• Quand les multinationales attaquent les États

    À l’automne 2016, des millions d’Européens descendent dans la rue pour protester contre le Ceta, le traité de libre-échange avec le Canada. Son rejet par la Wallonie, par la voix de son ministre-président Paul Magnette, plonge alors l’UE dans une grave crise et place les tribunaux d’arbitrage sous le feu des projecteurs – et des critiques. Ce dispositif, prévu dans le cadre de nombreux accords commerciaux internationaux, permet à des multinationales d’attaquer les États devant des juges privés – des avocats d’affaires –, afin de réclamer la compensation d’un manque à gagner réel ou potentiel induit par un changement de législation. En 2016, Cosigo Resources Ltd. a ainsi déposé une demande d’arbitrage contre la Colombie : en classant « parc naturel national » un territoire amazonien sacré, Bogotá a annulé la concession minière de la compagnie canadienne, laquelle estime son préjudice à 16 milliards de dollars, soit environ 20 % du budget national colombien...
    « L’arbitrage est un système profondément défaillant. Il n’est pas juste, pas indépendant, et il est loin d’être équilibré », assène le professeur de droit canadien Gus Van Harten. De la Colombie à l’Allemagne en passant par le Pérou, aux prises avec la multinationale Renco, dont la fonderie de plomb de La Oroya (la « Tchernobyl des Andes ») crache des fumées toxiques qui empoisonnent les enfants, Claire Alet et Cécile Ancieu (La Dette, une spirale infernale ?) ont enquêté dans les arcanes de cette justice opaque, au pouvoir démesuré. Créé par les États, dans l’objectif d’attirer des investisseurs, ce système fragilise leur capacité à légiférer sur l’environnement, la santé, les conditions de travail, le tout au détriment des citoyens, qui seront en outre amenés à payer l’addition.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/54819_1
    #film #documentaire
    #Etat #Etat-nation #arbitrage_international #multinationales #tribunaux_d'arbitrage_international #dédommagement #procès_en_arbitrage #justice #droits_fondamentaux #CETA #TIPP #Colombie #mines #or #extractivisme #peuples_autochtones #Cosigo_Resources #litiges_en_arbitrage #titres_miniers #traité_de_libre-échange #accord_de_libre-échange #développement #développementalisme #Makuna #réserve_naturelle #résistance #exploitation #sites_sacrés #Tanimuka #exploitation_minière #Tobie_mining_energy #environnement #responsabilité_des_entreprises #investissements_étrangers #ISDS #plainte #gains_potentiels #manque_à_gagner #exploitation_indirecte #globalisation #mondialisation #dissuasion #Gus_Van_Harten #secret #Vattenfall #Allemagne #nucléaire #La_Oroya #Pérou #Doe_Run #Renco

  • Ventes d’armes : faut-il plus de transparence ? (France inter)
    https://www.franceinter.fr/emissions/le-debat-de-midi/le-debat-de-midi-11-juillet-2019

    Mon pays vend des armes. Mais on ne sait pas vraiment comment il choisit ses clients, secret défense. L’utilisation d’armes françaises au Yémen est au cœur des inquiétudes. Alors faut-il plus de transparence en la matière ?

    Les invités
    Anne Poiret Grand reporter documentariste
    Jean-Paul Paloméros Ancien chef d’Etat-major de l’Armée de l’air
    Tony Fortin Chargé de mission à l’Observatoire des armements (@tonyfortin)

    #armements #arabie_saoudite #yémen #secret #guerre

  • Notre-Dame de Paris : après l’incendie, un scandale sanitaire
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040719/notre-dame-de-paris-apres-l-incendie-un-scandale-sanitaire

    Des taux de concentration au plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés sur les sols à l’intérieur et aux alentours de la cathédrale Notre-Dame, selon des documents confidentiels consultés par Mediapart. Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

    #France #Notre-Dame_de_Paris,_plomb

    • Des taux de #plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés à l’intérieur et aux alentours de Notre-Dame, par plusieurs laboratoires dont celui de la préfecture de police de Paris, après l’incendie qui a ravagé la cathédrale.

      « Ce sont des taux qu’on ne voit jamais, précise Annie Thébaud-Mony, chercheuse à l’Inserm et spécialiste de la santé publique. Sur des chantiers pollués comme une usine de recyclage de batteries, par exemple, les taux sont douze fois supérieurs. Là, avec des taux 400 fois supérieurs, les conséquences pour la santé peuvent être dramatiques. Il faut absolument qu’il y ait un suivi médical, y compris pour les pompiers qui sont intervenus. Ce suivi est d’autant plus important que les effets sur la santé peuvent être différés dans le temps. »

      Les autorités concernées, le ministère de la culture, l’agence régionale de santé (ARS), la préfecture de police, passent cette pollution sous silence et, ce faisant, n’appliquent pas les mesures prévues par la loi pour protéger les salariés et les riverains.

      L’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, qualifié de « terrible drame » par le président Emmanuel Macron, avait provoqué un immense élan de générosité, avec plus de 400 millions d’euros récoltés en quelques jours pour la reconstruction de l’édifice.

      L’Élysée désigne alors son « représentant spécial », le général Jean-Louis Georgelin, pour veiller à l’avancement des travaux. Ils iront vite, assure le président de la République, « sans jamais transiger sur la qualité des matériaux et la qualité des procédés ». En revanche, ils se font au détriment de la santé des intervenants et des populations alentour.

      En effet, avec l’incendie, près de 400 tonnes de plomb, substance classée cancérigène, mutagène et reprotoxique (CMR), contenues dans la toiture et la flèche de la cathédrale, sont parties en fumée, polluant l’édifice et ses environs. Comme le signale l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), « une exposition régulière au plomb peut entraîner des conséquences graves pour la santé ». Le saturnisme, l’intoxication au plomb par inhalation ou ingestion, peut, selon la gravité, entraîner des troubles digestifs, des lésions du système nerveux ou encore des problèmes de stérilité.

      Les autorités connaissent très bien ces risques. Mais il faudra attendre deux semaines après l’incendie, soit le 27 avril, pour que la préfecture de police de Paris et l’ARS diffusent, en toute discrétion, un communiqué invitant les riverains à nettoyer leurs locaux à l’« aide de lingettes humides » et à consulter leur médecin si nécessaire.

      À l’intérieur de la cathédrale, selon des documents datés du 3 mai que Mediapart a pu consulter, les prélèvements sont de 10 à 740 fois supérieurs aux seuils autorisés. À l’extérieur, la situation n’est guère plus brillante. Sur le parvis, les taux de concentration en plomb prélevés sur le sol sont 500 fois au-dessus du seuil réglementaire. À l’extérieur de la zone du chantier, sur certains ponts, dans des squares ou certaines rues, ces taux sont de 2 à 800 fois supérieurs au seuil.

      Selon des inspecteurs contactés par Mediapart, « ce sont des taux tout à fait exceptionnels. Généralement, sur des chantiers dits pollués, les taux peuvent être de 20 à 100 fois supérieurs au seuil. Mais rarement au-delà. Et déjà, à ce stade, des protections très strictes doivent être prises pour protéger les ouvriers. Un suivi médical peut également être exigé ».

      Le secret est bien gardé, comme le montre une réunion du 6 mai dont le contenu a été rapporté par plusieurs sources à Mediapart.

      Ce jour-là, dans les bureaux de l’agence régionale de santé, se retrouvent autour de la table des responsables du laboratoire central de la préfecture de police, de la mairie de Paris, du centre antipoison, de la caisse régionale d’assurance maladie et de la direction du travail. La question rapidement débattue est : faut-il ou pas communiquer les résultats des prélèvements ?


      Carte des pollutions au plomb autour de Notre-Dame, résultats des prélèvements du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, 6 mai 2019.

      La préfecture fait part de son embarras, certains de ses locaux étant touchés par cette pollution au plomb. Avec des taux deux fois supérieurs au seuil de vigilance, la biberonnerie et la salle « mille-pattes » de la crèche de la préfecture doivent être fermées pour une décontamination en urgence. Ce qui sera fait dans les jours qui suivent.

      Mais dans certains appartements de fonction, les taux peuvent aussi être jusqu’à cinq fois supérieurs au seuil de vigilance. Mediapart ne sait pas si des travaux y ont été depuis lors réalisés. De nouveaux prélèvements ont été faits par la préfecture pour vérifier l’état de ses locaux après décontamination. Ils n’ont pas, à ce jour, été communiqués aux agents.

      Toujours est-il qu’afin de ne pas alarmer ses propres agents, la préfecture explique lors de la réunion qu’elle ne souhaite pas publier les résultats de ces prélèvements. Réserve partagée par l’ARS qui affirme, quant à elle, ne pas vouloir répondre aux sollicitations des associations de riverains ou de défense de l’environnement. Elles n’auront qu’à se tourner vers la commission d’accès aux documents administratifs (Cada), expliquent posément les représentants de l’ARS, qui semblent avoir oublié leur mission première, celle de prévenir les risques sanitaires.

      Selon une personne présente à cette réunion, « l’ARS joue la montre. En ne communiquant pas sur les résultats, elle oblige les associations à s’adresser à la Cada et donc à s’engager dans un long parcours. Mais une fois qu’elles auront obtenu ces prélèvements, l’ARS pourra dire que ces résultats sont anciens et qu’ils ont depuis baissé. C’est d’un cynisme à toute épreuve ».

      Conclusion de cette réunion : le 9 mai, la préfecture et l’ARS signent un communiqué très laconique, qui minimise les risques, alors même que certains prélèvements sur les sols sont de 20 à 400 fois supérieurs au seuil réglementaire sur des sites très fréquentés, comme le pont et la fontaine Saint-Michel, lieux non fermés au public, ou certains squares, temporairement interdits mais rouverts depuis.

      En taisant les dangers de la sorte, les autorités veulent éviter un effet de panique et s’épargner une polémique.

      Contactée par Mediapart, la préfecture de police déclare « que le laboratoire central a fait des prélèvements en urgence qui ont été transmis en toute transparence à l’ARS, afin qu’elle prenne les dispositions nécessaires ».

      De son côté, jointe par Mediapart, l’ARS n’a pas contesté, dans un premier temps, les propos tenus lors de la réunion du 3 mai. Elle a expliqué « ne pas percevoir le problème qu’ils soulèvent ». Mais avant la publication de cet article, l’ARS nous a rappelés et expliqué qu’en fait, elle ne souhaitait ni infirmer ni confirmer les propos tenus lors de la réunion.

      L’agence explique avoir pris les précautions d’usage et avoir fait, à la demande de particuliers, des prélèvements qui ont, à ce jour, permis de découvrir un cas de saturnisme, sans que cela ne soit alarmant, selon l’agence.

      Selon nos informations, les derniers prélèvements effectués le 13 juin sur le chantier ont cependant donné des résultats d’un même ordre de grandeur que les précédents tests.

      Mais les associations, dont celle des familles victimes de saturnisme, ignorent tout de ces résultats. Leur demande auprès de l’ARS étant restée lettre morte, elles s’apprêtent, comme l’avaient imaginé les autorités, à saisir la Cada…

      L’une des riveraines, mobilisée sur cette question, explique « avoir plusieurs fois demandé des précisions. Mais l’ARS ou la préfecture entretiennent un flou qui n’est pas rassurant pour les familles. S’il n’y a pas de danger, comme ils l’affirment, il suffit de transmettre l’ensemble des prélèvements. Or, nous les attendons encore ».

      Sur le chantier, la direction régionale des affaires culturelles (Drac), maître d’ouvrage, opte elle aussi pour la politique de l’autruche. Et surtout, ne décrète aucune mesure pérenne pour protéger les salariés.

      Les contrôles de sécurité effectués sur le chantier ont révélé que des ouvriers sur place n’avaient reçu aucune formation à cet effet. Alors qu’ils manipulent des gravats contaminés, certains agissent sans masque ni gants.

      Les constats de l’inspection du travail ne s’arrêtent pas là. À plusieurs reprises, elle a relevé le non-respect des procédures réglementaires mais aussi de graves dysfonctionnements des sas de décontamination, dispositifs indispensables pour protéger les salariés du risque d’intoxication et éviter toute propagation de poussières à l’extérieur. Certaines douches de décontamination ne fonctionnent pas. Pire : certains sas de décontamination ont été installés au milieu d’une zone contaminée.

      Au bout du compte, les salariés peuvent aller et venir dans la cathédrale sans passer par ces sas. À l’extérieur, sur le parvis pollué, où les taux de plomb peuvent être 500 fois supérieurs au seuil autorisé, certains ouvriers travaillent sans aucune protection.

      Contacté par Mediapart, Bruno Courtois, expert en prévention du risque chimique et chargé du dossier « plomb » à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), explique que « ces taux sont particulièrement élevés et s’agissant de poussières de plomb consécutives à un incendie, on peut supposer qu’il s’agit de particules très fines qui passent donc facilement dans le sang. Les mesures de prévention et de protection doivent donc être renforcées pour confiner le plomb. Les sas de décontamination permettent dans ces cas primordiaux d’éviter que les ouvriers ne rentrent chez eux avec les poussières de plomb ». Pourtant, rien de tel n’a été mis en œuvre sur le site de la cathédrale.

      Selon des sources proches du chantier, le ministère de la culture n’est pas mécontent que des ouvriers se promènent sans protection à l’extérieur de la cathédrale, n’éveillant ainsi aucune crainte parmi « les touristes ou les riverains ».

      En fait, la mairie de Paris avait proposé de décontaminer le parvis de la cathédrale – un chantier de deux semaines estimé à 450 000 euros. Pour cette phase spécifique de décontamination, les ouvriers devaient porter des scaphandres. Sous le couvert de l’anonymat, un proche du dossier confirme : « Des hommes en scaphandre sur le parvis de la cathédrale auraient effrayé les passants. L’existence d’un danger aurait été évidente. »

      Le ministère de la culture a donc préféré reprendre la main et a choisi de faire décontaminer la zone en quelques jours seulement, par des salariés peu protégés, et n’ayant pas revêtu les tenues d’usage. Cette précipitation a pour résultat que le parvis est aujourd’hui encore contaminé.

      Sourd aux différentes relances des contrôleurs, le ministère de la culture s’affranchit allègrement des règles du code du travail.

      Dès le 9 mai, l’inspection du travail a pourtant alerté la Drac, chargée des travaux sur le chantier, sur la nécessité de prévoir des mesures de protection contre les risques d’intoxication au plomb pour les salariés. Plus d’un mois plus tard, le 19 juin, le constat des ingénieurs de sécurité de la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (la Cramif), également chargée de contrôler le chantier, demeure accablant : « Les taux de concentration en plomb dans les poussières sont élevés et largement au-dessus du seuil réglementaire. Les salariés sont donc toujours exposés à des risques d’intoxication par le plomb […], les installations dédiées à la décontamination des salariés ne répondent pas aux dispositions du code du travail. »

      Le cabinet du ministre de la culture Franck Riester assure auprès de Mediapart que « des mesures ont été prises », sans pouvoir préciser lesquelles et explique qu’une réunion avec la direction du travail s’est tenue le 27 juin pour que « tout se passe au mieux ». Mais cela n’a rien arrangé. Les procédures de décontamination demeurent très en deçà des exigences réglementaires.

      Le ministère de la culture profite d’une situation qui lui est favorable. Le maître d’ouvrage relevant du droit public, l’inspection du travail ne peut ni le verbaliser ni le mettre en demeure.

      Contactées par Mediapart, ni la Cramif ni la direction de l’inspection du travail n’ont accepté de répondre à nos questions.

      La mairie de Paris affirme avoir fait une série de prélèvements dans les établissements scolaires situés dans les alentours de la cathédrale, dont les résultats, rendus publics, sont conformes aux seuils autorisés. Quant aux mesures de l’espace public, « elles relèvent de la préfecture et de l’ARS. La mairie de Paris plaide pour une transparence mais, précise-t-elle, nous ne pouvons nous substituer à l’État ».

      Les pressions exercées sur le chantier sont fortes. Comme nous l’explique l’un des intervenants, « à chaque fois que les risques d’intoxication au plomb sont abordés, on nous rappelle “l’urgence impérieuse de consolider l’édifice”. C’est comme cela qu’on écarte le danger du plomb ».

      Une des personnes chargées du suivi des prélèvements déplore que « les instances de l’État se comportent comme lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. C’est aussi absurde que le nuage qui n’a pas traversé les frontières. Le plomb est resté au-dessus de la cathédrale ».

      Un salarié du ministère de la culture regrette que « toute communication sur le chantier [soit] contrôlée. On n’a pas accès à beaucoup d’information et ceux qui s’en occupent, le service des monuments historiques, sont connus pour être des taiseux contrairement aux archéologues qui se font entendre s’il y a un problème. Donc c’est la loi du silence ».

      Une « loi du silence » qui convient parfaitement au gouvernement et aux autorités sanitaires. Pourtant, les langues se délient et certaines entreprises contactées par Mediapart font part de leurs inquiétudes, ne souhaitant pas devenir des « boucs émissaires » en cas de scandale. « On tente déjà de nous faire porter la responsabilité de l’incendie. Il y a une pression énorme qui est mise sur tous les intervenants et le ministère de la culture n’assume même pas ses responsabilités en tant que maître d’ouvrage. Rien n’est fait pour préserver la sécurité et la santé des ouvriers. On nous demande de faire le travail que doit faire normalement le maître d’ouvrage », déplore l’un des chefs d’entreprise.

      Le projet de loi pour Notre-Dame de Paris, en cours d’adoption, prévoit notamment la création d’un établissement public et des dérogations aux règles d’urbanisme et de protection de l’environnement. Sur le chantier, cette perspective inquiète de nombreux intervenants selon lesquels les dangers pour la santé et l’environnement risquent de s’accroître en toute opacité.

    • Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

      Et c’est pas n’importe quels riverain·es. Celleux là obtiendrons dédommagements et réparation par millions, c’est pas comme si des pauvres étaient exposé à des logements insalubres.

  • #Bilderberg, l’entre-soi des puissants au-delà des fantasmes
    https://lemediapresse.fr/economie/bilderberg-lentre-soi-des-puissants-au-dela-des-fantasmes

    Les quelques lettres suffisent à remplir des pages et des pages de théories imaginatives et de sites internet parfois obscurs. Groupe #secret composé d’illuminatis ou de francs-maçons, réunion occulte d’atlantistes, expression ultime du #Néolibéralisme mondialisé ? Les réunions annuelles et opaques du groupe Bilderberg réunissent les personnalités politiques, économiques et médiatiques les plus influentes d’Europe et d’Amérique du Nord et cristallisent tous les fantasmes. Décryptage.

    #Économie #Politique #Société #élite #élites #Capitalisme #Complot #Complotisme #Complotiste #démocratie #Europe #libéralisme #réseaux #transparence #UE

  • #Doctolib : un géant de la #santé qui commence à inquiéter
    https://www.francetvinfo.fr/sante/professions-medicales/doctolib-un-geant-de-la-sante-qui-commence-a-inquieter_3447979.html

    Succès fulgurant pour la #start-up de prise de rendez-vous médicaux : en cinq ans, la société affiche une valorisation de plus d’un milliard d’euros. Mais cette réussite pose la question de l’impact que peut avoir un tel acteur, devenu incontournable.

    #numérique #ap-hp #concurrence #RGPD #données_personnelles #monopole #médecine #secrétariat_médical

  • Radicalisation et psychiatrie : les données de deux fichiers pourront être consultées par les préfets
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/07/radicalisation-et-psychiatrie-les-donnees-de-deux-fichiers-pourront-etre-con

    Des psychiatres et des associations de patients y voient des « amalgames entre maladie psychique et terrorisme ».

    Les autorités de l’Etat – les préfets dans les départements et le préfet de police à Paris – pourront être prévenues lorsqu’une personne fichée pour « radicalisation terroriste » est hospitalisée sans consentement pour des raisons psychiatriques, selon un décret du ministère des solidarités et de la santé publié mardi 7 mai au Journal officiel.
    Ce texte a « pour objet la prévention de la radicalisation ». Il autorise le croisement de deux fichiers de données à caractère personnel (identité, date de naissance, etc.). L’un, nommé Hopsyweb, concerne les personnes subissant des « soins psychiatriques sans consentement », et l’autre est le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

    #psychiatrie #surveillance #secret_médical #anti-terrorisme

  • Trois journalistes convoqués par la DGSI pour avoir détaillé l’usage d’#armes françaises au #Yémen
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/24/armes-francaises-au-yemen-trois-journalistes-convoques-par-la-dgsi_5454482_3

    Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour « compromission du #secret_défense nationale » après la transmission au média en ligne Disclose d’une note classée « #confidentiel-défense » évoquant l’utilisation d’armes françaises au Yémen, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 24 avril, de sources concordantes.

    [...]

    Les trois journalistes convoqués par la #DGSI sont les deux fondateurs de #Disclose, Mathias Destal et Geoffrey Livolsi, ainsi que Benoît Collombat, de la cellule investigation de Radio France. Pour M. Livolsi, « cette enquête judiciaire n’a qu’un seul objectif : connaître les #sources qui nous ont permis de faire notre travail ». « C’est une #atteinte à la #liberté_de_la_presse et à la #protection_des_sources des #journalistes », a-t-il ajouté. « Nous serons très fermes sur la protection des sources de nos journalistes », a réagi l’avocate de Disclose, Me Virginie Marquet.

    Pour Cécile Coudriou, présidente d’Amnesty International France, Paris « se cache trop derrière ce secret-défense. La transparence devrait être enfin de mise. » « Disclose a montré des preuves irréfutables (…) qui établissent qu’il y a bel et bien une complicité indirecte avec des crimes de guerre. L’argument du secret-défense ne peut plus suffire, a-t-elle déclaré à l’agence Reuters. Nous sommes pour la protection des lanceurs d’alerte quand l’intérêt général est en cause, et là, c’est largement le cas. »

  • D’abord, ils sont venus pour Assange…
    https://lundi.am/D-abord-ils-sont-venus-pour-Assange-par-LeakyWeek

    En conclusion, et comme l’ont déjà affirmé Edward Snowden, Glenn Greenwald, Reporters Sans Frontières, The Guardian et bon nombre d’autres institutions [5] pourtant plus souvent complaisantes qu’adverses à l’égard des puissants, l’arrestation d’#Assange est un coup porté à la #liberté d’#information dans son ensemble. Sa capture est voulue à tout prix pour l’exemple au mépris du droit international et des promesses faites dans le passé par un gouvernement Équatorien manifestement acheté par les US (l’Équateur a opportunément reçu un prêt de 10 milliards par le FMI [6]...). Jeter Assange en prison vise à décourager quiconque de suivre son inspiration pour publier sans compromis ce qui expose les crimes et #mensonges des puissants. Ne nous y trompons pas, et au-delà des désaccords avec certains des propos d’Assange, il est urgent de reconnaître la portée de l’héritage de #WikiLeaks : de ce qu’il inspire pour le présent et pour le futur d’une presse libre et d’une information qui permettrait de collectivement et durablement rétablir les rapports de force, d’inquiéter les dominants et d’espérer un jour les faire payer pour leurs crimes et mensonges.

    • A tous ceux qui nous ont abandonné : nous n’oublierons pas. A tous les autres : nous nous battrons jusqu’au bout pour empêcher l’extradition et la mise au ban de celui qui fut, il y a deux ans, reconnu par l’ONU comme le seul détenu politique du continent.

      Les cinq ans de prison auxquels fait face théoriquement Julian Assange sont d’évidence une façon pour les Etats-Unis d’obtenir son extradition – en prétendant à une peine légère – afin d’ensuite dévoiler l’ensemble des autres poursuites qui pourraient le mener à la prison à vie.

      Il n’y a aucun doute sur le fait que cette procédure, enclenchée dès le départ dans un seul but, détruire Wikileaks et cet individu, est politique et ne s’achèvera que lorsqu’il sera complètement écrasé.

      C’est à nous de l’éviter.

      Juan Branco

  • Made in France

    Une fuite inédite de documents secret défense révèle l’usage massif d’#armes françaises dans la guerre au Yémen. Après plusieurs mois d’enquête, #Disclose démontre que ces armes sont employées contre des civils.


    https://made-in-france.disclose.ngo/fr
    #armement #France #Yémen #guerre #commerce_d'armes
    ping @reka @simplicissimus @fil

  • Anticor
    Contre la corruption, Pour l’éthique en politique

    ANTICOR est une association fondée en juin 2002 par Éric Halphen et Séverine Tessier pour lutter contre la corruption et rétablir l’éthique en politique. Son ambition est de réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants, politiques et administratifs.

    L’association regroupe des citoyens et des élus de toutes tendances politiques engagés pour faire respecter les exigences démocratiques non partisanes.

    Lors des élections, Anticor propose aux candidats une charte définissant un engagement éthique irréprochable. L’association veille au respect de cette charte par les élus et les fonctionnaires qui s’engagent pour une probité et la recherche de l’intérêt général.

    Avec les lanceurs d’alertes, Anticor s’implique dans des affaires judiciaires importantes en signalant au parquet des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale.

    Pour agir en toute indépendance, Anticor a choisi de ne bénéficier d’aucune subvention. Son financement est assuré uniquement par des dons et les cotisations de ses adhérents.

    Je découvre Anticor avec la remise des prix 2019
    dont celui à à Sophie Lemaître et à @camillepolloni
    https://www.youtube.com/watch?v=T8e6ZsNKBKE

  • Une #taupe de la #DGSE au coeur des #paradis_fiscaux - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/une-taupe-de-la-dgse-au-coeur-des-paradis-fiscaux_2070676.html

    Car si la suite des aventures de Maxime Renahy est à lire dans Là où est l’argent, elles ne s’achèvent pas au sein des services français. Au tournant des années 2010, il quitte #Jersey pour le #Luxembourg, mais ne tarde pas à tout plaquer : la finance, la DGSE, les paradis fiscaux... Mais pas ses idéaux. « Je suis parti mener une vie chiche et souple dans les Vosges », puis désormais dans les environs de Besançon. 

    « J’ai fini par éprouver de la lassitude à faire ces allers retours avec mes clés USB classées #secret-défense. A la fin, j’avais l’impression d’être un tout petit grain de sable pas si efficace que ça ». Surtout, il comprend que le renseignement français n’a d’autre objet que de préserver les intérêts des grands #groupes nationaux, qui ne lavent pas toujours plus blanc que leurs concurrents étrangers : « En bossant pour la boîte, même gratuitement, j’ai fini par comprendre que je bossais pour le #grand_capitalisme_français et pas autre chose ». « Au lieu d’aider les milliardaires et les champions tricolores à se maintenir à flot dans la #mondialisation, ils feraient mieux de servir directement les citoyens », rêve-t-il.

  • En secret, la France et l’Inde veulent construire la plus grande centrale nucléaire du monde
    https://reporterre.net/En-secret-la-France-et-l-Inde-veulent-construire-la-plus-grande-centrale

    À la lumière de toutes les inquiétudes évoquées plus haut, nous demandons que les négociations entre l’Inde et la France sur ce projet de Jaitapur soient suspendues tant qu’une consultation publique ouverte et démocratique n’est pas mise en place pour débattre sur ce sujet, et ce, autant en Inde qu’en France.

    Dès l’origine du projet, les habitants de Jaitapur, des militants, des écologistes et des experts indépendants ont soulevé des questions cruciales auxquelles le gouvernement indien n’a su répondre que par la répression des voix dissidentes, en allant jusqu’à tuer des manifestants désarmés.

    On ne peut permettre aux gouvernements (indien et français) de poursuivre la réalisation d’un tel projet alors que tant de questions concernant la sécurité des personnes et bien d’autres préoccupations demeurent sans réponse et que les conditions et les circonstances sont de moins en moins favorables à la réalisation d’un tel projet.

    #nucléaire #secret

  • Joel C. Rosenberg sur Twitter : "From Israeli reporter BarakRavid: I’ve been working on “Gulf Secrets” about the secret #alliance between #Israel & the Gulf states. Interviewed 20+ Israelis, Americans and Arabs involved in this #secret relationship. Series of reports starts tomorrow on @newsisrael13 8pm newscast." / Twitter
    https://twitter.com/JoelCRosenberg/status/1094324722790215687

    #golfe #dirigeants_arabes #indigents_arabes

  • L’AECG avance vers son adoption en Europe Éric Desrosiers - 30 Janvier 2019 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/economie/546649/europe-l-aecg-avance-vers-son-adoption

    L’Europe s’est rapprochée encore un petit peu plus de la ratification de son accord de libre-échange avec le Canada par ses pays membres.


    Photo : John Thys Agence France-Presse Yves Bot, l’avocat général de la CJUE, a contredit ses opposants en concluant que le fameux mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États est compatible avec le droit européen.

    Une disposition controversée de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne a eu mardi un premier feu vert de l’autorité juridique suprême de l’UE. Amené à exprimer un premier avis sur le mécanisme qui permettrait aux investisseurs privés de poursuivre les États devant un tribunal spécial s’ils s’estiment victimes de discrimination, l’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Yves Bot, a contredit ses opposants en concluant que le fameux mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États est compatible avec le droit européen, qu’il n’empiète pas sur les pouvoirs de la cour de justice et qu’il offre suffisamment de garanties en matière d’équité, d’impartialité et d’indépendance.

    Cet avis n’est qu’une première étape vers une décision par la CJUE. Ses juges eux-mêmes doivent encore se prononcer sur l’affaire. Si l’on se fie à ses habitudes, la Cour devrait rendre sa décision « d’ici quatre à six mois », a indiqué par courriel au Devoir la délégation de l’UE à Ottawa.

    Mais cela pourrait aisément aller jusqu’à l’automne, a expliqué en entretien téléphonique au Devoir le professeur de droit et directeur de la Chaire Jean Monnet en intégration européenne de l’Université Laval, Olivier Delas. « Cet avis favorable de l’avocat général est important parce que c’est celui d’un expert indépendant et qu’il est généralement suivi par la Cour. Pas toujours, mais très souvent. »

    Le mécanisme investisseurs-États est perçu par ses opposants comme une atteinte par les pouvoirs de l’argent à la souveraineté des gouvernements élus. Devant le tollé qu’il soulevait en Europe, les négociateurs du Canada et de l’UE en ont modifié les règles habituelles en délimitant mieux son champ d’action, en mettant plus de distance entre ses juges et les entreprises, et en le coiffant d’un tribunal d’appel.

    Un avis négatif de la CJUE bloquerait l’adoption de l’AECG en Europe et forcerait la renégociation ou l’abandon de ses dispositions problématiques. Ce serait un dur revers pour un accord de libre-échange conclu en 2016 au terme de plus de sept années de négociations. Entré provisoirement en vigueur dans sa presque totalité en septembre 2017 après sa ratification par le Canada et le Parlement européen, il doit encore être ratifié par 38 parlements nationaux, chambres hautes et parlements régionaux dans les 28 pays membres de l’UE pour obtenir l’appui unanime requis.

    10 sur 28
    Jusqu’à présent, une dizaine de pays de l’UE seulement ont ratifié l’AECG. C’est l’opposition du parlement de la Wallonie au mécanisme investisseurs-États qui a amené la Belgique à soumettre la disposition à la Cour européenne. L’Italie et la Hongrie font aussi partie des opposants, mais pour d’autres raisons.

    Ottawa et Bruxelles disaient cet automne avoir bon espoir que leur entente finira par obtenir l’accord de tous avec le temps. « Il ne faut pas s’énerver. Ce genre de processus de ratification est souvent très long », confirme Olivier Delas, qui pense lui aussi que l’accord a de bonnes chances d’être finalement adopté.

    L’AECG est qualifié par les experts de traité de libre-échange de nouvelle génération, notamment parce qu’il ne se limite pas à la réduction des tarifs sur les produits, mais porte aussi sur le commerce des services, la mobilité de la main-d’oeuvre ou encore la coopération réglementaire.

    #AECG #UE #union_européenne #Canada #traités #CJUE #libre-échange #CETA #TAFTA #secret #ottawa #bruxelles

  • The $9 Billion Upcharge : How Insurers Kept Extra Cash From #Medicare| Latest Commentary Today, Breaking Business News Worldwide
    http://www.latestcommentary.com/the-9-billion-upcharge-how-insurers-kept-extra-cash-from-medicare

    (Source de l’article : WSJ)

    No one expects the estimates to be spot on. After all, it is a tall order to predict the exact drug spending for the following year of the thousands of members in each plan.

    However, year after year, most of those estimates have turned out to be wrong in the particular way that, thanks to Medicare’s arcane payment rules, results in more revenue for the health insurers, a Wall Street Journal investigation has found. As a consequence, the insurers kept $9.1 billion more in taxpayer funds than they would have had their estimates been accurate from 2006 to 2015, according to Medicare data obtained by the Journal.

    Those payments have largely been hidden from view since Medicare’s prescription-drug program was launched more than a decade ago, and are an example of how the secrecy of the $3.5 trillion U.S. health-care system promotes and obscures higher spending.

    #Etats-Unis #budget #santé #assurance #secret

  • #Suisse : une directive demande aux hôpitaux de dénoncer les #sans-papiers

    Une directive demandant au personnel hospitalier de signaler aux autorités toute personne en situation irrégulière fait scandale en Suisse. Les #médecins qui s’y opposent font valoir le « #secret_professionnel » et l’obligation d’assurer des soins « à toute personne dans le besoin ».

    « Systématiquement signaler aux autorités les individus sans documents, présumés requérants d’asile, étrangers en transit ou ‘suspects’ qui arrivent aux urgences seuls ou en ambulance ». Dans une directive destinée aux hôpitaux publics du canton suisse de #Tessin, dans le sud du pays, l’Office de soutien social et d’intégration demande aux médecins de signaler aux autorités toute personne en situation irrégulière sur le territoire suisse.

    Le canton de Tessin a longtemps été en première ligne face à l’afflux de migrants car il est frontalier avec l’Italie, deuxième pays d’arrivée des migrants en Europe en 2018. L’hôpital de Mendrisio est notamment le plus sollicité par les étrangers car le plus proche de la frontière suisso-italienne.

    Cette circulaire, émise au mois d’août et révélée fin novembre par l’hebdomadaire local Il Caffé, provoque la stupéfaction chez le personnel hospitalier qui a appris son existence par la presse.

    « J’attends de voir comment ce texte sera mis en application dans les centres de santé mais je m’y oppose car ce n’est pas mon rôle en tant que médecin de dénoncer des patients », déclare à InfoMigrants Davide Giunzioni, président de l’Association des médecins assistants et chefs de clinique (Asmact) à l’échelle du canton. « Je me dois de respecter le secret professionnel et d’assurer des soins à toute personne dans le besoin, peu importe son statut et ses origines ».

    Une directive « illégale »

    Selon l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (Osar), qui regroupe plusieurs associations, cette directive est illégale. « Elle pourrait constituer une violation du droit à l’aide dans les situations de détresse prévu dans l’article 12 de la Constitution suisse », qui stipule que « toute personne doit pouvoir bénéficier de soins d’urgence », précise à InfoMigrants Michael Flückiger, responsable de la communication de l’Organisation. De plus, la circulaire est contraire à la loi fédérale sur la protection des données et de la vie privée.

    Cristina Oberholzer Casartelli, la directrice de l’Office de soutien social et d’intégration, assure au quotidien suisse Le Temps que « les soins ne seront évidemment refusés à personne ». « La directive est simplement une indication administrative et comptable visant à faciliter la facturation des services de santé par l’Entité hospitalière cantonale (EOC) » de Tessin.

    En suisse, le canton est le principal garant de factures impayées relatives aux soins d’urgence dispensés aux étrangers en situation irrégulière et aux « dublinés ». « Ces frais ont augmenté considérablement ces dernières années, dépassant le forfait prévu à cet effet. L’indication donnée a pour but d’optimiser les chances de régler ces factures », s’est justifié Cristina Oberholzer Casartelli.
    La mesure est d’autant plus controversée que le nombre d’arrivée a fortement baissé ces dernières années. Au plus fort de la crise migratoire en 2015, près de 40 000 personnes ont demandé l’asile en Suisse, contre une prévision de 19 000 pour l’année 2018. La majorité des demandeurs d’asile sont originaires d’Érythrée, de Syrie, d’Afghanistan et de Turquie.

    http://www.infomigrants.net/fr/post/13958/suisse-une-directive-demande-aux-hopitaux-de-denoncer-les-sans-papiers
    #dénonciation #délation #santé #hôpitaux

    • ’Così si infrangono legge e segreto medico’

      Poche frasi, tutte racchiuse in una circolare inviata ai pronto soccorso degli ospedali del cantone. Una raccomandazione recapitata a fine agosto con data di scadenza fine dicembre. Si dice che quando persone prive di documenti, «presumibili richiedenti l’asilo, stranieri in transito o persone sospette», si presentano alla struttura sanitaria, anche se trasportate in ambulanza, devono essere sistematicamente segnalate per l’identificazione. E nella lettera segue un numero di cellulare da chiamare durante la giornata (delle guardie di confine), mentre dalle 22 alle 6 del mattino si telefona alla centrale della Polizia cantonale. Questo «per assicurare - è scritto - la corretta presa a carico». La lettera ai pronto soccorso è stata inviata dal Dipartimento della sanità e socialità, Ufficio del sostegno sociale e dell’inserimento, per recuperare le spese (vedi articolo sotto) delle prestazioni sanitarie. E fa parte di una convenzione tra diversi enti pubblici.
      Nel documento non si dice esplicitamente che prima ancora di soccorrere un paziente questo va identificato. Ma non si chiarisce qual è l’esatta procedura. Resta il fatto che la direttiva per molti medici è in contrasto con i principi deontologici della professione. Non solo. Il timore, serpeggiato in questi mesi, è che davanti a una persona ferita o che sta male non si può perdere tempo per chiamare un agente per identificarla, ma bisogna intervenire rapidamente. Anche perché se al paziente dovesse succedere qualcosa la responsabilità ricadrebbe sul medico. «Non siamo poliziotti, noi siamo qui e abbiamo il dovere di curare la gente», si sono sfogati i medici in questi mesi. «Non mi piace questo stato di polizia. Prima la vita e la salute delle persone», osserva l’avvocato Paolo Bernasconi che fa notare come la direttiva sia «in contrasto con l’articolo 20 e l’articolo 68 della Legge sanitaria». Il primo riguarda appunto l’irrinunciabilità del segreto professionale e il secondo spiega quali sono le uniche segnalazioni obbligatorie conformi alla norma. La circolare, dunque, stride con la legge.
      Giorgio Pellanda, direttore generale dell’Ente ospedaliero cantonale ammette che «sì, ci è stata sottoposta questa richiesta, più che una direttiva è una sollecitazione. Io l’ho saputo qualche giorno fa, probabilmente è arrivata da un po’, non saprei di preciso. Sinceramente quanto scritto non ci piace molto, ci stiamo lavorando. Vorremmo capire meglio in concreto cosa dovremmo fare».
      I dubbi di Pellanda sono anche quelli di Dorit Djelid, portavoce di H , associazione che raggruppa tutti gli ospedali svizzeri. «Di fronte ad un’urgenza - dice - la priorità è curare il paziente, poi regolare l’aspetto amministrativo, che è comunque importante. Vero è che molte persone arrivano al pronto soccorso non in stato di urgenza e gli ospedali devono sapere chi hanno davanti per far sì che alla fine qualcuno paghi la fattura».
      Secondo Davide Giunzioni, presidente dell’Associazione medici assistenti e capi clinica (Asmac), sezione Ticino, 550 soci, «al di là del caso specifico, il problema sta sempre nel riuscire a conciliare il principio cardine della nostra professione, che è quello di garantire le cure al paziente, dunque la sua presa a carico, con il rispetto della legalità e delle normative cantonali o federali. Spesso queste due esigenze riescono a trovare un punto d’incontro ragionando con un po’ di buonsenso». Anche se, precisa Giunzioni, «noi abbiamo dei valori che non possiamo derogare, come il segreto medico e l’assistenza primaria del paziente».

      http://www.caffe.ch/stories/Attualit%C3%A0/61822_cos_si_infrangono_legge_e_segreto_medico

  • Que deviennent les dents en or ou les prothèses des défunts après crémation ? - 17/12/2018 - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/article/2018/12/17/2926224-cremation-quand-la-mort-vaut-de-l-or.html

    Vous pensiez que les dents en or et les prothèses articulaires ou mammaires des défunts étaient restituées à la famille après la crémation ? Pas du tout. Seules les cendres sont rendues à la famille, pour être placées dans un caveau spécifique, ou enfouis dans le jardin des souvenirs du crématorium.

    Les résidus métalliques provenant des prothèses mammaires ou de hanche, de dents en or, etc., sont filtrés et confiés à des sociétés spécialisées qui en retirent divers métaux, précieux pour certains, que ces déchets contiennent : titane, cobalt, inox, aluminium, cuivre, zinc, fer, acier, or, platine, argent… Des métaux réutilisés à destination de l’industrie automobile ou aéronautique, voire de l’armement. Les prothèses sont parfois reconditionnées et exportées vers des pays émergents pour y être réutilisées (lire ci-contre).

    Le crématorium de Cornebarrieu a confié le marché du recyclage après crémation à une société hollandaise, OrthoMetals, suite à un appel d’offres en 2015. Une attribution contestée par une autre société spécialisée, française, EMC (Europe Metal Concept), dont le siège est à Avignon. EMC a porté plainte le 7 août 2015 contre Toulouse Métropole (dont le crématorium de Cornebarrieu dépend) devant le tribunal administratif de Toulouse. L’instruction, close depuis le 26 mars 2018, le magistrat rapporteur décidera de la mise au rôle de ce dossier à une prochaine audience dès qu’il le jugera possible.

    Le gérant d’EMC, Louis Piazza, évoque une « concurrence déloyale » d’OrthoMetals, « qui n’a pas demandé les autorisations nécessaires en France et n’acquitte pas les taxes françaises » et « un contrôle fiscal en cours ». Ce que dément Hidde Verberne, d’OrthoMetals BV : « tous les paiements obligatoires ont été faits » (lire ci-contre). La responsable de la société hollandaise explique que sa filiale française, qui a obtenu le marché en 2015 sans personnel en France, a été clôturée car « les appels d’offres sont faits désormais au niveau européen ».

    Louis Piazza accuse : « La Ville de Toulouse stockait ses résidus métalliques depuis 25 ans. Ce stock faisait partie du marché. Il contenait des métaux précieux, et de l’or, peut-être une demi-tonne… D’où vient la recette exceptionnelle d’1,20 million d’€ enregistrée par le crématorium en 2015 ? »

    Ghislaine Delmond, élue métropolitaine en charge des cimetières, affirme : « le stock a été enfoui » et Sacha Briand, en charge des finances explique : « les 1,20 M€ correspondent au reversement des excédents antérieurs du budget annexe portés alors par la ville (…) transférés à Toulouse Métropole » en 2015.
    Le business caché de la crémation

    40 % des défunts sont incinérés, en France (38 % pour Toulouse Métropole). Notre pays est devenu le quatrième d’Europe pour la crémation. Une proportion à la hausse, au rythme de +1 % l’an, selon Ghislaine Delmond, élue métropolitaine en charge des cimetières. La mort est aussi un marché. Et ce marché reste tabou dans notre société, ce qui explique sans doute qu’il reste aussi opaque qu’un tombeau. Savez-vous par exemple que les familles peuvent récupérer les cendres d’un défunt dans une urne métallique qui est gratuite ? Mais les services de pompes funèbres proposent systématiquement aux familles des urnes payantes, plus élaborées. à noter que Toulouse Métropole a sa propre société de pompes funèbres, depuis 1904 (elle relevait alors de la Ville de Toulouse), une régie publique, la plus ancienne de la métropole. Orthometals, la société hollandaise leader mondial du marché de la récupération des résidus métallique après crémation, a, elle, collecté et traité 50 tonnes de métaux provenant de France sur un total de 350 t. au niveau mondial, en 2013. Cette PME de 6 personnes travaille avec 180 crématoriums en France (1 250 dans le monde) mais se montre très discrète sur ses comptes, se réfugiant derrière le secret des affaires.

    #prothèse #or #mort #la_gerbe

  • Cory Doctorow : « #propriété_intellectuelle » est un euphémisme malencontreux
    https://cfeditions.com/coryDoctorowIP

    La raison pour laquelle l’[?OMPI] utilise ce terme est simple à comprendre : ceux dont on « vole la propriété » entrent bien plus en sympathie dans l’imagination du public que « les entités industrielles qui ont vu empiéter sur le périmètre de leur monopole », qui était la manière la plus commune de parler des #contrefaçons avant que la « propriété intellectuelle » ne prenne l’ascendant.

    En dernière instance, ce que nous appelons « propriété intellectuelle » est justement du #savoir - des #idées, des #mots, des #musiques, des #modèles, des #marques, des #secrets ou des bases de données. Ces choses-là ressemblent à la propriété par certains côtés. On peut les vendre, et parfois vous devez investir de fortes sommes d’argent et de travail dans les développements nécessaires à leur réalisation.

    Hors de contrôle

    Mais la connaissance est différente de la propriété par bien d’autres aspects, au moins aussi importants. En premier lieu, elle n’est pas spontanément « exclusive ». Si vous entrez chez moi, je peux vous en faire sortir (vous exclure de ma maison). Si vous volez ma voiture, je peux la reprendre (vous exclure de ma voiture). Mais une fois que vous avez entendu ma chanson, une fois que vous avez lu mon livre, une fois que vous avez vu mon film, il n’est plus sous mon contrôle. A part avec des électrochocs à forte dose, je ne peux pas faire en sorte que vous oubliiez les phrases que vous venez de lire.

    C’est cette différence qui rend le terme « propriété » si troublant dans l’expression « propriété intellectuelle ».

  • Widespread Blurring of Satellite Images Reveals Secret Facilities – Federation Of American Scientists
    https://fas.org/blogs/security/2018/12/widespread-blurring-of-satellite-images-reveals-secret-facilities

    Yandex Maps—Russia’s foremost mapping service—has also agreed to selectively blur out specific sites beyond recognition; however, it has done so for just two countries: Israel and Turkey. The areas of these blurred sites range from large complexes—such as airfields or munitions storage bunkers—to small, nondescript buildings within city blocks.

    (...) By complying with requests to selectively obscure military facilities, the mapping service has actually revealed their precise locations, perimeters, and potential function to anyone curious enough to find them all.

    #satellite #flou #secret #armée

    • Le billet de Matt Korda est fort intéressant.

      Although blurring out specific sites is certainly unusual, it is not uncommon for satellite imagery companies to downgrade the resolution of certain sets of imagery before releasing them to viewing platforms like Yandex or Google Earth; in fact, if you trawl around the globe using these platforms, you’ll notice that different locations will be rendered in a variety of resolutions. Downtown Toronto, for example, is always visible at an extremely high resolution; looking closely, you can spot my bike parked outside my old apartment. By contrast, imagery of downtown Jerusalem is always significantly blurrier; you can just barely make out cars parked on the side of the road.

      As I explained in my previous piece about geolocating Israeli Patriot batteries, a 1997 US law known as the Kyl-Bingaman Amendment (KBA) prohibits US companies from publishing satellite imagery of Israel at a Ground Sampling Distance lower than what is commercially available. This generally means that US-based satellite companies like DigitalGlobe and viewing platforms like Google Earth won’t publish any images of Israel that are better than 2m resolution.

      Foreign mapping services like Russia’s Yandex are legally not subject to the KBA, but they tend to stick to the 2m resolution rule regardless, likely for two reasons. Firstly, after 20 years the KBA standard has become somewhat institutionalized within the satellite imagery industry. And secondly, Russian companies (and the Russian state) are surely wary of doing anything to sour Russia’s critical relationship with Israel.
      […]
      My complete list of blurred sites in both Israel and Turkey totals over 300 distinct buildings, airfields, ports, bunkers, storage sites, bases, barracks, nuclear facilities, and random buildings—prompting several intriguing points of consideration:

      • Included in the list of Yandex’s blurred sites are at least two NATO facilities: Allied Land Command (LANDCOM) in Izmir, and Incirlik Air Base, which hosts the largest contingent of US B61 nuclear gravity bombs at any single NATO base.
      • Strangely, no Russian facilities have been blurred—including its nuclear facilities, submarine bases, air bases, launch sites, or numerous foreign military bases in Eastern Europe, Central Asia, or the Middle East.
      • Although none of Russia’s permanent military installations in Syria have been blurred, almost the entirety of Syria is depicted in extremely low resolution, making it nearly impossible to utilize Yandex for analyses of Syrian imagery. By contrast, both Crimea and the entire Donbass region are visible at very high resolutions, so this blurring standard applies only selectively to Russia’s foreign adventures.
      • All four Israeli Patriot batteries that I identified using radar interference in my previous post have been blurred out, confirming that these sites do indeed have a military function.

      lien vers le billet mentionné dans le dernier paragraphe : repérage des sites de batteries de Patriot en Israel https://seenthis.net/messages/743998

  • Le secret des sept soeurs

    http://secretdes7soeurs.blogspot.com

    documentaire en quatre épisodes de 50 minutes.

    "L’histoire commence un soir d’août 1928, en Ecosse, au château d’Achnacarry, où sont réunis les hommes forts de l’industrie pétrolière de l’époque. Le Néerlandais Henri Deterding, cofondateur de la Royal Dutch Oil, propose alors aux autres convives « d’exploiter fraternellement et le plus profitablement possible les ressources pétrolières mondiales ». Zones d’exploitation, prix du transport et de vente… tout est débattu et distribué équitablement. Au petit matin, le pacte est scellé et le nouveau cartel, prêt à dominer le marché planétaire. D’autres compagnies vont bientôt rejoindre ce complot de milliardaires. Exxon, Shell, BP, Mobil, Chevron, Gulf et Texaco forment par la suite le groupe connu sous le nom des Sept Sœurs. Etabli dans le plus grand secret, l’accord informel de 1928 qui les lie ne tient aucun cas des pays consommateurs de pétrole, et encore moins des pays producteurs.

    "
    réalisation Frédéric Tonolli

    https://www.youtube.com/watch?v=RQ86f7Nsf2w


    il y a 4 pisodes

    #pétrole #documentaire #secret_des_7_sœurs

  • De quoi se compose l’émeute ?

    De quoi se compose l’émeute ? De rien et de tout. D’une électricité dégagée peu à peu, d’une flamme subitement jaillie, d’une force qui erre, d’un souffle qui passe. Ce souffle rencontre des têtes qui parlent, des cerveaux qui rêvent, des âmes qui souffrent, des passions qui brûlent, des misères qui hurlent, et les emporte.

    Où ?

    Au hasard. À travers l’État, à travers les lois, à travers la prospérité et l’insolence des autres.

    Les convictions irritées, les enthousiasmes aigris, les indignations émues, les instincts de guerre comprimés, les jeunes courages exaltés, les aveuglements généreux ; la curiosité, le goût du changement, la soif de l’inattendu, le sentiment qui fait qu’on se plaît à lire l’affiche d’un nouveau spectacle et qu’on aime au théâtre le coup de sifflet du machiniste ; les haines vagues, les rancunes, les désappointements, toute vanité qui croit que la destinée lui a fait faillite ; les malaises, les songes creux, les ambitions entourées d’escarpements ; quiconque espère d’un écroulement une issue ; enfin, au plus bas, la tourbe, cette boue qui prend feu, tels sont les éléments de l’émeute.

    Ce qu’il y a de plus grand et ce qu’il y a de plus infime ; les êtres qui rôdent en dehors de tout, attendant une occasion, bohèmes, gens sans aveu, vagabonds de carrefours, ceux qui dorment la nuit dans un désert de maisons sans autre toit que les froides nuées du ciel, ceux qui demandent chaque jour leur pain au hasard et non au travail, les inconnus de la misère et du néant, les bras nus, les pieds nus, appartiennent à l’émeute.

    Quiconque a dans l’âme une révolte secrète contre un fait quelconque de l’état, de la vie ou du sort, confine à l’émeute, et, dès qu’elle paraît, commence à frissonner et à se sentir soulevé par le tourbillon.

    (Victor Hugo, « Les misérables », « L’insurrection du 5 juin 1832 »)

    #émeute #insurrection #misère #feu #victor_hugo #paris #révolte #casseurs #vagabonds #giletsjaunes #inattendu #secrets #escarpements #languefrançaise #pain

    • trois sortes de violence

      Il y a trois sortes de violence. La première, mère de toutes les autres, est la violence institutionnelle, celle qui légalise et perpétue les dominations, les oppressions et les exploitations, celle qui écrase et lamine des millions d’hommes dans ses rouages silencieux et bien huilés.
      La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
      La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
      Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue.

      (Hélder Pessoa Câmara (1909-1999), archevêque de Recife)

      #violence #émeute #insurrection #résistance #violence_révolutionnaire #répression

  • Du secret des affaires au secret de la justice
    Laurent Mauduit
    https://www.mediapart.fr/journal/france/041118/du-secret-des-affaires-au-secret-de-la-justice?onglet=full

    Quand il a été rendu public, le projet de loi a inquiété de nombreux professionnels de justice. Une intersyndicale des professions de justice, rassemblant de nombreuses organisations dont le Syndicat de la magistrature, la CGT, la FSU, le Syndicat des avocats de France, appelle ainsi à un rassemblement le 15 novembre, aux abords de l’Assemblée nationale, et dénonce dans un communiqué (il est ici (pdf, 1 B)) « une justice illisible, déshumanisée et privatisée », avec à la clef, une cascade de dérives, parmi lesquelles « le rétablissement du droit de timbre pour les justiciables » ; « la suppression des tribunaux d’instance, juridictions de proximité dont l’efficacité est pourtant reconnue » ; « le recul généralisé du contrôle de l’autorité judiciaire sur l’activité des services de police » ; « l’abaissement des exigences procédurales protectrices des libertés fondamentales » ; ou encore « l’extension systématique des dispositions dérogatoires au droit commun tels que le recours généralisé à la visioaudience, la comparution différée, le recours extensif à des procédures sans audience ».

    Mais dans le lot de ces mesures qui inquiètent les professionnels de justice, il y en a qui méritent un examen particulier : ce sont celles qui portent sur ce « recours extensif à des procédures sans audience », évoqué dans ce communiqué. La partie du projet de loi qui nous intéresse est celle qui commence avec l’article 19, qui est fallacieusement intitulé : « Concilier la publicité des décisions de justice et le droit au respect de la vie privée ». Fallacieusement… car la protection de la vie privée à bon dos, et c’est en vérité surtout le secret des affaires qui est ici en jeu. Le projet de loi indique en effet ceci : « 1° Les articles 11-1 et 11-2 [de la loi n° 72-626 du 5 juillet 1972] sont ainsi rédigés : Art. 11-1. – Les débats sont publics. Sans préjudice de l’application des autres dispositions législatives, et sauf devant la Cour de cassation, ils ont toutefois lieu en chambre du conseil : 1° En matière gracieuse ; 2° Dans les matières relatives à l’état et à la capacité des personnes déterminées par décret ; les débats peuvent également avoir lieu en chambre du conseil dans les matières, déterminées par décret, intéressant la vie privée ou mettant en cause le secret des affaires [souligné par nous] ».

    En droit, la « chambre du conseil » est une salle d’audience où le public n’est pas admis. Premier coup de boutoir dans le grand principe républicain d’une justice rendue au nom du peuple français : quand le secret des affaires est invoqué, l’audience ne sera plus publique.

    Lisons la suite : « Art. 11-2. – Les jugements sont prononcés publiquement. Sans préjudice de l’application des autres dispositions législatives, et sauf devant la Cour de cassation, ils ne sont toutefois pas prononcés publiquement : 1° En matière gracieuse ; 2° Dans les matières relatives à l’état et à la capacité des personnes déterminées par décret. Les jugements peuvent également ne pas être prononcés publiquement dans les matières, déterminées par décret, intéressant la vie privée ou mettant en cause le secret des affaires [souligné par nous] ». Deuxième coup de boutoir dans le grand principe républicain : les jugements ne sont plus prononcés publiquement quand il en va du secret des affaires.

    Et ce dispositif est complété par une autre mesure : « 2° L’article 11-3 est complété par un alinéa ainsi rédigé : La copie est limitée au dispositif lorsque le jugement est rendu après débats en chambre du conseil. [souligné par nous] » En droit, le dispositif est la partie du jugement qui, dans le prolongement des attendus, présente la décision prise par la juridiction. Troisième coup de boutoir dans le grand principe de transparence : les jugements ne sont plus publics, ou alors seulement de manière si partielle qu’ils deviennent incompréhensibles.

    Le projet de loi qui va bientôt arriver à l’Assemblée prétend donc imposer de lourdes restrictions à la publicité des audiences et des décisions de justice, quand bien même celles-ci porteraient sur des sujets majeurs d’intérêt public. On remarquera d’ailleurs que les formulations du projet de loi sont les plus vagues possible, de nature à permettre l’application la plus extensive possible du secret des affaires. Et aucune voie de recours n’est possible pour un tiers qui voudrait quand même obtenir une copie d’une décision de justice couverte par le secret des affaires. En bref, c’est un recul majeur du droit que le projet de loi organise.

    Mais il y a un autre dispositif inquiétant dans le projet de loi : il vise à ce que les noms des magistrats soient anonymisés dans les décisions. C’est visiblement le Conseil d’État qui a pressé le gouvernement de prendre cette disposition, qui ne figurait par dans le texte initial. Après l’examen par le Conseil d’État, le gouvernement a donc modifié son projet de loi, pour prévoir que les noms des magistrats puissent être anonymisés. Le Sénat a validé le dispositif (on peut le vérifier ici), mais en choisissant une version un peu plus restrictive que celle du gouvernement, avec un article 19 ainsi rédigé : « Par dérogation à l’article L. 10 [l’article qui prévoit la publicité des débats judiciaires], les modalités de cette mise à disposition garantissent le respect de la vie privée des personnes mentionnées dans la décision et préviennent tout risque de réidentification des magistrats [souligné par nous], des fonctionnaires de greffe, des parties et de leur entourage et de toutes les personnes citées dans la décision, ainsi que tout risque, direct ou indirect, d’atteinte à la liberté d’appréciation des magistrats et à l’impartialité des juridictions. »