person:xavier beulin

  • Double jeu

    Faire une série de retours sur l’histoire de la #FNSEA, nous permet de mieux comprendre la dose de violence et d’impunité consentie par l’État aux agriculteurs. La FNSEA a toujours eu un comportement ambigu ; d’un côté, elle attise la colère des agriculteurs, et de l’autre, elle se pose en médiatrice incontournable entre eux et l’État pour régler les crises à sa façon ; quitte à se faire huer par sa base comme ce fut le cas à Paris en septembre 2015 pour Xavier Beulin, homme d’affaires et capitaliste notoire(1) et président de ladite FNSEA.

    Dès sa fondation, en 1946, la FNSEA domine le paysage syndical. Par la suite, ni le MODEF(2) (d’orientation socialiste), ni le CNJA (centre national des jeunes agriculteurs) ne pourront sérieusement menacer le monopole de la FNSEA. Depuis le début, ce leadership convient parfaitement à l’État dont c’est l’unique interlocuteur. La France agricole de l’après-guerre vit une profonde mutation puisque en moins de vingt-cinq ans se met en place un modèle d’agriculture intensive qui fera de l’État français l’une des premières puissances agricoles d’Europe. La FNSEA a toujours soutenu cette orientation et, pour parvenir à ses fins, elle a, dès 1961, mis en œuvre l’emploi de la violence en organisant des manifestations particulièrement musclées dont les premières du genre se déroulèrent en Bretagne. Cette politique se révéla payante car les pouvoirs publics y cédèrent sur une série de revendications majeures.

    Dans les décennies suivantes, au gré des crises (surproduction, sécheresse, etc), caillassages de préfectures, blocus de gares, descentes dans les supermarchés, etc deviendront monnaie courante. Le paroxysme sera atteint en 1976, quand des viticulteurs en colère tueront un commandant de CRS à la carabine approvisionnée en munitions pour gros gibier et en blesseront 28 autres. L’enquête n’aboutira jamais, conformément à une tradition d’impunité solidement ancrée et qui resurgira avec les bonnets rouges .

    En 2013, la FDSEA(3), encouragée par son président, Thierry Merret, met en mouvement les légumiers de Bretagne mécontents des contraintes fiscales et administratives. Ils incendient le centre des impôts et les locaux de la MSA de Morlaix ; ils vont jusqu’à retarder l’arrivée des pompiers par un ballet de tracteurs et en leur déversant des tonnes d’artichauts sous les pieds. Ils ont droit alors aux plus vives félicitations de Thierry Merret (alors qu’au regard du droit, certains faits sont d’une extrême gravité). Trois jours plus tard, conjointement rédigé par le syndicat et la chambre d’agriculture de Bretagne, un communiqué hypocrite tout à la fois regrettait « le recours à des actions violentes » et les justifiait en affirmant que « La profession tout entière n’encourage pas à l’excès, mais elle ne sait plus comment se faire entendre afin que des mesures efficaces et rapides soient prises ! ». En fait, notre impression est qu’elle sait trop bien comment se faire entendre ! Malgré l’enquête, Thierry Merret ne sera pas inquiété et les forces de l’ordre feront mine de ne pas pouvoir identifier les auteurs des faits.

    A l’image de feu X. Beulin, les dirigeants FNSEA sont des notables souvent de droite, maires de leurs villages, administrateurs de coopératives, de la MSA et/ou du crédit agricole. Malgré que les manif’ organisées par la FNSEA aient causé des centaines de millions FF de dégâts, François Guillaume, après de bons et loyaux services (1979 à 1986) comme président de la FNSEA, devient ministre de l’agriculture sous Chirac, entre 1986 et 1988. Cette nomination est un signal clair en direction de la FNSEA et de ses méthodes. C’est une reconnaissance pure et simple, par l’État, de ses actions violentes ; pour le passé et l’avenir.

    Au fur et à mesure, la FNSEA s’est professionnalisée et aujourd’hui son expertise est appréciée jusqu’à Bruxelles. Elle est devenue une entreprise capitaliste plus soucieuse de ses parts de marchés et de ses profits que du monde agricole et des agriculteurs. Si les agriculteurs de la Fédération nationale des jeunes exploitants familiaux (FNJEF), liée au Modef, déclarent : « Si le système ne fonctionne pas, il faut changer le système » et que la Confédération paysanne déclare que « les plans d’allégements des charges ne changent rien car on ne s’attaque pas aux racines du mal », nous savons qu’ils sont uniquement motivés par une volonté de s’assurer des privilèges. Si nous sommes d’accord sur le principe qu’il faut changer de système, nous ne sommes pas, pour autant, d’accord avec les objectifs corporatistes poursuivis par les différentes organisations d’agriculteurs.

    Adhérer à la FNSEA, c’est aussi bénéficier de réductions diverses, façon comité d’entreprise, avec la « carte moisson » (réductions pour matchs de foot, pour décathlon, etc), y compris chez… le grand ennemi (carrefour & co). Les fédérations encaissent, au passage, un pourcentage sur les ventes ; ce qui revient à pratiquer ce que la FNSEA, elle-même, dénonce, à savoir, les marges arrières. Bien entendu, les exploitants agricoles ne se doutent pas des rétrocessions au profit des FDSEA.

    Lors de la grande grève du lait de 2009, la FNSEA dénonce à grand fracas les marges exorbitantes de la grande distribution. La réalité est toute différente. Entre 2005 et 2009, la marge des transformateurs (mise en boîte du lait, fabricants de beurre ou yaourt) a beaucoup plus augmenté que celle des distributeurs. Selon le ministère de l’agriculture, sur le prix de vente au public d’une brique de lait, la grande distribution s’octroie 18 %, le producteur reçoit moins de 30 % et le transformateur en prend la moitié ! Or, ce qui est le « plus amusant », c’est que si, parmi ces transformateurs, il y a des industriels, il est à noter qu’il y a aussi de nombreuses coopératives tenues par des organisations membres de… la FNSEA ! Par exemple, la plus importante de France, la société SODIAAL, avait comme président de son conseil d’administration Damien Lacombe, fils d’un Raymond du même nom qui fut président de la FNSEA de 1986 à 1992 !…

    Ce double jeu ayant été éventé, nombre d’agriculteurs quittèrent la FNSEA et continuèrent à livrer leur lait à des coopératives laitières qui, en fait, adhèrent à la FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières) qui n’est autre qu’une antenne de la FNSEA qui, à l’évidence, centralise le pouvoir. Ce mécontentement, palpable chez les producteurs, se traduisit par quelques déboires électoraux avec la perte, par exemple, du contrôle d’une chambre d’agriculture au profit de la coordination rurale. Cependant, le monopole de la FNSEA demeure solide ; d’autant plus que cette dernière sait se rendre indispensable sur le front juridique et bancaire. Beaucoup d’exploitants agricoles sont empêtrés dans des situations difficiles, criblés de dettes et de problèmes juridiques. Coincés, ils sont souvent obligés d’adhérer à la FNSEA malgré leur aversion car c’est elle qui octroie prêts et « facilités ». La baisse continuelle du nombre d’agriculteurs depuis un demi siècle est la preuve d’une politique délibérée d’asservissement et d’une guerre d’usure contre les petits paysans. La FDSEA n’hésite pas à les mobiliser contre leurs intérêts tout en les manœuvrant dans des actions spectaculaires afin d’entretenir chez eux l’illusion d’actions efficaces, sauf que l’efficacité est, en définitive, destinée à promouvoir une politique de grands propriétaires. La FNSEA est, également, bien implantée au niveau des commissions d’installation ce qui lui permet de favoriser ceux qui y adhèrent ; obligeant ceux qui souhaiteraient rester indépendants ou qui voudraient se tourner ailleurs, à la rejoindre.

    Le nombre d’exploitants agricoles ayant été divisé par quatre entre 1955 et 2015, il est aujourd’hui inférieur à 500 000. C’est là le résultat de la politique agricole menée par l’État et la FNSEA qui s’est faite au bénéfice des agriculteurs les plus riches, dirigeants ou membres importants de ce syndicat. Ces dirigeants sont les gagnants de cette politique car ils ont pu moyennant les aides du Crédit Agricole (où ils ont leurs entrées) agrandir leurs propriétés en rachetant les terres abandonnées par leurs anciens collègues et en même temps s’enrichir en profitant, en tant que notables, du formidable développement du système coopératif agricole. Le crédit agricole, au niveau bancaire, et les coopératives, au niveau de l’agro-industrie, sont des puissances économiques de premier ordre.

    Malgré les manifestations fréquentes et spectaculaires, il y a une profonde identité de vue entre l’État et la FNSEA sur un objectif à long terme, connu sous le terme de PAC et fixé par la loi de modernisation de l’agriculture française de 1962 : Bâtir une agro-industrie puissante, centralisée et fortement capitalisée. Si la FNSEA doit prendre quelques libertés avec les règles en chemin pour protéger et développer ce secteur, qu’elle les prenne. Les pouvoirs publics ferment les yeux. Dans une confusion des genres, Bernard Lannes de la Coordination rurale (proche de l’extrême-droite), concurrente de la FNSEA, dénonçait : « … la FNSEA [qui] organise des pseudo-manifestations pour râler contre des décisions prises en cogestion avec l’État ».

    @Anarchosyndicalisme ! n°158 / Mars - Avril 2018
    http://cntaittoulouse.lautre.net

    Notes :

    ₁ En 2011, Xavier Beulin soutenait la proposition de loi du sénateur Christian Demuynck (UMP) visant à transposer un règlement européen de 1994 destiné à protéger les obtentions végétales et dont la conséquence pour les agriculteurs est que, s’ils veulent ressemer leur propre récolte, ils doivent verser une « rémunération aux titulaires des certificats d’obtention végétale » que sont les semenciers. Xavier Beulin était non seulement à la tête de la FNSEA, mais dirigeait également le groupe Sofiproteol qui détient des participations dans plusieurs grands groupes semenciers français (Euralis Semences, Limagrain, RAGT Génétique, Serasem
    – groupe InVivo)

    ₂ Mouvement de défense des exploitant familiaux

    ₃ Fédération Départemental des Syndicats d’Exploitants Agricoles

  • Macron, le président du vieux monde par Hervé Kempf
    https://www.les-crises.fr/macron-le-president-du-vieux-monde-par-herve-kempf

    Sous les habits neufs de M. Macron, le néo-libéralisme continue sans changer. Marginalisant l’écologie, et oubliant l’inégalité sociale.

    Emmanuel Macron est un personnage remarquable : on ne gravit pas aussi rapidement les échelons de la pyramide du pouvoir si l’on n’est pas doté de qualités exceptionnelles. Et même si la chance a largement joué son rôle – la faillite de François Fillon, la déliquescence plus rapide que prévue du Parti socialiste -, la capacité à s’engouffrer dans les opportunités est un talent que tous n’ont pas. Il ne fait pas de doute que cette énergie ascensionnelle va continuer à se déployer dans les premiers mois de la nouvelle présidence.

    Il reste que M. Macron n’a pas gravi la montagne à la force de son seul poignet. Massivement soutenu par tous les médias des dominants (faut-il encore rappeler que la “presse” est aujourd’hui l’instrument des Arnault, Bolloré, Bouygues, Dassault, Drahi, Lagardère, Niel, Pigasse, Pinault… ?), il n’a pas gagné à la loyale. Plutôt qu’un duel Macron-Le Pen, on aurait pu assister à un duel Macron-Mélenchon bien plus stimulant si la presse oligarchique n’avait pas pilonné dans la dernière ligne droite le candidat de la France insoumise. Mais l’oligarchie avait bien sûr choisi son camp. Ce serait Fillon ou Macron. Fillon tombant à l’eau, ce fut Macron.

    Homme remarquable, appliquant les méthodes entrepreneuriales en vogue – En marche a appliqué tous les outils marketing et a fonctionné en mode “start-up”, comme l’a raconté Mediapart -, M. Macron n’en est pas moins porteur des idées du vieux monde. Le vieux monde ? Celui où l’on croit que la croissance reste le moteur de l’équilibre social, que la question écologique est secondaire, et qu’une société peut vivre sans désordre avec de fortes inégalités.

    • Il va falloir s’y habituer. Emmanuel Macron est depuis hier le huitième président de la Ve République française et son discours lénifiant, entre best-seller de développement personnel et langue de bois 2.0, est devenu la doctrine officielle de la patrie des Lumières. Triste époque.

      Pour son intronisation, dimanche, le patron de la République en marche (REM) n’a pas déçu, assénant que les Français, à travers lui, avaient choisi « l’esprit de conquête », sans préciser quels nouveaux territoires il ambitionnait d’assujettir.

      En revanche, depuis quelques jours, on connaît mieux ces « helpers », ces « CEO » et autres « startuppers » qui ont permis à l’ancien « managing director » de Rothschild et ministre de François Hollande de devenir supposément l’homme du « renouveau » (en tout cas de la langue française). Epluchant les documents dérobés par des pirates informatiques, Libération décrit dans son édition de vendredi la communauté agissante et fortunée qui a fabriqué de toutes pièces le phénomène Emmanuel Macron : cadres et patrons d’entreprises, financières et technologiques, sortis de l’ENA ou de HEC.

      Une France d’en haut mais aussi d’ailleurs, puisque les dons ont afflué de l’étranger, où les exilés fiscaux et les « expats » n’ont pas lésiné pour donner une forte impulsion à leur champion, comme l’a décrit Mediapart. Ces réseaux – habilement actionnés jusqu’à concurrence de 20 000 euros par tête de pipe pour ne pas outrepasser les limites légales – dessinent clairement la pyramide sociale incarnée par le nouveau chef de l’Etat : moins de 2% des donateurs ont contribué à près de la moitié du budget de campagne de M. Macron. Une aubaine financière à laquelle il faut encore ajouter l’emprunt personnel de 8 millions d’euros généreusement consenti malgré l’absence de patrimoine à mettre en gage.

      Bref : une fusée politique propulsée du haut vers le bas et dont la conception hiérarchique du monde s’exprime assez naturellement dans son offensive actuelle sur l’Assemblée nationale. Ainsi, dans l’entreprise En Marche, les candidats à la députation sont « embauchés » directement par la cellule de recrutement d’Emmanuel Macron, sur CV, lettre de motivation puis entretien... Etrange démocratie, où l’exécutif compose librement sa future armée législative ! Seules exceptions à ces députés-employés : les transfuges des partis en place, notamment socialistes, cooptés en fonction de leur capacité à arracher des bouts d’appareil, à l’instar des affidés du parrain lyonnais Gérard Collomb.

      Le fait du Prince et la tambouille locale, voilà qui va très nettement révolutionner la façon de faire de la politique en France !

      Non contents d’instiller le poison de la gestion managériale et de la rentabilité aux services publics, les socio-libéraux à la sauce Macron ont donc trouvé moyen de privatiser la vie démocratique. Face à cette tentation autoritaire, rendue possible par la faillite du Parti socialiste, ce qu’il reste de la gauche française devra réagir rapidement, pour ne pas se laisser marginaliser. Surtout, elle devra suivre un chemin diamétralement opposé, tant dans ses objectifs politiques que dans sa future organisation, démocratique et participative. Une fusée propulsée d’en bas, pour « prendre le ciel d’assaut ». Benito Perez

      https://www.lecourrier.ch/149419/prendre_le_ciel_d_assaut

    • Béton, croissance et finances, voilà donc le terreau idéologique sur lequel M. Macron s’est épanoui. Le nouveau président a déjà quatre ans d’expérience gouvernementale à son actif, à l’Elysée où il a conseillé François Hollande dans son orientation néo-libérale, puis au ministère de l’Economie.

      Et la liste des actes ou intentions de M. Macron parle d’elle-même : travail le dimanche, facilitation de l’affichage publicitaire, permis de recherche de gaz de schiste, soutien au projet nucléaire d’Hinkley Point, autorisation de l’extraction de sable à Lannion, accord très favorable aux sociétés autoroutières, encouragement à l’exploitation minière en Guyane, amendement législatif sur les déchets nucléaires à Bure – l’écologie est le cadet des soucis du nouveau président.

      Et les signaux qu’il a lancé ne sont pas très positifs : en matière d’agriculture, il veut « continuer le combat » de son « ami » Xavier Beulin, chantre de l’industrialisation agricole et de la compétitivité. Son programme d’investissement sur la transition écologique s’élève à un modeste 15 milliards d’euros sur cinq ans, moins, rappelait Thomas Porcher lors de notre Alter soirée électorale que le coût du projet nucléaire d’Hinkley Point en Angleterre. Quant à son entourage proche, il vient pour partie du monde du béton de son parrain Henry Hermand : avant de rejoindre En marche comme porte-parole, Benjamin Griveaux était chez Unibail Rodamco, grand promoteur de l’immobilier commercial (qui veut par exemple lancer Val Tolosa). « Le programme Macron fait saliver les promoteurs », signale La Lettre A, en laissant notamment prévoir l’abaissement des possibilités de recours contre les permis de construire.

      Sur les autres domaines que l’environnement, n’attendez pas de progrès. Le mot « inégalité »n’apparait pas dans le programme de M. Macron, pas plus que celui d’évasion fiscale. Une nouvelle loi Travail sera imposée par ordonnances (une variante du 49.3, consistant à forcer la main au Parlement pour légiférer), et pour la « sécurité », on embauchera 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires et l’on construira 15.000 places de prison.

      Tout cela n’est guère encourageant. Le néo-libéralisme continue sous de nouveaux habits, l’écologie est marginalisée, le vieux monde perdure.

      Mais il craque. Le niveau étonnamment élevé des votes blancs ou nuls au deuxième tour de l’élection présidentielle montre que de plus en plus de gens ne supportent plus le chantage qui nous est imposé entre le fascisme et le néo-libéralisme. L’assise de M. Macron n’est pas solide. Et autre tournant porteur d’espoir de cette campagne présidentielle, le camp de la gauche a solidement intégré l’écologie dans sa vision du monde et dans sa politique. Il reste à ce que ce camp s’unisse. Sinon les vieilles idées de M. Macron continueront à détruire le monde.

  • Marine Le Pen, Pascal Bruckner et Eric Brunet, ultimes remparts contre l’islamo-gauchisme | Samuel Gontier
    http://television.telerama.fr/television/marine-le-pen-pascal-bruckner-et-eric-brunet-ultimes-remparts-co

    « L’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen est-elle désormais envisageable ? », interroge Laurent Delahousse au 20 heures de dimanche dernier — sur lequel je reviens, son sommaire n’étant pas seulement riche d’un hommage impressionniste à Xavier Beulin. Le présentateur développe : « Cette campagne pleine de rebondissements pourrait selon de plus en plus d’analystes profiter à Marine Le Pen. » Peut-être même que de plus en plus d’analystes pourraient profiter à Marine Le Pen, ça s’est déjà vu. Source : Ma vie au poste

  • Surprise : Xavier Beulin, le défunt patron de la FNSEA, était aussi un “industriel” (sauf sur France 2) | Samuel Gontier
    http://television.telerama.fr/television/surprise-le-defunt-patron-de-la-fnsea-etait-aussi-un-industriel-

    « On a appris ce soir la mort brutale de Xavier Beulin, le président de la FNSEA, premier syndicat agricole français », annonce Anne-Claire Coudray au 20 heures de TF1. « On a appris le décès de Xavier Beulin, président de la FNSEA, principal syndicat agricole », annonce pareillement une présentatrice de BFMTV. « Il était aussi le patron du groupe Avril qui possédait les marques Lesieur et Puget », ajoute sa consœur de la Une. « Xavier Beulin était aussi à la tête d’Avril, un grand groupe agro-alimentaire », ajoute pareillement la présentatrice de BFMTV… Ça alors, quelle révélation ! Jamais les télés ne mentionnaient cette double casquette quand elles interrogeaient le leader syndical à l’occasion de manifestations d’agriculteurs. Source : Ma vie au (...)

  • J’apprends la mort de Roger Knobelspiess survenue le même jour que celle de Xavier Beulin. Si celle du défenseur de l’agro business ne m’a pas empêché de reprendre deux fois des pâtes, celle de l’auteur de #Q.H.S me fait partager la révolte d’un homme hors du commun.
    http://lignesdeforce.wordpress.com/2017/02/20/roger-knobelspiess-1947-2017

    Le Marché-aux-Fleurs : un bien joli nom pour ces deux baraquements ou s’entassent quatre familles nombreuses. C’est là, à Elbeuf, que grandit Roger, juste après la guerre. Entre Tonton (le père), Gaby (la mère) et une ribambelle de frères et soeurs, le petit Knob sera à « bonne » école ! Car Tonton, le « ramoneu », boit, chaparde, traficote. Et sème de la graine de racaille...
    Ainsi se fabriquent l’exclusion sociale, la révolte. Tout est voie de garage à celui qui a le malheur de naître dans une famille de « sous-pauvres ». Lorsque Tonton a une crise cardiaque, les fistons prennent la relève pour faire vivre la famille. Et c’est l’engrenage...
    #Roger_Knobelspiess aura vingt-six ans pour écrire, du fond de sa cellule, essais, romans, témoignages.
    Voleur de poules - Un récit d’enfance et de jeunesse, à la fois drôle et bouleversent, ou l’auteur crie sa révolte, son besoin de tendresse et son amour profond de la vie.

    http://sites.google.com/site/knobelspiessroger/home/bibliographie
    http://www.liberation.fr/societe/2017/02/21/roger-knobelspiess-l-ancien-braqueur-devenu-ecrivain-est-mort_1549951
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-de-roger-knobelspiess-l-ex-taulard-qui-se-battait-pour-la-condition-

  • Xavier Beulin, président de la FNSEA, meurt à l’âge de 58 ans - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20170219.OBS5486/xavier-beulin-president-de-la-fnsea-meurt-a-l-age-de-58-ans.htm

    La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), principal syndicat agricole français, a annoncé ce dimanche 19 février le « décès brutal », à l’âge de 58 ans, de son président Xavier Beulin. « L’Agriculture perd un grand homme », a tweeté le compte officiel du syndicat.

    et surtout un…

    … grand défenseur de l’industrialisation de l’agriculture …

  • La dernière perle de Xavier Beulin à Europe 1chez Elkabbach ce matin à propos de ses problèmes de grippe aviaire et de foie gras (juste avant les fêtes, quelle contrariété aussi :(( « La faune sauvage pose aujourd’hui un certain nombre de problèmes » ! Supprimons-là s’il n’y a que ça ! Allez, encore un coup de pesticides et d’épandages de lisier, de destruction de haies et d’habitats, ne mollissez pas, les gars éleveurs.
    Juste avant d’enquiller sur l’agriculture/élevage qui « crève de trop de normes » (libéralisme radical) pour, dans la phrase suivante, rappeler qu’aucune « agriculture au monde n’est pas soutenue par des subventions ». Je me demande si ce type ne se fatigue pas lui-même à force de contradictions ? Bravo en tous cas, la #FNSEA, pour ces grands écarts entre libéralisme radical et larmoiement pour obtenir des subventions entretenant la surproduction. C’est vraiment n’importe quoi.

  • L’étonnant train de vie du patron de la #FNSEA
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/011216/l-etonnant-train-de-vie-du-patron-de-la-fnsea

    En 2015, l’année des sifflets pour lui, Xavier Beulin soutiendra lors d’une interview qu’il « vit comme les #paysans » qu’il « défend » : « les mêmes difficultés », « les mêmes contraintes », prétend-il. En réalité, Xavier Beulin n’est plus paysan depuis longtemps. Bien rares sont les images de lui dans sa ferme... parce qu’il n’en a plus. Contrairement à la plupart des #syndicalistes qui rejoignent leur exploitation après leurs journées de militantisme à Paris, Xavier Beulin, lui, se rend au 11, rue de Monceau, dans le VIII e arrondissement de Paris, siège du groupe Avril-Sofiprotéol, un fonds coopératif qu’il préside depuis 2000. Le siège de la FNSEA n’est qu’à quatre pâtés de maisons de là, au 11, rue de la Baume, dans le même arrondissement parisien.
    Et lorsqu’il rentre chez lui, c’est pour retrouver un appartement loué rue Bois-le-Vert, en plein XVI e arrondissement. Selon les informations obtenues par Mediapart, il peut aussi rejoindre Orléans, sa région d’origine où il a acheté une résidence principale, en 2003, puis un immeuble dans le centre historique, en 2005. Pour ses vacances, c’est à Gammarth, en Tunisie, qu’il a investi en achetant un terrain, en 2007, pour y construire une villa. Dans cette zone résidentielle où plusieurs membres du clan de l’ancien dictateur Ben Ali – son beau-frère Imed Trabelsi, ou l’homme d’affaires Aziz Miled... – ont multiplié les opérations immobilières destinées à la jet-set avant la chute du régime.
    À la question de savoir si ces investissements dans la pierre l’avaient conduit à acquitter l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) – le plancher était alors de 790 000 euros de patrimoine –, Xavier Beulin n’a pas répondu à Mediapart. Il a en tout cas opéré, en 2012, une donation à son fils de sa part de sa résidence principale à Orléans, en en conservant l’usufruit. Il possède en outre une part symbolique dans une SCI qui loue des locaux à l’enseigne Carrefour, à Ingré, au nord d’Orléans.
    Un comble, vu du syndicat qui prend si souvent pour cible la grande distribution.

    #capitalisme #richesse #industrialisation #agriculture #spoliation

  • L’étonnant train de vie du patron de la #FNSEA
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/011216/l-etonnant-train-de-vie-du-patron-de-la-fnsea

    Xavier Beulin, président du #groupe_Avril-Sofiprotéol, envisage de rempiler en 2017 à la tête de la FNSEA. Mediapart a enquêté sur son patrimoine : entre 2003 et 2007, #Xavier_Beulin, locataire à Paris, a acheté une maison et un immeuble à Orléans, puis un terrain en Tunisie où il s’est construit une villa. Mieux : il s’est associé à sa femme dans une SCI qui loue des locaux à Carrefour, un comble, vu de la FNSEA. Xavier Beulin face à la presse en 2016 © Reuters

    #Economie #déclaration_de_patrimoine #Sofiprotéol

  • L’étonnant train de vie du patron de la #FNSEA
    https://www.mediapart.fr/journal/france/011216/l-etonnant-train-de-vie-du-patron-de-la-fnsea

    Xavier Beulin, président du #groupe_Avril-Sofiprotéol, envisage de rempiler en 2017 à la tête de la FNSEA. Mediapart a enquêté sur son patrimoine : entre 2003 et 2007, #Xavier_Beulin, locataire à Paris, a acheté une maison et un immeuble à Orléans, puis un terrain en Tunisie où il s’est construit une villa. Mieux : il s’est associé à sa femme dans une SCI qui loue des locaux à Carrefour, un comble vu de la FNSEA. Xavier Beulin face à la presse en 2016 © Reuters

    #France #déclaration_de_patrimoine #Sofiprotéol

  • A Orléans, un festival d’alternatives alimentaires face au salon de l’agrobusiness
    http://www.bastamag.net/A-Orleans-un-festival-d-alternatives-alimentaires-a-l-agrobusiness

    A partir du 16 novembre, Orléans accueille Open AgriFood, un forum initié par Xavier Beulin, président du principal syndicat agricole FNSEA et dirigeant d’une multinationale de l’agrobusiness, pour débattre du modèle que nous voulons pour l’agriculture et l’alimentation en France. Au même moment, un festival d’alternatives alimentaires se tiendra à l’initiative d’associations, de citoyens et d’organisations désireux de promouvoir des modes de production préservant la santé et l’environnement. Basta ! (...)

    ça bouge !

    / #Alimentation, Quelle agriculture pour demain ?, #Alimentation_et_agriculture_biologique

    #ça_bouge_ ! #Quelle_agriculture_pour_demain_ ?
    http://www.bastamag.net/IMG/pdf/programme_festival_alternatives_alimentaires.pdf

  • #Lactalis : les secrets de l’empire du lait
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230816/lactalis-les-secrets-de-lempire-du-lait

    À l’appel de la #FNSEA, les producteurs de lait ont engagé lundi leur mobilisation à #Laval, devant le siège social de l’industriel, numéro un mondial des produits laitiers, qui s’entête à faire baisser le #prix_du_lait. Mediapart détaille les avantages fiscaux hors norme obtenus par le groupe d’Emmanuel Besnier, son opacité financière, et ses méthodes de négociation.

    #France #Emmanuel_Besnier #manifestations #Xavier_Beulin

    • Suffit de demander gentiment.

      –—

      Lactalis : les secrets de l’empire du lait
      23 août 2016 | Par Karl Laske

      À l’appel de la FNSEA, les producteurs de lait ont engagé lundi leur mobilisation à Laval, devant le siège social de l’industriel, numéro un mondial des produits laitiers, qui s’entête à faire baisser le prix du lait. Mediapart détaille les avantages fiscaux hors norme obtenus par le groupe d’Emmanuel Besnier, son opacité financière, et ses méthodes de négociation.

      Cette fois, pour la discrétion, c’est raté. Depuis lundi soir, le groupe Lactalis, l’un des industriels les plus secrets de l’Hexagone, est confronté à un événement hors norme : l’occupation par les producteurs de lait, à l’entrée de Laval, du rond-point du « zoom », fermant l’accès à son usine. L’appel a été lancé par la fédération de Mayenne de la FNSEA puis, poussé par la base, il a été relayé par les fédérations de l’Ouest et la FNSEA nationale sous le hashtag #TousALaval, et devrait se poursuivre jusqu’à jeudi. Depuis trois ans, la multinationale, numéro un mondial des produits laitiers, a gagné la place du plus mauvais payeur dans le peloton de tête des industriels laitiers. Et les producteurs – ils sont onze mille à “servir“ Lactalis – veulent dire stop.

      Selon ses dernières payes de lait du mois de juillet, Lactalis ne paye plus la tonne de lait que 254 euros, soit cent euros environ en dessous des coûts de production. En indexant ses prix à ceux du marché mondial, en chute libre, l’industriel de Laval fait des marges considérables sur le marché français des produits laitiers, et cela alors que le revenu des éleveurs, lui, a été divisé par deux – il est négatif en 2015 pour un quart d’entre eux. « Il faut que les consommateurs sachent que lorsqu’ils achètent les produits Lactalis, ils enrichissent Emmanuel Besnier [le PDG de Lactalis – ndlr], mais ils appauvrissent les producteurs, explique un syndicaliste. Il faut absolument qu’ils achètent d’autres produits, ce n’est plus tenable. »

      Devant le rond-point du “Zoom” et le siège du groupe Lactalis, à Laval © @fdsea53 Devant le rond-point du “Zoom” et le siège du groupe Lactalis, à Laval © @fdsea53

      En février, une cinquantaine d’agriculteurs de la Confédération paysanne avaient mené une opération coup de poing chez Lactalis à Rodez (Aveyron), s’emparant de cartons de fromage pour les distribuer en ville. Une action sporadique, qui avait provoqué le dépôt de plainte de l’industriel. Cette fois, la Conf’ reste en retrait, ainsi que la Coordination rurale et l’association des producteurs de lait indépendants (Apli), et la FNSEA seule est entrée en action. Le 4 août, son président très libéral Xavier Beulin avait demandé à la surprise générale un rendez-vous avec Emmanuel Besnier, « dans les meilleurs délais ». « Les industriels ont besoin de visibilité et de stabilité, a-t-il tenté d’expliquer, pas seulement d’un approvisionnement au plus bas prix. » L’industriel n’a pas fermé la porte à Beulin, et ce rendez-vous prévu d’ici la fin de semaine pourrait être une sortie de crise programmée entre lui et le syndicat.

      Dans un communiqué diffusé jeudi, l’industriel a néanmoins « condamné les actions » du syndicat majoritaire, en dénonçant « un discours irresponsable » qui conteste « la réalité du marché » et s’en prend « à une entreprise en particulier ». En réalité, c’est le groupe Lactalis qui se distingue par des pratiques sociales d’un autre âge, des méthodes illégales sur le marché et une opacité financière revendiquée, et ce alors qu’il a bénéficié d’un joli coup de pouce fiscal, en 2003, lors de la succession de Michel Besnier, le père d’Emmanuel.

      Les actuels actionnaires ont obtenu l’étalement du paiement de leurs droits de succession : 119 millions d’euros sur 14 ans, jusqu’en 2017

      Malgré son chiffre d’affaires de 17 milliards d’euros, Lactalis reste une société familiale, non cotée, propriété de la famille Besnier à travers des holdings domiciliées à Paris. Emmanuel Besnier a pris la direction de l’entreprise en 2000, après le décès de son père Michel qui avait repris, en 1955, la fromagerie fondée par son père André, en 1933. La disparition de Michel Besnier est soudaine, aussi les pouvoirs publics se plient en quatre pour sanctuariser le groupe et faciliter la succession. En 2007, lors de la création de deux holdings – Jema 1 et Jema 2 –, les héritiers Emmanuel, Jean-Michel et Marie – apporteurs chacun de 502 millions d’euros au sein de Besnier SA (BSA) – exposent avoir bénéficié d’un paiement différé et fractionné de leurs droits de succession, qui se sont élevés à 119 483 117 euros.

      Document établi et signé le 5 septembre 2007 par Jean-Michel, Emmanuel et Marie Besnier. © DR Document établi et signé le 5 septembre 2007 par Jean-Michel, Emmanuel et Marie Besnier. © DR

      L’accord fiscal a été scellé en 2003, sous l’autorité du ministre du budget Alain Lambert et du président Jacques Chirac, seul homme politique à apparaître en photo dans le livre de mémoires du groupe. Comme on peut le lire ci-dessus, les héritiers s’engagent à conserver leurs parts sociales jusqu’à la dernière échéance du paiement de leurs droits de succession en 2017. Mais il y a peu de risques qu’ils brisent l’harmonie familiale l’an prochain.
      Lactalis a pour doctrine de ne pas déposer ses comptes annuels et préfère payer l’amende, dérisoire

      Première bénéficiaire de la croissance exponentielle du groupe depuis 2000, la fratrie Besnier s’est propulsée parmi les plus grandes fortunes mondiales : Forbes la positionne à la 8e place française et au 151e rang mondial, avec 8,4 milliards de dollars. En 2014, Marie Besnier apparaissait à la 12e place des milliardaires de moins de 40 ans – avec une fortune estimée à 2,7 milliards. Les héritiers se veulent discrets : il n’y a pas d’images de Marie ni de Jean-Michel, et un seul cliché d’Emmanuel (utilisé par Forbes, ci-dessous).

      Le classement Forbes place la famille Besnier au 8ème rang français, quand Challenges les positionne à la 13 ème place. © DR Le classement Forbes place la famille Besnier au 8ème rang français, quand Challenges les positionne à la 13 ème place. © DR

      Pour des raisons fiscales, Lactalis, qui ne publie pas ses comptes, fait migrer une partie de ses avoirs en Belgique

      Alors qu’il se lance dans une campagne de rachat d’entreprises à l’étranger, Besnier SA (BSA) installe sa filiale – et bras armé – BSA international à Ixelles, en Belgique. Le capital de cette entité, qui détient une soixantaine de filiales étrangères, est passé de 100 millions d’euros en 2005 à 2,1 milliards d’euros en 2014… Son objectif étant de profiter d’une disposition fiscale belge – « les intérêts notionnels » – qui réduit la base imposable d’une société selon le niveau de ses fonds propres. Ainsi, alors que le résultat net cumulé de la filiale, en 2004-2014, s’est élevé à 268 millions d’euros, BSA international n’a versé que 7,23 millions au fisc belge sur la même période. Rien d’illégal, soutient à juste titre le groupe.

      L’aîné de la fratrie, Jean-Michel, s’est quant à lui fait fort de contester durant dix ans l’imposition de sa société, le groupement forestier des grandes loges. Une propriété dans l’Orne, créé avec son père, de 1 600 hectares de forêt d’un seul tenant, dédiée à la chasse. Propriétaire d’un « pavillon de chasse » disposant d’une cave à vin, d’une chambre froide et « d’une salle de découpe du gibier avec rail de manutention », le groupement forestier – dont le capital s’élève à 16,5 millions euros – organisait une dizaine de journées de chasse moyennant une participation annuelle, et revendait « la majeure partie du gibier tiré lors des chasses à des grossistes »… En 2012, la cour d’appel de Versailles a finalement condamné le milliardaire, qui contestait l’activité commerciale de sa chasse. La justice a ainsi conclu qu’il avait été redressé à juste titre.

      En revanche, Lactalis a pour doctrine de ne pas déposer ses comptes annuels et préfère payer l’amende, dérisoire. Or depuis le début de la crise laitière, la transparence est devenu un enjeu crucial des négociations entre producteurs, industriels et distributeurs. L’an dernier, les industriels n’avaient pas répercuté la baisse de leurs prix d’achat du lait sur leurs tarifs aux distributeurs, laissant deviner des marges importantes. L’un des dispositifs du projet de loi Sapin 2 relatif à la transparence vise précisément à enjoindre les industriels à la publication de leurs comptes, sous l’astreinte d’acquitter 2 % du chiffre d’affaires journalier moyen hors taxes réalisé en France.

      Lactalis a récemment été mis en cause à deux reprises pour « entente » sur les prix avec certains de ses concurrents

      En 2015, deux “cartels” d’industriels laitiers ont été mis au jour en France et en Espagne, visant à s’entendre, l’un sur les prix de vente des produits laitiers frais à la grande distribution, l’autre sur le prix d’achat du lait aux producteurs en Espagne. Et dans les deux cas, le numéro un mondial Lactalis en était partie prenante. Ces deux affaires ne sont pas de nature à rassurer les producteurs.

      Les marques du groupe Lactalis Les marques du groupe Lactalis
      Le groupe lavallois a été condamné le 26 février 2015 par l’autorité espagnole de la concurrence, la Comisión Nacional de Mercados y la Competencia (CNMC), à une amende de 11,6 millions d’euros, puis le 12 mars 2015 à une amende de 60,1 millions d’euros par l’Autorité française. En France, Lactalis ne « conteste pas les griefs notifiés » mais fait appel. En effet, le groupe estime que l’Autorité « n’a pas fait une juste appréciation du contexte économique » et a « surévalué de façon manifeste la gravité des faits et leur impact sur l’économie »…

      La gravité de la fraude et son « ampleur nationale » sont au contraire soulignées dans l’affaire française. « La pratique concertée et les accords en cause ont permis aux principales entreprises du secteur de pratiquer des niveaux de prix supérieurs à ceux qui auraient résulté d’une concurrence non faussée », juge l’autorité. Concrètement, des réunions secrètes, tenues de 2002 à 2012, visaient à truquer les appels d’offres lancés par les grandes surfaces, à se répartir les clients et les volumes, ainsi qu’à s’entendre sur les prix.
      « Le partage de la valeur ajoutée est une idée trotskyste qui n’est pas dans l’ADN de Lactalis »

      « Le centre de gravité de l’entente était constitué des quatre leaders du secteur : Yoplait, Novandie, Lactalis et Senoble, a résumé l’Autorité de la concurrence – dont l’avis intégral est en ligne ici. Les réunions avaient lieu le plus souvent dans des hôtels réservés à tour de rôle par les participants. Les lieux changeaient à chaque fois pour des raisons de discrétion. Les contacts téléphoniques se faisaient notamment à partir de téléphones portables secrets dédiés à l’entente. Un “carnet secret” de l’entente était tenu par le représentant de Yoplait, de façon à consigner toutes les décisions prises lors de ces différents échanges. »

      Le cas espagnol a attiré l’attention des syndicats de producteurs, car ce cartel visait à « adopter une stratégie commune pour contrôler le marché d’approvisionnement en lait cru du marché ». Et les industriels ont cette fois mis en œuvre « des accords concrets pour coordonner les prix d’achat du lait, et le transfert d’éleveurs entre industriels » entre 2003 et 2011. Cette entente concernait les prix payés aux producteurs, et aussi des transferts d’un industriel à l’autre, par exemple pour simplifier les tournées de collecte.

      Ces deux condamnations dans des affaires d’entente sont un coup dur pour l’industriel, déjà définitivement condamné en novembre 2008 pour « falsification de denrées alimentaires » à l’issue d’une enquête sur le mouillage du lait. Selon les juges, 37 millions de litres de perméat liquide ou en poudre additionnés d’eaux blanches avaient été mélangés à 682 millions de litres de lait de consommation. Le groupe prétendait qu’il « standardisait » son lait pour lui donner une teneur à peu près égale en protéines en France.Il y ajoutait du perméat – un sous-produit liquide à faible teneur en protéines obtenu par microfiltration. Une manipulation totalement interdite par la réglementation.

      Selon les juges, Lactalis avait ainsi augmenté de 5,48 % son volume de lait, à un prix avantageux. Le perméat ne coûtait que 21 centimes au litre, au lieu de 2,20 francs le litre de lait payé au producteur. Dans cette affaire, Marcel Urion, l’ancien directeur général et président du directoire du groupe jusqu’en 2003, écope de six mois de prison avec sursis. Plutôt qu’admettre la fraude, Lactalis a accusé jusqu’au bout la réglementation.

      Une action des jeunes agriculteurs (JA) visant à vérifier l’origine des produits, en février dernier à Quimper. © DR Une action des jeunes agriculteurs (JA) visant à vérifier l’origine des produits, en février dernier à Quimper. © DR

      La multinationale du lait tient à distance les producteurs, et rejette toutes les velléités de négociations

      La négociation n’est pas dans sa culture. Il faut rappeler que le groupe de Michel Besnier avait fait appel en février 1982 à un commando de parachutistes pour évacuer la fromagerie Claudel-Roustang, à Isigny Sainte-Mère, occupée par ses salariés grévistes. Les paras recrutés par une officine d’extrême droite bloquent les entrées de la ville, séquestrent les grévistes, tout en évacuant 750 000 camemberts – ce qui vaudra au secrétaire général du groupe, lui-même ancien parachutiste, une condamnation à six mois d’emprisonnement avec sursis.

      Sans aller désormais jusqu’à cet extrême, Lactalis se fait fort de ne pas négocier avec les organisations de producteurs ou les syndicats. Faisant le bilan des prix accordés aux éleveurs en 2012 et 2013, l’Organisation de producteurs de Normandie et du Centre (OPNC), fédérant 500 producteurs, a décidé de porter plainte contre Lactalis pour non-respect du contrat. Le médiateur ouvre une négociation, qui se termine par le retrait de la plainte, et la promesse d’une renégociation du contrat, qui n’aura pas lieu. « Lactalis fixe les prix et aménage les règles en fonction de son bon vouloir, raconte Guislain de Viron, l’un des responsables de l’OPNC. Et le souci, c’est qu’ils veulent acheter le lait le moins cher possible. En 2012, il manquait en moyenne 8 000 euros par exploitation. »

      Le prix se calcule à partir d’une formule en partie indexée sur le marché mondial. Les producteurs réclament, sans être entendus, qu’on y intègre les coûts de production, et qu’on tienne compte des prix du marché intérieur. Mais les industriels font les calculs qui les arrangent. Ainsi, sur la paye de lait de juillet, Lactalis a fixé unilatéralement un prix à 232 euros la tonne, augmenté de 30 euros en « soutien », mais diminué d’une « flexibilité additionnelle » de 9 euros. Aucun contrôle n’est possible.

      « Il faut qu’il y ait une juste répartition de la marge, plaide Ghislain de Viron. Mais Lactalis n’a pas voulu négocier. Lors d’une réunion, Serge Molly, le directeur des approvisionnements de Lactalis, nous a dit que le partage de la valeur ajoutée était “une idée trotskyste, socialo-communiste”, et qu’elle n’est pas “dans l’ADN du groupe Lactalis”. » On avait cru le comprendre.

  • Géographies en mouvement - Des #tomates à faire rougir les agronomes - Libération.fr
    http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2016/08/16/des-tomates-faire-rougir-les-agronomes

    Comme si cela allait de soi pour les contribuables, Xavier Beulin, patron de la #FNSEA, réclamait le 10 août dernier pour les agriculteurs un énième plan d’aides alors que le marché peine à réguler l’#économie_agricole. L’occasion de regarder les solutions alternatives.

    Le cas de Pascal Poot commence à être connu et commenté jusqu’aux journaux télévisés. Mais il faut encore le faire connaître si on veut sauver l’#agriculture du désastre environnemental et financier dans lequel la FNSEA l’a mise depuis plusieurs décennies . Et renvoyer dans leurs labos les « ingénieurs » de l’#INRA co-responsables de cet effondrement de notre agriculture. Imaginez une région caillouteuse comme peut l’être le Languedoc, sur les hauteurs de Lodève. Pas d’eau l’été, des trombes à l’automne, une région frisquette l’hiver. Pourtant, le #Conservatoire_de_la_tomate de #Pascal_Poot est un défi à la science agronomique. Un jardin de cocagne sans système d’arrosage, ni engrais ni pesticides, ni tuteur, ni entretien. Des milliers de plants donnant au bas mot 20 kg de tomates par pied ! Comment s’y prend-il ?

    #agronomie

  • Comment (vraiment) sauver l’agriculture française avec 3 milliards - Terra eco
    http://www.terraeco.net/Pinatel-Dufumier-Xavier-Beulin-3,61529.html

    L’agriculture française est en crise. Les éleveurs de porcs bretons se sont fait distancer par les allemands. Le prix du lait de Normandie ne rivalise plus avec celui d’Australie… Qu’à cela ne tienne ! Une perfusion de quelques milliards d’euros devrait remettre le système d’aplomb. C’est en tout cas ce que préconise Xavier Beulin. Dans une interview au Journal du dimanche, le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), premier syndicat agricole français, réclame « 3 milliards d’euros sur trois ans pour retrouver la compétitivité perdue ». Cet ingrédient devrait, selon le pédégé d’Avril-Sofiprotéol, une holding spécialisée dans le financement de l’agro-industrie, permettre à la France « de rattraper l’Allemagne dans les cinq ans ». Sa recette ? « Moderniser les bâtiments, automatiser les abattoirs, organiser les regroupements d’exploitations afin qu’elles soient plus productives ». Le tout, en supprimant les charges et en gelant les normes environnementales.

    Pendant que l’homme d’affaires rêve d’un élevage industriel reparti « pour quinze ans », d’autres, partisans d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, dépenseraient cet argent autrement. L’agronome Marc Dufumier et le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, nous détaillent comment.

    #agriculture

  • Après son inauguration houleuse, le Salon de l’Agriculture fait bloc derrière les éleveurs - Yahoo Actualités France
    https://fr.news.yahoo.com/hollande-insult%C3%A9-au-salon-lagriculture-beulin-fnsea-pr%C3%A9sent

    Les noms d’oiseaux lancés au président, les bousculades, le démontage du stand du ministère, personne ne cautionne mais tout le monde « comprend ». Dimanche, le Salon de l’agriculture faisait bloc derrière les éleveurs confrontés à une crise profonde et prolongée.

    « Connard », « fumier », « bon à rien » ont lancé samedi des éleveurs au passage du chef de l’Etat François Hollande, en lui tournant le dos pour exhiber leurs tee-shirts en deuil « Je suis éleveur - Je meurs ».

    Dimanche matin, Xavier Beulin, président de la puissante FNSEA a présenté des « excuses » pour cette inauguration houleuse. « Ça n’est pas respectable, ni pour la fonction, ni pour la personne », a-t-il estimé. Ajoutant toutefois que ces incidents traduisaient « tout simplement l’expression d’une colère, d’un désespoir » et que d’autres « mouvements spontanés » étaient à prévoir durant le salon.

    Peu après, des éleveurs bovins ont d’ailleurs aspergé avec un extincteur et de la farine le stand de Charal, marque du groupe Bigard, numéro un de l’abattage en France, pour dénoncer sa politique de prix.

    M. Beulin a également assuré n’avoir pas été averti de l’intention des membres de la FNSEA d’Ile-de-France qui ont démonté samedi le stand du ministère de l’Agriculture, poussant les CRS à intervenir.

    #agriculture #agro-industrie #manche_de_pioche
    C’est vraiment le moment de mettre le paquet pour aider et soutenir les agriculteurs à la reconversion. Mais #socialistes :(

  • Infos du 1er février au 7 février 2016
    http://zad.nadir.org/spip.php?article3544

    Merci de nous signaler toute information sur d’éventuelles présences de flics ou d’engins de travaux autour de la ZAD au numéro d’urgence : 06 43 92 07 01. Avant de faire tourner une info, merci de la recouper en regardant sur ce site web ou en appelant le numéro d’urgence si elle n’est pas encore (...) — Flash Infos, https://zad.nadir.org, ici, Quelques photos, Reporterre, la presqu’ile de Guérande, Nancy, Paris, appellent d’ailleurs à se retrouver autour de la création d’un comité de soutien, Ségolène Royal affirme qu’il n’y aura pas d’évacuation par la force, Xavier Beulin montre les dents, Indy Nantes résume pour toi tout ce que tu peux faire de chouette de ton mois de février, un article chez lundi (...)

  • Agrocarburants : la manne financière d’Avril-Sofiprotéol sous le feu des critiques
    http://multinationales.org/Agrocarburants-la-manne-financiere-d-Avril-Sofiproteol-sous-le-feu-

    Abondamment soutenus par les pouvoirs publics comme source d’énergie verte, les agrocarburants sont aujourd’hui de plus en plus discrédités. Non seulement leur développement empiète sur les terres agricoles et contribue à l’élévation des prix alimentaires, mais bénéfices allégués pour le climat sont contestés Ils représentent par contre une manne financière pour certaines entreprises, comme la française Avril-Sofiprotéol, dirigée par le président de la FNSEA Xavier Beulin. Le biodiesel serait-il encore plus (...)

    Actualités

    / #Sofiprotéol, #France, #Agroalimentaire, #impact_sur_l'environnement, #changement_climatique, #influence, aides publiques et (...)

    #aides_publiques_et_subventions
    «http://www.bastamag.net/Solutions-climat-entrez-dans-la-grande-foire-du-greenwashing-et-du-lobbyin»
    «http://www.plateformesolutionsclimat.org/solution/demarche-de-progres-colza-diester»
    «http://www.prix-pinocchio.org/nomine/avril»
    «http://www.reporterre.net/IMG/pdf/lettre_copa-cogeca.pdf»
    «http://www.prix-pinocchio.org»
    «http://www.rac-f.org/IMG/pdf/Fiche_agrocarburants.pdf»

  • Et Xavier Beulin, président d’Avril-Sofiproteol, fut hué par les agriculteurs désespérés
    http://www.reporterre.net/Et-Xavier-Beulin-president-d-Avril-Sofiproteol-fut-hue-par-les-agriculte

    Les agriculteurs ont fait jeudi 3 septembre une démonstration de force en amenant 1 700 tracteurs dans la capitale. Mais les mesures négociées avec le gouvernement par Xavier Beulin, président de la FNSEA et d’Avril-Sofiproteol, les ont déçus. L’homme d’affaires a été sifflé et hué. Reportage à l’écoute des paysans désespérés et coincés dans l’impasse productiviste.

    #FNSEA il faudrait aussi s’interroger sur la responsabilité du #crédit_glaiseux dans tout ça

    Entre deux rangées de tracteurs, un groupe d’éleveurs bovins de la Côte d’Or discutent. Eux sont venus en voiture. Benoît Choné est désigné pour nous parler. Il s’est installé il y a deux ans avec 120 vaches charolaises. « Aujourd’hui je ne vis pas de mon métier », avoue-t-il. Sa solution ? La « modernisation ». Il a déjà 700.000 euros de dettes, il envisage de monter à plus de deux millions d’euros pour ajouter un bâtiment d’engraissement de jeunes bovins et un méthaniseur sur sa ferme.

    #agro-industrie en #crise

  • Agriculture : Pourquoi tous les paysans bretons n’iront pas à Paris
    http://www.20minutes.fr/rennes/1677147-20150901-agriculture-pourquoi-tous-paysans-bretons-iront-paris

    Ce mardi midi, une vingtaine d’agriculteurs était ainsi rassemblée sur la place de l’Hôtel de ville à Rennes pour une distribution de lait. « Nous n’irons pas à Paris car nous dénonçons le modèle agricole prôné par la FNSEA. Ce système est à bout de souffle et cela depuis près de trente ans. Il ne fait que créer du chômage et de la précarité dans le monde paysan », assure Jean-Sébastien Piel, membre de la Confédération Paysanne en Ille-et-Vilaine.
    « On va droit dans le mur avec cette industrialisation de l’agriculture »

    Producteur de porcs à Saint-Pern en Ille-et-Vilaine, il entend défendre un autre modèle agricole, « plus raisonné, plus autonome et plus économe ». « Je me bats pour redonner du sens à ce pourquoi on est paysans », assure le producteur, qui vend sa viande porcine à la ferme et dans les circuits de restauration collective entre 9 et 10 euros le kilo. Un prix bien supérieur à celui de 1,40 euro fixé au marché du porc breton à Plérin. « De toute façon, il y a déjà une surproduction de porcs en Bretagne et on demande aux éleveurs de produire encore plus. C’est un système industriel qui ne survit que grâce aux subventions, il faut vraiment en finir avec ça », dénonce-t-il.

    • Le plan de Xavier Beulin qui va faire disparaitre les petits paysans
      http://reporterre.net/Le-plan-de-Xavier-Beulin-qui-va-faire-disparaitre-les-petits-paysans

      Et puis, même si le gouvernement donne les trois milliards d’euros demandés, où iront-ils ? Pas aux petits producteurs, assure le paysan : « Il y a toujours des seuils d’exclusion. Par exemple, il y a quinze ans, sur mon département il y a eu des aides pour les éleveurs en difficulté financière. Nous étions 250 producteurs. Les huit plus gros ont empoché 51 % de l’enveloppe d’aides. Dedans, il y avait des présidents de syndicats et de coopératives. Ils s’étaient servis. Voilà leur philosophie : ils pensent que les petits producteurs n’ont pas d’avenir donc que cela ne sert à rien de les aider. »

      Moins de charges, moins de normes environnementales

      Autre cheval de bataille de la FNSEA, les normes environnementales, dénoncées comme plus sévères en France qu’ailleurs. Xavier Beulin a plaidé pour leur suspension pendant un an. « Sur les directives européennes oiseaux, nitrates, habitat, la France fait plus que ce que demande l’Europe », déplore la vice-présidente de la FNSEA. La bête noire du syndicat est l’obligation d’enquête publique pour ouvrir un élevage de taille importante. Le gouvernement a déjà allégé la procédure pour les porcs et les volailles. « Il faut le faire pour les bovins maintenant », demande-t-elle. La FNSEA réclame aussi un assouplissement des règles pour la création de réserves d’eau et l’irrigation. Côté pesticides, elle souhaite que la France cesse de réduire la liste de ceux autorisés.

      « Si un tel moratoire est mis en place, les conséquences pourraient être dramatiques, s’inquiète Laurent Pinatel à la Confédération paysanne. Si l’on suspend la directive nitrate, c’est une autorisation à polluer plus, à détruire les sols. Le jour où l’on n’aura plus qu’un sol mort pour cultiver, on ne pourra plus compter que sur les produits chimiques pour le nourrir. On sera à la merci de l’agriculture industrielle. »

  • La future « compensation collective agricole », "outil" de concentration actionnariale de l’agro-industrie.

    http://cqfd-journal.org/France-Le-sel-de-la-terre

    Ainsi, dans le cadre du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique a-t-elle défini avec Vinci un futur « fonds de compensation économique agricole » de 3 millions d’euros qui pourrait soutenir à terme la culture d’agrocarburants et des acquisitions de terres. En Île-de-France, une mesure de compensation collective agricole s’est entre autres traduite par un vaste engagement d’achats de produits oléagineux auprès de Diester, filiale agrocarburants en mauvaise santé financière de Sofiprotéol, groupe agro-industriel dirigé par Xavier Beulin, président de la FNSEA…

  • AVRIL rachète le spécialiste britannique de la distribution des huiles THE KERFOOT GROUP, Fusacq Buzz
    http://www.fusacq.com/buzz/avril-rachete-le-specialiste-britannique-de-la-distribution-des-huiles-the-k

    Avril, c’est le nouveau sous-marin de Xavier Beulin, président de la #FNSEA, holding navigant sous le nom de Sofiprotéol jusqu’enjanvier dernier.
    http://www.reporterre.net/ENQUETE-2-Au-coeur-de-l-agro

    Initialement, la machine de guerre Sofiprotéol investissait dans la filière bio-carburant (mettez du tournesol et du colza dans vos moteurs). C’est devenu un « partenaire » de projets agro-industriels comme nous le raconte cette page de leur site :
    http://www.groupeavril.com/fr/groupe/organisation/sofiproteol

    Quant au projet de faire disparaître les petits paysans, il se porte bien grâce au tandem Beulin- Le Foll
    http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/07/08/xavier-beulin-fnsea-veut-priver-les-petits-paysans-du-statut-54

  • EDITO - MM. Hollande et Valls ouvrent la voie au fascisme
    HERVÉ KEMPF (REPORTERRE) samedi 7 mars 2015
    http://www.reporterre.net/EDITO-MM-Hollande-et-Valls-ouvrent

    L’affaire de Sivens est tout sauf anecdotique : pour la première fois, le gouvernement y a déployé une tactique de répression propre aux régimes fascistes.

    La méthode suivie par le gouvernement pour en finir avec l’affaire de #Sivens est nouvelle et extrêmement grave.

    Dès septembre 2014, le ministère de l’Intérieur avait laissé la gendarmerie exercer une pression violente, souvent illégale, à l’encontre des zadistes du #Testet. Cela n’avait pas suffi à décourager les opposants au barrage, renforcés par le mouvement de solidarité qui se développait dans la région. La tension est montée jusqu’au 26 octobre, lorsque la gendarmerie tua un jeune manifestant, Rémi Fraisse. Un tel événement est – jusqu’à présent - exceptionnel en France. Il ne suscitait pourtant pas une indignation unanime. Une large partie des médias relayait la communication gouvernementale mettant en avant la violence qu’exerceraient les opposants aux grands projets inutiles. Xavier Beulin, président de la FNSEA et du groupe agro-industriel Avril-Sofiproteol, qualifiait les zadistes de « djihadistes verts » http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/la-fnsea-denonce-les-djihadistes-verts-d-un-mouvement-bien-organise-205-10, ce qui dans un contexte où la France est en guerre contre l’Etat islamique, revient à un appel au meurtre.

    L’homicide de Rémi Fraisse était d’autant plus absurde que le ministère de l’Ecologie publiait un rapport d’expertise http://www.reporterre.net/Testet-le-rapport-d-experts confirmant l’essentiel des arguments développés depuis des années contre le projet de barrage : coûteux, inutile, impactant sur l’environnement, fondé sur des études médiocres et trompeuses. Peu après, la Commission européenne engageait une procédure d’infraction http://www.reporterre.net/Voici-comment-l-Europe-en-est contre le projet au titre de la directive sur l’eau.

    Mais localement, les élus PS et autres ne voulaient pas céder, non plus que les instances de la Chambre d’agriculture et de la #FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles). La ministre de l’Ecologie élaborait un compromis écartant les propositions d’alternatives mises en avant par les opposants : on ferait soit un plus petit barrage, soit divers réservoirs dans la vallée du Tescou. Et sur le terrain, légitimée par la provocation de Xavier Beulin, la FDSEA organisait des groupes d’agriculteurs pour mener en décembre près de la Zad une opération « Manche de pioche » http://www.reporterre.net/Au-Testet-les-pro-barrages-tentent dont le nom dit tout.

    Elle répétait l’opération en janvier, jusqu’à organiser en février un blocus de la zone. Les agressions et injures se multipliaient de la part de ces agriculteurs chauffés à blanc contre les « peluts » (chevelus, en occitan), alias zadistes, mais aussi contre les locaux opposés au barrage et contre des journalistes. Fin février, ces #milices – au sens précis d’organisation paramilitaire http://www.cnrtl.fr/definition/milice – bloquaient les routes, armées de bâtons, de manches de pioche ou de barres de fer, et commettaient de nombreuses agressions, pare-brise cassés, pneus crevés, menaces, sous l’œil indifférent des gendarmes bien présents dans le secteur.

    Elles ont agi comme des supplétifs de la police : chargés d’accomplir les bases besognes de tension et d’effroi, soit pour provoquer des réactions violentes qui justifieraient l’action des forces légales de répression, soit pour changer le rapport de forces et affaiblir la capacité de résistance et de solidarité des opposants. La tactique a fonctionné, et l’évacuation de la Zad, menée par dix fois plus de gendarmes que de zadistes, s’est opérée le 6 mars sans heurts.

    L’affaire est loin d’être close, mais la tactique répressive employée par le gouvernement, allié avec le représentant affairiste de l’agriculture productiviste et surfant sur le torrent d’injures déversées par l’#extrême-droite sur les réseaux sociaux à l’encontre des zadistes et autres écologistes – tel ce sondage lancé par Valeurs actuelles, et parlant des « fascistes verts ».


    Tout ceci, comme l’expression de Xavier Beulin, résonne avec la stigmatisation de l’ « islamo-fascisme » http://www.rtl.fr/actu/politique/fusillades-a-copenhague-manuel-valls-parle-d-islamofascisme-7776612252 de Manuel Valls, pour associer les écologistes – car les zadistes font partie du mouvement écologique – aux « terroristes islamistes », contre qui, on le sait, le permis de tuer est officiel. C’est ce qu’a bien compris un tweet : « Comment un Etat peut aller tuer des centaines d’islamistes en Afrique, et se laisser dicter sa loi par une poignée de dégénérés ? »

    On glisse vite des zadistes aux jeunes Français indésirables, comme ce commentaire après la phrase de Manuel Valls annonçant le 5 mars que « l’ordre républicain » http://www.rtl.fr/actu/politique/valls-l-ordre-republicain-doit-s-imposer-a-sivens-7776902771- qui ne concerne pas, donc, les miliciens de la FNSEA – doit s’imposer sur la Zad : « Ben mon colon il serait temps ! Mais c’est embêtant parce que aux prochaines émeutes des "jeunes" nantis du 93 il va falloir enfin appliquer aussi l’ordre républicain ».

    La tactique de MM. Valls et Hollande est délibérée. Elle ouvre la porte à la répétition de ce type d’actes : des groupes sociaux savent maintenant que, pourvu qu’ils ciblent l’écologie et les jeunes alternatifs tout en glorifiant la police, ils ont le champ libre. Elle s’appuie sur les sentiments d’extrême-droite qui montent dans ce pays. Et suscitera en retour des réactions de même nature, impliquant une #répression encore plus stricte.

    Je ne sais la qualifier autrement que de pré-fasciste : utlisant les méthodes mêmes du #fascisme (des milices supplétives d’un Etat autoritaire) et stimulant la #xénophobie et la haine des alternatives. L’essentiel est que rien ne soit mis en cause de l’ordre capitaliste : c’est ce que révèle l’analyse du journal des affaires Les Echos : « Sivens (…) a été choisi par Manuel Valls pour faire valoir (…) la fermeté de son gouvernement face à toutes les résistances au changement ».


    Les choses sont claires : un projet coûteux, pourri de conflits d’intérêt, financé par le public pour des intérêts privés, détruisant l’#environnement, c’est « le changement ».

    D’aucuns persistent encore à croire que le gouvernement de MM. Hollande et Valls est « de gauche ». Il ne l’est pas. C’est pire : il ouvre, à peine dissimulé, la voie au fascisme.

    #brown_tech #gpii