https://www.ledevoir.com

  • Quand le CO₂ devient-il dangereux pour la #santé ? | août 2023
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/796329/quand-le-co-devient-il-dangereux-pour-la-sante

    Une étude [de 2012] de la revue scientifique Environmental Health Perspectives a comparé la performance cognitive de participants exposés à différentes concentrations ambiantes de #CO2. Les tests ont d’abord été effectués dans une pièce bien ventilée où la concentration en dioxyde de carbone était de 600 ppm. Ensuite, les participants ont refait les mêmes exercices dans des pièces où le CO2 ambiant était à 1000 ppm, puis encore une fois dans une pièce à 2500 ppm.

    À 1000 ppm, les performances cognitives se sont significativement détériorées pour six des neuf exercices. À 2500 ppm, la diminution de la performance est dite « substantielle » dans sept des neuf activités. Les exercices évaluant la capacité d’initiative et l’élaboration de stratégies de base ont atteint un niveau jugé « dysfonctionnel ». Bref, à partir de 1000 ppm, les aptitudes cognitives s’amoindrissent.

    Pour donner une idée de l’exposition au CO2 dans la vie quotidienne, au Québec, en février 2022, 22 % des salles de classe étudiées par le gouvernement québécois affichaient une concentration moyenne de CO2 qui se situait entre 1000 et 1500 ppm, et 3,5 % des classes recensées dépassaient le seuil des 1500 ppm.

    #ventilation #air

    • Mon bureau est autour de 520-600 ppm. La VMC, c’est la vie. Pour les particules en suspension, j’ai souvent mieux que dehors.
      Par contre, si je ferme la porte du bureau (la VMC est dans le bloc sanitaire central), en moins de 20 min, ça part au-dessus de 1 200 ppm.

      Bien sûr, une bonne ventilation, c’est aussi moins d’humidité. Dehors, on est à 80%, dedans c’est 47%. Là aussi, pas de moisissures, pas d’inconfort, du linge propre et frais qui sèche en moins d’une journée.

      Avant, notre intérieur dégueulasse était froid et humide, j’avais les VS encombrées à l’année, un raynaud assez handicapant dont je n’arrivais pas à me débarrasser, etc.

      Quand on a cherché un nouveau logement en 2020… ben merci le covid qui m’a sensibilisée à la qualité de l’air intérieur.

      Tous les trucs retapissés de frais avec les ventilations bouchées « pour éviter les courants d’air », c’est parti direct à la benne.

      Et là, on est juste globalement en meilleur santé.

  • Les femmes sont-elles si dangereuses ? | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/811752/chronique-femmes-sont-elles-si-dangereuses

    Devant la Cour suprême mercredi dernier, les arguments de l’État de l’Idaho n’ont pas fait dans la subtilité : le corps des femmes est quantité négligeable et le fait qu’elles puissent perdre la vie est un risque acceptable.

    La section 18-622 du code de l’Idaho prévoit une interdiction totale des interruptions de grossesse, une catégorie de crime (felony) équivalente au meurtre pour ceux qui y procéderaient, des sanctions criminelles élevées applicables à toute personne impliquée (patient, praticien, facilitateur). L’exception prévue — le cas où la vie de la mère est en danger — a mené à des dérives où des personnes en situation d’urgence n’ont pas été traitées tant que leur pronostic vital n’était pas engagé. Comme dans le cas d’une grossesse ectopique (donc non viable) et traitable au départ, avec à la clé des dommages conséquents et évitables.

    À quel point la mort doit-elle être imminente, a demandé un médecin, « pour que l’on se décide enfin à intervenir » ?

    Car la décision Dobbs annulant le décret Roe v. Wade n’en finit pas de rebondir. Elle redessine la géographie de la santé aux États-Unis en traçant les contours de véritables déserts gynécologiques. Elle permet la criminalisation de l’avortement, poussant littéralement des femmes à fuir leur État pour sauver leur vie. Elle redéfinit la pratique médicale alors qu’un vent de peur souffle sur le système de santé : les soins varient d’un État à l’autre, d’un hôpital à l’autre, d’une classe sociale à l’autre, d’une couleur à l’autre ; ils ne sont plus assurés sur une base factuelle et scientifique. Elle a des impacts en gynécologie, en soins périnataux, en pharmacologie, lorsque l’on nie l’accès à l’avortement à une enfant qui a été violée, lorsque l’on refuse des médicaments à une personne atteinte d’une maladie auto-immune au motif qu’ils sont aussi utilisés pour interrompre des grossesses. Elle a des impacts en oncologie, si l’on doit attendre qu’un cancer se généralise et atteigne un stade létal pour procéder à une interruption (que l’on savait nécessaire depuis le début) de la grossesse. Elle a un impact en obstétrique : pour éviter les apparences d’un avortement, par exemple, des médecins ont opté pour la césarienne plutôt qu’un curetage à la suite d’une fausse couche.
    [ …]
    Des femmes libres, actives et politisées sont donc une menace claire pour des illibéralismes et des autoritarismes drapés dans le populisme : leur effacement est par conséquent une stratégie politique efficace.

  • La Fondation David Suzuki lance la campagne Partage ta pelouse | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/environnement/810694/biodiversite-gazon-maudit

    La Fondation demande qu’on repense globalement le rapport symbolique de la société aux herbes vertes engraissées chimiquement, entretenues mécaniquement. Un guide diffusé gratuitement enseigne à prendre soin d’une pelouse avec moins de ressources (notamment en eau) et à transformer une zone herbacée à l’ancienne pour en faire un espace plus riche écologiquement.

  • Du Donbass à la Crimée | Les abeilles grises
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/03/30/donbass-crimee-kourkov

    C’est une entreprise vertigineuse que de lire l’ample roman d’Andreï Kourkov, Les abeilles grises, tout en suivant les événements qui se déroulent dans son pays, l’Ukraine. Deux parallèles : l’une qui s’appellerait la fiction, l’autre la réalité, pour tenter de vaincre une autre « irréalité », celle poussée par le Kremlin et sa langue orwellienne.

    Kourkov a choisi la fiction, qui permet de rester à égale distance des deux lignes d’affrontement et surtout d’approcher le conflit à hauteur d’homme. Chez son « héros », tout respire la modestie : Sergueïtch est un petit homme, citoyen ordinaire et dernier habitant d’une petite localité, la Mala Starogradivka, où il réside avec son ami/ennemi, Pachka. L’un habite rue Lénine, l’autre rue Chevtchenko, deux pancartes qui vont être interverties pour mieux correspondre à leurs affinités respectives. On est en 2014, au début du conflit dans le Donbass, et la vie d’avant est tenace comme les bouffées d’égoïsme et les vieilles rancunes. Comment se protéger ou planquer ses modestes provisions ? Ces moments où l’on se dit encore, quand une vitre explose dans le voisinage : « qu’importe, ce n’est pas la mienne », où l’on se demande à quoi bon « faire le premier pas » vers l’ami/ennemi auquel on n’adresse plus la parole. Mais un cadavre, qui gît au loin, intrigue, même s’il n’est pas « des nôtres ».

    Ces interstices entre paix et guerre ne vont pas tarder à voler en éclats ; ces moments suspendus réduisent peu à peu à l’essentiel sentiments, gestes, décisions. Et, au sein de cet essentiel, figurent les abeilles de Sergueïtch. Elles représentent son vivant à lui, il leur témoigne attachement, respect, soin, compréhension. Il leur faut un peu de chaleur et des fleurs pour produire ce précieux nectar doré qui pourra ensuite être échangé contre l’eau ou un peu de nourriture. Mais les voilà soudainement effrayées par le bruit des obus qui éclatent alentour, puis prisonnières de ces ruches, dont une sera prise « par les autorités » pour de vagues raisons sanitaires, tandis que les autres deviendront grises comme la zone du même nom.

    Dans ce parallèle entre le récit du conflit et celui de Kourkov, se glissent mille coïncidences, depuis les échanges par SMS qui se résument à une question liminaire : « vivant ? » et une réponse : « Vivant. » Seule change une ponctuation qui devient existentielle. Les transpositions se font sans même qu’on s’en aperçoive : ce n’est plus seulement le Donbass, mais tout le pays qui est entré dans la bataille que mène en minuscule l’homme et sa ruche. Sa guerre, c’est la nôtre...

    • « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. » Sergueïtch, un retraité silicosé vivant dans un village abandonné de la zone grise, entre l’armée ukrainienne et les forces séparatistes, est cet homme de bonne volonté. Son existence est malmenée par la guerre, évoquée comme un souvenir traumatisant et une menace latente. Canonnades, snipers et mines forment l’horizon des deux seuls habitants, Sergueïtch et son ennemi d’enfance, Pachka. Leur rapprochement progressif dans l’adversité, sur fond d’hiver mordant, est le premier signe d’une fraternité humaine toujours possible. Peu de morts dans ce roman, mais chaque cadavre porte le destin de sa communauté, tandis que beaucoup d’autres signes parlent de la discorde et de l’enrôlement dans la violence. Dès lors, comment vivre ? Les réponses apportées à cette question révèlent toute la puissance du romancier, toujours ami des âmes candides. Son héros est apiculteur et le soin de ses abeilles règle toute sa vie, faite de miel et de cendres. Pour les défendre, il entame l’été venu un périple avec ses ruches, franchissant les postes-frontières dans sa guimbarde. Commence alors une pastorale qui raconte la communion avec la nature, les rituels de campement et deux rencontres avec des femmes de paix. L’auteur excelle à dépeindre le bonheur comme routine et la routine comme bonheur, le dénuement comme ascétisme. Souvenirs et rêves amplifient les accords grinçants ou harmonieux de ces journées et de ces nuits suspendues au poêle et à la bouilloire. Mais les heures de félicité sont toujours rattrapées par les événements, comme si la vie était une trêve.

      https://www.revue-etudes.com/critiques-de-livres/les-abeilles-grises-de-andrei-kourkov/24233

    • « Les abeilles grises » : Andreï Kourkov et l’apiculteur du Donbass
      https://www.ledevoir.com/lire/690888/fiction-les-abeilles-grises-andrei-kourkov-et-l-apiculteur-du-donbass ?

      À Mala Starogradivka, un minuscule village coincé dans la « zone grise » qui sépare l’Ukraine du Donbass occupé par les séparatistes prorusses, il n’y a plus âme qui vive. La guerre qui y fait rage depuis 2014 a fait fuir tout lemonde. Tout le monde, hormis deux « ennemis d’enfance » qui se regardent en chiens de faïence depuis trois ans.

      Tous les deux ont presque 50 ans. D’un côté, il y a Pachka, un retraité précoce et solitaire qui croit qu’après « la guerre tout redeviendra beau. Comme avant. » De l’autre, Sergueïtch, dont la femme et la fille ont pris la direction de la ville depuis quelques années.

      Ancien mineur atteint de silicose, Sergueïtch, le protagoniste — terriblement attachant — du nouveau roman d’Andreï Kourkov, Les abeilles grises, est un apiculteur sans malice qui vivote en s’accrochant à ses bouteilles de ratafia et à ses ruches : c’est tout ce qui lui reste. Lui chez qui la guerre avait fait naître « une certaine incompréhension ainsi qu’une brusque indifférence à tout ce qui l’entourait ».

      À travers de lentes péripéties, à coups de solidarités et de petits verres de vodka, l’immobilisme et la méfiance mutuelle vont faire place chez les deux hommes à un début de complicité, alimenté par la débrouille et un sentiment commun d’impuissance face aux événements.

      Mais nourri aussi par la peur. « La peur, c’est chose invisible, ténue, multiforme. Comme un virus ou une bactérie. » La peur qui flotte dans l’eau qu’ils boivent et dans l’air qu’ils respirent. La peur nourrie à heure fixe par les camps russe et ukrainien qui s’envoient, par-dessus la tête de ces deux irréductibles, des roquettes à travers cette frontière molle changée en ligne de front.

      Andreï Kourkov, né en 1961 à Leningrad, en Union soviétique, est assurément le plus connu des écrivains ukrainiens. S’il vit depuis sa petite enfance à Kiev, en Ukraine, il écrit en russe et revendique avec fierté, et depuis longtemps, son appartenance « politique » à la culture ukrainienne.

      Dans Le pingouin (Liana Levi, 2000), son premier roman, un journaliste au chômage cohabitait avec un manchot après la faillite du zoo de Kiev. Avec son humour en biais et sa poésie, il y faisait un tableau sans concession de l’ex-Union soviétique, livrée à la corruption et au crime organisé. Un sillon fertile qu’il finira par creuser dans plusieurs de ses romans.

      Son nouveau roman, Les abeilles grises, fait bien sûr écho au présent. Mais, fidèle à son habitude, le romancier porte sur toutes choses son regard ironique. Tout est gris, ici, un peu flouté, dépourvu aussi bien de noir et de blanc que de couleurs. Même l’humour noir de Kourkov se charge d’une langueur un peu triste. Son théâtre de l’absurde prend ainsi des airs sombrement réalistes.

      Voulant emmener ses abeilles au calme, loin du bruit des bombes, l’apiculteur entame un road tripinvolontaire, zigzaguant au volant de sa vieille Lada « Jigouli », et nous entraînera des grises étendues de son Donetsk jusqu’à la Crimée tatare ensoleillée, occupée — et corrompue — par les forces russes. Une fois encore, Kourkov déploie sa belle humanité et distribue les clins d’œil moqueurs.

      Comme lorsque dans cette boutique de Crimée, une femme dit à Sergueïtch qu’on se trouve en « sainte terre russe ». Du bout des lèvres, l’apiculteur émet un doute, laisse entendre que les choses dans l’Histoire peuvent s’être passées de mille façons, mais se fait répondre de façon aveugle : « Les choses se sont passées comme Poutine l’a dit […]. Poutine ne me ment pas. »

    • https://www.musanostra.com/abeilles-grises-andrei-kourkov
      https://youtu.be/MVWdcWcQkG0

      De l’abstrait au concret

      Le lecteur alors pardonnera aisément au style ses défauts, sa simplicité apparente, tant l’œuvre gagne en authenticité. Le roman déroule son fil par le truchement de cette vision du monde bien spécifique, profondément pure. Celle d’un homme pratique, décrivant les choses abstraites de manière concrète : « le silence ici était comme une énorme bouteille en verre épais » (p. 85). « le soleil se mit à jouer des rayons comme on joue des muscles » (p. 143). Ou encore, magnifique : « le ciel brillait d’étoiles, un mince croissant de lune se dessinait au milieu d’elles, telle une serpe plantée dans la voûte nocturne » (p. 235), qu’il transpose en métaphore filée à la p. 348 : « le noir océan céleste, où baignaient les étoiles et la lune ».

      Nous sommes ainsi en présence d’un personnage imprégnant l’écriture de sa totale osmose avec la nature. Ainsi la comparaison « cinq jours passèrent, tous identiques, tels des corbeaux », est tout de suite analysée dans son processus créateur par la prise de distance de l’auteur sur sa propre œuvre. La comparaison est souvent considérée comme moins poétique que la métaphore (également présente du reste, flirtant avec l’animalisation. Sergueïtch s’assimilant par exemple à une « abeille égarée dans une ruche étrangère » p. 303 lors des funérailles d’Athem). Mais elle est plus en adéquation avec un apiculteur ancré sur la terre, dans la réalité.
      Un modus vivendi

      Ainsi, en dépit d’un pessimisme latent et d’une fin dont on ne sait bien la fin — rien ne nous sera dit sur l’avenir de plusieurs personnages secondaires mais attachants. S’il est une réponse tout aussi implicite au mal décrit, elle se niche dans des mots que nous pouvons emprunter à Baudelaire : « s’enivrer de vin (nous penserions plutôt ici à la vodka !), de poésie et de vertu ». Car « boire c’est son âme réjouir » selon Pachka (p. 135).

      Danser tel le facteur Pistontchik, constamment ivre et qui demandait aux villageois de danser pour leur distribuer leur courrier (p. 137). Vivre poétiquement, au sein de l’espace le plus poétique qui soit —la nature— pour transcender les aléas d’une réalité maussade. Et promouvoir, enfin, un modus vivendi fondé sur la communion au monde, aux autres, et à soi-même, vertueux, doué de virtù. Une seule règle sans doute à cela : « il faut juste de la patience… » (p. 294)

  • Le « jeu risqué » dorénavant recommandé par les pédiatres canadiens | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/805934/sante-publique-jeu-risque-dorenavant-recommande-pediatres

    La Société canadienne de pédiatrie vient d’émettre de nouvelles directives en faveur du « jeu risqué ». Elle encourage les enfants à grimper dans les arbres, à faire du vélo à grande vitesse, à se chamailler, à jouer à proximité du feu ou de l’eau ainsi qu’à explorer les aires de jeu, les quartiers ou les bois sans la supervision d’un adulte ou avec une supervision limitée. Elle estime que les avantages du « jeu risqué » surpassent les risques de blessures.

    • C’est marrant, y 0 mention du genre.
      Le jeu risqué, c’est un peu la chasse gardé des garçons.
      Je faisais ce genre de trucs et paf : « Oh, le garçon manqué ! ».

      En plus, c’est différent d’avoir ce genre d’activité de manière exploratoire (ce qui était beaucoup mon cas) plutôt que de manière compétitive (ce qui était beaucoup le cas des garçons), dans une perspective de hiérarchisation et de mise en place de dominations.

  • « La ruée minière au XXIe siècle » : le #mensonge de la #transition_énergétique

    La transition énergétique telle qu’elle est promue par les entreprises, les institutions et les gouvernements partout dans le monde repose sur l’extraction d’une quantité abyssale de #métaux. C’est ce paradoxe que décortique la journaliste et philosophe #Celia_Izoard dans son essai intitulé La ruée minière au XXIe siècle, qui paraît cette semaine au Québec aux Éditions de la rue Dorion.

    « Pour régler le plus important problème écologique de tous les temps, on a recours à l’industrie la plus polluante que l’on connaisse », résume l’autrice en visioconférence avec Le Devoir depuis son domicile, situé en pleine campagne dans le sud-ouest de la France.

    Cette dernière examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques des nouvelles technologies. Elle a notamment publié un livre sur la vie des ouvriers de l’entreprise chinoise Foxconn, le plus grand fabricant de produits électroniques au monde. Ironiquement, nos outils numériques font défaut au cours de l’entrevue, si bien que nous devons poursuivre la discussion par le biais d’une bonne vieille ligne téléphonique résidentielle.

    Les métaux ont beau être de plus en plus présents dans les objets qui nous entourent, dont les multiples écrans, l’industrie minière fait très peu partie de l’imaginaire collectif actuel, explique Mme Izoard d’un ton posé et réfléchi. « Je croise tous les jours des gens qui me disent : “Ah bon, je ne savais pas que notre système reposait encore sur la #mine.” Ça me conforte dans l’idée que c’était utile de faire cette enquête. Notre système n’a jamais autant reposé sur l’#extraction_minière qu’aujourd’hui. »

    L’extraction de métaux a déjà doublé en vingt ans et elle n’est pas en voie de s’amenuiser, puisque les #énergies dites renouvelables, des #batteries pour #voitures_électriques aux panneaux solaires en passant par les éoliennes, en dépendent. Elle est susceptible d’augmenter de cinq à dix fois d’ici à 2050, selon une évaluation de l’Agence internationale de l’énergie.

    « Électrifier le parc automobile français nécessiterait toute la production annuelle de #cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de #lithium dans le monde. Donc soit cette transition prendra beaucoup trop longtemps et ne freinera pas le réchauffement climatique, soit elle se fera dans la plus grande violence et une destruction incroyable », rapporte l’autrice.

    On bascule d’une forme d’extraction, du pétrole, à une autre, des métaux. « Cela n’a pas plus de sens que d’essayer de venir à bout de la toxicomanie remplaçant une addiction par une autre », juge-t-elle.

    Une justification officielle

    Les pouvoirs publics ne semblent pas y voir de problème. Ils font largement la promotion de cette #ruée_minière, promettant le développement de « #mines_responsables ». La #transition est la nouvelle excuse pour justifier pratiquement tous les #projets_miniers. « Une mine de cuivre est devenue miraculeusement une mine pour la transition », souligne Mme Izoard. Pourtant, le #cuivre sert à de multiples usages au-delà de l’#électrification, comme l’électronique, l’aérospatiale et l’armement.

    C’est dans ce contexte que la journaliste est partie à la recherche de mines responsables. Elle s’est documentée, elle a visité des sites d’exploitation, elle a consulté des experts de ce secteur d’activité et elle a rencontré des travailleurs, tout cela en #France, au #Maroc, au #Suriname et en #Espagne.

    Malgré les engagements publics et les certifications de plusieurs #entreprises_minières envers des pratiques durables et les droits de la personne, Celia Izoard n’a pas trouvé ce qu’elle cherchait. Au cours de cette quête, elle a publié une enquête pour le média Reporterre au sujet d’une mine marocaine mise en avant par les constructeurs automobiles #BMW et #Renault comme étant du « #cobalt_responsable ». Or, il s’est avéré que cette mine empoisonne les sols à l’#arsenic, dessèche la #nappe_phréatique et cause des maladies aux travailleurs.

    « La #mine_industrielle est un modèle qui est voué à avoir des impacts catastrophiques à moyen et long terme. Ce n’est pas parce que ces entreprises sont méchantes et malhonnêtes, mais parce qu’il y a des contraintes physiques dans cette activité. Elle nécessite énormément d’#eau et d’énergie, elle occupe beaucoup d’espace et elle déforeste. »

    #Boues_toxiques et pluies d’oies sauvages

    Dans son livre, Mme Izoard décrit de nombreux ravages et risques environnementaux qui sont matière à donner froid dans le dos. Les premières pages sont notamment consacrées au phénomène du #Berkeley_Pit, une ancienne mine de cuivre devenue un lac acide causant la mort de milliers d’oies sauvages.

    « Rappelons-nous la rupture de digue de résidus de la mine de cuivre et d’or de #Mount_Polley en 2014, lors de laquelle 17 millions de mètres cubes d’eau chargée en #métaux_toxiques ont irréversiblement contaminé de très grandes superficies et des ressources en eau d’une valeur inestimable, a-t-elle souligné au sujet de cette catastrophe canadienne. Or, des bassins de résidus de même type, il y en a 172 rien qu’en #Colombie-Britannique, et les boues toxiques qui y sont stockées représentent l’équivalent d’un million de piscines olympiques. Malheureusement, avec le chaos climatique, les risques de rupture accidentelle de ces barrages sont décuplés. » Elle considère d’ailleurs que le Canada est « au coeur de la tourmente extractiviste ».

    Les gouvernements du #Québec et du #Canada soutiennent généralement que le développement minier sur leur territoire respectera des #normes_environnementales plus strictes, en plus d’utiliser de l’énergie plus propre. Cet argument justifierait-il l’implantation de nouvelles mines ? Non, estime Mme Izoard.

    « Aucun État puissant industriellement ne relocalise sa #production_minière ni ne s’engage à cesser d’importer des métaux. Ce qui est en train de se passer, c’est que les besoins en métaux explosent dans tous les domaines et que les entreprises minières et les États se sont mis d’accord pour créer des mines partout où il est possible d’en créer. Ce n’est pas parce qu’on accepte une mine dans sa région qu’il n’y aura pas de mine pour la même substance à l’autre bout du monde. » Il est peu probable, par exemple, que des batteries produites au Québec s’affranchissent totalement des métaux importés.

    Pour une #décroissance_minérale

    Celia Izoard estime plutôt qu’une grande partie des mines du monde devraient fermer, puisqu’elles sont situées dans des zones menacées par la sécheresse. Nous n’aurions alors pas d’autre choix que de nous engager dans une désescalade de la consommation de métaux, « une remise en cause radicale de la manière dont on vit ». Selon cette vision, il faudrait contraindre l’ensemble du secteur industriel à se limiter, tout comme on lui demande de réduire ses émissions de GES. Les métaux devraient être réservés aux usages alors déterminés comme étant essentiels. Les immenses centres de données, les avions, les VUS électriques et les canettes d’aluminium sont-ils nécessaires à la vie humaine ?

    « Il faut arrêter de se laisser intimider par le #déterminisme_technologique, soit l’idée que le #progrès suit cette direction et qu’on ne peut rien changer. Ce sont des choix idéologiques et politiques très précis avec du financement public très important. Il faut cesser de penser que les technologies sont inéluctablement déployées et qu’on ne peut pas revenir en arrière. »

    https://www.ledevoir.com/lire/806617/coup-essai-mensonge-transition-energetique
    #mines #extractivisme #terres_rares #pollution

  • Canada : Des organismes spécialisés en environnement versent des salaires étonnants Pierre Saint-Arnaud - La Presse canadienne

    Un minuscule groupe de dirigeants d’organismes oeuvrant dans les secteurs de l’environnement, de la conservation et de la protection des animaux empoche une rémunération équivalente et dans certains cas beaucoup plus élevée que celle de l’ensemble des premiers ministres provinciaux.

    Une analyse exhaustive de quelque 1477 déclarations T3010 remises à l’Agence du revenu du Canada (ARC) pour les années 2022 et 2023 réalisée entre juin 2022 et décembre 2023 par La Presse canadienne montre que les dirigeants de 17 des organismes vérifiés ont reçu une rémunération dans la fourchette de 200 000 $ à 250 000 $ et parfois beaucoup plus (1).
    . . . . . . .

    Au premier rang de ce recensement, on retrouve Canards illimités Canada, basé au Manitoba. Sa déclaration 2023 indique que deux personnes y gagnent « plus de 350 000 $ », trois autres empochent de 250 000 $ à 300 000 $ et quatre reçoivent une rémunération de 200 000 $ à 250 000 $. L’organisme embauche 565 employés à temps plein et partiel. Les gouvernements ont versé un peu plus de 27 millions $ à Canards illimités en 2022-23 et le quart de ses revenus de 140 millions $ provient de dons.

    Sa porte-parole, Janine Massey, explique que « Canards Illimités Canada est la plus grande organisation de conservation de la nature au Canada […]
    . . . . . .

    La suite : https://www.ledevoir.com/environnement/804746/organismes-specialises-environnement-conservation-versent-salaires-etonnan

    #ong #environnement #animaux #rémunération #enrichissement #corruption #piquer_dans_la_caisse #vol #nantis #fondations #nature #bienfaisance #écosystème de la #haute-bourgeoisie #travail #SCPA

  • Effacer la Palestine | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/804266/chronique-effacer-palestine

    Très beau texte d’Aurélie Lanctot de Montréal.

    Depuis 2014, la murale surplombe l’intersection des avenues du Parc et des Pins, près du centre-ville de Montréal, à cet endroit précis où, lorsqu’on dévale l’avenue du Parc vers le sud, on a l’impression d’atterrir comme un oiseau au pied du mont Royal.

    Il s’agit d’un immense drapeau palestinien sur lequel on peut lire, en lettres blanches, l’inscription « Palestine libre », peinte sur le mur extérieur du bâtiment appartenant à Alternatives, un organisme ayant pour mission de soutenir les mouvements sociaux, ici et à travers le monde.

    Dans la nuit de vendredi à samedi, la fresque a été recouverte d’un graffiti véhiculant un message anti-Hamas (« Fuck Hamas ») et un appel à la libération des otages israéliens détenus depuis le 7 octobre. Les couleurs palestiniennes ont entièrement disparu derrière la peinture bleue opaque ; un effacement, au sens littéral.

    Il y a deux semaines déjà, la barrière menant au toit permettant d’accéder au mur avait été sabotée. Le coup d’éclat, vraisemblablement, avait été planifié. On a aussitôt saisi les policiers de l’affaire — dans le contexte actuel, la plainte n’a pas été prise à la légère.

    Personne ne s’est par ailleurs opposé à ce que la murale soit repeinte. Grâce aux efforts des gens d’Alternatives et des militants du Palestinian Youth Movement, venus prêter main-forte sous la pluie battante du début de semaine, puis dans le froid mordant, en quelques jours, le mur avait retrouvé ses couleurs palestiniennes.

    N’empêche, l’épisode est lourd de sens. Au téléphone, Yasmina Moudda, directrice générale d’Alternatives, me dit qu’il s’agit selon elle de plus qu’un simple acte de vandalisme. Ce geste est une « conséquence déplorable du climat délétère qui règne depuis le 7 octobre, visant à intimider le mouvement de solidarité avec la Palestine et à réduire au silence toute critique à l’égard d’Israël ».

    En 2014, lorsque la murale a été peinte pour la première fois, c’était aussi en temps d’hostilités entre Israël et le Hamas. Des semaines de bombardements intenses avaient fait plus de 1500 morts à Gaza (moins d’une vingtaine du côté israélien). Le choix d’Alternatives d’afficher sa solidarité avec une Palestine libre n’avait pourtant pas fait de remous, me dit Yasmina Moudda. Les temps ont changé, et les drapeaux et symboles palestiniens sont de plus en plus accueillis avec suspicion, quand ils ne sont pas carrément frappés par la censure.

    Depuis près d’une décennie, donc, ce symbole de solidarité avec la Palestine trône sur l’avenue du Parc — à un jet de pierre, d’ailleurs, du célèbre portrait géant de Leonard Cohen, peint sur les flancs d’un édifice de la rue Crescent. À vol d’oiseau, à peine deux kilomètres séparent ces deux murales incarnant des héritages culturels qui cohabitent depuis toujours dans la métropole, et que l’on tente aujourd’hui de présenter comme fondamentalement antagonistes.

    La murale d’Alternatives est aussi, en fin de compte, le seul symbole palestinien visible dans l’espace public montréalais. Je passe devant presque tous les jours en me rendant au travail, et je l’ai toujours interprétée non seulement comme un symbole de la présence arabe dans la ville, mais aussi comme un clin d’oeil aux luttes de libération bien de chez nous.

    Nos nationalistes de salon ne le disent plus très fort aujourd’hui — ont-ils renié cet héritage ? —, mais il fut un temps où la conscience (dé) coloniale au Québec ordonnait les solidarités à l’international : avec l’Afrique, avec l’Amérique latine et, bien sûr, avec la Palestine. Il y a tout ça, dans cette murale, le passé et le présent des luttes contre l’occupation coloniale, la mixité culturelle montréalaise, la participation directe des citoyens à l’écriture de la trame urbaine…

    Samedi soir, le graffiti pro-israélien avait été recouvert d’une couche de peinture blanche pour préparer la restauration de la murale. Je me suis plantée au coin de la rue pour contempler le mur dénudé, le coeur serré. Il y avait, dans cet effacement momentané, l’écho troublant de l’effacement littéral des Palestiniens piégés dans Gaza, bombardés avec férocité depuis plus de 75 jours.

    Plus de 20 000 personnes sont mortes à Gaza depuis le 7 octobre, apprenait-on mercredi, selon les chiffres fournis par le gouvernement du Hamas, dont au moins 8000 enfants. Si l’on inclut les personnes présumées mortes ensevelies sous les décombres, le bilan s’élèverait plutôt à plus de 26 000 personnes, selon l’organisme Euro-Med Human Rights Monitor. À cela s’ajoutent plus de 50 000 blessés, qui tentent de guérir dans des conditions sanitaires effroyables.

    La faim, la soif, le froid, la propagation des maladies, la peur constante : la catastrophe humanitaire que l’on prédisait dès le premier jour de la riposte israélienne contre le Hamas s’aggrave d’heure en heure, surpassant même les scénarios les plus glauques. Le Programme alimentaire mondial des Nations unies estime que l’ensemble des Gazaouis est soumis à une « insécurité alimentaire aiguë », le quart souffrant d’« une faim extrême ». Les hôpitaux ont été réduits en ruine. On soigne les blessés parmi les décombres.

    Alors que les appels fermes au cessez-le-feu permanent tardent, les images qui nous parviennent sont chaque jour plus insoutenables. Des bambins recouverts de sang et de poussière tremblants sur une civière, l’air hagard. Des adolescents aux jambes arrachées, des pères qui hurlent de douleur en découvrant le visage de leur enfant sous un linceul. J’avais l’impression de voir tout cela projeté sur la peinture blanche fraîchement posée.

    Je me suis aussi demandé si, dans le contexte de censure et de crispation actuel, la murale aurait pu être peinte pour une première fois. Je redoute la réponse. Pour lors, il y aura, toujours et tant qu’il le faudra, ce message affiché aux portes du centre-ville : « Palestine libre ».

    #Palestine

  • Après la guerre Israël-Hamas, la honte nous survivra | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/801239/chronique-apres-guerre-honte-nous-survivra

    « Une fois de plus, un génocide se déploie sous nos yeux et l’organisation que nous servons est incapable de l’arrêter », écrivait Craig Mokhiber, ex-directeur du bureau new-yorkais du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, dans sa lettre de démission adressée au haut-commissaire Volker Türk.

    Dans sa lettre de quatre pages, il ne ménage aucun mot, attribuant sans détour une complicité à l’Europe et aux puissances occidentales, qu’il dépeint à la fois comme architectes et complices du « projet ethnonationaliste » et du « colonialisme d’occupation » infligés brutalement à la Palestine depuis 75 ans.

    « Non seulement ces gouvernements ne remplissent pas leur obligation “d’assurer le respect” des principes des Conventions de Genève, mais ils arment activement l’assaut en cours en offrant un soutien économique et stratégique et en accordant une caution diplomatique et politique aux atrocités perpétrées par Israël », écrit Mokhiber. Il déplore ensuite l’impotence du droit international, ainsi que la mollesse des Nations unies quant au maintien d’une approche fondée sur leurs propres principes dans ce dossier.

    La lettre n’a pas fait grand bruit, à part sur les réseaux sociaux. Des mots trop lourds de sens (pourtant utilisés délibérément, en prenant appui sur des éléments factuels), en opposition frontale avec la posture prudente et consensuelle de la diplomatie internationale. Tellement que les médias n’ont pas semblé savoir quoi faire de cette patate chaude. Parmi les grands médias anglophones, seul The Guardian s’est aventuré à écrire un papier. Une entrevue sur Al Jazeera. Un mot dans The Independent. Un article atterré sur Fox News. Et un torrent de critiques, d’insultes et d’alertes à l’antisémitisme sur les réseaux sociaux.

    Aux Nations unies, on s’est contenté de confirmer, par l’entremise d’un attaché de presse, que Mokhiber prenait bel et bien sa retraite et qu’il s’était exprimé en son nom personnel. Le cycle des nouvelles a poursuivi sa course.

    C’était le 28 octobre, alors que Gaza s’apprêtait à être coupée de toute communication avec le reste du monde, pour être bombardée par les forces armées israéliennes dans le noir complet.

    La fin de semaine dernière, les échos de Gaza arrivaient au compte-gouttes grâce à des journalistes coincés dans l’enclave, eux-mêmes livrés à la mort. Au hasard d’une connexion rétablie, d’une carte SIM empruntée, des images des dommages causés par les raids de la nuit étaient déversées sur les réseaux sociaux.

    Elles sont impossibles à oublier : des enfants qui crient, à moitié ensevelis dans les décombres ; des gens assommés et ensanglantés affalés dans les couloirs des hôpitaux, qui ne fournissent plus ; des corps sans vie que l’on tient devant l’objectif de la caméra, comme pour prouver qu’il y a là de l’humanité, que ce sont de vrais enfants, de vraies personnes qui meurent sous les bombes. Cette obligation d’exhiber la chair sans vie est un surplus de violence insupportable.

    Depuis le 7 octobre, on rapporte, dans les territoires occupés de la Cisjordanie, une intensification des gestes de violence perpétrés par des colons à l’endroit des Palestiniens. Dans les prisons de l’armée israélienne aussi, les traitements dégradants, inhumains et cruels se multiplient. L’assaut meurtrier du Hamas, les vies israéliennes fauchées, est inexcusable. Mais de toute évidence, la riposte est un prétexte pour décomplexer une volonté d’extermination fomentée depuis longtemps.

    Plus de 3600 enfants palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, selon le décompte fait par le ministère de la Santé gazaoui, qui est sous le contrôle du Hamas. L’enclave s’est transformée en « tombeau pour les enfants et en enfer pour tous les autres », déclarait l’UNICEF cette semaine, s’inquiétant aussi du sort des enfants déplacés en Israël. Le comité des Nations unies pour les droits de l’enfant s’est dit alarmé par les violations « graves » des droits des enfants à Gaza.

    Deux fois en 24 heures, le camp de réfugiés de Jabaliya a été bombardé. Mercredi, du bout des lèvres, l’ONU s’est exprimée sur ces frappes successives : « Nous nous inquiétons sérieusement que ces attaques disproportionnées puissent représenter un crime de guerre. » Avant d’ajouter jeudi que « le peuple palestinien court un grave risque de génocide ». Et l’aide humanitaire ne remplit pas le centième des besoins à Gaza : les gens y sont privés d’eau, d’électricité, de nourriture — ce qui constitue, à sa face même, un crime de guerre.

    Justin Trudeau, joignant sa voix à celle d’un gouvernement italien qui ne nie pas son héritage fasciste, a réitéré cette semaine son soutien inconditionnel à Israël, tout en demandant poliment une trêve humanitaire temporaire.

    L’État israélien ne bronche pas, et pourquoi le ferait-il ? Tout est énoncé dans son discours. L’animalisation et la déshumanisation des Palestiniens, les appels théologiques à la destruction vengeresse lancés par Benjamin Nétanyahou, l’adéquation entre les civils palestiniens et le Hamas pour mieux justifier un assaut indifférencié : tout cela n’est pas un programme caché, c’est ce qu’Israël claironne devant les caméras du monde entier.

    On énonce une intention claire et, malgré tout, la diplomatie internationale louvoie, se défile, voit de l’ambivalence dans un discours qui n’en suggère aucune. La dissonance cognitive est affolante ; le refus de qualifier comme tel ce qu’Israël dit pourtant faire est d’une absurdité qui avale notre humanité.

    Si l’on en doutait jadis, on le sait désormais : il n’y a pas de limites à ce que les alliés occidentaux d’Israël cautionneront. Les puissances impérialistes occidentales, les architectes du colonialisme d’occupation génocidaire, n’ont pas les mots pour condamner aujourd’hui ce qu’ils ont fait hier. Cette honte nous survivra.

    Chroniqueuse spécialisée dans les enjeux de justice environnementale, Aurélie Lanctôt est doctorante en droit à l’Université McGill.

  • Proposition de loi visant à interdire l’usage de l’#écriture_inclusive
    Rapport n° 67 (2023-2024), déposé le 25 octobre 2023

    AVANT-PROPOS

    I. ÉCRITURE « INCLUSIVE » OU NOVLANGUE EXCLUANTE ?
    A. DES PRATIQUES QUI SE DÉVELOPPENT RAPIDEMENT
    1. Qu’est-ce que l’écriture dite « inclusive » ?
    2. Un phénomène loin d’être marginal
    B. UNE DÉMARCHE QUI SOULÈVE DE NOMBREUSES DIFFICULTÉS
    1. Une écriture non neutre
    2. Une contrainte importante sur une langue déjà menacée
    3. Une menace pour l’intelligibilité et l’accessibilité des textes
    II. UNE PROPOSITION DE LOI NÉCESSAIRE POUR DISSIPER DES INCERTITUDES JURIDIQUES
    A. DES INCERTITUDES JURIDIQUES
    1. Quelques grands principes et deux circulaires
    2. Une jurisprudence hésitante
    B. UNE PROPOSITION DE LOI POUR CLARIFIER LE DROIT
    C. LA POSITION DE LA COMMISSION

    EXAMEN DES ARTICLES

    Article 1er

    Interdiction de l’usage de l’écriture dite inclusive dès lors que le droit exige l’utilisation du français
    Article 2

    Conditions d’application et d’entrée en vigueur de la loi
    Intitulé de la proposition de loi

    EXAMEN EN COMMISSION
    LISTE DES PERSONNES ENTENDUES
    RÈGLES RELATIVES À L’APPLICATION DE L’ARTICLE 45
    DE LA CONSTITUTION ET DE L’ARTICLE 44 BIS
    DU RÈGLEMENT DU SÉNAT (« CAVALIERS »)
    LA LOI EN CONSTRUCTION
    https://www.senat.fr/rap

    /l23-067/l23-067.html
    #France #interdiction #loi #novlangue #langue #menace #intelligibilité #accessibilité #incertitudes_juridiques #jurisprudence #circulaires #proposition_de_loi

    • 中性语言 - 维基百科,自由的百科全书
      https://zh.m.wikipedia.org/wiki/%E4%B8%AD%E6%80%A7%E8%AF%AD%E8%A8%80

      Trop compliqué:e pour moi. Désormais je contournerai le problème en ne m"exprimant plus qu’en chinois, qui ne connait pas le problème de no lamgues.

      Le chinois est une langue super simple qui ne connais ni genre, ni temps ni conjugaison ou déclinaison. Il n’y a mėme pas de singulier ou pluriel. Tu dis simplemen « il y en a plusieurs » avec un seul « mot » (们) qui établit son contexte par sa position. Si tu veux dire expressément qu’il n’y a qu’un seul spécimen de quelque chose ( 一个 x ) tu le dis simplement. S’il est important de savoir s’il s’agit de quelque chose de féminin (女)ou masculin (男), tu fais pareil. Tu ne mentionne expressément que les qualités exceptionnelles, tout le reste est contexte.

      Les juristes ont raison sur un point : il est très difficile voire impossible de formuler des textes de droit en chinois qui ne comportent pas ambiguité. On est confronté en chinois à un nombre d’éléments de grammaire très réduit au profit de la syntaxe. Chaque idéogramme correspond à un nombre élevé de significations différents et parfois contradictoires. Cette particularité fait que le chinois ancient dépasse en complexité le grec antique.

      On peut sans doute affirmer que nos grammaires ont une grande influence sur notre logique, notre manière de penser. Nos batailles liguistiques n’existeraient pas, si nous avions appris à parler et penser d’une manière plus libre, peut-être plus chinoise ;-)

      Voici ce que dit wikipedia en chinois à propos de l’écriture inclusive.

      Un langage neutre signifie éviter l’utilisation d’un langage qui est préjugé contre un sexe ou un genre particulier. En anglais, certaines personnes préconisent d’utiliser des noms non sexistes pour désigner des personnes ou des professions [1] et d’arrêter d’utiliser des mots à connotation masculine. Par exemple, le mot hôtesse de l’air est un titre de poste spécifique au sexe, et le mot neutre correspondant devrait être agent de bord. En chinois , certains caractères chinois à connotation positive et négative auront le mot « 女 » comme radical .Un langage neutre signifie éviter l’utilisation d’un langage qui est préjugé contre un sexe ou un genre particulier. En anglais, certaines personnes préconisent d’utiliser des noms non sexistes pour désigner des personnes ou des professions et d’arrêter d’utiliser des mots à connotation masculine. Par exemple, le mot hôtesse de l’air est un titre de poste spécifique au sexe, et le mot neutre correspondant devrait être agent de bord . En chinois , certains caractères chinois à connotation positive et négative auront le mot « 女 » comme radical .

      Attention, traduction Google

    • Suggérer l’utilisation du kotava comme langue de communication dans l’administration :

      Les substantifs et les pronoms sont invariables ; il n’existe aucun système de déclinaison. Il n’y a pas non plus de genre. Si l’on souhaite insister sur le sexe d’une personne ou d’un animal il est possible d’utiliser les suffixes dérivationnels -ye (pour les êtres vivants de sexe masculin) et -ya (pour les êtres vivant de sexe féminin).

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Kotava

    • Guerre d’usure contre l’écriture inclusive… et l’#égaconditionnalité

      Les #conservateurs, en mal de notoriété, épuisent les féministes avec un énième texte contre l’écriture inclusive. Ce texte veut interdire cette écriture à celles et ceux qui reçoivent des fonds publics. #Anti-égaconditionnalité !

      Quelques jours après l’échec du Rassemblement National (RN), Les Républicains (LR) réussissent à imposer un #débat_parlementaire pour interdire l’écriture inclusive ! Le 12 octobre dernier, le RN avait inscrit un texte dans sa « niche » parlementaire à l’#Assemblée_nationale. Mais il avait fini par le retirer avant de se voir opposer un rejet. Des députés LR qui s’étaient alliés à lui, puis rétractés, réservaient sans doute leurs forces pour soutenir leurs collègues du Sénat.
      Car mercredi 25 octobre, les sénateur.trice.s de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat ont adopté une proposition de loi voulant « protéger la langue française  » de ses « #dérives  ». Une proposition qui sera examinée le 30 octobre.

      Le bruit des conservateurs, la fatigue des féministes

      Une #grosse_fatigue a alors gagné le mouvement féministe sur les réseaux sociaux. Impossible de compter le nombre de proposition de lois, de circulaires, de textes outragés, de déclarations solennelles s’attaquant à l’#égalité dans le #langage. Vouloir restaurer la #domination_masculine dans la #langue_française permet aux conservateurs de se faire mousser à bon compte auprès de leur électorat. Et pendant qu’ils occupent le devant de la scène sous les ors de la République, les féministes s’épuisent à démontrer la #justesse de leur combat avec beaucoup moins de moyens pour se faire entendre.

      Le #rouleau_compresseur est en marche. La proposition de la commission sénatoriale, qui avait été déposée par « Le sénateur » -c’est ainsi qu’elle se présente- LR #Pascale_Gruny en janvier 2022, a peu de chance d’aboutir dans sa totalité à une loi tant elle est excessive. Mais elle permet une nouvelle fois de sédimenter le discours conservateur dans l’opinion. Un discours attaché à ce que « le masculin l’emporte ».

      Pascale Gruny a eu les honneurs de l’émission « Les grandes gueules » sur RMC . Elle a pu nier le poids du #symbole : « Que le masculin l’emporte sur le féminin, c’est simplement une règle de grammaire, cela ne veut pas dire que les hommes sont supérieurs aux femmes, c’est ridicule » a-t-elle asséné. « Le but c’est de l’interdire dans les contrats, les publications de la vie privée pour que cela ne s’utilise plus. Et je veux aussi que cela disparaisse de l’#université comme à Sciences-po où c’est obligatoire je crois. »

      Le texte proposé veut très largement bannir l’écriture inclusive « dans tous les cas où le législateur exige un document en français », comme les modes d’emploi, les contrats de travail ou autres règlements intérieurs d’entreprises, mais aussi les actes juridiques. « Tous ces documents seraient alors considérés comme irrecevables ou nuls » s’ils utilisent l’écriture inclusive, dite aussi #écriture_épicène.
      Ces conservateurs ne se sont toujours pas remis de l’approbation, par le Tribunal de Paris en mars dernier, d’inscrire l’écriture inclusive dans le marbre de plaques commémoratives (lire ici).

      Pas de #subvention si le masculin ne l’emporte pas

      Le texte de Pascale Gruny fait même de l’anti-égaconditionnalité en interdisant l’écriture inclusive aux « publications, revues et communications diffusées en France et qui émanent d’une personne morale de droit public, d’une personne privée exerçant une mission de service public ou d’une personne privée bénéficiant d’une subvention publique ». Les journaux qui reçoivent des subventions publiques devraient être concernés ?…

      Rappelons que l’égaconditionnalité des finances publiques revendiquée par les féministes consiste à s’assurer que les #fonds_publics distribués ne servent pas à financer des activités qui creusent les inégalités entre femmes et hommes… Ici on parlerait de patriarcatconditionnalité…

      C’est aussi un combat qui épuise les féministes.

      https://www.lesnouvellesnews.fr/guerre-dusure-contre-lecriture-inclusive-et-legaconditionnalite

      #épuisement #féminisme

    • Pour une fois je me permets d’avoir une opinion alors que d’habitude j’essaie de me tenir aux choses que je sais et de me taire ou de poser de questions par rapports aux autres sujets.

      Ne perdons pas trop de temps avec des discussions inutiles. Si le langage et l’écriture appelés inclusifs deviennent assez populaires parce qu’ils correspondent à une pratique partagée par assez de monde, si cette relative nouveauté est plus qu’un dada des intellectuels, si le peuple adopte ces formes d’expression, aucun décret n’arrêtera leur avancée.

      Je suis content d’avoir été en mesure d’apprendre un français approximatif, assez bon pour me faire comprendre et je ne verrai plus le jour du triomphe ou de la défaite de telle ou telle forme de français. Ces processus durent longtemps.

      Alors je préfère investir un peu de mon temps pour améliorer mes compétences en chinois. Cette langue me promet la même chose qui m’a fait prendre la décision d’apprendre le français. Avec l’apprentissage d’une nouvelle langue on découvre le monde sous d’autres angles, on adopte de nouvelles façons de raisonner et d’agir, on développe une personnalité supplémentaire, on n’est plus jamais seul. Parfois je me demande, ce que ferait mon caractère chinois à ma place quand ma personnalité allemande, française ou états-unienne me fait prendre une décision.

      Ma pratique des langues que je maîtrise changera au rythme auquel je les utiliserai. Je continuerai alors de le mentionner quand le sexe d’une personne a une importance et une signification, si c’est nécessaire pour dire ce que j’ai à dire. Pour le reste je me tiens aux règles qu’on m’a enseignées et aux habitudes que j’ai prises.

      Je comprends la peur de l’invisibilité et le besoin de la combattre parce que je passe une grande partie de ma vie à donner une voix aux personnes qui sont comme moi rendus invisibles par le pouvoir en place, par les mécanismes inscrits dans nos sociétés et par la méchanceté et le dédain des imbéciles. Chaque langue connaît des manières de s’attaquer à ce défi.

      Je suis curieux comment l’écriture et le langage inclusif cohabiteront ou pas avec cette multitude de formes d’expression chères à celles et ceux qui en sont maîtresses et maîtres et les considèrent comme les leurs.

      #écriture_inclusive #français #chinois #dialectes #patois #allemand

    • #mecsplications sur l’inclusivité et détournement de ce qui est préoccupant dans ce post.

      Les langues sont vivantes et tout gouvernement/état qui cherche à imposer aux populations de contrôler leurs expressions du langage tend au totalitarisme. #police_du_langage

      A contrario, l’écriture inclusive est un signe qui déplait aux conservateurs et aux fascistes parce qu’elle est manifestation politique du vivre ensemble, du soin à marquer que les inégalités de genre ne sont plus acceptables et de la résistance vivante à une langue moribonde, celle du patriarcat. Une petite révolution à la barbe des tenants du pouvoir et tout cela uniquement par le langage cela appelle des lois et de la répression.

      Quelle mauvais blague.

      Les rétrogrades de Toulouse ne s’y sont pas trompés, ils ont carrément interdit l’usage de l’écriture inclusive. 23/06/2021
      https://www.ladepeche.fr/2021/06/22/toulouse-pas-decriture-inclusive-au-capitole-9624088.php

      #féminisme #écriture_inclusive

    • #militantisme #langues_vivantes #langue_écrite #langue_parlée

      Et justement : les passions tristes des forces réactionnaires :

      «  Il existe d’autres moyens d’inclure le féminin dans la langue française  », expose la conseillère municipale d’opposition qui juge «  intéressant de réfléchir à ces questions sans passion.  »

      Qu’iels aillent bien tou·tes se faire cuire le cul, ces administrateurs·rices du cheptel humain :-))

    • Mais la française est vraiment horrible, il faut absolument la interdire avant qu’elle ne se diffuse partout, elle va nous falloir rapidement accepter l’écriture inclusive ou toute la morale patriarcale de notre chère Jeanne Jack Rousselle va se retrouver à la ruisselle. Pensez donc à cette genre de traduction

      « Toute l’éducation des hommes doit être relative à les femmes. Leur plaire, leur être utiles, se faire aimer et honorer d’elles, les élever jeunes, les soigner grandes, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce : voilà les devoirs des hommes dans toutes les temps, et ce qu’on doit leur apprendre dès l’enfance. »

    • La Monde ne sait pas ce qu’est la pointe médiane, et utilise des pointes de ponctuation (et en les doublant) pour dénoncer la usage qu’elle méconnait. C’est quand même savoureuse.

      sénateur.rice.s

      c’est pourtant simple la pointe médiane c’est à la milieu, comme ça

      sénatrice·s

      la texte législative de ces andouilles qui n’ont rien à asticoter dans leur cervelle a donc été adoptée par la sénate cette nuit

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/10/31/ecriture-inclusive-le-senat-adopte-un-texte-interdisant-la-pratique-dans-tou

      #les_crétins_du_palais_du_luxembourg

    • C’est difficile de suivre cette débat avec la novlangue employée par les député·es ; par exemple j’ai cherché la terme de wokisme dans la dictionnaire et je n’ai rien trouvée. Et sinon pour pointer une contradiction, elle me semble qu’il y a déjà une loi AllGood qui vise à défendre l’immutabilité éternelle de la française — mais que la startup nachioune n’en a pas grand chose à faire.

    • la enjeu est de montrer que la culture française est sage et docile ( Au-delà de Versailles et de St Cloud c’est la jungle ) et que grâce à macron et toutes celleux accrocs à ses jolies mollettes de roitelet la langue française constitue une socle immuable. (ici j’adore l’aspect sable mouvant de la langue, tu crois que tu la maitrises qu’elle t’appartient enfermé dans les dogmes coloniaux des institutions et hop, nique ta novlangue)

      Iels ont donc si peur que la langue française soit vivante et évolue, je trouve ça juste extraordinaire d’en arriver à légiférer pour un point médian. Enchainez ce point médian tout de suite et jetez le au cachot ! Oui maitre·sse.

    • Le « François » dans tous ses états ...
      #château-Macron (du gros qui fait tache)
      https://seenthis.net/messages/1023508#message1023947

      #tataouinage (?) #québecois
      https://fr.wiktionary.org/wiki/tataouiner
      (Et donc rien à voir avec Tataouine, ville de Tunisie passée dans le langage populaire pour évoquer un endroit perdu au bout du monde)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Tataouine
      En arabe,
      تطاوين
      se prononce un peu comme Tatooine qui est une planète-désert de l’univers de fiction Star Wars.
      Il n’y a pas de hasard, enfin, si, peut-être, un peu quand même ...

  • Disappointment as US vetoes UNSC resolution calling for humanitarian pause
    Kristen Saloomey

    Israel-Hamas war live: Biden in Israel, anger over Gaza hospital attack
    18 Oct 2023 | Israel-Palestine conflict News | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/liveblog/2023/10/17/israel-hamas-war-live-anger-after-israeli-strike-kills-500-in-hospital

    16:58 GMT
    Disappointment as US vetoes UNSC resolution calling for humanitarian pause
    Kristen Saloomey

    Reporting from UN headquarters in New York

    The explanation the US gave was that the draft resolution did not mention strongly enough, did not mention at all, Israel’s right to defend itself. That was a non-starter for the US.

    But after days of negotiations, the US alone voted against this resolution. There were two abstentions: Russia and the United Kingdom.

    Many countries expressed disappointment that they could not compromise and come up with a resolution, disappointment that they could not come together and make a statement to de-escalate the situation there and allow aid in.

    Many also said that it would undermine the Security Council in the long-run, not being able to come to an agreement on such an important matter of peace and security.

    10:03 GMT

    Heavy Israeli bombardment continues in Gaza as Biden arrives in Israel

    By Hani Abu Isheba, Khan Younis, Gaza

    There are heavy bombardments still going on across the Gaza Strip despite what happened last night.

    Last night’s attack on the hospital, which left at least 500 people dead, has not stopped Israel from continuing its bombardment of the enclave.

    A short while ago, a residential building in Khan Younis was targeted. It was completely destroyed with seven people pronounced dead on the scene. Forty others were seriously injured.

    Most of those that were killed were evacuees from different parts of Gaza.
    Smoke rises following an Israeli airstrike in the Gaza

    37m ago (09:45 GMT)

    Fuel situation at Gaza hospitals critical
    Safwat Kahlout
    Reporting from the Gaza Strip

    The fuel situation in the Gaza Strip is critical. The health ministry is desperate to source fuel for the hospitals and has issued alerts requesting anyone with even a litre of fuel to get in touch.

    A litre of fuel could save lives in Gaza.

    Al-Shifa Hospital has already been forced to close some of its departments due to lack of fuel for its emergency generators. Other hospitals have informed us that they will be forced to shut down in the coming hours.

    Some hospitals in the north had to close in the first days of Israel’s bombardments because it was not safe to remain open after receiving Israeli warnings.

    1h ago (09:03 GMT)

    Attack on hospital ‘the most advertised crime in history’

    Earlier we posted a testimony by surgeon Ghassan Abu Sitta, who was working in al-Ahli Arab Hospital when it was attacked on Tuesday evening.

    He has just posted a new comment on Facebook:

    “We now know that the number of killed exceeds 500. This number will increase as I saw many dismembered bodies and parts of bodies as I carried the last patient into the ambulance past the courtyard.

    “This was the most advertised crime in history. It was a massacre by appointment. The Israeli government has been openly saying it was going to target hospitals for the last week and the world just stood by and did nothing.

    “The number of children who were killed exceeds 50 per cent. I saw a body of a toddler who was missing a head … this morning the bombing continued.”

    2h ago (08:31 GMT)

    El-Sisi says Israel can host Palestinian refugees in Negev desert

    More from el-Sisi’s news conference in Cairo where he suggested that Israel can move Palestinians affected by the war to the Negev desert instead of requesting Egypt to host them.

    “There is the Negev desert in Israel. The Palestinians can be moved to Negev desert until they [Israel] do what they wish to do with the military operatives in the Gaza Strip before returning [the Palestinians] back,” the president said in the media address alongside visiting German Chancellor Olaf Scholz.

    “If the Palestinians are transferred to Egypt, the military operation initiated by Israel may last for years and years to come. In this case, Egypt will continue to bear the consequences and Sinai will be a base for operations against Israel and in this case, Egypt will be labelled as a base for terrorists,” he said.

    “The acts by Israel cutting power, water, electricity is a means to forcibly transfer Palestinians to the Sinai Peninsula, which we totally reject.”

  • Le Débat – France 24 sur X : " MichaelShurkin @14NStrategies @StphAntoine 🇮🇱🇺🇸 “Les #EtatsUnis ne sont pas considérés comme un médiateur honnête au #MoyenOrient” @karimbitar, professeur à l’@USJLiban, spécialiste du Proche et Moyen-Orient, invité de @StphAntoine dans le #DebatF24 de ce soir
    https://twitter.com/DebatF24/status/1714368657726361780

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1714368296680558592/pu/vid/avc1/640x360/0ciAba1eYL6w0g_B.mp4?tag=12

  • Postes Canada recueille illégalement des renseignements personnels et les loue La Presse canadienne à Ottawa

    Le commissaire à la protection de la vie privée affirme que Postes Canada enfreint la loi en glanant des informations sur des enveloppes et des colis dans le but de dresser des listes d’envoi qu’elle loue à des entreprises.

    Le bureau de Philippe Dufresne affirme que les informations recueillies pour ce programme de « listes de marketing » comprennent des données sur l’endroit où vivent les individus et le type d’achats en ligne qu’ils effectuent, en fonction du destinateur des colis.

    Or, le commissaire a constaté que Postes Canada n’avait pas obtenu l’autorisation des Canadiens pour recueillir indirectement de tels renseignements personnels.

    Dans un rapport sur l’enquête de son bureau à Postes Canada, M. Dufresne affirme que cette pratique constitue une violation de l’article 5 de la Loi sur la protection des renseignements personnels.

    Le commissaire a recommandé à Postes Canada de cesser d’utiliser et de divulguer les renseignements personnels de cette manière jusqu’à ce que la société d’État puisse demander et obtenir le consentement des Canadiens.

    Mais le commissaire Dufresne affirme que Postes Canada a refusé de prendre cette mesure corrective et il l’exhorte à reconsidérer sa décision.

    #surveillance #flicage #Société #poste #informations_personnelles #vie_privée

    Source : https://www.ledevoir.com/societe/798445/postes-canada-recueille-illegalement-renseignements-personnels-loue

  • Construire la #ville pour les #enfants | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/797453/chronique-penser-la-ville-pour-les-enfants

    Tim Gill en a parlé dans son livre Urban Playground. How Child-Friendly Planning and Design Can Save Cities, publié en 2021. Au fond, le dilemme est simple à résumer : la ville n’a pas été conçue en pensant aux enfants. Il est donc tout à fait normal que les parents craignent de laisser leur enfant marcher seul vers le parc dans un environnement réputé pour lui être hautement hostile.

    Ce qui est intéressant dans la proposition de Gill, c’est l’idée de transformer l’espace urbain en terrain de jeu pour les tout-petits, coin de rue par coin de rue, quartier par quartier. Imaginons tout un quartier rendu accessible à nos enfants pour y découvrir la vie et y jouer sans se soucier des dangers. Le coeur des parents serait plus léger, à n’en point douter.

    En 2018, j’avais imaginé la « Vision vélo » de Rosemont–La Petite-Patrie exactement à travers cette lorgnette. L’idée était simple : le meilleur moyen pour construire un réseau cyclable sécuritaire et convivial, c’était de le concevoir pour des enfants.

    Si le réseau pouvait permettre à des parents de laisser leur progéniture aller sans accompagnement au parc à vélos sur ce réseau, cela voudrait dire que les pistes cyclables allaient répondre aux besoins de toutes les personnes susceptibles de les emprunter.

  • M. Drainville, avant-hier, j’ai démissionné de mon poste d’enseignante Annie Légaré-Bilodeau - Le devoir

    M. Drainville, vous me demandez de l’aide. Moi, cette semaine, j’ai démissionné.

    Oui, dans cette situation catastrophique que vit le Québec, après 15 ans d’enseignement, j’ai démissionné d’un travail que j’adorais. J’ai quitté des élèves en or malgré les beaux défis qu’ils m’offraient, des collègues devenus amis consternés devant mon départ, des projets que je souhaitais poursuivre, ma classe pleine de matériel que j’ai bâti avec les années.

    Je n’ai pas quitté mon emploi pour une autre occasion. Je devrai me retrousser les manches et me mettre en recherche d’emploi. Je l’ai quitté parce que je suis mère de trois enfants et que la composition de ma tâche ne m’aurait pas permis d’être présente pour eux les soirs et les fins de semaine : 21,5 périodes d’enseignement dans quatre écoles sur 70 km de territoire (antérieurement cinq écoles sur 135 km) ; groupes à cycles multiples (ex. : préscolaire, deuxième et troisième années dans la même classe).


    Pourquoi cette tâche est-elle problématique ? Parce que quatre écoles, ça signifie quatre projets éducatifs à s’approprier, quatre plans de lutte contre l’intimidation et la violence, plusieurs façons différentes de fonctionner avec les multiples directions, quatre fois plus de procès-verbaux à lire parce qu’on ne peut pas assister à toutes les réunions, quatre fois plus de courriels des directions et des équipes-écoles, quatre fois plus de groupes scolaires par messagerie qui font sonner mon téléphone sans arrêt. J’en passe.

    Les groupes à cycles multiples ? J’adore, mais ça demande beaucoup de préparation. Adapter une activité de premier cycle pour la rendre accessible au préscolaire et en faire une version avec un volet écriture pour les élèves de troisième année. Refaire constamment les planifications de cours parce qu’elles ne sont pas réutilisables d’une école à l’autre, la composition des groupes étant différente. Coordonner deux situations d’évaluation en même temps en courant d’un local à l’autre. Créer du matériel sans arrêt parce qu’il n’existe pas beaucoup d’activités clés en main pour plus de deux niveaux à la fois.

    Oui, c’est beaucoup de travail. Beaucoup de travail, mais avec moins de temps pour le faire : 21,5 périodes d’enseignement par semaine, ça laisse très peu d’heures de travail personnel par jour (planification, correction, photocopies, suivi d’élèves, rencontres, comités). En considérant les déplacements, ce temps est presque réduit à néant et crée un surplus de travail à la maison. Les heures sont placées dans l’horaire et le calcul mathématique semble fonctionner, mais la réalité est tout autre.

    J’avais l’habitude de demander une petite réduction de tâche (trois périodes) pour enseigner dans trois écoles au lieu de quatre. Ça me permettait de concilier travail et famille, de faire un meilleur suivi des élèves et de m’impliquer dans les milieux. On m’a dit qu’à cause de la pénurie de main-d’oeuvre, ce n’était plus possible. Jusqu’à la dernière minute, j’ai souhaité un changement. Cet été, j’ai acheté un chandail avec un robot dans une friperie en me disant qu’il ferait rire mes élèves lorsque je le porterais pour notre projet sur ce thème. Il restera finalement dans les tiroirs parce que pour moi, M. Drainville, une tâche comme celle-là, ce n’était pas possible non plus.

    Vous me demandez de l’aide, voici quelques conseils :

    Prenez soin de vos enseignants encore présents. Ce n’est pas pour rien que 1000 d’entre eux, non retraités, quittent par année. Je connais personnellement cinq personnes qui ont leur brevet et n’enseignent pas. Quatre d’entre elles seraient encore présentes si le système n’était pas venu à bout de leur motivation.

    Acceptez les réductions de tâches chez les enseignants permanents qui le demandent. Ça évite beaucoup de départs en maladie. Ça fait des gens investis et heureux, capables d’offrir un bon service à l’élève. Mais ne devrions-nous pas tous pouvoir l’être sans réduction salariale ?

    Révisez les balises de composition des tâches. Soyez à l’écoute lors des négociations. On ne fait pas de caprices. On veut sauver l’éducation.

    Qui me remplacera ? Probablement une enseignante nouvellement diplômée et motivée, heureuse d’obtenir une tâche à temps plein. Ou peut-être pas. Si oui, je lui souhaite sincèrement la meilleure des expériences. Mais commence-t-elle sa carrière dans des conditions qui lui permettront de s’épanouir professionnellement et de ne pas se questionner d’ici cinq ans ? J’en doute. Ah, oui… un dernier conseil avant que l’on se quitte.

    Écoutez les experts en éducation. Égide Royer m’a enseigné plusieurs cours au deuxième cycle. Lorsqu’il dit que les nouveaux enseignants ne doivent pas commencer leur carrière dans les contextes les plus complexes, il sait de quoi il parle. Ne répétez pas mon histoire et faites en sorte de garder vos enseignants qui choisissent ces situations par passion.

    #enseignant #enseignante #enseignement #éducation #pénurie #école_publique #école #démission #administration #quebec mais c’est la même chose partout #réalité

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/796904/libre-opinion-m-drainville-avant-hier-j-ai-demissionne

  • Une France bouclée John R. MacArthur - Le Devoir

    Pour ne pas dire plus, la France traverse une crise politique et culturelle de grande ampleur. La réforme des retraites, la mort de Nahel Merzouk, abattu par un policier, la violence qui en a résulté dans la rue, la violence rhétorique qui émane des rangs de l’Assemblée nationale — tout signale une inversion des « valeurs républicaines » vantées par les politiciens de toutes allégeances. La beauté philosophique de la France — incarnée par le concept essentiel de la fraternité — cède le pas à une laideur d’esprit qui se traduit par une métaphorique défiguration du corps politique et du contrat social.

    Bizarrement, le monde extérieur agit comme si de rien n’était. Les touristes étrangers continuent d’inonder les lieux iconiques de l’Hexagone, et en si grand nombre que le gouvernement a lancé un programme pour réguler le « surtourisme ». Nulle part ce surtourisme n’est-il plus mis plus en évidence qu’au pied de la tour Eiffel ; nulle part le déclin de l’idéal républicain à la française n’est-il plus frappant.

    Comment ça ? Le pourrissement de la République n’est-il pas surtout démontré par l’inégalité des banlieues comme celle de « Nahel M. », par l’isolement des pauvres immigrants arabes et africains, ainsi que les petites gens démunis des villes et villages oubliés qui ont créé le mouvement des gilets jaunes ? D’une part, oui. Cette France que ni les touristes ni Emmanuel Macron ne connaissent est une tumeur attisée par l’indifférence des élites.

    Cependant, la belle France, celle des Lumières, donne toujours le meilleur d’elle-même quand elle exsude son assurance, c’est-à-dire une authentique croyance sans peur — en la liberté, en l’égalité et en la fraternité. La tour Eiffel est le symbole parfait de cette confiance populaire — brillante ingénierie ouverte sur le monde érigée pour l’Exposition dite universelle de 1889 —, un phare dédié dans une certaine mesure à la liberté d’imaginer et de réfléchir. Aujourd’hui, cette magnifique structure est enfermée derrière un hideux mur de verre pare-balles afin de protéger les visiteurs contre le « terrorisme ».

    Depuis l’aboutissement de ce projet sécuritaire, le parcours aléatoire et aisé sous la tour — à mon avis aussi le meilleur poste d’observation pour l’apprécier — est interdit. Pour ne serait-ce qu’accéder à l’esplanade, il faut se plier à un contrôle de sécurité (bien que son accès reste gratuit). Pire encore peut-être, ce bouclage a ruiné la promenade agréable qui faisait partie intégrante du charme du Champ-de-Mars.


    En pleine pandémie, la société de préservation SOS Paris a expliqué les dégâts collatéraux de cette décision : « Pendant que les Parisiens étaient cruellement privés d’espaces verts [… ], d’importants travaux de terrassement avaient lieu dans les allées latérales de la tour Eiffel. Les millions de visiteurs doivent désormais s’entasser pour franchir les sas de sécurité, comme dans un aéroport. Ceux-ci ont été intégrés au grand mur de verre et de métal qui emprisonne et enlaidit depuis deux ans la vieille dame ainsi que les deux charmants jardins à l’anglaise, réduits à des zones de file d’attente. Ces allées n’ayant pas été conçues pour résister à une telle fréquentation, il a donc fallu… les bétonner. »

    Voisin à mi-temps de la vieille dame, je peux témoigner de l’effet esthétiquement ravageur de sa sécurisation sur elle. Faire le tour de la tour vous oblige à percer des phalanges de touristes et de vendeurs à la sauvette, tous pressés et confinés pour obéir aux forces de l’ordre. Déjà, l’image d’une France suffoquée, fermée et craintive est déprimante. Mais est-ce que ce vandalisme d’espace public est même une mesure de sécurité efficace ? Conçu à la suite des attentats terroristes de novembre 2015, dont celui du Bataclan, cet aménagement a été pensé par la préfecture de police et la mairie, qui ont voulu, selon Le Parisien, « renforcer » le site contre d’éventuels attentats et tueries de masse.

    Dans un premier temps, j’étais plutôt d’accord avec le sénateur Eugene McCarthy, qui estimait qu’entourer la Maison-Blanche d’une clôture pour empêcher l’approche d’assassins servait d’encouragement aux fous les plus ambitieux. En 1968, année d’extraordinaire violence en Amérique, McCarthy déclara que, s’il était élu président, il démantèlerait la clôture. Sans défi lancé à leur ingéniosité, les tueurs aspirants perdraient tout intérêt, assurait-il. Même teintée d’ironie, son idée était, au fond, sérieuse. 

    Comme l’a remarqué le journaliste Russell Baker en 1995, McCarthy avait compris que trop de sécurité s’avérait finalement autodestructeur, le rêve d’une sécurité absolue n’étant en effet rien de plus qu’un… rêve. Ce qu’Oussama ben Laden a illustré le 11 septembre 2001 (ainsi que les assassins de Charlie Hebdo, 14 ans plus tard), c’est que l’imprévu et l’audace ont toujours un avantage contre la technologie, même la plus haute, de même que contre la surveillance, même la plus attentive.

    Le nouvel édifice de protection de la tour Eiffel dessiné par l’architecte Dietmar Feichtinger se veut transparent — il l’est, littéralement —, mais c’est également un leurre. On n’a qu’à penser à la tentative d’assassinat contre le maire de L’Haÿ-les-Roses durant les récentes émeutes pour démasquer les experts en sécurité trop sûrs d’eux. Là-bas, une voiture-bélier en feu lancée par des « terroristes » a défoncé le portail du domicile du maire. Les auteurs ont ensuite incendié la voiture familiale avec l’intention, presque réussie, de mettre le feu à la maison et d’en tuer ses habitants.

    Je suis tout à fait favorable à la prudence civique. En revanche, j’appuie le grand Russell Baker quand il dit ceci : « Chaque renforcement de ce qu’on appelle la sécurité augmente le risque qu’un autre morceau de liberté soit sacrifié pour en payer le prix. » Ainsi qu’un morceau de l’âme nationale, pourrait-on ajouter.

    John R. MacArthur est éditeur de Harper’s Magazine. Sa chronique revient au début de chaque mois.

    #France #macron #émmanuel_macron #néolibéralisme #capitalisme #idéologie #sécurité #crise #GJ #gilets_jaunes #nahel #retraites #laideur #défiguration #vandalisme #Paris #PS #anne_hidalgo

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/795804/chronique-une-france-bouclee

  • Assez impressionné comme la Russie semble être la seule grande puissance à déployer une armée de mercenaires. Et comme seuls ses mercenaires seraient d’affreux hyper-violents.

    Des fois qu’on aurait déjà oublié les contractors américains et les exploits de Blackwater en Irak.

    https://www.ledevoir.com/societe/639687/l-apres-11-septembre-apres-le-11-septembre-un-monde-de-mercenaire

    Le Pentagone a massivement fait appel aux contractors depuis vingt ans. Le projet Costs of War, lié à l’Institut d’affaires publiques et internationales Watson de l’Université Brown, recensait 53 000 agents de compagnies militaires et de sécurité privées sous contrat en 2019 en Afghanistan et en Irak, contre 35 000 soldats des forces régulières.

    Les budgets reflètent cette mutation vers la sous-traitance. Le Pentagone a dépensé l’équivalent de 855 milliards de dollars canadiens en 2019, dont plus de la moitié — 470 milliards — a profité à des compagnies privées. Il s’agit d’une augmentation de 164 % par rapport à 2001. Les universitaires parlent d’une camo economy, d’une gestion qui camoufle les coûts réels et humains des conflits.

  • C’est la fin du téléphone Alain McKenna - Le Devoir

    Photo : Apple Si un message est laissé dans la boîte vocale, l’iPhone proposera de transposer à l’écrit ce que l’appelant aura enregistré, et le transmettra à l’utilisateur pour qu’il puisse lire le tout à tête reposée. Plus besoin de porter l’oreille au combiné pour prendre des messages. En fait, même plus besoin de répondre aux appels : laissez un message vocal après le bip, nous le lirons plus tard…

    Le téléphone est mort. Vive… vive quoi, au juste ? Il a souvent été dit et écrit que le téléphone intelligent avait fini par enterrer l’agenda numérique, l’appareil photo, le réveille-matin… et voilà qu’il menace l’existence même du téléphone.


    C’est fou ce qui peut se passer en un mois dans le monde des technologies. Entre les mois de mai et de juin, Apple et Google, qui forment le monopole de la téléphonie mobile mondiale avec l’iPhone et le système Android, ont présenté les nouveautés qu’ils comptent ajouter à leurs appareils mobiles au cours de la prochaine année.

    Pour les gens qui aiment passer des heures au téléphone, les nouvelles ne sont pas bonnes. Pour les gens qui attendent impatiemment un appel après avoir laissé un message dans la boîte vocale d’un proche, ça s’annonce mal. Pour les professionnels du télémarketing aussi. Au moins, ceux-là, personne ne regrettera de ne plus leur parler…

    Lisez à haute voix
    Apple vient de passer quelques jours à présenter aux programmeurs et aux créateurs d’applications en tout genre les nouveautés à venir pour ses nombreux produits informatiques. L’iPhone a eu droit à sa juste part de nouveautés. La plupart ciblent les trois principales fonctions de communication de l’appareil.

    « Le téléphone, la messagerie et les appels vidéo de FaceTime reçoivent dans cette mise à jour une tonne de nouvelles fonctions que nos utilisateurs vont adorer », a assuré sur scène le grand manitou des logiciels pour Apple, Craig Federighi. « Nous espérons rendre l’iPhone plus personnalisé et plus intuitif que jamais. »

    Une des façons de personnaliser son expérience mobile sera d’ajouter à sa propre fiche de contact une grande photo de soi-même (ou n’importe quelle autre image, en fait) et d’y écrire son nom en choisissant parmi une sélection de polices de caractères et de couleurs qui visent à rendre unique la façon dont on apparaîtra à l’écran des gens qu’on appelle.

    La personne à l’autre bout du fil (ou du sans-fil ?) verra tout ça au moment de décrocher. Elle pourra répondre, à l’oral ou par messagerie texte, ou transférer l’appel à la boîte vocale.

    C’est là où ça devient intéressant : si un message est laissé dans la boîte vocale, l’iPhone proposera de transposer à l’écrit ce que l’appelant aura enregistré, et le transmettra à l’utilisateur pour qu’il puisse lire le tout à tête reposée. Plus besoin de porter l’oreille au combiné pour prendre des messages. En fait, même plus besoin de répondre aux appels : laissez un message vocal après le bip, nous le lirons plus tard…

    Votre appel est important pour nous
    Apple n’invente rien avec cette nouvelle fonction. Google propose sensiblement la même chose depuis plusieurs mois sur certains appareils Android, y compris la plus récente version de sa gamme de téléphones Pixel. Dans les deux cas, la fonction se limite toutefois à l’anglais. Pour en profiter, il faut régler la langue de son téléphone en anglais, bien sûr, mais il faut aussi que les messages déposés dans la boîte vocale soient en anglais. On nous assure, tant chez Apple que chez Google, que la transcription des messages vocaux et même des appels en direct sera offerte dans d’autres langues — y compris le français — le plus tôt possible.

    Cela dit, Google pousse un peu plus loin la prise en charge automatisée des appels pour rendre l’expérience moins pénible. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle tant de gens ont hâte de confier à des outils automatisés la gestion des conversations vocales en direct : parce que ce n’est pas aussi plaisant qu’on veut nous le laisser croire.

    Du côté de Google, on semble avoir compris que certains appels sont plus désagréables que d’autres. Par exemple, quand on nous met en attente. Votre appel est important pour nous, nous assure-t-on trop souvent avant de rejouer une énième fois la même chanson particulièrement médiocre, mais libre de droits. Imaginez si en plus c’était un ver d’oreille…

    L’Assistant Google se propose donc de garder la ligne pour nous. Quand quelqu’un à l’autre bout décroche à son tour, le téléphone émet une alerte sonore ou vibrante. On peut revenir à l’appel sans avoir perdu plusieurs minutes d’une vie autrement mieux occupée ailleurs que dans la salle d’attente virtuelle d’une multinationale pas si pressée que ça de nous parler de vive voix.

    L’Assistant Google peut aussi répondre à notre place. Pratique quand on ne reconnaît pas le numéro (ou, bientôt, la grande image personnalisée plein écran avec nom en couleur…). On peut donc confier à l’Assistant la tâche de décrocher, et de demander qui appelle. On peut ensuite décider de répondre en personne ou de passer son tour.

    Comment raccrocher son téléphone  
    Si vous êtes sur Android, vous pourrez vous aussi personnaliser encore un peu plus votre fond d’écran plus tard cette année. Si votre téléphone est assez récent, vous pourrez le déposer sur un socle de chargement et laisser son affichage allumé pour le voir se transformer en un cadre photo dynamique, en un agenda numérique, en un réveille-matin, en un terminal pour des appels vidéo, et quoi encore… La même chose sera possible sur iPhone cet automne.

    Il deviendra tout à coup pas mal plus agréable de laisser son téléphone sur son bureau ou sur sa table de chevet que de le porter à son oreille… Car même si on parle encore aujourd’hui de « téléphone » intelligent, il semble que la fonction téléphonique de ces ordinateurs de poche soit de moins en moins importante.

    #téléphone #mobile #smartphone #iPhone #messagerie #surveillance #espionnage #assistant #écoute #fadettes automatiques #google #Apple #tech #technologies

    Source : https://www.ledevoir.com/societe/consommation/792625/completement-debranche-c-est-la-fin-du-telephone

  • Des millionnaires en moins Gérard Bérubé - Le devoir

    Les millionnaires non plus ne l’ont pas eu facile l’an dernier. Ils sont devenus (un peu) moins nombreux et ont encaissé leur plus fort revers de fortune en dix ans. Ce qui n’a pas empêché la taille du marché des jets privés de croître de 5,6 %.

    La firme de consultants Capgemini a publié son World Wealth Report le 1er juin. On y lit que le nombre de particuliers fortunés disposant de 1 million $US ou plus à investir a diminué de 3,3 % à l’échelle planétaire , pour revenir à 21,7 millions de personnes en 2022. Pour sa part, la valeur globale de leur richesse a fondu de 3,6 %, à 83 000 milliards $US. « Il s’agit de la plus forte baisse en dix ans (2013-2022), déclenchée par l’incertitude géopolitique et macroéconomique », précise la firme.


    C’est en Amérique du Nord qu’on a observé la plus forte baisse de la richesse individuelle (-7,4 %), suivie de l’Europe (-3,2 %) et de l’Asie-Pacifique (-2,7 %). À l’opposé, la population des fortunés de l’Afrique, de l’Amérique latine et du Moyen-Orient est sortie du lot en enregistrant un enrichissement personnel accru en 2022 grâce à la solide performance financière des secteurs pétrolier et gazier.

    Au Canada, malgré le poids des énergies fossiles dans l’économie, le nombre de particuliers fortunés s’est replié de 2,4 %, à 428 400, et la valeur de leurs avoirs combinés a reculé de 3,3 %, à 45,7 milliards $US, a repris un blogue du Financial Post. Cette contraction est expliquée par une hausse de seulement 1,6 % du prix moyen de l’immobilier l’an dernier, comparativement à 10,6 % en 2021. Aussi par une érosion de 10 % de la capitalisation boursière et par la forte hausse de l’inflation, qui a atteint une pointe à 8,1 % en juin. Cet impact a été en partie atténué par une augmentation du taux d’épargne et une propension marginale à consommer allant en diminuant plus l’on grimpe dans la grille des revenus.

    Globalement, le gros des avoirs de ces fortunés était détenu sous forme de liquidités l’an dernier. Ce pourcentage de 34 % se voulait le niveau le plus élevé en 27 ans, soit depuis que Capgemini compile ces données. Le reste était réparti entre les actions (23 %), l’Immobilier (15 %), les titres à revenu fixe (15 %) et les placements alternatifs (13 %).

    Et les ESG ?
    Fait intéressant, il ressort du rapport de Capgemini que l’investissement selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) demeure une priorité pour cette clientèle. Même s’ils sont seulement 23 % à déclarer avoir généré plus de rendements à partir d’actif liés aux critères ESG, sous le coup d’une conjoncture économique peu clémente, 41 % des répondants à l’enquête ont cité cette forme d’investissement d’impact comme une priorité absolue, et 63 % ont déclaré avoir demandé des bilans ESG pour leur actif. Ils ont en face d’eux des sociétés de gestion de patrimoine plus frileuse. Une petite majorité d’entre elles (52 %) considère l’analyse des données ESG comme une priorité absolue, et une minorité (31 %) accorde de l’importance à la traçabilité.

    Parmi les gestionnaires interrogés, 40 % ont déclaré avoir besoin de plus de données pour comprendre l’impact ESG, et près d’un sur deux a précisé avoir besoin de plus d’informations ESG pour interagir efficacement avec les clients.

    Les jets privés ont la cote
    Un recul de l’enrichissement et une sensibilité déclarée aux facteurs ESG qui n’ont toutefois pas eu d’incidence sur le volume d’affaires des jets privés, l’un des principaux symboles extérieurs de richesse. Le site Patriotic Millionaires reprend une étude de l’Institute for Policy Studies indiquant que le nombre de ces appareils de la flotte mondiale a augmenté de 133 % au cours des deux dernières décennies, passant de 9895 en 2000 à 23 133 à la mi-2022. La taille de ce marché est passée de 32,3 milliards $US en 2021 à 34,1 milliards de dollars en 2022, soit une hausse de 5,6 %. Cette croissance s’est accompagnée d’un nombre sans précédent d’opération des avions d’affaires, à 5,3 millions l’an dernier, ajoute l’étude du groupe de réflexion.

    Le site relève l’exemple d’Elon Musk et ajoute une dimension environnementale à son observation. Il est écrit que le patron notamment de Tesla et de Twitter a pris un vol en jet privé environ tous les deux jours en 2022, produisant 2112 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone l’année dernière seulement. « C’est 132 fois plus que l’empreinte carbone totale d’un individu moyen aux États-Unis. Il est l’un des plus actifs des États-Unis. Il a acheté un nouvel avion, effectué 171 vols, contribué à la consommation de 837 934 litres de carburéacteur et a été responsable de 2112 tonnes d’émissions de carbone en 2022. »

    Plus globalement, depuis le début de la pandémie, l’utilisation des jets privés a augmenté d’environ un cinquième, et leurs émissions de GES ont bondi de plus de 23 %, selon une étude récente citée par Patriotic Millionaires, qui rappelle qu’ils émettent au moins 10 fois plus de polluants que les avions commerciaux par passager.

    « Bien que les carburants d’aviation durables (SAF) aient un rôle à jouer dans la réduction des émissions de l’aviation, ils ne devraient pas être considérés comme une panacée par l’industrie des jets privés. Les SAF produisent encore des émissions, bien que moins que les carburants traditionnels, et ils sont actuellement coûteux et rarement utilisés. »

    #millionnaires #riches #inégalités #économie #patrimoine #richesse #logement #milliardaires #capitalisme #millionnaire #immobilier #bourse #inflation #jets_privés

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/792733/chronique-des-millionnaires-en-moins