• Amazon, mode d’emploi | LE JURA LIBERTAIRE
    https://juralib.noblogs.org/2014/12/18/amazon-mode-demploi

    Dans le secret des entrepôts d’Amazon

    Derrière l’image présentée aux médias par le géant de la vente en ligne, la réalité vécue par les salariés est tout autre (...)

    Noël est une période faste pour Amazon, géant de la vente sur Internet. Le choix est vaste et les délais de livraison réduits au minimum. Certains produits sont disponibles en vingt-quatre heures. Pour satisfaire ces acheteurs pressés, le groupe américain a installé plusieurs entrepôts en France.

    Après des semaines de négociation, des journalistes d’« En quête d’actualité » ont obtenu l’autorisation de filmer la collecte et la confection des colis dans un de ces centres, situé dans la banlieue lilloise. C’est une atmosphère festive qui semble régner à chaque début de service. Le patron, comme un GO de club de vacances, fait bouger et chanter ses équipes. Un moyen de motiver et d’apporter de la bonne humeur, mais aussi un nécessaire échauffement des pieds et des mains.

    Chaque employé est chronométré

    Travailler chez Amazon demande en effet d’être en parfaite condition physique. Munis d’un pistolet scanner, les employés partent à la chasse aux produits commandés. Poussant un petit chariot, ils parcourent les allées de l’immense entrepôt pour composer leurs colis. La course est chronométrée. Car chaque salarié doit récupérer un maximum d’articles en un minimum de #temps. La direction assure qu’il n’y a pas de sanction s’il ne respecte pas cette #cadence. Une affirmation que les journalistes d’« En quête d’actualité » ont voulu vérifier en toute liberté.

    Alors que le voyage dans le Nord avait été strictement encadré par les attachées de presse zélées d’Amazon, c’est en #caméra_cachée qu’a été tourné un autre reportage dans un centre situé près d’Orléans. Et là, les choses se sont révélées moins idylliques que ce que la direction d’Amazon veut bien présenter.

    Un rythme infernal

    Pour le « coup de feu » des fêtes de fin d’année, l’entreprise américaine recrute des #intérimaires. Après une batterie de tests, ceux qui sont jugés aptes intègrent l’équipe sous le contrôle étroit de leurs responsables. Il est fortement recommandé de suivre le rythme infernal qui leur est imposé moyennant 30 cents de plus par heure que le smic. Pour ceux qui sont en deçà des objectifs, leur « mission » est interrompue.

    D’autres marchands en ligne tentent des systèmes pour auto­­matiser la préparation des commandes. Mais, en bout de course, ce sont toujours des salariés sous-payés qui emplissent les cartons.

    « Achats de Noël : plongée au cœur d’Amazon, le plus grand magasin de France », présenté par Guy Lagache (France, 2014, 100 min.) Mercredi 17 décembre à 20 h 50 sur D8.

    Leur presse (Joël Morio , LeMonde.fr, 17 décembre 2014)

     

    Chez Amazon, une caméra sème la panique : « Cache les tableaux de productivité ! »

    En pleine période de Noël, Amazon, le géant du commerce électronique, se serait certainement bien passé de cette très mauvaise publicité.

    Des journalistes du magazine « En quête d’actualité », diffusé mercredi soir sur D8 (à la 49e minute de la #vidéo : http://rue89.nouvelobs.com/zapnet/2014/12/18/chez-amazon-camera-seme-panique-cache-les-tableaux-productivite-256), ont pu infiltrer un entrepôt de l’entreprise et révéler la stratégie des dirigeants. Leur considération pour leurs salariés ou pour le droit du travail apparaît très faible.

    Un « check » pour se dire bonjour

    Côté pile, Amazon est une entreprise cool, moderne et soucieuse de protéger « sa famille » d’employés. Les salariés s’échauffent chaque matin en musique pour « avoir un esprit famille ».

    Face caméra, le patron d’un entrepôt situé dans le Nord, près de Lille, nous fait même croire qu’il « checke » avec le poing tous ses employés chaque matin. Le manager (qui dirigeait auparavant une entreprise en Chine) explique :

    « En fait, on s’est mis à faire ça il y a un an pour se dire bonjour. Et puis les employés ont trouvé ça sympa, les Amazoniens ont trouvé ça sympa et l’ont gardé. C’est devenu un peu le signe distinctif et maintenant on se “checke”. »

    Les employés épiés par leur scanner

    Côté face, Amazon apparaît surtout obsédé par son image. On découvre des salariés sans cesse mis sous pression, des outils (scanners, caméras, vigiles) déployés pour les inciter à être toujours plus productifs, même si officiellement, les « Amazoniens » n’ont pas d’objectif journalier.

    En réalité, les scanners qu’ils utilisent servent aussi à mesurer leur productivité et à fixer des objectifs très précis. Un employé doit être au minimum à 75% des objectifs attendus par Amazon, sous peine d’être remercié.

    « Les journalistes sont très regardants »

    Mais ça, les dirigeants ne l’admettront pas. Lorsque les journalistes de D8 souhaitent regarder les scans de salariés, le manager est pris en flagrant délit. Oubliant la présence des micros, il demande à sa collègue :

    « Tu vas aller voir tout le monde de la “outbound” et tu leur demandes de cacher leurs tableaux de productivité. Tous ! Parce que les journalistes sont très regardants. »

    Un journaliste de la chaîne s’est ensuite fait embaucher comme intérimaire pour vérifier les coulisses de cette « success story ». Il constate « le flicage permanent » de l’#entreprise, une partie du temps de pause des ouvriers grignoté sans scrupule et l’existence de quotas de productivité.

    Un employé tout juste embauché doit ainsi atteindre au bout de quatre jours un objectif chiffré. En cas d’échec, il est licencié.

    Leur presse (David Perrotin, Rue89.nouvelobs.com, 18 décembre 2014)

     

    Une employée d’Amazon raconte « la peur organisée »

    TÉMOIGNAGE Une intérimaire du géant de la vente en ligne raconte les conditions de travail dans le site de Montélimar.

    La plateforme d’Amazon de Châlon-sur-Saone, en décembre 2012.

    Amélie [Le prénom a été modifié], 30 ans, a travaillé quelques semaines au sein de la plateforme d’Amazon à Montélimar (Drôme). Alors que des grèves pour des hausses de #salaires se poursuivent en Allemagne, nous avons décidé de publier son témoignage, saisissant, sur les conditions de #travail au sein du numéro 1 mondial de la vente en ligne.

    « Les agences d’intérim de Montélimar recrutent en fin d’année des hordes de salariés sur les quatre postes de travail de la plateforme Amazon, implantée il y a trois ans. Vous pouvez y être admis comme “eacher”, pour réceptionner les marchandises et les enregistrer informatiquement ; “stower”, pour les ranger dans les kilomètres d’étagères de l’entrepôt ; “picker”, pour arpenter les allées et rassembler les produits commandés ; ou “packer”, pour les emballer avant expédition.

    « C’est en tant que pickeuse que j’ai découvert l’univers d’Amazon. L’univers du code-barres. Tout a un code-barres chez Amazon : les articles, les 350’000 emplacements sur les étagères, les chariots qui servent à déplacer les produits commandés, les gens qui poussent ces chariots, les imprimantes, les voitures. Les scannettes portatives dont chacun est équipé pour lire les codes-barres ont aussi un code-barres. Elles sont reliées au réseau wi-fi, qui peut les localiser dans l’entrepôt. Tout a une réalité physique doublée d’une existence informatique. Les #managers qui sont derrière leur ordinateur savent en temps réel, grâce à ces outils, où se trouve un livre, sur quel chariot il a été enregistré, quel intérimaire pousse le chariot, où il se déplace dans l’entrepôt, à quelle heure il s’est mis au travail en scannant son code-barres personnel, quelle a été la durée exacte de sa pause, et combien d’articles il “picke” par heure. Cette #productivité personnalisée est évaluée en permanence, et des managers viennent trouver individuellement chaque picker pour lui donner sa performance et le conseiller si celle-ci n’est pas satisfaisante. “Il faut être plus dynamique, tu perds trop de temps en ramenant les articles à ton chariot, tu es à 85 articles par heure”, m’a lancé un jour un manager au détour d’un rayon, alors que je n’avais jamais vu cette personne auparavant. Mais les remontrances peuvent aussi prendre une forme numérique. Si vous garez par exemple votre chariot sur un emplacement gênant, le code-barres qui y figure permet de savoir que c’est le vôtre, et vous recevez un message sur l’écran de votre scan : “Merci de garer ton chariot sur les emplacements autorisés.”

    À Sevrey, près de Châlon-sur-Saône, les entrepôts d’Amazon s’étendent à perte de vue. 40’000 mètres carrés et des rayons qui n’en finissent pas.

    « Il est temps de picker »

    « Aux outils de surveillance, il faut ajouter des centaines de caméras, des agents de sécurité qui arpentent les allées toute la journée, et qui peuvent fouiller les salariés au détecteur de métal à la sortie de l’entrepôt. Enfin, plus diffus, la peur de la délation et le fantasme d’une surveillance sans limites comptent pour beaucoup dans la docilité générale. On ne sait pas de qui exactement il faut se méfier, qui est ami avec les managers ou veut le devenir, on ignore jusqu’où exactement va le pistage informatique… Et, dans le doute, pour aborder la moindre question un tant soit peu polémique, le réflexe est toujours de parler discrètement, et à voix basse.

    « “Les salariés qui sont aujourd’hui embauchés en CDI ont commencé comme vous, en intérim. Si vous vous montrez productifs, et que vous avez un bon comportement, vous avez peut-être un avenir chez Amazon.” C’est par ces mots que nous accueille un responsable le premier jour. La productivité est à partir de ce moment-là une obsession, qui ressort dans toutes les conversations. En tant que picker, nous devons rassembler plus d’une centaine d’articles par heure, en arpentant les rayons sur une distance cumulée de 15 à 25 kilomètres selon notre rapidité et selon la dispersion des articles qui défilent sur l’écran de notre scan. Cet objet nous guide parmi les étagères, nous indiquant les coordonnés du prochain article à attraper : l’entrepôt est divisé en zones, subdivisées en allées, elles-mêmes subdivisées en profondeurs d’allée, puis en hauteurs d’étagère. Le parcours est programmé automatiquement de façon rationnelle pour minimiser les distances d’un point à un autre, et aussitôt que les coordonnées d’un livre s’affichent un compte à rebours de quelques secondes défile avec cette phrase : “Il est temps de picker.” Le nombre total d’articles restant à picker, et le temps imparti pour les rassembler tous, apparaît en dessous. Dans l’empressement général, la mise en concurrence joue à plein, sinon parce que le CDI est un sésame à décrocher, au moins parce que le non-renouvellement du contrat d’intérim est une épée de Damoclès au-dessus de chaque tête. Certains, pourtant, à qui j’ai demandé la raison de leur zèle n’invoquent pas toujours d’emblée l’angoisse d’être “éjectés” (même si cette peur est invariablement mentionnée dans ces termes). Ils veulent battre des records, “comme ça, pour la performance”, et la reconnaissance qui va avec. Un bon salarié peut être porté aux nues comme étant élu “associate de la semaine” par les managers qui l’applaudissent tous en chœur. Aller aux toilettes qui se situent à l’extrémité de l’entrepôt fait dégringoler votre “prod”. Pousser son collègue pour se saisir en premier d’un chariot la fait grimper. L’idéal (et c’est d’ailleurs la norme) étant d’arriver à l’avance le matin pour préparer scan et chariot et gagner de précieuses minutes qui feront peut-être la différence. C’est aussi cela, “avoir un bon comportement”. À l’embauche, le mail de l’agence d’intérim précisait noir sur blanc : “Il faut arriver un quart d’heure à l’avance, ils aiment bien .”

    « Ne vous couchez pas trop tard »

    « Avoir un bon comportement, c’est par ailleurs accepter les heures supplémentaires. Au matin du 2 décembre, lorsque nous arrivons à l’entrepôt vers 5h30, l’équipe de nuit, qui finit habituellement bien avant, est encore là. Le discours d’accueil, qu’une manageuse fait quotidiennement pour commencer la journée, nous invite aujourd’hui à rester une demi-heure de plus pour faire face à une augmentation inattendue des commandes : “L’équipe de nuit a fait l’effort, comme vous l’avez vu. Nous vous demandons de le faire aussi, pour que l’équipe suivante n’ait pas une charge de travail insurmontable !” Dans cette ambiance d’hyperindividualisation, elle évoque soudain l’esprit d’équipe et la solidarité. Ce n’est pourtant pas cela qui fait mouche : les gens restent parce qu’ils tiennent à leur emploi.

    « Ce discours d’accueil servi chaque matin à 5h50, au moment de la prise de poste, vise à motiver les troupes, à annoncer le nombre de commandes qu’il faudra préparer pour la journée, à prévenir les erreurs constatées la veille… ou à donner des conseils sur le #rythme_de_vie à avoir lorsqu’on travaille chez Amazon : ne vous couchez pas trop tard, n’hésitez pas à faire une sieste, mettez une lumière forte au réveil pour aider l’organisme à se mettre en route, mangez bien à la pause… Cette dernière injonction est tout à fait paradoxale. Les deux pauses de vingt minutes qui nous sont accordées ne laissent en aucun cas le temps de bien manger. Si vous en avez l’intention, il faut traverser tout l’entrepôt (trois à quatre minutes), passer par le poste de sécurité, rejoindre votre casier pour prendre votre pique-nique et atteindre la salle de pause. Là, il faut en fait choisir entre avaler une bouchée de sandwich et aller aux toilettes, faire les deux étant assez ambitieux puisque vous devez avoir fait le chemin en sens inverse et retrouvé votre chariot lorsque retentit la sonnerie qui annonce la reprise du travail. Une remarque laconique accueille les retardataires : “Jeune fille, en retard !”

    « La pression est énorme, la fatigue difficile à gérer. L’ambiance est à la méfiance. Tout est verrouillé. Avant de signer un contrat de travail, il faut parapher trois pages qui nous engagent à la confidentialité la plus totale. Rien ne doit sortir de l’entrepôt, et raconter quoi que ce soit à des concurrents, bien sûr, mais aussi à vos amis et à votre famille peut vous être reproché. La peur organisée, la surveillance de nos moindres faits et gestes, et la contestation réduite au silence, c’est ce qui se joue chaque jour sous les néons de l’entrepôt d’Amazon, avec, pour principale arme de persuasion, la promesse d’un emploi. »

    • Les salariés d’Amazon sont appelés par la CGT à faire #grève lundi, à trois jours de Noël, sur l’ensemble des sites logistique du géant de la vente en ligne, pour les #salaires et les #conditions_de_travail, a-t-on appris vendredi auprès du syndicat.
      L’appel vise les sites de Lauwin-Planque (Nord), Saran (Loiret), Sevrey (Saône-et-Loire) et Montélimar (Drôme), précise la CGT dans un communiqué.

      « Nous avons appelé à la grève d’une part sur les salaires et d’autre part sur la durée de la pause »

      (...) il suffit à Amazon d’appuyer « sur un clic pour que les colis partent ailleurs », ce qui s’est traduit, dit-il par exemple, par un surcroit d’activité en France lorsqu’il y a eu grève en Allemagne.

      « C’est vrai que ça prend un peu plus de temps pour la livraison » dans ce cas, dit le responsable CGT, précisant que les grévistes ne sont « pas là pour embêter le client » et « bloquer les camions », mais « faire entendre les revendications des salariés ».

      Selon la CGT, les employés réclament « des salaires décents et de bonnes conditions de travail », ce qui passe notamment par une augmentation générale, une « prime d’équipe mensuelle de 100 euros brut » ou encore « une négociation sur la durée de la pause, pour le respect de la santé des salariés ».

      http://www.liberation.fr/economie/2014/12/19/amazon-les-sites-logistiques-appeles-a-la-greve-3-jours-avant-noel-par-la

  • Procès d’un casseur : le marquis, la banque et le boulanger - IAATA
    https://iaata.info/Proces-d-un-casseur-le-marquis-la-490.html

    T.R., boulanger de 21 ans, s’est fait choper pendant les émeutes du 1er novembre. Il est accusé d’avoir balancé un parpaing dans le dos d’un agent de la BAC (1 jour d’ITT) et d’avoir lancé des pierres sur la vitrine du Crédit Mutuel de la place Esquirol (« LA banque à qui parler »). Visiblement inexpérimenté, l’accusé a immédiatement avoué être l’auteur des faits qui lui étaient reprochés. Quelle aubaine ! Après un mois de débordements et de samedis perdus pour les commerçants, la justice tient enfin son coupable.

    D’autant que le président du procès n’est pas n’importe qui. Pur produit de l’aristocratie française, Henri de Larosière de Champfeu (marié à l’exquise Diane Marie Paloma de Roquemaurel de Lisle) n’est autre que le frère de Jacques du même nom, pas méconnu des milieux de la finance : directeur du FMI de 1978 à 1987, gouverneur de la banque de France de 1987 à 1993, président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (1993), président de la BNP… Bref, le frangin semblait tout désigné pour présider le procès d’un casseur de banque.

  • Des éleveurs passent à l’action contre le puçage électronique de leurs animaux
    http://www.bastamag.net/Victoire-pour-les-eleveurs-opposes

    « Après des années de lutte sur le terrain, la mobilisation a enfin payé », se réjouit la Confédération paysanne au soir du 17 décembre. Ce jour-là, des centaines de paysans sont descendus dans la rue pour protester contre l’identification électronique des chèvres et des brebis. Ils s’opposent à la vision de la Direction générale de l’alimentation, qui estime qu’accrocher une puce RFID à l’oreille des animaux permettrait une gestion informatisée des troupeaux et limiterait les risques sanitaires. Nombre (...)

    En bref

    / Agriculture , #Surveillance_et_biométrie, Peut-on échapper à l’espionnage généralisé ?

    #Agriculture_ #Peut-on_échapper_à_l'espionnage_généralisé_ ?

    • Conclusion de l’article :

      Le libre choix donné à l’éleveur du mode d’identification de ses bêtes semble être sur la bonne voie.

      Ça fait un peu grincer comme perspective : avoir le droit de pucer ses bêtes, d’informatiser la gestion de son troupeau et de robotiser les soins et l’alimentation OU de mettre simplement une boucle sur l’oreille... c’est un peu étrange, non ?
      Cette revendication est d’abord celle de ne pas être obligé de pucer. Cette histoire de « libre choix » signale une position défensive... alors que j’imagine que beaucoup, parmi ceux et celles qui manifestent sont hostile au puçage et refuse la voie qu’il dessine pour l’avenir de l’élevage et de l’industrie de la viande. Forcer les industriels de la viande à ne pas recourir au puçage électronique, empêcher leur course aux gains de productivité et la fuite en avant technologique est, tout de même, un autre objectif. Mais cela exige une stratégie qui n’implique pas que des éleveurs, et notamment celles et ceux qui aujourd’hui pourraient se sentir concerné-e-s par le bien-être animal, la réalité de l’industrie de la viande ou qui voudraient se solidariser avec celles et ceux qui refusent qu’élever des bêtes consiste essentiellement en des tâches d’entretien et de domestication de tout l’appareillage électronique obligatoire pour la production de viande.

  • Un État qui règne au­-dessus du volcan
    LE JURA LIBERTAIRE publie cette tribune de Jacques Philipponneau et René Riesel restée sous paywall dans Le Monde, avec des photos et une vidéo sur la ZAD de Roybon
    https://juralib.noblogs.org/2014/12/05/une-conception-de-la-vie-hos%C2%ADtile-a-celle-quimpose-la-dominati

    Face à la domination sociale et au chaos géopolitique mondial, se dresse une jeunesse qui refuse de jouer le jeu du « complexe économico­-industriel ». S’inventent ainsi des solidarités concrètes et d’autres modèles de vie.

    Le constat est désormais banal : la société-­monde s’abîme dans ses crises. Jamais dans l’histoire une société n’avait imaginé prévoir si précisé­ment l’agenda de son effondrement. De l’ampleur du réchauffement climatique à l’épuisement des ressources naturelles, l’empoisonnement généralisé de la pla­nète, chaque mois amène son lot de dé­tails sur les contours de l’inéluctable. On y avait accoutumé les populations. Les États et leurs supplétifs verts se montraient ras­surants. Ils en faisaient leur affaire : il y aurait encore de beaux jours, moyennant une désagréable mais inévitable période d’adaptation. Des « décroissants » s’en re­mettaient à l’État pour imposer les restric­tions et la rééducation utiles au retour de la joie de vivre. Tout cela a volé en éclats en moins d’une décennie.

    Ce qui n’avait pas été calculé, c’est la vi­tesse d’expansion du chaos géopolitique lié à la guerre mondiale pour le contrôle des ressources naturelles (pétrole, ura­nium, terres agricoles…), la somalisation qui court maintenant d’Afrique en Afgha­nistan, et surtout l’ampleur et la rapidité, que la crise financière de 2008 a seule­ment fait entrevoir, de la désintégration sociale précipitée par la mondialisation de l’économie. Ce ne seraient toutefois là qu’inconvénients mineurs pour un sys­tème qui entend gérer ce chaos sans autre ambition que d’y préserver ses intérêts, si ne se développait en même temps la cons­cience que l’activité irrésistible du com­plexe économico-­industriel ne fera qu’ap­profondir le désastre et qu’il n’y a rien à at­tendre d’États, excroissances cancéreuses où se mêlent les castes technocratiques parasitaires, corrompues ou mafieuses, qui affichent leur refus de faire mine d’in­fléchir cette course à la destruction et sont réduites à leur fonction première : l’exer­cice du monopole de la violence.

    Toutes ces questions sont désormais sur la place publique ; le constat devient uni­versel, s’insinue irrémédiablement dans toutes les couches de la société totale déli­quescente. On ne l’en évacuera pas. C’est bien ce qui nourrit l’inquiétude de tous les États, et non la catastrophe rampante.

    UN SIÈCLE DE TRAHISONS

    La domination, qui touche à la pureté de son concept dans la convergence fusion­nelle de l’État, de l’économie et des mé­dias, fait donner son artillerie lourde, martèle qu’il n’y a plus d’alternative, que les dés sont jetés, qu’il faut s’adapter ou périr, qu’il ne s’agit désormais que de gé­rer la catastrophe, et que ceux dont l’em­ploi est de la provoquer et de l’entretenir sont les mieux qualifiés pour cette tâche. Comme l’assassin qui se flatterait d’être seul habilité à conduire l’autopsie de sa victime. Et ce n’est rien moins qu’une métaphore dans le cas, ici, de Rémi Fraisse tué à 21 ans par un gendarme mo­bile, assuré du maintien de son emploi par un gouvernement socialiste qui célè­bre ainsi un siècle de trahisons ; ailleurs de 43 étudiants mexicains livrés par la police aux tortionnaires des cartels de la drogue ; ou encore des journalistes indé­pendants de la Russie de Poutine.

    Les personnels politiques doutent de leur pérennité, ils savent qu’ils règnent sur un volcan (dans cette Chine qui fait l’admiration universelle des tenants du maintien de l’ordre, le budget de la sécu­rité intérieure est supérieur au budget militaire) et qu’il faut absolument muse­ler, rendre invisible ou silencieuse toute opposition un peu sérieuse à l’ordre éta­bli, c’est­-à­-dire qui viendrait à prendre au mot la fiction de sa nécessité.

    Que ces victimes soient surtout des jeu­nes n’étonne que ceux qui ne l’ont jamais été. Cette jeunesse qu’on disait si intégrée à l’ordre marchand et à sa survie dématé­rialisée, dressée à se vendre au plus of­frant, à se détacher de toute solidarité, à se reconnaître dans la monade solitaire de l’utopie capitaliste, commence à com­prendre dialectiquement qu’elle n’aura pas sa place au festin de l’abondance fac­tice, qu’il n’y aura plus vraiment de festin et qu’il était en outre immangeable – ce qu’une part demeurée irréductible de la jeunesse a toujours su et proclamé. Elle accède à la visibilité avec une vigueur qui lui vaut d’être disqualifiée pour sa « vio­lence », au demeurant légitimement dé­fensive et largement symbolique. (...)

  • Lettre de solidarité contre les sanctions pour refus de puçage.

    Cédric de Queiros, Lettre ouverte de solidarité entre les métiers, 2014 | Et vous n’avez encore rien vu...
    http://sniadecki.wordpress.com/2014/12/02/queiros-metier

    J’ai choisi ce travail – puisqu’il faut bien, dans cette société, gagner de l’argent pour vivre – parce qu’il consistait, pensais-je, à fabriquer des choses relativement utiles pour tout un chacun, en exerçant un savoir-faire qui a sa beauté, et en restant relativement maître de ma manière de travailler. Qu’en est-il aujourd’hui en réalité ?

    Ce métier, comme tant d’autres qui n’ont pas purement et simplement disparu, se transforme à un rythme effréné ; de nouveaux matériaux et appareillages apparaissent sans cesse – toujours plus technologiques, toujours plus rapidement obsolètes, répondant à des besoins souvent discutables ; enfin demandant toujours moins de savoir-faire pour leur mise en œuvre – ou plus précisément remplaçant toujours davantage le type de connaissance propre à l’artisan (dans le sens originel du mot), par des logiques soit d’ingénieur, soit d’ » ouvrier spécialisé », de simple exécutant instruit par les publicités des fabricants.

    On ne parle plus guère de « travailler dans les règles de l’art », mais des DTU sans cesse renouvelés, des normes « ISO-machin », des certifications « Quali » – ceci ou cela, où l’on nous explique comment faire tourner tel logiciel informatique – et surtout comment vendre telle nouvelle marchandise dernier cri.

    #élevage #contrôle #puçage #RFID #zootechnie #industrialisation #informatisation #critique_techno

  • Mort de Rémi Fraisse : Anonymous s’en prend à des sites de la #police, High tech
    http://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0203964825629-mort-de-remi-fraisse-anonymous-sen-prend-a-des-sites-de-la-po

    http://image.slidesharecdn.com/capture-police-141125072409-conversion-gate01/95/capture-police-anonymous-1-638.jpg?cb=1416921912

    #OpAntiRep, une« Opération Anti Répression »
    Une vingtaine de sites web liés aux forces de l’ordre françaises ont subi les désormais traditionnelles attaques par déni de service (attaques DDOS), provoquant leur indisponibilité temporaire. Le syndicat de policiers #Alliance en a par exemple fait les frais.

    En outre, les pirates informatiques ont dérobé des informations sur certains serveurs. Ca a été le cas du forum d’un site non officiel de réservistes de la gendarmerie dont le but est de "faire connaître la réserve et à mettre en relation les réservistes et candidats". Le collectif en a récupéré les noms, adresses emails, adresses IP et mots de passe de 2.000 utilisateurs.

    Le planning de relève des CRS subtilisé
    Le site de l’association nationale des officiers de réserve de la Gendarmerie nationale (ANORGEND) a vu sa page disparaître au profit de photos de violences policières. Une liste de mots de passe de ses membres y a également été subtilisée.

    #Rémi_fraisse

  • À propos du livre de Silvia Federici : « Caliban et la Sorcière »
    http://www.contretemps.eu/lectures/%C3%A0-propos-livre-silvia-federici-caliban-sorci%C3%A8re

    Caliban et la sorcière, de Silvia Federici, est un livre intéressant et discutable. Il faut donc le lire et le discuter. Paru en anglais en 2004, il vient d’être publié en 2014 (Entremonde). Contretemps a d’ailleurs récemment publié un entretien avec l’auteure qui annonce sa sortie. À cette occasion, de nombreux articles sont d’ailleurs parus.

    Dans ce livre, Silvia Federici traite de l’histoire dite de « l’accumulation primitive » (en gros fin XVè siècle jusqu’à fin XVIIIè) pour, tout à la fois, faire apparaître ses effets sur les classes populaires, en premier lieu les paysans, les dynamiques de conflits, en intégrant non seulement en détail l’histoire des femmes issues de ces classes, mais aussi la réorganisation complète du statut des femmes à travers un procès d’asservissement et d’enfermement dans la famille moderne, afin de produire et reproduire la force de travail.

    #histoire #féminisme

  • Tuer pour la croissance
    http://jefklak.org/?p=1308

    Tribune pour une organisation entre les ZAD et contre les violences policières

    Au lendemain de la mort de Rémi F., Thierry Carcenac a eu cette phrase stupéfiante : « Mourir pour des idées, c’est une chose mais c’est quand même relativement stupide et bête. » À cette fripouille, nous rétorquons : « Tuer pour ses intérêts et pour la croissance, c’est abject, même si c’est relativement banal, à l’échelle de la planète. »

    Car s’il faut voir dans cette mort la conséquence d’une idée, c’est de celle qui anime obsessionnellement tous les gestionnaires du monde, du cadre de PME aux chefs d’État en passant par le moindre élu local : la croissance à tout prix ; l’emploi même s’il est inutile ou nuisible ; le développement infini, pour rester ou devenir plus attractif que le voisin et consolider leur pouvoir.

    Le même jour, Carcenac a aussi poussé ce cri du cœur : « Si tous les chantiers qui déplaisent doivent être protégés ainsi, où va–t-on ? ». Effectivement, où va-t-on si les gens se mêlent de leurs affaires et que les représentants ne peuvent plus s’en occuper à leur place, en s’en mettant plein les poches avec leurs petits copains entrepreneurs ? C’est la crainte qui se répand ces jours-ci dans l’oligarchie française : qu’il ne soit plus possible d’engager des travaux d’infrastructure industrielle dans le pays sans que surgissent des opposants informés, déterminés et librement organisés. Qu’il ne soit plus possible de faire tourner la machine à cash sans que de simples citoyens posent bruyamment les questions qui fâchent : ce projet, pour quoi faire ? au profit de qui ? et avec quelles retombées sur notre milieu de vie ?

    C’est pour cela qu’il est si important, pour l’État, qu’un mouvement de jeunesse n’émerge pas, qui mettrait en question à la fois les moyens (policiers) et les finalités (capitalistes) de son action. Où irait-on si lycéens et étudiants réclamaient le désarmement de la police, en dénonçant de concert les crimes racistes commis ordinairement dans les banlieues et la répression sauvage des manifestations anti-capitalistes ? Où irait-on si les différentes Zones à Défendre contre les projets industriels et commerciaux scélérats continuent de se relier, de se coordonner, de se fédérer, en paroles et en actes ? Difficile pour sûr de savoir où cela nous mènera, mais s’engager sur ce chemin est la plus belle chose qui puisse nous arriver.

    #Sivens #ZAD #Groupe_Marcuse

  • Lyon : un millier de supporteurs de foot défilent contre la « répression » policière - Libération (les « » à répression sont de Ration)
    http://www.liberation.fr/societe/2014/11/15/lyon-un-millier-de-supporteurs-de-foot-defilent-contre-la-repression-poli

    « Lyon pour un #football sans #flash-ball » : un millier de supporteurs, majoritairement de l’OL mais aussi d’autres clubs français et européens, ont manifesté samedi dans les rues de Lyon contre « la #répression policière » après la récente blessure d’un des leurs.
    Entre 800 et 900 personnes selon la police, de 1.000 à 1.200 selon les organisateurs, ont répondu à l’appel de supporteurs du virage sud du stade Gerland, lancé à la suite de la blessure à un oeil d’un fan lyonnais par un tir policier de flash-ball, le 19 octobre en marge d’un match de Ligue 1 entre l’OL et Montpellier qui avait donné lieu à des affrontements entre supporteurs.

     
    Partis vers 15H00 de Gerland, ils ont défilé vers la Place Bellecour, encadrés par de nombreuses forces de l’ordre. Les supporteurs lyonnais emmenaient le cortège derrière une banderole clamant « Lyon pour un football sans flash-ball ».

    Ils étaient suivis, dans un déluge de fumigènes et de pétards assourdissants, ainsi que de slogans hostiles aux #policiers, par des #supporteurs venus de Montpellier, Caen, Lens, Metz, Paris et Montpellier, mais aussi Anderlecht en Belgique, Vicenze en Italie et Genève.

    #manifestation

  • Ceci n’est pas une « bavure » « Le silence qui parle
    http://lesilencequiparle.unblog.fr/2014/11/13/ceci-nest-pas-une-bavure

    Le ministre a raison, mais pour d’autres raisons que celles invoquées. En effet, Rémi #Fraisse n’a pas été victime d’une #bavure. Pas plus ne l’ont été toutes celles et ceux qui, lors d’une manifestation, d’une interpellation ou d’une reconduite à la frontière, ont été mutilé-e-s par un tir de #flash-ball, électrocuté-e-s par un taser ou étouffé-e-s. Un lancer de grenade offensive, pas plus qu’un passage à tabac, n’est pas une erreur technique. La mort de Rémi Fraisse n’est pas une bavure, mais un événement qui doit être compris dans sa dimension politique. L’absence de mobilisation d’ampleur au lendemain de l’événement est un symptôme de la banalisation de la violence policière illégitime et de sa mise en acceptabilité croissante.(...)

    Toute relativisation de la violence policière est inacceptable. Face au ressassement médiatique des épouvantails, « casseurs », « black bloc » ou autre, rappelons que le « cassage de vitrine » ne justifie pas l’utilisation d’armes de guerre, qu’il n’y a pas d’équivalence entre un dégât matériel et un homicide ou une mutilation, et que dans les faits, les dits « casseurs » subissent en général des sanctions judiciaires autrement plus importantes que les responsables de la « violence légitime ».

    La mort de Remi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée sur un groupe de #manifestants, a de quoi susciter une large mobilisation collective, à laquelle on peut à bon droit associer le souvenir de toutes celles et ceux qui sont mort-e-s des mains de la « violence légitime », en rappelant que les migrant-e-s et les habitant-e-s des quartiers populaires y payent, depuis longtemps déjà, un lourd tribut en servant de cible banalisée d’une violence désormais étendue aux personnes qui contestent et désobéissent. L’atonie, la banalisation ou la justification de l’inacceptable mettent en péril l’institution même de la démocratie. Non, ceci n’est pas une bavure, et il serait fort regrettable que les #lycéen-n-es, qui ont commencé à briser cette atonie, ne soient pas suivis en grand nombre.

    • Aujourd’hui lors de la manif parisienne appelée par des lycéens, la seule intervention policière active a été le fait du #S.O (payé par ?) #SOS_racisme qui a tenté d’empêcher le cortège de sortir du parcours officiel, en gazant, matraques télescopiques à la main, avant de se faire balayer par la manif....

      Si il y eu « #bavure » à Sivens, c’est du fait que ce soit un jeune « intégré », écologiste, fils d’élu qui est mort. La victime aurait eu le moindre antécédent policier ou judiciaire, il aurait été possible de jouer la classique #séparation « manifestant démocratique » / « casseur » (reprise par l’intello flic Morin dans Le Monde, et tant d’autres). On ne peut pas tout programmer, voilà d’où vient une bonne part du trouble actuel, la grenade a tué quelqu’un qui n’aurait pas « dû » l’être. On a déjà vu ça dans les affaires de flash ball mutilant : il a des situations (« basanés », quartiers) où les faits peuvent être « naturalisé », sembler découler d’une évidence ( celle de la répression des classes dangereuses) et d’autres, où c’est plus compliqués de jouer d’un assentiment tacite...

    • Militarisation de Saint-Denis (#93) pour empêcher la mobilisation de la jeunesse des #quartiers_populaires
      https://nantes.indymedia.org/articles/30528

      A saint Denis, sur le trottoir, une flaque de sang est tout ce qui reste d’une arrestation violente, un jeune qui n’a sans doute pas plus de 16 ans s’est fait projeter au sol et matraquer au visage jusqu’à en devenir méconnaissable, avant d’être embarqué. Sur le trottoir d’en face, un lycéen réagit à ce qu’il vient de voir : « Moi je suis tranquille, qu’ils m’arrêtent pas sinon ils vont voir c’est quoi une émeute au cocktail molotov »

      Du côté du lycée pro ENNA, place du marché, les lycéens ne sont pas rentrés en cours. Devant la grille de leur lycée, la police montée, du haut de ses chevaux les provoque : « Viens, viens approche, tu vas voir » entend-on dire l’un d’entre eux à un lycéen qui s’indigne de leur présence.

      Encerclés, sous pression, les jeunes ne se laissent pas écraser ; ils occupent la place devant leur bahut et la cité universitaire du CROUS de St-Denis. C’est là que la cavalerie charge dans la foule, tandis que des flics en civil distribuent des coups de matraque et qu’on interpelle des mineurs tenus en joue par des fusils flashball.

      Un seuil a été franchi. Dans une partie du 93, d’Epinay à Saint-Ouen, à Stains, à St-Denis, dans les ghettos de Villiers-le-Bel, la jeunesse bouillonne. De provocations en provocations policières, alors que les lycéens dénonçaient leurs exactions impunies, nous voilà dans une ambiance d’émeute des banlieues.

    • Mobilisation lycéenne : les dessous d’un drôle de rassemblement
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/11/14/mobilisation-lyceenne-les-dessous-d-une-drole-de-mobilisation_4523756_3224.h

      Jeudi 13 novembre, un bon millier de lycéens parisiens ont tenté de défiler dans la capitale de la place de la Nation à la place d’Italie. Un kilomètre après son départ, le cortège s’est disloqué, miné par des agressions de jeunes souhaitant en découdre avec les forces de police . Ces derniers sont arrivés par les rues latérales et ont essayé de déborder le service d’ordre organisé majoritairement par des anciens de SOS Racisme.

      Ce qui s’est disloqué c’est la bande de vigiles payées par SOS race, la manif a continué et s’est terminé à la fac de Tobiac

      #intox (voir post supra)

      En fait les associations lycéennes et étudiantes sont préoccupées et ne savent plus trop comment se positionner. Dans l’esprit de beaucoup, jeudi était la journée test. Il s’agissait de voir comment le mouvement s’installait dans l’opinion lycéenne. La FIDL a appelé fortement, mais a été peu entendue. L’Union nationale des lycéens, UNL, ne pouvait pas prendre le risque de ne pas appeler, comme l’UNEF, l’organisation étudiante. Toutes deux étaient donc présentes mais peu engagées. Ce sont les équilibres entre associations qui se jouent là. Les années précédentes, l’UNL était plus active que la FIDL.

      On voit débarquer des pseudopodes (Unef à la fac de Rennes 2 et sur FR3, Fidl, sos race à Paris et ailleurs) d’un PS totalement coupé d’une population à laquelle il fait la guerre (austérité, expulsions, fabrication de la concurrence de chacun contre tous, etc.) chargés de prévenir de l’intérieur toute critique en actes de l’ordre actuel.

      Comme le dit clairement le Figaro "le gouvernement craint la #radicalisation du #mouvement et joue l’apaisement"
      http://seenthis.net/messages/312258#message312279

      #lameilleuredespolicesneportepasl'uniforme

  • Pièces et Main d’Oeuvre ou quand le déni de leurs propres privilèges engendre des monstres.

    La dernière et pachydermique bouffée délirante de PMO, plaisamment intitulée « ceci n’est pas une femme », repose d’un bout à l’autre sur ce seul point : que l’hégémonie hétérosexiste n’existe pas, qu’il n’y a pas de rapports sociaux de domination de genre.
    Qu’il n’y a jamais à l’oeuvre, en fait de luttes de dominé-e-s, femmes, lesbiennes, homosexuelles, trans... que technolâtrie et haine de la nature, au service de la société industrielle. C’est le présupposé méprisant exposé il y a treize ans par Kacsinsky dans La Nef de Fous, poussé à son extrême.
    Kaczinsky, en effet, se contentait de hiérarchiser aliénations et dominations.
    PMO, plus conséquent, les nie purement et simplement.

    PMO donne ainsi naïvement à contempler à quoi ressemble le monde que l’on peut voir, une fois qu"on le regarde au travers du prisme négationniste des dominants.
    Il faut reconnaître que ça fait peur ! On dirait vraiment du Bruckner. Les comportements de lutte et revendication des infériorisé-e-s divers-e-s y deviennent immanquablement des monstruosités rivalisant de déraison.
    Chez PMO, les luttes des infériorisé-e-s ne peuvent jamais exister que sous cette seule forme.

    Mais aussi, il faudrait que ces mêmes dominé-e-s acceptent de débattre avec eux - sans doute pour discuter démocratiquement des termes avec lesquels PMO envisage de falsifier plus avant leurs luttes.

    Je ne résiste pas à vous proposer tout de suite, illustrant les conséquences de cette peur, de ce sanglot de l’homme blanc, quelques morceaux choisis :

    – de la pensée tellement non-essentialiste et non-homophobe estampillée PMO :

    Devenir homme ou femme est donc un fait socioculturel, un apprentissage suivant les règles du comportementalisme et peut faire l’objet d’un choix personnel. Ainsi devient-on homme ou femme (y compris dans les couples homosexuels), à force de « faire l’homme » ou de « faire la femme ». « Priez, la foi viendra. » « C’est en forgeant qu’on devient forgeron. » etc.

    – de citation par PMO, à l’appui de leurs thèses, ne témoignant d’aucun déni méprisant des violences masculines envers les femmes, d’aucune non-comprenance complaisante, d’aucun essentialisme crasse :

    Cependant Nancy Huston contredit Simone de Beauvoir. « Dans Le Deuxième Sexe (1949), Beauvoir réussit ce tour de passe-passe impressionnant : affirmer qu’on ne naît pas femme mais qu’on le devient, qu’au fond la femme n’existe pas mais a été construite par l’homme en tant que son autre radical… tout en prouvant le contraire à longueur de page, montrant chapitre après chapitre, que l’oppression des femmes est due à leur corps (donc à quelque chose avec quoi elles sont nées) : règles, hormones, grossesses, maternités… Si les femmes n’ont vraiment rien de particulier, le moins qu’on puisse dire est que cette bonne nouvelle devrait être plus largement propagée – auprès, notamment, des publics suivants : les guerriers sadiques et autres éventreurs qui les violent, les proxénètes qui les vendent, les clients qui les achètent, les conjoints et compagnons qui les battent… Pourquoi s’acharnent-ils sur les seules détentrices d’utérus ? C’est incompréhensible ! Il faudrait patiemment leur expliquer : un homme ferait tout aussi bien l’affaire !

    – de capacité à ne pas verser dans la mecsplication : à PMO quant on t’explique Simone de Beauvoir, qu’on a mieux compris que toutes les femmes qui l’ont lue, ce n’est pas du mépris ni de l’arrogance, c’est tout le contraire : c’est du service à la clientèle :

    La formule de Simone de Beauvoir relève également de l’art.
    Il s’agit d’une figure de style appelée hyperbole qui force le trait afin de mieux se faire entendre.
    Simone de Beauvoir n’a jamais dit ni pensé que les humains naissaient asexués biologiquement. Elle a signifié dans le contexte de l’après-guerre qu’il n’existait nul destin fondé en nature vouant les femmes au foyer, ni à être subordonnées aux hommes dans quelque domaine que ce soit. Rien de plus et c’est la moindre des choses. La banalité du propos éclate si l’on rappelle que les humains, ces animaux politiques, ne naissent jamais humains : ils le deviennent. C’est-à-dire qu’ils sont d’abord des corps

    Quel professionnalisme ! En un tour de main, PMO vide avec soin de sens le propos de Beauvoir, et ne te cache pas longtemps ses raisons de le faire. La phrase suivante te rappelle à l’ordre avec une économie de mots où l’on sent bien le métier : « regarde ton corps, on voit bien que tu es une gonzesse ».

    – de résistance héroïque à ne pas céder à la facilité de la falsification et d’amalgame, résistance héroïque qui demeure la recette favorite de PMO

    [...] imposer le délire en nouvelle norme sociale, ou à se débarrasser du corps, ce qui est l’objectif ultime des transhumanistes et des cyberféministes, héritiers contemporains du dualisme manichéen

    - admirez combien sont arc-boutées les deux virgules qui encadrent « ou à se débarrasser du corps », avec quel savoir-faire ils ont été parfaitement ajustés !

    Vous avez bien lu.

    Critiquer le caractère socialisé de l’appréhension du monde par la pensée, de l’appréhension du corps par le corps, pour PMO, c’est « imposer le délire en norme sociale », c’est « se débarrasser du corps », et cela range irrémédiablement qui ose le faire parmi les transhumanistes. De même, tenir des propos féministes sur internet, c’est.... argh... du cyber féminisme ! : on voit bien que les féministes sont des alliées des machines !
    Ce sont du moins les version auxquelles semble parvenir à accéder la compréhension du ou des bas de plafond volontaire-s qui signe-nt « Pièces et main d’oeuvres », c’est aussi la version à laquelle PMO souhaiterait que nous nous en tenions.

    Je passe sur le désopilant long développement où ils essaient, sans rire, de sauver leur essentialisme en expliquant que « le matérialisme est fondé en nature », dans un irrésistible sommet d’idéalisme non-comprenant.

    Et avec ça, il voudraient qu’on ne se paie pas leur tête ?

    Ils voudraient que leur ridicule ne soit pas nommé ?

    Ils voudraient qu’on ne leur mette pas sous le nez la navrante similitude de l’essentialisme à la sauce PMO avec l’essentialisme façon Manif Pour Tous, que l’on ne mette pas en rapport l’agressif virilisme de leurs propos avec d’autres qui ont fait leurs preuves ?

    Mais nous n’avons pas encore tous des google glass sur le nez. Nous avons encore des yeux pour voir, et pour lire PMO. Même quand nous sommes d’affreux cyber-je-ne-sais-quoi qui accèdons au texte sous format pdf.

    Le problème de PMO, c’est qu’il existe des luttes féministes, lesbiennes, homosexuelles, trans, des luttes décoloniales autonomes. Des luttes qui élaborent leur discours depuis des points de vue particuliers assumés. Des luttes qui renvoient l’homme blanc hétéro à l’arrogance et au mépris que contient le discours dominant, qui est encore le sien, même lorsqu’il autorise le mariage aux couples de même sexe.

    PMO a choisi de se poser en PME, en prestataire de service sur le marché de l’émancipation.
    Si l’émancipation doit être l’oeuvre des opprimé-e-s elleux mêmes, il est à craindre que, quoi qu’elle produise, cette petite entreprise (qui semble vendre désormais des cartes postales pour la manif pour tous : quelle provoc désopilante !) n’ait jamais aucune pièce et main d’oeuvre à facturer à personne.

    Si vous en voulez plus :

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=539

    #homophobie
    #hétérosexisme
    #privilège_masculin
    #Ceci_n'est_pas_une_femme
    #PiècesetmaindOeuvre
    #PMO
    #mecsplication
    #déni
    #positiondominante
    #patriarcat
    #rapports_sociaux_de_domination
    #non-comprenants
    #cyberféminisme
    #essentialisme
    #naturalisme
    #masculinisme
    #Nancy_Huston
    #Simone_de_Beauvoir
    #féminisme
    #manif_pour_tous
    #sanglot_de_l_homme_blanc

    • merci pour ce travail argumenté.
      C’est intéressant et riche, même si de mon côté je me sens plutôt en phase avec le féminisme de Nancy Huston en général (je considère que la culture accentue les stéréotypes issus de la nature, que la réalité n’est ni 100% culturelle, ni 100% essentialiste, mais entre les deux).
      Dans le cas présent, si comme PMO je pense parfois que certains queers « ne supportent pas plus que les Catholiques du XIXe siècle, l’idée d’avoir eu des singes pour ancêtres, simplement ils mettent la Société à la place de Dieu ou de l’évolution. », je trouve le ton de PMO abject, homophobe, condescendant et réac.
      Je ne me reconnais pas du tout dans leur démarche qui une fois encore veut pourfendre le féminisme à cause de sa prétendue rivalité avec la lutte des classes...
      Voilà pour ma position générale.

      Je réagis spécifiquement à ce passage ici :

      de capacité à ne pas verser dans la mecsplication : à PMO quant on t’explique Simone de Beauvoir, qu’on a mieux compris que toutes les femmes qui l’ont lue

      ,
      Autant je suis d’accord pour être vigilant sur les phénomène de mecsplication en général, je peux moi-même m’y adonner parfois et je suis content qu’on me le signale, mais là il me semble que l’argument est infondé : si en tant que commentateur masculin on ne peut plus aborder et critiquer les thèses de Simone de Beauvoir cela me met vraiment mal à l’aise (je parle de la forme du débat, sur le fond je ne suis pas trop d’accord avec PMO). J’ai l’impression qu’on tombe là dans une forme d’effacement sexiste, de « galanterie » condescendante /infantilisante pour les femmes, un peu comme quand je demande à mon ainé de se taire pour laisser parler mon plus jeune fils afin que ce dernier comble son retard en communication.
      Je ne dis pas ça par esprit de polémique, mais vraiment parce que ça me semble important pour maintenir un débat de qualité.
      C’est ma perception, je peux me tromper.

    • Le problème n’est pas de pouvoir, ou non, critiquer Simone de Beauvoir, mais bien de voir ce que contient ladite critique.

      A moi aussi, il m’arrive de mecspliquer. Mais quand on me le dit, je la ferme, et j’écoute.

      Chez PMO, c’est depuis longtemps une autre histoire.

    • Extraits de cet humoristique pamphlet

      Notre destin sexuel est tranché dès la fécondation.

      Le besoin de se rassurer à ce point sur la nature biologique de son sexe, et surtout sur son destin, est risible, je préfère croire à une bonne névrose qu’à une position philosophique, voire politique, c’est indigeste de prétention et d’erreurs. La peur de la castration, cette terreur psychotique au commande du schéma social traditionaliste occulte toute capacité à modifier leur vision figé du monde. Ils en arrivent à affirmer vraiment n’importe quoi. Il n’y a pas si longtemps, Sarkozy sortait le même type d’inepties en affirmant que l’homosexualité était innée, mais bon, lui au moins on savait que c’était un crétin.

      Il est normal que « la mode », aux mains de l’élite gay et lesbienne promeuve les morphologies qui flattent ses désirs, et auxquelles la masse des clients et suiveurs hétérosexuels s’empressent de se conformer. Il est non moins normal que ses objectifs fusionnent avec ceux de la chirurgie esthétique, des biotechnologies et de « l’augmentation » technologique qui permettent la fabrication et la vente de ces « morphologies idéales ».

      Quant à X, le chromosome femelle, il n’a cessé au contraire de se renforcer grâce aux doubles X des « individus femelles », qui « ont conservé la possibilité de se recombiner entre eux – et de s’autoréparer. » Il « comporte de nombreux gènes essentiels à la spermatogenèse : un rôle qu’on n’attendait pas forcément de ce chromosome. (...) Ainsi le X humain compte 340 gènes uniquement actifs dans le testicule. » Et la généticienne Jenny Graves d’en conclure « que le Y n’est plus indispensable pour assurer ces fonctions « mâles ». » Bon débarras, tiens !... Et prends ça dans les couilles, vieux chromosome patriarcal hétéronormé !

      #complexe_de_castration #masculinisme

      @aude_v revient vite ! J’arrête là ma lecture parce que c’est vraiment trop lamentable, poubelle hop.

    • @Mona

      merci pour ce rappel.
      Il est bien cruel pour PMO de se voir cité, ou de voir ainsi précisé sur quel genre de sources ses ébouriffantes « enquêtes » à charge reposent.

      Je me suis donc plongé un peu plus dans la version PMO de « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus ».

      Il est impressionnant, et navra,nt aussi, de voir ce qui fut quand même une entreprise de production de critique anti-industrielle, basculer cul par dessus tête dans le plus arrogant délire masculiniste.

      Il y avait Zemmour, Soral, Finklielkraut, Bruckner, la manif pour tous...

      Ils ne sont plus seuls à affronter courageusement la conspiration de la théorie du gender ourdie par le lobby Queer, la cinquième colonne des cyberféministes et des gays et lesbiennes, la haine de la nature, de la normalité et des hommes blancs hétérosexuels, et l’abolition des différences au service de la domination et du merchandising industriel, etc.

      Ils ont maintenant ouvertement le soutien « libertaire » de PMO.

      #Les_hommes_viennent_de_Mars_les_femmes_viennent_de_Vénus

    • Oui @mona, ça fait très mal de voir Nancy Huston sombrer ainsi dans le vieil archaïsme de vénus et mars. Il faut dire que pour « sexes et races » son co-écrivain est capable de nous expliquer le #gène_du_hlm !

      00:04:00:00

      Les enfants de personnes qui vivent en HLM en général ils vont vivre en HLM, les enfants de personne qui vivent dans des chateaux en général ils vivent dans des chateaux. Donc le type d’habitation est aussi héritable.

      On pourrait éventuellement l’entendre si il parlait du poids du déterminisme social, mais non, pas du tout, c’est dans une conférence qui se targue d’expliquer « La sélection naturelle » !

      http://pedago.ac-clermont.fr/video/2009_svt/svt_09_8_raymond.html

    • @aude_v Mon point de vue et qu’il vaut mieux s’encourager à dénoncer ce genre de discours plutôt que rester seul·e à se désespérer de la bêtise. À propos de PMO, ils ont perdu leur crédit depuis déjà plusieurs années à force de se croire unique et géniaux et à chier sur leurs soutiens, ça n’empêche pas de considérer le pavé de questions qu’ils ont lancé contre la techno et les nanos comme plus que nécessaire, mais apparemment ils ne sont pas bons sur tous les sujets …

    • J’ai lu aussi ce texte de PMO (enfin, une partie parce que c’est atrocement long). La première chose qui m’a marquée, c’est que c’est pratiquement incompréhensible. A force de faire de l’ironie systématique, on finit par perdre totalement son intelligibilité. En tout cas, je passais tout mon temps à essayer de départager ironie et sérieux sans y arriver. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait arrêter de lire.

      Mais je pense aussi qu’ils feraient mieux de s’en tenir à la lutte contre les nanotechnologies, les puces RFID et le nucléaire. Quand ils commencent à s’attaquer au genre et aux questions qui gravitent autour, ils sont consternants.

      J’ai écrit pour PMO il y a quelques années (j’en suis d’ailleurs assez fière) donc je les connais un peu « en vrai ». Je ne les reconnais pas dans ce texte ; à mes yeux c’est incompréhensible.

    • @Philomenne

      j’ai eu l’occasion de côtoyer quelques futurs PMO avant qu’ils ne fassent PMO, autour de questions anti-industrielles.
      Bien qu’ils n’aient tenu que ces toutes dernières années à surenchérir dans l’inacceptable parmi leurs publications, je dois dire que j’y ai alors retrouvé, certes en bien pire, un virilisme et une forme de suffisance autoritaire qu’il m’avait déjà été pénible d’y rencontrer il y a plus de dix ans, et qui avaient déjà suffi à faire tourner court toute perspective d’action commune.

      A croire que depuis 2012, la mise en scène politicienne autour du mariage pour tous a pu provoquer chez certains le brusque mûrissement d’un vieil abcès masculiniste.

      J’ai essayé il y a un mois de proposer quelques pistes pour comprendre cela, et pour en retirer quelque chose aussi :
      http://seenthis.net/messages/299787

      Le sujet me semble amplement mériter d’être discuté.

      Je ne pense pas que la moindre espèce de complaisance naturaliste - de celle où se répand PMO sitôt que la question du genre est abordée - puisse fournir une quelconque assise à la plus modeste ambition de critique de la « société industrielle ».
      (mais je ne cache pas que je suis plus que réservé sur la possible pertinence d’un concept aussi inséparable d’un affligeant fond de naturalisme que celui d’ « artifice » et d’ « artificiel » - qui suppose qu’une part de nos actes, produits, comportements et réalisations seraient ou pourraient être qualifiés de"naturels")

    • Sans vouloir troller la discussion, permettez moi de compléter la boutade de @touti sur Raymond.

      Oui compte tenu de notre contexte de civilisation, parler de la couleur de peau des humains pour enseigner la génétique est au pire provocateur au mieux maladroit. Dans l’absolu la teneur biologique en mélamine ne devrait pas conduire notre cerveau à y associer le spectre terrifiant de la hiérarchisation des « races », mais comme beaucoup j’ai ce réflexe.

      Pour avoir déjà lu attentivement sa tribune dans le Monde avec N.Huston et re-mentionné par @Mona, je comprends sa position, je le pense de bonne foi, et je partage son point de vue philosophique (cf discussions seenthis antérieures), que je résume en disant qu’il est préférable de ne pas instrumentaliser la science au profit d’une cause philosophique et réciproquement, aussi bien pour construire des discours que pour imposer des tabous.

      Je comprends qu’un généticien regrette qu’on lui interdise de manipuler le concept de « race » pour les humains, à cause des catastrophes sociales qui y sont liées, tout comme on pourrait interdire au physicien de nommer les atomes des métaux lourds radioactifs au motif que ça a conduit à Hiroshima.

      Pour ce qui est de sa conférence mise en lien, à part cette illustration peu inspirée sur la mélamine, je ne vois pas pour le reste ce qui est choquant ou risible.
      Il ne parle bien sûr pas du gène du hlm.
      Il évoque cette image simpliste du logement pour expliquer les mécanismes d’évolution. Il n’est pas là pour causer de sociologie, il parle juste de
      « un caractère culturel héritable »
      pour expliquer que « les caractères culturels peuvent aussi évoluer »

      Ensuite dans la suite de la conférence, il évoque d’autres sujets qui peuvent intéresser les lecteurs de seenthis
      – la résistance des moustiques aux insecticides sur la cote languedocienne
      – la résistance des bactéries aux antibiotiques
      – la tolérance au lactose chez les humains

      Je tenais donc à donner un autre son de cloche que celui de Touti parce que je n’ai pas du tout la même interprétation et je trouve injuste qu’il soit discrédité de cette façon. Pas facile de rester jusqu’au bout de la conférence tant son élocution est laborieuse et sa toux désagréable, mais sauf erreur de compréhension de ma part, son travail est respectable.

    • @petit-écran_de_fumée

      Il me semble qu’il ne s’agit pas « d’interdire » l’usage du mot race à cause des catastrophes passées",

      Mais de comprendre comment l’idée de race, qui est, comme toute idée un produit de consciences humaines, et non une donnée immédiate qui nous aurait précédé dans le monde, attendant que nous l’y découvrions, participe pleinement d’un système de rapports sociaux de domination « de races ». Un système institutionnel, dans lequel nous sommes tous pris, et qui fournit une structure « spontanée » de pensée à tous.
      Ce qui est navrant, c’est de lire des imbécilités, assénées avec l’aplomb qui va avec les imbécilités, comme dans l’article de N. Huston : « Sexes et races, deux réalités ». Ce sont la les propos de personnes qui, à un moment ou un autre, ne se posent pas de questions à propos des mots avec lesquels elles pensent, ne s’interrogent pas sur la provenance de la matière même de leur propre pensée.
      Il y a là une forme de superficialité, de fumisterie intellectuelle ; au mieux, une forme de candeur innocente qui pourrait être touchante, si ces personnes ne se trouvaient pas investies de prestige et d’autorité, et si les mots en question ne se trouvaient pas au coeur de rapports sociaux de domination bien présents.
      Le problème du mot race n’est pas qu’il pourrait être employé par « un raciste », qu’il constituerait un danger potentiel : un tel concept, un tel mot est à la fois le produit et le promoteur, la justification en nature, l’essentialisation de rapports sociaux de domination existants, réèls, actuels.
      Si les rapports de domination de race ou de sexe n’ont rien d’hypothétique, il n’ont rien de naturel non plus.

      Sinon, on peut aller lire sur ce sujet des gens passionnants, patients et pédagogues

      comme Odile Fillod, et son blog Allodoxia
      http://allodoxia.blog.lemonde.fr/tag/sexe-genre

      ou le blog « Uneheurede peine » :
      http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2013/05/la-volonte-de-parler-tout-prix-de-race.html

      Quand les adversaires d’un ensemble de travaux scientifiques portent leur polémique en dehors du monde scientifique, il y a toujours de quoi s’inquiéter. Pas d’exception pour les travaux sur le genre, avec un nouvel exemple avec une tribune de Nancy Huston et Michel Raymond dans le Monde visant à affirmer la pertinence des races et des sexes. Sans surprise, il apparaît clairement que les auteurs ont d’autres choses en tête que le simple questionnement scientifique qu’ils prétendent affirmer. Pourquoi ? Parce que sur le plan strictement logique, leur argumentation ne tient pas : si « sexes » et « races » désignent des classes logiques, ce n’est pas ce qu’ils montrent ici.

      Tenez, PMO aurait mieux fait d’aller lire un peu ces deux excellents auteurs :

      Qu’on le veuille ou non, s’il y a des femmes avec des pénis et des hommes avec des vagins, ce n’est pas parce qu’ils « refusent » la réalité biologique, c’est parce que nous tous n’utilisons pas cette « réalité biologique » comme la réalité pertinente pour savoir ce qu’est un homme ou une femme. Et nous avons bien raison : nous ne sommes pas tous des médecins en train de soigner des utérus, et nous avons bien d’autres problèmes à régler. Et c’est pour cela que, dans nos interactions quotidiennes, nous utilisons le genre et non le sexe... Les scientifiques n’ont fait que poser le mot « genre » sur quelque chose que les individus utilisent depuis toujours lorsqu’ils sont pris conscience que cette chose était bien différente des chromosomes des personnes ;

      Mais faut-il en comprendre que Huston et Raymond suggèrent que c’est la même chose pour les « races » ? Que les différences biologiques entre des sous-groupes qu’ils se gardent bien de désigner expliquent les différences de positions sociales ? C’est finalement peut-être cela qui est en jeu. C’est peut-être ce qui se cache derrière leurs formules creuses comme « Il est temps de passer outre ces réponses simplistes à des questions infiniment difficiles, car si nous continuons à ignorer et à maltraiter le monde, nous risquons de compromettre nos chances de survie »... C’est peut-être ce qui se cache derrière des imbécilités comme l’assimilation des travaux sur le genre (idéologiquement renommés « théorie du genre ») à la formule « on décide de notre propre sort », remarque aberrante pour des travaux qui s’intéressent à la question de la domination... C’est peut-être ce qui se cache derrière cette volonté de parler à tout prix de « race ».

      ça leur aurait pris moins de temps, et ça leur aurait épargné l’embarras durable d’avoir signé de leur nom les imbécilités navrantes, délirantes, agressives et hostiles aux femmes, lesbiennes, trans et homos, publiées sous le titre « Ceci n’est pas une femme »

      #Odile_Fillod
      #Allodoxia
      #Uneheuredepeine

    • Sexe, race et réalité : réponse à Nancy Huston et Michel Raymond
      Christine DETREZ sociologue, maître de conférences à l’Ecole normale supérieure de Lyon et Régis MEYRAN anthropologue, chercheur associé au Lirces (Nice-Sophia antipolis)
      http://www.liberation.fr/culture/2013/05/27/sexe-race-et-realite-reponse-a-nancy-huston-et-michel-raymond_906078

      Enfin, dans les colloques scientifiques qui ont jalonné le XXe siècle, personne n’est jamais arrivé à un quelconque consensus sur la notion de race, laquelle a été régulièrement remise en question par les esprits les plus éminents, de Paul Topinard (1891) à Henri Neuville (1936) en passant par Franz Boas (1911).

      Stephen Jay Gould affirmait dès 1977 : « Quelle preuve directe avons-nous que le comportement social humain est sous le contrôle des gènes ? Pour le moment, la réponse est : aucune. »

    • A force de faire de l’ironie systématique, on finit par perdre totalement son intelligibilité.

      @philomenne Carrément ! Tu mets là un doigt sur un truc que j’ai ressenti aussi et que je n’arrivais pas à mettre à jour. Un livre entier ou une brochure entière avec presque que de l’ironie, des sortes de « private jokes » entrecoupées de citations, c’est incompréhensible. C’est pas de l’argumentation, c’est pas de la rhétorique, ça ne percute plus du tout comme du boulot « journalistique » qu’ils ont pu faire sur d’autres sujets, quand bien même il y avait des piques insérées dedans.

    • Ce qui est le plus désolant dans cette histoire, c’est que quand j’ai croisé PMO à Lyon, lui expliquait qu’illes bossaient à deux et pas dans un collectif plus large pour pouvoir aller à leur rythme, vite et fort. Personne « sur la banquette arrière ». Ben maintenant la signature au (masculin) singulier profite de la réputation due à un impeccable travail de doc et d’écriture à deux ou plus pour diffuser cette merde.

      @ Aude V : Tu confirmes donc ce que je pensais. Quand je les ai rencontrés à Quimper, ils étaient deux. J’ai demandé combien il y avait de membres chez PMO et ils ont refusé de répondre. J’ai illico soupçonné qu’ils n’étaient en réalité que deux (Monsieur et Madame, en couple, en fait). Je me demande si le problème ne serait pas tout simplement qu’il y a eu rupture entre les deux et que Monsieur aurait eu la garde de la signature PMO ou quelque chose comme ça. Je peux me tromper mais intuitivement, c’est l’impression que ça me donne.

      Je suis d’accord pour dire que ça ne mérite même pas une lecture exhaustive et encore moins une réponse.

      @ RastaPopoulos et Koldobika : Oui, ils écrivent pour eux, c’est aussi ma sensation. Pour eux ou pour un « entre soi », c’est-à-dire des gens qui penseraient déjà comme eux. D’où cette accumulation de sous-entendus, d’allusions et l’ironie systématique. Mais ça n’a plus rien à voir avec l’exercice de journaliste critique qu’ils pratiquaient avant. (Ce qui étaye l’intuition dont je parlais précédemment, puisque des deux, c’est Madame qui était journaliste.)

      Pour moi, à moins qu’ils ne se ressaisissent très vite, PMO signe sa fin. Et ça me rend triste parce qu’il n’y a pas beaucoup de gens pour faire le travail qu’ils faisaient. Si j’ai souvent tiqué sur le style, j’ai beaucoup apprécié le fond. Ma déception est à la hauteur de l’estime que j’avais pour eux avant.

    • Haha @philomenne, pour l’histoire de couple j’ai pensé mot pour mot à la même chose, mais je me suis dit que ça ne se faisait pas d’insinuer des trucs comme ça… :)

      Je me rappelle que c’est un point qu’a évoqué Michéa dans plusieurs de ses livres et interviews, le fait qu’un certain nombre de militant⋅e ont des positions extrêmes influencées par leurs névroses personnelles. Mais bon, on ne peut pas trop expliquer là sans savoir…

      Sinon oui : « Ma déception est à la hauteur de l’estime que j’avais pour eux avant. »

    • Je ne comprends toujours pas comment on peut « estimer » (ou avoir estimé) PMO... (et pas non plus en quoi le #réac Michéa peut aider)

      – Responsabilité et autonomie dans le catéchisme antitechnologie
      http://rougemecanique.noblogs.org/post/2013/01/11/responsabilite-et-autonomie-dans-le-catechisme-antitechnolog

      Faire la morale au nom de « la nature », c’est bien de ça qu’il est question non ?

      La Nature humaine : une illusion occidentale, Marshall Sahlins
      Réflexions sur l’histoire des concepts de hiérarchie et d’égalité, sur la sublimation de l’anarchie en Occident, et essais de comparaison avec d’autres conceptions de la condition humaine
      http://www.lyber-eclat.net/lyber/sahlins/nature1.html

    • Retour sur le passage d’Alexis Escudero à Paris et son livre « la reproduction artificielle de l’humain »

      http://paris-luttes.info/alexis-escudero-masculiniste-et#nh3

      Mardi 28 octobre, Alexis Escudero, proche du groupe Pièce et Main d’Oeuvre (PMO), était de passage à Paris, à la librairie le Monte-en-l’air pour présenter son livre La reproduction artificielle de l’humain. Sur un mur attenant à la librairie, un tag était fraîchement écrit : « PMO homophobe dégage » .

    • Par contre à la fin :

      revendiquent aujourd’hui l’accès à la PMA (qui rappelons le est un don de sperme)

      Ben non, carrément pas. C’est pas juste ça « la PMA » (LES en vérité). Et c’est bien pour ça qu’il y a effectivement des critiques à faire de certaines PMA (une bonne partie en fait, car seulement une petite partie pourrait être « autonomisé »).

      Ça me dérange que certains tracts ou articles sur internet qui critiquent le livre, font eux aussi des amalgames, des mauvaises citations. Enfin, ça me dérange quand ce sont des gens avec qui je pourrais être d’accord (càd pas les libérales, libéraux, mais celleux qui ont aussi en parallèle une approche de critique techno).

  • Sivens : la faute des gendarmes, le mensonge de l’Etat
    http://www.mediapart.fr/journal/france/061114/sivens-la-faute-des-gendarmes-le-mensonge-de-letat?onglet=full

    L’État l’a su immédiatement et l’a caché : c’est bien une grenade offensive qui a tué sur le coup dans la nuit du 25 au 26 octobre Rémi Fraisse. D’après les premiers éléments de l’enquête et des témoignages de gendarmes mobiles, une longue chaîne de responsabilités a abouti à la mort de l’étudiant écologiste. Le gouvernement a tenté durant quarante-huit heures de brouiller les pistes. Source : Mediapart

  • Conflit de pouvoirs : pour Rémi Fraisse
    http://blogs.mediapart.fr/blog/arie-alimi/021114/conflit-de-pouvoirs-pour-remi-fraisse

    Je ne connaissais pas Rémi Fraisse. Et je ne pensais pas en acceptant de défendre ses parents, en qualité de parties civiles, que j’aurai également à le défendre.

    Car depuis une semaine, depuis le moment où il s’est effondré, touché par une grenade lancée par un membre de la gendarmerie mobile, il ne se passe pas un moment sans que l’on fasse offense à sa personne et à sa mémoire. Casseur, djihadiste vert, ecoloterroriste…. Le discours du gouvernement ou de certains syndicats agricoles s’est établi et n’a cessé de monter en puissance. D’abord pour tenter de nier l’existence même des origines de sa mort. Rappelons-nous que dans les premiers moments, on ne parlait que d’un corps découvert dans la foret. On apprendra plus tard que le parquet, la direction de la gendarmerie et le gouvernement savaient déjà ce qu’il s’était passé puisque les gendarmes avaient quelques instants après sa mort ramassé le corps de Rémi.

    • Pourquoi ne pas assumer ses responsabilités et dire : nous l’avons tué. Notre politique l’a tué. Nous n’avons pas voulu choisir la voie du dialogue, nous avons voulu montrer que nous sommes forts aux yeux des Français, et cela passe par des démonstrations de violences contre ces militants majoritairement pacifistes. Nous les avons harcelés, frappés, nous avons brulé leurs effets personnels, les avons délogés sans autorisations judiciaires, puis nous avons fait usage de Flash balls, de grenades fumigènes et de désencerclement. Et comme ils ne partaient toujours pas, nous avons fait lancer des grenades contenant des explosifs, en les jetant sans sommations, sans respecter les règles élémentaires d’usage de ces grenades, en l’air directement sur les manifestants, ou même dans des lieux clos, comme dans une caravane occupée. Nous les avons blessés, alors qu’ils tentaient simplement de sauver notre patrimoine naturel, eux qui ont cette conscience que nous n’avons plus, à force de vouloir produire et gagner toujours plus.

      #violence_d'état #violences_policières #meurtre #répression

    • De Creys Malville à Sivens : Vital Michalon et Rémi Fraisse : (1/2), Les Pieds sur terre
      http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-de-creys-malville-a-sivens-vital-michalon

      Le 31 Juillet 1977, sur le site dédié à la centrale nucléaire Superphenix, et le 25 octobre 2014, sur le site promis au barrage de Sivens, Vital Michalon et Rémi Fraisse, militants écologistes sont tombés sous les grenades offensives de la gendarmerie. Souvenirs de leurs proches [dont la mère de Rémi Fraisse].

      Les témoignages les plus directs (...) concernent la manif contre la centrale de Creys Malville. Ils peuvent aider à comprendre (comme tant d’autres situations durant le pouvoir de la droite depuis 1958) comment Mitterrand a été élu en 1981, comment marchait à l’époque ce « éviter le pire » sans cesse réutilisé par « la gauche » et vidé depuis de toute signification.

  • Pourquoi le monde ignore-t-il les Kurdes révolutionnaires en Syrie ?

    David Graeber

    http://lavoiedujaguar.net/Pourquoi-le-monde-ignore-t-il-les

    Au sein de la zone où se déroule la guerre de Syrie, une expérience démocratique est en train de se faire écraser par l’État islamique. Que le reste du monde n’en soit pas conscient est un scandale.

    La région autonome du Rojava, telle qu’elle existe aujourd’hui, est l’un des rares points lumineux — même très lumineux — issus de la tragédie de la révolution syrienne. Après avoir chassé les agents du régime d’Assad en 2011 et malgré l’hostilité de la quasi-totalité de ses voisins, le Rojava a non seulement maintenu son indépendance mais développe une expérience démocratique remarquable. Des assemblées populaires ont été créées comme organe absolu de prise de décisions, des conseils ont été choisis soigneusement en tenant compte de l’équilibre ethnique (dans chaque commune, par exemple, les trois responsables principaux doivent inclure un Kurde, un Arabe et un chrétien assyrien ou arménien, et au moins un des trois doit être une femme), il y a des conseils de femmes et de jeunes, et, en écho remarquable au mouvement Mujeres Libres (Femmes libres) d’Espagne, la milice « YJA Star » (l’Union des femmes libres, le star fait ici référence à la déesse mésopotamienne Ishtar), une armée de femmes qui a effectué une grande partie des opérations de combat contre les forces de l’État islamique. (...)

    #Kobané #résistance #solidarité #Kurdistan

  • Des sous, y’en a pour la répression : la France, championne des drones policiers
    http://paris-luttes.info/des-sous-y-en-a-pour-la-repression
    Le ministre de l’Intérieur vient d’annoncer, grâce aux expérimentations menées par la préfecture de police de Paris, entre autres, un plan d’équipement massif.

    Les supporters du Créteil Lusitanos n’ont pas dû trop réagir. L’annonce de leur utilisation comme cobayes des drones policiers de la préfecture de police de Paris avait suscité peu d’intérêt. Mais le ministre de l’Intérieur Cazeneuve n’en a semble-t-il pas perdu une miette. Cette première expérimentation publique en France, il l’a suivie avec soin. A tel point qu’il a décidé cette semaine d’annoncer un plan d’équipement d’une ampleur jamais vue en terme de maintien de l’ordre.

    Pour la bagatelle de 108 millions d’€, la police nationale et la gendarmerie française vont se doter des gadgets technologiques qui font rêver tous les poulets du monde entier. Des drones policiers, en particulier.

    #drones

    • très chouette article sur la répression par les airs. ça vaudrait bien un tour sur @rezo cc @moderne @fil

      Au moment des émeutes de #Ferguson, les médias français ont dénoncé la militarisation des polices locales américaines. Pourtant, la flicaille française n’a pas à rougir. Et la presse nationale s’en lave les mains.

      Depuis quelques années, le « maintien de l’ordre » français s’est en effet considérablement équipé comme le montre cet inventaire récent des armes anti-émeutes publié par Vice. Une preuve de l’imminence de la guerre civile clameront les plus optimistes. La réalité d’une #répression toujours plus puissante s’alarmeront les autres.

      #maintien_de_l_ordre #guerre_civile

    • Est-ce que quelqu’un aurait des chiffres plus précis concernant l’équipement policier, et l’équipement en drones policiers dans d’autres pays ?

  • « Mères porteuses » et marchandisation des tissus organiques : une bioéconomie mondialisée | Période
    http://revueperiode.net/meres-porteuses-et-marchandisation-des-tissus-organiques-une-bioeconom

    Une approche marxiste et féministe critique de la GPA dans notre société marchande.

    Avec la mondialisation néolibérale, la production d’ovocytes ou de tissu fœtal par l’organisme serait-il devenu un travail ? C’est ce que défendent plusieurs anthropologues, dont Kevin Floyd discute ici l’hypothèse centrale : la reproduction biologique serait désormais assimilable au travail gratuit réalisé par les femmes dans la sphère domestique, ou au travail générant de la valeur dans les industries du sexe ou du « care ». Floyd relève ici les mérites d’une telle analyse, tout en proposant une autre lecture : considérer la sur-exploitation des femmes à travers le « mode biomédical de reproduction » comme une #accumulation_par_dépossession, une expropriation financiarisée du matériel biologique féminin.

  • « We’ll eat grass first ! »
    http://www.article11.info/?We-ll-eat-grass-first

    Stopper la grève ? « Plutôt manger de l’herbe ! » Voilà le cri de rage d’une femme de mineur évoquant sur la BBC les violents mouvements sociaux anglais de 1984-1985. Un épisode trop souvent méconnu, que l’écrivain anglais David M. Thomas s’échine à faire revivre, lui qui a largement et intensément (...) Source : Article11

  • Saint-Denis : les tableaux numériques ne cachent pas la précarité - Paris-luttes.info
    http://paris-luttes.info/saint-denis-des-moyens-pour-l

    Au passage, quand même, une critique des tableaux numériques... mais pas de revendication à ce sujet. Les revendre ? En faire des tables de ping pong ?
    #informatisation

    Des tableaux numériques et de la peinture fraîche ? Pourtant l’école continue de s’effondrer dans le 93 !

    Jeudi 18 septembre à 17h, le Conseil Général et la Direction Académique inaugurent l’une des nouvelles « vitrines » du département, le collège intercommunal Saint-Denis - Saint-Ouen, Dora Maar [1] . Tout le gratin sera là : Troussel, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Gille, la rectrice, Hanotin, le vice-président du conseil général chargé de l’éducation et de la jeunesse, Brison, le directeur académique des services départementaux de l’éducation nationale, et cetera, et cetera...

    C’est l’occasion de montrer à tout ce beau monde que non, la rentrée ne se passe pas bien, pas plus à Dora Maar que dans tous les collèges du département.
    Les effets d’annonce et les collèges Potemkine n’y changent rien : les services d’utilité publique manquent toujours autant de moyens en Seine-Saint-Denis. [2]
    Les collèges en travaux ouvrent dans des conditions désastreuses. [3]
    Les seuils sont dépassés dans de nombreux établissements.
    Une majorité des enseignant-e-s a fait sa rentrée devant des classes de plus de 25 élèves.
    La précarité des personnels est toujours très importante, en particulier les personnels techniques et contractuels. [4]
    Après de nombreuses années de luttes, les AVS (encadrant les enfants en situation de handicap) ont enfin obtenu une possibilité de CDI mais au prix d’une rémunération en-dessous du seuil de pauvreté.
    De manière générale, la pénurie de remplaçant-e-s organisée sous Sarkozy n’a pas connu de changement depuis 2012 et cette année encore, on peut évaluer que plus de 100 000 journées de classes ne seront pas assurées.
    Il y a un manque global de personnels, en particulier médicaux et sociaux, alors que des postes d’agents sont supprimés...
    Poudre aux yeux, pixels et peinture fraîche ne cachent pas le manque de moyens pour l’éducation.

    Les décideurs politiques préfèrent mettre des tableaux numériques plutôt que recruter des personnels.
    Au-delà du juteux marché de rééquipement (en partenariat public-privé) et de la fascination pour le progrès technique, ces dispositifs pourraient marquer un retour en arrière pédagogique : dans la mise en pratique concrète, ils limitent l’interactivité, et menacent la liberté pédagogique des enseignant-e-s. [5]
    Ces choix budgétaires se font sous la pression de puissants lobbies économiques (éditeurs de manuels numériques, de logiciels pédagogiques, fabricants de tablettes...) au gré des modes publicitaires ou technologiques .
    Tout se passe comme si l’Education Nationale voulait aujourd’hui qu’un cours ressemble à un Powerpoint présentant les résultats financiers d’une entreprise à des actionnaires.
    Ainsi, les décideurs politiques jouent à nouveau la carte du contrôle social et de l’écran impersonnel, contre les besoins humains réels et l’échange pédagogique.

    Syndicats [6] et militant-e-s de l’éducation appellent à un rassemblement jeudi 18 septembre à 17h pendant l’inauguration du collège Dora Maar.

    Rendez-vous au 41 rue ampère à Saint-Denis (métro 13, carrefour pleyel), jeudi 18 dès 17h !

    Et donc, la note 5 :

    [5] Version soft power, il est facile de trouver des supports de cours pré-mâchés, version contrôle, les tableaux numériques pourraient être utilisés par la hiérarchie pour avoir une trace de ce qui se passe dans la classe.

  • Entre ombre et lumière

    #sous-commandant insurgé Marcos

    http://www.lavoiedujaguar.net/Entre-ombre-et-lumiere

    La Realidad, planète Terre.
    Mai 2014.

    Compañera, compañeroa, compañero,

    Bonne nuit, bonsoir, bonjour, quels que soient la géographie, le temps et les manières qui sont les vôtres.

    Bon petit matin !

    Je voudrais demander aux compañeras, aux compañeros et aux compañeroas de la Sexta qui viennent d’ailleurs, et en particulier aux médias libres qui sont nos camarades, de faire preuve de patience, de tolérance et de compréhension devant ce que je m’apprête à dire car ce seront les derniers mots que je prononcerai en public avant de cesser d’exister. (...)

    #EZLN #disparition #Marcos #commandement-zapatiste

    • Ceux qui soupirent et regardent vers l’en haut peuvent toujours continuer à se chercher un leader ; ils peuvent toujours penser que, cette fois, on va respecter le résultats des élections ; que, maintenant, Slim va soutenir la gauche parlementaire ; que, maintenant, il va enfin y avoir des dragons et des batailles dans la série Game of Thrones ; que, maintenant, dans la série télé The Walking Dead, Kirkman va enfin rester fidèle à la BD ; que, maintenant, les outils fabriqués en Chine ne vont plus se casser la première fois qu’on s’en sert ; et que, maintenant, le football va enfin redevenir un sport et non un business.

      Et il se peut, ma foi, que dans certains cas l’avenir leur donne raison, mais de toute façon il ne faut pas oublier que, dans tous ces cas, eux ne sont que de simples spectateurs, autrement dit des consommateurs passifs.

      Celles et ceux qui ont aimé ou détesté le SupMarcos savent maintenant qu’ils ont détesté et chéri un hologramme. Leurs amours et leurs haines ont donc été également inutiles, stériles, vides, creuses.

      Il n’y aura donc aucune maison-musée ou plaques de cuivre là où je suis né et où j’ai grandi. Pas plus qu’il n’y aura quelqu’un qui vive d’avoir été le sous-commandant Marcos. On n’héritera ni son nom ni son poste. Il n’y aura pas de séjours tous frais payés pour donner des conférences à l’étranger. Il n’y aura pas de transfert ou de soins dans des hôpitaux de luxe. Il n’y aura ni veuves, ni héritières, ni héritiers. Il n’y aura ni funérailles, ni honneurs, ni statues, ni musées, ni prix, ni rien de ce que le système fabrique pour promouvoir le culte de l’individu et pour mépriser le collectif.

      Pfiou, sacré « dernier » texte… Ils savent y faire, les bougres.
      C’est beau, drôle et fort.

  • Entretien avec Silvia Federici
    http://www.solidarites.ch/journal/d/article/6474/Entretien-avec-Silvia-Fedirici-Caliban-et-la-sorciere

    Il y une grande différence entre l’approche de Marx et la mienne. Marx pense et examine la formation du capitalisme à partir de la formation du prolétariat salarié. Sa perspective est déterminée par les rapports de production. Marx se focalise sur les processus qui sont fondamentaux pour la production capitaliste, avant tout la formation marchande et la constitution du prolétariat. Au contraire mon approche est construite par l’expérience du mouvement féministe, à partir de la reproduction de la force du travail. Ce que je propose dans ce livre est de montrer que l’accumulation du capitalisme a transformé aussi le mode de reproduction de la force du travail. Les hommes deviennent les forces principales pour la production du travail et les femmes pour la reproduction des forces du travail. Les femmes sont interdites de travailler dans le marché, et vont travailler dans les sphères privées. Le capitalisme veut s’approprier le corps des femmes et aussi les modes de reproduction. La communauté joue pour les femmes le rôle de policiers, avec les normes qui leur sont imposées. Il n’y a pas seulement une captation des terres mais aussi l’enferment des corps des femmes, avec la première accumulation du capital comme accumulation des forces tu travail, représentant une obsession pour une croissance de la population.

    #histoire

  • L’Amorce, coopérative d’édition et de diffusion présente :

    mercredi 25 Juin à 20h
    à la #Parole_Errante
    9 rue François Debergue
    à Montreuil, métro Croix de Chavaux

    projection du film
    Mezzouna, après la chute

    entrée libre

    Juin 2011, six mois après la chute du dictateur, à Mezzouna, petite ville des régions intérieures de la #Tunisie,
    la vie semble déjà reprendre son cours normal.

    Après les feux de la révolte, quand se fanent l’intensité et l’unanimité du soulèvement, comment continuer ?

    Comment poursuivre les promesses qu’un souffle révolutionnaire a laissé entrevoir ?

    file :///Users/montage/Desktop/Mezzouna%20apres%20la%20chute/Photos/assemble%3Fe.jpg

    Mezzouna après la chute

    un film de Romain André, Élisa Le Briand, Anna Saint-Araille et Saber Zammouri

    montage d’Anthony Brinig, montage son d’Anne Sabatelli, étalonnage de Sébastien Descoins, produit par Marie-Anne Somda

    DV couleur, 85 minutes.

    www.lamorce.org

    #printemps_arabe

    #shameless_autopromo

  • Les iPads menacent la santé mentale des enfants
    http://fr.myeurop.info/2014/04/16/les-ipads-menacent-la-sante-mentale-des-enfants-13650

    Ludovic Clerima

    Dès la maternelle les jeunes Anglais, accros aux tablettes et smartphones, sont incapables de se reconnecter au monde réel. Manque d’attention, troubles obsessionnels : les #professeurs au #Royaume-Uni tirent la sonnette d’alarme.

    Outre-Manche, les professeurs sont inquiets. lire la suite

    #REVUE_DU_WEB #Société #école #enfant #enseignants #Ipad #maternelles #numérique #smartphone #tablette