• « Le #burn-out est le signal d’un dysfonctionnement collectif »

    Un burn-out n’est pas le signe d’une défaillance individuelle ! Mais celui d’un collectif en panne, soumis à des facteurs de #stress, des #risques_professionnels, qui ont fait tomber l’un de ses membres, estime Adrien Chignard, psychologue du travail, fondateur de Sens et Cohérence. Des #dysfonctionnements à travailler en équipe, pendant l’arrêt de la personne en burn-out. L’enjeu ? Protéger l’équipe, le travail et permettre à celui qui s’est effondré de revenir.

    Une idée reçue entoure bien souvent le burn-out : il s’agirait du fait d’un individu, peut-être plus faible ou plus fragile que les autres, qui tomberait…

    Adrien Chignard : On regarde celui qui tombe à cause du bruit de la chute. Le burn-out est quelque chose de beaucoup plus large. Il faut changer de raisonnement, de représentation de ce qu’est l’#épuisement_professionnel : si la personne est tombée, c’est parce que le plancher est en mauvais état, pas parce qu’elle marchait mal. Qu’il y ait des #souffrances individuelles n’occulte pas l’insécurité du collectif de travail. Lorsqu’une personne sombre en situation de travail et qu’elle fait un burn-out, ça veut dire qu’elle a été durablement exposée à des facteurs de stress professionnels. Donc tous ses collègues, toute son équipe, ont aussi été durablement exposés. Certes tous ne sont pas tombés car il y a des différences interindividuelles qui font que, lorsqu’en plus de problèmes professionnels, on est en train de divorcer, que son enfant est malade, qu’on a un huissier qui nous court après, forcément les situations de stress sont accrues. Mais le burn-out est le signal d’un dysfonctionnement collectif, pas d’une caractéristique défaillante de l’individu.

    Quel risque à se focaliser ainsi sur la personne qui est tombée ?

    Adrien Chignard : On oublie alors de protéger tout le collectif de travail derrière, de créer un climat de #sécurité_psychologique. L’enjeu est bien sûr de soigner, traiter, prendre en considération celui qui est tombé, mais surtout de protéger les autres de l’#effondrement. Cela va avoir plusieurs vertus. D’abord, #déculpabiliser la personne en burn-out. Très souvent, les gens en burn-out se sentent excessivement coupables de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir le défi, de laisser tomber leur équipe. Il y a une vision très honteuse du burn-out. Le fait de protéger tout le collectif de travail permet à celui ou celle qui est arrêté.e d’entendre qu’on réfléchit aux facteurs, aux conditions de travail qui l’ont fait tomber. A ce qui a précipité cette chute. Pour la personne, ce ne sont plus ses qualités intrinsèques – tu es fort ou pas – que l’on va questionner, c’est la dimension environnementale de son travail et ça, c’est central dans le burn-out. On tombe car on est confronté à un environnement particulier. Or nos collègues font partie du même environnement donc il faut les protèger. On va passer d’un regard collectif sur celui qu’il faut réparer à un regard préventif.
    Quel effet cette démarche va-t-elle avoir sur le reste de l’équipe ?

    Adrien Chignard : Ils vont se sentir rassurés. En psychologie, il y a ce qu’on appelle un impact émotionnel par personnes interposées. J’ai vu mon collègue partir en burn-out, je ne suis pas une pierre, cela me fait quelque chose, j’ai peur pour lui, je suis triste, et j’ai peur pour moi : si lui sombre, suis-je le prochain ? Le fait de permettre aux collègues rescapés, survivants, de s’exprimer - il ne s’agit pas uniquement de payer un coach ou un psy à la personne en arrêt de travail -, permet de mettre en mots les facteurs de risque les plus explicatifs et les situations de tensions au travail. Travailler dessus pendant que le collègue est en arrêt va permettre de sécuriser les membres de l’équipe, et de protéger le travail. Et cela va permettre tout doucement de préparer le retour post burn-out de celui ou celle qui a craqué. On peut tomber seul mais se relever à plusieurs.
    Le saviez-vous ?

    « Un burn-out fait du bruit : il y a un petit ronron quotidien dans une équipe et à un moment, quelqu’un s’effondre. Le fracas de la chute capte l’attention. Sur cette base, on va se dire que le burn-out est quelque chose d’individuel puisqu’une personne est tombée », analyse Adrien Chignard. En cause : l’heuristique de disponibilité, un biais cognitif, qui nous pousse à formuler des réflexions en fonction d’informations récentes et rapidement accessibles par notre cerveau. Le problème, c’est que celles-ci sont souvent assez limitées et ne permettent pas de comprendre le phénomène plurifactoriel et complexe qu’est le burn-out. « L’heuristique de disponibilité nous permet de simplifier la compréhension d’un monde complexe, comme les stéréotypes, mais ce n’est pas pour cela que c’est vrai. Quand quelqu’un tombe, ce n’est jamais juste une personne qui tombe, il y a tout un système derrière qu’il faut penser, reconstruire et il s’agit de protéger les autres personnes qui seraient en difficulté ».
    Ce qui peut sembler compliqué au sein de l’équipe, notamment pour le manager, c’est qu’on ne sait jamais quand la personne revient. Son absence peut être longue, voire très longue. Comment organiser ces temps de parole ?

    Adrien Chignard : C’est justement là qu’il faut changer le regard. On ne met pas en place un groupe de travail avec une équipe dans le seul but de permettre à celui qui est tombé de revenir. L’objectif, c’est de donner à ce collectif de travail des conditions qui font que plus personne ne tombera. De ne plus être dans une logique de réparation systématique de celles et ceux que le système a cassés. Aujourd’hui, on fait face à une situation de pensée magique qui consiste à dire qu’on peut toujours faire plus avec moins : plus de qualité avec moins d’argent, se réorganiser sans avoir les ressources pour le faire, aller plus vite mais avec un projet qui reste identique… C’est de la pensée magique car la réalisation de la demande relève de l’absurde, de l’injonction contradictoire : fais plus vite, en faisant mieux. Fais mieux, moins cher. Tout ceci à grand renfort d’artifices managériaux que cela soit de la prime, du renforcement narcissique : « t’es le meilleur, on y croit, tu es l’employé du mois »… La pensée magique, c’est le côté « ça va le faire », c’est ne pas se confronter avec lucidité à la réalité. Cela met le salarié dans une situation très difficile, puisqu’elle est impossible en tant que telle. La variable d’ajustement dans l’histoire, celle qui dysfonctionne, devient la sérénité et la vie personnelle des gens. Comment faire rentrer un pied taille 36 dans une chaussure taille 32 ? C’est impossible. C’est pareil quand on demande de faire rentrer une semaine de 60 heures dans une semaine de travail. Comment va-t-on faire ? Ce sont nos temps personnels qui vont devenir la variable d’ajustement de ce système qui dysfonctionne et cela engendre encore plus de burn-out car cela crée une augmentation de la charge de travail et une raréfaction de notre histoire d’amour, de nos voyages, de nos temps de lecture, de repos.
    Comment lutter contre cette pensée magique ?

    Adrien Chignard : Au travail, on peut dire à son manager qu’on ne réussit pas à faire ce qu’il nous demande, ce niveau de qualité avec ce budget-là, par exemple. On peut lui dire : « J’aimerais bien que tu me montres comment c’est possible et alors, je saurai le faire et je n’aurai plus à t’embêter sur le sujet ». Deux choses l’une : soit c’était effectivement possible et vous aurez appris quelque chose, vous serez monté en compétences, vous aurez des ressources en plus et serez moins stressé, et vous aurez renforcé le lien avec votre manager, ce qui protège du burn-out. Soit c’est impossible et votre manager va se confronter lui aussi à l’impossibilité de sa demande et sera bien obligé d’en modifier une partie pour rendre l’équation réaliste. Pour cela, plutôt que de dire ‘c’est pas possible, c’est pas possible’, dites à votre manager : « j’ai besoin d’aide, est-ce que tu peux me montrer comment tu ferais ? ». L’idée est de le mettre lui dans la situation pour que de façon expérientielle, il soit confronté au caractère magique de sa demande.
    Se dire qu’on a peut-être participé à ce dysfonctionnement collectif, à cette pensée magique, et qu’on y participe peut-être tous les jours, consciemment ou inconsciemment, bon gré, mal gré, qu’on soit le manager de la personne tombée en burn-out ou un collègue, suppose une vraie remise en question… Ces temps d’échange peuvent-ils d’ailleurs se faire à l’initiative de tout le monde ?

    Adrien Chignard : Cela peut se déclencher au travers de la demande de tous ceux qui ont été impactés, qui en ont souffert. Révéler ce qu’on ressent en situation de travail n’est pas honteux, les émotions font partie de notre vie et ont toute leur place au travail. D’un point de contractuel de subordination, c’est bien sûr au manager de lancer ce débat-là. Mais aussi d’avoir le courage d’affronter la réalité : c’est qu’il y a eu un problème dans son équipe. Ce n’est pas honteux. Ce qui le serait, ce serait de ne pas pouvoir le regarder en face. Que ce soit les collaborateurs qui le remontent ou le manager qui mette le sujet sur la table, le processus est déjà soignant en tant que tel et il est quasiment aussi important que le résultat. C’est le fait de se poser, de mettre en lumière ce qui dysfonctionne pour ensuite déterminer ensemble les actions à mettre en place qui compte. L’adversité n’est pas toujours fédératrice. Lorsque quelqu’un tombe dans une équipe, la grande crainte de tous est : qui va se récupérer son travail ? S’il est tombé, c’est qu’il était charrette et tout le monde est déjà charrette. Or, un des six facteurs qui précipite le burn-out, c’est le collectif clivé, des relations tendues. C’est la raison pour laquelle c’est avant tout au management de prendre ce signal comme celui d’un collectif en panne qu’il est nécessaire de pouvoir réparer en générant un échange avec les collaborateurs sur les facteurs de stress, les risques psychosociaux. Et le bénéfice collatéral, c’est que cela permet de faire passer deux messages à celui qui reviendra. D’abord, que ce n’est pas sa faute, qu’il y a une responsabilité organisationnelle et pas une faute morale individuelle. C’est déculpabilisant. Et quand il reviendra, il constatera que les conditions de travail ont changé, qu’elles sont plus propices à de la santé. C’est la meilleure façon de revenir : il reprendra le travail en ayant l’impression que son arrêt n’aura pas été vain...
    Les mêmes causes produisant les mêmes conséquences, si rien ne change, la personne risque de repartir en arrêt maladie…

    Adrien Chignard : C’est exactement ça. Lorsqu’une équipe est confrontée à une situation de burn-out, c’est le collectif de travail restant qui permet à la santé et à la sérénité de tout le monde de revenir : à la fois des collègues, et puis de celui qui est parti. C’est pour cela que le regard individualisant sur le burn-out est culpabilisant : une personne tombe, on l’accompagne surtout à l’extérieur de l’entreprise, celui qui part a l’impression qu’il est nul, qu’il doit cacher cette maladie honteuse qu’on ne saurait voir. Et c’est aussi terrorisant pour celles et ceux qui restent : les messages ne sont pas entendus, il y a une forme de cécité, de surdité managériale, comme s’il ne s’était rien passé. On ne remet jamais en question le système et on considère qu’il vaut mieux réparer ceux que le système a cassés plutôt que penser que l’organisation du travail actuelle est à modifier un peu. On oublie que celle-ci n’est qu’un outil au service de la performance. Un organigramme, ça se change !

    https://www.psychologies.com/Travail/Souffrance-au-travail/Burn-out/Interviews/Le-burn-out-est-le-signal-d-un-dysfonctionnement-collectif

    #collectif #individuel #dysfonctionnement_collectif #honte #déculpabilisation #environnement #pensée_magique #absurdité #injonctions_contradictoires #management #primes #pensée_magique #renforcement_narcissique #travail #adversité #responsabilité #organisation_du_travail

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    Mais, notamment à l’Université Grenoble Alpes, on continue d’offrir des cours de sophrologie ou d’efficacité professionnelle :
    https://seenthis.net/messages/817228

  • Automobiles ou « Automaboules »
    http://carfree.fr/index.php/2022/07/07/automobiles-ou-automaboules

    J’ai fait un beau coup ! Voilà les automobiles à mes trousses. Quarante kilomètres à l’heure ! Et je suis à pied, ne cultivant d’autre sport que la marche si douce au Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #automobilisme #cheval #histoire #metz #progrès #sécurité_routière #vitesse

  • L’irresponsabilité du piéton
    http://carfree.fr/index.php/2022/06/23/lirresponsabilite-du-pieton

    Le #code_de_la_route va être promulgué. Ce n’est plus qu’une question de mois ou d’années. Il est particulièrement sévère à l’égard des #piétons, et c’est justice. Jusqu’ici, l’on Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Insécurité_routière #Marche_à_pied #histoire #humour #sécurité_routière

  • Sécurité routière : la mortalité des cyclistes sur les routes a quadruplé depuis 2019 | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/securite-routiere-la-mortalite-des-cyclistes-sur-les-routes-a-quadrup

    Et le constat n’est pas bon pour les cyclistes. Par rapport à 2019, en mai, leur mortalité a quasiment quadruplé : 22 ont trouvé la mort, contre seulement six, deux ans auparavant, dans un contexte de développement des mobilités dites douces.

    Selon le bilan 2021 de l’accidentalité routière, “un cycliste sur trois se tue seul, sans choc avec un autre usager”, note David Julliard, pour qui cette statistique “souligne l’importance des mesures de prudence, et notamment du port du casque, fortement recommandé” à défaut d’être obligatoire pour les plus de 12 ans.

    Maitre Eolas sur Twitter
    https://twitter.com/Maitre_Eolas/status/1539591145105379328

    « 22 cyclistes morts sur la route chaque année ? Il faut imposer le port du casque !
    50 morts du COVID par jour ? Il ne faut pas imposer le port du masque ! »

    • Il y a des campagnes pour te dire de manger des pommes, d’autres, pour te laver sous la douche. Mais jamais aucune pour gérer l’émotionnel au volant, la violence routière ne sort pourtant pas de nulle part ! C’est un exutoire simple où exprimer sa virilité, et blesser ou tuer sur la route est toujours considéré comme accidentel. Pourtant, les personnes ayant subis des violences enfants sont plus souvent victimes d’accidents routiers, comme si elles étaient des proies. C’est un terrain de jeu pour les criminels en puissance qui s’ignorent, et c’est toujours protégé par des inactions politiques qui profitent de cette masculinisation de la route et ne font des pistes cyclables qu’en y investissant des cacahuètes pleines de trous de bosses et qui s’arrêtent après 200mètres. Et pourtant les cyclistes ont le rôle dévolu de pacificateur de la route !

      A Toulouse, les pistes cyclables qui sont parfois à partager avec les touristes / piétons (de grands panneaux te rappellent d’ailleurs que les piétons sont prioritaires sur les vélos, chose qui n’est jamais faite pour les véhicules à moteur huhu) et donc pourquoi prendre un vélo si tu n’avances pas plus vite qu’à pied ! Mais ces pistes servent aussi à garer les camions de livraison ou de nettoyage qui les ont défoncées.

      Comment comprendre que 1 sur 3 morts à vélo se tuent sans percuter un autre véhicule si ce n’est que les pistes et les espaces vélos ne sont pas pensés pour les vélos mais conçues pour la frime politique ? Ici il estimpossible de rouler à vélo sans risque sur la route de Blagnac, artère principale des 7 deniers pour aller à Toulouse, les pistes vélos sont trop étroites et défoncées, et la bande cyclable est en fait le caniveau vaguement élargi. Le bus doit mordre sur la voie vélo et s’y arrête, mais klaxonne quand même pour te prévenir qu’il risque de t’écraser.

      Quant au port du casque, c’est statistiquement prouvé, il fait baisser le nombre de cyclistes ! Et vu son intérêt autant demander aux piétons d’en porter aussi mais sans oublier pour sortir se promener de mettre une combinaison épaisse en vinyle pour ne pas s’écorcher.

  • Le système alimentaire mondial menace de s’effondrer

    Aux mains de quelques #multinationales et très liée au secteur financier, l’#industrie_agroalimentaire fonctionne en #flux_tendu. Ce qui rend la #production mondiale très vulnérable aux #chocs politiques et climatiques, met en garde l’éditorialiste britannique George Monbiot.

    Depuis quelques années, les scientifiques s’évertuent à alerter les gouvernements, qui font la sourde oreille : le #système_alimentaire_mondial ressemble de plus en plus au système financier mondial à l’approche de 2008.

    Si l’#effondrement de la finance aurait été catastrophique pour le bien-être humain, les conséquences d’un effondrement du #système_alimentaire sont inimaginables. Or les signes inquiétants se multiplient rapidement. La flambée actuelle des #prix des #aliments a tout l’air du dernier indice en date de l’#instabilité_systémique.

    Une alimentation hors de #prix

    Nombreux sont ceux qui supposent que cette crise est la conséquence de la #pandémie, associée à l’#invasion de l’Ukraine. Ces deux facteurs sont cruciaux, mais ils aggravent un problème sous-jacent. Pendant des années, la #faim dans le monde a semblé en voie de disparition. Le nombre de personnes sous-alimentées a chuté de 811 millions en 2005 à 607 millions en 2014. Mais la tendance s’est inversée à partir de 2015, et depuis [selon l’ONU] la faim progresse : elle concernait 650 millions de personnes en 2019 et elle a de nouveau touché 811 millions de personnes en 2020. L’année 2022 s’annonce pire encore.

    Préparez-vous maintenant à une nouvelle bien plus terrible : ce phénomène s’inscrit dans une période de grande #abondance. La #production_alimentaire mondiale est en hausse régulière depuis plus de cinquante ans, à un rythme nettement plus soutenu que la #croissance_démographique. En 2021, la #récolte mondiale de #blé a battu des records. Contre toute attente, plus d’humains ont souffert de #sous-alimentation à mesure que les prix alimentaires mondiaux ont commencé à baisser. En 2014, quand le nombre de #mal_nourris était à son niveau le plus bas, l’indice des #prix_alimentaires [de la FAO] était à 115 points ; il est tombé à 93 en 2015 et il est resté en deçà de 100 jusqu’en 2021.

    Cet indice n’a connu un pic que ces deux dernières années. La flambée des prix alimentaires est maintenant l’un des principaux facteurs de l’#inflation, qui a atteint 9 % au Royaume-Uni en avril 2022 [5,4 % en France pour l’indice harmonisé]. L’alimentation devient hors de prix pour beaucoup d’habitants dans les pays riches ; l’impact dans les pays pauvres est beaucoup plus grave.

    L’#interdépendance rend le système fragile

    Alors, que se passe-t-il ? À l’échelle mondiale, l’alimentation, tout comme la finance, est un système complexe qui évolue spontanément en fonction de milliards d’interactions. Les systèmes complexes ont des fonctionnements contre-intuitifs. Ils tiennent bon dans certains contextes grâce à des caractéristiques d’auto-organisation qui les stabilisent. Mais à mesure que les pressions s’accentuent, ces mêmes caractéristiques infligent des chocs qui se propagent dans tout le réseau. Au bout d’un moment, une perturbation même modeste peut faire basculer l’ensemble au-delà du point de non-retour, provoquant un effondrement brutal et irrésistible.

    Les scientifiques représentent les #systèmes_complexes sous la forme d’un maillage de noeuds et de liens. Les noeuds ressemblent à ceux des filets de pêche ; les liens sont les fils qui les connectent les uns aux autres. Dans le système alimentaire, les noeuds sont les entreprises qui vendent et achètent des céréales, des semences, des produits chimiques agricoles, mais aussi les grands exportateurs et importateurs, et les ports par lesquels les aliments transitent. Les liens sont leurs relations commerciales et institutionnelles.

    Si certains noeuds deviennent prépondérants, fonctionnent tous pareil et sont étroitement liés, alors il est probable que le système soit fragile. À l’approche de la crise de 2008, les grandes banques concevaient les mêmes stratégies et géraient le risque de la même manière, car elles courraient après les mêmes sources de profit. Elles sont devenues extrêmement interdépendantes et les gendarmes financiers comprenaient mal ces liens. Quand [la banque d’affaires] Lehman Brothers a déposé le bilan, elle a failli entraîner tout le monde dans sa chute.

    Quatre groupes contrôlent 90 % du commerce céréalier

    Voici ce qui donne des sueurs froides aux analystes du système alimentaire mondial. Ces dernières années, tout comme dans la finance au début des années 2000, les principaux noeuds du système alimentaire ont gonflé, leurs liens se sont resserrés, les stratégies commerciales ont convergé et se sont synchronisées, et les facteurs susceptibles d’empêcher un #effondrement_systémique (la #redondance, la #modularité, les #disjoncteurs, les #systèmes_auxiliaires) ont été éliminés, ce qui expose le système à des #chocs pouvant entraîner une contagion mondiale.

    Selon une estimation, quatre grands groupes seulement contrôlent 90 % du #commerce_céréalier mondial [#Archer_Daniels_Midland (#ADM), #Bunge, #Cargill et #Louis_Dreyfus]. Ces mêmes entreprises investissent dans les secteurs des #semences, des #produits_chimiques, de la #transformation, du #conditionnement, de la #distribution et de la #vente au détail. Les pays se divisent maintenant en deux catégories : les #super-importateurs et les #super-exportateurs. L’essentiel de ce #commerce_international transite par des goulets d’étranglement vulnérables, comme les détroits turcs (aujourd’hui bloqués par l’invasion russe de l’Ukraine), les canaux de Suez et de Panama, et les détroits d’Ormuz, de Bab El-Mandeb et de Malacca.

    L’une des transitions culturelles les plus rapides dans l’histoire de l’humanité est la convergence vers un #régime_alimentaire standard mondial. Au niveau local, notre alimentation s’est diversifiée mais on peut faire un constat inverse au niveau mondial. Quatre plantes seulement - le #blé, le #riz, le #maïs et le #soja - correspondent à près de 60 % des calories cultivées sur les exploitations. La production est aujourd’hui extrêmement concentrée dans quelques pays, notamment la #Russie et l’#Ukraine. Ce #régime_alimentaire_standard_mondial est cultivé par la #ferme_mondiale_standard, avec les mêmes #semences, #engrais et #machines fournis par le même petit groupe d’entreprises, l’ensemble étant vulnérable aux mêmes chocs environnementaux.

    Des bouleversements environnementaux et politiques

    L’industrie agroalimentaire est étroitement associée au #secteur_financier, ce qui la rend d’autant plus sensible aux échecs en cascade. Partout dans le monde, les #barrières_commerciales ont été levées, les #routes et #ports modernisés, ce qui a optimisé l’ensemble du réseau mondial. On pourrait croire que ce système fluide améliore la #sécurité_alimentaire, mais il a permis aux entreprises d’éliminer des coûts liés aux #entrepôts et #stocks, et de passer à une logique de flux. Dans l’ensemble, cette stratégie du flux tendu fonctionne, mais si les livraisons sont interrompues ou s’il y a un pic soudain de la demande, les rayons peuvent se vider brusquement.

    Aujourd’hui, le système alimentaire mondial doit survive non seulement à ses fragilités inhérentes, mais aussi aux bouleversements environnementaux et politiques susceptibles de s’influencer les uns les autres. Prenons un exemple récent. À la mi-avril, le gouvernement indien a laissé entendre que son pays pourrait compenser la baisse des exportations alimentaires mondiales provoquée par l’invasion russe de l’Ukraine. Un mois plus tard, il interdisait les exportations de blé, car les récoltes avaient énormément souffert d’une #canicule dévastatrice.

    Nous devons de toute urgence diversifier la production alimentaire mondiale, sur le plan géographique mais aussi en matière de cultures et de #techniques_agricoles. Nous devons briser l’#emprise des #multinationales et des spéculateurs. Nous devons prévoir des plans B et produire notre #nourriture autrement. Nous devons donner de la marge à un système menacé par sa propre #efficacité.

    Si tant d’êtres humains ne mangent pas à leur faim dans une période d’abondance inédite, les conséquences de récoltes catastrophiques que pourrait entraîner l’effondrement environnemental dépassent l’entendement. C’est le système qu’il faut changer.

    https://www.courrierinternational.com/article/crise-le-systeme-alimentaire-mondial-menace-de-s-effondrer

    #alimentation #vulnérabilité #fragilité #diversification #globalisation #mondialisation #spéculation

  • Pour leur rendre #justice, réécrivons les articles qui relatent les morts de #piétons ou de #cyclistes victimes d’automobilistes
    http://carfree.fr/index.php/2022/06/09/pour-leur-rendre-justice-reecrivons-les-articles-qui-relatent-les-morts-de-p

    La « voiture » qui a percuté un enfant de 4 ans dans le titre, devient un « automobiliste… en état de choc » dans le corps de l’article. Personne n’a tué personne. Seul Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #accident #besançon #enfants #mort #sécurité_routière

  • Protégez vos e-mails grâce au DNS avec les trois protocoles d’authentification SPF, DKIM, et DMARC https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/papier-expert/protegez-vos-e-mails-grace-au-dns-spf-dkim-dmarc

    Protect your emails thanks to the DNS with the three authentication protocols SPF, DKIM and DMARC https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/expert-papers/protect-your-emails-thanks-to-the-dns-spf-dkim-dmarc

    #Afnic #DMARC #DKIM #emails #security #sécurité #DNS

  • Le problème
    http://carfree.fr/index.php/2022/05/31/le-probleme

    La #vidéo suivante n’est pas un clip de la #sécurité_routière bien trop occupée à culpabiliser les victimes, #piétons ou cyclistes, face à l’arrogance automobile. C’est juste une vidéo montrant Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #Marche_à_pied #accident #marche #passage_piéton #violence #vitesse

  • Découvrez l’application du système de classification COMAR à 35 000 URL distinctes de phishing. https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/papier-expert/application-du-systeme-de-classification-comar-a-35-000-url-de-phishing-distin

    Des travaux de recherche en collaboration avec SIDN et Grenoble INP - UGA

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    Discover how the COMAR classifier is applied to 35.000 unique phishing URLs. https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/expert-papers/applying-the-comar-classifier-to-35k-unique-phishing-urls

    Research done with SIDN and Grenoble INP - UGA

    #Security #web #internet #domains #TLDs #Afnic #phishing #Sécurité

  • Les #cyclistes, ils roulent au milieu de la route
    http://carfree.fr/index.php/2022/05/30/les-cyclistes-ils-roulent-au-milieu-de-la-route

    Les Aventures de Totomobiliste constituent une mini-BD en plusieurs épisodes réalisée par Leo Fabre. Totomobiliste est une source inépuisable d’inspiration. Aujourd’hui, l’épisode 5 : « Les cyclistes, ils roulent au milieu de Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #Vélo #agressivité #code_de_la_route #dessins #emportiérage #humour #relations_cyclistes-automobilistes #sécurité_routière

  • IOM and UNICEF Sign New Strategic Collaboration Framework
    https://mailchi.mp/cac1fc8c7ba6/iom-and-unicef-sign-new-strategic-collaboration-framework?e=e777d31e35

    IOM and UNICEF
    Sign New Strategic Collaboration Framework
    IOM and UNICEF work closely to respond to the pressing issues migrant children face around the world. The new Framework builds on the well-established relationship between the two agencies and the 2006 Memorandum of Understanding that defined the main areas of cooperation between the agencies in humanitarian settings. Photo: IOM/M. Mohammed
    New York – The International Organization for Migration (IOM) and UNICEF today signed a new Strategic Collaboration Framework solidifying the organizations’ united commitment towards protecting the rights of migrant children.
    In 2006, UNICEF and IOM signed a Memorandum of Understanding defining the main areas of cooperation between the two agencies in humanitarian settings. The well-established operational relationship responding to the pressing issues facing migrant children around the world has been further strengthened since that time. “Strengthening our relationship, UNICEF and IOM will continue to enhance the capacities of a large spectrum of actors, including Civil Society and governmental authorities, to assist these children according to their rights and needs,” said IOM Director General António Vitorino. “Around the world, migrant children are facing alarming levels of xenophobia, the socioeconomic consequences of the COVID-19 pandemic, and limited access to essential services,” said UNICEF Executive Director Catherine Russell. “The growing partnership between UNICEF and IOM will improve our ability to reach these children with the services, support, and protection they need to make the most of their lives.” Signed at UNICEF House in New York prior to a multi-stakeholder dialogue organized as part of the International Migration Review Forum, the new Framework brings greater predictability and responsiveness to the partnership by establishing priorities that target the security and wellness of migrant children.
    This agreement provides an institutional framework to enhance and reinforce cooperation deeply rooted in and driven by the experience of our partnership in the field.
    Key priorities outlined in the Frameworks include:
    Capacity building for institutions and actors in charge of direct assistance; Data collection and dissemination to identify protection risks and vulnerability patterns among migrant and returnee children; Strengthening the capacity of child-sensitive health and educational services and ensuring these services are inclusively available to all children in national systems;
    Increasing cooperation between humanitarian actors and their initiatives to aid migrant children;
    Strengthening child and social protection systems through return and reintegration programs, case management and inclusive child protection procedures for all children; Influencing policies and systems from the local to international level, incentivizing cooperation between relevant humanitarian and development institutions and supporting national government agencies.
    UNICEF and IOM are currently working to address pressing global challenges and appeal to other humanitarian organizations and their partners to establish similar collaborative frameworks to ensure the safety and livelihood of migrant children.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#OIM#UNICEF#enfant#inclusion#politique#humanitaire#securite#protection

  • #Belgique : Pas de retour à la normale avant plusieurs jours dans les hôpitaux Vivalia suite à une cyberattaque durant la nuit de vendredi à samedi Benjamin Carlier- RTBF
    https://www.rtbf.be/article/pas-de-retour-a-la-normale-avant-plusieurs-jours-dans-les-hopitaux-vivalia-1099

    La cellule de crise des hôpitaux du groupe Vivalia s’est réunie une nouvelle fois ce matin. Un planning de reprise des laboratoires, de la radiologie et de la remise en service de l’application permettant d’accéder aux dossiers des patients y a été présenté par les services informatiques. Selon le directeur du groupe Vivalia, Yves Bernard, cela prendra encore quelques jours avant un retour à la normale : « Il a été décidé ce matin de reporter les consultations et les opérations de demain. » Seules les urgences seront traitées ce mardi. Les centres de prélèvements sanguins au sein des hôpitaux du groupe seront également toujours fermés.


    Tous les patients concernés ont été prévenus par le groupe hospitalier. Une nouvelle réunion de la cellule de crise est prévue demain matin pour évaluer la situation et envisager encore plus concrètement le redémarrage des activités.
     
    Pour rappel, voici le dispositif communiqué par Vivalia pour l’annulation des différents soins :
    – Les opérations non urgentes sont supprimées sauf exception après avis concerté.

    – Les consultations sont annulées, un SMS a été envoyé individuellement aux personnes ayant un rendez-vous ce jour. Certaines consultations pourraient être maintenues suivant l’appréciation du médecin concerné qui prendra alors contact avec son patient ;

    – La médecine d’urgences est bien entendu maintenue. Nous insistons sur la nécessité de ne contacter ou se présenter à nos urgences qu’en cas de nécessité. Merci de consulter au préalable votre médecin généraliste ou le 1733 en soirée. En cas d’admission dans nos urgences, merci aussi de vous munir de votre vignette de mutuelle pour faciliter votre identification par nos équipes de soins ;

    – Radiologie/scintigraphie : tous les examens programmés sont annulés ;

    – Centres de prélèvements et Centres Covid : toute l’activité est arrêtée.

    #Santé #Hôpital #hacking #cyberattaque #cyberguerre #malware #ransomware #algorithme #sécurité #sécurité_informatique #piratage #cybersécurité #cyberattaques #internet

    • Imaginons que les #intérimaires en fin de contrat, les #vacataires lors de leur dernier jour de travail cliquent systématiquement sur les spam et malware afin de contaminer le système informatique de leurs négriers.

      Idem dans les unités de production.
      Morceau de cuivre dans les produits, ou morceau de verre, contamination du lait en poudre contaminé au à la listéria, . . . .

      N’est ce pas là une explications des « alertes » alimentaires ou informatique ?

      Les esclaves peuvent saboter le système.
      Il y a des conséquences pour les autres, mais ces autres se foutent éperdument du sort des petites mains de notre société, qu’est pas belle du tout à regarder.

      On appelait cela du #sabotage à une autre époque, ressemblant beaucoup à celle que nous subissons.

  • Les Greniers d’Abondance  : « Les répercussions de la #guerre en #Ukraine sur l… » - Framapiaf
    https://framapiaf.org/@lga/108282222577378987

    Les répercussions de la #guerre en #Ukraine sur le #commerce #agricole international et la #sécurité #alimentaire viennent nourrir un discours qui semble frappé au coin du bon sens :

    💡 "pour lutter contre la faim, ns (comprendre « les pays exportateurs de produits agricoles ») devons produire plus !"

    ⚠️ ✋ Si cette idée est démentie par les faits depuis longtps, ça ne l’empêche pas d’être ressassée par de nbrx resp. politiques ou figures médiatiques, parfois de bonne foi, parfois moins.

  • Bernard Friot : "Le récit de notre histoire sociale, sécurité sociale et responsabilité de la recherche"

    https://www.youtube.com/watch?v=WvA7x9kxkOc

    56 minutes de conférence, suivies d’une heure de débat.

    En 7 minutes, à la fin de la conf [vers minute 50 dans la video], Bernard Friot déconstruit le récit « classique » habituel de la sécurité sociale, celui d’une institution née en 1945 sous l’impulsion du CNR. "Tout ceci est faux. En 1945, tout était déjà là !". En revanche, "en 1946, Croizat subverti les systèmes existants" et injecte dans le privé - le régime général de la sécu - la pension de retraite à la qualification personnelle - soit, une adaptation du système des fonctionnaires.

    Le discours habituel sur la sécu du CNR, construit et porté par les chercheurs en science sociale [dont lui pendant 30 ans] est essentiellement là pour cacher cette subversion originelle de 1946 au coeur de la sécu, communiste, Française.

    Nécessité de qualifier les concepts de retraite, travail, salaire par les adjectifs capitaliste ou communiste : "répartition capitaliste / répartition communiste", "salaire capitaliste / salaire communiste".

    À la fin de la section débat [à 1h45 dans la vidéo] leçon d’histoire politique 45-47, de Gaulle à la manoeuvre, en rage d’avoir dû accorder 5 strapontins à des ministres communistes, fait en sorte de les virer, n’organise pas les élections prévues, inverse les pouvoirs dans certains conseils et institutions, et attaque frontalement, immédiatement, le régime général mis en place par Croizat et les cocos ; Blum vire les cocos en déc. 1946, lui aussi, en parfait accord avec le patronat, « c’est à ça que servent les socialistes » ; et tous les cocos se font définitivement virer en mai 47 ; et même conclusion : oui, la période de 1946 (un peu moins de 1 an) est une période révolutionnaire animée par les communistes.

    • Ce qui m’intéresse moi (connaissant déjà le début) : lors des réponses à partir de 1h20 : un peu plus d’explicitation sur les désaccords avec le courant de la critique de la valeur : à la fois Friot dit pareil que c’est bien le capitalisme qui invente la valeur, la valeur abstraite. Mais c’est pour le défendre, pour lui c’est une bonne chose. Il dit aussi (un peu avant) que ne plus vouloir de valeur du tout, c’est le rêve enfantin, non crédible, du communisme béat où il n’y a aucun conflit, où tout le monde fait les choses suivant ses besoins etc, où la société n’est « qu’une addition d’activités » en gros. Ça il n’y croit pas une seconde. Pour lui il y a toujours toujours de la violence à un moment, et il faut ne pas la cacher sous le tapis, et instituer des réponses explicites à comment gérer cette violence. D’où la création de valeur et la monnaie qui doivent continuer d’être présentes, même si sous d’autres formes que dans le capitalisme (je retranscris ce qu’il dit là c’est pas mon propos).
      @ktche

      Je pense qu’il faudrait, sans caricature ou polémique stérile (et sans jargon), faire des comparaisons et bien pointer les bases et les désaccords entre le réseau salariat et la critique de la valeur (atelier intéressant ?)

      #Bernard_Friot #salaire_à_vie #qualification #sécurité_sociale #histoire #retraite

  • Le #Conseil_d'Etat saisi du #contrôle_aux_frontières rétabli par la #France depuis 2015

    Des associations s’appuient sur un arrêt de la #Cour_de_justice de l’Union européenne du 26 avril pour dénoncer le renouvellement illégal de cette #dérogation à la #libre_circulation des personnes.

    Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, alors que l’assaut des forces d’intervention n’avait pas encore été donné au Bataclan, François Hollande, alors président de la République, avait annoncé la proclamation de l’#état_d'urgence et la #fermeture_des_frontières pour un mois. Ce #rétablissement_des_contrôles aux #frontières_intérieures par un pays membre de l’#Union_européenne (#UE) est autorisé, mais de façon exceptionnelle et #temporaire. La France le maintient de façon interrompue depuis plus de six ans. Elle a notifié à quinze reprises à la Commission européenne le #renouvellement de cette #dérogation_temporaire au « #code_frontières_Schengen ».

    Quatre associations ont décidé, selon nos informations, de saisir le Conseil d’Etat mardi 10 mai d’une demande de #suspension_en_référé de la dernière prolongation, du 1er mai au 31 octobre 2022, notifiée par Paris. L’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), le Comité inter-mouvement auprès des évacués (Cimade) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) n’en sont pas à leur première tentative devant la haute juridiction administrative. Mais elles ont cette fois un atout maître avec une toute récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne.

    Le 26 avril, la cour de Luxembourg a dit, en réponse à une question d’interprétation des textes européens posée par la #justice autrichienne, que la réintroduction des contrôles aux frontières décidée par un Etat en raison de #menaces_graves pour son #ordre_public ou sa #sécurité_intérieure « ne peut pas dépasser une durée totale maximale de six mois » , y compris ses prolongations éventuelles. L’arrêt des juges européens précise que l’apparition d’une nouvelle menace peut autoriser à réintroduire ce contrôle au-delà des six mois initiaux, mais dans ce cas elle doit être « distincte de celle initialement identifiée » . Il s’agit de protéger la libre circulation des personnes, « une des principales réalisations de l’Union européenne » , soulignent les juges.

    Or, selon le relevé de la Commission européenne, les dernières notifications de Paris pour justifier cette entorse au principe de libre circulation listent invariablement les trois mêmes « menaces » : la #menace_terroriste persistante, les #mouvements_secondaires de migrants, l’épidémie de #Covid-19. Rien de très nouveau en effet. Pour Patrice Spinosi, l’avocat des associations, le dernier renouvellement décidé « en dépit de la clarification apportée » par l’arrêt de la cour européenne constitue « une flagrante violation » de l’article 25 du code frontières Schengen.

    Hausse « considérable » des #refus_d'entrée

    Au ministère de l’intérieur, on indique en réaction à l’arrêt du 26 avril que la question du renouvellement répété de cette dérogation « est traitée par la réforme en cours du code des frontières Schengen » . On précise que le sujet sera évoqué les 9 et 10 juin, lors du prochain conseil des ministres « justice et affaires intérieures » de l’UE. Mais, d’une part, ces nouvelles règles ne sont pas encore définies, et d’autre part, la Commission européenne avait précisé en ouvrant ce chantier le 14 décembre 2021 que « l’actualisation des règles vise à faire en sorte que la réintroduction des contrôles aux frontières intérieures demeure une mesure de dernier recours. »

    Derrière les arguments sur l’ordre public et la sécurité intérieure, les associations dénoncent des pratiques illégales de contrôle migratoire. Elles ont publié le 29 avril, avec d’autres associations comme Médecins du Monde et Amnesty International, un communiqué appelant « les autorités françaises à mettre un terme à la prolongation des contrôles aux frontières intérieures et à cesser ainsi les atteintes quotidiennes aux #droits_fondamentaux des personnes exilées qui s’y présentent (violences, contrôles aux faciès, non-respect du droit d’asile et des droits de l’enfant, enfermement) ».

    Ces contrôles au sein de l’espace Schengen se traduisent par des « refus d’entrée » opposés en nombre, dénoncent les associations qui y voient des pratiques discriminatoires. « Les statistiques révèlent une augmentation considérable des refus d’entrée aux frontières intérieures depuis le 13 novembre 2015 » , de 5 000 en 2015 à 48 000 pour les huit premiers mois de 2020, écrivent-elles dans leur requête au Conseil d’Etat. Il se trouve que ce dernier a adressé le 24 février une question préjudicielle à la Cour de Luxembourg pour vérifier si le fait d’opposer un « refus d’entrée » à un #poste_frontière, même en cas de rétablissement des contrôles aux frontières, est conforme au droit de l’UE.

    Par deux fois, en décembre 2017 et octobre 2017, le Conseil d’Etat avait rejeté des requêtes émanant des mêmes associations contre le renouvellement des contrôles aux frontières, estimant qu’une « #nouvelle_menace » ou une « #menace_renouvelée » pouvait justifier une nouvelle dérogation de six mois à la #libre_circulation_des_personnes. Ce nouveau référé devrait être examiné en audience sous un mois, à moins que la juridiction considère que l’affaire mérite d’être jugée au fond, ce qui pourrait prendre quelques semaines de plus.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/05/10/le-conseil-d-etat-saisi-du-controle-aux-frontieres-retabli-par-la-france-dep
    #justice

    avec un effet clair sur les #frontières_sud-Alpines, dont il est pas mal question sur seenthis ;-)
    #frontière_sud-alpine #Alpes

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  • At what cost? Funding the EU’s security, defence, and border policies, 2021–2027.
    A guide for civil society on how EU budgets work

    This report reveals that:

    The 2021–27 #Multi-annual_Financial_Framework allocates an unprecedented amount of European public money for security and defence purposes, more than doubling its budget from one spending cycle to the next.

    - The overall amount of money earmarked for security and defence spending is €43.9 billion, an increase of more than 123% when compared to the previous seven-year budgetary cycle, which allocated €19.7 billion for the same purpose.
    - The largest increase from the previous budgetary cycle can be seen in the European Defence Fund, which replaces its precursor programmes (Preparatory Action on Defence Research and European Defence Industrial Development Programme) with a massive funding increase of 1256%, to reach a total of almost €8 billion. This money will, for the first time, be used for the research and development of high-tech military weaponry.
    - The #European_Peace_Facility, which may be understood as replacing the Athena mechanism and African Peace Facility, will increase its budget by 119% to €5.7 billion. This means that 31% of the overall spending will go on military weaponry research and development and an off-budget military initiative with almost no democratic scrutiny, oversight or transparency whatsoever.
    - Other significant budget hikes include the #Internal_Security_Fund, which will increase by 90% to €1.9 billion, the Integrated Border Management Fund – Border and Visa, which will increase by 131% to €6.2 billion and the funds being made available to agencies such as Frontex and Europol, which will increase by 129% to €9.6 billion. The increase of the Asylum and Migration Fund is less notable at 43% but the instrument will still receive a substantial €9.9 billion.
    - The Citizens, Equality, Rights and Values Programme will increase its budget by 124%, to reach €1.4 billion, but this figure should be put in to context – it pales in comparison to the €43.9 billion being invested in militarised security and defence initiatives. Funding for law enforcement, border control, military research and development and operations (€43.9bn) is 31 times higher than funding for rights, values and justice (€1.4bn). Furthermore, the majority of the latter funds will still be awarded to states rather than independent organisations.

    In addition to the aforementioned funds, development aid will be redirected towards border management and will play an increased role in enhancing non-EU states’ ability to control migratory movements. The #European_Development_Fund and #EU_Trust_Fund_for_Africa have both been used to pursue migration policy objectives, and in the 2021–27 period 10% of the new €79 billion #Neighbourhood_Development_and_International_Cooperation_Instrument (#NDICI) ‘should be dedicated particularly to actions supporting management and governance of migration and forced displacement within the objectives of the Instrument’.

    The massive increase in security spending will also strengthen ‘Fortress Europe’ and further the long-standing goal of the EU and its member states to externalise border control to third countries regardless of these policies’ devastating consequences. The objective of containing unwanted people fleeing war and persecution outside Europe’s borders has been strongly prioritised in the 2021–27 security and migration funds:

    – The new home affairs fund seeks to enhance the ability of countries outside the EU to control migration and one of the main objectives of the #AMF is centred on the external dimension of asylum and migration management.
    – One aim of the IBMF is ‘to facilitate legitimate border crossings, to prevent and detect illegal immigration and cross-border crime and to effectively manage migratory flows’, and one of the ways in which this can be done is through ‘the enhancement of inter-agency cooperation’ between member states, Union bodies and third countries.
    – The IBMF will finance the deployment of immigration liaison officers to third countries to gather information and intelligence on migratory movements. Frontex, the EU’s border and coast guard agency, has its own pool of liaison officers who undertake similar work.
    – The consequences of border #externalisation policies are felt in regions as far south as the Sahel or as far east as countries neighbouring Afghanistan, where immigration and asylum authorities have, in effect, become the border guards of the EU, detaining and containing those on the move in search of safety.

    The European Defence Fund and the European Peace Facility mark a new point of departure for the EU in pivoting towards hard power and militarism.

    - The #European_Peace_Facility (#EPF) is an off-budget fund which will circumvent, and may eventually render redundant, EU rules against funding military projects. Under the EPF lethal weapons may be provided to third countries for defence purposes. The financing and provision of weapons to Ukraine is the first such example.
    - The #European_Defence_Fund (#EDF) will, for the first time, provide funding for the research and development of high-tech military equipment, which until now was largely prohibited by the EU.
    - A substantial amount of funding will also bolster the European security industrial complex and serve to subsidise the already highly lucrative homeland security industry. This complex has long promoted a vision of security based on the development and deployment of technical ‘solutions’, many of which are premised on novel and enhanced surveillance techniques.
    – The lion’s share of EU funding for homeland security research has long gone to private companies that are likely to continue being the main beneficiaries of these funds in the 2021–27 period.
    - The European Defence Fund will provide a new source of finance for many of the same corporations that have been significant recipients of security research funding. There is a requirement for the European Commission and other actors to ensure ‘synergies’ between the two programmes, and to exploit dual-use technology that may be of use to both the homeland security and military sectors. In practice, this is likely to mean the further militarisation of the civil sphere and the continuation of the long-standing trend to blur the lines between war, policing and internal security initiatives.
    – The significance of the EPF and EDF for the EU as a political project should not be underestimated. The creation of these funds marks a new point of departure for the EU, which began as a peace project. Under these funds it is actively shifting course and is now pursuing militarised objectives.
    - Determining the priorities of these funds will remain matters of state – apart from a limited role in negotiating legislation, the role of the European Parliament and civil society after laws have been passed is severely restricted, raising serious questions regarding parliamentary and public scrutiny, transparency and oversight.

    The EU’s Border and Coast Guard Agency, Frontex, will be provided with unprecedented funding of €5.6 billion from 2021-2027, a 194% increase compared to the previous budgetary cycle, and a key role in overseeing member states’ use of EU migration funds.

    – While #Frontex received €6 million in 2005, it now receives an average of €800 million a year – a 13,200% increase in budget over less than 20 years.
    - The agency will receive several hundred million euros a year to fulfil its expanded role, and in particular to develop its ‘standing corps’ of 10,000 border guards.
    - The European Commission is obliged to take into account Frontex’s views on national spending using the AMF and IBMF, and the agency is to be consulted on how member states should address recommendations resulting from evaluations on how they manage their borders.
    - Any equipment purchased by national border authorities using the IBMF must meet Frontex’s technical standards, and be made available for use by the agency.
    – Frontex is to play a key role in identifying and evaluating relevant research activities as part of the Civil Security for Society homeland security research programme

    Although the funding is being allocated for activities that carry significant risk, such as research into and development of lethal weapons, intrusive surveillance and policing, or the reinforcement of deadly border control practices, transparency, oversight, and accountability are all sorely lacking:

    - Although the EU’s new security funds will be subject to some measure of democratic scrutiny and oversight, and there will be some transparency regarding the projects and activities funded, this is largely restricted to the provision of information on spending and results, while democratic participation in setting priorities is strictly limited. With regard to the ISF, the European Commission is obliged to compile reports, to which the Parliament can then propose recommendations, which the Commission ‘shall endeavour to take into account’. There is no such requirement however, for the AMF or IBMF.
    – For the most part, it will be state officials in EU member states who determine how these funds are spent, while elected representatives and civil society organisations have only been granted a post-facto oversight role with no capacity to opine or influence spending beforehand.
    – There are a number of loopholes for the home affairs funds that could be used to inhibit transparency and, in turn, accountability. National authorities are obliged to publish information on the AMF, IBMF and ISF, ‘except where Union law or national law excludes such publication for reasons of security, public order, criminal investigations, or protection of personal data’ – in the hands of over-zealous officials, ‘security’ and ‘public order’ could be interpreted very broadly as a means of restricting public access.
    - Transparency has been kept to an absolute minimum with regard to the European Defence Fund and European Peace Facility.
    - The distribution of spending on external migration policies across different funding streams (such as development, migration, and security) means that political responsibility is distributed and diluted, further reducing the Parliament’s capacity to exert democratic scrutiny and oversight.

    What is notable by its absence from the 2021–2027 Multi-annual Financial Framework?

    - There is no funding to undertake search and rescue operations in the Mediterranean, but rather to provide assistance or actively participate in ‘push or pull back’ operations to prevent migrants and asylum seekers from reaching Europe’s shores.
    – There are only limited requirements to consult the EU’s own expert body on fundamental rights, the Fundamental Rights Agency, when drafting and approving spending programmes, while there is no obligation whatsoever to consult the European Institute for Gender Equality or national human rights bodies.
    - These funds attempt to address the consequences, and not root causes, of political and social conflict. For example, with regard to racism and xenophobia towards migrants and refugees, they appear to placate such sentiments rather than to find creative ways to effectively challenge them.

    https://eubudgets.tni.org
    #guide #budget #EU #UE #Union_européenne #défense #frontières #sécurité #coût
    #Asylum_and_Migration_Fund (#AMF) #Integrated_Border_Management_Fund (#IBMF) #Internal_Security_Fund (#ISF) #fonds #migrations #asile #réfugiés #statistiques #chiffres #transparence

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  • « De chacun selon ses moyens » ?

    Une critique de la sécurité sociale

    Pour critiquer ou défendre l’argent, il faut le comprendre, mais comprendre l’argent c’est toujours choisir un angle particulier pour la défense d’une thèse. Si l’argent n’est qu’un moyen d’échange, alors pourquoi s’en passer ? Si l’argent peut être réapproprié sous forme de nouvelles monnaies éthiques ou sociales, alors pourquoi le critiquer en tant que tel ? Si l’argent actuel n’est que l’effet du rapport d’exploitation capitaliste, pourquoi vouloir l’abolir ? Si l’argent est si plastique et malléable, alors pourquoi souhaiter sa disparition ? 

    Il est un fait que vouloir abolir l’argent n’est pas vu comme très sérieux. Pourtant, les volontés d’abolition et les alternatives qui maintiennent des formes de monnaies rencontrent pour l’essentiel des objectifs similaires. Il s’agit dans tous les cas de contrer la domination de la valeur capitaliste sur les sociétés contemporaines. Celle-ci consiste à sélectionner les activités humaines selon un critère qui domine tous les autres : gagner de l’argent. Pour y parvenir, peu importe les moyens. Mais ceux-ci sont de deux types, qui peuvent être combinés : les gains de productivité et l’exploitation des ressources, humains compris.

    Là où nos positions divergent, entre abolitionnistes de la monnaie et défenseurs d’institutions alternatives avec monnaies, c’est où placer le levier du changement. Pour certaines personnes comme celles du réseau Salariat, il existe à l’intérieur de l’économie capitaliste des institutions non-capitalistes, comme la sécurité sociale de santé. Mais selon d’autres courants, comme celui de la critique de la valeur, ces institutions ne seraient que des enclaves inoffensives à l’intérieur de l’empire de la valeur capitaliste qui l’engloutiront bientôt.

    Dans les deux cas, on peut convenir qu’il est tout de même possible d’organiser un usage alternatif de l’argent -quand bien même il serait fragile ou temporaire- de telle sorte que de puissants mécanismes de solidarité soient possibles. Ainsi, les cotisations sociales en France, prélevées sur des échanges économiques, alimentent depuis l’après-guerre des caisses dont le fonctionnement ne relève pas de l’échange monétaire, puisque ses bénéficiaires peuvent les solliciter en fonction de leurs besoins et en partie gratuitement. Pour le réseau Salariat, lutter contre le capitalisme, ce serait augmenter les cotisations pour étendre ces mécanismes de solidarité à d’autres domaines que la santé, par exemple à l’alimentation et à la production agricole, au travers de la proposition d’une sécurité sociale alimentaire. 

    Il est difficile d’être contre une proposition qui semble être le prolongement heureux d’une réalité sociale déjà là. Le problème est que cette réalité est au moins ambivalente, sinon totalement insatisfaisante. 

    Ambivalente parce qu’elle est entièrement construite sur la contrainte monétaire du rapport salarial : c’est donc en échangeant sa force de travail contre l’argent nécessaire pour (sur)vivre, que l’on construit un pot commun de ressources. Autrement dit, on a construit du commun comme un effet de bord du chantage à la subsistance qu’est le fait de vendre son temps pour simplement reproduire son existence au quotidien. Ce qui est très différent de construire du commun avec du commun. Certes, je peux être satisfait de payer mes cotisations, quand je destine mentalement une partie de mes efforts à ce pot commun et précisément pour cette raison. Cependant, dans la plupart des cas, le travail est d’abord vécu directement, dans le contenu concret des tâches et du cadre où elles s’insèrent, du besoin de gagner de l’argent pour payer les factures, et non par le truchement d’un imaginaire solidariste. 

    Si on peut balayer d’un revers de main la critique patronale des "charges sociales" qui fait baisser la rentabilité de la boîte, il est moins facile de contrer un sentiment plus diffus de ressentiment, lequel peut s’exprimer à l’égard de supposés profiteurs, qui traduit moins la réalité d’abus avérés qu’une insatisfaction de ce que l’on vit soi-même. Payer sa cotisation n’est pas vécu et pensé comme un don, qui produirait une forme de reconnaissance sociale, mais comme un échange monétaire mobilisant un travail contraint, pour lequel on est tous sensés être quittes les uns envers les autres, ce qui est le propre de tout échange. 

    On touche là la limite de communs construits avec des outils qui ne sont pas faits pour construire des communs. Ce sont en réalité des "presque communs" qui, parce que construits sur des échanges marchands inéquitables et contraints, sont toujours susceptibles d’être contestés comme tout aussi inéquitables et contraints. 

    Un véritable commun posséderait des fondements institutionnels cohérents avec sa nature, où des besoins communs sont répondus en commun, par des contributions volontaires propres aux moyens de chacun, selon la première partie de l’adage "de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins".

    Les cotisations sociales ne respectent ce principe qu’en apparence, sous la forme de l’abstraction monétaire de taux de cotisations qui peuvent en effet varier selon le niveau de salaire. Mais qu’est-ce que cela change concrètement quand de toute manière chacun travaille trente cinq heures par semaines quel que soit le salaire obtenu ? Dire que le taux d’effort d’un salarié mieux payé est supérieur à un autre salarié moins payé, parce que sa contribution monétaire en cotisations sociales est plus élevée, c’est confondre la dimension vivante de l’activité avec sa représentation monétaire, qui conduit à attribuer plus de mérite et de valeur aux activités qui rapportent plus d’argent. Si cela est bien cohérent avec la convention de valeur capitaliste, cela ne l’est pas avec la prétention du réseau salariat à faire du mécanisme de cotisations sociales une institution anticapitaliste.

    Cette réalité déjà-là des cotisations sociales est aussi totalement insatisfaisante du fait de la dégradation continuelle de la santé physique et mentale des gens depuis plusieurs dizaines d’années, que la sécurité sociale n’a pas pu prévenir. Le cocktail de pollutions et de nuisances psychiques qui font l’ordinaire de nos vies est justement produit par des activités économiques, dont le fondement est de dégager de l’argent avant tout autre critère, et ce sont ces activités qui génèrent les cotisations sociales alimentant la sécurité sociale de la santé. Bien-sûr il n’y pas de lien de cause à effet, entre ceci et cela. Il reste que c’est bien là la manifestation que la valeur capitaliste domine l’ensemble de la société, et que la petite mécanique des cotisations sociales est toujours restée une simple enclave inoffensive. La sécurité sociale dépend de la poursuite d’activités économiques que tout le monde sait néfastes - mais pas l’inverse. Aussi, la médecine elle-même semble au prise avec un paradigme mécaniste qui en limite sérieusement la portée en tant qu’activité de soin, tandis que de vastes firmes engrangent l’argent des cotisations sociales pour vendre des médicaments dont l’efficacité est au minimum discutable.

    #sécuritésociale #abolitiondelargentetdutravail #désargence #critiquedelavaleur

  • L’#Espagne et le #Maroc renouvellent leur #coopération en matière de #sécurité en liant #crime_organisé et immigration « irrégulière »

    L’accord de coopération en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité, élaboré entre les deux pays en février 2019, entrera en vigueur le 30 avril 2022

    Nouvelle étape dans les relations bilatérales maroco-espagnoles sur le dos des exilé.e.s

    Cet accord, basé sur le #Traité_d’amitié, de #bon_voisinage et de coopération entre le Royaume d’Espagne et le Royaume du Maroc, signé à Rabat le 4 juillet 1991, représente une nouvelle étape dans les relations bilatérales entre les deux pays.

    Après des mois de brouille sur fond de crise diplomatique, [1] les deux pays renouent en renforçant leurs politiques de #sécurisation_des_frontières, dans la lignée des politiques migratoires européennes, qui criminalisent chaque fois davantage le processus migratoire. L’Espagne quant à elle continue d’externaliser sa frontière Sud en étroite collaboration avec son voisin marocain, consolidant ainsi un espace de violation des droits.

    Ce n’est pas la première fois que l’immigration dite irrégulière est associée à la criminalité organisée. L’effet d’aubaine des attentats dans le monde de ces dernières années (2001, 2015, 2016) a permis de légitimer le renforcement de la #lutte_contre_le_terrorisme et la criminalité transfrontalière, et de l’associer aux contrôles aux frontières extérieures de l’UE.

    Un accord à la formulation ambigüe et peu précise

    L’article 1.2 est particulièrement inquiétant, car il assimile les "#actions_criminelles" (point f) à la "traite des êtres humains et à l’#immigration_irrégulière", sans préciser que le séjour irrégulier ne peut valoir, dans les pays européens, une sanction pénale [2].

    De plus, à la différence de la traite des êtres humains [3], la migration ne constitue pas un crime et ces deux notions ne devraient pas être associées dans le texte. Par ailleurs, le fait que le rôle des trafiquants ou de groupes organisés qui tirent profit de la migration « irrégulière » ou qui la favorisent ne soit pas clarifié ouvre la voie à différentes interprétations biaisées, ne permettant pas de garantir le respect des droits humains aux frontières.
    Tout aussi préoccupant est l’article 2 (point a) en ce qu’il intègre l’identification et la recherche des personnes disparues dans un processus de lutte contre la criminalité, alors même que ces dernières ne devraient être mentionnées que dans des conventions de sauvetage.

    Migreurop et Euromed Droits dénoncent le contenu de l’accord entre l’Espagne et le Maroc sur la coopération en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité qui ancre les migrations dans une logique sécuritaire, ne pouvant qu’engendrer d’énièmes violations des droits aux frontières.

    https://migreurop.org/article3099.html?lang_article=fr

    #migrations #asile #réfugiés #frontières #contrôles_frontaliers #accord #accord_bilatéral #externalisation_des_frontières

  • 5 questions à Roland Riachi. Comprendre la #dépendance_alimentaire du #monde_arabe

    Économiste et géographe, Roland Riachi s’est spécialisé dans l’économie politique, et plus particulièrement dans le domaine de l’écologie politique. Dans cet entretien, il décrypte pour nous la crise alimentaire qui touche le monde arabe en la posant comme une crise éminemment politique. Il nous invite à regarder au-delà de l’aspect agricole pour cerner les choix politiques et économiques qui sont à son origine.

    https://www.carep-paris.org/5-questions-a/5-questions-a-roland-riachi
    #agriculture #alimentation #colonialisme #céréales #autosuffisance_alimentaire #nationalisation #néolibéralisme #Egypte #Soudan #Liban #Syrie #exportation #Maghreb #crise #post-colonialisme #souveraineté_nationale #panarabisme #militarisme #paysannerie #subventions #cash_crop #devises #capitalisme #blé #valeur_ajoutée #avocats #mangues #mondialisation #globalisation #néolibéralisme_autoritaire #révolution_verte #ouverture_du_marché #programmes_d'ajustement_structurels #intensification #machinisation #exode_rural #monopole #intrants #industrie_agro-alimentaire #biotechnologie #phosphates #extractivisme #agriculture_intensive #paysans #propriété_foncière #foncier #terres #morcellement_foncier #pauvreté #marginalisation #monoculture #goût #goûts #blé_tendre #pain #couscous #aide_humanitaire #blé_dur #durum #libre-échange #nourriture #diète_néolibérale #diète_méditerranéenne #bléification #importation #santé_publique #diabète #obésité #surpoids #accaparement_des_terres #eau #MENA #FMI #banque_mondiale #projets_hydrauliques #crise_alimentaire #foreign_direct_investment #emploi #Russie #Ukraine #sécurité_alimentaire #souveraineté_alimentaire

    #ressources_pédagogiques

    ping @odilon

  • VIDEO : Déficience des services de l’Etat

    Lors de la 6ème édition des Rencontres des lanceurs d’alerte, tenue à L’Ile-Saint-Denis en novembre dernier, trois praticiens des services publics et de l’environnement dressaient un tableau accablant des déficiences croissantes des services de l’Etat, détruits par le libéralisme dominant.

    Voir la suite :

    http://www.eauxglacees.com/VIDEO-Deficience-des-services-de-l?var_mode=calcul

  • Les malades d’Alzheimer ne pourront plus conduire une voiture
    http://carfree.fr/index.php/2022/04/12/les-malades-dalzheimer-ne-pourront-plus-conduire-une-voiture

    Ce n’est pas un poisson d’avril : l’association France Alzheimer est « surprise » de découvrir un arrêté interdisant la conduite automobile pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Pour mémoire, la Lire la suite...

    #Insécurité_routière #association #médecine #santé #sécurité_routière

  • Le plus grand immeuble de Suisse porte bien ses 60 années

    Le bâtiment central de la cité du #Lignon mesure plus d’un kilomètre. C’est le plus grand ensemble locatif de Suisse. La #qualité_de_vie est réelle dans ce quartier de 6500 habitants, mais des tensions existent entre anciens, nouveaux venus et jeunes adultes.
    C’était l’année 1974. Michèle Finger se souvient de son arrivée dans la #Cité_du_Lignon. Elle était en voiture avec celui qui deviendrait son mari. La cité s’allongeait devant elle avec son kilomètre de long, ses 2780 logements et 84 allées. « C’était inimaginable, immense. Je n’arrivais pas à visualiser un bâtiment de cette taille », se remémore-t-elle. Une fois à l’intérieur, Michèle est rassurée. « Mon ami était installé dans un quatre pièces. C’était bien conçu et très lumineux. La vue était grandiose, sans vis-à-vis. C’était étrange, on ne se sentait pas coincé dans une cité », raconte cette ancienne comptable, originaire de Porrentruy. Le temps est passé, les enfants sont partis et désormais, Michèle et son mari se préparent à déménager dans une maison avec un encadrement socio-médical, tout en restant près du Lignon.

    Le promoteur et architecte genevois #Georges_Addor (1920-1982), chef de ce projet, prévu initialement pour loger jusqu’à 10’000 personnes, aurait été ravi d’entendre Michèle. « Le bonheur des gens ? C’est la préoccupation la plus grande d’un architecte qui construit un ensemble de cette taille », affirmait-il en 1966 devant les caméras de la RTS. « Dès lors qu’une personne a compris qu’elle aura quatre voisins autour d’elle, avoir 15 étages en-dessous ou au-dessus d’elle ne changera rien », expliquait ce fils de la grande bourgeoisie immobilière du canton. « Il était encarté à gauche et roulait en Maserati », résume au sujet d’Addor, l’architecte #Jean-Paul_Jaccaud. Son bureau a participé à la #rénovation_énergétique de 1200 appartements du Lignon, un travail primé fin 2021 par le magazine alémanique « Hochparterre » et le Musée du design de Zurich. Le travail s’est étalé sur dix ans et aura coûté 100 millions de francs.

    Une construction rapide et fonctionnelle

    Tout dans l’histoire du Lignon s’écrit avec de grandes lettres. Le projet a d’abord été élevé en un temps record. Nous sommes à 5 kilomètres du centre. Il y a de la place pour construire dans des zones tracées par l’État pour organiser le développement du canton sans le miter. Durant la première étape, entre 1963 et 1967, 1846 #appartements sont réalisés. « Aujourd’hui, une telle rapidité serait impensable, comme d’ailleurs la conception d’un projet de ce type », estime Jean-Paul Jaccaud. L’œuvre est moderniste et fonctionnelle. L’État et la commune de #Vernier visent la #mixité_sociale. Le grand serpent du Lignon, dont les allées descendent vers le Rhône par petits degrés offre des appartements conçus à l’identique, qu’il s’agisse d’un logement social ou d’un appartement en propriété par étages. Tous les appartements sont traversants. Les prix sont définis en fonction de la taille des logements et de l’étage. Jean-Paul Jaccaud cite l’exemple d’un 6 pièces proposé à 2800 francs mensuel.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=pAoTel16ZnQ&feature=emb_logo

    « …comme dans une ruelle du Moyen-Âge »

    On pénètre dans le quartier en passant sous une arche. Le côté intérieur du serpent est silencieux. On chemine à l’abri du trafic. Les parkings sont cachés sous de grandes pelouses. Dessiné par l’architecte-paysagiste Walter Brugger, l’espace public est ponctué de fontaines, de places. Les rez-de-chaussée sont transparents. Un bel escalier en pierre blanche permet de descendre vers le Rhône en pente douce, « comme dans une ruelle du Moyen-Âge », compare Jean-Paul Jaccaud. Georges Addor a bâti en hauteur et en ligne afin de préserver les 280’000 mètres carrés de terrain disponibles pour l’ensemble du projet, avec au bout une surface identique de plancher habitable. Non seulement le bâtiment central est long, mais il est aussi très élevé, atteignant 50 mètres par endroits. Jusqu’aux années 1990, la plus haute tour du Lignon, qui en compte deux, était également la plus haute de Suisse. « Rares sont les bâtiments de ce type à avoir aussi bien vieilli », commente Jean-Paul Jaccaud.

    Du calme, de la lumière et des services à la population

    Au 10e étage de la plus petite des deux tours de la Cité, qui constituent le haut du panier au Lignon, nous visitions un appartement qui vient d’être rénové. Les travaux ont permis d’améliorer la performance énergétique de 40%. La conception initiale n’était pas mauvaise, indique l’architecte genevois. En effet, un immeuble tout en longueur limite le nombre de parois à isoler. En ce matin de janvier, le soleil inonde les pièces. La vue est grandiose, on découvre un bras du Rhône et au-delà le Jura. Autre astuce d’Addor ? Les deux tours en question ont été élevées au point le plus bas, « pour éviter de les rendre dominantes », explique Jean-Paul Jaccaud.

    Tous les habitants du Lignon le disent : la Cité est une ville à la campagne. Elle permet aussi d’y vivre en autonomie. Au cœur du Lignon bat un petit centre commercial d’un étage. Il y a là tout le nécessaire : tea-room, restaurant, brasserie, cordonnier, coiffeur, poste, boucherie, clinique. Et aussi une paroisse protestante, une église catholique, un terrain multi-sport, une ludothèque, un local pour les adolescents et deux groupes scolaires.

    Chaque samedi, l’ancien pasteur Michel Monod, qui vit ici depuis 1973, se poste entre la Migros et la Coop pour saluer les gens. « Techniquement, c’est un ensemble parfait », dit-il. Avant de déplorer le manque de liens entre les habitants, dans cette Cité qui compte plus de 100 nationalités. « C’est le règne de l’individualisme de masse », juge-t-il.

    De jeunes adultes en mal d’un lieu de vie

    Michel Monod co-dirige le Contrat de quartier du Lignon, dont le but est d’aider les gens à réaliser des projets communautaires. Chaque jour, il rejoint un auvent situé sous la salle de spectacle du Lignon. Là, à l’abri des regards, de jeunes adultes du quartier se réunissent, se réchauffant parfois au feu d’un brasero artisanal. Michèle Finger connaît le lieu. Ce regroupement de jeunes qui fument et boivent des bières en écoutant du rap suscite chez elle un sentiment d’insécurité, dans cette cité où elle se reconnaît moins qu’avant. Certes, le loyer des époux Finger est dérisoire, soit 1200 francs pour un cinq pièces, charges et garage compris. Mais cette habitante, qui s’investit dans plusieurs associations du quartier, déplore des détritus s’amoncelant devant des lieux de collecte, des crachats dans l’ascenseur et le fait que des jeunes squattent le bas des allées. « Je ne connais pas les locataires installés récemment dans mon immeuble. Les gens ne prennent même plus la peine de relever le journal du quartier », dit-elle, pointant un manque d’intérêt des « nouveaux étrangers » arrivant au Lignon.

    Travailleur social au Lignon depuis 2012, Miguel Sanchez, 39 ans, connaît ce discours et comprend ce malaise. « Avec ses loyers peu chers, le Lignon offre une solution à des personnes issues de la migration. Cette mixité ethnique et sociale, dans un contexte général économique plus tendu, rend peut-être la création de liens plus compliquée que par le passé », analyse-t-il. « Mais le Lignon n’est pas une cité dortoir, comme il en existe en France. Elle est équipée et entretenue. D’ailleurs les jeunes sont fiers de vivre ici. Il n’y a jamais eu de gros souci de sécurité ou de criminalité. Il faut plutôt parler d’incivilités », décrit l’animateur socio-culturel.

    En fait, Michel Monod prête aux jeunes du brasero des qualités qui feraient défaut aux résidents du Lignon. « Ils sont extrêmement fidèles en amitié. Des gens me disent, enfermez-les ! Je leur dis : ce sont vos enfants. » Lui aussi, lors de son arrivée au Lignon avait trouvé le quartier hors de proportion. « Je m’étais dit : ce n’est pas possible de vivre comme dans une termitière et je m’étais donné comme mission de réunir les gens. » Mais lui aussi aime le Lignon.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/le-plus-grand-immeuble-de-suisse-porte-bien-ses-60-annees
    #Le_Lignon #Genève #Suisse #urbanisme #architecture #logements_sociaux #prix #Walter_Brugger #espace_public #Rhône #autonomie #liens #liens_sociaux #incivilités #sécurité #criminalité

  • Dominique Costagliola : « Le #storytelling de McKinsey sur le #Covid n’est pas scientifique » - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/dominique-costagliola-le-storytelling-de-mckinsey-sur-le-covid-n-est-pas-sc

    Il y a quand même déjà près de 18 000 #morts du Covid depuis le début d’année. Cent personnes meurent en moyenne tous les jours en ce moment. Mais cela ne pose aucun problème à personne. A ce rythme, le nombre de décès à la fin de l’année sera considérable - peut-être encore 40 000 !

    Par le passé, on a adopté des mesures en matière de #sécurité routière, notamment avec l’obligation du port de la ceinture, alors qu’il y avait moins de décès que cela. Chaque mort évitable est un échec. Il faut bien sûr une balance, en prenant en considération l’ensemble des facteurs. On constate aujourd’hui une #désorganisation dans certains secteurs, comme les compagnies aériennes, au Royaume-Uni, du fait des absences pour Covid. Donc, l’absence de mesure peut avoir un effet économique délétère. Aujourd’hui, on ne discute pas des enjeux globaux. Et si une part de ces personnes contaminées développent des pathologies dans le futur, cela nous coûtera plus cher, y compris en termes de capacité de travail.

    Pour l’instant, il y a des incertitudes sur les #Covid_longs, sur les effets neurologiques ou cardiovasculaires à moyen terme de l’infection. Mais on ne peut pas faire comme si cela n’existait pas. On ne voit jamais la logique scientifique des décisions prises par le gouvernement. Au final, elles sont toujours basées sur l’opinion d’une seule personne, le président, alors que les décisions de santé publique devraient être collectives.

    • Le cabinet McKinsey, qui fait aujourd’hui l’actualité, avait même publié un rapport en octobre dernier, « Pandemic to endemic, how the world can learn to live with Covid-19 », dans lequel le masque est présenté comme une contrainte. En faisant cela, on ne réussira jamais, comme en Asie, à dire aux personnes touchées par une maladie infectieuse respiratoire qu’il est recommandé de mettre un masque pour éviter de contaminer ses voisins. McKinsey n’a aucune compétence en santé publique. Avec un tel message dépeignant le masque comme une contrainte, on tue définitivement un outil de prévention dont on pourrait pourtant avoir à nouveau besoin bientôt.

      […]

      Je comprends qu’il ne peut pas y avoir uniquement des aspects sanitaires dans les décisions prises par les responsables politiques. Il y a un équilibre à gérer. Mais il faudrait au moins qu’une partie de leur raisonnement soit basée sur des éléments scientifiques et de santé publique, c’est-à-dire sur l’idée d’une solidarité vis-à-vis des personnes les plus fragiles. Le masque pourrait servir dans le futur. Mais on a tiré à boulet rouge sur lui.

  • Pour réconcilier l’alcool et la route
    http://carfree.fr/index.php/2022/03/29/pour-reconcilier-lalcool-et-la-route

    L’été approche à grand pas : il est même, à vrai dire, déjà là. Des milliers d’automobilistes s’adonnent aux joies du moto-tourisme familial. Files d’attentes qui savent exercer notre patience, Lire la suite...

    #Insécurité_routière #histoire #humour #publicité #sécurité_routière