Benoît Ferchaud

Designer préoccupé de processus de créations, et développeur d’outils web.

  • http://lta.hypotheses.org/35

    “Comment j’ai appris la géographie” d’Uri Shulevitz ou les territoires de l’album
    Publié le 17/01/2012 par Christophe Meunier

    L’enfant et l’artiste habitent le même pays. C’est une contrée sans frontières. Un lieu de transformations et de métamorphoses[1].

    Pour tout auteur d’album pour enfant, la page constitue le premier espace à territorialiser. Il s’agit d’une territorialisation primaire, dirons-nous, qui se fait par le récit et qui va chercher à occuper, à dimensionner et à s’orienter dans la page. Mais, pour certains de ces auteurs, la représentation des espaces dans lesquels évoluent les personnages de l’album pour enfants paraît être d’une importance cruciale. Qu’ils multiplient les focalisations, les paysages ou les types de représentations cartographiques, ils manifestent, nous semble-t-il, une nécessité d’inscrire leurs personnages dans une perspective dans laquelle leur existence se trouve conditionnée à la fois par leur situation topologique (rapport aux lieux) et territoriale (rapport aux espaces occupés et à la manière d’y circuler). C’est bien évidemment vers ces auteurs-là que notre recherche se penchera. Pour ceux-là, on pourrait parler d’une « territorialisation secondaire », qui s’ajouterait à la territorialité du récit iconotextuel, pour fournir une territorialité des espaces habités, occupés, traversés, éprouvés ou agis par les personnages. Il y aurait ainsi, au fondement du récit, une « grammaire » des lieux qui viendrait sans cesse rejouer et surdéterminer la « grammaire de la page », les deux types de spatialisation se superposant pour fournir les cadres de « l’orientation » du récit.

    Géographie

  • Edoardo Boria • Mapping Time
    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9218

    La production de cartes géographiques se fonde sur la pensée cartésienne, ce qui tend à limiter la valeur heuristique de ces dernières, en particulier lorsqu’il s’agit de comprendre et de transcrire l’idée de mouvement. Or, dans le monde actuel marqué par une société en flux constant, ces apriori restrictifs ont une incidence négative sur l’adéquation des cartes géographiques produites. À partir de cette constatation, et dans le but d’explorer des alternatives à l’approche rationaliste et à la géométrie euclidienne, cet article propose de tracer une rétrospective – suffisamment étendue à défaut d’être exhaustive – des diverses approches graphiques utilisées pour rendre compte du mouvement dans la représentation graphique de l’espace. Après avoir présenté une série d’exemples dans lesquels le mouvement est représenté au travers de solutions non conventionnelles, nous aborderons la période actuelle, marquée par la crise de la pensée unique et la nécessité d’accepter le caractère problématique de toute forme de savoir. Dans le domaine de la géographie, il s’agira donc de s’interroger sur la capacité interprétative de la carte géographique traditionnelle qui se révèle incapable d’offrir des solutions adéquates aux nouvelles exigences telles que la personnalisation, la dimension multi-échelle, l’animation et l’interaction avec d’autres langages visuels.

    #cartographie #géographie

  • Giuseppe Dematteis • Éloge de l’ambiguïté cartographique.

    http://www.espacestemps.net/document.php?id=9231

    Texte traduit de l’italien par Samantha Filippone.

    Image1Si « l’art ne reproduit pas le visible, mais le rend visible », comme Paul Klee l’a affirmé (1969, p. 34), la géographie et la cartographie ont quelque chose de commun à la fois avec l’art et avec les codes de lecture habituels. En effet, elles rendent visible un ordre qui échappe à ceux qui se limitent à observer les choses telles qu’elles apparaissent à la vue. Le cartographe et le géographe, comme l’artiste, interprètent : ils sélectionnent des faits et établissent des relations entre eux selon des critères plus ou moins optionnels, arbitraires, d’une certaine manière conventionnels et de toute façon subjectifs. La relation entre la réalité et la représentation cartographique peut faire l’objet d’interprétations différentes, fondamentalement ambigues, car multiples. La réalité représentée par une carte pourrait tout aussi légitimement être représentée d’une façon différente, traduisant ainsi la vision de celui qui observe la carte ou le tableau, ou de celui qui lit la description géographique.

    #cartographie #géographie