• Nouveaux foyers pour travailleurs migrants : la grande déprime des résidents | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201801220941/nouveaux-foyers-pour-travailleurs-migrants-la-grande-deprime-des-residents

    Au 12 de la rue Henri Matisse, à Aulnay-sous-Bois, une nouvelle résidence sociale a vu le jour en octobre 2016. Accueillant des travailleurs migrants, le bâtiment flambant neuf tranche avec l’esprit collectif et convivial des foyers. Quitte à isoler ses résidents et à bouleverser leur vie.
     
    Au 12 de la rue Henri Matisse à Aulnay-sous-Bois, le bâtiment à l’architecture élégante décline des nuances de gris alliés à un aluminium qui joue avec la lumière. En face, se trouve la cité du Galion, la bibliothèque d’Elsa Triolet, le grand café de Paris et des commerces…Difficile de croire que le bâtiment, mis en service en octobre 2016, abrite un foyer de travailleurs migrants. Ici, l’Adef qui gère 45 foyers et résidences sociales en Île-de-France a voulu rompre avec un passé fait de bâtiments marqués par l’urgence, quand il fallait construire vite et pas cher.
    Badge, calme et peinture fraîche
    Dès l’entrée principale, il faut un badge pour y accéder. On n’entre pas là n’importe comment : on y pénètre grâce à un résident qui nous fait entrer. A l’intérieur, tout est calme. On ne croise personne dans les couloirs. Une lumière très forte et très blanche les éclairent. L’odeur de peinture fraîche, rouge et blanche, nous accompagne. Tout est propre mais tout est désert aussi. Pour avoir fréquenté bien d’autres foyers, une chose frappe : l’absence de circulation et l’absence de lieux où les résidents se retrouvent pour se voir, parler, jouer, plaisanter, manger. Tout paraît mieux que dans l’ancien foyer, lui aussi situé rue Matisse, fermé en 2016. Ici, le bâtiment abrite 340 lits, 10 de moins, mais chaque résident dispose d’un logement autonome de 18m2 pour les célibataires, 25 m 2 pour les couples.

    “Chacun chez soi dans notre chambre, ça nous tue”
    Tout devrait donc être pour le mieux. Ça c’est sur le papier car en réalité, ce n’est pas l’opinion des résidents croisés dans le hall de l’entrée qui, tous, déplorent la situation actuelle. “Nous sommes enfermés dans nos cellules. Nous avons tout dans nos chambres une salle de douche, des toilettes, un coin cuisine mais il nous manque quelque chose”, s’exclame Mamadou Konté*, ouvrier dans le bâtiment. Il déverse sa colère comme s’il attendait cette occasion. “C’est propre oui. Il y a la sécurité aussi mais ce n’est pas seulement ça la vie. Ce que nous voulons, c’est aussi nous évader de nos angoisses. Pour ça, il faut que nous parvenions à vivre dans une bonne ambiance et pour ça, il nous faut des espaces où on peut se rencontrer, comme avant. Chacun chez soi dans notre chambre, ça nous tue. Si je trouve un autre logement, j’y vais tout de suite”.
    “Avec ces nouveaux foyers, ils ont bouleversé la vie que l’on menait de manière conviviale”
    Beaucoup des résidents de ces foyers construits ces dernières années se montrent méfiants.
    Moussa* 60 ans, originaire du Mali, vit dans les foyers depuis 1995. Il est membre du collectif des dirigeants du nouveau foyer de la rue Matisse et se montre lui aussi virulent et sans nuance. “Je suis entièrement contre cette façon de construire. Nos conditions de vie actuelle dans ces nouveaux locaux sont comparables à celles de prisonniers dans leurs cellules. Nous voulons de la liberté. On paye notre loyer. Avec ces nouveaux foyers pour migrants, ils ont bouleversé la vie que l’on menait de manière conviviale. Ils ont rendu privé tous ces espaces communs et les ont mis dans nos chambres (cuisine, salle de bain-wc)”. Retraité, il ne manque pas l’occasion de déverser son amertume. Ses yeux au bord des larmes, il perd les mots avant qu’ils n’arrivent sur ses lèvres. “Je ne peux pas comprendre ce manque de considération envers nous. Ce système est pourri. Même les lieux de culte ont disparu. On n’a pas une pièce où on peut se retrouver”.
    Ce constat de l’individualisme, de l’isolement, dans les résidences est partagé et repris par tous nos interlocuteurs.

    #foyers #restructuration #isolement

  • Le vivant ne sera pas pucé

    Appel des opposant⋅es au puçage électronique des brebis et des chèvres

    Par le collectif Faut Pas Pucer

    http://jefklak.org/?p=5558

    Pour identifier leurs bêtes à l’usage des services vétérinaires et administratifs, les éleveurs et éleveuses de brebis devaient apposer sur chacune de leurs bêtes une, puis deux boucles à l’oreille. Depuis 2015, c’est à présent une puce RFID émettant des informations par lecture sans contact qui est devenue obligatoire. Sous couvert de traçabilité, cette technologie de contrôle sert avant tout à industrialiser plus encore les mouvements des animaux, qui sont décrits dans les textes officiels comme du « minerai-viande ». Une logique gestionnaire et informatique qui n’a rien à voir avec la pratique des bergers et bergères qui s’occupent de petits troupeaux, font de la vente directe et gardent un lien de compagnonnage avec les bêtes. Aussi certain·es se sont regroupé·es autour du collectif Faut pas pucer, pour continuer à mener leur vie et organiser leur métier dignement. Des contrôles réguliers de l’administration statuent sur le montant des prestations sociales indexées à la soumission aux normes d’identification électroniques. Depuis 2013, le collectif Faut pas pucer résiste à ces contrôles en les rendant publics, et ce sont des dizaines de camarades qui viennent chaque fois en soutien. La solidarité et aussi de mise, pour aider collectivement les petit·es éleveurs et éleveuses qui subissent de lourdes sanctions financières. Le 22 novembre 2017, ce sont 100 personnes qui sont venues soutenir deux berger·es contrôlé·es dans dans une ferme du Tarn.

  • Le LBD40 désormais interdit dans les manifestations parisiennes - Paris-luttes.info via @paris
    https://paris-luttes.info/info-exclusive-le-lbd40-desormais-9348
    Place de la Bastille, 1er mai 2017 :
    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/IMG/arton9348.jpg?1515841606

    Une information (volontairement ?) passée sous silence par la presse mais qui va changer les pratiques de la Police (et les nôtres) durant les manifestations

    Le Défenseur des Droits vient de remettre, à l’Assemblée Nationale, un rapport assez conséquent sur le maintien de l’ordre en France.
    Le document fait près de 116 pages d’analyses factuelles avec quelques recommandations.
    http://www.assemblee-nationale.fr/presidence/Rapport-MO-09-01-18.pdf

    Concernant l’usage du LBD40, le rapport est très critique quant à l’usage de cette arme. Comment ne pas l’être quand la liste des mutilés ne cesse de croître chaque année ?

    Si les recommandations risquent de toutes évidences de ne pas être entendues ni mêmes lues par les parlementaires, une information est retranscrite dans le document et pas des moindres :

    On apprend en effet que le préfet de police (de Paris) a désormais pris la décision de proscrire le LBD40 dans les opérations de maintien de l’ordre au regard de sa dangerosité et de son caractère inadapté dans ce contexte.

    #maintien_de_l'ordre #police #LBD40 #défenseur_des_droits

    • LBD : Réaction au rapport du défenseur des droits, L’Assemblée des Blessés par la police
      https://nantes.indymedia.org/articles/39746

      2 - Le Défenseur des Droits n’émet que des avis symboliques. Le président de l’assemblée Nationale, François De Rugy, s’est empressé de le rappeler en précisant que ce rapport « n’engage en rien l’Assemblée ». Cela fait des années que le Défenseur des Droits produit des rapports mettant en lumière les violences policières, et que simultanément, le gouvernement arme d’avantage ses forces de l’ordre et que ces violences s’aggravent dans l’impunité généralisée. S’il n’est pas suivi d’effet, ce rapport n’a qu’un rôle cosmétique.

      3 - Il y a quelques années, le Défenseur des Droits préconisait l’abandon du Flash-Ball, la première génération d’arme tirant des balles en caoutchouc. Le gouvernement avait répondu qu’il le remplaçait par le LBD 40, beaucoup plus puissant et plus précis. Aujourd’hui, le Défenseur des Droits prône l’abandon du LBD 40, alors que de nouvelles armes encore plus dangereuses sont données aux forces de l’ordre. Par exemple le PGL-65, qui équipe déjà les CRS, une sorte de fusil mitrailleur qui permet de propulser en rafale des balles en caoutchouc et des grenades sur des civils. Du reste, il n’est désormais plus exceptionnel de voir un policier sortir une arme de service dans une situation de maintien de l’ordre. Le changement de doctrine induit par les Lanceurs de Balles a banalisé, pour les policiers, le fait de tirer sur des individus.

  • 4 expériences de retour à la nature (4/4) : Longo Maï, l’utopie dure longtemps

    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/longo-mai-lutopie-dure-longtemps

    Dans le sillage de 1968, de jeunes militants allemands, suisses et autrichiens accompagnés de quelques Français désertent la ville pour créer un « bastion de résistance ». Ils s’installent en 1973 sur la commune de Limans, à côté de Forcalquier dans les Alpes de Haute-Provence où ils fondent une coopérative agricole autogérée qui connaît bientôt un immense afflux et essaime en France et en Europe : maraîchage, apiculture, élevage de moutons ou bûcheronnage accompagnent désormais les actions politiques et les campagnes de soutien que le collectif continue de mener. Ni règles écrites, ni salariat, ni propriété privée. Une radio libre, à laquelle participent largement des habitants de la région. Depuis quatre décennies, l’accueil de réfugiés.

    Longo Maï, c’est quelque chose de profondément international. Le groupe d’origine, en 1973, avait déjà plusieurs nationalités.

    Longo Maï signifie en Provençal que ça dure longtemps. Certains partent, d’autres arrivent : l’utopie dure longtemps. Elle évolue, et trois générations se côtoient désormais dans la ferme de Limans où vivent, travaillent et militent cent personnes de plusieurs nationalités.

    #communauté #longo_mai

  • Une dizaine de salariés de Prosegur en grève : ils ne veulent pas être géolocalisés pendant leur service
    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/une-dizaine-de-salaries-de-prosegur-en-greve-ils-ne-veulent-pas-etre-geol

    Depuis mardi 19 décembre, une dizaine de salariés de l’entreprise de sécurité Prosegur sont en grève. Ils dénoncent la volonté de leur direction d’imposer une géolocalisation constante pendant leur service. Une atteinte inacceptable à leur liberté selon eux. Une dizaine de salariés de l’entreprise de sécurité Prosegur sont en grève depuis une semaine à Saint-Jean-Bonnefonds. Des salariés d’une unité bien spécifique : ceux qui font des rondes de nuit pour surveiller des banques, par (...)

    #Prosegur_(PSG) #travail #géolocalisation #travailleurs #surveillance

    ##Prosegur__PSG_

  • Hamburguerre sociale en Aveyron

    Trois mois de grève à McDonald’s,
    récit et décryptage d’une lutte débordante

    Par Ferdinand Cazalis

    http://jefklak.org/?p=5173

    Plus une lutte est longue, plus elle dévoile ses plaisirs et ses difficultés. Au McDonald’s de Villefranche-de-Rouergue dans l’Aveyron, cela fait plus de trois mois qu’un poignée de jeunes syndiqué·es ont arrêté le travail après le licenciement abusif d’un de leurs collègues. Ils demandent de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire. Mais leur combat déborde le triste ron-ron des conflits au travail. Les voilà à affronter homophobie, antisyndicalisme structurel, management d’extrême droite et pouvoir des multinationales… Récit en double voie de la banalité du mal et des puissances de résistance.

  • Le taylorisme à la mode hippie, par Evgeny Morozov (Les blogs du Diplo, 13 décembre 2017) https://blog.mondediplo.net/2017-12-13-Le-taylorisme-a-la-mode-hippie

    Le capitalisme numérique moderne, avec sa promesse de communication instantanée et permanente, n’a pas fait grand-chose pour nous débarrasser de l’aliénation. Nos interlocuteurs sont nombreux, notre divertissement illimité, la pornographie se télécharge vite et en haute définition. Pourtant, notre quête d’authenticité et de sentiment d’appartenance, aussi dévoyée soit elle, persiste bel et bien.

    Au-delà des remèdes accessibles et évidents à notre crise d’aliénation : plus de bouddhisme, plus de méditation, plus de camps de désintoxication Internet, l’avant-garde numérique du capitalisme contemporain a envisagé deux solutions, respectivement inspirées de John Ruskin et d’Alexis de Tocqueville.

  • Après l’incendie de la Casemate, la communauté des fablabs réagithttp://www.makery.info/2017/11/28/apres-lincendie-de-la-casemate-la-communaute-des-fablabs-reagit

    Consternation chez les makers. A Grenoble, la Casemate a été dévastée le 21 novembre par un incendie. Un acte politique contre la « nuisance » des fablabs revendiqué anonymement. Réactions et solidarité.

    Le Fab lab de la Casemate détruit par le feu : un incendie criminel contre un symbole ?

    Source : article Le Fab lab de la Casemate détruit par le feu : un incendie criminel contre un symbole ? | Place Gre’net - Place Gre’net
    https://www.placegrenet.fr/2017/11/21/incendie-casemate-grenoble/163302

    Le texte de renvendication
    Grenoble technopole apaisée ?
    https://nantes.indymedia.org/articles/39247

    #grenoble #metropole_apaisee

  • Bruno Latour : « Défendre la nature : on bâille. Défendre les territoires : on se bouge »
    https://reporterre.net/Bruno-Latour-Defendre-la-nature-on-baille-Defendre-les-territoires-on-se

    C’était la politique issue du traité de Westphalie en 1648. Fondée sur les nations, les États…

    Oui, des États et des ressources. Ce qui est nouveau, c’est qu’il y a une dispute sur l’échiquier lui-même : quelle est sa forme ? Les États-Unis sont dans un monde où il n’y a pas de problèmes écologiques. Évidemment il y en a un, mais il est considéré comme n’appartenant pas au territoire sur lequel les États-Unis prennent leurs décisions. Donc, entre eux et les gens qui prennent leurs décisions en fonction de ce que j’appelle le nouveau régime climatique — qui est plus vaste que le climat, il intègre aussi les animaux et la biodiversité —, il n’y a pas de monde commun, de métrique commune.

    Est-ce seulement entre les États-Unis de Trump et le reste du monde ? Ou n’est-ce pas une fracture au sein de chaque société ?

    Oui, cela partage toutes les sociétés et tous les individus. Les questions écologiques sont des sujets bouleversants. Il y a un problème émotionnel : quand on a lu trois numéros de Reporterre ou qu’on a vu trois reportages à la télévision, sur les scandales des OGM, sur le blanchiment des coraux et sur M. Trump, on se demande : « Mais que faire de tout cela ? » Il n’y a pas une politique qui absorbe la déréliction dans laquelle on se trouve. Si on ne met pas cette affaire de déréliction au centre de la discussion, on ne comprend pas à quel point on est désorienté.

    Que voulez-vous dire par « déréliction » ?

    La version dramatisée de cette idée est le « catastrophisme », qui est à la fois exact — si on suit les scientifiques — et exagéré. Il y a une souffrance de la question écologique. Si on n’en comprend pas la profondeur, on ne comprend pas la réaction de ceux qui nient. C’est le sens de la « dénégation » : on sait, mais on dit « je ne peux pas vivre avec cela ». Si on ne comprend pas que ceux qui refusent d’agir sont aussi troublés que ceux qui agissent, on perd l’occasion d’établir des alliances possibles.

    Qu’entendez-vous par ce terme de classes « géo-sociales » ?

    Ce sont les différentes parties prenantes qui se trouvent sur un territoire. Cela peut être des humains. Mais aussi des humains avec les semences qu’ils préfèrent avoir, les loups avec lesquels ils sont prêts à cohabiter ou pas, les éoliennes avec lesquelles ils sont prêts à vivre ou pas, etc. Les classes géo-sociales sont des alliances entre des groupes sociaux qui ne sont plus définis par leur position dans le système de production, mais par leur cohabitation choisie sur un territoire.

    Toutes ces questions ont un rapport avec la notion de ressources. Mais elles n’ont pas fait l’objet d’une mise en politique par la gauche. Dans les années 1950-1960, les partis de gauche ont continué à définir les classes sociales d’une façon qui ne correspondait plus aux changements en cours. Les partis écologistes et féministes se sont développés avec beaucoup de peine pour essayer de faire entrer les nouvelles questions dans les questions d’injustice sociale, mais cela n’a jamais pris dans le cas des écologistes. Pourquoi ? Parce que cela avait l’air de ressembler à la nature, donc leur demande restait radicalement extérieure au social. Et, tant que le social est défini par des relations entre les humains, la politique de défense des autres intérêts reste abstraite. On aura beau dire qu’il faut défendre les espèces, cela ne vous concerne pas directement, ce n’est pas vous. Alors que si l’on dit que nous sommes des territoires, les territoires cela se défend, on n’hésite pas. Défendre la nature : on bâille. Défendre les territoires : on se bouge. C’est cette variation-là qu’il faut capter. Quelle est la différence entre la nature et un territoire ? Et de quoi se compose le territoire ?

    Vous continuez à employer le terme de « nature » ?

    Je le fais pour être entendu. Mais ce n’est pas la nature dont il s’agit, c’est de Gaïa.

    Mais alors, c’est quoi la « nature » ?

    Il ne faut pas utiliser le mot parce que « nature » oriente aussitôt vers une vision apolitique. Elle a été inventée pour dépolitiser les rapports entre les humains et les objets à utiliser comme ressources. Mais, si je dis « Gaïa », on rencontre une autre difficulté. Tous ces sujets sont difficiles et nous restons dans un énorme retard intellectuel sur ces questions. C’est pour cela que le terme de « zones critiques » me va très bien, « zones critiques » comme zones à défendre. Cela signifie qu’on reterritorialise les questions politiques. La notion de territoire, que la gauche française a toujours associée à des positions réactionnaires, redevient le centre de l’attention. Évidemment avec les dangers que cela pose : « se reterritorialiser », « se réenraciner » sont des termes toxiques. Mais en même temps, c’est bien de cela dont il s’agit dans l’écologie.

    En quoi l’encyclique Laudato Si est-elle importante ?

    Elle est capitale. C’est LE grand texte qui fait une liaison entre la question de la pauvreté et la question écologique. C’est le texte qu’aurait dû écrire un ou une écologiste en position de pouvoir. C’est la première fois qu’on entend dans un langage simple que la question de la pauvreté et la question écologique sont la même question. C’est très important et cela a un peu bougé, malheureusement pas beaucoup, les chrétiens.

    #Ecologie_politique #Gaia #Bruno_Latour

  • Un quart des #salariés français en état d’#hyperstress
    http://www.miroirsocial.com/actualite/15295/un-quart-des-salaries-fran-ais-en-etat-d-hyperstress

    Notons d’abord l’importance du phénomène du stress au travail, avec près d’un quart des individus en état d’hyperstress, dangereux pour leur santé. Les femmes sont un peu plus touchées que les hommes alors que cadres et non-cadres sont également concernés. Les taux d’hyperstress augmentent aussi légèrement avec l’âge. En fait, les plus grandes différences concernant les taux d’hyperstress s’observent en fonction des secteurs d’activité.

    Environ la moitié de ces salariés présente des niveaux élevés d’#anxiété et un salarié sur six est sans doute atteint d’une pathologie anxieuse. Les niveaux dépressifs élevés sont nettement moins fréquents, ne touchant que moins d’un tiers des salariés. Les états dépressifs caractérisés semblent ne toucher qu’un seul salarié sur 15. Les manifestations anxieuses et dépressives sont plus fréquentes chez les femmes, augmentent avec l’âge et varient selon les secteurs d’activité.

    Les sources de stress au travail (les facteurs de risques psychosociaux) sont extrêmement nombreuses et leur grande diversité apparaît dans les résultats de cette étude. Les exigences liées au travail et les changements se détachent nettement, ainsi que le manque d’autonomie et de reconnaissance. Les relations au travail semblent moins responsables du stress des salariés.

    • Il semble même avoir actuellement une certaine homogénéité des sources de stress au travail, touchant de façon finalement assez identique tous les salariés, alors qu’il n’y a pas un même niveau d’homogénéité en ce qui concerne les niveaux de stress ressentis par les salariés. C’est en tout cas ce que montre cette étude.

      J’ai du mal à croire que le stress généré par le harcelement sexuel que subissent les femmes au travail ne soit pas une source de stress particulière et le texte ne parle pas non plus du stress lié au racisme qui doit avoir un impacte sur certain·e·s salarié·e·s. Une source de stress identique entre tous les salarié·e·s ca me semble impossible.

    • à l’abattoir, il n’y a pas que les animaux qui sont stressés. Les cochons finissent en pâté et les salarié.es passent à la moulinette.
      https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/journal-breton-saison-2-58-la-fabrique-du-silence-1-a-labattoir



      https://www.humanite.fr/marre-de-suer-sang-et-eau-pour-engraisser-cooperl-ils-ont-decide-de-parler-

      Commentaire désabusé de Marie-Jeanne Meunier : « En cas d’accident, la direction préfère appeler un taxi. S’ils préviennent les pompiers, la gendarmerie ouvrira nécessairement une enquête sur l’origine de l’accident. » La direction refuse de communiquer les statistiques concernant accidents du travail et maladies professionnelles. Mais les salariés de Lamballe montrent du doigt leur corps amoché. « Épaules, coudes, poignets, on a tous les TMS (troubles musculo-squelettiques) imaginables, soupire une ouvrière. C’est à force de répéter les mêmes gestes, debout à la chaîne, pendant 20 ans… »

      #stress

    • Le compte-rendu radio sur france cul parlait plus précisément de ces états d’hyperstress (pathologique). L’étude les relie visiblement à la numérisation du travail qui provoque des changements incessants dans nombre de métiers. Avec pour conséquences « une perte d’autonomie des salariés » et de « grandes difficultés à imaginer ce que sera leur métier dans plusieurs années, et donc à s’y projeter » (je cite de mémoire).

  • Les ingénieurs de Facebook et Google ont des états d’âme
    https://usbeketrica.com/article/temoignages-ingenieurs-facebook-google-economie-attention-addiction-res

    L’ex-stratège de Google a construit le système qui permet à l’entreprise de mesurer l’impact des publicités vendues dans le monde. Le jeune homme de 35 ans confie au Guardian que l’industrie de la tech est pour lui « la plus importante, la plus standardisée, et la plus centralisée des formes de contrôle de l’#attention de l’histoire de l’humanité ».

    #dissonance_cognitive #médias_sociaux

  • À Saint-Victor, en Aveyron, la débandade de RTE

    L’Amassada

    http://lavoiedujaguar.net/A-Saint-Victor-en-Aveyron-la

    À l’ère de la transition énergétique pour la prétendue croissance verte, RTE (Réseau de transport d’électricité) tente de s’approprier les terres de deux jeunes agriculteurs à Saint-Victor, dans le Sud-Aveyron, pour implanter un transformateur électrique de sept hectares. Ce transformateur redistribuerait sur le réseau international du commerce de l’énergie la production de mille éoliennes en construction sur les crêtes de la région. La municipalité de Saint-Victor et la majorité des habitants sont contre le projet, mais les machines invasives de RTE et des promoteurs avancent, appuyées par les services de l’État.

    Au premier jour de l’hiver 2014, une cabane nommée l’Amassada se dresse sur les terres convoitées. Les rencontres, les liens, les résistances s’étendent et s’intensifient.

    Mardi 7 novembre 2017, nous étions deux cents réunis derrière une muraille de paille pour refuser l’enquête publique. Le village est couvert de banderoles (...)

    #Aveyron #Saint-Victor #éoliennes_industrielles #résistance

  • La numérisation de l’école mérite un débat public contradictoire

    https://tableauxnoirsblog.wordpress.com/le-monde-30102017

    Notre affaire a fait son petit bruit. Dans le Tarn, au collège Albert Camus, des profs sont poursuivis, mis en cause et perquisitionnés pour une sombre histoire de « vol de tableaux noirs » … On vous expose l’affaire.

    [...]

    Avec le sentiment tragique de vivre dans un monde qui tourne à la farce, nous tâchons aujourd’hui d’éclaircir cette situation ubuesque. Dans un collège gouverné par un management dans l’air du temps, nous, les professeurs, sommes devenus des opérateurs. Nous devons non seulement nous soumettre aux réformes successives, mais aussi aux contraintes « techniques » multiples, motivées par les lobbyings de la rénovation. Pendant ce temps, les conseils élus pour nous représenter restent sourds aux besoins criants que nous exprimons pour pouvoir exercer notre métier. Le pouvoir politique, propriétaire de notre établissement, comme ailleurs, considère les constructions, les rénovations, les équipements comme des cadeaux. Mais des cadeaux au service de qui ? Le plan numérique dans l’Éducation Nationale a débouché fin 2015 sur un accord entre Microsoft et notre Ministère qui se refusent à appuyer le développement et l’usage des logiciels libres.

    [...]

    Nous demandons aux collectivités locales et à l’État un véritable bilan de l’équipement numérique : combien de milliards ont été dépensés dans ce domaine depuis ces quinze dernières années ? Comment a été ventilé cet argent public (quelles entreprises en ont été bénéficiaires) ? Et surtout, quel est son impact pédagogique ? A-t-il permis d’améliorer la réussite des élèves en matière de lecture, d’écriture, d’acquisition des connaissances et de l’esprit critique ? A-t-il permis de réduire les inégalités à l’École ?

  • « Pôle emploi, c’est vraiment devenu une machine de guerre » - Basta !
    https://www.bastamag.net/Pole-emploi-c-est-vraiment-devenu-une-machine-de-guerre
    https://www.bastamag.net/IMG/arton6408.jpg?1509724296

    la dématérialisation, qui contraint les demandeurs d’emploi à s’inscrire par internet depuis début 2016, résume la politique globale de l’établissement : une mise à distance sans cesse renforcée des usagers, et plus particulièrement des plus vulnérables.

    « Comment font les gens qui n’ont pas d’Iphone ou de tablette ? Ou qui ne sont tout simplement pas à l’aise avec les nouvelles technologies ? C’est vite vu, ils ne s’inscrivent pas. » « On taille l’offre sur mesure pour les plus employables, et les autres, on les laisse sur le bord du chemin, voire on les pousse dans le fossé, enfonce Claude [1]. Pôle emploi, c’est vraiment devenu une machine de guerre. »

    #chômage #tri_sélectif

  • « La numérisation de l’école mérite un débat public contradictoire »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/10/30/la-numerisation-de-l-ecole-merite-un-debat-public-contradictoire_520

    Par Valérie Brun (professeure d’histoire-géographie), Sandrine Calvignac (professeure d’anglais), Daniel Lahana (professeur de mathématiques), Liêm-Khê Luguern (professeure d’histoire-géographie) ; Amélie Aschenbroich, Elsa Cordier, Didier Escande, Karen Gehrke, Stéphane Tourman (parents d’élèves du collège Albert-Camus de Gaillac, dans le Tarn)

    Notre affaire a fait son petit bruit. Dans le Tarn, au collège Albert-Camus, des profs sont poursuivis, mis en cause et perquisitionnés pour une sombre histoire de « vol de tableaux noirs »…

    Le conseil départemental, qui finance la rénovation du collège, avait décidé qu’à la rentrée l’établissement ne serait équipé que de tableaux blancs. Ceci en dépit de nos multiples démarches et courriers, restés sans réponse, pour préserver notre outil de travail. Le 28 juin, en plein jour, en présence de la direction de l’établissement, et aidés de parents d’élèves solidaires d’une action qu’ils considèrent légitime, nous démontons quelques tableaux noirs. Nous souhaitions les remettre en service à la rentrée. Une douzaine de gendarmes arrive, alertée d’un « cambriolage au collège ». Les tableaux, déjà̀ chargés dans un véhicule, sont remis dans le hall du collège sous leur escorte.

    La suite des événements s’avère plus grave encore. Nous sommes convoqués à la gendarmerie. Nous sommes auditionnés et découvrons alors avec stupeur le contenu de l’accusation. Nous sommes interrogés sur d’autres vols : deux tabourets, deux tables d’élèves, des chariots, des rideaux… Faut-il préciser que nous n’avons rien à voir avec tout ça ? Nous sommes fichés. Pris en photo de face, de profil, de trois-quarts, nos empreintes sont relevées. L’absurde ne s’arrête pas là : suite à nos auditions, nos domiciles sont perquisitionnés.

    La symbolique des « tableaux noirs »

    Que nous est-il reproché ? D’avoir cherché à préserver un outil de travail que nous jugeons indispensable pour l’enseignement de nos disciplines ? D’avoir agi selon les objectifs du développement durable enseignés aux élèves, conformément aux recommandations de l’institution ? Dans une telle situation, chacun d’entre nous, s’il choisit d’agir contre l’absurdité, qu’elle soit d’ordre pédagogique, écologique ou financier, peut se retrouver broyé.

    La symbolique des « tableaux noirs » étant trop forte, tout a été fait pour les noyer sous un fatras d’objets disparus pour nous faire passer pour des délinquants et contester la portée pédagogique de notre acte. Le risque que des professeurs, ici ou ailleurs, décident de contester, par quelque moyen que ce soit, le système dans lequel ils sont pris, justifie la réaction d’extrême violence que nous subissons.

    Il aura fallu plus d’une dizaine de milliers de signatures pour la pétition de notre comité de soutien, le concours de personnalités de tous horizons, pour que les poursuites contre nous soient « suspendues ». Pour autant, nous restons « fichés » et les mensonges et la malveillance de nos accusateurs n’ont pas été punis. Notre dossier n’étant pas « vidé » de cette affaire, nous restons aujourd’hui à la merci des brimades institutionnelles, alors que tant de choses restent à dénoncer.

    L’impératif du tableau blanc

    Avec le sentiment tragique de vivre dans un monde qui tourne à la farce, nous tâchons aujourd’hui d’éclaircir cette situation ubuesque. Dans un collège gouverné par un management dans l’air du temps, nous, les professeurs, sommes devenus des opérateurs. Nous devons non seulement nous soumettre aux réformes successives, mais aussi aux contraintes « techniques » multiples, motivées par les lobbyings de la rénovation.

    Pendant ce temps, les conseils élus pour nous représenter restent sourds aux besoins criants que nous exprimons pour pouvoir exercer notre métier. Le pouvoir politique, propriétaire de notre établissement, comme ailleurs, considère les constructions, les rénovations, les équipements comme des cadeaux. Mais des cadeaux au service de qui ? Le plan numérique dans l’éducation nationale a débouché fin 2015 sur un accord entre Microsoft et notre ministère qui se refusent à appuyer le développement et l’usage des logiciels libres.

    L’impératif du tableau blanc n’est qu’une manifestation de la numérisation à marche forcée, incontournable, qui traverse l’éducation nationale. Il se prête aux vidéos, aux projections, là où le tableau noir est has been. Le tableau blanc est le support indispensable pour l’utilisation des cours « clés en main » et standardisés dont l’offre est illimitée sur la Toile, aux kits pédagogiques proposés par des multinationales (Nestlé, Danone, Total…), aux évaluations et corrections type QCM au moment même où l’éducation nationale peine à recruter et doit faire appel à de nombreux contractuels non formés.

    Le tableau noir est l’expression de cette résistance à la « prolétarisation » de notre métier. D’ailleurs rien ne nous dit encore que l’enseignement gagne quelque chose à cet appareillage numérique, notre quotidien nous démontre que des solutions sont à proposer dans la construction de relations riches, du côté de la liberté et de l’autonomie des élèves. Il est crucial d’exprimer que l’appareillage numérique ne peut pas se substituer à la relation profondément humaine qu’est le rapport entre le professeur et son élève. Nous voulons que soient reconnus nos savoirs, nos savoir-faire et notre bon sens sur le terrain.

    Symptômes d’une idéologie de l’innovation

    Les possibilités numériques doivent être pensées avec nous, par nous. Nous refusons que des « experts » puissent nous demander de soumettre notre expérience, notre souci des élèves, de l’enseignement et de l’apprentissage aux exigences de « l’innovation » qui, on le sait bien, aura déjà changé de forme demain. Notre autorité ne peut venir que du fait que nous sommes vraiment là pour quelque chose : pas pour occuper, pas pour programmer, pas pour surveiller. Nous résistons à la banalisation de ces relations déshumanisées, que ce soit avec nos élèves ou au sein de nos institutions.

    En reconnaissant les symptômes d’une idéologie de l’innovation et d’une crispation autoritaire, nous pouvons faire de notre histoire autre chose qu’un fait divers ; et tracer les lignes de l’ère que nous vivons : la start-up nation et les perquisitions.

    Nous demandons aux collectivités locales et à l’Etat un véritable bilan de l’équipement numérique : combien de milliards d’euros ont été dépensés dans ce domaine depuis ces quinze dernières années ? Comment a été ventilé cet argent public (quelles entreprises en ont été bénéficiaires) ? Et surtout, quel est son impact pédagogique ? A-t-il permis d’améliorer la réussite des élèves en matière de lecture, d’écriture, d’acquisition des connaissances et de l’esprit critique ? A-t-il permis de réduire les inégalités à l’école ?

    Nous voulons un débat public contradictoire, essentiel, sur la numérisation de l’école, à l’écart des lobbys industriels. En attendant, nous demandons publiquement le retour des tableaux noirs aux côtés des tableaux blancs pour tous ceux et toutes celles qui le souhaitent. Saisissons-nous de cette affaire pour parler de l’école, des politiques locales, et plus largement du travail.

  • La « révolution des robots » s’impose dans les usines

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/09/27/la-revolution-des-robots-s-impose-dans-les-usines_5192358_3234.html

    En 2016, le marché mondial des robots industriels a bondi de 16 % par rapport à l’année précédente, un niveau inédit. Et pour les experts, ce n’est qu’un début.

    L’essayer, c’est l’adopter. ­A Coubert (Seine-et-Marne), pas question de rendre le robot installé depuis la fin 2014 chez Sotubema. « J’envisage plutôt d’en acheter un deuxième d’ici deux ans », confie même Domi­nique Etienne, le directeur de cette usine de pièces préfa­briquées en béton. C’est que la mise en place du premier robot jamais entré dans les murs de cette PME de 48 personnes a été couronnée de succès.

    Auparavant, quatre ouvriers se relayaient pour prendre et reposer sur des palettes les pièces de béton, à l’aide d’un système de poulies. Un travail dur, certains blocs pesant 300 kilos. Depuis trois ans, un robot allemand Kuka assure la tâche. Pas un de ces humanoïdes avec un « visage », des « yeux » et une « bouche » que l’on trouve dans les films de science-fiction. Ici, le robot est un simple bras articulé vert terminé par une grosse pince bleue. Il saisit les bordures de béton, les pose à l’entrée du tunnel, où elles sont polies, puis les récupère à la sortie.

    Le résultat est spectaculaire. Là où travaillaient quatre personnes, « une seule suffit maintenant pour piloter l’installation et transférer autant de pièces qu’auparavant », se réjouit M. Etienne.

    Un énorme gain de productivité, d’autant que « le robot ne tombe jamais en panne ». Les trois autres ouvriers n’ont pas été licenciés pour autant, mais affectés à d’autres activités. « Ce poste de travail constituait un goulet d’étranglement, explique le directeur. ­A présent, on peut répondre à des ­appels d’offres plus importants et ­produire davantage. » Bilan : le chiffre d’affaires progresse. « Environ 60 % des PME qui s’équipent dans le cadre du plan Robotique embauchent des salariés, preuve que le robot ne tue pas l’emploi », appuie Olivier Dario, le délégué général du Syndicat des machines et technologies de production.

    Sotubema n’est pas un cas unique. Partout en France et dans le monde, les robots envahissent les usines. Les derniers chiffres sont impressionnants. En 2016, près de 294 000 robots industriels ont été vendus à l’échelle de la planète, un niveau encore jamais vu, selon les statistiques publiées mercredi 27 septembre par la Fédération internationale de la robotique. C’est 16 % de plus qu’un an auparavant.

    Surtout, cette hausse très vive accentue un mouvement engagé depuis le début de la décennie. Si bien qu’au total, les ventes annuelles de robots industriels ont été multipliées par 2,6 par rapport à leur niveau d’avant la crise de 2008-2009.



    Une ascension tirée en grande partie par la montée en puissance industrielle de la Chine. Dans la compétition mondiale, le pays ne peut plus miser uniquement sur ses bas salaires – ils sont encore plus faibles au Vietnam ou en ­Indonésie. Il s’équipe donc massivement en robots. A lui seul, il a ­raflé 30 % de la production mondiale en 2016.

    Concentration

    Au total, les trois quarts des robots fabriqués dans le monde sont destinés à cinq pays, les cinq champions qui se disputent l’hégé­monie en matière industrielle : la Chine, la Corée du Sud, le Japon, les Etats-Unis et l’Allemagne.

    Pareille concentration alimente une certaine anxiété. « Le recours à la robotique tourne pour l’instant à l’avantage des pays aux capacités industrielles bien établies, ce qui pourrait assombrir les perspectives des pays en développement, dont l’activité manufacturière ne progresse plus ou qui sont déjà entrés dans une phase de désindustrialisation précoce », s’alarme la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement dans un rapport, le 14 septembre.

    La France, elle, participe au mouvement. Environ 4 200 robots y ont été vendus en 2016, une hausse de 39 % en un an, selon la Fédération internationale. Visiblement, les industriels se sont rués pour profiter de l’incitation fiscale à l’investissement avant sa fin programmée en avril 2017.

    « Cette mesure a été assez magique, confirme Bruno Grandjean, le président de la fédération patronale de la mé­canique. Conjuguée avec une ­conjoncture favorable et avec les ­efforts de pédagogie sur le retard français en matière de roboti­sation, elle a enclenché une dynamique impressionnante. Les entreprises ont compris l’urgence d’investir. Soit on monte enfin en gamme, soit il faut délocaliser. C’est aujourd’hui ou jamais ! »

    Cette effervescence n’est peut-être qu’un début. En France, « le mouvement devrait se prolonger », veut croire M. Grandjean. « Les chefs d’entreprise ont pris conscience de la nécessité d’être aux plus hauts standards internationaux s’ils veulent garder une production sur place. » Or, malgré l’effort de 2016, ils en restent assez éloignés. En moyenne, on ne compte que 132 robots pour 10 000 employés dans l’industrie manufacturière tricolore. Une densité bien plus faible qu’en Corée du Sud (631 pour 10 000), en Allemagne (309) ou au Japon (303). Dans l’automobile, en revanche, la France et l’Allemagne font désormais jeu égal.

    Poursuite de l’accélération

    La Fédération internationale table elle aussi sur une poursuite de l’accélération. Le marché mondial devrait, selon ses prévisions, encore bondir de 18 % en 2017, puis de 15 % par an jusqu’en 2020. Un op­timisme partagé par le Boston Consulting Group (BCG). En juin, ses consultants ont revu à la hausse leurs prévisions, et s’attendent désormais à ce que le marché total des robots (dans l’industrie, mais également les services, l’agriculture, le grand public, etc.) atteigne 87 milliards de dollars, soit 73 milliards d’euros, en 2025.

    Un siècle après l’invention du mot « robot » par l’écrivain tchèque ­Karel Capek, ces appareils dé­sormais bourrés d’informatique connaissent ainsi un décollage décisif. Avec d’autres technologies comme la réalité virtuelle, l’impression 3D et l’Internet des objets, le recours massif aux robots constitue une composante clé de l’actuelle « quatrième révolution industrielle », selon des experts comme Klaus Schwab, le fondateur du forum de Davos (Suisse). Au total, plus de 3 millions de robots devraient fonctionner dans ­le monde à la fin 2020, un triplement en dix ans. De quoi bouleverser le système de production hérité des années 1970.

    Aux yeux des professionnels du BCG, deux grands facteurs expliquent cet essor. Premier point clé : la technologie se révèle de plus en plus performante. D’année en année, les robots deviennent plus petits, plus sophistiqués, plus adaptables. Plus connectés, aussi. Les mouvements d’un robot de soudure installé dans une usine peuvent par exemple être optimisés en fonction des performances d’appareils similaires utilisés dans le même site ou un autre.

    Deuxième facteur décisif : la baisse des prix des appareils, alors que les salaires ouvriers ont au contraire augmenté. Chez So­tubema, l’implantation de l’îlot ­robotisé n’a coûté qu’environ 350 000 euros, dont 80 000 euros pour la « petite merveille » vert et bleu elle-même. A ce tarif, l’investissement devrait être vite rentabilisé. D’autant que la société de Seine-et-Marne a bénéficié de subventions couvrant 20 % du total, dans le cadre surtout des aides aux équipements qui rendent le travail des opérateurs moins pénible. « Mais même sans ces aides, on aurait investi, reconnaît le directeur de l’usine. Si l’on veut non plus être un artisan, mais un industriel du béton, il faut se moderniser, on n’a pas le choix. »

  • « Le paysan impossible. Récit de luttes », Yannick Ogor - Les éditions du bout de la ville
    http://leseditionsduboutdelaville.com/index.php?id_product=7

    Yannick Ogor, éleveur et maraîcher, ancien animateur de la Confédération paysanne, retrace la contestation agricole en France depuis soixante ans. Il éclaire les faux-semblants qui structurent « l’administration de l’alimentation des masses ». Pour pouvoir enfin se départir de la figure mensongère du « paysan » qui ne sert qu’à justifier l’asservissement des agriculteurs à la logique capitaliste.

    Paysan ?
    Les restes de campagne
    La séduction écologiste
    Lutte des classes à la campagne
    La « modernisation » de l’agriculture
    La cogestion syndicale
    L’implacable administration et son spectacle paysan
    L’emprise écologique
    La mort de la gauche paysanne
    La réaction paysanne
    Paysan malgré tout ?

    Yannick Ogor : La gestion par les #normes : dernière étape de l’industrialisation de l’agriculture
    https://www.youtube.com/watch?v=Fphu4QwOong&feature=youtu.be

    Un bon livre, entre autre pour la vue qu’il propose du #revenu_garanti (par la #PAC et les tarifs douaniers) comme politique de contrôle

    #chômeur-paysan #mythe_du_paysan

  • Normes, traçabilité, administration… L’Etat élimine les agriculteurs | Le Magazine
    http://www.canalsud.net/?Normes-tracabilite-administration

    Rencontres avec Yanick Ogor (le paysan impossible, ed. du bout de la ville), Floéral Klein éditeur et Fabrice agriculteur de Saône et Loire. Prendre à contre pied quelques mythes, et en premier lieu celui d’un amoncellement de normes qui serviraient à protéger la nature, le consommateur et les travailleurs de la terre. Bien au contraire nous verrons comment la pression administrative élimine les agriculteurs. Nous évoquerons l’histoire de Jérôme Laronze qui illustre tragiquement cette situation. Durée : 1h24. Source : Canal Sud

    http://www.canalsud.net/IMG/mp3/agricultureindustrielleetadministre-11-09-2017.mp3

  • Enquête pour vols contre des professeurs ayant voulu sauver des tableaux noirs

    http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/41804-dingueca-tarn-education-fait-divers-enquete-contre.html

    Six professeurs d’un collège de Gaillac (Tarn) font l’objet d’une enquête pour « vol » pour avoir voulu préserver des tableaux noirs « destinés à déchetterie » pendant des travaux estivaux dans leur établissement, a dénoncé ce lundi leur comité de soutien.

    Une plainte pour « effraction, intrusion et vol » a été déposée en juin à l’encontre de ces enseignants par la principale du collège Albert-Camus et le président du conseil départemental Thierry Carcenac, s’est indigné auprès de l’AFP Pascal Pragnère, porte-parole de ce comité de soutien.

    A la fin de la dernière année scolaire, ayant été avertis que les tableaux noirs du premier étage devaient être détruits et remplacés par des tableaux blancs, les professeurs ont décidé de les sauvegarder pour les ramener à la rentrée.

    L’année précédente, lors des travaux au 2e étage, les tableaux noirs avaient tous été amenés à la déchetterie.

    Dès le mois de décembre, ils avaient adressé un courrier à la cheffe d’établissement, pour sauver « leur outil de travail ». Ils avaient réitéré leur demande en mars, avril, mai et juin.

    Sans réponse, ils ont été chercher les tableaux avec des camionnettes. Tout en alertant la principale, selon Pascal Pragnère.

    La gendarmerie est alors intervenue, et les tableaux ont été laissés sur place.

  • Brochure "L’épidémie de rage en Espagne 1996-2007" - IAATA
    https://iaata.info/Brochure-L-epidemie-de-rage-en-espagne-1996-2007-2104.html

    Un bilan de l’expérience militante accumulée en Espagne parmi les anarchistes, les communistes et les autonomes qui gravitent autour de l’idée « d’insurrection », de 1996 à 2007.❞

    Ce que nous avons baptisé « l’épidémie de rage » a été une tentative collective, sans unité ni coordination, de vaincre l’impuissance et la sclérose des milieux politiques qui, en Espagne, se prétendaient « anticapitalistes » et « révolutionnaires ». Si nous lui avons donné ce nom lyrique, c’est pour ne pas confondre le tout avec la partie — certes importante — correspondant à « l’insurrectionnalisme ». Cette variante de l’anarchisme, créée et mise au point en Italie et en Grèce, a eu une influence de premier ordre dans le contexte de l’épidémie de rage, et a déterminé en grande partie son évolution. Mais l’épidémie de rage a aussi été le fruit des dynamiques ibériques. L’adaptation irréfléchie de l’insurrectionnalisme en a été le produit, non la cause.
    (...) Le récit que nous nous sommes proposé de faire gagnera en clarté si nous abordons quelques aspects significatifs de l’insurrectionnalisme. Mais il faut préciser qu’il est loin d’être une doctrine structurée, aucune instance centralisée ne veillant sur sa « pureté ». Cela rend difficile l’analyse critique que nous allons malgré tout tenter sur la base de textes qui nous paraissent représentatifs, sans par ailleurs épuiser le sujet.

  • Coupez le cordon, mettez-les en Wifi !
    http://labrique.net/index.php/thematiques/brique-brother/903-coupez-le-cordon-mettez-les-en-wifi

    Et si, loin d’apporter des conditions luxueuses d’apprentissage, l’arrivée à l’école du numérique – tableaux électroniques, tablettes et logiciels – appauvrissait plutôt les enseignements ? La débauche de moyens, dans un contexte d’austérité, ne devrait-elle pas nous inquiéter ? La Brique est allée chercher sur ces questions l’avis tranché de Nancy, Laurence et Alain, trois membres du collectif Écran total qui s’intéressent particulièrement à la situation de l’école. 

    #Brique_Brother

  • Les start-up : la vraie France des assistés

    Le grand timonier Macron veut faire de la France une "start-up nation".
    Dans nos sociétés modernes-innovantes-à-la-pointe-du-progrès, il n’y a plus d’argent pour les hôpitaux, pour les trains régionaux, pour l’hébergement d’urgence, pour que les aides à domicile aient des conditions de travail décentes, etc. Par contre, il y en a toujours pour les start-up. C’est ce qu’ils appellent le fameux « modèle grenoblois ». Un modèle qui encense la R&D (recherche et développement) et l’esprit entrepreneurial, tout en reposant sur un pillage de l’argent public, une philosophie inepte et des procédés immoraux. Aujourd’hui, Le Postillon vous raconte l’histoire d’Ebikelabs, une jeune start-up sur laquelle pèsent des soupçons de trafic d’influence avec des élus de la Métro (voir www.lepostillon.org/Le-trafic-d-influence-co-construit.html). Elle promeut le « vélo électrique connecté », et a été fondée par un certain Maël Bosson, qui désire « sauver la démocratie par les start-up ». Bienvenue dans ce petit monde innovant où l’argent public coule à flots.

    Voir la suite de cet article sur :
    https://www.lepostillon.org/Les-start-up-la-vraie-France-des-assistes.html

    #Pillagedelargentpublic #StartupNation #véloélectrique #modèlegrenoblois

  • A l’ombre des centrales nucléaires (1) : L’aventure de l’atome, un avenir radieux
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/lombre-des-centrales-nucleaires-1-laventure-de-latome-un-avenir

    Comment la France est-elle devenue le pays le plus nucléarisé du monde ?

    Avec la découverte des rayons X et des qualités phosphorescentes du radium, dès le début du XXe siècle on utilise la radioactivité pour fabriquer onguents, médicaments et cosmétiques, et même du camembert ! Pierre et Marie Curie obtiendront tous deux le Prix Nobel de physique en 1903, et Marie Curie un second prix Nobel de chimie en 1911.

    Il n’y a pas que les crèmes. Il y avait tout un tas de produits de toutes natures : du chocolat radioactif, des pâtes alimentaires radioactives, du coton, etc. Cécile Raynal

    Dès 1937, le radium est inscrit comme poison dans la pharmacopée, et donc on interdit l’utilisation du radium dans les produits de beauté. Claude Huynh

    Ce n’est qu’en comprenant les pouvoirs destructeurs de la fission de l’atome qu’il sera utilisé comme arme, puis comme générateur d’électricité. Or avec des mines d’uranium basées essentiellement en Afrique, cette énergie nouvelle redessine dès ses débuts une géopolitique mondiale de conflits où très clairement nucléaire civil et militaire s’avèrent être indissociables. Mais une fois la boîte de Pandore ouverte, plus de raison de s’arrêter en si bon chemin...

    Les premiers usages qui ont été mis en place au niveau du développement du nucléaire, c’était pour la bombe. La France a été pionnière au niveau de la découverte avec Joliot-Curie, avec Marie Curie. (...) Tout de suite à la fin de la guerre, De Gaulle qui était revenu au pouvoir créé le commissariat à l’énergie atomique pour que la France possède, le plus rapidement possible, la bombe. Patrice Bouveret

    Ce documentaire va expliquer comment la France est devenue le pays le plus nucléarisé du monde. Dès 1945, Charles De Gaulle crée le Commissariat à l’Energie Atomique pour fabriquer la bombe atomique. Devenue une puissance nucléaire civile et militaire, la France s’autorise tous les essais atomiques depuis le désert du Sahara jusqu’aux îles de Polynésie française. L’histoire de la montée en puissance du nucléaire se heurte alors aux débuts d’un désaveu… qui proviendra de l’intérieur, des physiciens eux-mêmes. Les époux Joliot-Curie lancent dès 1950 l’appel de Stockholm visant à l’interdiction de la bombe atomique. Ainsi naît une vraie contestation contre le nucléaire militaire, mais aussi civil. Dans les années 70 différents mouvements écologistes émergent et s’expriment avec les manifestations de Plogoff et de Creys-Malville pour les plus connues, encrant l’installation d’une opposition durable et forte des anti-nucléaire.

    Tout a commencé par Fessenheim. Manifestation contre l’idée de Fessenheim, puis contre la construction de Fessenheim. c’était un mouvement qui était anti-nucléaire. Mais surtout, anti « se faire imposer quelque chose que l’on ne comprend pas » et donc on sait par ce mot, nucléaire, que ça rappelle la bombe atomique. Jean-Marie Brom

    C’est toute la semaine. Bon premier épisode.

  • Le coût écologique d’#internet est trop lourd, il faut penser un internet #low-tech
    https://reporterre.net/Le-cout-ecologique-d-internet-est-trop-lourd-il-faut-penser-un-internet-

    Le combat pour une informatique émancipatrice échoue le plus souvent à expliquer les effroyables coûts écologiques et humains du numérique, expliquent les auteurs de cette tribune. Qui proposent des pistes pour un internet low-tech afin de nous émanciper des sphères technocratiques et industrielles.

    • À court terme, un tel projet suppose tout d’abord d’organiser, aux différents stades de leur élaboration et de leur mise en œuvre, l’opposition aux politiques de recherche qui, sous couvert d’encourager l’innovation et le « progrès », ne font que renforcer les logiques écocides et liberticides propres au capitalisme informationnel — par exemple, celles qui participent à la prolifération des objets connectés ou des technologies de surveillance.

      À l’inverse, il s’agit d’encourager les travaux émergents des chercheurs et ingénieurs sur la sobriété des équipements, protocoles, services et logiciels qui sous-tendent l’infrastructure numérique [8] ; d’œuvrer à la relocalisation de la production ; de prendre au sérieux la question de l’obsolescence des objets ; bref, de rendre possible et désirable l’avènement d’un internet low-tech, sans doute plus lent, mais beaucoup plus pertinent, durable et résilient, fondé sur des machines aux fonctionnalités simplifiées, contrôlables et réparables par les utilisateurs. high-tech.

      Une réflexion qui a du sens mais n’avancera pas beaucoup si elle ne s’attaque pas à la financiarisation du monde.

    • excellent article, c’est tellement rare de voir des papiers aller au delà la réflexion technophile.

      Sur le plan matériel il y a un début de réflexion et d’action avec le Fairphone, et on peut voir du côté des hébergeurs communautaires (notamment les CHATONS en France) une mise en commun des ressources, qu’il faut à mon sens favoriser par rapport à l’auto-hébergement.

      Sur le plan des usages enfin, il s’agirait de faire le tri, d’engager un débat sur les pratiques informatiques que l’on souhaite préserver et cultiver – parce qu’elles sont les véhicules d’expressions citoyennes ou artistiques, de solidarités renouvelées, de partages de savoirs –, et celles, chronophages, addictives et aliénantes dont on gagnerait à s’affranchir.

      C’est parfaitement dit, et ça passe par une réflexion sur les outils eux même.

      Il y a des choses qui vont dans le bon sens, mais trop lentement et il y a déjà urgence.

    • @goffi Je n’ai pas eu la meme interpretation que toi de cet article. L’approche anti-tech est indéniable. Mais parmi les soluces low-tech, j’entends plutot : Pas de vraies solution, seulement des moindres mal. L’article l’aisse donc la place à l’interpretation.

      Je sais bien que la réappropriation est deja une avancée compte tenu du monopole Gafam-Baidu. Mais la mise en commun, l’auto-heb... Rien n’apporte de gain energetique ou en ressources rares.

      Je sais bien qu’on peut classer bon nombre de techno electronique dans les low tech, c’est d’ailleurs mon point de vue : ordinateur low tech, circuits memoire, soudure en surface... Meme pas peur. Mais coté services... Le mieux est quand meme de tout eteindre.

      L’article apporte une reflexion sur l’égalité d’acces. Et la je suis d’accord. Si les petits n’ont pas les moyens, il faut interdire aux grands.

    • Je sais bien que la réappropriation est deja une avancée compte tenu du monopole Gafam-Baidu. Mais la mise en commun, l’auto-heb... Rien n’apporte de gain energetique ou en ressources rares.

      L’auto-hébergement pourrait diminuer le coût énergétique actuel s’il était placé dans les boîtiers internet qui sont déjà allumés H24 (ce qui est une bêtise en soit pour la grande majorité de la population, mais tant qu’à rester allumé autant utiliser).

      Après la mise en commun est une solution bien plus souhaitable et envisageable, et en partant de là, on peut espérer garder et réutiliser les machines le plus longtemps possible, voire utiliser des énergie renouvelable (il y a déjà des serveur tournant à l’énergie solaire par exemple).

      Le mieux est quand meme de tout eteindre.

      Probablement oui, mais ça n’est pas près d’arriver. D’un autre côté les technologies bien utilisées peuvent apporter beaucoup : SeenThis est un exemple, Wikipédia un autre.

      Une réflexion sur notre utilisation de ces technologies, leur implication sur notre écosystème, sur notre vie sociale, sur les inégalités, sur la réflexion et la connaissance, etc. est un point essentiel, et c’est à notre génération de le faire, maintenant.

    • Pour l’auto-hébergement c’est clair, perso j’ai toujours était farouchement contre, ça me parait une aberration pas possible…

      C’est la mutualisation à l’échelle locale le plus utile ET faisable dès maintenant, d’après moi. Des assocs locales, avec des serveurs locaux, comme dans la fédération FDN, comme Auilenet dans le sud-ouest par exemple. Et ensuite c’est relié aux internets, mais si ya des problèmes loin, il reste toujours un internet local qui peut fonctionner et déjà rendre des services aussi.

      Les contenus dupliqués en local, la mouvance unhosted, c’est intéressant. Avoir les contenus ENTIERS dans ces mutualisations locales, et avoir un système de synchronisation régulière (que ce soit à base de duplication SQL, de Git, de Syncthing, ou autre système de ce genre).

      En tout cas, oui aux chatons et non à l’auto-hébergement, pour moi c’est clair, aussi bien en ressources naturelles et énergétiques, qu’en problèmes d’élitisme.

    • je ne sais pas si les limites de ce texte sont techniques. On peut imaginer, peut-être, un internet low tech post-apocalyptique, avec un ordi pour 10000 habitants et un système fonctionnant à énergie solaire, le tout décentralisé et organisé en toute convivialité...
      Mais il faudrait certainement plus qu’un grand inventaire de nos besoins — une vraie rupture, seule à même de faire que nos désirs ne soient pas captés par l’infrastructure numérique et que nous cherchions ailleurs, hors de ce maillage-là, de nouvelles vies à inventer. Poser clairement la nécessité d’une désinformatisation de la société serait en tout cas un bon préalable, même si l’on doit tenir compte de nos dépendances et de nos contradictions.
      Parmi les choses qui ferait rupture, il me semble que des déclarations collectives d’informaticiens refusant de mener plus avant le processus de numérisation, ce serait très fort. Les hackers côté pile qui sont à fond dans le business côté face, c’est de la schizophrénie. Et pourtant, pas de trace d’une organisation d’informaticien qui revienne sur l’impact plus que contestable, au travail par exemple, de l’action des informaticiens eux-mêmes. Même si on est pris par le boulot, la nécessité de payer son loyer, l’envie de ne pas vivre la même dèche que ses darons ou je-ne-sais-quoi-encore, on peut quand même se donner des formes d’organisation pour imaginer se sortir de cette tension entre ce qu’on fait au boulot et le monde que l’on désire. Et donc commencer par critiquer ce que l’on doit faire.

    • Huhu, le serpent de mer. :)
      Ça me génère une grande dose de double bind, effectivement.

      Je suis plutôt d’accord avec @kamo, dans l’ensemble.

      Après… là maintenant, il y a quand même déjà moyen de faire bien mieux et surtout ne pas participer à augmenter de manière exponentielle les besoins.
      – Ne pas avoir de périphériques mobiles, méga miniaturisés (pas de mobile, pas de tablette).
      – Limiter le nombre d’ordis, par exemple ne pas forcément avoir un ordi au boulot et un ordi perso, quand on le peut, ce qui n’est pas forcément facile ok (quand on est dans un truc hiérarchique, qu’on peut perdre son travail son ordi, etc), déjà un par famille, peut-être. Et si plusieurs, parce qu’on a fait de la récup avec des vieux ordis (pour faire internet et texte ça suffit).
      – Mutualiser au max les services en ligne, pas d’auto-hébergement, pas chacun son petit serveur.
      – Avoir le max de ces choses en local, dans sa région voire dans sa ville, ce qui réduit forcément les accès lointains, les besoins en infrastructure.
      – Dans les logiciels, participer à des choses autour de l’information mais pas dans l’automatisation ou dans le management (les logiciels « ERP » classiques par exemple).

      Tout ça on peut le faire sans augmenter la fabrication et l’utilisation d’énergies, et même ça réduirait grandement.

      M’enfin comme de toute façon l’effondrement complet arrive sous peu (#collapsologie), c’est sûr que ça parait peut-être dérisoire.

    • Lui est graphiste et aurait besoin d’une bécane pareille pour son usage pro mais un con de vendeur a saigné son père aux quatre veines en lui fourguant un ordi pas adapté et super cher.

      Il ne faut rien attendre d’autre d’un « vendeur ». Le vendeur est dans son rôle car il touche une commission sur son chiffre.
      Non, le mieux pour des néophytes qui n’ont ni le temps ni l’envie d’approfondir leurs connaissances dans les technologie informatiques, ce serait de passer par des associations où des personnes auraient la possibilité de se mettre au niveau des débutant-e-s et de leur conseiller des solutions adaptées. Moi je leur conseillerais d’installer « toutou-linux », un OS adapté pour les « ordinosaures ».
      http://toutoulinux.free.fr/presentation.php