https://media.radiofrance-podcast.net

  • Tout va bien, l’état sioniste massacre les civils mais, grâce aux demandes de la “#communauté_internationale (Biden et ses larbins), respecte le droit international puisqu’il n’a pas envoyé de troupes au sol.

    Dans la ville de #Rafah, bombardée sans relâche, Israël annonce avoir libéré deux otages retenus par le Hamas
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/12/israel-annonce-avoir-libere-deux-otages-du-hamas-lors-d-une-operation-a-rafa

    Toutefois, les frappes de la nuit ne semblent pas marquer le début de cette offensive, qui inquiète la communauté internationale

  • Live matchs sur TikTok : comment certains influenceurs soutirent de l’argent à leurs jeunes abonnés
    https://www.radiofrance.fr/mouv/podcasts/reporterter/live-matchs-sur-tiktok-comment-certains-influenceurs-soutirent-de-l-arge

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/23936-25.01.2024-ITEMA_23626416-2024J50872S0025-21.mp3

    La tendance des live matchs sur TikTok a explosé l’an dernier et reste toujours très suivi. C’est aussi un moyen pour certains influenceurs de se faire de l’argent sur le dos de leurs abonnés.
    Avec

    Lou Momège Journaliste

    Des #influenceurs en face à face s’affrontent en live sur TikTok. Ils scandent les noms de leurs followers qui leur envoient des « cadeaux », sous forme d’image virtuelles. Plus ils ont reçoivent, plus grandes sont leurs chances de gagner la partie. Ce sont des live matchs. Pour les remporter, les tiktokeurs incitent leur communauté à leur faire des dons, qui coûtent plus ou moins cher. Une rose par exemple vaut un centime environ, contre plusieurs centaines d’euros pour un lion. À chaque cadeau l’influenceur remercie le donateur en criant son pseudo et lui donne de la visibilité.

    Eva, 15 ans, tombe parfois sur ce type de contenu quand elle scrolle sur TikTok, mais elle suit de loin. « Je ne mets pas d’argent dans les applications parce que ça ne sert à rien, indique la lycéenne. Les influenceurs gagnent déjà de l’argent en faisant des vues. » Si Eva est assez lucide sur les risques de ces matchs TikTok, certains ados, plus fragiles tombent dans le piège.
    Un danger pour les plus influençables

    C’est le cas du fils de Sabine. Il est au collège quand il vole plus de 3 000 euros d’économies à sa mère. D’abord furieuse, Sabine finit par comprendre que son fils a besoin de reconnaissance : « Son objectif c’était que les tiktokeurs qu’il suivait crient son nom, parce que mon fils a du mal à se faire des amis ». Rapidement, le collégien remarque que plus il donne, plus il est remercié. « Il a été prendre l’argent qu’on mettait de côté depuis plus d’un an pour partir en Thaïlande, raconte Sabine. D’abord dix euros, vingt euros, puis il a acheté des cartes jusqu’à 300 euros en une fois. »

    Cette histoire, Audrey la connait bien. Elle tient la page Instagram Vos stars en réalité, qui dénonce les pratiques frauduleuses des influenceurs. Pour comprendre cette pratique, Audrey analyse des matchs TikTok pendant plusieurs mois et constate un véritable problème de dépendance. « Pour certains jeunes, il y a cette illusion de devenir ami avec celui qui fait les matchs. D’autant plus quand ces personnes écrivent en privé aux donateurs », explique Audrey. Pour elle, cette pratique s’apparente dans certains cas à « de l’abus de confiance et de l’abus de faiblesse ».
    Un système économique douteux

    Le système économique de ces matchs TikTok pose aussi question. Car si la plateforme affirme que les mineurs n’ont pas le droit de dépenser de l’argent pour des cadeaux virtuels, dans les faits, rien ne les empêche de le faire. Par ailleurs, la plateforme prélève entre 50 et 70 % de cet argent, mais ces matchs rapportent aussi beaucoup à certains influenceurs, jusqu’à « 100 000 euros par mois », dans les cas les plus extrêmes selon Audrey.

    Ces sommes étant considérées comme des dons, les influenceurs ne les déclarent pas aux impôts. Pourtant « certains se reposent uniquement sur ces matchs pour gagner leur vie », estime Audrey. Le député socialiste Arthur Delaporte a d’ailleurs saisi le ministre des Comptes publics en septembre dernier, sans nouvelles depuis.

    #Live_matchs_TikTok

  • Khrys’presso du lundi 22 janvier 2024
    https://framablog.org/2024/01/22/khryspresso-du-lundi-22-janvier-2024

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer … Lire la suite­­

    #Veille #Claviers_invités #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Revue_hebdo #Surveillance #veille #webrevue
    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/23487-17.01.2024-ITEMA_23617307-2024F49085S0017-22.mp3

  • Khrys’presso du lundi 21 janvier 2024
    https://framablog.org/2024/01/22/khryspresso-du-lundi-21-janvier-2024

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Tous les liens listés ci-dessous sont a priori accessibles librement. Si ce n’est pas le cas, pensez à activer … Lire la suite­­

    #Veille #Claviers_invités #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Revue_hebdo #Surveillance #veille #webrevue
    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/23487-17.01.2024-ITEMA_23617307-2024F49085S0017-22.mp3

  • À Agadez, sur la route de l’exil, le « business » des migrants n’est plus un crime
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-reportage-de-la-redaction/a-agadez-sur-la-route-de-l-exil-le-business-des-migrants-n-est-plus-un-c

    [...]
    Issouf Sako : « C’est mon frère qui m’a mis en contact avec lui, lui aussi est en Europe, j’ai économisé un peu un peu, je prends la route maintenant, arrivé à Tripoli, le prix du bateau, ça peut être 700 000-800 000. Bon, on vient en Europe, c’est pas pour se promener, puisqu’on souffre chez nous, il n’y a pas de travail. »

    Au total, son voyage devrait lui coûter plus de 1 500 euros. Et la route est longue, dangereuse.
    L’interdiction a poussé les conducteurs à passer par des voies à haut risque pour échapper aux contrôles.

    Alors en 2016, des habitants se sont mobilisés pour aider les migrants pris au piège dans le désert, en créant un numéro vert.

    Chéhou Azizou, le coordonnateur du projet « Alarme Phone Sahara » :"Il suffit qu’un véhicule en détresse contacte le numéro et nous donne sa localisation, on prépare la mission et on part à leur secours, on ne peut pas marcher longtemps dans le désert, la mort est certaine".

    Pour cet activiste, la politique d’externationalisation des frontières de l’Union européenne est un échec :

    « Si certaines organisations humanitaires prétendent avoir contrôlé les flux migratoires, moi ça me fait rire. Nous enregistrons des expulsions en provenance de l’Algérie à hauteur de 22 à 25 000 refoulés par année. On a empêché aux passagers de suivre les voies officielles oui, mais on n’a pas réduit les flux migratoires et ça ce sont pour les refoulés, alors combien sont enterrés dans le désert ? Dieu seul sait ».

    En attendant, l’inquiétude monte à Bruxelles, face à ce verrou migratoire en train de sauter, avec la crainte de nouveaux morts dans le désert.

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12009-17.01.2024-ITEMA_23617386-2024C13845S0017-21.mp3

  • Elisée Reclus ou la géographie sensible
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#reclus

    Comment écrire le monde ? Comment représenter la Terre ? Comment transmettre la géographie au plus grand nombre ? Ce sont les questions qui ont hanté, sa vie durant, le géographe anarchiste Elisée Reclus (1830-1905). Pour « Elisée Reclus ou la géographie sensible », l’émission « Géographie à la carte » sur France Culture a invité en mars dernier Isabelle Louviot pour évoquer ce scientifique, écrivain et poète...

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/21467-30.03.2023-ITEMA_23333428-2023C29635S0089-21.mp3

    #anarchisme #géographie #IsabelleLouviot #Terre

  • Amandjine, tchinkiet ça va aller | Libé | 11.01.24

    https://www.liberation.fr/lifestyle/amandjine-mange-a-la-cantchine-laffrication-nouveau-tchic-de-langage-des-

    Tkt c ke d’l’ Afrique à Sion

    En linguistique, on parle d’affrication lorsqu’on prononce une consonne comme « tch » et « dj » avec un bruit de friction plutôt qu’avec une brève explosion. Ce mouvement est générationnel. Il y a deux hypothèses à cette évolution. Soit elle dure et dans ce cas, il n’y a rien à faire : la langue évolue tout le temps. Pensez au r roulé qui est devenu rural, ou dans le nord de la France, la quatrième nasale de « brun » qui a disparu : on ne distingue plus le « brin » ou le « brun ». Il est donc possible que le « tchi » s’installe et perdure. Autre hypothèse, c’est un stéréotype émergent : il est raccroché à un groupe social, comme l’accent populaire urbain, plus qu’à un groupe d’âge. Mais ce n’est pas ce que l’on observe. Pour l’instant il est en grande expansion et n’est pas en train de devenir un stéréotype. On observe l’affrication à Rouen, Marseille, Grenoble, toujours dans des groupes urbains, car ce sont eux qui lancent les modes. Si, en fin de compte, la deuxième hypothèse se réalise, le « tchi » va acquérir un sens social, tout comme le « r » roulé : des gens vont l’adopter et d’autres le fuir. Pensez aux gens qui disaient « bonjourheeeeeeiiin » : aujourd’hui, c’est considéré comme précieux et ridicule, et cette pratique a été freinée. C’est devenu un stéréotype de parole affectée.

    La langue est un objet mouvant dont chacun se saisit. Avec sa consœur Laélia Véron, Maria Candea a déployé ses réflexions dans un livre salutaire, « Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique » (2019, La Découverte ; 2021 en poche), où l’étude de la langue se mêle à la politique.

    • Et la fin de l’interview :

      La mission de l’école, c’est de donner des billes en plus. Quand on fait un exposé en classe, on apprend à ne pas parler comme à ses copains : ce n’est pas une correction, mais un autre registre. Une des solutions serait de leur donner des synonymes, ou de les aider à distinguer les mots familiers des mots soutenus. En linguistique, on dit que certains mots installent de la distance entre les gens, d’autres de la proximité, et on doit savoir qu’on ne peut pas se permettre des mots de la proximité si on n’est pas proches. Apprendre les codes sociaux, ce n’est pas seulement enrichir son vocabulaire, c’est aussi l’organiser en répertoires. Il y a donc la langue de l’école et la langue de la maison.

    • La langue du coeur et la langue de la tête...Les parents partent de l’école maternelle en chuchotant des mots doux dans leur langue maternelle, lorsqu’iels ont bobo c’est encore dans la langue du coeur ou maternelle que viennent les mots ( mi vida, mi alma ) le reste du temps c’est dans la langue française celle de la tête. En voiture, les insultes sortent aussi dans la langue du coeur ( dans mon cas ..).

    • Pourquoi on se met tous à parler comme des sudistes ?
      https://www.radiofrance.fr/mouv/podcasts/reporterter/pourquoi-on-se-met-tous-a-parler-comme-des-sudistes-3049670

      On est de plus en plus nombreux à prononcer les « t » et les « d » à la sauce marseillaise. Ce phénomène, « l’affrication », remonte en fait à plusieurs siècles et a donné naissance au Français comme on le connait aujourd’hui.
      Avec

      Margaux Queffelec Journaliste

      Il suffit de trainer devant les grilles d’un lycée pour entendre concrètement à quoi ressemble « l’affrication ». « Au lieu de dire ’tu as’, on va dire ’tia’. ’Pourquoi tia la haine, le démon ?’ c’est beaucoup utilisé, par exemple », expliquent Maéva et Ashrar, en seconde. L’affrication n’a rien à voir avec l’Afrique mais renvoie au terme « friction ». C’est une manière de prononcer certains sons en laissant trainer sa langue sur son palais plutôt que de les prononcer de manière très nette.

      Si Ashrar et ses amies ont découvert cette manière de parler sur Tik Tok, le phénomène est très ancien explique Cyril Trimaille, enseignant-chercheur en sociolinguistique à l’université Grenoble-Alpes. Il a commencé à travailler sur le sujet après avoir remarqué cette pronociation chez des adolescents dès 2000. « C’est un processus qui a donné naissance à la langue française en quelque sorte », souligne-t-il. « La prononciation du mot ’champagne’ a évolué, par exemple. On est passés de ’campagne’ à ’champagne’ à travers les siècles par ce processus d’affrication ». L’affrication est ancienne et ne vient pas uniquement de Marseille, contrairement à ce que l’on pense. Elle est aussi présente en Haute-savoie ou encore dans le Nord, selon lui.
      Télé-réalité, rap et réseaux sociaux

      La télé-réalité, qui a « donné la parole en longueur à des personnes avec des façons de parler et de prononcer qui avaient peu accès à l’espace médiatique » et « l’hyper domination du hip-hop dans les styles prisés par les jeunes » font partie des facteurs qui expliquent la diffusion de cette pronciation selon Cyril Trimaille. L’affrication se diffuse aussi et surtout « entre pairs » dès le collège et à travers les réseaux sociaux. Il n’a fallut d’ailleurs à son fils que trois semaines de collège pour adopter cette manière de parler.

      Si elle répandue, cette prononciation reste très critiquée, notamment par certains parents et professeurs, selon Elvire, 20 ans. « Quand je me rends compte que je parle comme ça, je me remets en question parce qu’à l’école on nous apprend une certaine manière de parler, les tics de langage sont mal conotés », explique l’étudiante en prépa littéraire, « mes parents ont parfois tendance à me faire des reproches sur la manière dont je m’exprime ».

      Pour cette étudiante, ces réflexions sont du « snobisme » car le Français est "une langue vivante qui évolue et je trouve ça génial". « Malgré les opinions des alarmistes et des déclinistes, la langue change. Sinon, le Français n’existerait pas, ce serait encore du Latin. Vouloir conserver une état de langue, c’est un peu une vue de l’esprit », abonde le sociolinguiste Cyril Trimaille.

      https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/21713-15.01.2024-ITEMA_23615194-2024J50872S0015-21.mp3

  • L’herbier de prison de Rosa Luxembourg
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/l-herbier-de-prison-de-rosa-luxembourg-6088892


    Rosa Luxembourg à la tribune - Deuxième Internationale - Stuttgard 1907 ©Getty - ullstein bild Dtl. / Contributeur

    Mercredi 20 décembre 2023

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/23875-20.12.2023-ITEMA_23590336-2023C49162S0354-21.mp3

    Provenant du podcast Le Book Club
    Aujourd’hui dans le Book Club, Muriel Pic revient sur l’herbier réalisé par Rosa Luxemburg durant ses années carcérales, à l’occasion de la parution de “Herbier de prison” aux éditions Heros-Limite.

    Avec
    Muriel Pic Écrivaine, photographe, traductrice

    Quoi de plus iconoclaste qu’un herbier composé entre quatre murs, sans l’étendue de la nature ? Comme une contradiction dans les termes, l’herbier de Rosa Luxemburg est une archive sans équivalent. Troublante et attachante, sa fragilité et son histoire en font un témoignage de résistance et d’évasion, une fabrique de formes et de joie, un document sur le sentiment politique de la nature, fondement de toute écologie.

    https://www.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2023/12/8fbc1aa2-c6ec-4504-bc02-23a3369f676e/860_sc_illustrationrosa-page-0001.webp
    Extrait de l’Herbier de Prison Extrait de l’Herbier de Prison - Rosa Luxembourg - éditions Héros Limites

    Composé de sept cahiers datés d’avril 1915 à octobre 1918, l’herbier a pu être réalisé par la révolutionnaire emprisonnée grâce à l’amitié sans faille de quelques femmes, ses amies intimes dont la féministe Clara Zetkin.

    Au-delà des quelques fleurs et mauvaises herbes de la cour de la prison que Rosa glane lorsqu’elle sort sous surveillance, ce sont ses proches qui lui envoyèrent par lettres des spécimens séchés ou des bouquets de fleurs fraîches qu’elle-même pressait. Aux planches de l’herbier répond ainsi une correspondance où il est question de botanique, de nature, de romantisme allemand, d’amour de toutes créatures, et cela, « en dépit de l’humanité ».

    Herbier de prison est constitué de 133 planches botaniques accompagnées de la traduction des légendes manuscrites de celles-ci. Cet ouvrage recueille également une soixantaine de lettres, dans lesquelles la révolutionnaire évoque sa passion pour les plantes, ainsi que pour les animaux.

    Des documents inédits en français complètent le volume, notamment un calendrier de prison où Rosa Luxemburg consigne les faits et gestes de sa vie d’incarcérée, ainsi que les souvenirs d’Arthur Gertel le jeune sergent de la prison de Breslau qui accompagnait Rosa Luxemburg quand on lui permettait de se rendre au jardin botanique.

    Muriel Pic revient avec nous sur les années carcérales de Rosa Luxembourg, figure du militantisme de gauche dans l’Allemagne du début du siècle, fervente opposante à l’entrée en guerre, incarnée à plusieurs reprises pour son engagement politique et assassinée à Berlin en 1919.

    L’herbier permet à Rosa Luxembourg d’affirmer sa liberté malgré la tyrannie
    "Sortir de soi c’est pour Rosa Luxemburg la question de sortir de l’humain mais aussi garder une forme de joie c’est à dire ne pas céder à ce qui lui est imposé. La guerre, l’enfermement. Elle refuse d’être aliénée aux passions tristes. C’est garder une forme de liberté, sa puissance et refuser la tyrannie du pouvoir. Et l’herbier est la preuve tangible qu’elle y arrive." (Muriel Pic)

    La note vocale
    La question de Christina " Je connaissais la passion politique de j’avais enfermé Rosa Luxembourg dans une case. Avec cet herbier j’ai découvert quelque chose de complètement nouveau et insoupçonné. Pensez vous que ce côté botaniste ait pu la suivre dans le côté théoricienne de son œuvre et sa théorie politique ? "

    Un esprit révolutionnaire est capable de sortir des cases d’une pensée et d’aller toujours vers ailleurs
    "Il y a un esprit scientifique chez Rosa Luxembourg. Le lien entre sa pensée politique et la botanique. Il y a chez Rosa Luxembourg un esprit scientifique et en même temps un esprit complètement poétique. Et je crois que c’est cette dialectique, cette tension qui m’a attaché à Rosa Luxembourg et qui fait aussi un esprit révolutionnaire. Un esprit révolutionnaire c’est pas quelqu’un qui reste dans une case, dans des gestes qui sont toujours les même. C’est un esprit qui est capable d’aller ailleurs, de s’exprimer avec d’autres gestes." (Muriel Pic)
    [...]

    #herbier #herbier_de_prison_de_Rosa_Luxembourg #esprit_scientifique #esprit_poétique #esprit_révolutionnaire #botanique

    • Herbier de prison - Les éditions Héros-Limite
      https://heros-limite.com/livres/herbier-de-prison

      2023 360 pages 148 x 210 mm ISBN 978-2-88955-090-6 36 € 43.20 CHF Disponible pdf couverture
      Herbier de prison
      Rosa Luxemburg
      Traduction Claudie Weill, Gilbert Badia, Irène Petit, Muriel Pic

      Édition établie et préfacée par Muriel Pic

      Quoi de plus iconoclaste qu’un herbier composé entre quatre murs, sans l’étendue de la nature ? Au-delà des quelques fleurs et mauvaises herbes glanée dans la cour de la prison, Rosa Luxemburg reçoit par lettres de ses amies intimes des spécimens séchés ou des bouquets de fleurs fraîches qu’elle-même pressait. Aux planches de l’herbier répond ainsi tout une correspondance où il est question de botanique, de nature, de romantisme allemand, d’amour de toutes créatures, et cela, « en dépit de l’humanité ». Rosa Luxemburg ne cesse d’encourager ses proches à garder leur joie de vivre et leur gaieté alors que les nuages qu’elle entraperçoit par une fenêtre à barreaux se chargent des couleurs de la guerre et de l’acier.

      L’herbier de Rosa Luxemburg est une archive sans équivalent. Composé de sept cahiers, datés d’avril 1915 à octobre 1918, sa fragilité et son histoire en font un témoignage de résistance et d’évasion, une fabrique de formes et de joie, un document sur le sentiment politique de la nature, fondement de toute écologie.

      Herbier de prison est constitué de 133 planches botaniques accompagnées de la traduction des légendes manuscrites de celles-ci. Cet ouvrage recueille également une soixantaine de lettres, dans lesquelles la révolutionnaire évoque sa passion pour les plantes, ainsi que pour les animaux. Des documents inédits en français complètent le volume, notamment un journal où Rosa Luxemburg consigne les faits et gestes de sa vie d’incarcérée.

      Herbier de prison a reçu le soutien de la Fondation Leenaards, de la Fondation Jan Michalski et de la République et canton de Genève.

      Le livre est momentanément indisponible, une réimpression est en cours. Il est encore possible de le trouver dans certaines librairies.

  • Le conflit israélo-palestinien bouscule les facs américaines
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-transition-de-la-semaine/le-conflit-israelo-palestinien-bouscule-les-facs-americaines-4772312

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16740-09.12.2023-ITEMA_23578802-2023C49329S0343-21.mp3

    [...]
    Pourquoi l’affaire est-elle remontée jusqu’au Congrès ? "Le soutien très clair en faveur de la Palestine et une difficulté parfois à condamner ouvertement les événements du 7 octobre ont dérangé. L’usage du mot « Intifada » aussi a posé beaucoup de problèmes aux élus du Congrès qui ont demandé à des présidents d’universités d’expliquer l’usage de ce terme."
    [...]

    Et uniquement dans le podcast, vient :

    l’usage de ce terme [intifada] est vu [par les membres du congrès] comme une forme d’antisémitisme

    Le problème dans cette affaire est, me semble-t-il, l’amalgame opéré entre intifada et antisémitisme.

    Un amalgame qui n’est remis en question ni par les directrices d’université (visiblement) ni par les commentateurs, les « spécialistes » et les journalistes. S’agirait-il de la résurgence de nouvelles formes de maccarthysme ?

    • Partant de cet amalgame, l’interview déballe ensuite tranquillement les pires énormités : « appeler au génocide des juifs », référence aux défilés nazis aux USA dans les années 30...

    • quand on trouve pas d’antisémitisme à instrumentaliser, on l’invente. et voilà que les accusé.e.s elleux-mêmês ne récusent pas la prémisse fallacieuse dont relève leur procès...
      au delà de la situation en Palestine, [et puisqu’il s’agit du mot Intifada] c’est toute révolte, tout soulèvement qui sont visés. l’obscurité enveloppe ce monde.

    • Comment la guerre Israël-Hamas a déchiré Harvard
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/17/comment-la-guerre-israel-hamas-a-dechire-harvard_6206253_3210.html

      Interrogée le 5 décembre sur les débordements antisémites sur les campus, avec ses collègues de Penn University, Elizabeth Magill, et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Sally Kornbluth, Claudine Gay, 53 ans, est incapable de répondre clairement à la question posée par la représentante au Congrès, la républicaine Elise Stefanik. « Est-ce que l’appel au génocide des juifs viole le code de conduite » des universités en matière de harcèlement et d’intimidation ? « Cela peut être le cas, selon le contexte, comme cibler un individu », répond Claudine Gay, à l’instar de ses deux collègues.

      Obsédées par la défense de leur règlement intérieur sur la liberté d’expression, les trois présidentes restent rivées aux éléments de langage préparés par les juristes. « Cela ne dépend pas du contexte. La réponse est oui, et c’est pourquoi vous devriez démissionner », lance Elise Stefanik. Précision notable : cette représentante trumpiste avait démarré l’audition en assimilant le fait d’appeler à l’Intifada (« soulèvement » en arabe) à celui de « commettre un génocide contre les juifs en Israël et au niveau mondial ». Cette définition toute personnelle, non contestée en séance, a fait basculer le débat du soutien à l’Intifada à la question du génocide.

      https://jpst.it/3vwZp

      La pratique de la critique politique étant désormais durablement colonisée par les milieux universitaires, et cela, en particulier, dans le pays de l’oncle Sam, on en vient à considérer qu’il est plus important de mener des guerres de position que de défendre la rationalité factuelle, quant au fond ; à savoir, la non réfutation de l’amalgame entre « intifada » et « antisémitisme », évoquée dans mon précédent message. Une non réfutation qui pose de sérieux problème sur la capacité de cette personne à mener une méthodologie d’argumentation sur des bases scientifiques, me semble-t-il.

      Le plus important pour ces milieux, n’est visiblement pas la réalité factuelle - en particulier, ce qui se passe en Palestine - mais l’avenir de l’institution universitaire, à savoir :
      1) les profils des membres des directions, (sont-ils représentatifs de la « diversité » ?) ;
      2) le discours qui doit s’y tenir (doit-il y avoir un distinguo entre le discours scientifique des enseignants et la liberté d’expression des étudiants ?) ;
      3) et, surtout, le financement.

      Du rôle des intellectuels ?

    • Harvard Is Ignoring Its Own Antisemitism Experts
      https://jewishcurrents.org/harvard-is-ignoring-its-own-antisemitism-experts?token=5WMIOB4HE85XG

      But while Gay’s letter suggests that the task force will explore what she casts as a worrisome relationship between antisemitism and activism for Palestinian rights, none of its members have conducted scholarly research into this supposed intersection. Most notably absent from the advisory group was Derek Penslar, the director of Harvard’s Center for Jewish Studies and a leading scholar of Zionism and its critics. His acclaimed recent book, Zionism: An Emotional State, includes a chapter entitled “Hating Zionism,” on the different motivations that have driven Zionism’s opponents since its creation. Given the relevance of his scholarship, Penslar would have seemed an obvious choice for the advisory group. But according to four faculty members familiar with Jewish studies at Harvard who requested anonymity to discuss internal university affairs, not only was he not selected, he wasn’t even consulted. One professor compared snubbing Penslar to “creating a task force on AI without consulting the chair of the department of computer science.”
      Why wasn’t Penslar chosen? One likely factor is that he signed the Jerusalem Declaration on Antisemitism (JDA), which states that “criticizing or opposing Zionism” is not necessarily antisemitic. By contrast, most of the people appointed to the advisory group—none of whom have Penslar’s expertise—have made public statements alleging that anti-Zionism is antisemitic, or are affiliated with organizations that hold that view. Though Gay’s email claims that the advisory group is committed to “bringing our teaching and research mission” to bear in the fight against antisemitism, the group’s composition suggests that its members were selected less for their scholarly credentials than for their political beliefs, which align with those of influential donors, some of whom have already withdrawn funding or have threatened to do so.
      The advisory group’s composition suggests that its members were selected less for their scholarly credentials than for their political beliefs, which align with those of influential donors.
      Harvard is not the only university where political considerations have trumped scholarly ones in the wake of October 7th. The presidents of New York University and the University of Pennsylvania have also responded to alumni pressure to define anti-Zionism as Jew-hatred with initiatives designed to validate that view. In so doing, they are not only threatening pro-Palestinian speech; they are undermining their universities’ academic integrity. “Scholars with a more nuanced view of antisemitism know that challenging the activities of a government, or even questioning its legitimacy, is not antisemitism,” Lior Sternfeld, an associate professor of history and Jewish studies at Penn State, told me. “Yet their expertise is rejected or sidelined because it is not what the donors and the Jewish establishment want. They don’t want a more scholarly conversation about antisemitism.”

      Intellectuels, certes, mais avant tout employés jetables d’institutions universitaires dépendantes de fonds privés qui ne financent pas « la critique » mais la reproduction d’une élite. La prise en compte des titres et qualification intellectuelles ou scientifiques en dépend. Les rapports de forces politiques sont au centre du gouvernement de ces facs.

      #universités_américaines #antisémitisme #antisionisme #E-U

      edit

      In addition to Penslar, Harvard boasts Sara Roy, who in addition to being one of the world’s leading experts on Hamas and the political economy of the Gaza Strip, is a child of Holocaust survivors who has written powerfully about how the humiliation she witnessed in Gaza helped her understand her parents’ experience of antisemitism in Europe .

      #uprising #intifada #soulèvement #révolte #université #institutions

    • Que les universités aient pour principale fonction de reproduire les élites (et non de produire une quelconque forme de critique sociale effective), cela ne fait absolument aucun doute pour moi. C’est pour cela que j’ai indiqué que la critique politique était actuellement colonisée par les milieux universitaires, y compris en France où l’on ne manque jamais de faire références à telle ou telle « critique radicale » issue des universités étasuniennes.

    • Non, les universités n’ont pas pour principale fonction de reproduire les élites, sinon il n’y aurait pas 2 millions d’étudiants en France. On parle là d’universités d’élite (qui fabriquent aussi des salariés ordinaires), comme on parlerait ici de grandes écoles ou de filères de luxe (il serait plus que temps d’en finir y compris avec le discours sur les « chiens de garde la bourgeoisie » à propos dune université dont les effectifs se sont massifiés à un tel point). Mais ce n’était pas le point que je soulevais qui était plutôt d’observer comment cette madame Gay, et d’autres, peuvent passer pour complaisants avec l’antisémitisme (attaque des conservateurs) et tout faire, y compris sans aucun scrute intellectuel, jusqu’à exclure la critique du sionisme, pour tenter d’éviter que ce soit le cas, afin de ne pas perdre des postes de « direction » dont les bureaux et CA des universités décident.

    • Ah oui ! faut distinguer « élite » et « élites » ;-)

      Le fait qu’il y ait une massification n’est pas contradictoire avec la finalité de la construction sociale des élites (je maintiens), même si le choix des filières et le placement dans les grandes écoles constituent les critères déterminants.

      Alors, qu’il y ait massification des universités, oui mais combien d’étudiants ne dépassent pas 3 ans d’étude, faute d’avoir les moyens de suivre le parcours complet ? Certaines filières sont si peu valorisée qu’elle ne permettent pas objectivement aux étudiants BAC+5 de rejoindre socialement et financièrement la classe des privilégiés. Oui.

      Que l’université, depuis longtemps, soit aussi cette fabrique de « salariés ordinaires », comme tu le dis, c’est indéniable.

      Pour autant, c’est la même institution universitaire qui (re)produit aussi, en partie, la classe qui détient le pouvoir.

      La classe sociale dominante, qu’on le veuille ou non, est toujours constituée de ces personnes ayant traversé avec succès ces lieux d’apprentissage du pouvoir - notamment, les « bonnes filières universitaires », celles qui sont suffisamment compétitives. Ce sont ces anciens étudiants qui ont été socialement et financièrement en capacité d’aller au terme du « bon » cursus.

      Mais effectivement, dans le sujet qui nous occupe ici, le problème principal n’est pas là. Pour moi, c’est l’attitude pitoyable de ces directions d’université aux USA qui ne sont pas capables de tenir un minimum de rigueur et de cohérence théorique dans leur argumentaire, et cela, uniquement pour continuer de garder leurs postes et le financement des établissements.

    • La présidente de l’université Harvard, Claudine Gay, a démissionné à la suite d’accusations de plagiat et de débordements antisémites sur le campus
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/02/la-presidente-de-l-universite-harvard-claudine-gay-annonce-sa-demission-a-la


      La présidente de Harvard, Claudine Gay, lors de son audition devant le Congrès, le 5 décembre 2023. MARK SCHIEFELBEIN / AP

      La présidente de l’université Harvard, Claudine Gay, a démissionné à la suite d’accusations de plagiat et de débordements antisémites sur le campus

      Nommée en juillet, elle était vivement critiquée depuis une audition au Congrès en décembre, au cours de laquelle elle n’avait pas explicitement condamné les appels au génocide des juifs.

      Le Monde avec AP

      Claudine Gay, présidente de l’université de Harvard, a finalement annoncé sa démission, mardi 2 janvier. Cette professeure de sciences politiques, devenue en juillet la première présidente noire de l’université Harvard, située près de Boston, était depuis quelques semaines sous le feu des critiques. Visée par des accusations de plagiat liées à ses travaux universitaires, alimentées par un site conservateur, elle était surtout critiquée depuis une audition au Congrès, sur la lutte contre l’antisémitisme sur les campus, où elle n’avait pas condamné clairement des appels au génocide des juifs.

      « C’est le cœur lourd mais avec un profond amour pour Harvard que je vous écris pour vous annoncer que je vais quitter mon poste de présidente », a déclaré Claudine Gay, 53 ans, dans une lettre de démission publiée mardi. « Il est devenu clair pour moi qu’il est dans l’intérêt de Harvard que je démissionne afin que notre communauté puisse traverser cette période de défi extraordinaire en se concentrant sur l’institution plutôt que sur ma personne », explique-t-elle.

      Depuis l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, suivie de représailles meurtrières de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le conflit déchaîne les passions dans les universités américaines les plus renommées. Mardi 5 décembre, dans une ambiance tendue, Claudine Gay et ses homologues de l’université de Pennsylvanie (Penn) et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Elizabeth Magill et Sally Kornbluth, avaient répondu cinq heures durant aux questions d’élus de la Chambre des représentants.
      Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Comment la guerre Israël-Hamas a déchiré Harvard

      Elles avaient notamment été interrogées sans ménagement par l’élue républicaine Elise Stefanik, qui a assimilé les appels de certains étudiants à l’« Intifada » à une incitation à « un génocide contre les juifs en Israël et dans le monde ». Lorsque Mme Stefanik avait demandé si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non ? », Mme Gay avait répondu : « Cela peut, en fonction du contexte », avant d’ajouter : « Si c’est dirigé contre une personne. » « Si le discours devient acte, cela peut devenir du harcèlement, avait répondu Mme Magill à la même question. C’est une décision qui dépend du contexte. »

      Leurs réponses, devenues virales, avaient provoqué un tollé jusqu’à la Maison Blanche, dont un porte-parole, Andrew Bates, avait jugé « incroyable que cela doive être dit : les appels au génocide sont monstrueux ».

      « Il a été pénible de voir mis en doute ma détermination à lutter contre la haine et à faire respecter la rigueur scientifique – deux valeurs fondamentales qui sont pour moi essentielles – et effrayant d’être soumise à des attaques personnelles et à des menaces alimentées par du racisme », souligne Mme Gay dans sa lettre de démission, appelant la communauté de Harvard à « lutter contre les préjugés et la haine sous toutes ses formes ».

      La deuxième présidente de l’Ivy League à démissionner

      Après son audition au Congrès, Mme Gay avait présenté des excuses, déclarant au journal étudiant The Crimson qu’elle s’était laissée entraîner dans un échange houleux et qu’elle n’avait pas dénoncé correctement les menaces de violence à l’encontre des étudiants juifs. « Ce que j’aurais dû avoir la présence d’esprit de faire à ce moment-là, c’est de revenir à la vérité qui me guide, à savoir que les appels à la violence contre notre communauté juive – les menaces contre nos étudiants juifs – n’ont pas leur place à Harvard et qu’ils ne resteront jamais sans réponse », avait-elle déclaré.

      Cet épisode a entaché le début du mandat de Mme Gay à Harvard et a semé la discorde sur le campus. Plus de 70 parlementaires, dont deux démocrates, ainsi que des anciens étudiants et des donateurs de renom avaient réclamé le départ de Mme Gay. La présidente avait toutefois reçu le soutien de la communauté éducative et avait été maintenue mi-décembre dans ses fonctions.

      Elle devient la deuxième présidente de l’Ivy League, qui rassemble huit universités d’élite, à démissionner. En décembre, Elizabeth Magill, de l’université de Pennsylvanie, avait annoncé son départ face aux pressions.

      La commission parlementaire avait annoncé qu’elle enquêterait sur les politiques et les procédures disciplinaires en vigueur à Harvard, au MIT et à Penn. Des enquêtes fédérales distinctes sur les droits civils ont déjà été ouvertes à Harvard, à Penn et dans plusieurs autres universités à la suite de plaintes déposées auprès du ministère de l’éducation américain.

      « Attaques personnelles »

      L’instance dirigeante de l’université Harvard, qui a accepté mardi la démission de Mme Gay, a salué sa « résilience remarquable face à des attaques continues et profondément personnelles ». « Si une partie de cette affaire a eu lieu de façon publique, une grande partie a pris la forme d’attaques immondes et dans certains cas racistes contre elle via des emails et des appels téléphoniques honteux », précise l’institution dans un communiqué.

      La républicaine Elise Stefanik a de son côté qualifié sur le réseau social X cette démission de « très tardive », assurant qu’il s’agissait du « début de ce qui constituera le plus grand scandale de toute l’université dans l’histoire ».

      « Résilience remarquable » ou esprit de sacrifice, peut importe les mots permettant de décrire une position défensive personnelle qui traduit avant tout la défaite de l’expression politique anticolonialiste et antiraciste - notamment, la cause palestinienne - sur les campus étasuniens, c’est à dire, là où elle est censée (selon ses détracteurs) être la plus répandue et la plus influente. Il ne faudra pas oublier de remarquer le rôle de l’administration politique démocrate dans cette affaire.

  • « Les Trois Brigands », la littérature jeunesse chahutée : épisode • 4/4 du podcast Il était une fois… la littérature de jeunesse
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/les-trois-brigands-la-litterature-jeunesse-chahutee-2108556


    Couverture des « Trois Brigands » illustré par Tomi Ungerer - © 1968, l’école des loisirs, Paris

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-30.11.2023-ITEMA_23568851-2023C36128S0334-21.mp3

    Jeudi 30 novembre 2023

    En 1968, paraît en France "Les Trois Brigands". L’album pour enfants incarne une contre-culture dans la littérature jeunesse à partir des années 1960. Iconoclaste, l’ouvrage présente un monde sombre où les méchants deviennent accueillants pour Tiffany, la petite fille qu’ils ont fait captive.

    Avec

    – Loïc Boyer Designer graphique indépendant
    – Anne Schneider Maîtresse de conférences en littérature française à l’Université Caen Normandie

    Un éléphant, un castor et un reporter à houpette, voici trois figures de l’année 1931, avec la création de Père Castor par Paul Faucher, de Barbar par Cécile et Jean de Brunhoff, et de la parution de Tintin au Congo, une nouvelle aventure que propose Hergé. Pourtant, en 1931, un événement passe inaperçu et c’est normal : la naissance d’un enfant à Strasbourg. Il s’agit de Tomi Ungerer qui, trente ans plus tard, avec les "Les Trois Brigands", chahute la littérature destinée aux enfants.

    “Les Trois Brigands”, une création née aux États-Unis

    Les Trois Brigands a été illustré et écrit par Tomi Ungerer aux États-Unis en 1961. L’ouvrage est dessiné par un Européen parti chercher aux États-Unis une terre propice à la création après la Seconde Guerre mondiale. "Tomi Ungerer est un enfant de la guerre qui a subi l’occupation allemande. Il est issu de la bourgeoisie protestante. Il a appris l’alsacien sur le tas et est mâtiné de trois langues. À vingt ans, il décide de partir avec son carton de dessin sous le bras", raconte Anne Schneider. La littérature jeunesse trouve à New York un terreau où des auteurs et autrices, illustrateurs et illustratrices peuvent plus aisément coucher leurs inspirations sur papier. "Il y a une scène effervescente à New York avec une création d’arts plastiques qui va dans toutes les directions et qui nourrit Tomi Ungerer. Les Américains perçoivent d’ailleurs son style comme européen", explique Loïc Boyer. "C’est aussi cela qui plaît aux États-Unis, cette forme d’exotisme de Tomi Ungerer."

    Une œuvre de contre-culture ?

    L’œuvre participe d’une contre-culture qui bouleverse les rôles prédéterminés imposés aux protagonistes de la littérature jeunesse. À partir des années 1960 et 1970 au fil des pages, les enfants ne sont plus forcément punis pour leurs bêtises. Ils sont même encouragés à questionner l’autorité des adultes et leur hubris. "Ce qui est nouveau, c’est la façon dont les illustrateurs et auteurs vont considérer l’enfant. Pour eux, l’enfant peut aller jusqu’à une transgression permanente et totale de la figure maternelle et de l’autorité. Tomi Ungerer s’inscrit dans cette démarche", explique Anne Schneider. "Il y a une vertu éducative chez Tomi Ungerer. Quelque chose de subversif mais qui prend l’enfant en compte comme un personnage à part entière." D’un point de vue graphique et visuel, la rupture entre le monde des enfants et celui des adultes est quasiment invisible. "Il y a un univers pop dans l’album qui est en décalage avec le vocabulaire graphique pour les enfants. (...) La critique identifie ce style à la publicité plus qu’à l’édition de jeunesse", explique Loïc Boyer. "Les illustrations sont picturalement extrêmement fortes. Il est sur des aplats de couleurs. Il y a une présence du noir qui est très importante et qui à l’époque ne correspond pas graphiquement à ce qu’on a l’habitude de voir pour les enfants", explique Loïc Boyer.

    En France, une littérature jeunesse bouleversée

    C’est justement à travers des ponts entre New York et Paris que la littérature pour enfants trouve une nouvelle jeunesse en France. Grâce notamment à des éditeurs tels que Delpire ou François Ruy-Vidal, qui veulent pour les enfants des histoires et des dessins encore réservés aux plus grands. "Tout le projet de François Vidal, c’est de dire que les enfants ne sont pas en dehors de la société mais qu’ils en font partie. Donc on s’adresse à eux comme on s’adresse aux adultes", explique Loïc Boyer. Ces éditeurs dénichent en France une génération d’auteurs qui trouve sa place dans le paysage de la jeunesse. L’imaginaire des plus petits trouve là un accès aux mondes du design, de la presse et de la publicité.

    Le mouvement n’est pas dénué d’intentions politiques. Les personnages de femmes et de petites filles de Tomi Ungerer ont du caractère et de l’initiative. À partir des années 1970, des histoires comme Histoire de Julie qui avait une ombre de garçon proposent aux petites filles de nouveaux rôles qui façonnent leurs générations.

    [...]

    Références sonores

    Archive INA de la psychanalyste Françoise Dolto à propos des lois sociales pour l’enfance, RTF, 1948
    Extrait d’une lecture par Tomi Ungerer des "Trois Brigands" dans le film réalisé par Hayo Freitag, 2007
    Archive INA de François Ruy-Vidal sur la lecture des enfants, RTF, 1975
    Archive INA de l’éditeur américain Harlin Quist au sujet de l’illustration de jeunesse, France Inter, 1997
    Archive INA d’Arthur Hubschmid, fondateur de l’école des loisirs, Antenne 2, 1986
    Archive INA de Christian Bruel, fondateur des Éditions du "Sourire qui mord", à propos du métier d’éditeur pour enfants, France Culture, 1978
    Archive INA de Tomi Ungerer lors d’une séance de dédicace à Strasbourg, "Autour d’eux", Grand Est, 1997
    Musique du générique : Gendèr par Makoto San, 2020

    • Les subtilités de l’historien Limace lancé sur le temps long à la traque de ces moments particuliers n’ont pas bénéficié de l’absence des Signes de Piste dans sa bibliothèque enfantine . Les fonctions apprenantes n’ont pas encore été clairement identifiées dans les nouveaux régimes du travail .

    • en 1962, les éditions américaines Atheneum publient le texte sous l’appellation The Three Robbers, mais ils suppriment la morale d’origine : « Quelle que soit la couleur de l’argent, il n’est jamais trop tard pour en faire un bon usage », que l’on ne retrouvera plus par la suite dans aucune version du texte d’Ungerer quelle que soit sa langue. Cette omission affadit nettement le texte et, à cette morale très ungerérienne, plutôt subversive, se substitue une conclusion bien sage : « À la fin, ils bâtirent une muraille tout autour de la ville avec trois tours imposantes, une pour chaque brigand, pour les remercier. »

      https://www.scielo.br/j/ct/a/WtjqRPFhRYZKJqMgCPP5HXk

      Sur la réedition d’Otto :

      Sont évoqués dans Otto : « les juifs, l’étoile jaune, les ruines, les tanks, les fusillades » ou encore « la déportation » : « David et ses parents avaient été déportés dans un camp de concentration », évocation gommée de la réédition française de l’album en 2010, dans laquelle, étonnement, ne figure plus que le mot « prison ». Pourtant, les mots « déportés, camp de concentration, bombardements, chambre à gaz » du texte de 1999 correspondent bien au projet de Tomi Ungerer

      https://sflgc.org/acte/anne-schneider-ecrire-la-guerre-en-litterature-de-jeunesse-representations-ad

  • Sciences frictions - Pourquoi certains enfants deviennent-ils violents ? 1ère diffusion : 26/11/2005
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-nuits-de-france-culture/sciences-frictions-pourquoi-certains-enfants-deviennent-ils-violents-1er

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-27.11.2023-ITEMA_23565030-2006C3372E0465-21.mp3

    Sciences frictions - Pourquoi certains enfants deviennent-ils violents ?
    Lundi 27 novembre 2023

    Les Nuits de France Culture carré
    Provenant du podcast Les Nuits de France Culture

    Par Michel Alberganti - Avec Michel Hamon (directeur d’une unité INSERM en neuropsychopharmacologie) et Martine Bungener (directrice du centre de recherche Médecine, sciences, santé et société)

  • Les jeunes Italiens quittent leur pays
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-reportage-de-la-redaction/les-jeunes-italiens-quittent-leur-pays-4555565

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12009-27.11.2023-ITEMA_23565021-2023C13845S0331-21.mp3

    On parle beaucoup cette année encore de l’immigration à Lampedusa. Mais l’Italie demeure un pays d’émigration. Le nombre d’Italiens vivant à l’étranger a doublé en moins de 20 ans : ils sont aujourd’hui 6 millions contre 3 millions en 2006. Et une majorité de ces expatriés sont des jeunes.

    Elle vit dans une des plus belles villes du monde Florence, Elle étudie dans un secteur point fort de l’Italie, l’économie de la mode. Et pourtant Giada Rosato 23 ans, qui vit dans une région riche du pays - la Toscane - envisage de partir, elle est loin d’être la seule.

    On ne quitte pas forcément l’Italie aujourd’hui parce qu’on cherche un emploi.

    82.000 Italiens ont franchi la frontière l’an dernier selon le rapport de la Fondation Migrantes qui fait autorité et vient de paraitre. Ils ont entre ont entre 18 et 34 ans pour près de la moitié, niveau de diplôme moyen à élevé. Salvo Buttita est un peu plus âgé, 39 ans, il est en Suisse depuis 10 ans. Le bulletin de paye a joué un rôle important dans sa décision mais il n’y a pas que cela.

    « On est à peu près au triple de ce que je gagnais en Sicile ou à Rome. En Italie le problème est que beaucoup de jeunes sont sous-payés, on les exploite en multipliant les stages. En allant à l’étranger c’est plus facile de construire une famille parce que la stabilité économique t’aide à penser au futur. »

    L’Italie traverse un hiver démographique , elle a perdu des habitants l’an dernier. Or les familles qui font des enfants sont à l’étranger. La sociologue Delfina Licata a coordonné le rapport de la fondation Migrantes qui vient de paraître et fait autorité : « Nous avons constaté qu’une fois que les expatriés ont trouvé un bon travail, une situation satisfaisante au plan personnel, dans les trois ans après le départ, ils fondent une famille et dans les 5 ans, des enfants naissent. Entre 2006 et 2023, le nombre des Italiens nés à l’étranger a augmenté de 175% »

    L’actuel gouvernement n’encourage pas les jeunes parents à rentrer . Des mesures de défiscalisation en place depuis 2019 sont en train d’être supprimées. Autre détail intéressant : si les deux premières régions de départ l’an dernier étaient la Lombardie et la Vénétie, les expartiés eux-mêmes ne sont pas nés bien souvent dans ces régions. Ils ont déménagé (à l’intérieur de l’Italie, depuis le Sud) une première fois, avant de franchir la frontière. L’an dernier 75% des expatriés sont partis en Europe.

    La France est en 2022 le troisième pays de destination en Europe. Il y a plus de 460.000 Italiens en France aujourd’hui

  • Mener le peuple à la baguette, une histoire politique du pain : épisode • 3/4 du podcast Huile, pain, pâtes et pommes de terre, une histoire populaire
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/mener-le-peuple-a-la-baguette-une-histoire-politique-du-pain-5023829

    Nourriture roborative par excellence, le pain a une portée symbolique forte. Qu’il représente le corps du Christ dans l’eucharistie ou que les rois fixent son prix, comment la société s’est-elle organisée autour du pain et en quoi cet aliment est-il une préoccupation pour le pouvoir ?

    Avec
    Denis Saillard Chercheur associé au Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-15.11.2023-ITEMA_23552399-2023C36128S0319-21.mp3

    • Pain et Liberté
      Une histoire politique du pain
      Coline Arnaud Denis Saillard

      Le pain, un objet politique ?

      Gage de stabilité politique au cours des siècles, le pain devient le combustible des révolutions lorsqu’il vient à manquer. Le peuple le réclame alors aux cris de slogans éloquents : « Du pain ou du plomb » (1848), « Du pain et des roses » (1912), « Du travail et du pain » (1932), « Le pain, la paix, la liberté » (1936), « Pain, liberté, dignité » (2011)… Les historiens Coline Arnaud et Denis Saillard retracent, à travers une iconographie aussi riche que passionnante, l’histoire politique et sociale de cet aliment cardinal de la culture française, objet d’un vif engouement à l’étranger. Qu’il soit question de l’évolution des lois encadrant la production du blé, la vente du pain et la profession des boulangers (autrefois appelés « talemeliers ») ou qu’il s’agisse de l’attention portée à sa composition, son prix et son goût, le pain est au fond bien plus que du pain : un symbole.

      https://www.editionstextuel.com/livre/pain_et_liberte
      #livre

  • Avoir la patate ! Comment la pomme de terre conquiert le monde : épisode • 2/4 du podcast Huile, pain, pâtes et pommes de terre, une histoire populaire
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/avoir-la-patate-comment-la-pomme-de-terre-conquiert-le-monde-9440510

    Où il est question du Maine et Société d’agriculture du Mans !

    « Lundi, des patates… » La pomme de terre semble depuis toujours occuper une place de choix dans nos assiettes. Il faut pourtant attendre le 19e siècle pour que les bourgeois comme les paysans trouvent évident d’en consommer quotidiennement.
    Avec

    Benoit Hubert Historien, chercheur associé au laboratoire TEMOS-CNRS à Le Mans Université, membre de l’Académie du Maine
    Jean-Pierre Williot Historien, professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne Université

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-14.11.2023-ITEMA_23551132-2023C36128S0318-21.mp3

  • Travailleur et sans papier : qui peut prétendre à la régularisation ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-question-du-jour/travailleur-et-sans-papier-qui-peut-pretendre-a-la-regularisation-825816

    Au coeur des débats qui accompagnent l’examen du projet de loi sur l’immigration et l’intégration, se trouve l’article 3. Son but : régulariser les travailleurs des secteurs dits en tension. Quels droits offre la régularisation et qui peut en bénéficier ?

    Avec

    Emeline Zougbede sociologue, chercheuse post-doctorante au CNRS

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16362-09.11.2023-ITEMA_23545929-2023C26356S0313-21.mp3

    L’article 3 en débat

    Depuis lundi, le Sénat débat du projet de loi sur l’immigration et l’intégration. L’article 3 de ce texte a vocation à faciliter la régularisation des travailleurs dans les métiers où le recrutement est difficile. Néanmoins, n’est-ce pas la caractéristique de tous les emplois des travailleurs sans papiers ? “En effet. Il existe des listes de métiers en tension depuis 2007 qui permettaient aux étrangers d’occuper des métiers qui connaissaient des difficultés de recrutement. Cette liste de métiers en tension concerne principalement les non-ressortissants de l’Union Européenne : ces derniers pourraient alors prétendre à des métiers qui sont dans des secteurs en tension mais qui néanmoins qualifiés, d’après l’article 3. Or, les mobilisations de travailleurs sans-papiers soutenus par différents syndicats montrent qu’ils travaillent effectivement dans des secteurs en tension mais ont des métiers peu qualifiés, comme plongeur dans un restaurant” , explique Emeline Zougbede. Il n’y aurait ainsi pas d’adéquation entre le projet d’article 3 et la réalité actuelle de l’emploi des travailleurs en situation irrégulière.

    Une régularisation préfectorale ?
    Ce projet d’article 3 n’a cependant pas été adopté par le Sénat, qui a préféré opter pour une logique du “cas par cas”, où les préfets conservent la mainmise sur toute régularisation. “En conservant la régularisation comme une mesure d’exception aux mains des préfets, ont recours une fois de plus à leur pouvoir discrétionnaire” , estime Emeline Zougbede.

    De nouveaux critères d’appréciation ont été ajoutés à la loi : les préfets devront vérifier la nature des activités professionnelles de l’étranger, son “respect de l’ordre public” ou encore son “intégration à la société française”. “Ces critères semblent difficiles à établir. On a du mal à imaginer quels documents nous devrions fournir pour prouver qu’on est inséré socialement, par exemple” , selon la sociologue.

  • Ecriture inclusive : le point médian supprime les biais de genre
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avec-sciences/ecriture-inclusive-le-point-median-supprime-les-biais-de-genre-3732260

    C’est un fait scientifiquement établi : le masculin générique n’est pas neutre, il induit un biais de représentativité vers le masculin. Une nouvelle étude de psycholinguistique révèle les mots #épicènes limitent ce biais alors que le point médian le supprime totalement.

    #point_médian #écriture_inclusive

  • Le “nettoyage ethnique” dans le Haut-Karabakh marqué par l’empreinte d’Israël
    https://www.courrierinternational.com/article/vu-d-israel-le-nettoyage-ethnique-dans-le-haut-karabakh-marqu


    Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avec le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, à Davos, en Suisse, en 2018. PHOTO Amos Ben Gershom/GPO

    Après la reconquête par Bakou de l’enclave autonomiste arménienne du Haut-Karabakh, le journal “Ha’Aretz” souligne le rôle crucial des armes israéliennes dans cette victoire éclair et s’interroge sur le bien-fondé et la moralité de l’alliance conclue entre l’Azerbaïdjan et l’État hébreu.

    Source : Ha’Aretz Traduit de l’hébreu
    Publié aujourd’hui à 14h14
    [...]
    Depuis la deuxième décennie du XXIe siècle, Israël s’emploie à aider l’Azerbaïdjan à écraser les Arméniens de cette enclave. Les Israéliens entretiennent une relation stratégique avec les Azerbaïdjanais, une relation qui implique des ventes d’armes d’une valeur de plusieurs milliards de dollars et qui découle à la fois du conflit larvé entre Israël et l’Iran et du fait que l’État hébreu achète à l’Azerbaïdjan une partie importante des hydrocarbures dont il a besoin.
    [...]
    En mai dernier [2023], Ha’Aretz avait également révélé que des journalistes et des militants de l’opposition azerbaïdjanais avaient été traqués par le logiciel espion Pegasus de la société NSO et ensuite “neutralisés”.

    Ces dernières années, Israël n’a pas seulement fourni des armes à l’Azerbaïdjan. Il a également soutenu cette république turcophone dans sa volonté d’imposer un révisionnisme historique concernant le génocide des Arméniens [1915-1916], un révisionnisme partagé avec la Turquie depuis un siècle.
    [...]
    Dans le même temps, Israël soutient activement la campagne insensée menée par l’Azerbaïdjan pour que la communauté internationale reconnaisse le “génocide de Khodjaly” que les Arméniens auraient perpétré contre plusieurs centaines d’Azéris en février 1992.
    [...]
    Certes, il existe des récits contradictoires sur ce qu’il s’est passé lors de la bataille de Khodjaly pendant la première guerre du Nagorno-Karabakh de 1992. Mais il y a une chose sur laquelle la communauté internationale s’accorde : si l’on s’en tient aux normes juridiques internationales, aucun génocide n’y a été perpétré.
    Hélas, ce qu’il se passe aujourd’hui dans le Nagorno-Karabakh n’est pas le premier cas de nettoyage ethnique à être marqué de l’empreinte d’Israël. La persécution des Rohingyas en Birmanie et le martyr des musulmans bosniaques durant la guerre de Bosnie-Herzégovine [1992-1995] ne sont que deux exemples parmi tant d’autres.
    Que conclure ? Que, fort de l’histoire du peuple juif, l’État d’Israël aurait dû apprendre depuis longtemps que monnayer des armes contre un révisionnisme historique n’est rien d’autre qu’une faillite morale.

    https://jpst.it/3oPH7

    • @biggrizzly Il semble que la population du Haut-Karabakh soit tributaire de pures logiques d’alliance entre puissances régionales. Des voix de cette région se sont exprimées estimant non sans raison avoir été lâchées non seulement par la Russie mais aussi par l’Arménie.

      J’avoue que j’ignorais l’importance du rôle d’Israël, avec la Turquie, dans ce jeu d’alliances. Il me semblait intéressant de le souligner avec cet article de Haaretz, ce dernier étant israélien, il est logique qu’il porte un regard particulier sur le rôle de l’État d’Israël dans cette affaire.

      Ci-dessous un article dans lequel on voit comment la guerre d’Ukraine menée par la Russie est exploitée par l’Azerbaïdjan contre les arméniens du Haut Karabakh, deux entités supposées être des alliées de la Russie.

      https://www.radiofrance.fr/franceculture/l-armenie-victime-collaterale-de-la-guerre-en-ukraine-5696780

      [...]

      L’Azerbaïdjan avance ses pions sur le terrain

      Début mars, l’unique gazoduc reliant l’Arménie à l’enclave du Haut Karabakh a été saboté. Comme si l’Azerbaïdjan et son allié turc profitaient de la guerre en Ukraine qui concentre toute l’attention de la communauté internationale et celle de la Russie pour avancer leurs pions sur le terrain.

      Cette conjoncture internationale inquiète l’Arménie car la Russie est la seule garante de sa sécurité et de celles des Arméniens du Haut-Karabakh. « Le drame des Arméniens est qu’ils sont complètement tributaires des Russes pour leur sécurité physique mais aussi pour leur sécurité énergétique, puisque le gaz qu’ils consomment est importé de Russie », explique Tigrane Yégavian.

      Au plan diplomatique, l’Arménie s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies condamnant l’invasion russe de l’Ukraine. La marge de manœuvre des autorités de Erevan est extrêmement étroite. « Les Arméniens évoluent sur une ligne de crête, constate Tigrane Yégavian. Le moindre faux pas pourrait s’avérer funeste. »

      Les puissants alliés de Bakou

      En face, l’Azerbaïdjan est soutenu par deux puissances régionales majeures et influentes : la Turquie et Israël. « Dans la dernière guerre de novembre 2020, analyse Tigrane Yégavian, ce sont les drones turcs Bayraktar et israéliens Harop qui ont fait la différence sur le champ de bataille. » L’Azerbaïdjan fait partie de la proximité géostratégique d’Ankara.

      La Turquie a été le premier État du monde à avoir reconnu l’indépendance de l’Azerbaïdjan à la suite de la disparition de l’URSS en 1991. Les deux pays entretiennent ainsi une coopération économique et militaire très étroite.

      Quant au partenariat israélo-azerbaïdjanais, il repose sur une alliance militaro-énergétique. L’Azerbaïdjan fournit environ un tiers des besoins pétroliers d’Israël, qui, en retour, livre à Bakou du matériel militaire sophistiqué. Et puis surtout, l’Azerbaïdjan constitue en base d’observation et d’espionnage pour surveiller l’Iran.
      [...]

    • Macron, dimanche soir, a expliqué que la Russie était complice. Libération depuis utilise la même idée de complicité. Mais alors, qui a raison ? Tout le monde à la fois ? Pourquoi notre Président il ne dit pas que notre allié européen d’Israël est à la pointe du soutien de l’Azerbaïdjan ? Sans parler de notre allié de l’OTAN de Turquie. L’Arménie est soutenu par l’Europe, tout devrait vite s’arranger ? A moins que l’Arménie ne paie, sans que personne ne le dise vraiment, sa proximité avec les russes ?
      https://seenthis.net/messages/1018759

    • Haut-Karabakh : la fin d’une enclave née de la dislocation de l’URSS
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/29/haut-karabakh-vie-et-mort-de-l-enclave-armenienne_6191519_3210.html


      Arayik Sarkissian et sa famille, réfugiés arméniens du Haut-Karabakh, attendent dans leur voiture l’arrivée de voisins de leur village. A Kornidzo (Arménie), le 25 septembre 2023. ERIC GRIGORIAN POUR « LE MONDE »

      Trente-deux ans après sa création, la République autoproclamée du Haut-Karabakh a annoncé s’autodissoudre, sous les coups de butoir militaires de l’Azerbaïdjan. L’épilogue d’un conflit séculaire.

      Par Emmanuel Grynszpan et Faustine Vincent(Erevan, envoyée spéciale)
      Publié aujourd’hui à 05h30, modifié à 08h30

      Le rêve d’indépendance s’est définitivement écroulé jeudi 28 septembre. Presque trois ans jour pour jour après son écrasante défaite militaire contre l’armée azerbaïdjanaise, l’entité séparatiste arménienne du Haut-Karabakh (aussi appelée « Artsakh ») s’est autodissoute, mettant fin à trente-deux ans d’existence. Par la force, mais aussi par un jeu diplomatique profitant des erreurs politiques de son ennemi, le régime autoritaire de Bakou a instauré sa souveraineté sur l’enclave située sur son territoire. La chute de la République autoproclamée du Haut-Karabakh (RAHK), dont la légitimité n’avait été reconnue par aucune chancellerie, pas même par l’Arménie voisine, clôt tragiquement un chapitre de l’histoire arménienne.

      https://jpst.it/3oRmy

    • Haut-Karabakh : les raisons profondes d’une capitulation éclair
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux-internationaux/haut-karabakh-les-raisons-profondes-d-une-capitulation-eclair-9029600

      Vendredi 29 septembre 2023
      Réfugiers près de la ville de Kornidzor, le 26 septembre 2023. ©AFP - Alain JOCARD

      https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13305-29.09.2023-ITEMA_23503353-2023C3305S0272-21.mp3

      Les Enjeux internationaux
      Les autorités séparatistes ont même annoncé leur dissolution à compter du 1er janvier, marquant ainsi officiellement la fin de l’existence de la République séparatiste autoproclamée du Nagorny Karabakh.
      Avec
      Gaïdz Minassian Journaliste au Monde, docteur en sciences politiques et enseignant à Sciences Po Paris

      En à peine une semaine, le Haut-Karabakh s’est vidé de plus de la moitié de ses habitants arméniens. Cet exil massif fait suite à l’offensive éclair menée par l’Azerbaïdjan mercredi dernier... Menant à la capitulation de ses autorités. Comment expliquer une capitulation si rapide dans un conflit qui dure pourtant depuis plus de 30 ans ?

      #Nagorny Karabakh #Haut-Karabakh #Azerbaïdjan

    • Le journal de 12:30 de France culture vient de faire explicitement mention du soutien israélien, notamment via la vente d’armes à lAzerbaïdjan. Ils ont aussi rappelé qu’Israël, comme la Turquie, ne reconnaît pas le génocide arménien de 1915.

    • Merci pour tous ces suivis, c’est passionnant.
      La communauté arménienne doit être particulièrement remontée en ce moment... parce qu’entre génocide et nettoyage ethnique, ils ne sont décidément pas abonnés aux meilleurs évènements géopolitiques...

      Et donc... la mention de Macron l’autre soir en évoquant ces évènements... je ne la comprends toujours pas.

    • Moscou et Bakou s’en prennent aux déclarations de Macron sur le Haut-Karabakh
      https://www.france24.com/fr/asie-pacifique/20221014-moscou-et-bakou-s-en-prennent-aux-d%C3%A9clarations-de-macron-sur

      Lors d’une interview, Emmanuel Macron avait affirmé mercredi : « La Russie s’est immiscée dans ce conflit, elle a manifestement joué le jeu de l’Azerbaïdjan avec une complicité turque et elle est revenue là pour affaiblir l’Arménie. »

      « C’est une manœuvre de déstabilisation de la Russie qui, dans le Caucase, cherche à créer le désordre pour tous nous affaiblir et nous diviser », avait-il estimé.

      Il a aussi assuré que la France ne « lâcherait jamais » les Arméniens et affirmé que l’Azerbaïdjan avait lancé en 2020 « une guerre terrible » pour reprendre le Nagorny Karabakh, ainsi que des « offensives » en septembre à la frontière officielle entre les deux pays.

      Ouais bah Macron... depuis qu’il a tapé dans l’œil de la prof de français, moi j’ai l’impression qu’il n’en finit plus de faire le beau comme dans du (mauvais) théâtre, en déclarant sans arrêt tout et son contraire. Sur la Russie, notamment avec la guerre en Ukraine, il nous a déjà servi un beau festival d’interprétation de personnages contradictoires et là, ça continue.

    • Effectivement, erreur de ma part sur la date, tant l’histoire semble ici bégayer et, finalement toujours s’aggraver ! Merci de le signaler.

      Voici la déclaration de Macron de cette année que tu évoquais :

      Conflit au Haut-Karabagh : « La France est aujourd’hui très vigilante à l’intégrité territoriale de l’Arménie », affirme Emmanuel Macron
      https://www.bfmtv.com/politique/gouvernement/conflit-au-haut-karabagh-la-france-est-aujourd-hui-tres-vigilante-a-l-integri

      BFMTVPolitiqueGouvernement

      Conflit au Haut-Karabagh : « La France est aujourd’hui très vigilante à l’intégrité territoriale de l’Arménie », affirme Emmanuel Macron
      Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est exprimé ce dimanche soir à 20h lors d’une interview co-diffusée sur BFMTV.

      Comme je l’indiquais au début, on ne peut pas exclure un retournement d’alliance qui aurait pour effet non seulement la suppression de l’entité du Haut-Karabagh mais aussi, après, la menace sur l’Arménie. Les logiques de puissances engagent les populations à être complices plus ou moins consentantes ou victimes de potentiels coups d’États, d’invasions voire de génocides. C’est avéré.

      De ce point de vue rien ne permet d’écarter l’hypothèse évoquée par Macron d’une responsabilité russe passée ou à venir (voir à ce sujet le lien ci-dessous, vers l’article du Monde de ce jour).

      Mais, par contre, là où le président se montre particulièrement pathétique c’est quand il veut faire croire que son seul discours (comme avec l’Ukraine, par exemple) peut avoir le moindre effet sur la situation et, surtout, comme si l’État français se situerait en dehors de ces horribles contingences impérialistes.

      Remarquons, toutefois, qu’à propos des populations arméniennes du Haut-Karabagh Macron évoque leur religion chrétienne, introduisant une empreinte idéologique peu rassurante à ce conflit.

      Voici l’article du Monde d’aujourd’hui, où il est question des craintes de l’invasion de l’Arménie avec la complicité de la Russie :

      Après le Haut-Karabakh, l’Arménie convaincue d’être la prochaine cible
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/30/apres-le-haut-karabakh-l-armenie-convaincue-d-etre-la-prochaine-cible_619169

      Nombre d’Arméniens redoutent que l’Azerbaïdjan ne profite de son succès pour conquérir davantage de territoire. Une menace qui modère pour l’instant les critiques contre le premier ministre, Nikol Pachinian, accusé d’avoir sacrifié le Haut-Karabakh.
      [...]
      Malgré le choc et la colère liée à la perte du Haut-Karabakh, Nikol Pachinian [Premier ministre de l’Arménie] apparaît d’autant moins menacé [par la population arménienne] pour le moment qu’il n’est pas le seul à être pointé du doigt. La Russie, les autorités du Haut-Karabakh et les précédents dirigeants arméniens sont eux aussi considérés comme responsables. « Dans la société, les avis divergent pour savoir qui blâmer », observe Benyamin Poghosian, chercheur au centre de réflexion Applied Policy Research Institute, à Erevan. Une partie de la population redoute également que le départ de Pachinian ne favorise le retour de l’ancien clan postsoviétique corrompu, dont plus personne ne veut. « Surtout, ajoute l’analyste, beaucoup de gens sont fatigués de la politique après trente ans de tourmente et de guerres. Ils se sentent impuissants, veulent se tenir à l’écart de tout ça et juste vivre leur vie. » Le danger pourrait toutefois venir d’ailleurs. Plusieurs ONG arméniennes ont accusé la Russie, vendredi, de fomenter un « coup d’Etat » pour renverser Nikol Pachinian, qui n’a cessé de défier le Kremlin ces derniers mois.
      [...]

      https://justpaste.it/5afyt/pdf

    • La Russie a à priori expliqué aux Arméniens qu’ils devaient parvenir à un accord avec l’Azerbaidjan depuis pas mal d’années, et les dirigeants Arméniens ont préféré rester sourds à ces suggestions, au point d’en arriver à la situation bancale que l’on connaît et qui est en train de se retourner douloureusement contre eux.

    • Je n’adhère pas à tous les points d’analyse politique évoqués dans cette tribune mais elle me semble intéressante sur le plan factuel car elle propose un résumé chronologique des faits qui semble assez correct :

      Les mises entre crochets des textes sont dans l’article d’origine.

      Les Arméniens du Haut-Karabakh sacrifiés sur l’autel de la realpolitik
      https://www.courrierinternational.com/article/tribune-les-armeniens-du-haut-karabakh-sacrifies-sur-l-autel-

      Dans un article à charge, ce journaliste d’origine arménienne renvoie dos à dos Russes, Européens et Américains, qu’il accuse de passivité complice, et tire à boulets rouges sur les dirigeants arméniens aveuglés, selon lui, par leurs luttes intestines. Au point de ne pas avoir aperçu le danger “existentiel” qui guettait l’enclave ancestrale.
      [...]
      Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ne cache pas son appui à l’agression azerbaïdjanaise, exactement comme [lors de la guerre entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie] en 2020, dans laquelle des soldats turcs sont intervenus directement [aux côtés des troupes azerbaïdjanaises].
      Mais comment s’en étonner, alors que cela fait trente ans que la Turquie impose un blocus aux Arméniens, probablement parce qu’elle ne leur a pas pardonné d’avoir survécu au génocide [commis contre eux en 1915 sous l’ancien Empire ottoman].
      La réaction de la Russie aussi a été favorable à l’Azerbaïdjan. Non seulement les forces russes de maintien de la paix ont assisté sans broncher à l’agression, mais en plus Moscou [alliée traditionnelle de l’Arménie] a donné l’ordre à son personnel sur place de blâmer l’Arménie plutôt que l’Azerbaïdjan.
      De son côté, l’Union européenne (UE) a alimenté les velléités de l’Azerbaïdjan en lui achetant de plus en plus de pétrole et de gaz pour compenser l’embargo occidental sur les hydrocarbures en provenance de Russie.
      En juillet 2022, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est rendue à Bakou pour “discuter de l’ensemble [des] relations et de [la] coopération” entre l’UE et l’Azerbaïdjan, sans poser aucune condition préalable et sans exiger de garanties contre l’éventualité d’une épuration ethnique des Arméniens au Karabakh.
      Pour punir Vladimir Poutine de son invasion de l’Ukraine, l’UE a donc fait affluer des pétrodollars en Azerbaïdjan, et l’anéantissement du Haut-Karabakh n’aura été qu’un dommage collatéral de sa realpolitik.
      Pour ce qui est du président américain, Joe Biden, il a longuement hésité avant de finalement qualifier [en mars 2021] de génocide les massacres ottomans de 1915 contre les Arméniens. En 2022, la mémoire en était encore vive, mais alors qu’il avait eu assez de temps et d’occasions pour mettre en garde Ilham Aliev, par des sanctions, pour prévenir l’épuration ethnique au Karabakh, il n’en a rien fait.
      [...]
      L’erreur fatale est à chercher dans la classe politique arménienne, qui n’a pas compris les évolutions de la scène internationale et qui a continué à compter sur la Russie. Or la Russie de Vladimir Poutine n’est pas celle de Boris Eltsine.
      Les Arméniens comptaient tout particulièrement sur Moscou pour contenir les ingérences turques dans le Caucase du Sud et ainsi assurer l’équilibre des forces avec l’Azerbaïdjan. Mais ils ont eu tort.
      Quand des forces militaires turques sont intervenues dans la guerre de 2020, la Russie n’a pas bougé pendant quarante-quatre jours. Ce qui a laissé le temps aux Azerbaïdjanais de détruire les forces du Karabakh et l’armée arménienne.
      [...]

      https://jpst.it/3oYdI

  • Mapuches du Chili, quand la colonisation espagnole trébuche : épisode • 1/4 du podcast Chili, histoire de révoltes
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/mapuches-du-chili-quand-la-colonisation-espagnole-trebuche-7472423


    Femmes indiennes Araucano moulant le maïs et filant, Chili, 1820-1821. ©Getty - G Scharf

    Épisode 1/4 : Mapuches du Chili, quand la colonisation espagnole trébuche
    Lundi 25 septembre 2023

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10076-25.09.2023-ITEMA_23498326-2023C36128S0268-21.mp3

    Avec la découverte du détroit auquel il donne son nom, Magellan est, en 1520, le premier Européen à arriver au Chili. Les explorateurs espagnols s’élancent vers cet Eldorado, sans se douter de la farouche résistance que les peuples autochtones s’apprêtent à leur opposer…

    Avec

    Jimena Obregon Iturra Professeure en études hispano-américaines à l’université Rennes 2
    Carmen Bernand Historienne et anthropologue, professeure émérite de l’université Paris Nanterre

    À partir des années 1530, les conquistadors partent du Pérou vers le Chili, qu’ils espèrent plein de richesses et de merveilles. Mais les Hispaniques se heurtent rapidement à une farouche résistance autochtone. Dès 1536, la bataille de Reynogüelén inaugure une longue période de conflits. Alors que Gómez de Alvarado et ses hommes explorent le sud du Chili, ils sont interceptés par un contingent mapuche, peuple historiquement implanté en Araucanie. Les Espagnols remportent la victoire, mais sont frappés par la violence de l’assaut des autochtones.

    Cette bataille inaugure un conflit long de trois siècles entre les Mapuches et les conquistadors, connu sous le nom de guerre d’Arauco. Il faut pourtant distinguer différentes phases au cours de cette longue guerre : si le XVIe siècle est émaillé de conflits violents, les Espagnols se résignent à une approche plus défensive à partir du XVIIe. Ils ne cherchent plus, après avoir essuyé bien des revers, à conquérir le territoire mapuche, mais plutôt à opérer un processus d’acculturation par le commerce et l’évangélisation, tout en respectant, a priori, l’autonomie du territoire autochtone. La frontière araucanienne, située au niveau du Río Bio-Bio, symbolise cette limite entre deux mondes, celui des traditions ancestrales des peuples autochtones du Chili, et celui des villes coloniales.

    De batailles sanglantes en traités de paix, d’une farouche adversité à des modes de coexistence plus pacifiste, retour sur trois siècles d’histoire coloniale chilienne, qui ont vu s’écrire la légende du peuple mapuche.

  • Refus d’obtempérer
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/les-pieds-sur-terre-emission-du-lundi-18-septembre-2023-8993855

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-18.09.2023-ITEMA_23490760-2023C6612S0261-21.mp3

    Victime et proche de victime, Toufik et Amalia racontent leur vie brisée par les balles de la police. En cause : un “refus d’obtempérer”. Un récit signé Rémi Dybowski Douat.

    La mort de Nahel M., tué lors d’un contrôle de police à Nanterre en juin dernier, n’est pas un événement isolé. En 2022, l’IGPN recense treize morts provoquées par des tirs de policiers sur des véhicules en mouvement. Parmi eux, Jean-Paul. Sa compagne témoigne.

    Amalia : “Je pourrais commencer à faire mon deuil quand ce procès va passer”

    Nous sommes le 26 mars 2022, aux alentours de 12h, quand Amalia reçoit un appel : une amie lui demande en urgence le groupe sanguin de Jean-Paul, son compagnon. Avec sa belle-mère, elles se ruent aux urgences. Les secours restent très flous, prétextent l’accident. Une seule certitude : “Son pronostic vital est engagé."

    Quelques heures plus tard, Amalia apprend la mort de Jean-Paul des suites de ses blessures par balles, tirées par la police : “Je me suis avancée. Je sais que j’ai fait un, deux ou trois pas vers la voiture et je suis tombée”. À ses enfants âgés de 3 et 5 ans, elle ne sait que dire : “Je me demandais comment faire pour leur annoncer ça, leur faire comprendre”. Aux funérailles, sa petite s’agite : “Elle disait à tout le monde : “Papa, il dort, faut pas le réveiller”. Mon fils le fixait sans jamais baisser la tête. Il le fixait. Ça me faisait mal au cœur."

    Le flou entourant les circonstances de l’altercation entre Jean-Paul et les forces de l’ordre est savamment entretenu par ces derniers : “J’entends “tir accidentel”, j’entends que la vie du policier était menacée, qu’il a eu peur, le réflexe de tirer. Il y a eu beaucoup de choses fausses. Au fur et à mesure de l’enquête, on se rend compte qu’il n’y avait pas de danger pour le policier."

    De son compagnon défunt, elle se souvient : “Jean-Paul, c’était quelqu’un qui rigolait tout le temps. Il avait toujours le sourire, toujours la pêche. C’était vraiment un bosseur. Il n’avait pas peur de travailler." Amalia n’a désormais plus d’épaule sur laquelle se reposer et des factures à régler, seule : “Financièrement parlant, c’est devenu très dur." Sa vie est brisée : “Depuis le 26 mars où il est décédé, une partie de moi est partie avec Jean-Paul dans la tombe”. Lui reste la rage : “Je vis avec la colère et la haine. Je repense souvent à ce policier. J’ai une haine envers lui parce que je me dis que lui, il vit, il est avec sa femme, avec ses enfants s’il en a”, et la soif de justice : “Il y a toujours cette attente de procès, cette attente de justice qui me travaille. Je pourrais commencer à faire mon deuil quand ce procès va passer."

    17:43
    Toufik : “Deux balles pour rien, et toute ma vie handicapé”

    Résidant depuis huit ans à Grenoble, Toufik est mécanicien. Le 23 juin dernier vers 21h, il sort tester un scooter dont il achève tout juste la réparation. Il roule “une centaine de mètres”, très doucement, casqué et ganté, sur la piste cyclable. “Je sais que c’est une faute, mais c’est la seule”. Soudain, il se fait gazer et entend “shoot-le, shoot-le”. Rapidement, il sent une douleur dans sa jambe, aperçoit le sang qui en coule, tombe. Ses dernières sensations sont celles d’une jambe sur son torse et d’un calibre pointé sur la tête. Il se réveille à l’hôpital après cinq jours de coma. “Une chance”. Après des semaines à l’hôpital, on le laisse “comme un chien devant la porte”. Sans son travail non déclaré, il se retrouve complètement démuni et vit grâce au soutien de collègues et d’associations.

    Son pied reste immobile et le désespoir le gagne : “Deux balles pour rien, et toute ma vie handicapé”. Toufik raconte sa solitude trainée des journées entières au parc, et son immense détresse : “J’ai pensé au suicide, direct, plutôt que finir ma vie handicapée. C’est pour ça que le psychiatre m’a donné des calmants pour dormir le soir”. Encouragé par un avocat, il a déposé plainte, sans trop y croire.

    Reportage : Rémi Dybowski Douat
    Réalisation : Emmanuel Geoffroy