• Barbara Romagnan (députée PS du Doubs) : « Cela fait des années qu’on baisse les cotisations sans que le chômage diminue », Actualités
    http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203237753151-barbara-romagnan-cela-fait-des-annees-qu-on-baisse-les-cotisa

    Vous avez déclaré mardi à huis clos que les vœux de François Hollande « auraient pu être prononcés par Nicolas Sarkozy ». Qu’est-ce qui vous à tant déplu ?
    L’idée de baisser les cotisations patronales pour restaurer les marges des entreprises et penser qu’elles embaucheront ensuite est une solution prônée d’habitude par la droite qui n’a pas fait la preuve de son efficacité. Cela fait des années que l’on baisse les cotisations sociales sans que cela fasse reculer le chômage.

    On se lâche au PS, heureusement c’est à #huis_clos !

    • Ce matin, ça cause beaucoup de l’annonce du dézingage des allocations familiales, avec en contrepartie sonnante et trébuchante (surtout trébuchante) la création de l’observatoire des contreparties qui sera chargé de vérifier que les employeurs emploient plus, et où seront nommés les nombreux.ses créancier.es de nos politiques, à n’en pas douter.

      J’y crois pas qu’on puisse à ce point débiter des énormités pareilles sans être pris à parti par les journalistes... Là, c’est sûr, on ne lui demande pas au politique « avec quoi allez vous financer cette dépense somptuaire ? ». Ce genre de questions, on ne les pose qu’aux gauchistes haineux, désireux de redistribuer un petit peu...

    • 50 milliard d’€ d’économie, 30 milliard de subs aux patrons, on voit bien qu’il est question de durcir à outrance la politique d’#austérité. Le #socialisme de la synthèse chercher à hybrider ici les « modèles » du New Labour anglais (une persécution bureaucratique et sécuritaire des pauvres), de la paupérisation grecque et du plein emploi allemand. Pendant que l’Allemagne va à pas de tortue vers un #salaire minimum, la France ne se suffit pas des mesures de #précarisation et d’assistance aux entreprises promulguées depuis près de 40 ans (dont les pharaoniques « allégements de charges »).
      Il est donc encore et toujours question de « faire baisser le coût du travail », mais cette fois en ayant en tête le modèle allemand de précarisation des salariés, une balkanisation accrue des travailleurs selon leurs statuts et leur accès au revenu, balkanisation qui va jusqu’au sacrifice expiatoire des vieux salariés pauvres, eux dont l’espérance de vie est pour la première fois en train de baisser, sans guerre ou catastrophe naturelle ou sanitaire, mais bien dans une société plus riche que jamais (voir Dette et austérité, le modèle allemand du plein emploi précaire, http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=6023)....

      La déclaration de Hollande sur la nécessité de préserver les droits des #chômeurs (lesquels ? plus de la moitié des chômeurs est non indemnisé, l’immense majorité des chômeurs de moins de 25 ans sont dans cette situation tout en étant interdits de #RSA de par la bonté des socialistes depuis l’instauration du RMI en 1989) affiche de bonnes intentions, mais ce sur quoi parie le socialisme HEC CAC 40 c’est bien une augmentation du nombre déjà grand des « chômeurs en activité à temps réduit », c’est à dire de chômeurs parfaitement disponibles à bas prix pour les besoins des entreprises ("publiques" ou « privèes »). Et il est vrai que pour garder les chômeurs disponibles à l’emploi, il faut que ces derniers ne soient pas tout en train de crever de faim dans les caves, les bois et les rues.

      On nous refait aujourd’hui le coup du respect, de la dignité minimale, tout comme le gouvernement Jospin l’avait fait en 1997/98 (voir À gauche poubelle, précaires rebelles, http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5374). Sauf que l’on doit se souvenir que le grand méchant loup du profit n’est pas tout à fait un adepte des sucreries, que les #gestionnaires de l’#économie ont aussi été formés pour parler doux tandis qu’ils serrent dans leur main le couteau avec lequel ils nous dépècent quotidiennement. Et sans phrases. L’expression « comme en 14 » pourrait bien désigner au XXIe autre chose que l’industrialisation massive de la guerre qui avait ouvert le XXe siècle...

      Les « avancées sociétales » concédées par le PS (la modernisation du mariage ou celle promise sur la fin de vie) ne sont que des alibis, elles visent une vie individuelle et une intimité que nos hiérarques n’ont de cesse de détruire en masse, sous la #schlague_économique et le contrôle sécuritaire

      Mais nous avons le choix, soit, comme on l’exige de nous, tâcher de survivre dans le « bonne chance à chacun et que les meilleurs s’en sortent », soit inventer un nouvel égoïsme collectif et égalitaire, former des communautés de lutte suffisamment puissantes pour s’opposer efficacement au seul collectivisme réellement existant actuellement qui est celui des nantis.

      Fin des #cotisations patronales pour les familles, une victoire pour le Medef
      http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/01/14/la-fin-des-cotisations-patronales-pour-les-familles-une-victoire-pour-le-med

      #allocations_familiales

  • Le Devoir de philo - L’#allocation_universelle et le principe fondamental d’#égalité_des_chances | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo/395191/l-allocation-universelle-et-le-principe-fondamental-d-egalite-des-chances

    Face à la #précarisation du marché du travail et à l’exclusion sociale qu’elle engendre, cette mesure se présente comme une base de sécurité et de confiance nécessaire à la #dignité de tous.

    En Suisse, l’Initiative populaire fédérale pour le revenu de base inconditionnel a remis, le 4 octobre dernier, les 125 000 signatures récoltées officialisant la perspective d’un référendum sur ce sujet d’ici un à quatre ans.

    Sauf que « l’égalité des chances », tant vantée de toutes parts, n’est qu’un mantra destiné à légitimer une concurrence dans laquelle chacun aurait, comme au loto, sa chance, dans ce cas, si il la mérite….
    Voir :
    L’égalité des chances contre l’égalité , Le sabot
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4443

  • Sanctionner un #chômeur accélère son retour à l’emploi
    http://www.lefigaro.fr/emploi/2013/12/13/09005-20131213ARTFIG00258-sanctionner-un-chomeur-accelere-son-retour-a-l-em

    S’ils permettent de retrouver un job, ces dispositifs qui vérifient la réalité des recherches des demandeurs d’emplois, ont toutefois l’inconvénient de déboucher sur des postes moins bien rémunérés et moins stables, selon une étude de la Dares.

    #précarisation #contrôle

  • Les nouveaux visages de la #prostitution lyonnaise

    Alors que la prostitution est une nouvelle fois au cœur des débats parlementaires (après l’abrogation fin mars de la loi sur le racolage passif), retour sur la situation dans les rues de #Lyon, où la #répression et les #déplacements ont créé #précarisation et #isolement. En parallèle, de nouvelles formes de prostitution apparaissent sur #Internet, parfois au cœur de #réseaux_internationaux.

    http://www.lyoncapitale.fr/var/plain_site/storage/images/media/photos/evenements/actualites/prostitution-camionnette/2180818-1-fre-FR/Prostitution-camionnette_image-gauche.jpg

    http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Societe/Les-nouveaux-visages-de-la-prostitution-lyonnaise

  • FAUT-IL METTRE EN PLACE UN DROIT À UNE ALLOCATION UNIVERSELLE ?, par Mateo Alaluf
    http://www.pauljorion.com/blog/?p=55565

    L’#allocation #universelle pose, nous l’avons vu, des questions de principe importantes jusqu’à déstabiliser les #droits sociaux qui sont issus du travail. En pratique, un tel système paraît aussi devoir produire des effets opposés aux intentions de ses promoteurs. En termes de faisabilité d’abord, dans tous les cas, les montants s’avèrent médiocres. En conséquence les perspectives d’activités libres et autonomes pour les bénéficiaires seraient illusoires. S’il devait fonctionner, le système représenterait une subvention aux employeurs et serait un facteur de dérégulation du marché de l’emploi, de #précarisation et de #dualisation de la société.

    Par contre, un revenu d’existence, dans le sens que lui avait d’ailleurs donné Beveridge dans le cadre d’un état social, peut prendre consistance par l’#universalisation des régimes de protection sociale comme c’est le cas actuellement pour les allocations familiales. On pourrait l’étendre à d’autres régimes. Une augmentation de minima sociaux, une diminution du temps de travail et de la durée de l’activité et des pensions décentes permettraient le développement d’une sphère d’activités libres, créatrices de valeurs utiles à la société et exercées de manière autonome.

    La socialisation du #salaire, selon les termes de Bernard Friot, a permis qu’une partie substantielle des revenus des salariés soit détachée du travailleur particulier et redistribuée. La distinction établie entre « le salaire direct » versé au travailleur et « le salaire indirect » formé par les prélèvements sociaux, a permis le financement du non emploi par l’emploi. Les vacances, la santé, la retraite, le chômage, la formation s’inscrivent désormais dans ce processus de socialisation. Le #travail ne procure donc pas seulement un #revenu, mais aussi des droits sociaux.

    • Ce système, selon ses promoteurs, tout en s’inscrivant dans une économie capitaliste et marchande , sauvegarderait le dynamisme économique, rétablirait la cohésion sociale et donnerait consistance aux droits de l’homme.

      Oui mais non, justement.

    • Je ne dis pas que ce n’est pas intéressant, au contraire. L’idée d’un revenu de base/allocation universelle à ceci de merveilleux qu’elle provoque généralement un débat riche et ouvert.
      Mais je trouve que Mateo Alaluf reste un peu trop dans l’optique d’un maigre coup de pinceau qui consisterait à remplacer les prestations sociales existantes par une nouvelle chose unifiée. Il me semble que ce n’est pas ce qui est défendu par les promoteurs du revenu de base à gauche.

    • Euh, pour moi il est tout simplement contre un système qui détacherait le revenu de base de l’emploi. Je lis quelque chose comme : un revenu d’existence est acceptable et peut être juste (car proportionné au revenus via l’impot) et universel (car garanti même sous condition) mais l’allocation universelle ne ferait pas ça, elle institutionnaliserait la pauvreté en faisant fi des situations personnelles et donc de la solidarité.

      Rendre la misère acceptable

      Le montant de l’allocation universelle est une question centrale. On estime en général qu’un revenu de base trop élevé serait inapplicable du point de vue des possibilités de financement et de la non incitation au travail. Les différentes propositions se situent dès lors en dessous du revenu d’insertion, de l’indemnité de chômage ou du salaire minimum.

      Deux conséquences en résultent. D’une part, ce revenu, si les bénéficiaires devaient s’en contenter, ne permettrait pas d’échapper à la pauvreté. Faute d’un revenu suffisant, ils seraient continuellement à la recherche d’un emploi ou d’une mission d’intérim. D’autre part, ce revenu constitue une subvention aux employeurs puisque le salaire s’ajoute au revenu de base et permet aux entreprises de rémunérer le travail en dessous du niveau de subsistance.

      La logique d’une allocation universelle financée par l’impôt conduirait en conséquence à juxtaposer un dispositif public fiscalisé (l’allocation universelle) à des régimes professionnels préfinancés par ceux qui ont la possibilité d’épargner. Cette situation conduit à l’instauration d’une allocation universelle pour tous coexistant avec des fonds de pension et des assurances privées pour ceux qui en ont les moyens. La protection sociale consisterait ainsi à terme dans l’assistance de l’état aux pauvres par une allocation universelle et un système d’assurances privées basé sur l’accumulation financière pour les plus aisés. On renouerait de cette manière avec la logique libérale basée sur le droit de tirer de son travail une propriété privée et le droit à un minimum de revenu assuré par l’état. Ce système permet de distinguer ceux qui ont pu se constituer un patrimoine par leur travail de ceux qui, dans la mesure où ils n’y sont pas parvenus, se trouvent acculés à la pauvreté. Le caractère universel du revenu permet de cacher cette stigmatisation.

      L’instauration d’un revenu d’existence peut rendre la misère acceptable dans les pays riches. Ce revenu peut être redistributif s’il devait être financé par un impôt progressif puisqu’il est forfaitaire. Il est non stigmatisant puisqu’il est universel. En détachant le revenu de base de l’emploi, l’allocation universelle s’inscrit cependant bien dans le couple propriété-solidarité qui est au cœur de la doctrine libérale. Il pourrait aussi être considéré comme le moyen le plus abouti pour institutionnaliser, selon les termes de Robert Castel, « le précariat » en permettant à des personnes de s’installer en permanence dans des activités en deçà de l’emploi classique.

    • Bernard Friot est bavard sur la question :
      L’Enjeu des retraites, 2010, éd. La Dispute
      L’Enjeu du salaire, 2012, éd. La Dispute
      Pour l’avoir reçu lors d’un Café-débat, je l’ai trouvé convaincant. Il est aussi apparu sur un « Là bas si j’y suis » il y a quelques semaines.
      Il est par ailleurs farouchement opposé au principe d’un revenu de base, ou revenu universel :

      Invité à participer à une émission télévisée consacrée au revenu de base, Bernard Friot a de nouveau prononcé son opposition au revenu de base.

      http://revenudebase.info/2013/06/bernard-friot-contre-revenu-de-base
      #Bernard_Friot #salaire #retraites

  • Un usage du SMIC contre le salaire : le cas des centres d’appels | Nicolas Castel (pdf, IES)
    http://www.ies-salariat.org/spip.php?article130

    En s’appuyant sur une analyse de la formation des salaires dans les centres d’appels, Nicolas Castel montre la manière dont le SMIC a profondément changé de signification : de plancher, il est devenu plafond des rémunérations des employés. Parce qu’il permet de s’exonérer de deux institutions constitutives du salaire - la qualification et les cotisations sociales - le SMIC devient l’horizon d’une carrière salariale et non son point de départ. Cette garantie minimale que constitue le SMIC réduit cependant la rémunération à une logique de besoins à couvrir et nie la qualification des travailleurs ou de leur poste que le salaire est censé reconnaître. En ce sens, on peut lire dans les pratiques de rémunérations et de négociation salariale qui tendent au mieux à égaler le SMIC, encouragées en cela par les politiques publiques d’exonérations de cotisations sociales, un usage du SMIC contre le salaire. (...) Source : pdf, IES

    • Oui, je suis bien d’accord avec ce principe. À l’origine, le SMIC, c’est le salaire minimum du débutant non qualifié. Donc, dès qu’on a de l’expérience, des compétences, des formations, on doit définitivement quitter le marécage du SMIC pour ne plus y revenir.
      Au lieu de cela, c’est devenu le plafond de verre pour beaucoup de monde et on peut rester coller au SMIC toute la vie.
      Cependant, le problème n’est pas le SMIC, que le patronat aimerait bien faire sauter prétextant justement de son effet collant, mais bien le fait que l’usage du SMIC, lui, n’est pas encadré, alors qu’il devrait y avoir un ensemble de lois qui interdit de ne pas tenir compte des compétences, de l’expérience, des formations...

    • En fait, le SMIC est devenu aussi une voiture balai : des tas de gens avaient eu une carrière, avec des salaires montants, se retrouvent, sous prétexte de la crise, avec des salaires stagnants dont le seul espoir de simple indexation sur les prix repose sur l’idée d’être rattrapé par le bas par le SMIC. Sachant que le SMIC lui-même n’est plus indexé sur les prix, l’autre partie de l’équation, c’est que mois après mois, les SMICards s’appauvrissent.
      Exemple simple : en 4 ans, ma facture énergétique a juste doublé. Et notre revenu a légèrement régressé. Faites les comptes !

    • Le #SMIC était une réponse capitaliste (1967) aux #luttes-ouvrières sur le #salaire (cf. Le Salaire, Nanni Ballestrini, http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5301, Les principes de 1969. La force d’une thèse honnie : le salaire variable indépendante, Paolo Virno, http://www.lyber-eclat.net/lyber/virno/virno-salaire.html).
      Son ancêtre le SMIG indexait le salaire minimum interprofessionnel garanti sur un panier de biens, évolutif en fonction de normes de consommation (du prix du charbon à l’après guerre à celui de « biens d’équipement des ménages », tels l’électroménager, par exemple durant les 60’) mais sa valeur était réévaluée en fonction de l’#inflation. Le C de SMIC renvoie à « croissance » et sanctionnait le fait que les salariés dans leur ensemble, y compris les moins payés, se voyaient reconnaître institutionnellement une contribution à la croissance économique d’ensemble, admettant ainsi que la productivité est sociale et non pas individuelle.

      Vicissitudes du rapport de forces, avec la #restauration post 68 (perdre n’est pas gratuit...), le poisson a pourri par la tête et une toute autre conception s’est imposée. L’idéologie du « mérite » a fait flores et l’individualisation des salaires a explosée au cours des années 80, puis les inégalités de revenu durant les années 90.
      C’est dès les années 70 que la #précarisation de la main d’oeuvre a consisté dans le retournement de l’usage ouvrier de la mobilité (fuir les bas salaires, les mauvaises conditions de travail, ne pas voir honte de chômer mais considéré cela comme un droit, et même un gauche asséné à la face du patron, une revanche contre le destin d’exploité) en un contrôle capitaliste de la mobilité.

      Depuis les années 80, le SMIC ne désigne plus tant un minimum MENSUEL mais un minimum HORAIRE. Atteindre le SMIC mensuel supposerait des emplois constants pour une durée égale à la durée légale, hors les #temps_partiels et la #discontinuité_de_l'emploi se sont généralisées. Et la défense des professions et de la qualification prônée par des universitaires de gauche qui se voudraient théoriciens du syndicalisme, c’est à dire d’une meilleure cogestion, n’y changeront rien.

      #SMIC_horaire