• Un quart de la population mondiale trouve normal qu’un homme batte sa femme… et autres préjugés

    Aucun progrès en 10 ans malgré #MeToo. Un rapport de l’ONU sur les normes sociales de genre note que, dans le monde, près de 90% de la population a au moins un préjugé sexiste et appelle les gouvernements à agir.

    Le sexisme, ça commence dans les têtes. Et les préjugés sexistes y sont solidement « enracinés » révèle le dernier index des normes sociales de genre (GSNI), un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) rendu public ce lundi 12 uin. « Près de 90% de la population a au moins un préjugé » sexiste parmi les sept passés en revue. Et ces « préjugés sont répandus chez les hommes comme chez les femmes, suggérant qu’ils sont profondément incrustés et influencent les hommes et les femmes à des degrés similaires », note le rapport qui ne voit « aucune amélioration des préjugés à l’encontre des femmes en une décennie ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/05/un-quart-de-la-population-mondiale-trouve-norm

    #féminisme

  • Viols : les angles morts de la réponse pénale

    En dépit d’un arsenal toujours plus répressif, seule une part minoritaire des viols fait aujourd’hui l’objet d’une condamnation aux assises. Et quand celle-ci est prononcée, c’est à l’issue d’un parcours éprouvant pour la victime. Réflexions avec Véronique Le Goaziou, sociologue et autrice de « Viols, que fait la justice ? »

    Vous écrivez que seulement 1 à 2% des viols sont sanctionnés par une condamnation des auteurs aux assises. Comment s’explique ce si faible taux de condamnations ?
    Véronique Le Goaziou : Il s’explique d’abord par le fait que tous les viols ne donnent pas lieu à plainte. Avant 2018, on estimait à environ 10% la part de victimes qui portait plainte. #MeToo a beaucoup fait changer les choses, on serait autour de 15 à 20% aujourd’hui – et il faudra voir comment ça évolue dans les prochaines années. Cette augmentation n’est pas non plus un tsunami. Les personnes qui décident de porter plainte restent minoritaires, alors qu’on n’a jamais autant parlé de violences sexistes et de sexuelles.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/29/viols-les-angles-morts-de-la-reponse-penale

    #féminisme #viol

  • Maïwenn et Mediapart : des contresens et des mensonges (Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/lenaig-bredoux/blog/110623/maiwenn-et-mediapart-des-contresens-et-des-mensonges

    Maïwenn ne s’en est pas cachée : elle a souvent critiqué #MeToo ces dernières années, tout en soutenant le principe. Elle a soutenu Roman Polanski, attaqué Adèle Haenel et le mouvement féministe (« radical »). Elle en a même fait un étendard en choisissant Johnny Depp, acteur mis en cause pour des violences conjugales, pour son dernier film et en organisant sa « rédemption » lors du dernier festival de Cannes.

    La réalisatrice en a parfaitement le droit. Là n’est pas la question. Mais ne soyons pas dupes de l’offensive médiatique et politique contre #MeToo à laquelle elle participe aujourd’hui, avec le JDD.

    Enfin, ne l’oublions pas : cette affaire, qui n’honore guère le débat public, illustre une forme d’impunité sociale légitimant l’agression du directeur d’un journal. Si un·e gilet jaune mécontent, un·e militant·e des quartiers populaires, une féministe dépitée du devenir judiciaire d’un dossier, un quidam socialement blessé avait agressé sans dire un mot le directeur d’un média, tout le monde s’indignerait.

    Le fait d’être en désaccord avec un journal, quelle que soit la légitimité ou non de ce désaccord, ne saurait autoriser cette attitude. Ici, Maïwenn fait le jeu d’un monde qui ne voit que la violence dont il fait l’objet et légitime celle qu’il diffuse lui-même. Faut-il rappeler qu’Éric Zemmour, quand il fut interpellé avec virulence dans la rue (avant qu’il soit candidat), a eu droit à une émotion médiatique générale et à un appel du président de la République ?

  • Selon le Figaro, si le serveur du bistrot répond « tout à fait » ou « bien sûr » quand tu demandes l’addition au lieu de simplement « oui », c’est à cause de la tyrannie de #MeToo :
    https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/bien-sur-tout-a-fait-pourquoi-assiste-t-on-a-la-disparition-du-oui-20230512

    Sous ses airs de mot simple et lisse, le « oui » semble avoir réinvesti certaines valeurs du « non » - symbole du refus et de la contestation - depuis qu’il s’est politisé. « Les écrits récents sur le “consentement” ont donné à réfléchir sur l’ambivalence du “oui”, qui possède aussi sa part d’intransigeance et de radicalité, poursuit l’universitaire. Aussi, tout se passe comme s’il fallait dédramatiser le oui, le rendre moins radical et définitif. Et qu’il reprenne d’autres nuances, à commencer par celle d’une jovialité consensuelle. »

    C’est vraiment charmant, ce besoin d’opposer « jovialité consensuelle » à « écrits récents sur le consentement »…

  • Florence Mendez virée par M6 après avoir traité Darmanin de violeur : « J’ai l’impression qu’on nous fait payer #MeToo »
    https://www.moustique.be/medias/television/2023/05/24/florence-mendez-viree-par-m6-apres-avoir-traite-darmanin-de-violeur-jai-li

    Coup de tonnerre chez M6 : le groupe vient de licencier la comédienne et humoriste belge Florence Mendez. Elle perd ainsi son poste de chroniqueuse dans l’émission « Piquantes », diffusée sur Téva. Comme elle l’a expliqué dans une publication sur Instagram, la cause est à chercher dans une altercation avec Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur français. Après l’avoir croisé dans la rue, elle l’a traité de « violeur ». Une référence aux accusations de viol qui pèsent sur l’ancien maire de Tourcoing, l’affaire devant être portée devant la Cour de cassation après un non-lieu édicté par la justice. Aujourd’hui, Florence Mendez « conteste la sévérité de la sanction » qui la prive d’une participation à la prochaine saison de « Piquantes ». Elle nous confie ne pas vouloir en rester là et se dite inquiète du message que cela fait passer dans un contexte compliqué pour le mouvement féministe.

  • Journalist Spit on by Johnny Depp’s Cannes Director Speaks Out: Maiwenn Is ‘Outspokenly Anti-#MeToo’
    https://variety.com/2023/film/news/journalist-maiwenn-spit-on-interview-johnny-depp-director-1235614162/amp

    “She’s outspokenly anti-#MeToo and she made a gesture to please her world, and that’s why she bragged about it on TV. We could see a sort of pride that echoed that world,” journalist Edwy Plenel tells Variety in his first interview since the spitting incident. Plenel was referring to Maiwenn’s comments published by Paris Match in 2020, saying “It’s crazy how many stupidities they say these days! These women don’t like men, that’s clear, and they’re causing very serious collateral damage.” In that same interview she said “When I hear women complaining that men are only interested in their bottom, I tell them, ‘Enjoy it because it won’t last!’”

    Last week, during a television interview on a French talk show, Maiwenn confessed to spitting on Plenel. “Do I confirm that I assaulted him? Yes,” Maiwenn said on TV. “I’ll speak about it when I’m ready,” she added. “I’m very anxious about the release of my film.”

    Perhaps she should be anxious about the press conference following the premiere of her film, where journalists covering the festival are surely going to quiz her about the spitting incident.

    Plenel — who is editor-in-chief and founder of Mediapart, an independent French investigative online newspaper — filed a police complaint on March 7, which accused Maiwenn of aggression while he was eating in a restaurant. The director, who was sitting by herself at a nearby table, allegedly grabbed Plenel by the hair and spit in his face, then left the restaurant. In the complaint, Plenel said he was “traumatized by the incident.”

    Now, Plenel tells Variety he believes that Maiwenn spit on him because she was upset about an investigation that Mediapart published into rape and sexual assault allegations against Luc Besson. Maiwenn was married to Besson in the 1990s and they share a daughter together.

    For their bombshell investigation, Mediapart spoke to nine women who accused Besson; one of the women, the Belgian-Dutch actor Sand Van Roy, filed a police report in 2018. In 2021, the case was dismissed.

    In Mediapart’s report, the newspaper included some of Maiwenn’s police testimony, which Plenel believes angered the filmmaker. “We published what she told police as part of the investigation into Besson,” Plenel says. “When she talked to the police, she discussed complicated aspects of her relationship with Luc Besson, notably during their separation. But once we published our piece, we never received any protest of any kind. That was about five years [ago] — that would mean that for all this time, Maiwenn wanted to take her revenge. But if that’s the case, why didn’t she send an email? [We] never even got a phone call from her.”

    Variety reached out to Maiwenn’s attorney at Cabinet Temime for a comment.

    Plenel says he believes the spitting incident is a political act by Maiwenn to protest against Mediapart’s investigative work into sexual assault and harassment in the film industry.

    “I don’t know Maiwenn, I never met her. I would have been unable to recognize her,” he says. “This aggression caused more stupor than anything else. She didn’t attack just me individually, but the symbol that I represent, as the founder and director of a journal, which in France has been at the forefront of all the #MeToo revelations.”

    Mediapart notoriously published the first testimony of Adele Haenel, the actor of “Portrait of a Lady on Fire,” who accused director French director Christophe Ruggia of having sexually harassed her for years starting when she was 12. The testimony, which came out in November 2019, marked the start of France’s #MeToo movement. Among other investigations, Mediapart also recently published a report about French actor Gerard Depardieu, who is already indicted on rape and sexual assault charges in connection to a 2018 case, with testimonies of 13 women accusing him of sexual misconduct.

    “Some people in the film industry see our work at Mediapart as a censor, as if we were preventing them from doing whatever they want, like oppressing, harassing and profiting from their positions,” Plenel says. “You are the first journalist to call me,” he says over the phone, speaking to Variety. “That’s interesting, and it says a lot about the state of French media.”

    Plenel says that he was “stunned” at being spit on, but wasn’t planning on filing a lawsuit. He says that he only wanted an apology from Maiwenn, which would have been “an honorable way of solving this,” but claims that “she refused.”

    “We decided that we had to file a lawsuit, by principle, because we can’t allow someone — just because that person comes from a privileged and artistic environment — to attack the director of a publication because of its content,” Plenel says. “We filed that lawsuit to make a point and say that there is no impunity. She doesn’t risk much.”

    Plenel says that the Cannes Film Festival selecting Maiwenn’s film for opening night makes a statement on France’s stance towards #MeToo.

    “Cannes chose a completely mad symbol as its opening night selection: a film by Maiwenn that’s about a courtesan seeking power,” he says. “The mythology that’s put forward in the film, coupled with the casting of Johnny Depp, her anti-#MeToo comments and now this aggression that she seems to be proud and that makes people laugh on TV — that says something.”

    In 2020, Depp lost a libel case involving his ex-wife Amber Heard’s abuse allegations in the U.K., and then won another one in the U.S. in 2022.

    Plenel continues, “I didn’t receive a message from Monsieur Thierry Fremaux telling me, ‘Look, this is our choice, but be assured that we’re not standing in solidarity with the act of Maiwenn. It could have been done out of correctness or politeness.”

    Cannes’ support of Maiwenn’s film is indicative of a larger issue, according to Plenel, who says that the French film industry has not embraced the movement to stand up against sexual harassment and abuse. In America, the entertainment industry has made slow but significant steps towards progress and has a heightened awareness of eradicating sexual harassment throughout Hollywood.

    “We’re stunned to see that the film world is not moving after what we revealed on Depardieu,” he says, referencing Mediapart’s report, published just last month. “I think it’s crazy,” Plenel continues. “It’s hardly making any noise, and we don’t see any real awakening,”

    Plenel adds, “It’s as if France is standing aside.”

  • Le Festival de Cannes, ce sera sans nous ! Le cinéma qui célèbre les agresseurs participe à la banalisation des violences masculines et à la silenciation des femmes. Boycottons-le !

    En 2017, le mouvement #MeToo naît dans l’industrie du cinéma aux Etats-Unis et provoque une prise de conscience mondiale sur le caractère systémique des violences masculines faites aux femmes.

    6 ans après, à rebours de ce mouvement, le cinéma français ne cesse de montrer sa solidarité et sa complaisance envers les hommes accusés de violences, dont la carrière et la réputation restent préservées. Cette valorisation sociale, médiatique et professionnelle des agresseurs banalise les violences masculines, dans un mépris total des femmes et des enfants qui en sont victimes.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/05/17/festival-de-cannes-pas-dhonneur-pour-les-agres

    #féminisme #cinema

  • Les réseaux sociaux, leviers des luttes sociales – nvo
    https://nvo.fr/les-reseaux-sociaux-leviers-des-luttes-sociales

    De la révolte des Gilets jaunes à la vague féministe post-#MeToo, les outils numériques sont devenus des leviers incontournables des luttes sociales et syndicales. Sur les réseaux sociaux, les photos et vidéos d’Extinction Rebellion ou de ReAct font le buzz et relaient les mobilisations. Un article publié dans le numéro #05 de la Vie Ouvrière.

    Ces dernières années, les exemples de mouvements sociaux ou de soulèvements populaires déployés grâce aux possibilités de connexions qu’offre Internet se sont multipliés. Dans son remarquable ouvrage Twitter & les gaz lacrymogènes, la chercheuse et activiste turque Zeynep Tufekci montre que l’usage des outils numériques et leur démocratisation (applications, réseaux sociaux…) permettent non seulement d’atteindre rapidement une masse critique de citoyens agissants mais en a fait des alliés incontournables des luttes actuelles.

    En l’espace de quelques semaines, le mouvement des Soulèvements de la Terre, menacé de dissolution sur décision du ministère de l’Intérieur, a rassemblé plus de 90.000 soutiens, notamment grâce aux milliers de partages sur les réseaux sociaux. Des relais qui ont permis de faire converger le 25 mars sur le terrain à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, près de 30.000 personnes venues pas seulement de France mais de toute l’Europe pour s’opposer au projet de méga-bassine.

    Les médias numériques améliorent la visibilité d’une cause, mais ils créent aussi une communauté, un sens de la camaraderie, explique Zeynep Tufekci dans son essai. Ils permettent à un mouvement de dépasser l’espace du site d’occupation en créant un sentiment d’appartenance : on peut se sentir zadiste sans terres à défendre, se revendiquer d’Occupy Wall Street sans être américain…

    En 2021, les activistes ont fait irruption au milieu des mannequins d’un défilé Louis Vuitton afin de dénoncer l’impact climatique de la mode. Un happening militant qui a fait un énorme buzz sur les réseaux sociaux. La même stratégie digitale a été employée, en octobre 2022, quand d’autres militants ont collé leurs mains sur des voitures haut de gamme sous les yeux du public du Mondial de l’auto.

    « Quatre cents personnes nous ont filmés et ont mis en ligne la scène sur Instagram et TikTok. Ça a fait des millions de vues. Là, le public était lui aussi vecteur de diffusion, même si tu ne contrôles plus le message », commente le militant d’XR dont l’organisation ne communique que sur réseaux cryptés (Signal, Mattermost), afin de préserver le secret de ses actions et l’anonymat de ses membres.

    #Militantisme #Zeynep_Tufekci #Mouvements_sociaux #La_Vie_Ouvirère

  • Total soutien à édwy plenel victime d’un attentat capillaire Jacques-Marie BOURGET

    Ne riez pas car un homme, édwy plenel, est dans le malheur, il s’est fait tirer les cheveux par une fille. Si fort qu’il a déposé une plainte en justice. Il est bon que les hommes battus se rebiffent à leur tour. Tiens bon Edwy, le pouvoir est au bout du cheveu.


    Très tôt dans la vie on m’a enseigné à aider les aveugles à traverser la rue, à porter le cabas des vieilles dames sortant de l’épicerie. Ce dressage au mode charitable m’a conduit un soir, alors que j’avais observé un chemineau qui allait passer la nuit dans la cabane d’arrêt des cars, à lui porter mon assiette de soupe au lait. C’est dire si le ciel peut m’attendre. C’est dans cette continuité que j’éprouve une urgence à me précipiter au secours d’édwy plenel qui vient d’être victime d’un odieux attentat capillaire. Un soir sans histoire, à l’heure où les plenel vont boire, notre Samson de presse attablé dans un restaurant du 12ème arrondissement, a été agrippé par les cheveux, sa tête courbée à la renverse lui permettant d’apercevoir l’assaillante. Car la terroriste était femme. Plus, plenel, objectif et précis avec ses réflexes d’investigateur, a clairement noté que la dame simulait un crachat en direction de sa moustache, ce qu’il a de plus sacré. Quel bataclan dans le restaurant ! Certains galopent après l’agile, mais elle est fuyarde... déjà envolée alors que notre Edwy est à la limite du SAMU.

    Des témoins du drôle de drame désignent celle qui a garroté le phare du journalisme, une certaine Maïwenn Le Besco. Fabrice Arfi, le Sancho Pança de plenel n’ayant pas encore été consulté – afin que nous connaissions le vrai – on a d’abord pensé à une vendetta entre factions bretonnes. Mais c’est une fausse piste. En vérité, un mot avec lequel Edwy ne transige pas, il s’avère que la dame Le Besco a naguère été l’épouse d’un cinéaste nommé Luc Besson avec lequel elle a eu un enfant. La terroriste gardant de l’estime pour son ex, n’a pas supporté que médiapart, l’office de vérification créé par plenel, accuse cet époux d’antan d’avoir violé une jeune femme. Affirmation balayée puisque le désigné criminel a été blanchi par la justice. Mais le mâle était fait : à vie affublé du doute de Metoo. D’où la colère de la jeune femme.

    Une colère que l’on ne partage pas car, après tout, voir le père d’un de ses gosses accusé de viol, pourquoi en faire une histoire, pourquoi arracher les cheveux en quatre ? Le viol n’est pas grave, une simple farce qui vous conduit aux assises. C’est vrai, elle a la tête bien près de la coiffe la bretonne. Faut prendre les choses du bon côté. Si on ne peut plus déconner, faut le dire.

    Je continue à défendre Edwy comme mes aveugles de jadis. Est-ce sa faute si chaque jour ou au moins chaque semaine, son médiapart déglingue des individus qui ne l’ont pas forcément mérité. Alors que pour lui, plenel, le flingage n’est pas une cruauté mais une mission. Pas plus tard que cette semaine médiapart a accusé l’historienne Annie Lacroix-Riz d’être à la fois « complotiste » et « négationniste ». Ce qui est faux et l’a mise en rage. D’autant qu’une partie de sa famille a disparu dans la nuit et le brouillard des camps de la mort. On pourrait imaginer un proche de l’universitaire s’en venir questionner la moustache ? Alors qu’Edwy n’y est pour rien. Il a fait son dur devoir : la mise au pilori. Vous n’allez quand même pas critiquer l’ immense civilisateur, l’allumeur des Lumières.

    D’autant que, suite à son affaire tirée par les cheveux, il souffre d’une sorte de syndrome post traumatique. Je vous ai dit la compassion que j’ai pour les affligés, sachez, et je le répète, que je la partage pour notre immense défenseur du vrai et de l’OTAN. C’est-à-dire la même chose. Selon des propos rapportés par Le Monde donc gravés dans le granit breton, l’acte terroriste de Maïwen est « tout à fait attentatoire sur le plan moral et psychique », et que notre héros est « « très traumatisé par la haine manifestée. » Après ce qu’il a vécu, Edwy n’est plus seulement le plus grand investigateur de tous les temps, il devient aussi correspondant de sa propre guerre. Quel courage.

    #edwy_plenel #attentat #médiapart #médiaprout #otan #metoo #complotisme #négationnisme #pilori #Luc_Besson #Maïwenn_Le_Besco

    Source : https://www.legrandsoir.info/total-soutien-a-edwy-plenel-victime-d-un-attentat-capillaire.html

  • La dernière grosse étude d’Emmanuel Todd confirme que sa vieillesse à lui est un naufrage.

    Emmanuel Todd : « Le sauvetage de la démocratie passe par un accord à durée limitée entre les électorats RN et Nupes »
    https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/emmanuel-todd-le-sauvetage-de-la-democratie-passe-par-un-accord-a-duree-li

    L’autre solution, c’est de trouver une voie politique qui permette le sauvetage de la démocratie : je propose un contrat à durée limitée réconciliant les électorats du Rassemblement national et de la Nupes pour établir le scrutin proportionnel.

    Je considère vraiment que ce qui se passe est inquiétant. J’ai un peu de mal à imaginer que cela ne se termine pas mal. Il y a un élément d’urgence, et la simple menace de désistement implicite ou explicite entre les deux forces d’opposition calmerait beaucoup le jeu. Il ferait tomber le sentiment d’impunité de la bureaucratie qui nous gouverne.

    Le problème fondamental n’est pas un problème entre appareils. Le problème fondamental est un problème de rejet pluriel. 1) L’électorat du Rassemblement national est installé dans son rejet de l’immigration, un concept qui mélange l’immigration réelle qui passe aujourd’hui la frontière et la descendance de l’immigration ancienne, les gosses d’origine maghrébine qui sont maintenant une fraction substantielle de la population française. 2) L’électorat de LFI et de la Nupes croit seulement exprimer un refus du racisme du RN mais il exprime aussi, à l’insu de son plein gré, un rejet culturel de l’électorat du RN. Il vit un désir à la Bourdieu de distinction. Simplifions, soyons brutal, il s’agit de sauver la République : il y a d’un côté une xénophobie ethnique et de l’autre une xénophobie sociale.

    J’ai un peu de mal à imaginer que le sauvetage à court terme de la démocratie par l’établissement de la proportionnelle, via un accord à durée limitée entre Nupes et RN, puisse se passer d’un minimum de négociation sur la question du rapport à l’étranger. La seule négociation possible, la seule chose raisonnable d’ailleurs du point de vue de l’avenir du pays, c’est que les électeurs de la Nupes admettent que le contrôle des frontières est absolument légitime et que les gens du Rassemblement national admettent que les gens d’origine maghrébine en France sont des Français comme les autres. Sur cette base, à la fois très précise et qui admet du flou, on peut s’entendre.

    • Est-ce que la Nupes est contre tout contrôles aux frontières ? J’ai pas vu passé ca, mais j’ai peut etre raté un truc.

      Todd m’a l’air surtout d’accord avec le RN, il devrait y adhéré vu qu’il trouve comme eux que la gauche serait trop laxiste avec les frontières et que le racisme c’est pas bien grave.

      Dans ses propos sur les femmes dans « Où en sont-elles ? Une esquisse de l’histoire des femmes » qu’il a publié pour combattre #metoo il valide largement les thèses du RN, expliquant que les discriminations faites aux femmes n’existent plus en occident mais seulement dans les pays et cultures non occidentales. Et ici il en remet une couche en invisibilisant l’aspect misogyne de la théorie du grand remplacement du RN ne parlant que de son aspect raciste.

      #grand_homme #fils_de #phallosophe #racisme #masculinisme

    • Y’a Roussel, en tout cas, qui vient de touiter qu’« ils ont transformé nos frontières en passoires ». Lui semble donc déjà prêt à « élargir » l’union de la gauche jusqu’à Marine Le Pen. https://twitter.com/Fabien_Roussel/status/1645386504607334403

      Ils ont mis la France sur le Bon Coin, ils ont signé des traités de libre-échange, ils ont transformé nos frontières en passoires, ils ont laissé filer nos usines et ils reviennent la bouche en cœur en nous parlant de souveraineté.

      Quelle humiliation !

    • Je me souviens du crypto-poutinien Jacques Sapir qui draguait #sans_vergogne le « front » (national) :
      https://www.humanite.fr/politique/union-europeenne/la-coupable-attraction-de-jacques-sapir-pour-le-front-national-582445

      Aux prises avec son père qui s’apprête à lui gâcher sa rentrée politique, Marine Le Pen a reçu un renfort inespéré. Un intellectuel respecté, réputé de gauche qui plus est, apporte sa caution à son entreprise de banalisation du Front national en envisageant de l’inclure dans un large «  front  » avec des forces démocratiques. C’est la surprise de rentrée que lui a offerte l’économiste Jacques Sapir, au détour d’un entretien accordé au Figaro Vox, le 21 août. Des propos qu’il a réitérés, jeudi matin, sur France Inter.

      Donc la gauche souverainiste (canal chasse-pêche-et-tradition) est compatible avec la république des rentiers et des propriétaires. Alors que Mélenchon est un méchant « séparatiste factieux ».

    • Quel que soit le jugement que l’on peut porter sur « l’ analyse » délirante d’Emmanuel Todd (le contrôle des frontières), force est de reconnaître que la stricte rationalité électoraliste peut conduire au type de construction politique évoquée ici : l’alliance entre partis « populistes » ou considérés, jusque-là, comme non-institutionnels.

      Il me semble que l’on a déjà eu la preuve, en Europe, notamment, que l’accession au pouvoir de coalitions soit-disant insolites pouvait devenir réalité.

      Tant que l’espace politique sera essentiellement déterminé par des partis visant à accéder aux commandes de l’État (électoralisme) je pense que nous n’échapperons pas au risque de l’accession au pouvoir du RN (coalisé avec je ne sais qui, si besoin) ou d’un « Darmanisme » considéré comme plus républicain, mais guère plus ragoûtant. Le risque est d’autant plus évident en temps de crise. Nous y sommes. Personne n’ignore que Macron instrumentalise ce chantage en ce moment.

      La séquence de luttes sociales actuelles pourrait (aurait pu ?) ouvrir l’espace politique à d’autres horizons que les enjeux électoraux - appelons cela, la construction « d’un rapport de force social extraparlementaire ».

      Malheureusement je ne pense pas que nous soyons dans une phase ascendante de la lutte mais je suis probablement pessimiste (à confirmer).

    • « Être plus ferme » avec les travailleurs migrants : Roussel persiste après sa sortie sur les « frontières »
      https://www.revolutionpermanente.fr/Etre-plus-ferme-avec-les-travailleurs-migrants-Roussel-persiste

      Ce matin sur BFM TV, Apolline de Malherbe interrogeait Fabien Roussel, numéro 1 du PCF, revenant sur ses propos tenus ce week-end sur les frontières. « Est-ce qu’il aurait fallu davantage contrôler l’arrivée des travailleurs, des migrants qui viennent travailler en France ? Est-ce qu’il faut être plus ferme ? » Une question à laquelle le secrétaire national du PCF a répondu sans sourciller « Oui, il faut être plus ferme oui ».

      Suite à cette réponse, qu’on penserait sortie de la bouche de Gérald Darmanin ou de tout autre représentant de la droite, Roussel n’a pas su répondre clairement à une autre question pourtant élémentaire que lui a posé la journaliste de BFM TV : « à ces migrants qui se retrouvent sur des petites embarcations et qu’il faut sauver et qu’ils viennent frapper à la porte d’une France et que vous êtes à la tête de l’État, vous dîtes quoi ? ». Une interrogation face à laquelle le chef du PCF a sorti la langue de bois expliquant : « je considère que chaque pays doit avoir sa politique et au sein de l’UE nous devons avoir chacun notre responsabilité d’accueil ».

    • « Gauche des allocs » : « Ils défendent le droit à la paresse », tacle Fabien Roussel
      https://www.francetvinfo.fr/politique/fabien-roussel/gauche-des-allocations-fabien-roussel-assume-totalement-ses-propos_5360

      Quatre jours après avoir opposé la « gauche des allocs » et la « gauche du travail » [lors de la fête de lHuma en septembre 2022], le secrétaire national du #PCF Fabien Roussel persiste et signe mercredi 14 septembre sur franceinfo en dénonçant les attaques qu’il a depuis reçu de « ceux qui défendent le droit à la paresse » dans son propre camp.

      « J’assume totalement mes propos, défend #Fabien_Roussel. Il y a ceux qui défendent l’idée de mettre le RSA à 1 000 euros, moi je défends l’idée d’une société qui garantit à tous un vrai emploi. »

    • Noter que, juste après son touit sur les Frontières passoire, gugusse et sa clique ont prétendu qu’il parlaient uniquement de néo-libéralisme et de mondialisation des marchandises, pas d’immigration. Juste avant, donc, d’aller chez Apolline bavasser sur les migrants-qu’on-n’est-pas-assez-ferme (assez branlante, un peu molle là-dessus ?).

  • Bande dessinée : Festival de la BD d’Angoulême, 50 ans de sexisme ça suffit !
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Bande-dessinee-Festival-de-la-BD-d-Angouleme-50-ans-de-s

    Nous évoquions dans le numéro 334 (janvier 2023) les mobilisations féministes déclenchées par l’affaire Vivès avant le Festival international de la bande dessinée. Le festival a eu lieu du 26 au 29 janvier dernier à Angoulême : les représentations pédopornographiques et la « liberté d’expression » ont été au cœur de tous les débats durant cet événement, divisant la BD entre réactionnaires et féministes.

    L’annulation de l’exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès » n’aura pas suffi à apaiser les tensions actuelles du milieu de la bande dessinée. Selon Franck Bondoux, délégué général du Festival international de la bande dessinée (FIBD), il s’agit de la première déprogrammation de toute l’histoire du festival. Un constat dramatique, qui ne reflète en rien les positions du FIBD et d’une partie importante de la profession concernant les représentations pédopornographiques.

    Cette édition particulière du Festival, célébrant les 50 ans de l’institution, a été un concentré d’opinions conservatrices et de mauvaise foi. Les défenseurs et défenseuses de la liberté de tout représenter accusent les collectifs féministes de censure et de conservatisme. Pourtant, aucune féministe ne s’est offusquée devant la violence représentée dans l’expo "L’attaque des Titans", ni face au malaise que peut provoquer l’œuvre de Junji Ito, aussi visible au FIBD, ni encore devant le trash de Julie Doucet, grand prix de l’édition précédente du festival. Mais alors, si les représentations de violence ne dérangent pas les féministes, quel est le problème ?
    Un débat confus

    La réponse à cette question, les défenseurs de la « liberté d’expression » ne veulent résolument pas l’entendre : les représentations pédopornographiques, de quelque forme qu’elles soient, constituent un réel danger en ce qu’elles entretiennent les fantasmes des pédocriminels. Ce constat a été dit et redit en marge du festival, au Spin-Off, lors d’une conférence menée par le collectif des Raisons de la Colère. Lors de cette conférence, Mirion Malle (autrice de BD), Catherine Staebler (éditrice, co-fondatrice des éditions Biscoto), Marie Bardiaux-Vaïente (historienne et scénariste) et Anne-Laure Maduraud (juriste, ancienne juge des enfants) ont pu s’exprimer librement sur le sexisme que subissent les femmes dans la bande dessinée. Elles ont rappelé les luttes féministes menées par le passé et l’importance d’avoir des espaces sécurisants dans ce milieu encore très masculin.
    Salle comble au Spin-Off, pour la conférence avec Mirion Malle, Catherine Staebler, Marie Bardiaux-Vaïente et Anne-Laure Maduraud.
    Photo : Collectif Les raisons de la colère

    Dans le même temps, les organisateurs du FIBD déploraient le refus des féministes de participer à leur rencontre animée par un journaliste du Point et intitulée « Sexualité et bande dessinée : peut-on tout dessiner ? ». Vraiment, on se demande bien pourquoi aucune des quarante autrices féministes invitées n’a accepté de participer à ce « débat »... La discussion a tout de même eu lieu, sans les premières visées, avec Franck Bondoux, Coco (dessinatrice de presse) et Bernard Joubert (historien de la censure). Des féministes étaient présentes dans le public et n’ont pas manqué de poser leurs questions dérangeantes, applaudies par le public. Malheureusement, Franck Bondoux avait quitté la salle avant le début des questions.
    Un festival féministe ?

    Il est ressorti de cette rencontre une grande confusion entre censure, liberté d’expression et refus de faire l’apologie de récits et dessins pédopornographiques. Les publications de Bastien Vivès ont été mises sur le même plan que les dessins de Coco, ainsi que l’œuvre de Julie Doucet et les numéros de la collection BDCUL écrits par des femmes. De même, le spécialiste de la censure Bernard Joubert met sur le même plan l’homosexualité et la pédocriminalité sur le principe de la censure et de l’interdiction de ces publications. Face aux amalgames de ces acteurs du monde de la BD, les revendications portées par le collectif des Raisons de la colère sont inaudibles.
    La censure est du côté des réactionnaires

    Alors qu’un débat sur les représentations de la sexualité dans la bande dessinée aurait pu être intéressant, les discussions ont tourné principalement autour de la censure et du cas particulier de Bastien Vivès. Il n’a donc pas été rappelé, lors de ce débat, que la seule revue française à avoir été censurée par la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l’enfance et à l’adolescence, Ah !Nana, avait été interdite de vente aux mineur·es suite à un numéro portant sur l’homosexualité, avant d’être définitivement censurée avec son dernier numéro, portant sur l’inceste. Eh oui, la censure est plutôt du côté des réactionnaires, muselant les opinions minoritaires.

    Outre les expositions consacrées cette année à Julie Doucet et Marguerite Abouet, le FIBD a également constitué une exposition consacrée à la colorisation, profession féminisée et dévalorisée. On note également la présence de femmes et d’éditeurs indépendants au palmarès, mais il reste du chemin à faire.

    Le festival se saisit du bout des doigts des enjeux féministes sans y croire réellement, sinon pourquoi organiser une table ronde « féminisme et bande dessinée » avec des figures médiatiques telles que Lous and the Yakuza ou Victoire Tuaillon, et l’installer dans le petit studio du théâtre, la plus petite salle de conférence du festival ? Malgré les mobilisations fortes autour des enjeux féministes, ce sujet n’est pas jugé d’intérêt et la moitié du public venu assister à cette rencontre a dû être refoulée.

    Au-delà des espaces dédiés par le festival, les artistes ont dû créer leurs propres espaces pour y avoir des échanges où le cadrage n’est pas celui de la confusion. Ainsi, des collages ont été organisés dans la ville, permettant d’afficher dans ce lieu emblématique de la BD, des récits de violences sexistes et sexuelles et des discours critiques de l’institution. Par ailleurs, la conférence organisée par le collectif des Raisons de la Colère a fait salle comble au Spin off. Si le festival n’est pas encore au point, le public est lui au rendez-vous.
    Pas de retour en arrière possible

    N’en déplaise aux quarante signataires d’une tribune dénonçant au lendemain du festival « un climat de peur menaçant la liberté d’expression » [1], il n’est désormais plus possible de faire taire les femmes qui dénoncent les agissements sexistes de leurs confrères, ni de fermer les yeux sur les représentations graphiques sexualisant des enfants.

    Collectif des Raisons de la Colère

    Ecouter : Conférence ’Les Raisons de la Colère’ au Spin Off d’Angoulême
    https://podcast.ausha.co/le-coin-pop/lesraisonsdelacolere
    Lire : « Festival d’Angoulême : La controverse Bastien Vivès attise le feu du #MeTooBD », Alternative libertaire, janvier 2023
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Festival-d-Angouleme-La-controverse-Bastien-Vives-attise

    Lire : Tribune « Les raisons de la colère », Mediapart, 17 décembre 2022
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/171222/les-raisons-de-la-colere

  • La Horde publie le PDF intitulé « Transphobie : de la confusion au risque fasciste » (avec pour nom de fichier « Brochure AntiTERF », ce qui me sembler relever d’une priorité sensiblement différente) :
    https://lahorde.samizdat.net/IMG/pdf/brochure_antiterf-1-combined.pdf

    Parmi les choses très problématiques, l’abolitionnisme (de la prostitution notamment) est sans procès qualifié de « putophobe », et se positionner contre le « travail du sexe » (mais aussi du BDSM ?) serait une posture transphobe. Dans le « En plus », il y a par exemple cette phrase : « depuis 2019, se positionne en plus de l’abolition de la prostitution, pour celle du porno et contre la GPA ». Il faudrait comprendre que « Les abolitionnistes » (nom de ce paragraphe) sont transphobes du seul fait qu’elles sont abolitionnistes ?

    Et ça devient encore plus flottant dans le passage contre « Les universalistes », dont il semble falloir admettre qu’elles sont transphobes du simple fait qu’elles se revendiquent du « féminisme universaliste », parce que je peine à comprendre ce qu’on leur reproche d’autre :

    Le féminisme universaliste vise avant tout la lutte contre le sexisme et ne conçoit pas que la religion ou le travail du sexe puissent être autrement que patriarcales.

    • Si l’on comprend bien, en lisant ce texte, le fait de critiquer la GPA, d’émettre des doutes sur la PMA ou d’être partisan de l’abolition du proxénétisme pourrait s’assimiler de facto à de la transphobie et conduire au fascisme ?

      La Horde ne nous avait pas habitué à ce type d’amalgame.

      Dans la logique même du propos de ce texte, j’ai du mal à raccorder la première partie (jusqu’à la page17), dans lequel on passe en revue des différentes tendances du camp « transphobe » en France avec le reste du document « Analyse » qui est la traduction d’un texte concernant la situation américaine.

      Dans cette seconde partie on se concentre sur la composante bien identifiées de l’alt-right américaine néo-nazie, laquelle n’a pas grand-chose à voir avec les entités françaises, présentées dans la première partie, telles que PMO, L’Échappée, Floraisons, Osez le féminisme… quelles que soient leurs ambiguïtés supposées ou réelles.

    • Et ce genre de phrases pas du tout « confusionniste » (évidemment sans trouver que les macronistes sont gentils) :

      De manière similaire, leur obsession transphobe les amènera à se détourner des combats féministes pour se retrouver de plus en plus proche de l’Extrême Droite. La première sera notamment [liaison logique donc] reçue par la ministre Marlène Schiappa…

      (Alors qu’il y a possiblement d’autres vrais liens… mais dans ce cas autant suivre avec ça, pas avec les liaisons avec le pouvoir en place…)

    • Il manque le discours lesbophobe mais j’ai pas cliqué pour aller voire, sinon rien que dans le résumé il y a tout le masculinisme classique des transactivistes. Promotion du proxenetisme, de la culture porno et du fétichisme, de la chirurgie esthétique, de la prise d’hormones cancerigènes à vie, de bloqueurs de puberté qui provoquent des retards mentaux... Que les anars se comportent comme des proxenètes n’est pas une nouveauté. ils sont anticapitalistes mais ne vont pas s’opposé à la volonté libre de gamines autistes et anorexiques d’etre auto-entrepreneuses des humiliations sexuelles que leur infligent les clients, des hommes (payé 25% de plus à travail égal) qui utilisent le pouvoir de leur argent. On est anticapitalistes mais entre couilles on reste solidaire pour violer des gamines, des migrantes, des toxico, et des survivantes de l’inceste, contre du bel argent de manarchiste.

      Il y a 10.000 mineurs en situation de prostitution en France, plus de 90% des personnes en situation de prostitution sont sans papiers, mon quartier est plein de femmes toxicos exploitées abominablement par des proxénètes, je connais aussi de plusieurs jeunes homos ou/et trans exploités par des vieux hommes répugnants, ou sont les anars alors que la prostitution c’est au moins à 90% cette exploitation immonde ?

      La brochure se dit ouvertement antiféministe puisque les terf ce sont des féministes radicales tandis que les anarchistes ne le sont pas (ou ne le sont plus). Ne le sont plus, car les Mujeres libres avaient abolis la prostitution et fermés les maisons closes et luttaient pour que les femmes aient des revenus pour leur travail et non pour l’exploitation de leur sexe par et pour des hommes.

      Le discours pro-prostitution est aussi transphobe car les trans ont le droit à d’autres horizons que le tapin et d’autres imaginaires que le porno, le fétichisme bdsm... Pendant que ces orga favorisent la traite des êtres humains, luttent pour l’auto-entreprenariat de sa servitude et de son humiliation au bénéfices des hommes, on les voit pas lutter pour que les trans aient accès a d’autres milieux, d’autres modes de vie, d’autres imaginaires, d’autres contextes que la fétichisation de leur corps pour de l’exploitation sexuelle.

      Quand à la GPA c’est aussi de l’exploitation du corps des femmes. C’est logique que des masculinistes liberaux libertaires promoteurs du proxenetisme y soient favorables, mais la pratique montre déjà des femmes retenues de force ou/et exploitées par leurs conjoints, enfants rejetés car non conforme aux demandes des clients, intermédiaires qui se gavent, femmes gestantes sous rémunérées qu’on culpabilise et rejette socialement...

      Enfin pour le « confusionnisme » c’est une des revendication du mouvement transactiviste, semer la confusion dans les catégories. La brochure est orienté dans cet objectif, rendre les idées confuses afin de servir des intérêts individualistes.

      #manarchisme #anarcouilles #masculinisme #misogynie #proxenetisme #sexisme #libéralisme #GPA

    • On a une confusion très visible ici : dénoncer un système d’aliénation deviendrait une insupportable insulte faite aux individus pris dans ce système. La phrase sur la religion et la prostitution me semble criante dans cette optique.

      Si tu considères que la religion et la prostitution sont des systèmes d’aliénation, alors fondamentalement tu insultes les personnes croyantes ou prostituées, ce qui fait de toi un·e fasciste. Or sur la religion au moins, j’ai trouvé des textes de la Horde qui rappellent explicitement la « ligne de crête » entre la critique des religions et le rejet des individus (fondement notamment de l’islamophobie). C’est tout de même le vieux principe de l’« opium du peuple » : dans le même temps la religion est une aliénation, et un moyen nécessaire aux personnes pour supporter l’exploitation capitaliste.

      À l’inverse, considérer que les systèmes d’aliénation (religion, prostitution, masculinisme) sont des éléments identitaires des individus et doivent être défendus en tant que tels, c’est une des marques du fascisme. Le christianisme n’est même plus défendu au motif que Dieu existerait, mais parce que notre société a toujours été chrétienne. Le masculinisme ne se discute pas, parce que si on « féminise » les hommes, alors les belles valeurs occidentales s’effondrent… Ça a toujours été comme ça, si on change ça tout s’effondre.

      Cette confusion entre critique de l’alinéation en tant que système et critique des individus semble centrale dans le transactivisme. Mais en généralisant ainsi (comme on le voit assez explicitement dans les phrases autour de la prostitution et de la religion), ça revient à renoncer à toute forme d’activisme progressiste et à toute volonté de transformer la société. Comme tu le dis, l’anarchisme deviendrait un libéralisme marchandisé absolu.

      C’est la définition du libertarianisme contemporain.

    • #A_qui_profite_le_crime ? à ceux qui détiennent le pouvoir et useront de tous les stratagèmes pour ne pas le lâcher : les hommes et le patriarcat. Il est plus facile d’attiser la haine contre les femmes féministes radicales quitte à leur remplir leur sac de toute la merde du monde, elles ont l’habitude hein.

      Ça me fait penser à la #bleuite, où comment les combattant·es de l’émancipation de l’Algérie se sont entretuées par l’entremise des services secrets français.
      #ne_pas_se_tromper_d'ennemi

    • Au passage, je vois qu’ils incluent le Mouvement du Nid dans les groupes « transphobes » et « putophobes », au motif qu’il est abolitionniste. Ça me semble assez dégueulasse, même si désormais habituel (Actup aussi fait ça).

      – Qualifier de putophobe un groupe qui accueille et soutient les personnes prostituées, c’est assez invraisemblable : la page d’accueil de son site, d’ailleurs, reprend le slogan proche de ses origines : « Avec les personnes prostituées contre le système prostitueur ». Ce qui en fait donc des putophobes. (D’autres associations, constituées principalement de « survivantes de la prostitution », ont donc fort logiquement aussi droit au qualificatif de putophobe.)

      Noter aussi que l’association, tout en étant abolitionniste, refuse la pénalisation des personnes prostituées :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_du_Nid

      Le Mouvement du Nid s’est opposé fermement à la loi réprimant le racolage, y compris passif, loi dite Sarkozy, de la sécurité intérieure, de 2003.

      À l’occasion des élections européennes de 2009, le Mouvement du Nid a demandé aux candidats de s’engager autour d’un plaidoyer abolitionniste, refusant toute forme de pénalisation des personnes prostituées, renforçant la répression du proxénétisme, promouvant les alternatives à la prostitution et pénalisant les clients de la prostitution.

      – Quant à l’accusation de transphobie, elle remonte à quelques temps, et le mouvement avait publié un droit de réponse début 2020 :
      https://www.komitid.fr/2020/01/29/droit-de-reponse-des-accusations-diffamatoires-penalisent-les-personnes-tran

      Depuis sa fondation, l’association a toujours accompagné toutes les personnes en situation de prostitution qui le souhaitaient de façon inconditionnelle. Parmi elles, il y a toujours eu des femmes trans, accueillies dans le respect de la définition qu’elles donnaient d’elles-mêmes selon l’époque, (transsexuelle, transgenre, femme trans), ainsi que des hommes travestis.

      Ces personnes ont toujours trouvé auprès des bénévoles de l’association l’écoute et la posture de non jugement nécessaire à l’accompagnement social. Plusieurs d’entre elles, en ont témoigné dans notre revue Prostitution et Société.

      En 2018, Anne Darbes, femme trans, est intervenue avec des survivantes de la prostitution du monde entier lors de l’événement #Metoo et la prostitution à Paris, après avoir témoigné dans la revue de son parcours, et de l’accompagnement par le Mouvement du Nid.

      Dix ans plus tôt, en 2008, Myriam nous livrait déjà son témoignage. C’est elle qui choisissait, alors, de se définir comme transsexuelle. Ce témoignage était accompagné d’un relais des revendications politiques des personnes trans en France (dépsychiatrisation, état civil, sécurité sociale).

      – Quelques semaines plus tard : Montpellier : les locaux du Mouvement du Nid pris pour cible
      https://www.lagazettedemontpellier.fr/live/5f1c28d3eb151d00427086b2/montpellier-les-locaux-du-mouvement-du-nid-pris-pour-cible

      « Putophobe », « sex work is work »,... Les locaux du Mouvement du Nid à Montpellier ont été recouverts d’inscriptions ce vendredi 23 juillet.

      « Notre local associatif a été pris pour cible jeudi 23 juillet de vandalisme à caractère sexiste et diffamatoire », explique Pauline Chevailler, bénévole et membre du bureau de la délégation dans un communiqué. « Nous nous indignons de voir les personnes que nous accompagnons au quotidien sont obligées d’entrer dans un endroit que nous avons pensé comme un lieu d’accueil sécurisant et inconditionnel, sur la façade duquel sont à présent tagués des propos haineux et violents ».

      Puis une nouvelle fois six mois plus tard :
      https://actu.fr/occitanie/montpellier_34172/montpellier-prostitution-des-tags-sexistes-traces-sur-la-vitrine-de-l-associati

      Le ou les vandales ont notamment écrit à la peinture rose un nouveau terme, « Putophobe », ainsi que Sex Work, une signature de Montpelliérains qui dénigrent les actions permanentes des responsables et des bénévoles du Mouvement du Nid.

      – Chez ActUp donc :
      https://www.actupparis.org/2022/02/02/raphaelle-remy-leleu-linfiltree

      Nous exigeons que EELV tranche entre son engagement dans la lutte contre le VIH-sida et sa complaisance avec le lobby abolitionniste.

    • Alors bien sûr on te colle aussi Osez le féminisme, « coupable » d’avoir soutenu Féminicides par compagnon ou ex :
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/06/la-question-trans-divise-les-feministes_6108474_3224.html

      L’objet de l’anathème ? Interpellé sur les réseaux sociaux sur l’absence de femmes transgenres figurant dans leur décompte, le compte en question a d’abord fait œuvre de pédagogie, en rappelant que l’angle de son travail, qui se base principalement sur des articles de presse, était celui des violences conjugales. Or, « en six années de recensement, aucune femme (ni homme) trans n’a été tué(e) par un(e) conjoint(e) », a-t-il répondu, renvoyant vers son tableau. Sommée à plusieurs reprises de s’expliquer sur sa méthode, la militante qui alimente le compte a fini par rétorquer : « Vu le harcèlement et le dénigrement que nous subissons, certaines ont semble-t-il bien conservé les aspects toxiques de leur masculinité antérieure. » Une phrase qui vaut aux bénévoles du collectif d’être vilipendées depuis pour « transphobie », et qui a conduit à la prise de position de Nous toutes.

    • @mona Chollet avait publié Surprenante convergence sur la prostitution dans le Diplo en 2014 :
      https://www.monde-diplomatique.fr/2014/09/CHOLLET/50782
      et cela avait déjà valu l’insulte de « putophobe », comme le relatait : Prostitution et engagement proféministe | Scènes de l’avis quotidien
      https://scenesdelavisquotidien.com/2015/06/29/prostitution-et-engagement-profeministe

      Comme les autres luttes abolitionnistes qui l’ont précédée, par exemple celle concernant l’esclavage, l’abolition de la prostitution rencontre de fortes résistances de la part des bénéficiaires du système. Parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui cherchent à faire de l’abolitionnisme une insulte ou une « morale puritaine ». A ce titre, le mantra néo-réglementariste « Putophobe ! Putophobe ! » est assez exemplaire d’une mise en scène propice au statu-quo.

      Et en 2014, on avait également déjà ce travail d’imputation de culpabilité par voisinage (vous êtes pour l’abolition de la prostitution, des réacs sont contre la prostitution, donc vous êtes réac) :
      https://www.contretemps.eu/prostitution-surprenantes-convergences-dont-ne-parle-pas-diplo

      Je regrette surtout que votre propos reste inabouti. D’autres « surprenantes convergences » sont à l’œuvre en la matière, sur lesquelles les lecteurs et lectrices du Diplo méritaient d’obtenir un éclairage. Surprenante convergence, en effet, que celle qui unit mouvement féministe, partis de gauche et personnalités de la droite la plus conservatrice et réactionnaire.

      Ah là là, le confusionnisme bien connu de Mona Chollet en faveur de l’extrême-droite religieuse américaine.

      Comme on trouve tout sur Seenthis, hop :
      https://seenthis.net/messages/294539

    • C’est le travail du STRASS, une asso de proxenete et de consommateurs de viols contre de l’argent qui prétend défendre les interets des « travailleurs du sexe » (cad les proxenetres). Le plus inveressemblable c’est que la prostitution est la première cause de mortalité des trans, 100% des transicides ont lieu en france dans le contexte de la prostitution et les transactivistes prétendent que ce sont les TERF qui tuent les trans alors que ce sont les clients de la prostitution qui tuent et sont transphobes, homophobes misogynes et racistes.

  • (11) PENDANT 30 ANS, IL A VIOLÉ LES FEMMES EN TOUTE IMPUNITÉ - ENQUÊTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=C-94osP55Lg

    Pendant trente ans, il fut une silhouette qui hantait le Nord industriel. Il violait, agressait — au petit matin, des dizaines de femmes, brisées à jamais. Puis il s’arrêtait. Et recommençait. Alice Géraud, écrivaine, scénariste, ex-journaliste (Libé, Les Jours), est allée à la rencontre de ses victimes.

    Quatre années d’enquête, terrible, et sobre, qui disent 30 ans d’agressions, d’incurie judiciaire, de bassesses policières. 30 ans qui racontent la France du silence et du laisser faire. Page après page, éclate la mécanique d’un échec. Et l’on saisit combien la bascule du système judiciaro-policier, de la fin des années 80 jusqu’à l’ère #metoo, fut lente. Et reste encore trop sourde aux plaintes.

    #viol #violence #justice #metoo

  • Conférence des artistes ignoré·es et des paranos puritain·es par le collectif Les Raison de la colère & #MeTooBD
    https://podcast.ausha.co/le-coin-pop/lesraisonsdelacolere

    Ce podcast est une version pour diffusion de l’intervention enregistrée le 27 janvier 2023 dans le cadre du Spin Off, festival alternatif qui se déroule en parallèle du FIBD d’Angoulême, et intitulée « Les Raisons de la colère : conférence des artistes ignoré·e·s et des paranos puritain·e·s ‒ Rencontre et discussion autour du sexisme dans la bande dessinée ».

    Cette conférence a été organisée par le collectif Les Raisons de la Colère et MeTooBD, après qu’un célèbre auteur de BD français s’est vu donner carte blanche par l’organisation du FIBD, alors même que celui-ci était connu pour ses œuvres à caractère notamment pédopornographique.

    Si cette carte blanche avait finalement été annulée, elle a mobilisé une grande partie du milieu BD, et particulièrement les minorités ignorées, et le besoin d’organiser une discussion sur le sujet allant au-delà des craintes sur la fameuse liberté d’expression…

    Cette conférence fait intervenir les personnes suivantes :

    Ambroise Baleyn, auteurice et éditeurice ;
    Marie Bardiaux Vaïente, scénariste, historienne et militante ;
    Iris Brey, docteure en théorie du cinéma et autrice ;
    Ariane Hugues, autrice ;
    Joanna Lorho, autrice et enseignante ;
    Anne-Laure Maduraud, juriste et ancienne juge des enfants ;
    Mirion Malle, autrice de BD ;
    Marie-Paule Noël, traductrice et éditrice ;
    Catherine Staebler, éditrice aux éditions Biscoto.

    La captation audio et la vidéo projetée n’étant pas parfaites, nous vous prions de nous excuser pour la qualité audio. Les introductions et conclusions de Marie-Paule ont été réenregistrées pour cette diffusion.

    À noter qu’exceptionnellement, ce podcast n’est pas introduit par la virgule audio Bonus Tracks. Il ne s’agit en effet pas d’une production du label ni du Coin Pop.

    Le Coin Pop n’intervient qu’en tant qu’éditeur et diffuseur pour la version podcast de cette conférence.

    Bonne écoute !

    #metoo #féminisme

  • Un congrès CGT sous haute tension pour le mouvement syndical et féministe
    https://blogs.mediapart.fr/resyfem/blog/180223/un-congres-cgt-sous-haute-tension-pour-le-mouvement-syndical-et-femi
    Resyfem

    Fin mars 2023, aura lieu le congrès confédéral de la CGT et ça promet d’être houleux : remise en cause de la candidature de Marie Buisson par un camp sectaire et viriliste, du critère de « parité » sur les listes des candidats à la CEC... Les enjeux d’un congrès décisif pour les syndicalistes féministes, l’ensemble de la CGT et tout le mouvement syndical.

    Une campagne virulente de remise en cause de la candidature de Marie Buisson au poste de secrétaire générale de la CGT a commencé très vite après son annonce. Elle s’est notamment traduite, ces dernières semaines, par la multiplication d’articles à charge dans la presse1.

    D’où viennent ces attaques, et pourquoi autant d’énergie déployée pour la faire échouer ?

    Il s’agit d’une offensive des tendances sectaires de la CGT qui entendent bloquer toute logique unitaire et d’ouverture aux urgences environnementales et à une lutte des classes qui prenne en compte les oppressions spécifiques liées au sexisme et au racisme. En entretenant une atmosphère de guerre interne, ils tentent au passage le coup double de réhabiliter leurs partisans les plus controversés.

    Des attaques violentes aux formes inédites

    Les détracteurs de Marie Buisson s’appuient sur des tensions réelles au sein de l’organisation, en lien avec le mode de gouvernance et les choix stratégiques de Philippe Martinez.

    Ce mécontentement se cristallise sur sa décision de faire participer la CGT à l’initiative "Plus jamais ça !"2. Une sorte de coalition des opposants à ce projet s’est constituée, et reproche à Marie Buisson la décision du secrétaire général !

    Dans les faits, et conformément aux statuts de la CGT, la candidature de Marie Buisson est proposée non pas par le secrétaire général, mais par un vote majoritaire de la commission exécutive confédérale (CEC). Elle bénéficie donc de la confiance et du soutien de la direction confédérale - pas spécialement inféodée à Philippe Martinez.
    Pourtant, en rupture totale avec les pratiques statutaires de l’organisation, des réunions entre des fédérations et entre certaines unions départementales ont été organisées en janvier pour remettre en cause cette candidature. S’exerçant en dehors de tout mandat, cette démarche a choqué en interne.

    La réunion improvisée des fédérations a tenté d’imposer une candidature alternative, sortant du chapeau le nom de Sébastien Menesplier, secrétaire de la fédération Mines Energie, censé représenter une voie "médiane" préservant "l’unité" de la CGT. Toutefois, l’opposition réelle à la candidature de Marie Buisson étant minoritaire, la démarche n’a pas pu aboutir.

    Devant cet échec, la création d’un poste de co-secrétaire, correspondant de fait à une mise sous tutelle de l’intéressée, a alors été proposée. Du jamais vu pour le secrétariat général confédéral.

    Cette réunion a également été le prétexte à une remise en question de l’un des critères de validation des candidatures à la prochaine direction de la CGT : l’obligation pour les organisations de base de proposer au moins une femme parmi leurs candidat·es. Ce critère rend en effet caduques plusieurs candidatures notoires, en particulier celles d’Olivier Mateu, dirigeant de l’union départementale des Bouches-du-Rhône et candidat décrié au poste de secrétaire général et de Benjamin Amar, accusé de viol par une militante il y a plusieurs mois.

    Ces candidats n’ont en effet pas réussi à présenter au moins une femme sur leur liste !

    En réaction à cette offensive misogyne scandaleuse, des dizaines de camarades femmes de la CGT ont pris l’initiative d’un texte de soutien à Marie Buisson. Il a recueilli des centaines de signatures de militantes, dont des membres du bureau confédéral et a été envoyé à toutes les structures de la CGT3.

    Contre la lutte féministe en interne, on prend les mêmes et on recommence

    A l’origine de ces pratiques délétères et de ces pressions violentes contre la candidature de Marie Buisson - parce qu’elle est une femme et une dirigeante syndicale porteuse d’une ligne unitaire et d’ouverture - nous retrouvons les partisans d’une CGT repliée sur elle-même, aux pratiques antidémocratiques, anti-statutaires, viriliste, développant une conception réductrice de la lutte des classes.

    Ce type de responsables syndicaux est par ailleurs engagé dans une autre bataille, à plus long cours, celle de garder la mainmise sur leurs baronnies et de soigner leur impunité au sein d’une organisation qui leur laisse de moins en moins de place.

    En effet, la contestation de Marie Buisson s’inscrit dans le contexte d’un débat houleux sur les violences sexistes et sexuelles au sein de la CGT. Un débat d’autant plus exacerbé qu’il a concerné directement plusieurs cadres dirigeants, pour des faits très graves mettant en péril l’outil syndical et le transformant, par endroits, en repères masculinistes hostiles aux femmes et a fortiori à leur accession à des postes à responsabilités.

    En 2016, Régis Vieceli, secrétaire du syndicat du nettoiement de la Ville de Paris soutenu par la fédération des services publics, est accusé de violences sexistes et sexuelles4 par une dizaine de femmes, et de violences physiques contre une militante de la CGT Petite enfance. Malgré le scandale public qui a éclaté en 2018, Régis Vieceli est toujours en place5. Face à la suppression brutale des délégations syndicales de 498 syndiqué.es CGT de la Ville de Paris par la fédération des services publics en pleine mobilisation pour les retraites à l’hiver 2020, des centaines de militant·es en désaccord avec ces pratiques ont été contraint·es de quitter le syndicat, dont une majorité de femmes.

    A l’été 2022, c’est Marilyne Poulain, dirigeante confédérale emblématique des luttes de la CGT pour la régularisation des travailleurs.euses sans papiers qui démissionnait de tous ses mandats, dénonçant des pratiques sexistes et antidémocratiques de certains des membres du syndicat à Paris6.

    Deux ans après, les résultats sont là : une CGT fragilisée à la Ville de Paris, perdant 10 points aux élections professionnelles de décembre 2022. Et le volet judiciaire continue : un procès se profile car Régis Vieceli a porté plainte en diffamation contre Christine Derval, une des militantes qui a brisé l’omerta, et contre Philippe Martinez, en tant que responsable légal de la cellule de veille qui a enquêté sur l’affaire. Une double peine pour la camarade qui avait dû quitter la CGT Ville de Paris dans ce contexte autoritaire et brutal.

    Le 22 février 2022, Benjamin Amar, membre de la CEC, porte-parole de la CGT Val-de-Marne, est suspendu de tous ses mandats nationaux à la suite d’une plainte pour viol, agression sexuelle, torture et actes de barbarie contre lui. A rebours, il est soutenu par l’union départementale du Val-de-Marne dont il est issu, qui refuse de le mettre en retrait7.

    Baptiste Talbot, coordinateur CGT Fonction publique, déjà fervent soutien de Régis Vieceli lors du bras de fer au sein de la Ville de Paris, démissionne alors de son mandat à la CEC et accuse notamment Resyfem8 de participer à une sorte de complot féministe !

    Benjamin Amar sera réintégré dans ses mandats nationaux fin août, lorsque la justice prononce un classement sans suite, c’est-à-dire qu’elle indique ne pas être en mesure de juger l’affaire, ce qui en aucun cas ne signifie qu’il est innocenté.

    Cette décision confédérale entièrement dépendante de la justice pénale est incompréhensible pour une organisation qui se revendique féministe, dispense des formations à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et ne peut donc ignorer l’incapacité de la justice patriarcale à condamner plus de 1% des viols. Ce choix, qui a provoqué un tollé, a renforcé le camp masculiniste dans sa remise en cause de la cellule de veille confédérale sur les violences sexistes et sexuelles internes à la CGT.

    Lors du comité confédéral national9 des 1 et 2 février 2023, c’est le camp féministe qui a tenu bon sur les critères de présence de femmes sur les listes pour la validation des candidatures au prochain congrès confédéral ; et qui a engrangé une victoire avec le vote, à une très large majorité, du cadre commun de lutte contre les violences sexistes et sexuelle au sein de la CGT.

    Se sachant minoritaires, les tenants d’une ligne sectaire et sexiste ont alors refusé un vote indicatif sur la candidature de Marie Buisson. Une validation à ce stade, entérinant une fois pour toute sa candidature, les aurait privés de toute chance de victoire finale. En attendant le congrès, où ils espèrent un retournement de situation, ils peuvent ainsi poursuivre leur travail de sape. Et tant pis si cela disperse les forces syndicales en plein mouvement social sur les retraites.

    L’avenir de la CGT engagé

    Malgré leurs derniers échecs, les partisans d’une défaite de Marie Buisson et d’une légitimation des candidatures d’Olivier Mateu ou de Benjamin Amar n’ont pas rendu les armes et espèrent bien empêcher, lors du congrès, l’application du critère honni (l’obligation pour toute structure de présenter au moins une candidature de femme pour être élu à la CEC). Tout dépendra donc du rapport de force à ce moment. Prendre conscience de ce qui se joue à la CGT et prendre parti pour le camp féministe est donc impératif pour contrecarrer une régression.

    Si les évènements qui entourent la contestation de la candidature de Marie Buisson ne sont pas sans rappeler la succession de Bernard Thibault en 2013 10, la CGT ne peut ignorer les évolutions de la société : une urgence climatique incontestable, des attaques incessantes et d’une violence inouïe du néolibéralisme macronien dont les femmes figurent parmi les premières victimes, un mouvement féministe mondial (#metoo) qui a réussi à mettre en lumière le caractère systémique des violences sexistes et sexuelles y compris dans le syndicalisme... Sacrifier une candidature féminine bénéficiant d’un soutien majoritaire et représentant une ligne unitaire et d’ouverture, pour les petits profits d’une minorité sectaire et sexiste serait mortifère.

    Ce qui est en jeu aujourd’hui dans ce climat d’intimidation et de violences, c’est non seulement la présence pleine et entière de femmes au sein de la CGT mais l’avenir de toute la confédération : car comment sauver de l’effondrement une organisation syndicale qui serait à ce point en décalage avec le monde qui l’entoure ?

    L’enjeu de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles

    La CGT a été l’une des premières organisations syndicales à agir contre les violences sexistes et sexuelles, en mettant en place des outils adaptés comme les cellules de veille. Elle a poursuivi son effort via la création d’un cadre commun de lutte, qui vient d’être confirmé par un vote de son CCN. Mais dans le même temps, ses difficultés à sanctionner les agresseurs, voire son incapacité lorsqu’il s’agit de cadres dirigeants, perdurent. Des agresseurs restent donc en poste, entourés de soutiens muselant les victimes qui ont osé parler pour les pousser à la démission, allant parfois jusqu’à les exclure.

    Or, pour être un syndicat de classe et de masse, la CGT doit être unitaire, féministe, écologiste et antiraciste. Le virilisme et le sexisme n’ont pas de place dans une organisation syndicale où la capacité des femmes à y militer en toute sécurité est un impératif non négociable.

    Le congrès de la CGT a une responsabilité historique, qui aura des conséquences pour tout.es les travailleurs.euses. Il doit permettre :

    1. D’inscrire dans ses statuts la suspension immédiate de l’ensemble de ses mandats syndicaux de toute personne accusée de violences sexistes et sexuelles et l’inéligibilité à la direction confédérale (CEC) d’hommes accusés de ce type de violences.

    2. D’exclure les auteurs de violences de toute responsabilité sans attendre une décision de justice, y compris lorsqu’une plainte est déposée. Puis leur exclusion définitive quand l’enquête interne est achevée si elle corrobore les faits révélés ou en fait apparaître d’autres constitutifs d’une faute.

    3. D’acter, par un vote du congrès, afin qu’elle figure dans les statuts de l’organisation, l’exclusion définitive de la CGT des auteurs de ce type de violences, quel que soit le niveau qui a reconnu ces violences (local, national, fédéral).

    Enfin, c’est bien l’ensemble des organisations syndicales qui doivent renforcer la prévention et la protection des victimes. Elles ne peuvent pas être en deçà des dispositions du code du travail à l’attention des employeurs obligés d’assurer la sécurité des victimes, d’enquêter et de sanctionner les auteurs indépendamment de toute procédure pénale. Il s’agit donc pour les syndicats de :

    Poursuivre le travail de formation massive et systématique de chaque syndiqué·e à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
    Rendre obligatoire une formation sur ces questions, préalable à la candidature de tout.e militant.e à un mandat (du local au confédéral). Ce afin d’assurer la maîtrise de ces problématiques en amont de la prise de responsabilité.
    Soutenir inconditionnellement les victimes et témoins à travers un accompagnement syndical (information sur les droits, aide à la constitution d’un dossier de défense) et un appui financier (frais de justice et médicaux).

    C’est dans ce contexte que nous tenons à témoigner de notre sororité syndicale aux féministes de la CGT, à Marie Buisson, et nous continuerons à soutenir les combats internes en cours dans toutes nos organisations syndicales pour porter jusqu’au bout ces enjeux féministes.

    Nous serons ensemble dans la rue pour faire plier ce gouvernement sur sa scandaleuse réforme des retraites et le 8 mars 2023 !

    Resyfem - un réseau de syndicalistes féministes de Sud, CGT, FO, FSU.

    Retrouvons-nous aussi dans la construction de Resyfem ! Pour un meetoo syndical !

    Contact : resyfem@riseup.net

    Notes :
    1 https://www.lesechos.fr/economie-france/social/cgt-marie-buisson-peine-a-simposer-pour-remplacer-philippe-martinez-1900702

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/01/30/cgt-marie-buisson-la-dauphine-de-philippe-martinez-contestee-en-interne_6159

    https://www.challenges.fr/france/la-cgt-se-dirige-tout-droit-vers-une-crise-interne_844503

    2 Plus jamais ça ! Construisons ensemble le Jour d’après | CGT

    3 http://www.communisteslibertairescgt.org/Des-militantes-mobilisees-autour-de-Marie-Buisson.html

    4 https://www.mediapart.fr/journal/france/270618/violences-et-agissements-sexistes-l-affaire-que-la-cgt-etouffee

    https://www.mediapart.fr/journal/france/090220/la-cgt-de-la-ville-de-paris-implose-apres-une-affaire-de-violences-sexiste

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/02/27/la-cgt-de-la-ville-de-paris-en-pleine-crise-interne_6071396_823448.html

    5 Même s’il n’est plus à la commission exécutive de l’union départementale de Paris

    6 https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0bk8zfpWT1YhqVpCb9rU1Pp6384YuoyUnFWfHEFHiMrhu6am

    Article paru dans Libération du 30/08/22, en entier sur ce lien :https://www.cafeyn.co/fr/article/ce1a36/liberation/2022-08-30/sexisme-a-la-cgt-cest-la-lutte

    7 https://www.mediapart.fr/journal/france/030322/violences-sexuelles-la-plainte-qui-fait-tanguer-la-cgt

    8 https://lettresante.com/affaire-amar-baptiste-talbot-claque-la-porte-de-la-ce-de-la-cgt

    9 Conseil confédéral national, instance qui regroupe les représentants des fédérations et des unions départementales de la CGT

    10 Elle s’était soldée par la mise à l’écart de Nadine Prigent au profit d’un homme, Thierry Lepaon, débarqué deux ans plus tard

  • Opinion | The 25 Tweets That Show How Twitter Changed the World - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2023/02/10/opinion/twitter-all-time-tweets.html

    On Wednesday, Twitter announced that users who pay extra will be able to send their thoughts into the world in tweets of up to 4,000 characters, instead of 280 or less. A few hours later, the site glitched. Users couldn’t tweet; they couldn’t DM; #TwitterDown began trending. All of it — the muddled sense of identity, the breakdown of basic function — confirmed the sense that Twitter, a site that has hosted the global conversation for almost two decades, had become a rickety shell of itself, that its best days were behind it and that it would never be as significant again.

    But what, exactly, is being lost? We wanted to capture the ways that Twitter — a platform used by a tiny percentage of the world’s population — changed how we protest, consume news, joke and, of course, argue. So we set ourselves to the task of sorting through the trillions of tweets sent since 2006 to determine which were just noise and which deserved a place in the history books. And then we asked: Could we maybe even … rank them?

    What you see below is our list, compiled with the help of experts, of the 25 most important tweets. Like all such rankings, we hope it can serve as a starting point for discussions and arguments, both on Twitter and off. What was ranked too high? Too low? What did we leave off?

    Yes, we know: There’s something a little absurd about this exercise. Twitter contains such a wide range of humanity: How do you rank the tweet that got Justine Sacco canceled against the tweet that ignited #MeToo?

    And yet this list tells a bigger story about how 17 years of messy, vibrant, sometimes ugly, always lively conversation has shaped the world. Just where did “Hope I don’t get AIDS. Just kidding. I’m white!” land compared with “If you’ve been sexually harassed or assaulted write ‘me too’ as a reply to this tweet”? You’ll have to scroll to find out.

    How We Did It: To compile this ranking, Times Opinion rounded up a group of panelists with widely varied backgrounds but one thing in common: They know a lot about Twitter. (The full list of panelists is at the bottom of the article.) We asked them to submit tweets they thought were good candidates for the most important of all time, with the only criterion being that the tweets had to be in English. We used these to create a list, then sent that list back out to our panelists with instructions to rank the tweets in order of importance and to share their insights about them: why they thought a tweet was important or why it wasn’t. We then crunched the numbers and compiled their insights, edited for content and clarity, into the list you see here.

    #Twitter #Histoire_numerique

  • Affaire Bastien Vivès : « On est sur une pente ultra-savonneuse », confient des libraires d’Occitanie
    https://www.midilibre.fr/amp/2023/01/29/affaire-bastien-vives-on-est-sur-une-pente-ultra-savonneuse-confient-des-l

    Jean-François Malet, patron de la librairie BD en bulle de Perpignan, avoue  : « Quand on en parle avec des clients, on se rend compte qu’on est sur une pente ultra-savonneuse. Les bouquins incriminés, ils sont dans un rayon dédié, sous film, avec un avertissement. Après, dans la profession, on sent l’existence d’un conflit générationnel sur ce sujet. Et puis on est vraiment sur une question de ressenti personnel. Ce qui va me faire rire, peut-être que d’autres trouveront ça limite. Je crois aussi qu’après le cinéma, et d’autres secteurs, la BD, tardivement, fait aussi son #MeToo. Et parfois ça déborde. »

  • Le sexisme s’aggrave en France, notamment chez les plus jeunes
    https://information.tv5monde.com/terriennes/le-sexisme-s-aggrave-en-france-notamment-chez-les-plus-jeunes-

    « Il faut parfois être violent pour se faire respecter », c’est que pensent près d’un quart des hommes de 25 à 34 ans interrogés par l’institut Viavoice. Illustration pour le moins inquiétante de l’état du sexisme en France. Un #sexisme qui perdure et même s’aggrave notamment chez les jeunes générations, comme le constate le rapport annuel du Haut Conseil à l’Égalité.

    2 #féminicides en Bretagne ce week-end, à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) et à Pont-Péan (Ille-et-Vilaine).
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/cotes-d-armor/saint-brieuc/saint-brieuc-un-homme-tue-par-arme-a-feu-sa-fillette-et
    #MeToo

  • Baromètre Sexisme 2023 : « La situation est alarmante », estime le Haut Conseil à l’Égalité
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/barometre-du-sexisme-2023-la-situation-est-alarmante-estime-le-haut-cons

    Baromètre Sexisme 2023 : « La situation est alarmante », estime le Haut Conseil à l’Égalité
    [...]
    La situation est « alarmante » estime le Haut Conseil à l’Égalité, chargé depuis 2019 de remettre au gouvernement un rapport annuel sur l’état du sexisme en France. Malgré des « avancées incontestables en matière de droits de femmes », le HCE constate que le sexisme ne recule pas dans la société française. Pire, « certaines de ses manifestations les plus violentes s’aggravent », notamment chez les plus jeunes générations.

    #qui_aurait_pu_prédire

  • Affaire Quatennens : « Faire passer la parole des femmes pour un complot » | Daphné Deschamps
    https://www.politis.fr/articles/2022/12/affaire-quatennens-faire-passer-la-parole-des-femmes-pour-un-complot

    La réaction d’Adrien Quatennens, suite à sa condamnation dans l’affaire qui l’oppose à son épouse, est le cœur d’une opération de communication de crise très calibrée fondée sur la stratégie dite « DARVO ». Noémie Trovato, sociolinguiste et spécialiste du discours féministe et antiféministe sur les réseaux sociaux, la décrypte pour Politis. Source : Politis

    • Les quelques militant.es de LFI avec qui j’ai causé de cette affaire étaient très mal à l’aise. C’est le moins qu’on puisse dire. L’argumentaire commence souvent par « je suis féministe, mais... » En plus, la cooptation du dauphin par le chef n’arrange les choses. L’affaire LFI-NUPES commence à sentir le sapin.

    • c’est sérieux ça ?

      Dans l’affaire Quatennens comme dans le procès Depp-Heard, les hommes violents ont tous les deux dénoncé des violences mutuelles. Pour autant, cela peut-il exister ?

      Absolument pas

    • Concernant l’affaire Depp-Heard, je parle d’une « brèche », celle de la possibilité à nouveau de « re-taper sur les femmes », c’est à dire retourner dans la facilité de ne plus croire les femmes, ne plus être dans une position post-#MeToo. La misogynie peut s’exprimer en toute liberté. De manière assumée. Et cette affaire est très symbolique de cette dynamique.

      La réduction du degré de violence est très utilisée. Dans l’affaire Quatennens, on entend « une gifle dans une rupture c’est commun », « c’est juste une gifle, il ne l’a pas envoyée à l’hôpital… ». Adrien Quatennens dit lui-même qu’il ne peut pas « être caractérisé par sa gifle ».

      Mais dans ce cas, qu’est-ce qu’un agresseur ? MeToo a redéfini le viol, le violeur, la victime et maintenant que le débat est centré sur les violences conjugales, c’est la définition de ces violences, qu’elles soient physiques ou psychologiques, qui est en jeu. Une gifle, si on se réfère au « violentomètre », pourtant pas l’outil le plus radical, c’est déjà beaucoup.

  • Dessins de Bastien Vivès mis en cause : le Festival d’Angoulême sous pression
    https://www.liberation.fr/culture/accusations-contre-bastien-vives-le-festival-dangouleme-sous-pression-202

    Attaqué pour des dessins jugés pédopornographiques et misogynes, victime de harcèlement avant son exposition au Festival d’Angoulême, l’auteur de « Lastman » et de « Petit Paul » dénonce la confusion entre bouffonnerie et apologie. Son éditeur et le festival, qui lui consacre une exposition, dénoncent des tentatives de censure.

    « On va s’écharper sur du Marc Lévy maintenant, c’est ça l’idée ? » Au téléphone, Fausto Fasulo soupire de « tristesse » devant ce qu’il prend pour une vaste entreprise de purification de l’art. Jamais le codirecteur artistique du Festival international de bande dessinée d’Angoulême (FIBD) n’aurait cru devoir un jour défendre un auteur « cloué au pilori » non pas pour des actes, mais pour des fantasmes supposés et des dessins. Aucune espèce d’accusation de violences sexuelles ne pèse sur Bastien Vivès, auteur de bande dessinée programmé cette année au festival, mais son œuvre l’incriminerait. Depuis quelques semaines, en effet, une vague d’indignation enfle sur les réseaux sociaux à l’encontre d’un travail jugé suspect, majoritairement applaudi par un lectorat féminin à ses débuts, mais « puant l’inceste et la pédopornographie » à en croire un post Twitter très relayé. Un autre : « [Bastien Vivès] continue à être vu et traité médiatiquement comme un ado turbulent et talentueux. Alors que c’est un réac de 40 piges dont certaines œuvres participent activement et en plein jour à la banalisation de la pédophilie et à la culture du viol. » D’autres l’accusent de pédophilie, appellent au saccage de l’exposition et menacent l’intégrité physique de l’auteur, qui a déposé une main courante et n’exclut pas de porter plainte pour diffamation. Le 8 décembre, il racontait cette campagne de « harcèlement » en une série de strips à l’humour noir sur son compte...

    ...

    Cette fois, le filet de gazole est né de l’annonce, par le FIBD, d’une exposition carte blanche d’originaux sur papier, « Dans les yeux de Bastien Vivès », prévue pour fin janvier. Une visibilité, « proportionnelle à la place qu’occupe l’auteur sur la scène internationale », défend le festival, qui présente par ailleurs cette année des expositions de plusieurs autrices. L’essence n’a pas manqué de se répandre jusqu’à la réalisatrice Charlotte Le Bon, en pleine promotion de son premier long métrage Falcon Lake, libre adaptation de la BD Une sœur de Bastien Vivès (Casterman), ou encore à la soirée caritative des Crayons solidaires organisée le 1er décembre, également prise à partie sur Twitter. Le dessinateur Boulet, invité à l’événement aux côtés de Bastien Vivès, s’est publiquement positionné : « J’ai dit à l’orga’ que j’étais dégoûté qu’il soit là ce soir et que ça me faisait chier d’être associé à lui. […] J’ai dit à ses potes d’atelier de conseiller [à Bastien Vivès, ndlr] d’annuler sa venue. »

    A la suite de cette prise de position, un second auteur très respecté des milieux « indé », Jérôme Dubois, a demandé des comptes au FIBD sur Instagram : « Dans le contexte de #MeToo, alors que le monde de la BD a déjà du mal à faire sa propre remise en question, quel message cette expo donne-t-elle de notre milieu ? » Contactée par téléphone, la scénariste et historienne Marie Bardiaux-Vaïente développe : « Comment, dans un milieu extrêmement masculin où nous, autrices, pensions avoir réussi à gagner quelques batailles depuis 2016, comment le FIBD justifie-t-il de consacrer de l’argent public à un travail qui me semble être une caricature de ce qu’on pensait ne plus jamais voir exposer dans une institution ? » L’un comme l’autre se défendent d’appeler à la déprogrammation ou au boycott. D’autres s’en sont chargés à leur place. Une pétition lancée le 8 décembre par des « étudiant.e.s en lutte » d’écoles d’art d’Angoulême demande la suppression de l’exposition : « Intolérable qu’une institution historique telle que le FIBD » donne une telle visibilité à un auteur coupable « d’ouvrages ouvertement pédopornographiques ». Une autre, lancée par Arnaud Gallais, cofondateur du collectif Prévenir et Protéger et du mouvement #BeBraveFrance, a recueilli à ce jour près de 3 000 signatures.

    Dans son bureau de Casterman, le directeur éditorial du catalogue de bandes dessinées, Benoît Mouchart, est « très ému », dit-il, de l’ampleur des polémiques. Petit Paul (qui est édité par Glénat) est loin d’être sa bande dessinée préférée, souligne-t-il dans un euphémisme. « Mais de quoi parle-t-on exactement ? A quel endroit fait-il une quelconque apologie ? Est-il désormais impossible de représenter les tabous ? » Dans l’incendie qui s’est allumé, la moindre case de bandes dessinées de l’auteur semble auscultée comme possible pièce à conviction, y compris celles que Casterman édite, dont le très chaste Polina ou le plus érotique le Chemisier, oeuvre « emblématique d’une hypersexualisation et une misogynie inacceptables aujourd’hui », selon la pétition des étudiants – mais dont on est libre de faire une lecture bien moins univoque, voire contraire (c’était notre cas). L’éditeur, de son côté, s’inquiète de la « littéralité » des regards mais aussi de l’autocensure artistique qui pourrait en découler : « J’ai souvent l’impression que Bastien se projette bien plus dans les personnages féminins (souvent très puissants) qu’il dessine ou dans les enfants que dans les personnages masculins », interprète l’éditeur. D’autre part, et Benoît Mouchart semble alors très préoccupé par ce qu’il considérait comme « acquis » : « Il y a quand même une confusion navrante entre ce que pense un personnage, un narrateur et un auteur… J’ai l’impression qu’on revit le procès intenté contre Flaubert pour Madame Bovary*, ou celui des* Fleurs du mal de Baudelaire ! »

    Toujours au top au Festival d’Angoulême, on y célèbre #metoo_inceste avec une expo d’apologie du viol, de la pédocriminalité et de l’inceste.

    Il y a une pétition institué par Arnaud Gallais ici pour la déprogrammation de l’expo :
    https://www.mesopinions.com/petition/enfants/pedocriminalite-deprogrammation-expo-bastien-vives-festival/193829#target

    Le Festival International de la BD d’Angoulême a choisi de programmer l’exposition « Dans les yeux de Bastien Vivès » sponsorisée par CASTERMAN du 26 janvier au 12 mars 2023.

    https://www.bdangouleme.com/dans-les-yeux-de-bastien-vives 

    Nous dénonçons la banalisation et l’apologie de l’inceste et de la pédocriminalité organisée par le dessinateur de BD Bastien Vivès à travers ses ouvrages et ses propos dangereux.

    Voici des exemples de propos tenus par Bastien Vivès dans différentes interviews :

    « Moi déjà, l’inceste ça m’excite à mort. Pas celui de la vraie vie, mais celui raconté, je trouve ça génial. Tous ces trucs-là font des histoires incroyables. Quand tu transgresses, quand tu fais quelque chose que t’as pas le droit de faire, c’est agréable à lire. » 

    Bastien Vivès dessine aussi en pensant aux enfants qui tomberont sur ses BD « sur la table basse du salon des parents » : 

    « Un gamin, quand tu lui montres un bouquin et il y a la scène de cul, il reste dessus et c’est normal. Au moins, les gamins même s’ils comprennent pas, ils apprécieront les scènes de cul. Ils seront contents, ils auront vu une fellation ».

     

    Le Festival International de la BD d’Angoulême a de nombreux partenaires privés et publics : https://www.bdangouleme.com/partenaires-fibd

    Nous leur demandons de réagir vite et nous leur rappelons que la protection de l’enfance devrait être une priorité.

    Aux côtés de Be Brave France, nous demandons au Festival International de la BD d’Angoulême la déprogrramation de l’exposition de Bastien Vivès qui fait l’apologie de la pédocriminalité et de l’inceste, et de veiller à une programmation prenant en compte la lutte contre les violences sexuelles.

    #pedocriminalité #inceste #misogynie #violophilie #BD #angoulême #metooinceste

  • L’affaire Julien Lacroix : #Metoo, pour en finir avec le mythe des monstres

    Un agresseur, c’est souvent un proche. C’est un ami, un conjoint, un parent, un professeur, un collègue de travail, une connaissance. Au Québec, plus de 95% des auteurs d’agression sexuelle connaissent leurs victimes. Les deux tiers des infractions sexuelles sont commis dans une résidence privée et 78% des victimes d’agressions à caractère sexuel sont des femmes et des filles.

    Un agresseur a rarement les traits d’un monstre sorti tout droit de l’enfer. De toute façon, on ne laisse pas entrer les monstres chez soi. On ne fait pas confiance aux monstres. On déteste les montres.
    Et pourtant, le mythe persiste. Celui des victimes qui mentent aussi.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/06/laffaire-julien-lacroix-metoo-pour-en-finir-av

    #féminisme #québec

  • « Il faut aborder le #metoo politique avec lucidité et sans complaisance »

    A l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, plusieurs organisations politiques et syndicales de gauche défendent, dans une tribune au « Monde », l’utilité et la nécessité des cellules de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

    Cette année est marquée par les cinq ans du mouvement #metoo, c’est un moment historique. En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes [le 25 novembre, depuis 1999], nous, organisations syndicales et politiques, et associations, constatons depuis quelques mois une mise en cause de nos dispositifs internes de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS). Elles sont accusées de rendre une forme de justice sauvage, secrète et à visée politique.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/11/30/il-faut-aborder-le-metoo-politique-avec-lucidi

    #féminisme #violences