AURDIP

https://aurdip.org

    • benjamin barthe
      @benjbarthe
      10:58 AM · 4 mai 2024
      https://twitter.com/benjbarthe/status/1786681795208958180

      Le médecin palestino-britannique Ghassan Abu Sitta, qui a passé un mois et demi dans la bande de Gaza au début de la guerre et qui devait intervenir dans un colloque organisé aujourd’hui au Sénat, vient d’être refoulé à son arrivée à l’aéroport Charles de Gaulle. 1/5

      Raison invoquée par la police des frontières : les autorités allemandes, qui lui ont elles aussi refusé l’entrée sur leur territoire à la mi-avril - il devait participer à une conférence sur la Palestine à Berlin - l’ont banni pour un an de tout l’espace Schengen. 2/5

      Ghassan Abu Sitta est actuellement dans un bureau de l’aéroport et s’attend à être escorté par la police vers un vol qui le ramènera à Londres, où il réside. Il a alerté l’assistante de la sénatrice à l’origine du colloque, Raymonde Poncet Monge, mais sans résultat. 3/5

      « La police a pris sa décision, je ne peux plus rien faire, a-t-il déclaré au Monde. C’est la même chose qu’à Berlin, la criminalisation des victimes. Le gang complice du génocide essaie de faire taire les témoins ». 4/5

      Le thème du colloque auquel Ghassan Abu Sitta devait participer est « La France et sa responsabilité dans l’application du droit international à Gaza ». 5/5

    • Demain verra la victoire des Palestiniens
      Par Ghassan Abu-Sittah | 12 avril 2024 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet
      https://www.chroniquepalestine.com/demain-verra-la-victoire-des-palestiniens

      Le 12 avril, le gouvernement allemand a empêché le Dr Ghassan Abu-Sittah d’entrer dans le pays pour participer à une conférence à Berlin où il devait témoigner du génocide à Gaza. La veille, le 11 avril, M. Abu-Sittah avait pris ses fonctions de recteur de l’université de Glasgow dans le Bute Hall, après avoir été élu avec 80 % des voix. Voici la transcription du discours du Dr Abu-Sittah. (...)

      https://seenthis.net/messages/1049814

    • Le médecin palestinien Ghassan Abu Sitta, témoin de l’enfer de Gaza, interdit d’entrée sur le territoire français
      Par Benjamin Barthe
      Publié aujourd’hui à 13h33
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/05/04/le-medecin-palestinien-ghassan-abu-sitta-temoin-de-l-enfer-de-gaza-interdit-

      Le chirurgien, qui a officié pendant un mois et demi dans l’enclave palestinienne, au début de la guerre, a été refoulé, samedi 4 avril, à son arrivée à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Il devait participer à un colloque organisé au Sénat par une élue d’Europe Ecologie-Les Verts.

      L’article du Monde en entier : https://aurdip.org/le-medecin-palestinien-ghassan-abu-sitta-temoin-de-lenfer-de-gaza-interdit-d

    • Venu témoigner des bombardements à Gaza, le chirurgien palestinien Ghassan Abu Sitta reste bloqué à Roissy
      Mathias Thépot | 4 mai 2024 à 18h24 | Mediapart

      Invité au Sénat pour témoigner de son expérience de médecin sous les bombardements à Gaza, le docteur palestino-britannique s’est vu refuser l’accès au territoire français. Bloqué à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, samedi 4 mai, il a toutefois pu intervenir à la conférence par téléphone.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/040524/venu-temoigner-des-bombardements-gaza-le-chirurgien-palestinien-ghassan-ab

      Ghassan Abu Sitta à Londres, le 3 mai 2024. © Photo Benjamin Cremel / AFP

      « Je suis à l’aéroport Charles-de-Gaulle. Ils m’empêchent d’entrer en France. » Sur le réseau X, le chirurgien palestino-britannique Ghassan Abu Sitta, connu pour avoir témoigné de l’horreur des bombardements israéliens à Gaza, a fait part de sa stupeur devant la décision des autorités françaises de lui interdire l’entrée sur le territoire français.

      Venu de Londres, il était invité, samedi 4 mai, par la sénatrice Les Écologistes Raymonde Poncet-Monge, afin de participer à un colloque au Palais du Luxembourg sur « La France et sa responsabilité dans l’application du droit international en Palestine ».

      Mais Ghassan Abu Sitta est resté bloqué à l’aéroport francilien de Roissy-Charles-de-Gaulle. « Scandaleux, Ghassan Abu Sitta, chirurgien plasticien et reconstructeur intervenu à Gaza, est empêché de participer à un colloque au Sénat », s’est indigné à la mi-journée Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, en appelant au chef du gouvernement, au ministre de l’intérieur et à son collègue des affaires étrangères.

      Grâce à la mobilisation d’avocat·es spécialisé·es en droit international, Ghassan Abu Sitta a finalement pu récupérer son téléphone portable, confisqué à son arrivée en France. Il a ainsi participé à la conférence sénatoriale en visio depuis l’aéroport, peu après 15 heures. « Nous sommes indigné·es qu’il ne puisse pas être parmi nous », a toutefois commenté sur le réseau social X la sénatrice Raymonde Poncet-Monge.

      Contactés par Mediapart, les cabinets des ministères de l’intérieur et des affaires étrangères n’ont cessé toute l’après-midi de se renvoyer la balle, sans commenter la décision française d’interdire au médecin palestino-britannique l’entrée sur le territoire national.
      La France suivrait une décision de l’Allemagne

      Pourquoi la France a-t-elle agi de la sorte ? « Ils disent que les Allemands ont interdit mon entrée en Europe pendant un an », a lui-même précisé Ghassan Abu Sitta sur X.

      En effet, le chirurgien aurait été signalé pour « non-admission » dans le système d’information Schengen par l’Allemagne, alors qu’il devait participer mi-avril à un « Congrès palestinien » à Berlin, événement interrompu par la police allemande une heure après son démarrage. Une source policière a confirmé à l’AFP qu’une « fiche d’interdiction de l’espace Schengen » émise par l’Allemagne empêchait l’entrée de Ghassan Abu Sitta en France.

      L’avocate Sarah Sameur, qui a pu rejoindre le médecin à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, a confirmé à Mediapart que Paris avait appliqué la décision des autorités allemandes de manière automatique. Selon elle, les autorités auraient refusé à son client l’accès au territoire français en vertu de l’article L341-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

      Celui-ci indique que « l’étranger qui arrive en France par la voie ferroviaire, maritime ou aérienne et qui n’est pas autorisé à entrer sur le territoire français peut être placé dans une zone d’attente située dans une gare ferroviaire ouverte au trafic international figurant sur une liste définie par voie réglementaire, dans un port ou à proximité du lieu de débarquement ou dans un aéroport, pendant le temps strictement nécessaire à son départ ».

      Dans un communiqué s’indignant de la situation, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a de son côté assuré que « rien n’obligeait la France à exécuter l’ordre allemand. La France ne respecte ni le droit international, ni le droit français, ni même le Sénat. Quand il s’agit de la Palestine et des Palestinien·nes, seul compte le droit des plus forts ».
      Témoignage glaçant

      En janvier 2024, une interview de Ghassan Abu Sitta par l’AFP avait fait grand bruit. Habitué des conflits armés et arrivé le 9 octobre en Palestine via l’Égypte pour le compte de Médecins sans frontières (MSF), le chirurgien témoignait de l’horreur extrême vécue par les Gazaoui·es :

      « La différence entre cette guerre et toutes les autres auxquelles j’ai assisté est la même qu’entre une inondation et un tsunami. Par son ampleur, son intensité, sa férocité, le nombre de patients accueillis chaque jour, et le fait que 50 % des blessés soient des enfants, tout cela dépasse tout ce que j’ai pu voir. La moitié de mes opérations quotidiennes concernait des enfants. Il s’agissait de blessures gaves et dévastatrices, de blessures qui changent la vie, soit des amputations avec perte de membre, soit des blessures au visage qui défigurent gravement », avait-il déclaré.

      Après avoir exercé plus de quarante jours sur place, notamment dans l’hôpital Al-Shifa, il expliquait avoir été contraint de rentrer à Londres, faute de matériel médical pour poursuivre ses opérations. « Très vite après le début de la guerre, nous avons commencé à manquer de matériel et vers la fin, même des produits de base comme la kétamine que nous utilisons pour l’anesthésie et tous les médicaments anesthésiques ont été épuisés. Même les produits de base comme le désinfectant, les compresses pour les patients brûlés, tout cela était en train de s’épuiser et n’était pas remplacé à cause du blocus », avait-il dit.

      Mathias Thépot

    • Au prochain coup, le gars prendra le train ; le travail de la PAF est probablement moins facile à exécuter en gare que dans un aéroport.

    • « M’empêcher d’entrer en Europe, c’est m’empêcher d’accéder à la Cour pénale internationale. »

      قناة الميادين
      @AlMayadeenNews
      https://twitter.com/AlMayadeenNews/status/1786879831109419011
      « منع دخولي أوروبا هو لمنعي من الوصول إلى محكمة الجنايات الدولية »

      الطبيب في منظمة أطباء بلا حدود غسان أبو ستة لـ #الميادين

      #فلسطين_المحتلة
      #غزة
      @GhassanAbuSitt1

  • Oui, c’est un génocide
    Posted on mai 1, 2024 | Amos Goldberg | Medium | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/oui-cest-un-genocide

    Oui, c’est un génocide. Il est tellement difficile et douloureux de l’admettre, mais malgré tout cela, et malgré tous nos efforts pour penser autrement, après six mois de guerre brutale, nous ne pouvons plus échapper à cette conclusion. L’histoire juive sera désormais entachée par la marque de Caïn pour le « plus horrible des crimes », qu’on ne peut effacer de son front. En tant que telle, c’est ainsi qu’elle sera considérée dans le jugement de l’histoire pour les générations à venir.

    D’un point de vue juridique, on ne sait pas encore ce que la Cour Internationale de Justice décidera, bien que, à la lumière des décisions temporaires rendues jusqu’ici, et à la lumière de la prévalence croissante des rapports des juristes, des organisations internationales et des journalistes d’investigation, la trajectoire du jugement prospectif semble tout à fait claire.

    Dès les 26 janvier, la CIJ a déclaré à une écrasante majorité qu’Israël était peut-être en train de commettre un génocide à Gaza. Le 28 mars, après qu’Israël ait volontairement affamé la population gazaouie à Gaza, la cour a rendu des ordonnances additionnelles (cette fois-ci par un vote de 15 à 1, avec le seul désaccord de la part du juge israélien Aharon Barak) appelant Israël à ne pas dénier aux Palestiniens leurs droits qui sont protégés par la Convention sur le Génocide.

    Le rapport bien argumenté et motivé de la Rapporteure Spéciale de l’ONU sur la situation des Droits de l’Homme dans les Territoires Palestiniens Occupés, Francesca Albanese, est arrivé à une conclusion légèrement plus déterminée et représente une autre étape dans l’établissement de la compréhension qu’Israël commet en réalité un génocide. Le rapport [Heb] détaillé et périodiquement mis à jour de l’universitaire israélien le Dr. Lee Mordechai, qui rassemble des informations sur le niveau de violence israélienne à Gaza, est arrivé à la même conclusion. Des universitaires de premier plan tels que Jeffrey Sachs, professeur d’Économie à l’Université de Columbia (et Juif qui a une attitude chaleureuse envers le sionisme traditionnel), que les chefs d’État du monde entier consultent régulièrement sur les questions internationales, parle du génocide israélien comme de quelque chose considéré comme acquis.

    D’excellents rapports d’investigation tels que ceux [Heb] de Yuval Avraham dans Local Call, et spécialement sa récente enquête sur les systèmes d’intelligence artificielle utilisés par l’armée pour sélectionner les cibles et accomplir les assassinats, renforcent cette accusation. Le fait, par exemple, que l’armée ait autorisé l’assassinat de 300 personnes innocentes et la destruction totale d’un quartier résidentiel afin de faire sortir un chef de brigade du Hamas montre que les cibles de l’armée sont presque des cibles accessoires pour tuer des civils et que chaque Palestinien de Gaza est une cible à abattre. C’est la logique du génocide.

    Oui. Je sais, ce sont tous des antisémites ou des Juifs qui ont la haine d’eux-mêmes. Nous seuls, Israéliens, dont les esprits sont nourris par les annonces des porte-parole des FDI et exposés uniquement aux images passées au crible pour nous par les médias israéliens, voyons la réalité telle qu’elle est. Comme si une littérature interminable n’avait pas été écrite sur les mécanismes de déni social et culturel des sociétés qui commettent des crimes de guerre. Israël est vraiment un cas paradigmatique de ce genre de sociétés, un cas qui sera enseigné dans tout séminaire universitaire qui traitera ce sujet dans le monde. (...)

    traduction en français de l’article signalé par @kassem
    https://seenthis.net/messages/1051656

  • Gaza : « Nous avons face à nous tous les signes avant-coureurs d’un génocide »
    Rachida El Azzouzi | 24 avril 2024 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/240424/gaza-nous-avons-face-nous-tous-les-signes-avant-coureurs-d-un-genocide

    repris par https://aurdip.org/gaza-nous-avons-face-a-nous-tous-les-signes-avant-coureurs-dun-genocide

    Entretien avec Budour Hassan, la chercheuse palestinienne d’Amnesty International sur Israël et les territoires palestiniens occupés, basée dans la ville de Jérusalem-Est occupée ainsi qu’à Ramallah, à l’occasion de son passage à Paris.

    Mediapart : En quoi les événements qui se déroulent à Gaza depuis plus de six mois symbolisent-ils « l’échec moral absolu de nombreux architectes du système établi après la Seconde Guerre mondiale » ?

    Budour Hassan : Il ne s’agit pas simplement d’une extinction du droit international, de l’affaissement d’un ordre mondial fondé sur des règles. C’est aussi un coup dur porté à la légitimité du droit international, et des droits humains en tant que concept. Quand on voit des êtres déshumanisés au point de ne pas être reconnus comme des humains, que reste-t-il des droits humains ?

    Le peuple palestinien endure à Gaza une répétition de la Nakba [la catastrophe de 1948, soit le déplacement de force de plus de 750 000 Palestiniennes et Palestiniens – ndlr] en pire. Nous avons face à nous tous les signes avant-coureurs d’un génocide : un blocus illégal dévastateur affame la population, la majorité des habitants ont été déplacés, de haut représentants du gouvernement israélien tiennent des propos génocidaires, plus de 34 000 personnes sont mortes, majoritairement des civils, des femmes et des enfants ; des camps de réfugiés, des infrastructures essentielles, des hôpitaux, des écoles, des universités sont détruits, etc.

    Mais Israël continue de bénéficier d’une impunité de la part de la communauté internationale, des plus grandes puissances, au premier plan son allié historique, les États-Unis, qui se présentent comme garants de l’ordre juridique mondial mais qui, en réalité, aident activement Israël, lui fournissent la logistique, l’armement, le soutien politique, diplomatique, militaire pour mener à bien ces attaques.

    Que signifient le droit international, le droit de la guerre, les règles de proportionnalité, les principes de protection des civils lorsqu’ils sont bafoués chaque jour sans répercussions ? Ce n’est pas faute d’outils. Le problème est le manque de volonté d’utiliser ces outils.

    Voyez ce qu’il s’est produit lorsque Israël a accusé douze des treize mille employé·es de l’Unrwa dans la bande de Gaza d’avoir participé aux massacres du 7 octobre 2023. Des dizaines de pays se sont basés sur son rapport, qui ne présentait aucune preuve, pour rompre ou suspendre leurs financements. Or, ces accusations ne sont pas fondées. Un rapport indépendant vient de le prouver. Israël a menti encore une fois.

    Nous parlons d’un pays présenté comme une démocratie, la seule démocratie du Moyen-Orient. Mais si c’est une démocratie, pourquoi bafoue-t-elle ainsi le droit international ? Pourquoi ne permet-elle pas aux enquêteurs, aux journalistes d’entrer à Gaza ? La seule réponse est : Israël a quelque chose à cacher. (...)

  • Le légal face à l’arbitraire : que peut le droit dans la lutte de libération nationale des Palestiniens ? »
    Posted on avril 19, 2024 | Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (CAREP Paris)
    PANEL 1 (en français) – 8 avril 2024 – Aurdip
    https://aurdip.org/le-legal-face-a-larbitraire-que-peut-le-droit-dans-la-lutte-de-liberation-na

    Que peuvent les Cours internationales ?

    Modération : Leila Seurat, CAREP Paris
    Intervenants :

    Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur les TPO
    Emilio Dabed, Professeur adjoint, Osgoode Hall Law School
    Rima Hassan, Juriste
    Gilles Devers, Avocat
    https://www.youtube.com/watch?v=QSe4DUcZ7Hc&t=67s

  • Des soldats israéliens ont séparé une grand-mère de Gaza de sa famille. Sa mort va hanter ses descendants
    16 avril 2024 | Amira Hass | Haaretz | Traduction SF pour l’AURDIP

    Les soldats israéliens ont-ils tiré sur cette grand-mère de Gaza ? Est-elle morte de faim ou de soif, clouée au lit, complètement seule ? A-t-elle suffoqué dans la fumée ou a-t-elle été brûlée à mort ?
    https://aurdip.org/des-soldats-israeliens-ont-separe-une-grand-mere-de-gaza-de-sa-famille-sa-mo

    Les soldats qui, le 21 mars, vers 11h du matin, ont fait irruption dans un immeuble de la rue Abdul Aziz à Gaza, ont-ils des grands-mères ? Ces grand-mères peuvent être pleines d’énergie et de dynamisme ou elles peuvent être sur le déclin. Elles peuvent être natives d’Israël ou être des immigrantes. Elles peuvent parler hébreu avec ou sans accent. Ce qui est certain c’est qu’elles se soucient de leurs petits fils, qu’elles les ont embrassés et pris dans les bras après qu’ils ont quitté Gaza et préparé leurs plats favoris pour le repas du vendredi soir. Elles ne pensent certainement pas à leurs petits fils comme à des gens cruels.

    Cruauté : le fait de causer de la souffrance à d’autres par plaisir ou par indifférence.

    Les soldats n’ont certainement pas parlé à leurs grand-mères de cette vieille femme, une grand-mère d’autres enfants, qui se trouvait dans la maison qu’ils ont envahie lors de la prise et de la destruction finales de l’hôpital Shifa, pendant les échanges de tirs avec des combattants du Hamas qui y étaient encore. Les grand-mères juives se demandent-elles ce que leurs petits-fils ont fait à Gaza ou se contentent-elles de l’idée que ce sont des héros ?

    Indifférence : un manque d’intérêt. Une ignorance délibérée ou instinctive de la souffrance des autres. Un mécanisme d’autodéfense contre un savoir qui gâchera la bonne impression que nous avons de nous-mêmes. (...)

  • Reconstruire l’espoir – Initiative Gaza : permettre aux étudiants de l’université à Gaza de poursuivre leurs études
    Posted on avril 15, 2024 | Birzeit University | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP

    https://aurdip.org/reconstruire-lespoir-initiative-gaza-permettre-aux-etudiants-de-luniversite-

    Introduction

    La destruction génocidaire qui se déroule à Gaza n’est pas un événement indépendant des structures d’élimination qui gouvernent la logique du colonialisme de peuplement sioniste, fondé sur l’éradication du peuple autochtone et son remplacement par une population coloniale. Ces structures fonctionnent à plusieurs niveaux : destruction de la vie sous forme de génocide et de déplacement forcé ; destruction de la société en ciblant avec violence les institutions et en provoquant l’effondrement des infrastructures ; destruction de la culture pour empêcher l’existence d’une identité collective ; et effort pour empêcher l’émergence d’un avenir politique national pour le peuple palestinien.

    La base de cette guerre menée contre les Palestiniens dans la Bande de Gaza en utilisant la logique de l’élimination (et qui s’étend aux autres parties de la Palestine Occupée) est essentiellement de rendre la vie impossible ; de faciliter le déplacement forcé ; de détruire les infrastructures sociales, y compris la santé, le droit, les secteurs éducatifs et culturels (dont les institutions d’enseignement supérieur, les écoles et institutions culturelles en plus des organisations de la société civile) ; de réduire la vie des Palestiniens à une vie limitée aux conditions minimales de survie ; et de détruire la cohésion socio-psychologique par l’humiliation systématique, la diffamation, la famine et l’expulsion permanente, conduisant la société jusqu’au désespoir, particulièrement après la perte historiquement sans précédent de vies humain (...)


    https://www.birzeit.edu/en/rebuilding-hope

  • Yanis Varoufakis : Mon intervention de Berlin sur la Palestine que la police allemande est venue interrompre — et dont la publication a conduit à mon interdiction en Allemagne !
    Posted on avril 15, 2024 | Yanis Varoufakis | Traduction CG pour l’AURDIP
    Source : https://www.yanisvaroufakis.eu/2024/04/13/my-berlin-speech-on-palestine-that-german-police-entered-the-venue-t
    https://aurdip.org/yanis-varoufakis-mon-intervention-de-berlin-sur-la-palestine-que-la-police-a

    Ecoutez/lisez l’intervention que je n’ai pas pu donner parce que la police allemande a fait irruption dans notre salle de Berlin pour disperser notre Congrès sur la Palestine (dans le style des années 30) avant que j’aie pu prendre la parole devant l’auditoire. Aujourd’hui, parce que j’ai osé publié cette intervention, le ministre de l’Intérieur a promulgué une « Betätigungsverbot » contre moi, une interdiction de toute activité politique. Pas seulement l’interdiction de visiter l’Allemagne, mais aussi de participer par Zoom. Jugez par vous-mêmes quelle sorte de société devient l’Allemagne quand sa police interdit les mots qui suivent :

    “““““““““““

    Mes amis,

    Mes félicitations et mes remerciements du fond du coeur pour votre présence ici, malgré les menaces, malgré la police blindée à l’extérieur de la salle, malgré l’ensemble de la presse allemande, malgré l’État allemand, malgré le système politique allemand qui vous diabolise parce que vous êtes ici.

    « Pourquoi un Congrès palestinien, M. Varoufakis ? » m’a demandé un journaliste allemand récemment. Parce que, comme l’a dit un jour Hanan Ashrawi : « Nous ne pouvons pas compter sur ceux qui sont réduits au silence pour nous raconter leurs souffrances. »

    Aujourd’hui, la raison donnée par Ashrawi est devenue bien plus forte, malheureusement : parce que nous ne pouvons pas compter sur ceux qui sont réduits au silence et massacrés et affamés pour nous raconter les massacres et la famine.

    Mais il y a aussi une autre raison : parce qu’un peuple fier, un peuple décent, le peuple d’Allemagne, est conduit sur une route périlleuse vers une société cruelle en se retrouvant associé à un autre génocide exercé en son nom, avec sa complicité.

    Je ne suis ni juif, ni Palestinien. Mais je suis incroyablement fier d’être ici au milieu de juifs et de Palestiniens — de mêler ma voix pour la paix et les droits humains universels avec des voix juives pour la paix et les droits humains universels – avec des voix palestiniennes pour la paix et les droits humains universels. Être ensemble, ici, aujourd’hui, est la preuve que la coexistence n’est pas seulement possible — mais qu’elle est ici ! Déjà.

    « Pourquoi pas un Congrès juif, M. Varoufakis ? » m’a demandé le même journaliste allemand, en se croyant intelligent. Je me suis réjoui de sa question.

    Parce que si un seul juif est menacé, n’importe où, seulement parce qu’il ou elle est juif, je porterai l’étoile de David sur le revers de ma veste et j’offrirai ma solidarité — quel qu’en soit le prix, quoi qu’il en coûte.

    Donc, soyons clair : si les juifs étaient attaqués, n’importe où dans le monde, je serais le premier à solliciter un Congrès juif dans lequel manifester notre solidarité.

    Et de même, quand les Palestiniens sont massacrés parce qu’ils sont Palestiniens — en vertu du dogme que s’il sont morts et Palestiniens, ils doivent avoir été … du Hamas — je porterai un keffiyeh et j’offrirai ma solidarité, quel qu’en soit le prix, quoi qu’il en coûte.

    Les droits humains universels sont universels, sinon ils n’ont aucune signification. (...)

    #IsraelAllemagne

  • ECCHR et des organisations palestiniennes des droits de l’homme intentent un procès pour mettre fin aux exportations d’armes allemandes vers Israël
    13 avril 2024 | The European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP

    https://aurdip.org/ecchr-et-des-organisations-palestiniennes-des-droits-de-lhomme-intentent-un-

    Aujourd’hui, le Centre Européen pour les Droits Constitutionnels et de l’Homme (ECCHR), soutenu par le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR) à Gaza, le Centre Al Mezan pour les droits de l’Homme à Gaza et l’organisation des droits de l’homme Al Haq à Ramallah, ont intenté une action en justice visant à suspendre les licences d’exportation émises par le gouvernement allemand pour la livraison d’armes à Israël.

    Cette action est intentée au nom de cinq Palestiniens qui vivent dans la Bande de Gaza et dont des membres de leur famille ont été tués par des attaques de roquettes israéliennes.

    « J’ai perdu la plupart des membres de ma famille. J’ai aussi perdu ma maison, et je suis sans abri. Les zones habitées et les installations publiques sont bombardées aveuglément et intensivement partout. Il n’y a pas un endroit sûr à Gaza, et je sens que ma vie est constamment en danger à cause des opérations militaires israéliennes », a déclaré l’un de nos requérants dans une déclaration sous serment.

    « Le droit international et les droits de l’homme sont fondamentaux », dit le Secrétaire Général d’ECCHR Wolfgang Kaleck. « Une condition préalable essentielle pour une politique étrangère allemande fondée sur des règles et orientée vers les droits de l’homme, c’est le respect du droit dans ses propres prises de décision. L’Allemagne ne peut rester fidèle à ses valeurs si elle exporte des armes pour une guerre où de graves violations du droit humanitaire international sont manifestes. »

    #IsraelAllemagne

  • Demain verra la victoire des Palestiniens
    Par Ghassan Abu-Sittah*
    https://www.chroniquepalestine.com/demain-verra-la-victoire-des-palestiniens

    Le 12 avril, le gouvernement allemand a empêché le Dr Ghassan Abu-Sittah d’entrer dans le pays pour participer à une conférence à Berlin où il devait témoigner du génocide à Gaza. La veille, le 11 avril, M. Abu-Sittah avait pris ses fonctions de recteur de l’université de Glasgow dans le Bute Hall, après avoir été élu avec 80 % des voix. Voici la transcription du discours du Dr Abu-Sittah.

    Les étudiants de l’université de Glasgow ont décidé d’honorer, par leur vote, la mémoire des 52 000 Palestiniens tués. La mémoire des 14 000 enfants assassinés. Leur vote est un vote de solidarité avec les 17 000 enfants palestiniens orphelins, les 70 000 blessés – dont 50 % sont mineurs- et les 4 à 5 000 enfants amputés.

    Ils ont voté pour exprimer leur solidarité avec les étudiants et les enseignants des 360 écoles détruites et des 12 universités entièrement rasées. Pour exprimer leur solidarité avec Dima Alhaj, une ancienne élève de l’université de Glasgow, assassinée avec son bébé ainsi que toute sa famille, et honorer leur mémoire.

    Au début du XXe siècle, Lénine avait prédit qu’aucun véritable changement révolutionnaire ne pourrait advenir en Europe occidentale sans un étroit contact des mouvements révolutionnaires avec les mouvements de lutte contre l’impérialisme et les pays colonisés et esclavagisés.

    Les étudiants de l’université de Glasgow ont compris ce que nous perdons lorsque nous nous engageons dans des politiques inhumaines. Ils ont également compris que ce qui fait l’importance et la spécificité de Gaza, c’est qu’il s’agit d’un laboratoire dans lequel le capital mondial mène des expériences sur la gestion des populations excédentaires. (...)

    * Ghassan Abu-Sittah est un professeur agrégé de chirurgie britannico-palestinien et un chirurgien plasticien et reconstructeur. Il a fait ses études de médecine à l’université de Glasgow, au Royaume-Uni, et son internat de troisième cycle à Londres.
    #IsraelAllemagne

  • Après six mois de guerre, j’ai peur que nous puissions perdre complètement la Palestine
    Posted on avril 11, 2024 | Raja Shehadeh | The Guardian | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/apres-six-mois-de-guerre-jai-peur-que-nous-puissions-perdre-completement-la-

    L’offensive israélienne s’est faite à une échelle jamais vue auparavant. Je passe mes journées à la recherche d’un espoir.
    Raja Shehadeh est avocat et écrivain, et le fondateur de l’organisation des droits de l’Homme Al Haq.

    Plongé depuis six mois dans la guerre meurtrière d’Israël sur Gaza, je passe mes journées à Ramallah à lire les nouvelles dévastatrices, désespéré et le cœur brisé. Pourtant un matin, je me suis au contraire tourné vers l’excellent livre de Lindsey Stonebridge sur Hanah Arendt dans lequel l’auteur a observé : « C’est quand l’expérience de l’impuissance est à son zénith, quand l’histoire semble être la plus sombre, qu’être déterminé à penser comme un être humain, de façon créative, courageuse et dans la complexité, est alors le plus important. » Je me demande si ceux qui, en Israël, se sentent impuissants face à la majorité qui veut la poursuite d’une guerre apparemment sans fin, ou bien nous les Palestiniens, victimes de la poussée absolue de la puissance et de l’agenda expansionniste d’Israël, pouvons y parvenir. Jusqu’ici, il est évident que nous n’y arrivons pas.

    A présent, plusieurs choses sont maintenant claires. La première, c’est la réémergence en Israël de l’extrême-droite juive ; les colons et les suprémacistes juifs avec leur agenda expansionniste intransigeant. C’est comme si ce groupe réfractaire attendait l’occasion d’accélérer la poursuite de ses objectifs coloniaux. Déjà, non seulement la Bande de Gaza est transformée, mais la Cisjordanie l’est aussi, fragmentée comme elle l’est par des barrages routiers et des grilles métalliques bouclées qui restreignent l’accès aux villages, et les colons qui continuent d’expulser les Palestiniens de leur terre. Quant à Gaza, les projets sont déjà en cours pour peupler le nord avec des Juifs israéliens.

    Depuis 75 ans, nous Palestiniens avons exigé la reconnaissance par Israël, sinon des excuses et des réparations, des horreurs commises contre nous pendant la première Nakba de 1948, quand plus de 700.000 d’entre nous ont été chassés de force de chez eux dans ce qui est devenu Israël. Maintenant, la tragédie a été arrangée. Ce qui me fait ressentir que j’ai passé les 50 dernières années de ma vie à m’habituer à la perte de la Palestine de mes parents ; et que je pourrais passer les années qui me restent à vivre à essayer de m’habituer à la perte de la Palestine dans sa totalité. (...)

  • Un médecin à l’hôpital israélien de campagne pour les Gazaouis détenus : « nous sommes tous complices de violation de la loi »
    Posted on avril 7, 2024 | Hagar Shezaf| Michael Hauser Tov | Haaretz | Traduction CG pour l’AURDIP

    https://aurdip.org/un-medecin-a-lhopital-israelien-de-campagne-pour-les-gazaouis-detenus-nous-s

    Dans une lettre envoyée au ministre de la Défense, au ministre de la Santé et au procureur-général d’Israël, un médecin de l’hôpital de campagne installé au centre de détention Sde Teiman pour les Gazaouis arrêtés décrit les conditions dont il dit qu’elles peuvent compromettre la santé des prisonniers et qu’elles font courir au gouvernement le risque de violer la loi.

    « Rien que cette semaine, deux prisonniers ont eu leurs jambes amputées à cause de blessures causées par les entraves, ce qui est malheureusement un événement courant », a déclaré le médecin dans la lettre. Il a dit que les prisonniers étaient nourris avec des pailles, déféquaient dans des couches et étaient maintenus en contention constante, ce qui viole l’éthique médicale et la loi.

    Le centre Sde Teiman a été établi immédiatement après le déclenchement de la guerre de Gaza pour détenir les terroristes du Hamas, dont ceux qui ont pris part aux atrocités du 7 octobre, jusqu’à ce qu’ils puissent être déplacés dans une prison normale. (...)

  • Un jeune israélien emprisonné pour avoir refusé d’aller à l’armée : « j’accepte de payer le prix de mes principes »
    Posted on avril 7, 2024 | Ben Arad| Oren Ziv | +972 Magazine | Traduction SF pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/un-jeune-israelien-emprisonne-pour-avoir-refuse-daller-a-larmee-jaccepte-de-

    Ben Arad, âgé de 18 ans, est le troisième objecteur de conscience mis en prison depuis le 7 octobre. Il dit à +972 pourquoi l’attaque israélienne sur Gaza l’a poussé à l’action

    “Depuis le début de la guerre, j’ai compris que j’ai l’obligation de faire entendre ma voix, et d’appeler à la fin du cycle de violence ». C’étaient les mots de Ben Arad, un objecteur de conscience israélien de 18 ans, peu avant qu’il se présente au centre de recrutement de l’armée israélienne près de Tel Aviv le 1er avril et déclare son refus de s’enrôler dans le service militaire obligatoire, en signe de protestation contre les bombardements d’Israël sur Gaza et contre la longue occupation.

    Arad est le troisième jeune à refuser publiquement l’enrôlement militaire pour des raisons politiques depuis le 7 octobre. Il a été jugé et condamné à une première incarcération de 20 jours dans une prison militaire. Il prend la suite de Tal Mitnick, qui a passé 105 jours en prison pour trois condamnations et de Sofia Orr, qui a passé 40 jours en prison pour deux condamnations – aucune des deux n’ayant pour autant été exemptes de service militaire, ce qui veut dire qu’elles peuvent encore être condamnées à de futurs passages par la prison. (...)

  • Israël déploie un coûteux programme de reconnaissance faciale à Gaza
    1er avril 2024 | Sheera Frenkel | New York Times | Traduction CG pour l’AURDIP

    Cette initiative expérimentale, qui n’avait pas été rendue publique, est utilisée pour effectuer une surveillance de masse des Palestiniens de Gaza, selon des responsables militaires et d’autres personnes.

    https://aurdip.org/israel-deploie-un-couteux-programme-de-reconnaissance-faciale-a-gaza

    Quelques minutes après avoir traversé un checkpoint militaire israélien sur la route centrale de Gaza le 19 novembre, le poète palestinien Mosab Abu Toha s’est vu demander de sortir de la foule. Il a posé son fils de 3 ans qu’il portait et s’est assis devant une jeep militaire.

    Une demi-heure plus tard, M. Abu Toha a entendu appeler son nom. On lui a alors bandé les yeux et on l’a conduit à l’écart pour un interrogatoire.

    « Je n’avais aucune idée de ce qui se passait ou comment ils pouvaient soudainement connaître mon nom légal complet », a raconté cet homme de 31 ans, qui a ajouté qu’il n’avait aucun lien avec le groupe militant du Hamas et était en train d’essayer de quitter Gaza pour l’Égypte.

    Il s’est avéré que M. Abu Toha était entré dans le champ de caméras équipées d’une technologie de reconnaissance faciale, selon trois responsables israéliens du renseignement, qui ont accepté de parler à condition de rester anonymes. Après le scan de son visage et son identification, un programme d’intelligence artificielle a trouvé que le poète était sur une liste israélienne de personnes recherchées, ont-ils dit.

    M. Abu Toha est l’un des centaines de Palestiniens qui ont été identifiés par un programme de reconnaissance faciale israélien jusqu’alors confidentiel qui a démarré l’année dernière à Gaza. L’initiative, coûteux et expérimentale, est utilisée pour y effectuer une surveillance de masse, en collectant et en cataloguant les visages de Palestiniens sans qu’ils le sachent ni ne donnent leur consentement, selon des responsables israéliens du renseignement et de l’armée, ainsi que des soldats. (...)

  • Un responsable de l’Unicef parle d’‘anéantissement total’ après avoir parcouru toute la Bande de Gaza
    Posted on mars 23, 2024 | Jason Burke | The Guardian | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/un-responsable-de-lunicef-parle-daneantissement-total-apres-avoir-parcouru-t

    James Elder décrit des enfants au seuil de la mort et des familles cherchant désespérément de l’eau potable, de la nourriture et un abri.

    Un responsable de l’aide, qui a traversé cette semaine Gaza dans sa longueur, a décrit des paysages d’« anéantissement total », « rien ne restant » de ce que furent autrefois des villes prospères et très peuplées dans ce territoire.

    « L’ampleur de l’horreur dépasse notre capacité à la décrire », a dit James Elder, porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef).

    « Dès que vous roulez à travers le nord, vous voyez ce geste universel des gens affamés qui mettent la main à la bouche. Quantité d’enfants et de femmes aux visages décharnés. Dans [la ville de] Khan Younis, il y a un anéantissement total.

    « Je n’ai jamais vu un tel niveau de dévastation en 20 ans à l’ONU. Dans le nord, la capacité d’adaptation des gens a été réduite à néant et, dans le sud, elle ne tient qu’à un fil », a dit Elder vendredi dans une interview.

    Elder a dit qu’il a vu une douzaine d’enfants « squelettiques » dans l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia dans le nord de Gaza.

    « Nous constatons des cas de malnutrition sévère… Des enfants qui sont au seuil de la mort, juste la peau sur les os… et ceux-là sont ceux qui ont pu arriver à l’hôpital. Il y a une véritable crainte pour ceux qui ne le peuvent pas », a dit Elder. « Cette situation est de la main de l’homme et peut être évitée. »

    Le personnel de l’hôpital faisait des journées de 36 heures, puis chacun-e rejoignait sa famille à la recherche d’eau potable, de nourriture et d’un abri, a dit Elder. (...)

  • Comment l’industrie mondiale du pétrole alimente la guerre d’Israël contre Gaza
    Posted on mars 16, 2024 | Nina Lakhani | The Guardian | Traduction CG pour l’AURDIP
    https://aurdip.org/comment-lindustrie-mondiale-du-petrole-alimente-la-guerre-disrael-contre-gaz

    Une analyse montre comment les avions et les tanks sont ravitaillés en carburant malgré la décision provisionnelle de la Cour internationale de justice avertissant Israël d’empêcher des actes génocidaires

    Les avions et les tanks israéliens bombardant les Palestiniens sont ravitaillés par quelques-unes de compagnies de carburants fossiles les plus rentables — et par les contribuables américains, selon notre enquête.

    Israël dépend du pétrole brut et des produits raffinés importés de l’étranger pour faire fonctionner sa vaste flotte d’avions de combat, de tanks et d’autres véhicules militaires.

    L’enquête, qui a été commandée par l’organisation sans but lucratif Oil Change International et partagée en exclusivité avec le Guardian, examine cette chaîne d’approvisionnement en pétrole, qui depuis le début du conflit à Gaza semble reposer fortement sur les combustibles fossiles d’Azerbaijan, du Kazakhstan, de Russie, du Brésil, du Gabon et des États-Unis. L’analyse de Data Desk, une entreprise de conseil technologique basée au Royaume-Uni et enquêtant sur l’industrie de l’énergie fossile, suggère que les principales compagnies de pétrole facilitant l’approvisionnement en pétrole incluent BP, Chevron, ExxonMobil, Shell et TotalEnergies. (...)

  • Plaidoirie magistrale de Monique Chemillier-Gendreau à la CIJ – Aurdip

    "La plaidoirie magistrale de la Professeure Monique Chemillier-Gendreau au nom de l’Organisation de la coopération islamique devant la Cour Internationale de Justice concernant les « Conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est »"

    https://aurdip.org/plaidoirie-magistrale-de-monique-chemillier-gendreau-a-la-cij

    #palestine #cij

  • Être solidaire du peuple palestinien ne fait pas de vous un antisémite | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/nadir-dendoune/blog/130324/etre-solidaire-du-peuple-palestinien-ne-fait-pas-de-vous-un-antisemi

    J’ai toujours entendu que soutenir publiquement le peuple palestinien serait « dangereux » pour qui veut faire carrière dans les médias, le cinoche, ou dans l’art, que cela fermait énormément de portes, qu’il valait donc mieux faire l’autruche. Perso, j’ai toujours défendu la cause palestinienne. Haut et fort. Et je ne renierai jamais mes convictions.

    En privé, certaines personnalités me disent : « T’as raison c’est inadmissible ce qu’il se passe en Palestine mais moi, je préfère ne rien dire. » Je leur rappelle que la loi internationale est du côté du peuple palestinien.

    Leur peur est compréhensible : en France, certaines associations communautaires juives, des personnalités politiques ou médiatiques aiment intimider celles et ceux qui dénoncent un peu trop fort l’arbitraire israélien.

    Si certains craignent d’exprimer leur point de vue sur la question israélo-palestinienne, c’est qu’ils redoutent d’être traité d’antisémite.

    Comme l’a rappelé dernièrement l’historien Dominique Vidal, les journalistes Daniel Mermet et Charles Enderlin, le géopolitologue Pascal Boniface (liste non exhaustive) ont fait les frais par le passé de ce chantage à l’antisémitisme. Tous ont été poursuivis au pénal, tous ont heureusement été blanchis par la justice française. Une raison de ne pas avoir peur et de continuer à s’indigner du sort fait aux Palestiniens.

    • Déjà il y a plus de cinquante ans, en 1967, dans un texte publié dans Haaretz, des personnalités israéliennes écrivaient : « Notre droit de nous défendre contre l’extermination ne nous donne pas le droit d’opprimer les autres. L’occupation entraîne une domination étrangère. Une domination étrangère entraîne la résistance. La résistance entraîne la répression. La répression entraîne le terrorisme et le contre-terrorisme. Les victimes du terrorisme sont en général des innocents. La mainmise sur les territoires occupés fera de nous des assassins et des assassinés. Sortons des territoires occupés maintenant ! »

      Quelqu’un connaît-il la référence de ce texte ?

    • Un élément de réponse ici :

      https://aurdip.org/le-dernier-des-premiers-anti

      Soixante ans après avoir co-fondé le groupe de gauche radicale Matzpen, Moshé Machover revient sur l’héritage durable de l’organisation, les divisions internes qui ont conduit à sa disparition et les leçons à en tirer pour la gauche anti-sioniste d’aujourd’hui.

      .../...

      « Une nation d’assassins et de victimes d’assassinats »

      Ce pour quoi Matzpen est peut-être le plus connu est une courte annonce parue dans le journal progressiste Haaretz en septembre 1967, appelant Israël à se retirer des territoires qu’il venait d’occuper trois mois auparavant. Ce n’était pas à proprement parler une publication de Matzpen ; les 12 signataires relativement inconnus de l’annonce n’en étaient pas tous membres, mais tous étaient au moins « des sympathisants », selon Machover. Le texte est néanmoins devenu une partie importante de l’héritage de l’organisation.

      « Notre droit à nous défendre de l’extermination ne nous donne pas le droit d’opprimer les autres », disait-il. « L’occupation mène à une domination étrangère. Une domination étrangère mène à la résistance. La résistance mène à la répression. La répression mène au terrorisme et au contre-terrorisme. Les victimes du terrorisme sont pour la plupart des personnes innoncentes. S’accrocher aux territoires occupés fera de nous une nation d’assassins et de victimes d’assassinats. Nous devons quitter immédiatement les territoires occupés. »

    • Une autre source concernant cette déclaration mais en contradiction avec ce qui est affirmé auparavant, à savoir que Moshé Machover n’avait pas cosigné la déclaration rapportée par le journal Haaretz :

      Allocution de Michèle Sibony (UJFP) à Genève le 9 juin 2007 à l’occasion de la commémoration de l’occupation des territoires de Cisjordanie et Gaza suite à la guerre des six jours :
      https://ujfp.org/allocution-de-michele-sibony-a-geneve

      En conclusion je voudrais vous lire « une déclaration, publiée en septembre 1967 dans le quotidien Haaretz, la première prise de position publique contre l’occupation. Les douze signataires peuvent être considérés comme les pionniers de la lutte contre l’occupation en Israël. »
      . Je voudrais vous lire cet appel pour que entendiez combien il est juste, et combien nous pouvons en reprendre ensemble chaque mot aujourd’hui.

      « Notre droit de nous défendre contre l’extermination
      ne nous donne pas le droit d’opprimer les autres.
      L’occupation entraîne une domination étrangère.
      Une domination étrangère entraîne la résistance.
      La résistance entraîne la répression.
      La répression entraîne le terrorisme et le contre-terrorisme.
      Les victimes du terrorisme sont engénéral des innocents.
      La mainmise sur les territoires occupés fera de nous des assassins.
      Sortons des territoires occupés maintenant ! »
      (Shimon Tsabar, Haim Hanegbi, Rafî Zichroni, David Ehrenfeld, Uri Lifschitz, Arie Bober, Dan Orner, Moshé Machover, Schneour Sherman, Raif Elias, Elie Aminov, Yehuda Rozenstrauch)

      Nous devons être des millions dans le monde aujourd’hui à reprendre les mots de cet appel et à conclure avec lui : « sortez des territoires occupés maintenant ! »

      Les passages cités de G. Lévy, A. Burg, et l’appel de septembre 67 sont tirés de « La révolution sioniste est morte » (Voix israéliennes contre l’occupation 1967-2007) textes réunis et présentés par Michel Warschawski Ed. la Fabrique 2007

  • A Gaza, de nouveaux témoignages sur le « massacre de la farine »
    Posted on mars 9, 2024 | Clothilde Mraffko | Le Monde – Aurdip
    https://aurdip.org/a-gaza-de-nouveaux-temoignages-sur-le-massacre-de-la-farine

    (...) Le 28 février, Saleh un nom d’emprunt a vent d’une de ces distributions sur la côte. Il hésite à y aller : « A chaque fois, les gens essuient des tirs » en attendant les convois, explique le père de famille de 37 ans, joint par téléphone à Gaza, toujours inaccessible aux journalistes étrangers. Trois jours plus tôt, au moins dix Palestiniens avaient été tués au rond-point Al-Nabulsi. Les Nations unies ont répertorié une quinzaine d’épisodes où des Gazaouis ont été pris pour cible lors d’une distribution – avec, presque toujours, des morts.

    « Je n’avais pas vu de la farine blanche depuis deux mois. Le sac [de 25 kilos] se négocie autour de 1 000 dollars. J’ai décidé d’y aller avec des amis. Nous sommes partis tôt, avant le crépuscule, on s’est trouvé un endroit, vers la mer. On a allumé un feu parce qu’il faisait froid », se souvient Saleh. Ce soir-là, ils étaient nombreux, arrivant par petits groupes à mesure que la nuit avançait. « Des gens étaient sur la plage, d’autres sur la route goudronnée, certains avaient pris refuge dans les immeubles détruits autour », décrit le journaliste Mohammed Qreiqea, qui s’est rendu sur place vers une heure du matin, puis est reparti.

    D’où venait cette aide ? L’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens et principal pourvoyeur pour les Gazaouis aujourd’hui, n’y participait pas. Le Cogat, bureau de l’armée israélienne chargé des Palestiniens dans les territoires occupés, assure qu’elle émanait d’Etats et d’organisations internationales. Les Israéliens « ont aidé à coordonner des convois avec des prestataires privés », a expliqué au Monde Shimon Freedman, le porte-parole du Cogat pour les médias internationaux. Selon M. Qreiqea, les camions appartiennent à plusieurs grandes familles gazaouies qui travaillaient déjà dans le transport avant la guerre.

    « Il est mort dans mes bras »

    Vers 4 heures du matin, le 29 février, alors que l’obscurité enveloppe encore l’enclave, le convoi arrive au checkpoint placé sur la route côtière Al-Rachid. Selon le Cogat, il était composé de trente-trois camions. Wissam Shamaly, lui, n’en a compté que « onze ou douze ». Une demi-heure plus tard, les camions sont autorisés à continuer leur route, accompagnés par les chars. « Quand l’aide est arrivée au barrage, les gens ont couru afin de s’en emparer. Les chars israéliens, depuis le checkpoint, ont alors commencé à tirer sur tout le monde », affirme le Gazaoui de 27 ans, qui se terre alors sur la plage attenante « pendant une heure, une heure et demie ». (...)

    #Génocide

  • Des travailleurs syndiqués refusent de charger des armes pour Israël
    Adam Keller pour Gush Shalom, Yossi Schwartz pour l’ISL, section RCIT en Israël/ Palestine occupée | Posted on mars 4, 2024 | International Middle East Media Center (IMEMC) | Traduction CG pour l’AURDIP –
    https://aurdip.org/des-travailleurs-syndiques-refusent-de-charger-des-armes-pour-israel

    Les États-Unis ont de longue date la politique de fournir Israël en quantités massives d’aide militaire (ce qui incidemment fournit des profits énormes aux industries américaines de l’armement). Cette pratique a été considérablement élargie et intensifiée depuis le déclenchement de la guerre actuelle à Gaza.

    Le flux constant de munitions des États-Unis — et, à un degré moindre, d’autres pays occidentaux — est complètement indispensable pour qu’Israël maintienne sa guerre. L’industrie d’armement d’Israël ne pourrait en aucune façon pourvoir à elle seule aux besoins d’une campagne de bombardement massif, au cours de laquelle Israël a lancé en quelques mois sur une bande de terre très étroite et surpeuplée bien plus de bombes que les États-Unis eux-mêmes ne l’ont fait pendant des années de guerre en Afghanistan et en Iraq.

    Fournir des armes à Israël a été traditionnellement justifié comme « une aide pour qu’Israël se défende » et quiconque y a objecté a été fustigé comme « voulant que les Israéliens soient exposés au danger ». Cependant, la guerre qu’Israël a déclenchée — ostensiblement en tant que réponse à l’attaque mortelle du Hamas contre des communautés et des avant-postes militaires israéliens le 7 octobre 2023 — s’est vite révélée comme n’ayant pas la plus petite ressemblance avec une quelconque « auto-défense » et elle n’avait jamais été prévue pour l’être.

  • Un mois après l’ordonnance de la CIJ, Israël poursuit le génocide qu’il a entrepris à Gaza depuis 142 jours
    Posted on mars 2, 2024 | Al-Haq| BISAN | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP| Traduction SF pour l’AURDIP| Traduction SM pour l’AURDIP

    https://aurdip.org/un-mois-apres-lordonnance-de-la-cij-israel-poursuit-le-genocide-quil-a-entre

    Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a examiné s’il était plausible qu’Israël soit l’auteur d’un génocide contre les Palestiniens de Gaza, et a pris une ordonnance demandant à Israël les mesures suivantes :

    Empêcher que soient commis des actes de génocide
    Prévenir et punir l’incitation publique à commettre le génocide
    Faire en sorte que l’aide et les services soient fournis aux Palestiniens
    Soumettre un rapport à la CIJ sur les mesures prises pour exécuter l’ordonnance dans un délai d’un mois à compter de la date de celle-ci.

    Dans le mois écoulé depuis l’ordonnance de la CIJ, Israël a poursuivi sa campagne militaire génocidaire contre Gaza en usant de bombardements intenses et d’attaques aériennes, terrestres et maritimes, causant la mort de 3.524 Palestiniens, faisant 5.266 blessés [1], et provoquant des destructions et des déplacements massifs. Les autorités israéliennes ont continué à manifester leur intention de commettre un génocide, entre autres en dressant des plans d’invasion terrestre à Rafah, où 1,5 million de Palestiniens sont déplacés. La fourniture de l’aide a diminué depuis l’ordonnance de la Cour, tandis qu’Israël amplifiait sa campagne de délégitimisation contre l’UNRWA. Pendant ce temps, Israël continue à attaquer délibérément les hôpitaux, mettant hors d’usage le secteur sanitaire, tout en utilisant la famine comme une arme de guerre.

    Le présent document recense les violations principales des mesures conservatoires de la CIJ au cours du mois qui vient de s’écouler. (...)

    #Génocide