• #Brecht et #Rancière : artiste ignorant et spectateur émancipé
    http://revueperiode.net/brecht-et-ranciere-artiste-ignorant-et-spectateur-emancipe

    Depuis l’intervention décisive de Jacques Rancière dans Le Spectateur émancipé, l’esthétique brechtienne est à nouveau accusée de pédagogisme, d’autoritarisme. Quel rapport critique entretenir avec Brecht pour permettre une relève du théâtre didactique et dialectique ? Thomas Voltzenlogel propose ici de revenir à une dimension souvent occultée du théâtre brechtien : la question de la méthode de décomposition du réel et de re-production esthétique. Au fond, ce qui garantit la démarche émancipatrice d’une esthétique dialectique, c’est la transmission d’un savoir-faire plutôt que d’un savoir, de mettre en circulation les moyens de produire et reproduire le (...)

    #Uncategorized

  • [Vidéo] : Rencontre avec #jacobin Magazine
    http://revueperiode.net/video-rencontre-avec-jacobin-magazine

    Le mardi 3 novembre 2015, Période organisait une rencontre publique avec Bhaskar Sunkara, fondateur et directeur éditorial de Jacobin Magazine, en discussion avec Jonah Birch. Jacobin Magazine est désormais, pour tout l’espace de la gauche critique, du marxisme et de l’anticapitalisme, un point de référence en langue anglaise. La revue constitue à la fois un pôle de la réflexion stratégique, un espace d’intervention en conjoncture, et une véritable rencontre des tendances théoriques au sein du marxisme contemporain.

    #Uncategorized

  • La #nature du capital : un entretien avec Jason W. Moore
    http://revueperiode.net/la-nature-du-capital-un-entretien-avec-jason-w-moore

    L’écologie politique affirme généralement vouloir protéger ou sauvegarder la nature. Pour Jason W. Moore, un tel objectif repose sur une opposition abstraite entre « la Nature » et « la Société », dont on retrouve les traces dans l’hypothèse récente de l’anthropocène, ou dans l’idée qu’il y aurait, à côté des crises économiques et politiques, une crise environnementale. Pour Moore, il n’y a qu’une seule crise : celle du #capitalisme, qui dépend vitalement pour son accumulation de l’extraction de ressources, de l’appropriation d’énergie non payée et de l’exploitation des corps, c’est-­à-­dire de tout ce qu’on range habituellement sous la catégorie de « Nature ». Il nous faut donc intégrer le capitalisme dans la nature, et la nature dans le capitalisme, afin de faire émerger les objectifs communs aux luttes (...)

    #Uncategorized #anthropocène

  • Introduction à Raymond Williams
    http://revueperiode.net/introduction-a-raymond-williams

    Raymond Williams est bien connu comme précurseur des études culturelles, c’est-à-dire comme un marxiste préoccupé par les questions culturelles dont les travaux auraient (mal) vieilli. Si la connaissance de cet auteur s’arrête souvent ici, Daniel Hartley propose au contraire de redécouvrir Williams comme un marxiste particulièrement novateur, dont les percées théoriques sont encore bien d’actualité. Dans ce texte, Hartley éclaire trois concepts de Williams qui en font un auteur central pour aujourd’hui : la complexité, l’immanence et la longue révolution. Confrontant Williams à la critique althussérienne de son temps (Terry Eagleton), Hartley le présente comme un penseur des pesanteurs matérielles, culturelles et économiques, qui donnent à la transition socialiste une dimension tragique, c’est-à-dire (...)

    #Uncategorized #littérature

  • Jeter la première pierre : Qui peut, et qui ne peut pas condamner les terroristes ?
    http://revueperiode.net/jeter-la-premiere-pierre-qui-peut-et-qui-ne-peut-pas-condamner-les-ter

    Qui peut condamner qui ? C’est à cette question, largement inexplorée dans la philosophie morale contemporaine, que Gerald Allan Cohen, figure emblématique du #marxisme_analytique, s’attache à répondre dans cet article afin de renouveler les termes du débat sur le terrorisme. Partant d’une déclaration de l’Ambassadeur d’Israël au Royaume-Uni, Cohen explore es différentes raisons pour lesquelles, dans certaines situations et indépendamment de toute prise de position sur la légitimé-illégitimité de l’usage du terrorisme comme réponse à un grief subi, le « droit de condamner » de certains acteurs peut et doit être remis en (...)

    #Uncategorized #antisionisme #Israël #sionisme

  • Situation d’Ouvriers et Capital
    http://revueperiode.net/situation-douvriers-et-capital

    Paru en 1966, Ouvriers et Capital a été un événement théorique sans précédent. #Mario_Tronti, son auteur, y a condensé l’expérience, la pratique et la théorisation du premier #opéraïsme italien, de la systématisation de l’enquête militante aux pratiques de sabotage et d’indiscipline ouvrières. Ce texte majeur opérait un renversement absolu de l’orthodoxie marxiste en plaçant l’antagonisme ouvrier-capital au cœur de l’histoire de la modernité. Dans cette préface écrite à l’occasion de sa réédition pour son cinquantième anniversaire, Andréa Cavazzini et Fabrizio Carlino reviennent sur la conjoncture de ce texte, sur sa place dans l’historie du marxisme, pour mieux en circonscrire l’actualité : l’irréductibilité du « point de vue de classe » à toute téléologie historiciste et progressiste, seule susceptible de (...)

    #Uncategorized #post-opéraïsme

  • Famille et mouvement ouvrier : une exploration historique
    http://revueperiode.net/famille-et-mouvement-ouvrier-une-exploration-historique

    Le débat sur le #travail_domestique est considéré comme l’un des points hauts de la théorie féministe matérialiste. L’un de ses acquis fondamentaux a été de souligner la contribution des femmes au système capitaliste, non seulement en tant que salariées mais aussi en tant que travailleuses au foyer. Pour Valentina Álvarez López, ces précieux concepts méritent d’être mis à l’épreuve de l’histoire sociale : ils ne sont en effet ni invariables ni autosuffisants. À partir de l’expérience chilienne, du XIXe siècle jusqu’à Allende, elle montre combien la structure du travail domestique s’inscrit dans des identités de genre, sexuelles, et surtout dans des politiques d’État. Des missions hygiénistes jusqu’au familialisme du mouvement ouvrier, la position économique des femmes est demeurée inséparable d’appareils (...)

    #Uncategorized

  • Le marxisme a besoin d’une philosophie du #langage
    http://revueperiode.net/le-marxisme-a-besoin-dune-philosophie-du-langage

    Une philosophie marxiste du langage est possible et nécessaire. Dans ce texte, Jean-Jacques Lecercle exprime de façon concise les traits principaux d’une telle philosophie. Son acte fondateur, pensé avec Gramsci, consiste à rompre avec une vision intemporelle, héritée de Saussure, pour laquelle le langage n’est qu’un système clos. Le langage est inséparable de phénomènes extra-langagiers, des rituels et des pratiques inscrites dans des appareils idéologiques d’État. Tirer profit de cette complexité du langage, de son caractère historique, c’est concevoir toute lutte de classe comme lutte dans l’élément du langage, comme processus d’interpellation et de contre-interpellation. C’est concevoir le langage comme (...)

    #Uncategorized

  • La poétique transitive d’Allan Sekula : métonymie et métaphore dans Lottery of the Sea, Ship of Fools et The Dockers’ Museum
    http://revueperiode.net/la-poetique-transitive-dallan-sekula-metonymie-et-metaphore-dans-lotte

    Photographe, cinéaste et théoricien de l’art, #Allan_Sekula n’a eu de cesse dans ses œuvres d’interroger le langage pictural du capitalisme et les problèmes de représentation soulevées par les processus de réification de l’expérience sociale. Déployant une approche matérialiste de l’image artistique en tant qu’insérée dans le tissu des rapports économiques et politiques, il a pris pour objet de ses créations The Lottery of the Sea, Ships of Fools et The Docker’s Museum l’industrie maritime comme prototype du marché mondial. Dans cet essai, Gail Day analyse les politiques de la métaphore et de la métonymie à travers lesquels Sekula s’attache à ramener la logique « sous-marine » du capitalisme à la « surface de la conscience (...)

    #Uncategorized #art_contemporain #cinéma #photographie

  • Nicole Loraux, historienne marxiste de l’Antiquité
    http://revueperiode.net/nicole-loraux-historienne-marxiste-de-lantiquite

    La séparation entre les anciens et les modernes est un trait majeur de la pensée occidentale : politiques antiques et modernes n’auraient rien de commun. Dans ce texte, Gabriele Pedullà s’attache à montrer en quoi ce vieux cliché doit être démystifié. Pour ce faire, il revient sur le parcours de l’historienne Nicole Loraux et sur l’apport de Marx et Freud à une étude des représentations antiques. La séparation anciens/modernes repose sur l’idée que les Grecs se faisaient d’eux-mêmes : celle d’une grande civilisation ayant vaincu la discorde en son sein en faisant la guerre à l’extérieur. Ce récit mythique, indissociable d’une vision de la cité antique comme berceau de la civilisation occidentale, a été méticuleusement déconstruit par Loraux : la division et le conflit sont au principe de la vie collective. (...)

    #Uncategorized #antiquité

  • Ni rire, ni pleurer : accélérer
    http://revueperiode.net/ni-rire-ni-pleurer-accelerer

    On pourrait faire une cartographie de l’anticapitalisme et de ses apories en s’intéressant à son rapport au futur. D’un côté, le néo-léninisme cherche le futur dans le passé, c’est-à-dire prépare un retour des séquences révolutionnaires du XXe siècle. D’un autre côté, un néo-gauchisme diffus souhaite voir advenir le futur par une abolition du présent : le salut serait à chercher dans les communautés militantes, le refus du travail et la préfiguration du communisme. Dans cet article, Jamie Allinson éclaire les contours de ces alternatives, et en relève la limite principale : l’absence d’une approche programmatique qui cherche les tendances du futur au sein même du présent. Pour dépasser cette situation, l’auteur invite à s’inspirer du Manifeste accélérationniste. Son message est simple : exigeons de nous (...)

    #Uncategorized #accélérationisme; #opéraïsme

  • Pour une critique radicale de l’eurocentrisme : entretien avec Alexander Anievas et Kerem Nisancioglu
    http://revueperiode.net/pour-une-critique-radicale-de-leurocentrisme-entretien-avec-alexander-

    Selon le récit dominant, l’origine du capitalisme est un processus fondamentalement européen : ce système serait né dans les moulins et les usines d’Angleterre ou sous les guillotines de la Révolution française. Le marxisme politique ou encore l’analyse en terme de système-monde n’échappent pas non plus à ce pli eurocentriste. Dans How the West Came to Rule (2015), Alexander Anievas et Kerem Nisancioglu se ressaisissent de la théorie du développement inégal et combiné développée chez Trotsky pour mettre en valeur le rôle décisif des sociétés non-occidentales dans l’émergence du capitalisme. Ils offrent ainsi une théorie internationaliste et non-ouvriériste du changement (...)

    #Uncategorized #capitalisme_postcolonial #développement_inégal_et_combiné #Léon_Trotsky #théorie_du_système-monde #théorie_postcoloniale #transition

  • #jacobin Magazine : entretien avec Bhaskar Sunkara
    http://revueperiode.net/jacobin-magazine-entretien-avec-bhaskar-sunkara

    Jacobin Magazine est désormais, pour tout l’espace de la gauche critique, du marxisme et de l’anticapitalisme, un point de référence en langue anglaise. La #revue constitue à la fois un pôle de la réflexion stratégique, un espace d’intervention en conjoncture, et une véritable rencontre des tendances théoriques au sein du marxisme contemporain. Dans cet entretien, Bhaskar Sunkara, fondateur et directeur éditorial de la revue, revient sur cette expérience, les étapes qui l’ont scandée, sa place dans le champ éditorial et théorique ainsi que sur les perspectives qu’elle se donne.

    #Uncategorized

  • Capitalisme et forme
    http://revueperiode.net/capitalisme-et-forme

    « Ce qui semblait stable et solide part en fumée, tout ce qui était sacré est profané » : selon Marx, l’avènement du capitalisme, son dynamisme économique, la circulation abstraite des marchandises, ont déstabilisé les hiérarchies morales, religieuses et esthétiques établies. Pour autant, il est notoire que le capital a historiquement coexisté avec les figures de l’autorité, de la discipline et du conservatisme. Ce paradoxe est, pour Terry Eagleton, constitutif de toute l’écriture romanesque. Le roman est le lieu où peuvent se combiner l’héroïsme et la banalité, l’explosion du désir et sa répression, l’exaltation du crime comme de la vertu. À travers Goethe, Balzac, Zola, Mann et bien d’autres, Eagleton offre dans ce texte, devenu classique, un condensé saisissant de ce que les romans ont à dire sur (...)

    #Uncategorized #littérature

  • Contribution à la théorie du marché mondial
    http://revueperiode.net/contribution-a-la-theorie-du-marche-mondial

    Si le marxisme connaît actuellement un renouvellement considérable à travers la #géographie, et a gagné en audience à travers les travaux de David Harvey, Isaak Dachkowski est un précurseur majeur de ce mouvement. Le texte suivant a en effet paru en français en 1929 dans La Revue marxiste. Il expose de façon extrêmement précoce les intuitions fondamentales du marxisme géographique : le rôle de la forme marchandise dans la production d’un espace lisse et homogène, mais aussi dans la différenciation des territoires, la division internationale du travail, et la prolétarisation brutale des sociétés non occidentales au contact du capitalisme. Malgré ses accents vieillis, par sa lecture créative de Marx et Engels, ce texte dégage une fraîcheur insoupçonnée et une ressource pour penser la nouvelle phase de (...)

    #Uncategorized #mondialisation

  • L’illusion de l’État social : entretien avec Joachim Hirsch
    http://revueperiode.net/lillusion-de-letat-social-entretien-avec-joachim-hirsch

    On assiste aujourd’hui à un regain d’intérêt pour les théories de l’État proposées par Gramsci ou Poulantzas. C’est cependant sur une autre tradition, largement méconnue en France, que revient ici Joachim Hirsch : celle de la « dérivation de l’État » – il s’agit d’aborder la forme politique spécifique que prennent la domination de classe et l’abstraction marchande dans la société bourgeoise. Contre toute illusion réformiste, Hirsch rappelle ainsi que l’État n’est pas un instrument neutre, mais un moment essentiel de l’accumulation capitaliste. À ce titre, il reste le lieu de conflits mettant en jeu la reproduction même de la société. 

    #Uncategorized #Etat #forme-valeur

    • [...] l’État n’est ni un sujet propre ni un instrument neutre qui puisse être utilisé à souhait par un groupe dominant ou une classe, comme l’ont affirmé par exemple les théories critiques du pluralisme ou encore la théorie du capitalisme monopoliste d’État. Il constitue plutôt une composante structurelle du rapport de production capitaliste lui-même, sa forme spécifiquement politique.

      Jusque là tout va bien, mais ça s’emberlificote juste après :

      Les rapports de classe et d’exploitation capitalistes sont constitués de telle sorte que la classe dominante sur le plan économique ne peut pas dominer directement sur le pan politique. Sa domination doit ainsi d’abord se réaliser par la médiation d’une instance relativement distanciée des rapports de classes : l’État. En même temps, l’État reste soumis à la logique structurelle et fonctionnelle de la société capitaliste. Il n’est pas une instance qui existerait hors du capital. L’État bourgeois est ainsi un État de classe sans être directement l’instrument d’une classe. Et c’est bien cette « particularisation » ou « relative autonomie » de l’État qui se trouve à la base de l’illusion étatique.

      Encore une fois, comme dans tout le marxisme traditionnel, le rapport capitaliste fondamental est rabattu sur un phénomène dérivé, une réalité certes fort désagréable et qui mérite d’être combattue, mais qui n’est que secondaire, dérivée : le rapport capitaliste fondamental, c’est la production marchande en soi, d’où émerge nécessairement des rapports conflictuels de classe, un antagonisme qui n’a de sens que parce que le rapport sous-jacent est en quelque sorte « naturalisé ». Cela explique plus surement la permanence de l’État et de son caractère « inutilisable » dans le cadre d’une lutte contre le capitalisme, que le fait que les bourgeois en tant que classe se cacheraient derrière un artefact dont la dynamique leur échapperaient plus ou moins partiellement.

      L’État dérive de la production marchande, de la même façon que la lutte des classes. Le rapport de dérivation ne peut être entre deux phénomènes eux-mêmes dérivés. Ça veut aussi dire que l’on ne peut parler d’État et de lutte des classes dans les sociétés pré-capitalistes sans faire une erreur logique et historique qui consiste à rétro-projeter les catégories spécifiquement capitalistes sur des sociétés passées qui ne l’étaient pas. Cette erreur est aussi un fondement de l’impossibilité de penser vraiment des issues au capitalisme puisqu’elle consiste à « éternaliser » ses catégories. On ne se donne ainsi pas non plus les moyens de penser la spécificité des dominations pré-capitalistes (qui pouvaient être tout aussi dégueulasses) et donc d’anticiper correctement le fait que la fin de la domination capitaliste (sans sujet, impersonnelle) pourrait faire advenir d’autres saloperies et ne pas être une voie vers l’émancipation.

  • Démolition et contre-révolution : la rénovation urbaine dans la région parisienne
    http://revueperiode.net/demolition-et-contre-revolution-la-renovation-urbaine-dans-la-region-p

    La question urbaine souffre aujourd’hui de deux écueils à gauche : ou bien elle est exclusivement envisagée sous l’angle des dynamiques structurelles du capitalisme financiarisé, ou bien elle est référée à des initiatives de « #gentrification ». Pour Stefan Kipfer, il est indispensable de penser la rénovation urbaine comme une stratégie d’État, en grande partie conditionnée par la race. Kipfer rassemble ici des hypothèses issues d’un terrain mené dans les banlieues de région parisienne, et conclut que les agences de rénovation mènent une « contre-révolution coloniale ». Combinant les intuitions d’Henri Lefebvre et de #Frantz_Fanon, Kipfer dresse un tableau détaillé de la guerre préventive de l’État contre les mouvements de l’immigration et des quartiers. Les luttes raciales sont une composante irréductible du (...)

    #Uncategorized #antiracisme #Etat #Henri_Lefebvre #ville

  • Rencontre avec Jacobin Magazine : discussion avec Bhaskar Sunkara
    http://revueperiode.net/rencontre-avec-jacobin-magazine-discussion-avec-son-fondateur-et-direc

    Jacobin Magazine est désormais, pour tout l’espace de la gauche critique, du marxisme et de l’anticapitalisme, un point de référence en langue anglaise. La revue constitue à la fois un pôle de la réflexion stratégique, un espace d’intervention en conjoncture, et une véritable rencontre des tendances théoriques au sein du marxisme contemporain. Pour faire retour sur cette expérience, les étapes qui l’ont scandée, sa place dans le champ éditorial et théorique ainsi que sur les perspectives de la revue, Période vous invite à une discussion avec le fondateur et directeur éditorial de Jacobin, Bhaskar Sunkara.

    #Uncategorized

  • Le fantasme de l’abstraction réelle
    http://revueperiode.net/le-fantasme-de-labstraction-reelle

    La critique marxienne de l’économie politique est souvent réduite à une critique de l’exploitation. Mais Le Capital de Marx propose un projet plus ambitieux : analyser les abstractions qui gouvernent nos conduites. Dans cet article, Alberto Toscano propose une synthèse des différentes interprétations du thème de « l’abstraction réelle » proposée dans le marxisme. Qu’il s’agisse de dégager, avec #Sohn-Rethel, les conditions sociales de la pensée, de déterminer, avec Althusser le statut de la science marxiste, d’exposer, avec #Finelli l’autodéploiement du capital ou d’isoler, avec #Virno, les transformation contemporaines du procès de production, l’abstraction réelle ne désigne jamais une simple illusion : elle indique l’existence, dans les rapports d’échange et de production, d’une « pensée antérieure et (...)

    #Uncategorized #abstraction_réelle #Adorno

    • L’article fournit de bonnes bases pour appréhender la coupure épistémologique introduite par Marx avec la notion d’abstraction réelle (même si lui-même emploie peu le terme : la catégorie en question se déduit plutôt des catégories plus fondamentales auxquelles Marx a rendu leur caractère historiquement et socialement situé : valeur, travail, marchandise..., avec leur forme bifide spécifique)

      Mais l’article fait aussi encore la part belle à l’abstraction comme processus (historique), alors qu’une approche plus féconde à mon avis est celle de l’abstraction comme catégorie du capital pleinement développé. Dans ce cas, l’abstraction réelle est une catégorie logique et non plus historique : Elle permet de comprendre le « fonctionnement » du capital (et de reconstituer le lien avec les phénomènes apparents que le sujet moderne prend pour des évidences), pas directement d’expliquer son avènement à partir d’un ressort trans-historique (impasse méthodologique notamment reconduite par Althusser, mais aussi Adorno, Sohn-Rethel...)

      Cela permet d’éviter deux écueils

      1) brandir le concret comme pole positif à revendiquer en tant que tel face à l’abstraction : le concret est un pole constitutif de la dynamique capitaliste (dialectique concret/abstrait) en ce qu’il est le support de son déploiement, son appui nécessaire, un pis-aller qui ne peut malgré tout pas être contourné sans que la dynamique s’évapore par là même. Le concret est un contenu particulier qui se développe « sous contrainte » de la dynamique du capital. A ce titre, le concret est tout aussi critiquable et doit être critiqué (ex : l’appareil industriel)

      2) chercher dans le passé l’événement déclencheur, la source, la bifurcation qui nous fait rentrer dans le capitalisme. Il n’y a pas d’origine en soi, seulement des conditions propices successives au cours desquelles les alternatives n’ont pas été sélectionnées. Le constat de ce qui est advenu trouve une explication dans le résultat. Le développement du capitalisme s’explique avec ses catégories propres, pas avec des catégories pré-capitalistes ou trans-historiques ("L’anatomie de l’homme est la clé de l’anatomie du singe" disait Marx). L’histoire du capital n’est ni contingente ni déterministe mais contradictoire, et c’est la raison même pour laquelle on peut envisager d’en sortir un jour (et que cela ne se fera pas seulement par hasard, par pure volonté ou par automatisme).

  • Les chronotopes d’Allan Sekula : le capitalisme inégal et combiné
    http://revueperiode.net/les-chronotopes-dallan-sekula-le-capitalisme-inegal-et-combine

    Allan Sekula était l’un des plus importants photographes, cinéastes et essayistes marxistes contemporains. Son travail a consisté à représenter la part enfouie du capitalisme contemporain : à l’heure du triomphe apparent de l’immatériel, de la vitesse et de la désindustrialisation, Sekula mettait en exergue l’infrastructure logistique (containers, ports industriels) et humaine des échanges mondiaux. Dans ce texte issu de Ship of Fools / The Docker’s Museum, Steve Edwards revient sur la trajectoire esthétique de Sekula, en pointant une ambiguïté au coeur de sa démarche. Alors que certains essais de Sekula semblent confiner la réalité du capitalisme à celle du taylorisme et de la grande industrie, dans une autre partie de son travail, la plus stimulante aux yeux d’Edwards, Sekula est parvenu à inventer (...)

    #Uncategorized #eshtétique #photographie

  • Raymond Williams dialogue avec The New Left Review : le #théâtre comme laboratoire
    http://revueperiode.net/raymond-williams-dialogue-avec-the-new-left-review-le-theatre-comme-la

    Raymond Williams n’a pas toujours été marxiste. Son évolution est souvent difficile à saisir, entre ses essais critiques des années 1950 sur le théâtre et ses travaux pionniers des études culturelles. Dans cet entretien de 1979, la New Left Review interroge Williams sur son premier grand texte, Drama, from Ibsen to Eliot, pour mesurer la distance parcourue. Face à des contradicteurs bien informés et intransigeants, Williams défend coûte que coûte la pertinence de ses premières approches. Il en conserve une attention constante pour le langage, le décor, les choix d’expression verbale, c’est-à-dire la mise en forme d’une expérience collective. L’art dramatique se révèle être un laboratoire pour la pensée émancipatrice, en posant le problème des multiples strates de la sensibilité, et de la tragédie moderne (...)

    #Uncategorized #critique_littéraire #esthétique

  • La Neue Marx-Lektüre : critique de l’économie et de la société
    http://revueperiode.net/la-neue-marx-lekture-critique-de-leconomie-et-de-la-societe

    À partir du milieu des années 1960, une nouvelle interprétation de la critique de l’économie politique marxienne a vu le jour en RFA sous le nom de Neue Marx-Lektüre (« nouvelle lecture de Marx »). À l’écart du marxisme traditionnel et influencée par #Adorno, une nouvelle génération de théoriciens, parmi lesquels Hans Georg #Backhaus, Helmut #Reichelt et Alfred Schmidt, ont entrepris de relire Le Capital et ses manuscrits préparatoires avec pour ambition d’en réactiver la dimension authentiquement critique. Dans cet article, Riccardo Bellofiore et Tommaso Redolfi Riva s’attachent à revenir sur le moment d’élaboration d’un tel paradigme et en exposent le motif central : celui de l’abstraction et de la #forme-valeur comme domination (...)

    #Uncategorized #critique_de_l'économie_politique #Neue_Marx_Lektüre #travail_abstrait #valeur

  • Marx et les limites du capitalisme : relire le « fragment sur les machines »
    http://revueperiode.net/marx-et-les-limites-du-capitalisme-relire-le-fragment-sur-les-machines

    Il est courant de lire que dans le « fragment sur les machines » issu des #Grundrisse, Marx aurait annoncé le triomphe du travail immatériel et la fin de la société industrielle. Dans cette optique, l’exploitation et la résistance ne se jouent plus au sein du travail salarié, mais à travers les capacités affectives, communicationnelles et cognitives des individus. Riccardo Bellofiore et Massimiliano Tomba retracent ici la généalogie de cette interprétation, de #Bordiga à #Negri en passant par Panzieri, #Tronti et Virno. Bellofiore et Tomba proposent une lecture alternative du fameux « fragment », fidèle au premier #opéraïsme mais opposée à sa postérité autonomiste : Marx analyse une contradiction entre d’une part l’extension des marchés et des besoins sociaux, et d’autre part l’impératif d’exploiter la force de (...)

    #Uncategorized #critique_de_l'économie_politique #forme-valeur #post-opéraïsme #postopéraïsme #Toni_Negri

  • #Droit et État
    http://revueperiode.net/droit-et-etat

    Qu’est-ce que l’État ? Comment se constitue-t-il et quelles fonctions remplit-il dans la société ? C’est à ces questions qu’entreprend de répondre Evgeny Pašukanis dans cet extrait de son ouvrage classique de 1924, La théorie générale du droit et le marxisme. Pour Pašukanis l’État ne se réduit ni à l’ensemble des normes juridiques dont il assure la validité, ni à un simple instrument aux mains des classes dominantes, encore moins à l’expression d’une quelconque volonté générale. Il représente bien plutôt la forme spécifique que prend le pouvoir de la bourgeoisie dans une société marchande, où les rapports de classe prennent la forme de rapports privés entre individus supposés libres et (...)

    #Uncategorized

  • Le paradoxe du réformisme
    http://revueperiode.net/le-paradoxe-du-reformisme

    La différence entre réforme et révolution n’est pas une question de programme. En réalité, le réformisme est incapable d’obtenir des réformes par son seul concours. Dans cette formation (1993) à destination des cadres de son organisation, Solidarity, Robert Brenner détaille les raisons sociologiques de ce paradoxe, et en formule les conséquences stratégiques aux États-Unis. Le réformisme est l’idéologie spontanée d’une couche sociale bien précise : les permanents syndicaux et les politiciens sociaux-démocrates. Pour Brenner, la social-démocratie est une « forme de vie » à part entière dont les ressorts ne dépendent pas des défaites ou des victoires de la lutte des classes, mais de la négociation syndicale ou des résultats électoraux. Il en résulte que les révolutionnaires n’ont pas à combattre des « programmes (...)

    #Uncategorized #Parti_communiste #stratégie