• La peste Zemmour par Michel Soudais | Politis
    http://www.politis.fr/articles/2021/09/la-peste-zemmour-43557

    [...] Certes, sa candidature concurrence Marine Le Pen et a tout d’« une grenade dégoupillée visant à faire exploser la droite », selon le mot de Damien Abad, président du groupe des députés LR. Mais c’est ignorer les effets délétères que cette candidature aura sur le débat présidentiel, où même un Michel Barnier est prêt à coller au discours zemmourien. Par ses écrits et ses propos, l’histrion a déjà bien ouvert la « fenêtre d’Overton » en sortant de la marginalité des discours radicaux sur l’immigration et contribuant à rendre par comparaison celui de Marine Le Pen acceptable, voire raisonnable. Il entend bien pousser plus loin encore cette stratégie : « Si je vais à la présidentielle, c’est pour imposer mes thèmes. La présidentielle se joue autour d’une question et il faut imposer sa question et avoir les réponses », déclare-t-il un jour. « Je suis là pour choquer », ajoute-t-il le lendemain, parfaitement au fait des mauvais réflexes médiatiques et de la recherche permanente du buzz qui vont le propulser au centre du jeu. Et ça fonctionne.

    Prédit-il qu’« en 2050 nous serons un pays à moitié islamique » et « en 2100 une République islamique » ? Léa Salamé interroge Gérald Darmanin sur cette prédiction. Prétend-il que la Seine-Saint-Denis est devenue une « enclave étrangère »« la plupart des cafés sont réservés aux hommes par une loi non écrite » ? LCI met la question en débat avec échange musclé entre son éditorialiste Pascal Perri et Stéphane Troussel, président PS de ce département. Après son invitation chez Ruquier samedi 11 septembre, nouvelle polémique : Zemmour, qui soutient la théorie complotiste du « grand remplacement » de la population européenne par une population immigrée, estime qu’« appeler son enfant Mohamed, c’est coloniser la France ». Une fois de plus les chaînes d’info et les matinales embrayent sur le sujet, tandis que sur CNews, Zemmour rallume le feu du procès Papon, victime à ses yeux d’« une justice politique »… À ce rythme, la campagne va se jouer dans la fange idéologique.

    • Sébastien Fontenelle @vivelefeu

      Sympa, l’accueil, @AUCHAN_France

      https://twitter.com/vivelefeu/status/1438843073295958017

      .

      Variante du « je suis là pour choquer », on utilise une photo (commerciale et ancienne) en une pour distiller un subliminal appel au génocide (et si on flinguait les grands remplaceurs au berceau)

      Commentaires de Noémie Issan, @noemie_issan
      https://twitter.com/noemie_issan/status/1438790333450657794

      La une de Causeur est un véritable dispositif. Les bébés (tous des mâles, et ce n’est pas un hasard) potelés et adorables regardent le spectateur. Leur innocence manifeste de bambins est mise en doute avec le titre « Souriez, vous êtes grands-remplacés »

      Comme si leur cuteness était un leurre qui cachait un projet. C’est dégoutant. Je me suis sentie sale en tombant dessus.

      Je reviens deux secondes sur le fait que les bébés de la photo choisie sont tous des garçons. Le dispositif fait signe vers une des idées force de tout racisme : « Petits, ils sont mignons, c’est quand ca grandit que ca se gâte ».

      Cette une veut convertir notre regard, le pourrir en fait.

      « Ce que vous voyez a l’air choupinou, mais en fait, ce que vous voyez, c’est un dealer, une racaille, un agresseur de rue et un djihadiste, sous entendu ne vous faites pas avoir »

      Pire encore, elle transforme sa perversité en tablant sur le sentiment de victimisation. « Ne vous y trompez guère, la victime, ici, c’est vous ».

      Cette une, c’est la théorie camusienne en image.
      Ps : de Renaud Camus.

      Le lecteur, qui a priori est un adulte plus tout jeune, plutôt blanc et de droite, doit se mettre à trembler du taux de natalité des noirs et des arabes, et voir dans des chiards souriants en culotte courte une menace existentielle.

      Ca pue grave en ce moment, en France.

      Je vais même aller plus loin. Je pense sincèrement que cette une espère une neutralisation du sentiment éthique d’empathie face aux bébés racisés. Ce n’est pas juste « ne vous faites pas avoir », c’est « si vous voulez survivre, faut voir en eux des ennemis ».

      Et du coup, ca vise a transformer le sentiment raciste et la pulsion de destruction, en grandeur héroïque nationaliste type nietzchéen du pauvre : « L’ennemi du peuple, c’est le sentiment humaniste, c’est l’universalisme, c’est le coeur qui sourit devant ces bébés mimis »

      @Poissonhamsa qui a une formation en histoire de l’art, me fait remarquer que les couleurs aussi sont signifiantes. Comme si l’image de propagande était celle qui venait des racisés.

      « On te vend des bébés mignons comme des objets en les déshumanisant(y’a pas d’ombre portée+couleur froide), c’est trop sympa pour être authentique, bref du bébé Cadum à l’envers »

      Comme le dit @ElieBeressi : défaite de la société, victoire de la race.

      Bon, on sait aussi que l’image, c’est pire que le dogwhistle, ca va être nié a grand coups de « nan mais c’est juste une représentation statistique des classes de Mantes la Jolie,

      Vous voyez le mal, si vous voyez un problème, c’est vous le raciste, bref rien qu’on ait pas déjà entendu 1000 fois juste ces dernières semaines dans d’autres contextes ».

      #racisme

    • Poison : Zemmour, ses mots, sa haine ? Lucie Delaporte
      https://www.mediapart.fr/journal/france/180921/zemmour-ses-mots-sa-haine

      Le polémiste d’extrême droite a entamé, ce week-end, à Toulon et à Nice, la tournée promotionnelle de son dernier livre. Une prestation aux accents de pré-campagne présidentielle. Présent depuis plus de dix ans dans le débat public, que dit vraiment Éric Zemmour ?

      Toujours pas officiellement candidat, Éric Zemmour a entamé ce week-end, à Toulon et Nice, un tour de France pour la promotion de son livre, La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré, 2021) en espérant transformer, sous une forêt de caméras et de micros, chacune de ses « rencontres littéraires » en meeting politique.

      Dans cette campagne présidentielle, Éric Zemmour, sans parti et sans programme connu, veut s’imposer par ses mots. Un déluge de mots qu’il impose depuis plus de dix ans à des médias toujours plus friands de ses saillies et de ses « dérapages ». Une logorrhée qu’il promène de plateaux de télé en studios de radio et qu’il étale aussi, en graphomane accompli, dans des pamphlets best-seller, écrits aussi vite qu’il parle : Premier sexe (Denoël, 2006), Mélancolie française (Fayard, 2010), Le Suicide français (Albin Michel, 2014) …

      Un discours qui ressasse sans fin les mêmes obsessions : la haine des immigrés, des femmes, des musulmans, des homosexuels, mais aussi des contre-pouvoirs, médiatiques ou judiciaires, lui qui n’a que mansuétude pour la délinquance en col blanc.

      • Immigration et « grand remplacement »

      Admirateur de Renaud Camus, Éric Zemmour défend depuis des années la thèse du « grand remplacement », popularisé par le théoricien d’extrême droite. Une thèse raciste et complotiste dont s’est notamment réclamé le tueur de Christchurch (Nouvelle-Zélande) qui a abattu cinquante personnes dans une mosquée.

      La vague migratoire qui va submerger la France et la soumettre est la principale obsession du journaliste du Figaro.

      « Nous vivons depuis trente ans une invasion, une colonisation, qui entraîne une conflagration », a-t-il affirmé dans l’émission C à vous en septembre 2016.

      Lors de la Convention de la droite en septembre 2019, il avait tenu un discours explicite sur le « grand mal français ». « Aujourd’hui nous vivons une inversion démographique [entre l’Europe et l’Afrique – ndlr] qui entraîne une inversion des courants migratoires, qui entraîne une inversion de la colonisation. Je vous laisse deviner qui seront leurs indiens et leurs esclaves : c’est vous ! », clamait-il aux côtés de Marion Maréchal.

      « En France, comme dans toute l’Europe, tous nos problèmes sont aggravés par l’immigration : école, logement, chômage, déficits sociaux, dette publique, ordre public, prisons, qualifications professionnelles, urgences aux hôpitaux, drogue. Et tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam. C’est la double peine. »

      Décrivant dans son dernier livre, La France n’a pas dit son dernier mot, une Seine-Saint Denis « emblème de ce grand remplacement qui n’existe pas », il campe une ville forcément inquiétante où prolifèrent les « commerces estampillés hallal (…) sans oublier les agences Western union, qui transfèrent le produit des allocations sociales françaises ou des divers trafics vers les familles restées au bled ». Car les immigrés, pour Éric Zemmour, sont au fond soit des profiteurs de la générosité de l’État français, soit des voleurs, soit les deux.

      Le 1er octobre 2020, alors que la discussion s’engage sur le sort de mineurs migrants en France, sur CNews, Zemmour s’emporte : « Il n’y a pas de juste milieu, il faut que ces jeunes, le reste de l’immigration ne viennent plus »… « Tous ? » le relance la journaliste Christine Kelly. « Tous ! Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont », rétorque le journaliste. Le parquet de Paris a depuis ouvert une enquête pour « incitation à la haine raciale ».

      S’il devenait président, il assure qu’il rétablirait la loi de 1803 pour interdire les prénoms non français. « Au bout de trois générations, je trouve ça triste qu’un enfant s’appelle Mohammed. »

      • Les musulmans

      L’obsession de Zemmour à l’égard de l’islam et des musulmans, décrits comme « une armée d’occupation », empêche une recension un tant soit peu exhaustive de la haine qu’ils lui inspirent.

      Un musulman français est un musulman qui se détache de sa foi : « Il faut leur donner le choix entre l’islam et la France », affirme-t-il aussi dans C à vous en septembre 2016.

      Car l’islam n’est pas compatible avec la République, Éric Zemmour ne cesse de le répéter.

      « En Islam il n’y a pas de musulmans modérés, ça n’existe pas », poursuit-t-il face à Anne-Sophie Lapix. « Le djihad fait partie de l’islam… les soldats du djihad sont considérés par tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas, comme de bons musulmans. »

      « La France c’est liberté, égalité, fraternité… L’islam c’est soumission, inégalité et fraternité dans la Oumma [la communauté des croyants – ndlr] », ajoute-t-il dans la même émission.

      Dans La France n’a pas dit son dernier mot, il revient sur ce thème qui lui est cher : « L’inconscient collectif de ces populations musulmane est de coloniser l’ancien colonisateur. »

      Car quel est le danger qui menace la France ? « L’universalisme islamique qui tire profit très habilement de notre religion des droits de l’homme pour protéger son action de colonisation et d’occupation de portions du territoire français », détaille-t-il aussi ce jour-là dans un discours retransmis en direct et sans aucun filtre sur LCI. « Dans les années 30, les auteurs les plus lucides qui dénonçaient le danger allemand, comparaient le nazisme à l’islam (…) et disaient “le nazisme est un peu raide, un peu intolérant, mais de là à le comparer à l’islam” . »

      « Il y a une continuité entre les viols, vols, trafic jusqu’aux attentats de 2015, ce sont les mêmes qui les commettent (…) C’est le djihad partout », s’enflammait-il encore. « Ils se comportent en colonisateurs. Les caïds et leurs bandes s’allient à l’imam pour faire régner l’ordre dans la rue et dans les consciences selon la vieille alliance du sabre et du goupillon, en l’occurrence, la kalash et la djellaba […]. Dans la rue, les femmes voilées et les hommes en djellaba sont une propagande par le fait, une islamisation de la rue, comme les uniformes d’une armée d’occupation rappellent aux vaincus leur soumission. »

      • « Remigration » ou déportation

      Que faire des cinq millions de musulmans qui vivent sur le sol français, demande, le 30 octobre 2014, un journaliste italien du Corriere della Sera comprenant qu’Éric Zemmour n’en veut plus dans son pays ? « Les déporter ? », demande-t-il. « Je sais, c’est irréaliste mais l’Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 que un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d’Algérie pour revenir en France ? Ou bien qu’après la guerre, 5 ou 6 millions d’Allemands auraient abandonné l’Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles ? ». Le journaliste insiste sur le caractère tragique de ces déplacements forcés et Zemmour enfonce le clou : « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. » Une déportation pour éviter la guerre civile donc…

      Car Éric Zemmour est favorable à la « remigration », il l’a dit et redit comme en janvier dernier sur le plateau de CNews. « Vouloir la remigration, ce n’est pas être raciste. C’est considérer qu’il y a trop d’immigrés en France, ça pose un vrai problème d’équilibre de démographie et identitaire (…) la France est en danger. »

      Car la France est bel et bien au bord de la guerre civile ; Zemmour ne cesse de l’écrire et de le dire. S’il faut prendre les armes contre l’ennemi de l’intérieur, Zemmour n’hésitera pas, clame-t-il. « Quand le général Bugeaud arrive en Algérie, il commence à massacrer les musulmans, et même certains juifs. Eh bien moi, je suis du côté du général Bugeaud. C’est ça être Français », déclare-t-il sur CNews le 23 octobre 2019.

      • Les « Noirs et les Arabes »

      Dans la rhétorique d’Éric Zemmour, aux côtés des musulmans, et même si ce sont parfois les mêmes, un groupe se distingue pour menacer la patrie dans ses fondements : « Les Noirs et les Arabes ». Ils sont, pour résumer, violents, voleurs, volontiers polygames et font « d’innombrables » enfants pour toucher les allocations.

      Ce groupe inquiétant est décrit dans la plupart de ses livres. Dans La France n’a pas dit son dernier mot, Zemmour insiste sur la menace sexuelle qu’ils représentent, déjà décrite dans son livre Premier sexe, pétri d’un imaginaire raciste et colonial. « Les seules jeunes hommes autorisés par les ligues de vertus féministes à s’approprier et conserver les codes honnis de la psyché virile d’antan (sont) les jeunes noirs et Arabes » (…) À l’époque les féministes n’avaient pas encore montré leur dilection pour ces jeunes hommes, même lorsqu’ils faisaient une chasse ouverte à la femme blanche, comme à Cologne en 2015 (…) Les jeunes « blancs » étaient écrasés par la culpabilité du colonisateur esclavagiste , tandis que le jeune noir ou arabe s’égayait dans la pampa des femmes blanches. »

      « Pourquoi on est contrôlé dix-sept fois ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça c’est un fait », assène-t-il en 2011 sur le plateau de Salut les terriens, sur Canal+. Une sortie qui lui vaudra une condamnation pour provocation à la discrimination raciale.

      Zemmour ne peut évidemment se reconnaître dans une équipe de France de football où jouent tant de joueurs noirs. « Imaginez une équipe du Sénégal composée de joueurs blancs ou jaunes », raille-t-il dans son dernier livre.

      Car Zemmour croit en la race. Dans l’émission Paris/Berlin, destins croisés diffusée sur Arte, il interrompt la journaliste Rokhaya Diallo d’un : « J’appartiens à la race blanche, vous appartenez à la race noire, évidemment. »

      • Les Noirs « visibles »

      Un groupe exaspère particulièrement le polémiste : les Noirs qui ont acquis du pouvoir, une notoriété, voire une simple visibilité dans l’espace médiatique. Pour éviter la fréquentation des tribunaux, l’essayiste sait parfaitement distiller son racisme dans des portraits acerbes dont son dernier livre fourmille.

      Dans La France n’a pas dit son dernier mot, Éric Zemmour prend soin de faire quatre courts portraits de personnalités noires dont la réussite professionnelle lui reste manifestement en travers de la gorge. L’acteur Omar Sy est décrit ainsi avec perfidie : « Son corps musclé et félin, son sourire béat, son regard vide, son goût pour la tchatche acquis au cours de sa jeunesse à Trappes, son anti-racisme arrogant, son militantisme confessionnel, son exil à Los Angeles avec les trois premiers sous gagnés grâce au cinéma français tout en faisait l’incarnation de “l’homme nouveau” que le film [Intouchables – ndlr] glorifiait. »

      Il revient aussi longuement sur l’altercation avec l’animatrice Hapsatou Sy de 2018. « Votre mère a eu tort [de vous appeler Hapsatou – ndlr] Corinne, ça vous irait très bien », lui avait-il lancé, provoquant un tollé. Il rappelle qu’il ne savait pas du tout qui était cette femme sur le plateau puisqu’ « elle représentait le quota diversité imposé »… Et que s’il a pensé au prénom « Corinne » ce soir-là, c’est que c’est « le prénom des coiffeuses ou des secrétaires », note-t-il, fielleux.

      L’actrice Aïssa Maïga incarne, à elle seule, le désastre du grand renversement des valeurs lors de la cérémonie des Césars. Il la dépeint en une scène unique qui marque sa sidération. L’actrice sous les projecteurs dénonce le peu de diversité dans la salle de la « grande famille du cinéma français ». Elle demande qu’on lui apporte de l’eau. « Un homme blanc la sert » et « sans un regard pour son serviteur »… l’actrice ose boire. Il n’y a rien d’autre à dire que cela. Ce chamboule-tout d’une femme noire servie par un homme blanc anonyme a achevé le polémiste.

      L’ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, en prend elle aussi pour grade. « Sibeth. Contrairement aux apparences, ce n’est pas un jugement mais un prénom », ricane-t-il en reprenant le mauvais mot du chroniqueur Éric Naulleau. Sibeth Ndiaye est, sous la plume d’Éric Zemmour, une bien mauvaise Française, elle qui assiste « en pyjama aux cérémonies du 14-Juillet ».

      • La liberté d’expression

      On ne peut plus rien dire. Zemmour le dit et le redit d’ailleurs depuis dix ans sur toutes les télés et toutes les radios de France. Pour le récompenser de son virulent discours à la Convention de la droite, Vincent Bolloré lui a même offert une tribune quotidienne d’une heure sur CNews, mais qu’importe : Zemmour décrit la France d’aujourd’hui comme un pays où règne une étouffante censure, celles des antiracistes et de leurs lois liberticides.

      Dès Le Suicide français, il pointe la loi Pleven de 1972 créant un délit de diffamation et d’injure à caractère raciste comme le début de la fin . « On se félicita alors de cette législation antiraciste. Personne ne remarqua le glissement opéré par la loi qui n’interdisait pas seulement toute discrimination en raison de l’ethnie, de la race, de la religion, mais y joignait aussi l’appartenance ou la non-appartenance à une nation. Personne ne l’avait remarqué car personne ne l’avait réclamé. Dans l’ombre, des lobbies avaient bien œuvré », explique-t-il.

      La haine de l’étranger, son rejet, n’est plus dicible, se désole-t-il. « Avec la référence à la nation, on passe du racisme à une notion différente, la xénophobie. Poussé à l’extrême par le législateur, le refus de la xénophobie a des conséquences pernicieuses. Désormais, un propriétaire qui ne veut louer qu’à un Français sera puni ; de même qu’un employeur qui préférera embaucher un compatriote, alors que l’État exclut les étrangers du recrutement de certains de ses fonctionnaires. Ce principe de non-discrimination entre Français et étranger interdit toute préférence nationale ; ruine toute séparation entre l’extérieur et l’intérieur ; sape les fondements de la notion de frontière entre le dedans et le dehors ; assimile le patriotisme au racisme ; interdit à un Français de préférer un compatriote à un étranger. La loi Pleven est potentiellement, sans que personne en ait pris conscience à l’époque, la dissolution programmée de la nation française dans un magma planétaire », s’emporte-t-il.

      Zemmour est pour le droit de discriminer. Sur un plateau de France O, le 6 mars 2010, face à un journaliste qui rapporte les discriminations raciales opérées par certains employeurs à Éric Zemmour réplique : « Mais ils ont le droit ! (…) C’est la vie la discrimination. »

      • Les droits de l’homme (comme on dit, ndc)

      Les droits de l’homme sont un danger mal connu pour la France, Éric Zemmour tient à le rappeler aussi souvent qu’il le peut. Dans Destin français, il écrit : « Ignorant les leçons du passé et oubliant les vertus de son histoire, la France saborde son État au nom des droits de l’homme et l’unité de son peuple au nom de l’universalisme. »

      • Les femmes

      La haine d’Éric Zemmour à l’égard des femmes n’a sans doute d’égal que celle que lui inspirent les musulmans. Lors de la Convention de la droite, il avait expliqué que le féminisme était « non pas un mouvement de libération des femmes » mais « une guerre d’extermination de l’homme blanc hétérosexuel ».

      Dans Le Premier sexe, essai intégralement consacré à ce sujet, il s’inquiète d’une féminisation de la société qui risque de faire sortir le pays de l’Histoire. « Les femmes conduisent quand la vitesse est limitée ; elles fument quand le tabac tue ; elles obtiennent la parité quand la politique ne sert plus à grand-chose ; elles votent à gauche quand la Révolution est finie. [...] Elles ne détruisent pas, elles protègent. Elles ne créent pas, elles entretiennent. Elles n’inventent pas, elles conservent. [...] En se féminisant, les hommes se stérilisent, ils s’interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression. »

      Dans Le Suicide français (Albin Michel, 2014), il estime que « le besoin des hommes » est « de dominer pour se rassurer sexuellement » et celui des femmes est « d’admirer pour se donner sans honte », de « réclamer la protection de son mari ».

      Zemmour, qui a détesté le mouvement #Metoo, regrette que l’espace public se remplisse « d’affaires de mœurs » ayant si peu d’intérêt. Dans son dernier livre, Éric Zemmour prend d’ailleurs la défense de Tariq Ramadan, ennemi politique s’il en est, soupçonné de viols et dont Mediapart a révélé qu’il était accusé par de nombreuses femmes d’agressions sexuelles ou sexistes. « Je ne sais rien de cette histoire, mais je demeure convaincu qu’il est tombé dans un piège », écrit dans La France n’a pas dit son dernier mot. Il a aussi ardemment défendu Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol par Nafissatou Diallo. « Une ridicule affaire », tranche-t-il. « DSK, menottes derrière le dos entre deux cops new-yorkais, marchant tête baissée, c’est un renversement de mille ans de culture royale et patriarcale française. C’est une castration de tous les hommes français », avance-t-il encore dans son dernier opus.

      « Le poil est une trace, un marqueur, un symbole. De notre passé d’homme des cavernes, de notre bestialité, de notre virilité. De la différence des sexes. Il nous rappelle que la virilité va de pair avec la violence, que l’homme est un prédateur sexuel, un conquérant », écrivait-t-il déjà en 2006 dans le Premier sexe.

      Décrivant un film des année 1970, il regrette cette époque où les femmes n’étaient pas accusatrices. « Quand le jeune chauffeur de bus glisse une main concupiscente sur un charmant fessier féminin, la jeune femme ne porte pas plainte pour harcèlement sexuel. La confiance règne. »

      • Homophobie

      L’homophobie est aussi partout dans les discours d’Éric Zemmour, qui n’hésite pas à décrire l’homosexualité comme une « mode ». Dans Premier sexe, il se désole d’émissions mettant en scène « un modèle queer ». « Les pygmalions sont homosexuels ; ils sont chargés d’enseigner à un pauvre « hétéro de base », fou de foot et de voitures (bien sûr), goujat qui ne fait jamais la vaisselle et ne connaît pas l’adresse du fleuriste le plus proche, l’art de séduire, reconquérir, conserver la femme de sa vie. Ils lui apprennent à s’habiller, et non simplement à se vêtir, à se faire coiffer, et non seulement se faire couper les cheveux. À décorer sa maison avec art, et non seulement la meubler. Surtout ils lui font la morale, lui montrent comment se comporter avec une femme, avec délicatesse et raffinement. Dans les comédies “homosexuelles” lourdingues, c’était la “tante” qui imitait le camionneur. Désormais, c’est le camionneur qui prend des leçons auprès de la tante. Des homosexuels qui apprennent à un homme à aimer une femme ! Et les femmes sont ravies. Elles plébiscitent les hommes reconfigurés par la plastique, l’esthétique, le raffinement homosexuels. »

      Dans le même livre, il poursuit : « Pour traduire la nouvelle société, où les homosexuels non seulement ne sont plus discriminés, mais au contraire incarnent l’humanité future, un nouveau mot s’imposait : ce sera gay. » Il s’offusque de cette inversion des valeurs : « L’inverti honni d’hier est devenu le gay admiré d’aujourd’hui, celui qui légitime le désir du pauvre « hétérosexuel » – « hétéro de base », minable beauf – pour la femme ».

      Le 15 octobre 2019 dans son émission Face à l’info sur CNews, il déclenchait un nouveau tollé en expliquant que si les homosexuels voulaient des enfants, ils avaient le choix de « coucher avec l’autre sexe ». « Soit on couche avec l’autre sexe et on fait des enfants, soit on ne couche pas avec l’autre sexe et on n’a pas d’enfants. »

      • Les affaires et la justice

      Éric Zemmour déteste notre époque qui aurait cédé à « la dictature de la transparence », qu’il qualifie aussi dès l’introduction de son dernier livre comme une « mediapartisation des esprits ». Une époque qui ne tolèrerait plus – la chose reste à démontrer - la corruption et la délinquance en col blanc. « Nous vivons une révolution judiciaire inouïe qui sape les fondements de nos régimes démocratiques », écrit-il dans La France n’a pas dit son dernier mot. Fondements démocratiques qui résident, comme chacun sait ou devrait savoir, sur une corruption bien comprise des dirigeants.

      Les « affaires » de François Fillon sont regardée par Zemmour avec une immense mansuétude. « Ses petites combines, ses petits cadeaux pour arrondir ses fins de mois… », écrit-il à son sujet tout en dénonçant un « putsch médiatico-judiciaire » l’ayant empêcher de devenir président de la République.

      La justice de toute façon n’est plus non plus ce qu’elle était. Dans le dernier livre page 125, il se désole d’avoir à être jugé, suprême affront, par des femmes, qui plus est, mal habillées, mal maquillées. « Le président du tribunal est une femme ; le procureur également. La plupart des avocats de mes accusateurs aussi. Sous leur robe noire en guise d’uniforme prestigieux d’une autre époque, elles portent des vêtements de pauvre qualité à l’étoffe fatiguée, sont coiffées à la hâte, maquillées sans soin, tout dans leur silhouette, dans leurs attitudes, leur absence d’élégance, dégage un je-ne-sais-quoi de négligé, de laisser-aller, de manque de goût. On voit au premier coup d’œil que ces métiers – effet ou cause de la féminisation – ont dégringolé les barreaux de l’échelle sociale. Il flotte une complicité entre elles, proximité de sexe et de classe. »

  • Sexualité : peu satisfaites, les Françaises font de moins en moins l’amour
    Faut-il y voir un effet du Covid ou une tendance de fond liée aux discours féministes popularisés depuis le mouvement MeToo ? D’après l’enquête « Observatoire européen de la sexualité féminine », que nous vous révélons, les femmes françaises aspirent à avoir aujourd’hui une vie sexuelle plus épanouissante.

    https://www.leparisien.fr/intime/sexualite-peu-satisfaites-les-francaises-font-de-moins-en-moins-lamour-02


    –----

    Une enquête IFOP sur la sexualité des européennes
    L’observatoire européen de la sexualité féminine a mené avec l’IFOP une enquête internationale dont l’intérêt est d’offrir une comparaison des comportements sexuels entre les grandes aires culturelles mais aussi de voir les effets « Covid » et « #MeToo » sur la sexualité des Européennes.
    https://www.lyftvnews.com/t6165-une-enquete-ifop-sur-la-sexualite-des-europeennes

    LES ENSEIGNEMENTS DE L’ENQUETE
    1 - Une chute de l’activité sexuelle, un effet « Covid » ou une tendance plus structurelle ?

    Réalisée en mars 2021 dans un contexte de confinements ou de couvre-feux quasi-généralisés, cette étude tend à montrer une montée de l’inactivité sexuelle : 37% des Européennes n’avaient pas eu de rapports sexuels au cours du dernier mois ayant précédé l’enquête (contre 32% en 2016), sachant que c’est en France (41%, +10 points) et au Royaume-Uni (47%, +4 points en 5 ans) que l’on comptait le plus de femmes sexuellement inactives.

    Mais en dépit de cette montée générale de l’inactivité sexuelle, un clivage Nord/Sud persiste lorsqu’on analyse le profil des femmes ayant l’activité sexuelle la plus soutenue. En effet, la proportion de femmes ayant plus de 2 rapports sexuels par semaine est nettement plus forte dans les pays méditerranéens (25% chez les Espagnoles, 19% chez les Italiennes) que dans les voisins situés au nord de la France (14% au Royaume-Uni, 15% en Allemagne), les Françaises occupant une situation intermédiaire (18%) entre ces différentes aires culturelles.

    FRÉQUENCE HEBDOMADAIRE DES RAPPORTS SEXUELS
    Le point de vue de Fr. Kraus : Cette contraction de l’activité sexuelle des femmes - déjà observée par l’Ifop en France lors du premier confinement - parait somme toute logique compte tenu de l’usure psychologique mesurée dans l’ensemble des pays soumis à différentes restrictions ou règles de distanciation. Il est vrai que les principaux impacts de la crise sur la santé psychologique des populations (hausse du taux de stress ou d’anxiété, états dépressifs, consommation nocive d’alcool, pensées suicidaires...) sont tous de nature à altérer la libido et/ou l’épanouissement sexuel. Il n’en reste pas moins nécessaire de rester prudent sur l’importance du « Covid » dans cette baisse de l’activité sexuelle dans la mesure où plusieurs études aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni montraient déjà cette tendance à la baisse chez les jeunes adultes avant la crise sanitaire. Il faudra donc attendre de prochaines études pour savoir si cette tendance est purement conjoncturelle (effet Covid) ou si elle reflète une diminution plus structurelle de l’activité sexuelle dont les causes sont à chercher ailleurs (ex : temps passé devant les écrans...).
    2 - Les Françaises, les Européennes les moins épanouies sur le plan sexuel et sentimental02.09.2021

    En dépit d’une certaine homogénéisation sur le plan socio-économique, éducatif et culturel, les Européennes sont loin de bénéficier du même degré de bien-être sexuel et affectif : la comparaison montrant notamment que c’est dans l’Hexagone que l’on compte le moins de femmes épanouies.

    Plus d’une Française sur trois (35%) initiée sexuellement se dit actuellement insatisfaite de sa vie sexuelle, soit une proportion nettement supérieure à celle observée dans des pays plus septentrionaux comme l’Allemagne (23%) ou le Royaume-Uni (27%). Le niveau d’insatisfaction des Françaises se rapproche plutôt de celui observé dans des pays méditerranéens - comme l’Italie (30%) et l’Espagne (28%) - dominés par une vision plus conservatrice du rôle de la femme comme l’Ifop a déjà pu l’observer dans la répartition des tâches domestiques ou parentales.
    LE DEGRE D’INSATISFACTION QUANT À LA VIE SEXUELLE ACTUELLE
    Et cet écart entre la France et ses principaux voisins tend plutôt à se creuser si l’on juge par la forte hausse de l’insatisfaction sexuelle féminine dans l’Héxagone : +4 points entre 2016 (31%) et 2021 (35%) en France, contre une hausse moyenne de +1 point dans les 5 pays étudiés (28%). Certes, ces tendances datent sans doute d’avant la crise du Covid-19 mais il est intéressant de noter que c’est des pays où les femmes ressentent le plus d’anxiété à l’égard de l’avenir (Italie, France) que l’épanouissement sexuel est le plus faible.
    L’analyse de profil des Européennes insatisfaites de leur vie sexuelle montre que ce mal-être sexuel peut être le fruit de multiples facteurs :
    – Le partenaire semble y jouer un rôle notable, que ce soit en tant qu’objet de désir - 38% des Européennes qui jugent leur partenaire « moins beau » qu’elles se disent insatisfaites sexuellement, contre 11% chez celles qui le jugent « beaucoup plus beau » - ou objet de plaisir : 56% des Européennes se disent insatisfaites sexuellement parmi les femmes trouvant que leur conjoint n’est pas très attentif à leur plaisir.
    – Le fait de ne pas correspondre aux normes esthétiques dominantes - de manière objective ou subjective - semble aussi constituer une variable « lourde » si l’on en juge par le fort taux de mécontentement observé chez les Européennes « obèses » (33%, contre 23% chez les femmes maigres) ou ne se trouvant « pas jolies » (45%, contre 15% des femmes se trouvant « très jolies »), probablement parce que les complexes qui découlent de cette mésestime de soi freinent le relâchement nécessaire à leur épanouissement sexuel.
    – L’affranchissement à l’égard des formes de morale conservatrice - qui tendent à circonscrire la sexualité féminine au mariage et à la procréation - semble faciliter l’expression d’un mal-être qui varie beaucoup en fonction du degré de religiosité - à peine 18% des femmes pratiquant leur religion régulièrement se disent insatisfaites sexuellement, contre 35% des non pratiquantes - ou de positionnement politique : le degré d’insatisfaction sexuelle étant plus fort chez les femmes situées à la gauche de la gauche (33%) qu’à la droite de la droite (22%), sachant qu’elles ont généralement une sensibilité féministe plus marquée.
    – Enfin, au regard du différentiel d’insatisfaction entre les femmes en couple qui font « beaucoup plus » de tâches ménagères que leur conjoint actuel (26%) et celles où le travail domestique est réparti équitablement (15%), il semble que le non-respect de l’idéal d’égalité entre les sexes contribue également à ce mal-être sexuel.
    Zoom sur le profil des Européennes et des Françaises insatisfaites de leur vie sexuelle

    Agrandir cette image Cliquez ici pour la voir à sa taille originale.
    Une enquête IFOP sur la sexualité des européennes Propor10
    Etroitement corrélé au degré d’insatisfaction sexuelle, le mécontentement de sa vie sentimentale atteint également des sommets en France (28%) mais aussi au Royaume-Uni (28%). De loin les plus épanouies sexuellement des 5 grands pays européens (77%), les Allemandes sont donc aussi les moins nombreuses à exprimer leur mécontentement à l’égard de leur vie sentimentale : à peine 16% d’entre eux se disent insatisfaites sentimentalement, soit presque deux fois moins que de Françaises (28%)
    LE DEGRE D’INSATISFACTION QUANT À LA VIE SENTIMENTALE ACTUELLE
    [*]
    Le point de vue de Fr. Kraus : La plus forte insatisfaction mesurée en France tient sans doute à des éléments culturels - comme l’injonction à la performance qui pousse à des pratiques qui ne sont pas les plus épanouissantes - mais surtout à une pluralité de facteurs (ex : forte consommation d’antidépresseurs, chômage élevé, stress lié à vie professionnelle, conditions de confinement...) qui s’avèrent défavorables à cet épanouissement sans pour autant relever de leur sexualité stricto sensu.
    3 - Un nombre de partenaires sexuels toujours plus élevé chez les Européennes du Nord que du Sud

    Cette étude confirme l’idée selon laquelle les Européennes du Nord seraient globalement moins soumises aux risques d’opprobre sociale pesant encore souvent sur les femmes qui multiplient les partenaires sexuels.

    En effet, c’est dans les pays de culture germanique ou anglo-saxonne (Grande-Bretagne, Allemagne) que proportion de femmes ayant eu plus de 5 partenaires dans leur vie est la plus forte (42% en Allemagne, 38% au Royaume-Uni) alors que c’est dans les pays méditerranéens où les normes de conjugalité furent longtemps sous l’emprise de l’Eglise catholique (Espagne, Italie) que leur nombre est le moins élevé : 23% en Italie, 31% en Espagne.
    Avec une biographie sexuelle similaire à celle observée dans les pays septentrionaux - 37% des Françaises ont eu au moins 5 partenaires dans leur vie -, les Françaises se rapprochent donc des sociétés à dominante protestante où une certaine éthique libérale / égalitaire en matière de mœurs réduit le contrôle social et les formes de stigmatisation qui peuvent entourer les comportements sexuels des femmes (notamment dans leur jeunesse).
    LE NOMBRE DE PARTENAIRES SEXUELS AU COURS DE LA VIE
    Cette enquête confirme donc l’analyse du sociologue Michel Bozon qui observait dès 2003 que « si les comportements en France étaient proches de ceux des pays latins » pour les femmes ayant commencé leur vie sexuelle vers 1950, ils s’étaient désormais « rapprochés [...] de ceux des habitants de l’Europe du Nord ».
    Le point de vue de Fr. Kraus : Si la transition de la France d’un modèle de sexualité à un autre doit beaucoup aux évolutions sociétales et caractéristiques culturelles propres à l’Hexagone (notamment dans son rapport plus distant à la religion), elle s’inscrit dans un mouvement plus large affectant l’ensemble du continent et dont l’indicateur - la multiplication des partenaires sexuels des femmes au cours d’une vie - nous paraît très révélateur, à savoir l’indépendance sexuelle croissante des femmes et le déclin du discours moral ayant longtemps insinué que « la valeur des femmes tient à leur parcimonie avec laquelle elle se donnent » (Bozon, 2002).
    4 - Un effet « #MeToo » ? Une certaine désaffection pour les jeux sexuels illustrant une forme de domination masculine symbolique

    De manière générale, les résultats tendent à montrer une certaine désaffection des Européennes pour les jeux sexuels dont le seul intérêt est de marquer une forme de soumission symbolique à leur partenaire masculin.

    C’est particulièrement le cas des pratiques faciales popularisées par les films X depuis une quinzaine d’années comme la « biffle » (-10 points entre 2016 et 2021, à 22%) ou l’éjaculation faciale (- 5 points, à 26%) mais aussi de pratiques bucco-génitales n’apportant pas de plaisir physiologique direct à leur partenaire comme l’ingestion de sperme après une fellation (- 6 points, à 40%). Et si cette désaffection pour ce type de jeux sexuels très chargés symboliquement par les codes de la pornographie est général, elle affecte tout particulièrement le répertoire sexuel des Françaises : -9 points pour la « biffle » (21%), -13 points pour l’indigestion de sperme (33%).
    L’EXPÉRIENCE DE DIVERSES FORMES DE SEXUALITÉ ORALE AU COURS DE LA VIE

    Les pratiques bucco-génitales perçues comme de véritables sources de plaisir charnel pour leurs partenaires sexuels restent en revanche largement répandues comme la fellation (86%, +1 point) qui se généralise à tous les pays - y compris latins comme l’Espagne (90%) ou l’Italie (85%) - alors qu’elle semblait plus banale dans les pays du nord il y a cinq ans. En France, la tendance est, elle, plutôt à la stagnation entre 85 et 90% depuis une demi-douzaine d’années après s’être banalisée au cours des quarante dernières années.

    5 - Vers une lente dégenrisation des rôles « pénétrant/pénétré » en matière de sexualité anale

    Enfin, si on observe toujours une plus grande banalisation des pratiques anales passives dans les pays latins - avec par exemple un record à 51% de femmes initiées à la sodomie en France, contre 43% en Allemagne et 35 au Royaume-Uni -, l’exploration du versant anal de leur sexualité ne s’y fait pas sans une certaine réciprocité.

    L’EXPÉRIENCE DE DIVERSES FORMES DE SEXUALITÉ ANALE PASSIVE AU COURS DE LA VIE

    En France, la sodomie s’est fortement banalisée ces 50 dernières années, dépassant le seuil symbolique des 50% (51% en 2021) sans connaître pour autant la même explosion que dans les années 1990 / 2000 où elle avait quasiment doublé en une vingtaine d’années (+24 points entre 1992 et 2014). Si elle témoigne d’une diversification du plaisir conjugal, elle reste bien plus occasionnelle (19%) que la fellation (72%), sans doute parce qu’elle n’est pas moyen « facile » de procurer un orgasme (cf étude Ifop/Cam4 - 2014 ) et qu’elle reste encore associée à une forme symbolique de domination.

    Symptomatique de l’idéal de réciprocité qui imprègne désormais le discours normatif sur la sexualité de couple, cette sexualité anale va aussi de pair avec des pratiques actives telles que la pénétration digitale de l’anus de son partenaire (22%), l’administration d’un anulingus (17%) ou la pratique de pegging qui consiste à pénétrer l’anus de quelqu’un avec un objet (13%). Certes, ces pratiques où la femme pénètre l’homme sont loin d’être courantes dans leur répertoire sexuel mais elles illustrent la propension des femmes à assumer un rôle sexuel plus actif, y compris en transgressant les normes de genre.

    L’EXPÉRIENCE DE DIVERSES FORMES DE SEXUALITÉ ANALE PASSIVE AU COURS DE LA VIE
    Le point de vue de Fr. Kraus : Etroitement liée à la banalisation du plaisir prostatique chez les hommes hétérosexuels, cette "inversion" des rôles nous paraît symptomatique d’une certaine remise en cause du clivage « pénétrant/pénétré » qui structure traditionnellement les scripts de la sexualité hétérosexuelle d’autant plus quand on considère comme Pierre Bourdieu que « l’opposition (...) pénétrant/pénétré identifie le rapport sexuel à un rapport de domination ». Tendant à briser les idées reçues sur la sexualité hétérosexuelle, ces données montrent ainsi que si les relations intimes entre hommes et femmes restent dominées par une polarité de genre, la « versatilité » est désormais une situation plus courante que ne la montre par exemple la pornographie mainstream.
    LE POINT DE VUE DE FRANÇOIS KRAUS DE L’IFOP SUR L’ENSEMBLE DE L’ENQUETE :
    Si les différences de représentations associées à la sexualité ou à la place de la femme entre « pays du Nord » et « pays méditerranéens » créent une diversité de situation en termes de trajectoires sexuelles ou de bien-être sexuel, cette enquête montre bien une tendance générale à une autonomie sexuelle croissante des Européennes sous l’effet d’un changement des représentations culturelles et des discours publics sur le sujet qui ne sont pas sans effet sur le contenu même de leur répertoire sexuel.
    François KRAUS, directeur de l’expertise « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop
    FICHE TECHNIQUE
    Étude Ifop pour The Poken company réalisée par questionnaire auto-administré du 1 au 5 mars 2021 auprès d’un échantillon national de 5 026 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus vivant dans les pays suivants : France, Italie, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni.

  • Sur la « misère sexuelle »
    https://blogs.mediapart.fr/leane-alestra/blog/310821/sur-la-misere-sexuelle

    Dans ce brouhaha médiatique majoritairement masculin, la notion de « misère sexuelle » est dans toutes les bouches réactionnaires. Mais bon, ne soyons pas de mauvaise foi, essayons de comprendre ce qui se joue derrière cette notion.

    En 2016, sur Twitter, explose le mouvement #Metoo, à l’origine créé par des afro-féministes américaines. Face au torrent de témoignages à travers le monde, la société patriarcale connaît un véritable soubresaut, l’obligeant à sortir du déni. Croulant littéralement sous le poids des récits de victimes, l’appareil politique se voit obligé d’admettre — non sans difficultés — qu’il s’agit d’un problème d’ordre social et non de drames individuels. La riposte misogyne ne tarde pas : les prises de parole d’hommes, menacés par la notion de consentement abreuvent les antennes. Partout chantent les sirènes de la culture du viol : les hommes n’agressent et n’harcèlent pas les femmes, non, ils expriment leurs désirs irrépressibles pour elles. Amusante constatation par ailleurs, que celle de la société qui nous dit que les hommes sont des êtres incapables de gérer leurs émotions, mais sont simultanément, les seuls à être dotés de rationalité. Que l’univers est bien fait ! (sic)

    Dans ce brouhaha médiatique majoritairement masculin, la notion de « misère sexuelle » est dans toutes les bouches réactionnaires. Mais bon, ne soyons pas de mauvaise foi, essayons de comprendre ce qui se joue derrière cette notion.

    Les origines :

    Tout d’abord, l’archétype de misère sexuelle renvoie indissociablement à la libération sexuelle.

    Au début du XXe siècle, la pensée dominante autour de la sexualité admet que la reproduction est la finalité de l’instinct sexuel. En d’autres termes : hors du coït reproductif entre époux, le sexe serait déviant et non naturel. Freud élabore alors l’idée fondamentale selon laquelle la satisfaction d’une pulsion de désir est la principale source de motivation des hommes pour entreprendre un coït. Pour les femmes à cette époque, il s’agit le plus souvent d’un devoir conjugal. Le curseur se déplace : considérées jadis comme immorales et abjectes, les pulsions sexuelle hors cadre procréatif sont dorénavant normalisées. Ressurgit alors l’idée que les pulsions sexuelles — surtout celles des hommes — doivent être assouvies pour ne pas risquer de provoquer des maladies nerveuses. Ainsi, les femmes qui avaient déjà le devoir d’enfanter doivent en plus satisfaire les pulsions de leurs époux, sans quoi, selon la pensée de l’époque, elles mettraient en péril la santé de ces derniers !

    La sexualité comme régime politique :

    De l’ère indivualiste né ensuite la volonté d’un mouvement pro-sexe, revendiquant un meilleur épanouissement des individus au sein de la société. La plupart des féministes ont utilisé certains de ces éléments rhétoriques pour obtenir l’accès à la contraception et à l’avortement, tout en essayant d’y amener un point de vue plus égalitaire. Cette pensée et ces combats seront alors repris par la gauche, laquelle reproche aux conservateurs d’utiliser la morale sexuelle afin de maintenir la jeunesse dans un carcan idéologique autoritaire. Pour Reich, c’est également une affaire de classe puisque seuls les plus favorisé-es ont alors accès aux contraceptifs, à l’avortement et au traitements des maladies vénériennes.

    Un glissement idéologique au service du dominant :

    Se développant à l’origine comme une critique du capitalisme et de la morale traditionnelle, la notion de misère sexuelle en elle-même apparaît dans les années 70. À l’origine, elle concerne autant les hommes que les femmes et est utilisée comme argument en faveur de l’émancipation érotique. Dès le départ, la notion reste très floue puisqu’elle désigne tour à tour l’insatisfaction, l’ennui, la lassitude, les désirs inavoués et l’abstinence non choisie. En plus d’être peu précis, le terme « misère » est douteux, puisqu’il renvoie à une notion de pauvreté extrême, désignant une situation dans laquelle les besoins vitaux de l’individu sont compromis. Or, si la nourriture, l’eau et le logement sont indispensables à la survie de chacun·e, l’absence de coït n’amène en revanche pas à une mort certaine.

    Bien que maladroite, cette notion avait au moins le mérite de questionner la morale patriarcale de son époque. Mais dès 1994, l’auteur Michel Houellebecq en fait un thème majeur de son œuvre. Bien qu’il n’utilise pas le terme « misère sexuelle », il a largement participé à sa théorisation, notamment dans son livre « L’extension du domaine de la lutte ». Selon lui, « Le libéralisme sexuel produit des phénomènes de paupérisation absolue. Certains font l’amour tous les jours ; d’autres cinq ou six fois dans leur vie, ou jamais. […] ». D’après Houellebecq les hommes subiraient un « déclassement » à cause de la libéralisation sexuelle.

    En réalité, les hommes ont ce sentiment depuis que la notion de « devoir conjugal » décline. Comme le souligne Kristen Ghodsee dans son livre « Pourquoi les femmes avaient une meilleure vie sexuelle sous le socialisme », les femmes indépendantes économiquement n’ont plus de devoirs conjugaux obligatoires. Ne dépendant plus d’un mari pour assurer leurs besoins fondamentaux, elles choisissent leurs partenaires par désir. C’est cette — très relative — tendance à reprendre le contrôle de leur corps qui est insupportable aux masculinistes. Pour ces antiféministes, l’accès libre et gratuit au corps des femmes est un dû. Comme le souligne Andrea Dworkin, « la femme semble contrôler qui a accès à sa sexualité. Les hommes en veulent l’accès. Cela cause leur rage et la perception que les femmes ont du pouvoir sur eux ». Le réel enjeu est donc la domination, le contrôle et le pouvoir, et non l’épanouissement sexuel.

    Afin de rendre intelligible ce message, les courants réactionnaires ont dû mettre en place des stratégies politiques. Ainsi, les masculinistes ont essayé de renverser nos schémas mentaux en comparant les féministes à un nouvel ordre moral empêchant la libération sexuelle. C’est du moins ce qu’estime Eric Zemmour en février 2021 sur C-News, arguant que « C’est typique de notre époque, le puritanisme passe par la jeunesse […] La différence, est que le puritanisme ne repasse pas par la case catholicisme et vertu, mais par la case féminisme »

    Pourtant pionnières de la libéralisation sexuelle depuis des siècles, les féministes sont paradoxalement sans cesse caricaturées en funestes trouble-fêtes. C’est une stratégie régulièrement employée par les conservateurs, qui, afin de maintenir le statu quo, prétendent être les vrais rock’n’roll rebelles. Il n’y a pourtant rien de punk ou de révolutionnaire à lutter pour la sauvegarde de l’ordre établi et de ses privilèges.

    Le droit des hommes à disposer du corps des femmes :

    Désormais, aux yeux des antiféministes, la libération sexuelle n’est plus pour tous·tes, mais bien la revendication du droit des hommes à disposer librement du corps des femmes. Cette conception n’est pas seulement patriarcale, elle prolifère également grâce à une vision capitaliste : l’idée de misère sexuelle renvoie à une notion d’offre et de demande, et donc de logique marchande. Cette pensée considère que les femmes sont un produit naturel et vital auquel les hommes devraient avoir naturellement accès, comme l’eau et la nourriture. En témoigne cet extrait de la tribune à importuner, sortie dans le Monde en 2016 : « Elle peut […] ne pas se sentir traumatisée à jamais par un frotteur dans le métro, même si cela est considéré comme un délit. Elle peut même l’envisager comme l’expression d’une grande misère sexuelle, voire comme un non-événement. ». Cette conception est enrichie par une vision très subjective de la biologie, qui serait selon eux le résultat de besoins liés à la testostérone, ce qui est un artefact : le taux de testostérone augmente en fonction du nombre de rapports sexuels, et non l’inverse. De plus, selon Amnesty International, 71 % des viols seraient prémédités. Sur ce dernier point, je vous recommande d’écouter ou de lire le premier épisode du podcast : « C’est dans la nature, le mâle est dominant ».

    Comme le souligne Ovidie : « ils affirment que c’est un droit, mais ils disent aussi que si on ne leur fournit pas du sexe, il va y avoir des problèmes. Par exemple, avec le viol d’enfants par les prêtres, ils vont dire « c’est parce qu’il faudrait leur permettre de se marier ». Ils ne comprennent pas que violer un enfant n’a rien à voir avec le fait d’être marié avec une femme majeure et consentante. Ça devient limite un devoir pour les femmes, parce que si elles n’acceptent pas du sexe, il arrivera des choses encore pires, c’est-à-dire du viol. » Pauline Grand d’Esnon souligne quant à elle que notre compassion révèle de curieuses élasticités : « le risque de mourir de faim ou de froid ne justifie ni le vol ni le squat ; (bien que l’état de nécessité soit dans le code pénal) en revanche, la pulsion sexuelle justifie d’outrepasser les règles les plus élémentaires du consentement. »

    Une empathie à deux vitesses :

    On s’émeut peu et bien moins de « la misère sexuelle féminine », pourtant bien réelle. Les Françaises sont 49 % à admettre qu’elles rencontrent régulièrement des difficultés à jouir, soit le pourcentage le plus élevé de tous les pays étudiés. Une femme sur quatre (26 %) déclare ne pas avoir joui au cours de son dernier rapport sexuel, soit une proportion nettement plus forte que chez les hommes (14 %). De plus, toutes les études démontrent que les femmes hétérosexuelles ont en proportion bien moins d’orgasmes que les femmes ayant des relations lesbiennes.

    Enfin les hommes ont en moyenne deux fois plus de partenaires sexuel·les au cours de leur vie que les femmes, et ce, pour des raisons éminemment sexistes. En effet, les femmes ont une liberté sexuelle moins grande, puisque leur valeur est encore jugée en fonction de leur nombre de partenaires. Elles font également face aux risques réels et importants d’agressions sexuelles, dont résulte une méfiance qui entrave la possibilité de lâcher prise, compromettant ainsi l’accès à la jouissance. Cela comprend uniquement l’impact sexuel, et non la misère affective que connaissent beaucoup de femmes qui bradent le respect et leurs attentes lorsqu’elles relationnent avec des hommes cis.

    Pour conclure, la pensée de nature qui tendrait à expliquer la domination masculine par des pseudo analyses biologiques est une pensée fataliste qui condamne les hommes et les femmes à des rôles sociaux prédéfinis insatisfaisants. Pour plus d’épanouissement, il est indispensable de remettre en question les normes de virilité, le slut-shaming, ainsi que violences sexuelles et le manque d’intérêt pour le plaisir lié à la vulve. Les féministes ont en écrasante majorité toujours combattu la morale sexuelle qui avait à l’origine pour but d’enfermer les femmes dans leur relation avec leur mari pour assurer une descendance légitime. Ce sont aussi elles qui tiennent le compte Sexo afin de donner des tips à tout le monde concernant la sexualité, et qui sont en première ligne pour critiquer les injonctions à la performance et à la constante libido sexuelle. Bref, ce sont elles qui luttent pour plus de plaisir et d’amour partagé pour tout le monde, ne l’oublions pas.

  • « Pas d’autre choix que d’offrir l’asile sans conditions » :
    Femmes en mixité choisie, artistes, écrivaines, militantes, soignantes, politiques, simples vivantes : toutes, nous nous adressons à tous les décideurs:
    L’amour, pas la guerre
    Accueil inconditionnel des femmes afghanes

    Vous pouvez signer la pétition : https://www.change.org/p/%C3%A0-tous-les-d%C3%A9cideurs-politiques-l-amour-pas-la-guerre-accueil-inco

    La tribune : « L’amour, pas la guerre - Accueil inconditionnel des femmes afghanes »

    « Nous, féministes et femmes de tous les genres, de toutes les divergences, de toutes les écoles, de toutes les sphères sociales et politiques, nous décidons aujourd’hui d’enterrer la hache de guerre et la géopolitique et de faire front dans un seul objectif : la vie et la liberté pour les Afghanes, l’ouverture de nos frontières et l’accueil inconditionnel de nos sœurs et de leurs familles.

    Nous décidons, ensemble, de fermer nos oreilles à tous les arguments de la realpolitik, à tous les hommes — à commencer par notre président — qui trouveront toujours mille raisons de ne rien faire et de ne pas être le pays des droits des femmes, eux qui ont toujours trouvé des excuses pour ne pas être celui des droits de l’homme.

    Nous décidons, ensemble, de clamer haut et fort : le cœur a ses raisons que la raison connaît. Nous affirmons que face au danger absolu du viol, de la soumission et de la mort, pour un pays qui se réclame des Lumières et de la démocratie, il n’y a pas d’autre choix que d’offrir l’asile sans conditions.

    Nous décidons, ensemble, de faire front, car ce que nous voulons pour nous, la liberté et l’égalité, ne peut être gagné que si toutes le gagnent, sans distinction d’origine, de religion ni de frontières. Nous décidons que les mots des hommes qui veulent fermer la porte aux femmes afghanes ne nous font pas peur. Nous décidons qu’Emmanuel Macron ne parle pas en notre nom lorsqu’il évoque les Français qui s’inquiètent d’un nouveau flux migratoire : nous nous inquiétons, au contraire, qu’il n’ait pas lieu et que nos sœurs afghanes, et leurs proches, meurent égorgées, violées, massacrées en Afghanistan. Ou noyées ou d’épuisement sur les routes dangereuses de l’exil. Ou ici, finalement, dans un bidonville.

    Cela arrive déjà, et depuis des années, car, même avant la victoire des talibans, chaque rejet de demande d’asile pour les Afghanes et Afghans qui en faisaient la requête, sous prétexte qu’ils n’étaient pas en danger, était déjà un mensonge et un déni de droits. Cela arrive déjà, parce que notre pays a préféré financer des soldats, des armes et une occupation, plutôt que des initiatives de développement des droits humains et l’accueil ici des personnes en exil.

    Vingt ans après l’intervention militaire en Afghanistan, tous ceux qui ont eu le pouvoir en France sont au moins d’accord sur un point : la guerre a coûté très cher et n’a servi à rien. Pourtant, alors que ce constat unanimement partagé devrait les amener à revoir leurs copies, les messieurs qui nous gouvernent n’ont de nouveau que la guerre contre le terrorisme à proposer. Une guerre au nom de laquelle il faudrait faire taire tous les bons sentiments et se calfeutrer derrière les barbelés de Frontex pour faire face au terrible flux migratoire.

    Voilà comment, en dépit des droits humains, l’Europe et la France, si fières de leurs valeurs démocratiques, considèrent ces femmes qui viennent vers nous, précisément parce qu’elles y croient, chercher refuge pour leurs familles, leur liberté et leurs projets de vie. Un flux d’eau sale, ces femmes en quête d’un avenir pour elles et pour leurs petites filles qui rêvent de bancs d’école ? Une menace, ces femmes qui affrontent depuis toujours un obscurantisme que nos dirigeants prétendent combattre en agitant la peur, qui fait le jeu à son tour d’un autre obscurantisme, celui de l’extrême droite ?

    Nous, féministes et femmes, ne voyons pas un flux mais un afflux d’espoir. Nous ne sommes pas en guerre. Aux talibans et à leur violence, nous exigeons que l’on oppose les seules armes qui vaillent, celles que certains n’appellent valeurs de la République que pour mieux les trahir. Le réalisme, c’est la devise inscrite au fronton des écoles mixtes : Liberté, égalité, fraternité.

    Et si nos hommes politiques ne veulent pas s’emparer de la fraternité, s’ils ne sont pas capables de mettre de côté leurs oppositions comme l’avaient fait Sartre et Aron, alors c’est à nous d

    e faire vivre la sororité internationale, de lancer de nouveau une vague solidaire, comparable à celle qu’a été #metoo, pour nos sœurs afghanes.

    Ce que nous voulons, nous le voulons pour toutes. Mobilisons-nous pour l’accueil en urgence absolue des femmes afghanes, de leurs proches et des personnes des minorités de genre et d’orientation sexuelle. Pour des visas humanitaires en urgence absolue, et autant qu’il en sera demandé, pour l’assouplissement immédiat des conditions nécessaires au regroupement familial, pour la suspension immédiate des accords de Dublin et pour la délivrance de titres de séjour pour toutes celles qui sont déjà en France.

    Puisque la comparaison avec la guerre du Vietnam est utilisée par tous les commentateurs politiques, alors le temps est revenu du réalisme en mouvement, celui qui a gagné en disant L’amour, pas la guerre.

    L’accueil inconditionnel, pas la géopolitique mortifère et ses frontières. »

    #Afghanistan #femmes #sororité #Accueil_Inconditionnel #Asile

  • Le nom de mon violeur est…
    TRADFEM / Il y a 10 heures

    Plus tôt cette semaine, une jeune anglophone québécoise a publié sur Facebook un long compte rendu de son vécu auprès d’un agresseur, soi-disant progressiste.

    Vu le courage de cette femme et la pertinence plusieurs égards de son récit, nous l’avons traduit ci-dessous.

    Il s’inscrit dans une dynamique propre à l’Amérique du Nord, dans le prolongement du mouvement #MeToo. Par exemple, on trouve actuellement 1 217 noms d’agresseurs-euses présumé-e-s énumérés sur le site https://www.dissonnom.ca, dont voici la présentation :
    Liste officielle des abuseuses et abuseurs présumés du Québec
    Dis Son Nom est un mouvement contre les inconduites sexuelles qui publie une liste de potentiel·le·s agresseurs·euses.
    Les objectifs sont de libérer la parole des victimes et protéger la société des prédateurs·rices allégué·e·s. Diffusée sur internet, la liste catégorise les inconduites en trois types, selon la gravité des gestes.
    Les noms sont recueillis selon des témoignages livrés par des victimes dans la messagerie privée de Dis Son Nom, sur Facebook et Instagram. Un protocole est suivi par les bénévoles et les victimes restent anonymes.
    Dis Son Nom est une des diverses facettes du mouvement de dénonciations de l’été 2020 sur les réseaux sociaux, avec d’autres groupes comme les Victims Voices. Après la réception de multiples mises en demeure, des procédures devant la cour civile ont été entamées contre Dis Son Nom et ses administrateurs·rices.
    Nous considérons qu’il s’agit d’une question de société sur laquelle la population est prête à se pencher, après des mouvements comme #agressionnondenoncee et #metoo. Cet état des faits concernant la culture du viol dépasse les histoires individuelles et appelle à une réflexion sérieuse sur les crimes à caractère sexuel.
    Dis Son Nom est l’expression d’une nouvelle façon que les victimes ont choisie pour prendre du pouvoir sur leur vie, via les réseaux sociaux. Nous répondons à leurs demandes et les soutenons du début à la fin, en leur ouvrant la porte vers le chemin de la guérison.

    _____________________________________________

    Lyn Lee
    Avertissement de contenu : Viol

    "Le nom de mon violeur est Marc Surprenant Desjardins .
    Il fréquente les espaces gauchistes (surtout francophones).
    Il m’a violée sur une période de 4 ans et a abusé de moi sexuellement, physiquement, financièrement et émotionnellement, cette violence affective n’ayant jamais cessé à ce jour.
    Il me violait fréquemment, qu’il soit sobre ou ivre. Je ne peux pas compter combien de ses actes ont eu lieu sans mon consentement.
    Il m’a violée alors que sa sœur était dans la pièce d’à côté, alors que nous faisions du camping dans une caravane.
    Il me forçait à l’appeler Maître et il disait aux gens que je le faisais. C’était humiliant et il aimait ça.
    J’allais avoir 19 ans et il en avait 26.
    Mon souvenir le plus marquant et le plus traumatisant, c’est une fois où je suis rentrée du travail et qu’il regardait le DVD d’un poète francophone, un écrivain nationaliste québécois (dont j’ai oublié le nom). Il a commencé à me traiter de « tête carrée » et m’a projetée contre un mur. J’ai été blessée à la tête et il a été envoyé en prison.
    Il prenait mes cartes de crédit et de débit et partait pendant des jours, me trompait et dépensait mon argent. C’est pourquoi aujourd’hui mon crédit est si mauvais. Il a ruiné mon nom de toutes les manières possibles.
    Un jour, il a refusé de se lever parce qu’il avait trop la gueule de bois et j’ai perdu la tête. J’étais tellement fatiguée et écoeurée ; j’avais aussi une dépression post-partum non diagnostiquée.
    Il m’a étranglée et m’a mordue au visage. Les voisins ont appelé les flics et il leur a dit que je m’étais fait ça toute seule. Le policier lui a dit qu’il était impossible que j’aie laissé des traces de morsure sur mon propre visage.
    Lorsque j’étais enceinte de 9 mois, mon amie est venue me rendre visite et il s’est exhibé devant elle. Elle m’a suppliée de le quitter. Je ne l’ai pas fait.
    Il a essayé de me lancer à la tête une botte à embout d’acier, il m’a manquée, en laissant un grand trou dans le mur. Je suis restée quand même.
    Ce ne sont que quelques-unes des choses qui me restent en mémoire aujourd’hui, mais la liste de ses transgressions est sans fin. Je l’ai toujours laissé revenir parce que je n’avais pas de réseau de soutien personnel.
    Lorsque je finissais par perdre la tête et me défendre, il disait à tout le monde que j’étais folle. Je l’ai cru parce que je me sentais hystérique et hors de contrôle. C’est vrai que j’agissais différemment. J’agissais vraiment comme « une folle ». J’envoyais des SMS de colère, je criais, je pleurais et j’essayais de reprendre un peu de contrôle, de toutes les manières possibles pour quelqu’un de mon âge. Je me disais que c’était ma faute.
    Lorsque la relation a finalement pris fin, il a emménagé presque immédiatement avec une femme qu’il venait de rencontrer et qui était vraiment instable. Je ne voulais pas qu’il emmène ma fille chez elle, j’avais tellement peur pour sa sécurité. La femme a traité ma fille d’ "attardée". Elle a poussé sa grand-mère dans les escaliers. Elle avait des chiens très agressifs. Il a ignoré toutes mes requêtes de ne pas l’emmener là-bas. Il m’a ensuite accusée d’essayer d’aliéner mon enfant et dit que j’étais simplement jalouse. J’avais alors 22 ans et j’avais déjà subi tellement d’agressions et de traumatismes. Je n’avais aucun soutien, aucune famille sur laquelle m’appuyer, et j’ai craqué. Tout ce qu’il m’a fait demeure en moi à ce jour. On m’a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique sévère et j’ai dû suivre de nombreux traitements avant de pouvoir entendre des sons forts et soudains sans tomber en crise.
    Plus récemment, il a menacé de faire expulser mon mari qui est sans-papiers. J’ai dû attendre que le statut d’immigration de mon mari soit régularisé cinq ans plus tard avant de pouvoir envisager de raconter mon histoire. Il a refusé que nous emmenions les enfants rendre visite à leurs grands-parents dans un autre pays et m’a fait menacer de cela dans le passé. Il s’en est servi pour m’intimider et me contrôler.
    Aujourd’hui, en plus des milliers de dollars qu’il me doit pour avoir volé mes cartes de crédit et avoir mis toutes les factures à mon nom, il me doit 20 000 $ en pension alimentaire, y compris les années où j’ai payé moi-même la garderie. Il m’a traitée de menteuse même en présence de reçus. Il a accepté de payer pour un rendez-vous chez le dentiste, et l’amener à le faire a vraiment été comme lui arracher des dents. Il bénéficie de l’aide sociale et travaille au noir pour échapper à ses dettes. Il nie tout cela à ce jour et je n’ai pas le droit d’en parler. Il refuse de reconnaître les torts extrêmes qu’il m’a causés. Il continue à me menacer et à m’intimider lorsque je ne fais pas ce qu’il veut que je fasse. Il nie tout.
    Lorsque la grande liste des agresseurs (Dissonnom.ca) a été publiée l’année dernière, il a dénoncé son ami « Marquis ». Une partie de moi espérait qu’il parlerait de ses propres transgressions envers d’autres femmes, mais il ne l’a jamais fait, alors je l’ai confronté en privé. Cela m’a donné du pouvoir. C’était la première fois qu’il me laissait parler de ce qu’il m’avait fait, et je sais que c’était parce qu’il avait peur de figurer sur cette liste. Le minimum de responsabilité qui m’a été accordé n’a pas duré longtemps, et son enfumage ( gaslighting ) n’a jamais vraiment cessé.
    Je regarde mon jeune moi et j’ai envie de l’embrasser. La vérité est que je tenais tellement à ce qu’il reconnaisse ce qu’il m’avait fait que je ne pensais pas pouvoir guérir sans qu’il assume cette responsabilité.
    J’ai décidé aujourd’hui, après avoir reçu de nouvelles menaces et subi des pressions, que je ne pouvais plus cacher ma vérité. Les mères acceptent si souvent des fardeaux émotionnels et financiers afin de maintenir la paix. J’ai essayé pendant longtemps d’avoir une relation pour satisfaire les autres, mais je ne dois aucun pardon à cet homme. Je ne lui pardonne pas.
    Je m’attends à une diffamation totale après avoir affiché ceci et je suis terrifiée ; j’ai peur d’être jugée et mise en doute. J’ai peur que les défauts de ma jeunesse soient utilisés contre moi puisque j’ai vu cet homme mener de celles campagnes contre d’autres. Je n’ai pas toujours été une victime passive, et je suis sûre que cela lui fournira d’excellentes munitions.
    C’est un soi-disant « féministe » et un gauchiste. Quand j’étais jeune, il me traitait de stupide parce que je ne connaissais pas l’histoire et la politique, comme lui. Il me disait que j’étais « inculte » et je le croyais.
    J’ai choisi d’omettre certaines des choses les plus crues qu’il m’a faites parce que je pense que cela fait plus de mal que de bien de les revivre. Je ne sais pas ce que j’attends de cette publication, mais à toutes les femmes qui m’ont parlé de lui au fil des ans et qui m’ont raconté leur propre histoire, je vous serai toujours reconnaissante de m’avoir aidée à trouver mon courage.
    Je commence à me pardonner. Je me pardonne d’avoir été jeune et de ne pas avoir su comment m’en sortir. Je me pardonne de m’être vengée. Je me pardonne de m’être traitée de folle et d’avoir été cruelle à mon égard parce que je pensais le mériter. Je me pardonne d’avoir attendu de me sentir prête pour en parler. Je me pardonne. C’est la chose la plus difficile que j’aie jamais faite."
    https://tradfem.wordpress.com/2021/08/19/le-nom-de-mon-violeur-est

  • Les étudiant·es et artistes de cirque lancent un appel contre le harcèlement et les violences

    Chères et chers artistes, compagnies, professionnel.le.s de la culture et tous leurs soutiens,

    Le collectif Balance Ton Cirque est né le 2 juillet 2021 pour agir contre toutes formes de violences physiques et psychologiques (humiliation, injure, harcèlement moral, abus de pouvoir, discrimination, outrage sexiste…) exercées dans l’enceinte du centre national des arts du cirque à Châlons-en-Champagne.

    Nous voulions agir vite, et nous avons profité d’une des soirées des Échappées 2021 pour rendre publiques nos revendications et lancer un mouvement d’étudiant.e.s et d’artistes ayant subi des violences au CNAC. En parallèle à cette action, la page Instagram @balancetoncirque a été créée pour regrouper des témoignages de victimes, élèves et ancien.ne.s élèves d’école de cirque à l’international. En trois semaines, nous avons reçu plus de 100 témoignages provenant de sept écoles différentes ce qui démontre bien que les violences sont un problème structurel ancré dans le fonctionnement des écoles de cirque. Elles sont systémiques et institutionnalisées et le cas du CNAC n’est pas isolé. Cet appel a vocation à susciter des réactions dans d’autres écoles professionnelles de cirque en France et en Europe.

    Nous appelons à signer le texte (voir ci-dessous) pour manifester votre soutien au mouvement. Les signatures récoltées permettront d’appuyer nos revendications et de nous donner de la force lors des discussions à venir avec le ministère, la direction et les professeurs.

    Cet appel servira d’appui pour engager un dialogue favorable à une école où chacune et chacun puisse se former dans le respect de son intégrité morale et physique.

    Parce que nos blessures sont politiques, nos récits seront publics.

    Le collectif Balance Ton Cirque, 16.08.2021

    –----

    Lettre de soutien – Balance Ton Cirque

    Nous dénonçons l’apprentissage sous pression et l’école de la course à la performance. La compétition entre élèves n’est pas une pédagogie. Nous dénonçons le fait que, dans une école supérieure d’art dont le cursus est “dédiée au développement de l’identité d’artiste [des élèves], ainsi qu’à l’expérimentation en piste”, il soit aussi difficile d’affirmer des pratiques, des corps ou des esthétiques qui sortent des canons de la tradition du cirque contemporain. Les discriminations et les outrances répétées de la direction et des professeur.e.s impactent les élèves dans leur parcours et entravent leur créativité, ainsi que leur capacité à développer un langage artistique qui leur soit propre. Nous refusons d’être des produits mis à disposition des metteur.e.s en scène d’un réseau prédéfini.

    Nous avons rapporté les commentaires dégradants et les discriminations tenus à répétition par des professeurs. On nous a répondu qu’il fallait les accepter parce qu’ils venaient de personnes qualifiées pour leur travail de coaching “que de toute manière ce serait pire dans le monde professionnel”.

    Nous avons pointé du doigt le stress et la pression comme source de blessures, celles qui sont nommées : blessures de fatigue. On nous a répondu “qu’à l’époque c’était bien pire et qu’il fallait s’estimer heureux.euse d’être là”.

    Ces commentaires, remarques et insultes touchent à nos corps et nous accompagnent par la suite dans tout notre parcours, à chaque fois que nous mettons un pied sur scène.

    Quand on dit qu’on a mal, c’est qu’on a mal.

    Quand on veut une deuxième parade, c’est qu’on a besoin d’une deuxième parade.

    Quand on ne veut pas qu’on nous touche, c’est qu’on ne veut pas.

    Quand on dit non, c’est non.

    Nous dénonçons encore l’immobilité de la direction, des professeurs, des professionnel.le.s, du conseil d’administration et du ministère face aux déclarations de harcèlements et de discriminations au sein de l’établissement.

    Au CNAC, des affaires judiciaires ont été passées sous silence, des violences sexuelles ont été réglées en interne, des personnes ont subi un harcèlement moral continu, d’autres des outrages répétés sans que rien ne soit mis en place.

    A chaque fois, les affaires sont “réglées” en interne, prenant grand soin de ne pas salir la réputation de la “maison”.

    L’environnement dans lequel nous étudions et évoluons comme artistes n’est pas à la hauteur d’un centre national.

    Nous sommes témoin.te.s de malaises, de départs soudains, d’arrêts maladies prolongés au sein de l’équipe administrative et enseignante. La fragilité et l’effacement des employé.e.s favorisent la centralité du pouvoir.

    Ces situations de dysfonctionnements se répercutent sur nous, car nous n’avons plus de référent.e.s administratif, et sur notre formation artistique dont le suivi pédagogique n’est plus assuré.

    Les aménagements mis en place : groupe d’écoute, charte éthique pour l’égalité, semblent davantage être des invitations à étouffer les affaires et à décrédibiliser nos dénonciations. Ils ne protègent en aucun cas les victimes.

    Les personnes aux postes de pouvoir restent intouchables.

    Le centre national des arts du cirque a une réputation à tenir. Et cette réputation nécessite notre silence.

    Nous dénonçons les menaces et le climat de peur qui règnent au sein de l’école mais aussi l’élitisme, le favoritisme et le copinage qui permettent de mettre en avant certain.e.s artistes, d’en couler d’autres ou encore d’étouffer des violences.

    Nous dénonçons le fonctionnement en réseau et la dépendance des élèves vis-à-vis de la direction, de l’ensemble des professeur.e.s, des intervenant.e.s artistiques, des metteur.e.s en scène et autres professionnel.le.s, qu’iels soient membre d’un jury ou programmateur.trice.s. Nos carrières sont liées de trop près à ces commentaires, remarques et insultes. Ce contexte de dépendance est particulièrement propice aux abus de pouvoir, au harcèlement et aux discriminations.

    Finalement, nous dénonçons la structure hiérarchique permettant la toute-puissance des postes de direction (direction générale, pédagogique et artistique).

    Plus jamais ça.

    Parmi les missions formulées dans la fiche de recrutement du poste de Direction Générale, publiée par le ministère de la culture, figure celle de : “garantir la qualité du dialogue social au sein de l’établissement, faire respecter les principes d’égalité entre les femmes et les hommes, et lutter contre toutes les formes de violence et discrimination”. L’actuelle direction n’a pas respecté la mission pour laquelle elle était engagée et les mesures mises en place par le ministère de la Culture n’ont pas permis de remédier à cette situation.

    Nous exigeons de la part du ministère de la Culture et de la nouvelle Direction Générale que cette mission soit respectée.

    Nous exigeons qu’une réelle écoute et prise en compte soit établie envers les personnes ayant subi des violences et discriminations. Qu’elles soient accompagnées dans leurs démarches et que ces situations ne soient plus réglées en interne.

    Nous exigeons une restructuration de la hiérarchie interne du CNAC pour que cessent les abus de pouvoir ainsi que toutes les formes de harcèlements.

    Nous exigeons la mise en place d’un protocole pour assurer notre consentement et définir le cadre des contacts physiques entre les professeur.e.s et les élèves (parades, corrections de mouvements, assouplissements, etc). Nous sommes dépendants des professeur.e.s qui nous assurent (parfois au risque de blessures graves) et nous devons pouvoir exprimer librement nos limites et nos besoins.

    Nous exigeons que le corps enseignant, les intervenant.e.s ainsi que l’administration et les élèves soient formé.e.s à réagir et à reconnaître les violences, les abus et le harcèlement.

    Nous vivons une période historique, où “on se lève et on se casse“, où la page instagram @victims_voices_circus a déjà ouvert la voie, où différents comités #balancetonecoledart ont été créés et ont obtenu la démission des personnes mises en cause, où il n’est plus possible d’ignorer la maltraitance structurelle du monde du cirque, du sport, du théâtre, de la danse et du cinéma.

    Cette fois-ci nous n’allons pas régler l’affaire ensemble, en interne, à coup de dialogue social et de groupe parité. Nous ne nous tairons plus. Pas tant que la parole des victimes ne sera ni soutenue ni entendue.

    Nous rappelons aussi que toutes les victimes ne parlent pas.

    Nous rappelons que nous avons tous.tes une responsabilité face à la violence.


    Nous rappelons enfin qu’une école d’art ne doit jamais apprendre à se taire.

    Cette année, la direction du CNAC sera renouvelée et nous exigeons que plus rien de tout cela ne puisse se reproduire à l’avenir. Nous souhaitons réaffirmer l’importance de cette école publique sur le territoire français et notre volonté pour qu’elle puisse être à nouveau un lieu d’innovation et de diversité, ouvert sur le monde où chacune et chacun puisse se former dans le respect de son intégrité morale et physique.

    Voici quelques-unes de nos propositions à mettre en place pour garantir le respect et l’intégrité des élèves et professeur.e.s au sein de l’école. Nous nous assurerons de l’assimilation de ces propositions pour de réels changements :

    - Mettre en place une formation ou atelier corporel sur le consentement assuré par une structure externe à l’école
    - Mettre en place une formation sur la communication non violente assurée par une structure externe à l’école
    - Appliquer un protocole de parade sûr et respectueux
    - Appliquer des méthodes de retour suite aux présentations des élèves au sein de l’école, sans la présence de la direction
    – Avoir un.e référent.e externe à l’écoute de problèmes de harcèlement au sein de l’école
    - Décentraliser le pouvoir décisionnel de la direction, ne pas avoir à passer par eux pour des demandes de stages, travail. Plus de transparence

    Pour signer l’appel :
    https://framaforms.org/lettre-de-soutien-balance-ton-cirque-1628615396

    https://academia.hypotheses.org/32711

    #cirque #BalanceTonCrique #MeeTooCirque #me_too #écoles_de_cirque #France #harcèlement_sexuel #viols #arts_du_cirque #infantilisation #manipulation #corps #Balance_ton_cirque #Centre_national_des_arts_du_cirque (#Cnac) #violences_sexuelles #écoles_circassiennes #violences #balancetoncirque

    –—

    voir aussi :
    D’anciens étudiants balancent leurs écoles de cirque
    https://seenthis.net/messages/922352

  • Le mea- culpa de Bill Gates sur Jeffrey Epstein
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/monde/story/le-mea-culpa-de-bill-gates-sur-jeffrey-epstein-26709548

    Bill Gates a admis avoir fait « une énorme erreur » en rencontrant Jeffrey Epstein, le financier inculpé d’abus sexuels sur des dizaines de mineures avant d’être retrouvé pendu dans sa cellule.
    « C’était une énorme erreur de passer du temps avec lui, de lui donner de la crédibilité en étant là », a déclaré Bill Gates à la chaîne d’informations américaine CNN. M. Gates assure l’avoir rencontré dans le but de collecter des fonds pour ses activités philanthropiques.

    « J’ai eu plusieurs dîners avec lui dans l’espoir qu’il concrétise ses dires sur l’octroi potentiel, grâce à ses contacts, de milliards de dollars dans le cadre de projets philanthropiques en faveur de la santé mondiale », a expliqué Bill Gates. « Quand il est apparu que cela n’allait pas se concrétiser, cette relation a pris fin », a-t-il ajouté.

    En mai dernier, le New York Times et le Wall Street Journal avaient évoqué ces dîners, qui auraient fait l’objet de questionnements de la part du conseil d’administration de Microsoft et auraient suscité le désaccord avec sa désormais ex-femme Melinda. Bill Gates, qui avait fondé Microsoft en 1975, avait quitté le conseil d’administration du groupe en 2020 pour se consacrer pleinement à la fondation qu’il avait créée avec son épouse. Il n’était déjà plus directeur général depuis 2000.

    #en_vedette #epstein #viol #jeffrey_epstein #pédophilie #culture_du_viol #metoo #philanthropie #violences_sexuelles #grand_homme #ghislaine_maxwell #bill_gates #philanthrocapitalisme #fondation_gates #microsoft #gates

  • Une pétition demande à Darmanin l’inventaire des forces de l’ordre auteurs de violences conjugales

    Lancée fin juillet et soutenue par une douzaine d’associations et des élues, une pétition, déjà signée près de 24.000 fois, demande au ministre de l’Intérieur un recensement des policiers et gendarmes auteurs de violences conjugales.
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/une-petition-demande-a-darmanin-l-inventaire-des-forces-de-l-ordre-auteurs-

    « Monsieur le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, savez-vous combien il y a de policiers et gendarmes violents envers leurs (ex) conjointes, collègues femmes ou plaignantes ? » Une pétition lancée sur la plateforme Change.org demande une « enquête exhaustive pour connaître le nombre de policiers et gendarmes mis en cause dans des affaires de violences faites aux femmes et/ou enfants » et leur mutation à un autre poste. Le texte est à l’initiative du collectif Abandon de famille-Tolérance zéro et soutenu par douze associations. En date du 4 août, il a récolté plus de 23.600 signatures. En parallèle, le #MeTooFdO a été lancé sur les réseaux sociaux, et un formulaire est disponible pour les victimes voulant témoigner.

    Stéphanie Lamy, présidente du collectif Abandon de famille, explique avoir été « indignée que le policier chargé de prendre la plainte de Chahinez Daoud (tuée à Mérignac par son mari violent en juillet, NDLR) était lui-même auteur de violences conjugales, condamné, et encore en poste ». Selon elle, une telle situation biaise le travail de la police : « Ce n’est pas acceptable (...) On veut que soit compté le nombre d’auteurs, car si on l’a, on a une idée de l’ampleur du phénomène et de l’omerta. » Pour Stéphanie Lamy, un auteur de violences n’aura pas la bonne appréciation « pour recueillir la plainte d’une victime et évaluer la dangerosité d’un homme ». Un avis partagé par Sandrine Bouchait, présidente de l’Union nationale des féminicides de France : « Le fait de savoir qu’elles (les victimes, NDLR) peuvent potentiellement être auditionnées par un auteur de violences va rendre la démarche, déjà difficile, encore plus compliquée ».
    « Quelque chose qui n’est pas pensé par les autorités »

    La journaliste Sophie Boutboul avait compilé des témoignages de femmes victimes de leur conjoint gendarme ou policier dans le livre Silence, on cogne (Grasset) en 2019. Pour elle, « c’est quelque chose qui n’est pas pensé par les autorités ou qui les intéresse... D’ailleurs, c’est ce qu’il y a dans la réponse de Darmanin au Parisien : une vingtaine de condamnations définitives, dit-il. Mais en fait, il faut s’intéresser, au-delà des condamnations, aux personnes qui sont recrutées alors qu’elles ont des plaintes contre eux pour violences » conjugales ou familiales.

    Toujours selon elle, les représentants de la loi « vont utiliser le pouvoir qu’ils vont avoir pour menacer » les plaignantes : « C’est moi la loi » ou « je connais le juge » sont des phrases souvent entendues. Elle évoque également des « traitements de faveur » dont bénéficieraient les forces de l’ordre accusées. « Par exemple, on avait laissé le téléphone au mis en cause lors d’une garde à vue alors que c’est interdit. Et ce genre de comportements va empêcher les condamnations. Il y a une double responsabilité de la justice et des autorités sur ce sujet », explique Sophie Boutboul. Pour elle, les familles et les victimes alertent en vain depuis des années : « On n’arrive même pas à accéder au nombre de plaintes pour violences conjugales ». Contacté par nos soins, le ministère de l’Intérieur n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
    Suspendre le port d’armes et former les personnels

    En mars, la députée Fiona Lazaar (LREM) avait formulé une question au gouvernement, restée sans réponse à ce jour, pour connaître l’ampleur des violences intrafamiliales commises par des policiers et gendarmes. Selon elle, il y a plusieurs enjeux : « En cas de signalement, l’aménagement de poste pour ne plus permettre l’accueil du public (au fonctionnaire) et la suspension du port d’arme doivent être traités prioritairement ». Pas question d’être dans un discours anti-police pour autant, assure l’élue. « Les policiers et gendarmes sont les premiers à intervenir (…) mais les violences conjugales traversent toute la société, y compris les forces de l’ordre ».

    Pour la sénatrice centriste Annick Billon, qui soutient l’initiative derrière la pétition, il faut « former les personnels » et mettre les moyens. « On ne sait pas comment » les mesures annoncées par Gérald Darmanin vont être mises en place ou efficaces, s’inquiète-t-elle. Et d’ajouter : « Mettre plus d’effectifs policiers, c’est bien, mais comment va-t-on désengorger les tribunaux ? Il faut aussi accompagner, avec des hébergements, un travail (car souvent, on le quitte), redonner un horizon possible » aux victimes.

    Contrairement à d’autres pays comme les États-Unis, la France n’a pas de statistiques sur le sujet. La Fédération nationale solidarité femme avait recensé 115 appels à la ligne d’écoute 3919 de conjointes de policiers ou militaires en 2016, soit 10% des fiches où la profession était renseignée.

    #police #violences_intrafamiliale #viol #acab #femmes #sexisme #violophilie #famille #deni #sexisme_d'etat

  • « Le système de la gymnastique de haut niveau a dressé, tordu, exploité, violé, menacé des centaines d’adolescentes »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/08/03/le-systeme-de-la-gymnastique-de-haut-niveau-a-dresse-tordu-exploite-viole-me

    La sociologue Caroline Ibos revient sur le retrait de l’athlète américaine Simone Biles des JO de Tokyo et propose, dans une tribune au « Monde », une analyse sociopolitique de la gymnastique comme système d’exploitation du corps des filles.

    Reine annoncée des Jeux olympiques de Tokyo, la gymnaste états-unienne Simone Biles a abandonné mardi 27 juillet le concours par équipe au milieu de la compétition ; elle avait échoué à réaliser une figure particulièrement difficile au saut de cheval. Le retrait de celle qui domine aujourd’hui son sport plus que toute autre sur terre, a semé la stupeur. Mais ce qui a le plus embarrassé le monde du sport est l’explication qu’elle en a donnée : « Dès que je mets le pied sur le tapis, il n’y a plus que moi et ma tête… Faire face aux démons dans ma tête. Je veux me concentrer sur mon bien-être, il n’y a pas que la gym dans la vie ».

    Depuis, les commentaires honorent ou déboulonnent l’icône : ils saluent le courage de la « plus grande championne de tous les temps » à briser les tabous, ou la dépouillent de ce blason de GOAT (« Greatest of All Times », « meilleure de tous les temps ») et moquent la petite chèvre brodée sur ses maillots. Et les réseaux sociaux déversent sur elle brouettes de fleurs et torrents de boue.

    Des vies contrôlées

    Pourtant, comprendre ce coup de théâtre à partir de la seule personnalité de Simone Biles, à partir de sa supposée surhumanité ou de ses possibles failles, masque ce qu’il exprime et que Simone Biles ne cesse de dénoncer depuis des années : la violence du système de la gymnastique féminine de haut niveau. Une violence dont l’enjeu est d’incarner la gloire nationale dans des corps et des vies contrôlées depuis l’enfance.

    Façonner le corps des filles est l’art d’un sport hanté par Pygmalion. Avant d’être étatsunienne, la gymnastique artistique fut soviétique et c’est dans les régimes communistes qu’a surgi le modèle de l’entraîneur surpuissant, héros du travail et créateur de championnes adolescentes.

    Rappelons-nous [la Russe] Elena Mukhina [1960-2006], championne du monde en 1978. Orpheline, entraînée depuis l’âge de huit ans par l’ancien champion de barre fixe Viktor Klimenko, elle se brise à vingt ans les vertèbres cervicales, quelques jours avant les Jeux de Moscou (1980), et reste entièrement paralysée. Malgré une jambe cassée, Klimenko la forçait à s’entraîner pour être la GOAT de son époque, la première à réaliser une folie de double salto et demi réceptionné sur la nuque.

    Dans ce système d’appropriation des corps, le modelage est redoublé par l’exploitation sexuelle, l’éclat de l’innocence rehaussée par la souillure cachée. Olga Korbut, surnommée le « moineau de Minsk » et gloire soviétique des Jeux olympiques de Munich (1972), accusa à la fin du vingtième siècle son ancien entraîneur, Renald Knysh, de l’avoir violée de multiples fois alors qu’elle avait quinze ans, réduite à l’esclavage sexuel et menacée d’exclusion de l’équipe nationale si elle parlait. En 2017, elle vendait aux enchères ses médailles olympiques, geste qui, dit-elle, lui « sauvait la vie ».

    Un régiment d’enfants jetables

    Ces deux exemples ne sont pas les cas extrêmes d’un monde « totalitaire » révolu : des années 1970 à aujourd’hui, des Pays-Bas à la Grande-Bretagne et de la Russie aux Etats-Unis, le système de la gymnastique de haut niveau a dressé, tordu, insulté, humilié, exploité, violé, menacé des centaines d’adolescentes.
    Simone Biles le sait intimement puisqu’elle fait partie des deux cent soixante-cinq survivantes, mineures abusées sexuellement par Larry Nassar, médecin pédophile de l’équipe nationale étatsunienne. Elle le sait tragiquement puisque John Geddert, l’entraîneur de son ancienne coéquipière Jordyn Wieber, championne olympique aux Jeux de Londres (2012), s’est suicidé il y a quelques mois : il était poursuivi pour de multiples agressions physiques, verbales et sexuelles sur une trentaine de mineures dans son club de Twistars, l’un des plus prestigieux des Etats-Unis.

    Dans le système de la gymnastique, le rapport entre corps et performances est brouillé. Il ne s’agit pas seulement d’ajuster le corps à la performance visée : celle-ci est normée à partir d’un idéal du corps gymnaste.

    En Union soviétique, les corps épurés des adolescentes étaient laxes, plats, légers et longilignes – tout ce que la puberté met en péril – et produisaient une gymnastique de l’apesanteur, fondée sur l’élan, la souplesse, la technique et la perfection chorégraphique. Et si la gymnastique olympique soviétique embarqua un régiment d’enfants jetables dès les premières règles, c’était au service d’une armée blanche : de l’Ukraine au Tadjikistan, les gymnastes, presque toutes slaves, ont aussi incarné la russification de la nation.

    Trophées de la guerre froide

    Dès les premières secousses de la fin de l’empire, les entraîneurs russes et roumains migrent aux Etats-Unis et y fondent les grands gymnases à l’origine de l’actuel business d’un sport spectacle : leur art du modelage des corps enfantins leur a permis de renouveler une gymnastique épousant les valeurs américaines. Des corps musclés, « conditionnés », resplendissants, souriants produisent une gymnastique explosive, fondée sur la détente, le rebond et l’acrobatie.

    Si la gymnastique olympique soviétique embarqua un régiment d’enfants jetables dès les premières règles, c’était au service d’une armée blanche : de l’Ukraine au Tadjikistan, les gymnastes, presque toutes slaves, ont aussi incarné la russification de la nation
    Simone Biles le sait, elle qui a passé tant de camps d’entraînement au ranch du couple Karolyi : les pygmalions de [la Roumaine] Nadia Comaneci, quintuple médaillée à l’âge de quatorze ans aux Jeux de Montréal (1976), ont dirigé d’une main de fer la gymnastique nationale étatsunienne de 1981 à 2016.

    Trophées de la guerre froide, les Karolyi ont généré cette gymnastique nationale étatsunienne qui règne aujourd’hui sur le monde : d’abord Belà, « affectueusement » surnommé l’ « ogre des Carpates », puis Marta, coach nationale lors des jeux de Rio (2016) où Simone Biles remporta cinq médailles. Tant de gymnastes passées entre les mains des Karolyi ont dénoncé leurs maltraitances, coups, insultes, humiliations, abus psychologiques à l’origine, selon elles, de détresse, addictions, désordres alimentaires, dépressions.
    D’autres, comme Nadia Comaneci, ont pesé de tout leur poids médiatique pour justifier des violences supposées nécessaires pour gagner des médailles. Ces médailles olympiques, signes de la puissance nationale que les corps des athlètes incarnent. En 1976, le corps de Nadia Comaneci révélait au monde à la fois la gymnastique et l’existence d’une Roumanie contestant la tutelle de Moscou : sa photographie posant en costume national avec le couple Ceaucescu, ses cinq médailles olympiques autour du coup, fit le tour du monde. Quelques années après, fuyant son pays, elle affirmait avoir été violée et battue par le fils du dictateur [Ceaucescu].

    Enorme capital symbolique

    Quarante ans plus tard, en 2016, Simone Biles est reçue à la Maison-Blanche par le couple Obama : à dix-neuf ans, quelques mois avant l’élection de Donald Trump, la gymnaste africaine américaine incarne le « smart power » d’une super puissance encore charismatique.

    Athlète engagée, Simone Biles ne s’est pas seulement battue sur les tapis des gymnases. Elle a dû affronter le racisme structurel d’une gymnastique blanche, comme le jour où une concurrente italienne déclara que, dorénavant, pour gagner des médailles, il suffisait de se peindre le corps (propos que la fédération italienne n’a jamais condamnés). Elle a dû se justifier de prendre des traitements pour pallier un trouble de déficit de l’attention, secret médical révélé au monde par des hackers russes.

    Elle a porté plainte contre Larry Nassar et a mobilisé son énorme capital symbolique pour interpeller à ce sujet la fédération étatsunienne de gymnastique. Depuis quelques semaines, sur les réseaux sociaux, elle se focalise sur la santé mentale des athlètes, revendiquant se soucier d’elle-même et consulter un psychologue.
    Lors de la finale par équipe, au moment d’offrir un titre olympique à sa patrie, des démons ont envahi la tête de Simone Biles : certains d’entre eux ressemblaient peut-être à Viktor Klimenko, Renald Knysh, Larry Nassar, John Geddert, Bela et Marta Karolyi, Nicu Ceaucescu ainsi qu’à tous ces gens sans visage qui font des jeunes gymnastes la chair de la gloire nationale.

  • Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan : une réforme pour « durcir » les chefs - Bretagne - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/academie-militaire-de-saint-cyr-coetquidan-une-reforme-pour-durcir-les-


    Un nouveau commandant, une formation qui évolue et un nouveau nom : l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan prépare ses chefs de demain aux futurs conflits.
    Photo archives Emmanuel Nen

    Changement de nom, évolution de la formation : à Coëtquidan (56), le creuset des officiers de l’Armée de Terre se met en ordre de bataille pour préparer ses futurs chefs aux prochains conflits.

    « Les dangers qui nous guettent se rapprochent de nous », a glissé le général François Lecointre aux députés qui l’ont auditionné une dernière fois, début juillet. Passé relativement inaperçu, son avertissement en dit long sur le cadre dans lequel les armées françaises, dont la mission est d’anticiper les menaces pour s’y préparer, envisagent l’avenir des relations internationales.

    Sur terre comme sur mer ; dans les airs, l’espace ou le cyberspace. Partout, s’accordent les stratèges, les manifestations de puissance s’expriment dans un « continuum compétition-contestation-affrontement (…) qui nous oblige collectivement à envisager toutes les hypothèses d’engagement, et surtout les plus exigeantes », insiste le nouveau chef d’état-major des Armées, le général Thierry Burkhard, dans son premier « Ordre du Jour » daté du 22 juillet.

    Ces deux dernières années à la tête de l’Armée de Terre, ce légionnaire parachutiste avait fixé pour priorité de « durcir » et « d’épaissir » ses rangs. Il avait, notamment, confié au général Patrick Collet, le patron des écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan, à Guer (56), le soin de repenser le cursus des jeunes officiers en ce sens. En ce 31 juillet, il lègue à son successeur, le général Hervé de Courrèges, une nouvelle matrice qui met l’accent sur la « singularité du chef militaire » et « l’esprit guerrier ».

    Un retour aux fondamentaux
    Le général Collet explique : « Ce nouveau canevas sera plus réaliste et plus exigeant sur les plans physique, technique, moral. Il permettra à nos élèves de relever quatre défis clés : la combativité du soldat, l’autorité du chef, l’intelligence de l’officier, l’humanité de l’homme ». C’est un retour aux fondamentaux pour l’institution créée en 1802 par Napoléon Ier.. Il n’y a pas si longtemps encore, ses chefs évoquaient volontiers « une grande école de management*Des séances d’entraînements musclées

    Les promotions qui rejoindront la lande bretonne fin août seront les premières à bénéficier de la réforme. Dès cet hiver, les plus jeunes, les Saint-Cyriens, vingt ans en moyenne, seront immergés trois mois (contre un auparavant) comme sergents dans l’un des Centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) de l’Armée de Terre. Une plongée qui leur permettra de découvrir son quotidien et leur métier. Pour tous, les séances de sport, d’aguerrissement ou de tir seront musclées. Et les périodes de « mise en situation » multipliées, à l’occasion de vrais exercices organisés autour de Coëtquidan avec des unités opérationnelles. Il y a quelques mois, ce fut, par exemple, le cas avec les légionnaires de deux compagnies du 2e régiment étranger d’infanterie (REI) qui rentraient du Mali.

    Stratégie et philosophie
    La nouveauté se situe enfin au plan académique. Les trois écoles s’enrichissent d’une couche supplémentaire commune baptisée « Culture militaire et art de la guerre ». Elle comprendra notamment une introduction à la stratégie, confiée au général Vincent Desportes, l’ancien patron de l’École de guerre, auteur d’une réflexion abondante et originale - la stratégie, expliquera-t-il à ses élèves, « est d’abord l’art de se poser les bonnes questions »… Ou encore d’un cycle de conférences données par la philosophe Alexandra Laignel-Lavastine autour des questions qu’elle aborde dans son dernier essai intitulé : « Pourquoi serions-nous encore prêts à mourir » (Cerf).

    En gestation depuis deux ans, le nouveau Saint-Cyr séduit déjà au-delà des jeunes ayant la vocation de servir. L’année dernière, sa formation au leadership conçue pour les étudiants des grandes écoles de commerce, d’ingénieur et de sciences politiques a été prise d’assaut. Ils furent 150 candidats pour 30 places.

  • Ubisoft workers slam bosses in open letter over handling of #MeToo scandals - Axios
    https://www.axios.com/ubisoft-workers-letter-activision-blizzard-harassment-392fd998-9518-4d1c-9ca7

    Close to 500 current and former employees of “Assassin’s Creed” publisher Ubisoft are standing in solidarity with protesting game developers at Activision Blizzard with a letter that criticizes their company’s handling of sexual misconduct.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #ubisoft #activision_blizzard #lettre_ouverte #courrier #harcèlement_sexuel #support #environnement_toxique #santé_au_travail #syndicalisme #ressources_humaines #emploi

  • Ubisoft workers slam bosses in open letter over handling of #MeToo scandals - Axios
    https://www.axios.com/ubisoft-workers-letter-activision-blizzard-harassment-392fd998-9518-4d1c-9ca7

    Close to 500 current and former employees of “Assassin’s Creed” publisher Ubisoft are standing in solidarity with protesting game developers at Activision Blizzard with a letter that criticizes their company’s handling of sexual misconduct.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #ubisoft #activision_blizzard #soutient #courrier #lettre_ouverte #culture_toxique #environnement_toxique #emploi #ressources_humaines #sécurité_au_travail #harcèlement_sexuel #agression_sexuelle

  • La conversion numérique de violences conjugales masculines contre les femmes

    Le numérique et ses usages sont au cœur d’un mouvement de transformation profonde de la société. Il offre un formidable espace et outil d’émancipation pour les femmes comme pour les hommes : il sert de support à de nouveaux modes de mobilisation et d’expression et il est source d’une extraordinaire créativité. Il constitue aussi un espace de travail, et un puissant outil pour défendre les droits des femmes et dénoncer les violences sexistes – comme on l’a vu avec l’ampleur du mouvement #MeToo.

    Note sur : Cyber-violences conjugales
    Recherche-action menée auprès de femmes victimes des violences conjugales et des professionnel-le-s les accompagnant

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/20/la-conversion-numerique-de-violences-conjugales-masculi

    #féminisme #cyberviolence

  • Un sondage révèle l’ampleur des actes sexistes dans l’édition
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/07/01/un-sondage-revele-l-ampleur-des-actes-sexistes-dans-le-milieu-de-l-edition_6

    Une consultation menée par Ipsos et « Livres hebdo » montre que six répondants sur dix ont déjà été victimes d’agissements sexistes ou sexuels dans la profession.

    Les actes sexistes sont massifs dans le milieu de l’édition : plus de huit professionnels sur dix ont déjà été témoins d’agissements sexistes ou sexuels et six personnes sur dix en ont été victimes, selon les principaux résultats que révèle, ce jeudi 1er juillet, LH Le Magazine, le mensuel de Livres hebdo, publication destinée aux professionnels du livre. Première enquête sur cette question dans le milieu du livre, cette large consultation en ligne, menée conjointement par Ipsos et LH Le Magazine, du 19 au 25 mai, a recueilli 1 000 réponses en moins de quarante-huit heures, 1 221 en une semaine. « Rarement un questionnaire en ligne avait reçu autant de témoignages, à en croire notre partenaire Ipsos, indique le mensuel. Cet engouement illustre un besoin, une urgence de parler. »

    Les chiffres décrivent un phénomène massif : 84 % des répondants affirment avoir déjà été témoins d’au moins un acte sexiste au cours de leur carrière. Parmi eux, 76 % ont été témoins de remarques déplacées, 57 % d’une discrimination sexiste et 51 % de gestes déplacés ; 61 % des professionnels de l’édition déclarent avoir été victimes d’agissements sexistes et sexuels – majoritairement des femmes.

    Ces données viennent confirmer ce que dénoncent depuis deux ans de nombreux acteurs du secteur dans différentes pétitions, tribunes et témoignages publiés sur les réseaux sociaux et dans les médias. C’est en février 2020, dans la foulée de la publication du Consentement, de Vanessa Springora (Grasset), qui décrit la relation traumatisante qu’a subie l’écrivaine avec l’écrivain Gabriel Matzneff, qu’un collectif d’autrices, mené par Caroline Laurent, publie une première tribune sur le site de Franceinfo pour réclamer « la fin de la loi du silence » qui protège les « tartuffes aux mains moites et dons Juans à la braguette souple » qui sévissent impunément dans le milieu littéraire.

    En mai, après une enquête de Mediapart sur les agissements de Stéphane Marsan, PDG des éditions Bragelonne, une nouvelle tribune était publiée dans Libération pour déplorer le fait que « tout le monde savait » et pour dénoncer un paradoxe : « Alors que l’édition s’enrichit de la publication des récits des victimes de violences sexistes et sexuelles, qu’en est-il au sein du milieu ? »

    « C’est vraiment énorme »
    « On avait des témoignages épars, mais pas de données chiffrées, explique Anne-Laure Walter, l’actuelle rédactrice en chef de Livres hebdo. On a donc voulu faire un état des lieux précis, fournir une photographie la plus large possible de la situation. » Le questionnaire mis en ligne à la fin du mois de mai a été ouvert à tous les professionnels du livre : auteurs, éditeurs, attachés de presse, chefs de fabrication, commerciaux, graphistes… « Nous avons été un peu surpris par les résultats. Six répondants sur dix qui se déclarent victimes, c’est vraiment énorme », observe Anne-Laure Walter.

  • La lutte contre les violences faites aux femmes vaut plus qu’un symbole

    Ce mercredi 2 juin, le gouvernement discute en Conseil des ministres un projet de loi de ratification de la convention de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) contre les violences et le harcèlement dans le monde du travail. Une bonne nouvelle ? Oui bien sûr car c’est grâce à notre mobilisation collective que cette première loi mondiale contre les violences sexistes et sexuelles au travail a été adoptée en 2019, dans la foulée de #MeToo. Cependant, nous ne pouvons nous satisfaire du projet car, en l’état, cette ratification ne changera rien, ou presque, à la situation en France.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/06/29/la-lutte-contre-les-violences-faites-aux-femmes-vaut-pl

    #féminisme #violence #oit

  • L’artiste belge Jan Fabre sera jugé pour attentat à la pudeur et harcèlement sexuel
    https://www.lefigaro.fr/culture/l-artiste-belge-jan-fabre-sera-juge-pour-attentat-a-la-pudeur-et-harcelemen

    Accusé par une vingtaine de danseuses et de danseurs d’humiliations et d’intimidations sexuelles, le chorégraphe de 62 ans, connu pour ses spectacles subversifs, devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel d’Anvers.L’artiste belge Jan Fabre, exposé partout en Europe, de Venise à Paris, a été renvoyé devant la justice à Anvers pour « attentat à la pudeur » et « harcèlement sexuel », a annoncé lundi le parquet de la ville flamande où il est établi.

    Les accusations datent de septembre 2018, dans le sillage de la campagne #metoo. Une vingtaine d’anciens collaborateurs de sa compagnie de danse et de performances artistiques Troubleyn s’étaient alors plaints dans une lettre ouverte d’avoir subi pressions psychologiques, « humiliations » et même chantage à caractère sexuel. Une enquête avait été ouverte par l’Auditorat du travail d’Anvers, une section du ministère public spécialisée dans les conflits du travail. La décision est tombée lundi à l’issue de presque trois ans d’investigations : Jan Fabre devra s’expliquer devant le tribunal correctionnel de ces accusations dont il s’est toujours vivement défendu.

    L’artiste, âgé de 62 ans, est cité à comparaître pour « violence » et « harcèlement sexuel au travail » à l’égard de « douze employés », ainsi qu’un « attentat à la pudeur », précise un communiqué de l’Auditorat du travail, sans préciser l’identité des victimes présumées. Une première audience procédurale est prévue au tribunal le 21 septembre. Elle fixera un calendrier pour le procès et n’impliquera pas forcément une comparution de l’intéressé.

    À la fois chorégraphe, auteur, plasticien, metteur en scène de théâtre, Jan Fabre a la réputation depuis les années 1980 d’être un des artistes les plus protéiformes et avant-gardistes de son époque. Il est aussi connu pour son art de la provocation. En 2012, il a dû s’excuser à la suite d’une performance montrant un « lancer de chats » à Anvers et qui lui a valu d’être physiquement agressé.

    Ses détracteurs l’accusent de provocation gratuite, par exemple pour ses pièces évoquant le sang et l’urine, ou avec une performance montrant un concours de masturbation il y a une dizaine d’années.

    « Chez moi, jamais »

    Dans leur texte, paru en septembre 2018 sur le site du magazine néerlandophone spécialisé dans l’art rekto:verso, ces ex-collaborateurs et stagiaires de Troubleyn dénonçaient des attitudes systématiques de « harcèlement » de la part de l’artiste flamand. Les vingt cosignataires, majoritairement des femmes, affirmaient que « l’humiliation était le pain quotidien » au sein de la compagnie. Ils expliquaient que Jan Fabre invitait chez lui des artistes sous prétexte de performances d’art visuel, et tentait alors une « approche sexuelle ». « Je n’ai jamais eu l’intention d’intimider ou de blesser les gens psychologiquement ou sexuellement », s’était à l’époque défendu Jan Fabre dans un droit de réponse dans la même publication. « Nous ne forçons personne ici à faire des choses qui sont considérées pour l’un, l’une ou l’autre comme au-delà de ses limites », avait-il soutenu.

    En juin 2018, à la chaîne flamande VRT qui lui soumettait une étude universitaire affirmant qu’une femme sur quatre dans le monde de la culture a déjà subi une avance sexuelle non désirée au travail, il avait répondu : « chez moi, jamais ». « Dans notre compagnie, en quarante ans, il n’y a jamais eu le moindre problème », assurait-il.

    Intéressé par les thèmes de la mort, de la religion ou des sciences, le plasticien a déjà exposé à la Documenta de Cassel, la Biennale de Venise, au Louvre et au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, sans compter les grandes galeries à travers l’Europe. Une quarantaine de ses sculptures en verre transparent et poussière d’os avaient été exposées lors de l’édition 2017 de la Biennale. Toujours à Venise, sa réinterprétation de La Pietà de Michel-Ange-Marie avec une tête de mort portant le corps de l’artiste flamand et non celui du Christ- avait fait couler beaucoup d’encre en 2011. En 2002, il avait revêtu le plafond de la salle des glaces du palais royal de Bruxelles d’1,4 million d’élytres de scarabées aux reflets bleu et vert, l’une de ses réalisations les plus connues.

  • Revisiter Picasso à l’ère de #metoo

    Peut-on aspirer à dépatriarcaliser nos musées ? De la même façon que des musées dans le monde procèdent à la décolonisation des pièces et œuvres volées ou obtenues sous la contrainte des différentes communautés, il faudrait d’après moi entamer une démarche de dépatriarcalisation des musées. Ainsi, comment planifier une exposition de l’œuvre de Picasso, un homme extrêmement violent et misogyne, à l’ère du mouvement #metoo ?

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/06/28/revisiter-picasso-a-lere-de-metoo

    #féminisme #art

  • L’ex-numéro 2 d’Alliance Police mis en examen pour pédophilie contre sa fille


    Deux policiers ont été mis en examen pour attouchement et actes de pédophilie en fin de semaine dernière. L’un d’eux, accusé d’avoir abusé de sa fille et placé en détention provisoire, n’est autre que le numéro deux du syndicat Alliance Police. Une nouvelle affaire dramatique à quelques mois du #MeTooInceste.

    https://www.revolutionpermanente.fr/L-ex-numero-2-d-Alliance-Police-mis-en-examen-pour-pedophilie-c

    En fin de semaine dernière, deux policiers de Seine-et-Marne ont été mis en examen pour attouchements, agression sexuelle sur mineure et complicité d’agression sexuelle sur mineure. C’est l’école de la fille de l’un des policiers qui a donné l’alerte, après que l’adolescente de 15 ans ait confié avoir subi des attouchements par son père.

    Le principal mis en cause, James D, n’est autre que l’ancien numéro 2 du syndicat d’extrême-droite Alliance Police. Il aurait également été chez SGP, puis responsable régionale Ile-de-France de l’Unsa, avant de revenir chez Alliance. Sa collègue, placée en garde-à-vue et visée par l’information judiciaire, est déléguée syndicale Alliance en Seine-et-Marne. La mère de l’adolescente a également été placée en garde-à-vue au cours du week-end.

    Plus encore, l’enquête, qui commence à peine, semble révéler que d’autres policiers pourraient être impliqués dans cette odieuse affaire de pédophilie. Selon Le Parisien des sources proches de l’enquête auraient affirmé que James D « n’aurait peut-être pas été seul », et qu’« il pourrait y avoir d’autres gardes à vue dans les jours prochains ».

    Un ami du policier aurait quant à lui déclaré : « Les premiers éléments dont nous avons eu connaissance laissent apparaître une affaire vraiment sordide, j’espère qu’on ne remontera pas sur un réseau ». Ses collègues décrivent « un grand manipulateur, « malsain », qui fait « jouer ses réseaux privés à chaque fois pour rebondir ».

    #police #inceste #viol #pédocriminalité #proxenetisme #famille

    • la source du parisien - https://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/seine-et-marne-deux-policiers-impliques-dans-une-affaire-de-pedophilie-15
      –----
      sur libé :
      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/seine-et-marne-deux-policiers-soupconnes-dactes-pedophiles-et-de-complici

      Ce sont les contours d’une affaire sordide qui se dessinent lentement. Deux policiers, James D. et Gaëlle P., implantés en Seine-et-Marne, sont soupçonnés d’actes pédophiles ainsi que de complicité. Le premier est mis en cause pour des rapports sexuels imposés avec la fille de la deuxième, mineure de 15 ans. Il est mis en examen pour « agression sexuelle », « viol » et « corruption de mineur ».

      James D. est une figure syndicale ayant fait le tour des étiquettes majoritaires ces dernières années : Unité SGP Police d’abord, puis Unsa Police avant Alliance Police en 2017. Là, les témoignages divergent, quand certains assurent que James D. a quitté le syndicat dès 2017, d’autres affirment qu’il y est resté jusqu’en 2019. De source syndicale, l’homme aurait en fait été officiellement avisé de la fin de son détachement le 2 janvier 2020 et ne serait donc plus rattaché à Alliance depuis cette date. Il aurait été « invité à partir » pour des raisons qui n’ont rien à voir avec cette affaire, mais « parce qu’il n’effectuait pas le travail que nous attendions de lui ».
      Un signalement de l’éducation nationale

      Depuis, après avoir tenté sans succès d’être de nouveau détaché par un autre syndicat, minoritaire, il serait en arrêt maladie. Ceux qui l’ont croisé et connu affirment ne pas avoir remarqué de traits de caractère laissant imaginer le pire. « Il est plutôt distant et ne donne pas forcément envie d’entretenir une relation amicale avec lui », estime une source policière contactée par Libération. Une autre personne souligne tout de même « une personnalité difficile à cerner, mais pas de quoi imaginer quoi que ce soit de cette ampleur ».

      En garde à vue depuis le 10 juin, il est mis en examen et placé en détention provisoire pour « agression sexuelle », « viol » et « corruption de mineur ». Ceci contrairement à Gaëlle P., une autre policière, permanente du syndicat Alliance en Seine-et-Marne, soupçonnée d’avoir fait le lien et encouragé les rapports entre sa fille et James D.. La policière, remise en liberté mais visée par une information judiciaire ouverte par le parquet de Melun, se considère auprès de ses proches comme une « victime » de la manipulation de l’ancien syndicaliste. « Elle aurait prévu de porter plainte contre James D., sans que rien ne soit lancé pour le moment », affirme une source proche de la policière à Libération. Selon nos informations, une deuxième femme « proche du groupe » a aussi été placée en garde à vue sans être poursuivie.

      Une personne proche du dossier indique en outre que le signalement aux autorités est venu de l’Education nationale, laissant penser que l’adolescente se serait plainte auprès de son établissement scolaire.
      Pas d’autres victimes pour le moment

      Les différentes personnes contactées par Libération assurent que les informations concernant cette histoire tombent pour le moment au compte-gouttes. « Tout est très verrouillé », avance l’une d’elles. Deux versions s’affrontent : quand la jeune fille soutient avoir eu plusieurs rapports non consentis avec le policier, ce dernier, lui, ne concéderait qu’un seul rapport. Des photos de l’adolescente dénudées ont été trouvées dans le téléphone de James D..

      « Nous espérons qu’il n’y ait pas plus de victimes, plus d’adultes manipulés et plus d’adolescents touchés par ce système », indique un ancien collègue du policier. La crainte des personnes contactées réside dans la possibilité de l’existence d’un véritable réseau, et de pratiques proches de rites ou de cérémonies ésotériques. « Il ne s’agit pas de cela pour le moment », précise une source proche du dossier.

    • Une fois de plus le parquet a repris les investigations pour que les victimes la ferment à tout jamais.

      #MeToo
      Plaintes pour agressions sexuelles au conservatoire de Rennes : le professeur ne sera pas poursuivi

      Le parquet avait repris les investigations à la demande de la ville de Rennes après la parution de notre enquête publiée en septembre. Finalement, le professeur mis en cause ne sera pas poursuivi.

      Neuf plaintes avaient été déposées contre l’enseignant. (Cyril Pedrosa)
      par LIBERATION
      publié le 23 juin 2021 à 20h28

      Le parquet de Rennes a finalement décidé de ne pas poursuivre V., professeur de théâtre au conservatoire de Rennes. Seul un rappel à la loi lui a été adressé, pour les faits « caractérisés de harcèlement s’inscrivant dans le cadre de pratiques pédagogiques inadaptées ». Les accusations d’agressions sexuelles, elles, ont été jugées insuffisamment caractérisées a fait savoir mardi le parquet. Après la parution de notre enquête sur les agissements de l’enseignant, l’enquête classée sans suite en juin 2020 avait été rouverte par le parquet de Rennes le 14 octobre, sur saisine de la ville.

      Dans le cadre de ces nouvelles investigations, douze élèves de la promotion 2018-2019 du cycle d’orientation professionnelle (COP) de théâtre du conservatoire de Rennes ont mis en cause V. « pour des faits de harcèlement dont deux pour des faits d’agression sexuelle également », précise le procureur Philippe Astruc auprès de Libération. Neuf ont déposé plainte. Trois des plaignants ont par ailleurs été examinés par un médecin légiste, qui a évalué des incapacités totales de travail allant jusqu’à trente jours pour deux d’entre eux.
      Agissements contestés par le mise en cause

      Dans notre édition du 25 septembre, ces anciens élèves de la promotion 2018-2019 du COP affirmaient avoir enduré pendant plusieurs mois des violences physiques et psychologiques de la part de leur professeur. Surtout, l’enseignant était accusé d’avoir agressé sexuellement deux élèves, dont l’une était alors âgée de 16 ans. Agissements que le mis en cause avait fermement contestés auprès de Libération par l’entremise de son avocat.

      La ville de Rennes a commandé une nouvelle enquête administrative. Commencée en février, elle vient juste de se clôturer et vise à « obtenir un éclairage plus large sur les faits qui se sont déroulés », explique la mairie à Libération. La collectivité devrait prendre une décision prochainement, « et ce de façon indépendante de la procédure judiciaire ».

      A la question de savoir s’il reprendra ses fonctions d’enseignant, la ville élude, répondant simplement qu’à ce jour, « le professeur occupe toujours un poste sans contact avec les élèves, rattaché à la directrice du conservatoire ». En mars, après avoir été suspendu provisoirement, le professeur avait pu reprendre un poste au sein de l’établissement car il était arrivé « au terme des quatre mois de suspension juridiquement possibles ».

    • L’enquête pour « viols » visant PPDA classée sans suite

      Après cinq mois d’investigations, le parquet de Nanterre a refermé ce vendredi l’enquête préliminaire visant l’ancienne gloire du 20 heures de TF1 sans aucune poursuite. Huit femmes au total avaient déposé plainte pour « viols », « agressions sexuelles » ou « harcèlement sexuel » mais la justice a estimé que les infractions sont insuffisamment caractérisées ou prescrites.

      https://www.leparisien.fr/faits-divers/lenquete-pour-viols-visant-ppda-classee-sans-suite-25-06-2021-EYEAJX45LVH

      Je souligne les mots « viol », « agressions sexuelles », et « harcelement sexuels » entre guillemets. On pourrait croire que c’est une citation mais lorsque la « justice » est cité il n’y a pas de guillemets.
      #guillemets #euphémisme

  • En Israël, le divorce reste une affaire d’hommes Aline Jaccottet
    https://www.letemps.ch/societe/israel-divorce-reste-une-affaire-dhommes

    Des milliers d’Israéliennes sont empêchées de divorcer, la loi juive prévoyant que seul l’homme peut décider de la fin de l’union conjugale. Galvanisées par le mouvement #MeToo et soutenues par des rabbins ingénieux, les femmes se battent pour leur liberté
    . . . . . . . . .
    Un tableau qui serait banal sans le combat extraordinaire qu’elle a dû mener pour obtenir sa liberté. « Trois ans de bataille pour le quitter », souffle-t-elle avec un sourire las. Mariée à 19 ans, la jeune femme découvre un époux « absent, maltraitant. La situation n’a fait qu’empirer avec le temps. J’ai fini par comprendre qu’il fallait que je parte pour sauver ma peau ». Mais après avoir accepté d’ouvrir un dossier de divorce, son ex-mari se volatilise en France puis refuse tout contact pendant des mois.


    Une situation qui bloque tout car, en Israël, seul l’homme peut décider de la fin de l’union conjugale. Selon le judaïsme traditionnel, une femme qui se sépare de son époux sans obtenir de lui le gett, l’acte de divorce, ne peut se remarier. Les enfants qu’elle aurait ultérieurement seraient considérés comme des mamzerim, des bâtards. Un statut qui a de graves conséquences, dont l’interdiction de se marier avec quelqu’un qui ne partagerait pas ce triste destin. Rien de tout cela pour l’homme dont la femme aurait refusé le divorce, le judaïsme ayant autorisé la polygamie pendant des centaines d’années. Ainsi, en Israël, une femme juive sur cinq qui cherche à divorcer se voit retenue dans le mariage contre son gré pendant parfois des années, selon les chiffres communiqués par l’association Mavoi Satum qui les défend. Tout cela ne concerne que le judaïsme traditionnel, qui fonde sa pratique religieuse sur l’observance du Choulhan Aroukh (« Table dressée » en hébreu), Code de loi juive compilé au XVIe siècle. Ce texte fondamental édicte des lois en rapport avec la vie quotidienne, la vie religieuse, la vie conjugale et le droit civil. Les courants juifs réformés (libéraux, conservateurs), majoritaires en dehors d’Israël, ont, quant à eux, révisé les sections discriminatoires de cet ouvrage au XIXe siècle.
    Etat laïque et religieux
    En 1948, c’est le judaïsme orthodoxe et non réformé qui a été ancré au cœur des fondements de l’Etat d’Israël. Pour apaiser la colère des ultrareligieux furieux à l’idée qu’un gauchiste en short crée l’Etat d’Israël à la place du Messie tant attendu, David Ben Gourion, fondateur et premier ministre du pays en construction, passe un accord avec eux leur abandonnant notamment toute la gestion de l’état civil. C’est ainsi que « depuis 1953, les naissances, mariages, conversions ou funérailles sont réglementés par la communauté à laquelle appartient un individu : la charia pour les musulmans, les lois cléricales pour les chrétiens et la halakha pour les juifs », explique Shuki Friedman, directeur du centre Religion, nation et Etat à l’Institut pour la démocratie en Israël.

    Deux types de lois, civile et religieuse, coexistent ainsi en Israël, le droit civil s’occupant grosso modo de tout à part de l’état civil. Et si la Cour suprême israélienne, connue pour son progressisme, a contribué, au fil des années, à faire évoluer l’interprétation de la loi juive par les rabbins en influençant leurs décisions de diverses manières, le divorce résiste encore et toujours aux modernisateurs. « La Haute Cour de justice intervient sur les problèmes découlant de la séparation tels que le soin aux enfants ou le partage des biens, jamais sur l’acte de séparation lui-même », précise Shuki Friedman.

    Si le mariage et le divorce demeurent les prérogatives intouchables des orthodoxes, c’est parce que ces changements d’état civil définissent aussi si les enfants nés de ces unions sont juifs ou non. Peu de chances que la situation évolue, les très religieux ayant pris une place considérable dans la société et la politique israéliennes suite à leur expansion démographique hors normes – de quelques centaines en 1948, ils sont aujourd’hui plus d’un million.

    Loi éternelle
    Ce n’est pas pour déplaire à Raphaël Sadin. « La loi juive n’a pas à être adaptée car sa valeur est éternelle. Lorsque la pratique évolue, ce n’est que pour faire en sorte que la loi continue d’être respectée », tranche le rabbin dans son salon rempli de livres du sol au plafond. Talmudiste reconnu, ce Franco-Israélien à la tête d’un institut d’études religieuses pour hommes à Jérusalem a deux passions : la Bible et les mots. Parlez-lui de mariage, il devient lyrique. « Les noces chez nous, ce n’est pas un contrat : c’est la rencontre de deux âmes faites de toute éternité pour être ensemble ! » s’exclame-t-il de sa voix de stentor en se passant la main dans sa barbe grise soigneusement taillée. Il y a pourtant une place pour l’erreur humaine dans ce qui est écrit aux Cieux. « Les pierres du Temple de Jérusalem elles-mêmes versent des larmes lorsqu’un homme et une femme divorcent, mais la loi juive conçoit que cela puisse arriver », dit-il. Un libéralisme apparent qui contraste avec sa description de l’amour. « Le judaïsme traditionnel conçoit le rapport amoureux comme une possession dans laquelle il y a, oui, une certaine violence : métaphysique, spirituelle, politique même. La femme se donne et l’homme s’engage. Et c’est lui qui, au moment du divorce, coupe le lien en lui disant : ce que tu m’as donné, je te le rends. » Une inégalité que Raphaël Sadin assume parfaitement. « Quoi que puisse dire la société occidentale, le féminin et le masculin sont ontologiquement différents. »

    Ces paroles pourraient faire craindre que la voix des femmes ne soit jamais entendue dans les tribunaux, mais c’est le contraire qui se produit selon lui. « Le tribunal tranche toujours en faveur de l’épouse. Il n’oblige jamais une femme à rester avec un homme dont elle ne veut plus car, s’il la retient, il commet un des péchés les plus graves de la Torah », tonne Raphaël Sadin. Rivka Perez raconte d’ailleurs que son expérience a été positive. « J’avais peur de la réaction des rabbins mais ils ont été bienveillants et ont fini par donner à mon ex le statut de « mari récalcitrant », « ce qui signifie que des mesures sévères pouvaient être prononcées contre lui ». Ils ont ensuite déployé l’artillerie lourde vis-à-vis de cet homme qui refuse obstinément de la laisser partir : « Les rabbins ont lancé à son encontre une mesure d’exclusion de la communauté juive. C’est une des sanctions les plus dures qui puissent être prononcées. Aucun juif n’avait plus le droit de lui parler, il était exclu des synagogues… » Effrayé par les conséquences de cette décision juridique que Rivka diffuse à toutes les communautés juives de France, son ex signe les papiers du divorce en quelques jours à peine.

    L’ingéniosité de la loi juive ne cesse d’émerveiller Katy Bisraor Ayache. Sous son fichu, cette petite femme constamment affairée est avocate rabbinique. Un métier qui n’existe que depuis une trentaine d’années. « J’ai fait des études très poussées en religion pour aider des femmes à se défendre devant les tribunaux rabbiniques », explique cette Française d’origine dont la rencontre sur un parking de la ville balnéaire de Netanya tient du miracle, tant son agenda est plein. On fait appel à elle dans tout le pays car ses compétences sont rares et respectées. « Quand les juges me voient arriver, il y a comme un wouahou dans la salle. Ils savent que je suis une coriace », rigole celle qui a aidé Rivka à quitter son mari.

    L’art de la menace
    . . . . . . .

    #Égalité #divorce #femmes #sexisme #famille #domination_masculine #masculinisme #mariage #religion #israel #violence #patriarcat #politique #couple

    • Un oui soviétique à l’égalité salariale dans le Jura Vincent Bourquin
      
      https://www.letemps.ch/suisse/un-oui-sovietique-legalite-salariale-jura

      Plus de 88% des Jurassiennes et des Jurassiens ont dit oui à l’initiative « Egalité salariale : concrétisons ! » Des mesures concrètes seront soumises prochainement au parlement.


      Score triomphal dans le Jura. L’initiative populaire « Egalité salariale : concrétisons ! » a été acceptée par plus de 88,3% des votants. Le gouvernement et tous les partis politiques, y compris l’UDC, soutenaient ce texte lancé il y a quatre ans par le syndicat Unia Transjurane.

      Les Jurassiennes et les Jurassiens sont donc quasiment unanimes pour demander que des mesures concrètes soient prises afin de mettre fin aux inégalités salariales entre hommes et femmes. Des inégalités particulièrement criantes dans le dernier-né des cantons : en 2017, l’écart y était de 23%, ce qui en faisait le plus mauvais élève du pays.
      . . . . . .

    • Suisse : Où en est le mouvement de la grève féministe, qui bat le pavé ce lundi ?

      https://www.letemps.ch/societe/mouvement-greve-feministe-bat-pave-lundi

      Après la mobilisation historique de 2019, la claque des statistiques pendant la pandémie, et l’annonce mercredi dernier du relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes... « Le Temps » a sondé les espoirs et déceptions du mouvement à travers la voix d’une de ses représentantes, Tamara Knezevic.


      Sonnez haut-parleurs, résonnez casseroles : la grève féministe https://www.14juin.ch a lieu ce lundi 14 juin – galvanisée par l’annonce, mercredi dernier, du relèvement à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes. Le projet d’harmonisation entre travailleurs et travailleuses, rejeté à plusieurs reprises dans les urnes et adopté par le parlement ce printemps, devrait figurer en bonne place sur les pancartes brandies dans les cortèges. Le Temps a sondé les espoirs et déceptions du mouvement à travers la voix d’une de ses représentantes, Tamara Knezevic.
      . . . . . . .

    • #Suisse : Grève féministe ce Lundi 14 Juin 2021
      https://www.14juin.ch

      Deux ans après la légendaire Grève des femmes* de 2019, la situation en matière d’égalité des sexes reste insatisfaisante : sans le travail rémunéré, mal rémunéré et non rémunéré des femmes, la société ne pourrait pas fonctionner, encore moins avec l’actuelle pandémie du COVID-19. Et pourtant, les conditions de travail et les salaires des professions dites « d’importance systémique » dans lesquelles travaille une majorité de femmes, sont toujours mauvais. Les employeurs et employeuses, comme le discours politique dominant, ne veulent pas que cela change. Et le Conseil fédéral nous présente sa stratégie « Égalité 2030 », qui ne va pas améliorer la lamentable situation dans laquelle nous nous trouvons, mais prévoit le relèvement de l’âge de la retraite des femmes. À cela, nous disons : pas question !


      Les femmes souffrent de graves lacunes de revenu parce que ce sont elles qui assument la responsabilité en ce qui concerne les enfants et les proches dépendant de soins. Le risque, pour elles, de basculer dans la pauvreté une fois à la retraite est en conséquence élevé, car leurs rentes ne permettent guère de vivre. Cependant, au lieu d’améliorer ces rentes, le Conseil fédéral et le Conseil des États veulent, avec le projet AVS 21, augmenter l’âge de la retraite des femmes. Pour toutes les femmes, un affront !

      Les places dans les crèches et les écoles à horaire continu, qui devraient alléger la charge des femmes, sont clairement sous-financées ; cela, au détriment des familles, qui doivent payer des contributions records, du personnel, qui manque de temps pour faire son travail, ainsi que de la qualité qui pâtit d’une logique prônant les économies. Or, cette tâche, qui relève de l’ensemble de la société, devrait reposer sur un financement solidaire assuré par les collectivités publiques !

      Et finalement, la différence de salaire entre les hommes et les femmes s’est même creusée entre 2014 et 2018, au lieu de diminuer, surtout parce que les discriminations salariales se sont accentuées. Cela, bien que les femmes aient dépassé depuis longtemps les hommes en matière de formation, parce que la valeur des femmes et de leur travail reste moins reconnue ! 

      La Commission des femmes de l’USS demande pas conséquent instamment, deux années après la Grève des femmes
      . . . . . . . .

  • Ungeschützt mit Hygienekonzept

    https://www.neues-deutschland.de/artikel/1152290.corona-ungeschuetzt-mit-hygienekonzept.html

    16. März 2020: - Ruby: Hey, hast du es schon gehört … wegen Corona sind die Bordelle auf unbestimmte Zeit geschlossen. Und auch Hausbesuche sind gerade nicht wirklich zu empfehlen. Ich blicke gar nicht durch … Wie soll das gehen? Ich habe ausgerechnet: Meine Ersparnisse reichen maximal zwei Monate. Und Hartz IV will ich nicht. Da habe ich Sorge, dass irgendjemand hier auf dem Dorf plaudert und rauskommt, dass ich Sexarbeiterin bin. Vom letzten ungewollten Outing habe ich mich gerade erst erholt … Ich bin wirklich verzweifelt und sehe keine Perspektive. So viele meiner Kolleg*innen sind nicht mal registriert, was sollen sie denn jetzt machen? Ich befürchte, alle werden weiterarbeiten müssen. Aber wie? Manche haben Kinder und müssen jetzt auch Betreuung oder Schule stemmen.

    Ana: Ja, ich habe es schon gehört. Und von den Polizeikontrollen auch. Da bekommen Sexarbeiter*innen Bußgelder, weil sie weiterarbeiten. Aber sie arbeiten, weil wir alle Geld brauchen, unter anderem, um jetzt auch noch die Bußgelder abzubezahlen. Es ist absurd! Irgendwie soll das Geld also aus dem Nichts kommen. Harz IV reicht nicht zum Leben. Und was ist mit den Kolleg*innen, die zwar Steuern bezahlen und alle Hürden irgendwie gemeistert haben, aber noch keine fünf Jahre in Deutschland registriert sind? Die bekommen nichts. Absolut nichts. Das ist doch mies. Migrantische und migrantisierte, rassifizierte und marginalisierte Kolleg*innen fallen entweder durch sämtliche Unterstützungsraster oder werden von mehr Kontrollen und Strukturen auch noch vermehrt diskriminiert. So viele sind jetzt so allein. Gefährlich.

    20. April 2020:

    Ruby: Huhu Ana, verzeih, dass ich mich so lange nicht gemeldet habe. Aus Angst, dass ich mit meinen wenigen Ersparnissen nicht weit komme, habe ich gejobbt. Für Mindestlohn Regale aufgefüllt. Morgens um 5 Uhr in der Eiseskälte vor der Filiale stehen, dann die schweren Pakete verräumen, ständig Druck und Eile von den Vorgesetzten, ich wusste nicht, wo mir der Kopf steht.

    Mir fehlt die Sexarbeit. Da nerven die Kund*innen zwar auch mal, aber ich hatte ganz vergessen, wie sich Fremdbestimmung für ein paar Euro pro Stunde anfühlt. Und mir fehlt die Anerkennung für meine Arbeit.

    Apropos Anerkennung: Ich fasse es nicht, dass es wirklich Politiker*innen gibt, die aus dieser Krise und der Not noch eine Verschärfung der Sexarbeitsgesetze fordern. Die üblichen Gesichter, dachte ich erst, aber jetzt haben sie sich aus SPD und CDU zusammengeschlossen und fordern die Einführung der Freierkriminalisierung in Deutschland. Der Brief der 16 … Nicht genug, dass viele Kolleg*innen keine staatliche Unterstützung bekommen, nun versuchen diese Kräfte auch noch Vorteil daraus zu ziehen. Ich weiß gar nicht, ob ich wütend sein soll oder mir langsam die Hoffnung ausgeht?

    Ich habe das Gefühl, die Pandemie dreht unsere Zeitrechnung 30 Jahre zurück. Alles wird ins Private und Häusliche verschoben. Weibliche Care-Arbeit wird wieder zur Norm. Gleichzeitig sind doch die meisten Pflegenden, Kassierenden und Lehrenden Frauen? Wie passt das zusammen?

    Übrigens werde ich Hartz IV beantragen. Anders komm ich nicht über die Runden.

    Ana: Ach Ruby, ich nehme es dir nicht übel. Es weiß doch niemand mehr, wo der Kopf steht. Ich kenne so viele Kolleg*innen, die ohne ihre Arbeit in Armut und schwere Abhängigkeiten in ungesunden Liebesbeziehungen geraten sind. Häusliche Gewalt wird immer noch als »Privatsache« abgetan. Es werden ja nicht einmal ausreichend Daten gesammelt, um zu verstehen, wie wir am besten dagegen ankämpfen können. Horst Seehofer und die FDP waren 1997 noch dagegen, Vergewaltigungen in der Ehe unter Strafe zu stellen. Und dann tun alle so überrascht von der #Metoo-Bewegung und können es gar nicht nachvollziehen. Aber wenn wir dann in der Sexarbeit arbeiten, dann ist sie auf einmal ganz wichtig, unsere vermeintliche Sicherheit. So sehr, dass unsere Arbeit einfach illegalisiert wird, obwohl sie doch unser Überleben sichert. In allen anderen Bereichen sind wir aber so oft so ungeschützt, dass selbst illegalisierte Sexarbeit manchmal die einzige (er-)tragbare Option bleibt. Und dazu übernehmen wir emotionale, Care-, soziale, reproduktive und systemrelevante Arbeit, die uns trotzdem nicht aus der Armut bringt oder eine Altersvorsorge garantiert. Nein, wir werden beschimpft oder ignoriert!

    Ich kann dir deine Frage nach Hoffnung nicht beantworten. Ich habe das Gefühl, dass wir alle gerade einfach nur überleben.

    Ruby: Du hast ja sooo recht. Was bedeutet denn Sicherheit? Was ist mit meiner Sicherheit, als allein lebende Single-Frau nicht unnötigen psychischen Härten ausgesetzt zu werden? Wenn sich Menschen nur im »engsten« Familienkreis treffen dürfen? Meine Familie habe ich mir selbst ausgesucht, und die ist nicht identisch mit jenen Personen, die der Staat als meine Familie bezeichnen würde. Auch da spüre ich, dass wir gerade die Uhren um mindestens 30 Jahre zurückdrehen.

    Andererseits, wenn ich mir vorstelle, dass ich noch mit meinem letzten Partner zusammen wäre? Da läuft es mir eiskalt den Rücken rauf und runter. Das war so eine toxische Beziehung. Und ich bin seit Monaten fast nur zu Hause. Allein. Aber lieber allein, als einem Ansprüche erhebenden, potenziell übergriffigen Partner ausgeliefert zu sein.

    Ich freu mich gerade sehr auf den 2. Juni. Zwar bin ich auch unsicher, wie es unter Pandemiebedingungen sein wird, aber ich spüre auch, dass es mir Hoffnung gibt.

    2. Juni 2020:

    Ana: Ruby! Wie schön dich zu sehen! Ich will zwar fragen, wie es dir geht, aber ich will heute auch einfach die Welt etwas vergessen und uns Sexarbeiter*innen feiern. Wir wissen ja alle, wie es geht. Und wie es heißt, wir seien »Superspreader«! Pah! Wir sind nicht diejenigen, die auf die Kondompflicht lieber verzichten wollen, weil es sich besser anfühlt. Wir wissen viel mehr über sexuelle Gesundheit, Safer Sex, verschiedenste erotische und sexuelle Praktiken und Hygienebestimmungen als die meisten Menschen in unserer Gesellschaft, und das schon vor der Coronakrise! Wir können so gut über Grenzen und Konsens reden, weil es Teil unserer Arbeit ist. Wie viele Menschen können nicht mal ihren Partner*innen sagen, was ihnen wie im Bett Spaß macht?! Wir sind so resilient und kreativ und stark!

    Ruby: Ana ... Endlich. Ja, lass uns einfach ein bisschen die düsteren letzten Monate vergessen und die Sonne genießen.

    Obwohl, hast du gehört, dass die Tätowierer*innen schon wieder arbeiten dürfen?! Das finde ich schon gewagt, denn ihren Kund*innen kommen sie ja in geschlossenen Räumen doch sehr nahe. Wie siehst du das? Ich weiß gar nicht, ob ich mir derzeit Lockerungen wünschen soll. Ich schwanke zwischen Angst, im Zweifel das Virus weiterzugeben oder selbst zu erkranken, und dem Wunsch, wieder meiner Arbeit nachgehen zu können. Ich habe gehört, dass einige Sexarbeitsorganisationen auch über Demos nachdenken.

    Heute gibt es ja auch diese #RotlichtAn!-Aktion in den sozialen Medien. Ehrlich gesagt kann ich mir gerade nicht vorstellen, auf solche Demos zu gehen: Erster Punkt: Ich glaube nicht, dass Hygienekonzepte das Risiko, das Virus weiter in der Bevölkerung zu verbreiten, wirklich minimieren. Ich weiß, dass viele sich das wünschen. Ich ja auch. Aber ich befürchte, die Realität ist anders. Zweitens: Mir grummelt es im Bauch, wenn Arbeiter*innen sich danach verzehren, endlich wieder gegen Geld arbeiten zu dürfen, obwohl die Pandemie ein großes Risiko für uns alle und unsere Lieben darstellt. Ich finde das … mhm, neoliberal. Aber lass uns jetzt einfach ein bisschen den Sommer, die Huren und uns selbst feiern.

    3. März 2021:

    Ana: Hallo Ruby, ich habe lange über deine Worte nachgedacht. Darüber, dass sich Arbeiter*innen »verzehren«, zu arbeiten. Sexarbeit ist Arbeit. Da stehe ich voll hinter, aber Sexarbeit ist eine andere Art von Arbeit. Für mich wird mein Körper, der sonst so sehr kritisiert und herabgewürdigt wird, in dieser sexistischen Gesellschaft, auf einmal zu so etwas wie einer Oase, die Leben nährt. Und dafür kann ich, zumindest vor Corona, selbstbestimmt leben, ohne jeden Tag »auf die Arbeit« gehen zu müssen. Mein Körper wurde zu etwas, in dem ich wirklich zu Hause bin, und das spiegelt sich auch in meinen privaten Beziehungen und in meiner Verbindung zu mir selbst wider. Statt mir Gedanken zu machen, ob ich »zu dick« oder »zu dünn« bin, weiß ich, wie viel Schönheit und Gutes mein Körper in die Welt bringt. Ich weiß, dass ich aus einer privilegierten Position spreche. Ich vermisse meinen Lebensstil vor der Pandemie und wie sehr ich Menschlichkeit mit meinem Körper leben konnte, nicht das Konzept der produktiven Arbeit, um Profite für Investoren zu erwirtschaften. Ich möchte meinen Körper nicht tagtäglich dazu zwingen, Dinge tun zu müssen, die wir nicht wollen, nur um zu überleben. Deswegen bin ich doch so gerne Sexarbeiterin.

    #travail #covid-19

  • #DisSonNom

    https://www.tvanouvelles.ca/2021/05/22/dis-son-nom-la-liste-des-presumes-abuseurs-est-de-retour-1

    https://www.facebook.com/dissonnom

    Des Québécoises ont innové en dressant depuis quelques semaines une liste détaillée des auteurs d’inconduites sexuelles allant de la drague lourde au viol. Les quelque 1 500 hommes (et quelques femmes) ainsi signalées ont vu leur nom affiché par ordre alphabétique sur le site Web « Dis Son Nom » ainsi que le nombre et le type de signalements de leurs actes, leur profession (beaucoup de proxénètes et d’enseignants), leur lieu d’exercice, etc.

    Les objectifs, écrivent les organisatrices, sont de libérer la parole des victimes et protéger la société des prédateurs•rices allégué•e•s.
    Diffusée sur internet, la liste catégorise les inconduites en trois types, selon la gravité des gestes.
    Les noms sont recueillis selon des témoignages livrés par des victimes dans la messagerie privée de Dis Son Nom, sur Facebook et Instagram. Un protocole est suivi par les bénévoles et les victimes restent anonymes.
    Dis Son Nom est une des diverses facettes du mouvement de dénonciations de l’été 2020 sur les réseaux sociaux, avec d’autres groupes comme les Victims Voices.
    Après la réception de multiples mises en demeure, des procédures devant la cour civile ont été entamées contre Dis Son Nom et ses administrateurs•rices.
    Nous considérons qu’il s’agit d’une question de société sur laquelle la population est prête à se pencher, après des mouvements comme #agressionnondenoncee et #metoo.
    Cet état des faits concernant la culture du viol dépasse les histoires individuelles et appel à une réflexion sérieuse sur les crimes à caractères sexuels.
    Dis Son Nom est l’expression d’une nouvelle façon que les victimes ont choisie pour prendre du pouvoir sur leur vie, via les réseaux sociaux.
    Nous répondons à leurs demandes et les soutenons du début à la fin, en leur ouvrant la porte vers le chemin de la guérison.

    Une des organisatrices, Delphine Bergeron, a été interviewée dans un grand média qui a relayé l’URL de la liste, affichée sur un site dédié et sur quelques réseaux sociaux. Des hommes ont fait retirer leur nom, d’autres menacent d’intenter des poursuites, plusieurs chouinent énergiquement au nom de leur présomption d’être protégés par la justice... - mais beaucou de femmes ont écrit être heureuses de voir des voisins, collègues, patrons et vedettes du milieu artistique dénoncés de la sorte.

  • Il saisit la poitrine de ses filles pour voir si « ça pousse » : le père relaxé
    https://www.republicain-lorrain.fr/faits-divers-justice/2021/05/12/il-saisit-la-poitrine-de-ses-filles-pour-voir-si-ca-pousse-le-pe
    Le tribunal a estimé que le fait d’avoir empoigné la poitrine de ses deux adolescentes, par surprise, pendant plusieurs années, ne constituait pas des agressions sexuelles. En revanche, il a condamné le prévenu pour atteinte sexuelle sur une de ses nièces.

    Ca se passe en 2021 après #metoo et #metoo_inceste ...

    Atteinte sexuelle : « Dans le Code pénal français, l’atteinte sexuelle sur mineur est une infraction prohibant et réprimant les relations sexuelles, y compris consenties, entre un majeur et un mineur sexuel. Cet acte est considéré comme un délit. »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Atteinte_sexuelle_sur_mineur_en_droit_fran%C3%A7ais

    #violences_sexuelles #inceste #viol #violophilie #injustice #culture_du_viol #sexisme #famille #déni

  • Collège Dorgelès : les élèves mobilisés contre un professeur accusé d’attouchements
    https://www.youtube.com/watch?v=mBr6q9DC7PU

    Les collégiennes de l’établissement scolaire Roland Dorgelès, situé dans le 18ème arrondissement de Paris se sont mobilisées avec pancartes et slogans mercredi 12 mai devant les portes du collège, pour dénoncer le comportement de l’un de leurs professeurs.

    Suspendu il y a déjà 4 mois suite à la plainte d’une élève lui reprochant des attouchements sexuels, celui-ci n’est, pour le moment, plus en contact avec les enfants. Certains professeurs ont tenu à lui apporter leur soutien au travers d’une grève mardi 11 mai, déclenchant de vives réactions parmi les élèves et leurs parents.

    Zelda, désormais lycéenne, est venue en soutien aux collégiens mobilisés. « Ces gestes déplacés, on les a tous vus » assure-t-elle. « Ce professeur rentre dans les vestiaires en cours de natation alors qu’on est encore en train de se changer, il se permet de toucher les élèves en cours de gym » dénonce la jeune fille, qui relève par ailleurs des « regards insistants » et des propos « envers les garçons », questionnant leur « virilité ».

    Et cette grève des professeurs ne passe pas. « C’est totalement inadmissible » regrette-t-elle, mais tristement symptomatique du fonctionnement de cet établissement scolaire, assure Zelda. « Ça fait des années qu’on dit qu’il a des gestes, des propos, des regards déplacés, qu’il n’a rien à voir avec le système éducatif…. On ne nous a pas écoutés ».

    Des propos corroborés par plus de 150 anciens élèves du collège Roland Dorgelès, signataires d’une lettre ouverte, en réaction à la plainte déposée à l’encontre de ce professeur d’EPS. « Nous, anciennes et anciens élèves du collège Roland Dorgelès, qui sommes maintenant adultes, vous écrivons aujourd’hui concernant une situation qui a réveillé des souvenirs pénibles. » Evoquant un comportement « déplacé, humiliant et plus que malsain », ces anciens élèves, scolarisés pour les plus anciens en 2010 affirment à l’unisson : « Dès que nous l’avons appris, nous avons toutes et tous, sans exception, pu mettre un nom sur ce professeur ».

    Sur place, les collégiens rassemblés scandent « La honte, la honte, la honte ! ». On retrouve sur les murs du collège affiches et banderoles aux messages « Tu n’es pas seule”, “On te croit »... Autant de messages de soutien et de dénonciation qui rappellent les codes de libération de la parole des différentes vagues #MeToo.

    Pour Isabelle, parent d’élève et élue 4 ans au conseil d’administration du collège, il y a dans cet établissement « un système mis en place où l’on part du principe que la voix de l’enfant n’a jamais raison d’être ». Elle s’indigne contre le rectorat, dont la responsabilité doit être soulevée d’après elle : « Il donne l’impression de découvrir aujourd’hui qu’il y a des dysfonctionnements dans ce collège, alors que des choses ont déjà été remontées avant même l’enquête diligentée par la justice ».

    Côté académique, Marc Teulier, le directeur chargé des écoles et des collèges de Paris, s’est rendu sur place. Ce dernier met l’accent sur la suspension de l’enseignant en question, et insiste sur la nécessité d’attendre les conclusions de l’enquête menée par les services de police. Ensuite, détaille-t-il, viendra seulement le « temps d’une enquête administrative pour vérifier si le collège fonctionnait correctement, si jamais les faits sont avérés ».