• La formule pose au fond la question de l’interprétation de la politique étrangère russe : la Russie cherche-t-elle principalement à se protéger (et dans ce cas engager le dialogue permet d’améliorer la compréhension mutuelle), ou est-elle une puissance principalement agressive cherchant à modifier le statu quo stratégique (et dans ce cas engager le dialogue est une invitation à l’agression) ?

    « Il ne faut pas humilier la Russie ». La formule et ses implications politico-stratégiques - Le Rubicon
    https://lerubicon.org/publication/il-ne-faut-pas-humilier-la-russie

    Cet argument intuitif (on comprend bien que l’humiliation peut conduire à l’agressivité) est probablement correct pour expliquer, au moins partiellement, la décision russe d’entrer en guerre, c’est-à-dire la temporalité ad bellum. Mais ce n’est pas l’argument du président Macron puisque selon lui, éviter d’humilier la Russie permettrait d’obtenir une meilleure paix : la temporalité est donc celle du in bello. Le président, et certains de ses soutiens, ont tenté d’établir une distinction entre le « peuple russe » (qu’il ne faudrait pas humilier) et ses dirigeants, mais cette approche ressemble bien à un artifice rhétorique : outre que le discours de l’humiliation a été façonné par les cercles de pouvoir russe, comme nous le verrons ci-dessous, c’est bien Vladimir Poutine et pas le « peuple russe » qui décidera de ce qui est acceptable ou non pour la Russie. On en revient à l’absence de mécanisme causal dans le discours du président : en quoi l’absence d’humiliation du « peuple russe » (ce qui sous-entend que l’on pourrait humilier Vladimir Poutine ?) peut-elle conduire à un changement de la politique étrangère russe étant donné le fonctionnement du régime actuel ?

    Or, si l’on ne voit pas les arguments qui permettent d’établir le lien logique tel que le fait le président, il y en a au moins deux qui plaident en sens inverse : rentrer dans le discours de « l’humiliation » est une reprise de la propagande russe et revient à de facto donner à Moscou un droit de regard sur les actions occidentales ; et ce discours fondé sur les émotions élude les conditions stratégiques nécessaires à l’établissement d’une paix plus durable.

  • Killer Coordinates: How a Russian missile hit Kyiv with the help of online sleuths
    https://www.info-res.org/post/killer-coordinates-how-a-russian-missile-hit-kyiv-with-the-help-of-online-

    This investigation by the Centre for Information Resilience’s Eyes on Russia team reveals how Rybar accurately geolocated the factory, published the coordinates and, in doing so, supported a lethal, precision strike by the Russian military.

    The investigation shows how verification of footage filmed in Ukraine has been potentially used to identify Ukrainian military facilities, which were then bombed. This is despite a decree issued on March 3 by the Ukrainian Government prohibiting the broadcasting of military facilities. The decree was intended to prevent footage filmed by Ukrainian journalists from revealing potential targets.

    Finally, our investigation also determined that one of the destroyed Russian BMD-4s contained a sophisticated thermal imaging camera distributed by Thales, a French arms company. It is possible that an expensive, increasingly rare, Russian precision missile was deployed to prevent the system from falling into Ukrainian hands.

    This information comes after Disclose, a media outlet, revealed in March that France exported 152 million euros worth of arms to Russia between 2015 and 2020, despite a European Union embargo imposed after the annexation of Crimea in 2014.

  • https://twitter.com/mhajdenberg/status/1534791092914339840

    Avenir de la gauche et lutte contre l’antisémitisme - K. Les Juifs, l’Europe, le XXIe siècle
    https://k-larevue.com/avenir-de-la-gauche-et-lutte-contre-lantisemitisme

    Vendredi 3 juin dernier, Danielle Simonnet, figure de la France Insoumise, se félicitait du soutien de Jeremy Corbyn, venu de Londres battre le pavé de la quinzième circonscription de Paris où elle se présente pour la NUPES aux futures élections législatives. Indignations légitimes de ceux qui n’ont pas la mémoire courte : ils se souviennent de la complaisance du Labour vis-à-vis de l’antisémitisme lorsque Corbyn en était le patron. Danielle Simonnet s’est insurgée : pour elle, Corbyn n’est que la « victime d’une grossière manipulation ». Milo Lévy-Bruhl – qui avec Adrien Zirah avaient déjà analysé dans K. le rapport de l’EHRC sur l’antisémitisme au sein du parti de gauche anglais – y revient cette semaine pour la bonne information de Danielle Simonnet. Il en profite pour réfléchir au destin d’une union de la gauche, sans aucun doute désirable aujourd’hui, à condition qu’une partie de ceux qui l’animent ne se voilent plus la face sur la réalité du regain de l’antisémitisme, y compris à gauche.

    • Oui, ces comparaisons sont assez ridicules, ça fait « je force le trait pour que vraiment on prenne au sérieux » sans avoir d’éléments prouvables assez tangibles qui suffiraient sans avoir besoin de ces comparaisons avec des fachos du passé.

      – L’antisémitisme est partout dans la société (comme la domination masculine par ex)
      – Donc il y en a forcément à gauche aussi (et c’est ridicule de dire qu’il n’y en a pas !)
      – Sauf que les études ont plutôt l’air de montrer que la prévalence est bien plus faible dans ces partis de gauche (par ex le Labour) que dans la moyenne de la société et plus encore que dans les parties de droite et extrême-droite. Donc il faut aller dans ce sens, et l’intensifier, mais pas en pourrissant les gens et les structures donc, en disant que c’est mieux qu’ailleurs et qu’il faut continuer encore plus (tout en restant farouchement en défense de la Palestine et contre le régime clairement d’apartheid d’Israël… et donc en s’en prenant plein la gueule pour ça).
      – Alors faire campagne (car il s’agit d’une campagne qui aboutit à des faits politiques ensuite) sur ce sujet en laissant entendre que c’est un point majeur pire que dans les autres partis, que c’est un truc structurel, bah clairement ça veut dire quelque chose sur ce qu’on cherche à faire des partis de gauche qui pourraient parfois « gagner ». D’ailleurs dans ce texte l’insistance trois fois au moins sur « la défaite historique » du Labour de Corbyn alors que ça c’est après l’énorme campagne de dénigrement et autres batons dans les roues…

    • Ah ben voilà, ça aurait été plus simple que tu exposes tout de suite ta conclusion (la députée Obono est de droite, patriciale, masculiniste, raciste et antisémite) plutôt que de faire mine d’argumenter sur Corbyn, on aurait gagné du temps.

    • On peut pendant des pages et des pages faire comme si les antisionistes étaient des antisémites. On a un petit peu l’impression de se faire enfler n’empêche, parce que pendant ce temps-là, les colonialistes les plus violents s’en donnent à cœur joie, et on les laisse agir sans moyen de les contrer, juste parce que les antisionistes - de gauche - ils sont pas très clairs avec l’antisémitisme.

      C’est d’ailleurs étonnant cette façon dont le débat s’est focalisé sur les nazis qui auraient contaminé les sionistes, alors qu’il aurait simplement suffit de montrer la continuité entre l’idéologie sioniste, et l’idéologie qui a mené à la colonisation européenne à travers le monde. Cette idéologie qui ne s’embarrasse ni de nettoyage ethnique, ni d’apartheid.

      On a le même mouvement manipulatoire à l’œuvre quand il s’agit d’émettre un raisonnement vaguement pacifiste au sujet de l’Ukraine. La « gauche » anti-impérialiste ne serait pas tout à fait clair du fait de son soutien implicite à Poutine.

      Le gauchiste est coupable de ne jamais être assez aligné sur la bonne boussole.

  • Aimé Césaire : les origines coloniales du #fascisme

    https://invidious.fdn.fr/watch?v=0BQ23TukET0

    « la #colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu’il y a au Viet-Nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et qu’au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. de tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’#ensauvagement du continent.

    Et alors, un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets. »

    https://histoirecoloniale.net/Aime-Cesaire-Discours-sur-le-colonialisme.html

    #capitalisme #deshumanisation #esclavage #choc_en_retour

  • Army Abducts Ten Palestinians, Injures 79, In Jerusalem
    May 30, 2022 – – IMEMC News
    https://imemc.org/article/army-abducts-ten-palestinians-injures-79-in-jerusalem

    On Sunday, Israeli soldiers abducted at least ten Palestinians and injured 79, in several parts of occupied Jerusalem after illegal Israeli colonizers conducted provocative marches in the Al-Aqsa Mosque, the Old City, and several parts of occupied Jerusalem.

    Hundreds of Israeli colonizers marched from the Bab al-Amoud area in the Old City while carrying Israeli flags and chanting racist slogans, calling for removing the Palestinians from Jerusalem and denying the Muslims access to the Al-Aqsa Mosque.

    The WAFA Palestinian News Agency said the colonizers were hurling insults at the Palestinians and chanting slurs and racist slogans against the Muslim prophet Mohammad and chanting “Death To Arabs” and other slogans calling for demolishing Al-Aqsa and expelling the Palestinians from occupied Jerusalem.

    |Right-Wing Israeli Settler Leader and Israeli Soldiers Invade Al-Aqsa Mosque – IMEMC|

    Dozens of Israeli soldiers accompanied large groups of colonizers into the courtyards of the Al-Aqsa Mosque and abducted ten young men.

    The Wadi Hilweh Information Center In Silwan (Silwanic) said the soldiers assaulted and injured an elderly Palestinian man, Mousa Hijazi. and prevented dozens of schoolchildren from entering the courtyards of Al-Aqsa. (...)

    #Jerusalem

    • Jalal
      @JalalAK_jojo
      12:21 AM · 30 mai 2022
      https://twitter.com/JalalAK_jojo/status/1531037973902508032

      A pogrom took place in Sheikh Jarrah this evening, it lasted for hours. When Israeli forces intervened, they secured the perimeter to the aid of raiding settlers.
      they used bullets, gas & water cannon against🇵🇸, while a State-Sponsored Pogrom took place uninterrupted inside SJ.
      Same in the Old City of Jerusalem, where another pogrom took place, conducted in coordination between 🇮🇱 police & flag-waving 🇮🇱marchers.

      All the videos I see from the Old City are settlers insulting & assaulting Palestinians INSIDE THEIR HOMES.

      Police was aiding & abetting.
      Last but not least, all journalists inside old city were harassed, some attacked & had objects thrown at them. I’ve seen plenty of evidence &got told by journo friends who had a press pass.

      The videos again show 🇮🇱police aid & abet by allowing the violence to go uninterrupted.
      This looks and feels like a literal State-Sponsored pogrom, because the Israeli state is now waging a propaganda campaign glorifying the #FlagMarch and showing clips of the dancing outside, while no one is showing the horrors Palestinians witnessed by fascists at their doorsteps.
      In the following thread, I’ll share a few videos I collated, but none of the footage below is mine.

      Starting with this: joint attack by 🇮🇱marchers & 🇮🇱police against Palestinian home in the Old City (...)

    • Nationalist Flag March Returns to Jerusalem in All Its Ugliness
      Nir Hasson - May. 29, 2022 11:38 PM - Haaretz.com
      https://www.haaretz.com/israel-news/2022-05-29/ty-article/nationalist-flag-march-returns-to-jerusalem-in-all-its-ugliness/00000181-1159-d3ed-a7a3-375fa3a50000

      After a few relatively quiet years, then a year in which the parade was cancelled due to the coronavirus pandemic, and a year in which it was rerouted due to security tensions, the Flag March returned to Jerusalem’s Damascus Gate and Muslim Quarter, in all its ugliness.

      In the years before 2020, under pressure from the High Court of Justice, the media and police, organizers of the march tried hard to minimize the violently racist chants of participants, and it seemed to work. Marchers who started singing “Death to the Arabs” and “May your village burn” were silenced by organizers and threatened with arrest by police. The marches continued in relative quiet, with some Palestinian stores along the route even remaining open.

      This year, everything was reversed. From the morning hours, hundreds of marchers and celebrants started filling the streets of the Old City. At Moghrabi Gate, Temple Mount organizations racked up the highest number of Jews coming to the Mount in one day since 1967, with 2,600 arriving at the compound. Some of them bowed, some raised flags.

      In nearby alleys, dozens of groups of Jewish youths chanted, cursed and blocked access to Palestinians. Police officers started to remove Palestinians from the streets and merchants understood what was about to happen and closed their shops. Some groups found alleys with no policemen and entered private yards, cursing and confronting Arab residents. But this was only the beginning.

      “שועפט עולה האש”
      “יהודי זה נשמה, ערבי זה בן זונה”
      “מוות לערבים”
      “מוחמד מת”
      “שיישרף לכם הכפר”
      מפגן גזענות של היציע המזרחי ותומכיהם בשער שכם. pic.twitter.com/DpyLZCmWzB
      — Josh Breiner (@JoshBreiner) May 29, 2022
      https://twitter.com/JoshBreiner/status/1530928525569572864

      At noon, other groups of Jews started streaming into the Old City, and the tide grew until the march began. Thousands of people passed through Damascus Gate, with the most popular song on their lips being a religious song that was sung at the ill-famed wedding of hate, following the lethal arson attack in Duma, ending with Biblical words taken out of context, calling for blinding Palestinians, “may their name be accursed,” the last words uttered in a scream. This song has replaced a song extolling Jerusalem, which used to be sung on this march in earlier years.

      The more extremist groups went through the gate with ecstatic enthusiasm, singing “Death to the Arabs” and “May your village burn,” “Mohammed is dead,” “Shoafat is burning” and more. Other less extreme groups, singing less inflammatory songs, couldn’t walk by without banging on the tin doors of the shuttered stores. One can only imagine what this sounded like to the hundreds of Palestinian families who were locked in their homes for hours.

      At times it seemed the police had lost control. In one case, an elderly Palestinian woman raised her arms in response to the cursing and was met with pepper spray and kicks by the celebrants. When she was evacuated on a stretcher, water bottles were thrown at it. The Palestinians responded by throwing chairs and other objects. The Jews used tear gas. In another case, a Palestinian journalist was attacked, and in a third instance, a marcher pulled a gun and threatened Palestinians in the plaza outside Damascus Gate.

      Clashes erupted in adjacent streets, with some injuries reported after both sides threw stones. Towards the end of the march, dozens of Jews attacked Palestinian houses and vehicles in Sheikh Jarrah. Palestinians responded by throwing stones. One Jew was injured.

      The answer to the question of why did the march return to its earlier format this year can be found in two places. The first is the extremist campaign by Bibi-ists, which has been sweeping over the right wing in the course of the last year. Among Israeli flags there were three other flags at the march – Likud flags, flags with Benjamin Netanyahu’s face, and flags of the Lehava Jewish supremacist organization.

      It seems that the hatred toward anything perceived as Arab, leftist or linked to the media has percolated for many months in the minds of the marchers, finding a vent as soon as they crossed Damascus Gate or encountered Palestinian passersby.

      The second explanation is what happened to the march last year. The fact that after 30 years the march did not go through the gate and the Muslim Quarter was perceived as a debacle that must be amended, by holding a larger, more extremist march this year.

      Here and there were people trying to silence the racist cries and calm things down, but this was usually met with disdain, if not vilification. One such person was Yaki Saada from the religious village Givat Washington, who argued with dozens of youths in an effort to stop the racist chants. “It drives me crazy,” he said. “I come here every year, it’s important for me to celebrate but not to provoke people. These are small children with no shepherd, it’s not Judaism,” he says. But voices such as his were drowned out by the banging of doors and racist chants.

      In the days preceding Jerusalem Day, a war of flags broke out in Jerusalem. It began with the funeral of journalist Shireen Abu Akleh, which included the flying of Palestinian flags on the Temple Mount and in Palestinian neighborhoods. Jews responded with thousands of flags during the march, but also with huge flags hung on the old municipality and on the Chords Bridge at the entrance to Jerusalem.

      The Old City walls were illuminated with Israeli flags as well. It seemed Israelis were winning this war. But then Palestinian activists managed to fly a drone carrying the Palestinian flag above the celebrants at Damascus Gate. This was no simple feat, requiring the evasion of police monitoring. Police managed to bring it down using technological methods, but it still amounted to a small Palestinian victory.

      At the end of the day, at the time of this writing, Jerusalem Day ended in a relatively calm manner. It may be too early to say a blessing, since past experience shows that thugs will roam the streets of Jerusalem at night, looking for Palestinian victims.

      In Sheikh Jarrah, stone throwing was intensifying. Hamas, as expected, did not launch a new round of hostilities and police managed to control most of the incidents without serious injuries. The marchers will return home and we’ll move on to the next story. It’s Shavuot soon, with people going to the Temple Mount amid more tension.

      But what are the real implications of such a march? What imprint will it leave in the minds of thousands of youths who were fired up with racist and ultra-nationalist hatred? What imprint will it leave on Palestinian residents? At 8:30 P.M., outside Damascus Gate, the ground covered with plastic bottles, stickers and broken flag poles, with the last celebrants walking by, the future looked grim.

    • Jérusalem : des Palestiniens agressés par des ultra-nationalistes israéliens lors de la Marche des drapeaux
      MEE - Par Lubna Masarwa, Huthifa Fayyad Published date : Lundi 30 mai 2022
      https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/jerusalem-palestine-israel-violences-marche-drapeaux-ultra-nationalis

      Des Palestiniens ont été frappés et aspergés de gaz poivré par des Israéliens qui scandaient « Mohammed est mort ! » lors de cette marche de l’extrême droite dans le quartier musulman de la vieille ville (...)

  • Robbie McVeigh & Bill Rolston /// Ireland, Colonialism, and the Unfinished Revolution - THE FUNAMBULIST MAGAZINE
    https://thefunambulist.net/podcast/the-funambulist-podcast/robbie-mcveigh-bill-rolston-ireland-colonialism-and-the-unfinished-r

    This relatively long conversation with Robbie McVeigh & Bill Rolston only evokes fragments of their comprehensive book “Anois ar theacht an tSamhraidh”: Ireland, Colonialism, and the Unfinished Revolution, which resituates Irish history within the global history of colonialism. We talk about Gorta Mór (the Great Hunger), the Irish Revolution, the Partition, as well as the contemporary forms of struggle and internationalist solidarity in the North of Ireland.

    Special thanks to Osloob for his precious help with editing the quality of this episode’s sound.

    Robbie McVeigh & Bill Rolston are the authors of “Anois ar theacht an tSamhraidh”: Ireland, Colonialism, and the Unfinished Revolution (Beyond the Pale, 2021). Robbie McVeigh is a researcher based in Edinburgh, who has written extensively on equality and human rights in the context of the North of Ireland. Bill Rolston is a former professor and director of the Transitional Justice Institute at Ulster University in Belfast.

    • (...)
      S’il fallait retenir deux choses de cette débâcle sécuritaire au Stade de France :
      1/ La stratégie de la terreur menée par Macron/Darmanin/Lallement, proche d’un régime autoritaire, a éclaté aux yeux de tous. Elle a touché hier les supporters anglais mais les supporters français le vivent depuis des années, tout comme les militants politiques et sociaux.
      2/ Le football, sport le plus populaire du monde, ne cesse d’être pris en tenaille entre les dérives ultralibérales de ses dirigeants, et une base de supporters qui reste populaire, y compris dans des clubs qui évoluent dans des sphères de milliardaires. Car si certains ont décidé de se couper des clubs de haut niveau pour se tourner vers des divisions inférieures (avec des clubs amateurs et/ou autogérés, que ce soit en Angleterre, en Italie ou en France), de très nombreuses personnes continueront de suivre et d’encourager des équipes qui ne voient en eux que des sauvages.
      On remercie presque la presse étrangère d’être aussi choquée par les images du Stade de France.
      Car, au final, cela nous rappelle à quel point tout cela n’a rien de « normal » dans une "démocratie" ( cependant qualifiée récemment de défaillante par le groupe britannique The Economist) ).

  • fil photos de Gabriele Galimberti : “The Ameriguns” où des "vrais gens" comme on dit à la TV se mettent en scène avec leurs flingues.

    Joey R Johnson 👨‍👨‍👦🏳️‍🌈 sur Twitter : “Parker, 33, his wife, Jalyn, 29, and their children in Poseyville, Indiana. Parker is the local pastor. https://t.co/eMT62hfa3E” / Twitter
    https://twitter.com/Johnson__joey/status/1530500001402609665

  • Thread by CabriolesDouze
    https://threadreaderapp.com/thread/1530876828314914817.html

    « La gauche a négligé l’importance de la pandémie et la façon dont elle devrait façonner son organisation future. Elle l’a plutôt considérée comme un obstacle/distraction ? Pour ne rien dire du validisme généralisé. »

    Traduction sans guillemets du Thread de @AlexHeffron20
    Superbe txt de @n_hold
    « Le capitalisme produit à la fois une mort massive et des personnes en position d’autorité institutionnelle qui sont capables de vivre avec cette mort massive...
    https://threadreaderapp.com/thread/1527585107682504706.html

    ...En tant que tels, les appels moraux à la conscience des administrations ne nous mèneront pas loin. »

    « Ainsi, tout effort sérieux pour atténuer cet épisode catastrophique de meurtre social à court terme ne peut que prendre comme point de départ la façon dont un grand nombre de personnes ordinaires peuvent créer des répercussions sérieuses pour ceux qui sont au sommet du pouvoir. »

    « À long terme, nous devons trouver la voie d’une société qui ne soit pas fondamentalement meurtrière. »

    La gauche a négligé l’importance de la pandémie et la façon dont elle devrait façonner son organisation future. Elle l’a plutôt considérée comme un obstacle/distraction ? Pour ne rien dire du validisme généralisé.

    Premièrement, il est peu probable que ce soit la dernière grande pandémie à laquelle nous soyons confrontés. Deuxièmement, la catastrophe climatique augmente l’ampleur et le rythme des meurtres sociaux, auxquels le Covid est comparable.

    Il est important de noter que cela implique la même tendance discursive à faire appel au « naturel » ou à la « nature ».

    Evoqué, par la droite, comme un moyen d’excuser le meurtre social de masse, mais trop de gens à gauche ont accepté ce cadrage. « Les décès sont inévitables ».

    Plutôt que de maintenir une résistance sérieuse à la politique de meurtre social de l’État, la gauche a cédé et est passée à autre chose.

    De nombreuses parties de la gauche, des libéraux aux communistes libertaires, ont évoqué « l’autoritarisme » pour condamner toute tentative d’atténuer la propagation du virus avec des mesures de port du masque assimilées à des confinements policiers à grande échelle.

    Avec peu d’attention accordée aux particularités de la situation.
    Que nous apprend l’utilisation de ce terme vague et généralisateur ? Il est emprunté aux libertariens de droite. Il ne nous aide en rien à comprendre comment l’État capitaliste a donné la priorité à certaines vies sur d’autres et comment y résister.

    Ni comment résister au renforcement de la surveillance de l’espace public.

    Où est la tentative d’élaborer un argumentaire sérieux qui tienne compte de la menace biologique très réelle que représente le virus ?

    C’est un virus qui a tué plus de 10 millions de personnes dans le monde et en a handicapé des centaines de millions. Nous ne pouvons pas faire semblant de l’ignorer.

    Où est la résistance de la gauche face à l’eugénisme à grde échelle que nous avons vu fleurir tt au long de la pandémie à partir de « morts acceptables » de personnes considérées comme trop âgées, trp handicapées, trp improductives pour être autorisées à recevoir des soins humains ?

    On parle suffisamment de l’éco-fascisme, mais où est le débat sur l’éco-eugénisme ?

    L’éco-eugénisme ne concerne pas seulement la pandémie ou l’extrême droite, mais aussi la catastrophe climatique et le conservatisme libéral, où les technocrates jouent les dieux et prennent des décisions de vie ou de mort.

    La catastrophe climatique est une rupture écologique, tout comme les pandémies. La façon dont les gens, en particulier les personnes handicapées, ont été abandonnés pendant la pandémie, est similaire à la façon dont les gens, principalement dans le Sud, sont abandonnés.

    Le défi posé par Covid-19 était de construire de la solidarité et de nouvelles formes d’organisation et de résistance dans le nouveau contexte d’un virus respiratoire handicapant et mortel. Ignorer sa présence, c’est comme ignorer la catastrophe climatique.

    L’eugénisme de la pandémie est analogue à l’éco-apartheid des États du Nord qui infligent une catastrophe climatique au Sud...
    ... tout en construisant leurs infrastructures de sécurité pour exclure ceux qui fuient la famine, la sécheresse, la guerre, les incendies, les inondations, les tempêtes, etc.

    Une grande partie de la gauche a renoncé à contester la façon dont la pandémie a frappé le plus durement les communautés racialisées, handicapées et ouvrières. C’était - c’est - une chance de construire des coalitions et des mouvements et d’imaginer de nouvelles façons de vivre.

    La lassitude face à la pandémie est compréhensible. La seule façon de la surmonter est de trouver des moyens de combattre l’État capitaliste et la façon dont il a toléré le meurtre social de celleux qu’il juge remplaçables.

    Contester la façon dont les sociétés libérales ont construit d’odieux appareils de meurtre social.

    La façon dont la classe moyenne a été protégée au détriment de la classe ouvrière. La façon dont l’État a agi sans aucun bon sens en ce qui concerne la socialisation extérieure.

    La façon dont il n’y a eu aucun effort pour améliorer la ventilation et la filtration de l’air. La façon dont les frontières ont été renforcées.

    La façon dont les travailleurs de première ligne ont été (et sont toujours) sacrifiés en masse afin de préserver la reproduction sociale des capitalistes et de la classe moyenne.

    Comment les personnes incarcérées n’ont bénéficié d’aucune protection contre le virus. La façon dont les sans-abri ont été jetés à la rue Etc.

    En l’état actuel des choses, nous allons aborder la prochaine pandémie, la prochaine catastrophe écologique, dans une position encore plus faible.

    La droite a progressé. L’État libéral-conservateur a été renforcé. L’eugénisme est devenu monnaie courante à gauche, à droite et au centre.

    Tout cela se passait avant la pandémie, et se passera après. Le meurtre social est intégré dans le système capitaliste. Dans toute crise, il y a une opportunité d’apprendre et de construire. Mais le déni empêche cela et nous condamne à répéter tout cela encore et encore.

    « Ainsi, tout effort sérieux pour atténuer cet épisode catastrophique de meurtre social à court terme ne peut que prendre comme point de départ la façon dont un grand nombre de personnes ordinaires peuvent créer des répercussions sérieuses pour ceux qui sont au sommet du pouvoir. »

    « À long terme, nous devons trouver la voie d’une société qui ne soit pas fondamentalement meurtrière. »

  • Le livre de la jungle insurgée - Éditions de la dernière lettre
    https://ladernierelettre.fr/produit/le-livre-de-la-jungle-insurgee

    Le mouvement révolutionnaire naxalite, basé dans les forêts du centre et de l’est de l’Inde, est en guerre depuis 50 ans contre l’Etat indien. Ces hommes et ces femmes qui combattent dans les rangs des naxalites, que les médias présentent comme un groupe terroriste sanguinaire, sont des membres des basses castes et des communautés tribales, allié·es à des rebelles héritiers du marxisme-léninisme pour opposer aux grands projets d’infrastructure une vision du monde égalitaire et communautaire. En 2010, l’anthropologue Alpa Shah enfile un treillis et s’embarque pour une randonnée de sept nuits avec une escouade, parcourant 250 kilomètres à travers les forêts denses et accidentées de l’est de l’Inde.

    Dans ce récit intimiste et limpide paru en anglais en 2019, Shah nous plonge nuit après nuit dans un carnet de route époustouflant. Son récit à la première personne met en scène ses fatigues et ses attentes, décrit minutieusement les scènes de cuisine ou d’ablutions féminines, et nous rappelle la biographie déroutante de certains jeunes compagnons adivasi, habitants autochtones des forêts, qui rejoignent parfois la lutte pour de simples embrouilles familiales. En dialoguant avec des leaders révolutionnaires aux idées parfois rigides et en partageant le quotidien de villageois·es sur les zones libérées par la guérilla, Shah nous embarque au coeur de la dépossession, et raconte pourquoi une part de la population pauvre de ce qu’on appelle « la plus grande démocratie du monde » s’est tournée depuis des décennies vers la lutte armée.

    J’avais contribué un peu par hasard au helloasso de ce projet lancé par Naïké Desquesnes (revue Z), je ne suis pas déçu : le bouquin est vraiment exceptionnel (et super bien traduit par Célia Izoard).

    #inde #révolution #maoïsme #peuples_premiers #extractivisme #féminisme

  • Dépolitiser le meurtre social dans la pandémie de Covid-19 | Nate Holdren
    https://cabrioles.substack.com/p/depolitiser-le-meurtre-social-dans

    Le cauchemar pandémique actuel est la manifestation la plus récente et la plus aiguë de la tendance de la société capitaliste à tuer beaucoup et régulièrement, une tendance que Friedrich Engels appelait « meurtre social ». Le capitalisme tue parce que les comportements destructeurs sont, dans une large mesure, obligatoires dans ce type de société. Les entreprises doivent faire suffisamment d’argent ou de graves conséquences sociales s’ensuivent – pour elles, leurs employés et le gouvernement. Pour que cela se produise, le reste d’entre nous doit poursuivre ses activités économiques qui sont obligatoires pour maintenir ce type de société.

  • Dépolitiser le meurtre social dans la pandémie de Covid-19 | Nate Holdren
    https://cabrioles.substack.com/p/depolitiser-le-meurtre-social-dans


    https://seenthis.net/messages/962180

    La dépolitisation permet de résister aux demandes d’action gouvernementale en présentant certains événements comme inévitables (comme lorsque le président Biden a déclaré, deux jours après son entrée en fonction, qu’ »il n’y a rien que nous puissions faire pour changer la trajectoire de la pandémie au cours des prochains mois ») et d’autres comme impossibles (comme lorsque l’attachée de presse Jen Psaki a raillé, lors d’un point de presse en décembre, « devrions-nous simplement envoyer un [test covid] à chaque Américain ? »).

    D’autres stratégies de dépolitisation déployées par l’administration Biden reposent sur l’abdication du pouvoir de décision, comme la délégation des décisions aux autorités locales et étatiques, et la désignation de boucs émissaires (la liste comprend la Cour suprême, les personnes non vaccinées, les républicains, les variants du coronavirus et la récalcitrance supposée de la population face à des mesures d’atténuation largement inexistantes).

    Selon l’analyse de Burnham, ces choix tactiques doivent être compris dans un contexte de conflit social. Les conflits sociaux sont des lieux d’éruption potentielle de la politique par le bas. Les gouvernements dépolitisent en partie pour garder le contrôle sur ceux qui définissent les termes de ce qui est et n’est pas politique et, surtout, pour empêcher la politisation des aspects apparemment routiniers de la vie dans la société capitaliste. Ce type de politisation constitue toujours un problème pour l’État, et la dépolitisation, en tant que tactique, est une tentative de désamorcer ce risque.

  • La lutte des Noirs aux USA – [سي نجيب]
    https://sinedjib.com/index.php/2022/05/29/la-lutte-des-noirs-aux-usa
    https://media.gettyimages.com/photos/three-young-women-leave-hall-high-school-in-little-rock-without-p

    Un préjugé tenace et répandu refuse de reconnaître que les noirs américains soient capables de lutter sérieusement et efficacement contre l’oppression raciale, encore moins d’imposer à tel ou tel moment et dans tel ou tel endroit leur propre loi. Vue dans cette optique, qu’on retrouve aussi fréquemment dans les milieux qui se croient de gauche que dans ceux de droite, le problème de l’intégration et de l’égalité raciale aux Etats-Unis est totalement extérieur aux noirs eux-mêmes : il s’agit de savoir si les blancs libéraux réussiront à imposer leur politique aux blancs racistes, le problème noir est une histoire de famille entre blancs. Si l’on suivait ces idées, on devrait dire que depuis la guerre de Sécession les noirs n’ont jamais eu aucun rôle positif et actif, qu’ils n’ont fait que subir les évènements : hier les blancs du nord les ont délivré de l’esclavage, demain on leur donnera l’égalité raciale.

    On verra d’après les extraits du journal ouvrier américain Correspondence ci-dessous que cette lutte amène les noirs qui y sont engagés, c’est-à-dire la quasi totalité de la population à poser les problèmes à des niveaux de plus en plus profonds, à avoir recours à des méthodes de plus en plus radicales, à découvrir et à appliquer activement le principe selon lequel les exploités et les opprimés doivent prendre leur sort entre leurs propres mains.

    Parmi les articles très nombreux consacrés par Correspondence aux luttes contre la ségrégation, un grand nombre concernent une ville du Sud, Monroe. Voici ce que Corr. dit de la vie et de la lutte des noirs dans cette ville.

  • Tobias Bütow 🇺🇦🇪🇺🌍 sur Twitter : 🇺🇦🇪🇺🌍 https://t.co/Td46pRm4Pq https://t.co/9922qsIuJq" / Twitter
    https://twitter.com/TobiasBtow/status/1530445303551246338

    #Ukraine Est-ce que #Russieplannifie un #Genozid ? Quel devoir d’agir pour les États ? Excellente analyse scientifique sur :
    - Incitation au génocide
    - Intention génocidaire
    - Actes génocidaires
    - obligation légale d’agir

    https://newlinesinstitute.org/wp-content/uploads/An-Independent-Legal-Analysis-of-the-Russian-Federations-Breaches

  • Extremist Files | Southern Poverty Law Center
    https://www.splcenter.org/fighting-hate/extremist-files

    The Extremist Files database contains profiles of various prominent extremists and extremist organizations. It also examines the histories and core beliefs – or ideologies – of the most common types of extremist movements.

    Not all extremist groups within these files are SPLC-designated “hate groups.” All SPLC-designated hate groups can be viewed on the Hate Map, by state or by ideology.

  • UbuWeb Film & Video : Masao Adachi & Kôji Wakamatsu - Sekigun-PFLP : Sekai Senso Sengen (The Red Army/PFLP : Declaration of World War) [1971]
    https://ubu.com/film/adachi_red.html

    Japanese
    1971
    70 min
    Co-edited by Red Army (Red Army Faction of Japan Revolutionary Communist League) and PFLP (Popular Front for the Liberation of Palestine)

    In 1971, Koji Wakamatsu and Masao Adachi, both having ties to the Japanese Red Army, stopped in Palestine on their way home from the Cannes festival. There they caught up with notorious JRA ex-pats Fusako Shigenobu and Mieko Toyama in training camps to create a newsreel-style agit-prop film based off of the “landscape theory” (fûkeiron) that Adachi and Wakamatsu had developed. The theory, most evident at work in A.K.A. Serial Killer (1969), aimed to move the emphasis of film from situations to landscapes as expression of political and economical power relations.

    In 1974 Adachi left Japan and committed himself to the Palestinian Revolution and linked up with the Japan Red Army. His activities thereafter were not revealed until he was arrested and imprisoned in 1997 in Lebanon. In 2001 Adachi was extradited to Japan, and after two years of imprisonment, he was released and subsequently published Cinema/Revolution [Eiga/Kakumei], an auto-biographical account of his life.

  • « Oussekine ». Quand Disney noie un crime policier - Rafik Chekkat
    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/oussekine-quand-disney-noie-un-crime-policier,5637

    L’histoire de Malik Oussekine, c’est une histoire française. Et ce n’est pas une belle histoire. Elle condense un certain nombre de réalités sociales et politiques dont nous demeurons les contemporains : brutalités et impunité policières, montée du Front national (FN), répression de la contestation, racisme et instrumentalisation de l’antiracisme… Cela explique en partie pourquoi Disney+ a choisi de produire cette série, les fortes attentes qui l’entourent, la déception que l’on peut ressentir après le visionnage. Par l’importance du sujet qu’elle traite, Oussekine est le type même de série qu’on aurait aimé apprécier davantage.

    Pourquoi la plateforme Disney+ s’est-elle embarquée dans cette affaire ? Évidemment Malik Oussekine incarne la victime consensuelle, un exemple d’intégration. Son meurtre ne souffre d’aucune « zone grise » : il n’avait pas bu ni fumé, n’avait pas de casier, n’a pas été abattu au bas d’une cité HLM ou lors d’un contrôle routier. Un autre argument se trouve du côté du carton retentissant de la minisérie Dans leur regard (When They See Us) d’Ava DuVernay. Mise en ligne en 2019, elle utilise elle aussi les codes des séries commerciales pour raconter le calvaire judiciaire de cinq jeunes Afro-Américains condamnés à tort pour le meurtre d’une joggeuse. Elle constitue à ce jour un des plus gros succès d’audience de Netflix.

    Mais le phénomène de récupération néolibérale des causes antiracistes, en particulier la lutte contre les brutalités policières, dépasse de loin ce cadre. De la National Basket Association (NBA) américaine transformée un temps en plateforme aseptisée pour Black Lives Matter aux productions hollywoodiennes (The Hate U Give…) en passant par la captation néolibérale des subjectivités au profit des intérêts de l’entreprise, l’époque est au mélange des genres.

  • Cops Didn’t Stop the Uvalde, Texas, School Shooting
    https://theintercept.com/2022/05/25/texas-uvalde-shooting-school-police

    The Associated Press reported Thursday morning that parents urged police on the scene to follow the shooter into the school after seeing him rush inside with his rifle. When they didn’t, some parents attempted to enter themselves, but the police stopped them. A video from the scene shows one cop pinning a person to the ground while another brandishes a stun gun. One of the children who survived told local news station KENS 5 that an officer instructed them to yell “help” if they needed it — and one of the kids who did was discovered and killed by the shooter.

    As the number of school resource officers has ballooned over the last two decades, so has the number of school shootings. There is no evidence that police have the ability to stop these shootings from happening. “The idea that a standard armed school police officer is gonna stop someone in that situation has proven not to be true, time and time again,” said Alex Vitale, a sociologist at the City University of New York and the author of “The End of Policing,” who noted that police and security guards are often the first casualties in mass shooting events.

    • Vu d’autres articles là-dessus, qui indiquent qu’en multipliant les flics dans les écoles, ces flics n’ont absolument pas amélioré la sécurité (contre les massacres), mais ont passé leur temps à faire chier les gamins pour des questions de discipline.

      Au bout d’un moment les parents se seraient tellement plaints qu’on leur a interdit de faire de la discipline, et du coup au lieu de faire de la discipline ils se sont mis à faire ce qu’ils savent faire : coller des amendes à tire-larigot aux gamins pour le moindre truc.

      Et du coup maintenant ils ont des collégiens au tribunal pour se défendre parce qu’on a ainsi criminalisé ce qui normalement relève de questions de discipline dans une école, pas des tribunaux.

      Donc mettre des flics dans les écoles n’a pas du tout protégé les écoles, mais a au contraire criminaliser le moindre comportement adolescent.

  • Texas shooting latest news: Gunman’s texts revealed as videos show parents pleading with police to act | The Independent
    https://www.independent.co.uk/news/world/americas/crime/texas-school-shooting-victims-identified-gunman-latest-b2087629.html

    olice who responded to the Texas school massacre have been accused of being “unprepared” and failing to respond as videos reveal parents pleading with officers outside Robb Elementary School in Uvalde on Tuesday.

    Parents said they urged officers to move into school as the AR-15-wielding assailant fatally shot two teachers and 19 pupils.

    The father of 10-year-old victim Jacklyn Cazares said he even suggested he could go in himself with other bystanders as he was frustrated police were not doing it themselves.

    Details of the timeline and events remain unclear, including whether officers failed to prevent 18-year-old gunman Salvador Ramos from entering the school, and whether he “barricaded” himself inside a classroom before or after killing fourth-grade children inside.

    Messages from Ramos to recipients on social media appear to show him flaunting his weapons and announcing plans to “shoot up a elementary school” moments before the killings.

  • Luttes sociales, classe en lutte : Entretien avec Nedjib Sidi Moussa, docteur en sciences politiques - Hacking Lord Sutch — For Always Liberty
    https://hackinglordsutch.org/luttes-sociales-classe-en-lutte-entretien-avec-nedjib-sidi-moussa-

    un retour à l’histoire s’impose (au lieu de céder à l’injonction mémorielle). C’est ce que j’ai mis en évidence dans mes recherches sur l’anticolonialisme. On retrouve des logiques similaires à ce que l’on observe de nos jours dans le soutien inconditionnel de la gauche française à certaines tendances du nationalisme algérien, au siècle dernier, à savoir, d’une part, les malentendus propres à toutes les alliances de ce type (par exemple sur le contenu de la révolution et de la lutte contre l’impérialisme) et d’autre part, la propension de la gauche française à rejouer ses luttes pour l’hégémonie par factions indépendantistes interposées, en couvrant les pires méthodes (assassinat, racket, massacre, délation, intoxication, etc.).

    Cela rejoint en fait les tendances autoritaires des courants majoritaires de la gauche française, toujours enclins au manichéisme (ainsi que l’atteste leur attitude à l’égard des impérialismes russe et chinois, ou des régimes vénézuélien et iranien), prompts à ressortir l’argument du moindre mal en toutes circonstances. D’excellents textes ont été publiés à ce propos par la revue Masses dans les années 1930. Je songe à ceux de Marcel Martinet, Paul Bénichou et Robert Petitgand (alias Delny), retranscrits sur mon site au cours de la dernière période.

    On peut ensuite considérer cette problématique comme relevant de la circulation internationale des idées, avec les malentendus que cela engendre (ce qui paraît « radical » à un point du globe semble « modéré » à un autre, ce qui donne l’impression de la « nouveauté » ici est en réalité déjà « périmé » là-bas, etc.). Par exemple, concernant l’orientalisme, les intellectuels et militants de la gauche française sont en général familiers des thèses d’Edward Said popularisées dans son ouvrage traduit en 1980. En revanche, il y a dans ces milieux une méconnaissance quasi-totale de ses critiques, comme celle sur « l’orientalisme à rebours » publiée l’année suivante par Sadik Jalal Al-Azm dans la revue Khamsin et traduite, dans un recueil passé sous silence, Ces interdits qui nous hantent.

    Toutes les formes d’oppression que l’humanité a pu connaître à travers son histoire, et qui se sont redéployées avec plus ou moins de virulence selon les contextes, doivent être comprises dans ce qu’elles ont de spécifique, comme c’est le cas du racisme et du sexisme, sans hiérarchie. La primauté de la lutte de classe ne saurait être invoquée pour nier leur réalité ou renvoyer aux calendes grecques la nécessité de combattre ces fléaux qui trouvent leurs racines dans les rapports sociaux, se cristallisent dans les institutions (étatiques ou religieuses) et se répercutent sur les mentalités.

    De cette perspective peuvent découler des propositions pratiques contradictoires au sujet de l’autonomie d’action (ce que l’on appelle souvent la « non-mixité ») des groupes exposés à telle ou telle oppression. Cela soulève plusieurs enjeux, à commencer par les critères d’appartenance (ce qui pose le problème de la définition, des frontières et de l’authenticité) ainsi que le caractère tactique ou stratégique de ce type de regroupements parfois imposés par les circonstances mais aussi encouragés par la volonté, chez certains ambitieux, de prise du pouvoir sur une communauté imaginée.