• En 2023, 94 féminicides ont été commis en France, contre 118 en 2022, annonce Eric Dupond-Moretti
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/02/en-2023-94-feminicides-ont-ete-commis-en-france-contre-118-en-2022-annonce-e

    « Après l’extension des téléphones grave danger et des bracelets antirapprochement (BAR), on peut espérer que notre lutte sera encore plus efficace », déclare le garde des sceaux, qui dit au Figaro vouloir miser « sur la nouvelle génération 5G de ces bracelets ».

    #Dupond_et_Dupont_Moretti

  • La #censure_littéraire s’accentue aux États-Unis

    Quelque 3362 références de livres ont été interdites et retirées des établissements publics. Du jamais-vu en vingt ans.

    (#paywall, mais quelques titres ici :
    figurent « Tricks », d’Ellen Hopkins, ..., « L’œil le plus bleu », de la Prix Nobel Toni Morrison,..., le roman dystopique « 1984 », de George Orwell, « Les cerfs-volants de Kaboul », de Khaled Hosseini, ou encore « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur », de Harper Lee.
    https://tooting.ch/@Swiss_Pepita/111682913813083498)

    https://www.tdg.ch/phenomene-inquietant-la-censure-litteraire-s-accentue-aux-etats-unis-22109189427

    #censure #livres #USA #Etats-Unis #littérature #interdiction

    • Spineless Shelves. Two years of book banning

      A July 2021 to June 2023 Cumulative Data Summary

      The last two years have shown an undeniable and unprecedented attack on free expression in public education.

      As 2023 comes to a close, the following data summary examines the insidious trend of book banning in public schools over the last two academic years, drawing from data collected in PEN America’s Index of School Book Bans.
      Key Takeaways

      - The past two school years have demonstrated a mounting crisis of book bans. From July 2021 to June 2023, PEN America’s Index of School Book Bans recorded 5,894 instances of book bans across 41 states and 247 public school districts.
      - “Copycat bans” have emerged as a key component of the book ban movement, with a portion of titles removed seemingly because another district removed it elsewhere.
      - Relatedly, some authors have faced a “Scarlet Letter” effect, where several works from an author’s collection were subsequently targeted after at least one of their works was banned.
      - There has been a sustained focus on banning books written for young adults, especially when those books are about “difficult topics” – like violence and racism – or include historically marginalized identities – mainly, people of color and LGBTQ+ individuals.
      - Florida and Texas have continued to lead the country in number of bans, but the crisis has spread to 41 states.
      - A significant increase in the number of books “banned from classrooms and libraries” indicates that not only have there been more bans, but the bans themselves have been more comprehensive and potentially more permanent.


      https://pen.org/spineless-shelves

      via @freakonometrics

  • Comment faire pour oublier, Nedjib SIDI MOUSSA
    https://acontretemps.org/spip.php?article1029

    « La raison voudrait chasser parfois notre pensée
    Lequel de nous n’a pas rêvé de perdre la mémoire
    Pourtant il faut souvent, bâtir avec nos souvenirs
    L’avenir »

    Dalida, « Comment faire pour oublier », 1971.

    ■ Olivier GLOAG
    OUBLIER CAMUS
    Préface de Fredric Jameson
    La Fabrique, 2023, 154 p.

    Au cours des derniers mois, plusieurs amis m’ont demandé mon avis au sujet de l’essai de Gloag sur Camus. Mais duquel parlaient-ils ? Si j’avais bien eu l’occasion de lire l’ouvrage signé Oliver Gloag et intitulé Albert Camus. A Very Short Introduction (Oxford University Press, 2020), je ne m’étais pas précipité sur celui d’Olivier Gloag, Oublier Camus. Sans la sollicitation amicale d’À contretemps, je n’aurais certainement pas pris la peine de rédiger la présente recension...

    Autant dire les choses : quand Oliver écrit pour des étudiants anglophones, l’universitaire – Associate Professor of French and Francophone Studies (University of North Carolina) ¬– atténue ses sentiments anticamusiens et accorde une plus grande attention à l’homme ainsi qu’à son œuvre (ce qui n’empêche ni les inexactitudes ni les omissions) ; en revanche, quand Olivier écrit pour des activistes francophones, le pamphlétaire donne libre cours à son tropisme sartrien pour céder au règlement de comptes et flatter un lectorat conquis d’avance.

    Oublier Camus est un livre décevant. On attendait d’O. Gloag des arguments plus solides, une lecture plus rigoureuse des textes, un plus grand respect pour l’histoire (culturelle, politique ou sociale, en France comme en Algérie). Précisons : le problème n’est pas la critique de Camus – voire sa détestation, qui prévaut dans certains cercles – mais plutôt ce qui la fonde. En effet, tant sur la forme que sur le fond, l’essai cristallise tous les travers d’une certaine « radicalité » : ignorance, suffisance, outrance. De vieilles rengaines maquillées d’expressions à la mode. Bref, la misère postmoderne.

    Dès la préface de Frederic Jameson – Professor of Comparative Literature (Duke University) –, le lecteur est induit en erreur : « En lisant ce livre, vous constaterez que ses critiques visent moins Camus lui-même que sa canonisation mainstream ; et, par-dessus le marché, la canonisation de son image plutôt que de son œuvre (p. 8). » Or, dans son essai, O. Gloag ne consacre guère plus que quelques lignes au problème de la « canonisation », et encore d’une façon tout à fait impressionniste. Loin de l’ambivalence suggérée dans son premier ouvrage, l’auteur se complaît à brosser le portrait d’un #Camus réduit à une caricature de pied-noir : impérialiste, machiste et raciste.

    • Évidemment, une telle caractérisation ne faisait pas l’unanimité, avant ou après l’accession de l’Algérie à l’indépendance, comme le rappelle le recueil Alger 1967 : Camus, un si proche étranger, présenté par Agnès Spiquel (El Kalima, 2018). La sympathie ou, au contraire, l’hostilité à l’égard de l’écrivain mettent en lumière les clivages parmi les intellectuels et nationalistes algériens – les intellectuels pouvant être tout à fait nationalistes – au sujet de l’autonomie des artistes, de la conception de la nation algérienne et, plus largement, de la possibilité d’ériger une société pluraliste – par-delà l’opposition de Camus à une indépendance sous l’égide du Front de libération nationale (FLN). Or, en prenant fermement position contre l’algérianité de Camus, O. Gloag s’aligne de fait sur les options les plus conservatrices et rétrogrades – un paradoxe récurrent chez de nombreux intellectuels de la gauche « occidentale », devenus les alliés paradoxaux de la droite « orientale » en raison d’un anti-impérialisme parfois nourri de bons sentiments, mais souvent basé sur une méconnaissance des sociétés colonisées puis décolonisées dont l’histoire longue ne se réduit pas au seul rapport conflictuel avec l’impérialisme occidental.

    • Dans sa lecture unilatérale, O. Gloag accuse même l’écrivain de « vouloir intensifier la colonisation » (p. 31) après la répression sanglante de mai-juin 1945 dans le Nord-Constantinois qui a tourné au massacre. Pour cela, il mentionne un article paru le 23 mai 1945 dans Combat, intitulé « C’est la justice qui sauvera l’Algérie de la haine », et dans lequel Camus chercherait à convaincre ses lecteurs « du bien-fondé du colonialisme ». La malhonnêteté est ici à son comble puisque dans ce texte – librement consultable sur Gallica : « Albert Camus dans Combat » –, Camus y affirme :

      « Devant les actes de répression que nous venons d’exercer en Afrique du Nord, je tiens à dire ma conviction que le temps des impérialismes occidentaux est passé. »

      Après avoir donné raison au nationaliste Ferhat Abbas, en se référant à sa brochure J’accuse l’Europe, parue en 1944, Camus ajoute :

      « Aujourd’hui, les hommes libres de cette Europe ont la victoire, ils ont arrêté un moment le terrible cours de cette décadence. Ils veulent maintenant renverser l’histoire. Et ils le peuvent assurément, s’ils y mettent le prix du sacrifice. Mais ils ne feront cette révolution que s’ils la font totalement. Ils ne sauveront l’Europe de ses démons et de ses dieux lâches que s’ils libèrent tous les hommes qui dépendent de l’Europe. »

      Libre à chacun d’apprécier s’il s’agit là de l’affirmation de principes anticolonialistes ou, au contraire, d’une déclaration appelant à « intensifier la #colonisation »…

      #colonialisme #impérialisme #Algérie

  • La France veut bien accueillir des Palestiniens de Gaza, mais sans leurs enfants
    Pascale Pascariello | 29 décembre 2023 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/291223/la-france-veut-bien-accueillir-des-palestiniens-de-gaza-mais-sans-leurs-en

    Depuis le début de l’offensive israélienne, des familles ayant des liens avec la France et vivant dans la bande de Gaza demandent leur évacuation au Quai d’Orsay. Certaines l’obtiennent, mais doivent abandonner une partie de leur famille.
    (...)
    Alors que le Quai d’Orsay vient de faire un communiqué pour annoncer l’accueil de deux enfants palestiniens blessés, le 28 décembre, il a en revanche refusé de répondre aux questions que nous lui avons posées sur les incohérences de la politique des évacuations et leurs conséquences.

    Comme nous l’avions révélé, Ahmed Abu Shamla, agent du quai d’Orsay depuis plus de vingt ans, avait demandé à être rapatrié avec ses enfants, mais quatre de ses fils n’y avaient pas été autorisés par le Quai d’Orsay. Tandis que sa femme et ses autres enfants ont pu rejoindre la France en novembre, Ahmed a donc fait le choix de rester auprès de ses quatre fils et, malgré ses appels à l’aide, il n’a pu être évacué. Il est mort sous les bombardements, le 16 décembre.

    Quinze jours après son décès et la publication de notre enquête, le 29 décembre, le Quai d’Orsay a annoncé, auprès de Mediapart, que ses fils viennent de quitter la bande de Gaza, finalement autorisés à rentrer en France. Une procédure tardive qui a coûté la vie à un agent.

    Mais Ahmed n’est pas un cas isolé.
    Amine, autorisé à partir mais sans sa fille ni son fils

    Depuis le début du conflit, Amine*, 49 ans, demande à être rapatrié en France, où il a vécu avec sa famille pendant plus de dix ans. Trois de ses six enfants ont la nationalité française. Installé depuis 2012 dans le nord de Gaza, après la destruction de son quartier, il se réfugie avec sa famille dans une école à Jabalia. Dès le 13 octobre, il sollicite la cellule de crise du consulat général à Jérusalem, afin d’être évacué et en attendant de pouvoir recevoir les médicaments pour sa fille diabétique.

    Deux semaines plus tard, les services consulaires l’informent que sa famille figure sur la liste des personnes autorisées à quitter Gaza. Du moins, une partie. Car ses deux plus jeunes enfants, âgés de 8 et 3 ans, son fils de 21 ans de nationalité française et sa fille aînée n’y figurent pas.

    Pensant à une erreur, il renouvelle sa demande et transmet l’ensemble des documents attestant de l’identité et du lien de filiation de chacun des membres de sa famille. Le 17 novembre, il appelle à l’aide le consulat, une proche parente venant d’être tuée par un obus tombé sur l’école. Espérant être évacuée, toute la famille part alors vers le sud de la bande de Gaza. Quelques jours plus tard, le consulat acte bien le renouvellement de sa demande pour l’ensemble de sa famille, tout en précisant qu’il n’est pas maître de la décision des autorités israéliennes.

    Sans plus de nouvelle, Amine adresse le 3 décembre un courrier à la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna. « Je ne me vois pas abandonner dans ce conflit la moitié de mes enfants », explique-t-il à la ministre.

    Lui qui a vécu « plus de dix ans » en France y détaille son parcours. Après un master à l’Institut national polytechnique et à l’université Pierre-Mendès-France à Grenoble ainsi qu’un doctorat, il a fondé une société qu’il a gérée de 2008 à 2012, avant de retourner s’installer à Gaza « pour exercer le métier d’enseignant-chercheur en management supérieur ».

    Il rappelle à la ministre que les services consulaires français lui ont proposé de « laisser [s]es deux jeunes enfants mineurs dont un en bas âge » ainsi que son fils français de 21 ans et sa fille de 23 ans, qui tous deux « ont vécu plus de la moitié de leur vie en France ». À ce jour, il n’a toujours pas reçu de réponse.

    Le 13 décembre, c’est au tour d’avocats ayant formé un collectif pour venir en aide aux familles françaises et palestiniennes éligibles aux évacuations de soutenir la demande d’Amine et de solliciter le Quai d’Orsay, dont la réponse est quasi-automatique : « Les services compétents ne manqueront pas d’apporter avec diligence toute l’attention requise à votre démarche. »

    Le 22 décembre, plus de deux mois après sa première demande, Amine reçoit à nouveau la proposition des services consulaires : ils l’invitent à quitter Gaza. Cette fois, ses enfants mineurs y sont également autorisés mais ni sa fille de 23 ans ni son fils de 21 ans, qui a la nationalité française, n’y figurent. À la suite de cette terrible nouvelle, Amine a fait part de son désespoir auprès d’un ami. Il lui explique avoir demandé aux autorités françaises de « rapatrier [sa] fille à [sa] place ». « Je reste avec mon fils, ici à Gaza. »
    (...)

    #FranceDiplo

  • #Gaza: Human Rights Watch accuse Israël d’affamer délibérément des civils
    https://www.bfmtv.com/international/moyen-orient/israel/gaza-human-rights-watch-accuse-israel-d-affamer-deliberement-des-civils_AD-20

    L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé ce lundi 18 décembre le gouvernement israélien d’affamer délibérément des civils palestiniens dans la bande de Gaza, dans le cadre de sa stratégie de guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

    « Le gouvernement israélien utilise la famine des civils comme technique de guerre dans la bande de Gaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre », a déclaré l’organisation basée à New York dans un rapport.

    « L’armée israélienne bloque délibérément l’accès à l’eau potable, à la nourriture et au carburant, tout en entravant intentionnellement l’aide humanitaire, en détruisant semble-t-il des zones agricoles et en privant la population civile de produits indispensables à sa survie », assure le rapport.

    Le gouvernement israélien a réagi en qualifiant HRW « d’organisation antisémite et anti-israélienne ».

  • Smotrich prône la construction d’implantations à Gaza après la guerre - The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/smotrich-vante-la-construction-dimplantations-a-gaza-apres-la-guer

    Dans une interview accordée dimanche matin à la radio de l’armée, Smotrich est revenu sur ce point : « Nous devons encourager l’immigration à partir de cette région. S’il y avait 100 000 à 200 000 Arabes dans la bande de Gaza et non deux millions, le débat sur le lendemain [de la guerre] serait complètement différent », a-t-il déclaré. « Ils veulent partir. Ils vivent dans un ghetto depuis 75 ans et sont dans le besoin ».

    • Guerre Israël-Hamas : le ministre des finances israélien a préconisé un retour de colons à Gaza après le conflit
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/31/guerre-israel-hamas-le-ministre-israelien-des-finances-a-preconise-un-retour

      Le ministre des finances israélien, Bezalel Smotrich, à Petah Tikva, Israël, le 17 août 2023. AMIR COHEN / REUTERS

      Guerre Israël-Hamas : le ministre des finances israélien a préconisé un retour de colons à Gaza après le conflit

      Bezalel Smotrich, chef du parti Sionisme religieux qui fait partie de la coalition gouvernementale au pouvoir, a en outre estimé que l’Etat hébreu devrait « encourager » les Palestiniens à émigrer vers d’autres pays.

      Le Monde avec AFP
      Publié hier à 15h20, modifié hier à 15h44

      Le ministre des finances israélien, Bezalel Smotrich, a préconisé dimanche 31 décembre un retour de colons juifs dans la bande de Gaza après la guerre. Il estime que sa population palestinienne devrait être « encouragée » à émigrer vers d’autres pays.

      « Pour avoir la sécurité, nous devons contrôler le territoire, et pour contrôler militairement le territoire sur le long terme, nous avons besoin d’une présence civile », a déclaré M. Smotrich dans une interview à la radio militaire en réponse à une question sur l’opportunité de rétablir des colonies dans la bande de Gaza.
      Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En Israël, les anciens colons du Goush Katif rêvent d’un retour dans la bande de Gaza

      Israël a évacué en 2005 son armée et les quelque 8 000 colons de ce territoire palestinien occupé depuis 1967, dans le cadre du plan de retrait unilatéral du premier ministre Ariel Sharon.
      Négation de l’existence d’un peuple palestinien

      « Si nous agissons de manière stratégiquement correcte et encourageons l’émigration, s’il y a 100 000 ou 200 000 Arabes à Gaza et non pas 2 millions, tout le discours du jour d’après [la guerre] sera complètement différent », a affirmé M. Smotrich. « Nous aiderons à réhabiliter ces réfugiés dans d’autres pays d’une manière appropriée et humaine, avec la coopération de la communauté internationale et des pays arabes autour de nous », a-t-il ajouté.

      M. Smotrich avait nié, lors d’une visite privée à Paris en mars, l’existence d’un peuple palestinien. « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien », avait-il dit.

      Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont fait 21 822 morts, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le dernier bilan publié dimanche par le gouvernement du Hamas.

    • The visualization presents monthly global temperature anomalies. This visualization is updated roughly two weeks after the end of each month.

      Temperature anomalies are deviations from a long term global avergage. In this case the period 1951-1980 is used to define the baseline for the anomaly. These temperatures are based on the GISS Surface Temperature Analysis (GISTEMP v4), an estimate of global surface temperature change. The data file used to create this visualization is publically accessible here.

      The term ’climate spiral’ describes an animated radial plot of global temperatures. Climate scientist Ed Hawkins from the National Centre for Atmospheric Science, University of Reading popularized this style of visualization in 2016.

      The Goddard Institute of Space Studies (GISS) is a NASA laboratory managed by the Earth Sciences Division of the agency’s Goddard Space Flight Center in Greenbelt, Maryland. The laboratory is affiliated with Columbia University’s Earth Institute and School of Engineering and Applied Science in New York.

  • 𝔾𝕦𝕚𝕝𝕝𝕒𝕦𝕞𝕖 𝔸𝕦𝕕𝕒 sur X :
    https://twitter.com/GuillaumeAuda/status/1741383383437992061

    Je hais cette image. Elle clôt l’année 2023. On est à Gaza. On sert la soupe populaire. Au beau milieu de la guerre. Ce sont des enfants qui tendent leurs écuelles. 40 % de la population risque la famine, dit l’ONU, en raison du siège quasi complet imposé par l’armée israélienne

  • Sur France Info : le reportage le plus indigne du réveillon - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/12/31/sur-france-info-le-reportage-le-plus-indigne-du-reveillon

    Sur France Info : le reportage le plus indigne du réveillon
    31 décembre 2023Extrême droite, Guerre, Médias dominants, Moyen Orient, Nos articles favoris
    Cette année, France Info est sur le podium des titres les plus monstrueux et indécents du réveillon. « Les Israéliens se préparent à un réveillon morose » titre le média de service public, ce 31 décembre 2023. Ce reportage commence par : « à Tel-Aviv, l’esprit n’est pas à la fête pour ce passage à l’année 2024 ».

    La distance entre Tel Aviv et Gaza est de 74 kilomètres, moins que la taille d’un département français. On peut sans doute y entendre la détonation des bombes d’une tonne larguées sur la population palestinienne.

    Pourtant, France Info nous raconte que Katy, patronne de restaurant, n’aura pas de DJ dans son établissement ce soir, et que Ofir, autre commerçant, va peut être perdre du chiffre d’affaire ce réveillon. Terrible. Nous sommes sommés de compatir avec des restaurateurs israéliens pendant qu’un peuple meurt.

    C’est déjà indécent quand, en France, les médias aux ordres tentent de nous faire pleurer pour des petits patrons qui perdent du chiffre d’affaire pendant les grèves, ça l’est encore plus ici. À quelques kilomètres de Tel-Aviv, la population de Gaza est effacée et meurt dans la famine, les bombes et l’effroi.

    Nous subissons la propagande interne d’un pays en guerre comme si la France était elle-même en guerre. Israël est l’alpha et l’oméga de l’actualité. Et le pire, c’est que les « journalistes » Willy Moreau et Sandrine Mallon qui ont pondu ce sujet ne se rendent sans doute même pas compte de leur inhumanité. Ils ont totalement intégré que 10.000 vies palestiniennes restent négligeables par rapport à une soirée sans DJ en Israël. Il faut bien comprendre qu’une rédaction d’un grand média public national s’est dit qu’il était pertinent et utile de mettre des moyens pour un tel sujet, que c’était normal, légitime. La banalité du mal est intacte.

    France Info avait déjà titré le 14 décembre que 2023 était l’année où le nombre de journalistes tués était « au plus bas niveau » depuis 20 ans, reprenant les mensonges de l’association Reporters Sans Frontières, sans aucun travail d’enquête, alors qu’une centaine de journalistes ont été tué en Palestine. Une négation absolue d’allumer de crimes répétés contre la presse.

    Le 26 novembre, France Info écrivait après une descente néo-nazie dans un quartier de Romans-sur-Isère en représailles à la mort du jeune Thomas : « un militant de 20 ans hospitalisé après avoir été agressé par des jeunes ». D’entrée de jeu, l’information principale n’était pas que des néo-nazis aient attaqué un quartier pour frapper des noirs

    Sur le même registre, au 20 heures, sur France2, il y a deux jours le speaker a terminé son édition en évoquant les guerres dans le monde, dixit « en Ukraine et en Israël ». Dans le genre invisibilisation des colonisés qu’on extermine, c’est quand même gratiné.

    Au moment du confinement, ne supportant plus le rituel du JT, on a coupé net le cordon avec la « télé de service public » (on ne regarde la TV que très épisodiquement sur une tablette) et là, avec cette nouvelle tentative, on ne peut pas dire que ça donne envie de s’y remettre.

  • Guerre Israël-Hamas : « Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/28/guerre-israel-hamas-qui-peut-penser-que-les-israeliens-vivront-en-paix-apres

    Guerre Israël-Hamas : « Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? »
    TRIBUNE
    Dominique Eddé

    Nous assistons à la mort de l’empathie. Au triomphe de la censure et de l’impuissance. A la dissémination des monstres qui accouchent les uns des autres. Pas une alarme n’est de trop pour donner la mesure du danger qui pèse sur le monde.

    Il n’est plus d’adjectif pour qualifier l’horreur en cours à Gaza. Après les hôpitaux, les écoles, les églises, les mosquées, les journalistes (près de 70 ont été tués à ce jour, selon le Comité pour la protection des journalistes), les membres des services médicaux et des Nations unies (136, selon le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres), ce sont maintenant les cimetières qui sont bombardés [selon une enquête du New York Times].

    Comment ne pas conclure à la volonté d’en finir avec un peuple et non pas seulement avec le Hamas ? Les gouvernants israéliens ne s’en cachent pas. Cité par Le Monde, le journal Israel Hayom rapporte l’objectif du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, tel que transmis à son conseiller Ron Dermer : « Réduire la population de Gaza à son niveau le plus bas possible. » Peut-on être plus clair ? Par centaines de milliers, les Gazaouis du nord ont été sommés de se réfugier au sud. Ils sont maintenant invités à s’entasser à la porte de chez eux : à Rafah. Quelle est la prochaine étape ?

    Ce qu’une bonne partie de l’opinion israélienne s’obstine à ne pas comprendre, c’est qu’elle est en train d’approuver une politique qui, au prétexte de protéger son peuple, va le déposséder de son avenir. La guerre contre le Hamas que lui présente son gouvernement sert à l’application impitoyable d’un plan de destruction, d’effacement, d’annexion. Les Palestiniens survivront comme ils ont survécu durant les soixante-quinze dernières années. Mais à quel prix, pour eux, pour Israël et pour la paix mondiale ?

    La responsabilité monumentale des Etats-Unis
    Combien d’enfants tués, amputés, sacrifiés pour la capture d’un milicien ? Combien de familles exterminées ? Combien d’envies de vivre transformées en envies de tuer ? Chaque jour, chaque heure, chaque minute est de trop à Gaza et pour le reste du monde. Ici au Liban et dans les pays voisins, tous les esprits chavirent. Chacune, chacun sa haine, sa rage, son deuil. Dans cette hécatombe physique et mentale, la responsabilité de la politique américaine est monumentale.

    Soutien inconditionnel de l’Etat d’Israël, la plus puissante démocratie du monde a trahi son rôle de garant de la liberté. Sa politique au Moyen-Orient enregistre une succession de défaites sans nom et sans aucun rapport avec les bénéfices qu’elle prétendait obtenir. Elle ne protège pas Israël, elle l’empêche de grandir, de surmonter le passé, de se convertir au présent, d’inventer un temps nouveau.

    Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? Qui peut croire qu’ils pourront en surmonter les conséquences s’ils ne se mobilisent pas en masse pour débouter Nétanyahou et réclamer l’arrêt immédiat de la guerre ?

    Qu’est-ce qui a empêché le Mossad de faire ce qu’il sait si bien faire : éliminer des têtes ? Qu’est-ce qui lui interdisait de s’en prendre aux chefs du Hamas à l’étranger avant d’envoyer des milliers d’enfants à la mort ? J’ai souvenir du débarquement d’Ehoud Barak, déguisé en femme, en plein centre de Beyrouth en avril 1973.

    Le militaire et une petite équipe avaient grimpé les étages et liquidé en un quart d’heure trois têtes de la résistance palestinienne : Kamal Nasser, Youssef Al-Najjar et Kamal Adwan. C’est précisément du nom de ce dernier qu’est baptisé l’hôpital aujourd’hui bombardé dans le nord de la bande. Le lieu où des malheureux, assoiffés, affamés, subissent des opérations sans anesthésie ; où l’on voit un père couché recevoir son bébé mort dans les bras ; où l’image d’un enfant décédé devient plus supportable que celle d’un enfant vivant, brûlé de la tête aux pieds.

    Certains osent encore parler de la « pureté des armes » et faire l’éloge lyrique du scrupule éthique de l’armée israélienne. Quelle est cette morale qui veut qu’on massacre des familles entières au nom d’une potentielle présence armée dans un immeuble d’habitation ? Faut-il rappeler qu’à Gaza sont morts en deux mois beaucoup plus de civils qu’en Ukraine en deux ans ?

    J’ai entendu sur une grande chaîne d’information française quelqu’un défendre la poursuite des bombardements en acquittant sa conscience d’une petite phrase : « Les Gazaouis reçoivent des camions d’aide »… Cet homme persistait à croire qu’aucune souffrance ne pouvait rencontrer la sienne. Sait-il que l’entrée des camions au compte-gouttes fait que les gens mangent des aliments avariés, quand ils en trouvent, pour retarder la mort ?

    Quelques mots pour soigner le ressentiment
    Si encore l’armée israélienne ne reculait devant rien pour aller quelque part. Mais elle avance dans le vide. Il n’est rien dans ces lignes qui minimise de quelque manière que ce soit l’effroyable comportement du Hamas le 7 octobre. La douleur des Israéliens, leur choc face aux atrocités qui ont accompagné la disparition des leurs, les viols, les tortures, le brutal retour de l’épouvante dans les mémoires, toute l’étendue de ce malheur habite ma pensée au même titre que la tragédie qui se déroule à Gaza. Mais combien d’entre les Palestiniens, les musulmans, les Arabes ont eu comme moi accès à cette mémoire traumatisée par le nazisme et l’antisémitisme occidentaux ? Combien ont eu les moyens d’en prendre la mesure, alors qu’ils n’y étaient pour rien ?

    Pour ma part, c’est lors d’une séance d’analyse que j’ai pu faire un pas de géant dans ma compréhension de la paix. « Je vous dois des excuses », m’avait dit mon analyste, qui était juif d’origine biélorusse. « Je suis de ceux qui ont cru qu’Israël était une terre sans peuple pour un peuple sans terre », avait-il ajouté. Cette phrase, que l’on veuille bien me croire, a changé ma vie. Elle m’a donné à voir qu’il suffit parfois de quelques mots pour soigner le ressentiment.

    C’est cette phrase – ce mouvement d’humanité et de reconnaissance – qui a manqué à tous les « processus de paix ». Ce manque se traduit à présent par la permission d’oublier que ce sont des êtres humains que l’on écrase, depuis quatre-vingts jours. Et que fait la communauté internationale ? Elle permet la permission, elle rend plus actuelle que jamais la prévision d’Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui regardent et ne font rien. »

    Comme un individu meurt plusieurs fois dans son existence, les habitants de la région sont appelés à mourir s’ils veulent vivre : à renoncer à une part du passé pour avancer. A se retrouver. La Bible ne peut pas continuer à servir de cadastre, ni le Coran de traité politique ou militaire. Si Dieu n’est pas rendu à Dieu, une patrie aux Palestiniens, l’humanité à elle-même, nous deviendrons tous des égarés, ne sachant plus qui est qui, qui veut quoi, qui a droit à quoi. Le langage en sera réduit à s’autoreproduire avec rien ni personne dedans.

  • #Israël serait déjà en contact avec plusieurs pays pour y expulser les Gazaouis

    Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé, le 25 décembre, œuvrer en faveur d’un #plan de “#migration_volontaire” des Gazaouis, tandis qu’un député de son parti a révélé que l’État hébreu était en contact avec des pays d’#Amérique_latine et d’#Afrique à cet effet.

    Un éventuel #plan d’expulsion des Palestiniens de Gaza semble se préciser chaque jour un peu plus, rapporte la presse internationale. Outre les #bombardements, qui ont redoublé d’intensité et ont déplacé, depuis octobre, 85 % de la population vers le sud, jusqu’à la frontière avec l’Égypte, les déclarations des responsables israéliens sur le sujet sont de plus en plus explicites. Ainsi, lors d’une réunion à huis clos le 25 décembre avec son parti à la Knesset [Parlement israélien], le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a pour la première fois évoqué ouvertement un plan de "migration volontaire".

    "Notre problème, ce sont les pays qui sont prêts à les accueillir, et nous y travaillons", aurait-il déclaré, cité par plusieurs médias, dont The Palestinian Chronicle.

    Le jour même, un député membre du Likoud, Danny Danon, a été encore plus loin, révélant, lors d’un entretien avec la radio locale Kan Reshet Bet, qu’Israël était déjà en contact avec plusieurs pays afin d’explorer les diverses possibilités d’#accueil des Gazaouis.

    "J’ai reçu des demandes de divers pays [...] prêts à accueillir des réfugiés [...], ce sont des pays d’Amérique du Sud et d’Afrique", a-t-il indiqué, relayé par Ha’Aretz. Il a ajouté que certains pays ont réclamé, en contrepartie, une "#compensation_financière" tandis que d’autres "ont demandé autre chose".

    "Cela arrive dans chaque guerre"

    Sans préciser les noms des pays avec lesquels l’État hébreu est en contact, le député du Likoud s’est contenté d’évoquer le cas du Canada, dont le ministre de l’Immigration a annoncé, le 21 décembre, la volonté de son pays d’accueillir les familles élargies des Gazaouis ayant la citoyenneté canadienne, rapporte le site Jewish Press.

    "Nous resterons en contact d’abord avec les pays de la région [Moyen-Orient] et avec les pays du monde [...]. Même si chaque pays reçoit dix mille ou vingt mille Gazaouis, cela est significatif", a souligné Danny Danon, selon lequel il s’agirait d’une "migration volontaire de Palestiniens qui souhaitent partir".

    "Cela arrive dans chaque guerre, regardez ce qui se passe en Syrie : un million et demi [de personnes] sont allées en Jordanie, trois millions en Turquie et quelques millions en Europe", a-t-il poursuivi, critiquant les réticences des deux principaux pays frontaliers - la Jordanie et l’Égypte -, qui ont fermement exprimé leur rejet d’un plan d’#exode des Palestiniens.

    "Occasion historique"

    Ces déclarations contrastent largement avec le démenti d’Eylon Levy, porte-parole du gouvernement israélien, qui, le 10 décembre, avait souligné devant des journalistes étrangers qu’Israël n’avait aucune intention de déplacer la population palestinienne hors de la bande de Gaza, qualifiant les affirmations à ce sujet d’"accusations scandaleuses et fausses".

    Elles attisent surtout les craintes, parmi les Palestiniens, d’une seconde "Nakba" ou d’une "#épuration_ethnique" - comme le dénoncent plusieurs voix en Israël et dans le monde arabe - et font écho à un document de travail du ministère du Renseignement israélien, révélé par la presse en octobre dernier, qui esquissait déjà au début du conflit plusieurs scénarios pour l’après-guerre, dont l’un prévoit d’installer les Gazaouis dans le #Sinaï égyptien.

    En novembre dernier, dans une tribune publiée dans le journal américain The Wall Street Journal, Danny Danon et Ram Ben-Barak, ancien haut responsable du Mossad, ont élargi le spectre géographique, appelant aussi l’Europe à contribuer aux efforts d’accueil des Gazaouis qui "cherchent" à émigrer.

    Dans la foulée, le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich (extrême droite), avait souligné l’importance de l’enjeu politique. L’État d’Israël est "incompatible" avec l’existence d’une enclave palestinienne indépendante qui repose "sur la haine d’Israël et aspire à sa destruction", avait-il martelé, selon le site Middle East Eye.

    "Pour les démagogues d’extrême droite, et notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, cette guerre est une occasion historique pour réaliser leur liste de voeux : la destruction d’une grande partie de Gaza, l’élimination de l’appareil politique et militaire du Hamas, et, si possible, l’expulsion de dizaines ou de centaines de milliers de Palestiniens vers le Sinaï égyptien", dénonçait déjà, quatre jours après le début de la guerre, Amjad Iraqi, journaliste pour le site israélo-palestinien +972 Magazine.

    https://www.courrierinternational.com/article/revue-de-presse-israel-serait-deja-en-contact-avec-plusieurs-
    #expulsion #nettoyage_ethnique #géographie_du_vide #Palestine #Gaza #Egypte

    • Plan d’« #émigration » des Palestiniens : Israël avance dans son projet de #nettoyage_ethnique à Gaza

      Cette semaine, le Times of Israel révélait qu’Israël était en pourparlers avec des pays tels que le Congo pour qu’ils accueillent des Palestiniens de Gaza dans le cadre d’un prétendu « plan d’#émigration_volontaire » L’État sioniste, qui négocie depuis le début de sa contre-offensive avec ses voisins pour accueillir les Palestiniens qu’il force à l’exil en ravageant la bande de Gaza et en faisant plus de 22.000 morts, voudrait pouvoir déporter des civils gazaouis dans des pays comme le Congo ou l’Arabie Saoudite, à condition dans ce dernier cas que les Palestiniens soient disposés à travailler en tant qu’ouvriers dans le bâtiment.

      Benjamin Netanyahu a effet assumé, au cours d’une réunion du Likoud, être à la recherche de pays acceptant de recevoir les réfugiés gazaouis. « Notre problème est de trouver des pays qui sont désireux d’intégrer des gazaouis et nous travaillons là-dessus » a-t-il expliqué rapporte le Times of Israel. Le ministre des renseignements israéliens, Gila Gamliel a depuis fait une déclaration dans le même sens mardi dernier à la presse israélienne : « l’émigration volontaire est le meilleur programme, le programme le plus réaliste, pour le lendemain de la fin de la guerre ».

      Contrairement à ce que l’euphémisme utilisé laisse penser, il ne s’agit bien entendu pas d’une « émigration volontaire » dans la mesure où quitter Gaza est une question de vie ou de mort pour les plus de 2 millions d’habitants de l’enclave. Gamliel a ensuite clarifié le projet des autorités israélienne à l’issue de la guerre : « Il n’y aura pas de travail et 60% des terres agricoles deviendront des zones-tampon par nécessité sécuritaire ».

      Ce discours signe un alignement total avec les perspectives défendues ces derniers jours par les ministres d’extrême-droite Smotrich et Ben Gvir. Le premier expliquait ainsi le 31 décembre : « pour avoir la sécurité, nous devons contrôler le territoire et, pour cela, nous avons besoin d’une présence civile sur place ». Et d’ajouter : « S’il y avait 100 000 ou 200 000 Arabes à Gaza contre 2 millions aujourd’hui, le discours ne serait pas le même. » Alors que le projet d’annexion de la bande de Gaza de la part de responsables israéliens se fait de plus en plus clair, l’État d’Israël assume sa volonté d’aller au bout du nettoyage ethnique de la zone, par la guerre et par le déplacement forcé des gazaouis.
      Face à la réaction hypocrite du camp impérialiste, poursuivre la lutte pour la Palestine

      Les gouvernements occidentaux, alliés d’Israël, se sont fendus de communiqués dénonçant les premières déclarations des ministres d’extrême-droite. Du côté des Etats-Unis, le département d’État a qualifié mardi leurs propos « d’irresponsables ». L’État français a de son côté expliqué condamner « les propos des ministres israéliens des Finances, M. Bezalel Smotrich, et de la Sécurité nationale, M. Itamar Ben Gvir, appelant à « l’émigration » de la population gazaouie ainsi qu’au rétablissement de colonies à Gaza et à son occupation terrestre. »

      Des réactions totalement hypocrites de la part de gouvernements occidentaux qui, tout en appelant à la « modération » de la politique génocidaire d’Israël, n’ont jamais remis en question leur soutien à l’État sioniste Israël, auquel ils continuent à vendre du matériel militaire et dont ils soutiennent clairement l’offensive en cours. Une conséquence logique de leur appui historique à l’existence de cette enclave coloniale au service des intérêts impérialistes au Moyen-Orient. Une hypocrisie particulièrement visible à l’heure où Netanyahou s’aligne, une fois de plus, sur l’aile droite de son gouvernement.

      Dès la fondation de l’État d’Israël, avec la Nakba, et au fur et à mesure de l’extension de l’occupation des territoires palestiniens, le déplacement forcé des populations palestiniennes a été une constante dans la région. Aujourd’hui, près de 5 millions de réfugiés palestiniens vivent déjà dans des camps de réfugiés au Moyen-Orient. Le déplacement forcé de populations s’inscrit dans les pratiques génocidaires d’Israël, qui n’ont jamais remises en cause le soutien des gouvernements occidentaux à l’État d’Israël.

      Dans ce cadre, et face à la complicité objective des régimes arabes avec Israël, il y a urgence à poursuivre la construction d’un mouvement international de solidarité avec la Palestine. Un mouvement qui, pour peser, devra chercher à élargir le mouvement et à porter la lutte sur le terrain de la lutte de classes, pour pousser des sections syndicales dans des secteurs stratégiques à empêcher les livraisons de matériel militaire ou porter un coup aux profits de multinationales qui profitent de la colonisation de la Palestine.

      https://www.revolutionpermanente.fr/Plan-d-emigration-des-Palestiniens-Israel-avance-dans-son-proje

  • Israël-Hamas : des soldats israéliens prônent la colonisation de Gaza - Vidéo Dailymotion
    https://www.dailymotion.com/video/x8qzpbq


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    Israël-Hamas : des soldats israéliens prônent la colonisation de Gaza
    Le Monde

    Le 27 octobre 2023, après l’avoir bombardée, l’armée israélienne lançait une opération terrestre dans la bande de Gaza, en réponse à l’attaque du Hamas vingt jours plus tôt.

    Deux mois après, Le Monde a pu recueillir plusieurs vidéos et photos de soldats de l’armée israélienne, présents dans l’enclave palestinienne, prônant un retour aux anciennes colonies israéliennes, dont la plus importante, Goush Katif.

  • Le violeur est étranger ? Plus besoin de preuves ! | Alizée Vincent
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/les-enerve-es/le-violeur-est-etranger-plus-besoin-de-preuves

    Le traitement médiatique du cas de Claire Geronimi, victime de viol par un homme sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), est aux antipodes de celui réservé aux femmes victimes de puissants. Quand le mis en cause est immigré, on parle de « femme violée », de « crime ». Quand il s’agit de profils comme Patrick Poivre d’Arvor, Gérard Depardieu, Sébastien Cauet ou Gérald Darmanin, on parle de « plaignantes », ou d’"accusatrices". Source : Arrêt sur images

  • « Je refuse de participer à une guerre de vengeance » : lettre d’un objecteur de conscience israélien – Libération
    https://www.liberation.fr/international/moyen-orient/je-refuse-de-participer-a-une-guerre-de-vengeance-lettre-dun-objecteur-de

    Document
    « Je refuse de participer à une guerre de vengeance » : lettre d’un objecteur de conscience israélien

    « Libération » publie la lettre du premier objecteur de conscience israélien dans le conflit actuel. Tal Mitnick, 18 ans, refuse de participer à ce qu’il dit être un « bain de sang » et appelle à un changement politique profond.

    Tal Mitnick, 18 ans, à Tel-Aviv, le 25 octobre. (Mostafa Alkharouf/Anadolu via AFP)
    par Tal Mitnick
    publié aujourd’hui à 6h15
    C’est le premier objecteur de conscience dans le conflit qui oppose Israël au Hamas depuis le 7 octobre et le massacre par l’organisation islamiste qui a fait au moins 1 140 morts selon un décompte de l’AFP. Tal Mitnick, 18 ans, a refusé de s’enrôler dans l’armée israélienne. Libération a choisi de publier sa lettre, traduite dans son intégralité, pour ce qu’elle dit du conflit et de la manière dont il est vécu en Israël.

    « Cette terre a un problème : deux nations y ont tissé un lien indéniable. Même avec toute la violence du monde, nous ne pourrions pas effacer le peuple palestinien ou son lien avec cette terre, tout comme le peuple juif ou notre lien avec cette même terre ne peuvent pas être effacés. Le problème ici relève d’une forme de suprématie, la croyance que cette terre n’appartient qu’à un seul peuple. La violence ne peut résoudre ce problème, ni de la part du Hamas, ni de la part d’Israël. Il n’y a pas de solution militaire à un problème politique. C’est pourquoi je refuse de m’enrôler dans une armée qui croit que le vrai problème peut être ignoré, sous le couvert d’une guerre civile, avec un gouvernement qui ne fait qu’entretenir le deuil et la douleur.

    « Le 7 octobre, la société israélienne a vécu un traumatisme sans précédent dans l’histoire du pays. Au cours d’une terrible invasion, l’organisation terroriste Hamas a assassiné des centaines de civils innocents et en a enlevé des centaines d’autres. Des familles ont été assassinées dans leurs maisons, des jeunes ont été massacrés lors d’une rave et 240 personnes ont été enlevées dans la bande de Gaza. Après l’attaque terroriste, une campagne de vengeance a commencé non seulement contre le Hamas, mais aussi contre l’ensemble du peuple palestinien : des bombardements aveugles de quartiers résidentiels et de camps de réfugiés à Gaza, un soutien militaire et politique total à la violence des colons en Cisjordanie, ainsi qu’une persécution politique d’une ampleur sans précédent à l’intérieur d’Israël. La réalité dans laquelle nous vivons est violente. Selon le Hamas, mais aussi selon Tsahal et la classe politique, la violence est la seule solution. La poursuite d’une logique “œil pour œil, dent pour dent”, sans réfléchir à une véritable solution qui nous apporterait à tous sécurité et liberté, ne conduit qu’à plus de tueries et de souffrances.

    « La violence ne nous protège pas »
    « Je refuse de croire que plus de violence nous garantira plus de sécurité, je refuse de participer à une guerre de vengeance. J’ai grandi dans un foyer où la vie est sacrée, où le dialogue est valorisé, où la communication et la compréhension passent toujours avant la violence. Dans le monde plein de corruption dans lequel nous vivons, la violence et la guerre sont un moyen détourné pour accroître le soutien au gouvernement et faire taire les critiques. Nous devons reconnaître le fait qu’après des semaines d’opérations terrestres à Gaza, au bout du compte, ce sont des négociations et un accord qui ont permis le retour d’otages. Que c’est l’action militaire qui a causé la mort des autres. A cause du mensonge criminel selon lequel “il n’y a pas de civils innocents à Gaza”, même des otages agitant un drapeau blanc et criant en hébreu ont été abattus. Je n’ose pas imaginer le nombre de situations similaires qui n’ont pas fait l’objet d’une enquête parce que les victimes sont nées du mauvais côté de la barrière.

    « Les personnes qui ont dit : “pas de négociations avec le Hamas” se sont tout simplement trompées. Point à la ligne. La diplomatie et un changement de politique sont les seuls moyens d’empêcher de nouvelles destructions et de nouvelles morts des deux côtés.

    « La violence à laquelle l’armée recourt, y compris ces dernières années, ne nous protège pas. Le cycle de la violence est effectivement un cycle : la violence de l’armée, comme celle de toute armée, amène toujours plus de sang. Dans la pratique, elle n’est rien d’autre qu’une armée d’occupation qui cherche à se maintenir comme telle. La vérité c’est qu’elle a abandonné les habitants du Sud et le pays tout entier. Il est important de faire la distinction entre les gens ordinaires et les généraux ou les égoïstes qui trônent au sommet de ce système : aucun des citoyens ordinaires n’a décidé de financer le Hamas, aucun d’entre nous n’a choisi de perpétuer l’occupation et aucun d’entre nous n’a décidé de déplacer des troupes en Cisjordanie quelques jours avant l’invasion, parce que des colons avaient décidé de construire une soukka [lieu de culte juif construit temporairement pour la fête de Souccot, ndlr] à Huwara. Et maintenant, après une politique de longue haleine destinée à imploser, c’est nous qui sommes envoyés pour tuer et être tués à Gaza. Nous ne sommes pas envoyés pour nous battre pour la paix, mais au nom de la vengeance. J’avais décidé de refuser de m’enrôler avant la guerre, mais depuis qu’elle a commencé, je suis d’autant plus convaincu de ma décision.

    « Le changement viendra de nous »
    « Avant la guerre, l’armée gardait les colonies, maintenait le siège meurtrier de la bande de Gaza et préservait le statu quo de l’apartheid et de la suprématie juive sur les terres situées entre le Jourdain et la mer. Depuis le début de la guerre, nous n’avons vu aucun appel à un véritable changement de politique en Cisjordanie et à Gaza, pour mettre fin à l’oppression généralisée du peuple palestinien et au bain de sang, ni pour une paix juste. Nous assistons au contraire à l’aggravation de l’oppression, à la propagation de la haine et à l’expansion de la persécution politique fasciste en Israël.

    « Le changement ne viendra pas de politiciens corrompus ici, ni des dirigeants du Hamas, qui sont eux aussi corrompus. Il viendra de nous, les peuples des deux nations. Je crois de tout mon cœur que le peuple palestinien n’est pas un peuple mauvais. Tout comme ici, où la grande majorité des Israéliens veulent vivre une vie agréable et sûre, avoir un endroit où leurs enfants peuvent jouer après l’école, et joindre les deux bouts à la fin du mois. Il en va de même pour les Palestiniens. A la veille du 7 octobre, le soutien au Hamas dans la bande de Gaza était au plus bas, à 26 %. Depuis le début des violences, il s’est considérablement renforcé. Pour que les choses changent, il faut mettre en place une alternative – au Hamas, et à la société militariste dans laquelle nous vivons.

    « Ce changement interviendra lorsque nous reconnaîtrons les souffrances endurées par le peuple palestinien ces dernières années, et le fait qu’elles sont le résultat de la politique israélienne. Cette reconnaissance doit s’accompagner de justice, et de l’édification d’une infrastructure politique basée sur la paix, la liberté et l’égalité. Je ne veux pas participer à la poursuite de cette oppression et de ce bain de sang. Je veux travailler directement à la recherche d’une solution, et c’est pourquoi je refuse de m’engager dans l’armée israélienne. J’aime ce pays et ses habitants, car c’est là d’où je viens. Je me sacrifie et je travaille pour que ce pays soit un pays qui respecte les autres, un pays où l’on peut vivre dans la dignité.

    « Tal Mitnick, 26 décembre 2023. »

  • What does it mean to erase a people – a nation, culture, identity? In Gaza, we are beginning to find out | Nesrine Malik | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2023/dec/18/gaza-israel-destroying-culture-and-identity

    What does it mean to erase a people – a nation, culture, identity? In Gaza, we are beginning to find out

    Nesrine Malik

    Artists killed, journalists silenced, libraries and mosques destroyed. What will be left to bind the survivors together?
    Mon 18 Dec 2023 07.00 CET
    Last modified on Mon 18 Dec 2023 12.26 CET

    I will start this column with a question for you, dear reader. What connects you with your country, and makes you feel it is yours? What gives you a sense of identity and belonging? It’s the physical things, of course – where you live, where you were born, where your family and friends reside. But underlying those practical aspects, I suspect, are all the other things that you don’t think about, that you take for granted. The music, the literature, the humour, the art and cinema and TV – all the abstract touchstones of an identity that form a connective tissue between you and your country.

    I ask because the corollary of the question “what makes a people?” is “what erases one?” And what is unfolding in Gaza has made that question an urgent one. Because alongside the horrors of death and displacement, something else is happening – something existential, rarely acknowledged and potentially irreversible.

    It looks like this. Earlier this month, Gaza’s oldest mosque was destroyed by Israeli airstrikes. The Omari mosque was originally a fifth century Byzantine church, and was an iconic landmark of Gaza: 44,000 sq ft of history, architecture and cultural heritage. But it was also a live site of contemporary practice and worship. A 45-year-old Gazan told Reuters that he had been “praying there and playing around it all through my childhood”. Israel, he said, is “trying to wipe out our memories”.

    St Porphyrius church, the oldest in Gaza, also dating back to the fifth century and believed to be the third oldest church in the world, was damaged in another strike in October. It was sheltering displaced people, among them members of the oldest Christian community in the world, one that dates back to the first century. So far, more than 100 heritage sites in Gaza have been damaged or levelled. Among them are a 2,000-year-old Roman cemetery and the Rafah Museum, which was dedicated to the region’s long and mixed religious and architectural heritage.

    As the past is being uprooted, the future is also being curtailed. The Islamic University of Gaza, the first higher education institution established in the Gaza Strip in 1978, and which trains, among others, Gaza’s doctors and engineers, has been destroyed, along with more than 200 schools. Sufian Tayeh, the rector of the university, was killed along with his family in an airstrike. He was the Unesco chair of physical, astrophysical and space sciences in Palestine. Other high-profile academics who have been killed include the microbiologist Dr Muhammad Eid Shabir, and the prominent poet and writer Dr Refaat Alareer, whose poem, If I must die, was widely shared after his death.

    “If I must die,” he wrote, “let it be a tale.” But even that tale, a tale bearing witness to truth, to be weaved into Gazan and Palestinian national consciousness and history, will struggle to be told accurately. Because the journalists are being killed too. As of last week, more than 60 of them. Some of those who survive, like Wael al-Dahdouh of Al Jazeera, have had to keep working through the death of their families. Last week, Dahdouh was himself injured in an airstrike on a school. His cameraman did not survive. The Committee to Protect Journalists, an American non-profit, has said that those reporting on the war risk not only death or injury but “multiple assaults, threats, cyber-attacks, censorship, and killings of family members”.
    Omari mosque, Gaza
    The Omari mosque, Gaza’s oldest, was destroyed in an Israeli airstrike. Photograph: Anadolu Agency/Getty Images

    As the ability to tell these stories publicly comes under attack, so do the private rituals of mourning and memorialisation. According to a New York Times investigation, Israel ground forces are bulldozing cemeteries in their advance on the Gaza Strip, destroying at least six. Ahmed Masoud, a British Palestinian writer from Gaza, posted a picture of him visiting his father’s grave, alongside a video of its ruins. “This is the graveyard in Jabalia camp,” he wrote, where his father was buried. “I went to visit him in May. The Israeli tanks have now destroyed it, and my dad’s grave has gone. I won’t be able to visit or talk to him again.”

    A memory gap is forming. Libraries and museums are being levelled, and what is lost in the documents that have burned joins a larger toll of recordkeeping. Meanwhile, the scale of the killings is so large that entire extended families are disappearing. The result is like tearing pages out of a book. Dina Matar, a professor at Soas University of London, told the Financial Times that “such loss results in the erasure of shared memories and identities for those who survive. Remembering matters. These are important elements when you want to put together histories and stories of ordinary lives.”

    Remembering matters, and it’s easy to forget, among the scenes of death and destruction since October, that the Gaza Strip is a real place that, even though it existed behind a fence and under severe restrictions, was not only just an “open-air prison”. It has Mediterranean cities of tree-lined boulevards and bougainvillaea, and a coastline that provided respite from heat and blackouts. Much of that is now destroyed or bulldozed.

    It is also a place where artists, musicians, poets and novelists thrived, as is only natural among any people given the chance to express themselves, no matter how difficult the circumstances. They, too, are vanishing now. Heba Zagout, a painter of holy sites and Palestinian women in their traditional embroidered clothing, was killed in October, only a few days after posting a video online saying: “I consider art a message that I deliver to the outside world through my expression of the Palestinian cause and Palestinian identity.”

    Mohammed Sami Qariqa, another artist, was sheltering inside a hospital and posted on Facebook that he was documenting the experience, “to convey the news and events that happen inside the hospital, capturing a set of painful details with my phone camera, including photo, video, voice, writing and drawing, etc … I am collecting many of these stories with different techniques.” Three days later he was killed when the hospital was struck by a missile.

    This is what it would look like, to erase a people. In short, to void the architecture of belonging that we all take so much for granted so that, no matter how many Gazans survive, there is, over time, less and less to bind them together into a valid whole. This is what it would look like, when you deprive them of telling their story, of producing their art, of sharing in music, song and poetry, and of a foundational history that lives in their landmarks, mosques, churches, and even in their graves.

  • L’Égypte interdit l’atterrissage d’un avion portant la photo de Jina Amini – Kurdistan au féminin
    https://kurdistan-au-feminin.fr/2023/12/28/legypte-interdit-latterrissage-dun-avion-portant-la-photo-de-ji

    L’Égypte interdit l’atterrissage d’un avion portant la photo de Jina Amini
    28.12.2023 à 16h20

    Le réalisateur italien Enrique Piñeyro a déclaré que l’avion portant la photo de Jîna Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans assassinée en Iran pour un voile « mal porté », n’a pas été autorisé à atterrir en Égypte où il se rendait pour apporter de l’aide aux Palestiniens de Gaza.

    Le réalisateur italien Enrique Piñeyro, dans son message sur son compte X (ancine Twitter), a déclaré que la photo sur l’arrière de l’avion privé transportant de l’aide à Gaza avait été retirée après qu’il n’ait pas été autorisé à atterrir.

    Piñeyro, qui a également partagé la vidéo montrant la photo enlevée, a déclaré : « Pour transporter une cargaison humanitaire à El Arish pour Gaza, le gouvernement égyptien n’a pas autorisé la livrée avec la photo de Mahsa Amini et la légende :

    « Aucune femme ne devrait être tuée parce qu’elle ne se couvre pas la tête. Aucun homme ne devrait être pendu pour avoir dit cela. »

    Il a fallu l’enlever pour y atterrir. »

  • Du Rojava à tous les peuples du monde en quête de liberté - SERHILDAN | Défendre la révolution du Kurdistan
    https://serhildan.org/du-rojava-a-tous-les-peuples-du-monde-en-quete-de-liberte

    Du Rojava à tous les peuples du monde en quête de liberté

    Déc 27, 2023A la une, Actualités

    Samedi 23 décembre, l’armée turque a intensifié s’est opération sur le Rojava suite à une offensive de la guérilla du HPG (Forces de Défense du Peuple) ayant occasionné de nombreuses pertes dans les rangs de l’armée turque au Bashur. Les bombardements ont ciblé les infrastructures civiles de la région dans plusieurs villes, faisant pour le moment 8 mort.es et 18 blessée.s.
    L’institut Andrea Wolf de l’académie de Jineolojî a rédigé ce communiqué pour dénoncer les attaques de l’État turc, rendre hommage aux martyrs et appeler à “s’organiser contre le fascisme, l’occupation et le patriarcat”.

    Nous sommes aujourd’hui le 25 décembre.
    En ce moment même, on entend dans l’air les sons des avions de guerre.

    Aujourd’hui, l’attaque turque contre l’imprimerie Simav à Qamishlo a tué Berivan et cinq autres employé-e-s. Ala El Sebawi a également perdu la vie lors de l’attaque turque d’une boulangerie publique. Berivan et Ala sont deux jeunes femmes du Rojava qui ont lutté pour se construire une autre vie. Avant la révolution, les femmes n’étaient pas autorisées à faire leurs propres choix de vie. A l’heure actuelle, nous savons que Riyad Hemo, Hisên Ehmed, Rênas Hisên, Ferhan Xelef et Ferhan Temê ont également perdu la vie et que d’autres ont été blessé-e-s.

    A chaque endroit frappé par la Turquie, pour chaque personne perdue, des souvenirs durables ont été perdus : des souvenirs sur la façon de faire la révolution et de construire une nouvelle vie.

    D’autres lieux ont également été visés par la Turquie : dans le centre d’Amude, c’était la coopérative populaire qui produisait des olives. Nous nous souvenons d’une femme d’Afrin qui disait : « Ici, quand je suis avec les olives, je me sens plus proche d’Afrin – et cela m’apporte de la joie ». Il est important de savoir que pour les habitant-e-s d’Afrin, l’olivier est sacré, considéré comme une source de vie. Aujourd’hui, leurs oliviers sont coupées, extraits par les mercenaires turcs. « Chaque fois qu’ils coupent un olivier, disent-ils, ils tuent l’un-e d’entre nous. Depuis le début de l’occupation d’Afrin, beaucoup de nos aîné-e-s d’Afrin meurent au moment de la récolte des olives. Nous savons que ce n’est pas une coïncidence ».

    La Turquie a frappé un autre endroit aussi : le hall de Karama à Amude. Nous nous souvenons de l’époque où l’organisation des femmes, Kongra-Star, y avait tenu son congrès, célébrant la révolution des femmes. Des centaines de femmes de tous âges étaient présentes. Pour les habitant-e-s d’Amude, c’est un espace de rencontre bien connu pour des réunions publiques.

    Parmi les nombreux autres lieux, la Turquie a ciblé le centre de dialyse de Qamishlo. Récemment, des discussions avaient eut lieu sur comment construire d’avantage d’alternatives pour les personnes malades de la région. Car en effet, ce centre était le seul à offrir un service public.

    Même depuis le moment où nous avons commencé à rédiger cet appel, les informations sur des nouvelles attaques augmentent de façon exponentielle. Les infrastructures visées dans toutes les régions du Rojava comprennent des hôpitaux, des sites et dépôts médicaux, des sites d’approvisionnement en nourriture, des usines textiles, des stations-service et des puits, des coopératives agricoles, des bâtiments et des installations de dépôts et de moulins à grains.

    En attendant, les peuples du Rojava n’ont pas cessé leurs efforts pour s’organiser selon les principes du paradigme démocratique et écologique basé sur la libération des femmes. Ils ont reconstruit leur vie sur les ruines de la guerre.

    Dans une région marginalisée, opprimée par le régime d’Assad pendant des décennies et dotée d’une infrastructure très limitée, des usines ont été construites, ainsi que des ateliers et des coopératives pour produire des biens de première nécessité. Des écoles ont été construites, des académies pour que chacun-e puisse apprendre dans sa langue maternelle. Des imprimeries ont été construites afin de partager librement des analyses, des romans et des poèmes. Des hôpitaux ont été construits pour soigner les personnes malades. Des lieux de rencontre et de fête ont été construits. Pour répondre aux besoins énergétiques, des stations pétrolières ont été prises en main. Chacun de ces éléments a été construit grâce aux efforts sans relâche de personnes organisées en communes, conseils, coopératives et académies pour honorer l’espoir et affirmer une volonté de vivre. Ce sont là les résultats concrêts de l’espoir que nous pouvons construire une vie libre sans dépendre de l’État, du capitalisme et du patriarcat.

    Chacun de ces éléments a été construit grâce aux efforts sans relâche de personnes organisées en communes, conseils, coopératives et académies pour honorer l’espoir et affirmer une volonté de vivre.
    Usine textile Rojava

    Les succès les plus récents du mouvement de liberté kurde menacent l’existence de l’État fasciste turc. Le 13 décembre, l’Administration autonome démocratique du nord-est de la Syrie a déclaré son nouveau contrat social. Le 19 décembre, les partis kurdes ont obtenu la majorité des sièges lors des élections locales à Kirkouk, en Irak. Par ailleurs, la guérilla a mené des actions victorieuses contre l’armée d’occupation turque dans les montagnes du sud du Kurdistan (Irak).

    C’est pourquoi l’armée turque intensifie – une fois de plus – ses attaques contre le Rojava en vue de réaliser son rêve d’un empire néo-ottoman.

    Ce qui devient évident, c’est que ces attaques font partie d’une guerre systématique qui vise à détruire la vie des gens d’ici au Rojava, et finalement à détruire l’espoir qu’ils répandent. Cette nouvelle vague d’attaques vise les infrastructures crusciales et, en combinaison avec l’embargo, la survie de toutes les vies est menacée, avec des pénuries d’eau, de carburant et d’électricité. Nous devrions considérer cette stratégie comme faisant partie des plans d’occupation à long terme d’Erdogan – ce même Erdogan qui qualifie [à raison] de génocide les attaques contre les infrastructures, les écoles, les hôpitaux et les églises de Gaza [mais qui met en place les mêmes politiques].

    C’est une vérité : le monde entier est aujourd’hui attaqué par les États fascistes, capitalistes et patricacaux. Nous appelons à une lutte unie contre la machinerie de guerre qui, par l’occupation, le génocide et le féminicide, tente de diviser et de conquérir. Comme les peuples de Rojava/Nord-Est de la Syrie, qui insistent sur la construction d’une vie libre à travers la lutte, pour laquelle tant de personnes ont donné leur vie, nous lançons un appel à tou-te-s pour résister et s’organiser contre le fascisme, l’occupation et le patriarcat et de contruire une vie libre dans la dignité !

    Institut Andrea Wolf de l’académie de Jineolojî

    Rojava (Nord et Est de la Syrie) – 25 décembre 2023

  • Génocide en cours - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/12/28/genocide-en-cours

    Génocide en cours
    28 décembre 2023Guerre, Moyen Orient
    Les chaînes de télévisions françaises ont d’abord criminalisé le soutien à la Palestine, puis ont nié le massacre à Gaza. À présent, elles relativisent le crime contre l’humanité qui se déroule sous nos yeux, alors même que des juristes et des instances internationales estiment que la situation a tous les aspects d’une opération génocidaire.

    Le journal Le Monde rappelle que Benjamin Netanyahou a demandé à l’un de ses conseillers un plan pour « réduire la population de Gaza au niveau le plus bas possible » et considérer l’ouverture des frontières maritimes de l’enclave, pour permettre « une fuite massive vers les pays européens et africains ». On ne peut être plus clair. Cette déclaration, parue dans un article le 2 décembre, aurait dû faire l’effet d’une bombe. Elle est passée quasiment inaperçue.

    Avant cela, le chef du gouvernement israélien a qualifié les palestiniens de « peuple des ténèbres » et utilisé une référence biblique pour appeler à leur anéantissement. Dès le 29 octobre, un document du Ministère du renseignement israélien proposait un plan pour vider Gaza de sa population. Il y a quelque jours, un promoteur immobilier israélien proposait des maisons sur les ruines de Gaza. La population vivant à Gaza, y compris les otages israéliens, est massacrée sans aucun objectif militaire autre que faire un maximum de dégâts. En 2 mois, aucune infrastructure du Hamas n’a été retrouvée, aucun otage libéré par l’armée, aucun tunnel important trouvé, malgré des équipements de pointe fournis par l’occident, mais 27.000 munitions ont frappé Gaza. L’État colonial cherche à effacer un peuple.

    Il y a quelques jours, le président israélien Yitzhak Herzog se faisait photographier en train de signer un obus aux côtés de l’état major militaire. Un obus qui allait être tiré sur Gaza.

    Depuis notre enfance, les cours d’histoire nous répètent à propos des génocides : « plus jamais ça », « n’oublions jamais », ne jamais laisser l’horreur absolue se reproduire. Elle a pourtant lieu là, sous nos yeux, avec le soutien inconditionnel de nos États. Ce « plus jamais ça » ne s’applique pas aux palestiniens ni aux peuples colonisés.
    Le jugement de l’histoire sera sévère

  • Le décret a été publié cette nuit : si vous refusez un CDI après un CDD ou une mission intérim, votre employeur aura l’obligation de vous dénoncer à France Travail.

    Et si sur une période de 12 mois vous avez refusé 2 fois un CDI après un CDD ou une mission intérim, vous n’aurez pas le droit aux allocations chômage.

    Les CDD et missions intérim étaient déjà beaucoup moins intéressants depuis la nouvelle règle de calcul des allocations chômage, voilà qui les rend encore plus indésirables. Désolé pour les employeurs qui ont recours à ce type de contrats.

    Un mariage forcé fait-il un bon mariage ?

    Le décret en question : https://legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTE

    (source twitter ex X)
    https://twitter.com/yanngaudin/status/1740642861538742442

    Autre accès possible : https://nitter.net/yanngaudin/status/1740642861538742442#m

    • Les Révoltes du ciel , Jean-Baptiste F... | Editions Seuil
      https://www.seuil.com/ouvrage/les-revoltes-du-ciel-jean-baptiste-fressoz/9782021058147

      Sciences humaines
      Accueil Catalogue Sciences humaines Les Révoltes du ciel
      Les Révoltes du ciel
      Visuel HD
      Les Révoltes du ciel
      Une histoire du changement climatique XVe-XXe siècle
      Jean-Baptiste Fressoz
      Fabien Locher

      De l’aube de l’époque moderne au milieu du XXe siècle, les sociétés occidentales ont débattu du changement climatique, de ses causes et de ses effets sur les équilibres écologiques, sociaux, politiques. On ne se préoccupait alors ni de CO2 ni d’effet de serre. On pensait par contre que couper les forêts et transformer la planète modifieraient les pluies, les températures, les saisons. Cette question fut posée partout où l’histoire avançait à grands pas : par les Conquistadors au Nouveau Monde, par les révolutionnaires de 1789, par les savants et les tribuns politiques du XIXe siècle, par les impérialistes européens en Asie et en Afrique jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
      Cette enquête magistrale raconte pour la première fois les angoisses et les espoirs de sociétés qui, soumises aux aléas du ciel, pensent et anticipent les changements climatiques. Elle montre que la transformation du climat fût au coeur de débats fondamentaux sur la colonisation, Dieu, l’Etat, la nature et le capitalisme et que de ces batailles ont émergé certains concepts-clés des politiques et des sciences environnementales contemporaines. Si, pendant un bref laps de temps, l’industrie et la science nous ont inculqué l’illusion rassurante d’un climat impassible, il nous faut, à l’heure du réchauffement global, affronter de nouveau les révoltes du ciel.

      Jean-Baptiste Fressoz est historien, chercheur au CNRS, auteur de L’Apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique (Seuil, 2012) et, avec C. Bonneuil, de L’Événement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous (Seuil, 2016).

      Fabien Locher est historien, chercheur au CNRS, il a codirigé récemment les volumes Posséder la nature. Environnement et propriété dans l’histoire (avec F. Graber) et Crash Testing Property : How Disasters Reshape and Reveal Property Institutions (avec M. Elie).

  • « À Gaza, le risque de génocide se matérialise de plus en plus » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/281223/gaza-le-risque-de-genocide-se-materialise-de-plus-en-plus

    Mediapart : Comment qualifier la situation à Gaza aujourd’hui ?

    Francesca Albanese : Elle se dégrade d’heure en heure. Le nombre de morts et de blessés augmente avec le désespoir de la population. Israël est en train de faire quelque chose de très cynique qui n’est jamais arrivé dans l’histoire à ma connaissance. On pourrait comparer ce qu’il se passe à Gaza avec les génocides du Rwanda et en Bosnie [dans la région de Srebrenica en 1995 – ndlr], à la différence qu’à Gaza aujourd’hui l’information est bloquée et le crime invisibilisé. Le cynisme est tel que les Israéliens savent que ce qu’ils sont en train de faire est criminel et le présentent comme nécessaire... Or il n’y a aucune nécessité militaire. Ils sont en train d’abuser d’une population désespérée.

    Vous estimez donc le terme de génocide adapté ?

    Selon moi, la définition du génocide inscrite à l’article 2 de la convention sur le génocide s’applique au cas actuel de Gaza. Anéantir la capacité des hôpitaux de soigner les blessé·es et bloquer la fourniture de produits de première nécessité en est un exemple. En plus des bombardements violents, les Palestiniens meurent à cause du manque de médicaments, du manque d’eau et de nourriture et des maladies qui sont en train de se diffuser dans la population.

    Personnellement, je dénonce un nettoyage ethnique. Les Israéliens parlent de migration volontaire mais quel libre arbitre y a-t-il ici ? Aujourd’hui, il y a presque 2 millions de personnes qui sont sans abri et Israël est en train de forcer les gens à se déplacer. On les affame et on les torture, y compris les enfants.

    Le risque de génocide se matérialise de plus en plus : cela devient évident y compris quand on écoute les discours des politiques et militaires israéliens qui demandent l’éradication des Palestiniens de Gaza. Dans leur folie éliminatrice et meurtrière, les Israéliens ont perdu toute pudeur. Ils en parlent comme s’il était normal d’aspirer à l’anéantissement d’une partie d’un peuple.

    Comprenez-vous que le mot de génocide soit inaudible pour certains, compte tenu du parallèle qui peut être fait avec la Shoah, qui a justement conduit à la création de l’État d’Israël ?

    Après toute la déshumanisation et la discrimination que le peuple juif a endurées au cours de son histoire, son ADN est intimement lié à la persécution. Je comprends donc le choc qu’ils ont dû ressentir le 7 octobre, c’était une violence particulière pour eux.

    Je comprends aussi la peur que les Israéliens peuvent avoir. Ils grandissent en se sentant en péril. Je cite souvent l’académicienne israélienne Nurit Peled-Elhanan, qui explique que les Israéliens grandissent en percevant les Palestiniens comme un danger existentiel pour eux. C’est même écrit dans les manuels scolaires.

    En revanche, si le terme de génocide est chargé politiquement, sa définition légale n’appartient pas seulement au peuple juif. Avant eux, les Allemands avaient déjà commis un génocide contre le peuple des Héréros en Namibie [entre 1904 et 1908 – ndlr]. Je comprends combien le débat est délicat. Mais c’est justement parce que la leçon du génocide contre les juifs a été forte que nous avons une responsabilité collective à reconnaître quand ce crime peut se dérouler ailleurs.

    Aucun peuple ne doit être au-dessus de la loi. On ne peut pas justifier les crimes d’Israël par les souffrances antérieures des juifs. La tragédie européenne s’est renversée sur les Palestiniens qui payent depuis 75 ans pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.

    Utiliser le mot de génocide sert-il aussi à alerter la communauté internationale et les institutions onusiennes pour qu’elles activent les processus juridiques existants ?

    Exactement. Le génocide, plus que tout autre crime contre l’humanité, a une obligation de prévention. D’autant plus qu’il n’y a pas à prouver qu’il y a un génocide en cours mais seulement un risque de génocide. Les États ont alors l’obligation d’intervenir et ce, de plusieurs manières.

    En premier lieu, il faut arrêter d’exporter des armes et de l’aide militaire à Israël. Ensuite, la Charte des Nations unies offre des mesures diplomatiques et politiques qui peuvent conduire à la suspension des relations diplomatiques avec les principaux partenaires d’Israël. Je pense notamment à l’Union européenne, les États-Unis et le Canada qui, en ne rompant pas leurs liens avec l’État hébreu, soutiennent activement ce qu’il se passe dans les territoires palestiniens.

    Ces pays que vous venez de citer, ce sont aussi ceux qui s’opposent à l’enquête que mène la Cour pénale internationale (CPI) sur les exactions israéliennes dans les territoires palestiniens…

    Les États occidentaux y ont une influence à deux niveaux. Premièrement, ils se sont toujours opposés à toute action légale des Palestiniens, et à leur résistance pacifique. Les ONG palestiniennes ont essayé d’utiliser les canaux légaux comme la Cour internationale de justice [juridiction suprême de l’ONU – ndlr] et la CPI. Les pays occidentaux s’y sont opposés, comme si les considérations politiques pouvaient anéantir ou se substituer à la justice universelle et équitable. Cela a créé une perception très forte de double standard chez les Palestiniens.

    La deuxième chose, c’est que ce double standard se retrouve dans l’application même de la procédure pénale. Au moment de l’enquête de la CPI sur la guerre en Ukraine, beaucoup d’États occidentaux ont contribué financièrement ou matériellement au fonctionnement de la CPI. L’enquête dans les territoires palestiniens, elle, n’a été ouverte qu’en 2021, soit cinq ans après son dépôt. Ce n’est que cette année, après les événements du 7 octobre, que le procureur de la CPI s’est rendu à Rafah et en Israël.

    Cela fait maintenant des années que nous disposons des preuves de crimes de guerre, notamment en Cisjordanie : la documentation de son annexion est très abondante et provient directement du gouvernement israélien. Qu’attendons-nous alors pour lancer des mandats d’arrêt ?

    Évidemment, je sais qu’il existe des pressions politiques exercées sur la CPI, notamment américaines. Et je me souviens des menaces venues des États-Unis à l’encontre de l’ancienne procureure générale, Fatou Bensouda, avant qu’elle n’ouvre l’enquête sur les crimes présumés des soldats américains en Afghanistan.

    À l’heure actuelle, le conseil de sécurité des Nations unies ne parvient pas à un accord pour un cessez-le-feu durable à Gaza, en grande partie à cause du blocage américain. Faut-il en conclure que le système onusien est devenu désuet ?

    Il est légitime de se poser la question de l’utilité d’un conseil de sécurité qui ne fonctionne que dans le sens des amis des États-Unis. Je n’ai pas la réponse. Je voudrais voir aujourd’hui un acte courageux allant dans l’autre sens. Mais il est difficile à entrevoir. Parallèlement, la société israélienne, elle, ne comprend pas pourquoi il n’y a que les États-Unis qui s’opposent à un cessez-le-feu. Hormis le journal Haaretz et le site +972, aucun média israélien n’informe sur ce qu’il se passe réellement à Gaza.

    Il y a 75 ans, l’ONU a créé par un vote de son Assemblée l’État d’Israël. Aujourd’hui, Israël taxe António Guterres, secrétaire général des Nations unies, d’antisémitisme, et refuse de se plier à ses injonctions. Comment pourrait-on qualifier aujourd’hui la relation entre les Nations unies et l’État d’Israël ?

    Leur relation est tendue. Israël a toujours été autorisé à s’autogérer et a été exonéré d’obligations onusiennes dans l’impunité la plus totale. Mes prédécesseurs, rapporteurs de l’ONU pour les territoires palestiniens, Michael Lynk et Richard Falk, ont, comme moi, été destinataires d’insultes et d’offenses. Les membres de la commission d’enquête sur Israël et Palestine ont aussi été victimes de chantage et d’abus.

    Tout cela a été toléré. La conséquence de cette politique conduit aujourd’hui à l’agressivité d’Israël envers le secrétaire général de l’ONU António Guterres. Nous n’avons donné aucune limite à cet État et c’est allé trop loin. Il est urgent de stopper cette impunité avant que d’autres États ne prennent cet exemple.

    Sur la résolution du conflit, quelle issue pourrait-on imaginer ? Gaza va-t-elle continuer d’exister ? Et si oui, qui l’administrera ?

    La seule manière soutenable de sortir de cette folie c’est d’avoir un plan sur le long terme qui permettrait le rétablissement de l’État de droit et du droit international. On ne peut plus laisser perdurer la loi martiale israélienne appliquée dans les territoires palestiniens occupés et qui conduit à l’oppression permanente du peuple palestinien. L’occupation militaire doit cesser et il faudra évaluer si les colons installés en Cisjordanie doivent ou non partir.

    Avant toute chose, il faut déclarer un cessez-le-feu et déployer une mission de paix et de protection de l’ONU dans les territoires palestiniens, ce qui permettrait aussi une démilitarisation du territoire et l’entrée de l’aide humanitaire nécessaire. Dans les années qui suivront, il faudra évidemment organiser des élections pour savoir qui administrera les territoires palestiniens. Ce sera malheureusement beaucoup plus difficile aujourd’hui d’empêcher un vote pour le Hamas.

    D’ailleurs, si l’objectif de cette opération militaire israélienne est de « déradicaliser » le Hamas, c’est tout l’inverse qui se passe aujourd’hui. L’action féroce israélienne prépare le terrain de la radicalisation d’une société qui était auparavant fortement laïque. Je rappelle que le Hamas n’existait pas avant les années 1980, c’est un produit fabriqué par l’occupation et de l’oppression

  • ‘Are we the baddies ?’ Western support for genocide in Gaza means the answer is yes
    https://jonathancook.substack.com/p/are-we-the-baddies-western-support
    https://substackcdn.com/image/fetch/w_1200,h_600,c_fill,f_jpg,q_auto:good,fl_progressive:steep,g_auto/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F

    Juste les dernières lignes de ce magnifique texte de Jonathan Cooke dont on espère qu’il sera vite repris en français.

    Not just the West’s “enemies”, but its populations would come to be seen as a threat to the interests of a capitalist ruling class bent on its permanent privilege and enrichment, whatever the costs to the rest of us.

    That argument – which sounded hyperbolic when he first aired it – is beginning to seem prescient.

    Gaza is not just the front line of Israel’s genocidal war on the Palestinian people. It is also a front line in the western elite’s war on our ability to think critically, to develop sustainable ways to live, and to demand that others be treated with the dignity and humanity we expect for ourselves.

    Yes, the battle lines are drawn. And anyone who refuses to side with the baddies is the enemy.

  • Le nombre de morts au travail est-il à un niveau « jamais atteint depuis vingt ans » ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/le-nombre-de-morts-au-travail-est-il-a-un-niveau-jamais-atteint-depuis-vi
    https://www.liberation.fr/resizer/3ffDJ-TLQHTmi9UW1Rd-rfV48ms=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2700x2189:2710x2199)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/BLC3E557CRGZLOUN4DXIX2XLW4.jpg

    Les 738 décès évoqués pour 2022 (uniquement parmi les salariés du secteur privé) par cet enseignant sont tirés du dernier rapport annuel sur les risques professionnels de la caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), publié en décembre 2023. « En 2022, on dénombre 738 décès parmi les [accidents du travail, hors accidents de trajets] reconnus, soit 93 de plus qu’en 2021. Avec 421 cas (contre 361 en 2021), les malaises sont la cause de plus de la moitié d’entre eux », soit 67 %, recense la Cnam. Viennent ensuite les accidents routiers (hors trajet), pour 13 %.