Pourquoi je ne vais pas danser encore

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  • Lettre à propos de ReinfoCovid - IAATA
    https://iaata.info/Lettre-a-propos-de-ReinfoCovid-4775.html

    Du coup, le « complotisme » étant du vent, on rejoint les anti-masques ? Non, toujours pas.
    Toujours pas, parce que pour nous comme pour beaucoup de militants le refus de se joindre aux anti-masque n’est pas lié à une hypothétique peur de se voir traiter de « complotiste », ça nous ferait une belle jambe, mais parce que d’une part leurs discours nous est politiquement ennemi et d’autres part leurs alliances sont nauséabondes.

    Un discours libéral empreint de darwinisme social :

    La minimisation constante de l’épidémie au prétexte que cela ne toucherait « que les vieux et les personnes fragiles ». Quel est le problème avec les personnes de plus de 60 ans, les diabétiques, les personnes immunodéprimés ou les personnes obèses pour ne citer qu’elles ? En quoi sont-elles des quantités négligeables ?

    Plus généralement la minimisation de l’épidémie nous semble être un point que le mouvement anti-masque partage de façon constante avec le gouvernement, lui qui a décidé de privilégier l’économie à la vie des gens et qui nous contraint de vivre avec une marée haute de contaminations et de morts, laissant le virus circuler et donc muter tranquillement. De plus la minimisation de l’épidémie, si ce n’est sa négation, nous empêche de penser sérieusement des outils de prévention et de santé communautaire pour protéger les personnes fragiles.

    Nous partageons avec Cerveaux Non Disponible le désarroi face à la focalisation sur la question du port du masque. Cela serait risible si ce n’était pas si grave quand par ailleurs s’empile les avancées sécuritaires autrement inquiétantes. Si le port du masque n’a pratiquement aucune utilité en extérieur, c’est par contre une méthode simple pour freiner la circulation du virus en intérieur. Exiger des masques gratuits serait une revendication sociale sensée, revendication qui a très tôt été porté par les Brigades de Solidarité Populaires alors que le gouvernement prétendait à l’inutilité du masque pour cacher la pénurie.

    Si la gestion sécuritaire de la pandémie nous semble catastrophique l’exaltation de la « liberté » contre la « dictature sanitaire » des mouvements anti-masque nous semble relever d’un individualisme des plus libéraux. La structuration sociale de l’épidémie, le fait qu’elle touche en très grande majorité les populations pauvres pendant que les riches se font des restos clandestins voila qui est complètement absent du discours des anti-masques, qui évoquent à peine la destruction concertée de l’hôpital public.

    Pour toutes ces raison le discours des anti-masques nous semblent faire le lit de positions ultralibérales et validistes tout en éclipsant les dominations systémiques que l’épidémie exacerbe, ce qui explique leur grand succès auprès des groupes politiques et des médias d’extrême-droite comme Sud Radio ou FranceSoir.

    • Faut il séparer le Fouché du facho ?
      https://seenthis.net/messages/899150#message915159

      (...) dans son combat politique il ne côtoie exclusivement que du catho intégriste, du conspi antisémite et du faf.

      (...) Mettez dans une poubelle Raël et Pétain, ajoutez quelques gouttes d’huiles essentielles de carotte bio, secouez vigoureusement et, miracle de l’Immaculée conception, sortez en un Louis Fouché tout chaud.

      #spencerisme #fascistes

    • Oui, carrément #merci. Ça redonne un peu de courage quand il faut faire face à des anti-masques soit-disant épris de liberté et d’amour mais si égoïstes et ignorants que c’est à en pleurer devant l’attrait que les fascistes exercent sur eux.
      Et j’ai essayé diverses méthodes : écouter et discuter, donner de la doc, des liens, des infos, réclamer de rester cohérent et de viser la raison, et même me mettre en colère quand je sature …

    • L’annonce sur les sites d’immobilier est alléchante. « A vendre : corps de ferme avec cachet préservé sur une parcelle d’environ 2 000 mètres carrés exposé sud. » De l’extérieur, cette maison de brique rouge ne paie pas de mine, coincée entre deux bâtisses d’une calme bourgade de la campagne lilloise. La boîte aux lettres anthracite n’affiche aucun nom. Pourtant, c’est ici qu’est domicilié RéinfoCovid.fr, le site du collectif contre les restrictions sanitaires. Une voiture familiale est garée dans la cour. On toque à la porte, mais personne ne répond. Ce silence insistant, c’est celui d’une famille embarquée dans l’engrenage d’une possible dérive sectaire.

      Selon les associations de protection contre les situations d’emprise mentale, ses propriétaires, Marie B., ancienne sage-femme reconvertie en institutrice, et Maximilien B., consultant formateur indépendant en marketing et élu municipal, envisageraient de quitter leur emploi, leur maison et leur bourgade, et de s’installer avec leurs trois enfants dans un village de l’Aveyron. Objectif : former une « arche de Noé », une sorte de refuge tourné vers la construction d’une société alternative. L’idée, qui suscite l’incompréhension et la terreur de leur entourage, a donné lieu cet été à de vives tensions intrafamiliales.

      Dans le quotidien, le couple tente de donner le change. Marie, 40 ans, grande allumette aux yeux noirs et aux cheveux de jais coupés à ras, continue d’enseigner normalement dans une école de la région, tandis que son époux, Maximilien, 42 ans, carrure de rugbyman et barbe poivre et sel, ne fait jamais faux bond au conseil municipal, dont il est le premier élu de l’opposition. Mais leurs discours contestataires récurrents ont fini par attirer les soupçons de leurs proches, tout comme leur refus poli de se faire vacciner par la mairie, une exception parmi les membres du conseil municipal.

      Une mère intelligente, un père charismatique

      Malgré l’absence de pancarte « à vendre » sur leur maison, leur projet de changement de vie s’est ébruité. Tous ceux qui les côtoient décrivent une mère intelligente et un père charismatique. « C’était une famille modèle, des gens investis », se désole le directeur de l’école de leur commune . Même impression d’une colistière de Maximilien B., qui se souvient d’un « chef d’entreprise directif, organisé, qui sait ce qu’il veut » , d’un « couple très instruit ». Les proches partagent une même interrogation : comment deux époux aussi éduqués, stables et épanouis ont-ils pu ainsi dériver ?

      Cette mue coïncide avec l’investissement du couple au sein du collectif RéinfoCovid, né à l’occasion de la crise sanitaire. Ce groupe informel, qui revendique 3 000 soignants, est à l’origine de nombreuses rumeurs anxiogènes sur les vaccins, enrobées d’un discours ésotérique sur les bienfaits du « retour au réel » et de la « sagesse du vivant ». Il partage des connexions avec des mouvements écologistes utopistes surveillés par les associations de lutte contre les dérives sectaires, comme l’anthroposophie, courant philosophico-religieux fondé par le penseur Rudolf Steiner (créateur de la pédagogie du même nom), ou les Colibris, organisation ruraliste créée par l’écrivain et agriculteur bio Pierre Rabhi.

      La Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui se dit « vigilante » au sujet du jeune mouvement RéinfoCovid, a déjà reçu plusieurs saisines le concernant. L’une d’elles mentionne le couple du Nord. Comme tant d’autres, les époux sont tombés sous le charme du fondateur du collectif, Louis Fouché, alors réanimateur-anesthésiste à l’hôpital de La Conception, à Marseille.

      Ce trublion de 42 ans au regard malicieux et aux mimiques à la Tex Avery est longtemps resté anonyme : soignant dans le service des grands brûlés, il réalisait au printemps 2020 des pastiches viraux sur Facebook à propos de ce virus qu’il n’estimait pas aussi dangereux qu’on voulait le dire. Sa blouse blanche et son ironie suffisaient pour convaincre.

      Nul ne connaissait alors son parcours, son penchant pour les médecines non conventionnelles, ni son engagement dans le mouvement Colibris. Louis Fouché, qui, comme la quasi-totalité des membres de son collectif, n’a pas donné suite à nos sollicitations, entre véritablement dans la lumière à la fin de l’été 2020, alors que s’esquisse une deuxième vague épidémique dont il conteste la réalité.

      Le 16 août 2020, par courriel, il lance solennellement un « appel » à ses confrères de l’AP-HM [Assistance publique-Hôpitaux de Marseille] dans lequel il exhorte les médecins à faire corps contre les « lois liberticides », puis se rapproche de plusieurs médecins et penseurs dits « rassuristes », comme le sociologue de la criminalité Laurent Mucchielli. Mais, en disciple de Pierre Rabhi, Louis Fouché veut aller plus loin, « prendre [sa] part », comme il l’écrit sur la page d’un site du réseau Colibris, et fonder un collectif portant un projet de société fort, qui remettrait « l’Art » et le « Nous » au centre des préoccupations.

      « Au début, Louis Fouché essayait de mobiliser des citoyens et des scientifiques, et ça ne paraissait pas malsain. Sauf que les scientifiques qui sont arrivés n’en étaient pas vraiment. » Une avocate qui a connu RéinfoCovid à ses débuts

      Le 6 octobre 2020, le site RéinfoCovid.fr est lancé. Celui-ci se présente comme une initiative scientifique collégiale de « soignants, médecins, chercheurs, universitaires », qui va jusqu’à la création d’un « conseil scientifique indépendant » pour aider les citoyens à « questionner, comprendre, sortir de la peur et agir ensemble ». Grâce à sa forte présence sur les réseaux sociaux et des relais dans des associations de parents d’élèves, il s’installe dans le paysage contestataire.

      « Au début, Louis Fouché essayait de mobiliser des citoyens et des scientifiques, et ça ne paraissait pas malsain, se souvient Louise (le prénom a été modifié), une avocate qui a connu RéinfoCovid à ses débuts. Sauf que les scientifiques qui sont arrivés n’en étaient pas vraiment. » La plupart n’ont aucune compétence dans le domaine de l’épidémiologie, s’expriment sur des thématiques éloignées de leur expertise, ou encore font preuve de raisonnements caricaturaux, à l’image d’un de ses premiers membres, le docteur Denis Agret, qui prétend, dans une boucle d’e-mails, défendre la « vérité » face à une « sphère capitalo-dictatoriale ».

      Prosélyte par nature, le collectif tend les bras aux inquiets, quel que soit leur parcours ou leur profil. Chanteur, professeur de violon, écrivaine autoéditée… Dès novembre 2020, les propos des universitaires sont dilués au milieu de ceux de citoyens mi-paniqués, mi-décidés à agir. Parmi ceux-ci, Marie et Maximilien B.

      2020, année noire pour le couple

      Coincée dans sa ferme, l’institutrice a très mal vécu le premier confinement, qu’elle a passé à coudre frénétiquement des masques artisanaux. Puis, lorsque la deuxième vague de Covid-19 déferle, l’irruption de protocoles sanitaires à l’école et le développement fulgurant de vaccins la plongent dans un profond désarroi. « Rien n’avait de sens pour moi, je ne comprenais pas », répète-t-elle, hagarde, dans une vidéo du collectif intitulée « Les gardiens du vivant », sa seule prise de parole publique, qui a depuis été supprimée. « A force de me renseigner, y détaille-t-elle, aux vacances de la Toussaint, là je me suis dit, ça suffit, il faut passer à l’action. »

      De son côté, son mari a échoué aux élections municipales de juin 2020 : sa liste n’a réuni que 32 % des suffrages. Maximilien, qui a toujours baigné dans la politique, doit se contenter de trois places au conseil municipal, et sa femme a perdu son siège. Pour le couple, cette année 2020 est décidément une année noire. Leur rencontre personnelle avec Louis Fouché, à l’automne, sera leur éclaircie. A l’angoisse de l’incertitude scientifique, le médecin oppose un discours dédramatisant sur la crise sanitaire. Puis, contre l’amertume de l’échec personnel, il propose sa confiance et une montée en responsabilité flatteuse.

      « Entrée en résistance », comme elle se décrit, Marie se met à distribuer des tracts pour RéinfoCovid. Puis, après quelques semaines seulement, Louis Fouché promeut Maximilien responsable de la communication du groupe, et charge Marie du développement du jeune collectif au niveau national à travers des « antennes locales bébés RéinfoCovid », comme les appelle l’ancienne sage-femme.

      Suivant le leitmotiv de leur nouvel ange gardien, les voilà qui ont « transformé la peur en prudence et la colère en courage ». Le couple devient un élément central du collectif, au point d’accepter de domicilier dans sa maison les statuts du site RéinfoCovid.fr, puis ceux de sa coquille légale, RéinfoLiberté. Le 9 décembre 2020, Marie crée sur son canal de discussion interne, la messagerie instantanée Discord, un groupe consacré à son expansion. En image de profil, une silhouette de femme brisant ses chaînes.

      Des fans de Trump et de QAnon

      Au sein de RéinfoCovid s’engouffrent dès l’automne 2020 des homéopathes, des naturopathes, des acupuncteurs, des adeptes de la pensée new age ; des fans de Trump et ses zélotes de la mouvance conspirationniste QAnon, convaincus de combattre un vaste trafic pédosatanique, ou encore des « Etres souverains », autre mouvance anarchiste conspirationniste ne reconnaissant par l’Etat. L’évolution des conversations est à l’avenant. Loin de la « prudence » revendiquée en public par Louis Fouché, les membres se partagent sur Discord d’exotiques rumeurs affirmant que la neige serait artificielle, ou que les tests PCR serviraient au fichage ADN.

      Louis Fouché lui-même s’affiche en novembre sur YouTube avec la complotiste suisse Ema Krusi, qui soutient que les vaccins sont liés à la 5G et que Bill Gates est poursuivi pour crime contre l’humanité. Le collectif bascule dans des représentations paranoïaques de la société. « Au départ, il y avait des gens sympas, mais sur le Discord, j’ai vu arriver tout ce qu’il y avait de pire en termes de désinformation et de conspirationnisme, se désole Louise. Des personnes sincères, normales, juste inquiètes, qui cherchaient des réponses simples, se sont fait laver le cerveau en un rien de temps. »

      Le couple ne reste pas insensible à ce mélange foutraque de complotisme échevelé et d’utopisme new age. A force de recherches Internet sur des sites douteux, Marie B. plonge dans un monde de représentations noires. « Avant d’écrire à RéinfoCovid, j’étais très angoissée, relate-t-elle encore dans la vidéo “Les gardiens du vivant”. L’angoisse est passée, je suis beaucoup moins en colère, mais ça m’arrive encore. J’ai surtout très peur, et la peur, je n’arrive pas à l’enlever. »

      D’inquiétants monologues

      La mère de famille, qui avait ouvert son premier compte Facebook spécialement pour les municipales, se met à l’hiver 2021 à publier d’inquiétants monologues contre les scandales de la dictature sanitaire et les complots qu’ourdiraient des élites fantasmées, jusqu’à se laisser convaincre que la seconde guerre mondiale a été orchestrée par la famille Rothschild. « Elle ne devait pas avoir beaucoup d’amis sur ces sujets, car même si ses posts étaient très longs, personne ne répondait », constate avec empathie une colistière.

      C’est le début de l’isolement. « J’ai arrêté de les côtoyer car je n’étais plus en phase avec leurs postures », résume pudiquement un partenaire de campagne électorale de leur village. Enfermé dans sa bulle, le couple n’entend plus les voix discordantes. « J’ai essayé de la recontacter pour lui dire d’être vigilante, lui conseiller de s’informer autrement, je lui ai donné des arguments », égrène Louise, qui l’a vue entrer dans le collectif et a tenté de l’en faire sortir en même temps qu’elle. « Mais c’était déjà trop tard. Nos contacts se sont arrêtés là : il n’y avait plus de discussion possible. »

      Surtout, la déchirure se fait intime. Interrogée à propos de sa famille dans un entretien vidéo mené par Louis Fouché, l’institutrice raconte d’une moue embarrassée que celle-ci est divisée à « cinquante-cinquante ». Sa détresse et sa tristesse affleurent. Les proches de Marie au sein du collectif le savent : elle est désormais en froid avec les siens. Eprouvée, sa famille n’a pas souhaité commenter.

      Un « cercle de cœur » en guise d’état-major

      En retour, Marie s’investit de plus en plus dans RéinfoCovid. En début d’année 2021, face à l’afflux de nouveaux membres venus de toute la France, Louis Fouché réorganise son mouvement en cercles concentriques. Au plus haut niveau, il constitue un état-major informel d’une vingtaine de personnes de confiance, le « cercle cœur » - nouvel emprunt aux Colibris. Maximilien et Marie y côtoient des citoyens en colère, des naturopathes ou encore des mystiques fiévreux, qui se réunissent chaque lundi en visioconférence pour discuter de la stratégie du collectif.

      L’appartenance à ce cénacle est d’autant plus gratifiante que, en apparence au moins, l’organisation y est horizontale. « J’ai vu beaucoup de gens aller bien car ils avaient l’impression d’agir, de reprendre le contrôle, mais au fond, c’est Louis qui gère », témoigne Terry (qui souhaite garder l’anonymat), qui fut membre pendant plusieurs mois de ce « cercle cœur », au sein duquel il était notamment chargé de la vidéo.

      Ce noyau dur partage ses idées sur la crise sanitaire qui serait un « déferlement totalitaire », la supériorité des médecines alternatives, et le besoin de laver la société de ses maux. Comme l’anesthésiste le déclame dans une lettre pleine de lyrisme, « cette crise est une révélation, un dévoilement, une apocalypse. Et après l’apocalypse vient un autre monde ». Autour de lui, le « cercle cœur » aspire à aller vers un nouveau modèle de société, qu’ils entendent définir, construire, et même inaugurer. A la mi-mai, Marie et Maximilien B. prennent le volant et parcourent plus de 800 kilomètres pour se retrouver en chair et en os avec leur nouvelle famille, dans un lieu en Aveyron.

      Olivier Soulier, l’autre personnage-clé

      Après avoir passé Saint-Cyprien-sur-Dourdou, une sage commune d’environ 800 habitants dont les façades de grès couleur saumon s’étalent dans le sac de la vallée de Conques, une route s’élève jusqu’à une clairière. C’est là, dans l’ancienne propriété de son grand-père, ancien maire du village, que le médecin Olivier Soulier, autre personnage-clé de RéinfoCovid, a établi sa résidence de villégiature. A la mi-mai, il y a accueilli une partie du « cercle cœur », dont Louis Fouché et le couple B.

      Au fin fond de l’Aveyron, nid de douces sorcelleries, Olivier Soulier ne détonne que par sa stature. Cet homéopathe et acupuncteur, dont le cabinet est situé à Marcq-en-Barœul (Nord), est une sommité nationale dans le monde de la médecine alternative, avec ses multiples livres et congrès donnés depuis 1988 à travers la France. « C’est un vrai médecin, très diplômé, pas un médecin alternatif. Mais c’est vrai que ses conférences sont aussi intéressantes qu’étonnantes », hésite Bernard Lefebvre, maire de Conques-en-Rouergue, la commune nouvelle dont dépend Saint-Cyprien-sur-Dourdou. « C’est un très grand monsieur . Mais si vous venez vous faire soigner chez lui, n’espérez pas être remboursé par la sécurité sociale », ajoute avec un sourire entendu Gaston, un artisan qui a fait les finitions de sa piscine.

      Depuis de longues années, le généraliste aux airs de jeune premier s’est en effet spécialisé dans ce qu’il appelle la « médecine du sens ». Rien d’illégal mais il jure dans la presse naturopathique que le corps « a une sagesse » et, dans une vidéo du « conseil scientifique indépendant », prescrit le Mertensia maritima, la plante au goût d’huître, contre le Covid-19.

      Le couple nordiste l’a rencontré pour la première fois chez eux, à la première réunion de la jeune antenne locale qu’ils avaient créée, RéinfoCovid Nord-Pas-de-Calais, le 18 janvier 2021. Au milieu de citoyens désorientés avides de contre-discours, ce conférencier au ton si enveloppant avait alors séduit son auditoire. « Il joue de son autorité de blouse blanche, prétend guérir avec les symboles, du grand n’importe quoi, fulmine Louise, restée de marbre ce jour-là, et effarée par le manque de réactions. Je me suis rendu compte que si les gens commençaient à faire confiance à ce genre de personnes, ça allait dérailler. »

      En quête d’argent

      Olivier Soulier, qui officie toujours comme médecin, fait aujourd’hui partie des dirigeants du collectif. C’est lui qui, dans une vidéo récente, invite ses sympathisants à verser de l’argent à RéinfoLiberté, la structure légale fraîchement montée par RéinfoCovid pour engager des procédures judiciaires et se financer. Lui aussi qui fournit au « cercle cœur » sa base reculée, dans l’anonymat de l’Aveyron.

      Le domaine, qui constitue un hameau, porte les traces d’un long abandon. A l’entrée, marquée par un visage sculpté sur une épaisse pierre posée à côté d’un autel, des fougères se prélassent dans une baignoire abandonnée. Une bétonnière ici, quelques cadavres de bières plus loin : le lieu est à la recherche d’une seconde vie. Le médecin nordiste en a racheté l’usufruit en 2015. Il emploie régulièrement des artisans du bourg pour participer à sa lente rénovation. Une piscine a déjà été creusée ; les dépendances, elles, sont en travaux, mais peuvent déjà recevoir des convives, comme elles l’ont fait à la mi-mai.

      Quelle était alors la raison d’être de cette réunion qui a tant alimenté les rumeurs et les inquiétudes ? Marie et Maximilien n’ont jamais donné suite à nos demandes de contact. « C’était un week-end pour tous ceux qui participent à la stratégie [du collectif]. Ils se sont réunis pour griller des saucisses entre copains, ce n’est pas allé plus loin », assure Terry, qui n’a pas pu en être. Selon plusieurs associations de lutte contre les dérives sectaires aux antennes tournées vers l’Aveyron, il s’agissait plutôt d’un moment ésotérique, un « pow wow », c’est-à-dire « une réunion dans un lieu sacré où l’on se purifie », décrypte Catherine, une rebouteuse qui connaît les usages du coin.

      Une petite communauté

      Le domaine détenu par Olivier Soulier offre en tout cas les infrastructures les plus adaptées pour l’installation d’une petite communauté. Louis Fouché n’a jamais caché sa volonté de créer un écolieu, un village soudé par des valeurs écologiques et sociales communes, de même qu’il promeut volontiers l’école à la maison, des réseaux de soins alternatifs et de nombreuses autres formes d’organisations parallèles. « Louis encourage à rester dans le système et à le combattre de l’intérieur, assure Terry. Ce n’est pas comme Alice [des Etres souverains, qui a récemment acquis un domaine dans le Lot] . RéinfoCovid ce n’est pas du tout ça, il n’y a pas de volonté de faire sécession. » Le collectif a même soutenu des listes politiques intitulées « Un nôtre monde », aux élections régionales de juin.

      Mais depuis qu’en juillet Louis Fouché a quitté son poste hospitalier sous la pression de l’AP-HM, son discours glisse de manière de plus en plus marquée vers la rupture. « C’est le moment d’aller jusqu’au bout de votre pensée. Il y a moyen de manger, il y a moyen de survivre, il y a moyen de se loger », explique-t-il dans une vidéo destinée aux non-vaccinés, tout en promettant une société meilleure à « ceux qui survivront ».

      Simple métaphore, ou vrai appel à un projet alternatif ? Si l’on en croit les signalements auprès des associations de lutte contre les dérives sectaires et les témoignages de proches recueillis par M Le magazine du Monde, plusieurs membres, comme Marie et Maximilien, se sont déjà engagés dans la voie d’un changement de vie, quittant pour certains leur emploi, pour d’autres leur domicile, parfois les deux, pour fonder des lieux bâtis dans l’opposition au discours scientifique et les promesses new age.

      Un discours plus radical

      Les observateurs ne s’en étonnent guère : l’ambiance au sein de RéinfoCovid flirte régulièrement avec le culte de la personnalité, et la parole de Louis Fouché y vaut pour beaucoup parole d’évangile. Toutefois, si la vigilance est de mise, la Miviludes estime « que tous les éléments qui caractérisent l’emprise sectaire ne sont pas réunis ». Les associations surveillent néanmoins le collectif comme le lait sur le feu.

      Selon plusieurs sources locales, le couple est revenu en août dans l’Aveyron pour une nouvelle réunion avec le « cercle cœur », et participer aux travaux de rénovation du domaine d’Olivier Soulier. Leur départ pour cette « arche de Noé » ne serait plus qu’une question de temps. Si les deux aînés, bientôt majeurs, ont quitté le domicile familial à la rentrée, les craintes se portent désormais sur la benjamine de 11 ans, qui n’aurait d’autre choix que de suivre ses parents.

      Pour autant, le projet peut encore évoluer, en fonction des directives de Louis Fouché. Depuis peu, son discours semble se radicaliser un peu plus. « La voie de RéinfoCovid est une voie de la non-violence, c’est une voie ghandienne, expliquait-il début octobre. Mais Gandhi l’a dit lui aussi, ceux qui n’arrivent pas à rester dans la non-violence, il faut bien qu’ils fassent quelque chose. Chacun fera comme il peut. » La maison en briques du Nord n’attend plus qu’un acquéreur.

  • Que sait-on de la chanson « Danser encore », devenue hymne contre les restrictions sanitaires ?
    par Anaïs Condomines et Vincent Coquaz | Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/que-sait-on-de-la-chanson-danser-encore-hymne-contre-les-restrictions-san

    Plusieurs rassemblements pour la réouverture des lieux culturels et contre le confinement ont été organisés au son de « Danser encore ». Un succès qui étonne jusqu’à ses auteurs, le groupe HK & les Saltimbanks, déjà derrière le célèbre « On lâche rien ».

    Au milieu des voyageurs dans le hall, quelques notes de trombone résonnent, bientôt rejointes par plusieurs chanteurs et danseurs éparpillés dans la foule. Ce jeudi 8 avril, gare de l’Est à Paris, une cinquantaine de personnes s’adonnent à un flashmob, comme on en a vu tant. Sauf que celui-ci se tient en pleine pandémie et entend justement dénoncer les restrictions sanitaires en cours. La plupart des participants ne portent d’ailleurs pas de masque et ne respectent pas les mesures de distanciation.
    https://www.youtube.com/watch?v=GN5B27zT29Y

    La chanson Danser encore – c’est son titre – dénonce les mesures prises par le gouvernement et prône la désobéissance civile : « Et quand le soir à la télé, monsieur le bon roi a parlé, venu annoncer la sentence, nous faisons preuve d’irrévérence mais toujours avec élégance », peut-on ainsi entendre. « Auto-métro-boulot-conso, auto-attestation qu’on signe, absurdité sur ordonnance, et malheur à celui qui pense, et malheur à celui qui danse », poursuivent les paroles, qui évoquent la « résistance » et épinglent des « mesures autoritaires » : « Chaque relent sécuritaire voit s’envoler notre confiance, ils font preuve de tant d’insistance pour confiner notre conscience. »

    Cette chanson ne date pas du 8 avril. D’ailleurs, elle n’a pas uniquement été entonnée dans le hall de la gare de l’Est. En fait, on la retrouve à de très nombreuses reprises ces derniers mois, lors d’autres flashmobs ou regroupements en extérieur. Le 4 mars, la même scène avait déjà lieu cette fois-ci à la gare du Nord. Ainsi qu’à Marseille, fin février, puis en mars à Lille, à La Rochelle et au Jardin des plantes à Paris. Et en avril à La Chapelle-en-Vercors ou encore dans l’Yonne, où les chanteurs se sont vêtus à la mode médiévale et ont dansé dans la forêt d’Avallon. Le titre dépasse même les frontières puisqu’on en retrouve la trace à Zurich début avril, et à Bruxelles, le 10 avril.

    Ces reprises font l’objet de vidéos, partagées sur les réseaux sociaux, qui rencontrent un franc succès, principalement sur YouTube et sur Facebook, où certaines comptent quelques centaines de milliers de partages et plusieurs millions de vues. Les commentaires sont généralement élogieux : « Mamie de 72 ans, il est 1h30 du matin je m’éclate, peut-on lire sous une vidéo sur les flashmobs. Je vis seule depuis un moment, j’aime la danse pour l’avoir pratiqué longtemps. […] J’en ai pleuré de bonheur de voir tous ces gens ensemble heureux. » Certains dénoncent toutefois « l’irresponsabilité » des personnes qui participent sans masque ni distanciation physique à ces événements.

    Il est difficile de remonter la piste d’un seul organisateur, les différents événements semblant relever d’initiatives locales. Lors des deux flashmobs organisés dans les gares parisiennes, on peut toutefois reconnaître l’un des principaux chanteurs, ce qui suggère une coordination en équipe et en amont. « J’ai reconnu des visages de gilets jaunes mais il y avait des personnes opposées au masque, des intermittents du spectacle. Bref, un drôle de mélange », analyse un vidéaste de la chaîne Media investigation, présent au rassemblement gare de l’Est et interrogé par le Parisien. « Les gens présents étaient plus de gauche », avancent plusieurs participantes. « Je l’ai appris par le bouche-à-oreille. C’était plutôt le ras-le-bol qui nous rassemblait que l’opposition au masque, qui n’est toutefois pas pratique pour chanter », raconte l’une d’elles au quotidien.

    « Cris de colère »

    Leur principal point commun est donc le titre interprété, Danser encore. Derrière cette chanson devenue hymne, une institution de la musique populaire : HK & les Saltimbanks, formé par le chanteur roubaisien Kaddour Hadadi. Leur On lâche rien est scandé dans les manifestations depuis plus de dix ans, des défilés syndicaux aux gilets jaunes. En 2012, leur morceau rythmait même la campagne du NPA et du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon.

    Danser encore pourrait bien connaître un destin comparable : posté en décembre, le clip officiel comptabilise déjà plus de quatre millions de vues cumulées sur YouTube et Facebook. Sans compter celles de toutes les reprises et détournements. Le morceau a par ailleurs été mis à disposition gratuitement sur le site du groupe.

    « Pour l’instant, sur les chiffres et sur les reprises, Danser encore c’est dix fois plus important qu’On Lâche rien… estime même Kaddour Hadadi. Ce qui est impressionnant avec cette chanson, c’est qu’elle déborde du cadre syndical, du cadre militant. J’ai des gens qui m’écrivent pour me dire “C’est ma mère qui m’a envoyé ta vidéo !” Il y a des reprises dans de tout petits villages, c’est génial. »

    « Les deux morceaux ont un point commun : c’est des cris de colère, qui sont sortis d’un coup, en un seul jet, raconte le chanteur. Des fois, on bosse sur une chanson pendant une semaine, un mois. Là non. Danser encore, elle est née pendant le deuxième confinement, avec ce débat autour d’essentiel et non-essentiel. On avait un spectacle qu’on ne pouvait pas jouer, on ne pouvait pas faire notre métier alors qu’on juge que les artistes sont essentiels. Et ce morceau, c’était un exutoire. Dans la foulée, on a fait une vidéo, qui était toute buguée. On a balancé ça sans aucune prétention. Mais malgré ça, elle a tout de suite fait un million de vues, donc on a compris qu’il se passait un truc. »

    « Etat d’urgence culturel et social »

    Lors de ses actions publiques, le groupe milite pour la réouverture des lieux culturels en jouant le morceau devant des théâtres occupés par exemple. Ils évoquent ainsi un « état d’urgence culturel et social » : « Vous nous verrez sans doute dans les prochaines semaines continuer à chanter et à danser dans les rues ou sur les places publiques, peut-on lire sur leur page Facebook. Certain·es pourront considérer cela comme de la désobéissance, mais l’idée pour nous est avant tout d’être fidèles à notre nature profonde : nous sommes des saltimbanques, c’est ce que nous aimons faire, ce que nous savons faire, ce que nous pensons être essentiel. […] Evidemment, lors de chacun de nos bals de rues, nous demandons aux gens de prendre soin d’eux, de leurs voisin·es en respectant les règles élémentaires et de bon sens ; chacun·e se montrant ensuite responsable pour soi-même. »

    Fin mars, HK & les Saltimbanks a relayé un clip réalisé « par le collectif Inter hôpitaux de Rennes en collaboration avec le syndicat CGT du CHU de Nice » d’une version qui s’intitule Soigner encore et qui appelle à « sauver l’hôpital public français ». On y voit plusieurs personnalités, comme l’actrice Corinne Masiero ou les humoristes Guillaume Meurice et Pierre-Emmanuel Barré. Plus récemment, le groupe s’est aussi dit « solidaire avec les restaurateurs et toutes les professions qui veulent qu’on les laisse travailler ».

    HK a également relayé des événements de la coordination Santé Libre. Celle-ci prétend représenter 30 000 médecins (tout en refusant de s’expliquer sur ce chiffre) et est à l’origine d’un protocole de « traitement précoce » du Covid-19 qui repose sur des bases scientifiques hasardeuses, dénoncé par les syndicats de médecins. Inversement, la coordination Santé libre publie sur son site plusieurs vidéos montrant des gens faire une séance de sport, en extérieur, sur la chanson Danser encore, à Sarlat (Dordogne). La gynécologue Violaine Guérin (collectif Laissons les médecins prescrire, coordination Santé libre), qui apparaît dans le documentaire Hold-Up, est présente et mène la séance d’étirements. Le nom de cette action (où les participants respectent la distanciation physique) ? « Sport sur ordonnance ».

    « J’y vois d’abord des performances artistiques »

    « J’assume ce que je fais, pas ce que font les autres. Quand ils m’ont contacté, j’ai trouvé l’initiative “sport sur ordonnance” géniale, se souvient Kaddour Hadadi. C’était à un moment où on ne savait même pas s’il fallait ou si on avait le droit de sortir. Et j’ai vu des moments simples et partagés. Après je suis pas médecin, et j’ai pas signé une alliance politique ou scientifique avec eux ! Il faut aussi comprendre que quand il y a des mesures autoritaires, prises par un président épidémiologiste, et plus de débat sur rien, avec des contradictions et des reniements, la confiance s’évapore. Donc il y a des discours alternatifs qui émergent. La source de tout ça, c’est le manque de débat et de démocratie. »

    « Personnellement quand je vois les reprises, j’y vois d’abord des performances artistiques, et je trouve ça formidable. J’imagine que d’autres personnes, avec d’autres points de vue, voient autre chose », poursuit le chanteur. « J’ai même vu que des gens essayaient de nous rapprocher de l’extrême droite. Heureusement, nous, on a notre parcours, et tout le monde sait qu’on est des artistes engagés et ancrés à gauche. »

    Pour éviter toute récupération malveillante de sa chanson, HK & les Saltimbanks a fixé « trois conditions », comme un « socle de valeurs communes minimales pour pouvoir danser ensemble » : « Les valeurs antiracistes, la non-violence et pas d’utilisation par les partis politiques. » Contrairement à 2012, le nouvel hymne de HK & les Saltimbanks ne pourra donc pas rythmer les meetings de la prochaine présidentielle.

    • Depuis plusieurs semaines je vois un engoument pour cette chanson et les flashmobs que HK incite à faire un peu partout, et j’ai un très gros problème avec ça. Pas exactement avec la chanson en elle-même et encore moins avec l’envie de légèreté des gens mais avec ce qu’en fait l’auteur et ce qu’elle devient, à savoir l’hymne des anti-masques, et ce n’est pas pour rien. Libération a fait cet article de fact-checking ci-dessus, mais je le trouve un peu court : sur la page Facebook de HK beaucoup de commentaires qui pointent le probleme de risque sanitaire, l’absence de masques, etc. sont retirés ou invisibilisés. Les appels pour les flashmobs ( https://www.facebook.com/hksaltimbanks/posts/10158538038784398 & https://www.facebook.com/hksaltimbanks/posts/10158521534479398 ) conseillent « de ne rien faire qui pourrait vous valoir un P.V » ce qui n’a rien à voir avec une précaution pour la santé et il met en avant des vidéos qui lui sont envoyées de rassemblements sans masques. Pire ce matin je suis tombée sur une vidéo de gens qui ont fait des « happenigs » dans les rames de metro en se mettant ostensiblement sans masque à chanter face aux voyageurs masqués... Elle a été retirée depuis ( https://twitter.com/ValKphotos/status/1386225183334277121 )
      Et là où j’arrive vraiment vraiment à saturation c’est que cet appel à « danser encore » me parvient de partout, même de proches politisés qui savent les réels risques du covid (ou du moins je le croyais) et même de personnes qui bossent dans la santé.
      J’ai essayé plusieurs fois de m’exprimer sur le sujet ( https://twitter.com/ValKphotos/status/1384921635615084549 ou https://twitter.com/ValKphotos/status/1384775023601360898 ou plus longuement ici https://twitter.com/ValKphotos/status/1381207878321778689 ) mais évidemment à mon petit niveau ça change rien. Sauf que autant je n’irai pas faire chier des mouvements spontanés, autant là on est sur une construction et un discours politiques hyper confusionnistes qui font passer la liberté pour un besoin de joie immédiate et la joie pour un acte de subversivité suprême et merde, ça va pas du tout.
      Au moment où la gauche, celle que j’ai en idéal, devrait se rassembler pour faire de l’éduc pop à fond sur l’aérosolisation et la prévention, distribuer des masques, exiguer des filtres hepa et des FFP2, mettre en place des réseaux de solidarité, voire, amha, œuvrer pour une grève générale qui mettrait à l’abri les plus fragiles et forceraient les plus riches à rendre le fric qu’ils se font sur notre dos, bah non, je vois bien que les revendications qui prennent le dessus sont pour « ré-ouvrir », « avoir le droit de travailler », « avoir le droit de respirer librement ». Pour la plus grande joie du patronat et de son gouvernement idéal... Parce que c’est clairement pas avec ces gentilles danses que les lois liberticides et les réformes économiques vont être retirées...
      Et on est plein a regarder tout ça en se demandant quand est-ce qu’on va enfin pouvoir se déconfiner... et dans quel monde ?

    • Malheureusement, j’ai l’impression que le « laissez nous faire ce qu’on veut » est devenu le véritable horizon politique (illusoire) de beaucoup de personnes se disant vaguement « de gauche » (en fait, des libertariens, et plus ou moins proto-fascistes en s’affirmant de plus en plus comme validistes). Des années de dépolitisation, des années aussi de recul de la culture scientifique au sein de la gauche et des milieux militants en général, plus qu’un recul même, un rejet des connaissances scientifiques et une emprise grandissante des « sciences » et médecines alternatives (avec l’anthroposophie très souvent à la manœuvre en arrière plan) et voilà où on en est. Les discours autour de moi c’est « il n’y a qu’à augmenter le nombre de lits en réa » (ça c’est pour le côté « de gauche », un peu bourgeois quand même, comme s’il fallait embaucher du personnel d’entretien supplémentaire pour pouvoir un peu plus saloper) et « comment contourner les règles sanitaires et faire ce que je veux ? » (ça c’est le côté de droite, bon certes, beaucoup de règles sont contestables...), sans jamais se poser de questions sur le contexte sanitaire, la réalité du virus et ses impacts. Les Jean Moulin du masque sont maintenant de plus en plus nombreux et ils chantent dans les gares, sûrs d’eux et bientôt applaudis par le Medef.

    • La pandémie est devenue une question de foi . Et c’est un énorme problème  : on ne peut pas réellement argumenter ou discuter avec quelqu’un qui parle de foi . Ce n’est pas le terrain de la science ou de l’éducation.

      Et on est dirigé par des gens qui font des paris, ce qui n’a aussi rigoureusement rien à voir avec la santé publique.

      Donc, les gens ne croient plus en la maladie, ils préfèrent les gourous et les charlatans.

    • Ajout de deux textes à lire suite à tous ces malaises de revendications libéro-travaillistes mais aussi la publication d’un texte confus (je reste polie) sur Paris-Luttes.info :

      Pourquoi je ne vais pas danser encore - basse-chaine.info - https://basse-chaine.info/?Pourquoi-je-ne-vais-pas-danser-encore-512
      Lettre à propos de ReinfoCovid -
      IAATA , seenthisé par @monolectehttps://seenthis.net/messages/915407 (merci @rastapopoulos pour le ping)