Antoine Emaz aux éditions Tarabuste
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4087
...
Antoine Emaz aux éditions Tarabuste
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4087
...
Un texte extraordinaire de Nathalie Quintane sur lundimatin, extrait :
"Dans la pétition signée par les artistes, il y avait quand même beaucoup beaucoup de gens du cinéma.
Et si vous vous étonnez qu’ils aient mis 6 mois à la faire, cette pétition, c’est que vous ne savez visiblement pas combien de temps ça prend de faire un film.
N’importe quel écrivain vous dira que faire un livre, ça prend une bonne année.
Donc dans six mois les écrivains signeront une pétition : novembre 2019.
Deuxième explication : contrairement à ce qu’on serait en droit de conclure, les écrivains ne font pas actuellement le canard, ils souffrent simplement d’un manque de légitimité. Ils se disent : « Mais si on lance une pétition, personne ne la remarquera, et on sera encore ridicules. »
« Et d’ailleurs, admettons que j’aille en manif — ou même sur un rond-point !! –, comment les gens sauront que je suis écrivain ? Ça se voit pas. »
Quand on est écrivain, la plupart du temps, ça se voit pas.
Si vous êtes un acteur ou une actrice, ça se voit, que vous êtes acteur ou actrice.
Quand vous êtes Michel Houellebecq, ça se voit, que vous êtes Michel Houellebecq.
Mais quand vous êtes écrivain, ça se voit pas.
C’est la raison pour laquelle il est possible (j’en connais) qu’il y ait des écrivains et des poètes sur les ronds-points ou en manif. Rien de ce qui est dit ici n’écarte cette éventualité.
Troisième explication : Nous, les écrivains, étant donnés notre sens du détail et notre hyper-sensibilité, on a la capacité de développer toute une théorie subtile sur la limite en deçà de laquelle l’Etat peut toujours légitimement être dit de droit (Etat de droit).
D’accord, y a 1 morte, 24 éborgnés, une demi-douzaine de mains arrachées et 280 blessures à la tête chez les manifestants, mais justement on peut l’écrire et je l’écris : dans un état autoritaire, je ne pourrais pas l’écrire ; c’est donc la preuve que je suis dans un état de droit, moi, en ce qui me concerne.
Non seulement ça, mais en tant qu’écrivain, je peux l’écrire intensément. C’est ma petite contribution.
Comme le colibri qui porte dans son bec son petit seau pour éteindre l’incendie.
Nous, les écrivains, on est un peu comme des colibris internes en médecine : on répare, on console, on soigne, on porte notre petit seau.
« Ferme ta gueule deux minutes et bouge ton cul » n’est pas une phrase qu’on dit à l’écrivain.
L’autre jour, l’attaché de presse de ma maison d’édition me disait : « La littérature, c’est devenu une niche. » En effet."
Déjà, faudra attendre que Paris ait froid et que Paris ait faim (je parle de ceux qui habitent plutôt dans l’ouest et le centre-ouest ; les autres, ils connaissent).
Vous avez déjà entendu une table de critiques littéraires préparant la rentrée début juillet dans un restaurant de fruits de mer ?
Moi oui.
Là, pour que la sensibilité se réveille, faudra attendre la Gestapo.
Gestapo, section française
▻http://www.13emerue.fr/dossier/la-carlingue
La Carlingue est le surnom attribué à la fois au 93 rue Lauriston dans le 16ème arrondissement de Paris, siège de la Gestapo française, et s’applique également aux membres de cette branche française de la Gestapo, principalement des voyous et malfrats engagés par les nazis pour effectuer les basses besognes des SS.
Le numéro 2 de la revue Oeuvres ouvertes vient de paraître.
Voici le sommaire de ce numéro que nous avons intitulé « Kafka n’est pas mort » d’après une note extraite d’un carnet de Peter Handke. On pourra y lire des nouvelles traductions de Kafka et des essais, mais aussi des fictions d’auteurs contemporains.
SOMMAIRE
Laurent Margantin - Préface
Peter Handke - « Kafka ist nicht gestorben »
Laurent Margantin - Pourquoi une nouvelle traduction du Journal de Kafka ?
Franz Kafka - Extraits du Journal
Nelly Engel - Deux lettres de Franz Kafka
Haggaï Linik - Kafka
Noëlle Rollet - Milena Jesenska, le regard et le désir
Sabine Huynh - K comme dékalage
Franz Kafka - Un entretien d’embauche
Serge Bonnery - L’auxiliaire
Jérôme Orsoni - Qualité de lumière
Pierre Cendrin - Cessation
Laurent Margantin - Google Death
MITTERRAND incarne une des pires droites. | Le Club de Mediapart
▻https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-roche/blog/250716/mitterrand-incarne-une-des-pires-droites
Sous le titre « Les insulteurs du parti des fusillés », l’Humanité Dimanche, organe central du PCF dresse un portrait de F. Mitterrand dans son éditorial du 14 novembre 1948 :
« Secrétaire d ‘Ètat chargé de l’information. À ce titre il est principalement chargé de la diffusion des mensonges. Ce sous ministre aux airs de jeune premier fut l’un des premiers vichystes de France ce qui lui valut de figurer dans la liste des dignitaires de la Francisque avec la rubrique suivante : « Mitterrand François Maurice, né le 26 octobre 1916 à Jarnac Charentes, 20 rue Nationale à Vichy. »
« L’attribution de la Francisque était subordonnée à l’engagement suivant : Je fais don de ma personne au Maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m’engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son oeuvre. » M. Mitterrand n’est pas un parjure : fidèle à son serment il est toujours dans la tradition vichyste. »
Blanca Luz Pulido : légèreté aérienne et fluidité aquatique
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4086
À la recherche de l’eau vive et du lecteur complice
Création du FULS (Fonds Ultramarin Lucien Suel)
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4085
...
Jérôme Orsoni | Habitacles 1 & 2
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4084
...
#Laurent_Margantin | Diversions
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4082
vient de paraître
Laurent Margantin
Starobinski – qui vient de mourir – a commencé par traduire Kafka. Je possède un exemplaire de sa traduction du Terrier et d’extraits du Journal. Il était en parfait état quand je l’ai acheté (édition de 1945 avec le bandeau original plié à l’intérieur : « Chacun mourra pour sa propre impunité »), mais il est parti en morceaux une fois que j’ai commencé à le lire. Sa traduction du Terrier est excellente, mais ne correspond pas à ce que j’attends d’une traduction de Kafka. Comme Vialatte, il segmente les phrases longues et tortueuses semblables aux galeries souterraines, il rompt donc, en répondant à une exigence de clarté propre aux attentes littéraires de l’époque, l’organisation labyrinthique du terrier, du texte lui-même. J’ai essayé, quant à moi, dans ma propre traduction, de suivre Kafka dans son écriture qui semble creuser à l’intérieur même de la langue, de son silence angoissant. Reprenant ma traduction du Journal hier – un récit, Le monde urbain – je me disais que c’était cela que j’essayais de faire et qui me poussait à continuer vaille que vaille : suivre Kafka dans son écriture parfois sans ponctuation, en en respectant toute la complexité, tâcher d’ajuster mon creusement dans le français au sien dans l’allemand, et tant pis si cela peut paraître fou ou présomptueux.
L’échelle de la débilité augmente
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4081
...
« Der Pegel des Stumpfsinns steigt », écrit Thomas Bernhard. « L’échelle de la débilité augmente ». « Stupidité » pour « Stumpfsinn » me paraît faible, surtout dans la bouche de Bernhard qui l’emploie assez souvent, aussi l’adjectif « stumpfsinnig ».
« L’échelle de la débilité augmente » signifie qu’elle prend une ampleur chaque jour nouvelle et qu’elle s’étend à des domaines et des niveaux où elle n’existait pas ou en tout cas ne se montrait pas. Au sommet de l’Etat par exemple. La débilité qui consiste à dire tout et son contraire chez Macron et ses laquais. La débilité extrême de plus en plus de dirigeants comme Trump s’inscrit dans un processus global – un changement de civilisation ? – où les gens veulent bien être dirigés mais de préférence par des débiles mentaux qui soi-disant leur ressembleraient, se produit ce qu’on pourrait appeler une débilisation du monde et des esprits du bas jusqu’en haut de la société, l’échelle de la débilité est en train de se confondre avec l’échelle sociale, il faut que tout le monde soit plus ou moins débile, c’est-à-dire membre des réseaux mondiaux qui sont les voies de communication et d’expression de la débilité individuelle et collective –, si tu n’es pas débile – comme chanteur, écrivain, intellectuel, politicien, journaliste, etc. – alors tu n’es tout simplement pas crédible, et donc tu n’existes pas, plus tu es débile, plus tu progresses dans l’échelle sociale (des débiles), plus tu montes vers le sommet où trône l’empereur des débiles. Il y a une offensive générale de la débilité absolue contre toute forme de raisonnement et de vérité qui pourrait être le fruit d’une réflexion longue et construite (d’où le programme de destruction de l’université et des instituts de recherche « à l’ancienne », c’est-à-dire d’avant le règne de la débilité). Le débile assène débilité après débilité, la rapidité de son expression est essentielle, d’où l’existence des chaînes dites d’information qui n’ont qu’une seule raison d’être, celle d’alimenter en permanence les cervelles disponibles en débilités nouvelles et donc excitantes, génératrices de nouvelles débilités, etc. Il faut quand même préciser que les maîtres de la débilité moderne sont en majorité au sommet de l’échelle sociale-débile, l’échelle de la débilité monte (c’est aussi comme ça qu’on peut traduire le verbe steigen utilisé par Bernhard), il semble que la débilité soit avant tout l’arme de puissants leur servant à maîtriser et écraser les faibles, d’où le fait que les puissants seront de mieux en mieux formés en matière de débilité, toujours plus rapides, toujours plus performants, et plus personne de disons normal ou non-formé (mais est-ce que cela existe encore après un siècle de mass-médias et une accélération due aux réseaux dits sociaux et aux chaînes dites d’information, j’ai des doutes) ne pourra plus concourir avec eux, ils seront les maîtres du monde pour l’éternité, une éternité de débilité toujours croissante.
« J’étais assis à mon joli bureau. Tu ne le connais pas. Comment pourrais-tu d’ailleurs. C’est en effet un bureau au caractère bien bourgeois, qui a pour fonction de vous éduquer. Il a, à l’endroit où sont normalement les genoux de celui qui écrit, deux effroyables pointes en bois. Et maintenant écoute bien. Quand on s’assoit tranquillement, prudemment, et qu’on écrit quelque chose de bien bourgeois, alors on y est bien. Mais malheur à celui qui s’énerve et dont le corps tremble un peu, alors ses genoux touchent inévitablement les pointes, et comme cela fait mal. Je pourrais te montrer les marques bleues foncées. Et cela ne veut rien dire d’autre que : « N’écris rien d’énervé et ne fais pas trembler ton corps en écrivant. » »
Franz Kafka, lettre à Oskar Pollak, 24 août 1902
« Vous avez changé. » « Oui, pour faire vite, c’est lié au fait qu’aujourd’hui je n’aime plus autant lire Kafka et que je lui préfère Robert Walser. Ce monde grotesque et d’un seul tenant, ce monde disons triste et dépressif de Kafka, il ne me correspond plus. Cette monomanie s’est complètement défaite en moi, je ne suis plus capable de la comprendre. Je me suis considérablement éloigné de ces écrivains monomaniaques comme Céline, Kafka ou Bernhard. Pour moi il est important qu’il existe un désir de vivre, pas simplement proclamé, mais précis, et je le ressens parfois, et ce désir j’aimerais le formuler. »
Peter Handke, entretien avec André Müller, octobre 1972.
Lecture depuis quelques jours des journaux de Lucien Suel écrits entre 2007 et 2017, Les Vers de la Terre , publiés aux éditions Dernier Télégramme. Plusieurs récits de résidences d’écriture, notamment – c’est celui qui m’a le plus intéressé et même impressionné – à Armentières, au secteur G18 de l’Établissement Public de Santé Mentale Lille-Métropole. Narration sur un mode poétique basée sur des contraintes de formes numériques, ici je reprends les explications de la quatrième de couverture : 1) arithmonyme (comptage des mots, des versets de 23 mots) ; 2) arithmogrammatique ou justifiée (comptage des signes typographiques). Ces contraintes ont leur importance que je n’ai pas saisie tout de suite, il a fallu que je lise quelques dizaines de pages pour me rendre compte qu’elles donnaient au récit : 1) un rythme par lequel on est insensiblement entraîné ; 2) une mise en relief de détails ou d’éléments qu’on n’aurait pas forcément évoqués dans une prose libre parce qu’ils auraient été considérés comme insignifiants ou banals ; 3) et surtout une tension qui est celle du travail poétique auquel se livre l’auteur lors de ces résidences d’écriture, car il n’est jamais libre lors de ces journées dont il rapporte le déroulement, mais réalise une tâche très précise, celle d’écrire un livre, dans le journal d’Armentières, son récit La Patience de Mauricette . Il ne s’agit donc pas seulement, dans ce journal, d’observer, de dialoguer avec le personnel (ce que fait quotidiennement l’auteur pour rassembler des matériaux), mais d’organiser, de structurer un récit en cours d’écriture, d’où la forme choisie du verset qui rend parfaitement compte de l’effort proprement littéraire qui est exigé de lui. On le voit donc déambuler dans les différents bâtiments et jardins de la structure psychiatrique, rencontrer autant des patients que des membres du personnel, mais aussi faire des lectures pour des enfants et leurs parents et travailler dans son bureau à l’œuvre en cours. À noter ce point important à mes yeux : le fait que Suel passe facilement des patients aux infirmiers qui doivent affronter des situations évidemment difficiles (scarifications de certains patients, hurlements, crises, etc.). D’autres observateurs se seraient peut-être livrés à une forme de voyeurisme en se concentrant exclusivement sur les « malades », pas lui, et on lui en est reconnaissant à la lecture. La structure psychiatrique n’est pas abordée séparément du reste de la société. À l’extérieur, certaines personnes dites normales peuvent avoir un comportement singulier et violent et il en faudrait peu pour qu’ils glissent dans la pathologie. D’autre part, l’auteur en résidence a des discussions avec des patients, notamment à propos de poésie (une patiente souhaite publier ses poèmes), discussions qu’il pourrait aussi bien avoir à l’extérieur. La frontière est donc floue entre dedans et dehors, normalité et pathologie, et Suel veille à la maintenir floue, ce qui fait l’originalité de ces pages imprégnées d’humanité. Le travail du poète n’est pas celui du juge ou du médecin, il a recours à d’autres facultés que la seule raison, conçue comme un outil permettant de classer autant les choses que les êtres. D’où l’empathie de l’auteur que l’on perçoit à chaque page de ce journal autant envers le personnel (docteurs, infirmiers, jardiniers, etc.) qu’envers les personnes internées, la souffrance étant ici partagée par tous et nullement réservée aux seuls patients.
Revue Œuvres ouvertes, numéro 2
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4080
...
Noël n’aura pas lieu
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4078
...
« ►http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article3405 »
« ▻http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article4073 »
« ►http://www.archyves.net/html/Blog/?p=7605 »
« ▻https://twitter.com/lmeysenqcruz/status/1071764410597892097 »
« ▻https://www.youtube.com/watch?v=qslQ27vK2gw
Kafka à Prague
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4076
une anthologie illustrée
Journal de Kafka (II, 58) : Mon visage fut parcouru plusieurs fois par son regard
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4074
...
Deuxième cahier (1910-11)
#Deuxième_cahier_1910-11_
« ►http://oeuvresouvertes.net/spip.php?article3935 »
« ►http://oeuvresouvertes.net/spip.php?rubrique198 »
L’environnement est un défi industriel
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4073
...
#Laurent_Margantin | Le plus vieil écrivain du monde
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4072
...
Laurent Margantin
Décès de Fernando Del Paso
▻http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article4071
Disparition d’un grand écrivain mexicain