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Apocalypse Google - Par Thibault PrĂ©vost | ArrĂȘt sur images
â»https://www.arretsurimages.net/chroniques/clic-gauche/apocalypse-google
Traçons dâabord Ă travers le brouillard du bullshit. Google, comme le reste de la Silicon Valley, nous vend constamment une IA qui nâexiste pas, une IA mensongĂšre et fictive devenue la routine marketing. En 2018, la firme dĂ©voilait un assistant vocal phĂ©nomĂ©nal, Duplex, capable de passer des coups de fil Ă votre place. La dĂ©mo Ă©tait probablement fausse, et le service Ă©tait en rĂ©alitĂ©... un call-center. En guise dâIA, trois humains sous un impermĂ©able. Rebelote en dĂ©cembre 2023 avec la dĂ©mo extraordinaire de son IA Gemini, qui Ă©tait au moins partiellement scriptĂ©e. OpenAI, Microsoft et les autres font la mĂȘme chose. LâIA nâest pas une course aux armements, câest un concours de prestidigitateurs, face auquel le scepticisme par dĂ©faut devient la seule attitude saine. Il nây a absolument aucune raison de croire que ce que Google nous montre reflĂšte lâĂ©tat de lâart de ses produits, et toute raison de penser que nous venons de voir un court-mĂ©trage dâanticipation publicitaire. Pourquoi ? Parce que la dĂ©mo promet les deux choses que les logiciels dâIA gĂ©nĂ©rative sont structurellement incapables de fournir : la fiabilitĂ© et lâexhaustivitĂ©.
LâIA Duplex, trois humains sous un impermĂ©ableJe sais que je me rĂ©pĂšte de chronique en chronique, mais je le rabĂącherai jusquâĂ ce que la bulle de lâIA explose : la-technique-ne-fonctionne-pas. Selon les critĂšres dâĂ©valuation, le taux dâerreur du meilleur logiciel actuel, GPT-4, se situe entre 2,5% et 25%. Ces erreurs sont extrĂȘmement plausibles, assĂ©nĂ©es avec autoritĂ©, et par consĂ©quent plus dangereuses encore que les fake news classiques. Lâindustrie appelle ça des hallucinations. Le terme, Ă la fois magique, mignon et puissamment neutralisant, a surtout pour fonction de dissimuler la rĂ©alitĂ© politique et sociale aux rĂ©gulateurs : lâIA gĂ©nĂ©rative est une arme de dĂ©sinformation massive. Et câest donc le pire outil possible Ă dĂ©ployer comme portail dâinformations en ligne. Si un taux dâerreur de 2,5% vous paraĂźt faible, dites-vous que le moteur de recherche Google rĂ©pond Ă 8,5 milliards de requĂȘtes... par jour. Ăa en fait, de la fake news.
Les hallucinations sont inĂ©vitables. Elles sont une propriĂ©tĂ© structurelle de ces systĂšmes. Ăa-ne-se-rĂ©pare-pas. Lâindustrie le sait trĂšs bien. Elle a tellement compris quâelle est bloquĂ©e avec ses machines mythomanes quâelle a dĂ©jĂ modifiĂ© son rĂ©cit publicitaire. En 2023, Ă en croire le clergĂ© de lâIA, nous foncions tout droit vers la superintelligence cosmique. En 2024, Sam Altman nous dit que les mensonges font partie de la « magie » de la technique, et le PDG de Google nous explique quâil faudrait mĂȘme quâon sâĂ©merveille lorsque les logiciels racontent nâimporte quoi, comme devant des enfants de maternelle qui nous rendent des dessins qui ne ressemblent Ă rien ou des tables de multiplication faussesâ bravo Gemini, câest super, continue comme ça ! AprĂšs des dĂ©cennies Ă nous affirmer que les programmes informatiques sont des machines froides, neutres, objectives et parfaitement infaillibles (alors que ça a toujours Ă©tĂ© parfaitement faux), la Silicon Valley veut maintenant nous persuader quâil faudrait traiter ses logiciels mal foutus comme des enfants Montessori, en troquant lâĂ©valuation des compĂ©tences contre lâencouragement et la bienveillance. Une autre maniĂšre de sâextirper du champ de la critique politique, en instrumentalisant notre tendance innĂ©e Ă lâanthropomorphisation.
Une des alternatives possibles :
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Actuellement en version bĂ©ta, vous pouvez le dĂ©couvrir et le tester ici : â»https://zotop.zaclys.com
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Merci de votre confiance
LâĂ©quipe Zaclys
Les commentaires sont trĂšs positifs.
Lâextension pour Firefox : â»https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/searxng-zotop
Source : â»https://piaille.fr/@babakounine@eldritch.cafe/112492455338972169
(Merci Ă lui)
Biais du survivant : pourquoi il faut se méfier des conseils nutritionnels des centenaires
â»https://theconversation.com/biais-du-survivant-pourquoi-il-faut-se-mefier-des-conseils-nutritio
Ainsi prĂ©sentĂ©, ce biais du survivant peut apparaĂźtre Ă©vident. Il est pourtant prĂ©sent partout dans notre sociĂ©tĂ©. Nous avons tous dĂ©jĂ lu ou entendu lâhistoire de ce cĂ©lĂšbre acteur ou de ce talentueux entrepreneur qui a percĂ© malgrĂ© lâadversitĂ©, en travaillant dur, en ayant cru en ses valeurs, et qui, grĂące Ă cela, a fini par connaĂźtre le succĂšs.
Mais nous nâentendons jamais parler des innombrables exemples dâindividus qui ont essayĂ© tout aussi dur, en donnant leur maximum, mais sans jamais rĂ©ussir⊠Et pour cause : mĂ©diatiquement parlant, lâhistoire ne serait pas trĂšs bonne⊠Cette situation crĂ©e un biais, car nous entendons principalement parler des succĂšs, jamais des Ă©checs.
Ce biais sâapplique aussi, par exemple, Ă notre perception de lâarchitecture. En effet, les bĂątiments dâune pĂ©riode donnĂ©e qui parviennent jusquâĂ nous sont les mieux conçus, ou les plus importants. Nous ne voyons plus ceux qui se sont effondrĂ©s ou ont Ă©tĂ© dĂ©molis, ce qui fausse notre impression de la qualitĂ© de la construction de ces Ă©poques.
La finance nâest pas en reste : si les personnes qui ont rĂ©ussi des investissements risquĂ©s sont citĂ©es en exemple, nous nâentendons gĂ©nĂ©ralement pas parler de celles qui Ă©chouent, puisquâelles ne vendent pas de livres ni de plans de dĂ©veloppement personnel⊠Il en est de mĂȘme pour les plans de carriĂšre : « si vous travaillez dur et abandonnez lâuniversitĂ©, vous pouvez devenir un athlĂšte Ă succĂšs comme moi », disent⊠ceux qui ont rĂ©ussi !
Christian Lehmann sur X :
â»https://x.com/LehmannDrC/status/1792971697538125968
On vit quand mĂȘme dans un pays oĂč Nadine Morano donne son avis sur la CPI
Norway recognises Palestine as a state - regjeringen.no
â»https://www.regjeringen.no/en/aktuelt/norway-recognises-palestine-as-a-state/id3040194
Press release | Date: 22/05/2024
âThe Norwegian Government has decided that Norway will recognise Palestine as a state. In the midst of a war, with tens of thousands killed and injured, we must keep alive the only alternative that offers a political solution for Israelis and Palestinians alike: Two states, living side by side, in peace and security,â said Prime Minister Jonas Gahr StĂžre.
đŽ En direct : Oslo et Madrid vont reconnaĂźtre lâexistence dâun Ătat palestinien Ă partir du 28 mai
â»https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240522-%F0%9F%94%B4-en-direct-israel-hamas-gaza-raid-j%C3%A9nine-cpi?are
LâEspagne annonce Ă son tour la reconnaissance dâun Etat palestinien pour le 28 mai
Le Premier ministre espagnol Pedro SĂĄnchez a annoncĂ© Ă son tour mercredi, aprĂšs ses homologues norvĂ©gien et irlandais, que lâEspagne reconnaĂźtrait un Ătat palestinien le 28 mai.
« Mardi prochain, le 28 mai, lâEspagne adoptera en conseil des ministres la reconnaissance de lâEtat palestinien », a-t-il dĂ©clarĂ© devant les dĂ©putĂ©s espagnols.
Il a Ă©galement accusĂ© son homologue israĂ©lien Benjamin Netanyahu de mettre « en danger » la solution Ă deux Ătats avec sa politique de « douleur et de destruction » dans la bande de Gaza.
Palestine: Ireland and Norway recognise state on âhistoric and important dayâ â The Irish Times
â»https://www.irishtimes.com/politics/2024/05/22/live-ireland-palestine-recognise-state-latest
Wed May 22 2024 - 08:31
Key Points
â Taoiseach announces Ireland will formally recognise the state of Palestine
â Recognition is âthe right thing to doâ, says Simon Harris
â Norway says it will recognise a Palestinian state, with Spain to follow
â Recognition by all three will formally take effect from May 28th
â Move comes amid Gaza conflict and ICC seeking Netanyahu arrest warrant
DIRECT. Guerre entre IsraĂ«l et le Hamas : lâEspagne, lâIrlande et la NorvĂšge vont reconnaĂźtre lâexistence dâun Etat palestinien
â»https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/direct-guerre-entre-israel-et-le-hamas-l-espagne-l-irlande-et-la-norveg
Ces trois pays viennent sâajouter aux 142 Etats ayant dĂ©jĂ actĂ© une telle reconnaissance, selon un dĂ©compte de lâAutoritĂ© palestinienne.
DâaprĂšs les syndicats, ils sont dĂ©jĂ 142, mais selon la Police, ils ne sont que 1 ou 2.
vu via @politipet : reconnaissance inconditionnelle de la Palestine :
âșhttps://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-1971
308 voix (en bientĂŽt 7 mois). Le « français moyen » nâest pas au courant (de lâimportance cruciale de sa signature), ou (voire et) nâen a rien Ă secouer.
les 2 autres suggestions listĂ©es dans âșhttps://politipet.fr/1947 (condamnation des crimes de guerre dâIsrael) :
stop au massacre, fin de la colonisation :
âșhttps://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2259 (74 voix)
cessez le feu immédiat
âșhttps://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2230 (64 voix)
toutes sont Ă la commission des affaires Ă©trangĂšres (qui probablement, elle aussi, sâen tamponne).
Kenneth Stern, juriste amĂ©ricain : « Notre dĂ©finition de lâantisĂ©mitisme nâa pas Ă©tĂ© conçue comme un outil de rĂ©gulation de lâexpression »
â»https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/21/kenneth-stern-juriste-americain-notre-definition-de-l-antisemitisme-n-a-pas-
Lâuniversitaire new-yorkais dĂ©plore, dans un entretien au « Monde », lâutilisation du concept dâantisĂ©mitisme Ă des fins politiques dans le cadre de la guerre IsraĂ«l-Hamas.
Propos recueillis par Valentine Faure
Le juriste amĂ©ricain Kenneth Stern est directeur du Center for the Study of Hate de lâuniversitĂ© de Bard (New York) et auteur de The ConÂflict Over the ConÂflict : The Israel/âPalestine CamÂpus Debate (University of Toronto Press, 2020, non traduit). Il a Ă©tĂ© le principal rĂ©dacteur du texte sur la dĂ©finition de lâ#antisĂ©mitisme de lâAlliance internationale pour la mĂ©moire de lâHolocauste (IHRA), utilisĂ©e dans de nombreux pays, dont la France, oĂč elle a Ă©tĂ© adoptĂ©e en 2019 par lâAssemblĂ©e nationale en tant quâ« instrument dâorientation utile en matiĂšre dâĂ©ducation et de formation et afin de soutenir les autoritĂ©s judiciaires et rĂ©pressives dans les efforts quâelles dĂ©ploient pour dĂ©tecter et poursuivre les attaques antisĂ©mites ». Depuis plusieurs annĂ©es, il sâĂ©lĂšve contre le dĂ©tournement de cette dĂ©finition Ă des fins politiques, pour faire taire les propos critiques envers la politique du gouvernement israĂ©lien.
Vous avez Ă©tĂ© le principal rĂ©dacteur de la dĂ©finition de lâantisĂ©mitisme adoptĂ©e en 2016 par lâIHRA, une organisation intergouvernementale basĂ©e Ă Stockholm. Dans quel contexte est-elle nĂ©e ?
AprĂšs la deuxiĂšme Intifada [2000-2005], nous avons observĂ© une nette rĂ©surgence de lâantisĂ©mitisme en Europe. ChargĂ© de rĂ©diger un rapport, lâObservatoire europĂ©en des phĂ©nomĂšnes racistes et xĂ©nophobes [EUMC] a identifiĂ© un problĂšme : ceux qui collectaient les donnĂ©es dans diffĂ©rents pays dâEurope nâavaient pas de point de rĂ©fĂ©rence commun sur ce quâils devaient inclure ou exclure de leurs enquĂȘtes. Ils travaillaient avec une dĂ©finition temporaire qui dĂ©crivait lâantisĂ©mitisme comme une liste dâactes et de stĂ©rĂ©otypes sur les #juifs. Les attaques liĂ©es Ă #IsraĂ«l â lorsquâun juif est visĂ© en tant que reprĂ©sentant dâIsraĂ«l â Ă©taient exclues du champ de lâantisĂ©mitisme si lâagresseur nâadhĂ©rait pas Ă ces stĂ©rĂ©otypes.
En avril 2004, une Ă©cole juive de MontrĂ©al a Ă©tĂ© incendiĂ©e en rĂ©action Ă lâassassinat par IsraĂ«l dâun dirigeant du Hamas. Jâai profitĂ© de lâoccasion pour interpeller publiquement le directeur de lâEUMC sur le fait que, selon leur dĂ©finition temporaire, cet acte nâĂ©tait pas considĂ©rĂ© comme antisĂ©mite. LâAmerican Jewish Committee, oĂč jâĂ©tais expert en matiĂšre dâantisĂ©mitisme, a pris lâinitiative de travailler avec lâEUMC pour Ă©laborer une nouvelle dĂ©finition, dans le but principal dâaider les collecteurs de donnĂ©es Ă savoir ce quâil faut recenser, Ă travers les frontiĂšres et le temps. Le texte liste onze exemples contemporains dâantisĂ©mitisme, parmi lesquels « la nĂ©gation du droit du peuple juif Ă lâautodĂ©termination » et lâapplication dâun traitement inĂ©galitaire Ă IsraĂ«l, Ă qui lâon demande dâadopter des comportements qui ne sont ni attendus ni exigĂ©s dâune autre nation. Les exemples reflĂštent une corrĂ©lation entre ces types de discours et le niveau dâantisĂ©mitisme. Il ne sâagit cependant pas de dire quâil y a un lien de cause Ă effet, ou que toute personne tenant de tels propos devrait ĂȘtre qualifiĂ©e dâantisĂ©mite.
Aujourdâhui, vous regrettez lâusage qui a Ă©tĂ© fait de ce texte. Pourquoi ?
Depuis 2010, des groupes de la #droite_juive amĂ©ricaine ont tentĂ© de sâapproprier cette dĂ©finition, de la marier aux pouvoirs confĂ©rĂ©s par le Title VI (la loi de 1964 sur les droits civils, qui protĂšge contre la discrimination fondĂ©e sur la race, la couleur et lâorigine nationale) et de lâutiliser pour tenter de censurer les discours propalestiniens sur les campus. En 2019, Donald Trump a signĂ© un dĂ©cret exigeant que le gouvernement analyse les plaintes pour antisĂ©mitisme en tenant compte de cette dĂ©finition. Une violation du Title VI peut entraĂźner le retrait des fonds fĂ©dĂ©raux aux Ă©tablissements dâenseignement supĂ©rieur. Au moment de lâadoption de ce dĂ©cret, Jared Kushner, le gendre de Trump, a clairement indiquĂ© son objectif dans une tribune au New York Times : qualifier tout #antisionisme dâantisĂ©mitisme.
Or, notre dĂ©finition nâa pas Ă©tĂ© conçue comme un outil de rĂ©gulation de lâexpression. Sur les campus universitaires, les Ă©tudiants ont le droit absolu de ne pas ĂȘtre harcelĂ©s ou intimidĂ©s. Mais il est acceptable dâĂȘtre dĂ©rangĂ© par des idĂ©es. Nous ne voudrions pas que la dĂ©finition du #racisme utilisĂ©e sur les campus inclue lâopposition Ă la discrimination positive ou Ă Black Lives Matter, par exemple. LâuniversitĂ© est censĂ©e ĂȘtre un lieu oĂč les Ă©tudiants sont exposĂ©s Ă des idĂ©es, oĂč ils apprennent Ă nĂ©gocier avec la contradiction, etc. Nous devons ĂȘtre en mesure de rĂ©pondre et dâargumenter face Ă ces discours.
Lors de son tĂ©moignage au CongrĂšs sur lâantisĂ©mitisme, dans le contexte de manifestations propalestiniennes sur les campus amĂ©ricains, Ă la question de savoir si « appeler au gĂ©nocide des juifs violait le rĂšglement sur le harcĂšlement Ă Harvard », Claudine Gay, qui Ă©tait alors prĂ©sidente de cette universitĂ©, a rĂ©pondu que « cela peut, en fonction du contexte ». Comment comprendre cette rĂ©ponse ?
Les universitĂ©s, publiques comme privĂ©es, sont tenues de respecter le premier amendement, qui garantit la #libertĂ©_dâexpression. La distinction gĂ©nĂ©rale du premier amendement est la suivante. Je peux dire : « Je pense que tous les “X” devraient ĂȘtre tuĂ©s » ; je ne peux pas crier cela si je suis avec un groupe de skinheads brandissant des battes et quâil y a un « X » qui marche dans la rue Ă ce moment-lĂ . La situation doit prĂ©senter une urgence et un danger. Il y a une distinction fondamentale entre le fait dâĂȘtre intimidĂ©, harcelĂ©, discriminĂ©, et le fait dâentendre des propos profondĂ©ment dĂ©rangeants. David Duke [homme politique amĂ©ricain, nĂ©onazi, ancien leader du Ku Klux Klan] a Ă©tĂ© vilipendĂ©, mais pas sanctionnĂ©, lorsque, Ă©tudiant dans les annĂ©es 1970, il disait que les juifs devraient ĂȘtre exterminĂ©s et les Noirs renvoyĂ©s en Afrique, et quâil portait mĂȘme un uniforme nazi sur le campus. Sâil avait Ă©tĂ© renvoyĂ©, il serait devenu un martyr du premier amendement.
La suspension de certaines sections du groupe des Students for Justice in Palestine [qui sâest illustrĂ© depuis le 7 octobre 2023 par ses messages de soutien au Hamas] est profondĂ©ment troublante. Les Ă©tudiants doivent pouvoir exprimer des idĂ©es, si rĂ©pugnantes soient-elles. La distinction que jâutilise ne se situe pas entre les mots et lâacte, mais entre lâexpression (qui peut se faire par dâautres moyens que les mots) et le harcĂšlement, lâintimidation, les brimades et la discrimination, qui peuvent se faire par des mots Ă©galement â de vraies menaces, par exemple. En dâautres termes, oui, cela dĂ©pend du contexte. Claudine Gay [qui a dĂ©missionnĂ© depuis] avait donc raison dans sa rĂ©ponse, mĂȘme si elle sâest montrĂ©e sourde au climat politique.
Comment analysez-vous la dĂ©cision de la prĂ©sidente de Columbia, suivie par dâautres, dâenvoyer la police pour dĂ©loger les manifestants propalestiniens ?
La dĂ©cision de faire appel Ă la police aussi rapidement nâa fait quâenflammer la situation. Les campements ont probablement violĂ© les rĂšgles qui encadrent le droit de manifester sur le campus. Mais faire appel Ă la police pour arrĂȘter des Ă©tudiants devrait ĂȘtre, comme lorsquâun pays entre en guerre, la derniĂšre mesure prise par nĂ©cessitĂ©. Dâautres #campus qui connaissent des manifestations similaires ont abordĂ© le problĂšme diffĂ©remment, dĂ©clarant que, tant quâil nây a pas de violence ou de harcĂšlement, ils ne feront pas appel Ă la #police.
Vous parlez de « zone grise » de lâantisĂ©mitisme. Quâentendez-vous par lĂ ?
Dans sa forme la plus dangereuse, lâantisĂ©mitisme est une thĂ©orie du complot : les juifs sont considĂ©rĂ©s comme conspirant pour nuire aux non-juifs, ce qui permet dâexpliquer ce qui ne va pas dans le monde. Mais voici une question plus difficile : « OĂč se situe la limite entre la critique lĂ©gitime dâIsraĂ«l et lâantisĂ©mitisme ? » Cette question porte davantage sur notre besoin de dĂ©limitations que sur ce que nous voulons dĂ©limiter. Nous voulons simplifier ce qui est complexe, catĂ©goriser un propos et le condamner. LâantisĂ©mitisme, pour lâessentiel, ne fonctionne pas ainsi : on peut ĂȘtre « un peu » antisĂ©mite ou, plus prĂ©cisĂ©ment, avoir des opinions qui se situent dans la zone grise.
La question la plus Ă©pineuse Ă cet Ă©gard demeure celle de lâantisionisme.
Moi-mĂȘme sioniste convaincu, je souffre dâentendre dire quâIsraĂ«l ne devrait pas exister en tant quâEtat juif. Je comprends les arguments de ceux qui assurent quâune telle conception est antisĂ©mite : pourquoi les juifs devraient-ils se voir refuser le droit Ă lâautodĂ©termination dans leur patrie historique ? Mais lâopposition Ă lâidĂ©e dâun #Etat_juif est-elle intrinsĂšquement antisĂ©mite ? Imaginez un Palestinien dont la famille a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e en 1948. Son opposition au sionisme est-elle due Ă une croyance en un complot juif ou au fait que la crĂ©ation dâIsraĂ«l lui a portĂ© prĂ©judice, Ă lui et Ă ses aspirations nationales ? Et si vous ĂȘtes une personne qui sâidentifie Ă la gauche et qui a dĂ©cidĂ© dâembrasser la cause palestinienne, est-ce parce que vous considĂ©rez que la dĂ©possession des #Palestiniens est injuste, parce que vous dĂ©testez les juifs et/ou que vous voyez le monde inondĂ© de conspirations juives, ou quelque chose entre les deux ?
Certains #Ă©tudiants juifs sionistes progressistes se plaignent dâĂȘtre exclus dâassociations (de groupes antiracistes et de victimes de violences sexuelles, par exemple) par des camarades de classe qui prĂ©tendent que les sionistes ne peuvent pas ĂȘtre progressistes. Or il y a eu de nombreuses annulations dâintervenants perçus comme conservateurs et nâayant rien Ă voir avec IsraĂ«l ou les juifs, comme Charles Murray [essayiste aux thĂšses controversĂ©es] ou Ann Coulter [polĂ©miste rĂ©publicaine]. Le militant sioniste est-il exclu parce quâil est juif ou parce quâil est considĂ©rĂ© comme conservateur ? Lâexclusion peut ĂȘtre une forme de maccarthysme, mais nâest pas nĂ©cessairement antisĂ©mite. A lâinverse, certaines organisations sionistes, sur les campus et en dehors, nâautorisent pas des groupes comme Breaking the Silence ou IfNotNow â considĂ©rĂ©s comme trop critiques Ă lâĂ©gard dâIsraĂ«l â Ă sâassocier avec elles.
La complexitĂ© du conflit israĂ©lo-palestinien, dites-vous, devrait en faire un exemple idĂ©al de la maniĂšre dâenseigner la pensĂ©e critique et de mener des discussions difficilesâŠ
Pensez Ă lâarticulation entre distorsion historique, antisionisme et antisĂ©mitisme. Le lien ancien entre les juifs et la terre dâIsraĂ«l est un fondement essentiel du sionisme pour la plupart des juifs. Est-ce une distorsion historique que dâignorer cette histoire, de considĂ©rer que le sionisme a commencĂ© dans les annĂ©es 1880 avec Herzl et lâ#immigration de juifs europĂ©ens fuyant lâantisĂ©mitisme et venant en Palestine, oĂč les Arabes â et non les juifs â Ă©taient majoritaires ? Sâagit-il dâantisĂ©mitisme, au mĂȘme titre que le dĂ©ni de la Shoah, lorsque les antisionistes font commencer cette histoire Ă un point diffĂ©rent de celui des sionistes, Ă la fin du XIXe siĂšcle, et omettent une histoire que de nombreux juifs considĂšrent comme fondamentale ? Un collĂšgue de Bard, qui sâinquiĂ©tait de voir les Ă©tudiants utiliser des termes tels que « #colonialisme_de_peuplement », « #gĂ©nocide », « sionisme », a dĂ©cidĂ© de mettre en place un cours qui approfondit chacun de ces termes. Je rĂ©serve le terme « #antisĂ©mite » aux cas les plus Ă©vidents. En fin de compte, la tentative de tracer des lignes claires ne fait quâobscurcir la conversation.
[Tribune] La France le dernier Ătat colonial ? | Le TĂ©lĂ©gramme
â»https://www.letelegramme.fr/opinions/tribune-la-france-le-dernier-etat-colonial-6588039.php
Georges Cadiou, journaliste, Ă©crivain, et ex-adjoint au maire de Quimper, Ă©voque « la rĂ©alitĂ© dâun Ă©tat colonial français » en faisant rĂ©fĂ©rence Ă la Nouvelle-CalĂ©donie.*
« Les colonies sont faites pour ĂȘtre perdues. Elles naissent avec la croix de mort au front. » (Don Alvaro dans « Le MaĂźtre de Santiago », Henry de Montherlant, 1947).
Avec la rĂ©cente flambĂ©e de violence en Nouvelle-CalĂ©donie, la question que lâon ose rarement poser revient dâactualitĂ© : la France est-elle le dernier Ătat colonial des pays occidentaux ?
Il Ă©tait beau le planisphĂšre de notre enfance affichĂ© dans nos Ă©coles. En bleu, les colonies françaises, en rouge, les colonies anglaises et, plus discrĂštement, dans dâautres couleurs, les colonies portugaises en Afrique (Angola, Mozambique, GuinĂ©e Bissau), en Asie (Goa, Macao) et en MĂ©lanĂ©sie (Timor) et, encore plus discrĂštement, les restes des ex-empires coloniaux comme lâEspagne ou les Pays-Bas (IndonĂ©sie, Guyane hollandaise, Antilles nĂ©erlandaises). Toutes ces possessions occidentales ont disparu au fil de lâHistoire, les anciennes colonies britanniques Ă commencer par lâInde, ou les anciennes colonies hollandaises et, plus rĂ©cemment, avec la RĂ©volution des Ćillets, les colonies portugaises. Toutes sauf celles que Jean-Claude Guillebaud avait judicieusement appelĂ©es « les confettis de lâEmpire » dans un livre ainsi intitulĂ© et publiĂ© au Seuil en 1975. Dans ce livre, le journaliste du Monde posait carrĂ©ment la question : « En 1975, la France serait-elle la derniĂšre puissance coloniale du monde ? ».
La France avait connu plusieurs vagues de dĂ©colonisations, ou plutĂŽt de pertes de son ex-empire : le Liban et la Syrie en 1943, lâIndochine aprĂšs le dĂ©sastre militaire de Dien Bien Phu en 1954, le Maroc et la Tunisie en 1955-56, la plupart des pays du continent africain en 1960 et, bien sĂ»r, lâAlgĂ©rie en 1962 Ă lâissue dâune guerre qui, longtemps, ne voulut pas dire son nom. Mais pour le citoyen lambda, cette indĂ©pendance algĂ©rienne scellait la pĂ©riode coloniale de la France. CâĂ©tait faux bien sĂ»r, car, dans les annĂ©es 1970, sous la prĂ©sidence de Giscard dâEstaing, dâautres territoires devenaient indĂ©pendants comme Djibouti, les Comores (moins Mayotte) ou le condominium franco-britannique des Nouvelles HĂ©brides (aujourdâhui nommĂ© Vanuatu). Ce mouvement de dĂ©colonisation encouragĂ© par lâOnu Ă©tait gĂ©nĂ©ral avec les multiples indĂ©pendances tout autour de ce que lâon appelait les DOM-TOM, les dĂ©partements et territoires dâOutre-Mer français, par exemple la Barbade, la Guyana, le Surinam, Fidji et plusieurs Ăźles du Pacifique ex-possessions anglaises ainsi que, nous lâavons dit, les ex-colonies portugaises.
« Lâorgueil national-français dâune prĂ©sence sur tous les ocĂ©ans du monde pour se donner lâillusion dâĂȘtre encore une grande puissance se fracasse sur une rĂ©alitĂ©, la rĂ©alitĂ© dâun Ă©tat colonial et jacobin incapable de se rĂ©former. »
Seul contre-exemple : la France, qui sâaccroche Ă ses confettis aux Antilles, en Guyane, Ă La RĂ©union, en PolynĂ©sie et donc en Nouvelle-CalĂ©donie. On peut dire sâaccrocher en dĂ©pit du droit international et des nombreuses rĂ©solutions de lâOnu dĂ©nonçant par exemple la prĂ©sence française Ă Mayotte oĂč la situation dĂ©jĂ explosive devient aujourdâhui ingĂ©rable. Seize rĂ©solutions de lâOnu exigent le retour de Mayotte aux Comores. La France nâen a respectĂ© aucune. Aujourdâhui, câest en Nouvelle -CalĂ©donie que la situation sâenvenime. Les accords dits de Matignon puis de NoumĂ©a nâont rien rĂ©glĂ©. Cela nâa fait que retarder un processus inĂ©vitable : lâorgueil national français dâune prĂ©sence sur tous les ocĂ©ans du monde pour se donner lâillusion dâĂȘtre encore une grande puissance se fracasse sur une rĂ©alitĂ©, la rĂ©alitĂ© dâun Ătat colonial et jacobin incapable de se rĂ©former en envisageant, par exemple, une solution dâune indĂ©pendance dâun Ătat associĂ© comme lâest Porto Rico par rapport aux Ătats-Unis ! Cela est impensable aux yeux de nos tenants dâun colonialisme dâun autre Ăąge condamnĂ© Ă disparaĂźtre tĂŽt ou tard. Lâenvoi de la troupe en Nouvelle-CalĂ©donie nây fera rien. LĂ aussi, comme dans dâautres parties du monde, la solution ne peut quâĂȘtre politique. Il faut dĂ©noncer ceux qui veulent faire un petit remake de la guerre dâAlgĂ©rie. Quâils le veuillent ou non, dans quelques annĂ©es, la Kanaky sera libre. Câest le sens de lâHistoire.
et, sur la mĂȘme page, lâĂ©dito bien rance dâHubert Coudurier, directeur de lâinformation et frĂšre du directeur de la publication (quatriĂšme gĂ©nĂ©ration)
[Ădito] Macron ou les vertus du forcing | Le TĂ©lĂ©gramme
â»https://www.letelegramme.fr/opinions/edito-macron-ou-les-vertus-du-forcing-6588241.php
Notre Ă©ditorialiste Hubert Coudurier livre son point de vue sur la dĂ©cision dâEmmanuel de se rendre lui-mĂȘme en Nouvelle-CalĂ©donie.
GĂ©rald Darmanin aurait dĂ», en toute logique, se rendre sur place. Le ministre de lâIntĂ©rieur et des Outre-mer connaĂźt bien le dossier pour lâavoir repris des mains dâĂdouard Philippe Ă son dĂ©part de Matignon. Il sâest rendu sept fois sur le « caillou ». Or câest dâabord le rĂ©tablissement de lâordre qui doit prĂ©valoir. Dix mille jeunes mĂȘlant militants indĂ©pendantistes et dĂ©linquants dĂ©ferlant sur NoumĂ©a, câest terriblement anxiogĂšne pour la population en manque de soins et dâalimentation. Une autre forme de chaos quâon a pu observer dans les DOM-TOM. Du coup, les indĂ©pendantistes ont recrĂ©Ă© une solidaritĂ© interethnique entre mĂ©lanĂ©siens (autochtones) et nĂ©o-calĂ©doniens (dâorigine europĂ©enne). Emmanuel Macron, qui ne rĂ©siste jamais Ă lâenvie de se mettre en avant, avait confiĂ© durant le week-end le dossier Ă son Premier ministre, avant de dĂ©cider de se rendre sur place. Pourquoi cette prĂ©cipitation ? Gabriel Attal nâĂ©cartait pas un assouplissement de lâagenda de la rĂ©vision constitutionnelle prĂ©vue dans un CongrĂšs fin juin. Laquelle prĂ©voit le fameux Ă©largissement du corps Ă©lectoral qui fait bondir les indĂ©pendantistes malgrĂ© trois rĂ©fĂ©rendums qui leur ont Ă©tĂ© dĂ©favorables. Certes, le dernier, tenu durant la covid, a Ă©tĂ© boycottĂ© par les kanaks dont la prĂ©occupation principale Ă©tait dâenterrer leurs morts. Ă moins quâils aient compris que câest la cause de lâindĂ©pendance qui Ă©tait morte. La promotion de la prĂ©sidente loyaliste du sud a de surcroĂźt nourri le soupçon que le gouvernement choisissait son camp. Mais au final, lâobjectif des indĂ©pendantistes dĂ©bordĂ©s par leur base, nâest que de gagner du temps. Le prĂ©sident français ayant dĂ©cidĂ© de passer en force, estimant que la messe Ă©tait dite, sâexpose nĂ©anmoins inutilement. Car la question dĂ©coloniale est sans fin puisquâelle nous rattrape dĂ©sormais dans lâHexagone comme on lâa vu lors des Ă©meutes de juin dernier.
@simplicissimus : je me faisais la mĂȘme rĂ©flexion. Mais je te trouve plu chanceux que nous avec le DaubĂ© (DauphinĂ© libĂ©rĂ©) !
Mandats dâarrĂȘt : « Le conflit israĂ©lo-palestinien est marquĂ© par une impunitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e » | Le TĂ©lĂ©gramme
â»https://www.letelegramme.fr/monde/israel-palestine/mandats-darret-le-conflit-israelo-palestinien-est-marque-par-une-impuni
propos recueillis par Pierre Coudurier*
Avocat spĂ©cialiste du droit international, Johann Soufi analyse la demande du procureur de la Cour pĂ©nale internationale (CPI) de dĂ©livrer des mandats dâarrĂȘt contre le premier ministre israĂ©lien, Benjamin Netanyahu, son ministre de la DĂ©fense ainsi que trois responsables du Hamas. Entretien.
Le procureur de la Cour pĂ©nale internationale a demandĂ©, lundi, des mandats dâarrĂȘt contre le Premier ministre israĂ©lien et des dirigeants du Hamas. Comment qualifiez-vous cette procĂ©dure ?
Câest un Ă©vĂ©nement historique, car le conflit israĂ©lo-palestinien est marquĂ© par une impunitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e pour les crimes commis des deux cĂŽtĂ©s. Depuis des annĂ©es, nous avions lâimpression que cette rĂ©gion Ă©chappait au droit international. Aujourdâhui, ça nâest plus le cas. De plus, la CPI Ă©tait accusĂ©e de sĂ©lectivitĂ© en concentrant ses poursuites principalement contre des chefs de guerre africains, notamment des responsables de niveau moins Ă©levĂ©. En ce sens, le mandat dâarrĂȘt Ă©mis Ă lâencontre de Vladimir Poutine avait dĂ©jĂ marquĂ© un tournant historique dans lâhistoire de la Cour. Mais il a aussi Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© par certains comme un positionnement stratĂ©gique du Bureau du procureur alignĂ© sur les intĂ©rĂȘts occidentaux, en particulier suite Ă lâannonce du procureur de « dĂ©prioriser » ses enquĂȘtes sur les crimes de guerre commis par des AmĂ©ricains en Afghanistan.
Cette fois, câest une vraie rupture. On le voit, dâailleurs, Ă la rĂ©action virulente de certains dirigeants occidentaux contre le procureur de la Cour. Dâhabitude, la Cour ne communique que lorsque le mandat dâarrĂȘt a Ă©tĂ© Ă©mis. Mais, cette fois, lâannonce a Ă©tĂ© faite dĂšs le lancement de la requĂȘte du procureur, probablement pour avoir un effet dissuasif et dans le but dâĂ©viter certaines pressions. Les juges vont maintenant avoir un rĂŽle de certification. Selon moi, il a peu de chance quâil y ait de changement majeur. Dâici deux Ă trois mois, les mandats dâarrĂȘt seront dĂ©livrĂ©s par la Cour.
Alors que Joe Biden se rĂ©jouissait du mandat dâarrĂȘt contre Poutine, le prĂ©sident des Ătats-Unis trouve « scandaleuse » la procĂ©dure lancĂ©e Ă lâencontre de ses alliĂ©s israĂ©liens. Les AmĂ©ricains sont-ils pris Ă leur propre jeu ?
Ce nâest pas tant une question de jeu politique, quâune question de cohĂ©rence entre les valeurs que Washington proclame, fondĂ©es sur lâimportance du respect du droit international, et ses actes, qui sont parfois en contradiction avec ces valeurs. La justice nâa de sens quâĂ partir du moment oĂč elle sâapplique de maniĂšre impartiale. Or Washington instrumentalise le droit et la justice internationale depuis le dĂ©but de lâexistence de la Cour. Le procureur, Karim Khan, lâa bien indiquĂ© dans une interview Ă CNN, lundi, en expliquant quâun responsable amĂ©ricain lui a dit que la Cour Ă©tait rĂ©servĂ©e « aux dirigeants africains et aux puissances ennemies ». La cohĂ©rence du discours amĂ©ricain vis-Ă -vis de la justice internationale doit aussi ĂȘtre analysĂ©e en tenant compte de ce double standard et de cette hypocrisie.
La France, Ă lâinverse, a affirmĂ© soutenir la CPIâŠ
Pour les 124 Ătats qui y adhĂšrent - ce qui nâest pas le cas des Ătats-Unis ni dâIsraĂ«l - soutenir la CPI est une exigence lĂ©gale. Tout comme le fait dâarrĂȘter les personnes sous mandats dâarrĂȘt si elles se trouvent sur le territoire national. La France et les autres Ătats membres doivent aussi faciliter le travail de la Cour. Dâabord financiĂšrement, en contribuant au budget de la Cour, mais aussi en fournissant des informations issues des services de renseignement et des ressources matĂ©rielles comme câest le cas concernant les enquĂȘtes du procureur en Ukraine.
Quelles incidences pour les responsables du Hamas et ceux dâIsraĂ«l ?
Sâils sont Ă©mis, ces mandats dâarrĂȘt vont contribuer Ă marginaliser davantage ces individus sur la scĂšne internationale. Quelle que soit la lĂ©gitimitĂ© allĂ©guĂ©e de leurs combats respectifs, ces mandats dâarrĂȘt dĂ©montrent quâils agissent en violation du droit international humanitaire et quâils ont probablement commis des crimes de guerre et des crimes contre lâhumanitĂ©. Pour les responsables israĂ©liens, le crime dâextermination, de persĂ©cution, mais aussi lâutilisation de la famine comme une arme de guerre. Du cĂŽtĂ© des dirigeants du Hamas, le crime dâextermination, la torture, le viol. Ce sont des crimes qui choquent notre conscience.
Ces mandats permettent de remettre en question lâidĂ©e que la fin justifie les moyens. Au-delĂ des considĂ©rations politiques, il y a un instrument commun qui sâappelle le droit.
Johann Soufi sur Mediapart chez Oberti : â»https://www.mediapart.fr/journal/international/200524/mandats-d-arret-de-la-cpi-une-goutte-de-justice-dans-un-conflit-marque-par
Apprentissage : les dérapages financiers et pédagogiques sur un plateau de télé | Le Club
â»https://blogs.mediapart.fr/nasr-lakhsassi/blog/210524/apprentissage-les-derapages-financiers-et-pedagogiques-sur-un-platea
Lâargent public est absorbĂ© par un trou noir
Lâopen bar des primes et de lâargent facile fonctionne donc parfaitement...pour les employeurs et les centres de formation. Un puits sans fonds. Lâeldorado, il est lĂ ! Et nombreux sont ceux qui en sont devenus accrocs, y compris les patrons milliardaires des multinationales !
Depuis la mise en place de la rĂ©forme, les financements publics allouĂ©s Ă lâapprentissage nâont cessĂ© dâaugmenter.
Dans son Ă©tude « Un bilan des annĂ©es folles », Bruno Coquet montre que les dĂ©penses publiques sont passĂ©es de 5 693 M ⏠en 2017 Ă 19 894 M ⏠en 2022.
Les dĂ©penses publiques enregistrĂ©es en 2023 sâĂ©lĂšvent Ă 22 milliards dâaprĂšs France info.
« Jamais une politique de soutien Ă lâemploi nâa Ă©tĂ© aussi coĂ»teuse pour les finances publiques. Ce sont des milliards dâeuros de deniers publics qui partent en pure perte. Sans aucune rĂ©gulation derriĂšre ! » Ces mots forts viennent dâun haut fonctionnaire tenu au devoir de rĂ©serve. De ceux qui nâaiment pas les polĂ©miques et tiennent plutĂŽt les journalistes Ă distance. Sauf que lĂ , la moutarde pique trop : « Il faut ouvrir le capot de ce beau discours sur la hausse de lâapprentissage. » LibĂ©ration 23 novembre 2022.
Ah, ce midi jâai dĂ» aller voir les logs dâun de mes serveurs pour voir pourquoi il ramait. Et Ă©videmment jâai encore dĂ» bloquer quelques adresses IP qui aspiraient le contenu comme des gorets.
Jâai vraiment hĂąte que ce soit prochainement des « licornes françaises » gavĂ©es dâargent public pour se merder dans lâIA (quand il faut, il y a de lâargent magique en Macronie) qui fasse tomber mes serveursâŠ
Y a les moyens de les bloquer préventivement ?
A priori, de ce quâon discute avec @biggrizzly notamment : non.
La solution qui consisterait Ă bloquer une IP Ă partir dâun certain nombre de requĂȘtes, ça risque de bloquer les gens qui travaillent lĂ©gitimement sur le site (je me demande si câest ce qui se passe avec un de mes clients, qui se trouvait rĂ©guliĂšrement face Ă un message « 429 Too Many Requests » quand ils travaillent (beaucoup) sur leur site.
On pourrait bloquer globalement toutes les IP des bots Google, Bing, OpenAI, Claude... Car ces IP sont documentĂ©es. Mais câest aussi, tout de mĂȘme, un petit peu violent. On ne le fait pas, en dĂ©finitive, car cela complexifie globalement les configurations.
Sauf que chaque fois, moi ce sont des « petites » IP inconnues (souvent gĂ©olocalisĂ©es Ă Hong-Kong) qui me foutent la misĂšre.
Sûreté nucléaire : promulgation de la loi fusionnant ASN et IRSN
â»https://www.connaissancedesenergies.org/afp/surete-nucleaire-promulgation-de-la-loi-fusionnant-asn-et-i
AFP parue le 22 mai 2024 - 13h48
La loi fusionnant le gendarme du nuclĂ©aire, lâASN, avec lâexpert technique du secteur, lâIRSN, a Ă©tĂ© promulguĂ©e mardi, selon un article paru mercredi au Journal officiel.
(..)
Cette « loi du 21 mai 2024 relative Ă lâorganisation de la gouvernance de la sĂ»retĂ© nuclĂ©aire pour rĂ©pondre au dĂ©fi de la relance de la filiĂšre nuclĂ©aire » vise Ă adapter cette gouvernance aux nouvelles ambitions de la France, qui veut construire six voire 14 rĂ©acteurs et souhaite « fluidifier » les dĂ©cisions dans ce sens, a rĂ©guliĂšrement expliquĂ© le gouvernement.
(...)
VoilĂ , câest fait, tout va ĂȘtre fluidifiĂ©, dans 2 ans, le premier EPR sort de terre, en mĂȘme temps que le couvercle de la cocotte de lâEPR de Flamanville sera remplacĂ©, du fait de ses dĂ©fauts de fabrication liĂ©s Ă la moindre fluidification des processus de lâancien cadre lĂ©gal.
Vivent les haies ! - AgnĂšs Stienne - Visionscarto
â»https://www.visionscarto.net/vivent-les-haies
Lâagro-industrie dĂ©vore le bocage, dĂ©vorons lâagro-industrie.
DĂ©cembre 2023, TGV 5280 voiture 5 place 105, Le Mans-Paris, premiĂšre Ă©tape dâun voyage Ă destination des Ardennes.
La grisaille de ces derniĂšres semaines a levĂ© le voile pour quelques jours seulement sur un ciel plus lumineux. Une chance. Je referme le livre qui mâaccompagne dans ce pĂ©riple et laisse mon regard se perdre dans le paysage qui dĂ©file Ă grande vitesse. Je nâavais pas fait ce trajet depuis la propagation de la pandĂ©mie de covid en 2019. OĂč sont les haies ? Au fur et Ă mesure quâon approche de Chartres elles se rarĂ©fient, avant de disparaĂźtre totalement. Lâagro-industrie nâa de cesse de dĂ©vorer le moindre Ăźlot de verdure. « RĂ©volution verte » quâils disaient.
Des Ă©lĂšves bloquent lâentrĂ©e de leur lycĂ©e Ă Montpellier pour manifester leur soutien aux Palestiniens [16 mai]
â»https://www.midilibre.fr/2024/05/16/soutien-aux-palestiniens-blocus-du-lycee-joffre-depuis-ce-matin-a-montpell
« Palestine vaincra, Palestine vivra ». Depuis 6 heures ce matin, une centaine dâĂ©lĂšves du lycĂ©e Joffre bloquent les accĂšs Ă lâĂ©tablissement afin de manifester leur soutien aux Palestiniens.
[âŠ]
Un élargissement au lycée Jules-Guesde est aussi envisagé.
No aid unloaded at US pier has reached Gaza : Pentagon
â»https://thecradle.co/articles-id/25023
â»http://thecradle-main.oss-eu-central-1.aliyuncs.com/public/articles/f531f84e-1824-11ef-ba4b-00163e02c055.webp
Comme on pouvait sâen douter (et le craindre), la jetĂ©e flottante au bord de Gaza ne dĂ©livre aucune aide alimentaire, de lâaveu mĂȘme des Etasunienns.
The Pentagon said on 21 May that none of the humanitarian aid has been unloaded off of Washingtonâs floating pier on the coast of Gaza, as the US says it is working with the UN and Israel to identify safe routes into the besieged enclave.
Pentagon spokesman, Major General Patrick Ryder, said on Tuesday that the US, Israel, and the UN are working to determine âalternative routesâ for the delivery of over 500 tons of aid that has been transported to the Gaza pier since last week.
The announcement comes after desperate Palestinians, stricken by famine as a result of Israelâs war, tried intercepting a number of trucks carrying aid from the pier over the weekend, according to Ryder.
âAs of today, I do not believe so,â Ryder said in response to a question on whether any aid has been delivered to starving Gazans in the besieged strip.
âWe do anticipate that assistance will be distributed in the coming days, of course, conditions permitting,â he added.
LâarmĂ©e française entraĂźne des nĂ©onazis ukrainiens au combat | Mediapart
â»https://www.mediapart.fr/journal/international/220524/l-armee-francaise-entraine-des-neonazis-ukrainiens-au-combat
Plusieurs pays occidentaux forment des militaires ukrainiens au maniement des armes. Un groupe venu en France Ă la fin de lâannĂ©e 2023 comptait dans ses rangs dâauthentiques nĂ©onazis. Une donnĂ©e que lâarmĂ©e française ne pouvait ignorer : lâun portait le symbole de la SS tatouĂ© sur le visage.
LâAllemagne aussi agit suivant la devise lâennemi de mon ennemi est mon ami .
cf. cet article suisse â»https://seenthis.net/messages/1054690
Jâaime comme il est de bon temps, notamment chez les bonnes Ăąmes de gauche, de dĂ©crĂ©ter que le Hamas (voire le Hezbollah), câest rien que des fascistes, donc ils nâont rigoureusement aucune lĂ©gitimitĂ© Ă quoi que ce soit, et que câest du « campisme » de dire le contraire. Mais quand on trouve dâauthentiques nazis chez les Ukrainiens (ce qui surgit Ă intervalle rĂ©gulier), câest du « campisme » de le dire.
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citation exacte de lâoriginal allemand :
Wer leben will der kÀmpfe also
und wer nicht streiten will in dieser Welt des ewigen Ringens
verdient das Leben nicht.
Mein Kampf, ch. 11 Volk und Rasse
de trĂšs nombreuses affiches de propagande ou cartes postales sont bĂąties exactement sur ce principe graphique : citation + portrait, p. ex.
Why Your Wi-Fi Router Doubles as an Apple AirTag â Krebs on Security
â»https://krebsonsecurity.com/2024/05/why-your-wi-fi-router-doubles-as-an-apple-airtag
Both Apple and Google operate their own Wi-Fi-based Positioning Systems (WPS) that obtain certain hardware identifiers from all wireless access points that come within range of their mobile devices. Both record the Media Access Control (MAC) address that a Wi-FI access point uses, known as a Basic Service Set Identifier or BSSID.
Periodically, Apple and Google mobile devices will forward their locations â by querying GPS and/or by using cellular towers as landmarks â along with any nearby BSSIDs. This combination of data allows Apple and Google devices to figure out where they are within a few feet or meters, and itâs what allows your mobile phone to continue displaying your planned route even when the device canât get a fix on GPS.
With Googleâs WPS, a wireless device submits a list of nearby Wi-Fi access point BSSIDs and their signal strengths â via an application programming interface (API) request to Google â whose WPS responds with the deviceâs computed position. Googleâs WPS requires at least two BSSIDs to calculate a deviceâs approximate position.
Appleâs WPS also accepts a list of nearby BSSIDs, but instead of computing the deviceâs location based off the set of observed access points and their received signal strengths and then reporting that result to the user, Appleâs API will return the geolocations of up to 400 hundred more BSSIDs that are nearby the one requested. It then uses approximately eight of those BSSIDs to work out the userâs location based on known landmarks.
MANDATS DâARRĂTS DEMANDĂS Ă LA CPI : SĂJOURNĂ APPELLE Ă « NE PAS CRĂER DâĂQUIVALENCE ENTRE LE HAMAS ET ISRAĂL » â»https://www.bfmtv.com/international/moyen-orient/israel/mandats-d-arrets-demandes-a-la-cpi-sejourne-appelle-a-ne-pas-creer-d-equivale
Le ministre français des Affaires Ă©trangĂšres estime comme dâautres gouvernements europĂ©ens quâil ne faut pas crĂ©er « dâĂ©quivalence » entre le Hamas et IsraĂ«l aprĂšs les « demandes simultanĂ©es » de mandats dâarrĂȘt par le procureur de la Cour pĂ©nale internationale.
« SDAT is the question »
â»https://expansive.info/SDAT-is-the-question-4587
On est en plein gros backlash aprĂšs lâaffaire Tarnac. Ya eu une grosse affaire avec des gros soutiens et une "victoire" aprĂšs 10 ans. Mais ensuite toutes les affaires suivantes sont maintenant durement rĂ©primĂ©s avec les outils (en gens, en arme et en droit) de lâanti-terrorisme et lĂ ya plus forcĂ©ment autant de soutien (mĂ©diatique et matĂ©riel) que pour Tarnac. Et mĂȘme quand il y a, comme câest pour 5, 10, 15 affaires en mĂȘme temps ça se dilue.
Mais aprĂšs avoir longuement dĂ©libĂ©rĂ©, les 3 juges dĂ©cidĂšrent de condamner les prĂ©venus Ă des peines allant de 7500 euros Ă 15000 euros, soit le maximum lĂ©gal encouru en terme dâamende. On saura apprĂ©cier lâexercice de multiplication quâil leur a fallu faire pour gonfler le rĂ©quisitoire du procureur : 37,5 fois supĂ©rieur !
AprĂšs avoir plus quâouvertement dĂ©criĂ© le droit au silence des prĂ©venus, au prĂ©texte de leur supposĂ©e âcontestation systĂ©matique de toute forme dâautoritĂ©â, ils appuyĂšrent leur dĂ©cision par lâimplication de la SDAT dans les arrestations et la tenue des mesures de garde Ă vue sur la commune de Levallois. EnvoĂ»tement ou raison, si la SDAT est dans le coup, ce ne doit pas ĂȘtre pour rien !
#répression #SLT #désarmement #justice #SDAT #anti-terrorisme #backlash
Opinion | Scarlett Johanssonâs Voice Isnât the Only Thing A.I. Companies Want - The New York Times
â»https://www.nytimes.com/live/2024/05/21/opinion/thepoint#openai-scarlett-johansson
Par Zeynep Tufekci
When OpenAI introduced its virtual assistant, Sky, last week, many gasped. It sounded just like Scarlett Johansson, who had famously played an artificial intelligence voice assistant in the movie âHer.â
On the surface, the choice made sense: Last year, Sam Altman, the C.E.O. of OpenAI, had named it his favorite science fiction movie, even posting the single word âherâ around the assistantâs debut.
OpenAI approached Johansson to be the voice for its virtual assistant, and she turned it down. The company approached her again two days before the debut of Sky, but this time, she said in a blistering statement, it didnât even wait for her official ânoâ before releasing a voice that sounds so similar to hers that it even fooled her friends and family.
In response to Johanssonâs scathing letter, OpenAI claimed that the voice was someone else and âwas never intended to resemble hers,â but it took Sky down anyway.
The A.I. industry is built on grabbing our data â the output that humanity has collectively produced: books, art, music, blog posts, social media, videos â and using it to train their models, from which they then make money or use as they wish. For the most part, A.I. companies havenât asked or paid the people who created the data they grab and whose actual employment and future are threatened by the models trained on it.
Politicians havenât stepped in to ask why humanityâs collective output should be usurped and monopolized by a handful of companies. Theyâve practically let the industry do what it wants for decades.
I am someone who believes in the true upside of technology, including A.I. But amid all the lofty talk about its transformational power, these companies are perpetuating an information grab, a money grab and a âbreak the rules and see what we can get away withâ mentality thatâs worked very well for them for the past few decades.
Altman, it seems, liked Johanssonâs voice, so the company made a simulacrum of it. Why not?
When youâre a tech industry star, they let you do anything.
Croyez le ou non, je suis en train de quitter Manjaro pour Debian, pour le poste de travail.
Et plus gĂ©nĂ©ralement, il ne me reste plus quâĂ rĂ©installer le portable sur Linux, et toutes mes machines physiques ne seront plus avec Windows. MĂȘme le pc de la salle de rĂ©union est passĂ© sous Linux. Ăa mâa pris lâautre jour, quand pour la Ă©niĂšme fois, il a fallu attendre 15 minutes que les mises Ă jour se terminent. Depuis il dĂ©marre plus vite et fonctionne impeccablement.
Ătant donnĂ© mon passĂ© de fin connaisseur du systĂšme de MS, ce nâĂ©tait pas vraiment jouĂ© dâavance.
Et en insistant pour retrouver mes habitudes, jâen crĂ©e de nouvelles tout aussi sympa. Il y a une sacrĂ©e maturitĂ© et diversitĂ© ds les logiciels.
Par contre, je dois reconnaĂźtre que... MĂȘme avec mes connaissances, le coup dâinstaller Linux sur du matĂ©riel rĂ©cent, ce nâest pas du tout Ă©vident.
Ah bon ?
Je suis passĂ©e sur Debian pour le nouveau poste de travail de lâannĂ©e derniĂšre et⊠rien.
Les derniĂšres « innovations » de MS, câest mieux quâune campagne de pub⊠sur ton OS pourri ! đ€Ł
Qd je dis rĂ©cent, câest vraiment rĂ©cent, avec carte graphique rĂ©cente et wifi 6 et ddr5, etc. Que du matos sorti aprĂšs la debian 12. Autrefois ça ne fonctionnait pas. DĂ©sormais, ça demande de petits efforts, mais ça tombe en marche et câest chouette.
Tous ces connards de HEC (ou lâĂ©quivalent) — Viktor DEDAJ
â»https://www.legrandsoir.info/tous-ces-connards-de-hec-ou-l-equivalent.html
La derniĂšre fois que jâai conversĂ© avec un connard de HEC (ou lâĂ©quivalent), jâai eu le sentiment dĂ©sagrĂ©able de regarder la tĂ©lĂ©. CâĂ©tait aussi bavard, nombriliste, hystĂ©rique et dâune bĂȘtise agressive. On aurait dit quâil avait mĂ©morisĂ© : 1) tous les « dossiers » du magazine Le Point sur le Salaire des Cadres, les Francs-Maçons et lâIslam ; 2) toutes les enquĂȘtes de lâExpress sur le Salaire des Cadres, le Prix de lâImmobilier et les Musulmans ; 3) tous les numĂ©ros spĂ©ciaux du Nouvel Obs sur le Salaire des Cadres, lâHomosexualitĂ© et les Arabes.
Chez lui, le concept de « radicalitĂ© » se limitait Ă la lecture de Courrier International et les Guignols sur Canal+. Jâai cru un instant quâil faisait dans lâironie, genre pince-sans-rire. Pas du tout. Jâai mĂȘme eu droit Ă un « tu comprends Viktor, selon la loi de lâoffre et la demande... ».
SĂ©rieusement : vous le saviez, vous, quâil existe rĂ©ellement des individus qui prononcent rĂ©ellement ce genre de phrase avec tout le sĂ©rieux du monde ? Et moi qui pensais que câĂ©tait une de ces phrases « connues » mais que personne ne prononce rĂ©ellement dans la vraie vie. Une phrase comme « Attends, ce nâest pas ce que tu crois, je peux tout tâexpliquer », vous comprenez ? Une phrase que personne ne prononce rĂ©ellement dans la vraie vie sauf Ă ĂȘtre - et lĂ , retenez votre souffle - totalement et irrĂ©mĂ©diablement lavĂ© du cerveau, avec une mini-salle de projection Ă la place de la cervelle et vivant littĂ©ralement dans un film oĂč son ego tient le rĂŽle principal.
A part ça, il y avait quelque chose qui me titillait depuis le dĂ©but, un truc sur lequel je nâarrivais pas Ă mettre le doigt... lorsque soudain, jâai compris. Mon Dieu, jâavais devant moi - Ă quelques centimĂštres Ă peine - un ĂȘtre que je pensais nâexister que dans les lĂ©gendes et les contes de fĂ©es, Ă lâinstar des licornes, des dragons et des Socialistes Français de gauche. Devant moi se tenait lâaboutissement de toute lâhistoire de lâĂ©volution, lâĂȘtre parfait ; inĂ©branlable, infatigable, indestructible et mĂȘme indĂ©coiffable, la toute derniĂšre production du systĂšme mĂ©diatique moderne, celui dont tout le monde parle mais que personne nâa jamais croisĂ©, un ĂȘtre parfaitement adaptĂ© Ă son milieu ambiant. Oui, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, permettez-moi de vos prĂ©senter... le Connard Parfait.
A la fois terrifiĂ© et subjuguĂ©, jâĂ©tais Sigourney Weaver (en petite culotte) et lui lâAlien bavant (tu mâĂ©tonnes...). Lorsquâil ouvrait la bouche pour parler dâĂ©conomie, câĂ©tait du Alain Minc qui sortait. Pour parler de sociĂ©tĂ©, câĂ©tait Jacques Attali plein les oreilles. Sur les questions gĂ©opolitiques, câĂ©tait BHL qui lui sortait des narines. Et de tous les autres orifices de son corps : du Jean-Pierre Pernaud.
Il regardait les films que faisaient les plus gros scores au box-office, écoutait la musique qui cartonne en ce moment, regardait sur Youtube les vidéos les plus populaires et ne lisait que des best-sellers.
Ouaip : on avait beau lâessorer, il nây avait plus une seule goutte de lui en lui.
Pourquoi je vous parle des connards de HEC (ou lâĂ©quivalent) ? Pour rien.
En Antarctique, le « glacier de lâApocalypse » fond encore plus vite que prĂ©vu
â»https://reporterre.net/En-Antarctique-le-glacier-de-l-Apocalypse-fond-encore-plus-vite-que-prev
Le glacier Thwaites, lâune des plus grosses et plus instables masses de glace terrestres, situĂ©e dans la pĂ©ninsule de lâAntarctique de lâOuest, inquiĂšte depuis de nombreuses annĂ©es les chercheurs pour sa fonte accĂ©lĂ©rĂ©e : surnommĂ© par les scientifiques le « glacier de lâApocalypse », il est responsable Ă lui seul de 4 % de la hausse annuelle du niveau des mers.
(...)
Ă partir des donnĂ©es dâobservation satellitaire particuliĂšrement prĂ©cises du rĂ©seau Iceye, les chercheurs ont mis en Ă©vidence une intrusion dâeau de mer chaude et dense sous la surface du glacier, sur plusieurs kilomĂštres.
(...)
Ce mĂ©canisme provoque une « fonte vigoureuse » du glacier. Ă tel point que les chercheurs alertent sur le risque que nous ayons sous-estimĂ© la montĂ©e des eaux Ă venir. Le glacier Thwaites, sâil fondait entiĂšrement, reprĂ©senterait Ă lui seul 60 cm de montĂ©e du niveau des mers.
Ce que je trouve drĂŽlatique, câest que les plus riches nâont rien trouvĂ© de mieux que de ponctionner toujours plus de richesses, alors que bientĂŽt, ces milliers de milliards ne vaudront plus rien, et quâils auraient Ă©tĂ© nettement plus utiles si on les avait injectĂ©s dans lâĂ©conomie afin de nous prĂ©parer collectivement Ă ce qui arrive.
Câest ce que jâappellerais le court-termisme extrĂȘme, ou lâextrĂȘme-thĂ©saurisme.
Comment lâargent de lâUE permet aux pays du Maghreb dâexpulser des migrants en plein dĂ©sert
â»https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/21/comment-l-argent-de-l-union-europeenne-permet-aux-pays-du-maghreb-de-refoule
Comment lâargent de lâUE permet aux pays du Maghreb dâexpulser des migrants en plein dĂ©sert
Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance), Maud Jullien (Lighthouse Reports), Andrei Popoviciu (Lighthouse Reports) et Tomas Statius (Lighthouse Reports)
s des droits humains et avec le renfort de moyens européens.
A Rabat, au Maroc, Lamine (toutes les personnes citĂ©es par un prĂ©nom ont requis lâanonymat), un jeune GuinĂ©en, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© six fois par la police, en 2023, avant dâĂȘtre renvoyĂ© sans mĂ©nagement Ă lâautre bout du pays. En Mauritanie, Bella et Idiatou, Ă©galement guinĂ©ennes, ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es en plein dĂ©sert aprĂšs avoir Ă©tĂ© interpellĂ©es, puis incarcĂ©rĂ©es. Leur crime ? Avoir pris la mer pour tenter de rejoindre lâEspagne. En Tunisie, François, un Camerounais, sâest orientĂ© comme il a pu aprĂšs que les forces de sĂ©curitĂ© lâont lĂąchĂ©, au beau milieu des montagnes, prĂšs de la frontiĂšre avec lâAlgĂ©rie. CâĂ©tait la troisiĂšme fois quâil Ă©tait dĂ©portĂ© en lâespace de quelques mois.
Ces trois rĂ©cits de personnes migrantes se ressemblent. Ils se dĂ©roulent pourtant dans trois Etats diffĂ©rents du nord de lâAfrique. Trois pays distincts qui ont en commun dâĂȘtre les Ă©tapes ultimes des principales routes migratoires vers lâEurope : celle de la MĂ©diterranĂ©e centrale, qui relie les cĂŽtes tunisiennes Ă lâĂźle italienne de Lampedusa ; celle de la MĂ©diterranĂ©e occidentale, qui part du Maghreb vers lâEspagne ou encore la route dite « Atlantique », qui quitte les rivages du SĂ©nĂ©gal et du Sahara occidental pour rejoindre les Ăźles Canaries.
Pour cette raison, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie ont aussi en commun de faire lâobjet de nombreuses attentions de lâUnion europĂ©enne (UE) dans la mise en place de sa politique de lutte contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre. Alors que la question migratoire crispe les opinions publiques et divise les Etats membres sur fond de montĂ©e de lâextrĂȘme droite dans de nombreux pays, lâEurope mobilise dâimportants moyens pour Ă©viter que les Subsahariens candidats Ă lâexil ne parviennent jusquâĂ la mer. Au risque que lâaide apportĂ©e aux gouvernements du Maghreb participe Ă des violations rĂ©pĂ©tĂ©es des droits humains.
Depuis 2015, les trois Etats ont perçu plus de 400 millions dâeuros pour la gestion de leurs frontiĂšres, rien que par lâentremise du fonds fiduciaire dâurgence (FFU), lancĂ© par lâUE lors du sommet sur la migration de La Valette, capitale de Malte. Une somme Ă laquelle sâajoutent des aides accordĂ©es directement par certains Etats membres ou relevant dâautres programmes. En juillet 2023, lâUE a encore signĂ© un accord avec la Tunisie, qui inclut une aide de 105 millions dâeuros pour lutter contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre. Peu de temps avant, le 19 juin, le ministre de lâintĂ©rieur français, GĂ©rald Darmanin, en dĂ©placement Ă Tunis, sâĂ©tait engagĂ© Ă verser plus de 25 millions dâeuros Ă Tunis pour renforcer le contrĂŽle migratoire. Plus rĂ©cemment, le 8 fĂ©vrier, la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, Ursula von der Leyen, annonçait de Nouakchott la signature dâun soutien financier pour 210 millions dâeuros Ă destination de la Mauritanie, dont une partie serait allouĂ©e Ă la « gestion des migrations ».
A travers quelles pratiques ? Au terme de prĂšs dâun an dâenquĂȘte, Le Monde, le mĂ©dia Ă but non lucratif Lighthouse Reports et sept mĂ©dias internationaux partenaires ont pu documenter pour la premiĂšre fois le recours Ă des arrestations massives et Ă des expulsions collectives dans ces trois Etats. Au Maroc, en 2023, prĂšs de 59 000 migrants auraient Ă©tĂ© interpellĂ©s sur le territoire par les forces de sĂ©curitĂ©, dâaprĂšs un dĂ©compte officiel. Une partie dâentre eux ont Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s vers le sud et vers lâintĂ©rieur du pays comme Ă Agadir, Khouribga, Errachidia, BĂ©ni Mellal. En Mauritanie, plusieurs bus rejoignent chaque semaine les Ă©tendues arides de la frontiĂšre avec le Mali et y abandonnent des groupes de migrants sans ressources. En Tunisie, ce sont onze renvois collectifs vers les frontiĂšres libyenne et algĂ©rienne, organisĂ©s par les forces de sĂ©curitĂ© entre juillet 2023 et mai 2024, que nous avons pu documenter grĂące Ă des tĂ©moignages, des enregistrements audio et vidĂ©o. Une pratique aux consĂ©quences dramatiques : au moins 29 personnes auraient pĂ©ri dans le dĂ©sert libyen, selon un rapport de la mission dâappui des Nations unies en Libye, paru en avril.
Des migrants subsahariens abandonnĂ©s par la police tunisienne sans eau ni abri, dans le dĂ©sert, non loin de la ville frontaliĂšre libyenne dâAl-Assah, le 16 juillet 2023.
InterrogĂ© sur le cas tunisien, en marge du discours sur lâĂ©tat de lâUnion devant le Parlement europĂ©en, le 15 septembre, le vice-prĂ©sident de la Commission europĂ©enne, le Grec Margaritis Schinas, assurait : « [Ces pratiques] ne se dĂ©roulent pas sous notre surveillance, et ne font pas partie de nos accords. Lâargent europĂ©en ne finance pas ce genre de tactiques. » Notre enquĂȘte dĂ©montre le contraire.
En Tunisie, des pick-up Nissan utilisĂ©s par la police pour arrĂȘter les migrants correspondent Ă des modĂšles livrĂ©s par lâItalie et lâAllemagne entre 2017 et 2023. Au Maroc, les forces auxiliaires de sĂ©curitĂ©, Ă lâorigine de nombreuses arrestations, reçoivent une partie de lâenveloppe de 65 millions dâeuros allouĂ©s par lâUE au royaume chĂ©rifien, entre 2017 et 2024, pour le contrĂŽle de la frontiĂšre. En Mauritanie, les Vingt-Sept financent, dans les deux principales villes du pays et pour une enveloppe de 500 000 euros, la reconstruction de deux centres de rĂ©tention. Ceux-lĂ mĂȘmes oĂč des migrants sont enfermĂ©s avant dâĂȘtre envoyĂ©s dans le dĂ©sert, acheminĂ©s dans des pick-up Toyota Hilux en tout point similaires Ă ceux livrĂ©s par lâEspagne en 2019. Des exemples, parmi dâautres, qui dĂ©montrent que ces opĂ©rations, contraires Ă la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme, bĂ©nĂ©ficient du soutien financier de lâUE et de ses Etats membres.
Lamine, 25 ans, connaĂźt les rues de Rabat comme sa poche. Le jeune homme, natif de Conakry, est arrivĂ© au Maroc en 2017 « pour suivre une formation » de cuisine, relate-t-il lorsque nous le rencontrons, en octobre 2023, dans le quartier de Takaddoum, devenu le lieu de passage ou dâinstallation des migrants. Le jeune homme est enregistrĂ© auprĂšs du Haut-Commissariat des Nations unies pour les rĂ©fugiĂ©s (HCR) comme demandeur dâasile, ce qui est censĂ© le protĂ©ger dâune expulsion.
Au fil des annĂ©es, Lamine sâest habituĂ© aux « rafles » quotidiennes par les forces auxiliaires de sĂ©curitĂ© marocaines visant des migrants comme lui. A Takaddoum, nombreux sont ceux qui assurent avoir Ă©tĂ© tĂ©moins de lâune de ces arrestations de ressortissants subsahariens. « Tous les Blacks savent que sâils sortent entre 10 et 20 heures, ils risquent de se faire embarquer », ajoute Mafa Camara, prĂ©sident de lâAssociation dâappuis aux migrants mineurs non accompagnĂ©s. Une affirmation « sans fondement », selon le ministĂšre de lâintĂ©rieur marocain. SollicitĂ©, le HCR confirme quâ« il arrive parfois que les rĂ©fugiĂ©s et les demandeurs dâasile soient arrĂȘtĂ©s ». La suite est Ă©galement connue : les personnes sont amenĂ©es dans des bĂątiments administratifs faisant office de centres de rĂ©tention, avant dâĂȘtre transfĂ©rĂ©es dans un commissariat de la ville oĂč des bus viennent les rĂ©cupĂ©rer. Elles sont alors dĂ©portĂ©es, le plus souvent dans des zones reculĂ©es ou dĂ©sertiques. Ce harcĂšlement serait un des maillons essentiels de la stratĂ©gie du royaume pour lutter contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre. « Le but est bien sĂ»r de rendre la vie des migrants difficile, soutient un consultant requĂ©rant lâanonymat. Si lâon vous emmĂšne dans le Sahara deux fois, la troisiĂšme, vous voulez rentrer chez vous. » Lâhomme, qui a participĂ© au Maroc Ă plusieurs projets de dĂ©veloppement financĂ©s par lâUE, soutient que les autoritĂ©s marocaines agissent de la sorte pour justifier les nombreux financements europĂ©ens quâelles reçoivent, dont 234 millions dâeuros uniquement du FFU. « La relocalisation des migrants vers dâautres villes est prĂ©vue par la lĂ©gislation nationale. Elle permet de les soustraire aux rĂ©seaux de trafic et aux zones dangereuses », oppose, de son cĂŽtĂ©, le ministĂšre de lâintĂ©rieur marocain.
DĂ©but 2023, Rabat soutenait avoir empĂȘchĂ© plus de 75 000 dĂ©parts vers lâEurope, dont 59 000 sur son territoire et 16 000 en mer. En 2023, Lamine, lui, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă six reprises avant dâĂȘtre envoyĂ© Ă lâautre bout du pays.
Pendant plusieurs jours, nous avons suivi et filmĂ© les minivans des forces auxiliaires qui sillonnent les rues de Rabat. Des tĂ©moignages, des vidĂ©os et des enregistrements audio rĂ©unis par ailleurs attestent de lâampleur du phĂ©nomĂšne de harcĂšlement des migrants de Tanger Ă FĂšs, de Nador Ă Laayoune. Au cours de notre enquĂȘte, nous avons pu identifier deux types de vĂ©hicules utilisĂ©s pour ces opĂ©rations, achetĂ©s grĂące Ă des financements europĂ©ens. Comme ces utilitaires Fiat Doblo, visibles sur une vidĂ©o dâarrestation de migrants, diffusĂ©e en mai 2021 Ă la tĂ©lĂ©vision marocaine, identiques Ă ceux dâun lot achetĂ© Ă partir de 2019 grĂące au FFU. Ou ces 4 Ă 4 Toyota Land Cruiser, utilisĂ©s lors dâarrestations dont les images ont Ă©tĂ© diffusĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux, et qui correspondent aux modĂšles achetĂ©s par lâEspagne, puis par lâEurope dans le cadre du FFU.
Au Maroc, les forces auxiliaires de sĂ©curitĂ©, Ă lâorigine de nombreuses arrestations, filmĂ©es Ă Rabat, le 19 octobre 2023.
Au Maroc, les forces auxiliaires de sĂ©curitĂ©, Ă lâorigine de nombreuses arrestations, filmĂ©es Ă Rabat, le 19 octobre 2023.
Lors de ces arrestations collectives, le mode opĂ©ratoire est toujours identique : deux minivans blancs stationnent dans un quartier frĂ©quentĂ© par des migrants, tandis que plusieurs agents en civil se mĂȘlent Ă la foule. Ils contrĂŽlent, puis apprĂ©hendent les migrants, avant de les faire monter dans les vĂ©hicules. Une vingtaine de personnes, que nous avons interrogĂ©es, assurent avoir Ă©tĂ© tĂ©moins ou victimes de violences policiĂšres lors de ces arrestations.
Le 19 octobre 2023 Ă lâoccasion dâune opĂ©ration que nous avons documentĂ©e, un bus des forces auxiliaires a pris la direction de Khouribga, une bourgade Ă 200 kilomĂštres au sud de Rabat. En pleine nuit, les officiers ont dĂ©posĂ© une dizaine de jeunes hommes Ă lâentrĂ©e de la petite ville. Ces derniers ont ensuite marchĂ© vers la gare routiĂšre, avant de rejoindre un petit groupe de migrants, eux-mĂȘmes dĂ©portĂ©s quelques jours plus tĂŽt. Parmi eux, Aliou, un GuinĂ©en de 27 ans, affirme avoir Ă©tĂ© dĂ©placĂ© de la sorte « prĂšs de 60 fois » depuis son arrivĂ©e au Maroc, en 2020.
Câest une valse incessante qui se joue ce 25 janvier, en fin de matinĂ©e, devant le commissariat du quartier de Ksar, Ă Nouakchott. Des vĂ©hicules vont et viennent. A lâintĂ©rieur de lâun dâeux â un minibus blanc â, une dizaine de migrants, le visage hagard. A lâarriĂšre dâun camion de chantier bleu, une cinquantaine dâexilĂ©s se cramponnent pour ne pas basculer par-dessus bord. Tous ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par la police mauritanienne. Chaque jour, ils sont des centaines Ă dĂ©couvrir lâintĂ©rieur dĂ©crĂ©pi de ces petits baraquements ocre. Cette Ă©tape ne dure que quelques jours au plus. « Il y a plusieurs bus par semaine qui partent vers le Mali », confirme un visiteur du commissariat faisant office de centre de rĂ©tention.
Sur ces images filmĂ©es en Mauritanie, en camĂ©ra cachĂ©e, plus dâune dizaine de migrants sont sur le point dâĂȘtre dĂ©posĂ©s devant le centre de rĂ©tention de Ksar, Ă Nouakchott, avant dâĂȘtre dĂ©portĂ©s loin de la ville, le 25 janvier 2024.
Sur ces images filmĂ©es en Mauritanie, en camĂ©ra cachĂ©e, plus dâune dizaine de migrants sont sur le point dâĂȘtre dĂ©posĂ©s devant le centre de rĂ©tention de Ksar, Ă Nouakchott, avant dâĂȘtre dĂ©portĂ©s loin de la ville, le 25 janvier 2024. Certains migrants ont Ă©tĂ© apprĂ©hendĂ©s dans les rues de Nouakchott. « Le bus des policiers se promĂšne dans les quartiers oĂč vivent les migrants, comme le CinquiĂšme [un quartier Ă lâouest de Nouakchott], tĂ©moigne Sady, un Malien arrivĂ© en Mauritanie en 2019. Les policiers entrent dans les boutiques. Ils demandent aux gens : “Tu es Ă©tranger ?” Puis ils les emmĂšnent. A chaque fois, jâai vu des gens se faire frapper, maltraiter. On vit avec la crainte de ces refoulements. »
« Les Ă©ventuelles interpellations concernant les Ă©trangers en situation irrĂ©guliĂšre se font conformĂ©ment aux conventions, lois et rĂšglements en vigueur, sans arbitraire ni ciblage de zones ou de quartiers spĂ©cifiques », assure le porte-parole du gouvernement mauritanien, Nani Ould Chrougha. Bella et Idiatou ont, quant Ă elles, Ă©tĂ© interceptĂ©es en mer par des gardes-cĂŽtes, lors dâune tentative de traversĂ©e en direction des Ăźles Canaries, confettis dâĂźles espagnoles Ă plusieurs centaines de kilomĂštres des cĂŽtes africaines. Le traitement qui leur a Ă©tĂ© rĂ©servĂ© est le mĂȘme que pour les autres migrants, alors quâelles bĂ©nĂ©ficiaient dâun titre de sĂ©jour mauritanien : une expulsion manu militari vers les frontiĂšres sud du pays. « Des expulsions vers le SĂ©nĂ©gal et le Mali, sur des bases raciales, ont eu lieu entre 1989 et 1991, souligne Hassan Ould Moctar, spĂ©cialiste des questions migratoires. Mais les demandes rĂ©pĂ©tĂ©es de lâUnion europĂ©enne en matiĂšre migratoire ont rĂ©activĂ© cette dynamique. »Pour Bella et Idiatou comme pour Sady, la destination finale est Gogui, Ă la frontiĂšre malienne, une zone dĂ©sertique Ă plus de 1 000 kilomĂštres de Nouakchott. « Ils nous ont jetĂ©s hors du bus, puis ils nous ont poussĂ©s vers la frontiĂšre. Ils nous ont chassĂ©s comme des animaux et ils sont partis », raconte, rĂ©voltĂ©e, Idiatou, quand nous la rencontrons au SĂ©nĂ©gal, oĂč elle a trouvĂ© refuge. Ce rĂ©cit, neuf migrants au total lâont confiĂ© au Monde. Sady, qui vivait Ă Nouakchott grĂące Ă des petits boulots, a Ă©tĂ© repoussĂ© deux fois. Selon un document interne du HCR, que Le Monde a consultĂ©, plus de 300 personnes dĂ©nombrĂ©es par le Haut-Commissariat ont fait lâobjet du mĂȘme traitement en 2023. La majoritĂ© dâentre elles assurent avoir Ă©tĂ© victimes de violations des droits humains. SollicitĂ©, un porte-parole du HCR confirme avoir « reçu des rapports faisant Ă©tat de cas de refoulement vers le Mali » et « plaider auprĂšs des autoritĂ©s mauritaniennes pour mettre fin Ă de telles pratiques ». « Les migrants en situation irrĂ©guliĂšre sont reconduits aux postes-frontiĂšres officiels de leur pays de provenance », se dĂ©fend le porte-parole du gouvernement mauritanien, selon lequel le procĂ©dĂ© est conforme Ă la loi et rĂ©alisĂ© en assurant une « prise en charge totale â nourriture, soins de santĂ©, transport ». La Mauritanie est depuis quinze ans lâun des verrous des routes migratoires qui mĂšnent en Espagne. DâaprĂšs notre dĂ©compte, sans inclure lâargent promis dĂ©but 2024, plus de 80 millions dâeuros ont Ă©tĂ© investis par lâUE dans le pays depuis 2015, destinĂ©s surtout au renforcement des frontiĂšres, Ă la formation des effectifs de police ou encore Ă lâachat de vĂ©hicules. Les groupes dâaction rapide-surveillance et intervention (GAR-SI), des unitĂ©s dâĂ©lite financĂ©es par lâUE dans plusieurs pays du Sahel Ă travers le FFU, ont Ă©galement fait partie du dispositif. En 2019, ils ont ainsi livrĂ© Ă la police mauritanienne 79 personnes apprĂ©hendĂ©es sur le territoire, dâaprĂšs un document interne de lâUE. Un rapport non public de lâOrganisation internationale pour les migrations (OIM), datĂ© de fĂ©vrier 2022, mentionne quâune bonne partie de leurs effectifs â plus de 200 hommes â a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©e Ă Gogui pour des missions de « surveillance frontaliĂšre ».
En outre, plusieurs vĂ©hicules utilisĂ©s pour assurer les expulsions de Nouakchott vers le sud du pays correspondent Ă des modĂšles livrĂ©s par des Etats membres. Comme ces pick-up Toyota Hilux fournis par lâEspagne, « pour la surveillance du territoire ou la lutte contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre ». Depuis 2006 et en vertu dâun accord bilatĂ©ral de rĂ©admission de migrants entre les deux pays, une cinquantaine de policiers espagnols sont dĂ©ployĂ©s en permanence Ă Nouakchott et Ă Nouadhibou, les deux principales villes du pays. Des moyens techniques, dont des bateaux, sont Ă©galement mis Ă disposition. En 2023, prĂšs de 3 700 interceptions en mer ont ainsi Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par des patrouilles conjointes, dâaprĂšs un dĂ©compte du ministĂšre de lâintĂ©rieur espagnol, consultĂ© par Le Monde. Plusieurs sources policiĂšres et un visiteur des centres de rĂ©tention mauritaniens attestent de la prĂ©sence frĂ©quente de policiers ibĂ©riques Ă lâintĂ©rieur. Bella et Idiatou assurent avoir Ă©tĂ© prises en photo par ces derniers au commissariat de Nouakchott. InterrogĂ©e sur ce point, lâagence espagnole Fiiapp, principal opĂ©rateur de ces projets de coopĂ©ration policiĂšre, a niĂ© la prĂ©sence dâagents dans le centre de rĂ©tention. Les autoritĂ©s mauritaniennes, quant Ă elles, ont confirmĂ© lâexistence dâ« Ă©change dâinformations dans le domaine de la lutte contre lâimmigration clandestine », mais « dans le respect de la vie privĂ©e des personnes et de la protection de leurs donnĂ©es personnelles ». Selon un autre document du HCR, datĂ© de janvier 2023, des migrants rapportent que les Espagnols ont participĂ© aux raids les visant. « Parfois, ils essayaient mĂȘme dâexpulser des gens quâon avait identifiĂ©s comme rĂ©fugiĂ©s », se souvient un salariĂ© de lâagence, que nous avons interrogĂ©. « Notre Ă©quipe de policiers sur le terrain nâest pas au courant de telles pratiques », assure la Fiiapp. Quand le ministĂšre de lâintĂ©rieur espagnol se borne Ă rĂ©pondre que ses effectifs travaillent « dans le respect des droits de lâhomme, et en accord avec la lĂ©gislation nationale et internationale ».
Un matin de novembre 2023, dans la ville tunisienne de Sfax, Moussa, un demandeur dâasile camerounais de 39 ans, et son cousin sortent dâun bureau de poste lorsquâils sont interpellĂ©s par les autoritĂ©s. En quelques heures, les deux hommes se retrouvent Ă la frontiĂšre libyenne, remis aux mains dâune milice, puis enfermĂ©s dans lâun des centres de dĂ©tention pour migrants du pays. Pendant plusieurs mois, ils subissent des violences quotidiennes.
Selon la Mission dâappui des Nations unies en Libye (Manul), prĂšs de 9 000 personnes ont Ă©tĂ© « interceptĂ©es » depuis lâĂ©tĂ© 2023 par les autoritĂ©s de Tripoli, Ă la frontiĂšre tunisienne. Dans une note interne que nous avons consultĂ©e, la Manul dĂ©plore des « expulsions collectives » et des « retours forcĂ©s sans procĂ©dure », exposant les migrants Ă de « graves violations et abus des droits humains, avec des cas confirmĂ©s dâexĂ©cution extrajudiciaire, de disparition, de traite, de torture, de mauvais traitement, dâextorsion et de travail forcĂ© ». « Ils repartent dâoĂč ils viennent, car ils causent des problĂšmes », justifie, sous le couvert de lâanonymat, un agent de la garde nationale. SollicitĂ©, le ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres tunisien rĂ©fute les accusations dâ« expulsion de migrants dâorigine subsaharienne vers des zones dĂ©sertiques », les qualifiant dâ« allĂ©gations tendancieuses ».
DĂšs le 7 juillet 2023, Frontex, lâagence europĂ©enne de garde-frontiĂšres, est pourtant informĂ©e â selon un rapport interne dont nous avons pris connaissance â de ces « opĂ©rations » consistant Ă « conduire des groupes de ressortissants subsahariens jusquâĂ la frontiĂšre [de la Tunisie] avec la Libye et lâAlgĂ©rie, en vue de leur refoulement ». Frontex ajoute que ces opĂ©rations sont surnommĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux « mĂ©nage de blacks ». Une source europĂ©enne anonyme, au fait du dossier, veut croire quâ« aucune ressource provenant de lâUE nâa contribuĂ© Ă ce processus [dâexpulsion] », mais reconnaĂźt toutefois quâil est « trĂšs difficile de tracer une limite, car [lâUE soutient] les forces de sĂ©curitĂ© ».
Utilisation de ressources européennes
Depuis une dizaine dâannĂ©es, de fait, lâUE participe au renforcement de lâappareil sĂ©curitaire tunisien, dâabord Ă des fins de lutte contre le terrorisme, puis contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre. Jusquâen 2023, elle a investi plus de 144 millions dâeuros dans la « gestion des frontiĂšres », auxquels sâajoutent les aides directes des Etats membres, permettant lâachat dâĂ©quipements comme ââdes navires, des camĂ©ras thermiques, des radars de navigation⊠PrĂšs de 3 400 agents de la garde nationale tunisienne ont par ailleurs reçu des formations de la part de la police fĂ©dĂ©rale allemande entre 2015 et aoĂ»t 2023 ; et deux centres dâentraĂźnement ont Ă©tĂ© financĂ©s par lâAutriche, le Danemark et les Pays-Bas, Ă hauteur de 8,5 millions dâeuros.
LâenquĂȘte du Monde et de ses partenaires montre que certaines de ces ressources ont directement Ă©tĂ© utilisĂ©es lors dâexpulsions. Ainsi, Moussa a formellement identifiĂ© lâun des vĂ©hicules dans lequel il a Ă©tĂ© dĂ©portĂ© vers la Libye : un pick-up Navara N-Connecta blanc du constructeur Nissan â modĂšle analogue aux 100 vĂ©hicules offerts Ă la Tunisie par lâItalie, en 2022 pour « lutter contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre et la criminalitĂ© organisĂ©e ». A Sfax, en Tunisie, ces vĂ©hicules utilisĂ©s par la police lors dâune arrestation collective sont du mĂȘme modĂšle que ceux fournis par lâItalie en 2022, comme le montre un document nos Ă©quipes se sont procurĂ©.
En 2017, le gouvernement allemand avait, lui aussi, offert Ă la Tunisie 37 Nissan Navara, en plus dâautres Ă©quipements, dans le cadre dâune aide Ă la « sĂ©curisation des frontiĂšres ». Deux vidĂ©os publiĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux, et que nous avons vĂ©rifiĂ©es, montrent Ă©galement lâimplication des mĂȘmes vĂ©hicules dans les opĂ©rations dâarrestation et dâexpulsion menĂ©es par les autoritĂ©s tunisiennes dans la ville de Sfax. ContactĂ©, le ministĂšre de lâintĂ©rieur allemand sâest dit attachĂ© « Ă ce que les Ă©quipements remis dans le cadre de la coopĂ©ration bilatĂ©rale soient utilisĂ©s exclusivement aux fins prĂ©vues », tout en estimant que les vĂ©hicules dĂ©crits par notre enquĂȘte sont « trĂšs rĂ©pandus en Afrique ». Les autoritĂ©s italiennes nâont pas rĂ©pondu Ă nos sollicitations.
En dĂ©pit de la situation, largement relayĂ©e par la presse, de centaines de migrants repoussĂ©s dans les zones frontaliĂšres du pays, lâUE a signĂ©, le 16 juillet 2023, un mĂ©morandum dâentente avec la Tunisie, devenue le premier point de dĂ©part des migrants vers le continent. Un accord Ă©rigĂ© en « modĂšle » par Mme von der Leyen. La mĂ©diatrice europĂ©enne, Emily OâReilly, a toutefois ouvert une enquĂȘte sur ce mĂ©morandum : « Le financement de lâUE (âŠ) ne doit pas soutenir les actions ou mesures susceptibles dâentraĂźner des violations des droits de lâhomme dans les pays partenaires », a rappelĂ© Mme OâReilly Ă Mme von der Leyen, dans une lettre rendue publique le 13 septembre 2023.
« Les Etats europĂ©ens ne veulent pas avoir les mains sales. Ils sous-traitent donc Ă des Etats tiers des violations des droits de lâhomme, estime, pour sa part, Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public Ă lâuniversitĂ© Jean-Moulin-Lyon-III. Mais, du point de vue du droit, ils pourraient ĂȘtre tenus pour responsables. » La Commission europĂ©enne nous informe par la voix dâun porte-parole que « lâUE attend de ses partenaires quâils remplissent leurs obligations internationales, y compris le droit au non-refoulement » et que « tous les contrats de lâUE contiennent des clauses relatives aux droits de lâhomme permettant Ă la Commission dâajuster leur mise en Ćuvre si nĂ©cessaire ». Or, des documents que nous nous sommes procurĂ©s attestent de la connaissance que les instances de lâUE ont de ces arrestations et de ces dĂ©portations collectives. Une dĂ©cision de la Commission europĂ©enne, de dĂ©cembre 2019, Ă propos des financements de lâUE au Maroc, fait par exemple rĂ©fĂ©rence Ă une « vaste campagne de rĂ©pression » contre des migrants subsahariens, se traduisant par des arrestations et des expulsions « illĂ©gales » dans des zones reculĂ©es. Dans un rapport finalisĂ© en 2019, la Cour des comptes europĂ©enne sâinquiĂ©tait, dĂ©jĂ , de lâopacitĂ© avec laquelle les fonds attribuĂ©s par les Vingt-Sept aux autoritĂ©s marocaines Ă©taient utilisĂ©s, ainsi que du manque de « procĂ©dures de contrĂŽle ».
En Mauritanie, plusieurs officiels du HCR, de lâOIM ou des forces de police espagnoles confient avoir connaissance de la pratique dâexpulsion en plein dĂ©sert. Des Ă©lĂ©ments repris dans un rapport et une recommandation du Parlement europĂ©en datĂ©s de novembre 2023 et janvier 2024. Alors que le dĂ©ploiement de Frontex en Mauritanie est en cours de discussion, lâagence rappelait, en 2018, dans un guide de formation Ă lâanalyse de risques, destinĂ© aux Etats africains partenaires dans la lutte contre lâimmigration irrĂ©guliĂšre, que la « charte africaine des droits de lâhomme et des peuples interdit les arrestations ou dĂ©tentions arbitraires ». En dĂ©pit de cette attention, Frontex a ouvert une cellule de partage de renseignement Ă Nouakchott, dĂšs lâautomne 2022, et procĂ©dĂ© Ă la formation de plusieurs policiers. Parmi eux se trouvent plusieurs agents en poste au centre de rĂ©tention de Nouakchott. Celui-lĂ mĂȘme par lequel transitent chaque jour des migrants victimes de dĂ©portation collective.
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Murray Bookchin : à bas la hiérarchie !
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Ăcologiste anarchiste, penseur des causes sociales de lâaffrontement destructeur entre nos sociĂ©tĂ©s et la nature, et thĂ©oricien dâun municipalisme libertaire Ă construire dĂšs aujourdâhui, Murray Bookchin est une figure essentielle de lâĂ©cologie politique.
#Philosophie #Ă©cologie #anarchisme #Portraits
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Goldbaum of Krakow sur X :
« Les sionistes mettent en danger les juifs en assimilant dâoffice juif et đźđ± ou en prĂ©tendant que toute critique dâđźđ± est antisĂ©mite.
Soyez gentils les gars : DĂ©fendez votre petit Ătat dâapartheid gĂ©nocidaire autant que vous voulez mais nous mettez pas dans la sauce
Shabbat shalom »