• Dear Alliance of World Scientists member,

    Because global climate and environmental problems are increasing rapidly, we are calling for new members in the Alliance of World Scientists (AWS). The AWS is an independent, international organization that provides the collective international voice of thousands of scientists regarding the global climate crisis and environmental trends with the intent to turn accumulated knowledge into action. Our membership is currently 26,598 and our goal is hundreds to thousands of new members. We welcome scientists from any scientific discipline, including graduate students in the sciences.

    Please forward this email to your scientist friends and colleagues inviting them to join AWS by becoming a signatory on the paper that declared a climate emergency by visiting this link (see list of current signatories). Increasing the AWS membership will help support our efforts to inform the public and policymakers about environmental issues. AWS members will also be able to get involved in our Scientists’ Warning article series and other things. Together, we have already published more than 40 Scientists’ Warning journal articles. The environment is under siege and we need to work together.

    Thanks, Bill
    Director, Alliance of World Scientists
    Professor, Oregon State University

    _____________________________________________

    To unsubscribe, send a message to:
    Scientists-warning-request@lists.oregonstate.edu
    with the word “unsubscribe” in the body.

    #climat #sciences #scientifiques

  • Médecine technologique : voix de malades mutiques via un avatar numérique.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4504

    Le but de restaurer une manière de communiquer complète et incarnée, avec une vraisemblance vraiment plus naturelle et afin que les malades parlent avec les autres, tel est le but de cette prothèse médicale. Une technologie qui relie le cerveau à une image de forme avatar. Elle exploite, par le biais de l’IA (Intelligence Artificielle) les signes émis par le cortex, voire branchée à la partie de la partie de l’expression du système nerveux basé à la tête, pour reproduire la parole en reprenant la voix déjà enregistrée du sujet… High-tech / Sciences

    / Sciences & Savoir, #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes, IA : Intelligence (...)

    #High-tech_/_Sciences #Sciences_&_Savoir #IA_:_Intelligence_Artificielle

  • Des escargots et des hommes
    https://laviedesidees.fr/Des-escargots-et-des-hommes

    Les études malacologiques, c’est-à-dire l’histoire des escargots et plus particulièrement ceux d’Hawai’i, et de leur extinction en cours, nous renseigne aussi sur la nôtre, tardivement. Au sujet de : Thom van Dooren, Tout un monde dans une coquille. Histoires d’escargots au temps des extinctions, Les Empêcheurs de penser en rond / La Découverte

    #écologie #animaux #Sciences
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20230824_escargots.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240824_escaergots.pdf

  • Protection de l’environnement : « Le concept d’espèce utile ou nuisible est scientifiquement dépassé »

    Cette [liste des espèces « nuisibles » – pardon, la nouvelle périphrase officielle est « susceptibles d’occasionner des dégâts » : lesdits dégâts concernent toujours l’humain] a fait l’objet d’une consultation publique qui s’est achevée au début du mois de juillet, et a finalement été reconduite telle quelle par arrêté ministériel le 4 août. Pourtant, même dans ce cadre plus précis d’un effet sur l’humain, la notion de nuisibilité reste scientifiquement problématique. Il n’est en effet pas possible de déterminer si une espèce est néfaste en général ; et même dans un contexte plus précis, celui d’un écosystème ou d’une région particulière par exemple, cette analyse n’est souvent pas réalisable.

    [...]

    A titre d’exemple, considérons le travail de Peter Yodzis, chercheur canadien travaillant sur ces questions à la fin des années 1990. A l’époque, dans la baie de Benguela, en Angola, les otaries étaient suspectées d’avoir un impact trop négatif sur les pêches adjacentes : leur contrôle, voire leur élimination, était donc envisagé.

    Précisons que si cet exemple peut paraître lointain, il ne l’est pas : en France, aussi, les phoques, pourtant protégés, sont régulièrement accusés d’avoir des effets néfastes sur les pêches, et sont souvent harcelés ou violentés.
    Peter Yodzis considère donc le réseau d’interactions de la baie de Benguela et étudie, par des simulations, les conséquences qu’aurait la disparition des otaries de la baie de Benguela sur différentes pêches locales (anchois, maquereaux, merlus, etc.).

    Gains négatifs

    Disons-le tout de suite, les otaries mangent les anchois – ce fait indéniable fonde la suspicion d’un « effet néfaste » de ces animaux sur la pêche. Cependant, les recherches de Peter Yodzis révèlent bientôt que le pinnipède consomme aussi certains prédateurs de l’anchois, ce par quoi il aide ce dernier à proliférer ; ainsi que des compétiteurs de l’anchois, qui bénéficie dès lors de ressources accrues. Répondre à la question initiale requiert donc de prendre en compte non simplement les effets directs et indirects d’une espèce sur l’autre (certains positifs, certains négatifs), liés au tissu d’interactions dans lequel elles évoluent.

    La force des interactions étant souvent difficile à estimer, Peter Yodzis considère de nombreux scénarios : si des gains de pêche sont parfois possibles en éliminant les otaries, en moyenne, les gains observés sont nuls. Pire, une très large proportion des scénarios mène à des gains négatifs. L’otarie, suspectée d’effet néfaste sur les populations d’anchois, pourrait donc en réalité en être l’alliée insoupçonnée. Et loin de constituer une exception, les résultats des simulations de Yodzis se révèlent globalement similaires pour les autres pêches.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/10/protection-de-l-environnement-le-concept-d-espece-utile-ou-nuisible-est-scie
    https://justpaste.it/b1mho

    #espèce_nuisible #écologie #science_des_relations

  • La peste noire, Patrick Boucheron
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-la-peste-noire

    #Patrick_Boucheron propose une grande enquête interdisciplinaire autour de la pandémie de peste au milieu du XIVe siècle.

    « Nous sommes confrontés à un #événement de #longue_durée, et il serait bien naïf de prétendre confiner notre conception de la peste noire à une chronique des années 1347 à 1352 en Europe occidentale » (...) « Les progrès conjoints de l’archéologie funéraire et de l’anthropologie, poursuit l’historien, mais aussi de la microbiologie et des sciences de l’environnement, ont révolutionné l’approche de cette pandémie ».

    j’écoute tardivement cette série de 2020-2021, extraordinaire d’érudition (et pas trouvée ici, à ma grande surprise ; pour ma part, lambin, elle était dans une pile « à écouter » depuis longtemps)

    « L’hypothèse, indique Patrick Boucheron, ne consiste pas seulement à réévaluer le rôle des réseaux vénitiens de Tana dans la propagation de la peste, il est de renverser le catastrophisme apocalyptique de la vision du siège de Caffa pour comprendre que l’épidémie n’est pas fille de la guerre mais de la paix, et qu’elle peut remonter les circuits des échanges et des alliances. »

    [...]

    « C’est donc bien à l’histoire décloisonnée d’un monde interconnecté qu’elle nous convie, nous dit Patrick Boucheron, un monde dont le cœur battant n’est pas en Europe, où se situent seulement les terminaux périphériques des réseaux marchands, mais plus à l’est, en ce centre de gravité de l’Eurasie alors dominée par la Horde d’or. »

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/09/17721348-2539-43c8-9e8f-f3983ba097ed/860_loiseau-cartepestexivesiecle.webp

    Carte de Julien Loiseau, intitulée, « Les routes de la peste noire », dans « l’Atlas Global » de Gilles Fumey, Christian Grataloup et Patrick Boucheron, en 2014. - Julien Loiseau / Les arènes

    #peste #Marseille #histoire #histoire_des_sensibilités #imagination #historiographie #mort #mort_de_masse #déni #travail_des_femmes #médecine #épidémie #histoire_environnementale #santé_globale #démographie #catastrophe_démographique #littérature #théâtre #peinture #archives #théorie #pensée #narration #rats et #marmottes_alpines #paléogénomique #Horde_d'or #Inde #Mandchourie #l'impossible_sépulture démentie par l’#archéologie_funéraire ... #exotisme_épidémiologique

    • cette série là, tu n’hésiteras pas, @arno, à ne pas la faire écouter aux enfants, sauf dispositions spéciales. c’est une version lettrée, avec une forte dimension historiographique, de Periclès « qui n’est pas un collègue » (Loraux) à la critique du matriciel Ariès (histoire des sensibilités), le tout truffé de références effectivement pluridisciplinaires. non sans légèreté. dans le premier épisode, par exemple, il reprend la lecture de Freud pour mettre en cause les gargarismes contemporains sur le « travail du deuil ». ailleurs il a la coquetterie de citer l’avènement de Trump comme un évènement sans doute lui aussi de longue durée quant au devenir de la véridicité.

      (qu’il ait fait le macronard illustre la force du légitimisme centriste ?)

      Ça tombait bien, trop bien : ça tombait mal. Face au curieux hasard qui plaçait l’épidémie de Covid-19 sur sa route au moment où il devait entamer, au Collège de France, son cours sur la peste noire, l’historien Patrick Boucheron a failli renoncer. Rien de plus trompeur, explique-t-il en effet, que la fausse évidence de la « concordance des temps », rien de plus hasardeux que la recherche d’écho et de similitudes qui rendraient le passé moins lointain, le présent moins opaque. Puisque les rapports existent néanmoins, puisque ça a à voir malgré tout, que peut dire l’historien du coronavirus, et de quoi l’histoire de la peste est-elle faite ? Que nous apprend la #science, et que transporte l’#imaginaire ? C’est à un regard neuf et à une histoire globale que Patrick Boucheron nous invite.

      https://www.lepoint.fr/editos-du-point/sebastien-le-fol/patrick-boucheron-la-peste-c-est-un-mal-qu-on-ne-peut-pas-dire-31-01-2021-24
      #paywall

    • il est possible d’éviter la rebutante intro de Radio F/ Collège de France en utilisant la version de fr Q disponible parmi les podcasts L’été du Collège de France dont la mise en onde est digne de l’objet et de son traitement je pige pas pourquoi il faut donner sur RF une version dégradée

  • Mort de Philippe Curval : plus qu’un Monsieur de la SF, une “Tronche”
    https://actualitte.com/article/112917/auteurs/mort-de-philippe-curval-plus-qu-un-monsieur-de-la-sf-une-tronche

    Né Philippe Tronche le 27 décembre 1929, l’écrivain, illustrateur, connu avant tout pour son œuvre de science-fiction débutée en 1956, #Philippe_Curval s’est éteint. Il aura parcouru son chemin en compagnie des surréalistes, côtoyant des écrivains célèbres tels que Boris Vian et Topor. En tant qu’auteur de classiques de la science-fiction et de romans qui défient toute catégorie, il se distingue comme un authentique observateur de son époque et des changements radicaux qu’elle a connus.


    https://lavolte.net/philippe-tronche-curval-est-decede
    https://www.actusf.com/detail-d-une-edition/2017-09-21-livre-on-est-bien-seuls-dans-l-univers
    #SF #science_fiction

  • La #géographie, c’est de droite ?

    En pleine torpeur estivale, les géographes #Aurélien_Delpirou et #Martin_Vanier publient une tribune dans Le Monde pour rappeler à l’ordre #Thomas_Piketty. Sur son blog, celui-ci aurait commis de coupables approximations dans un billet sur les inégalités territoriales. Hypothèse : la querelle de chiffres soulève surtout la question du rôle des sciences sociales. (Manouk Borzakian)

    Il y a des noms qu’il ne faut pas prononcer à la légère, comme Beetlejuice. Plus dangereux encore, l’usage des mots espace, spatialité et territoire : les dégainer dans le cyberespace public nécessite de soigneusement peser le pour et le contre. Au risque de voir surgir, tel un esprit maléfique réveillé par mégarde dans une vieille maison hantée, pour les plus chanceux un tweet ironique ou, pour les âmes maudites, une tribune dans Libération ou Le Monde signée Michel Lussault et/ou Jacques Lévy, gardiens du temple de la vraie géographie qui pense et se pense.

    Inconscient de ces dangers, Thomas Piketty s’est fendu, le 11 juillet, d’un billet de blog sur les #inégalités_territoriales (https://www.lemonde.fr/blog/piketty/2023/07/11/la-france-et-ses-fractures-territoriales). L’économiste médiatique y défend deux idées. Premièrement, les inégalités territoriales se sont creusées en #France depuis une génération, phénomène paradoxalement (?) renforcé par les mécanismes de #redistribution. Deuxièmement, les #banlieues qui s’embrasent depuis la mort de Nahel Merzouk ont beaucoup en commun avec les #petites_villes et #villages souffrant de #relégation_sociospatiale – même si les défis à relever varient selon les contextes. De ces deux prémisses découle une conclusion importante : il incombe à la #gauche de rassembler politiquement ces deux ensembles, dont les raisons objectives de s’allier l’emportent sur les différences.

    À l’appui de son raisonnement, le fondateur de l’École d’économie de Paris apporte quelques données macroéconomiques : le PIB par habitant à l’échelle départementale, les prix de l’immobilier à l’échelle des communes et, au niveau communal encore, le revenu moyen. C’est un peu court, mais c’est un billet de blog de quelques centaines de mots, pas une thèse de doctorat.

    Sus aux #amalgames

    Quelques jours après la publication de ce billet, Le Monde publie une tribune assassine signée Aurélien Delpirou et Martin Vanier, respectivement Maître de conférences et Professeur à l’École d’urbanisme de Paris – et membre, pour le second, d’ACADIE, cabinet de conseil qui se propose d’« écrire les territoires » et de « dessiner la chose publique ». Point important, les deux géographes n’attaquent pas leur collègue économiste, au nom de leur expertise disciplinaire, sur sa supposée ignorance des questions territoriales. Ils lui reprochent le manque de rigueur de sa démonstration.

    Principale faiblesse dénoncée, les #données, trop superficielles, ne permettraient pas de conclusions claires ni assurées. Voire, elles mèneraient à des contresens. 1) Thomas Piketty s’arrête sur les valeurs extrêmes – les plus riches et les plus pauvres – et ignore les cas intermédiaires. 2) Il mélange inégalités productives (le #PIB) et sociales (le #revenu). 3) Il ne propose pas de comparaison internationale, occultant que la France est « l’un des pays de l’OCDE où les contrastes régionaux sont le moins prononcés » (si c’est pire ailleurs, c’est que ce n’est pas si mal chez nous).

    Plus grave, les géographes accusent l’économiste de pratiquer des amalgames hâtifs, sa « vue d’avion » effaçant les subtilités et la diversité des #inégalités_sociospatiales. Il s’agit, c’est le principal angle d’attaque, de disqualifier le propos de #Piketty au nom de la #complexité du réel. Et d’affirmer : les choses sont moins simples qu’il n’y paraît, les exceptions abondent et toute tentative de catégoriser le réel flirte avec la #simplification abusive.

    La droite applaudit bruyamment, par le biais de ses brigades de twittos partageant l’article à tour de bras et annonçant l’exécution scientifique de l’économiste star. Mais alors, la géographie serait-elle de droite ? Étudier l’espace serait-il gage de tendances réactionnaires, comme l’ont laissé entendre plusieurs générations d’historiens et, moins directement mais sans pitié, un sociologue célèbre et lui aussi très médiatisé ?

    Pensée bourgeoise et pensée critique

    D’abord, on comprend les deux géographes redresseurs de torts. Il y a mille et une raisons, à commencer par le mode de fonctionnement de la télévision (format, durée des débats, modalité de sélection des personnalités invitées sur les plateaux, etc.), de clouer au pilori les scientifiques surmédiatisés, qui donnent à qui veut l’entendre leur avis sur tout et n’importe quoi, sans se soucier de sortir de leur champ de compétence. On pourrait même imaginer une mesure de salubrité publique : à partir d’un certain nombre de passages à la télévision, disons trois par an, tout économiste, philosophe, politologue ou autre spécialiste des sciences cognitives devrait se soumettre à une cérémonie publique de passage au goudron et aux plumes pour expier son attitude narcissique et, partant, en contradiction flagrante avec les règles de base de la production scientifique.

    Mais cette charge contre le texte de Thomas Piketty – au-delà d’un débat chiffré impossible à trancher ici – donne surtout le sentiment de relever d’une certaine vision de la #recherche. Aurélien Delpirou et Martin Vanier invoquent la rigueur intellectuelle – indispensable, aucun doute, même si la tentation est grande de les accuser de couper les cheveux en quatre – pour reléguer les #sciences_sociales à leur supposée #neutralité. Géographes, économistes ou sociologues seraient là pour fournir des données, éventuellement quelques théories, le cas échéant pour prodiguer des conseils techniques à la puissance publique. Mais, au nom de leur nécessaire neutralité, pas pour intervenir dans le débat politique – au sens où la politique ne se résume pas à des choix stratégiques, d’aménagement par exemple.

    Cette posture ne va pas de soi. En 1937, #Max_Horkheimer propose, dans un article clé, une distinction entre « #théorie_traditionnelle » et « #théorie_critique ». Le fondateur, avec #Theodor_Adorno, de l’#École_de_Francfort, y récuse l’idée cartésienne d’une science sociale détachée de son contexte et fermée sur elle-même. Contre cette « fausse conscience » du « savant bourgeois de l’ère libérale », le philosophe allemand défend une science sociale « critique », c’est-à-dire un outil au service de la transformation sociale et de l’émancipation humaine. L’une et l’autre passent par la #critique de l’ordre établi, dont il faut sans cesse rappeler la contingence : d’autres formes de société, guidées par la #raison, sont souhaitables et possibles.

    Quarante ans plus tard, #David_Harvey adopte une posture similaire. Lors d’une conférence donnée en 1978 – Nicolas Vieillecazes l’évoque dans sa préface à Géographie de la domination –, le géographe britannique se démarque de la géographie « bourgeoise ». Il reproche à cette dernière de ne pas relier les parties (les cas particuliers étudiés) au tout (le fonctionnement de la société capitaliste) ; et de nier que la position sociohistorique d’un chercheur ou d’une chercheuse informe inévitablement sa pensée, nécessitant un effort constant d’auto-questionnement. Ouf, ce n’est donc pas la géographie qui est de droite, pas plus que la chimie ou la pétanque.

    Neutralité vs #objectivité

    Il y a un pas, qu’on ne franchira pas, avant de voir en Thomas Piketty un héritier de l’École de Francfort. Mais son texte a le mérite d’assumer l’entrelacement du scientifique – tenter de mesurer les inégalités et objectiver leur potentielle creusement – et du politique – relever collectivement le défi de ces injustices, en particulier sur le plan de la #stratégie_politique.

    S’il est évident que la discussion sur les bonnes et les mauvaises manières de mesurer les #inégalités, territoriales ou autres, doit avoir lieu en confrontant des données aussi fines et rigoureuses que possible, ce n’est pas manquer d’objectivité que de revendiquer un agenda politique. On peut même, avec Boaventura de Sousa Santos, opposer neutralité et objectivité. Le sociologue portugais, pour des raisons proches de celles d’Horkheimer, voit dans la neutralité en sciences sociales une #illusion – une illusion dangereuse, car être conscient de ses biais éventuels reste le seul moyen de les limiter. Mais cela n’empêche en rien l’objectivité, c’est-à-dire l’application scrupuleuse de #méthodes_scientifiques à un objet de recherche – dans le recueil des données, leur traitement et leur interprétation.

    En reprochant à Thomas Piketty sa #superficialité, en parlant d’un débat pris « en otage », en dénonçant une prétendue « bien-pensance de l’indignation », Aurélien Delpirou et Martin Vanier désignent l’arbre de la #rigueur_intellectuelle pour ne pas voir la forêt des problèmes – socioéconomiques, mais aussi urbanistiques – menant à l’embrasement de banlieues cumulant relégation et stigmatisation depuis un demi-siècle. Ils figent la pensée, en font une matière inerte dans laquelle pourront piocher quelques technocrates pour justifier leurs décisions, tout au plus.

    Qu’ils le veuillent ou non – et c’est certainement à leur corps défendant – c’est bien la frange réactionnaire de la twittosphère, en lutte contre le « socialisme », le « wokisme » et la « culture de l’excuse », qui se repait de leur mise au point.

    https://blogs.mediapart.fr/geographies-en-mouvement/blog/010823/la-geographie-cest-de-droite

  • Pfizer vient d’acheter Arena Pharmaceuticals pour prendre le contrôle des "traitements" cardiovasculaires qui sont très demandés après les injections de vaccin COVID. (Naturalnews.com)
    https://www.crashdebug.fr/pfizer-vient-dacheter-arena-pharmaceuticals-pour-prendre-le-controle-des-

    Oh oui, ils l’ont fait. Pfizer, chef de file du cartel des grandes entreprises pharmaceutiques et créateur du « vaccin » le plus mortel jamais connu de l’homme, vient de conclure l’achat d’Arena Pharmaceuticals pour 6,7 milliards de dollars, prenant ainsi le contrôle des « traitements » cardiovasculaires pour les horribles traumatismes causés par le coronavirus de Wuhan (COVID-19) qui obstrue les vaisseaux sanguins et qu’ils fabriquent eux-mêmes. Arena Pharma crée des médicaments censés « traiter » les maladies immuno-inflammatoires causées par les vaccins. Pfizer, le cartel criminel congloméral de l’industrie pharmaceutique, est donc littéralement en train de créer des blessures avec ses produits, puis de vendre des médicaments pour « traiter » ces blessures (ou les aggraver). C’est ce que le complexe (...)

    #Épinglé #Actualités_scientifiques #Sciences #ROOT

  • « Nous constatons que l’alchimiste est souvent une femme »

    L’alchimie : bien plus qu’une pseudoscience réservée aux hommes
    https://www.economiematin.fr/alchimie-science-recherche-femmes-histoire-horizon

    Des chercheurs sont en train de réévaluer ce qui a longtemps été considéré comme un effort illusoire pour transformer les métaux communs en or. L’alchimie serait en fait un précurseur sérieux de la chimie dans lequel les femmes étaient très impliquées.

    #Alchimie #Science #Recherche #Femmes #Histoire

    Il y a une vingtaine d’années, en parcourant les rayons d’une librairie, Matteo Martelli est tombé par hasard sur un ouvrage qui a éveillé sa curiosité. Ce qu’il a lu dans les pages de « Les origines de l’alchimie dans l’Égypte gréco-romaine », l’a captivé.

    M. Martelli, professeur à l’Université de Bologne, en Italie, a étudié l’histoire des langues classiques. Sa curiosité a été piquée par les allusions au riche passé de l’alchimie et à sa mythologie, évoquées dans le livre publié par Jack Lindsay en 1970.

    Cours d’histoire

    « L’ouvrage livre un récit très intéressant des origines de l’alchimie, dont les pratiques auraient été révélées par des anges déchus », a expliqué M. Martelli. « On y laissait entendre que les anges avaient révélé les secrets de la nature aux femmes en échange de faveurs sexuelles, ce dont je n’avais jamais entendu parler avant. »

    L’alchimie est enveloppée de spiritualité et de religion. Elle est souvent méprisée et considérée comme une pseudoscience consistant à déployer des efforts illusoires pour transformer les métaux communs en or.

    Mais l’ouvrage a incité M. Martelli à creuser le sujet.

    Cette nouvelle piste dans l’exploration de l’histoire des sciences a abouti à la création du projet AlchemEast, financé par l’UE, dont il a assuré la direction. L’initiative, lancée en décembre 2017, s’est achevée en avril de cette année.

    Pendant cinq ans, AlchemEast a étudié l’alchimie, de 1 500 avant Jésus-Christ jusqu’au début des années 1 000 après notre ère. Il est remonté jusqu’à ses origines, dans l’ancienne Babylone, puis dans l’Égypte gréco-romaine et jusqu’au début de la période islamique, cherchant à montrer que le regard péjoratif porté sur ses pratiques était injustifié.

    Loin de se limiter à l’or, l’alchimie ancienne s’inspirait de nombreuses techniques de manipulation des matières premières pour fabriquer des métaux teints, des pierres précieuses artificielles, du verre et des textiles colorés ainsi que des composés chimiques, d’après M. Martelli.

    « Il est important d’étudier cet aspect pour comprendre le rôle qu’ont pu jouer dans la construction de la science moderne la chimie et l’alchimie, qui selon moi désignent les mêmes pratiques, mais à des époques différentes », explique-t-il.

    Expériences « à l’ancienne »

    En plus de se plonger dans des textes et des recettes chimiques antiques, son équipe a même essayé de reproduire en laboratoire des procédés utilisés autrefois afin de comprendre comment certaines idées ont évolué.

    Les chercheurs ont reproduit de l’encre dorée artificielle en utilisant des ingrédients tels que du miel et de la silice et ont testé les eaux dites « divines » contenant des composés soufrés.

    « C’est incroyable : on peut faire en sorte que de l’argent ressemble comme deux gouttes d’eau à de l’or, rien qu’en plongeant une pièce d’argent dans ces eaux divines pendant quelques secondes », a déclaré M. Martelli. « On comprend vraiment pourquoi ils ont commencé à croire qu’il était possible de fabriquer de l’or avec ce procédé. »

    D’autres expériences consistant à extraire du mercure du cinabre ont permis de mieux comprendre pourquoi le mercure était considéré dans la tradition alchimique comme un constituant commun à tous les métaux.

    M. Martelli prévoit de fabriquer des parfums à partir de recettes inscrites sur d’anciennes tablettes mésopotamiennes. Il espère que le fait de procéder à des expériences en employant des méthodes différentes de celles utilisées aujourd’hui offrira de nouvelles perspectives et débouchera même sur des découvertes scientifiques.

    Empreinte laissée par les femmes

    Les recherches menées par M. Martelli et d’autres équipes au cours des dernières décennies sont une invitation à remettre en question la vision traditionnelle de l’alchimie, et à la considérer comme un précurseur sérieux de la chimie moderne.

    Ces études portent aussi un nouvel éclairage sur le rôle joué par les femmes dans les pratiques de l’alchimie.

    Les femmes ne représentent qu’à peu près un tiers des chercheurs du secteur scientifique dans le monde et ceci est en partie dû à l’absence de modèles féminins visibles.

    « Les femmes semblent avoir joué un rôle important aux premiers stades de l’alchimie », a déclaré M. Martelli. « Elles ne la pratiquaient pas seulement, elles apparaissaient comme des déesses de la mythologie, à l’exemple d’Isis, l’ancienne déesse égyptienne de la guérison et de la magie dont on dit qu’elle aurait rencontré un ange qui lui aurait révélé des secrets de l’alchimie. »

    L’une des premières praticiennes les plus célèbres était Marie la Juive, qui vivait à Alexandrie entre le premier et le troisième siècle de notre ère et à qui l’on attribue l’invention de plusieurs types d’instruments utilisés en chimie.

    C’est notamment à elle que l’on doit le bain-marie, un bain d’eau chaude qui porte son nom et qui est couramment utilisé aujourd’hui en cuisine.

    La contribution des femmes dans le domaine de l’alchimie s’est poursuivie au début de la période moderne, d’après un autre projet financé par l’UE intitulé WALCHEMY, qui a étudié les œuvres littéraires écrites par des femmes dans la Grande-Bretagne des XVIe et XVIIe siècles.

    Écrits de femmes

    Le projet a vu le jour lorsque le Dr Sajed Chowdhury, professeur adjoint de littérature moderne anglaise à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas, a travaillé, dans le cadre de son doctorat, sur l’écriture féminine à l’époque de la Renaissance, du XIVe au XVIIe siècle.

    « Ce que j’ai découvert, c’est que la plupart du temps, les écrivaines, comme leurs contemporains masculins, s’inspiraient de cette idée de l’alchimie, qui était en réalité l’art de la transmutation chimique des métaux, des herbes, des minéraux et des plantes », a déclaré M. Chowdhury.

    Aidé par des textes redécouverts par des universitaires féministes au cours des dernières décennies, il a trouvé des preuves (à partir de formes littéraires telles que la poésie et les livres de recettes chimiques) que l’implication des femmes était encore plus importante qu’il ne le pensait.

    « J’ai été surpris de l’immense diversité des femmes qui utilisaient le langage de l’alchimie », a ajouté M. Chowdhury.

    En analysant ces textes, il a reconstitué l’histoire d’une alchimie qui n’était pas réservée aux hommes mais bien une histoire dans laquelle des femmes d’horizons divers jouaient un rôle central – contribuant ainsi à raconter l’histoire de ces voix oubliées.

    « Elles ne le faisaient pas nécessairement pour de l’argent, mais dans le cadre de soins de santé dispensés dans un contexte caritatif, ou d’activités que leur esprit chrétien les poussait à accomplir dans leurs communautés », a expliqué M. Chowdhury. « Dans le foyer, le travail scientifique concernait aussi bien les hommes que les femmes. »

    Citons en exemple les livres de recettes et les méditations en prose de Lady Grace Mildmay, une noble anglaise qui a pratiqué l’alchimie médicale et spirituelle dans son foyer et dans sa région du Northamptonshire pendant la seconde moitié du XVIe siècle.

    Les pratiques qui impliquaient des femmes étaient en fait plus vastes.

    « Les ouvrages qui ont survécu en grand nombre sont des livres de recettes, qui contiennent essentiellement des instructions sur la façon de gérer le foyer », a déclaré M. Chowdhury. « Ils contiennent ce que nous décririons comme des procédés alchimiques, tels que la distillation, la fermentation et la calcination. »

    Ces procédés consistaient en des recettes permettant de fabriquer des médicaments à partir d’herbes, des instructions pour fabriquer des détergents et nettoyer le laiton, et des procédures culinaires comme la purification du miel.

    M. Chowdhury a déclaré que même le travail de Robert Boyle, un chimiste et physicien anglo-irlandais à l’origine de la philosophie naturelle, et considéré par beaucoup comme l’un des « pères de la chimie moderne », aurait été influencé par sa sœur aînée, Lady Ranelagh, qui procédait à des expériences dans son foyer.
    Chiffres clés

    Ces recherches ont conduit à une étude de M. Chowdhury intitulée « Women Writers and Alchemy in Early Modern Britain », en cours d’examen par des pairs.

    Ces travaux mettent en lumière les œuvres de douze femmes, dont ceux de Lady Mildmay, d’Aemilia Lanyer, fille d’un musicien de la cour, de Lucy Hutchinson, une républicaine, et de Jane Lead, une mystique protestante.

    Parallèlement, M. Chowdhury prévoit de poursuivre ses recherches sur les pratiques scientifiques dans les couvents du XVIIe siècle afin de découvrir ce qui se passait dans ces environnements totalement féminins.

    « Nous savons que les femmes qui vivaient dans ces couvents pratiquaient la médecine et l’herboristerie, mais les archives des couvents sont largement inexploitées et dispersées dans toute l’Europe », a-t-il déclaré.

    Outre le fait qu’elle confère une image plus sérieuse à l’alchimie, l’étude met en avant le rôle important joué par les femmes dans l’histoire mondiale des sciences.

    « Nous constatons que l’alchimiste est souvent une femme », a déclaré M. Chowdhury. « Pour avoir une compréhension plus inclusive de l’histoire des sciences, nous devons prendre en compte la contribution des femmes. »

    Les recherches réalisées dans le cadre de cet article ont été financées par le biais du Conseil européen de la recherche (CER) et des Actions Marie Skłodowska-Curie (MSCA) de l’UE.

    Plus d’infos

    AlchemEast
    WALCHEMY
    UE - Produits chimiques et matériaux avancés

    Cet article a été publié initialement dans Horizon, le magazine de l’UE dédié à la recherche et à l’innovation.

  • Des praticiens japonais testeront en 2024 un médicament qui fait (re)pousser les dents.
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4489

    La délicatesse de cette démarche scientifique est la tentative expérimentale de présomption qui a vérifié la thèse présumée. Pour confirmer que l’activité de neutralisation de USAG-1 affecte la signalisation BMP pour générer une dent entière dans un modèle non rongeur, nous avons administré de manière systémique l’anticorps n° 37 à des furets postnatals qui avaient à la fois des dents de lait et des dents permanentes. Ce qui a débouché la formation de dents surnuméraires dans l’incisive maxillaire comme la troisième dentition. Sports / Santé

    / Sciences & Savoir, médecine, sciences, technologie, ADN, vaccin, médicaments, (...)

    #Sports_/_Santé #Sciences_&_Savoir #médecine,_sciences,_technologie,_ADN,_vaccin,_médicaments,_découvertes

  • Sécheresse, pas vraiment une dystopie.
    https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2023/07/19/secheresse-pas-vraiment-une-dystopie

    Il y a sans doute quelque chose d’un peu masochiste à lire Sécheresse maintenant que le réchauffement climatique la provoque partout pour de vrai, mais il y a surtout quelque chose de fascinant au fait que J. G. Ballard se soit dit en 1964, à une époque où personne ne parlait du dit réchauffement et […]

    #Bibliothèque #littérature #lecture #livre
    https://0.gravatar.com/avatar/cd5bf583a4f6b14e8793f123f6473b33bb560651f18847079e51b3bcad719755?s=96&d=

  • Records de chaleur estivale pourtant sans échos aux alertes actionnées !
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article4484

    À propos de la température sur Terre, il faut désormais l’appréhender comme la fièvre que l’on trouve chez les personnes malades. Les scientifiques appuient leurs propos d’une inquiétude et cela nous indique que quelque chose ne va pas. Leurs photographies de la situation sur le « réchauffement climatique » sont des enregistrements à plus long terme, ce qui les fait fonctionner comme des radiographies d’un examen médical dressant une image complète et étendue. #Climat

    / #calamités_naturelles, #Ecologie,_environnement,_nature,_animaux, #Réchauffement_climatique, Sciences & Savoir, économie , #Data_-_Données

    #Sciences_&_Savoir #économie_

  • Utopie numérique, où en sommes-nous 10 ans plus tard ? | Sciences Po
    https://www.sciencespo.fr/fr/actualites/utopie-numerique-ou-en-sommes-nous-10-ans-plus-tard

    traduction en français de l’interview de Fred Turner par Sciences Po

    À l’occasion du dixième anniversaire de la sortie de son ouvrage Aux sources de l’utopie numérique en français, Fred Turner était invité vendredi 16 juin à Sciences Po pour une conférence sous forme de bilan de l’utopie numérique qui a entouré l’avènement d’internet. Il partage avec nous ses réflexions.

    Comment les utopies des années 1990 ont-elles évolué ? Certains d’entre elles sont-elles devenues réalité ?

    Dans les années 1990, presque tout le monde s’accordait sur l’idée qu’internet allait donner aux individus une nouvelle voix dans la vie publique et permettre de créer une société basée sur l’expression des désirs individuels. Dans cette société idéale, les gouvernements disparaîtraient. L’ordre social émergerait spontanément de l’interaction constante entre des individus augmentés par la technologie.

    Aujourd’hui, nous avons ouvert les yeux. Nous vivons en effet dans un monde où les voix et les désirs individuels se sont libérés à l’échelle mondiale. Et ce que portent ces voix, surtout à droite mais pas uniquement, c’est l’espoir de détruire les institutions qui organisent la société. Nous commençons donc à nous rendre compte qu’un tel monde n’est pas dans le droit fil de l’utopie sympathique promise par les idéologues californiens des années 1990.

    Tout d’abord, nous avons appris que la diffusion des paroles individuelles sans modération, à grande échelle, ne produit pas d’ordre social, mais plutôt une cacophonie. Ensuite, nous avons découvert que certaines voix ont plus de poids que d’autres et que prétendre que nous aurions tous accès à internet sur un pied d’égalité revient à occulter les inégalités qui imprègnent notre société. Enfin, nous avons commencé à admettre qu’internet ne peut se réduire à des individus et leur ordinateur. Il faut compter également avec de grandes entreprises, des acteurs étatiques et des incitations économiques et politiques dont la puissance est nettement supérieure à ce qu’une voix individuelle peut dénoncer.

    Aujourd’hui, nous constatons que l’utopie centrée sur l’individu promise dans les années 1990 a contribué à la concentration des entreprises au niveau mondial, à la polarisation politique et à la personnalisation extrême du débat public. Il n’y a qu’une seule façon de réparer ces dégâts, à mon avis : faire appel au pouvoir des institutions représentatives - c’est-à-dire des gouvernements démocratiques - pour tenter de maîtriser les conséquences d’une révolution sociale et technique qui s’est avérée bien différente de ce que beaucoup avaient imaginé.
    Aux sources de l’utopie numérique

    Pensez-vous que les nouveaux (et moins nouveaux) venus - tels que les médias sociaux, l’intelligence artificielle, notamment ChatGPT, l’OpenSource, les NFT - sont en train de créer une nouvelle utopie ? Est-il réaliste et utile d’essayer de les réglementer ?

    Non, il n’y a pas de nouvelle utopie, mais oui, il faut réglementer. Je dirais même que la réglementation est à la fois réaliste et essentielle.

    Commençons par abandonner cette idée d’utopie. Les utopies ont tendance à être des systèmes totalisants : elles promettent de résoudre tous les problèmes en même temps grâce à un ensemble d’outils semi-magiques. Actuellement, les outils magiques sont les technologies numériques. Mais elles ne sont pas magiques du tout ; elles sont le fruit d’une mécanique initiée par les entreprises et les États. Dans les pays occidentaux, elles sont largement développées et déployées pour servir les intérêts des sociétés commerciales et de leurs propriétaires.

    Mark Zuckerberg peut bien présenter Facebook comme un outil permettant d’améliorer les relations interpersonnelles, mais, comme toute une génération d’universitaires nous l’a appris, il s’agit également d’un moteur de polarisation politique à but lucratif, actif dans le monde entier. La fable selon laquelle pouvoir se parler via un écran créerait une société plus chaleureuse et plus intime n’est et n’a jamais été plus que cela : une fable.

    La question est la suivante : comment pouvons-nous aider les technologies que nous avons développées à servir l’intérêt général ?

    Nous pouvons commencer par ne pas prendre pour argent comptant les affirmations qui accompagnent chaque nouvelle technologie, selon lesquelles tel appareil ou tel système - médias sociaux, IA, crypto-monnaie - va changer la face du monde. C’est du pur marketing, et non le reflet de la réalité. En éliminant ce mirage marketing, nous pouvons commencer à voir ces technologies non pas comme radicalement nouvelles et magiques, mais bien souvent comme des répliques d’un vieux modèle industriel.

    Les réseaux sociaux, par exemple, gagnent de l’argent en exploitant nos interactions sociales, en les transformant en données et en revendant l’usage de ces données. À l’instar de l’exploration pétrolière ou de l’extraction du charbon pour notre planète, les médias sociaux ont un impact terrible sur l’environnement culturel. Facebook a littéralement contribué à polluer la culture politique américaine, sans parler de son ingérence dans la politique d’autres pays.

    Au cours du XXème siècle, les gouvernements se sont donné les moyens d’identifier et de gérer les conséquences de l’exploitation du pétrole et du charbon sur la société, en général au prix d’une lutte acharnée. Nous devons aujourd’hui faire la même chose pour les médias sociaux, l’IA et les crypto-monnaies, sans quoi nous risquons de nous retrouver face à une version politique du réchauffement climatique, une montée lente et pernicieuse de la température du débat public et une fonte drastique du civisme.

    Comment les générations futures, notamment les étudiantes et étudiants de Sciences Po, peuvent-elles aider l’utopie à prospérer et changer le monde de manière positive ?

    Et bien, s’il y a une chose que m’ont apprise mes nombreuses années d’étude sur les promesses de l’utopie technologique, c’est que les utopies ne valent pas la peine que l’on se batte pour elles. Nous devons nous battre pour des choses beaucoup plus banales : la survie des gouvernements représentatifs, la réduction des inégalités économiques, l’arrêt des émissions de carbone et du changement climatique. La technologie jouera certainement un rôle dans toutes ces batailles, et les étudiants de Sciences Po ont toutes les cartes en main pour comprendre comment l’utiliser au mieux. Certains problèmes se prêtent à des solutions technologiques, la plupart non. La formation des étudiants de Sciences Po doit les aider à contribuer à identifier ceux qui relèvent de la première catégorie et les autres, et améliorer le monde en conséquence.

    EN SAVOIR PLUS :

    « Elon Musk laisse ceux qui partagent ses tendances à l’autoritarisme déverser leur propagande sur Twitter », interview de Fred Turner dans Le Monde du 14 juin 2023
    Des liens étroits entre inégalités sociales et activisme politique
    Le médialab de Sciences Po

    Légende de l’image de couverture : Fred Turner dans son bureau. (crédits : DR)

    #Fred_Turner #Sciences_po

  • Digital Utopianism: Where Do We Stand 10 Years Later? | Sciences Po
    https://www.sciencespo.fr/en/news/digital-utopianism-where-do-we-stand-10-years-later

    Interview de Fred Turner par Sciences Po.

    To mark the tenth anniversary of the publication in French of his book From Counterculture to Cyberculture: Stewart Brand, the Whole Earth Network and the Rise of Digital Utopianism, Fred Turner gave a conference at Sciences Po on Friday 16 June, to look back on the digital utopia that surrounded the advent of the Internet. He shared some of his thoughts with us.

    How have the utopian dreams of the 1990s evolved? Have some of them become a reality?

    In the 1990s, almost everyone agreed: the internet would give individuals a new voice in public life and make it possible to create a society built around the expression of individual desires. In this ideal society, governments would melt away. Social order would simply emerge from the constant interaction of technology-enabled individuals.

    Today we know better. We do indeed inhabit a world in which individual voices and desires have been unleashed at global scale. And many of those voices, especially but not exclusively on the right, hope to tear down the institutions of government. We are beginning to see that such a world is hardly the easy-going utopia promised by the Californian ideologues of the 1990s.

    We’ve learned, first, that the broadcasting of relatively unmediated individual voices at scale doesn’t produce social order; it produces cacophony. Second, we’ve discovered that some voices are louder than others and to pretend we all access the internet on equal terms is to obscure the kinds of inequality that marble our society. Third, we’ve finally begun to recognise that the internet has never been simply a matter of individuals and their computers. It has always included large corporations, state actors, and economic and political incentives more powerful than anything an individual voice can shout down.

    Today, we can see that the individual-centered utopia promised in the 1990s has helped spawned corporate concentration at a global level, political polarisation, and a deep personalisation of public debate. The only way that I can think of to repair the damage is to invoke the power of representative institutions – i.e., democratic governments – to try to rein in the consequences of a social and technical revolution that has turned out quite differently than many thought it would.
    French cover of Fred Turner’s bestselling book. (credits: C & F éditions)

    Do you believe that the new (and not so new) comers – such as social media, Artificial Intelligence including ChatGPT, OpenSource, NFTs – are creating a new utopia? Is it realistic and useful to try and regulate them?

    No, they’re not, and yes, it is. Regulation is both realistic and essential.

    But let’s start by dropping the idea of utopia. Utopias tend to be totalising systems – they promise to solve all problems at once using some semi-magical set of tools. In our time, the magical tools are digital technologies. But they’re not magical at all – they are the product of corporate and state enterprise and in the West, they are largely developed and deployed to serve the interests of commercial firms and their owners. Mark Zuckerberg may market Facebook as a tool to improve interpersonal relationships, but as a generation of scholarship has taught us, it has also been a profit-driven engine of political polarisation around the world. The fantasy that being able to talk to one another on screen would somehow create a warmer, more intimate society is and always has been just that: a fantasy.

    The question is: How can we help the technologies we’ve built serve the public interest?

    We can start by disbelieving the claims that accompany each new technology, the claims that this device or system – social media, AI, cryptocurrency – will change the world. This is marketing, not reality. When we burn away the marketing cloud, we can start to see the work of these technologies not as new and magical, but often, as new iterations of an old industrial processes.

    Social media firms, for instance, make their money mining our social interactions, transforming them into data, and reselling that data. Like oil exploration or coal mining, their work has had terrible environmental effects. Facebook has literally helped pollute America’s political culture, not to mention the politics of other nations.

    Across the twentieth century, governments found a way to identify and manage the social consequences of drilling for oil and coal, albeit only after great struggle. We need to do the same thing now for social media, as well as AI and cryptocurrency. The alternative is a political version of global warming, a slow pernicious rise in the temperature of public debate and a melting away of civility.

    How can future generations, among which students from Sciences Po, help the utopia thrive and change the world in a positive manner?

    Well, I’m afraid that many years of studying promises of technological utopia tells me that utopias are not what we should fight for. We need to fight for things that are much more mundane: the survival of representative government; the reduction of economic inequality; a halt to carbon pollution and climate change. Technology will play a role in all of these efforts and Sciences Po students will have the training and institutional access to figure how best to use it.

    Some social problems are amenable to technological solutions; many are not. Sciences Po students will have training to let them see which is which, and to improve the world accordingly.

    MORE INFORMATION:

    Science Po’s médialab
    The article “Strong links between social inequalities and political activism” by Jen Schradie in Cogito, Sciences Po’s Research Magazine.

    Cover image caption: Fred Turner in his office. (credits: DR)

    #Fred_Turner #Sciences_Po

  • Russie, bébés prématurés, homéopathie… Quand Reporterre verse dans le "confusionnisme"
    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/russie-bebes-prematures-homeopathie-quand-reporterre-verse-dans-le-confusio

    "Plus on devient militant pour une cause, plus on va verser dans la cognition motivée, c’est-à-dire un raisonnement dirigé par la conclusion, qui va pousser l’individu à chercher à confirmer ce qu’il veut démontrer (toute opinion extrême comme le complotisme procède de la même mécanique)", explique Pascal Wagner-Egger, enseignant-chercheur en psychologie sociale et en statistique à l’université de Fribourg (Suisse) et coauteur, avec Gilles Bellevaut, de l’ouvrage Méfiez-vous de votre cerveau, 30 biais cognitifs décrits et expliqués pour moins se tromper et mieux raisonner (Edition 41). Selon le chercheur, "certains écologistes radicaux, en s’enlisant dans cette voie, en arrivent à verser dans la dérive antisciences, notamment en rejetant les technosciences, aveuglés par leur combat pour la (...)

    #science #écologie

  • Des documents secrets révèlent que Pfizer, la FDA et les vérificateurs de faits ont menti au sujet de l’oxyde de graphène toxique contenu dans les vaccins Covid-19 (Theleadingreport.com)
    https://www.crashdebug.fr/des-documents-secrets-revelent-que-pfizer-la-fda-et-les-verificateurs-de-

    J’ai vue l’article chez planetes360, et bon ça confirme ce qu’on savait (informations complémentaires), mais il y a des photos et une vidéo, c’est assez explicite je pense. Amitiés, L’Amourfou.

    L’oxyde de graphène est une substance relativement nouvelle et encore mal connue. Ce qui est certain, c’est qu’il peut être toxique pour les cellules et les tissus de l’organisme, selon certaines études. Des recherches supplémentaires ont révélé que l’oxyde de graphène est toxique pour les cellules sanguines, provoquant un stress oxydatif et une inflammation. C’est pourquoi il est alarmant d’apprendre que l’oxyde de graphène (GO), qui est lié aux vaccins COVID-19 créés par Pfizer-BioNTech et Moderna, a fait l’objet d’une couverture médiatique intermittente au cours des deux dernières années. Des médecins et (...)

    #Épinglé #Actualités_scientifiques #Sciences #ROOT

  • Give Every AI a Soul—or Else | WIRED
    https://www.wired.com/story/give-every-ai-a-soul-or-else

    Quand on demande aux auteurs de science fiction d’imaginer des formes de régulation, on tombe parfois sur des idées étranges... qui viennent certainement de la conception d’IA comme des entités “human-like”, non pas comme chaque humain (sentient et ayant un corps - quoique ce dernier point est évoqué pour les IA aussi) mais comme les civilisations d’humains qui s’auto-contrôlent.

    Why this sudden wave of concern? Amid the toppling of many clichéd assumptions, we’ve learned that so-called Turing tests are irrelevant, providing no insight at all into whether generative large language models—GLLMs or “gollems”—are actually sapient beings. They will feign personhood, convincingly, long before there’s anything or anyone “under the skull.”

    Anyway, that distinction now appears less pressing than questions of good or bad—or potentially lethal—behavior.

    This essay is adapted from David Brin’s nonfiction book in progress, Soul on Ai.

    Some remain hopeful that a merging of organic and cybernetic talents will lead to what Reid Hoffman and Marc Andreesen have separately called “amplification intelligence.” Or else we might stumble into lucky synergy with Richard Brautigan’s “machines of loving grace.” But worriers appear to be vastly more numerous, including many elite founders of a new Center for AI Safety who fret about rogue AI misbehaviors, from irksome all the way to “existentially” threatening human survival.

    Some short-term remedies, like citizen-protection regulations recently passed by the European Union, might help, or at least offer reassurance. Tech pundit Yuval Noah Harari proposed a law that any work done by gollems or other AI must be so labeled. Others recommend heightened punishments for any crime that’s committed with the aid of AI, as with a firearm. Of course, these are mere temporary palliatives.

    Un peu de SF...

    By individuation I mean that each AI entity (he/she/they/ae/wae) must have what author Vernor Vinge, way back in 1981, called a true name and an address in the real world. As with every other kind of elite, these mighty beings must say, “I am me. This is my ID and home-root. And yes, I did that.”

    Hence, I propose a new AI format for consideration: We should urgently incentivize AI entities to coalesce into discretely defined, separated individuals of relatively equal competitive strength.

    Each such entity would benefit from having an identifiable true name or registration ID, plus a physical “home” for an operational-referential kernel. (Possibly “soul”?) And thereupon, they would be incentivized to compete for rewards. Especially for detecting and denouncing those of their peers who behave in ways we deem insalubrious. And those behaviors do not even have to be defined in advance, as most AI mavens and regulators and politicians now demand.

    Not only does this approach farm out enforcement to entities who are inherently better capable of detecting and denouncing each other’s problems or misdeeds. The method has another, added advantage. It might continue to function, even as these competing entities get smarter and smarter, long after the regulatory tools used by organic humans—and prescribed now by most AI experts—lose all ability to keep up.

    Putting it differently, if none of us organics can keep up with the programs, then how about we recruit entities who inherently can keep up? Because the watchers are made of the same stuff as the watched.

    Personally, I am skeptical that a purely regulatory approach would work, all by itself. First because regulations require focus, widely shared political attention, and consensus to enact, followed by implementation at the pace of organic human institutions—a sloth/snail rate, by the view of rapidly adapting cybernetic beings. Regulations can also be stymied by the “free-rider problem”—nations, corporations, and individuals (organic or otherwise) who see personal advantage in opting out of inconvenient cooperation.

    There is another problem with any version of individuation that is entirely based on some ID code: It can be spoofed. If not now, then by the next generation of cybernetic scoundrels, or the next.

    I see two possible solutions. First, establish ID on a blockchain ledger. That is very much the modern, with-it approach, and it does seem secure in theory. Only that’s the rub. It seems secure according to our present set of human-parsed theories. Theories that AI entities might surpass to a degree that leaves us cluelessly floundering.

    Another solution: A version of “registration” that’s inherently harder to fool would require AI entities with capabilities above a certain level to have their trust-ID or individuation be anchored in physical reality. I envision—and note: I am a physicist by training, not a cyberneticist—an agreement that all higher-level AI entities who seek trust should maintain a Soul Kernel (SK) in a specific piece of hardware memory, within what we quaintly used to call a particular “computer.”

    Yes, I know it seems old-fashioned to demand that instantiation of a program be restricted to a specific locale. And so, I am not doing that! Indeed, a vast portion, even a great majority, of a cyber entity’s operations may take place in far-dispersed locations of work or play, just as a human being’s attention may not be aimed within their own organic brain, but at a distant hand, or tool. So? The purpose of a program’s Soul Kernel is similar to the driver’s license in your wallet. It can be interrogated in order to prove that you are you.

    Again, the key thing I seek from individuation is not for all AI entities to be ruled by some central agency, or by mollusk-slow human laws. Rather, I want these new kinds of über-minds encouraged and empowered to hold each other accountable, the way we already (albeit imperfectly) do. By sniffing at each other’s operations and schemes, then motivated to tattle or denounce when they spot bad stuff. A definition that might readjust to changing times, but that would at least keep getting input from organic-biological humanity.

    Especially, they would feel incentives to denounce entities who refuse proper ID.

    If the right incentives are in place—say, rewards for whistle-blowing that grant more memory or processing power, or access to physical resources, when some bad thing is stopped—then this kind of accountability rivalry just might keep pace, even as AI entities keep getting smarter and smarter. No bureaucratic agency could keep up at that point. But rivalry among them—tattling by equals—might.

    Above all, perhaps those super-genius programs will realize it is in their own best interest to maintain a competitively accountable system, like the one that made ours the most successful of all human civilizations. One that evades both chaos and the wretched trap of monolithic power by kings or priesthoods … or corporate oligarchs … or Skynet monsters. The only civilization that, after millennia of dismally stupid rule by moronically narrow-minded centralized regimes, finally dispersed creativity and freedom and accountability widely enough to become truly inventive.

    David Brin is an astrophysicist whose international best-selling novels include The Postman, Earth, Existence, and Hugo Award winners Startide Rising and The Uplift War. He consults for NASA, companies, agencies, and nonprofits about the onrushing future. Brin’s first nonfiction book, The Transparent Society, won the Freedom of Speech Award. His new one is Vivid Tomorrows: Science Fiction and Hollywood.

    #Intelligence_artificielle #Individuation #Science_fiction #Régulation

  • Pourquoi les #services_publics sont pris pour #cible

    Médiathèques, écoles ou centres sociaux ont été pris pour cibles dans la nuit du 28 au 29 juin dans différentes villes de France. À l’éternelle question de savoir pourquoi, les sciences sociales apportent des réponses de plus en plus précises depuis les émeutes de 2005.

    À chaque affrontement entre forces de l’ordre et jeunes des #quartiers_populaires, après chaque nuit de #soulèvement_urbain, une question revient parmi les observateurs mais aussi les habitant·es : pourquoi s’en prendre aux #équipements_publics qui offrent encore quelques #services sur des territoires le plus souvent déshérités en la matière ?

    Derrière cette interrogation se loge aussi une question plus souterraine : qu’y a-t-il dans la tête des #jeunes qui affrontent la police, mettent le feu ou défoncent des vitrines ? Les sciences sociales ont largement travaillé la question, particulièrement depuis les émeutes de 2005, et montrent qu’il est impossible de voir dans ces gestes le simple #nihilisme, voire le #banditisme auxquels certaines voix voudraient les réduire.

    Une réponse préliminaire à la question oblige à commencer par passer au tamis ce que signifient « #services » ou « #équipements » publics dans un contexte de #révoltes et de #tensions_urbaines. S’en prendre à un commissariat au lendemain du meurtre d’un adolescent par un policier, ou même à une mairie qui a autorité sur une partie des forces de l’ordre, n’a pas nécessairement la même signification que s’en prendre à une école, un CCAS (centre communal d’action sociale), une salle des fêtes ou une bibliothèque...

    Un second préliminaire contraint aussi de rester prudent, au-delà même de la nature des institutions visées, sur ce qu’elles peuvent représenter, et dont la signification peut rester opaque ou confuse. Un des jeunes ayant participé aux ateliers d’écriture organisés par l’écrivain et éducateur Joseph Ponthus dans une cité de Nanterre affirmait ainsi, à propos des émeutes de 2005 : « On a commencé par discuter de ce qu’il fallait pas brûler. Pas les voitures des gens, pas l’école, pas le centre commercial. On voulait s’attaquer à l’État. » De manière symptomatique, alors même que la volonté de s’en prendre à l’État est affirmée, l’école, pourtant l’institution publique qui maille l’ensemble du territoire, est mise de côté…

    Cela dit, et bien qu’il soit encore trop tôt pour mesurer l’ampleur du soulèvement actuel et répertorier ou cartographier précisément ce à quoi il s’attaque, il semble bien que les #équipements_publics soient particulièrement visés.

    Le seul ministère de l’éducation nationale a ainsi dénombré jeudi « une cinquantaine de structures scolaires impactées à des degrés divers » par les incidents survenus après la mort de #Nahel, aboutissant à la fermeture d’une « dizaine » d’entre elles, principalement dans les académies de Versailles, de Créteil et de Lille.

    Pour le sociologue Sebastian Roché, il y aurait même une distinction à faire à ce sujet entre aujourd’hui et l’automne 2005. Interrogé sur France Info jeudi 29 juin, il jugeait en effet que la révolte actuelle « était beaucoup plus tournée vers les #institutions_publiques », tandis que les émeutes de 2005 auraient en priorité visé « beaucoup plus les voitures », même si des attaques contre des institutions publiques – gymnases, crèches, bibliothèques – s’étaient alors produites.

    Le #livre sans doute le plus précis sur le sujet a été publié aux éditions Presses de l’Enssib en 2013 par le sociologue Denis Merklen et s’intitule Pourquoi brûle-t-on des bibliothèques ? (lire l’entretien que Mediapart avait conduit avec lui sur le sujet à l’occasion du dixième anniversaire des émeutes de 2005 : https://www.mediapart.fr/journal/france/021115/pourquoi-les-emeutiers-s-attaquent-aux-equipements-publics). Le chercheur y montrait qu’environ 70 bibliothèques avaient été incendiées en France entre 1996 et 2013, et que 2005 ne constituait pas une scène inédite ou inaugurale.

    Toutefois, soulignait #Denis_Merklen à propos de ces attaques commises envers les institutions publiques, « leur interprétation a changé après les émeutes qui ont eu lieu en France cette année-là, sûrement comme conséquence de l’ampleur de la mobilisation. Auparavant, elles étaient perçues comme des actes irrationnels, nihilistes, on parlait alors de “#violences_urbaines” et pas encore d’émeutes. Pourquoi s’attaquer à une école maternelle ou à un gymnase ? Pourquoi les bénéficiaires détruisaient-ils ce qui leur était destiné ? Ce n’était pas compréhensible. La plupart des lectures en faisaient la manifestation d’un déficit, voire d’une absence de #socialisation_politique. »

    Cette interprétation « nihiliste » demeure active dans certains secteurs de la société et du champ politique. Elle est propre à une manière de regarder les #marges de la ville-centre comme une zone peuplée de populations « ensauvagées », incapables de respecter le #bien_commun ou même de distinguer leur propre intérêt.

    Le sociologue et anthropologue #Jérôme_Beauchez, professeur à l’université de Strasbourg, a tout récemment retracé l’histoire longue de ce regard négatif dans un livre intitulé Les Sauvages de la civilisation. Regards sur la Zone, d’hier à aujourd’hui, publié par les éditions Amsterdam l’an dernier.

    Toutefois, même lorsque n’est pas entonné le refrain de la nécessaire remise en ordre d’un monde prétendument décivilisé à coups de renforts policiers, de couvre-feux ou d’états d’urgence, la dimension politique des attaques contre les institutions politiques demeure encore parfois déniée. Lorsque les institutions publiques visées sont des écoles ou des centres d’action sociale, mais aussi quand ceux qui les visent n’appartiennent pas à des organisations référencées et sont en outre le plus souvent cagoulés et racisés.

    À l’inverse, lorsque le mouvement poujadiste s’en était pris à des centres des impôts, lorsque des militants de la FNSEA ont attaqué manu militari des préfectures ou lorsque des marins-pêcheurs ont incendié le Parlement régional de Bretagne en février 1994, la dimension politique du geste a été immédiatement lue comme telle. Ce n’est donc pas la violence en elle-même qui distinguerait le bon grain politique de l’ivraie et de l’ivresse émeutières.

    Pour Denis Merklen, le ciblage des institutions publiques lors d’épisodes de #soulèvements_urbains est bien de nature politique, et même en quelque sorte au carré. « Aujourd’hui, affirme-t-il, les chercheurs en sciences sociales – sociologues, politistes, anthropologues – sont d’accord pour y voir au contraire un geste éminemment politique. Pourquoi cela ? Parce que les personnes vivant dans les quartiers populaires, plus que les autres, sont en contact permanent avec des institutions publiques pour résoudre les problèmes de leur vie quotidienne. S’en prendre à elles est une manière de signifier ce face-à-face. Ce n’est pas un déficit de #politisation, mais un changement dans la #politicité_populaire – c’est-à-dire de la manière de faire de la politique par les catégories populaires – par la #territorialisation des #conflits_sociaux. »

    Pour le sociologue, les émeutiers manifestent ainsi « le conflit dans lequel ils sont pris quotidiennement. Aux guichets des administrations, lieu principal des interactions, les #exclusions et les difficultés d’accès prennent la forme d’un #mépris fortement ressenti ».

    L’anthropologue #Alain_Bertho, professeur émérite à l’université Paris VIII, a consacré une grande partie de son travail aux #émeutes_urbaines, en France et à l’étranger, pour comprendre la mondialisation de ce vocabulaire de la protestation et en repérer les formes nationales ou locales. Il en a tiré deux ouvrages, Le Temps des émeutes, publié chez Bayard en 2009, puis Les Enfants du chaos, paru à La Découverte en 2016.

    Dans ces deux ouvrages, le chercheur insiste, lui aussi, pour prendre en compte la dimension politique des émeutes, précisément quand celle-ci est parfois occultée par le fait que ces soulèvements n’empruntent pas les voies de la politique institutionnelle, ni celles de la geste révolutionnaire qui vise les lieux incarnant le pouvoir en majesté, et non un gymnase ou l’antenne d’un centre de sécurité sociale.

    Il y a eu un débat en 2005, nous expliquait Alain Bertho au moment du soulèvement des « gilets jaunes », « sur la question de savoir si ces émeutes étaient un mouvement politique, proto-politique ou apolitique. La réponse que m’ont donnée ceux qui avaient alors brûlé des voitures est restée gravée dans ma tête : “Non, ce n’est pas politique, mais on voulait dire quelque chose à l’État.” Comment dire de façon plus claire que la politique partisane et parlementaire, à leurs yeux, ne servait à rien pour dire quelque chose à l’État ? ».

    Dans ce même entretien, Alain Bertho insistait également sur la nécessité d’être « attentif au répertoire d’action qu’est le langage de l’émeute », faisant une distinction notamment entre les émeutes avec et sans #pillage.

    Dans ce répertoire d’action en réalité pluriel de l’émeute, parfois masqué par les images répétitives des fumées et des affrontements, les attaques visant des équipements publics tiennent une place spécifique et paradoxale.

    Cependant, le #paradoxe n’est sans doute pas seulement celui qui se formule d’ores et déjà à large échelle, dans des micro-trottoirs se demandant pourquoi certains jeunes attaquent des institutions censées les et leur servir, ou même dans la bouche de chercheurs, à l’instar de #Sebastian_Roché jugeant, toujours sur France Info, qu’on assiste en ce moment à un « #désespoir que les populations retournent contre elles-mêmes ».

    Il réside aussi dans ce que souligne Denis Merklen, à savoir que, pour les personnes vivant dans les quartiers populaires, « les #services_publics sont leur seul recours pour leurs besoins les plus élémentaires, liés à l’éducation, à la santé, au transport, au logement, à l’énergie et à la culture. Quasiment tous les aspects de leur vie quotidienne sont entre les mains d’institutions publiques. C’est une situation paradoxale, car cela tient aussi à la solidité et à la pénétration de notre État social qui assure tant bien que mal des filets solides de protection ».

    Ces filets de protection sont certes moins nombreux et solides aujourd’hui qu’il y a dix ans, en raison du délitement des services publics, mais il n’en reste pas moins qu’une spécificité des soulèvements urbains en France, par rapport à d’autres pays, est de viser les institutions publiques, en partie parce qu’il existe – ou existait – encore un #espoir en leur effectivité et efficacité.

    C’est en tout cas ce qui ressortait de l’ouvrage codirigé par les sociologues #Hugues_Lagrange et #Marco_Oberti l’année suivant les émeutes de 2005, intitulé Émeutes urbaines et protestations et publié aux Presses de Sciences Po. Le livre collectif proposait notamment une comparaison entre les situations italienne et britannique en rappelant que la société française se « caractérise par un État centralisé, de puissants services publics, une référence forte à la laïcité, une immigration ancienne liée à une histoire coloniale et à une décolonisation douloureuses ».

    Pour les directeurs de cet ouvrage, la comparaison internationale des protestations urbaines conduisait à un « étrange paradoxe. La plus grande efficacité de la société française à lutter contre les inégalités sociales et à assurer une meilleure protection sociale produit simultanément un fort sentiment d’#exclusion, surtout dans les quartiers populaires et immigrés les plus ségrégués ».

    D’autant qu’à lire Hugues Lagrange et Marco Oberti, les Français, contrairement aux Britanniques, étaient « équipés de lunettes construites pour ne pas voir cette #ségrégation_ethnique ». Une situation largement liée à une pensée de la République et une #organisation_territoriale de ses services publics qui, à force de vouloir être « #colour_blind », s’avèrent aveugles aux #discriminations_ethnoraciales que leurs propres institutions publiques peuvent pourtant reproduire.

    C’est évidemment le cas avec cette institution particulière qu’est la #police, comme l’avait déjà montré le sociologue #Didier_Fassin dans son ouvrage La Force de l’ordre, qui explorait le #racisme présent à l’intérieur de certaines unités de la #BAC en particulier et l’éloignement croissant entre les #forces_de_l’ordre et les habitant·es des quartiers populaires de façon plus générale.


    Mais c’est aussi vrai d’institutions qui ont, au contraire, tenté de réduire la distance entre les institutions et les populations auxquelles elles s’adressent. Concernant le cas particulier des #bibliothèques, Denis Merklen notait ainsi qu’elles « ont fait un immense travail de réflexion autocritique. Elles ont renouvelé leurs approches ; elles se sont ouvertes ».

    Mais, poursuivait-il, elles ne peuvent, pas plus qu’aucun service public pris isolément, « résoudre les problèmes économiques et sociaux qui se posent dans ces quartiers », en raison « de la situation catastrophique du marché du travail » qui fait que « beaucoup d’habitants ne peuvent plus compter sur leur salaire » et n’ont plus que les services publics – et non plus les employeurs - comme interlocuteurs de leur situation sociale. Ce qui peut amener à détruire une salle des fêtes plutôt que séquestrer un patron…

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/290623/pourquoi-les-services-publics-sont-pris-pour-cible
    #quartiers_populaires #France #émeutes #sciences_sociales #SHS #ressources_pédagogiques #banlieues #violence
    ping @cede

    • « Pourquoi ont-ils brûlé les écoles ? »

      Pourquoi s’attaquer à l’école, laquelle est le plus grand symbole de l’égalité, un sanctuaire du savoir
      Et, c’est gratuit ! Ils se pénalisent eux-mêmes !
      Comme ils sont bêtes et barbares dans les quartiers !

      Si c’était plus compliqué  ?

      L’école est sans doute la première institution marquant les jeunesses populaires (des banlieues) en appliquant une domination, une ségrégation, une violence.
      Sûrement même avant celle de la police.
      Derrière un idéal et des valeurs théoriques, on ne peut nier l’effet de l’école.

      Quand l’école transforme l’inégalité sociale en inégalités scolaires, quand l’école humilie les familles et les élèves.
      Quand on forme des ghettos scolaires et que l’école n’offre pas de bonnes perspectives.

      La gauche quinoa ne comprend pas
      « il faut s’attaquer aux méchantes banques qui ont refusé mon deuxième crédit ! »
      Mais, l’école est aussi un lieu d’exclusion et de répression pour une partie de la population.

      Dans
      « Quand les banlieues brûlent Retour sur les émeutes de novembre 2005. »

      Laurent Ott écrit un texte assez intéressant.
      J’ai le pdf si besoin.

      Une école qui brûle ce n’est pas bien. Je le précise quand même.
      Mais, ce n’est sans doute pas un acte qui sort de nulle part et qui peut s’expliquer calmement.
      Sans l’encourager, je précise encore.

      https://www.cairn.info/quand-les-banlieues-brulent--9782707152176-page-126.htm

      https://twitter.com/Banlieuedeprof/status/1674813901874114560

    • Pourquoi les émeutiers s’en prennent-ils aux services publics ?

      À chaque émeute urbaine que la France connaît depuis maintenant près de quatre décennies, les symboles de l’État et les équipements collectifs semblent concentrer la colère d’une partie de la jeunesse des quartiers concernés. Cette situation suscite d’autant plus d’interrogations que des moyens significatifs ont été consacrés à la rénovation des banlieues françaises dans le cadre de la politique de la ville, en particulier depuis le début des années 2000. Cet article apporte des éléments de réponses à ce paradoxe apparent, en montrant que le besoin de participation et de reconnaissance des habitants reste peu pris en compte par les pouvoirs publics et explique largement le ressentiment d’une frange de la population.

      https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2017-3-page-631.html

    • Emeutes urbaines : « Ce qu’elles révèlent, ce n’est pas tant l’échec de la politique de la ville que celui de toutes les politiques publiques »

      Les crédits de la #politique_de_la_ville ont toujours été limités et ne compensent pas l’inégale allocation des budgets affectés au logement, à l’emploi, à la santé ou à la sécurité, qui s’opère au détriment des quartiers défavorisés, rappelle le sociologue #Renaud_Epstein, dans une tribune au « Monde ».

      Depuis le début des années 1980, les vagues émeutières embrasant les quartiers populaires s’accompagnent de controverses interprétatives enflammées dans les médias. Les explications proposées ont varié au fil du temps, mais un argument traverse les décennies qui semble faire consensus chez tous les commentateurs : l’émeute marquerait l’échec de la politique de la ville. La politique ainsi mise en cause a pourtant connu d’importantes évolutions au cours des quarante dernières années, le plus souvent à la suite d’épisodes émeutiers. Si échec de la politique de la ville il y a, ce n’est pas la même politique qui a échoué au début des années 1990, en 2005 ou aujourd’hui.

      Le jugement d’échec semble d’autant plus incontestable en 2023 que l’Etat aurait mobilisé, depuis une quinzaine d’années, des budgets considérables pour les quartiers populaires. Les annonces récurrentes d’un nouveau « plan banlieue » ont pu donner crédit à cette idée d’une politique de la ville richement dotée. Bien que ces annonces soient le plus souvent restées des annonces, elles ont ouvert la voie à la dénonciation des « milliards pour les banlieues », au profit de populations qui ne le mériteraient pas.

      Portée par des entrepreneurs de fracture sociale, cette critique a été d’autant plus ravageuse qu’elle s’est prolongée par une mise en concurrence des souffrances territoriales, opposant les quartiers défavorisés des métropoles et une « France périphérique » aux contours flous mais dont la couleur est claire. Les premiers bénéficieraient d’une discrimination positive, au détriment des villes moyennes, des espaces périurbains et des territoires ruraux, dont les populations sont pourtant durement affectées par les recompositions industrielles et la précarisation de l’emploi, les politiques d’austérité et les fermetures de services publics, ainsi que par l’augmentation du coût de la vie.

      La critique de l’inefficacité se mue alors en une mise en cause de la légitimité même de la politique de la ville, illustrée par cette formule qui fait florès à l’extrême droite : on déshabille la « France périphérique » pour habiller celle qui vit de l’autre côté du périph.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/06/emeutes-urbaines-ce-qu-elles-relevent-ce-n-est-pas-tant-l-echec-de-la-politi

      déjà signalé sur seenthis :
      https://seenthis.net/messages/1008999

  • Des "nanorobots" d’oxyde de graphène fraîchement surchargés sont découverts dans les vaccins COVID-19 de Pfizer (Naturalnews.com)
    https://www.crashdebug.fr/des-nanorobots-doxyde-de-graphene-fraichement-surcharges-sont-decouverts-

    On en as parlé dès le début, tout les détails en informations complémentaires en bas d’article.

    Une enquête sur le processus de fabrication des vaccins contre le coronavirus de Wuhan (COVID-19) a permis de découvrir des preuves liant des « nanorobots » microscopiques d’oxyde de graphène à des conséquences potentiellement cauchemardesques. Le graphène, composé d’une seule couche d’atomes de carbone disposés selon une structure en treillis bidimensionnelle, possède des propriétés remarquables qui facilitent l’amalgame de composants synthétiques avec le corps humain. Le document 125742_S1_M4_4.2.1 vr vtr 10741.pdf publié par la Food and Drug Administration (FDA) sur ordre du juge fédéral Mark Pittman confirme la possibilité de la présence d’oxyde de graphène (GO) toxique dans les vaccins COVID. L’étude (...)

    #Épinglé #Actualités_scientifiques #Sciences #ROOT

  • #Science et #nutrition : Le seul endroit au monde où l’on peut manger de la #viande_cultivée_en_laboratoire - BBC News Afrique
    https://www.bbc.com/afrique/monde-65905964

    Depuis que le premier hamburger cultivé en laboratoire a été dévoilé à Londres en 2013, une création qui a coûté pas moins de 330 000 dollars, des dizaines d’entreprises du monde entier se sont lancées dans la course à la commercialisation de viande cultivée à des prix raisonnables.

    Jusqu’à présent, seul Eat Just a réussi à faire approuver la vente de son produit au public après que les régulateurs de Singapour, le seul pays au monde à autoriser la vente de viande cultivée en laboratoire, ont donné leur feu vert à son poulet en décembre 2020.

    Mais il reste un long chemin à parcourir avant que le produit ne soit largement disponible.

    […]

    Les doutes portent non seulement sur la possibilité d’augmenter la production, mais aussi sur les qualités écologiques de l’industrie, remises en question par les scientifiques.

    En théorie, la réduction de la dépendance à l’égard des terres et du bétail pour la production de viande devrait permettre de réduire les émissions de #carbone. Mais à l’heure actuelle, la technologie nécessaire pour créer de la viande cultivée requiert une telle quantité d’#énergie qu’elle en annule tous les avantages.

    Une étude de l’Université de Californie Davis a même estimé que le processus produit 4 à 25 fois plus de dioxyde de carbone que la viande de bœuf normale [selon une étude encore en pre-print*]. Cependant, East Just qualifie l’étude de « défectueuse ».

    Lorsque la BBC a demandé à l’entreprise si le projet pouvait échouer, Josh Tetrickz, de Eat Just, a répondu : « Bien sûr ». « Produire de la viande de cette manière est nécessaire et très incertain », a-t-il déclaré.

    « Ce n’est pas simple. C’est compliqué. C’est quelque chose qui n’est pas garanti et il est possible que cela ne fonctionne pas. Mais l’autre option pour nous serait de ne rien faire. Nous avons donc décidé de prendre un pari et d’essayer ».

    De nombreux investisseurs ont décidé de faire le même pari. On estime que 2,8 milliards de dollars ont été investis depuis le début de l’année dans le développement de la viande cultivée.

    Toutefois, si les efforts visant à faire de la viande cultivée plus qu’une alternative de niche pour les riches du monde développé dépendent des investissements des entreprises privées, cela pourrait ne pas suffire.

    Les gouvernements, a souligné M. Tetrick, devront investir « un montant significatif d’argent public » dans la viande cultivée afin qu’elle puisse concurrencer la viande conventionnelle.

    « C’est comme la transition vers les énergies renouvelables.... C’est le projet d’une vie, voire de plusieurs vies », a-t-il déclaré.

    Selon Ricardo San Martin, de l’université de Berkeley, le financement public et privé des entreprises de viande cultivée se tarira si ces entreprises ne se « regardent pas dans le miroir » rapidement et ne présentent pas des prévisions réalistes aux investisseurs.

    "À moins qu’il n’y ait une voie claire vers le succès à un moment donné dans l’avenir, les investisseurs et les gouvernements ne voudront pas dépenser de l’argent pour quelque chose qui n’est pas scientifiquement prouvé.

    * Environmental impacts of cultured meat : A cradle-to-gate life cycle assessment | bioRxiv
    https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2023.04.21.537778v1

  • Pundits Keep Predicting China’s Imminent Collapse — and Keep Getting It Wrong
    https://jacobin.com/2023/06/china-after-mao-collapse-capitalism-history-book-review

    A propos des limites d’une anlyse biaisée de l’histoire de la Chine

    15.6.2023 by Charlie Hore - Frank Dikötter is the best-selling English-language popular historian of China, known in particular for his “People’s History of China” trilogy: Mao’s Great Famine (2010), The Tragedy of Liberation (2013), and The Cultural Revolution (2016). The three books are detailed, deeply ideological histories of particular periods under Mao after the 1949 revolution, in which Dikötter set out to argue that the rule of the Communist Party of China (CPC) has been an utter disaster for China.

    His earlier work, The Age of Openness: China Before Mao (2008), applied the same argument to China’s pre-communist history, depicting the country as having been a freer and more prosperous society before 1949. At 140 pages, it is much shorter than his other works — perhaps reflecting the paucity of evidence that even the most committed of Cold Warriors can offer in support of that particular case.

    With China After Mao: The Rise of a Superpower, Dikötter has attempted something much more ambitious: an overview of China’s rise to become a major world power since 1976 (although the book oddly stops at 2012, on which I will say more about later). While Dikötter’s publisher has not marketed China After Mao as the fourth volume of the series, it is very much a follow-on work, both stylistically and politically. I will give a brief account of those books before looking at the present volume.

    The Great Leap Forward

    Mao’s Great Famine, the first of the trilogy, covers the Great Leap Forward (GLF) of 1958–1962. It is much the best of the series. The GLF began as Mao’s attempt to square a circle: he sought to increase the rate of accumulation by imposing impossible growth targets on agriculture and replacing scarce or nonexistent material resources with sheer hard labor. The result was a widespread collapse in output and one of the worst famines in modern Chinese history.

    Western scholars have studied the GLF much less than the Cultural Revolution, even though the death toll was much greater. In part, this is because the impact of the GLF was almost entirely confined to the Chinese countryside and so was far less visible. But it is also because China’s post-Mao leadership, while anxious to distance themselves from the Cultural Revolution, wanted to keep the reality of the GLF hidden as far as possible.

    The first general history of the famine, Jasper Becker’s Hungry Ghosts, only appeared in 1997, though there had been academic studies, notably Judith Banister’s China’s Changing Population. Banister used official figures to suggest that the campaign had led to some thirty million excess deaths over four years.

    Dikötter’s detailed work in Chinese archives added much detail to these previous works, in particular confirming that the scale of forcible grain procurement and exports during the famine proved that this was an entirely man-made disaster. While Tombstone, a book published by Chinese journalist Yang Jisheng after years of clandestine research, is now the definitive study of the GLF, Mao’s Great Famine remains the best general account of the period.

    1949

    The same cannot be said for The Tragedy of Liberation. The subtitle presents the book as A History of the Chinese Revolution 1945–1957, but it doesn’t live up to that billing. Dikötter goes into great detail about the violence of Maoist land reform, the successive campaigns against opposition both real and imaginary, and the prison system — as well as including eighteen pages of attacks on Westerners then living in China.

    However, while the author acknowledges that there was economic recovery after decades of war and occupation, and real improvements in health care, he gives no explanation of how this happened or the contribution that land reform made to such outcomes. There is no mention at all of the Family Law of 1950, which transformed the lives of Chinese women, nor of the expansion of rural education.

    By starting the book in 1945, Dikötter gives readers the impression that the CPC appeared out of nowhere. He offers no account of how the party grew during the war against Japan. Nor does he convey the poverty and desperation of China in the 1930s and ’40s. Indeed, The Tragedy of Liberation paints a rather implausible picture of rural China as a basically egalitarian society before the Japanese occupation, asserting at one point that “the most basic social distinction — as in any other village in the world — was between locals and outsiders.”

    In similar vein, there is very little information about the corruption and cruelty of the Guomindang regime, which was one of the main drivers of support for the CPC. By comparison with the first half of China’s twentieth century, the early 1950s was a relatively peaceful and prosperous era.

    Development in this period was increasingly top-down, seeking to maximize accumulation from the peasantry and prioritizing heavy industry over consumption. But Dikötter’s contention that life for most Chinese people was worse in the early 1950s than it had been before 1949 is contradicted by virtually every other account of the period.

    The Cultural Revolution

    The Cultural Revolution is perhaps the most studied period of Chinese history — Dikötter cites a select bibliography from 1999 that ran to over two hundred pages. Yet very few of those works are popular histories, and the third book in the trilogy fills that gap.

    Its author gets a lot of the dynamics right, showing how quickly the student revolt finished and the way in which Mao soon turned to the army to restore order. He also documents the many splits inside the army and party leaderships that prolonged the chaos.

    The history of the period offers plenty of material for Dikötter’s method of piling horror upon horror, though his analytical grasp is less certain. For example, a number of the sources that he quotes contradict his assertion that armed battles between different groups of Red Guards were all “engineered from above,” quite apart from the simple fact that no one was quite sure who was “above” in the chaos of the time. It’s surprising that the author completely omits any mention of the Cultural Revolution in Tibet, where some of the worst attacks on traditional culture took place, as well as one of the most widespread armed revolts against CPC rule.

    The section dealing with the aftermath, from 1971 to 1976, is less successful. This is one of the least-studied and most convoluted periods of modern Chinese history, but the account here adds little to what is already known. The section on the April 1976 riots, which presaged the end of the Cultural Revolution five months before Mao’s death, is surprisingly short, and doesn’t even mention the many protests in cities outside Beijing. Overall, however, the book does give a sense of Maoism having run its course and suggests why the post-Mao regime would embark on a fundamentally different path.

    After Mao

    One theme running through the trilogy is the extreme poverty of much of China under Mao and the ways in which major policy decisions exacerbated this condition. The experience of the “Reform Era” since 1978 has of course been very different, with the Chinese economy going from stagnation to become the second-largest in the world. China has changed out of all recognition over the last forty-five years, and any good history of the period should describe and explain how and why this has happened.

    Unfortunately, China After Mao accomplishes neither task properly. Dikötter’s basic argument is summed up in the title of the book’s first chapter, “From One Dictator to Another (1976–1979).” In spite of all the things that have changed, he argues, the dictatorship of the CPC is essentially the same as it was under Mao. Since the party leadership has not in Dikötter’s view properly embraced capitalism — by which he means private ownership — the economy is necessarily headed for the rocks.

    The book is strongest on what used to be called “Pekingology” — the dissection of policy and personal differences inside China’s ruling class — and on the many things that have gone wrong with China’s economic model: the debt mountain, uncontrolled competition between different local governments, repeated bouts of inflation, and massive environmental degradation. What’s missing, however, is any attempt to explain how the economy has repeatedly recovered from or managed these crises and continued to grow, or even an acknowledgement of the fact that many stresses and strains are in fact the result of growth.

    Moreover, the search for every scrap of evidence of failure does at times lead Dikötter into error. For instance, he includes the following claim: “In 1976, according to the World Bank, the country’s gross domestic product, when calculated per capita, ranked 123rd in the world. By 2001 . . . it had dropped to 130th.” Yet just eighteen lines later, he notes that China had “achieved Deng Xiaoping’s goal of quadrupling the economy by the turn of the century.” It is hard to see how both statements can be right, and Dikötter makes no attempt to explain the contradiction.

    On closer inspection, the World Bank data is flawed. There were more countries listed in 2001 than for 1976, partly because of the creation of new states during the intervening years and partly because many established states had been missing from the 1976 data. Without going into too much technical detail, it’s worth noting that the World Bank has no fewer than six different ways of measuring GDP per capita. Dikötter doesn’t explain which one he’s using here.

    Dikötter is right to see the Tiananmen Square massacre of 1989 as a hinge point in China’s modern history, and the chapter on 1989–1991 is arguably the best one of the book. Yet even here, the author’s excessive reliance on British Foreign Office reports means that his account of events outside Beijing isn’t as sharp as it could be.
    A Changed Society

    The huge economic changes since the 1970s have been accompanied by equally profound social and political transformations. It is in dealing with this subject that the book is weakest.

    Not only has everyday life in China changed out of all recognition, but the post-Mao era has also seen far more strikes, protests, and other forms of dissent, with varying levels of repression and tolerance from the authorities in response. Dikötter highlights the worst instances of repression, yet for a self-described “people’s historian,” his account of popular resistance is curiously patchy.

    Take his description of strikes and peasant protests during the 1990s:

    In most cases protesters dispersed quietly after their point had been made, resilient yet resigned, fully aware that they stood no chance against the implacable machinery of the state.

    This misses the fact that two very distinct protest waves — peasants revolting against excessive taxes on the one hand, workers who had been sacked from state-owned enterprises and were demanding redundancy payments on the other — both won their key demands. In both cases, the central state changed the law to head off further protests.

    Over the period covered in China After Mao, the state has felt compelled by the combined pressures of action from below and demographic change to grant in practice much more extensive rights than existed under Mao. Although there is no legal right to strike, most strikes take place without police intervention, and many end in victory — something that China’s central ruling class are well aware of.

    In her book China: Fragile Superpower, former US official Susan Shirk recounts a meeting with China’s then premier Zhu Rongji in 2002: “Without referring to any notes, he continued, ‘Between January 1 and March 28, 2002, there were 265 protests of groups of more than 50 workers.’” The numbers of those taking part in labor protest may have declined since then. However, as the China Labour Bulletin’s Strike Map shows, the phenomenon hasn’t gone away.

    The point about the loosening of state control applies all the more to everyday life in China. In part this is because the extension of the market into all aspects of social life demanded a relaxation, but it is also because people have repeatedly pushed at the edges of what is allowed and grown accustomed to a standard of living that was unthinkable forty years ago.

    To give just one example: Dikötter notes at one point that in 1980, a standard Chinese television set would have cost the average factory worker between five and eight months’ wages. However, he does not go on to say that almost every household now has a television.
    The Bubble That Never Pops

    The book ends in 2012, with only a brief epilogue covering the decade since. This is ironic, since the tightening of the CPC’s economic and social control under Xi Jinping has meant that China today more closely resembles the unchanging dictatorship of Dikötter’s account.

    The author explains the cut-off point by reference to his sources: the book relies heavily on the unpublished diaries of a senior member of China’s ruling class, which end in 2012 (we are not told how he came into possession of these diaries). This means that the book doesn’t even mention the Belt and Road Initiative, a quite astonishing omission for a work that is supposed to give an overview of China’s changing relations with the world.

    There has long been an audience for books predicting the imminent demise of the CPC. In the current political climate, China After Mao is likely to do as well as its many predecessors. However, as Thomas Orlik noted in his contrarian work China: The Bubble That Never Pops:

    Collapse theories have been many and varied. So far, they have one thing in common: they have all been wrong.

    A full explanation of this lies beyond the scope of this review. However, one key part of the answer is that the CPC’s tight control of the economy is a feature, not a bug — a point that writers who equate capitalism with private ownership cannot grasp.

    Of course, the CPC cannot outrun the basic contradictions of capitalism forever, but that’s true of all ruling classes, and the CPC leaders are far from being the most incompetent of them. Readers who know something of modern China will find far more to disagree with in Dikötter’s book than I have noted here, and anyone looking for a good account of how China has changed since Mao will need to keep looking.

    #Chine #histoire #politique #idéologie #science #Ideologiekritik

  • 5 aliments qui soulagent l’anxiété (Greenmedinfo.com)
    https://www.crashdebug.fr/5-aliments-qui-soulagent-lanxiete-greenmedinfo-com

    Par le groupe de recherche GreenMedInfo L’anxiété affecte-t-elle votre vie de façon négative ? Ne vous inquiétez pas - vous pouvez apaiser votre esprit et votre faim avec ces cinq aliments qui soulagent l’anxiété et qui sont bons pour votre corps et votre humeur. Selon l’American Psychiatric Association, près des deux tiers des résidents américains interrogés en 2017 étaient « extrêmement ou quelque peu anxieux » au sujet de leur santé et de leur sécurité et de celles de leur famille, et plus d’un tiers se sentaient « plus anxieux dans l’ensemble » qu’en 2016[i]. [Des données plus récentes indiquent que les sentiments d’anxiété sont en hausse[ii], et qu’ils ont grimpé en flèche en raison du COVID-19, des fermetures d’entreprises et des ordres de rester à la maison, et il est important de savoir quoi faire (...)

    #Épinglé #Actualités_scientifiques #Sciences #ROOT

  • Rassenhygienische Forschungsstelle 1936 - 1945
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Rassenhygienische_Forschungsstelle
    Rares sont les meurtriers qui se photographient en commettant leur crime. Dans les cent ans passés la rationnalisation, le partage des tâches et l’adoption de méthodes scientifiques a apporté un tel degré d’abstraction au métier que ses membres ont l’impression de faire un travail utile pour la société et les sciences. Il suffit alors qu’un état ou une union de plusieurs états fasse appel à leur compétences pour qu’ils présentent fièrement leurs sujets et procédés.

    Dans le passé même les militaires parmi les assassins se trouvaient au plus bas de l’échelle du prestige social dans la culture chinoise. Depuis la victoire militaire des impérialistes britanniques dans les guerres de l’opium en 1839 et 1856 tuer une personne voire plusieurs est considéré comme un acte civilisateur et rentable à condition de cibler une race inférieure.

    Seuls les membres de l’élite capitaliste sont exemptés de la règle que chaque vie est convertissable en valeur marchande et pécunière.

    L’interprétation nazie de cette constante moderne n’était que son expression la plus poussé de l’époque. Finalement les autres puissances capitalistes se sont aussi alliées contre l"Allemagne car ses dirigeants n’ont pas voulu épargner la totalité de cette élite. Pour les nazis un capitaliste juif n’était pas meilleur qu’un ouvrier juif. Ce crime contre le common sens capitaliste leur a valu le dédain de la classe capitaliste internationale.

    Les images suivants sont les témoins de ce contexte.

    Zigeunerforschung

    Maideportation 1940

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    https://commons.m.wikimedia.org/wiki/Category:Rassehygienische_und_Kriminalbiologische_Forschungsste


    Unter den Eichen 82, Berlin-Dahlem

    #racisme #génocide #iatrocratie #science #nazis #eugénisme #Berlin #Unter_den_Eichen