• Washington – Rabat : le deal des scélérats
    http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=539:2020-12-13-06-30-01&

    Le cancer de la normalisation avec l’État hébreu a de nouveau métastasé. Il a allégrement traversé le monde arabe, du golfe à l’océan, s’incrustant pour la première fois au Maghreb. Il a fallu deux ou trois tweets et quelques salamalecs entre un Commandant des armées et un Commandeur des croyants et le tour fut joué.

    D’un côté, un homme orange, barricadé dans le bureau ovale (car menacé d’expulsion) qui scande : « Make America great again ! ». Et à quel prix ? Celui de deux peuples simultanément bradés dans la même transaction, pardi ! N’est-ce pas la doctrine du « big stick » qui fait la grandeur de l’Oncle Sam ?

    De l’autre, un monarque, président du comité Al Qods, censé « soutenir les populations et institutions palestiniennes de la ville sainte ». Après 21 ans de palabres, de petits-fours et de « bous-bous », la ville sainte, ses populations et toute la Palestine sont sacrifiés sur l’autel de la politique des scélérats.

    Et le Bibi fricoteur, toujours à l’affût d’une occasion pour se sortir d’un de ses nombreux bourbiers, glane un nouvel alibi : un immense tajine aux poissons de Dakhla. Délicieux ces poissons et, surtout, gratuits. Pas un shekel, pas un dirham : il suffit de les ramasser, sur le bord de l’océan puisque les propriétaires sont confinés derrière le mur.

    Tout en haut, le « machin » gigote et toussote « résolution, résolution, résol… ». Pauvre vieux « machin » ! Des décennies de résolutions et des kilomètres de rapports n’ont arrêté ni la colonisation ni les bombes au phosphore blanc.

    Mais tant que l’amour de la terre restera vivace dans le cœur des opprimés, des oliviers finiront par pousser dans le sable et des palmiers sur le béton des colonies.

    Ce n’est qu’une question de temps. Rappelez-vous, l’Algérie.

  • ♦ Relation spéciale d’Israël avec l’État de la nation la plus dangereuse du monde - MammAfrica
    http://omarsellami.eklablog.com/relation-speciale-d-israel-avec-l-etat-de-la-nation-la-plus-da

    L’accord bipartisme garantit depuis longtemps le soutien à Israël en tant qu’élément vital de la politique étrangère des EU. Israël reçoit bien plus de 3 milliards de dollars par an des États-Unis, ainsi que des renseignements privilégiés pour surveiller et cibler les Palestiniens, selon des documents de la US National Security Agency découverts par Edward Snowden en 2014.

    L’Institute for Policy Studies, un groupe de réflexion étasunien axé sur la paix, souligne un schéma révélateur de l’aide des EU à Israël. Après la guerre de 1967, cette aide a augmenté de 450%, et de nouveau après la guerre civile en Jordanie, quand Israël y a réprimé les radicaux. La victoire militaire israélienne de 1973 contre l’Égypte et la Syrie a de nouveau provoqué une augmentation de 800% de l’aide, car Israël a prouvé qu’il pouvait vaincre les ennemis armés par l’URSS. Après la révolution iranienne de 1979, l’aide a quadruplé, comme après l’invasion du Liban en 1982 et de nouveau pendant et après la première guerre du Golfe. Ce que cela suggère, c’est que l’aide étasunienne n’est pas accordée pour assurer la survie d’Israël, mais répond à la preuve de la force et de l’agression israéliennes. Plus la belligérance d’Israël est grande – y compris son écrasement des aspirations palestiniennes – plus il reçoit d’aide étasunienne.

  • La véritable histoire de « Rachid Casa » – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/30/la-veritable-histoire-de-rachid-casa

    Messaoud Zeghar (©D.R)                                                 

    Retracer la vie de Messaoud Zeghar a été un exercice périlleux à plus d’un titre, d’abord parce qu’il est entré dans la mémoire collective algérienne avec une histoire qui laisse rarement indifférent. Les écrits existants sont souvent équivoques car ils se basent fréquemment sur des approximations, des rumeurs qui sont contredites par la réalité de son parcours. Ainsi, il lui est attribué de façon erronée de nombreuses relations, en particulier à l’international, et des missions qu’il n’a jamais accomplies. Pire, on a été jusqu’à tenter de le présenter comme l’homme le plus riche d’Algérie, disposant d’une fortune de 2 milliards de dollars de l’époque (soit l’équivalent de près de 300 milliards d’aujourd’hui, c’est-à-dire plus que les réserves en devises de l’Algérie).

    Messaoud Zeghar avec Abdelaziz Bouteflika (© D.R)

    Cet argent devait alimenter un fond secret devant secourir en cas d’urgence son fidèle compagnon, le président Houari Boumédiène. Cette fortune aurait été spoliée par les services secrets algériens à son arrestation. Le danger de ces affabulations repose sur le fait qu’elles ont été reprises en boucle sans vérification par de nombreux auteurs, y compris par certains se présentant comme des spécialistes de l’Algérie. La puissance de ce personnage est qu’il ne laisse jamais indifférent et que tous les ouvrages récents relatifs à l’Algérie relatent son influence décisive, même si de nombreuses contre-vérités s’expriment. En effet, on ne peut pas enfermer Messaoud Zeghar dans des cases trop étroites par rapport à la réalité complexe de son parcours. Comment imaginer qu’un jeune Algérien des années 50 ait pu connaitre une telle ascension, l’amenant à être un des artisans les plus efficients de la révolution algérienne ? Qui aurait pu préjuger de son rôle majeur dans la logistique, en particulier de l’armement ? Qui aurait pu imaginer sa capacité d’influence auprès de certaines grandes puissances pour pousser les instances internationales à faire pression sur la France ? Enfin, qui aurait pu anticiper l’influence de Messaoud Zeghar sur son peuple pour qu’il puisse concrétiser son indépendance ? Son objectif permanent a été de neutraliser la tutelle de l’ex-puissance coloniale qui souhaitait ardemment continuer à impacter le devenir de l’Algérie sous une autre forme de domination. Dans cet optique, Messaoud Zeghar a aussi eu très tôt l’intuition de diversifier les relations géostratégiques de l’Algérie vers certains pays et en particulier les Etats-Unis. Cette influence avérée et son lobbying ont permis à l’Algérie de nombreuses avancées. Ainsi, sans le soutien américain implicite, le peuple algérien aurait pu connaître beaucoup plus de difficultés à accéder à l’indépendance. De même, cette relation privilégiée à laquelle oeuvrait Zeghar, a permis de ne pas entraver la réappropriation par le pays de ses ressources énergétiques en 1971. Nous ne pouvons douter que si l’Etat américain avait voulu stopper la nationalisation des hydrocarbures, il est quasi certain que l’histoire de l’Algérie aurait pris une tournure différente. Mais se pencher sur le destin de Zeghar n’avait pas pour but de l’idéaliser, mais de mieux le comprendre car à travers son histoire, ce sont toutes les avancées et les tragédies d’un pays que l’on décèle, et peut-être son avenir prometteur. La préparation de cet ouvrage a été longue et difficile. Tout d’abord, Messaoud Zeghar, homme de l’ombre, s’est aussi retrouvé à plusieurs reprises sous les projecteurs, devant faire face à des campagnes médiatiques. Mais ce culte du secret qui lui a permis de survivre pendant la guerre d’indépendance, lui imposa jusqu’à la fin de ses jours de cloisonner ses relations, ce qui rendit la tâche plus ardue. Sa propre famille ne savait pas vraiment ce qu’il avait fait dans le passé ou quels avaient été ses projets. Rapidement, j’ai donc tenté de retrouver ses proches, et cet exercice que je pensais mener en quelques mois, a pris trois ans. Les identifier ne fût pas aisé, mais j’ai pu découvrir au fur et à mesure des rencontres, de nouveaux personnages déterminants dans la vie de cet homme que je me mis au défi de localiser. Se rapprocher ainsi du terrain en allant questionner directement les hommes, m’a permis de passer d’un exercice purement intellectuel à un ouvrage où la nature humaine est centrale, car l’avenir de l’Algérie n’est pas lié à ses ressources d’hydrocarbures ou à l’étendue de son paysage, mais à la vitalité de ses femmes et de ses hommes. La troisième difficulté fut de discerner les qualités et les travers de Messaoud Zeghar pour ne pas entrer dans une approche binaire d’idéalisation ou de diabolisation, et ainsi retracer sa trajectoire avec ses hauts et ses bas. Et, pour tenter de se rapprocher au plus près de la réalité de ce personnage, la rigueur souhaitée à ce récit nous a imposé de toujours privilégier la confrontation entre tous les entretiens et les documents, lettres, photos, relatifs à Messaoud Zeghar. Une des grandes particularités de ce personnage a résidé dans sa capacité à créer des liens entre son engagement politique et son goût effréné pour les affaires. On perçoit d’ailleurs mieux cette dualité en approfondissant les relations qu’il a entretenues avec son premier cercle de proches, son équipe de collaborateurs qui dans une certaine mesure a aidé à conforter sa grande puissance. L’évolution de leurs relations, faites de rebondissements retentissants, a rendu la vie de ce personnage troublante à plusieurs égards, effrayante dans certaines situations et surtout, tout simplement passionnante. Le parcours des hommes exceptionnels est souvent traversé de voltes faces où le tragique se dispute à l’insolite, et c’est ce qui démultiplie l’aura et le charisme de Messaoud Zeghar. Homme clé des relations commerciales internationales avec l’Algérie et homme d’influence dans la diplomatie parallèle, en particulier dans les relations algéro-américaines, ses plus belles opérations lui ont permis de constituer un patrimoine important, difficilement mesurable, l’amenant à être considéré comme le personnage le plus fortuné et un des plus décisifs d’Algérie. La révélation de plusieurs affaires, le faisant passer de l’ombre à la lumière jusqu’à son arrestation par le nouveau régime au début des années 80, a entraîné sa mise à l’écart. A ce moment crucial de sa vie, il perdit quasiment tous ses repères, impuissant pour la première fois, ne pouvant plus compter sur ses réseaux et une grande partie de son équipe, et voyant son patrimoine décliner à grande vitesse. Il décéda peu après dans des conditions controversées, mettant un point final à sa trajectoire exceptionnelle qui fut à la fois romanesque, passionnante et tragique.

    De droite à gauche : Rockfeller, Zeghar et un officiel américain

    Trente ans après sa mort, ce personnage attire toujours autant l’attention. En 2014, lorsque nous évoquons le nom de Zeghar en Algérie, les gens sont toujours captivés pour diverses raisons : son amitié exceptionnelle et unique avec Boumédiène, sa contribution déterminante aux relations algéro-américaines, sa démarche entrepreneuriale remarquable mais aussi l’enlèvement de sa sœur, son emprisonnement sous l’ère Chadli et sa mort tragique à un âge peu avancé. Se consacrer à un tel ouvrage pendant quatre ans trouve aussi pleinement son sens s’il permet de faire comprendre aux jeunes générations que cette personnalité unique a su mêler, à l’avantage de l’Algérie, un patriotisme authentique au génie des affaires. Certains grands noms de l’industrie et des services en Algérie tirent actuellement leurs fortunes d’intermédiations, sans forcément y associer l’intérêt général du pays. Messaoud Zeghar les aurait-il suivis dans ce cheminement ? Si ce n’était les parts d’ombre personnelles de Zeghar qui l’ont fait inexorablement sombrer, le pays aurait pu encore longtemps bénéficier de ses talents exceptionnels dans la diplomatie parallèle.

    Que reste-t-il de la mémoire de Zeghar ?

    Une question essentielle reste posée : qu’est ce qui a fait courir Zeghar durant près de cinquante années ?

    Nous allons tenter d’y répondre avec une caractéristique fondamentale de ce personnage, qui est celui d’un homme capable du meilleur comme du pire quand ses objectifs sont contrariés. Nous sommes convaincus que le pouvoir, l’argent, le sexe, la reconnaissance n’étaient pas les moteurs de la nature de Zeghar, même s’ils ont étayés sa vie. Comme souvent pour les personnages qui ont marqué l’histoire, il y avait dans son parcours un rapport particulier à l’enfance et à l’amour. Son rapport fusionnel avec sa mère et par la suite avec sa sœur Dalila, ont peut être été déterminants dans sa trajectoire. Sa soif d’être aimé a décuplé son énergie et lui a permis d’être au centre de toutes les attentions. Comme un chef d’orchestre, il donnait le « la » à sa famille qui lui vouait une estime immense, tout en le craignant car tout le monde savait qu’il pouvait être doté de l’esprit le plus redoutable. Nous avons lu des milliers de pages sur les histoires relatives à la vie de Zeghar, en retirant quelques apprentissages utiles aussi à l’Algérie. Le premier, c’est de confirmer que Zeghar a été le seul à ce jour à avoir combiné le rôle de lobbyiste international en faveur de l’Algérie, d’entrepreneur international et de diplomate non officiel pour son pays, disposant de plusieurs passeports diplomatiques et d’ordre de missions quasi permanents lui permettant de faire des contre-enquêtes sur les sujets les plus sensibles, y compris relatifs au secret défense. Le second apprentissage, c’est la démonstration de son génie des affaires avec une stratégie internationale, alors que nous étions au début de la mondialisation avec des moyens de télécommunications archaïques, sans internet et sans téléphone portable. Il alla d’ailleurs jusqu’à racheter le leader mondial des radio-télécommunications militaires. Ce talent était conforté par une générosité certaine avec de nombreuses personnes, tout en étant lucide sur la rapacité de ses partenaires, générant chez lui une forme de paranoïa permanente. Paradoxalement, il était aussi capable de faire confiance rapidement sur un ressenti positif et d’entamer rapidement une liaison forte. Sa qualité d’entregent était surtout liée à une capacité extraordinaire de se rendre indispensable, d’aller très vite dans l’analyse et la prise de décision, et de s’adapter à toutes les situations. Il savait surtout créer des liens intimes très rapidement avec des inconnus, rendant son relationnel extrêmement diffus avec une vision globale et planétaire. Zeghar est pourtant certaines fois défini comme un vulgaire intermédiaire qui aurait bénéficié de son amitié avec le président Boumédiène pour s’enrichir frauduleusement sur le dos de l’Algérie. Dans un esprit rigoureux et mesuré, aller dans ce sens serait un raccourci facile, ne permettant pas d’analyser en profondeur la complexité du personnage. Nous ne pouvons occulter son sens aigu des affaires et du pouvoir de l’argent, mais nous estimons que cette fortune accumulée n’est que la partie visible de l’iceberg du personnage. Pour lui, l’argent permettait de répondre à certains objectifs, comme de subvenir aux besoins de ses proches, y compris dans le luxe, mais surtout de faire partie intégrante de l’histoire de son pays en étant toujours disposé à apporter sa meilleure contribution. Des centaines de personnes ont bénéficié de la générosité de Zeghar, chefs d’états, ministres en passant par de simples villageois. Il savait donner, parfois avec des visions à moyen et long termes, mais souvent sans rien attendre en retour. En affaires, il était capable de miser gros et certaines fois de mégoter sur des petites sommes, non pas pour le montant mais sur le principe. Il a pu à certains moments ne pas honorer des engagements en reportant certains règlements, mais il n’a jamais volé personne et encore moins d’une manière délibérée. Nous pouvons également mettre en exergue sa lucidité sur les hommes, il savait qu’il ne pouvait faire les choses sans une équipe sûre et fiable. Il avait réussi à bâtir cette équipe, mais il a sous-estimé la dynamique du temps. C’était à la fin des années 70, aube d’une nouvelle époque. Il pensait pouvoir continuer à fonctionner comme dans les années 60 avec sa double casquette. Mais malheureusement, le nouveau pouvoir des années quatre vingt ne pouvait s’accommoder d’un tel homme, car il disposait déjà d’une vraie légitimité historique couplée à une puissance sans précédent dans les affaires. Lui renouveler ce positionnement double d’homme d’affaires et d’homme d’influence sur les dossiers sensibles, aurait démultiplié sa puissance de frappe et donc de nuisance, y compris pour le nouveau pouvoir. Les propos d’un haut cadre, proche du Président Chadli sont éclairants : « Zeghar avait obtenu une place exeptionnelle durant l’ère Boumédiène car il était arrivé à le mettre dans sa poche alors si on l’avait laisser faire avec Chadli, n’imaginons même pas la suite ».

    De droite à gauche : Zefgar, Boumediene et Bouteflika (©D.R)

    C’est en grande partie dans cette lecture qu’il faut analyser les véritables raisons de l’arrestation de Messaoud Zeghar. Chadli Bendjedid a délicatement manœuvré en le neutralisant sans porter atteinte à sa vie alors qu’il aurait pu aisément le faire. Le Président Chadli et ses collaborateurs dont le colonel Kasdi Merbah se sont appuyés sur l’axe géostratégique que Zeghar avait initié avec des superpuissances comme les USA, pour renforcer d’une manière indiscutable l’indépendance et le rayonnement de l’Algérie qui était alors à son apogée.

    Aujourd’hui en 2014, la question est de savoir ce que l’Algérie peut utiliser de la trajectoire de Zeghar, comme un éclairage pour les jeunes générations ? Pédagogiquement, nous pensons que raconter l’histoire de Zeghar aux jeunes peut être utile dans cette approche gagnant gagnant. De nos jours, beaucoup d’Algériens sont guidés par l’ambition de faire fortune sans patriotisme, voire même en détruisant volontairement les acquis de l’Algérie. Zeghar faisait des affaires avec son pays mais toujours en vrai patriote, en lui renvoyant l’ascenseur pour que l’Algérie soit plus forte et plus indépendante. Son action de lobbyiste international au profit de l’Algérie constitue le travail le plus spectaculaire de Messaoud Zeghar durant près de trente années. Ce travail d’influence ne doit pas être négligée car il avait su créer un réseau d’amis, en particulier aux USA, qui impactait l’indépendance et la préservation des intérêts de son pays. Nous estimons que l’indépendance de l’Algérie en 1962 et surtout la nationalisation des hydrocarbures en 1971 n’aurait pu se réaliser sans heurts si les américains n’avaient pas cautionné ces décisions révolutionnaires et stratégiques. Dans ce cadre, nous sommes convaincus que Zeghar a apporté une contribution certaine pour que son influence soit la plus efficace dans la réalisation de ces bouleversements politiques et économiques. Il faut admettre que la nationalisation des ressources énergétiques algériennes au début des années soixantes dix fut etonnemment une réussite totale alors que d’autres pays avait tenté la même expérience mais avec un échec cuisant comme ce fut le cas de l’Iran. En effet, le 19 août 1953, le Premier ministre du chah d’Iran, Mohammad Mossadegh est démis de ses fonctions sous la pression des américains et des Britanniques qui lui reprochent d’avoir nationalisé les gisements pétroliers d’Iran et exproprié la puissante compagnie pétrolière Anglo-Iranian OilCompany. Il faudra attendre vingt ans avant qu’un autre pays ose nationaliser son pétrole. Ce sera l’Algérie sous l’impulsion et le courage du président Boumédiene et du travail remarquable de ses collaborateurs Abdelaziz Bouteflika, Belaid Abdesselam, Sid Ahmed Ghozali et bien sûr Messaoud Zeghar. Zeghar était arrivé à faire cautionner par les américains sa non intervention contre les nationalisations en Algérie. Précisément, Zeghar dans le plus grand secret avait signifié à son reseau américain l’intérêt pour les Etats unis de nationaliser les hydrocarbures en Algérie. Le deal conclu officieusement par Zeghar et validé par le Président Boumédiene était le suivant, vous première puissance mondiale vous nous laissez nous réapproprier nos richesses sans heurts et en neutralisant l’ex puissance coloniale, en contrepartie nous vous donnons des assurances concernant le délogement des compagnies pétrolières de l’ex puissance coloniale et les garanties de pouvoir participer au projet de développement de l’Algerie tant en ce qui concerne l’achat d’unités clés en mains que de l’exportation d’hydrocarbures algeriens. L’intérêt pour cet accord officieux dont Zeghar est le représentant personnel du Président Boumédiene est stratégique pour les Etats unis qui attendent des retombées économiques fortes mais aussi la neutralisation de l’hégémonie Russe en Algérie. Cette mission secrête de lobbying de Messaoud Zeghar aux Etats Unis n’a été possible que parce que le Président Boumédiene avait compris très tôt depuis la fin des années 50, sous la très forte influence de son ami Messaoud, que l’indépendance de l’Algérie serait toujours plus forte si les relations étaient diversifiées, les russes pour l’armement, les américains pour les équipements industriels et l’énergie, l’ex puissance coloniale la France pour les produits agro alimentaires et équipements. En d’autres termes, il est incontestable que Zeghar est un des artisans les plus importants de cet axe géostratégique avec les Etats Unis qui perdurent encore à ce jour. Nous ne pouvons comprendre le génie de cette diplomatie parallele sans souligner l’influence très forte de Jimmy Oebel père sur Messaoud Zeghar, cet américain, ancien commandant de l’Oss (ancètre de la CIA), amitié qui date des années 50 et qui a renforcé considérablement son analyse géo stratégique en particulier vis-à-vis des Etats Unis. Le role de messaoud zeghar dans la diplomatie parralele est incontestable et il suffit de se reporter aux documents d’archives des Etats Unis où il est le seul à être présenté comme une des personnes les plus influentes d’Algérie en étant le confident du président Boumédiene. La question qui reste posée est le rôle de Zeghar dans le monde des affaires. Précisément, quelle était la contribution réelle de Zeghar dans ses prestations vendues à ses partenaires étrangers qui travaillait en Algérie ? Zeghar faisait un travail de fond pour ses partenaires, en particulier sur le recueil, le traitement et la restitution des informations. Il rassemblait des données macroéconomiques et sectorielles, permettant d’appréhender dans les meilleures conditions possibles, la soumission à certains marchés. N’oublions pas que l’Algérie devait faire face dans son fonctionnement à de nombreux goulots d’étranglement et que sans assistance, il était impossible pour un étranger d’avancer. Zeghar a-t-il corrompu certaines personnes ? Peut-être, nous ne le savons pas, mais nous sommes persuadés de deux choses. D’abord, il effectuait un vrai travail d’accompagnement avec ses partenaires étrangers, ensuite, la corruption d’agents publics par Zeghar n’a jamis été établi et il n’a jamais été condamné en conséquence. Ensuite, sur la mémoire de Messaoud Zeghar, nous ne pouvons occulter le caractère intéressé de sa générosité pour le financement de soins, d’études ou de séjours à l’étranger à destination des gens du pouvoir. En parallèle, Zeghar était très généreux avec beaucoup de gens du peuple. Sur le plan prospectif, les problématiques du business international avec l’Algérie sont révélées et réorientées, en particulier sur la question de l’intermédiation qui gangrène l’économie de ce pays depuis de nombreuses années. L’intermédiation en Algérie représente des sommes colossales, entre 4 et 10 milliards de dollars annuellement, peut et doit être dévoilée au grand public, car si elle se fonde sur des prestations réelles (conseil, assistance, accompagnement), elle est légale et doit participer ouvertement au positionnement des firmes étrangères en Algérie. A contrario, si cette intermédiation se fonde sur la corruption de hauts fonctionnaires, c’est un cancer pour le pays. Ne pas en parler aujourd’hui, c’est faire perdurer certaines pratiques mafieuses et maintenir en place des filières complètes où des monopoles privés se sont constitués. Les grands entrepreneurs algériens d’aujourd’hui et de demain, dont quelques uns ont connus Zeghar, doivent s’inspirer de son histoire qui peut les renforcer dans leur patriotisme et leurs contributions au développement de l’Algérie. Enfin, le charisme et l’aura de Zeghar trente ans après sa mort vient sûrement de ce mélange de véritable patriotisme, de génie des affaires, du meilleur comme du pire avec l’omniprésence du rocambolesque et d’une générosité exceptionnelle. Sa personnalité hors normes fait qu’aujourd’hui encore, de nombreux écrits se réfèrent à son parcours, souvent sur des informations erronées. L’objectif de cet ouvrage est également de remettre les pendules à l’heure afin que la mémoire de l’Algérie ne soit plus fondée sur des mythes mais sur la vie réelle d’hommes qui ont marqué à jamais l’Histoire de leur pays. Enfin, l’aura des grands hommes réside dans ce lien inexplicable avec les autres. Zeghar dispose de ce lien avec les Algériens. Pourquoi, comment, finalement nous ne le savons pas vraiment mais le lien est étrangement très puissant. En Décembre 2012, j’ai reçu un jeune Algérien pour le conseiller dans des projets à l’international. Après discussion, il me signale qu’il est originaire de la région de Sétif. Je lui précise que je suis entrain d’écrire un ouvrage sur un personnage de sa région et d’une manière spontanée, il sort de son portefeuille la photo de Messaoud Zeghar. Cette alchimie est inexplicable et me touche également personnellement, comme si j’avais été choisi pour écrire cet ouvrage.

     Seddik LARKECHE

     larkeche.seddik@yahoo.fr                                                                                                                        https://www.liberte-algerie.com/contribution/la-veritable-histoire-de-rachid-casa-213669

  • Lettre à Georges Ibrahim Abdallah – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/07/lettre-a-georges-ibrahim-abdallah-2

    Mon Cher Georges,

    C’est aujourd’hui ton anniversaire.
    Tu me pardonneras mon inaptitude à formuler les vœux d’usage qu’il est convenu d’adresser dans ces cas. Mais je peux t’affirmer sans me tromper que le meilleur est devant toi et devant nous. Le monde que nous espérions autre est en train de s’effondrer. Depuis longtemps lézardé par une accumulation de corruptions et d’insouciante incompétence pour la vie, la vraie, celle qui s’invente tous les jours auprès de sa diversité généreuse, une petite particule a surgi à temps pour le mettre à l’arrêt et lui signifier sa fin.

    Ce virus mime l’aberration de ce monde. Il se multiplie sans fin en détournant à son usage toute la complexité de l’outillage biologique des cellules eucaryotes d’un mammifère qui s’estime ‘supérieur’. Cette particule, un simulacre de vie, un peu moins 30000 nucléotides dans une enveloppe, n’a qu’un seul dessein, se répliquer sans limite, exactement comme le capitalisme n’est mu que par le profit que le système social tel qu’il l’a organisé lui octroie à chaque cycle de marchandise.

    Peu lui importe de dévaster l’organisme qu’il colonise et de le détruire, le virus a déjà sauté dans d’autres unités vivantes qui lui permettront de proliférer, identique à lui-même. Le capitalisme industriel avait détruit la paysannerie et les corps de métier, il a alors prolétarisé en nombre excessif ceux qu’il lui fallait en abondance pour les envoyer à la mine et dans les hauts-fourneaux. Puis il s’est retiré des régions devenues des paysages fantomatiques pour aller plus loin, là où le plus faible coût d’entretien des hommes qui le servent l’autorise à faire plus de cycles et plus de profits.

    A terme, avec une structure stabilisée et très efficace qui restreint ses capacités adaptatives de mutation, ce virus risque de détruire tous ses hôtes potentiels et il disparaîtra avec eux. Le capitalisme fait de même. Triomphant car non contrarié, il détruit toutes les diversités, culturelles, biologiques, il asservit les corps et les esprit et rognant sur la partie à concéder aux travailleurs pour qu’ils persistent biologiquement et intellectuellement à le servir, il finit par buter sur des cycles où sa marchandise ne pouvant circuler faute d’acheteurs n’est plus valorisée. Certes, il a muté et s’est légèrement adapté quand il a réduit à un quasi-esclavage le prolétaire insuffisamment rémunéré en l’attelant à payer une dette, elle aussi sans fin. Petit à petit, le capitalisme s’est transformé en une économie de rente basée sur la détention d’un monopole d’une denrée inépuisable et impérissable, la monnaie créée magiquement. Elle ne correspond à aucune création de richesse, elle gonfle la valeur marchande de titres boursiers.
    Il a uniformisé la planète et les modes de vie. Les milliardaires maintenant chinois après avoir été étasuniens, allemands, japonais, bédouins et russes font la queue pour acheter un cabas en plastique à Paris. Ailleurs, à quelques encablures, des centaines de millions d’hommes démunis de tout font leur transhumance pour chercher une pitance plus loin, fuyant des terres asséchées et sans semences et des guerres qui ne les concernent pas.

    Effondrement

    Oui, Georges, nous assistons de notre vivant à cet effondrement.
    En quelques jours, six millions de demandeurs d’emplois aux Usa. Mieux que la grande Dépression qui n’a été vaincue que par la relance économique due aux efforts de guerre étasuniens entrepris en 39-45. La guerre n’a cessé depuis, sautant d’un continent à un autre, entretenue avec toutes sortes de motifs par la nouvelle classe des marchands, celle qui vend les canons et fournit les prétextes pour que toutes les provinces de l’empire s’en dotent et guerroient parfois.

    La production mondiale des biens est en train de se ralentir, bientôt mise à l’arrêt par une particule plus parfaite que les clones que rêvaient faire d’eux-mêmes les membres d’une élite trans-humaniste qui y voyait une manière de s’éterniser.
    Il faut les voir s’agiter, les Pharaons et leur clergé, la fille aînée de l’Eglise en tête. Confondus dans leurs impostures, défaits mais poussant encore leur air de bravade arrogant. Ils peinent à réciter les textes dépenaillés, rachitiques, écrits pour eux par des plumes exténuées de baver du mensonge au kilomètre.

    Déni, puis affolement.

    Ils n’ont rien compris, retardant autant que faire se peut l’arrêt de toute activité humaine inutile à la poursuite de la vie biologique. Ils ne pouvaient pas comprendre, limités par leur intelligence de servants opiniâtres d’un ordre qu’ils imaginent immuable car confortable pour eux et leurs pairs. Et même ayant vaguement compris qu’en l’absence de réaction énergique le spectacle des morts par millions créerait un certain désordre dans le paysage des démocratures. Obèses, elles s’affaissent sous les tonnes de nourritures malsaines et de papiers gras.

    Jusqu’au bout, ils auront essayé de maintenir au travail des esclaves en ignorant que tout benoîtement si tous les esclaves-travailleurs périssaient de la particule folle, le capitalisme cesserait faute de carburant.

    Le meilleur est devant nous.

    Je n’ai pu venir te visiter comme je le prévoyais, prise ici dans les rets d’un travail aussi absurde que beaucoup d’autres, soigner de la pathologie sociale sans les moyens pour y remédier et l’arrivée de cette épidémie que j’ai accueillie avec à son tout début la colère pour les responsables imprévoyants et leur cécité puis avec l’apaisement qui suit une fièvre désordonnée. La moitié de l’humanité est mise à la retraite. Son activité était donc bien non essentielle. La destruction des services publics se révèle maintenant crûment. La recherche scientifique et les services de santé publique sont tenus par des étrangers sous-payés, corvéables en attente de papiers qui régularisent leur situation précaire. La vague des médecins algériens qui ont fui les années de plomb a dispensé les autorités de penser une organisation des soins cohérente. Hautement formés, ils ont constitué une armée de petites mains assurant des gardes d’urgence peu rémunérées peu prisées par les internes autochtones. Les technocrates dont l’expertise est confiée aux lobbyistes qui conçoivent discours et textes de loi ne comprennent pas que la rareté de l’offre ne contracte pas toujours les besoins. Plus du tiers des chercheurs dans tous les domaines sont en situation de grande précarité. Les carrières n’y sont pas encouragées car les travaux et les publications sont assurés par nombre d’étrangers qui au mieux au terme de leurs thèses seront recrutés dans le secteur privé.

    Confinement du prisonnier

    Nous vivons le régime de mise en quarantaine et du confinement.
    Mais il ne s’agit pas là d’une mise en prison.

    Celle qu’on t’a réservée depuis 36 ans. Parce que tu as osé défié ceux qui ont mis ton pays à feu et à sang pour les intérêts d’un voisin usurpateur de terre et criminel pervers. Un artefact qui exploite des crimes passés commis par d’autres que ceux qui en sont punis. La France s’enorgueillit toujours de détenir plus ancien prisonnier politique d’Europe. En réalité elle a réinventé la perpétuité pour un délit d’opinion. Tu es simplement soupçonné d’avoir participé à l’organisation d’une riposte à la guerre asymétrique que subissaient ton pays et ton peuple. Tu as été défendu dans un tribunal d’exception par un avocat qui travaillait – de son aveu proféré publiquement peu de temps après le jugement- pour les services secrets français. Tu es libérable depuis 1999.

    Hier, on apprenait la libération d’un homme condamné à la perpétuité pour avoir fait un larcin dans une boulangerie d’une valeur de 50 dollars. Il avait 22 ans en 1979 quand il a reçu la sentence qui excluait la libération conditionnelle. C’était son 4ème petit délit. Il a servi 36 ans dans une prison d’Alabama.

    En Caroline du Nord, un homme de 65 ans vient d’être libéré après avoir accompli une peine de 35 ans. Il avait volé un téléviseur noir et blanc d’une valeur de 140 dollars. Cet ouvrier agricole avait quitté la Géorgie pour trouver du travail.

    Les Usa où le régime carcéral hypertrophié et privatisé est un mode d’esclavage annexe et non négligeable pour la production capitaliste seraient-ils devenus plus cléments que la France ?

    La gestion des services pénitenciers dans tous les pays est révoltante. La promiscuité condamne en cas de pénétration du virus dans une prison tous ceux qui y travaillent ou y sont enfermés. Les crimes de ces insouciants sont innombrables, c’en est un de plus.

    Retraite

    Cependant tu es plus libre que tes geôliers et les servants conscients ou non d’un système qui préconise compétition mortelle plutôt que fraternité et solidarité, jouissance égoïste sans limite et donc impossible à atteindre plutôt qu’accueil émerveillé des dons de la nature et des autres. Autrefois, quand les convulsions et les contradictions sociales se tendaient à l’extrême les anachorètes se retiraient dans le désert. Les prophètes s’isolaient sur des monts ou dans des cavernes. Quand se défaisait la société hellénistique en Egypte, des hommes animés d’une nouvelle foi ont inventé la vie monastique, sans savoir que ces communautés en Europe fourniraient le travail gratuit de déforestation et d’aménagement des marais. Ibn Khaldoun s’est isolé dans une grotte pour méditer et écrire loin des intrigues et des frivolités.. Aujourd’hui, dans notre confinement imposé, le bruit continue de nous envahir, celui de l’insignifiant, l’ennemi de la vérité.

    Nous avons subi un engouement très français pour une équipe qui a publié une intuition thérapeutique (pas un véritable essai) pour le Covid-19 sans avoir démontré son efficacité. Une passion s’est emparée de ses défenseurs qui ont endossé sans hésiter ses affirmations non fondées. Un champion, un sauveur leur est venu, contrarié par des pairs jaloux, des lobbies du Big Pharma alors que le chef de cette équipe est lui-même un mandarin autoritaire, ayant des liens d’intérêts avec des laboratoires privés qui allouent des prébendes à son unité de recherche. Pris au dépourvu par un événement inédit, les plus rationnels sont devenus des adeptes d’un nouveau culte. Ils se sont pris à affirmer qu’en situation d’urgence sociale, un placebo c’est mieux que rien alors que le maximum de rigueur devrait au contraire être requis face à cette pandémie. Plusieurs pays du Maghreb, abusés ou complices de la supercherie, ont adopté le traitement miraculeux dont le niveau de preuves est nul. Ils servent de champ d’expérimentation comme par le passé on a testé sur eux des vaccins et des antibiotiques, parfois à leur insu. La peur de la mort, les habitudes dérangées et un sommeil perturbé ont décapé un maigre vernis cartésien.

    Nous goûtons désormais à l’enfermement dehors.

    Nous éprouvons combien ta force mentale est immense car ici personne n’est immunisé contre les errements psychiques qui surviennent après deux petites semaines de déplacements restreints.

    Ta cause est relayée partout dans le monde.
    Le gouvernement libanais semble s’intéresser sérieusement et publiquement à toi. Enfin juste avant le mouvement de révolte populaire contre les exploiteurs et les corrompus.

    Tes amis et moi-même sommes impatients de te revoir en dehors de Lannemezan dont les portes s’ouvriront bientôt.

    Ce choc de la petite particule est vraiment mortel pour le capitalisme.

    Bon anniversaire, Georges.
    Je n’écris plus de sonnets depuis plus d’un mois.

    Notes

    https://abcnews.go.com/US/man-spent-36-years-prison-stealing-50-bakery/story?id=65264675

    https://www.deseret.com/2005/5/29/19894849/man-released-after-35-years-in-n-c-prison-for-stealing-tv

    Par Badia Benjelloun

    http://www.afrique-asie.fr/lettre-a-georges-ibrahim-abdallah

  • Ce n’est pas la fin du monde, c’est la fin d’un monde – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2020/04/02/ce-nest-pas-la-fin-du-monde-cest-la-fin-dun-monde

    « Plus je lis sur le virus (Coronavirus), sur les stratégies de lutte, sur le confinement et ses conséquences à terme, plus je trouve la controverse, et plus je suis dans l’incertitude. Alors il faut supporter toniquement l’incertitude. L’incertitude contient en elle le danger et aussi l’espoir » Edgar Morin

    Mon avis est loin d’être celui d’un expert pour lancer des prophéties. Humblement d’humain et de mortel. La conscience me dit que la prudence et la vigilance sont mère de sureté. Peu importe l’origine de cette saloperie, l’essentiel c’est de faire tout pour s’en prémunir. L’essentiel aussi est de se questionner longuement, en pleine méditation sur l’avenir de cet homme, de son habitacle terrestre et de ses présumées conquêtes.

    Une escapade, juste à côté du confinement, une liberté d’une demi-heure accordée par le geôlier et me voilà dans un monde à moitié disparu. Tout me manque, mon café, mes territoires, mes amis, mes indépendances ,la vie, l’infini. Même la politique ne m’émeut pas. Elle n’est nulle part à l’ordre du jour. Je la contemple ému et navré qu’elle n’ait pu agir au moins comme une chloroquine. Tous sont absents, confinés eux aussi. Ils l’étaient bien avant, autrement. Ceux qui nous conçoivent le comment de notre vivre. Ces ministres, ces députés, toute cette armada qui le long d’une ère a régenté le pays sans avoir à l’idée d’étoffer les structures sanitaires et prévoir le moindre risque susceptible de survenir. La gabegie, la leur est déjà dans le mépris qui se dégage à leur encontre par tout un peuple pris en angoisse quand il n’est pas proie à une mort lente et parfois certaine.

    Je me suis contenté et de loin, masqué à voir picoter un bout de pain émietté, ces pigeons qui n’ont ni toilettes hydro-alcooliques ni masques, uniquement des gestes barrière que la nature leur à offert instinctivement. Ils savaient se protéger de la menace virale qui fait vibrer les laboratoires et attester l’impuissance des scientifiques. Après ces palabres en monologue pulvérisant mes méninges d’inculte en la chose, je me suis ramassé pour rentrer, rejoindre mon casernement et reprendre mon billet d’écrou et faire souffrir la présente divagation.

    Ce confinement obligatoire c’est tout le peuple en évidence qui le demande si comme il aspire ardemment à être en résidence surveillée. Cette situation de mise sous cloche vient nous enseigner de nouveaux modules. Nous avons appris un nouveau langage ; confinement, masque yz, gel hydro-alcoolique, distanciation sociale, mesures de barrière, restez chez vous. Nous avons, à notre bonheur appris de nouvelles manières d’être, de se comporter en hygiène, de veiller à la salubrité, à la désinfection, au savon et au pire bienveillant au vinaigre, à l’eau de javel, aux clous de girofle, aux feuilles d’eucalyptus. Aux infusions de gingembre et autres herbes disqualifiées au profit du doliprane. Pêle-mêle. Tout ce qui se dit, se facebooque, se twitte allant dans le sens d’amoindrir le mal, le déraciner est le bien venu. Contrairement à certains internautes estimant faire dans la primeur d’information s’empressent à la comptabilité macabre. Ils sont prompts à la seconde pour prestement la transmettre comme des pointeurs alertes logés aux portes des morgues. Pourtant en termes de guerre, le moral des troupes ne peut être gagné que par l’espoir dans la victoire, dans la guérison des blessés et en cas de déroute en la conviction d’une tactique inédite.

    Pour moi cela dépasse un peu le confinement, on est dans la confination. Le confinage. Une opération d’entraînement, un réchauffement psychique pour s’habituer à un nouvel ordre de mobilité. Je le prenais au début comme un très long weekend. Il ne semble pas finir de si tôt. Moi, l’épris des terrasses de cafés, des envols et des échappées, des débats et des verbiages me voilà en auto-enfermement. Je vois toutes mes libertés otages d’un vaccin, tous mes désirs à la merci d’un quelconque laboratoire. Là, du haut de mon ignorance je constate malheureux, la grande impuissance humaine. La science ? Oui, je l’admire, la vénère. Mais cette lâche ignorance m’interpelle et transperce ma méfiance, ma peur. A quoi a-t-elle servi, cette science jusqu’ici sinon à alléger tantôt le supplice de l’humanité, tantôt à le créer ? Médecine et armes nucléaires, guerres et croix rouge, téléphone cellulaire et violation d’intimité, conquête lunaire et domination des peuples, pétrole et famine, poison et antidote. C’est pour ceci que je préfère la littérature et la poésie, la mer et la campagne.

    C’est ainsi que ma pauvre tête de néophyte, parfois de crédule en la matière, tente de comprendre quelque chose de tout ce qui se dit et à profusion sur cette maladie et les moyens de la l’éviter. En dehors des règles d’usage hygiéniques ; les avis, tellement denses, multiples, confus sèment le doute, la crainte et la paranoïa. Ils vous mettent tout de suite dans une pathologie anxiogène. Le pain est-il un potentiel vecteur de virus ? Certains l’affirment mordicus. D’autres préconisent de le réchauffer encore. Alors sur ces plateaux de télévisions, les experts se complaisent dans la contradiction et n’essayent jamais de se compléter. L’avis de l’un est uniquement son propre avis et n’est pas la vérité à opposer à l’autre. Même la rigueur de la science démontre la faiblesse des analyses et leur incomplétude. Et ces médecins en « direct » en vidéo personnelle sur leur téléphone criant au chaos, suppliant l’aide, lançant des alertes quand il ne s’agissait pas de « au secours ! », ont-ils été entendus ? A-t-on fait cas de leurs cris ? Tout hommage à leur égard n’est qu’une reconsidération tardive de leur statut. Et là je me souviens amèrement que Bedoui, ministre de l’intérieur par défaut et premier ministre par accident les a tabassés.

    Nous assistons à énormément de dictées quant à une nouvelle façon de vivre. C’est comme l’on s’y prépare. Évidemment l’on sait qu’un certain monde va disparaitre sans les oiseaux qui picotent encore nos restes panifiés. Ce monde qui s’est bâti jusqu’à présent sur un mode de domination tous azimuts. Un nouveau monde va naitre, voire il est déjà en phase de se recomposer. L’on ne sait pas par contre de quoi sera-t-il fait. De quelles priorités sera-t-il stratifié, quelles seront ses nouvelles armes ? Nouveaux défis mondiaux, nouvelles exigences humanitaires avec énormément de métamorphose dans les échanges et les normes régissant les équilibres universels ? La science reprendra-t-elle son piédestal perdu aux dépens d’Hippocrate et au profit du seul profit mercantile et de l’intelligence économique ? N’est-elle plus efficace qu’en innovant dans le tout sécuritaire ? Tiens, au sein de la même réflexion, il me vient à l’idée de creuser un peu dans la notion de cette commission créée au niveau de chaque wilaya pour suivre le développement du covid19. Présidée par le wali, elle est composée des représentants des services de sécurité locaux à l’exception du chef de secteur militaire (?), du procureur général et des présidents d’Assemblée de wilaya et de commune du chef lieu.

    Bizarre non ? Pas de Directeur de la santé, pas de Professeurs en médecine ni leurs auxiliaires (pharmaciens, laborantins, industriels paramédicaux…) pas de Protection civile, pas de chercheurs universitaires, juste une commission de sécurité comme elle a toujours existé depuis son instauration. C’est dire que ce virus est certes un danger public, mais pas un simple terroriste, pire un terroriste apolitique et irréligieux et pour le combattre l’on n’a pas besoin d’un arsenal armé, mais d’un savoir scientifique, hyper-médical. Il est clair que l’on peut dire avec dérision hélas que dans cette commission ainsi composée siègent au titre d’élus le FLN, le RND et bien d’autres partis politiques. Bon, la gabegie habituelle continue même sur autre front vital cette-fois ci. Que peuvent-ils apporter de plus ?

    Les futures générations auront droit à un monde où la pitié ne sera qu’une légende des siècles derniers, où la générosité qu’une pose de se prendre en selfie. A ce propos, l’on voit avec nausée, ces images où la charité et ces dons de produits ne se font qu’en présence d’une camera, le plus souvent en Smartphone. Des walis, des « chefs d’associations », des « bienfaiteurs » font la course à se faire publier sur leurs pages entrain de violer l’intimité de ceux qui, dans le besoin n’ont rien demandé. Ces diffuseurs de générosité gagneraient à tout faire dans la discrétion et l’humilité. En visite à Blida, le Premier Ministre a demandé à ces gens-là de le faire loin de toute médiatisation. L’on a vu des photos Wallah, frisant le mépris. Mesures de distanciation sociales en vrai, une position de classes sociales. Un wali costumé et masqué en mission de travail, à deux mètres en face, un pauvre en kachabia souriant, en quête de survie.

    Je m’enfonce davantage dans mon désarroi de confinement que j’essaie de rendre flexible et positif. Je regarde toujours ces pigeons égrener la mie et la croûte que leur avance sans mérite le captif déconfiné que je suis, venu en promeneur solitaire dans ce lieu isolé. Ma tête persiste encore à bouillonner à cause de ce que m’offre le visionnage de mon portable comme informations, commentaires, bêtises, aveuglement et folie. Et fausse prophétie.

    Rassasié de mes irréflexions, je rentre vers mon « restez chez-vous » et me dit en sourdine que le prochain virus sera la famine. Une autre arme cruelle et mortelle. Son spectre s’installe déjà dans un sac de semoule. L’interdiction de toute exportation de denrées alimentaires vient d’être décrétée. La constitution de stock de guerre a commencé.

    par El Yazid Dib

    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5288511

  • Islam, l’héritage colonial – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/10/19/islam-lheritage-colonial

    « La politique musulmane de la France » , par Jalila Sbaï · 

    Les nouvelles attaques contre les femmes musulmanes portant le foulard, la réaffirmation d’un islam perçu comme un problème lors des propos d’Henri Peña-Ruiz sur le « droit d’être islamophobe » révèlent combien le rapport à l’islam demeure héritier d’une perception faite de méfiance et de volonté d’encadrement. Le livre de Jalila Sbaï, La politique musulmane de la France. Un projet chrétien pour l’islam ? permet d’éclaircir ce rapport en sondant l’histoire coloniale.

    La Grande Mosquée de Paris (édifiée en 1926).
    Jean-Pierre Dalbera/Flickr
    Avec minutie, Jalila Sbaï, historienne et diplômée d’arabe nous livre le fruit de ses recherches sur la politique française menée au Maghreb et au Levant, où la religion fut au cœur de la méthodologie coloniale. Ce travail, issu de sa thèse soutenue en juin 2015 à l’École pratique des hautes études, sonne juste au point de faire écho aux politiques les plus récentes qui, en France, réduisent les Nord-Africains et leurs descendants français à leur seule dimension religieuse. Elle montre que la politique musulmane de la France prit très tôt la forme d’une instrumentalisation tout en se constituant comme un dispositif de contrôle des populations arabes.

    Sous la IIIe République, intellectuels et politiques français rêvaient encore de la construction d’un empire universel. C’était alors auprès de la politique ottomane menée par le sultan Abdülhamid II (1842-1918) qu’ils cherchaient l’inspiration. « La capacité de mobilisation, écrit Jalila Sbaï, au nom de l’islam des confréries musulmanes et la résistance dont elles ont fait preuve à la conquête française développe l’intérêt pour le fonctionnement des institutions religieuses ottomanes, que des hommes politiques songent même à reproduire dans l’empire français. »

    Une tradition centralisatrice commune à l’État républicain et à la hiérarchie ecclésiastique catholique traverse la politique française en la matière. Celle-ci s’est heurtée au caractère décentralisé de l’islam sunnite, qui permit à Paris d’envisager sa transformation. Jalila Sbaï rappelle que, dès 1902, le président du Conseil Émile Combes souhaitait définir une politique musulmane en adoptant « une ligne de conduite uniforme dans l’ensemble des territoires musulmans sous contrôle français et dans le reste du monde ». Une réforme de l’islam fut donc — déjà — envisagée par des personnalités occidentales et non musulmanes. Émile Combes n’hésita pas à préconiser la formation d’une Église musulmane dont les chefs spirituels constitueraient un clergé sous influence française.

    CONTRE L’UNIFICATION DU MAGHREB
    S’appuyant sur une riche collection d’archives, dûment analysées, dont certaines intégralement reproduites en annexe, le livre de Jalila Sbaï est un excellent outil permettant de mesurer le rapport qu’une France placée sous le régime de la séparation des Églises et de l’État depuis 1905 a entretenu avec le religieux, et singulièrement avec l’usage politique d’un islam vu au prisme d’un regard chrétien, dominant chez les hommes en charge de l’administration coloniale. Elle révèle qu’entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, les décideurs français rejetèrent une unification du Maghreb sous la houlette de l’Algérie, de crainte de voir cette région lui échapper comme ce fut le cas pour l’Angleterre en Afrique du Sud avec les Boers.

    Elle nous apprend que le Code de l’indigénat et surtout le statut de « protégés » des travailleurs maghrébins installés à Paris et dans le département de la Seine pendant l’entre-deux-guerres, dérivent du corpus juridique de la dhimma1. Au début des années 1930, « (…) c’est le conseil municipal de Paris, dont le président est un fervent défenseur de la politique française en Algérie, qui impose le statut de dhimmi, à défaut du Code de l’indigénat, aux travailleurs maghrébins qui s’installent à Paris et dans le département de la Seine durant l’entre-deux-guerres ; statut de dhimmi, dans la mesure où les Français musulmans (sujets et protégés) ont un statut juridique et fiscal différent de celui des autres travailleurs de métropoles. » Les autorités françaises appliquèrent ainsi un statut apparenté à celui de dhimmi en métropole et sur des territoires sous souveraineté française qui ne l’adoptaient plus, voire ne l’avaient jamais mis en pratique, avant la conquête coloniale.

    « UN PAPE MUSULMAN »
    En juin 1911 fut créée la Commission interministérielle des affaires musulmanes (CIAM), en charge de la centralisation des informations sur le monde islamique et de l’élaboration d’une politique d’administration et de contrôle de l’empire musulman.

    La CIAM fut très tôt confrontée à l’enjeu de l’assimilation-association. Le débat fut tranché en faveur de l’assimilation, en particulier en Algérie, défendue par Octave Depont, inspecteur général des communes mixtes : « L’assimilation que défend Octave Depont vise la destruction de la structure organique du mode de vie à la fois des Kabyles dans les campagnes et des arabophones/turcophones dans les villes, afin de lui substituer celle des communes françaises à usage exclusif des colons dont les indigènes seraient bénéficiaires par incidence », écrit l’autrice. Dans l’esprit des membres de la CIAM, note-t-elle, « l’assimilation passe par la destruction de l’identité composite des Kabyles (berbéro-musulmane), en lui refusant l’accès à l’arabe et à la culture religieuse musulmane pour restaurer son identité originelle, c’est-à-dire romaine et chrétienne. » Six ans après l’adoption de la loi de séparation des églises et de l’État de 1905, l’assimilation passa donc par une tentative de « réintégration » de populations indigènes jugées superficiellement islamisées dans une « civilisation chrétienne ».

    En 1915, le maréchal Hubert Lyautey, catholique et opposé à la loi de 1905 soumit à la CIAM le projet de création d’un « califat occidental ». Le sultan du Maroc Moulay Youssef était le candidat désigné par la France, « pape » musulman opposable à un chérif de La Mecque échappant à l’influence française. S’appuyant sur les déclarations des chancelleries, Jalila Sbaï montre un contexte de compétitions des empires d’où émergent les inquiétudes françaises autour de la reconnaissance du chérif de La Mecque comme calife par les Anglais.

    LA GRANDE MOSQUÉE DE PARIS, UNE VITRINE
    Abandonnée pour cause de situation de guerre, la constitution d’un islam d’Occident laissa la place au projet d’un islam de France à la solde du pouvoir, et employant des personnalités musulmanes issues de l’empire, appelées à intervenir dans les relations diplomatiques avec la partie du monde musulman qui échappait à l’influence française. L’idée se concrétisa en 1916 avec l’envoi au Hedjaz d’une mission chargée d’assurer au chérif de La Mecque le soutien de la France dans sa lutte contre la domination ottomane, dans un contexte toujours marqué par la compétition entre Français et Britanniques. Cette mission était composée de personnalités musulmanes d’Afrique du Nord et d’Afrique occidentale et fut dirigée par Si Kaddour Ben Ghabrit. L’autrice retrace le parcours de cet homme formé à l’école arabo-française et à la médersa de Tlemcen, ancien consul général honoraire à Fès et directeur du protocole du sultan du Maroc. Choisi pour ses qualités de négociateur, celui qui fut surnommé « notre passe-partout » devint l’homme de la politique musulmane, autour duquel se développa l’idée de la fondation de la Mosquée de Paris.

    Dès 1846 la commission des débats de la Société orientale posait la question d’un tel projet en des termes considérant l’assimilation et la civilisation des indigènes comme conditionnées par l’identité religieuse : « La reconnaissance de l’« autre » (plus tard algérien, tunisien, ou marocain, sénégalais, turc …) ne peut passer que par la reconnaissance de son identité religieuse qui, en retour, devient un obstacle à son intégration », écrit Jalila Sbaï . En 1919, Lyautey exprima limpidement un des enjeux de la construction de la Mosquée de Paris : « Je ne crois pas au danger d’une mosquée à Paris. Ce sera un édifice public facile à surveiller. »

    Après que Si Kaddour Ben Ghabrit se fut chargé du recueil de fonds en Afrique du Nord, la Mosquée de Paris fut inaugurée le 15 juillet 1926 par le sultan Moulay Youssef et par Gaston Doumergue : « La Mosquée de Paris devient une vitrine de l’islam, avec son édifice religieux réservé à l’élite musulmane de passage à Paris, sa bibliothèque, son hammam, son hôtellerie, et l’Institut musulman. Elle symbolise une ambassade de l’islam de France, dont Ben Ghabrit est dorénavant l’ambassadeur. »

    CONTRÔLER, SURVEILLER, PUNIR
    La surveillance des musulmans via des institutions religieuses se doubla de celle exercée par les structures administratives. Jalila Sbaï détaille la constitution des Services des affaires indigènes nord-africaines (Saina), créés dans quelques villes françaises, puis généralisées à l’ensemble du territoire métropolitain en 1934. Les Saina eurent un rôle d’assistance et de recrutement de la main d’œuvre nord-africaine et s’insérèrent dans les affaires juridiques et religieuses, organisant le pèlerinage à La Mecque. Ils eurent surtout un rôle de contrôle, identifiant les conscrits rebelles, surveillant les cafés maures, délivrant des papiers d’identité et expulsant les indésirables hors des foyers. Jalila Sbaï montre que les écoles enseignant l’arabe firent, notamment en Algérie, l’objet d’une surveillance attentive, la langue arabe étant perçue comme un véhicule d’infiltration politique et religieuse. L’orientaliste catholique Louis Massignon n’en défendit pas moins un enseignement élitiste de l’arabe classique « dans le même esprit – précise l’autrice – qu’en ce qui concerne le grec ou le latin, c’est-à-dire un enseignement arabe destiné à l’élite musulmane bourgeoise occidentalisée, et non à la ‘‘plèbe’’. » Ainsi était favorisé l’inaccessibilité des masses à une langue classique permettant la circulation des idées d’un bout à l’autre du monde arabophone.

    LE RÔLE CENTRAL DE ROBERT MONTAGNE
    Jalila Sbaï insiste sur le rôle des personnalités catholiques dans la mise en œuvre d’un islam de France. Elle fait de Robert Montagne la figure la plus importante. Cet ancien officier de marine remarqué par Lyautey fut un brillant ethnologue arabisant et berbérisant ainsi qu’un énergique administrateur colonial : officier des affaires indigènes au Maroc, directeur de l’Institut français de Damas, membre du bureau politique de l’état-major en Afrique du Nord au début de la seconde guerre mondiale. Catholique, il fut un infatigable artisan de la politique musulmane française dans le monde arabe, jusqu’à sa mort en 1954.

    Jalila Sbaï indique que les structures d’encadrement des Nord-Africains que Montagne mit en place en métropole avec Louis Massignon étaient fondées sur la doctrine sociale de l’Église. Tous deux participèrent à la fondation des Équipes sociales nord-africaines (ESNA), financées par des fonds privés catholiques et qui, à partir de 1933, s’appuyèrent sur des structures religieuses musulmanes, notamment les confréries, contre les oulémas réformistes et les nationalistes. La première ESNA fut fondée dans la banlieue de Lyon par Émile Janier, jeune catholique protégé de Montagne et familier des zaouias de Petite Kabylie. A une période où se développaient les mouvements nationalistes dans le monde arabo- musulman, Jalila Sbaï remarque que c’est toujours en termes religieux que furent interprétés les mouvements de résistance à la domination européenne en Afrique du Nord et au Levant, plus souvent identifiés au panislamisme qu’au nationalisme arabe.

    Montagne fut le principal inspirateur et animateur du Centre des hautes études d’administration musulmane (Cheam) institué en 1936 afin de donner aux fonctionnaires se destinant à une carrière dans les colonies une formation standardisée sur le monde musulman. Rédacteur de multiples rapports sur l’état du monde arabe et musulman, il supervisa à partir de 1937 une enquête sur les grands courants d’opinion dans l’islam nord-africain et levantin. Il constitua enfin pendant la seconde guerre mondiale un dense réseau d’informateurs chargés de fournir des renseignements sur les nationalistes et les ulémas réformistes.

    Le livre de Jalila Sbaï ouvre une multitude de questions nouvelles interrogeant le rapport de la France avec le monde arabo-musulman. C’est en enquêtrice du passé qu’elle analyse ce rapport, mais son mérite tient aussi au lien qu’elle permet d’établir avec le présent. Sans jamais sombrer dans l’anachronisme, elle laisse apparaître les empreintes que la dialectique religieuse coloniale a laissé sur le rapport avec l’islam et les musulmans, jusqu’à nos jours.

    JULIEN LACASSAGNE

    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/islam-l-heritage-colonial,3271

  • Eric Zemmour à Najran ou un décliniste sur le déclin – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/10/07/eric-zemmour-a-najran-ou-un-decliniste-sur-le-declin

    Tout entrepreneur petit-bourgeois le sait : la concurrence est rude sur le marché, et il faut toujours savoir « innover », « se renouveler » pour survivre. En bon petit entrepreneur « intellectuel », Zemmour sait qu’il doit agir de même pour tenter de faire vivre son petit business

    Mais cela fait bien longtemps que Zemmour ne sait plus innover. [1] Alors, pour continuer d’exister dans le microcosme médiatique, il doit aller toujours plus loin dans l’outrance. Il n’a rien de nouveau à dire ? Ce n’est pas grave, il le dira de façon encore plus grossière. Comme un ancien chanteur à succès qui veut faire son come-back, Zemmour tente le tout pour le tout.

    Son discours inaugural à la « convention de la droite » le 28 septembre dernier est à ce sujet édifiant : pour se prendre les pieds dans le tapis de ses idées, Zemmour n’a pas son pareil. Pour être immédiatement contredit par l’Histoire, c’est un artiste : on a rarement porté le ridicule à un tel niveau.

    Comme le disait le philosophe Dominique Pagani, un concept à les mêmes propriétés qu’un sous-vêtement : il ne doit être ni trop – sinon il est impossible de l’enfiler à quoi que ce soit ; ni trop large – sinon il tombe aux pieds de celui qui essaie de le porter. En la matière, Eric Zemmour s’est, comme dans le conte d’Andensen, promené nu durant 45 minutes le 28 septembre. D’emblée, il tente de faire entrer pêle-mêle, de force ou de gré, dans son concept de « progressisme », le « communisme » (où il amalgame bien naturellement toutes les formes de gauchisme), le « fascisme », le « droit-de-l’hommisme », et même le « néo-libéralisme » (sic !). On se demande bien comment tous ceux-là vont pouvoir cohabiter dans la même maison conceptuelle. Mais las, Eric Zemmour est un vrai marchand de sommeil pour tous ces courants : ils seront tous logés à la même enseigne [1].

    Quel est leur point commun me direz-vous ? « Le progressisme est un matérialisme divinisé qui croit que les hommes sont des êtres indifférenciés, interchangeables, sans sexes ni racines, des êtres entièrement construits comme des Lego et qui peuvent être donc déconstruits par des démiurges. » Et là, c’est le drame : le piètre polémiste est obligé de sortir du bois : demandez-lui une définition, et tels les écrits dénoncés par Platon, il est incapable de se défendre. Qu’attaque Eric Zemmour ici, si ce n’est le gauchisme post-moderne à la mode depuis les années 60 ? On l’avait bien attendu pour saisir ses erreurs et ses dégâts. Las, Eric Zemmour est un Don Quichotte qui se bat contre les moulins à vent. Il ira expliquer à Karl Marx que celui-ci est un matérialiste « divinisé », « qui croit que les hommes sont des êtres indifférenciés, interchangeables, sans sexes ni racines, des êtres entièrement construits comme des Lego et qui peuvent être donc déconstruits par des démiurges ». Il se verra répliquer sèchement que le communisme n’a pas d’idéal à réaliser, car il est « le mouvement réel qui abolit l’état des choses existantes ». Ce à quoi Hegel renchérira en ajoutant que « cette insécurité des choses n’est que le mouvement qui leur est nécessaire », et que Zemmour peut bien pleurnicher, il ne changera rien au mouvement effectif de l’Histoire. Marx n’a pas écrit un livre intitulé Le Communisme, pour expliquer comment sera un jour la société parfaite ; non, il a écrit Le Capital, pour démontrer, en partant de l’état des choses existant sous le capitalisme, comment celui-ci est forcé, par son propre mouvement, de se nier, pour laisser place à un stade plus développé et plus rationnel. En soi, Zemmour n’a rien compris, ni à l’Histoire – dont il se fait le révisionniste le plus acharné, ni à la philosophie – dont il se fait une gloire d’ignorer complètement l’existence. Alors il peut bien jouer à l’intellectuel, il ne trompe personne, et surtout pas lui-même. Il occupe jusqu’à la caricature le créneau de l’Anti-Lumière, poussant le snobisme jusqu’à citer l’infâme Joseph de Maistre en ouverture de son discours. Il est bien en cela le fils de François Furet et de Stéphane Courtois : après avoir liquidé Octobre 17, puis 1793, ils s’attaquent désormais tout à 1789 avec furie. En même temps, ils sont aidés dans leur entreprise révisionniste par la folie sociale-démocrate européiste, toujours plus prompte à s’attaquer au communisme qu’au fascisme : démontrant par là qu’elle est plus dérangée par l’existence de la Sécurité Sociale que par la mise au pas par l’extrême-droite des services publics.

    Zemmour n’a pour exister que sa hargne et ses outrecuidances. L’insulte est son seul mode d’existence médiatique : il faut dire que tout en lui suinte l’indigence de la pensée et de la culture. Il faut tout de même lui reconnaître deux mérites. La première c’est de faire sortir les loups du bois. Un Onfray qui reste fidèle à lui-même, et qui explique que, si l’on veut critiquer Eric Zemmour, il faut d’abord censurer les marxistes, voire même les plus timides jaurésiens de la FI [2] ! Les élus LR, qui sous couvert de pseudo-voltairisme au rabais, se font les défenseurs de l’extrême-droite la plus criminelle : celle qui veut la guerre civile pour la France, et qui attaquant le principe même de citoyenneté souhaite dissoudre la Nation dans la haine ethnique et religieuse : drôle de « nationalisme » celui qui préfère la « lutte des races » au patriotisme populaire du prolétariat, uni par-delà ses origines dans son histoire commune de lutte contre le fascisme, les capitalistes et les impérialistes ! Non, la « France » de Joseph de Maistre, de Vichy et de l’OAS ne sera jamais la France : celle-ci est d’abord celle de Robespierre et de Babeuf, qui se sont battus contre les invasions des armées coalisées par le réactionnaire Saint-Empire Romain Germanique ; celle du PCF, des FTP-MOI et des tous les résistants qui ont combattu ceux qui ont vendu au nazisme la souveraineté populaire et laissé Alfred Rosenberg venir à l’Assemblée nationale décrété que « la Révolution française est désormais terminée » ; celle qui a lutté pour que le peuple algérien ne soit plus esclave : Zemmour sait exactement où il se place, lui qui avait déclaré que « Maurice Audin était un traître qui méritait douze balles dans la peau [3] ». Non, Maurice Audin était un héros qui a eut ce que Zemmour n’aura jamais : le courage de défendre la France populaire contre l’infâme SFIO de Guy Mollet et de François Mitterrand, qui ont commis l’infamie de jeter le prolétariat français dans une sale guerre contre la liberté du peuple algérien – qui sont ici les traîtres ?

    Le second mérite de Zemmour, c’est de démontrer l’impuissance totale du conservatisme en France aujourd’hui. En 45 minutes, on n’entendra rien sur la question économique et sociale. Une question cruciale se pose à tout mouvement politique : quelle peut être sa base sociale qui lui est nécessaire pour prospérer ? Ici, Zemmour et les siens n’ont aucun moyen de fédérer largement le prolétariat, ou même n’importe quelle couche de travailleurs : ils n’ont rien à dire sur la façon de résoudre les problèmes économiques. En bons idéalistes, ils leur opposent les « valeurs ». C’est joli les valeurs, mais ça n’arrête ni les crises, ni la baisse tendancielle du taux de profit, ni la paupérisation des travailleurs, ni la difficulté croissante d’accès aux ressources, ni les revers de l’impérialisme. Sur ce plan-là, ils sont condamnés à la phraséologie réactionnaire, comme les anarchistes et les trotskystes sont condamnés à la phraséologie gauchiste : au vu des résultat de ces derniers et de leurs impressionnants succès, on peut attendre beaucoup de Zemmour et de sa clique.

    Zemmour espère-il convaincre la petit-bourgeoisie traditionnelle, puisqu’il déteste la nouvelle petit-bourgeoise urbaine ? Mais c’est un classe sur le déclin absolu depuis les années de l’après-guerre. Elle a littéralement fondu : le nombre d’agriculteurs est passé de 10 millions à moins de 500000, celui des artisans et commerçants à été divisé par deux. Zemmour cherche à parler à un monde qui a été balayé par le plan Marshall mais, au lieu de lui montrer, comme le ferait un communiste, que cette paupérisation est un moment nécessaire du capitalisme, et qu’ils ne peuvent lutter efficacement contre qu’en rejoignant les rangs du prolétariat et en défendant le socialisme, il joue sur leur peur légitime du déclassement, en les dressant à la fois contre les prolétaires, et contre la grande bourgeoisie, flanquée de sa nouvelle petite-bourgeoisie urbaine.

    Car la logique objective de Zemmour est d’instrumentaliser ces couches moyennes traditionnelles, afin d’espérer radicaliser la grande bourgeoisie française. Celle-ci a aussi ses propres contradictions, et Zemmour peut espérer se rallier la frange la plus réactionnaire, la plus extrémiste de celle-ci, contre la grande bourgeoisie mondialisée. Pour l’instant, cette stratégie fonctionne assez mal, en grande partie parce que Zemmour a un auditoire dévoué, mais beaucoup trop hétéroclite pour pouvoir être politiquement efficace. Leur inefficacité résulte de leur incapacité à comprendre la matière sur laquelle ils cherchent à agir : les classes sociales. Or leur entreprise, pour pouvoir réussir, nécessiterait de parvenir à assembler politiquement un ensemble très hétérogène : la petite-bourgeoisie traditionnelle, objectivement sur le déclin ; une grande bourgeoisie réactionnaire – mais celle-ci semble continuer à préférer l’UE et Macron, car son destin est beaucoup trop lié à celui de l’OTAN, de l’impérialisme et des marchés extérieurs ; une partie du prolétariat qui a perdu toute conscience de classe, et une partie des couches moyennes inférieures paupérisées et vivants dans le périurbain. Néanmoins pour ces deux dernières catégories, il semble que la récente crise des Gilets Jaunes a mis complètement en arrière-plan la question « civilisationnelle » et à au contraire montré l’hégémonie complète de la question sociale et économique. A eux-là, Zemmour ne peut rien proposer.

    Et puis en dehors de la France, il y a le reste du monde. Il faudrait emmener Eric Zemmour à Najran. Ironie de l’Histoire, le jour de son discours délirant, anti-communiste et islamophobe jusqu’au crime d’État, une nouvelle discrète et peu relayée a entraîné un coup de tonnerre sur la scène internationale : les rebelles Houthis du Yémen avait attaqué et pris Najran, une ville de 300 000 habitants au sud de l’Arabie Saoudite, tuant et capturant des militaires et des officiers saoudiens, et s’appropriant leur matériel militaire [4]. Après 5 ans de guerre au Yémen, 5 années où l’armée saoudienne a tué et affamé des centaines de milliers de civils yéménites avec des armes de l’OTAN, tout en piétinant sur le terrain, les Houthis ont renversé le rapport de force, en attaquant militairement une ville située sur le territoire saoudien, et en remportant la confrontation. Il s’agit d’une catastrophe absolue pour l’impérialisme américain, et pour leurs alliés islamistes au Moyen-orient. Le revers est cinglant, et prend place après de nombreux autres revers récents. L’impérialisme et l’islamisme est sur le déclin au Moyen-orient. Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a ainsi parfaitement décrit la situation saoudienne actuelle : « Vos maisons sont en verre, et votre économie est en verre. Vous avez une économie de verre, comme les villes de verre des Émirats. Ceux dont les maisons sont en verre, l’économie est en verre et les villes sont en verre doivent rester tranquilles, devenir raisonnables et mettre fin à la guerre [5]. » Nous sommes en train d’assister directement à la fin de partie pour l’impérialisme de ces 40 dernières années, sous le silence assourdissant des médias. Il faudrait manquer de jugement pour penser que cela n’aura aucune répercussion sur la lutte des classes en Europe et aux États-Unis.

    Zemmour parle d’un monde qui n’existe plus : il tient toujours les mêmes propos qu’il y a quinze ans, sans se rendre compte que le monde a changé. L’islamisme financé par les Etasuniens est en train de mourir, l’impérialisme se voit infligé revers sur revers : quel est désormais la consistance de son discours ? Sa maison est en verre, et elle se fissure de partout. La crise de 2008 n’a pas été surmonté, et ne le sera pas. La configuration géo-stratégique du monde est en train de se reconfigurer à une vitesse folle, et aucun de leur discours ne pourra l’arrêter. La seule façon que le capitalisme possède pour conjurer la baisse tendancielle du taux de profit, c’est l’ouverture à de nouveaux marchés, c’est à dire l’impérialisme. Or celui-ci devient de plus en plus impossible. L’heure est donc proche où l’intensité de la lutte va se reporter sur nos contrées. Et ce jour-là Zemmour sera impuissant, lui et toute sa clique, emmurés qu’ils sont dans leur maisons et leur économie de verre.

    « Dans les chaires on ne cesse de parler de l’insécurité, de la fragilité, de l’instabilité des choses temporelles, mais chacun pense, si ému soit-il, qu’il conservera pourtant ce qui lui appartient ; que cette insécurité apparaisse effectivement sous la forme des hussards sabre au clair, et que tout cela cesse d’être une plaisanterie, alors ces mêmes gens édifiés et émus qui avaient tout prédit se mettent à maudire les conquérants. Cependant les guerres ont lieu quand elles sont nécessaires, puis les récoltes poussent encore une fois et les bavardages se taisent devant le sérieux de l’histoire [6]. »

    Victor, militant JRCF.

    [1]« Le progressisme est un messianisme sécularisé, comme le furent le jacobinisme, le communisme, le fascisme, le nazisme, le néolibéralisme ou le droit-de-l’hommisme. « 

    [2]https://www.youtube.com/watch?v=N7anpepV73U

    [3]https://www.humanite.fr/zemmour-sur-maurice-audin-abject-660814

    [4]https://fr.sputniknews.com/international/201909281042175755-les-houthi

    [5]https://blogs.mediapart.fr/le-cri-des-peuples/blog/041019/nasrallah-l-

    [6]Hegel, Principes de la philosophie du droit, add. §324 » »http://jrcf.over-blog.org/2019/10/eric-zemmour-a-najran-ou-un-declinis

    URL de cet article 35292
    https://www.legrandsoir.info/eric-zemmour-a-najran-ou-un-decliniste-sur-le-declin.html

  • (2) Omar Sellami - Exclusif : #Enquête sur le #racket et...
    https://www.facebook.com/Omar.sellami.10/posts/1666465903486381

    Exclusif : #Enquête sur le #racket et #racolage_médiatique de l’association #Amel_TV_AlgériePart_com.

    Le Hirak populaire lancé le 22 février dernier, a non seulement balayé le régime de Bouteflika, mis relativement hors d’état de nuire la bande qui a sucé le sang des algériens, le dépossédant de ses richesses au profit d’une minorité appelée oligarchie, l’Etat profond avec l’incarcération de son maître incontesté durant trois décennies »Rab Dzair » malgré son limogeage en septembre 2015, le général Mediene Mohamed dit Toufik, mais aussi révélé aux algériens les mensonges, la désinformation, le chantage, l’escroquerie et les pressions exercées par certaines énergumènes de la presse algérienne à la solde de « Rab Dzair », Said Bouteflika, les officines occidentales, hostiles à l’Algérie et l’ANP , surtout françaises , le Mossad et le Makhzen, comme c’est le cas pour l’enqête menée par AlgérieTouteHeure . com, au sujet de deux médias AlgériePart .com et la chaîne TV, Amel TV, créés par les « journalistes » véreux , Abdou Semmar et Hichem Abboud .

    Enquête française sur blanchiment d’argent

    Sur sa page Facebook , l’algérien Mourad Mazar, connu dans le monde su sport national et international, président de la fédération internationale anti-corruption sportive FIACS, et ancien président de la FIFPRO( syndicat international des footballeurs), a révélé que la chaîne créée par le duo de la gabegie médiatique, fait l’objet d’une enquête diligentée par les autorités françaises sur une prétendue évasion fiscale et blanchiment d’argent, liée à la chaîne de télévision Amel TV, qui profitait d’un financement occulte et de sommes de devises résultant de pratiques de chantage médiatique exercées sur des hommes d’affaires algériens.
    Selon Mourad Mazar, ,la chaîne Amel TV appartenant à l’agent déserteur du renseignement algérien, Hichem Aboud, a été suspendue en début du mois d’août par le fournisseur d’accès satellite Eutelsat pour des soupçons de blanchiment d’argent.
    En effet, Eutelsat a été saisi par les autorités françaises sur les méthodes et moyens de payement de l’abonnement annuel de Amel TV pour préserver ses fréquences satellitaires. Après une enquête interne, Eutelsat a décidé de suspendre illico presto la chaîne de Hichem Aboud et de transmettre les résultats de cette enquête interne aux autorités concernées.
    Démasquée en France et non captable depuis début août, Amel TV se cherche une place dans un autre satellite moins rigoureux. Ainsi, l’ancien larbin du colonel « Fouzi », proche du général Toufik et parrain de l’Etat profond, qui dirigeait la presse algérienne, à sa guise et selon les parts récoltées des dividendes de l’ANEP, a annoncé le mois d’août dernier,sur sa page Facebook que sa chaîne réapparaîtra en septembre via des fréquences Arabsat, à 26 degrés Est. Ce satellite financée et géré par l’Arabie Saoudite pourrait faire abstraction des délits financiers auxquels pourrait recourir Hichem Aboud.
    En ce qui est du paiement de l’abonnement satellitaire sur Arabsat, le fugitif, devenu larbin de Said Bouteflika, après avoir été lâché par certains de ses employeurs et galéré, un peu de temps en France, pourrait toujours compter sur les âmes faibles qu’il fait chanter depuis des mois, quoique le financement de sa société a chuté de manière vertigineuse après l’emprisonnement de ces deux plus grands bailleurs de fonds, à savoir Redha Kouninef mais surtout Mahieddine Tahkout.
    Selon des informations concordantes, Hichem Aboud recevait des sommes faramineuses de la part de Mahieddine Tahkout et les frères Kouninef qui voulaient s’assurer les services de ces mercenaires pour faire passer le 5e mandat. D’ailleurs, les téléspectateurs ont vite qualifié cette chaîne de « Cachir TV », en raison du soutien sournois à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika.
    Par ailleurs, son partenaire (pas seulement de travail) Abdou Semmar est également connu pour ses pratiques mercantiles. Il fait d’ailleurs l’objet de plusieurs dépôts de plaintes pour chantage, extorsion ou tentative d’extorsion de fonds. L’imitant, ce dernier vient de lancer sournoisement un appel pour soutenir son site électronique AlgériePart, et qui cachera en réalité, une opération de blanchiment d’argent venu du Qatar, à travers ses réseaux établis en Europe et surtout en France, ainsi que de l’argent racketté par le MAK . L’escroquerie est la suivante »« faites un don par virement bancaire « en communiquant l’iban sans le nom de la banque. L’iban en question est celui d’un établissement de monnaie électronique, secondaire où est domicilié http://xn--algriepart-d7a.com . Ce dernier n’existe même pas sous forme de société !!!! Cet établissement créé le 21/10 / 2014 se nomme TREEZOR . L’activité de TREEZOR : vidéo pour les affaires et autres conseils de gestion ! Adresse : 150 rue de Gallieni 92 100 Boulogne Billancourt. Il a été fermé le 21/12/ 2017.
    Voilà comment fonctionne AlgeriePart .com de notre ami Abdou Semmar ! Primo, ,l’argent arrive et l’on ne sait guère où il va ! Secondo, c’est pour échapper au Fisc Français que ce montage financier ubuesque a été imaginé par Abdou Semmar , à l’instar de son ami Hichem Abboud pour Amel TV , créée à Genève en octobre 2018 avec un bureau étranger à Lille . La société basée à Lille a été fermée par Aboud le 26/04/2019 et déménagée à Saint Denis ( 93200) au 6 bd de la Libération, non loin de l’autre chaîne subversive d’El Magharibia financée par le Qatar pour soutenir la propagande des résidus du parti dissous et leurs alliés du MAK, qui s’activent en costumes de défenseurs des »droits de l’homme » . Ce subterfuge a permis à Hichem Aboud d’échapper continuellement au fisc, l’adresse de Genève existe toujours mais on ne sait guère si ce sont véritablement des bureaux ou une adresse fictive ?
    Hichem Abboud et Abdou Semmar, ont un point commun, l’exercice sportif de chantage, la pression et l’extorsion de fonds. Ainsi, le 16 octobre 2018, Hichem Abboud créera à Lille, au nord de la France la chaîne Amel TV, financée par Tahkout et les Kouninef, sur ordre de Said Bouteflika, en prévision du 5ème mandat ;sous forme de société étrangère ( code NAN / AP 6911C) qui a pour objet la production de films. Le siège de la société 70 Rue Jean Dans Peur 50000 Lille Cette société a été radiée le 07/04/2019 , en vue de passer à un autre siège social e en Suisse : Amel TV , 37 Rue de Lausanne 1201 Genève ( Annonce légale publiée dans le BODACC no 20180197 du 16/10/2018
    Comme l’indiquent les codes Siren ,la même société où les 2 sociétés ont été créées à la même date , en France et en Suisse, pour échapper au fisc français . Même après avoir radié Amel TV à Lille, Aboud continue de diffuser ses programmes en France, consacrés à l’Algérie . Des programmes axés sur des diatribes, d’un faux opposant et de dénigrement de l’ANP qui réussira à mettre ses employeurs de l’Etat profond , hors d’état de nuire . Une ANP ; novembriste qui se positionnera en faveur des revendications du peuple.
    .Ses sources proviennent des services français , qataris, du Makhzen, et même du Mossad , apprend-on.
    L’objectif assignée à cette chaîne est de porter atteinte à l’unité de l’armée algérienne, en dénigrant sans cesse son Chef d’état-major Gaid salah et les hauts gradés de l’institution militaire
    Hichem Aboud Hichem, crée http://xn--algriepart-d7a.com , et confie la direction de la rédaction à Abdou Semmar, qui venait de fuir l’Algérie en avril 2019,grâce à l’aide des Kouninef, malgré la mesure de son interdiction de sortie du territoire national au lendemain de sa sortie de prison pour escroquerie, chantage et extorsion de fonds

    Abdou Semmar avait été condamné à un an de prison ferme par le tribunal Bir Mourad. Rais à Alger , assortie d’une amende de 50.000 dinars sur plainte de Mohamed Ghenou , ancien directeur des Grandes Entreprises pour atteinte à sa vie privée et tentative d’extorsion de fonds .
    Pour rappel, plusieurs plaintes contre Abdou Semmar avaient été bloquées au niveau de plusieurs tribunaux. Après la chute de Said Bouteflika et du coordinateur des services de sécurité, Bachir Tartag , la justice se saisira de ses dossiers, apprend-t-on . Cette même justice enquête sur la fuite de Semmar qui faisait l’objet d’un retrait de passeport et d’une interdiction de sortie du territoire national .
    Certaines sources affirment qu’il aurait bénéficié grâce à des recommandations de Reporters Sans Frontières RSF, de l’aide de l’ambassade de France à Alger qui lui aurait fourni un laisser passer.
    Par ailleurs, il faut noter que les deux incarcérés de la prison militaire de Blida Bachir Tartag et Saïd Bouteflika auraient financé durant plusieurs années Hichem Aboud et Abdou Semmar qui menait un train de vie qui n’a rien à voir avec celui d’un journaliste en Algérie
    Les deux larrons sont épaulés par les journalistes Mohammed Mahmoudi et Merouane Boudiab , l’ancien comparse de Abdou Semmar à Alger , qui rejoindra Amel TV , avant de poster un message sur son compte Facebook, le 7 février 2019, annonçant sa démission de la chaîne
    .Expliquant sa démarche, Boudiab , fera savoir « ..qu’il s’agit d’une action visant à éviter toutes interprétations (?) surtout dans un moment où le pays traverse une étape sensible.. » Boudiab Merouane , sentant , le péril et les scabreuses affaires de ses compagnons, il préféra prendre le large ..
    Pour sa part, Habib Achi , un ancien juge d’instruction qui a également fui le pays après une condamnation pour corruption, s’est joint à la bande et on le voit s’exhiber sans vergogne sur la chaîne de Aboud

    Abdou Semmar et son lien avec le rabatteur du MAK

    Selon notre investigation, nous avons appris que la clé du chantage d’Abdou Semmar, est un rabatteur du mouvement séparatiste le MAK, un certain Bedek Hassan dit Hcen à la tête d’une société active dans le domaine du gaz et des complexes gaziers, basée à La Haye aux Pays Bas , et qui serait même le sponsor des activités criminelles de celui qui terne l’image de la noble profession de la presse.
    Bedek Hassen dit Hcen serait même un membre très actif au sein du MAK et entretient des liens très particuliers avec le maître-chanteur Ferhat Mehenî
    Bedek dirige le Mouvement Associatif Kabyle, qui œuvre au rayonnement de la langue berbère et de la culture Amazigh , en relation avec le Mouvement du Réveil Berbère Marocain !
    C’est précisément, cet individu qui s’aventurait à contacter depuis les années 2000 les cadres algériens de France (avocats , experts -, comptables , banquiers, notaires , médecins … ) afin de les enrôler dans son mouvement. C’est l’individu qui prendra contact avec l’avocat établi à Paris Me Wassini Ghozali , pour le faire chanter . En refusant de se pliant aux exigences de cette association de malfaiteurs, Me Wassini Ghozali, fera l’objet d’un article tendancieux et mensonger de la part d’Abdou Semmar publié sur le site http://xn--algriepart-d7a.com, publié en date du 23/09/2019.

    Acharnement contre l’ANP et Gaid Salah

    Aboud Hichem a trouvé l’âme sœur en la personne d’Abdou Semmar et tous les papiers signés sur http://xn--algriepart-d7a.com puent la diffamation et les ragots destinés à dénigrer l’Algérie d’aujourd’hui et à sa tête le Chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah .

    Réagissant aux dernières mesures d’interdire d’accès de la capitale aux manifestants, venus de d’autres wilayas, l’ancien larbin du colonel Fouzi a appelé les algériens à manifester dorénavant chaque jour semer le chaos en Algérie, et avait sollicité les ONG proches du Mossad et la propagande du FIS et du MAK, à condamner le novembriste Chef d’état-major de l’ANP, oubliant que les autorités françaises ont fermé l’accès aux parisiens l’accès aux Champs d’Elysée. Dans le même sillage, le 21 septembre dernier , Abdou Semmar , sera briefé par les services les services français pour balancer un papier en exclusivité mensongère sur AlgeriePart.com , consacré au général Wassini Bouazza patron de la direction de la sécurité intérieure ( DSI) , depuis trois mois en le qualifiant « d’incompétent ».
    La dernière « diarrhée « d’http://xn--algriepart-d7a.com a été consacrée à l’ancien premier ministre Abdelmadjid Tebboune , avant même l’annonce de sa candidature à la prochaine présidentielle du 12 décembre prochain.
    Orphelins des Mediene, Tartag , Bendaoud, et Saïd Bouteflika, les deux délinquants de la presse nationale , n’ont plus les ressources financières accordées par les sponsors Tahkout, Haddad, Kouninef, Rabrab et autres oligarques pour assouvir leurs frustrations, et sont dorénavant comme des « camés » contraints de racoler où se jeter sous les bottes du Makhzen, Mossad, pour subvenir à la dure réalité du métier qui n’accepte que ceux qui respectent la noblesse de leur mission

    #M_Mehdi

    ALGERIEBTOUTE HEURE

  • La France condamnée par contumace à Blida – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2019/09/27/la-france-condamnee-par-contumace-a-blida
    https://i1.wp.com/rasd-presse.com/wp-content/uploads/2019/09/Screenshot_20190927_001452.jpg?zoom=1.25&resize=762%2C459&ssl=1

    La France a échoué de maintenir son OPA sur l’Algérie, via ses instruments locaux, et avec elle ses médias qui sombrent de plus en plus dans la propagande et la désinformation, au détriment de l’information objective et la déontologie professionnelle (voire la dernière rencontre Macron Poutine-Macron à Paris et les reportages de BFM et RT, et la censure des déclarations du président russe).
    Pour revenir au dossier algérien, nous invitons nos fidèles lectrices et lecteurs, à voir cette instrumentalisation des médias français au maintien de la main basse exercée sur l’Algérie par ses larbins(les anciens caporaux de l’armée coloniale), relayés par ses voix et plumes prêtées que sont les Nacer Djabi, Karim Tabou, Mustapha Bouchachi, Assoul,Amira Bouraoui, Boualem Salsal, Mohamed Sifaoui, Kamel Daoud, soutenus par Amellal le frère de la journaliste activiste du MAK, de France 24, Meriem Amellal. Tout ce beau monde était jeté dans la bataille de rééditer le scénario de janvier 1992, pour semer le chaos en Algérie, avec bien entendu l’effusion du sang des algériens.
    La maturité du peuple algérien, accompagnée par la sagesse de l’ANP, novembriste qui s’est débarrassée de ses caporaux du colonialisme et néocolonialisme, ont eu raison de ce plan concocté dans les officines occidentales, particulièrement françaises. L’aveu d’échec de l’ambassadeur de France à Alger et ancien patron de la DGSE, Xavier Driencourt, annoncé par des médias français inféodés à la cause du néocolonialisme, sont là pour confirmer la tendance de la victoire du peuple algérien sur le complot, dont la concrétisation devrait s’assoir à l’occasion de la présidentielle du 12 décembre prochain. Echouant à détourner le Hirak de sa vocation de mouvement national visant l’amélioration des conditions de vie des algériens au sein d’un système politique nationaliste et démocratique, au profit d’un groupuscule qui lui est fidèle, la France joue la carte néocolonialiste du fédéralisme, c’est-à-dire la répartition de l’Algérie, pour mieux pomper ses richesses. Et là, elle mobilise tous les moyens dont elle dispose dont les mêmes individus pour s’en prendre et dénigrer l’ANP et son Chef d’état-major, qui ne cessent de revendiquer son appartenance au projet novembriste, et son attachement à la concrétisation des revendications du peuple, tout en réitérant qu’elle n’a aucune ambition politique
    Ce mercredi 25 septembre, le média français France24, confirme son statut de média qui excelle dans la désinformation et la propagande, à l’occasion du débat consacré au verdict du procès du tribunal militaire de Blida. France 24 invitera en la circonstance Mohamed Sifaoui, une plume prêtée pour la cause de l’obscurantisme et le FIS dissous, et Neila Latrous, une journaliste embauchée pour servir la cause du MAK. Le média français qui chante la liberté d’expression et la confrontation des idées, n’en déplaise à Dieudonné et Jacob Cohen, se verse dans la communication unilatérale à sens unique, en occultant le rôle de la France dans les réunions extraconstitutionnelles, tenues à Alger, et même en France ,en présence d’officiels français. En média amnésique, France 24 avait oublié qu’elle ne cessait d’épingler le frère et conseiller du président déchu, Saïd Bouteflika, accusé de diriger l’Algérie officieusement, en l’absence d’Abdelaziz Bouteflika malade, en utilisant le sceau de la présidence de la république à l’occasion de la diffusion de communiqués, dont celui de la convocation du corps électoral pour la présidentielle du 18 avril dernier.
    D’ailleurs, si la France se soucie du devenir du peuple algérien et de ses millions de jeunes qui sortaient à partir du 22 février, elle devra rapatrier l’argent volé et pillé par la bande « El Isaba », car cette même France est devenu un Etat receleur, en violation du discours qu’elle véhicule, comme c’est le cas pour le climat, où elle donne des leçons à certains pays comme le Brésil, concernant l’Amazonie, et elle se tait pour ce qui est de sa responsabilité dans la dépollution des sites utilisés pour les essais nucléaires comme celui de Reggane, dans le Sud algérien. Aujourd’hui, la France est archi battue en Algérie, par le peuple algérien et son ANP digne héritière de l’ALN, débarrassée de ses cellules néocolonisées, et qui ne cesse de clamer qu’elle n’a aucune ambition politique.
    En conclusion, l’ANP demeurait le seul et constant allié de ce peuple que la France considérait au même titre que ses larbins, une quantité négligeable, et les mesures humiliantes d’octroi pour le visa sont là pour confirmer cette approche, sachant que cette France est restée en Algérie, 132 ans, sans visa.
    En conclusion, les larbins du néocolonialisme doivent savoir que la France n’a jamais été une terre d’accueil où d’exil pour les révolutionnaires à l’inverse d’Alger, la Mecque des révolutionnaires, comme les Che,etMandela. A bon entendeur

    Algerie toute heure

  • Bouteflika sait-il ce qui se passe ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/21/bouteflika-sait-il-ce-qui-se-passe

    Président  Abdelaziz BOUTEFLIKA.
    5e mandat, guerre des clans, succession…                         

    Liberté, 12 novembre 2018

    Pour le moudjahid et ancien condamné à mort, Abdelkader Guerroudj, “notre Président ne s’appartient plus”. Voilà une déclaration qui devrait faire mal. Particulièrement dans l’entourage du Président. Parce que, faut-il le préciser, Abdelkader Guerroudj, un natif de Tlemcen, est connu pour être un des amis les plus proches d’Abdelaziz Bouteflika. Ce n’est, d’ailleurs, pas à son “ami” qu’il s’en prend dans cette nouvelle sortie médiatique. Plutôt à son entourage. “Pour moi, l’État n’existe plus. L’Algérie est un pays qui se perd par la force de voyous qui sont autour de Bouteflika, qui reste un ami. Ceux qui sont autour de lui le fragilisent encore plus, y compris ses frères qui doivent le protéger et le laisser mourir en paix. Il est en train de souffrir à cause de ceux qui n’en finissent pas de se remplir les poches. Je n’en veux pas à Abdelaziz, parce que lui-même ne s’appartient plus”, déclarait, en effet, Abdelkader Guerroudj dans un entretien paru dans l’édition d’hier du quotidien El Watan. Comme en 2015 donc, lorsque ce moudjahid et ancien condamné à mort rejoignait l’initiative du groupe des “19”, afin de demander à rencontrer le Président et de s’assurer que certaines décisions émanaient réellement de lui, Abdelkader Guerroudj épargne, aujourd’hui encore, son “ami” Abdelaziz Bouteflika. À cette différence toutefois : il y a trois ans, le signataire de l’initiative des “19” doutait seulement de la paternité de certaines décisions attribuées au chef de l’État. Aujourd’hui, par contre, il a la certitude, sinon la conviction, que le Président “lui-même ne s’appartient plus”. Et si l’ami du Président est allé, cette fois-ci, jusqu’à pointer du doigt des “voyous qui sont autour de Bouteflika” et à demander à ses frères de “le protéger et le laisser mourir en paix”, c’est qu’Abdelkader Guerroudj entend visiblement alerter sur quelque chose. Avant lui, rappelons-le, une autre amie du chef de l’État, la moudjahida Louisette Ighilahriz, démissionnait, fin octobre, du tiers présidentiel du Sénat. Un acte politique qu’elle avait motivé par son souci de ne pas avoir à “cautionner le cinquième mandat”, ou alors à “défendre un mensonge”. Et les deux anciens combattants, qui ont en point commun une certaine proximité avec le Président, se rejoignent justement sur cette vision : qu’il s’agisse d’un cinquième mandat ou d’un plan de succession qu’on pourrait entreprendre au nom d’Abdelaziz Bouteflika, c’est le même “mensonge”. Parce que, pas plus tard que jeudi dernier, le sénateur du tiers présidentiel et membre de la direction du FLN, Madani Haoud, avait laissé entendre un scénario de succession qui pourrait effectivement avoir lieu au nom de l’actuel Président. Dans sa réplique à l’ancien président de l’APN, et plusieurs fois ministre FLN, Abdelaziz Ziari, qui ne voyait pas dans son parti un potentiel successeur à Abdelaziz Bouteflika, sinon le leader du RND et actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le sénateur Haoud tenait ce propos dans le journal électronique TSA : “Notre priorité (au FLN, ndlr), c’est la candidature du président du parti, Abdelaziz Bouteflika, pour un nouveau mandat. Dans le cas où il déciderait de ne pas se représenter, c’est à lui de désigner celui qui devra lui succéder (…).” Une manière, on ne peut plus claire, de dire qu’à défaut d’une reconduction d’Abdelaziz Bouteflika, le plan “B” se fera tout de même en son nom. Et la gravité de la chose réside dans le fait qu’Abdelkader Guerroudj comme Louisette Ighilahriz alertent sur une même situation : “Le Président ne sait pas.”

    Mehdi Mehenni                                                                                 PAR AW · PUBLIÉ NOVEMBRE 12, 2018 · MIS À JOUR NOVEMBRE 15, 2018                                            https://algeria-watch.org/?p=70069

  • Pour un abandon des peines privatives de liberté en matière de délits de presse – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/21/pour-un-abandon-des-peines-privatives-de-liberte-en-matiere-

    Après deux semaines de détention provisoire, Abdou Semmar, rédacteur en chef du site « Algérie Part », et son collaborateur Merouane Boudiab -poursuivis pour diffamation et atteinte à la vie privée, après une plainte du groupe Ennahar et du wali d’Alger-, ont été remis en liberté le 9 novembre 2018 à l’issue de leur comparution devant le tribunal correctionnel d’Alger, en attendant un « complément d’information ». 

    Si on ne peut que saluer cette libération, il ne faut pas oublier qu’Abdou Semmar et Merouane Boudiab ont été détenus pendant deux semaines et encouraient une peine d’emprisonnement. La possibilité qu’un journaliste puisse être placé en détention provisoire et puisse encourir une peine d’emprisonnement pour avoir tenu des propos prétendument diffamatoires en 2018 est inacceptable, non seulement au regard des obligations internationales de l’Algérie en matière de droit de l’Homme, mais également au regard de sa Constitution. 

    En effet, l’Algérie est partie prenante des conventions internationales qu’elles a ratifiées, telles que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ou la Charte africaine des droits de l’Homme, ayant consacré chacune la liberté d’expression dont découle la liberté de la presse, cette dernière constituant « un droit fondamental et inaliénable et un élément indispensable de la démocratie 1 » . 

    De plus, par une révision constitutionnelle en date du 7 mars 2018, il a été consacré à l’article 502 de la Constitution algérienne la liberté de la presse et l’interdiction de prononcer une peine privative de liberté en cas de délit de presse. Cette consécration constitutionnelle s’inscrit alors dans la continuité de la loi du 12 janvier 2012 réformant le Code de l’information, qui avait posé les prémices de cette révision, notamment en supprimant l’ensemble des peines privatives de liberté en matière de délits de presse et en les remplaçant par des amendes allant de 50.000 à 500.000 DA. 

    Si ces avancements ne peuvent être que salués, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore du chemin à parcourir pour que les délits de presse ne soient plus passibles de peines d’emprisonnement comme la situation des journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab a pu le mettre en lumière. 

    À l’heure actuelle, il existe des inadéquations entre la Constitution, le Code de l’Information et le Code pénal algérien puisque ce dernier prévoit encore des peines d’emprisonnement en matière de droit de la presse. À titre d’exemple, son article 298 (issu de la loi n° 01-09 du 26 juin 2001) prévoit que « toute diffamation commise envers des particuliers est punie d’un emprisonnement de deux (2) à six (6) mois ». 

    Or, comme le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a pu l’affirmer : « Les États parties devraient envisager de dépénaliser la diffamation et, dans tous les cas, l’application de la loi pénale devrait être circonscrite aux cas les plus graves et l’emprisonnement ne constitue jamais une peine appropriée3 ». 

    Ainsi, nous exhortons l’ensemble des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux algériens à militer pour qu’une réforme pénale en matière de liberté de la presse soit entreprise afin que l’emprisonnement des journalistes ne soit plus une sanction en cas de délit de presse. Il est nécessaire que des sanctions proportionnées aux délits de presse soient adoptés, les peines privatives de liberté n’entrant pas dans ce champ. Il en va de la sauvegarde de la liberté d’expression afin de créer un meilleur espace démocratique en Algérie car elle constitue « l’un des fondements essentiels d’une société démocratique et l’une des conditions fondamentales de son progrès et de son développement4 ». 

    Notes : 

    1 Ré solution sur l’Adoption de la Déclaration de Principes sur la Liberté d’Expression en Afrique 17 au 23 octobre 2002, [http://www.achpr.org/fr/sessions/32nd/resolutions/62/]

    2 Article 50 de la Constitution Algérienne : « La liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie. Elle n’est restreinte par aucune forme de censure préalable. Cette liberté ne peut être utilisée pour attenter à la dignité, aux libertés et aux droits d’autrui. La diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté est garantie dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelles de la Nation. 

    Le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté 

    3 Comité des droits de l’Homme, Observation générale n° 34 CCPR/C/GC/34 adoptée à Genève lors de la session du 11 au 29 juillet 2011. 

    4 Conseil des droits de l’Homme, Résolution 21/12, Sécurité des journalistes, 27 septembre 2012, A/67/53/Add.1. 

    Avocats au Barreau de Paris et Shannon Valentino, juriste                         
    par Fayçal Megherbi Et Bernard Schmid

  • Nous ne sommes pas de la chair à canon – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/20/nous-ne-sommes-pas-de-la-chair-a-canon

    Nous ne sommes pas de la chair à canon

    Votre vie est la seule chose sacrée. Personne ne mourra pour vous.
    Nous n’avons qu’une seule vie. Si vos rêves sont menacés, ce ne sont pas des discours qui les tireront de la mâchoire des meurtries. C’est votre seul désir d’être. Il m’a fallu des années, oui de longues années pour comprendre que la mort ne répare pas la vie. Votre langage est étranger à la Horde des criminels. Il est l’innocence. Et la Horde des puissants ne sait traduire que par le canon. Votre mort. Notre mort.

    Ça m’arrive souvent de penser à ces mères dont les yeux sont creusés à force de débordement ; à force de pleurer des êtres arrachés à la vie. Des êtres morts tués disparus… À ces êtres qui pouvaient encore fleurir, jouir de la vie, à vous, les militaires lâchés vos armes stop, la destruction de nos peuples.

    nous atteindrons le moment où l’ordre actuel va s’effondrer et où le monde va plonger dans une phase d’anarchie violente, comme il l’a déjà vécu au cours des deux derniers siècles. Le coût de cette descente aux enfers, en matière de vies et de richesses, de libertés et d’espoirs perdus, défiera l’entendement.

    Sur les joues de nos mômes. Coule trop de larmes. Je ne cesserais jamais de dire que j’ai honte d’être un homme. Posons les armes !

    Où nous en sommes exactement dans ce scénario aujourd’hui, à quelle distance du point d’intersection se trouvent les tendances dominantes du monde actuel, c’est, comme toujours, impossible à déterminer. Sommes-nous à trois ou à quinze ans d’une guerre mondiale ? Ce qui est sûr, c’est que nous sommes engagés dans cette direction.

    L’heure n’est plus aux mascarades pour la conquête d’un pouvoir. Si nos dirigeants installent dans les esprits la notion « nitroglycérine », du « moi d’abord » du « chacun pour soi » la haine grandira emportant la pensée et la liberté.

    La guerre se profile. Il est de notre devoir d’éviter cette catastrophe. Il est de notre responsabilité de dire que les conflits ne sont pas nécessaires pour rétablir la paix. Personne ne gagne jamais dans les conflits. La peur engendrée par l’idée de la guerre n’a rien à voir avec l’intelligence.

    La poudre vient à nous et nous allons vers elle. Ne nous laissons pas entraîner, nous sommes les acteurs de notre futur et nous nous devons d’oser rêver encore et toujours pour la paix des peuples.                                                                                                                              http://jeanmarchenry-kenya.com/nous-ne-sommes-pas-de-la-chair-a-canon

  • Le cimetière des vanités – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/20/le-cimetiere-des-vanites

    Photo  : S.Sellami
    Le tsar Poutine s’est interrogé sur comment développer un cimetière ? Il parlait, bien-sûr, de l’Africain qui devient riche. Ses comptes bancaires sont domiciliés en Suisse, il se soigne en France et investit en Allemagne ou ailleurs, mais jamais dans son pays ou chez les voisins. Il fait ses emplettes à Dubaï, prie à Rome ou à La Mecque, selon la nationalité de son Dieu, et ses enfants étudient en Europe. Il part faire du tourisme au Canada, aux Etats-Unis d’Amérique et s’il vient à mourir, il veut être enterré dans son Afrique natale. L’Afrique n’est qu’un cimetière pour l’Africain d’où ce point d’interrogation de Poutine. L’Algérien est aussi l’Africain et c’est cette soudaine richesse qui le fait fuir le ciel originel. Cette richesse qui naît du jour au lendemain, sans que les astres, eux-mêmes, ne comprennent grand-chose à cette subite fortune qui propulse des inconnus au CV aussi indigents qu’un va-nu-pieds à Buckingham palace au hit-parade des fortunes nationales et continentales. 

    L’affaire de Kamel Chikhi, alias le ‘Boucher’ de par son activité première, est l’un des cas d’école de ces patrimoines qui voient le jour à partir d’un nom, d’un lien de parenté, parfaits paravents à des hommes qui œuvrent dans l’ombre. Ce n’est un secret pour personne, que nombre de prétendus hommes d’affaires, dans ce pays, ne sont qu’en paille pour des puissants, en prenant leurs marges bénéficiaires au passage. De supers employés qui touchent des milliards et ne payent pas leurs impôts, alors que le Smic est une seconde peau chez l’Algérien. Poutine et le reste du monde n’ignorent plus que l’argent volé dans les pays africains fait le bonheur de la vieille Europe qui enregistre, avec plaisir, l’afflux d’investissements, en ces temps de crise économique. Et tant que la crise durait, les banques, là-bas, étaient peu regardantes sur l’origine de cet argent. 

    L’Espagne, la France et d’autres pays préféraient ne pas savoir, l’important est que l’immobilier soit boosté par des acquisitions de ses anciennes colonies et que les affaires marchent. Maintenant que l’économie s’est rétablie, on demande plus de renseignements sur la provenance de ce fric. « Min ayna laka hada » semble être plus en vogue dans les banques européennes qu’en Afrique, avec cette incapacité, pour les pays désireux de rétablir la vérité, de récupérer l’argent sale placé ailleurs. L’Algérie est un cimetière pour l’Algérie, par choix, pour celui qui s’est enrichi sur le dos du pays. Par obligation, pour les autres alors que beaucoup d’Algériens n’ont même pas eu la chance d’être enterré dignement.                                 
    par Moncef Wafi                                                                                                  http://www.lequotidien-oran.com/?news=5269355

  • La mort de Gavroche – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/20/la-mort-de-gavroche

    PERSONNE

    Il rampait à plat ventre, galopait à quatre pattes, prenait son panier aux dents, se tordait, glissait, ondulait, serpentait, pour mieux récupérer les grenades encore fumantes. De la manifestation, dont il était encore assez près, on n’osait lui crier de revenir, de peur d’appeler l’attention sur lui.

    À force d’aller en avant, il parvint au point où le brouillard des fumigènes devenait transparent. Si bien que les grenadiers, rangés et à l’affût, repérèrent soudainement quelque chose qui remuait dans la fumée.

    Une première grenade fit étinceler le pavé à côté de lui. Une deuxième renversa son panier.

    Gavroche se dressa tout droit, debout, les cheveux au vent, les mains sur les hanches, l’œil fixé sur les forces de l’ordre qui tiraient, et il chanta :

    On est sans le rond,
    C’est la faute à Macron,
    Et usés en général,
    C’est la faute au capital.

    Puis il ramassa son panier, y remit, sans en perdre une seule, les grenades qui en étaient tombées, et alla dépouiller le sol des projectiles encore chauds, pareils à des trophées. Là une troisième grenade le manqua encore. Gavroche chanta :

    Je ne serais pas bon,
    C’est la faute à Macron,
    Et suis petit animal,
    C’est la faute au capital.

    Une quatrième grenade ne réussit qu’à tirer de lui un troisième couplet :

    Révolte est ma raison,
    C’est la faute à Macron,
    Misère est mon journal,
    C’est la faute au capital.

    Cela continua ainsi quelque temps. Le spectacle était épouvantable et charmant. Gavroche avait l’air de s’amuser, passant au travers des grenades et des taxes lancées sur les infortunés comme s’il en pleuvait. Il répondait à chaque détonation par un couplet. On le visait sans cesse, on le manquait toujours. Les forces de l’ordre riaient en l’ajustant. Les manifestants tremblaient ; lui, il chantait. Ce n’était pas un enfant. Ce n’était pas un homme ; c’était un étrange gamin fée, « gai, impertinent, spirituel et débrouillard, mauvaise tête et grand cœur », c’était l’âme de Paris.

    Les grenades couraient après lui ; il était plus leste qu’elles.

    Une grenade pourtant, mieux ajustée ou plus traître que les autres, finit par atteindre l’enfant feu follet. On vit Gavroche chanceler, puis il s’affaissa. Toute la manifestation poussa un cri. Gavroche resta assis sur son séant, un long filet de sang rayait son visage, il éleva ses deux bras en l’air, regarda du côté d’où était venu le coup, et se mit à chanter :

    Je suis touché au front,
    C’est la faute à Macron,
    Et tombé dans le canal,
    C’est la faute au…

    Il n’acheva point. Une seconde grenade du même tireur l’arrêta court. Cette fois il s’abattit la face contre le pavé, et ne remua plus. Cette petite grande âme venait de s’envoler.

    Personne

    Relecture approximative de Victor Hugo (Les Misérables)URL de cet article 34103 
    https://www.legrandsoir.info/la-mort-de-gavroche.html

  • Égypte. Obama, ce « laquais » des Frères musulmans – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/20/egypte-obama-ce-laquais-des-freres-musulmans
    https://orientxxi.info/local/cache-responsive/cache-360/cd917f1e91dd186847fb03aff7f9932f.jpg?1538648598

    L’administration de Barack Obama s’est divisée face aux bouleversements qui, de manière inattendue, ont menacé l’ordre régional ancien à partir de l’hiver 2011-2012. La secrétaire d’État Hillary Clinton souhaitait soutenir jusqu’au bout le président Hosni Moubarak, alors qu’Obama, très isolé au sein de son gouvernement, pensait le contraire. Mais, au-delà de ces différences, la défense des intérêts américains était le point qui les rassemblait, et la démocratie n’était pas une préoccupation prioritaire. Comme l’explique à l’auteur un haut fonctionnaire du département d’État, « on a penché en faveur d’une transition dirigée par Moubarak. Quand ça n’a pas marché, on s’est prononcé pour Omar Suleiman1, et quand cette idée a été abandonnée, on s’est dit, “d’accord, travaillons avec le Conseil supérieur des forces armées2 ”. » L’objectif étant de garder le contact avec les autorités et surtout avec l’armée égyptienne, garante de la paix avec Israël.

    Que pensait le gouvernement américain des Frères musulmans ? Au printemps 2011, le département d’État ne connaissait personne dans ce qui allait devenir le bloc politique égyptien le plus influent ! Comme le raconte un membre du Conseil de sécurité nationale à l’auteur : « Nous ne savions rien ! Les conseillers de Mme Clinton au département d’État et le personnel du bureau égyptien au Conseil de sécurité nationale ont rédigé un câble demandant officiellement à l’ambassade du Caire d’entrer en contact avec les Frères musulmans. »Mais il fallut encore un mois pour que les diplomates obtempèrent.

    UN DOUBLE PARI DE WASHINGTON
    Ces premiers contacts ne furent pas très fructueux, et nombre de responsables politiques, militaires ou du renseignement américains craignaient l’élection de Mohamed Morsi. Le deuxième tour de l’élection en juin 2012 donna lieu à de virulentes discussions internes, d’autant que le très influent réseau saoudien et émirati à Washington était favorable à son adversaire Ahmed Chafik. « De nombreux membres de l’armée et des services de renseignement américains craignaient la perspective d’un président islamiste en Égypte, relate Kirkpatrick. Mais étant donné la piètre performance des généraux [depuis février 2011], une victoire truquée de Chafik ne semblait garantir qu’un chaos continu. » Il cite Ben Rhodes, un proche conseiller d’Obama qui assistait à une réunion du Conseil de sécurité nationale : « On pouvait voir que beaucoup de gens dans la salle penchaient pour Chafik. Mais même ces gens ne pouvaient pas accepter que nous agissions contre l’autre gars (Morsi) qui avait gagné une élection libre. »

    Le double pari de Washington — en tout cas celui de la Maison Blanche — était que les Frères musulmans, le plus puissant parti et le mieux organisé d’Égypte, pourraient engager les réformes économiques nécessaires et rétablir la stabilité ; le second était que le soutien de facto de Morsi aux accords de paix israélo-égyptiens renforcerait l’influence américaine. Si le second pari a été gagné, le premier a échoué.                                                                

    Un test grandeur nature vint après l’offensive d’Israël contre Gaza et le Hamas en novembre 2012. Obama entra directement en contact avec Morsi et ce dernier lui promit d’amener le Hamas à la table des négociations. Ben Rhodes se souvient : « Les pourparlers de cessez-le-feu étaient dans l’impasse avant que Morsi n’intervienne […] Et il a tenu ses engagements […] Il a respecté sa part du marché […] Il a surpris même les sceptiques. »

    « C’était un test décisif pour Morsi, et il l’a passé avec brio, se souvient Steven Simon du Conseil de sécurité nationale. […] Il était indispensable. » La récompense ne tarda pas, Hillary Clinton en personne se rendit au Caire le 21 novembre pour annoncer le cessez-le-feu et remercier Morsi « pour avoir assumé le leadership qui a longtemps fait de ce pays une pierre angulaire de la stabilité et de la paix dans la région ». Et quand le conseiller de politique étrangère de Morsi, Essam Al-Haddad se rendit à Washington quelques semaines plus tard, il fut surpris d’obtenir une audience impromptue avec le président Obama lui-même. Ces événements eurent une double conséquence : alimenter en Égypte une campagne sur le soi-disant soutien d’Obama aux Frères musulmans ; convaincre Morsi qu’il disposait du soutien de l’administration américaine qui empêcherait toute intervention de l’armée contre lui : la suite allait lui montrer son erreur.

    Car le pouvoir de Morsi, au-delà de sa propre incompétence, de ses erreurs et de son sectarisme, faisait face à une campagne régionale bien organisée, relayée par des cercles influents au sein de l’administration américaine. « En avril 2013, note Kirkpatrick, le réseau satellitaire basé aux Émirats — Sky News Arabia, Al Arabiya en Arabie saoudite et d’autres médias égyptiens liés aux Émirats dénonçaient un prétendu complot américain pour amener les Frères au pouvoir, avec l’ambassadrice Patterson comme chef de file […] [Ils] étaient pleins d’accusations selon lesquelles elle était un “laquais” des Frères, une “vieille sorcière” ou un “ogre”[…] Ils affirmaient que l’ambassadrice avait fait pression sur le gouvernement égyptien pour truquer l’élection présidentielle. » Le tout étant le résultat d’un « grand complot », au profit… d’Israël ! Comme le rappelle Rhodes à l’auteur, « les alliés des États-Unis ont financé une campagne de dénigrement contre l’ambassadrice des États-Unis dans un pays qui est l’un des plus grands bénéficiaires de l’aide des États-Unis pour renverser le gouvernement démocratiquement élu de ce pays ».

    PAS DE DIFFÉRENCE ENTRE AL-QAIDA ET LES FRÈRES MUSULMANS
    Mais cette campagne n’aurait pas eu un tel impact si elle n’avait pas disposé de relais influents à Washington, si elle n’avait pas été alimentée par les activités des ambassades saoudienne et émiratie. Au Pentagone, nombre de responsables ne cachaient pas leur haine de tout ce qui est musulman. Le général James Mattis, chef du Central Command, responsable de toutes les opérations au Proche-Orient, en Asie centrale et du Sud-Est (il deviendra secrétaire d’État à la défense du président Donald Trump) pensait que les Frères musulmans et Al-Qaida représentaient plus ou moins le même courant. Et Michael Flynn, directeur de l’agence du renseignement de la défense (DIA), qualifiait l’islam de « cancer » et avait développé des relations étroites avec celui qui n’était encore que le ministre de la défense, le général Abdel Fattah Al-Sissi. Flynn fut limogé par Obama en août 2014 et sera, brièvement, conseiller national à la sécurité de Trump.

    Comme le note l’auteur, « les divisions au sein du gouvernement américain devenaient évidentes pour les diplomates et les militaires de la région. Obama et une partie de la Maison-Blanche espéraient que Morsi réussirait ; beaucoup au Pentagone, comme Mattis et Flynn, étaient d’accord avec leurs homologues égyptiens et émiratis que Morsi était un danger. La schizophrénie américaine était si visible que les généraux égyptiens s’en sont plaints auprès de leurs contacts au Pentagone ». Et ils ont compris qu’ils pourraient agir contre le pouvoir élu sans représailles américaines.

    En janvier 2013, Obama nomme Chuck Hagel, un sénateur républicain, au secrétariat d’État à la défense. Celui-ci se rend en Égypte avec comme instructions de prévenir Sissi que tout coup d’État provoquerait l’arrêt de l’aide militaire américaine. Mais, à la fois du fait de ses convictions, et des pressions saoudiennes, émiraties et israéliennes, Hagel n’en fit rien, si l’on en croit Kirkpatrick.

    Dès le printemps 2013, l’ensemble des organisations de renseignement américaines informèrent Washington qu’un coup d’État était en préparation, « mais personne au Pentagone, au département d’État, à la Maison Blanche ne dit à Sissi de s’arrêter ni n’expliqua à Morsi que Sissi s’était retourné contre lui »(étonnamment, presque jusqu’au bout Morsi fit confiance à son ministre de la défense).

    ISRAËL AVEC LES PUTSCHISTES
    Le 3 juillet 2013, l’armée égyptienne franchissait le Rubicon et Morsi était mis sous les verrous. Le lendemain, Obama convoquait une réunion du Conseil national de sécurité. À la surprise de ses conseillers, le président refusa de qualifier les événements de « coup d’État », ce qui aurait entraîné ipso facto la suspension de l’aide militaire américaine. John Kerry, secrétaire d’État depuis décembre 2012, abonda dans son sens. Il expliquera plus tard à l’auteur que « Sissi s’était incliné devant la volonté populaire et agissait pour sauver l’Égypte. Les généraux affirmaient qu’ils avaient destitué Morsi pour éviter une implosion et établir la primauté du droit, et non dans le but de gouverner. Ils prétendaient qu’ils allaient adopter une feuille de route permettant le recours aux élections ».

    Israël joua un rôle non négligeable dans ces choix, comme l’explique Hagel à Kirkpatrick : « (Les Israéliens) me disaient, c’est notre sécurité et [Sissi] garantit la meilleure relation que nous ayons jamais eue avec les Égyptiens. Et ils intervenaient auprès du Congrès ». Le sénateur Rand Paul, républicain du Kentucky, avait présenté un projet de loi visant à mettre fin à l’aide militaire à l’Égypte en raison du coup d’État. L’American Israel Public Affairs Committee — plus connu sous l’acronyme AIPAC — écrivit à tous les sénateurs en faisant valoir que toute réduction de l’aide « pourrait accroître l’instabilité en Égypte, miner d’importants intérêts américains et avoir un impact négatif sur notre allié israélien ». Le Sénat vota par 86 voix contre 13 la poursuite de l’aide.

    Cet appui d’Israël et du lobby pro-israélien au régime égyptien confirmait la fragilité et la dépendance du président Siss, malgré ses rodomontades ultra nationalistes, et diminuait le poids que pouvait avoir l’Égypte pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien. Comme le rapporte l’auteur, « le 21 février 2016, le secrétaire d’État Kerry a convoqué un sommet secret à Aqaba, en Jordanie, avec Sissi, le roi Abdallah de Jordanie et le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou. Une partie de l’ordre du jour était un accord régional pour que l’Égypte garantisse la sécurité d’Israël dans le cadre de la création d’un État palestinien. Nétanyahou tourna la proposition en ridicule. Qu’est-ce que Sissi pouvait offrir à Israël ? s’interrogea-t-il, selon deux Américains impliqués dans les pourparlers. Sissi dépendait d’Israël pour contrôler son propre territoire, pour sa propre survie. Sissi avait besoin de Nétanyahou ; Nétanyahou n’avait pas besoin de Sissi. » Nétanyahou savait que, loin d’apporter une solution au « terrorisme », le coup d’État du 3 juillet 2013 avait marqué le début d’une insurrection dans le Sinaï, sous la direction d’un groupe qui rallia en 2015 l’organisation de l’État islamique (OEI) ; l’armée égyptienne était incapable de la juguler et Israël dut intervenir plusieurs fois militairement pour aider les militaires égyptiens. On était loin des rodomontades ultranationalistes du Caire.

    Il fallut le massacre de près d’un millier de civils à Rabaa au mois d’août 2013 pour que les États-Unis réagissent. D’abord en reportant les manœuvres militaires conjointes américano-égyptiennes, ensuite, au mois d’octobre, en suspendant l’aide militaire de 1,3 milliard de dollars (1,58 milliards d’euros). Mais il était trop tard, d’autant que de puissantes forces se faisaient entendre à Washington contre ces orientations : le Pentagone ne désignait plus les conseillers du président que comme « les djihadistes de la Maison Blanche » ou « le caucus des Frères musulmans ». Rapidement, Obama rétablit l’aide militaire. Washington tirait un trait sur la démocratie en Égypte.

    Du livre se dégage le portrait finalement peu flatteur d’un président Obama velléitaire, incapable d’imposer ses choix à sa propre administration, et pour qui la démocratie n’est sûrement pas une composante majeure de la politique étrangère des États-Unis. Avec des conséquences graves. Comme l’explique Mohamad Soltan, un Égypto-Américain membre des Frères emprisonné par la junte avant d’être expulsé vers les États-Unis : « La seule chose qu’ont en commun tous ceux qui sont en prison — les gars de l’État islamique, les Frères musulmans, les libéraux, les gardes, les officiers — c’est qu’ils haïssent tous l’Amérique. » On se demande pourquoi…         

    ALAIN GRESH