• Les dérives du management de McDonald’s en France : sexisme, harcèlement, agressions sexuelles
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/13/sexisme-harcelement-agressions-sexuelles-des-salaries-denoncent-le-managemen

    « Mediapart » et « Streetpress » ont recueilli 78 témoignages de salariés qui décrivent un environnement où la violence professionnelle est systémique. Une plainte avait déjà été déposée par une coalition internationale de syndicats devant l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le 18 mai. Les enquêtes de Mediapart et Streetpress viennent confirmer des situations de sexisme, d’agressions sexuelles et de harcèlement moral et sexuel chez McDonald’s. Durant deux mois d’enquête, les (...)

    #McDonald's #beauté #discrimination #GigEconomy #harcèlement #travail

    ##beauté

  • Champigny-sur-Marne : après l’attaque du commissariat, le désarroi des habitants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/13/champigny-sur-marne-apres-l-attaque-du-commissariat-le-desarroi-des-habitant

    C’est l’attaque « de trop », l’image « de trop », la goutte « de trop ». Pour les policiers, les représentants politiques, et les habitants. Mais pas forcément pour les mêmes raisons.

    La tentative d’intrusion d’une quarantaine d’individus armés de barres de fer au sein du commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), planté au cœur du quartier populaire du Bois-l’Abbé, dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 octobre, a provoqué une onde de choc dans les rangs des forces de l’ordre, d’une partie de la classe politique, mais aussi parmi les Campinois, qui se disent « dévastés » par cet événement qui ternit une fois encore l’image de leur ville et compromet encore davantage l’avenir de leurs enfants.

    La vidéo du bâtiment ciblé par une pluie de tirs de mortiers d’artifice a été vue des milliers de fois sur Twitter. « Oh la la, tout ça ne va rien arranger à la réputation épouvantable du quartier , bougonne Micheline Coutelan, 77 ans, emmitouflée dans sa parka marron ceinturée, bonnet-béret vissé sur la tête. Je viens faire mes courses ici depuis des décennies et tout se passe bien pourtant. »

    Lundi, ils étaient une petite dizaine – acteurs associatifs, entrepreneurs et citoyens – rassemblés devant un magasin de téléphonie situé dans une galerie commerciale à ciel ouvert pour défendre leur quartier et se défendre contre le « lynchage médiatique et politique » dont ils ont le sentiment de faire injustement l’objet, déplore Mamadou Sy, associatif et conseiller municipal d’opposition.

    « Ces images ne reflètent pas la réalité de nos vies ici » , souligne-t-il. Comme s’ils étaient tous à mettre dans le même panier. « Racailles », « voyous », « petits caïds », « drogue », « zone de non-droit », « scènes de guerre » … Sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision, les commentaires fusent et « caricaturent chaque jour davantage notre territoire et ses habitants autour d’un fait isolé » , regrette M. Sy.

    « Arrêter de souffler sur les braises »

    Le matin même de l’attaque, le maire (divers droite) Laurent Jeanne s’était installé autour d’une petite table au marché afin de recueillir la parole et les doléances des résidents. Bilan : « Seulement une personne sur trente m’a parlé de problèmes de sécurité » , fait savoir l’élu, qui prévoit de créer une police municipale armée de vingt-deux agents d’ici dix-huit à vingt-quatre mois. Les sujets de préoccupation du quotidien portent davantage sur l’emploi et l’économie. « Une petite minorité, dont nous condamnons fermement les actes de violence, nuit à la grande majorité des habitants qui vivent tranquillement dans un quartier qu’ils aiment , affirme M. Sy. Les institutions doivent elles aussi jouer l’apaisement et arrêter de souffler sur les braises avec des mots très durs et souvent excessifs à notre encontre. »

    Durant quarante-huit heures, les responsables politiques de droite et d’extrême droite ont multiplié les déclarations d’indignation et de condamnation, tandis que le gouvernement sortait le grand jeu : le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, doit rencontrer les syndicats de police ce mardi 13 octobre, le chef de l’Etat les recevra jeudi.

    « Les petits caïds n’impressionnent personne et ne décourageront pas notre travail de lutte contre les stupéfiants » , a réagi dimanche Gérald Darmanin sur son compte Twitter. « Le sujet, ce n’est pas la drogue, affirme Ismaël Baya, 25 ans, intérimaire dans la préparation de commandes. Ce n’est même pas vraiment l’histoire de l’accident de scooter, pas seulement en tout cas [une semaine plus tôt, la tentative d’interpellation d’un jeune homme à scooter qui faisait du rodéo sans casque s’est soldée par une chute et une fracture du fémur, certains accusant les forces de l’ordre d’être à l’origine de la chute]. Le problème, ce sont nos relations avec la police et les contrôles d’identité permanents. »

    Impossible de sortir fumer une cigarette en bas de son immeuble sans avoir droit à une fouille, affirment Ismaël et ses amis en chœur. « Les policiers croient qu’avec leur statut, ils peuvent tout se permettre avec nous, peste Mohamed, 20 ans, en BTS de comptabilité-gestion. On ne cautionne pas ce qu’il s’est passé samedi, mais c’est le seul moyen qu’ont certains jeunes pour s’exprimer et répondre. »

    « Le camp d’en face »

    C’est la même partie qui n’en finit pas. Policiers et jeunes des quartiers se renvoient la balle, chacun accuse l’autre de violences, chacun estime que « le camp d’en face » bénéficie d’un régime d’impunité intolérable, « et au final, personne ne gagne » , souffle un habitant, qui dit avoir la sensation d’être pris en otage entre quelques dizaines de jeunes qui attaquent un bâtiment public et des politiques qui sont dans l’urgence et la démonstration de force, « mais jamais dans le dialogue avec nous » .
    Lundi, à la mi-journée, plusieurs dizaines de fonctionnaires de police s’étaient donné rendez-vous devant le commissariat de la ville – où il reste peu de traces de l’attaque – afin d’exprimer leur « ras-le-bol » , portant haut leurs banderoles sur lesquelles ils apparaissaient telles des cibles : « Notre sécurité a un prix », « Ils ont attaqué un sanctuaire, c’est quoi la prochaine étape ? »

    Des rassemblements identiques se sont déroulés à Paris, Clermont-Ferrand, Brest (Finistère), Nancy, Tours, Bayonne (Pyrénées-Atlantique), Dijon… A l’appel des syndicats de police, ils ont dénoncé les agressions dont ils sont la cible et soutenu les deux agents grièvement blessés par balles à Herblay, dans le Val-d’Oise, trois jours avant l’attaque du commissariat de Champigny-sur-Marne.

    Les syndicats réclament des sanctions pénales exemplaires, mais aussi du matériel (gilets, véhicules…), le doublement de la prime accordée aux « nuiteux » (les agents qui travaillent la nuit), une revalorisation de la prime d’officier de police judiciaire et le règlement des heures supplémentaires.

    « Quand on voit un commissariat attaqué comme récemment à Champigny-sur-Marne, quand on voit deux policiers comme dans le Val-d’Oise la semaine dernière sauvagement agressés, on se dit que c’est l’Etat et la République qui sont pris pour cible » , a déclaré le premier ministre, Jean Castex, lundi matin, au micro de Franceinfo, promettant d’être « intraitable » .

    « Ce n’est pas la guerre ici, ce n’est pas Bagdad »

    Il a annoncé le recrutement de 10 000 policiers supplémentaires d’ici à la fin du quinquennat, le renforcement de la réponse pénale avec l’augmentation de 8 % du budget de la justice prévue dans le projet de loi de finances pour 2021 ainsi qu’une réflexion sur les prérogatives des polices municipales, en soutien de la police nationale.
    De son côté, Gérald Darmanin a évoqué le renforcement de la législation sur la vente des mortiers d’artifice et la présentation du Livre blanc de la sécurité intérieure – que plus personne n’attendait – pour le mois de novembre.

    « Non, ce n’est pas la guerre ici, ce n’est pas Bagdad , lance Mahamadou Coulibaly, un “enfant du quartier”, acteur et entrepreneur, qui a ouvert il y a un peu plus d’un an Smart Accessory, mélange d’atelier de réparation d’ordinateurs et de téléphones, de commerce et d’espace de coworking. Nous aussi nous aimerions être conviés autour de la table, mais personne ne nous invite. Tout le monde se précipite quand un commissariat est attaqué mais personne ne vient rencontrer nos talents, et je ne parle pas de sport ni de rap, je parle de nos projets culturels et intellectuels, je parle de nos diplômés qui ne trouvent pas d’emploi. »

    Samir Rekab, fondateur de l’association Champigny Citoyens, en sait quelque chose. « J’ai moi-même été victime de la mauvaise image du quartier » , raconte-t-il. Il se souvient encore de cet entretien d’embauche pour un poste de chargé de clientèle à la Société générale et de la mine défaite du recruteur lorsqu’il a vu son lieu de résidence sur son CV. Il n’a pas eu le job. Son engagement associatif est né de ces rejets professionnels successifs.

    #police #contrôles_d'identité #pyrotechnie

  • Dominique Simonnot, journaliste du « Canard enchaîné », est nommée contrôleuse générale des prisons
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2020/10/05/une-journaliste-du-canard-enchaine-nommee-controleuse-generale-des-prisons_6

    Elle a rejoint l’hebdomadaire satirique en 2006, dans lequel elle publie chaque semaine une chronique judiciaire. Elle remplace Adeline Hazan partie à la mi-juillet.

    Le poste de contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, chargée de défendre les droits des détenus, était vacant depuis le départ à la mi-juillet d’Adeline Hazan, qui a occupé pendant six ans la direction de cette autorité administrative indépendante. La chroniqueuse judiciaire du Canard enchaîné Dominique Simonnot a été nommée par Emmanuel Macron pour la remplacer, a annoncé l’Elysée lundi 5 octobre.

    • La chroniqueuse judiciaire au Canard enchaîné, qui avait démarré sa carrière comme éducatrice à l’Administration pénitentiaire, a été nommée, lundi, au poste de contrôleuse générale des prisons par Emmanuel Macron.
      https://www.humanite.fr/dominique-simonnot-une-journaliste-au-chevet-des-prisonniers-694522

      Un joli défi pour une journaliste engagée. À 67 ans, Dominique Simonnot, chroniqueuse judiciaire au #Canard_enchaîné, a été nommée, lundi, au poste de contrôleuse générale des prisons par le président Emmanuel Macron. Pour celle qui a démarré sa carrière comme éducatrice à l’Administration pénitentiaire, c’est une sorte de retour aux sources, mais aussi la continuation d’une carrière marquée par l’attention aux exclus de la société. Arrivée en 1991 au quotidien Libération, elle y couvre des grandes affaires judiciaires, mais aussi la lutte des sans-papiers à l’époque de l’église Saint-Bernard. Elle s’intéresse aussi aux mal-logés et aux difficultés de la vie en #prison. Elle publie, en 2018, un très beau livre sur le parcours de combattant d’une enfant rom en France.

      De son intérêt pour ceux que la société rejette et de son goût pour les questions judiciaires, elle tire Carnets de justice, une chronique qui livre une observation à la fois savoureuse et tendre de la #justice du quotidien, celle des comparutions immédiates. Elle reprend cette formule au Canard enchaîné, qu’elle rejoint en 2006, après avoir quitté Libération en raison d’un désaccord avec la ligne prise par le quotidien. Avec ce nouveau poste, Dominique Simonnot a du pain sur la planche. Son prédécesseur, Adeline Hazan, qui a quitté son poste mi-juillet, a visité pendant son mandat quelque 900 établissements, dont 164 hôpitaux psychiatriques et 149 prisons. Elle devra surtout batailler avec un État de moins en moins regardant sur les conditions de détention qu’il impose et de plus en plus enclin à manier des rhétoriques populistes.

      Justice en France - une loterie nationale
      https://www.payot.ch/Detail/justice_en_france-dominique_simonnot-9782846750738

      Ce #livre est une adaptation des « Carnets de justice », une des plus célèbres chroniques de Libération, créée en 1998 par Dominique Simonnot. Si, dans le quotidien, chaque « Carnet » déroule une audience complète, l’auteur a choisi ici d’adopter un classement thématique, par type de délit - arnaques, outrages et rébellions, drogue, violences familiales... - ou par profession - avocats, juges et procureurs. Le constat n’en est que plus accablant. Car c’est un mythe bien établi qu’en France, la loi serait la même pour tous et que l’individualisation des peines ne profiterait qu’au justiciable. En s’attachant, loin des grands procès médiatiques, au petit théâtre des comparutions immédiates, les anciens flagrants délits, en donnant à entendre, sans les commenter, mais en les « montant », les paroles des prévenus, des avocats, des magistrats et de leurs auxiliaires, sans oublier les interventions de la salle, Dominique Simonnot fait voler ce mythe en éclats. Et l’on découvre comment, d’une ville à l’autre, d’un magistrat, d’un avocat ou d’un jour à l’autre, ce n’est pas toujours la même loi qui s’applique. C’est une pauvre (à tous les sens du terme) justice ordinaire qui s’exerce en France, justice humaine, bien trop humaine...

      Amadora - une enfance tzigane
      https://www.payot.ch/Detail/amadora-dominique_simonnot-9782021377057?cId=0

      Qui connaît en France la communauté des #Roms ? Qui sait ce qu’ils font, d’où ils viennent, quelles sont leurs attentes ? Qui s’est donné la peine de leur laisser la parole ? En brossant le portrait d’une jeune Tzigane vivant en Seine-Saint-Denis, Amadora Linguar, #Dominique_Simonnot déjoue les a priori qui résument notre vision de tout un peuple. Arrivée en France à 4 ans, Amadora est devenue la traductrice officielle de son campement, la seule à lire, écrire et parler un français impeccable. La petite fille s’occupe de ses frères et soeur, négocie le prix des matelas que son père ramasse dans la rue, discute avec les policiers, accompagne les adultes à l’hôpital ou chez le médecin, parlemente avec l’assistante sociale... A ses côtés, Dominique Simonnot a glané une foule d’histoires comiques ou effrayantes et rencontré des personnages hors du commun. A force de l’écouter, elle a eu envie de capter la voix de cette petite lutine studieuse pour raconter l’histoire d’une famille rom en France. Une famille où chacun porte en soi un mélange de nostalgie du pays, de lamentation mais aussi de malice et d’un humour au vitriol. Bref, voici les Roms comme on ne les a jamais vus.

    • Pourquoi Emmanuel Macron a choisi Dominique Simonnot, du « Canard enchaîné », comme contrôleuse des prisons
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/13/pourquoi-macron-a-choisi-une-journaliste-du-canard-enchaine-comme-controleus

      C’est Eric Dupond-Moretti, le garde des sceaux, qui a soufflé le nom de la journaliste au président de la République, à l’issue d’un casting riche en rebondissements.
      Par Jean-Baptiste Jacquin

      Annoncée le 5 octobre par le président de la République, la proposition de nommer Dominique Simonnot, journaliste au Canard enchaîné, au poste de contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a surpris, tant sa personnalité apparaît « disruptive » , selon le terme cher à la Macronie.

      Celle qui tient chaque semaine la chronique « Coups de barre » devait savoir mardi 13 octobre si les commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat donnent leur feu vert à sa nomination. Le dépouillement du vote non public des deux commissions doit se tenir de façon simultanée à 19 heures, dans la foulée du grand oral prévu devant chacune d’entre elles. « L’inconnue viendra du vote des députés et sénateurs de droite, les groupes La République en marche et la gauche devant approuver ce choix » , prédit un bon connaisseur du Parlement.

      Agée de 68 ans, Mme Simonnot connaît les contraintes de l’administration pénitentiaire pour y avoir débuté en tant qu’éducatrice, profession élargie depuis et transformée en conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation. Devenue journaliste en 1991, à Libération puis au Canard enchaîné depuis 2006, elle a sillonné les tribunaux du pays, notamment pour tenir sa chronique des comparutions immédiates, qui a alimenté deux livres et une pièce de théâtre. Son humour, grinçant au point de déstabiliser ses interlocuteurs qui ne savent pas toujours à quoi s’en tenir, et ses combats contre l’injustice et les malfaçons de la justice en font « une personnalité attachante mais clivante » , résume un magistrat qui la connaît bien.

      Poste vacant depuis le 17 juillet

      C’est pourtant à un tout autre profil qu’Emmanuel Macron avait pensé pour succéder à Adeline Hazan à la tête de cette autorité administrative indépendante, chargée de visiter avec un regard critique les prisons, hôpitaux psychiatriques où des personnes sont internées sans leur consentement, centres de rétention administrative, lieux de garde à vue et autres centres éducatifs fermés.
      L’Elysée avait prévu, a-t-on appris de bonne source, d’annoncer simultanément fin juin les noms de la journaliste Claire Hédon pour succéder à Jacques Toubon comme Défenseure des droits et du conseiller d’Etat Christian Vigouroux comme contrôleur général des lieux de privation de liberté. Mais le secrétariat général du gouvernement a exhumé in extremis deux jurisprudences du Conseil d’Etat sur la limite d’âge qui fragilisaient la nomination de ce grand commis de l’Etat, qui vient de fêter ses 70 ans.

      Aucun plan B n’avait été prévu. Le poste de contrôleur général est donc vacant depuis le 17 juillet. De quoi alimenter des inquiétudes sur la volonté politique de pourvoir cette fonction. L’ex-garde des sceaux Nicole Belloubet avait alors poussé la candidature de Laurence Vichnievsky, ancienne juge d’instruction aujourd’hui députée MoDem du Puy-de-Dôme. Mais Eric Dupond-Moretti, nommé ministre de la justice le 6 juillet, a fait rapidement connaître, selon nos informations, ses réticences, même si cette nomination relève d’une prérogative du chef de l’Etat.

      Plusieurs candidatures, notamment de magistrats, se sont manifestées ou ont été évoquées, comme celle de Yaël Braun-Pivet, la présidente de la commission des lois de l’Assemblée nationale, écartée en juillet de la course à la présidence du groupe La République en marche au Palais-Bourbon. L’ex-avocate a marqué son intérêt pour le thème de la prison depuis son élection dans les Yvelines avec la vague macroniste de juin 2017. Mais nommer une députée fidèle à Emmanuel Macron à la tête d’une autorité censée être indépendante de l’exécutif présentait un risque politique.

      « Une idée très gonflée »

      Le chef de l’Etat et le garde des sceaux se sont alors accordés sur un nom, celui de Florence Aubenas, a-t-on appris d’une source proche de l’Elysée. Mais, grand reporter au Monde depuis 2012, la journaliste, qui avait présidé l’Observatoire international des prisons entre 2009 et 2012 après être passée par Libération et Le Nouvel Observateur, a décliné la proposition.

      C’est Eric Dupond-Moretti qui a finalement soufflé à Emmanuel Macron le nom de Dominique Simonnot, a-t-on appris de sources concordantes. L’ex-avocat et la journaliste se connaissent depuis longtemps. « Une idée très gonflée » , relève un bon connaisseur du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, « mais qui a du sens » . D’ailleurs, l’Elysée a préféré s’assurer, avant de valider ce choix, que la direction de l’administration pénitentiaire n’y voyait pas un casus belli.

      Son indépendance à l’égard du gouvernement ou du parti présidentiel ne peut pas être mise en défaut. C’est elle, par exemple, qui a révélé dans Le Canard enchaîné du 23 octobre 2019 la note adressée à Matignon par un conseiller du cabinet de Nicole Belloubet, demandant d’identifier les villes ciblées par la majorité à l’approche des élections municipales afin d’adapter en conséquence le rythme des annonces en matière de jeu de chaises musicales entre les tribunaux.

      L’un des enjeux de ce mandat de six ans, non renouvelable, sera de s’assurer que les recommandations sur la dignité des conditions de détention formulées par la Cour européenne des droits de l’homme, lors de la condamnation historique de la France le 30 janvier, soient suivies d’effet.

      #prisons #psychiatrie #CRA