• Une occasion historique de progresser vers le désarmement nucléaire !

    Du 1er au 26 août se tiendra à New York la 10ème Conférence d’examen des États Parties au Traité sur la Non-Prolifération des Armes nucléaires (TNP). Ce grand rendez-vous quinquennal a été reporté deux fois depuis 2020 pour cause de pandémie. IDN y sera représentée comme 160 organisations de la société civile.

    Pour mémoire, ce traité a été ouvert à la signature en 1968 et est entré en vigueur en 1970. La France et la Chine n’y ont adhéré que 22 ans plus tard, en 1992. Il prévoyait des obligations pour deux catégories d’États : ceux qui avaient fait exploser une arme nucléaire avant le 1er janvier 1967, qualifiés d’États « dotés d’armes nucléaires », s’engageaient à ne pas les transférer aux États non dotés, à négocier avec les autres États en vue du désarmement général et complet et à les faire bénéficier des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire ; les États non dotés, eux, s’engageaient à ne pas acquérir d’armes nucléaires en acceptant le régime de vérification de l’AIEA. Le TNP est désormais quasi universel puisque seuls l’Inde, Israël, le Pakistan n’en sont pas membres et que la Corée du Nord s’en est retirée.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/08/21/une-occasion-historique-de-progresser-vers-le-

    #nucleaire

  • Sécheresse : un danger (pour le) #Nucléaire ?
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2022/secheresse-un-danger-pour-le-nucleaire-0G6fUzE_R5SLr1Zea9gFKQ

    Depuis le début de l’été, des périodes de sécheresse se succèdent dans toute l’Europe. Les centrales nucléaires qui nécessitent de l’eau pour refroidir leurs réacteurs voient leurs moyens de prélèvement limités aux abords des fleuves. Pénurie…

    #Changements_climatiques

  • Surchauffe au cœur de la machine nucléaire : la série podcast
    https://radioparleur.net/2022/07/13/surchauffe-au-coeur-de-la-machine-nucleaire-la-serie-podcast

    La dernière série documentaire réalisée par Basta ! et Radio parleur s’intéresse à nos centrales nucléaires. Elle nous entraîne au cœur de ces installations gigantesques, aux côtés des travailleur·ses qui s’activent, chaque jour, pour produire notre électricité. Les centrales françaises et les matériaux qui les composent vieillissent. Sur 56 réacteurs en activité, 11 ont dépassé les […] L’article Surchauffe au cœur de la machine nucléaire : la série podcast est apparu en premier sur Radio Parleur.

  • Traité New Start : la Russie suspend les inspections américaines sur ses sites militaires
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/08/09/traite-new-start-la-russie-suspend-les-inspections-americaines-sur-ses-sites

    « La Fédération de Russie est obligée de recourir à cette mesure (…) en raison des réalités existantes qui créent des avantages unilatéraux pour les Etats-Unis et privent la Russie de son droit d’effectuer des inspections sur le territoire américain », précise le communiqué. La diplomatie russe cite notamment les entraves aux voyages des inspecteurs russes et les difficultés liées à la délivrance des visas, provoquées par les sanctions occidentales imposées à Moscou en raison du conflit ukrainien.

    [...] Le traité #New_Start est le dernier accord bilatéral du genre liant les deux principales puissances #nucléaires mondiales. Signé en 2010, il limite les arsenaux des deux pays à un maximum de 1 550 ogives déployées chacun, soit une réduction de près de 30 % par rapport à la limite précédente fixée en 2002. Il limite aussi le nombre de lanceurs et bombardiers lourds à 800, ce qui reste suffisant pour détruire la Terre plusieurs fois. En janvier 2021, Vladimir Poutine l’a prolongé pour cinq ans, jusqu’en 2026. Jusqu’ici, Moscou et Washington avaient chacun le droit d’effectuer un peu moins d’une vingtaine d’inspections mutuelles par an dans le cadre de ce traité.

    • The latest breakdown in talks between the U.S. and Russia are related to the Bilateral Consultative Commission (BCC), bi-annual, technical consultations as part of the nuclear arms treaty, New START, and that was signed by both Washington and Moscow in 2011.

      The talks were expected to take place in Cairo between November 29 and Dec. 6, but were “unilaterally postponed by the Russians,” the State Department told The Hill.

      The meetings, which were already delayed for a year, were meant to iron out how the U.S. and Russia could resume onsite inspections of each other’s nuclear weapons arsenals required by the treaty.

      “It is unusual — I wouldn’t say it’s a disaster yet — but it is very unusual for either side to break off normal working meetings to implement a treaty that both countries say they support,” said Daryl Kimball, executive director of the Arms Control Association.

      “This is really not good.”

      Ukraine war bleeds into Russia-US nuclear talks
      https://thehill.com/policy/international/3762875-ukraine-war-bleeds-into-russia-us-nuclear-talks

  • Guerre en Ukraine, Zaporijia : alerte rouge. Débranchez les réacteurs nucléaires !
    https://ricochets.cc/Guerre-en-Ukraine-Zaporijia-alerte-rouge-Debranchez-les-reacteurs-nucleair

    Depuis début mars, les troupes russes tiennent la plus grande centrale #nucléaire d’Europe, à Zaporijjia en Ukraine. La ville de Zaporijjia elle-même n’est pas occupée (et accueille des réfugiés), mais est sur la ligne de front. En mars, la population d’Enerhodar avait affronté les soldats russes en voulant éviter qu’ils s’installent dans la centrale. Ce qu’ils ont fait. Actuellement, une contre-offensive ukrainienne grignote les positions russes dans la région de Kherson produisant des réactions (...) #Les_Articles

    / #Guerres, nucléaire

  • Guerre en Ukraine, Zaporijia : alerte rouge. Débranchez les réacteurs !
    https://ricochets.cc/Guerre-en-Ukraine-Zaporijia-alerte-rouge-Debranchez-les-reacteurs.html

    Depuis début mars, les troupes russes tiennent la plus grande centrale #nucléaire d’Europe, à Zaporijjia en Ukraine. La ville de Zaporijjia elle-même n’est pas occupée (et accueille des réfugiés), mais est sur la ligne de front. En mars, la population d’Enerhodar avait affronté les soldats russes en voulant éviter qu’ils s’installent dans la centrale. Ce qu’ils ont fait. Actuellement, une contre-offensive ukrainienne grignote les positions russes dans la région de Kherson produisant des réactions (...) #Les_Articles

    / #Guerres, nucléaire

  • Gabrielle Hecht, Uranium & Rayonnement, 2016
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/08/04/nuke-hecht

    Pradel aimait convoquer l’exemple de la mine de Margnac, dans le Limousin, qui produisait un minerai de haute qualité, comme modèle de l’approche en matière de radioprotection. Avec ses collègues, ils décrivaient non sans fierté de quelle façon la nucléarité de la mine était cartographiée à l’aide de tableaux retraçant l’exposition au radon du personnel de chacune des « divisions minières de France métropolitaine ». Les données avancées par les ingénieurs ne concernaient toutefois que les mines de la France métropolitaine. Les mines du CEA à Madagascar étaient tout simplement absentes de ces tableaux, alors que le minerai malgache était reconnu pour sa qualité élevée et sa forte émission de rayons gamma. Aussi, bien que la présence de films dosimétriques suggérât la dangerosité de l’activité de travail, les mineurs malgaches ne disposaient pas d’appareils de mesure adaptés et n’étaient pas non plus informés des risques encourus, pas plus qu’ils n’avaient accès au niveau d’exposition de leur lieu de travail. Ce faisant, les questions de santé au travail n’ont pas été thématisées par les mineurs comme relevant d’un problème collectif.

    #nucléaire #CEA #colonialisme #nucléarité #extractivisme

  • Des centrales nucléaires et des agriculteurs irrigants autorisés à dépasser les limites écologiques de cours d’eau
    https://ricochets.cc/Des-centrales-nucleaires-et-des-agriculteurs-irrigants-autorises-a-depasse

    Les miliieux naturels crèvent déjà, mais le système doit continuer à tourner, quitte à pomper trop d’eau ou à faire des rejets d’eaux trop chaudes dans les fleuves. Dépasser les limites, et continuer, et les dépasser encore pour faire tenir le système Il n’y a pas de solutions dans la civilisation industrielle, ni solutions technologiques ni solutions politiques, il n’y a que des problèmes qui s’ajoutent aux problèmes En #Drôme, la préfecture a une fois de plus autorisé les agriculteurs irriguants à (...) #Les_Articles

    / Drôme, #nucléaire, #Agriculture, #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle

    https://rdbrmc.com/hydroreel2/station.php?codestation=32
    http://www.drome.gouv.fr/arrete-secheresse-en-vigueur-a8322.html
    https://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/canicule-une-quatrieme-centrale-nucleaire-autorisee-a-relacher-de-l-eau

  • De Messmer à Macron, le discours du nucléaire
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1719

    A un demi-siècle de distance, Pierre Messmer, premier ministre, et Emmanuel Macron, président de la République, tiennent deux discours si frappants de similitude, qu’on ne peut y voir que des versions successives d’un même discours fondamental. L’un à la télévision, le 6 mars 1974 ; l’autre à Belfort, le 10 février 2022. (Voir les textes en annexe) Face à la similitude des contextes - le choc pétrolier suivant la « guerre du Kippour », en 1974 ; et la crise énergétique, résultant en 2022 de l’explosion de la consommation, de la raréfaction des ressources, et du renoncement aux énergies carbonées (pétrole, charbon) ; l’Etat français réagit de la même façon. Le développement éperdu de sa filière électronucléaire accompagné d’une offensive rhétorique visant à justifier et à glorifier cette ruée vers l’atome. (...)

    #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/de_messmer_a_macron_le_discours_du_nucle_aire.pdf

  • Canicule. La centrale nucléaire de Golfech autorisée à rejeter de l’eau plus chaude pour éviter l’arrêt complet
    Publié le 15/07/2022 - Écrit par Sardain Claire
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/tarn-et-garonne/canicule-la-centrale-nucleaire-de-golfech-obtient-une-d
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/HiNmu8fM6S82DoZUCIKwYDA0rxc/600x400/regions/2020/08/01/5f25719fbb2c7_000_par8124994_1-4949460.jpg

    Trois centrales nucléaire françaises viennent d’obtenir une dérogation temporaire pour continuer de fonctionner en période de canicule. Parmi elles : Golfech dans le Tarn-et-Garonne. Cette disposition permet de continuer à produire de l’électricité malgré le réchauffement des eaux de la Garonne.

    La centrale nucléaire de Golfech va continuer de produire de l’électricité en période de canicule. Le seuil maximal de température de ses eaux de rejet dans la Garonne a pourtant été atteint. (...)

  • Bure ou la poubelle nucléaire

    A côté du village de Bure dans la Meuse, dans une des régions les plus désertiques de France, on prévoit d’enfouir nos pires déchets nucléaires. Sur place, les opposantes et opposants au projet #Cigéo se relaient pour mener « la bataille du nucléaire ».

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/bure-ou-la-poubelle-nucleaire-2339007

    #Bure #déchets #déchets_nucléaires #nucléaire #podcast #audio

  • Nucléaire : le projet de centre d’enfouissement des déchets Cigéo déclaré d’utilité publique
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/07/08/nucleaire-le-projet-de-centre-d-enfouissement-des-dechets-cigeo-declare-d-ut

    Le dossier était déjà sur la table de son prédécesseur, mais c’est finalement Elisabeth Borne qui a acté l’intérêt général du centre d’enfouissement des déchets nucléaires Cigéo. Le décret déclarant le projet d’utilité publique, signé par la cheffe du gouvernement ainsi que par la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et le nouveau ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a été publié au Journal officiel, vendredi 8 juillet. L’opposition à ce projet, mobilisée depuis plusieurs décennies, a dénoncé un « passage en force » au « mépris des interrogations et propositions » émanant de la société civile.

    Cigéo vise à enfouir, sous 500 mètres de roches argileuses, les déchets nucléaires dits « de moyenne et haute activité à vie longue », soit les plus dangereux, sur un terrain situé à cheval sur les départements de la Meuse et de la Haute-Marne.

    #nucléaire

  • FR-Alert, le nouveau système d’alerte en cas de danger proche de chez vous | Le Huffington Post LIFE
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/fr-alert-le-nouveau-systeme-dalerte-en-cas-de-danger-proche-de-chez-v

    SÉCURITÉ - Depuis fin juin, un nouveau genre de notification peut vous être envoyé sur votre smartphone. Pour se moderniser, la Sécurité civile a mis en place le dispositif FR-Alert afin de prévenir toute personne possédant un téléphone qu’elle se trouve dans une zone de danger.
    Pas besoin d’installer une application ou de s’inscrire, la notification sera automatiquement envoyée aux détenteurs d’un smartphone grâce à un système de localisation par antenne relais. Ce nouveau système répond à une directive européenne de 2018, qui exige la mise en place d’un dispositif pour alerter les citoyens par téléphone dans tous les États membres.
    En plus du lieu et de la nature du risque (inondation, pollution, épidémie ou encore attaque terroriste), la notification précise quel type de comportement adopter pour se protéger comme vous pouvez le voir dans cette illustration de la ville de Martigues, où une expérimentation a été menée en mai dernier.

    Comme toujours la comm officielle évite soigneusement d’évoquer un quelconque risque #nucléaire.

  • Électricité : les prix risquent de tripler en France cet hiver
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/electricite-la-france-s-oriente-vers-des-prix-deux-a-trois-fois-plus-eleve

    Alors que le pays fonce tout droit vers un déficit de production d’électricité cet hiver, les capacités d’importation depuis les pays voisins pour combler le manque de marges risquent d’être fortement limitées. De quoi inquiéter les marchés, qui anticipent une défaillance, ce qui fait grimper encore plus qu’ailleurs les prix de gros dans l’Hexagone. Explications.
    (Crédits : Reuters)

    « Il n’y a aucun risque de coupure » de courant l’hiver prochain, affirmait Emmanuel Macron début juin, au moment-même où le gouvernement allemand tirait la sonnette d’alarme et lançait son plan d’urgence énergétique. Et pour cause, « quand il y a des besoins, on s’approvisionne sur le marché européen », justifiait le chef de l’Etat, affirmant vouloir « rassurer » les Français.

    Et pourtant, depuis cette déclaration, les signaux pour le moins inquiétants se multiplient. Jusqu’à faire bondir les prix au plafond : dans l’Hexagone, ceux-ci se négocient actuellement au prix hallucinant de 790 euros le mégawattheure (MWh) pour octobre-décembre 2022 sur la bourse EPEX, soit deux à trois fois plus que dans les pays voisins ! Et frôlent même les 1.500 euros le MWh pour ce qui est des prix de pointe, contre moins de 500 euros en Allemagne. Une « différence énorme » qui montre que le marché « anticipe une défaillance » en France, alerte Nicolas Goldberg, spécialiste de l’énergie chez Colombus Consulting. Pour rappel, avant la crise sanitaire, le prix s’élevait à une cinquantaine d’euros le mégawattheure.
    L’atout nucléaire se retourne contre la France

    De fait, le pays fait face à une situation « spécifique », qui aggrave encore la crise et accroît la probabilité d’une pénurie de courant cet hiver, explique Jacques Percebois, économiste et directeur du Centre de Recherche en Economie et Droit de l’Energie (CREDEN). En effet, alors que son mix électrique repose toujours, en théorie, à presque 70% sur le parc nucléaire, celui-ci traverse une période d’indisponibilité historique. Selon le réseau européen des gestionnaires de réseau de transport d’électricité ENTSO-E, 27 des 56 réacteurs du territoire se trouvent en effet à l’arrêt.

    En cause : le décalage des maintenances du fait du coronavirus, qui tombent donc, pour plusieurs centrales, en ce moment-même, mais surtout l’identification récente d’un défaut de corrosion sur plusieurs infrastructures, et dont les causes et l’ampleur réelle restent inconnues. En février, EDF avait ainsi présenté un programme de contrôles afin de vérifier le nombre de réacteurs concernés par l’anomalie, et annoncé qu’il arrêterait en priorité, et d’ici à fin avril, Bugey 3 et 4, Cattenom 3, Chinon 3 et Flamanville 1 et 2.

    « Sans ce problème de fissuration qui pousse EDF à fermer une partie du parc, on aurait un réseau sans marges, mais pas à marge négative, comme c’est le cas actuellement », commente Nicolas Goldberg.

    Autrement dit, « l’avantage français du nucléaire se transforme en élément de faiblesse, et le restera tant que les réacteurs seront indisponibles, et le problème irrésolu », ajoute Jacques Percebois.

    Congestions aux frontières

    Ainsi, la France importera forcément de grandes quantités d’électricité pour satisfaire la demande cet hiver, affirme Jacques Percebois. Et notamment lors des pointes de consommation, celles-ci étant « habituellement plus fréquentes et fortes en France qu’ailleurs en Europe, étant donné que l’on se chauffe bien plus à l’électrique que nos voisins », précise l’économiste.

    Seulement voilà : les pays frontaliers risquent, eux aussi, de faire face à de fortes tensions d’approvisionnement, ou du moins de ne pas disposer de suffisamment de surplus pour satisfaire les besoins français. Pour s’en prémunir, l’Allemagne a notamment décidé de garder en activité près de 14 GW de centrales à charbon qui devaient fermer dès cette année. Mais même avec cette puissance supplémentaire, Berlin anticipe une pénurie dans le cas où la Russie décidait de réduire encore son offre de gaz, toujours essentielle pour alimenter ses centrales électriques.

    Surtout, les possibilités d’échange seront de toute façon restreintes par des freins techniques. « Il faut s’attendre à des goulots d’étranglement liés aux capacités d’interconnexion des réseaux, aujourd’hui limitées à 13 GW environ. C’est pour cela qu’en période de tension, il y a toujours des congestions aux frontières. Cela explique aussi que le prix de gros ne soit pas le même partout », note Jacques Percebois.

    Par conséquent, ce dernier devrait bien exploser en France, malgré la connexion du pays au marché européen de l’électricité. Reste à voir l’impact de ce phénomène sur les factures des consommateurs. En effet, l’Etat avait mis en place l’hiver dernier un bouclier tarifaire, aujourd’hui toujours en vigueur, afin de protéger les citoyens de la flambée des prix. Mais alors que la situation promet d’empirer, un tel dispositif pourrait peser lourd sur les finances publiques.

    « Pour limiter la hausse du tarif réglementé de vente à 4% plutôt que 40%, les pouvoirs publics sont déjà intervenus massivement, à tous les échelons. Ils ont mis sous perfusion les fournisseurs, tout en donnant des aides aux consommateurs, afin de faire en sorte que le marché tienne. C’est un interventionnisme extraordinaire, qui a coûté des fortunes aux contribuables », soulignait à La Tribune il y a quelques mois Xavier Pinon, cofondateur et dirigeant du courtier en énergie Selectra.

    Un manque criant de marges pilotables

    Dans ces conditions, le gouvernement n’a d’autre choix que de sonner le branle-bas de combat, soit pour accroître la production d’électricité nationale, soit pour diminuer la demande. Il a notamment annoncé son intention de rouvrir en urgence la centrale à charbon Emile Huchet, et d’engager un plan « sobriété », censé pousser l’Hexagone à économiser un maximum d’énergie sur le territoire.

    Mais en cas d’hiver froid, ces recours resteront largement insuffisants, tant le pays dispose de peu de marges de manœuvre pilotables en dehors du nucléaire.

    « Pendant de nombreuses années, nous n’avons plus construit de moyens de production pilotables [qui permettent de fournir de l’électricité sans variation liée aux conditions météorologiques ou géographiques, ndlr]. Nous en avons même fermé, en ne construisant que des éoliennes et des panneaux solaires à la place. Forcément, cela a déstabilisé le réseau, et accru le risque d’une non satisfaction de la demande », glissait à La Tribune André Merlin, le premier directeur de RTE, en avril dernier.

    Le gouvernement a notamment acté la fin de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, définitivement mise à l’arrêt en 2020. « Celle-ci ne représentait qu’1,8 GW, son maintien n’aurait donc pas suffi, même s’il aurait apporté des marges bienvenues. Mais nous avons par ailleurs fermé plus de 10 GW d’énergies fossiles depuis 2012. Ce qui est bon pour le climat, mais aboutit logiquement à un manque significatif de pilotables. A cela s’ajoute notre retard sur l’efficacité énergétique, notamment dans les bâtiments, qui permettrait de réduire en parallèle la consommation », selon Nicolas Goldberg.

    D’autant que les rares projets mis en route pour compenser ces fermetures ont accumulé les déboires. Notamment la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (1,6 GW), qui essuie plus de dix ans de retard, et n’est toujours pas raccordée au réseau. Mais aussi la centrale au gaz de Landivisiau, opérée par TotalEnergies et mise en service en avril dernier, après de très nombreux glissements du calendrier.

    Du côté des installations non pilotables, le bilan de la France s’avère également peu reluisant, puisque l’Hexagone ne compte qu’un seul parc éolien en mer, raccordé au réseau il y a quelques semaines seulement. De manière globale, la filière éolienne reste à la peine : au 31 mars 2022, la puissance installée s’élevait à un peu plus de 19 GW, soit près de deux fois moins que les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Et pour ce qui est de l’énergie solaire photovoltaïque, la France n’en produit que 2,2%, soit trois fois moins que l’Allemagne ou l’Italie.

    Une « conjonction de facteurs défavorables », résume Jacques Percebois, dont les conséquences pourraient être majeures. En cas de pénurie, « les consommateurs domestiques seront de toute façon prioritaires », rappelle-t-il. Autrement dit, les entreprises seront les premières à se voir rationner, notamment les plus énergivores, ce qui n’est pas arrivé depuis les années 1950. A tel point que certains industriels cherchent à prendre les devants, comme Stellantis qui cherche un partenaire pour produire sa propre énergie.

    En avril dernier, l’exécutif avait ainsi publié un décret prévoyant le délestage, autrement dit la réduction momentanée et planifiée de la consommation de gaz naturel par certains consommateurs en cas de pénurie. Seraient d’abord concernés les 5.000 sites qui brûlent plus de 5 GW/h par an, en dehors de ceux assurant des missions d’intérêt général (écoles, hôpitaux, Ehpad...). Ce qui pourrait peser lourd sur le tissu industriel français, déjà ébranlé par une explosion des prix qui n’en finit pas.

    #sources_d'énergie #marché_de_l'électricité #interconnexion #centrales_nucléaires

  • Derrière l’opposition aux éoliennes, une galaxie influente et pronucléaire
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/06/28/derriere-l-opposition-aux-eoliennes-une-galaxie-influente-et-pronucleaire_61

    Dans l’ombre des contestations locales et souvent spontanées contre les implantations, s’active un réseau bénéficiant de puissants relais jusqu’au sommet de l’Etat. Avec pour objectif d’imposer une relance massive du nucléaire.

    « Tu as raison. Bats-toi. Tu es notre Don Quichotte ! » L’hommage est de Brigitte Macron. Son Don Quichotte ? Stéphane Bern. Ses moulins à vent ? Les éoliennes. L’animateur télé, ami du couple présidentiel, les combat sans relâche au nom de la préservation du patrimoine, son autre mission – officielle celle-là –, confiée par le chef de l’Etat. La scène se déroule il y a un an, le 7 juin 2021, sous les lambris de l’Institut de France, à Paris, lors de la remise des prix de la fondation Stéphane Bern. Le présentateur étrille les éoliennes dont « la multiplication anarchique » est « en train de défigurer nos paysages, de saccager des sites naturels et de polluer notre environnement ». La première dame acquiesce.

    Deux ans plus tôt, dans l’hélicoptère qui les emmène à Amboise (Indre-et-Loire) pour le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, Emmanuel Macron fait une confidence à Stéphane Bern en survolant un parc éolien : « C’est vrai que c’est moche, tu as raison il y en a trop. » Au cours de son premier quinquennat, le chef de l’Etat a opéré un virage à 180 degrés sur la stratégie énergétique de la France. Il débute son mandat en mettant en œuvre la fermeture de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) décidée par son prédécesseur et prévoit de doubler les capacités de l’éolien terrestre d’ici à 2030. Cinq ans plus tard, il reporte cet objectif à 2050 et relance la filière nucléaire.

    Pourquoi un tel revirement ? Ces dernières années, un peu partout en France, des citoyens se sont opposés à des projets éoliens. Mais, dans l’ombre de ces contestations locales et souvent spontanées, s’active une galaxie organisée au niveau national qui milite non seulement pour mettre un coup d’arrêt à l’éolien, mais aussi pour une relance massive du nucléaire. Une mouvance qui dispose de puissants relais politiques et médiatiques et de réseaux d’influence touchant jusqu’au sommet de l’Etat, comme le montre cette enquête, qui s’appuie notamment sur des éléments transmis par Greenpeace et le Global Strategic Communications Council (un réseau international promouvant la transition écologique), vérifiés et complétés par Le Monde.

    Mardi 31 mai, ses représentants ont rendez-vous dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, pour une conférence portant sur « un nouveau mix énergétique ». Lorsque l’ordinateur qui projette les présentations des intervenants s’éteint, la boutade est toute trouvée : « C’est à cause de l’intermittence des éoliennes ! », s’amuse la salle.

    Au rez-de-chaussée de l’Hôtel de l’industrie sont réunies des figures historiques des mouvements antiéolien, mais aussi pronucléaire. Jean-Louis Butré, le président de la Fédération environnement durable (FED), la principale organisation antiéoliennes ; Fabien Bouglé, conseiller municipal (divers droite) de Versailles, auteur d’un livre à charge contre les éoliennes (Eoliennes. La face noire de la transition énergétique, Editions du Rocher, 2019) et d’un autre vantant les mérites de l’atome (Nucléaire. Les vérités cachées, Editions du Rocher, 2021) ; Bernard Accoyer (Les Républicains, LR), ancien président de l’Assemblée nationale, fondateur de l’association de défense du patrimoine nucléaire et du climat (PNC) ; ou encore les présidents du saint des saints de l’establishment français – le Cercle de l’Union interalliée – Denis de Kergorlay, et du Cercle d’étude réalités écologiques et mix énergétique (Cérémé) Xavier Moreno, deux autres pourfendeurs de l’éolien et défenseurs acharnés de l’atome.

    #paywall

    • Une « agression » contre les populations rurales

      Quelques mois plus tôt, les mêmes étaient rassemblés dans un lieu encore plus prestigieux : à l’invitation de M. Accoyer, environ 200 personnes participaient au colloque organisé par le Cérémé au sein même de l’Assemblée nationale, avec pour ambition de « faire entrer la politique énergétique française dans l’âge de la raison » . Lors de ces rencontres s’égrainent, au fil des interventions, les contours de leur « combat » .
      Pour les intervenants, les éoliennes sont une « agression » à l’encontre des populations rurales, une atteinte aux paysages qui provoque dégâts environnementaux, problèmes de santé et dévaluation des prix de l’immobilier. Elles seraient aussi une aberration économique aux mains d’un « cartel » et imposées par la « corruption  » ou les « menaces » des développeurs éoliens.

      Plus largement, les renouvelables sont jugés inutiles pour lutter contre le réchauffement climatique. Intermittentes (les éoliennes ne fonctionnent que lorsqu’il y a du vent) et non pilotables (la production ne peut être ajustée en fonction des besoins), elles nécessiteraient inévitablement de rallumer des centrales à gaz polluantes dès qu’elles cessent de fonctionner. Et si les prix de l’énergie explosent et que la France risque aujourd’hui « le black-out » , ce ne serait que parce qu’un « puissant lobby éolien » aurait « infiltré » tous les niveaux de l’Etat : l’Agence de la transition écologique (Ademe), le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE), la direction générale de l’énergie et du climat et surtout le ministère de la transition écologique.

      Face à « l’illusion » de l’éolien, il n’y a, pour tous ces acteurs, qu’une seule option : relancer massivement la filière nucléaire. « La France a un atout fabuleux : il est de notre responsabilité de harceler l’exécutif, de harceler les élus » pour que soit reconstruite la filière, insiste, en conclusion du colloque du 31 mai, Bernard Accoyer, le président de l’association PNC, lancée en février 2021 par une cinquantaine de personnalités de tous bords [?!] (l’ancien ministre et sénateur (LR) de la Meuse Gérard Longuet, l’ex-député (LR) de Vaucluse Julien Aubert, l’ancien président de la SNCF Louis Gallois, les anciens ministres Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg…).

      « Un lobby nucléaire fort »

      Pour ces défenseurs de l’atome, les ambitions du président, qui prévoit désormais la construction de six, voire quatorze nouveaux réacteurs, restent largement insuffisantes. Sur la petite estrade de l’Hôtel de l’industrie, Xavier Moreno sort de son tote bag blanc l’étude de RTE « Futurs énergétiques 2050 », qui décrit six scénarios possibles permettant d’atteindre la neutralité carbone du système électrique en France, à l’horizon 2050. L’option la plus favorable au nucléaire prévoit que celle-ci fournisse la moitié de l’électricité d’ici à trente ans. Bien trop peu, aux yeux du Cérémé, qui a donc fait réaliser son propre scénario par le cabinet d’étude indépendant Roland Berger. Sans surprise, celui-ci affirme qu’un mix électrique reposant à 80 % sur le nucléaire, grâce à la construction de vingt-quatre #EPR 2 d’ici à 2050 et sans nouveau parc éolien, serait « le meilleur pour la France » .

      Les défenseurs des énergies renouvelables réfutent les arguments de leurs adversaires et dénoncent des stratégies de désinformation. Au-delà des acteurs du secteur, aucun organisme officiel ou organisation internationale n’a jusqu’à présent confirmé qu’il était possible d’atteindre la neutralité carbone en cessant le développement de l’éolien et en misant quasiment exclusivement sur l’atome.

      Le parc nucléaire permet aujourd’hui à la France d’avoir le système électrique le plus décarboné d’Europe. Mais, au cours des prochaines décennies, pour des raisons industrielles liées à leur vieillissement, les cinquante-six réacteurs devront être mis à l’arrêt. Or, en parallèle, l’objectif de baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre va exiger une électrification de nombreux usages, et donc une hausse de la consommation d’électricité.

      Pour le gouvernement et la plupart des experts de l’énergie, une augmentation massive de la production d’électricité d’origine renouvelable est donc indispensable pour faire face à cette double dynamique, et ce même en conservant des capacités de production nucléaire importantes.
      « On entend de la part des pronucléaire que RTE est vendu au lobby des renouvelables, ce qui est faux. Mais l’Agence internationale de l’énergie, ce ne sont pas des écolos en Birkenstock, et pourtant ils disent la même chose sur la nécessité de développer massivement l’éolien ! , indique Barbara Pompili, l’ancienne ministre de la transition écologique, réélue députée de la Somme. Il y a de nouveaux acteurs, mais il y a toujours eu un lobby nucléaire fort en France. Ces gens considèrent le développement des renouvelables comme une menace vis-à-vis du nucléaire, qui serait dans une situation de forteresse assiégée. »

      « Kits » pour monter une association

      Enarque et polytechnicien, ancien de la direction du Trésor du ministère des finances, de Sanofi et de Suez, Xavier Moreno est lui aussi plus costume-cravate que Birkenstock. Président du Cérémé, un think tank inconnu du grand public créé en mai 2020, il occupe désormais une place centrale dans le mouvement antiéolien.

      En 1998, il a cofondé la société d’investissement Astorg Partners. Avec cette entreprise internationale, Xavier Moreno assure avoir gagné « plus d’argent qu’il n’en a besoin » . Alors, à 74 ans, il fait de la « philanthropie » dans deux domaines : la musique, en soutenant une école privée, et l’énergie. Il finance ainsi, sur ses ressources personnelles, plus de la moitié du budget du Cérémé (1 million d’euros en 2021).

      Nouveau venu dans cette galaxie antiéoliennes, Xavier Moreno se voit comme un « facilitateur » . D’abord par les ressources financières qu’il met en partie à disposition des autres associations, « souvent tenues par des bénévoles sur un coin de table, avec très peu de moyens » . Le Cérémé finance des études et de la documentation, des événements, des campagnes de communication, mais aussi la revue Books ou encore des lobbyistes à Bruxelles. Parmi ses « petits camarades » _et « connaissances » figurent, assure-t-il, le ministre de l’économie Bruno Le Maire, l’ex-PDG d’Engie Gérard Mestrallet, le commissaire européen Thierry Breton, le PDG d’EDF Jean-Bernard Lévy… Ses « notes » sont envoyées au Trésor, à Matignon, parfois jusqu’à l’Elysée. Lorsque Xavier Moreno reçoit Emmanuel Macron pour le premier dîner du cercle Charles Gide – qu’il préside –, réunissant l’élite protestante, le président lui lance avec un clin d’œil : « Faut qu’on parle d’énergie ! »

      Patron historique de la FED, qu’il a fondée en 2009, l’octogénaire Jean-Louis Butré salue l’arrivée d’acteurs comme le Cérémé ou l’association fondée par Bernard Accoyer. Même si ces groupes n’agissent qu’au niveau national, sans implantation sur le terrain. Depuis plus d’une décennie, cet ancien du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et de Rhône-Poulenc laboure le champ antiéolien au niveau local.

      L’association revendique mille sept cents adhérents, allant de la minuscule association comptant trois membres dans un hameau à des groupes de plusieurs centaines de personnes. « A chaque fois que des gens découvrent tout à coup l’existence d’un projet éolien, ils se mettent à chercher de l’aide , raconte Jean-Louis Butré. _Alors on leur donne des conseils. » La FED fournit ainsi des kits complets pour monter une association ou financer les actions en justice… Car elle a mis en place un processus de systématisation des recours, en s’appuyant sur un réseau de vingt-sept avocats. Une stratégie de blocage qui paie : aujourd’hui, près de 80 % des projets sont contestés – il suffit ainsi de quelques personnes pour lancer une action en justice.

      « Les masques sont tombés »

      Il y a encore quelques années, la FED ou les autres associations de lutte antiéoliennes, au nom de la défense des paysages, évitaient de prendre position sur le nucléaire. « Les deux sujets sur lesquels les membres de la FED peuvent se battre et dont en principe on ne s’occupe pas, ce sont le climat et le nucléaire , reconnaît Jean-Louis Butré. Mais, évidemment, on m’interroge toujours sur l’atome. » Lui considère que ne pas miser à 100 % sur le nucléaire est « une erreur stratégique monumentale » .

      Avec l’apparition du Cérémé, de l’association de défense du patrimoine nucléaire et du climat ou encore du collectif Energie vérité, un groupe de réflexion lancé en 2019 par une cinquantaine de personnalités pour « démystifier certaines idées reçues » sur l’énergie, le lien entre les combats antiéolien et pronucléaire est clairement affiché. « Les masques sont tombés » , estime Michel Gioria, délégué général de France Energie éolienne.

      Les salons du Cercle de l’Union interalliée, par exemple, ont accueilli, le temps d’une soirée, partisans du nucléaire et opposants aux éoliennes. Fin septembre 2020, plus d’une centaine de convives sont réunis dans le select club parisien, présidé par Denis de Kergorlay, coauteur d’ Eoliennes : chronique d’un naufrage annoncé (Les Peregrines, 2018), et dont Stéphane Bern est membre. Objectif : lancer une opération de financement participatif destinée à la réalisation d’un film promettant de dénoncer une « gigantesque escroquerie politique et écologique » .

      Au total, environ 150 000 euros seront levés en quelques mois – dont quelque 10 000 euros viennent du Cérémé – pour la réalisation du film et l’organisation d’une campagne de publicité. Eoliennes. Du rêve aux réalités donne la parole à d’anciens patrons d’EDF (Henri Proglio) et du pétrolier Elf (Loïk Le Floch-Prigent), à des représentants de la FED ou encore au médiatique ingénieur et président du Shift Project Jean-Marc Jancovici, la caution scientifique du mouvement antiéolien.

      Publié le 1er juin 2021, sur YouTube, le documentaire a depuis été vu plus de 550 000 fois. Derrière cette charge sans nuances, une association baptisée Documentaire et vérité, dont l’objectif affiché est « le financement participatif de documentaires basés sur des faits vérifiables et des experts reconnus » . Son deuxième film, Nucléaire. Une énergie qui dérange , encore plus largement financé par le président du Cérémé, met en scène les défenseurs de l’atome tels les membres de l’association Les Voix du nucléaire, qui s’invitent dans les marches pour le climat.

      Un « documentaire de combat »

      Pour le lancement du premier opus, au Cercle de l’Union interalliée, c’est le journaliste Alexandre Devecchio qui officie. Pour soutenir ce « documentaire de combat » , il a créé une éphémère maison de production, Agorama Studio. Responsable de l’espace débats du Figaro , chroniqueur à la télévision et à la radio, il ouvre largement ses pages au mouvement antiéolien : entre février 2021 et mars 2022, une trentaine de textes sont publiés, dont trois de Patrice Cahart, membre du Cérémé et auteur de La Peste éolienne (Hugo Doc, mai 2021).

      Le jour de la sortie du documentaire, le réalisateur du « film qui déconstruit l’imposture » bénéficie d’un entretien sur LeFigaro.fr. Quelques mois plus tôt, Alexandre Devecchio – qui n’a pas répondu à nos sollicitations – l’avait déjà interviewé à l’occasion, cette fois, de la publication d’un sondage de l’IFOP… commandité par Documentaire et vérité et le Cérémé, qui concluait que 53 % des Français ne souhaitaient pas voir apparaître d’éoliennes près de chez eux.

      Le journaliste accueille également dans Le Figaro , la veille de la sortie du film, une tribune au vitriol de Stéphane Bern. L’animateur, qui salue le documentaire, interpelle la ministre de la transition écologique : « Madame Pompili, les éoliennes sont une négation de l’écologie ! » En pleine campagne des régionales de 2021, le coup de gueule est aussitôt récupéré par la droite et l’extrême droite.

      Six mois plus tard, Stéphane Bern apostrophe de nouveau avec virulence la ministre de la transition écologique sur Twitter : « Quelle folie ! Barbara Pompili portera une lourde responsabilité devant l’histoire… » Un projet de parc éolien dans la Manche menacerait le classement au Patrimoine mondial des tours Vauban. Selon une étude de la plate-forme d’analyse des réseaux sociaux Bloom, ce message a généré sur Twitter « un pic d’opposition »  : les posts et commentaires hostiles à l’éolien augmentent alors de 350 %. « Après janvier, on m’a demandé en haut lieu de me calmer,« Après janvier, on m’a demandé en haut lieu de me calmer, confie Stéphane Bern. Ça devenait trop politique. »
      confie Stéphane Bern. « Après janvier, on m’a demandé en haut lieu de me calmer, confie Stéphane Bern. Ça devenait trop politique. »
      Ça devenait trop politique. »

      La France est alors à quelques mois du scrutin présidentiel. La question des éoliennes polarise largement le débat. Le 11 février, le chef de l’Etat prononce un discours majeur depuis l’usine General Electric de Belfort, dans lequel il précise sa vision de l’avenir énergétique du pays et confirme vouloir construire de nouveaux réacteurs, tout en ralentissant le développement de l’éolien terrestre.

      Don Quichotte aurait-il remporté son combat ? Le discours des opposants à l’éolien et des défenseurs du nucléaire a-t-il influé sur les décisions du chef de l’Etat ? Si certains acteurs du secteur de l’énergie estiment qu’ils ne sont qu’une « nuisance sonore » sans influence réelle, d’autres constatent que leur lobbying « infuse » dans l’opinion et auprès des décideurs, souvent peu armés techniquement sur ces sujets.

      « Stratégie d’influence bien élaborée »

      « Ce n’est pas le Cérémé tout seul qui fait changer Macron de direction, mais toute cette coalition d’acteurs a une stratégie d’influence bien élaborée. Ils investissent plein de canaux d’information et de lieux de décision » , observe un expert du secteur des renouvelables.

      Au-delà des recours, qui freinent significativement le développement de la filière, France Energie éolienne affirme avoir vu un impact très net des tergiversations de l’exécutif sur le sujet. « Quand le président a dit qu’il n’y avait pas de consensus sur l’éolien, sur le terrain les préfets se sont mis à ne plus délivrer les autorisations , assure Michel Gioria. On avait des acteurs dont le projet était bouclé, qui avaient reçu l’autorisation environnementale et l’avis favorable des mairies, mais auxquels le préfet ne donnait pas de permis. »
      Barbara Pompili défend la stratégie énergétique adoptée par le président, qui a résisté à une « intense pression » visant à instaurer un moratoire sur l’éolien, mais reconnaît que le front antirenouvelables « pèse » . « Les lobbyistes du nucléaire sont très présents auprès des parlementaires, constate-t-elle. Bien sûr, il y a aussi du lobbying prorenouvelables, mais, en termes d’influence sur le sommet de l’Etat, ça n’a rien à voir, ils ne jouent pas dans la même catégorie. »

      Les antiéolien se réjouissent de leur côté de ce qu’ils considèrent comme de premières victoires. « Mme Pompili n’est plus là, c’est déjà ça, mais le combat n’est pas fini, il ne fait que commencer » , juge Stéphane Bern, qui considère le nucléaire comme « la seule énergie décarbonée ». « La bataille de l’opinion, on l’a gagnée » , estime son amie et voisine dans le Perche, Brigitte Pistre. La maire du village de Frazé (Eure-et-Loir), décorée de la Légion d’honneur par Emmanuel Macron en 2019, en même temps que Stéphane Bern, pour son engagement en faveur de la défense du patrimoine rural, est à la tête du collectif Vent des maires, très remonté contre l’implantation d’éoliennes. « Quand j’ai commencé on était deux , décrit-elle. Aujourd’hui, on est plus de cinq cents maires et un millier d’élus. »

      « Depuis la rencontre au Cercle de l’Union interalliée et la diffusion du documentaire, il y a eu une modification très importante de l’opinion sur le nucléaire et l’éolien » , veut croire aussi Fabien Bouglé. La galaxie antiéoliennes n’entend pas en rester là. Prochain objectif : peser sur l’élaboration de la prochaine feuille de route énergétique de la France, prévue en 2023.

      #écologie #nucléaire #éolien #énergies_renouvelables

  • Le réseau électrique, un système technique qui ne peut être que capitaliste

    Le réseau électrique n’est pas une simple infrastructure technique mais la matérialisation d’une dynamique capitaliste par essence. Par la constitution d’un réseau interconnecté, l’électricité est devenue à la fois une énergie universelle et une marchandise. « Le Réseau interconnecté est une simulation de la concurrence parfaite, c’est-à-dire que les électriciens sont à la fois des planificateurs et des néo-libéraux absolus » 1. Son étude peut donc nous conduire à une compréhension du capitalisme attentive à sa traduction dans des dispositifs matériels, et voir dans quelle mesure ceux-ci maintiennent les humains dans le fétiche du travail, de la valeur, de la marchandise. Dans cette perspective, une première hypothèse serait que les systèmes techniques déployés par le capitalisme portent en eux-mêmes l’empreinte de sa logique, et ne sont pas des outils qu’une civilisation post-capitaliste pourrait récupérer pour son propre usage. Une deuxième hypothèse moins forte serait de comprendre comment tel ou tel système technique maintient ses utilisateurs dans une logique capitaliste, ou bien plus généralement fétichiste. Dans le cas du réseau électrique, on s’attardera sur les catégories propres à la fois à ce système technique et à la marchandise. Telle est notre problématique : trouver dans la matérialité des systèmes techniques le cœur logique qui commande à son extension indéfinie, et l’arrime à celle de marchandise et du travail abstrait. Un premier cas de système technique a été étudié dans ce cadre, l’informatique, en montrant que l’architecture à la fois logique et matérielle de l’ordinateur engageait à une extension indéfini de calculs2.

    Dans le cas des réseaux électriques modernes, voici quelques affirmations péremptoires qui découlent de cette problématique ainsi posée.

    Dans une société capitaliste, l’électricité est naturalisée comme une substance naturelle existant indépendamment du contexte historique spécifique qui en a fait une forme universelle d’énergie. Le concept d’énergie est appréhendé par la science comme un pur concept physique, indépendamment de rapports sociaux spécifiques où l’idée d’une énergie universelle, indépendant de tout usage particulier, s’est matérialisée dans des dispositifs concrets (transformateurs, câbles électriques, organes de coupure et de protection, formant ensemble le réseau électrique). Là où le travail abstrait producteur de marchandise est la forme générale d’activité, indépendante de son contenu particulier, l’électricité dans le réseau électrique est la forme générale de l’énergie indépendamment des appareils particuliers qu’elle alimente. Là où le temps abstrait quantifie le travail abstrait, la quantité d’énergie est la mesure quantitative de l’objectivation de l’usage de l’énergie universelle. Là où le travail concret n’est pas un travail singulier (incommensurable) mais la face concrète du travail capitaliste, les usages concrets de l’énergie universelle ne le sont qu’en étant intégrés au réseau électrique global. Comme dans le cas de l’ordinateur et du travail capitaliste, on distingue donc un double caractère, concret et abstrait, de l’électricité intégrée au réseau. Chaque usage particulier de cette énergie universelle est rapporté à tous les autres, sous l’angle d’une quantité d’énergie (exprimée en Wh, Watt par heure) et du fait que tous ces usages sont physiquement reliés entre eux par le réseau électrique.

    L’électricité est vue de manière fétichisée comme une substance d’énergie par essence universelle à acheminer du producteur au consommateur. C’est ce qu’elle est vraiment au sein de système technique, mais ce qu’elle n’est plus en dehors. C’est le réseau électrique qui actualise le caractère d’énergie universelle de l’électricité. Chaque usage particulier de l’électricité s’insère dans un circuit électrique particulier reliant les éléments concourrant à cet usage. Mais c’est le réseau électrique interconnecté, auquel sont reliés ces circuits et ces appareils, qui en fait une énergie universelle. L’électricité n’est donc pas une simple marchandise, comme la force de travail n’est pas une simple marchandise. Son usage généralisé, son déploiement comme énergie universelle par le réseau électrique, la croissance du réseau et des quantités d’électricité, engendre une totalité qui contraint les usages particuliers de l’énergie à user d’énergie universelle, et donc à se brancher sur le réseau électrique. Se débrancher du réseau électrique tout en souhaitant utiliser l’électricité sous forme d’une énergie universelle, c’est reconstruire le réseau électrique global, en miniature, c’est donc se coltiner localement toute la complexité technique aujourd’hui éclatée en de multiples acteurs et institutions3.

    Au début de son invention, l’électricité est d’abord une technique d’éclairage et popularisée comme telle. D’autres usages séparés se développent aussi, comme les moteurs, fonctionnant à partir d’une électricité produite sur les lieux même de sa consommation. Mais sous le capitalisme, l’électricité va assez rapidement devenir une énergie universelle au sein d’un réseau interconnecté qui se déploie au fur et à mesure de la croissance capitaliste. Ce contexte historique spécifique va sélectionner un type d’électricité particulier, le courant alternatif, pour des motifs qui tiennent au déploiement de ce réseau, et non en vertu d’une supériorité technique intrinsèque. La bifurcation de trajectoire de ce système technique n’est donc pas non plus une simple contingence. La difficulté de revenir en arrière, à un moment où il semblait que le choix entre plusieurs options était possible, doit aussi bien à la totalité que constitue le réseau, qu’à la totalité que constitue l’économie au moment de cette bifurcation à sens unique. Les options techniques une fois devenues dominantes sont à la fois optimales et indigentes, elles verrouillent matériellement ce qui devient une mécanique sociale, au service du déploiement indéfini de sa logique propre4. Les désavantages de ce système technique deviennent alors évidents à un nombre grandissant de personnes, sans qu’elles parviennent le plus souvent à renoncer à ce qui est à la fois un bienfait5 et le moteur de l’extension de ce système, et qui tient dans les deux cas dans le caractère universel et abstrait de son cœur logique. Le développement logique du fétiche de l’énergie universelle est homologue à celui de la machine de Turing universelle (c’est-à-dire l’ordinateur), indéfiniment programmable, et à celui de la force de travail marchandisée, indéfiniment exploitable. Les trois fétiches s’alimentent les uns aux autres chacun selon sa matérialité propre.

    Les gains de productivité consistant à diminuer la part de travail humain immédiat dans la production de marchandises conduisent à remplacer ce travail par celui de machines, dont le fonctionnement repose sur l’usage d’énergie. Le franchissement par le capitalisme des obstacles qui entravent son extension suscite la grande taille de macro-systèmes techniques (MST). Leur croissance continue, crise après crise, induit une « délocalisation de la puissance »6 qui favorise la conception d’une énergie universelle, apte à satisfaire une variété qualitative et quantitative croissantes d’usages. Le premier élément de ces MST est bien entendu la centrale électrique, et typiquement la centrale nucléaire, centrale qui suscite elle-même l’extension du réseau électrique afin d’absorber l’augmentation de l’énergie produite. Le réseau électrique matérialise donc le concept d’énergie universelle, qui elle-même conduit à sélectionner les éléments matériels du réseau les plus aptes à provoquer son extension indéfinie. La question de l’énergie nucléaire, du fait des quantités inédites d’énergie universelles introduites sur le réseau, ne peut être posée sans questionner le réseau électrique lui-même, et donc l’énergie universelle. C’est l’idée même de renoncer aux centrales électriques nucléaires sans renoncer au réseau électrique, du moins dans sa configuration actuelle (c’est-à-dire totalement interconnecté jusqu’au niveau continental), qui paralyse les luttes contre cette forme de production puisque ce refus appelle au remplacement d’un élément par un autre de même type. Il induit ainsi la recherche d’une source d’énergie de substitution, pour répondre aux problèmes posés par le réseau électrique, actualisant ainsi le fétiche d’une énergie universelle dont les humains auraient à se soumettre.

    L’électricité comme mise en relation généralisée

    Lorsque l’on consulte des documents publics sensés vulgariser la gestion du réseau électrique, l’électricité est toujours présentée comme une substance, qui se déplace dans des fils et des composants électriques. Ainsi on parle de « chemins de l’électricité », de « flux », d’« embouteillages » etc. L’électricité serait donc une substance qu’il faut transporter sur de « longues distances » et « distribuer » aux consommateurs. Cette métaphore substantialiste est cependant inexacte. Etant alternatif, le courant électrique se constitue plutôt comme une mise en relation généralisée et universelle des éléments matériels qui constituent le réseau électrique, à une fréquence d’oscillation donnée (50 Hz en France, soit 50 oscillations par seconde), qui est la même en tout point du réseau. Les centres de « dispatching » se servent de cette fréquence pour vérifier l’équilibre du réseau (cf. Figure 1 et Figure 2), une baisse de la fréquence signalant une consommation d’énergie trop importante par rapport à ce qu’est capable de fournir le réseau.

    Si le courant électrique s’écarte de la fréquence et de la tension prévus, cela endommage ou réduit la durée de vie tous les appareils électriques branchés sur le réseau, car leur fonctionnement présuppose que ces niveaux prévus soient respectés7.

    14 mai 2013.

    (1) Jacques Lacoste, « Interconnexion des réseaux d’énergie électrique. Raisons et enjeux de l’interconnexion en France 1919-1941 », Cahier / Groupe Réseaux n°4, 1986. pp. 105-141.
    (2) "Les dynamiques du déferlement informatique. De la machine de Turing à la production marchande" in Le monde en pièces. Pour une critique de la gestion, Groupe Oblomoff, Paris, La Lenteur, 2012.
    « Au plus près de la machine » in Le monde en pièces tome II, Paris, La Lenteur, à paraître.
    (3) On répond ici de façon raccourcie à la question qui est à l’origine de ce texte : que faire du réseau électrique de distribution (la partie la plus « locale » du réseau électrique) dans la perspective d’une autogestion relocalisée du réseau électrique ? Justifier cette réponse demanderait une étude plus complète, pas simplement technique, mais aussi sur le genre de collectif ou d’institutions qui pourrait concrètement porter un telle projet.
    (4) Les gestionnaires du réseau électrique affirment ainsi tout le temps que l’électricité ne se stocke pas, naturalisant ainsi la bifurcation de ce système technique vers la gestion et l’actualisation de l’électricité comme énergie universelle. Et justifiant ainsi la nécessité impérieuse de leur propre activité… A l’origine du réseau électrique, le principe d’une énergie électrique stockable, donc produite et consommée localement, n’était en effet pas compatible avec le développement sous le capitalisme des usages de l’électricité. Cela pourrait éventuellement évoluer, à la marge, et sans pour autant remettre en cause la catégorie d’énergie universelle. Compris dans un sens purement technique, le réseau électrique permet de « mutualiser » la production et la consommation d’énergie, en diminuant les décalages entre production et consommation, donc de s’éviter tout ou partie du stockage de l’énergie. Cependant le réseau électrique, en matérialisant une énergie universelle, engage son usage dans une extension indéfinie. Pour ne pas conduire à un blackout global, toute énergie consommée en un point du réseau doit être produite ailleurs.
    (5) A titre d’exemples, la coopérative française Enercoop et les scénarios de sortie du nucléaire de l’association Sortir du nucléaire se basent sur la catégorie d’énergie universelle, même si il est vrai qu’en remettant en cause le chauffage électrique, on pourrait faire un pas de plus vers une critique de cette catégorie.
    (6) Alain Gras, Grandeur et dépendance. Sociologie des macro-systèmes techniques, 1993, PUF.
    (7) La notion d’équilibre entre consommation et production n’a pas de sens hors de l’existence de telles normes de fonctionnement des appareils électriques. En effet, sur un plan strictement physique, production et consommation s’équilibrent de toute façon. La nature de la norme est que c’est l’appareil le plus contraignant qui impose tel seuil. Dans la perspective d’une déconnexion ou d’une relation plus lâche au réseau, il faudrait donc préciser ce qui, par delà les normes, relève effectivement d’un risque pour tel ou tel type d’appareil.

    #réseau_électrique #critique_du_capitalisme #postone

  • Tristes secrets
    https://laviedesidees.fr/Tristes-secrets.html

    Le secret et les mensonges autour des essais nucléaires menés en Polynésie et de leurs effets délétères n’a cessé de nourrir suspicion et rancœur à l’égard de l’État et des entorses faites à la démocratie dans les territoires issus de la colonisation.

    #Histoire #De_Gaulle #armée #politique_nucléaire #nucléaire
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/202205_polynesie.docx

  • Fun Fact du jour : En 2005, #Greenpeace et la banque de la secte #anthroposophie Nef ont fondé #Enercoop, un vendeur d’électricité dont le but était de supprimer le nucléaire. François Narolles @FNarolles
    https://threadreaderapp.com/thread/1538259187872022536.html

    Le principe est simple : acheter des certificats de production à des producteurs d’électricité (solaire, hydro, éolien, biomasse, méthane) à hauteur de l’électricité consommée par les clients.
    (notez la petite ligne sous la pub)

    Ces clients utilisent pendant ce temps l’électricité du réseau unique électrique français (à 70% alimenté par les centrales nucléaires d’EDF).

    (oui, la pub Funk Town d’Areva date à peu près de la même époque que la fondation d’Enercoop)
    Mais 100000 clients plus tard (0,3% du marché), et alors que la demande est bien plus forte que l’offre (donc les prix augmentent énormément), Enercoop décide de faire appel à l’ARENH.

    Electricité : face à la flambée des prix, Enercoop se tourne vers EDF
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/electricite-face-la-flambee-des-prix-enercoop-se-tourne-ver

    L’ARENH, c’est l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique.
    En clair : une subvention publique obligeant EDF à vendre de l’électricité à ses concurrents quand ils en ont le plus besoin.
    C’est à dire quand il n’y a que le nucléaire qui fasse l’affaire.

    En clair, entre 2005 et 2022, les clients d’Enercoop, attirés par l’argument antinucléaire, ont consommé environ 70% d’électricité nucléaire, et à partir de 2023, leur fournisseur achètera officiellement le courant des centrales nucléaires d’EDF.

    #nucléaire

  • A EDF, la corrosion frappe (aussi les diesels d’ultime secours)
    https://www.blast-info.fr/articles/2022/a-edf-la-corrosion-frappe-aussi-les-diesels-dultime-secours-zyk_pjGPRo-hF

    Avec déjà douze réacteurs arrêtés à cause d’un problème de corrosion sur des tuyauteries, l’électricien vient de faire une autre découverte : selon les informations de Blast, une partie des diesels d’ultime secours, qui équipent les centrales, sont…

    #Energie #Nucléaire
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-a-edf-la-corrosion-frappe-aussi-les-diesels-dulti

  • #Nucléaire en #Belgique - comédie en quelques actes

    – 22/10/2021 | Marie-Christine Marghem (MR) : "Nous ne sommes pas prêts pour sortir du nucléaire" https://trends.levif.be/economie/politique-economique/marie-christine-marghem-mr-nous-ne-sommes-pas-prets-pour-sortir-du-nucleaire/article-normal-1482899.html
    – 26/10/2021 | Spécialiste : "Ecolo n’adresse le problème de l’urgence climatique que sous la contrainte" - Politique Economique - Trends-Tendances
    https://trends.levif.be/economie/politique-economique/damien-ernst-ecolo-n-adresse-le-probleme-de-l-urgence-climatique-que-sous-la-contrainte/article-normal-1483655.html
    – 09/03/2022 | Le gouvernement mise sur un “grand accord” énergétique pour le 18 mars | Belgique | 7sur7.be
    https://www.7sur7.be/belgique/le-gouvernement-mise-sur-un-grand-accord-energetique-pour-le-18-mars~aca002e2
    – 17/05/2022 | Engie pose ses conditions à une prolongation du nucléaire jusqu’en 2035 | Economie | 7sur7.be
    https://www.7sur7.be/economie/engie-pose-ses-conditions-a-une-prolongation-du-nucleaire-jusquen-2035~a148241

    Et entretemps...

    – 04/05/2022 | Electrabel double les dividendes d’Engie en lui remontant 1,2 milliard d’euros - Le Soir
    https://www.lesoir.be/440014/article/2022-05-04/electrabel-double-les-dividendes-dengie-en-lui-remontant-12-milliard-deuros

    Les résultats d’Electrabel en 2021 lui ont permis d’envoyer 1,24 milliard d’euros de dividende à Engie – sa maison mère –, écrivent L’Echo et De Tijd dans leur édition de mercredi.

    Et...

    « Cela est conforme à la politique adoptée par Electrabel, qui suppose de reverser entre 65 et 75 % des résultats récurrents à la maison mère », explique Patrick Gaussent, son directeur financier.

    C’est la politique de la maison ^^. C’est qui encore qui a financé tout ça dans les années, disons 1960-1970 ? Contribuquoi ?

  • GREENPEACE devant le tribunal de #Valence vendredi 10 juin 2022
    https://ricochets.cc/GREENPEACE-devant-le-tribunal-de-valence-vendredi-10-juin-2022.html

    GREENPEACE À NOUVEAU DEVANT LE TRIBUNAL DE VALENCE LE 10 JUIN PROCHAIN ,VENEZ NOMBREUX LES SOUTENIR Le 16 novembre 2021 des militants de Greenpeace avaient mené une action sur le site d’Orano à Pierrelatte,à deux pas de la centrale #nucléaire du Tricastin. Ils avaient bloqué avec un camion sur la voie ferrée un centre ORANO de stockage de déchets radioactifs d’où partent des convois d’uranium usé vers la Sibérie. Ils cherchaient à perturber le chargement d’un train avec de l’uranium usé (ou uranium de (...) #Les_Articles

    / nucléaire, Valence, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

  • #Législatives : mon candidat est-il radioactif ?

    "Les partis qui soutiennent le #nucléaire

    Lutte Ouvrière et le #Parti Communiste Français (voir paragraphe sur la NUPES)
    La coalition « Ensemble » composée de la République en Marche, Horizon (Édouard Philippe) et le Modem
    Les Républicains, Debout la France
    Le Rassemblement National, Reconquête
    Un certain nombre de « petits partis » comme le Parti Pirate ou le Mouvement des Progressistes.

    Au-delà de la position des partis politiques, certain.es candidat.es sont très clairement lié.es au #lobby du nucléaire !

    Robin Devogelaere-Pozzo (Union de la droite et du centre), 6ème circonscription de Seine Maritime, actuellement médiateur national d’Énedis. Il a commencé sa carrière au Groupe #EDF et a été, pendant 10 ans, directeur de la communication et porte-parole crise climatique du groupe.

    Philippe Dos Reis (RN) 3ème circonscription de la Drôme est ingénieur du nucléaire.

    Erwan Toullec Dufour (LR), 3ème circonscription de la Manche, responsable communication et marketing chez Vinci Energy.

    Perrine Goulet (députée sortante LREM) 1ère circonscription de la Nièvre, responsable en 2008 du centre Nucléaire de Production de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire. Elle avait proposé de tirer sur les militant.es qui s’introduisaient dans les centrales.

    Les partis engagés pour la sortie du nucléaire

    Le NPA
    Tous Unis pour le vivant
    Le Mouvement Homme Animaux Nature
    L’Écologie au centre
    La NUPES : des candidatures à surveiller

    Le nucléaire fait partie des points programmatiques de désaccord entre les partis de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale. Ainsi :

    EELV, LFI et Génération.s proposeront « la sortie du nucléaire avec un double mot d’ordre : sobriété et efficacité. » Ils soutiennent également l’abandon des projets d’EPR, la planification de leur démantèlement, la réhabilitation et la reconversion des sites nucléaires et de l’ensemble de leur bassin de vie.

    Le PCF « proposera une trajectoire qui combine les énergies renouvelables à l’énergie nucléaire et ne s’associera pas à l’objectif 100 % renouvelables et à l’abandon des projets d’EPR. ». Le PCF plaide également pour le maintient du nucléaire dans la taxonomie verte européenne.

    Le PS « proposera d’optimiser la durée de vie des centrales nucléaires, de planifier les travaux permettant de prolonger leur exploitation, et de le faire sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et du Parlement. »

    Nous retrouvons donc, sous la même bannière, des candidatures NUPES fortement engagées contre le nucléaire et ses dérives à l’instar de Mathilde Panot mais aussi des candidat.es aux positions très ambiguës sur l’atome comme le député communiste sortant Sébastien Jumel. Vigilance donc !
    Les partis discrets... voire muets sur la question !

    La plupart des partis régionalistes ou monothématiques comme le Parti Animaliste, Sabaudia ou Convergence RIC n’ont pas de position officielle sur la question de l’énergie nucléaire. C’est également le cas du Parti Radical de Gauche qui ne mentionne pas l’énergie nucléaire dans son programme."

    https://www.sortirdunucleaire.org/Legislatives-mon-candidat-est-il-radioactif

    et alors ce que j’ai découvert récemment et qui m’a scié...c’est le parti pirate (avec quelques candidats qui m’ont bien saoulé avec le discours pro #nuke habituel sur Masto) :

    https://partipirate.org/program/index/environnement_climat_et_energie___pour_une_transition_energetique_decar

    avec tous les éléments de langage du lobby...et les mêmes arguments.
    Ça fait tache...

  • Le projet Cigéo va-t-il se prendre un Bure ?
    https://ricochets.cc/Le-projet-Cigeo-va-t-il-se-prendre-un-Bure.html

    A termes, après avoir été le chantier européen le plus important et le plus long à finaliser, le projet Cigéo sera le lieu concentrant le plus de radioactivité en Europe. Mais rien n’est fait. Et plus de trente ans après les débuts de sa conception, études et simulations se poursuivent afin de parachever ce site de stockage. Car les controverses scientifiques et interrogations légitimes n’en restent pas moins persistantes et nombreuses. Compte tenu des échéances et de son importance stratégique, le dossier semble devenu éminemment politique. #Les_Articles

    / #nucléaire

  • Corrosion nucléaire : EDF savait depuis... 1984
    Thierry Gadault (Reporterre) - 31 mai 2022
    https://reporterre.net/Corrosion-nucleaire-EDF-savait-depuis-1984

    Depuis l’annonce de problèmes de corrosion sur certains réacteurs, EDF affirme avoir été prise au dépourvu par ce phénomène présenté comme « inédit ». Il a en réalité déjà touché à plusieurs reprises l’entreprise française depuis 40 ans.

    Chez EDF, il n’y a pas que les tuyaux des réacteurs qui sont corrodés. La mémoire de l’entreprise paraît, elle aussi, mangée par la rouille.

    #Nucléaire

    • Nucléaire : « Les industriels sont dans le déni, les politiques n’y connaissent rien »
      Gaspard d’Allens et Émilie Massemin (Reporterre) avec Mathieu Génon (photographies) - 28 mai 2022
      https://reporterre.net/Nucleaire-Les-industriels-sont-dans-le-deni-les-politiques-n-y-connaisse

      (...) Reporterre — Comment analysez-vous le retour en grâce de la filière nucléaire par Emmanuel Macron, avec la construction de six EPR2 et l’étude de huit additionnels ?

      Bernard Laponche — C’est de la com’ ! Cette opération s’inscrit dans la mythologie qui remonte au général de Gaulle, et qu’Emmanuel Macron a reprise à son compte, selon laquelle le nucléaire civil et militaire est la base de l’indépendance de la France.

      Le parc nucléaire d’EDF traverse sa pire crise depuis sa naissance. L’enlisement du chantier de l’EPR de Flamanville, les arrêts en chaîne de réacteurs à cause de problèmes de corrosion et de fissures, les problèmes aux usines Orano de retraitement de La Hague et de fabrication du Mox [1] à Marcoule, EDF au bord de la faillite... C’est du jamais-vu. Entre 2010 et 2020, près d’une centaine d’incidents se sont produits sur l’ensemble du parc. Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l’a reconnu le 7 avril 2021 lors d’une audition au Sénat : « Un accident nucléaire est possible en France. »

      Dans cette situation, il semble très difficile de tenir un discours triomphant sur le nucléaire. Mais les industriels sont dans le déni, les politiques qui le promeuvent n’y connaissent rien. Tous surfent sur l’argument de la lutte contre le changement climatique pour promouvoir la filière. (...)

      #accident_nucléaire

  • Elle n’existe pas encore, mais la fusion nucléaire épuise déjà son carburant | korii.
    https://korii.slate.fr/tech/energie-fusion-nucleaire-epuise-deja-carburant-tritium-20-kilos-reserves

    Il n’y a, sur Terre, que 20 kilos de tritium. Comment faire ?

    Repéré par Barthélemy Dont sur Wired

    30/05/2022 à 20h02

    Plus efficace, moins dangereuse et moins polluante que la fission nucléaire que nous connaissons aujourd’hui, la fusion concentre beaucoup d’espoirs sur la production électrique de demain.

    Sur le papier, le principe est simple : deux isotopes de l’hydrogène différents, le deutérium et le tritium, sont envoyés dans un réacteur appelé tokamak, où ils fusionnent, créant un plasma aussi chaud que la surface du Soleil.

    Tout cela reste théorique cependant, puisque malgré un large engouement pour cette technologie, des progrès constants et des promesses excitantes, personne ne sait encore la maîtriser au point de produire de l’électricité.

    Grâce aux très importants moyens et efforts investis dans le secteur, il est toutefois possible que la fusion devienne à moyen terme une solution viable. Auquel cas elle fera face à un problème majeur : elle manque déjà de carburant.

    Comme l’explique le site internet d’ITER, le principal tokamak expérimental au monde, le deutérium est à la fois abondant et simple à obtenir puisque « chaque mètre cube d’eau de mer contient 33 grammes de deutérium que l’on extrait de manière routinière à des fins scientifiques et industrielles ».

    Ce n’est en revanche pas le cas du tritium. Il n’est présent dans la nature « qu’à l’état de traces », et les réserves mondiales de l’isotope ne se résument en tout et pour tout qu’à 20 kilos.

    Le stock de tritium disponible aujourd’hui est en fait un sous-produit des réacteurs à eau lourde pressurisée, qui en rejettent environ 100 grammes par an. Seulement, il ne reste que trente de ces réacteurs en activité, et ils sont en fin de vie. De surcroît, l’objectif de la fusion est de remplacer avantageusement le nucléaire existant, pas de dépendre de lui.
    Solution théorique

    Le tritium n’a qu’une durée de vie d’un peu plus de douze ans. Lorsqu’ITER démarrera, normalement en 2035, la moitié du stock existant aura déjà disparu. Or, un réacteur devrait avoir besoin d’environ 200 kilos de tritium par an.

    Tout n’est cependant pas perdu. Les scientifiques ont bien sûr anticipé la question et trouvé une solution : théoriquement, les réacteurs à fission pourraient être autosuffisants en tritium.

    Si les neutrons rejetés par le réacteur entrent en contact avec du lithium-6, ils devraient produire du tritium, qui pourrait être extrait et réinjecté dans le réacteur. Un tokamak aurait ainsi simplement besoin d’une petite quantité de l’isotope pour démarrer, puis produirait son propre carburant.

    Tapisser le réacteur d’une couche de lithium pourrait donc « suffire à le rendre autosuffisant en carburant, tout en produisant un petit extra pour démarrer de nouvelles centrales », explique le porte-parole de l’Autorité britannique de l’énergie atomique. Mais comme pour tout ce qui touche à la fusion nucléaire, si le principe est brillant, son application est encore largement théorique.