précaires à se tenir prêtes et prêts pour une (re)mobilisation d’ampleur, en défense de nos droits sociaux.

      Le 2 septembre 2014

      Coordination des Chômeurs, Intermittents et Précaires de Toulouse et Midi-Pyrénées (CIP-MP)
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7335

    • François Rebsamen... pense
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/03/11/croissance-emploi-francois-rebsamen-pense-que-2015-marquera-le-tournant_4591

      « ll semblerait que nous allons avoir un petit surcroît de #croissance, j’espère qu’il va être encore plus important que prévu. J’espère qu’on aura plus de 1 % de croissance cette année »(...) Rebsamen a récusé l’idée d’un « tournant social » au lendemain du scrutin pour satisfaire les frondeurs. La politique mise en place est, dit-il, en train de « porter ses fruits ». « Il faut que nous amplifiions, que nous accélérions encore les #réformes » a -t il ajouté en reconnaissant une impatience dont le président de la République est conscient : « Il le rappelle tous les jours : il faut aller plus vite. »

    • Rebsamen devrait quitter le Travail sur un échec face au chômage
      http://www.lepoint.fr/politique/attendu-a-dijon-rebsamen-devrait-quitter-le-travail-sur-un-echec-face-au-cho

      Le passage au ministère du Travail de M. Rebsamen, qui se voyait plutôt à l’Intérieur, est aussi marqué par une série de polémiques. Comme lorsqu’il a fait dépublier une interview non relue dans laquelle il affirmait se battre "depuis longtemps pour une vision libérale de l’économie" . Ou quand il a assuré que le gouvernement allongerait la durée de cotisation pour la retraite « s’il le faut » avant d’être aussitôt démenti.

    • Remember : Rebsamen, n° 2 du PS rémunéré par Dexia : « En toute transparence »
      http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2008/10/16/1289718_le-numero-2-du-ps-remunere-par-dexia-en-toute

      Monsieur le ministre du chômage, bonne chasse
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7341

      « L’intervention de François Rebsamen en posture de donneur de leçons est tout simplement scandaleuse. Nous en voulons pour preuve la façon dont il a géré la ville de Dijon jusqu’à ce qu’il abandonne ses fonctions à l’occasion de sa nomination dans le gouvernement de Manuel Valls. En effet, Dijon présente la particularité d’avoir une dette constituée à 45 % d’emprunts toxiques. Au 31 décembre 2012, sur un encours total de 214 millions d’euros, la ville avait une dette toxique de 97 millions d’euros. Les emprunts risqués de la collectivité au titre de ses trois budgets sont au moins au nombre de 30(...). Citons par exemple les trois prêts n° 200709-1, 200709-2 et 200804 souscrits auprès du Crédit Foncier de France qui présentent selon l’état de la dette 2012 un coût de sortie chiffré respectivement à 3 294 207,79 euros, 809 422,45 euros et 18 126 219,04 euros, des sommes plus de deux fois supérieures aux capitaux restant dus de ces prêts qui s’élèvent respectivement à 1 369 684,17 euros, 336 546,20 euros et 7 536 620,90 euros ! Enfin, le risque est également attesté par les multiples instruments de couverture souscrits pour couvrir les risques attachés à certains contrats (cf.) qui ont représenté un coût net de 1 479 133,79 euros pour le budget principal et de 14 003,34 euros pour le budget stationnement, autant de charges s’ajoutant aux intérêts des emprunts. Au vu de ce bilan catastrophique, un aussi piètre gestionnaire que Monsieur Rebsamen est illégitime pour faire la leçon à d’autres.
      Plus grave, bon nombre de ces emprunts toxiques ont été souscrits auprès de Dexia Crédit Local de France, sachant que François Rebsamen a été administrateur de Dexia jusqu’au 23 octobre 2008 et percevait à ce titre 20 000 euros par an, une situation susceptible de relever de la prise illégale d’intérêt. Dès 2003, il était déjà membre du conseil de surveillance de Dexia Crédit Local, présidé à l’époque par Pierre Richard, et touchait à ce titre une rémunération annuelle de 15 000 euros. » La radiation de Rebsamen s’impose, Patrick Saurin, 4 septembre 2014.
      Comme on le sait, c’est la « dette publique » qui « justifie » les mesures d’économie appliquées à l’encontre de la population...

  • Les dossiers de vacances de Terrains de luttes n°1 #Etat et laïcité à géométrie variable
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3736

    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/wp-content/plugins/readers-from-rss-2-blog/wpsmartapps-lic/images/ico-tag.png

    Terrains de luttes passe en mode Dossiers de vacances : des textes déjà publiés et nouvellement associés, mais aussi des inédits. Bonne lecture…. Pour commencer, cliquez ici : #Etat et laïcité à géométrie variable Depuis le début des années 1990, gouvernants, professionnels de la politique et journalistes s’accordent à dénoncer l’existence … Tags : Etat, laïcité, #Racisme, #stigmatisation Del.icio.us Les dossiers de vacances de Terrains de luttes n°1 Etat et laïcité à géométrie variable « > Facebook TweetThis Les dossiers de vacances de Terrains de luttes n°1 Etat et laïcité à géométrie variable »> Digg Les dossiers de vacances de Terrains de luttes n°1 Etat et laïcité à géométrie variable "> (...)

    #laïcité #Racisme #stigmatisation

  • #Stigmatisés : paroles de Roumains
    http://www.stigmatises.com/#/film

    #film #webdoc #Roms #Roumanie #migration #France #travail #emploi #discrimination #roumains #témoignage #documentaire

    « Stigmatisés » est un webdocumentaire participatif qui s’intéresse à une nationalité particulièrement montrée du doigt depuis de nombreux mois : les Roumains.

    Pendant un an, nous avons filmé huit immigrés Roumains d’hier et d’aujourd’hui. Ils ont sillonné une France où la parole xénophobe s’est libérée. Et illustré un quinquennat devenu de plus en plus froid envers les étrangers.

    Les huit portraits sont complétés par des éclairages interactifs : interviews de spécialistes, documents officiels, articles, archives... Chacun peut aussi contribuer en racontant son expérience – bonne ou mauvaise – d’immigré roumain en France.

    http://rue89.nouvelobs.com/2012/05/16/webdocumentaire-stigmatises-paroles-de-roumains-232241

    chapitre 3/3 sur la #stigmatisation des Roms et l’amalgame Roms-#criminalité
    #médias #presse

    Citation de Anca :
    « Plus on stigmatise les Roumains, plus je me sens roumaine, plus on me stigmatise pour ce que j’ai en moi de mon #identité roumaine, moins j’ai envie d’être française »
    http://www.stigmatises.com/#/personnages/21

  • Les #Roms victimes d’une absence de volonté d’#intégration politique

    Le 13 juin, #Darius, jeune Rom de 17 ans, est lynché à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) et laissé pour mort dans un caddy. Un fait divers qui, selon un avis du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées (HCLPD), illustre la « #stigmatisation grandissante » des populations roms en France. L’organisme, présidé par Xavier Emmanuelli, fondateur du SAMU social, préconise à Manuel Valls, premier ministre, la fin des évacuations et un plan de lutte contre les préjugés à l’intention, notamment, des élus locaux et des responsables politiques.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/07/04/les-roms-victimes-d-une-absence-de-volonte-d-integration-politique_4450087_3

    #France

  • Islamophobie : les données disponibles | Marwan Mohammed

    http://sociologie.revues.org/2108

    Cet ensemble de connaissances sur le rejet des musulmans s’est développé dans le sillage d’enquêtes d’opinion internationales comme le Pew Global Attitudes Project, l’Eurobarometer, l’European ou la World Values Study, menées pour certaines depuis le début des années 1980. (...) En France, ce type d’enquêtes d’opinion est piloté depuis 1990 par la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) et exploité par plusieurs politologues spécialistes des questions identitaires et électorales. Si elles ne sont pas exemptes de critiques liées à leurs commanditaires, à leurs finalités ou à la méthodologie utilisée, ces enquêtes d’opinion jouent, depuis une décennie, un rôle important dans l’objectivation de l’un des volets de l’islamophobie et sa reconnaissance comme fait social. Plusieurs tendances se dégagent de ces enquêtes. D’une part, le fait que les opinions négatives à l’égard de l’islam et des musulmans sont stables et relativement autonomes, c’est‑à‑dire peu sensibles aux variations (notamment la décrue) d’autres formes d’intolérance. Parmi les marqueurs de la religiosité musulmane, le rejet du port du foulard est particulièrement vif. Symbole du « problème musulman » depuis 1989 (année de la première controverse sur le « voile islamique »), son rejet est massif et les opinions négatives atteignent des sommets en 2003, au moment des débats qui ont précédé le vote de la loi du 15 mars 2004. Le port du foulard est le signe d’islamité le plus rejeté, ce que corroborent d’autres instruments de mesure de l’islamophobie. Mais au-delà du « foulard islamique », c’est l’ensemble de la ritualité musulmane qui est l’objet d’une hostilité croissante. Les interdits alimentaires, qui cumulaient 13 % d’opinions défavorables en 2003, suscitent le rejet d’un tiers des répondants en 2011. L’observance du ramadan indispose 26 % des sondés contre 21 % en 2003. Enfin, le sacrifice du mouton lors de la fête de l’Aïd suscite 37 % d’opinions négatives en 2011 contre 25 % en 2003.
    Depuis le début des années 2000, d’autres données sont mobilisables pour se faire une idée des manifestations d’islamophobie en France. Deux organismes enregistrent les saisines des victimes : le ministère de l’Intérieur et le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF). En tendance, les courbes du ministère de l’Intérieur et du CCIF se ressemblent et convergent pour dessiner une tendance à l’accroissement continue depuis 2008. Leurs variations se révèlent sensibles à l’agenda médiatique et politique concernant le « problème musulman ». Un pic est identifiable en 2004 et peut être associé aux travaux fort médiatisés de la commission Stasi ayant donné lieu au vote de la loi interdisant les signes religieux ostensibles à l’école publique ; la poussée de 2009 est concomitante des controverses sur l’interdiction du voile intégral et du lancement du débat sur l’identité nationale.
    De nouveaux révélateurs statistiques permettent aujourd’hui de mieux objectiver l’expérience de l’islamophobie en interrogeant l’existence de discriminations en raison de l’appartenance religieuse. Plusieurs enquêtes de victimation européennes établissent aujourd’hui un tableau assez sombre de la condition de diverses minorités, notamment musulmanes12. En France, l’essor de la thématique des discriminations (Fassin, 2002) dont l’enquête TeO est l’un des aboutissements permet de questionner l’existence d’une « pénalité musulmane » (Simon & Stavo‑Debauge, 2004 ; Lesné & Simon, 2012)13. À l’échelle nationale, le motif religieux est très peu mobilisé pour expliquer la discrimination (moins de 1 %). Sa mobilisation est corrélée à l’importance que lui accordent les individus, notamment 5 % des musulmans et près d’un juif sur six, les deux populations qui déclarent l’attachement le plus intense à la religion et à la pratique du culte. Rapporté à leur poids dans la population enquêtée (7 %), il ressort qu’un peu plus d’un enquêté sur deux déclarant avoir été discriminé pour motif religieux est musulman, notamment les femmes. En effet, au sein de cette population, ils sont 38 % à affirmer porter un signe religieux repérable, alors que cette religiosité visible (tous signes confondus) n’est déclarée que par 21 % de l’ensemble des musulmans de l’enquête.
    Une autre approche consiste à postuler une « condition » collective liée à une expérience partagée (N’diaye, 2008). L’importance que les musulmans accordent à la religion dans l’enquête TeO plaide en faveur de cette approche dont les limites sont nombreuses. L’élaboration d’une « condition musulmane » est ici une opération statistique qui ne doit en rien occulter la pluralité des modes d’appartenance ou bien la dimension cumulative des désavantages sociaux pour des populations avant tout ancrées au sein des classes populaires. En fait, l’association de la question des discriminations avec l’idée de condition collective s’opère par la jonction d’une logique d’identification avec une logique de racialisation en fonction du signe religieux (Amiraux, 2008). Au final et par effet d’accumulation, le niveau des discriminations rapportées par les musulmans est « supérieure d’environ 50 % comparativement aux personnes se déclarant sans religion ». Signalons pour finir, l’enquête par testing menée en France par Claire Adida, David Laitin et Marie‑Anne Valfort qui ont comparé le potentiel d’accès à l’emploi de deux Françaises, l’une musulmane et l’autre chrétienne, toutes deux noires de peau et originaires du Sénégal, dont les CV se distinguaient par deux marqueurs religieux. Résultat, pour 100 réponses positives obtenues par Marie Diouf, Khadija Diouf en obtient seulement 38, autrement dit, la candidate musulmane a 2,5 fois moins de réponses positives que la candidate chrétienne.
    La multiplication, la diversification et surtout la convergence des outils de mesure de l’islamophobie au cours des années 2000 tranchent toutefois avec le désintérêt relatif du monde académique et du champ politique français à l’égard de ce phénomène, notamment au regard du dynamisme des sciences sociales anglophones.

    #stigmatisation
    #minorités
    #islamophobie
    #musulmans

  • Islamophobie : la construction d’un « problème musulman » | Marwan Mohammed

    http://sociologie.revues.org/2108

    Cette notion d’islamophobie (...), nous la définissions avec Abdellali Hajjat (Hajjat & Mohammed, 2013) comme un processus complexe d’altérisation qui s’appuie sur le signe de l’appartenance réelle ou présumée à la religion musulmane. Par altérisation, nous pointons le fait de réduire l’agir social des musulmans, réels ou présumés, à un agir religieux essentialisé, en effaçant ou en atrophiant la pluralité et la complexité identitaires et communautaires de cette population. (…) Nous considérons que l’islamophobie est l’une des conséquences de la construction d’un « problème musulman » dont l’enjeu fondamental est la légitimité présentielle des musulmans, notamment ceux issus de l’immigration post‑coloniale sur le territoire national ou certains de ses espaces. (…)
    En France, depuis le début des années 1980, cette croyance en l’existence d’un « problème musulman » se décline de manière moins brutale, au gré de controverses publiques connectant de multiples enjeux : un problème « d’intégration » au regard de la reproduction intergénérationnelle d’une certaine religiosité jugée incompatible avec les conceptions majoritaires de la citoyenneté ou de l’identité nationale ; un problème de modernité en raison de présumées incompatibilités des musulmans avec la démocratie, la laïcité ou l’égalité entre les sexes ; une peur du débordement démographique articulée au « mythe de l’islamisation » (Liogier, 2012) ; un problème de sécurité centré sur la construction d’une menace terroriste de référence islamiste (Bigo, Deltombe & Bonelli, 2008). Les débats publics reposent sur une dichotomisation et une essentialisation radicales de l’islam et des musulmans. Les discours et la mise en image participent de la construction d’un « islam imaginaire », tour à tour opposé à la « République », à « l’État », à la « laïcité » ou à la « Nation » (Deltombe, 2005). Les « musulmans », quant à eux, s’ils ne sont pas opposés aux « Français », sont fréquemment divisés en deux grandes catégories : les « intégristes » (« islamistes » ou « fondamentalistes ») d’un côté et les « modérés » de l’autre (Geisser, 2003). Un binarisme et des logiques d’essentialisation, en total décalage avec la nuance ou la complexité qu’apportent les études en sciences sociales, de plus en plus nombreuses, sur le fait musulman. (…)
    Un cadrage aux effets politiques et sociaux concrets, notamment sur la vie quotidienne de millions de musulmans réels ou présumés. En effet, les solutions politiques suggérées ou apportées au « problème musulman » en Europe, au moins depuis le 11 septembre 2001, penchent nettement vers une logique de contrôle, d’exclusion ou de disciplinarisation (Fournier, 2013 ; McGoldrick, 2006). Valérie Amiraux rappelle ici que l’accumulation des controverses publiques liées à l’islam en Europe a eu pour effet de systématiser l’interdiction légale ou la réprobation publique des vêtements islamiques féminins. La sauvegarde des valeurs nationales, qui seraient fragilisées par l’irruption publique de référentiels musulmans (vestimentaires, institutionnels, cultuels, etc.) passe désormais par leur disqualification symbolique et sociale et leur encadrement juridique. En France, cela prend la forme du bannissement des filles ou des mères voilées de l’école publique, des femmes en niqab de l’espace public, et plus largement, par le déploiement d’une volonté de rejet – fortement genré (Deeb, 2010 ; Mirza, 2013) – de toute expression de l’islam dans le monde du travail, dans l’univers du « care » ou à l’université. Avec Abdelalli Hajjat, nous avons parlé de processus de discrimination légale par capillarité dans la mesure où les arguments juridiques et politiques au fondement des premières interdictions sont réinvestis dans les nouveaux espaces sociaux dans lesquels se développent de nouvelles mobilisations de type prohibitionniste. (…)

    #stigmatisation
    #minorités
    #islamophobie
    #musulmans

  • Le non-recours aux soins de #santé | du refus de la #stigmatisation et des #contrôles abusifs
    http://www.laviedesidees.fr/Le-non-recours-aux-soins-de-sante.html

    En ce qui concerne la #CMU C, des représentations sont très tôt associées à la prestation, attribuant à ses bénéficiaires une situation de précarité, voire de grande précarité. Alors que les situations des personnes sont nettement plus hétérogènes que cela, le regard commun rattache le « CMUiste » à la grande précarité. Le premier rapport d’évaluation de la CMU indique parallèlement que certains membres du corps médical décrivent des comportements spécifiques chez les bénéficiaires de la CMU C (IGAS, 2001). Des études signalent par la suite que de telles représentations peuvent contribuer à expliquer les comportements de refus de soins de certains professionnels de santé envers les personnes couvertes par la prestation (MDM, 2006). Refus qui ne sont pas sans conséquences sur le recours aux droits. Ainsi, des personnes ayant déjà bénéficié de la CMU C expliquent ne pas vouloir la renouveler à cause des refus de soins qu’ils ont essuyés (Revil, 2006 ; 2008b). Face au sentiment de disqualification découlant de tels comportements, ils disent « préférer » renoncer aux soins ou essayer tant bien que mal de régler les restes à charge ou de payer une complémentaire hors CMU, même si cela leur coûte très cher.

    Pour d’autres personnes potentiellement éligibles, la stigmatisation n’est pas en lien avec les comportements des professionnels de santé, mais davantage avec ceux des agents des organismes d’Assurance maladie. Elle peut ainsi être induite ou renforcée par une forme de « culture du soupçon » qui s’est progressivement déployée au sein des caisses, et au delà. La légitimité de la CMU C a très vite été questionnée par les agents de l’Assurance maladie, davantage habitués à la gestion de droits assurantiels connectés au monde du travail (Leduc, 2008). Dans sa thèse intitulée Les ressentiments de la société au travail. La Couverture maladie universelle en quête de légitimité, Sacha Leduc explique dans quelle mesure une logique de ressentiment s’est installée au sein des CPAM par rapport à la prestation assistancielle de la CMU C, poussant certains agents à discriminer les bénéficiaires potentiels et à différencier les demandeurs légitimes de ceux qui ne le seraient pas (Leduc, 2008).

    Certaines dispositions prises par les pouvoirs publics sont en outre venues attiser la suspicion ; la Loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2006 a par exemple permis aux CPAM d’évaluer « le train de vie » des demandeurs de la CMU C et de l’ACS lorsque les agents constatent, à l’occasion de l’instruction d’un dossier, une disproportion marquée entre « le train de vie » de ceux-ci et les ressources qu’ils déclarent. Bien que très complexe à mettre en œuvre et finalement peu appliquée, cette disposition tend toutefois à apporter une légitimation aux contrôles informels effectués par certains agents d’accueil (Leduc, 2008).

    En ce qui concerne l’ACS, les situations de non-demande sont d’une autre nature. Une partie des bénéficiaires potentiels, bien que connaissant cette aide et les modalités pour y accéder, ne veulent pas en bénéficier. Ils indiquent en effet ne pas pouvoir assumer le reste à payer pour obtenir une complémentaire, même en utilisant l’ACS (Revil, 2008b). Cela se comprend mieux lorsque l’on s’attarde sur leurs restes à vivre mensuels [4], après paiement de l’ensemble des charges fixes. Une étude réalisée en 2010-2011 par l’ODENORE signale que, pour 42% des personnes éligibles à cette aide, le reste à vivre mensuel est inférieur à 100€. En fonction des populations enquêtées, entre 10% et 25% des personnes signalent même n’avoir aucun reste à vivre (André-Poyaud et al., 2011). En mettant en regard la faiblesse des restes à vivre, le prix d’un contrat complémentaire même de gamme intermédiaire et le montant de l’ACS, on peut s’i

  • Contrôle au faciès, le fléau de la Republique

    Un rapport inquiétant d’Open Society Justice Initiative révèle l’ampleur et les conséquences sur la société française des contrôles d’identité “au faciès”.

    http://www.lesinrocks.com/2013/09/28/actualite/controle-au-facies-fleau-republique-11430848

    Ce n’est pas la première fois que les américains d’#Open-Society se penchent sur le cas français. En 2009 déjà, dans un rapport intitulé “Initiative, Police et minorités visibles : les contrôles d’identité à #Paris”, on apprenait que les #Noirs subissaient quatre fois plus de palpations que les #Blancs et qui si vous étiez #arabe et vous trouviez à la station Chatelet, vous aviez jusqu’à 15 fois plus de risques d’être contrôlé qu’un blanc. Artiste plus connu sous le pseudo d’Axiom, Hicham Kochman témoigne dans le cadre du nouveau rapport. Sa vision est plutôt sombre :

    « Les gens qui ne vivent pas ce #harcèlement, en vérité, ils ne comprennent pas de quoi on parle… Ils ne savent pas ce que ça provoque en nous, ce que ça fait naître en termes de sentiment, d’être pointé du doigt, comme si on était de seconde zone, de troisième zone. Vous n’êtes rien, taisez-vous. Ils vous font comprendre que vous n’êtes rien, personne, voilà… C’est quand même d’une humiliation permanente, quotidienne, dont on parle. »

    Toutes les études convergent ainsi vers le même constat : en #France, « les personnes issues des “#minorités_visibles” sont contrôlées bien plus fréquemment que leurs homologues blancs ». Au delà des idées reçues, cet état de fait ne concerne pas que la banlieue ou la jeunesse. Lanna Hollo, représentante d’Open Society en France, explique ainsi qu’ « un quadragénaire noir ou arabe en tenue de travail sera plus contrôlé qu’un homme blanc du même profil. » Et de poursuivre en expliquant que « les facteurs s’ajoutent les uns aux autres : si vous êtes un homme, jeune et arabe, vous cumulez les risques ».

    Une police qui a les mains libres pour contrôler mais n’a aucun compte à rendre

    Dans l’état actuel du #droit français, quatre normes juridiques distinctes autorisent le recours aux #contrôles d’identités mais seulement une seule d’entre elles astreint les agents à faire état de soupçons spécifiques pour contrôler un #individu. La loi laisse ainsi une grande marge de manœuvre à la #police pour choisir qui contrôler et comment le faire, ce qui revient, pour les rapporteurs, à proposer « une recette pour une discrimination assurée » puisque la police a « les mains libres et n’a pas de comptes à rendre ». Le rapport pointe également la perte de confiance envers la police et le sentiment d’#insécurité que les forces de l’ordre provoquent chez les populations minoritaires faisant l’objet de contrôles fréquents.

    Lyes Kaouah, étudiant en art dramatique habitant Vaulx-en-Velin raconte : « Nous, quand on marche en ville et qu’on voit des flics, on se sent en insécurité. Il y a pourtant des gens qui grâce à la présence policière se sentent en sécurité. Qu’est-ce que c’est que ce fossé qui nous sépare ? C’est qu’il y a deux France, il y a notre France à nous, la France des quartiers, la France des #immigrés, des gens d’origine étrangère, des #chômeurs, des cas sociaux, et il y a la France des autres, ceux qui se sentent rassurés par les voitures de police. Et on a tous en tête, quand on se fait contrôler, des histoires de bavures, on se dit : « ça pourrait être moi », et plus on grandit, plus on pense à ça. »

    Loin d’être sans conséquences, le sentiment exprimé par Lyes Kaouah se généralise et affecte le travail de la police sur le terrain. Le rapport explique ainsi que « lorsque la confiance dans la police s’effondre, les populations deviennent réticentes à signaler à la police les activités criminelles ou suspectes, et se montrent peu disposées à coopérer et à fournir des renseignements. (…) A mesure que le travail de maintien de l’ordre se complique et que son efficacité est ainsi entravée, la sécurité du public en pâtit à son tour ».

    Un sentiment confirmé par Yannick Danio, major de police et secrétaire national du syndicat Unité Police : « Une police qui a la population contre elle ne peut pas fonctionner. Ce n’est pas possible. Les contrôles à répétition sont contreproductifs. Nous, policiers, nous le disons, les spécialistes, les universitaires, ces personnes qui nous observent le disent. Ça n’a ni queue ni tête ! Nous avons besoin de renverser la vapeur pour ne permettre que des contrôles d’identité justifiés au lieu d’en faire à la pelle. La police nationale a besoin de travailler avec les citoyens et pas contre eux. Sinon c’est le monde à l’envers. »

    #Société #Stigmatisation #Politique #Citoyenneté #Relégation #Discrimination

  • Le #Dessin_de_la_semaine : Haro sur les #Roms
    http://fr.myeurop.info/2013/09/26/le-dessin-de-la-semaine-haro-sur-les-roms-12303

    « La majorité des Roms a vocation à être raccompagnée dans son pays d’origine » : François Hollande sonne à son tour l’hallali anti-Roms. Pour le chef de l’Etat « seule une minorité cherche à s’intégrer ».

    Le Président de la République s’aligne ainsi sur son ministre de l’intérieur, pour qui "c’est illusoire de penser qu’on réglera le problè lire la (...)

    #Société #Politique #Bulgarie #France #Roumanie #clivage #démagogie #élections #Pinel #populisme #Sécurité #ségrégation #segregation #stigmatisation_anti-Roms

  • Ce qui se passe dans les cours de récré (Marianne.fr)
    http://www.marianne.net/Ce-qui-se-passe-dans-les-cours-de-recre_a231876.html

    Un élève sur 10 serait victime de harcèlement. « Le phénomène prolifère là où il n’y a pas de surveillance, comme dans les cours de récré au collège, où les profs étant en salle des profs, et les surveillants en sous-effectif, elle se réduit au minimum […]. C’est le lieu de l’insulte par excellence, on estime que 25 % des actes de harcèlement entre élèves se passent dans la cour. »

    […]

    Dans ce territoire ultrahiérarchisé où il faut en découdre pour s’imposer, l’apprentissage de la vraie vie (le sexisme, le racisme...) se rode chez les 8-12 ans qui, à l’abri du regard parental, ne se font pas de cadeaux : « On se moque souvent de 20 % des élèves, près de 7 % disent être souvent ou très souvent insultés de manière raciste, près de 17 % déclarent être fréquemment frappés par leurs pairs et 14 % avoir été l’objet d’un déshabillage forcé », précise le chercheur Eric Debarbieux.

    #éducation #récréation #socialisation #racisme #sexisme #stigmatisation

  • Périphéries - « Oui mais quand même, la religion, c’est mal »
    http://www.peripheries.net/article335.html

    Relayer l’information de la énième agression d’une femme voilée, ou les propos haineux tenus sur l’islam par la représentante d’une organisation pseudo-féministe, revient immanquablement à emboucher l’appeau à trolls religiophobes. Que des femmes soient insultées et tabassées, que le féminisme serve de leurre pour répandre et banaliser le racisme le plus crasse, tout cela, le/la religiophobe s’en moque : dans un pays où médias et politiques, de façon plus ou moins insidieuse, désignent à longueur de temps les musulmans comme la cause de tous les maux de la société, son seul sujet d’anxiété est que son droit à « critiquer la religion » soit garanti. Pour l’exprimer, il usera de subtiles gradations dans la virulence, de la simple protestation à l’éructation scatologique probablement censée traduire la hauteur à laquelle il plane dans l’éther philosophique inaccessible aux benêts qui voient du racisme partout : « Moi, je chie sur toutes les religions. »

    Notez bien la perle argumentative que recèle cet étron déclaratif : il a dit « toutes les religions ». Ha, ha ! Vas-y, accuse-le de racisme maintenant ! Quand il défend les Femen ou les dessinateurs de Charlie Hebdo, le religiophobe fait valoir qu’ils ne peuvent pas être racistes, puisqu’ils s’en prennent autant aux cathos ou aux orthodoxes qu’aux musulmans : CQFD. Inutile d’aller lui expliquer que les religions ne sont pas de simples systèmes métaphysiques flottant dans la stratosphère, et qu’elles sont indissociables des populations qui s’en réclament ou qu’on y associe, de la culture, de la politique, de l’histoire, des rapports de domination entre groupes sociaux. Inutile de lui expliquer que s’en prendre à l’islam, religion pratiquée par des gens qu’il connaît mal, dont les ancêtres ont été colonisés par ses propres ancêtres, et qui sont discriminés dans la société française, ce n’est pas exactement la même chose que de critiquer la religion catholique, depuis toujours liée au pouvoir en France, et dont il a pu expérimenter à ce titre la nocivité dans sa propre histoire (idem pour la religion orthodoxe en Ukraine, patrie des Femen).

    (...)

    #laïcité #islamophobie #racisme #religion #féminisme #liberté_d'expression #shameless_autopromo

    • @mona

      Peut-être serait-il judicieux de regarder enfin ce malaise en face, de l’explorer honnêtement, et de réfléchir à un horizon et à un projet de société, au lieu de s’acharner à gommer du paysage ceux dont on veut croire qu’ils sont le seul obstacle à la réactivation d’un passé mythifié.

      ouais !

    • Un texte long, utilisant insultes et mots valises.
      Pas de débat ici, pas d’opinion exprimée, pas d’argumentation,
      mais simplement une dénonciation, sur le ton de l’évidence.

      Qui dénonce t-on ? Et bien des gens connus, (on est courageux).
      Mais l’effet est étrange, on se sent happé par un grand
      vent glacé : moi qui voudrait bien passer dans votre camp,
      il va me falloir abandonner, excusez du peu,
      Caroline Fourest, Charlie Hebdo, les Femen, Isabelle Adjani,
      sans parler du ministre de l’Intérieur Socialiste, tous accusés
      de folie raciste...

      Il y a donc ici, désolé de vous le dire,
      quelquechose de déraisonnable.

      A certains moments, l’ire se tempère, et on sort les citations.
      Hélas elle se manifeste tout de de même, parfois tout à fait hors de propos : franchement, aller jusqu’à accuser l’Abbé Grégoire de participer
      à une manoeuvre qui ne serait pas nouvelle !

      Pourriez vous accepter quelquechose de plus mesuré, par
      exemple pour commencer qu’il Y A effectivement un problème,
      et que le partage des opinions concerne TOUTE la société,
      (notamment la gauche)
      et pas simplement la simple démarcation (évidente selon vous) entre bons et méchants ?

    • Ces dernières années, la notion de laïcité a été dévoyée : alors qu’à l’origine elle garantissait la neutralité de l’Etat et la libre expression religieuse des citoyens, désormais, elle est devenue une arme pour réprimer la foi musulmane. « Il ne s’agit plus de respecter la neutralité à l’égard des identités, mais de permettre la neutralisation de certaines d’entre elles », résume Raphaël Liogier (5). Revient sans cesse l’allégation fantaisiste selon laquelle la religion devrait rester une « affaire privée ». Or, comme l’écrit Christine Delphy, « la liberté de conscience, garantie par la loi française de 1905, est re-garantie par chaque Constitution, et par toutes les conventions internationales — dont la Déclaration universelle des droits humains votée par l’ONU en 1948 et ratifiée par la France. Elle serait sans effets pratiques si elle ne s’accompagnait pas de la liberté d’expression. (...) C’est pourquoi la liberté de pratiquer son culte, et de le pratiquer publiquement, de même qu’on diffuse publiquement ses opinions politiques, philosophiques, esthétiques, est garantie par les conventions internationales. Et la liberté de toutes les religions d’exister dans l’espace public est un des fondements de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905 en France » (6).

      J’ai passé un concours, il y a quelques années, où la dissertation s’appuyait sur un texte qui expliquait doctement que le voile menaçait la laïcité... un concours de la fonction publique territoriale, donc.

      J’ai dégainé ma plus belle plume pour rappeler ce qu’est le principe de la laïcité, qui est effectivement la liberté de culte dans l’espace public, parce que dans l’espace privé, ça devient assez moyen comme liberté de culte, en appuyant mon propos sur la loi de 1905 et en soulignant que cette idée de visibilité ostensible était manifestement un dévoiement total de la loi. Et c’est d’autant plus vrai que personne ne trouve ostensibles les fêtes religieuses catholiques de notre calendrier, les volées de cloches hebdomadaires, le poisson de la cantoche du vendredi ou les calvaires à chaque coin de route de cambrousse.

      Bien sûr, j’ai été recalée.

    • Bon et bien moi aussi je prends ma plus belle plume ;
      au sujet d’une soi disant laicité dévoyée...
      Je sens que je vais me faire recaler, mais j’aimerai savoir pourquoi.

      Etymologiquement, est laic celui qui n’est pas clerc ou religieux.
      Par conséquent un citoyen qui n’appartient pas à un
      ordre religieux, ou qui ne pratique pas son culte
      dans l’espace public dans le cadre de la loi,
      n’est pas censé manifester sa piété de manière ostentatoire,
      sauf à pratiquer, ce qui est aussi son droit, une propagande
      explicite en faveur de son système.

      Alors que les signes ostensibles d’appartenance aux religions
      traditionellement pratiquées en Europe sont exclusivement
      réservés aux membres du clergé,
      les laics étant indiscernables entre eux,
      il se trouve que pour selon certaines personnes de religion
      musulmane (mais pas toutes) il existerait une injonction
      à l’égard des laics pratiquant cette religion de manifester
      publiquement en permanence leur appartenance à la
      religion en question, ceci hors de la pratique effective d’un
      culte dans l’espace public.

      L’exemple typique est le port ostentatoire du voile
      dit islamique, qui même si il a plusieurs formes, se distingue
      nettement d’un vêtement régi par la mode ordinaire, ou par la
      tradition folklorique.
      Même si elle reste possible, et protégée par la loi,
      cette pratique pose
      des problèmes quand les personnes en question se trouvent en
      position de représenter une institution publique (par exemple
      un service public, ou considéré tel, d’éducation ou
      de garde d’enfants). Dans un cadre professionel, donc hors
      de la situation de pratiquer librement et publiquement
      un culte dans le cadre de la loi, le signe
      ostentatoire ne peut être interprété que comme
      une volonté prosélyte, ce qui contredit le principe de laicité,
      qui impose que les institutions publiques et donc leurs représentants soient symboliquement
      neutres pour ce qui concerne les religions.

      Il n’y a là aucune espèce de dévoiement des contraintes de la
      laicité, simplement plutot
      l’inadaptation d’une certaine
      forme de pratique religieuse
      avec l’état des principes en vigueur.

      On pourrait arguer que le port du signe ostentatoire est
      en fait une pratique cultuelle, certaines religions (ou pratiques
      spécifiques d’icelles ) imposant ainsi un culte permanent dans
      l’espace public que la laicité devrait respecter.
      C’est sans doute ce que voulez dire...

      L’idée d’un culte permanent semble cependant
      radicalement incompatible avec
      l’idée même de laicité, qui pose comme principe que le culte
      ne peut peut concerner qu’une partie de la vie publique, la
      vie privée étant bien sur laissée totalement libre.

      Le culte permanent ne peut ainsi se pratiquer que dans des
      espaces privés, par exemple des couvents.

      Il n’y a donc strictement rien de fantaisiste à la volonté de réserver
      strictement le religieux explicite permanent à l’espace privé : l’expression publique du culte protégée par la loi est tout simplement limitée, dans le temps et dans l’espace.

    • @intempestive Chirac avait raison, mais il ne se rendait probablement pas compte qu’il parlait de manière universelle et intemporelle. En ce moment, je me flagelle chaque soir en regardant un épisode de World without end qui décrit avec une extrême précision la manière dont les femmes ont été niées à la fin du temps des cathédrales, comment l’esprit de guerre et de destruction des hommes a pris le dessus et comment notre civilisation a plongé dans l’obscurantisme à travers le grand #féminicide qu’était la chasse aux sorcières et comment cette #inquisition sexiste a détruit des siècles de connaissances en médecines et plantes, tout en décourageant formellement les femmes d’être autonome, puissantes, savantes et indépendantes (dès que tu étais comme ça, hop, à la potence, puis au bûcher !).

      Notre propre époque est terriblement réactionnaire envers les femmes, nous parlons assez de la manière dont on contourne les lois favorables aux femmes en rendant ces droits inapplicables (ferme les centres d’IVG sans supprimer le droit à l’avortement...).

    • @intempestive
      Malgré l’ambiguité de la signification de la citation qui un instant m’a saisi, l’expression au sujet de Chirac « qui visait cette fois les musulmans... » est bien une dénonciation de ce que vous considérez comme une « mauvaise » attitude de la part de Chirac, soit, et de l’abbé Grégoire, donc.

      Tout en comprenant (un peu, c’est dur) ce qui a pu vous amener là, je reste
      incrédule (comme toujours) et un peu gêné par ce qui peut amener des gens à se ridiculiser à ce point : dénoncer l’Abbé Grégoire, qu’est ce qu’il faut pas entendre. A moins que...

      Au fait vous savez qui c’est l’Abbé Grégoire ?
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Gr%C3%A9goire

    • @bigGrizzly : vous vouliez dire quoi ? (un bug Seenthis a tout de même publié les premiers mots d’un message effacé).

      @mona :
      1) les "#religiophobes" (terme revendiqué par les #femen) s’en prennent à une forme particulière de la religion musulmane,
      l’#islampolitique,
      responsable direct des souffrances interminables que s’infligent en ce moment même les peuples du Moyen Orient et du Maghreb.

      2) L’islam politique se manifeste à différentes intensités depuis le hidjab d’une brave adolescente Française en crise jusqu’à ...(je vous laisse le choix). Il se caractérise par la volonté de marquer l’espace public par les symboles de ce qui n’est pas une religion mais un idéologie, qui plus est proprement tyrannique.

      Il n’a strictement rien à voir en lui même avec la pratique libre et respectable d’une religion dans le cadre d’un état laïque.

      3) L’islam politique est une lèpre qui affecte les sociétés de culture musulmane, lèpre comparable au fascisme qui a détruit l’Europe au XXème siècle. Le cautionner en quoique ce soit en reprenant les arguments qu’il rode en Occident pour imposer sa tyrannie là où il le peut est une erreur. #islamofascisme

      4) Une manière de le cautionner est dénoncer toute critique à son égard comme raciste.
      Ce que vous faites, en refusant au non d’un antiracisme dévoyé de faire la différence, justement entre critique de la religion, critique des idéologies politiques religieuses et xénophobie.
      Ainsi l’amalgame, c’est vous, il me semble bien, qui le propagez !
      Je citerais une référence (R.Logier)"
      http://www.telerama.fr/idees/media-politique-la-paranoia-anti-islam,89778.php
      A qui profite cet amalgame ?
      Aux mouvements populistes européens, d’abord, autant à gauche qu’à droite. Mais aussi aux mouvements islamistes : ils ont intérêt à ce que les musulmans européens se sentent rejetés pour reconstituer une solidarité islamiste. Enfin, aux pays arabes : ils veulent préserver la solidarité économique des enfants des enfants de leurs anciens ressortissants, qui envoient de moins en moins d’argent au pays. Ils leur rabâchent : « Vous voyez, vous n’êtes pas si français que ça... »

      5) Dire qu’il a fallu qu’une bande d’occidentales qui plus est racistes selon vous (je veux dire les #femen) dévoilent leur seins à Tunis pour qu’on libère enfin une autre sorte d’adolescente en crise qui de plus se teint en blonde (peut être pour remercier Caroline Fourest) montre bien que oui, ceux que vous qualifiez de racistes se battent pour la liberté des femmes qui plus est là où c’est particulièrement difficile !

      http://www.20minutes.fr/monde/tunisie/1197309-20130801-tunisie-amina-femen-emprisonnee-depuis-mai-libre

    • Cela fait quelques siècles que les religions sont toutes politiques. Le(la) gus(gusse) qui a causé le premier dans cette liste est un crétin de première bourre.

    • J’ai un peu traîner pour aller le lire. Merci @mona pour ton texte très claire et qui m’a mis pas mal de points sur les i (comme souvent avec toi) et permie d’organiser un peu mieu le magma chaotique que j’ai entre les oreilles. Le mot « femonationalsme » viens de faire son entrée dans mon vocabulaire et il va m’être bien utile car il me manquait cruellement. Ton texte va bien me servir aussi dans le contexte du site lecinemaestpolitique car tu t’en doute bien, il y a pas mal de femonationalisme qui y passent.
      Et voici un nouveau hashtag #femonationalisme qui malheureusement je le crain n’a pas fini de servir.

    • @jean_no

      ps : la déclaration des droits humains de l’ONU n’a pas force de loi en France et les seuls pays qu’on ne peut pas qualifier de signataires hypocrites sont ceux qui ne l’ont pas signée.

      Ah ben oui c’est vrai, dans ce cas, pourquoi s’emmerder avec les droits de l’homme ?

      (Je croyais que la France était « la patrie des », mais on dirait qu’elle est en train de changer d’ambition)

      il est normal aussi qu’on soit libre des ses incroyances, et même de revendiquer son incroyance

      Je pense qu’on a le droit d’être allergique à la religion en tant qu’outil de domination.

      Où tu vois qu’"on n’a pas le droit" ou qu’"on n’est pas libre" ?

      En revanche j’aimerais bien que la même magnifique lucidité s’applique à d’autres systèmes de domination ou d’aliénation, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Le complexe de supériorité de certains athées (dupes de rien, aliénés en rien) a tendance à me fatiguer.

      J’ai aussi un peu de mal avec les formulations généralisantes du type « les religions ». ça n’existe pas, « les religions », elles sont ce que les gens en font. Mais pas de panique, tu restes tout à fait « libre » de penser ce que tu penses.

      @mad_meg Merci. Je ne savais pas que tu participais à Le cinéma est politique !

    • J’ai beaucoup aimé ce texte, qui donne de l’air, et qui met en mots et clarifie bien toute la gangue ambiante qui prend les musulman-e-s comme objet de rejet.
      Le dernier paragraphe est en particulier très bien vu et fait un constat trop peu souvent formulé. J’y entends un lien avec plein de choses qu’un #rationalisme excessif a lourdement abîmées.
      (j’en profite aussi pour te remercier pour peripheries, c’est une perle ce site)

    • Au sujet du dernier paragraphe qui semble réconforter certains.
      Il cite un passage de Raphael Liogier au sujet du « musulman métaphysique » :

      A travers les corps multiples des musulmans, écrit-il, à travers les moindres signes de leur foi, forcément ostentatoires et insultants, les Européens semblent lire leur propre manque de foi et l’angoisse qui en résulte, qu’ils convertissent aussitôt en haine du musulman essentiel, source de tous leurs déboires mais avant tout de leur frustration existentielle

      Existentiel ? Disons plutot « essentiel » : « les » Européens, « les » musulmans, « le » musuman « essentiel », « leur » manque de foi, « leur » frustration.
      On a bien une caractérisation généraliste et essentialiste, typiquement celle du colonialisme, avec la soigneuse distinction européen/musulman basée sur l’amalgame arabe/musulman.
      L’ensemble est parfaitement raciste et qui plus est dans les deux directions :
      – en activant musulman/arabe, on transforme le discrédit de l’islam en discrédit de l’homme arabe
      – en plaignant la perte d’espoir européenne, on active la supériorité morale de la foi
      musulmane, élément du marqueur identitaire arabe/musulman, raciste lui aussi.
      Quand on vit du racisme, on le génère, on le nourrit, on l’exhorte : bravo !

      Ma manière de voir pourra sembler paradoxale et bizarre à ceux qui ne voient dans le texte que
      générosité et humanisme (on le voit aux larmoyants remerciements émis).
      Qu’ils s’interrogent pourtant : et si on n’avait là qu’un élément de propagande en faveur
      d’un islam politique communautariste Français, relais et support de l’islam politique en général, à la peine en Tunisie et en Egypte ?

      #islampolitique #islamofascisme

    • Histoire de mentionner une critique qui pourrait peut être donner à penser.

      https://collectiflieuxcommuns.fr/spip/spip.php?article689

      Bien pire, en défendant l’intégrisme rampant au nom de la défense des pauvres immigrés, les islamo-gauchistes font son lit en accréditant la chaîne de signification islamisme=islam=arabe=immigré. Stratégie transparente des « Indigènes de la République », par exemple, qui ne peut que nourrir à pleine gorgée l’extrême-droite nationale, on dirait que c’est l’effet recherché et c’est bien possible dans une stratégie victimaire. Tout cela est absolument catastrophique et suicidaire, et c’est ce que nous vivons.

      Tout est dit : la stratégie, son contenu, ses auteurs. ses effets.

      J’attire votre attention sur la question de l’amalgame :

      Pour finir, c’est un peu plus accessible, il faudrait aussi passer à l’action directe. C’est-à-dire des interventions qui travailleraient concrètement contre l’amalgame entre l’islamisme et la communauté arabe ou musulmane. Autrement dit, cela implique que les Arabes et/ou les musulmans en général soient capables de se s’opposer par des faits, par des actes politiques, par des engagements collectifs clairs et durables, un travail militant de terrain, vis-à-vis de l’islamisme qui se réclame d’eux, voire vis-à-vis de l’islam. Et ce n’est pas le cas du tout. On entend sans cesse après chaque offensive intégriste « Non à l’amalgame, non à l’amalgame, non à l’amalgame ! », après chaque violence ou attentat c’est la même rengaine, mais il n’existe aucune force réelle collective et consistante qui montre un refus clair et rende inepte les accusations d’amalgame, alors que de telles mobilisations pullulent pour dénoncer « l’islamophobie ».

      Alors ? On a un doute ? Toujours pas ?

  • Pour les sénateurs, déclarer publiquement ses #revenus, c’est bon pour les #pauvres
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2013/07/16/senateurs-declarer-publiquement-ses-revenus-cest-bon-pour-l

    Au final, les pauvres sont contraints de tout dévoiler de leur vie et de leurs revenus pour se voir accorder des aides de quelques centaines d’euros par mois. Les riches (sénateurs), eux, ont droit au secret. Car déclarer publiquement ses revenus, c’est stigmatisant. Sauf pour les pauvres.

  • Hollande élu grâce aux voix des français « d’apparence musulmane », et autres classes populaires « d’origine islamique »...
    Le Figaro s’en étrangle (discrètement)...
    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/07/08/01002-20130708ARTFIG00560-les-musulmans-de-france-votent-a-gauche.php

    Seconde religion dans l’Hexagone, l’Islam représente, selon une étude du Cévipof, environ 5 % du corps électoral. La proportion est relativement faible, mais en cas de vote serré, comme ce fut le cas en 2012, le comportement électoral des musulmans peut revêtir une plus grande importance. Si on considère qu’au second tour de la présidentielle le « sur vote » à gauche de cet électorat a représenté 34,4 % par rapport à l’ensemble de la population, cela revient à dire que cette différence représente environ 1,5 % de l’ensemble du corps électoral français.

    Ce qui est amusant, c’est cette corrélation avec la religion. Comme si le fait de voter ou ne pas voter Le Pen ou Sarkozy quand on est ouvrier venait de la religion et non de la couleur de peau..
    « Musulman » aujourd’hui, c’est juste un terme pour parler des immigrés maghrébins en cherchant à dissimuler cette stigmatisation raciste..

    Au sein de cette catégorie sociale, c’est Marine Le Pen qui a pris au premier tour la première place avec 29 % des votes des Français dans leur ensemble, quand Sarkozy y récoltait 19 %, Hollande 27 % et que l’ensemble des trois candidats de la gauche radicale n’en recueillait que 13 %.
    Mais dès lors que les employés et ouvriers sont musulmans, leur vote change radicalement. L’extrême gauche prend 19 % des voix, Hollande 63 % quand Sarkozy tombait à 4 % et Marine Le Pen à 5 %. Ce que résume ainsi Jérôme Fourquet : « Dans les milieux populaires, le fait d’être ou non musulman influe très profondément sur le vote. »
    Du coup, c’est sans doute une bonne partie de l’analyse politique des quartiers populaires qui est à revoir selon la structure religieuse de ses habitants. Peu de choses à voir, électoralement parlant, entre un quartier de la périphérie populaire de la région parisienne et ce même quartier dans une petite ville de province composé d’une population musulmane moins forte.

    #islamophobie #immigration #stigmatisation

  • Cessez, Monsieur Valls, de nourrir les fantasmes et les préjugés ! (Laurent Ott)
    http://www.humanite.fr/tribunes/cessez-monsieur-valls-de-nourrir-les-fantasmes-et-517796

    Parce que les enfants des bidonvilles étaient souvent privés de possibilité réelle et concrète de se rendre à l’école, surtout maternelle, parce qu’ils n’accèdent en général pas aux structures de loisirs, de culture, sociales, sportives ou d’éducation, ouvertes normalement à tous les enfants ; parce qu’aucun enfant n’est, jamais, par définition, « sans papiers » ou sans droit de séjour, parce qu’ils sont toujours par définition de tout pays dans lequel ils grandissent… […]

    Arrêtons, Monsieur le ministre, de produire la stigmatisation que l’on reprochera ensuite à ses victimes. En interdisant aux gens de travailler, on ne prépare pas vraiment leur insertion ; en refusant des conditions d’habitat décentes, on ne prépare pas au bon voisinage ; en laissant les enfants sans perspectives ni moyens d’accéder à la socialité et à la culture, on ne prépare pas en France des lendemains qui chantent et on produit certainement la marginalisation qu’on prétend dénoncer.

    #cohésion_sociale #stigmatisation #enfants #Rroms

    • La question du salaire indirect est un des plus gros fiasco de l’Etat en terme de communication « marketing »... Ou comment un avantage offert aux gens est perçu comme une charge... Dans l’esprit des gens désormais, on croit que le salaire brut est « taxé » par l’Etat, et que ce serait donc seul le salaire net qui nous revient. Comme si on payait un impôt à la source sur notre salaire, alors qu’on cotise pour soi-même, pour bénéficier de la sécurité sociale sous ses différentes formes. Mais être conscient de cela exige de nous d’avoir une attitude responsable et adulte, citoyenne on pourrait dire, ce qui n’est plus dans l’air du temps...

      Il est tellement facile de se défouler sur les plus fragiles.. ( c’est à se demander si ce n’est pas pour ça que je déteste à ce point Wauquiez...)