• Comment l’UE a fermé les yeux sur le refoulement illégal de migrants par la #Bulgarie avant son adhésion à Schengen

    Des documents internes de Frontex révèlent des violations répétées. Malgré des alertes répétées, la Commission européenne salue les « résultats excellents » de la Bulgarie, qui s’apprête à rejoindre l’espace Schengen.

    Au printemps 2022, Ali, un Syrien de 16 ans, entre dans un centre d’accueil à Sofia (Bulgarie) pour demander une protection au titre de l’asile et un regroupement familial avec sa mère et ses cinq autres frères et sœurs, restés en Syrie et au Liban.

    Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Au lieu de voir sa demande traitée, il est emmené dans un endroit qui, dit-il, « ressemble à une prison ». Pendant la nuit, comme une cinquantaine d’autres personnes, il est embarqué dans une voiture de la police des frontières et reconduit jusqu’à la frontière turque, à 300 kilomètres de là, sans recevoir la moindre information sur ses droits à l’asile.

    « Ils nous ont fait marcher jusqu’à une #clôture équipée de caméras. Après avoir franchi la clôture, il y avait comme un canal. En même temps, ils frappaient les gens, se remémore le garçon. Ils ont tout pris et m’ont frappé dans le dos, sur la tête. Après cela, ils m’ont jeté dans le canal. » Le groupe est invité à retourner en #Turquie et ne jamais revenir.

    Les refoulements, une « pratique courante »

    Les témoignages de refoulements (ou pushbacks, en anglais) comme celui d’Ali sont généralement réfutés par le gouvernement bulgare. Mais de nombreux abus ont été documentés par l’organe de surveillance des droits humains de Frontex au cours des dix-huit derniers mois, selon une série de documents internes de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes consultés par le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN) et publiés par Le Monde. Ces documents, obtenus grâce aux lois de transparence européennes, décrivent avec force détails des #brutalités commises par des agents bulgares participant aux opérations de Frontex : coups de bâton, #déshabillage de force, #vols d’effets personnels, #agressions verbales et #blessures graves infligées par des chiens, etc.

    Les documents montrent également que les preuves étayant ces pratiques illégales ont été dissimulées non seulement par les autorités bulgares, mais aussi par les hauts fonctionnaires de Frontex et de la Commission européenne. Dans le même temps, l’exécutif européen saluait les « excellents » progrès réalisés par la Bulgarie en matière de #gestion_des_frontières, facilitant l’adhésion du pays à l’espace Schengen – les contrôles aux frontières aériennes et maritimes seront levés le 31 mars, tandis que les contrôles terrestres restent en place pour l’instant.

    Les organisations non gouvernementales (ONG) de défense des droits humains locales et internationales alertent depuis de nombreuses années sur les refoulements violents en Bulgarie. Selon des données compilées par le Comité Helsinki de Bulgarie, 5 268 refoulements, touchant 87 647 personnes, auraient eu lieu au cours de la seule année 2022.

    Plusieurs experts affirment que la plupart des 325 000 entrées de migrants que le gouvernement bulgare revendique avoir « empêchées » depuis 2022 sont en fait des refoulements illégaux. « Ces personnes ont été interceptées à l’intérieur du pays. Nous ne parlons donc pas d’entrées empêchées, mais de retours », explique Iliyana Savova, directrice du programme pour les réfugiés et les migrants du Comité Helsinki de Bulgarie. « C’est un secret de Polichinelle que les gens sont repoussés. De tels ordres existent », admet, sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire du gouvernement bulgare.

    Les preuves s’accumulent tellement que le Bureau des droits fondamentaux de Frontex (FRO) considère « établi » que les refoulements, « impliquant souvent des niveaux élevés de #violence et d’autres #traitements_inhumains_ou_dégradants », sont « une pratique régulière de la police des frontières bulgare », selon un bilan des « rapports d’incidents graves » couvrant la période 2022-2023 obtenu dans le cadre de cette enquête.

    Un lanceur d’alerte en mission discrète

    Pour l’Union européenne (UE), la situation est d’autant plus problématique que son agence des frontières collabore directement sur le terrain avec les forces de sécurité bulgares. Depuis 2022, dans le cadre de l’opération conjointe #Terra, Frontex a déployé des équipes de #gardes-frontières, des véhicules de patrouille et des #caméras_de_thermovision pour aider les autorités bulgares dans leurs activités de #surveillance aux frontières turque et serbe.

    En août 2022, un #rapport inquiétant atterrit sur le bureau de Jonas Grimheden, le chef du FRO. Il émane d’un agent de Frontex qui a mené une enquête de sa propre initiative lors d’un déploiement de six mois à la frontière avec la Turquie. Il révèle que les agents de Frontex sont tenus intentionnellement à l’écart des zones où les migrants sont généralement appréhendés et repoussés. « Lorsque des situations se produisent, le collègue local reçoit les indications pour déplacer l’équipe Frontex, en évitant certaines zones, note le lanceur d’alerte. Ils ont pour instruction d’empêcher Frontex de voir quoi que ce soit, pour éviter qu’ils rédigent un rapport officiel. »

    Pour l’eurodéputée écologiste Tineke Strik, cheffe de file d’un groupe d’eurodéputés chargé de surveiller Frontex, ces conclusions soulèvent de sérieux doutes quant à la capacité de l’agence à garantir le respect des droits humains dans le cadre de ses activités : « Il est étonnant qu’une agence de l’UE soit toujours incapable de faire respecter le droit européen après tant d’enquêtes institutionnelles, de rapports, de recommandations et d’avertissements. »

    Dans les mois qui suivent le rapport du lanceur d’alerte, Jonas Grimheden fait part de ses préoccupations croissantes concernant la conduite des agents frontaliers bulgares aux échelons supérieurs de Frontex, dont le siège se trouve à Varsovie.

    L’agence s’attache alors à restaurer sa réputation, ternie par la révélation de sa complicité dans les refoulements illégaux de migrants en Grèce. En avril 2022, son directeur, Fabrice Leggeri – qui vient de rallier le Rassemblement national en vue des élections européennes –, a été contraint de démissionner après avoir été reconnu coupable par l’Office européen de lutte antifraude d’avoir dissimulé des refoulements de bateaux de migrants en mer Egée.

    Aija Kalnaja, qui lui a succédé à la direction de Frontex pour un court intérim, semble prendre les avertissements du FRO au sérieux. En février 2023, elle exprime de « vives inquiétudes » dans une lettre adressée à Rositsa Dimitrova, alors cheffe de la direction des frontières bulgare, recommandant aux autorités du pays d’accorder au corps permanent de l’agence l’accès aux « contrôles de première ligne et aux activités de surveillance des frontières ».

    Dans sa réponse, #Rositsa_Dimitrova assure que « le respect des droits fondamentaux des ressortissants de pays tiers est une priorité absolue ». Disposée à organiser des séances d’information et des formations à l’intention de ses gardes-frontières, la responsable bulgare explique que chaque violation présumée des droits est examinée par une commission constituée par ses soins. Insuffisant, pour le FRO, qui préférerait un contrôle rigoureux par un « organisme indépendant opérant en dehors de la structure institutionnelle du ministère de l’intérieur bulgare ». Cinq agents ont été sanctionnés pour avoir violé leur code de conduite éthique au cours des dix premiers mois de 2023, précise aujourd’hui le ministère de l’intérieur bulgare.

    Une lettre jamais envoyée

    Au début de 2023, le Néerlandais Hans Leijtens est nommé à la tête de Frontex. On peut alors s’attendre à ce que ce nouveau directeur, engagé publiquement en faveur de la « responsabilité, du respect des droits fondamentaux et de la transparence », adopte une position ferme à l’égard des autorités bulgares. « Ce sont des pratiques du passé », déclare-t-il après sa nomination, en référence aux antécédents de Frontex en matière d’aide aux refoulements en Grèce.

    Soucieux de saisir l’occasion, Jonas Grimheden, à la tête du FRO, lui écrit deux jours après sa prise de fonctions, en mars 2023. Le courriel contient un projet de lettre « que vous pouvez envisager d’envoyer, en tout ou en partie », à Rositsa Dimitrova. La lettre rappelle les « allégations persistantes de retours irréguliers (appelés “refoulements”), accompagnées de graves allégations de #mauvais_traitements et d’#usage_excessif_de_la_force par la police nationale des frontières à l’encontre des migrants » et demande des enquêtes indépendantes sur les violations des droits. Ce brouillon de lettre n’a jamais quitté la boîte de réception d’Hans Leijtens.

    Quelques semaines plus tard, en mars 2023, le #FRO envoie un rapport officiel au conseil d’administration de Frontex, évoquant le « risque que l’agence soit indirectement impliquée dans des violations des droits fondamentaux sans avoir la possibilité de recueillir toutes les informations pertinentes et d’empêcher ces violations de se produire ».

    M. Leijtens a-t-il fait part aux autorités bulgares des conclusions du FRO ? Sollicité, le service de presse de Frontex explique que « les discussions directes ont été jugées plus efficaces », sans pouvoir divulguer « les détails spécifiques des discussions ».

    Une contrepartie pour Schengen ?

    Alors que ce bras de fer se joue en coulisses, sur la scène politique, la Bulgarie est érigée en élève modèle pour le programme de contrôle des migrations de la Commission européenne, et récompensée pour le durcissement de ses #contrôles_frontaliers, en contrepartie de l’avancement de sa candidature à l’entrée dans l’espace Schengen.

    En mars 2023, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, annonce un #projet_pilote visant à « prévenir les arrivées irrégulières » et à « renforcer la gestion des frontières et des migrations », notamment par le biais de « #procédures_d’asile_accélérées » et d’#expulsions_rapides des migrants indésirables. La Commission sélectionne deux pays « volontaires » : la #Roumanie et la Bulgarie.

    Pour mettre en œuvre le projet, la Commission accorde à la Bulgarie 69,5 millions d’euros de #fonds_européens, principalement destinés à la surveillance de sa frontière avec la Turquie. « Toutes les activités menées dans le cadre de ce projet pilote doivent l’être dans le plein respect de la législation de l’UE et des droits fondamentaux, en particulier du principe de non-refoulement », précise d’emblée la Commission.

    Pourtant, à ce moment-là, l’exécutif bruxellois est parfaitement conscient de la situation désastreuse des droits humains sur le terrain. Deux mois avant le lancement du projet, en janvier 2023, deux hauts fonctionnaires de la direction des affaires intérieures (DG Home) ont rencontré à Stockholm la patronne des gardes-frontières bulgares « pour discuter des préoccupations du FRO concernant les allégations de #violations_des_droits_fondamentaux », révèle un compte rendu de la réunion.

    Au fil de l’avancement du projet pilote, les signaux d’alerte se multiplient. En septembre 2023, Jonas Grimheden alerte une nouvelle fois le conseil d’administration de Frontex sur des « allégations répétées de (…) refoulements et d’usage excessif de la force » par les agents bulgares. Si son rapport salue la participation des agents de Frontex aux « activités de patrouille terrestre de première ligne », il rappelle que ces derniers « continuent d’être impliqués dans un nombre limité d’interceptions » de migrants.

    Au cours du projet, deux documents sur les « droits fondamentaux » aux frontières extérieures de la Bulgarie ont circulé au sein de la DG Home. La Commission européenne a refusé de les communiquer au BIRN, arguant que leur divulgation mettrait en péril la « confiance mutuelle » avec le gouvernement bulgare.

    « Les résultats sont excellents »

    La participation de la Bulgarie au projet pilote de la Commission semble avoir joué un rôle crucial pour faire avancer son projet de rejoindre Schengen – un objectif prioritaire depuis plus d’une décennie. Il coïncide en tout cas avec un changement de ton très net du côté de Bruxelles et Varsovie, qui ont dès lors largement balayé les inquiétudes concernant les mauvais traitements infligés à grande échelle aux migrants.

    « Les résultats sont excellents », annonce Ylva Johansson lors d’une conférence de presse en octobre 2023. La commissaire européenne aux affaires intérieures, chargée des migrations, salue les efforts déployés par la Bulgarie pour empêcher les migrants « irréguliers » d’entrer sur le territoire de l’UE, appelant à prendre la « décision absolument nécessaire » d’admettre la Bulgarie dans l’espace Schengen. Cette décision est alors bloquée depuis des mois par les Pays-Bas et l’Autriche, qui exigent des contrôles plus stricts à la frontière terrestre avec la Turquie. Quelques semaines auparavant, Ursula von der Leyen avait salué la Bulgarie, qui « montre la voie à suivre en mettant en avant les meilleures pratiques en matière d’asile et de retour ». « Faisons-les enfin entrer, sans plus attendre », avait réclamé la présidente de la Commission.

    Selon Diana Radoslavova, directrice du Centre pour le soutien juridique, une ONG sise à Sofia, la fermeture effective de la frontière avec la Turquie est indispensable à l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen. « [Les autorités] sont prêtes à tout pour respecter cette injonction, y compris au prix de violations extrêmes des droits de l’homme », estime l’avocate. « Tant que la Bulgarie coopère en bonne intelligence avec la protection des frontières et la mise en œuvre du projet pilote, la Commission regarde ailleurs », ajoute l’eurodéputée Tineke Strik.

    Pour défendre la candidature de Sofia à l’espace Schengen, la Commission européenne s’est appuyée sur le rapport d’une mission d’enquête rassemblant les experts de plusieurs agences de l’UE et des Etats membres, dépêchés en novembre 2023 en Bulgarie pour évaluer son état de préparation à l’adhésion. La mission n’aurait trouvé aucune preuve de violation des obligations en matière de droits humains prévues par les règles européennes, y compris en ce qui concerne « le respect du principe de non-refoulement et l’accès à la protection internationale ».

    Ce rapport n’a pas dissipé les inquiétudes de Jonas Grimheden, qui affirme que ses services font encore « régulièrement » part de leurs « préoccupations » au conseil d’administration de Frontex, « auquel participe la Commission européenne ».
    Cette enquête a été produite en collaboration avec le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN), qui a reçu un soutien financier de la Fondation Heinrich-Böll. Son contenu relève de la seule responsabilité des auteurs et ne représente pas les points de vue et les opinions de la fondation.

    La réponse de Frontex et de la Commission européenne

    Un porte-parole de Frontex déclare que l’agence prend « très au sérieux » les « préoccupations concernant les refoulements ». « Dans les cas où des violations sont signalées, la question est transmise au directeur exécutif et, si nécessaire, discutée lors des réunions du conseil d’administration avec des représentants des Etats membres. Toutefois, ces discussions ne sont pas publiques, conformément à notre politique de confidentialité visant à garantir un dialogue franc et efficace. »

    Dans une réponse écrite, la Commission européenne rappelle « l’importance de maintenir des éléments de contrôle solides tout en renforçant les actions de suivi et d’enquête ». « Les autorités bulgares, comme celles de tous les Etats membres de l’UE, doivent respecter pleinement les obligations découlant du droit d’asile et du droit international, notamment en garantissant l’accès à la procédure d’asile », explique un porte-parole.

    L’institution précise qu’« il a été convenu de renforcer davantage le mécanisme national indépendant existant pour contrôler le respect des droits fondamentaux », mais qu’« il est de la responsabilité des Etats membres d’enquêter sur toute allégation d’actes répréhensibles ».

    Le Médiateur européen enquête actuellement sur la décision de la Commission de refuser la communication aux journalistes de BIRN de deux documents de la DG Home sur les « droits fondamentaux » aux frontières extérieures de la Bulgarie. Dans l’attente de l’enquête, la Commission a refusé de dire si ces documents avaient été pris en considération lorsqu’elle a émis des évaluations positives du programme pilote et de la conformité de la Bulgarie avec les règles de Schengen.

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/26/comment-l-ue-a-ferme-les-yeux-sur-le-refoulement-illegal-de-migrants-par-la-

    #refoulements #push-backs #migrations #réfugiés #frontières #opération_Terra

  • Guerre Israël-Hamas : Des exécutions et des viols de femmes palestiniennes ont eu lieu à Gaza, estiment des experts La Libre - Belga

    Des experts indépendants liés aux Nations unies sont profondément préoccupés par des “allégations crédibles” d’exécutions et de viols de filles et de femmes par les forces israéliennes dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. C’est ce qu’a annoncé lundi un groupe d’experts du Conseil des droits de l’homme des Nations unies.

    Ces experts, dont la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la violence à l’égard des femmes, Reem Alsalem, ont dit avoir reçu des informations sur des exécutions “ciblées” de femmes palestiniennes dans la bande de Gaza, souvent en compagnie de membres de leur famille et d’enfants.

    Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, des centaines d’autres Palestiniennes, dont des défenseures des droits de l’homme, des journalistes et des travailleuses humanitaires, auraient également été détenues arbitrairement à Gaza et en Cisjordanie.

    ”De nombreuses femmes auraient été soumises à des traitements inhumains et dégradants, privées de serviettes hygiéniques, de nourriture et de médicaments, et gravement maltraitées. Lors d’un incident au moins, des femmes palestiniennes de Gaza auraient été détenues dans une cage sous la pluie et dans le froid, sans nourriture”, dénoncent ces experts dans un communiqué de presse.

    Un nombre inconnu de femmes seraient par ailleurs portées disparues après avoir été en contact avec l’armée israélienne.

    Les experts, qui travaillent bénévolement pour les Nations unies, se disent particulièrement préoccupés par les “multiples formes d’agression sexuelle” dont sont victimes les prisonnières palestiniennes de la part des forces israéliennes. Elles seraient notamment fouillées nues.

    Selon les informations disponibles, au moins deux prisonnières palestiniennes auraient été violées et d’autres menacées de viol et de violence sexuelle.

    On ignore d’où proviennent les informations relayées par ce groupe d’experts et s’il les a vérifiées de manière indépendante.

    Ces experts du Conseil des droits de l’homme des Nations unies appellent en tous les cas à une enquête indépendante sur ces allégations et demandent à Israël d’y coopérer.

    #Femmes en #cage et leur #Filles #Palestiniennes #génocide #violence #viols #exécutions #agressions #disparitions #ONU #Gaza #israel

    Source : https://www.lalibre.be/international/moyen-orient/2024/02/20/guerre-israel-hamas-des-executions-et-des-viols-de-femmes-palestiniennes-ont

  • Faire justice. #Moralisme_progressiste et #pratiques_punitives dans la lutte contre les violences sexistes

    Là où il est admis que le recours à la #police en cas de violence n’est pas la solution mais plutôt un problème supplémentaire, la tentation est de s’y substituer. Si l’intention est louable, son application l’est moins. Les mesures sont expéditives et les outils pour faire justice sont encore profondément empreints d’une philosophie punitive : menace, exclusion, harcèlement, dénonciation publique et discréditation politique. Comment sortir de cette impasse ? La question est d’autant plus difficile qu’elle surgit au moment où les forces réactionnaires mènent une large offensive contre le wokisme pour mieux protéger ceux qui organisent les violences dans nos sociétés.
    Écrit par une « militante gouine », ce livre propose une critique fine du moralisme progressiste et des pratiques punitives dans les luttes sociales. En se saisissant d’exemples concrets rencontrés au gré de son militantisme et en discutant précisément l’abolitionnisme pénal, elle pose les jalons d’une justice transformatrice inventive, capable de prendre soin des victimes et de transformer les individu.es comme les groupes.
    Endiguer les violences c’est aussi ne plus craindre le conflit, ne plus avoir peur de lutter.

    https://lafabrique.fr/faire-justice
    #justice #justice_transformatrice #livre #VSS #violences_sexistes

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/1027419

    ping @_kg_

  • 🛑 Dans les hôtels du 115, des femmes victimes de chantages sexuels se heurtent à la loi du silence... - Bondy Blog

    Sans argent et souvent sans papiers, les femmes mises à l’abri dans les hôtels d’hébergement d’urgence se retrouvent parfois à la merci des propriétaires hôteliers. Leur vulnérabilité empêche nombre d’entre elles de déposer plainte (...)

    #115 #femmes #hébergement #hôtels #chantages #agressionssexuelles...

    https://www.bondyblog.fr/enquete/dans-les-hotels-du-115-des-femmes-victimes-de-chantages-sexuels-se-heurten

  • Une famille ultra-orthodoxe malmène des soldates israéliennes dans un train Times of Israel Staff

    Une famille ultra-orthodoxe, comprenant de jeunes enfants, a insulté un groupe de soldates voyageant dans un train. Des images ont été diffusées mardi.

    Une partie a été filmée par les soldates. La Douzième chaîne a flouté l’identité des personnes impliquées.

    Le média a indiqué que les « agresseurs » appartenaient tous à une même famille, sans préciser quand cela avait eu lieu, ni où le train se rendait.

    Sur la vidéo, on entend des membres du groupe scander : « Nous mourrons et ne serons pas enrôlés. Nous irons en prison et pas à l’armée. »

    « Attendez, comment ça on peut emmener des chiens dans le train ? Comment font-ils pour monter ? », demande un jeune garçon.

    Une femme lui répond. « Une société de nettoyage a apporté la benne à ordures et a déversé toutes les poubelles ici. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? »

    Un garçon dit alors au reste du groupe de « se calmer, elle [la soldate] pleure ».

    Un autre dit : « Enlevez cette odeur de poubelle d’ici ».

    Une femme passe ensuite devant les soldats, se couvrant les yeux en disant « pas besoin de voir une shiksa », terme péjoratif désignant une femme non-juive.

    Tsahal n’a pas encore commenté l’incident.

    Le ministre du Logement et de la Construction, Yitzchak Goldknopf, chef du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah, a condamné l’incident en déclarant que « ce comportement n’est pas représentatif du public observant la Torah ».

    De nombreux membres de la communauté ultra-orthodoxe refusent de faire leur service militaire obligatoire qui s’applique pourtant à la majorité des Israéliens, et la communauté a historiquement bénéficié d’exemptions générales de l’armée en faveur d’études religieuses.

    Ces dernières années, plusieurs incidents se sont produits au cours desquels des soldats ont été physiquement agressés par des membres de la communauté haredi.

    #israel #racisme #religions #religion #ultra-orthodoxe #ultra-orthodoxes #patriarcat #violence #violences_sexuelles #domination #Femmes #harcèlement #virilisme #agressions

    Source : https://fr.timesofisrael.com/une-famille-ultra-orthodoxe-malmene-des-soldates-israeliennes-dans

  • « La Déferlante » : l’inceste commis par des mineurs, un impensé majeur
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/30/la-deferlante-l-inceste-commis-par-des-mineurs-un-impense-majeur_6179880_323

    Bien qu’il n’existe pas de statistiques fiables, la journaliste estime, en croisant les rares données disponibles, que les violences commises par des mineurs (à 92 % des garçons, estime la sociologue Marie Romero) représenteraient entre un quart et un tiers des cas d’inceste, soit environ deux millions de personnes en France. Or, « l’indifférence, la minimisation et le déni conduisent à une silenciation écrasante de ce phénomène », estime Sarah Boucault, qui s’attache à démontrer qu’il s’agit là d’un « fait social majeur ».

    Tabou massif

    Elle dépeint la manière dont le voile du déni recouvre tout ou presque et les formes qu’il emprunte. En particulier dans l’imaginaire collectif, au travers de formules telles que « jeux d’enfants », « touche-pipi » ou la notion d’« inceste heureux », qui permettent d’esquiver la violence et, avec elle, la question du consentement. Au sein des familles incestueuses, l’inceste se propage par la « contamination du silence sur la pratique », comme l’explique l’anthropologue Dorothée Dussy : « Les enfants viennent au monde avec des parents, des oncles, des tantes socialisés avec l’inceste. » Cette « contamination » touche aussi la littérature scientifique, peu bavarde sur ce sujet, et la justice, quasi muette : « La loi ne dit rien ou presque des agressions sexuelles commises par des mineurs, constate Sarah Boucault. Encore moins lorsqu’elles sont intrafamiliales. »

    #femmes #enfance #inceste #agressions_sexuelles #viols #violences_intrafamiliales

  • #Émeute_antiféministe d’Auckland : Une Néo-Zélandaise témoigne
    https://tradfem.wordpress.com/2023/03/26/emeute-antifeministe-dauckland-une-neo-zelandaise-temoigne

    Samedi, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, nous avons assisté à des violences collectives du calibre de celles qui se sont déjà produites à New York. Je n’aurais jamais pensé voir cela un jour en Nouvelle-Zélande, mais aujourd’hui, c’est le cas.
    Kellie-Jay Keen, de l’organisation Standing for Women UK, a parcouru l’Australie et la Nouvelle-Zélande avec ses rassemblements « Let Women Speak » (Laissez les femmes s’exprimer). Elle a dû faire face à une intimidation féroce de la part de transactvistes en Australie, mais je ne pensais vraiment pas que ce niveau d’agression et de violence serait surpassé en Nouvelle-Zélande.
    J’avais tort. La seule façon de décrire la foule de transactivistes qui se sont déchaînés à Auckland samedi est d’y reconnaître de la sauvagerie. Madame Keen a dû être escortée par des volontaires hors du lieu de rassemblement où elle venait d’arriver, car on craignait pour sa sécurité, et le projet de conférence publique a dû être abandonné.
    Caitlin était présente, et voici son histoire. Comme beaucoup d’entre nous, elle est très, très en colère, et comme beaucoup d’entre nous, elle est aussi prête à ce que cela se sache.
    « Je suis enfin rentrée chez moi et je suis assise, les mains tremblantes, pour raconter ce qui s’est passé aujourd’hui – samedi 25 mars – au Albert Park d’Auckland.

    Source : A Bold Woman (abonnez-vous à ce substack !)
    Traduction : #TRADFEM
    #violences_masculines #antiféministes #misogynie #agressions_antiféministes

  • Le calvaire des #femmes palestiniennes dans les #prisons israéliennes

    Au cours des 74 dernières années, Israël a arrêté plus de 10 000 femmes palestiniennes, les soumettant à des traitements cruels et brutaux… Elles sont anciennes détenues ou membres d’association de défense des droits des prisonniers. Elles dénoncent les #conditions_de_détention, les #agressions, le #harcèlement, les #attouchements, le retrait du voile, mais aussi la #torture, les #raids ou la #négligence_médicale. Car au-delà de l’enfermement, la peine est aussi politique et religieuse.

    https://www.rfi.fr/fr/podcasts/grand-reportage/20230324-le-calvaire-des-femmes-palestiniennes-dans-les-prisons-isra%C3%A9lienne
    #emprisonnement #femmes_palestiniennes #Israël #audio #podcast #patriarcat

  • Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité - rapport - Sénat
    https://www.senat.fr/notice-rapport/2018/r18-529-1-notice.html

    Violences sexuelles sur mineurs en institutions : pouvoir confier ses enfants en toute sécurité - rapport
    Rapport d’information de Mmes Marie MERCIER, Michelle MEUNIER et Dominique VÉRIEN, fait au nom de la MCI Répression infractions sexuelles sur mineurs
    n° 529 tome I (2018-2019) - 28 mai 2019

    Page 19 du rapport
    https://www.senat.fr/rap/r18-529-1/r18-529-11.pdf

    Par ailleurs, Marie Rabatel, cofondatrice et présidente de l’Association francophone des femmes autistes (AFFA), a mis en avant le fait, qui ne peut laisser indifférent, que les enfants en situation de handicap, en particulier mental, ont quatre fois plus de risques de subir des violences sexuelles que les autres. Selon elle, les enfants aveugles, malentendants, ceux qui s’inscrivent dans le spectre de l’autisme et les déficients intellectuels et ceux qui sont atteints d’un trouble de communication sociale sont plus touchés que les autres. En outre, parmi les enfants présentant des troubles autistiques, les filles ont, dans 90 % des cas, été victimes de violences sexuelles dans l’enfance2. Marie Rabatel a expliqué que cette proportion très élevée tenait à l’extrême vulnérabilité des victimes, qui sont aussi aisément manipulables. De surcroît, ces enfants sont rarement entendus, du fait de leur handicap. Enfin, la multiplicité des personnels intervenant dans les institutions d’accueil constitue un facteur de risque supplémentaire pour ces enfants.

    #autisme #femmes_autistes #viols #agressions_sexuelles #rapport_sénat #institutions

  • Un évêque prix Nobel de la paix accusé d’agressions sexuelles sur mineurs
    Lassantes ces histoires de viols et de pédophilie par cette organisation devant laquelle s’agenouillent les gouvernements.

    Le Vatican a indiqué jeudi avoir pris des sanctions contre l’évêque Carlos Belo, prix Nobel de la paix et figure de la lutte pour la liberté au Timor oriental, accusé de violences sexuelles sur des garçons mineurs pendant une vingtaine d’années.

    Le Saint-Siège, saisi de ce dossier « pour la première fois en 2019 » , a imposé en septembre 2020 des sanctions disciplinaires contre Mgr Belo, a indiqué dans un communiqué le directeur du service de presse, Matteo Bruni.


    Ces mesures comprennent notamment « des limitations à ses déplacements et à l’exercice de son ministère, l’interdiction de contacts volontaires avec des mineurs et de contacts avec le Timor oriental », a-t-il précisé en réponse à des journalistes.

    « En novembre 2021, ces mesures ont été modifiées et renforcées », poursuit le communiqué sans plus de détails, précisant que celles-ci ont été formellement acceptées par l’évêque.

    Enquête journalistique
    Ces déclarations interviennent au lendemain de la publication d’une enquête de l’hebdomadaire néerlandais De Groene Amsterdammer, faisant état d’agressions sexuelles et de viols sur de jeunes adolescents lors de déplacements du prélat timorais dans les années 1980 et 1990, témoignages à l’appui. 

    « L’évêque m’a violé et agressé sexuellement cette nuit-là. Tôt le matin, il m’a renvoyé (...) Il m’a aussi laissé de l’argent. C’était dans le but de me faire taire », rapporte ainsi une victime aujourd’hui âgée de 45 ans citée par le magazine, qui dit avoir enquêté sur ce dossier depuis 2002.


    Prix Nobel de la paix en 1996, Mgr Belo a été administrateur apostolique de Dili, la capitale du Timor-oriental, de 1983 à 2002, date à laquelle il avait remis sa démission à Jean Paul II en invoquant des raisons de santé avant d’être envoyé au Mozambique.

    Figure très respectée par les Est-Timorais, il avait joué un rôle central pour la défense des droits humains dans le pays, devenu indépendant en 2002 après plus de quatre siècles de colonisation portugaise et 25 ans d’occupation indonésienne (1975-1999).

    De Groene Amsterdammer, qui évoque d’autres victimes, dit avoir échangé avec une vingtaine de personnes - y compris des responsables politiques et au sein de l’Eglise catholique locale, très influente dans le pays - ayant connaissance du comportement de Mgr Belo.

    Contacté, ce dernier n’a pas donné suite aux questions de l’hebdomadaire.
     
    #religieux #religion #pédophilie #viol #culture_du_viol #enfants #pédocriminalité #viols#violences_sexuelles #impunité #violophilie #pedocriminalité #agressions_sexuelles

    Source : https://www.rtbf.be/article/un-eveque-prix-nobel-de-la-paix-accuse-d-agressions-sexuelles-sur-mineurs-11076

  • #Harassmap, stop sexual harassement together

    HarassMap is based on the idea that if more people start taking action when sexual harassment happens in their presence, we can end this epidemic together. We support individuals and institutions to stand up to sexual harassment before or when they see it happen. By taking a collective stand against sexual harassment, re-establishing social consequences for harassers – and making role models of people who stand up to them – we believe that harassers can be deterred from harassing again.

    https://harassmap.org
    #cartographie #visualisation #agressions_sexuelles #résistance #Egypte #safe_space #harcèlement_sexuel

    signalé dans le livre de @nepthys et @reka : Cartographie radicale :

    En Égypte, la plateforme HarrassMap.org recueille le signalement de femmes victimes de harcèlement sexuel dans l’espace public et consigne les cas sur une carte interactive. Le « mouvement » se donne les moyens de sa lutte : l’information produite collectivement est mise gratuitement à la disposition de toutes et de tous et, continuellement mise à jour, fait naître de nouveaux projets. Les usages de l’espace sont ainsi revisités, lus autrement. Le mondial est lu à la lumière et au prisme du local. Reconceptualisée, désacralisée, désinstitutionnalisée, décloisonnée, libérée, émancipée, partagée, démocratisée, la carte, dans sa forme et ses usages, n’est plus la même.

    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

  • Defensoras, voces de vida y resistencia
    Défenseuses, voix de la vie et de la résistance

    Ser mujer defensora de derechos humanos en Colombia no es fácil. En un contexto tan violento como el del país, se deben enfrentar a situaciones complejas: por un lado, las agresiones y amenazas derivadas de su liderazgo y, por el otro, las violencias por el hecho de ser mujeres.

    En medio de este panorama surge el presente informe, Defensoras, voces de vida y resistencia, que tiene como propósito evidenciar las agresiones contra defensoras de derechos humanos en Colombia y los elementos del contexto que propician esta situación, para reconocer sus profundos orígenes y la manera en la que han afectado y siguen afectando a las mujeres con liderazgo en Colombia.

    El análisis de los hechos violentos se enmarca en un periodo de siete años, comprendido entre el 2013 y el 2019, tiempo en el cual el Sistema de Información sobre Agresiones contra Personas Defensoras de Derechos Humanos en Colombia del Programa Somos Defensores, ha registrado agresiones en contra de 1.336 mujeres con liderazgo. Estos hechos se han incrementado con el tiempo, especialmente en los últimos años y en el marco de la implementación del Acuerdo de Paz; lo que permite insistir en la responsabilidad del Estado en el cumplimiento del Acuerdo como condición necesaria para avanzar en materia de garantías para el ejercicio de la labor de defensa de los Derechos Humanos.

    Esta publicación es el resultado de una sinfonía de voces de mujeres comprometidas con la defensa de los derechos humanos y sus organizaciones. Es fruto del trabajo de Sisma Mujer y LIMPAL, tomando en cuenta también los aportes de los espacios de articulación a los que pertenecen que son la Cumbre de Mujeres por la Paz y GPAZ, y que junto con la sistematización y el seguimiento de las agresiones a personas defensoras que realiza el Programa Somos Defensores, lo ha hecho posible.

    https://www.pazcondignidad.org/blog/colombia-informe-especial-defensoras-voces-de-vida-y-resistencia

    pour télécharger le #rapport :
    https://drive.google.com/file/d/1ztkaVm3AHLHQsRf3w4UBiMI_mMCIDjc9/view
    –-

    Source trouvée dans cet article publié dans la revue Vivre Ensemble (@vivre) :

    Le rapport « Défenseuses, voix de la vie et de la résistance », rédigé par les organisations Somos Defensores, Sisma Mujer, Limpal et le Sommet national des femmes et de la paix, estime que les militantes « font face à des risques liés au genre auxquels les défenseurs masculins ne sont pas confrontés dans la même proportion, en raison des rôles préétablis qui sous-estiment et dégradent la condition féminine… Les femmes défenseuses sont constamment exposées aux #abus, aux #agressions et à l’#esclavage_sexuel, à la #traite à des fins d’esclavage sexuel et domestique (…). De nombreuses #menaces et actes de #violence sont dirigés contre les membres de la famille nucléaire, en particulier contre les fils et les filles »

    https://asile.ch/2021/05/31/colombie-le-danger-detre-une-femme-et-une-dirigeante-sociale-en-colombie

    #femmes #résistance #Colombie

  • Avec le métavers, une nouvelle étape dans la difficile lutte contre les agressions sexuelles sur Internet
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/06/14/avec-le-metavers-une-nouvelle-etape-dans-la-difficile-lutte-contre-les-agres

    Des cas d’agression sexuelle dans les mondes en réalité virtuelle soulèvent la question de la modération des métavers. Si certains existent depuis longtemps, notamment dans les jeux vidéo, ils n’ont pas pour autant de solution simple.

    Par Lucie Ronfaut

    Elle a également relancé une crainte : celle des agressions, notamment sexuelles, en réalité virtuelle. Andrew Bosworth, directeur technique de Meta, reconnaît lui-même que le harcèlement dans un métavers est « une menace existentielle » pour les ambitions de son entreprise, d’après un mémo confidentiel révélé en novembre par le Financial Times. Il a aussi admis qu’une modération à grande échelle était « pratiquement impossible ».

    « Le choc est le même que dans la vraie vie »

    Ces questions ne sont, pourtant, pas neuves. Les exemples d’agression sexuelle dans des mondes immersifs, qu’il s’agisse ou non d’expériences en réalité virtuelle, sont nombreux. En 2016, une utilisatrice du jeu de tir QuiVR racontait dans un post de blog avoir subi des attouchements à la poitrine par un autre joueur. Et dès 1993, un article du journaliste américain Julian Dibbel, « A Rape in Cyberspace » (« Un viol dans le cyberespace »), décrivait comment un membre d’un « MOO » (Multi-user dimension Object Oriented), une communauté en ligne reposant sur des échanges textuels, avait forcé d’autres joueurs et joueuses à des simulations d’actes sexuels.

    Plus largement, d’après une récente étude de l’institut Ipsos, 41 % des Français (et 81 % des 18-24 ans) ont déjà été victimes de violence en ligne. « En un sens, le harcèlement dans les métavers est motivé par les mêmes facteurs que celui qu’on constate sur d’autres plates-formes : on se sent déconnecté des conséquences de nos actions, explique Katherine Cross, chercheuse américaine en sciences de l’information à l’université de Washington, spécialisée dans le harcèlement en ligne. Mais il existe une différence fondamentale, qui peut rendre cette expérience bien pire : la réalité virtuelle est conçue pour nous faire croire que ce que nous vivons est vrai. »

    Et, au contrôle du contenu produit par les internautes (textes ou images, comme sur un réseau social classique), s’ajoute celui des discussions tenues à l’oral et des comportements physiques. « Dans un métavers, la toxicité prend plein de formes différentes. Il y a le sujet de la voix. Comment repérer une insulte ? Ou si une personne très jeune discute avec d’autres plus âgées ? », détaille Charles Cohen, PDG de Bodyguard, entreprise française spécialisée dans les outils automatiques de modération pour les particuliers et les entreprises. « Et puis, il y a les gestes. Si un avatar en suit un autre, est-ce par jeu, ou s’agit-il de harcèlement ? »

    A défaut de pouvoir contrôler ce genre d’attitudes en direct, la plupart des plates-formes proposent une panoplie d’outils pour améliorer l’expérience des internautes : activer une frontière invisible autour de son corps virtuel, moduler la tessiture de sa voix (si une femme veut se faire passer pour un homme), réduire les autres avatars à des petites boules flottantes… On peut aussi signaler les actions problématiques, comme sur un réseau social, mais encore faut-il avoir enregistré une vidéo à apporter comme preuve.

    L’autre sujet crucial est celui du design. Comment construit-on un univers virtuel qui empêcherait les abus en amont ? Des métavers proposent des avatars sans jambes (évitant ainsi des postures sexuelles), proscrivent certains gestes avec les mains virtuelles (sur la version de base de VRChat, on peut lever son pouce en l’air, mais pas son majeur), prévoient des zones où un avatar devient aussitôt invisible aux yeux des autres, que ce soit pour se protéger ou faire une pause.

    Beaucoup de mondes virtuels choisissent aussi de rappeler leurs règles de manière peu subtile, au travers de posters ou d’avertissements qui s’affichent pendant les temps de chargement. Comme si, en marchant dans la rue, des panneaux nous rappelaient sans cesse qu’il est interdit de gifler autrui.

    La modération est, depuis longtemps, une épine dans le pied des grandes entreprises du Web, accusées de ne pas assez investir pour la sécurité des internautes, et d’avoir conçu des plates-formes impossibles à contrôler. Les métavers, parfois décrits comme notre futur en ligne, pourraient-ils être l’occasion de faire les choses correctement, dès le commencement ? Ou, au contraire, est-on déjà en train de reproduire les erreurs du passé ? « La modération est souvent utilisée comme un pansement pour régler les problèmes structurels des plates-formes, regrette Katherine Cross. On doit construire des métavers qui prennent en compte les abus potentiels dès la première ligne de code. Mais, pour des grosses entreprises comme Meta, malheureusement, la modération restera probablement un sujet auquel on réfléchira après coup. Comme cela a toujours été. »

    #Metavers #Agressions_sexuelles #Modération

  • Le géant minier Rio Tinto, miné en interne par le sexisme et le racisme, veut faire sa révolution culturelle
    https://www.latribune.fr/economie/international/le-geant-minier-rio-tinto-mine-en-interne-par-le-sexisme-et-le-racisme-veu

    L’enquête menée auprès de 10.000 employés de l’entreprise par Elizabeth Broderick, ancienne commissaire à la #discrimination_sexuelle en #Australie, fait état d’"#agressions_sexuelles", de « #viols », de « #racisme », révélant une culture du harcèlement « systémique », devenue monnaie courante « dans toute l’entreprise ». Une majorité d’hommes blancs est pointée du doigt pour leurs remarques à caractère sexiste faites aux #femmes, une attitude favorisée par le fait que nombre d’activités minières sont situées dans des zones isolées contraignant une large part de ses 45.000 employés à vivre entre-soi.

    Circonstance aggravante, soulignée par le rapport, les témoignages de femmes interrogées indiquent qu’aucune suite n’était donnée quand elles signalaient ce #harcèlement_sexuel. Les victimes devaient « supporter la situation seules, sans aucun soutien de leurs supérieurs ou des ressources humaines ». La plupart des employés témoins de ces comportements abusifs ont admis avoir eu peur de les signaler par crainte d’être ostracisés.

    Le rapport cite des témoignages d’employés qui évoquent également le racisme généralisé au sein d’une entreprise « à orientation caucasienne », autrement dit synonyme de « race blanche » ou « européenne ».

    Ce rapport a été commandité par la direction de Rio Tinto à la suite de la multiplication de signalements dans le sillage du scandale qui a éclaboussé le groupe, celui du dynamitage en mai 2020 d’un site du patrimoine culturel aborigène en Australie occidentale pour accélérer et optimiser l’exploitation du minerai de fer. L’affaire avait fait grand bruit, et avait poussé à la démission une large partie de la direction dont son directeur général, le Français Jean-Sébastien Jacques.

  • « Un paquet de mecs de ma génération ont du viol ordinaire sur les mains » - Ovidie

    On était les enfants de ceux qui avaient fait Mai 68 et faisaient le pari de nous considérer comme de petits adultes. Ils misaient sur notre autoresponsabilité, on en a profité pour faire plein de bêtises. On fumait, on buvait à 14 piges. Plein de potes fumaient des bangs [de marijuana] au réveil, c’était un drôle de truc. Mais ce n’était pas entièrement un mauvais pari parental : m’être défoncée jeune m’a fait arrêter très tôt et j’ai été disciplinée une fois adulte, alors que j’intégrais le milieu de l’audiovisuel où la coke était partout. J’avais fait mon baptême du feu et cela ne m’intéressait plus.

    Quelle adolescente étiez-vous ?

    En pleine exaltation politique. Je venais de vivre les mouvements sociaux de l’hiver 1995, qui ont représenté un événement fondateur. A 15 ans, je pensais que c’était la révolution. Cela n’était pas loin de l’être. C’était un moment exaltant et humainement extrêmement intéressant. Avec mes amis, on se retrouvait à discuter politique avec des vieux de la DDE [direction départementale de l’équipement], qui avaient quarante ans de lutte syndicale derrière eux. J’étais alors plutôt d’affinité anarchiste. Je n’avais de carte nulle part mais je fréquentais ces groupes, participais à des réunions politiques et je lisais des textes théoriques. Cela m’a canalisée : c’était vachement plus intéressant que la défonce.

    Votre jeunesse est aussi marquée, comme nombre de jeunes filles, par des violences sexistes et sexuelles. Pour vous, cela constitue l’entrée même dans la sexualité, lors d’une soirée…

    Ce soir-là, je n’étais pas en état de consentir car j’étais saoule. Ce viol, que je raconte par ellipse pour la première fois dans la bande dessinée, a fait partie des raisons pour lesquelles j’ai totalement arrêté de boire par la suite. Il m’a fait prendre conscience des dangers auxquels une fille était confrontée.

    Cela m’a aussi permis de comprendre à quel point la question des violences sexistes et sexuelles n’était pas du tout prise en compte dans les milieux militants que je fréquentais à l’époque : on partait du principe que le premier combat était la lutte contre le capitalisme et que le reste se réglerait tout seul – alors que les violences en milieu militant n’étaient pas rares.

    Tellement de mecs de gauche baisent comme des mecs de droite, laissant à l’extérieur de la chambre à coucher la question de la domination masculine. Cela a été une rupture pour moi et le moment où je détermine quels seront mes combats principaux : le féminisme et les enjeux du corps.

    https://justpaste.it/8gi0z

    #hommes #sexisme #viol #agressions_sexuelles #domination_masculine #féminisme #militants

  • si tu touches à nos soeurs on t’arrache le coeur. @Paroleerrante
    https://twitter.com/Paroleerrante/status/1479955356205862916

    ce soir la parole accueillait gradins pleins une première lecture publique d’un texte issu du travail collectif d’un groupe de femmes dont des comédiennes et techniciennes du spectacle #MeTooTheatre


    #théâtre #comédiennes #techniciennes #femmes #agressions_sexuelles #parole_errante

  • #Harcèlement, #précarité#Université, le grand gâchis ?

    Elle a enquêté sur les conditions de travail des #jeunes_chercheurs en #France : Adèle B. Combes, docteure en neurobiologie et initiatrice du projet “Vies de thèse”, auteure de "Comment l’Université broie les jeunes chercheurs" (Ed Autrement, 2022), est notre invitée aujourd’hui.

    Adèle B. Combes est docteure en neurobiologie. Partant de sa propre expérience et de témoignages recueillis grâce au questionnaire "Vies de thèse : Doctorat et qualité de vie", elle pointe un phénomène banal mais peu (re)connu : la #détresse des jeunes chercheur(e)s en France.

    Elle publie "Comment l’université broie les jeunes chercheurs : Précarité, harcèlement, #loi_du_silence" (Autrement, 5 janvier 2022). Une enquête sur les #conditions_de_travail des jeunes chercheurs en France, “ceux qui n’ont pas été écoutés”, entre #culte_du_secret, #copinages ou #malhonnêteté_intellectuelle. L’#enquête aborde ainsi "toute forme d’#abus_de_pouvoir dans la recherche" : #agressions psychologiques voire sexuelles, #discriminations, harcèlement au travail, difficultés à trouver un financement ou encore précarité du contrat doctoral.

    Des potentiels gâchés par la #désillusion, pour des jeunes chercheurs plein d’#enthousiasme lorsqu’ils commencent leur #doctorat. Selon Adèle B. Combes, qui parle aussi de sa propre expérience de doctorante, "au départ, c’est grisant. On est très fier de faire un doctorat, (...) de pouvoir apporter sa pierre à l’édifice de la connaissance humaine."

    L’enjeu touche à la #santé_publique autant qu’il est national, puisque la recherche en France s’en trouve menacée, entre rêves avortés, fuite des cerveaux à l’étranger et choix du privé. Il s’agit ainsi d’entraîner une réelle prise de conscience sur les conditions de #travail imposées à nombre de doctorant(e)s en France.

    Pour autant, le livre ne vise pas à dissuader de faire une #thèse. Dans de bonnes conditions, nous rappelle l’auteure, ces années-là peuvent être un moment de vie extraordinaire.

    https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-idees/harcelement-precarite-universite-le-grand-gachis

    #ESR #facs #science #recherche #Adèle_Combes

    ping @_kg_

    • Comment l’université broie les jeunes chercheurs. Précarité, harcèlement, loi du silence

      De retour d’un terrain, Laurine repousse les mains de son directeur de recherche, un géologue influent qui n’apprécie pas qu’on lui tienne tête et fera tout pour détruire sa carrière. Dans son laboratoire de biochimie, Baptiste se fait exploiter et insulter par son encadrant de thèse, un homme sanguin, homophobe et raciste. À l’autre bout de la France, Sarah, doctorante en anthropologie non rémunérée, essaie de survivre malgré le caractère imprévisible de sa directrice, la violence de l’administration, la perfidie de certains collègues et la détresse de ses amis.
      C’est un mal qui ronge la filière d’excellence du système universitaire français : la précarité, le harcèlement et la culture du silence. Chaque année, plus de 15 000 doctorants se lancent avec passion dans une thèse, mais à l’université, les dysfonctionnements engendrent les déviances. Manque de moyens, lourdeur d’une administration sans affect, compétition féroce et surtout toute-puissance des directeurs de thèse ont ouvert la voie au harcèlement, moral et sexuel, à la pression, aux sollicitations sans limites ou encore à la dévalorisation du travail des jeunes chercheurs, quand il ne s’agit pas simplement de se l’approprier.
      Cette enquête richement documentée perce le silence et appelle à un changement urgent, dont les premières étapes pourraient être déployées rapidement et sont proposées par l’auteure.

      https://www.autrement.com/comment-luniversite-broie-les-jeunes-chercheurs/9782080270474

      #livre

  • Un interprète qui travaille pour #Frontex affirme qu’en septembre, des gardes-frontières grecs l’ont pris pour un demandeur d’asile, l’ont agressé et l’ont ensuite forcé à traverser la frontière vers la Turquie avec des dizaines de migrants. Selon les fonctionnaires européens chargés de son dossier, il a fourni à l’agence des preuves à l’appui de ses allégations. Il a déposé plainte contre Frontex. Ylva Johansson, commissaire européenne chargée des migrations, a déclaré qu’après une conversation avec lui, elle avait été « extrêmement préoccupée par son récit »

    E.U. Interpreter Says Greece Expelled Him to Turkey in Migrant Roundup

    The man’s story echoes complaints from human-rights groups that Greek authorities often expel asylum seekers indiscriminately and violently.

    For years, Greek officials have denied complaints from human rights groups that the country’s border agents have brutalized migrants and forcibly pushed them back into Turkey. They have dismissed the allegations as fake news or Turkish propaganda.

    Now a single case may force a reckoning.

    A European Union interpreter says that in September, Greek border guards mistook him for an asylum seeker, assaulted him and then forced him across the border into Turkey alongside dozens of migrants.

    His allegation is particularly problematic for Greek officials because he is a legal European Union resident employed by the E.U. border agency, Frontex. And he has turned over evidence to the agency to support his claims of abuse, according to European officials dealing with his case.

    The European Union, which has mostly looked the other way on abuses of migrants, is now being forced to confront the problem.

    Surfacing in the wake of an acute border crisis with Belarus over migrants, the case has commanded the attention of senior European leaders for weeks. Ylva Johansson, the European commissioner for migration, said she called the interpreter on Friday to discuss his accusations.

    “After direct, in-depth discussion with the person on Nov. 25, I was extremely concerned by his account,” Ms. Johansson said. “In addition to his personal story, his assertion that this was not an isolated case is a serious issue,” she added, saying he told her he had witnessed at least 100 migrants who were pushed over the border and sometimes roughed up

    However, a Greek government ministry statement cast doubt on his account, saying initial inquiries suggested “the facts are not as presented.”

    The interpreter told The New York Times that he had filed a complaint with Frontex, and European officials confirmed this. They said the complaint was being treated as credible because of the man’s position and the documentation he provided, including audio and video recordings.

    The man asked not to be identified out of concern for his safety and his livelihood. Two European officials, speaking on condition of anonymity because they were not authorized to discuss the case with reporters, confirmed his identity.

    He said that he and many of the migrants he was detained with were beaten and stripped, and that the police seized their phones, money and documents. His attempts to tell the police who he was were met with laughter and beatings, he said. He said he was taken to a remote warehouse where he was kept with at least 100 others, including women and children. They were then put on dinghies and pushed across the Evros River into Turkish territory.

    His accusations were similar to those from human-rights groups, along with mounting evidence gathered by migrants and reporters, all claiming that Greek authorities routinely round up and expel migrants without permitting them to complete asylum requests — often in an indiscriminate and violent way. Greek authorities have also been accused of pushing back migrants in flimsy dinghies in the Aegean Sea, sometimes disabling the engines and leaving the migrants to drift back into Turkish waters. Greece has denied the accusations.

    The man’s story came to light at a critical moment in Europe’s reckoning with its practices in dealing with migrants, which have drawn renewed scrutiny after a standoff at the Belarus-Poland border that left 12 migrants dead. In a bid to put pressure on the European Union over a geopolitical standoff, Belarus lured migrants into its territory, left them in a frigid forest and encouraged them to cross into E.U. countries, including Poland. Polish authorities repelled them, sometimes violently.

    That crisis, together with a similar standoff between Greece and Turkey last year with asylum seekers caught in the middle, has laid bare a growing gulf between European laws and norms in treating asylum seekers, and the reality on the ground.

    Public opinion toward immigration soured after the Syrian war brought more than one million refugees to Europe in 2015-16. Still, in much of the European Union, politicians and citizens oppose inhumane and illegal practices such as rounding up migrants and expelling them without due process.

    But governments at Europe’s frontiers, such as Greece, view migration laws and procedures as out of date and out of step with the current climate, contending that they were designed before the mass population displacements seen in recent years.

    Prime Minister Kyriakos Mitsotakis of Greece, in remarks this month, rejected accusations of abuses against migrants by the Greek authorities. He called his migration policy “tough, but fair.”

    Ms. Johansson said she had spoken on Monday with the Greek minister for citizen protection, Takis Theodorikakos, and he promised to investigate the interpreter’s claims.

    “The independent National Transparency Authority will conduct an investigation and will be open about its findings as always, but preliminary inquiries in this case appear to suggest the facts are not as presented,” the ministry’s media office said in a statement.

    Sophie in ‘t Veld, a Dutch member of the European Parliament, said the interpreter’s allegations were part of a pattern of growing E.U. brutality toward migrants and asylum seekers.

    “With tens of thousands of victims who drowned in the Mediterranean, thousands languishing in what has been described as concentration camps in Libya, the misery in the camps on the Greek islands for so many years, people drowning in the Channel or freezing to death on the border between Belarus and the E.U., the European Commission cannot claim anymore that these are incidents, accidents, exceptions,” she said.

    “It is not a policy failure,” she added. “It is policy.”

    Greece, one of the main gateways into the European Union for migrants, has long maintained that it is being asked to rescue, process and host too many people arriving from Turkey, a hostile neighbor that often encourages asylum seekers to go to Greece to provoke the government there and to press its demands with the European Union.

    Under Greek and E.U. laws, the Greek authorities are required to assess asylum requests for all who seek protection, to house asylum seekers in humane conditions and, if they are rejected, to repatriate them safely.

    Efforts to more fairly distribute asylum seekers across the European Union have stalled, as many member countries prefer to send funding to Greece and other frontier nations to host asylum seekers, and keep them away from their territories.

    Frontex and the European Asylum Support Office pay and deploy hundreds of employees to ensure that the bloc’s external borders are guarded while human rights laws are upheld.

    The interpreter, who is originally from Afghanistan, has lived for years as a legal resident in Italy. He was employed by Frontex as a member of an E.U.-funded team of experts deployed to help the border guards communicate with asylum seekers.

    He had been working in the border region of Evros alongside Greek and E.U. guards, and was on his way to Thessaloniki, Greece’s second-largest city, for a break when the police pulled him and a number of migrants off a bus, he said.

    After they were beaten, detained and forced into Turkey, the interpreter said, he managed to reach Istanbul, where he received consular assistance from the Italian authorities, and was eventually repatriated to Italy on Sept. 18.

    The Italian foreign ministry did not immediately respond to requests for comment.

    A Frontex spokesman said the agency was investigating the report and could not comment further as long as the investigation continues.

    https://www.nytimes.com/2021/12/01/world/europe/greece-migrants-interpreter-expelled.html

    #plainte #témoignage #asile #migrations #réfugiés #Grèce #frontières #refoulement #push-back #interprète #Evros #Turquie

    ping @isskein @karine4

    • Frontière de l’Evros : roué de coups et déshabillé de force, un interprète afghan de Frontex accuse les garde-frontières grecs

      Un interprète afghan de l’agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, a été agressé par les autorités grecques, qui l’avaient pris pour un migrant. Après son arrestation, il a été contraint de monter dans un canot sur la rivière Evros, direction la Turquie.

      C’est un incident qui pourrait changer la donne. Un interprète afghan travaillant pour l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex a déclaré avoir été agressé par des garde-frontières grecs, qui l’avaient pris pour un demandeur d’asile, rapporte le New York Times.

      Le 3 septembre dernier, alors qu’il se rendait en bus dans la ville grecque de Thessalonique, la police l’a forcé à descendre, avec un certain nombre de migrants. Roué de coups, déshabillé de force, l’interprète a ensuite été emmené dans un entrepôt isolé où étaient détenues « au moins 100 autres personnes, dont des femmes et des enfants ». Tous ont été forcés à monter dans des canots et poussés à traverser la rivière Evros, pour rejoindre la Turquie.

      Membre d’une équipe d’experts déployée pour aider les garde-frontières à communiquer avec les demandeurs d’asile, il s’est retrouvé dans le pays sans téléphone, sans argent et sans papiers, que les policiers grecs lui avaient volés. L’homme a fini par atteindre Istanbul, où il a reçu une assistance consulaire des autorités italiennes.

      Plusieurs fois durant son arrestation, il a essayé de dire aux policiers grecs qu’il travaillait pour l’Union européenne (UE). Mais « ses tentatives […] se sont soldées par des rires et des coups ».

      Pour le journal américain, ses dires « sont particulièrement problématiques pour les fonctionnaires grecs, car [la victime] est un résident légal de l’UE [il vit en Italie], et employé par une de ses agences ». D’autant plus qu’il dispose de preuves tangibles, sous la forme d’enregistrements audio et vidéo, qui étayent les abus qu’il a subis.

      L’affaire a d’ailleurs fait réagir jusqu’aux hautes sphères de l’institution. La commissaire européenne chargée des migrations, Ylva Johansson, a déclaré avoir appelé l’interprète vendredi dernier et s’est dit « extrêmement préoccupée » par son récit. « Son affirmation selon laquelle il ne s’agissait pas d’un cas isolé est un problème grave », a-t-elle ajouté.

      Après cette discussion, Ylva Johansson s’est entretenue lundi avec Takis Theodorikakos. Le ministre grec de la Protection des citoyens lui a promis d’enquêter sur les allégations de l’interprète. Mais son cabinet a dans le même temps indiqué dans un communiqué que, d’après les premières enquêtes effectuées, « les faits ne sont pas tels qu’ils sont présentés ».

      « Déshabillages de masse »

      Des accusations telles que celle-ci sont régulièrement rapportées par les migrants aux ONG et à la presse. En octobre, un ex-policier grec confirmait même à InfoMigrants avoir pratiqué des « pushbacks » illégaux, et renvoyé lui-même 2 000 personnes vers la Turquie. « Régulièrement, mes collègues m’appelaient pour me prévenir qu’ils allaient venir avec des migrants. Ils étaient généralement rassemblés par groupe de 10 environ. Mon rôle était simple : je les faisais monter sur mon bateau, souvent à la tombée de la nuit et je les ramenais vers les côtes turques », avait-il raconté.

      Des #agressions_physiques et des #humiliations sont aussi très régulières. En juin, les autorités turques avaient partagé une photo d’un petit groupe de migrants totalement nus. D’après eux, ils avaient été arrêtés en Grèce, battus, déshabillés, privés d’eau et de nourriture, et renvoyés de force de l’autre côté de la frontière. Le procédé est également documenté dans un rapport du Border Violence Monitoring Network. Selon le réseau d’organisations, en 2020, 44% des témoignages enregistrés décrivent des cas de déshabillage forcé. Des « déshabillages de masse, avec jusqu’à 120 personnes enfermées dans le même espace de détention » sont monnaie courante.

      Ces pratiques, pourtant connues depuis de nombreuses années, ont toujours été réfutées par le gouvernement grec. Ce mois-ci, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a une nouvelle fois rejeté les accusations d’abus contre les migrants par les autorités du pays. Il a qualifié sa politique migratoire de « dure, mais juste ».

      Cette même politique - couplée à une forte militarisation de la frontière - occasionne, aussi, des morts. À Alexandropoulis, près de la frontière turque, un médecin-légiste se charge de leur redonner une identité. Entre janvier et octobre, il a autopsié 38 corps. Chaque semaine, le médecin reçoit des mails de familles désespérées, et prend le temps de répondre à chacun d’eux. Les corps non-identifiés et non réclamés sont envoyés dans un cimetière de migrants anonymes. Perdu dans les collines, il compte environ 200 tombes.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/36995/frontiere-de-levros--roue-de-coups-et-deshabille-de-force-un-interpret

      #déshabillage

  • Hollow Water, Bonnie Dickie, 2000, 48 min
    https://www.nfb.ca/film/hollow_water

    This documentary profiles the tiny Ojibway community of Hollow Water on the shores of Lake Winnipeg as they deal with an epidemic of sexual abuse in their midst. The offenders have left a legacy of denial and pain, addiction and suicide. The Manitoba justice system was unsuccessful in ending the cycle of abuse, so the community of Hollow Water took matters into their own hands. The offenders were brought home to face justice in a community healing and sentencing circle. Based on traditional practices, this unique model of justice reunites families and heals both victims and offenders. The film is a powerful tribute to one community’s ability to heal and create change.

    Une présentation du film : LA JUSTICE TRANSFORMATRICE EN ACTION : ABUS SEXUELS À HOLLOW WATER
    https://www.hacking-social.com/2021/02/01/jr6-la-justice-transformatrice-en-action-abus-sexuels-a-hollow-water

    Voici un processus de JR et de JT (#Justice_Restauratrice / #Justice_Transformatrice) à « demi » institutionnalisé, qui vise et amène à une transformation communautaire : au Canada, dans une communauté Ojibway à Hollow Water d’environ 450 personnes (une réserve amérindienne), des membres de celle-ci ont commencé à vouloir mettre fin à un cycle de violence qui paraissait sans fin : dans un contexte marqué par les drogues et l’alcoolisme, la violence et les abus sexuels étaient partout, même si personne ne parlait ouvertement de l’aspect sexuel. Certains se sont d’abord eux-mêmes soignés à l’extérieur de la communauté (contre l’alcoolisme notamment), ont pris conscience des problèmes ayant lieu à l’intérieur de celle-ci , et ont voulu faire quelque chose.

    Dans une optique d’aide aux #victimes et de sensibilisation sociale (notamment via des ateliers dans les écoles), ils ont d’abord interrogé les enfants : le constat était cauchemardesque. Lors d’un atelier, il y a eu 60 divulgations d’abus sexuel. Les 2/3 de la communauté avaient subi des abus sexuels par des membres de leur famille, et il y avait une loi du silence intense qui cachait cela. La #justice de Manitoba semblait ne pas réussir à arrêter ce cercle vicieux de violence ; la #prison semblait n’avoir aucun effet selon les habitants :

    « On ne voit pas ça comme une punition [la prison], car ils vont dedans et rien ne s’y passe, ils deviennent juste de plus en plus en colère puis ils reviennent dans la communauté et font la même chose encore, donc le cycle continue »

    « On ne pouvait pas travailler juste avec les victimes, parce que les offenseurs étaient le cœur du problème. Et travailler seul avec les victimes, comme c’est fait dans la société, et ne pas travailler avec les offenseurs, ce n’est que régler la moitié du problème. Cela nous a aidé d’avoir une vision globale, de ne pas se centrer uniquement sur les individus, mais aussi de travailler avec les familles des deux »

    « Tout le monde vit dans la communauté, il n’y a pas moyen de mettre l’offenseur dehors, on a à vivre avec »

    « Ce qui a changé mon déni était le groupe des hommes, ils m’ont mis dedans, j’étais assis avec d’autres offenseurs et c’est le jour où j’ai compris que je n’étais pas seul ».

    #film #documentaire #agressions #violences_sexuelles #inceste #communauté #justice_communautaire

  • Violences sexuelles : huit femmes accusent PPDA – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/violences-sexuelles-huit-femmes-accusent-ppda-20211108_ABJ4KZEJWRB5NNSE2H
    https://www.liberation.fr/resizer/oUaAsLdJ3_eHPW8ZAEOfwFvat3k=/1200x630/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/VRW6HQSYJNHZXHA7LEQ7WJYPHA.jpg

    Viols, agressions, harcèlement sexuel... Après le classement sans suite de l’enquête préliminaire visant Patrick Poivre d’Arvor, elles ont accepté de témoigner dans « Libération ». Leurs récits et les procès-verbaux que nous avons pu consulter esquissent un mode opératoire rodé et un sentiment de totale impunité.

    #paywall

  • Palestiniens agressés, voiture brûlée Par Times of Israel Staff
    https://fr.timesofisrael.com/dautres-residents-dimplantation-accuses-palestiniens-agresses-voit

    Un groupe de résidents d’implantation aurait attaqué samedi des Palestiniens et vandalisé des véhicules à l’extérieur d’une ville de Cisjordanie près de Ramallah, selon les médias palestiniens.


    Une voiture en feu près du village de Turmus Ayya en Cisjordanie, après qu’elle a été incendiée par des résidents d’implantation d’un avant-poste voisin, le 23 octobre 2021. (Crédit : capture d’écran : Twitter)

    Des Israéliens de l’avant-poste d’Adei Ad ont agressé des villageois de la ville voisine de Turmus Ayya alors qu’ils récoltaient des olives. Un homme a dû recevoir un traitement médical après avoir été aspergé de gaz poivré, a rapporté l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne (AP), Wafa.

    Les résidents d’implantation auraient également mis le feu à une voiture et en auraient vandalisé trois autres.

    « Voilà à quoi ressemble le terrorisme », a tweeté le député Mossi Raz, du parti de gauche Meretz.

    Ces événements s’inscrivent dans le cadre d’une récente recrudescence des attaques de résidents d’implantation extrémistes, dont beaucoup ciblent spécifiquement les oliveraies palestiniennes dans le cadre de la récolte automnale des olives en Cisjordanie qui a débuté au début du mois.

    Dimanche, la police a arrêté deux suspects qui auraient donné des coups de bâton à deux soldats et attaqué un Palestinien devant Adei Ad la semaine dernière. L’agression a eu lieu après qu’un groupe de résidents d’implantation a détruit une oliveraie appartenant à des Palestiniens près d’un autre village palestinien proche de Ramallah.

    Par ailleurs, des procureurs ont déposé jeudi de rares actes d’accusation contre deux mineurs israéliens pour leur implication présumée dans une récente attaque au jet de pierres contre un village palestinien dans les collines du sud de Hébron, qui aurait fait au moins 12 blessés palestiniens, dont un garçon de trois ans.
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    #violences #agressions #vol #Palestine #israël #colonisation #implantation #terrorisme #palestine_assassinée #gaza #bds #israel #occupation #colonisation #racisme #cisjordanie #apartheid #boycott #sionisme #prix_à_payer