Non, les banlieues ne croulent pas sous l’argent public

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  • Non, les #banlieues ne croulent pas sous l’argent public | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/non-banlieues-ne-croulent-largent-public/00107565

    Au total, la Seine-Saint-Denis contribue beaucoup à la protection sociale (top 7 en France), et reçoit peu. C’est le département qui touche le moins de transferts sociaux. Non seulement les quartiers ne sont pas gorgés d’allocations, mais ils financent largement les prestations sociales dans des départements ruraux vieillissants.

    • Si l’on poursuit la logique d’Eric Zemmour, il est particulièrement intéressant de se pencher sur l’ensemble des volumes de transferts sociaux dont bénéficie chaque département. Le département métropolitain qui en touche le moins est… la Seine-Saint-Denis !

      Un passionnant rapport du Haut conseil du financement de la protection sociale datant de 2015 montrait ainsi qu’en moyenne, les habitants du 93 recevaient 8 403 euros de transferts de la protection sociale par an, contre 12 144 euros en moyenne dans le Var, le record national.

      Surprise ? Pas vraiment. Il s’agit là aussi d’un effet de composition. Le poids des retraites est très important dans le total des prestations sociales, et le Var accueille beaucoup plus de retraités que la Seine-Saint-Denis.



  • Réforme de la police + Plan quartiers populaires

    ( I ) - Réforme de la police


    1. Abrogation immédiate des dispositions « permis de tuer » de la loi Cazeneuve de 2017

    2. Création d’une commission « Vérité et Justice » sur les violences policières

    3. Dépaysement immédiat de toute affaire de violences policières, réforme complète de l’IGPN et création d’un service d’enquête indépendant

    4. Réforme en profondeur de la police nationale pour rebâtir une police républicaine (...) dissolution de la BAC (...) renforcement de la formation (...) police de proximité (...)

    5. Programme d’action global contre les discriminations (...) création d’un Commissariat à l’égalité, de pôles spécialisés au sein des cours d’appel (...) lutte contre le contrôle au faciès


    ( II ) - Plan d’urgence pour les quartiers populaires


    1. Plan d’investissement public dans les quartiers populaires pour le rétablissement des services publics, le logement, l’école publique, l’accès à la santé et à la culture, le financement des associations et des centres sociaux

    2. Prise en charge par l’État des réparations des commerces, des logements et des lieux publics dégradés lors des émeutes de juin


    https://politipet.fr/planlfi


    Le texte de la pétition est un copié-collé de https://lafranceinsoumise.fr/2023/06/30/plan-d-urgence-sortie-de-crise

    • vu dans Chez Pol / Libé ce matin (06.07.23) :

      DROIT D’INVENTAIRE • Bernard Cazeneuve n’a pas fini d’entendre parler de sa, désormais fameuse, loi de 2017. Cette dernière, portant sur l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre, a été copieusement critiquée par l’ensemble de la Nupes - jugeant cette loi trop permissive - avec en tête de peloton Mélenchon et LFI qui vont jusqu’à parler d’une loi « permis de tuer ».

      Alors, face à ces polémiques, Sacha Houlié, président Renaissance de la commission des Lois à l’Assemblée, s’est dit partant pour une évaluation du texte d’ici la rentrée, « lorsque ce sera plus calme ». Une initiative à laquelle la gauche est favorable. Boris Vallaud a proposé qu’un élu PS soit co-rapporteur, tandis que Raquel Garrido (LFI) se dit « satisfaite » sur Public Sénat : « S’ils engagent une telle mission, nous en serons. C’est un travail législatif urgent. Je veux qu’on change cette loi, bien, vite. »

      Toutefois, il semble peu probable que la loi soit abrogée ou même modifiée. Houlié a tenu à rappeler les circonstances qui ont mené à son adoption : « Tout le monde oublie que ce qui a conduit au texte de 2017, ce sont les attaques contre les policiers de Viry-Châtillon. » Il précise qu’il n’est pas, lui-même, enclin à une modification du texte : « Réformer la loi parce qu’il y a des évènements dans lesquels un policier ne l’aurait pas appliquée, ça me paraît un peu baroque. » Ce matin, sur Radio J, le député de la Vienne persiste et signe : « Est-ce que ce texte se justifie ? Moi, je le pense. »

    • https://seenthis.net/messages/1009185 la police a gagné la bataille idéologique

      Didier Fassin : Lorsque mon livre est sorti, on a dit en effet que j’avais dû étudier des unités très atypiques, car j’indiquais la sympathie que les agents avec lesquels je patrouillais manifestaient ouvertement à l’égard de Jean-Marie Le Pen. Six ans plus tard, en 2017, on découvrait que les deux tiers des policiers en activité avaient voté pour sa fille au premier tour de l’élection présidentielle, soit plus de trois fois plus que la population générale.

      Plutôt que le racisme individuel, ce qui m’intéresse, et m’inquiète, c’est le racisme institutionnel, qu’il soit celui de la police en général, dont on voit qu’elle ne sanctionne pas les pratiques violentes et discriminatoires de ses agents, ou de certains syndicats en particulier, dont on vient de lire qu’ils considéraient les jeunes des quartiers difficiles comme des « nuisibles » qu’il faut mettre « hors d’état de nuire ».

      Dans cette perspective, je pense que les choses se sont encore aggravées depuis que j’ai conduit mon enquête, et c’est largement la responsabilité des gouvernements successifs qui, d’une part, n’ont pas cessé de céder devant les exigences de l’institution et des syndicats, et, d’autre part, n’ont jamais tenté d’engager de réforme.
      [...]
      Aux USA, on est loin d’une police idéale dans une société marquée par une longue histoire de racisme et d’inégalités, mais certaines avancées ont eu lieu. En France, le déni de réalité du gouvernement et le silence des parlementaires qui ne se saisissent pas de ces occasions pour lancer des enquêtes indépendantes ne laissent guère entrevoir de réformes, pourtant urgentes, dans un avenir proche, et ce, malgré les injonctions des Nations unies.

      https://seenthis.net/messages/1009240 la police fait du faux en écriture publique

      En France, le faux en écriture publique est un délit puni de dix ans d’emprisonnement. Commis par une personne dépositaire de l’autorité publique, c’est un crime passible de quinze ans.

      ping @ant1 cf article interview Fassin

    • Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines) interviewé chez Politis :

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues

      D’après vous, que faut-il faire dans l’urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.


      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un cercle vertueux de dialogue police-population, et jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là.