• Individualisme pandémique | Mediapart | 07.08.22

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070822/face-une-pandemie-faut-il-se-contenter-d-outils-imparfaits

    De nombreux chercheurs et chercheuses l’ont souligné durant cette crise : la France, qui était à l’origine même de la santé publique à la fin du XVIIIe siècle, est maintenant l’un des pays les plus focalisés sur le soin individuel curatif. « En matière de dépenses nationales de santé, chaque fois que nous dépensons 100 euros, 96 euros vont aux soins individuels et 4 euros seulement à la prévention organisée. Le déséquilibre est très fort alors que les pays à forte politique de santé publique sont plutôt sur un ratio de 90/10 », déplore William Dab.

    Pour cet ex-directeur général de la santé, « nous avons été remarquables dans le domaine des soins : nous avons été l’un des pays où il y a eu le moins de pertes de chance. En revanche, en ce qui concerne la prévention, il y beaucoup de choses à rebâtir ». À commencer par accepter d’autres approches que la médecine curative individuelle, des approches où le « plus » est souvent mieux que le « parfait », où le mieux est parfois l’ennemi du bien.

    • Cité dans l’article:
      To mask or not to mask: Modeling the potential for face mask use by the general public to curtail the COVID-19 pandemic

      Face mask use by the general public for limiting the spread of the COVID-19 pandemic is controversial, though increasingly recommended, and the potential of this intervention is not well understood. We develop a compartmental model for assessing the community-wide impact of mask use by the general, asymptomatic public, a portion of which may be asymptomatically infectious. Model simulations, using data relevant to COVID-19 dynamics in the US states of New York and Washington, suggest that broad adoption of even relatively ineffective face masks may meaningfully reduce community transmission of COVID-19 and decrease peak hospitalizations and deaths. Moreover, mask use decreases the effective transmission rate in nearly linear proportion to the product of mask effectiveness (as a fraction of potentially infectious contacts blocked) and coverage rate (as a fraction of the general population), while the impact on epidemiologic outcomes (death, hospitalizations) is highly nonlinear, indicating masks could synergize with other non-pharmaceutical measures. Notably, masks are found to be useful with respect to both preventing illness in healthy persons and preventing asymptomatic transmission. Hypothetical mask adoption scenarios, for Washington and New York state, suggest that immediate near universal (80%) adoption of moderately (50%) effective masks could prevent on the order of 17–45% of projected deaths over two months in New York, while decreasing the peak daily death rate by 34–58%, absent other changes in epidemic dynamics. Even very weak masks (20% effective) can still be useful if the underlying transmission rate is relatively low or decreasing: In Washington, where baseline transmission is much less intense, 80% adoption of such masks could reduce mortality by 24–65% (and peak deaths 15–69%), compared to 2–9% mortality reduction in New York (peak death reduction 9–18%). Our results suggest use of face masks by the general public is potentially of high value in curtailing community transmission and the burden of the pandemic. The community-wide benefits are likely to be greatest when face masks are used in conjunction with other non-pharmaceutical practices (such as social-distancing), and when adoption is nearly universal (nation-wide) and compliance is high.

      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.04.06.20055624v1

    • Et aussi cité dans l’article, l’enquête de Mediapart sur la pénurie de masques (déjà plusieurs fois cité sur seenthis) :

      Masques : les preuves d’un mensonge d’Etat

      Pénurie cachée, consignes sanitaires fantaisistes, propositions d’importations négligées, stocks toujours insuffisants, entreprises privilégiées : basée sur de nombreux témoignages et documents confidentiels, une enquête de Mediapart révèle la gestion chaotique au sommet de l’État, entre janvier et aujourd’hui, sur la question cruciale des masques. Et les mensonges qui l’ont accompagnée. Les soignants, eux, sont contaminés par centaines.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/020420/masques-les-preuves-d-un-mensonge-d-etat

  • « Tant qu’on sera dans un système capitaliste, il y aura du #patriarcat » – Entretien avec #Haude_Rivoal

    Haude Rivoal est l’autrice d’une enquête sociologique publiée en 2021 aux éditions La Dispute, La fabrique des masculinités au travail. Par un travail de terrain de plusieurs années au sein d’une entreprise de distribution de produits frais de 15 000 salariés, la sociologue cherche à comprendre comment se forgent les identités masculines au travail, dans un milieu professionnel qui se précarise (vite) et se féminise (lentement). Les travailleurs, majoritairement ouvriers, sont soumis comme dans tous les secteurs à l’intensification, à la rationalisation et à la flexibilisation du travail. Leur réponse aux injonctions du capitalisme et à la précarisation de leur statut, c’est entre autres un renforcement des pratiques viriles : solidarité accrue entre hommes, exclusion subtile (ou non) des femmes, déni de la souffrance… Pour s’adapter pleinement aux exigences du capitalisme et du patriarcat, il leur faut non seulement être de bons travailleurs, productifs, engagés et disciplinés, mais aussi des “hommes virils mais pas machos”. Pour éviter la mise à l’écart, adopter de nouveaux codes de masculinité est donc nécessaire – mais laborieux. Dans cette étude passionnante, Haude Rivoal met en lumière les mécanismes de la fabrique des masculinités au travail, au croisement des facteurs de genre, de classe et de race.

    Entretien par Eugénie P.

    Ton hypothèse de départ est originale, elle va à rebours des postulats féministes habituels : au lieu d’étudier ce qui freine les femmes au travail, tu préfères analyser comment les hommes gardent leur hégémonie au travail « malgré la déstabilisation des identités masculines au et par le travail ». Pourquoi as-tu choisi ce point de départ ?

    J’étais en contrat Cifre [contrat de thèse où le ou la doctorant.e est embauché.e par une entreprise qui bénéficie également de ses recherches, ndlr] dans l’entreprise où j’ai fait cette enquête. J’avais commencé à étudier les femmes, je voulais voir comment elles s’intégraient, trouvaient des stratégies pour s’adapter dans un univers masculin à 80%. Ce que je découvrais sur le terrain était assez similaire à toutes les enquêtes que j’avais pu lire : c’était les mêmes stratégies d’adaptation ou d’autocensure. J’ai été embauchée pour travailler sur l’égalité professionnelle, mais je n’arrivais pas à faire mon métier correctement, parce que je rencontrais beaucoup de résistances de la part de l’entreprise et de la part des hommes. Et comme je ne comprenais pas pourquoi on m’avait embauchée, je me suis dit que ça serait intéressant de poser la question des résistances des hommes, sachant que ce n’est pas beaucoup étudié par la littérature sociologique. J’ai changé un peu de sujet après le début de ma thèse, et c’est au moment où est sortie la traduction française des travaux de Raewyn Connell [Masculinités. Enjeux sociaux de l’hégémonie, Paris, Éditions Amsterdam, 2014, ndlr] : cet ouvrage m’a ouvert un espace intellectuel complètement fou ! Ça m’a beaucoup intéressée et je me suis engouffrée dans la question des masculinités.

    C’est donc la difficulté à faire ton travail qui a renversé ton point de vue, en fait ?

    Oui, la difficulté à faire le travail pour lequel j’ai été embauchée, qui consistait à mettre en place des politiques d’égalité professionnelle : je me rendais compte que non seulement je n’avais pas les moyens de les mettre en place, mais qu’en plus, tout le monde s’en foutait. Et je me suis rendue compte aussi que l’homme qui m’avait embauchée pour ce projet était lui-même extrêmement sexiste, et ne voyait pas l’existence des inégalités hommes-femmes, donc je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il m’avait embauchée. J’ai compris plus tard que les raisons de mon embauche était une défense de ses propres intérêts professionnels, j’y reviendrai. Ce n’est pas qu’il était aveugle face aux inégalités – il travaillait dans le transport routier depuis 40 ans, évidemment que les choses avaient changé -, mais j’avais beau lui expliquer que les discriminations étaient plus pernicieuses, il était persuadé qu’il ne restait plus grand-chose à faire sur l’égalité hommes-femmes.

    Comment se manifeste cette “déstabilisation des identités masculines au et par le travail”, cette supposée « crise de la virilité », que tu évoques au début de ton livre ?

    Je me suis rendue compte en interviewant les anciens et les nouveaux que rien qu’en l’espace d’une génération, il y avait beaucoup moins d’attachement à l’entreprise. Les jeunes générations avaient très vite compris que pour monter dans la hiérarchie, pour être mieux payé ou pour avoir plus de responsabilités, il ne suffisait pas juste d’être loyal à l’entreprise : il fallait la quitter et changer de boulot, tout simplement. Ce n’est pas du tout l’état d’esprit des anciens, dont beaucoup étaient des autodidactes qui avaient eu des carrières ascensionnelles. Il y avait énormément de turnover, et ça créait un sentiment d’instabilité permanent. Il n’y avait plus d’esprit de solidarité ; ils n’arrêtaient pas de dire “on est une grande famille” mais au final, l’esprit de famille ne parlait pas vraiment aux jeunes. Par ailleurs, dans les années 2010, une nouvelle activité a été introduite : la logistique. Il y a eu beaucoup d’enquêtes sur le sujet ! Beaucoup de médias ont parlé de l’activité logistique avec les préparateurs de commandes par exemple, une population majoritairement intérimaire, très précaire, qui ne reste pas longtemps… et du coup, beaucoup d’ouvriers qui avaient un espoir d’ascension sociale se sont retrouvés contrariés. Ce n’est pas exactement du déclassement, mais beaucoup se sont sentis coincés dans une précarité, et d’autant plus face à moi qui suis sociologue, ça faisait un peu violence parfois. Donc c’est à la fois le fait qu’il y ait beaucoup de turnover, et le fait qu’il n’y ait plus le même sentiment de famille et de protection que pouvait apporter l’entreprise, qui font qu’il y a une instabilité permanente pour ces hommes-là. Et comme on sait que l’identité des hommes se construit en grande partie par le travail, cette identité masculine était mise à mal : si elle ne se construit pas par le travail, par quoi elle se construit ?

    Ça interroge beaucoup le lien que tu évoques entre le capitalisme et le patriarcat : la précarisation et la flexibilisation du travail entraînent donc un renforcement des résistances des hommes ?

    Oui, carrément. Il y a beaucoup d’hommes, surtout dans les métiers ouvriers, qui tirent une certaine fierté du fait de faire un “métier d’hommes ». Et donc, face à la précarisation du travail, c’est un peu tout ce qu’il leur reste. Si on introduit des femmes dans ces métiers-là, qui peuvent faire le boulot dont ils étaient si fiers parce que précisément c’est un “métier d’hommes”, forcément ça crée des résistances très fortes. Quand l’identité des hommes est déstabilisée (soit par la précarisation du travail, soit par l’entrée des femmes), ça crée des résistances très fortes.

    Tu explores justement les différentes formes de résistance, qui mènent à des identités masculines diversifiées. L’injonction principale est difficile : il faut être un homme « masculin mais pas macho ». Ceux qui sont trop machos, un peu trop à l’ancienne, sont disqualifiés, et ceux qui sont pas assez masculins, pareil. C’est un équilibre très fin à tenir ! Quelles sont les incidences concrètes de ces disqualifications dans le travail, comment se retrouvent ces personnes-là dans le collectif ?

    Effectivement, il y a plein de manières d’être homme et il ne suffit pas d’être un homme pour être dominant, encore faut-il l’être “correctement”. Et ce “correctement” est presque impossible à atteindre, c’est vraiment un idéal assez difficile. Par exemple, on peut avoir des propos sexistes, mais quand c’est trop vulgaire, que ça va trop loin, là ça va être disqualifié, ça va être qualifié de “beauf”, et pire, ça va qualifier la personne de pas très sérieuse, de quelqu’un à qui on ne pourra pas trop faire confiance. L’incidence de cette disqualification, c’est que non seulement la personne sera un peu mise à l’écart, mais en plus, ce sera potentiellement quelqu’un à qui on ne donnera pas de responsabilités. Parce qu’un responsable doit être un meneur d’hommes, il faut qu’il soit une figure exemplaire, il doit pouvoir aller sur le terrain mais aussi avoir des qualités d’encadrement et des qualités intellectuelles. Donc un homme trop vulgaire, il va avoir une carrière qui ne va pas décoller, ou des promotions qui ne vont pas se faire.

    Quant à ceux qui ne sont “pas assez masculins », je n’en ai pas beaucoup rencontrés, ce qui est déjà une réponse en soi !

    Peut-on dire qu’il y a une “mise à l’écart” des travailleurs les moins qualifiés, qui n’ont pas intégré les nouveaux codes de la masculinité, au profit des cadres ?

    Non, c’est un phénomène que j’ai retrouvé aussi chez les cadres. Mais chez les cadres, le conflit est plutôt générationnel : il y avait les vieux autodidactes et les jeunes loups, et c’est la course à qui s’adapte le mieux aux transformations du monde du travail, qui vont extrêmement vite, en particulier dans la grande distribution. C’est une des raisons pour laquelle le directeur des RH m’a embauchée : il avait peur de ne pas être dans le coup ! L’égalité professionnelle était un sujet, non seulement parce qu’il y avait des obligations légales mais aussi parce que dans la société, ça commençait à bouger un peu à ce moment-là. Donc il s’est dit que c’est un sujet porteur et que potentiellement pour sa carrière à lui, ça pouvait être très bon. Ça explique qu’il y ait des cadres qui adhèrent à des projets d’entreprise avec lesquels ils ne sont pas forcément d’accord, mais juste parce qu’il y a un intérêt final un peu égoïste en termes d’évolution de carrière.

    On dit toujours que les jeunes générations sont plus ouvertes à l’égalité que les aînés, je pense que ce n’est pas tout à fait vrai ; les aînés ont à cœur de s’adapter, ils ont tellement peur d’être dépassés que parfois ils peuvent en faire plus que les jeunes. Et par ailleurs, les jeunes sont ouverts, par exemple sur l’équilibre vie pro et vie perso, mais il y a quand même des injonctions (qui, pour le coup, sont propres au travail) de présentéisme, de présentation de soi, d’un ethos viril à performer… qui font qu’ils sont dans des positions où ils n’ont pas d’autres choix que d’adopter certains comportements virilistes. Donc certes, ils sont plus pour l’égalité hommes-femmes, mais ils ne peuvent pas complètement l’incarner.

    L’une de tes hypothèses fortes, c’est que le patriarcat ingurgite et adapte à son avantage toutes les revendications sur la fin des discriminations pour se consolider. Est-ce qu’on peut progresser sur l’égalité professionnelle, et plus globalement les questions de genre, sans que le patriarcat s’en empare à son avantage ?

    Très clairement, tant qu’on sera dans un système capitaliste, on aura toujours du patriarcat, à mon sens. C’était une hypothèse, maintenant c’est une certitude ! J’ai fait une analogie avec l’ouvrage de Luc Boltanski et Ève Chiapello, Le nouvel esprit du capitalisme, pour dire que la domination masculine est pareille que le capitalisme, elle trouve toujours des moyens de se renouveler. En particulier, elle est tellement bien imbriquée dans le système capitaliste qui fonctionne avec les mêmes valeurs virilistes (on associe encore majoritairement la virilité aux hommes), que les hommes partent avec des avantages compétitifs par rapport aux femmes. Donc quand les femmes arrivent dans des positions de pouvoir, est-ce que c’est une bonne nouvelle qu’elles deviennent “des hommes comme les autres”, c’est-à-dire avec des pratiques de pouvoir et de domination ? Je ne suis pas sûre. C’est “l’égalité élitiste” : des femmes arrivent à des positions de dirigeantes, mais ça ne change rien en dessous, ça ne change pas le système sur lequel ça fonctionne, à savoir : un système de domination, de hiérarchies et de jeux de pouvoir.

    Donc selon toi, l’imbrication entre patriarcat et capitalisme est indissociable ?

    Absolument, pour une simple et bonne raison : le capitalisme fonctionne sur une partie du travail gratuit qui est assuré par les femmes à la maison. Sans ce travail gratuit, le système capitaliste ne tiendrait pas. [à ce sujet, voir par exemple les travaux de Silvia Federici, Le capitalisme patriarcal, ndlr]

    Ça pose la question des politiques d’égalité professionnelle en entreprise : sans remise en question du système capitaliste, elles sont destinées à être seulement du vernis marketing ? On ne peut pas faire de vrais progrès ?

    Je pense que non. D’ailleurs, beaucoup de gens m’ont dit que mon livre était déprimant pour ça. Je pense que les politiques d’égalité professionnelle ne marchent pas car elles ne font pas sens sur le terrain. Les gens ne voient pas l’intérêt, parce qu’ils fonctionnent essentiellement d’un point de vue rationnel et économique (donc le but est de faire du profit, que l’entreprise tourne et qu’éventuellement des emplois se créent, etc), et ils ne voient pas l’intérêt d’investir sur ce sujet, surtout dans les milieux masculins car il n’y a pas suffisamment de femmes pour investir sur le sujet. J’ai beau leur dire que justement, s’il n’y a pas de femmes c’est que ça veut dire quelque chose, ils ont toujours des contre-arguments très “logiques” : par exemple la force physique. Ils ne vont pas permettre aux femmes de trouver une place égale sur les postes qui requièrent de la force physique. Quand les femmes sont intégrées et qu’elles trouvent une place valorisante, ce qui est le cas dans certains endroits, c’est parce qu’elles sont valorisées pour leurs qualités dites “féminines”, d’écoute, d’empathie, mais elles n’atteindront jamais l’égalité car précisément, elles sont valorisées pour leur différence. Le problème n’est pas la différence, ce sont les inégalités qui en résultent. On peut se dire que c’est super que tout le monde soit différent, mais on vit dans un monde où il y a une hiérarchie de ces différences. Ces qualités (écoute, empathie) sont moins valorisées dans le monde du travail que le leadership, l’endurance…

    Ça ne nous rassure pas sur les politiques d’égalité professionnelle…

    Si les politiques d’égalité professionnelle marchaient vraiment, on ne parlerait peut-être plus de ce sujet ! Je pense que les entreprises n’ont pas intérêt à ce qu’elles marchent, parce que ça fonctionne bien comme ça pour elles. Ca peut prendre des formes très concrètes, par exemple les RH disaient clairement en amont des recrutements : ”on prend pas de femmes parce que physiquement elles ne tiennent pas”, “les environnement d’hommes sont plus dangereux pour elles”, “la nuit c’est pas un environnement propice au travail des femmes”… Tu as beau répondre que les femmes travaillent la nuit aussi, les infirmières par exemple… Il y a un tas d’arguments qui montrent la construction sociale qui s’est faite autour de certains métiers, de certaines qualités professionnelles attendues, qu’il faudrait déconstruire – même si c’est très difficile à déconstruire. Ça montre toute une rhétorique capitaliste, mais aussi sexiste, qui explique une mise à l’écart des femmes.

    On a l’impression d’une progression linéaire des femmes dans le monde du travail, que ça avance doucement mais lentement, mais je constate que certains secteurs et certains métiers se déféminisent. On observe des retours en arrière dans certains endroits, ce qui légitime encore plus le fait de faire des enquêtes. Ce n’est pas juste un retour de bâton des vieux mormons qui veulent interdire l’avortement, il y aussi des choses plus insidieuses, des résistances diverses et variées.

    En plus, l’intensification du travail est un risque à long terme pour les femmes. Par exemple, il y a plus de femmes qui font des burnout. Ce n’est pas parce qu’elles sont plus fragiles psychologiquement, contrairement à ce qu’on dit, mais c’est parce qu’elles assurent des doubles journées, donc elles sont plus sujettes au burnout. Les transformations du monde du travail sont donc un risque avéré pour l’emploi des femmes, ne serait-ce que parce que par exemple, les agences d’intérim trient en amont les candidats en fonction de la cadence. Il faut redoubler de vigilance là-dessus.

    Tu analyses les types de masculinité qui se façonnent en fonction des facteurs de classe et de race. On voit que ce ne sont pas les mêmes types d’identités masculines, certaines sont dévalorisées. Quelles en sont les grandes différences ?

    Je ne vais pas faire de généralités car ça dépend beaucoup des milieux. Ce que Raewyn Connell appelle la “masculinité hégémonique”, au sens culturel et non quantitatif (assez peu d’hommes l’incarnent), qui prendrait les traits d’un homme blanc, d’âge moyen, hétérosexuel, de classe moyenne supérieure. Par rapport à ce modèle, il y a des masculinités “non-hégémoniques”, “subalternes”, qui forment une hiérarchie entre elles. Malgré le fait que ces masculinités soient plurielles, il y a une solidarité au sein du groupe des hommes par rapport au groupe des femmes, et à l’intérieur du groupe des hommes, il y a une hiérarchie entre eux. Les masculinités qu’on appelle subalternes sont plutôt les masculinités racisées ou homosexuelles. Elles s’expriment sous le contrôle de la masculinité hégémonique. Elles sont appréciées pour certaines qualités qu’elles peuvent avoir : j’ai pu voir que les ouvriers racisés étaient appréciés pour leur endurance, mais qu’ils étaient aussi assez craints pour leur “indiscipline” supposée. En fait, les personnes “dévalorisées” par rapport à la masculinité hégémonique sont appréciées pour leurs différences, mais on va craindre des défauts qui reposent sur des stéréotypes qu’on leur prête. Par exemple, les personnes racisées pour leur supposée indiscipline, les personnes des classes populaires pour leur supposé mode de vie tourné vers l’excès, les femmes pour leurs supposés crêpages de chignon entre elles…. C’est à double tranchant. Les qualités pour lesquelles elles sont valorisées sont précisément ce qui rend l’égalité impossible. Ces qualités qu’on valorise chez elles renforcent les stéréotypes féminins.

    Tu montres que le rapport au corps est central dans le travail des hommes : il faut s’entretenir mais aussi s’engager physiquement dans le travail, quitte à prendre des risques. Il y a une stratégie de déni de la souffrance, de sous-déclaration du stress chez les travailleurs : pour diminuer la souffrance physique et psychologique au travail, il faut changer les conditions de travail mais aussi changer le rapport des hommes à leur corps ?

    Je pensais que oui, mais je suis un peu revenue sur cette idée. Effectivement, il y plein d’études qui montrent que les hommes prennent plus de risques. C’est par exemple ce que décrit Christophe Dejours [psychiatre français spécialisé dans la santé au travail, ndlr] sur le “collectif de défense virile”, qui consiste à se jeter à corps perdu dans le travail pour anesthésier la peur ou la souffrance. Ce n’est pas forcément ce que j’ai observé dans mes enquêtes : en tout cas auprès des ouvriers (qui, pour le coup, avaient engagé leur corps assez fortement dans le travail), non seulement parce qu’ils ont bien conscience que toute une vie de travail ne pourra pas supporter les prises de risque inconsidérées, mais aussi parce qu’aujourd’hui la souffrance est beaucoup plus médiatisée. Cette médiatisation agit comme si elle donnait une autorisation d’exprimer sa souffrance, et c’est souvent un moyen d’entrée pour les syndicats pour l’amélioration des conditions de travail et de la santé au travail. Donc il y a un rapport beaucoup moins manichéen que ce qu’on prête aux hommes sur la prise de risques et le rapport au corps.

    En termes d’émotions, là c’est moins évident : on parle de plus en plus de burnout, mais à la force physique s’est substituée une injonction à la force mentale, à prendre sur soi. Et si ça ne va pas, on va faire en sorte que les individus s’adaptent au monde du travail, mais on ne va jamais faire en sorte que le monde du travail s’adapte au corps et à l’esprit des individus. On va donner des sièges ergonomiques, des ergosquelettes, on va créer des formations gestes et postures, on va embaucher des psychologues pour que les gens tiennent au travail, sans s’interroger sur ce qui initialement a causé ces souffrances.

    D’ailleurs, ce qui est paradoxal, c’est que l’entreprise va mettre en place tous ces outils, mais qu’elle va presque encourager les prises de risque, parce qu’il y a des primes de productivité ! Plus on va vite (donc plus on prend des risques), plus on gagne d’argent. C’est d’ailleurs les intérimaires qui ont le plus d’accidents du travail, déjà parce qu’ils sont moins formés, mais aussi parce qu’ils ont envie de se faire un max d’argent car ils savent très bien qu’ils ne vont pas rester longtemps.

    Donc ce sont les valeurs du capitalisme et ses incidences économiques (les primes par exemple) qui forgent ce rapport masculin au travail ?

    Oui, mais aussi parce qu’il y a une émulation collective. La masculinité est une pratique collective. Il y a une volonté de prouver qu’on est capable par rapport à son voisin, qu’on va dépasser la souffrance même si on est fatigué, et qu’on peut compter sur lui, etc. J’ai pu observer ça à la fois chez les cadres dans ce qu’on appelle les “boys clubs”, et sur le terrain dans des pratiques de renforcement viril.

    Tu n’as pas observé de solidarité entre les femmes ?

    Assez peu, et c’est particulièrement vrai dans les milieux masculins : la sororité est une solidarité entre femmes qui est très difficile à obtenir. J’en ai fait l’expérience en tant que chercheuse mais aussi en tant que femme. Je me suis dit que j’allais trouver une solidarité de genre qui m’aiderait à aller sur le terrain, mais en fait pas du tout. C’est parce que les femmes ont elles-mêmes intériorisé tout un tas de stéréotypes féminins. C’est ce que Danièle Kergoat appelle “le syllogisme des femmes”, qui dit : “toutes les femmes sont jalouses. Moi je ne suis pas jalouse. Donc je ne suis pas une femme.” Il y a alors une impossibilité de création de la solidarité féminine, parce qu’elles ne veulent pas rentrer dans ces stéréotypes dégradants de chieuses, de nunuches, de cuculs… Les femmes sont assez peu nombreuses et assez vites jugées, en particulier sur leurs tenues : les jugements de valeur sont assez sévères ! Par exemple si une femme arrive avec un haut un peu décolleté, les autres femmes vont être plutôt dures envers elle, beaucoup plus que les hommes d’ailleurs. Elles mettent tellement d’efforts à se créer une crédibilité professionnelle que tout à coup, si une femme arrive en décolleté, on ne va parler que de ça.

    Toi en tant que femme dans l’entreprise, tu dis que tu as souvent été renvoyée à ton genre. Il y a une forme de rappel à l’ordre.

    Oui, quand on est peu nombreuses dans un univers masculin, la féminité fait irruption ! Quels que soient tes attributs, que tu sois féminine ou pas tant que ça, tu vas avoir une pression, une injonction tacite à contrôler tous les paramètres de ta féminité. Ce ne sont pas les hommes qui doivent contrôler leurs désirs ou leurs remarques, mais c’est aux femmes de contrôler ce qu’elles provoquent chez les hommes, et la perturbation qu’elles vont provoquer dans cet univers masculin, parce qu’elles y font irruption.

    Toujours rappeler les femmes à l’ordre, c’est une obsession sociale. Les polémiques sur les tenues des filles à l’école, sur les tenues des femmes musulmanes en sont des exemples… Cette volonté de contrôle des corps féminins est-elle aussi forte que les avancées féministes récentes ?

    C’est difficile à mesurer mais ce n’est pas impossible. S’il y a des mouvements masculinistes aussi forts au Canada par exemple, c’est peut-être que le mouvement féministe y est hyper fort. Ce n’est pas impossible de se dire qu’à chaque fois qu’il y a eu une vague d’avancées féministes, quelques années plus tard, il y a forcément un retour de bâton. Avec ce qui s’est passé avec #metoo, on dirait que le retour de bâton a commencé avec le verdict du procès Johnny Depp – Amber Heard, puis il y a eu la la décision de la Cour Constitutionnelle contre l’avortement aux Etats-Unis… On n’est pas sorties de l’auberge, on est en train de voir se réveiller un mouvement de fond qui était peut-être un peu dormant, mais qui est bien présent. L’article sur les masculinistes qui vient de sortir dans Le Monde est flippant, c’est vraiment des jeunes. En plus, ils sont bien organisés, et ils ont une rhétorique convaincante quand tu ne t’y connais pas trop.

    Les milieux de travail très féminisés sont-ils aussi sujets à l’absence de sororité et à la solidarité masculine dont tu fais état dans ton enquête ?

    En général, les hommes qui accèdent à ces milieux ont un ”ascenseur de verre” (contrairement aux femmes qui ont le “plafond de verre”) : c’est un accès plus rapide et plus facile à des postes à responsabilité, des postes de direction. C’est le cas par exemple du milieu de l’édition : il y a énormément de femmes qui y travaillent mais les hommes sont aux manettes. Le lien avec capitalisme et virilité se retrouve partout – les hommes partent avec un avantage dans le monde du travail capitaliste, souvent du simple fait qu’ils sont des hommes et qu’on leur prête plus volontiers d’hypothétiques qualités de leader.

    Dans quelle mesure peut-on étendre tes conclusions à d’autres milieux de travail ou d’autres secteurs d’activité ? Est-ce que tes conclusions sont spécifiques à la population majoritairement ouvrière et masculine, et au travail en proie à l’intensification, étudiés dans ta thèse ?

    J’ai pensé mon travail pour que ce soit généralisable à plein d’entreprises. J’ai pensé cette enquête comme étant symptomatique, ou en tout cas assez représentative de plein de tendances du monde du travail : l’intensification, l’informatisation à outrance… Ces tendances se retrouvent dans de nombreux secteurs. Je dis dans l’intro : “depuis l’entrepôt, on comprend tout.” Comme partout, il y a de la rationalisation, de l’intensification, et de la production flexible. A partir de là, on peut réfléchir aux liens entre masculinités et capitalisme. Les problématiques de violence, de harcèlement sortent dans tous les milieux, aucun milieu social n’est épargné, précisément parce qu’elles ont des racines communes.

    Comment peut-on abolir le capitalisme, le patriarcat et le colonialisme ?

    Je vois une piste de sortie, une perspective politique majeure qui est de miser sur la sororité. La sororité fonctionne différemment des boys clubs, c’est beaucoup plus horizontal et beaucoup moins hiérarchique. Il y a cette même notion d’entraide, mais elle est beaucoup plus inclusive. Ce sont des dominées qui se rassemblent et qui refusent d’être dominées parce qu’elles refusent de dominer. Il faut prendre exemple sur les hommes qui savent très bien se donner des coups de main quand il le faut, mais faisons-le à bon escient. C’est une solution hyper puissante.

    Ne pas dominer, quand on est dominante sur d’autres plans (quand on est blanche par exemple), ça revient à enrayer les différents systèmes de domination.

    Tout à fait. Les Pinçon-Charlot, on leur a beaucoup reproché d’avoir travaillé sur les dominants, et c’est le cas aussi pour les masculinités ! Il y a plusieurs types de critique : d’abord, il y a un soupçon de complaisance avec ses sujets d’étude, alors qu’il y a suffisamment de critique à l’égard de nos travaux pour éviter ce biais. Ensuite, on est souvent accusé.e.s de s’intéresser à des vestiges ou à des pratiques dépassés, parce que les groupes (hommes, ou bourgeois) sont en transformation ; en fait, les pratiques de domination se transforment, mais pas la domination ! Enfin, on peut nous reprocher de mettre en lumière des catégories “superflues”, alors qu’on devrait s’intéresser aux dominé.e.s… mais on a besoin de comprendre le fonctionnement des dominant.e.s pour déconstruire leur moyen de domination, et donner des armes à la sororité.

    https://www.frustrationmagazine.fr/entretien-rivoal
    #capitalisme #identité_masculine #travail #féminisation #précarisation #intensification #rationalisation #flexibilisation #pratiques_viriles #masculinité #codes #codes_de_masculinité #genre #classe #race #intersectionnalité #hommes #égalité_professionnelle #sexisme #discriminations #crise_de_la_virilité #turnover #instabilité #solidarité #logistique #ouvriers #ascension_sociale #déclassement #métier_d’hommes #résistance #disqualification #beauf #responsabilités #vulgarité #égalité_professionnelle #carrière #présentéisme #genre #domination_masculine #pouvoir #égalité_élitiste #hiérarchies #travail_gratuit #travail_domestique #force_physique #écoute #empathie #différence #leadership #rhétorique #endurance #déféminisation #intensification_du_travail #burnout #burn-out #cadence #masculinité_hégémonique #masculinités_subalternes #stéréotypes #indiscipline #corps #souffrance #stress #souffrance_physique #souffrance_psychique #conditions_de_travail #risques #santé_au_travail #émotions #force_mentale #primes #boys_clubs #renforcement_viril #sororité #syllogisme_des_femmes #solidarité_féminine #jugements_de_valeur #crédibilité_professionnelle #féminité #violence #harcèlement #entraide

  • Cancers pédiatriques inexpliqués : près de Nantes, les familles en quête de réponses- L’En Dehors
    http://endehors.net/news/cancers-pediatriques-inexpliques-pres-de-nantes-les-familles-en-quete-de-r

    Toujours pas de cause déclarée suite au cluster de cancer pédiatrique à Sainte-Pazanne, malgré la suspicion de l’exposition aux #pesticides. 🚑 Combien d’enfants devront tomber malades avant des prises de décisions en terme de #santéenvironnementale ?https://t.co/FPZO0BT2da Secrets Toxiques (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • World report on the health of refugees and migrants

    Worldwide, more people are on the move now than ever before, yet many refugees and migrants face poorer health outcomes than the host populations. Addressing their health needs is, therefore, a global health priority and integral to the principle of the right to health for all. The key is to strengthen and maintain health systems by ensuring that they are refugee- and migrant-sensitive and inclusive.

    Health outcomes are influenced by a whole host of determinants. However, refugees and migrants face additional determinants such as precarious legal status; discrimination; social, cultural, linguistic, administrative and financial barriers; lack of information about health entitlements; low health literacy; and fear of detention and deportation.

    This groundbreaking publication outlines current and future opportunities and challenges and provides several strategies to improve the health and well-being of refugees and migrants. It is an advocacy tool for national and international policy-makers involved in health and migration.

    Evidence on the health of refugees and migrants remains fragmented – comparable data across countries and over time are urgently needed to track progress towards the health-related United Nations Sustainable Development Goals. With only 8 years until the 2030 target date to transform our world, the time to act is now.

    https://www.who.int/publications/i/item/9789240054462
    #rapport #santé #réfugiés #migrations #asile #monde #OMS

    ping @isskein @karine4

  • #canada : Des infirmières malades de la COVID-19 forcées de travailler Le Devoir - Nikoo Pajoom
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/740238/coronavirus-au-boulot-meme-malades

    L’accalmie estivale attendue n’est pas arrivée dans les hôpitaux. Des infirmières ayant des symptômes sévères de la COVID-19, dont des nausées, des vomissements, des maux de tête et des douleurs musculaires, sont forcées de travailler auprès de patients vulnérables pour éviter des ruptures de service dans le réseau de la santé.

    Selon ce que Le Devoir a appris, cette obligation de rester en poste malgré un test de dépistage positif et des symptômes incommodants crée un malaise chez des travailleurs de la santé. Des infirmières ont confié leurs craintes d’infecter des patients ou de commettre des erreurs médicales en raison de la fatigue et des symptômes de la COVID-19.


    Photo : Jacques Nadeau Le Devoir Le ministère de la Santé et des Services sociaux confirme que des employés malades de la COVID-19 peuvent être appelés à travailler en cas de « compromission persistante » de l’accès aux services due au manque de personnel. _

    « C’est une situation dangereuse pour mes collègues, pour les patients et pour moi-même », raconte une infirmière qui travaille en gériatrie auprès d’une clientèle vulnérable. Elle a demandé à garder l’anonymat par crainte de représailles.

    Présentant des symptômes d’une infection à la COVID-19, cette travailleuse a effectué un test rapide de dépistage qui s’est révélé positif. Après un test PCR qui a confirmé l’infection, les gestionnaires responsables des employés avec un test positif à la COVID lui ont dit de s’isoler pendant cinq jours. Cependant, après avoir informé sa cheffe d’unité, cette infirmière a dû rester sur son quart de travail « avec l’accord de la haute direction ».

    Le lendemain, des gestionnaires lui ont ordonné de retourner au travail en raison du manque de personnel dans son unité. Mais, entre-temps, son état de santé s’était détérioré : « J’ai développé des symptômes de plus en plus intenses. Nausées, vomissements, céphalées, douleurs musculaires et douleurs abdominales. »

    Elle en a informé les personnes responsables. Pourtant, on lui a dit que tant qu’elle n’avait pas de fièvre, elle devait continuer à travailler. Cette décision a conduit l’infirmière à travailler « avec des étourdissements et des nausées ». « J’ai malheureusement vomi dans mon département. »

    Après cet épisode, on lui a intimé de rentrer chez elle immédiatement. Mais sans aucune relève, l’infirmière a été obligée de terminer son quart malgré ses symptômes.

    Le lendemain, à cause d’une forte fièvre, elle a été autorisée à s’isoler jusqu’au retour à une température sous les 38°C.

    Éviter les ruptures de service  
    Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) confirme que des employés malades de la COVID-19 peuvent être appelés à travailler en cas de « compromission persistante » de l’accès aux services due au manque de personnel.

    Quelque 6478 employés du réseau de la santé étaient absents en raison de la COVID-19 en date du 26 juillet, selon le MSSS. « Il est évident que ce taux d’absentéisme contribue à exercer davantage de pression sur les employés en poste et sur le réseau de la santé », affirme Robert Maranda, porte-parole du MSSS.

    « La réintégration précoce d’un employé infecté par la COVID se fait lorsque les autres options ont été épuisées et lorsque l’établissement risque la rupture de services en raison du manque de travailleurs », précise-t-il. L’établissement doit s’assurer que le retour se fait en zone « chaude », où sont des personnes déjà infectées par la COVID, ou auprès de clientèles moins vulnérables. Des mesures doivent être prises pour éviter que d’autres employés se contaminent, en réservant aux travailleurs infectés une salle de repas ou un vestiaire, par exemple. Ces derniers doivent aussi porter des équipements de protection adéquats, souligne le MSSS.

    Principe de précaution
    Une autre infirmière ayant 20 années d’expérience, qui souhaite aussi rester anonyme, a dû travailler malgré un test positif de COVID-19 et des symptômes d’une infection. Elle faisait de son mieux pour éviter ses collègues et elle allait dans un coin « où il n’y avait personne » quand elle avait besoin de se moucher.

    « Je ne l’ai pas dit à mes patients, parce que je ne voulais pas leur faire peur », explique l’infirmière.

    « Les gens étaient choqués de savoir qu’ils pouvaient être soignés par une infirmière non vaccinée, mais ils ne savent peut-être pas que les travailleurs de la santé sont susceptibles d’être contagieux », ajoute-t-elle.

    La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) soutient que les travailleuses de la santé infectées à la COVID-19 devraient s’isoler pendant 10 jours.

    « Nous prônons le principe de précaution au bénéfice des travailleuses, mais aussi pour les patients. On ne doit pas faire de compromis sur la santé et la sécurité des patients et des travailleuses », fait valoir Benoit Hamilton, attaché de presse de la FIQ.

    Le travail des infirmières atteintes de COVID-19 « ne semble pas une pratique généralisée pour l’instant », selon le syndicat.

    De son côté, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec rappelle que ses membres n’ont « aucune obligation déontologique d’informer leurs patients de leur condition de santé ».

    Une infirmière qui se rend au travail en se sachant malade « doit en aviser son employeur et respecter les règles de prévention des infections », dont le port d’équipements de protection pour protéger ses patients.

    « Par contre, si elle considère qu’elle n’est pas apte à se rendre au travail au point d’affecter la qualité des soins à prodiguer, elle doit se retirer et en aviser son employeur. »

    #covid-19 #coronavirus #santé #pandémie #sars-cov-2 #Hôpital #Santé #Santé_Publique #Soignants #Soignantes #Médecine #esclavage ? #Travail #crise_sanitaire #conditions_de_travail

  • Mediapart prône le choix de l’acteur rationnel (pour sa gueule) contre la santé publique : Vaccination : jusqu’où doit aller l’altruisme ? Lise Barnéoud (multirécidiviste)
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290722/vaccination-jusqu-ou-doit-aller-l-altruisme

    En demandant aux plus jeunes de se faire vacciner contre le Covid, il s’agit moins de les protéger eux-mêmes que de protéger les plus fragiles, à commencer par les personnes âgées. Mais peut-on légitimement leur faire prendre des risques, même minimes, pour autrui ? Premier article de notre série sur les leçons de la pandémie.

    C’est l’une des questions les plus épineuses soulevées durant cette pandémie, une question éminemment éthique : faut-il vacciner les plus jeunes contre le Covid ? Ce virus n’a pas d’appétence pour les enfants. Au point qu’à l’échelle individuelle, ces injections offrent très peu de bénéfice direct pour leur santé, voire aucun.
    En revanche, « ce sont des transmetteurs, j’en suis l’exemple vivant », avait déclaré le premier ministre, Jean Castex, en décembre 2021, expliquant que sa fille de 11 ans lui avait donné le virus. « Donc oui, en concluait-il, la vaccination des enfants est une nécessité ».

    En France, les moins de 15 ans représentent 17 % de la population. Dans un pays comme le Nigéria, c’est 43 %. Des millions d’individus qui, forcément, jouent un rôle dans la dynamique épidémique. En les vaccinant massivement, on peut légitimement espérer diminuer la circulation du virus. Et ainsi réduire l’incidence des cas de Covid et les hospitalisations. Mais jusqu’où doit aller l’altruisme en matière vaccinale ? Peut-on demander aux adolescent·es et aux enfants de se faire vacciner pour protéger la collectivité ?

    Une vaccination altruiste, explique Steven Kraaijeveld, de l’université de Wageningue, aux Pays-Bas, « c’est lorsqu’on décide soi-même de se faire vacciner pour le bien des autres ». C’est le cas par exemple quand l’entourage d’un nouveau-né décide de se faire vacciner contre la coqueluche pour protéger le nourrisson avant ses premières injections.

    En revanche, dès lors que cette notion de libre choix disparaît, les éthicien·nes préfèrent parler de « vaccination paternaliste » (lorsque ce sont les parents qui décident pour leurs enfants) ou de « vaccination indirecte » (lorsque les mesures mises en place par un gouvernement nécessitent une vaccination pour poursuivre une vie normale). Dans le cas de la vaccination anti-Covid des jeunes, il s’agirait donc plutôt de vaccination indirecte ou paternaliste, selon l’âge et le contexte familial. 

    Comparées aux vaccinations classiques qui visent d’abord à protéger la personne vaccinée, ces stratégies, qu’elles soient dites altruistes, indirectes ou paternalistes, soulèvent de nombreuses questions. À commencer par celle-ci : quel risque fait-on prendre aux jeunes pour protéger la collectivité contre le Covid ? Quand bien même les risques graves d’une vaccination sont minimes, dès lors que l’on immunise des centaines de milliers de personnes, des effets indésirables sévères surviennent.

    Signaux faibles non détectés

    On pourrait croire que lorsque les bénéfices d’un traitement sont incertains, on met le paquet sur les essais cliniques pour s’assurer que les risques soient vraiment infimes. Raté : les essais cliniques chez les moins de 18 ans portent sur un nombre ridiculement faible de participant·es.
    Dans le premier essai clinique de Pfizer par exemple, seuls 3 014 enfants de moins de 17 ans participaient à l’étude. Dans un second essai spécifiquement dédié aux 12-15 ans, à peine 2 260 adolescent·es ont participé, dont 1 131 qui recevaient le vaccin.

    Impossible de détecter des signaux faibles avec de tels effectifs. Autrement dit, les premiers pays à autoriser les vaccinations des jeunes (notamment les États-Unis et Israël) l’ont fait sans savoir si les risques l’emportaient sur les avantages. À l’époque, certains chercheurs avaient d’ailleurs critiqué ces autorisations d’utilisation d’urgence pour cette raison.
    À l’automne 2021, plusieurs pays, dont la France, ont décidé de suspendre ou déconseillé l’administration de Moderna aux moins de 30 ans.

    Aujourd’hui, les données de pharmacovigilance permettent d’avoir un peu plus de recul, notamment sur les vaccins à ARN messager utilisés majoritairement chez les jeunes. Seul risque identifié (au-delà des douleurs localisées et de la fièvre) : de rares cas de myocardites (inflammation du muscle cardiaque) et de péricardites (inflammation de la membrane qui entoure le cœur), en particulier chez les garçons entre 12 et 24 ans. Ce risque apparaît plus important avec le vaccin Moderna qu’avec celui de Pfizer.

    Ces effets secondaires entraînent le plus souvent une hospitalisation de très courte durée (de 1 à 4 jours en moyenne selon les études), essentiellement en vue d’un diagnostic et d’une surveillance, mais ils ne laissent ensuite aucune séquelle d’après les retours disponibles.
    Après ces découvertes, à l’automne 2021, plusieurs pays, dont la France, ont décidé de suspendre ou déconseillé l’administration de Moderna aux moins de 30 ans (Suède, Norvège, Finlande, France) ou aux moins de 18 ans (Danemark). Les autorités recommandent à la place le vaccin Pfizer.

    En France, l’excès de cas de myocardite chez les garçons âgés de 12 à 17 ans a été estimé à 1,9 pour 100 000 doses de Pfizer et à 3,2 pour 100 000 doses de Moderna. Ce sur-risque atteint son maximum dans le groupe d’hommes âgés de 18 à 24 ans après la deuxième injection, où l’on compte 4,7 myocardites en excès pour 100 000 doses de Pfizer et 17 pour 100 000 doses de Moderna. Ce risque diminue ensuite avec l’âge.

    Un risque variable avec l’âge

    De l’autre côté de la balance, quels sont les bénéfices cliniques de cette vaccination ? Pour comparer des choses qui peuvent l’être, prenons les hospitalisations que l’on pourrait éviter grâce à ces injections.

    En France, chez les 10-19 ans, le record de taux hebdomadaire de nouvelles hospitalisations s’établit à 6,7 pour 100 000 personnes au début de l’année 2022. Depuis fin février, ce taux est redescendu sous la barre des 2,5 pour 100 000. Chez les 0-9 ans, ce taux atteignait 14 hospitalisations pour 100 000 début 2022. Il est désormais autour de 5 pour 100 000.

    Autrement dit, parmi les mineur·es, ce sont les moins de 10 ans qui bénéficieraient le plus d’une vaccination car leur taux d’hospitalisation liée au Covid est le plus élevé, notamment du fait des syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (PIMS) qui surviennent essentiellement chez les 6-10 ans.
    Imaginons que soit vaccinés aujourd’hui la totalité des 767 000 enfants nés en 2004 (18 ans cette année). En faisant l’hypothèse que la vaccination empêche toutes les formes graves, on peut s’attendre à 17 hospitalisations pour cause de Covid évitées, mais environ 20 hospitalisations engendrées par les myocardites post-vaccinales (18 chez les hommes et 2 chez les femmes). La balance est donc légèrement négative pour les hommes de 18 ans.

    Les hospitalisations liées au Covid ne sont pas du même ordre que les hospitalisations liées aux myocardites post-vaccinales.

    Daniel Floret, professeur de pédiatrie et vice-président de la commission technique des vaccinations à la Haute Autorité de santé
    Le même scénario chez les 818 000 enfants nés en 2014 (8 ans) donne 4 hospitalisations évitées contre 2 ou 3 hospitalisations à cause des myocardites post-vaccinales (d’après les données de pharmacovigilance américaines sur cette tranche d’âge). La balance est légèrement favorable au vaccin.

    En revanche, en prenant les données d’incidence de janvier 2022, le pic de la vague chez les jeunes, on évite beaucoup plus d’hospitalisations : 50 chez les enfants de 18 ans et 114 chez ceux de 8 ans. À ce moment-là, la balance penchait du bon côté. Même si, avec plus de nuance, on s’aperçoit qu’elle reste encore très serrée pour les jeunes hommes entre 12 et 24 ans.

    « Cette comparaison est un peu trompeuse, prévient toutefois Daniel Floret, professeur de pédiatrie et vice-président de la commission technique des vaccinations à la Haute Autorité de santé. Car les hospitalisations liées au Covid ne sont pas du même ordre que les hospitalisations liées aux myocardites post-vaccinales. » 
    De fait, environ 10 % des hospitalisations pédiatriques pour cause de Covid se soldent par un passage en soin critique, beaucoup moins dans le cas des myocardites post-vaccinales. « En outre, il faudrait prendre en compte aussi les bénéfices de cette vaccination en termes de vie sociale, notamment vis-à-vis de la scolarisation », ajoute le spécialiste.

    Le joker du bénéfice « psychosocial »

    Ce bénéfice « psychosocial », impossible à chiffrer, a commencé à gonfler après le premier rapport du Comité consultatif national d’éthique sur la vaccination des enfants et des adolescents publié en juin 2021. Pour cette commission indépendante, qui étrillait au passage l’annonce gouvernementale d’ouverture de la vaccination aux adolescent·es faite avant la publication de son avis sur la question, « la première condition qui permettrait d’ouvrir la vaccination aux enfants et adolescents serait le bénéfice individuel direct ». 

    « Après avoir principalement insisté sur la dimension altruiste de la vaccination des plus jeunes, les autorités ont trouvé un nouveau joker avec ce bénéfice “psychosocial” », analyse François Alla, professeur de santé publique à l’université de Bordeaux, qui a démissionné du Haut Conseil de la santé publique en janvier 2022. « Mais jamais on ne nous a présenté les balances bénéfice-risque pour les jeunes, on nous affirme qu’elles sont positives, c’est tout. »
    Pour Rachel Gur-Arie, qui fait partie d’un groupe d’éthicien·nes sur les maladies infectieuses associé à l’université d’Oxford-Johns-Hopkins, « il y a eu une focalisation sur l’altruisme qui a fermé la porte à toutes discussions nuancées sur les balances bénéfice-risque ».

    Pour cette jeune chercheuse américaine, « en adoptant une perspective d’éthique en santé publique, nous estimons qu’il est problématique de promouvoir une vaccination systématique contre le Covid chez les mineurs en bonne santé ». Après avoir publié ce point de vue sur la plateforme de publications en libre accès Wellcome Open Research, la jeune femme et les autres coauteurs ont reçu de nombreuses critiques, les traitant d’antivax ou d’égoïstes.
    Ce qui nous interpelle, c’est l’idée que la vaccination des enfants puisse servir à compenser la faible couverture vaccinale des adultes.
    Rachel Gur-Arie, éthicienne

    Dans cet article, les chercheurs soulignent d’autres éléments en défaveur d’une vaccination généralisée des enfants. « Généralement, les arguments éthiques en faveur de la vaccination des jeunes en bonne santé pour le bénéfice d’autrui insistent sur le fait que l’immunité collective représente l’un des seuls moyens de protéger les groupes à risque », écrivent-ils.
    C’est le cas par exemple avec la rougeole, car les personnes immunodéprimées, très vulnérables à ce virus, ne peuvent pas recevoir le vaccin qui contient des germes entiers vivants. Ils dépendent donc de la vaccination de leur entourage pour éviter de croiser la route de ce virus.

    Autre exemple : le vaccin contre la grippe est peu efficace chez les personnes âgées, alors qu’elles en sont les principales victimes. D’où l’importance de la vaccination du personnel des Ehpad pour protéger leurs patient·es fragiles par exemple. Mais tel n’est pas le cas ici.
    Les vaccins à ARN messager contre le Covid restent efficaces chez les personnes âgées et peuvent être administrés aux personnes immunodéprimées, chez qui l’efficacité est certes moindre qu’en population générale mais tout de même significative (77 %, contre 90 % chez les immunocompétent·es, d’après une étude américaine).
    Autour du vaccin, « une position idéologique » 

    Autre argument en défaveur de cette « stratégie altruiste » : si certains vaccins diminuent bel et bien le risque de transmission (le vaccin contre la rougeole par exemple), les vaccins anti-Covid ne brillent pas dans ce domaine. Ils protègent efficacement contre les formes graves, mais moins bien contre l’infection elle-même. Selon les études, entre 20 % et 60 % des personnes vaccinées peuvent tout de même attraper le virus et donc le transmettre.
    Il n’empêche, même cette efficacité médiocre contre l’infection permet de diminuer la circulation du virus : selon certaines modélisations, une baisse de 10 % des taux de transmission en population générale permet de réduire de 40 % le pic d’admissions hospitalières.

    « Ce qui nous interpelle, c’est l’idée que la vaccination des enfants puisse servir à compenser la faible couverture vaccinale des adultes. De notre point de vue, ce n’est pas acceptable. Cette histoire d’altruisme est vraiment et uniquement dirigée vers et pour les adultes… », estime Rachel Gur-Arie, qui souligne par ailleurs que la plupart des enfants sont aujourd’hui naturellement immunisés contre ce virus, donc participent à l’immunité collective.
    Pour Anne-Marie Moulin, médecin spécialiste en immunologie et agrégée de philosophie, « nombre de décisions ne reposent pas sur la prise en compte des données, mais sur des a priori de principe ». Comme l’idée qu’un vaccin est nécessairement bénéfique, où que ce soit, pour qui que ce soit.

    « C’est vrai qu’il existe un réflexe un peu magique autour du vaccin en France, abonde François Alla, une position idéologique, presque religieuse, en faveur des vaccins, renforcée par une gouvernance très centralisée. C’était extrêmement difficile de remettre en question ces choix, même lorsque les données scientifiques ont commencé à montrer qu’il n’était pas possible d’atteindre une immunité collective avec ces vaccins. »

    Ce qui a vraiment manqué, disent finalement tous ces experts, c’est une politique de la nuance. Une nuance basée sur des faits et des observations.

    #vaccins #vaccination #laisser_faire

  • Playing video games has no effect on wellbeing, study finds | Games | The Guardian
    https://www.theguardian.com/games/2022/jul/27/playing-video-games-no-effect-wellbeing-study-finds

    Time spent playing video games has no effect on people’s wellbeing, a study from the University of Oxford has found, countering fears that gaming could be harmful to mental health.

    Unlike the vast majority of previous studies on the effect of video games on wellbeing, the Oxford team were able to track actual gameplay, rather than relying on self-reported estimates.

    With the cooperation of seven different game publishers, who agreed to share data without control over publication, they were able to track the gameplay habits of almost 40,000 individual gamers, all of whom consented to join the study.

    The scale of the study provided strong evidence for the lack of an effect on wellbeing, said Andy Przybylski, one of the researchers. “With 40,000 observations across six weeks, we really gave increases and decreases in video game play a fair chance to predict emotional states in life satisfaction, and we didn’t find evidence for that – we found evidence that that’s not true in a practically significant way.”

    Une étude conclut à l’absence de nocivité des jeux vidéo sur la santé mentale
    https://www.bfmtv.com/tech/gaming/une-etude-conclut-a-l-absence-de-nocivite-des-jeux-video-sur-la-sante-mentale

    L’étude pointe néanmoins qu’une pratique à un niveau extrême peut remettre en question cette vérité. En augmentant son temps de jeu de dix heures par jour par rapport à sa consommation habituelle, un joueur pourrait affecter son bien-être. Il en va de même pour les personnes qui se sentent obligées de jouer, dont la pratique n’est pas liée à une envie.

    Hormis ces cas spécifiques, les chercheurs assurent que leurs résultats sont suffisamment solides pour réfuter les craintes d’un lien généralisé entre le temps de jeu et la dégradation de la santé mentale. Et mettre à mal les décisions d’encadrement de la pratique du jeu vidéo de certains pays.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #science #santé #bien-être #université_d_oxford #andy_przybylski #jeu_vidéo_animal_crossing_new_horizons #jeu_vidéo_apex_legends #jeu_vidéo_eve_online #jeu_vidéo_forza_horizon_4 #jeu_vidéo_gran_turismo_sport #jeu_vidéo_outriders #jeu_vidéo_the_crew_2 #pandémie

  • #Découverte : Le manque de moyens consacrés aux infirmiers a un impact direct sur la mortalité des patients aux soins intensifs Sophie Mergen - RTBF
    https://www.rtbf.be/article/le-manque-de-moyens-consacres-aux-infirmiers-a-un-impact-direct-sur-la-mortalit

    C’est le constat interpellant que dressent plusieurs chercheurs belges, suite à une vaste étude menée dans dix-sept hôpitaux du pays.

    En filigrane, cette question : le montant investi par les hôpitaux dans leurs infirmiers a-t-il un impact sur la santé des patients ? 

    Durant un an, des chercheurs ont passé à la loupe pas moins de 18 000 séjours hospitaliers en soins intensifs, en comparant les hôpitaux qui investissent beaucoup dans leurs ressources infirmières à ceux qui investissent peu. 

    Les résultats sont sans appel : les hôpitaux qui dépensent le plus d’argent pour leurs infirmiers affichent un taux de mortalité significativement plus bas. Ce taux de mortalité chute même de 20% par rapport aux hôpitaux qui consacrent peu d’argent à leurs ressources infirmières.


    C’est un message fort adressé à nos hôpitaux et nos politiques

    A l’origine de l’étude, un collectif de chercheurs belges emmené par Arnaud Bruyneel, infirmier spécialisé en soins intensifs et doctorant en Santé publique à l’Université Libre de Bruxelles. "Plus le budget consacré aux infirmiers est important, plus l’hôpital peut engager, et plus le nombre d’équivalents temps plein par patient est donc élevé" explique-t-il. « On peut aussi supposer que là où le budget est le plus important, les infirmiers sont plus qualifiés, plus spécialisés et plus expérimentés, ce qui explique qu’ils coûtent plus cher à l’hôpital ». 

    Premier enseignement :  moins il y a d’infirmiers par patient, plus le taux de mortalité est important. Cette étude vient donc confirmer d’autres études internationales, publiées dans des revues prestigieuses comme The Lancet. Ces études démontraient déjà que chaque patient ajouté à une infirmière augmentait de 7% le risque de mortalité. 

    « Quand le suivi n’y est pas, aux soins intensifs, on le paye cash »
    Des résultats qui n’étonnent pas Thomas Persoons, infirmier SIAMU. Après avoir travaillé dix-huit ans aux soins intensifs, il a quitté le secteur des soins aigus suite à un burn-out. L’impact du manque de moyens sur la mortalité, il l’a vécu de près.  "On n’est clairement pas assez nombreux pour suivre correctement les patients, vu la lourdeur des cas et le temps que demandent les nouvelles techniques de soins (ECMO, dialyses en continu, etc)". 

    Il y a eu des accidents. Des patients sont décédés parce qu’on ne savait pas être à deux endroits en même temps

    « On a eu des cas où on ne savait plus où donner de la tête et clairement, il y a pu avoir des accidents, des patients qui sont décédés parce qu’on ne savait pas être à deux endroits en même temps ». 

    « Aux soins intensifs, quand le suivi n’est pas là, ça se paye cash » continue-t-il. « Si ça craque dans deux chambres en même temps et qu’on n’est pas assez, on ne sait pas être partout ». 

    « La Belgique est un très mauvais élève »
    Pour Jérôme Tack, président de la SIZ Nursing, association francophone des infirmiers de soins intensifs, les résultats de l’étude peuvent aussi être expliqués comme tel :  "Quand la charge de travail est trop importante, il y a toute une série de soins qu’on ne sait pas effectuer, et cela a un impact sur la mortalité. Par exemple, on n’a pas le temps de mobiliser les patients, ce qui entraîne des escarres".

    « C’est ce qu’on appelle les soins manquants » ajoute Arnaud Bruyneel. "Ce sont des soins essentiels que les infirmiers omettent de réaliser par manque de temps. Ce manque de soins augmente le nombre de complications et a, in fine, un impact sur la mortalité". 

    On a des normes complètement obsolètes

    Une récente étude du KCE, centre fédéral d’expertise des soins de santé, montrait que seuls 26% des infirmiers avaient pu réaliser l’ensemble des soins nécessaires durant leur dernière pause de travail. Autrement dit, trois infirmiers sur quatre avaient laissé des soins en suspens. 

    Pour Jérôme Tack, la Belgique est un très mauvais élève en ce qui concerne l’encadrement des patients en soins intensifs.  "On a des normes complètement obsolètes. On est à 1 infirmier pour 3 patients quand d’autres pays européens sont à 1 pour 2 voire 1 pour 1 pour certains types de patients"  dénonce-t-il. 
     

    Un mauvais calcul sur le long terme ? 
    L’étude qui vient d’être publiée montre encore que plus le budget alloué aux ressources infirmières est important, plus les durées d’hospitalisation diminuent. Pour Arnaud Bruyneel,  "il est urgent d’investir dans la profession infirmière, car cela permet d’améliorer la qualité des soins, mais aussi d’économiser de l’argent à moyen et à long terme en diminuant la durée de séjour, les complications et le nombre de réadmissions à l’hôpital". 

    Pour cet expert, les hôpitaux et la société en général auraient donc un retour sur investissement, car cela permettrait à terme de diminuer les coûts liés à des durées d’hospitalisation plus longues et de réduire les coûts pris en charge par la sécurité sociale. 

    L’épineuse question des salaires
    Par ailleurs, pour améliorer le ratio « patients par infirmier », l’une des clés est d’éviter que ces derniers ne quittent la profession prématurément. Or, la dernière étude du KCE montre qu’aux soins intensifs, un infirmier sur deux a l’intention d’abandonner le métier. "Plus on traîne, plus ce phénomène va s’amplifier" explique Arnaud Bruyneel. « Il est éminemment urgent de revaloriser la profession ». 

    Dans ce contexte, la question des salaires est centrale. Avec la réforme IFIC, de nombreux infirmiers spécialisés en soins intensifs perdent de l’argent par rapport à l’ancien système. "Si je prends mon cas, comme infirmier en soins intensifs avec quinze ans d’expérience, je perds 45 000 euros sur ma carrière en entrant dans le nouveau système, alors que je ne travaille qu’à mi-temps". 

    Je me suis dit ’stop, je vais à la catastrophe’

    Pour Thomas Persoons, ce manque de valorisation, de considération et l’intensité de la charge de travail sont des facteurs de burn-out. "Le problème, c’est que quand vous êtes en burn-out, vous faites moins bien votre boulot. Moi, j’avais des trous de mémoire sur des dosages de médicaments ! Je n’en pouvais plus et je me suis dit ’stop, je vais à la catastrophe si je continue à travailler dans cet état-là’ ". 

    Un véritable cercle vicieux difficile à briser. Pour Arnaud Bruyneel, « il faudra des années ». En attendant, l’impact du manque de moyens sur la mortalité des patients est, lui, bien réel. Et désormais avéré dans les hôpitaux belges. 

    #Hôpital #Santé #Santé_Publique #Soignants #Soignantes #Médecine #Travail #crise_sanitaire #conditions_de_travail

  • Projet de loi sanitaire : accord entre députés et sénateurs
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/07/21/controle-des-tests-pour-les-entrees-en-france-reintegration-des-soignants-no

    Projet de loi sanitaire : accord entre députés et sénateurs
    Députés et sénateurs sont parvenus à se mettre d’accord, jeudi 21 juillet 2022, sur le contenu du projet de loi prolongeant certaines mesures de gestion de la crise sanitaire, dont l’arrêt était initialement prévu à la fin du mois.Le maintien des bases de données SI-Dep (pour les résultats des tests virologiques) et Contact Covid, validé par les députés en première lecture, avait aussi été confirmé par les sénateurs dans la nuit de mercredi à jeudi. La conservation de ces informations par l’Etat permet en particulier de faciliter les voyages en Europe lorsque le pays de destination demande une preuve de vaccination ou de rétablissement du Covid-19. Les sénateurs ont cependant voté deux mesures absentes du texte adopté par l’Assemblée nationale : la possibilité laissée au gouvernement de rétablir un contrôle de test virologique à l’entrée sur le territoire national (avec une disposition spécifique aux outre-mer) et celle de réintégrer les soignants non vaccinés si la Haute Autorité de santé (HAS) y donnait son accord.
    Réunis lors d’une commission mixte paritaire, dans l’après-midi de jeudi, les parlementaires ont donc validé ces changements, rédigés au Sénat par l’élu de la Manche et rapporteur du texte, Philippe Bas. La version du texte adoptée par l’instance, qui rassemble sept députés et sept sénateurs de différentes sensibilités, doit désormais passer une nouvelle fois devant l’Assemblée, pour un vote sans nouvel examen, prévu pour lundi, puis au Sénat, mardi, pour être définitivement adoptée… à moins que le retard pris sur les débats en cours sur le pouvoir d’achat et le projet de loi de finances rectificative, qui doivent se terminer samedi soir, ne bouscule le calendrier législatif.
    Le gouvernement était jusqu’ici opposé à toute réintégration des soignants non vaccinés, mais la condition de l’aval de la HAS a amené le ministre de la santé, François Braun, à qualifier devant les sénateurs la mesure d’« équilibrée ». M. Braun a annoncé que ces soignants étaient au nombre de 2 605 dans le secteur sanitaire. « Nous créons un chemin vers la réintégration », a expliqué au Sénat M. Bas, pour qui « la décision doit être médicale, elle le sera ». Selon la proposition du rapporteur, l’obligation vaccinale des soignants sera suspendue dès que la HAS jugera qu’elle n’est plus justifiée, et le personnel soignant non vacciné sera alors « immédiatement réintégré ».
    Le gouvernement a aussi salué le retour des contrôles de test, une mesure centrale pour l’exécutif qui avait été rejetée par les élus du Rassemblement national, de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et d’une partie des Républicains à l’Assemblée nationale. Cette nouvelle mesure se décline en deux dispositifs distincts. Le premier concerne les voyageurs en provenance de pays étrangers. En cas d’apparition d’un nouveau variant du SARS-CoV-2 particulièrement dangereux, le gouvernement pourrait imposer la présentation d’un test négatif à l’embarquement à destination de la France. Philippe Bas a intitulé ce dispositif « certificat sanitaire de voyage » pour le différencier du passe sanitaire – qui comprend également le certificat de vaccination et de rétablissement. Activé par décret par l’exécutif, ce premier dispositif pourrait durer un mois, un vote du Parlement étant nécessaire en cas de souhait de prolongation. Un second dispositif, similaire au premier, pourrait s’appliquer pour les voyages vers les collectivités ultramarines « en cas de risque de saturation » de leur système de santé. A l’initiative de Philippe Bonnecarrère (centriste) et Thani Mohamed Soilihi (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, La République en marche) a été introduite la possibilité d’un contrôle pour les personnes en provenance des collectivités ultramarines.

    #Covid-19#migrant#migration#france#politiquesanitaire#sante#test#vaccination#territoireultramarin#etranger

  • Nous préfigurons depuis des années un modèle de santé communautaire de 1er recours

    Nous sommes celles et ceux qui préfigurons depuis des années un modèle de santé communautaire de premiers recours

    Depuis presque deux décennies, nos équipes écrivent une nouvelle page de l’histoire de la santé communautaire en France, celle des centres de santé communautaire : la Case de santé à Toulouse depuis 2006, la Place santé à Saint-Denis à partir de 2011, le Village 2 santé à Échirolles qui se crée en 2016, le Château en santé à Marseille depuis 2018. D’autres nous suivent depuis, installant un modèle alternatif dans le paysage sanitaire.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/07/26/nous-prefigurons-depuis-des-annees-un-modele-d

    #santé

  • Pour Laurent Kaiser (chef du Département de médecine des Hôpitaux Universitaires de Genève) , le vaccin n’éviterait pas forcément la transmission de la variole du singe Thibaut Schaller - Antoine Michel - RTS.CH
    https://www.rts.ch/info/suisse/13265129-pour-laurent-kaiser-le-vaccin-neviterait-pas-forcement-la-transmission-

    En Suisse, la demande pour le vaccin contre la variole du singe est forte. Mais il n’est pas certain que le sérum stoppe la transmission du virus, tempère dans Forum le professeur Laurent Kaiser, chef du Département de médecine des Hôpitaux Universitaires de Genève.

    L’Organisation mondiale de la santé a annoncé samedi un niveau d’alerte maximal face à cette maladie infectieuse. « Il y a un consensus, de la part des autorités mondiales de santé, pour dire que c’est une maladie extrêmement sérieuse et qu’il faut favoriser le développement de stratégies de santé publique et également la mise en place de stratégies de contrôle », souligne le médecin-chef.


    Variole du singe : où en est la vaccination en Suisse ? Interview de Laurent Kaiser / Forum / 5 min. / hier à 19:53

    On pense alors automatiquement à une campagne de vaccination. Les stocks du sérum anti-variolique actuellement prescrit contre l’"orthopoxvirose simienne" sont peu garnis (quelques dizaines de doses en Suisse), explique Laurent Kaiser, car il n’était pas considéré comme prioritaire ces dernières années. Se pose aussi la question de savoir si le fabricant (la société danoise Bavarian Nordic, ndlr) arrivera à contenter tout le monde, sachant que la Suisse « n’est pas en tête de liste de ceux qui ont demandé des vaccins. »

    Pas la panacée
    Le corps médical n’a pour l’heure pas de certitude sur la capacité de ce vaccin à prévenir la contamination. Car celui-ci est dérivé du virus Vaccinia et est destiné à « prévenir une résurgence de variole », crainte comme agent bioterroriste. Or, « ici, c’est un cousin qui revient, qui n’est pas très virulent, mais qui fait partie d’une famille de virus qu’on n’a pas envie de voir circuler à travers le monde », explique Laurent Kaiser.

    « Si vous faites le parallèle avec le Covid, vous voyez qu’on a un vaccin qui est (basé sur, ndlr) un cousin de l’Omicron. Il prévient de la maladie, mais pas forcément de la transmission. On pourrait être dans la même situation », prévient-il. Vu le manque d’expérience avec ce vaccin, « il faut aussi l’utiliser avec parcimonie », estime le docteur.

    Agir sur les comportements
    Selon le spécialiste des maladies infectieuses, il faut d’abord « rompre les chaînes de transmission », en évitant notamment les rapports sexuels sans protection ou avec des individus inconnus.

    Pour l’instant, l’épidémie est en grande majorité restreinte à un groupe particulier, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes. « Mais je suis certain que si on laisse circuler ce virus, il y aura un risque d’adaptation et de transmission peut-être amélioré, comme on l’a vu des fois avec le Covid. Peut-être que cela peut prendre un mois, une année, dix ans. Donc, il est très important d’agir dès qu’on peut, avant que la transmission ne soit trop importante », soutient Laurent Kaiser.

    #MST #épidémies #Santé #Sante #pandémie #vaccination #vaccins #vaccin #santé_publique #variole_du_singe #variole #bill_gates #oms
     

  • #DIABÈTE : Comment le #fructose détruit les îlots | #santé log
    https://www.santelog.com/actualites/diabete-comment-le-fructose-detruit-les-ilots

    Ces scientifiques du Terasaki Institute for Biomedical Innovation (Los Angeles) décryptent et nous expliquent comment les régimes occidentaux, riches en fructose et en graisses, finissent par déclencher le développement d’un diabète de type 2 : En augmentant le métabolisme du fructose dans l’intestin grêle, ils entraînent la libération d’un métabolite spécifique du fructose qui endommage les cellules bêta pancréatiques productrices d’#insuline. L’étude expérimentale, publiée dans la revue Cell Metabolism, désigne ainsi ce métabolite du fructose, le #glycérate, comme une cible nouvelle et prometteuse pour de futurs traitements des troubles métaboliques.

    Source : Glycerate from intestinal fructose metabolism induces islet cell damage and glucose intolerance - PubMed
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35688154

  • Des lois anti-avortements empêchent de soigner les fausses couches aux États-Unis Violette Cantin - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/monde/etats-unis/736167/des-lois-anti-avortements-empechent-de-soigner-les-fausses-couches

    Les ravages d’un fléau prévisible, mais terrible, commencent à peine à se faire sentir aux États-Unis, alors que des médecins se montrent réticents à soigner adéquatement des femmes qui font une fausse couche, de peur de se faire accuser d’avoir pratiqué un avortement.

    Le New York Times https://www.nytimes.com/2022/07/17/health/abortion-miscarriage-treatment.html rapportait dimanche l’histoire d’une femme s’étant fait refuser des soins d’urgence après une fausse couche au Texas. L’hôpital lui a demandé de revenir uniquement si « elle saignait tellement qu’elle remplirait plus d’une couche en une heure ». Le cas de cette femme est loin d’être isolé, au vu des lois punitives visant les médecins qui pratiquent des avortements.


    Ted Jackson Associated Press Le flou juridique entourant les procédures médicales liées aux fausses couches met des femmes en danger.

    Au Texas, la loi prévoit un « dédommagement » pouvant atteindre jusqu’à 10 000 $ aux personnes entamant une procédure judiciaire contre quelqu’un qui aurait pratiqué un avortement. Au Missouri, quiconque pratique une interruption de grossesse s’expose à de la prison pour une durée qui varie entre 5 et 15 ans. Et en mai dernier, en Louisiane, un comité de la Chambre des représentants a approuvé un projet de loi qui aurait permis de considérer l’avortement comme un homicide et de poursuivre les femmes y ayant recours en conséquence. Le projet de loi a finalement été abandonné après qu’une majorité de la Chambre s’y est opposée.

    Mais si les femmes ne sont pas encore considérées comme des criminelles pour avoir recours à un avortement, les médecins qui les pratiquent le sont dans plusieurs États et craignent la prison. Plusieurs hésitent désormais à fournir des soins médicaux adéquats à des femmes qui font une fausse couche.

    « Il n’y a pas de différence entre les soins médicaux pour une fausse couche et ceux pour un avortement », confirme la Dre Geneviève Bois, qui est professeure adjointe de clinique en médecine à l’Université de Montréal et qui pratique des avortements. « Par exemple, si la grossesse cesse de se développer, mais que la fausse couche n’arrive pas, ça se traite exactement comme un avortement par médicaments, précise-t-elle. Ou alors, on peut y aller par aspiration, comme un avortement médical. »

    Détresse psychologique et mortalité  
    La Dre Monica Saxena, urgentologue qui pratique en Californie, constate de près les effets désastreux des nouvelles restrictions des lois antiavortement. « Même si la grossesse n’est pas viable, certains États avec des lois restrictives concernant l’avortement interdisent une intervention chirurgicale à moins que l’activité cardiaque du foetus soit indétectable », explique-t-elle. Jointe par le Devoir, elle précise que les délais qui découlent de cette interdiction peuvent entraîner « des hémorragies, des infections ou des sepsis qui peuvent causer la mort » de la personne enceinte.

    Bien qu’elle n’ait pas à négocier avec cette ingérence politique dans le domaine médical, la Dre Saxena précise que l’Université de Californie à Los Angeles estime qu’entre 8000 et 16 000 femmes vont se rendre chaque année dans l’État pour obtenir un avortement https://law.ucla.edu/sites/default/files/PDFs/Center_on_Reproductive_Health/California_Abortion_Estimates.pdf . Cela augmentera donc le nombre de patientes à traiter sur son territoire.

    « Les lois antiavortement n’ont pas été créées en utilisant des preuves médicales et elles s’immiscent dans la relation médecin-patient. La conséquence est qu’elles augmentent la morbidité et la mortalité des personnes enceintes », condamne-t-elle.

    La Dre Bois rappelle pour sa part les effets psychologiques que peut avoir l’absence de soins obstétricaux appropriés. « Ça crée beaucoup de détresse psychologique. Les personnes avec un utérus sont placées dans un état de constante incertitude », relève-t-elle.

    L’existence de ce flou juridique aux États-Unis allonge les délais pour des personnes qui pourraient avoir besoin de soins d’urgence tout en créant un climat de suspicion et de retenue parmi les professionnels de la santé.

    « Finalement, être enceinte, c’est 10 à 100 fois plus dangereux que d’obtenir un avortement, rappelle la Dre Bois. En étant enceinte, on est toujours en danger. »

    #Femmes #religion #avortement #ivg #santé #viol #droits_des_femmes #usa #texas #pologne #catholicisme #fausses_couches

  • Cirrhose, des microparticules de plastiques retrouvées dans le foie des malades
    https://www.mediscoop.net/algologie/index.php?pageID=2cfbc155744eddef0496be4f95fe2d34&site_origine=newsletter

    Des #microparticules de #plastiques variées ont été retrouvées dans tous les foies de personnes atteintes de cirrhose. A l’inverse, elles étaient indétectables chez des personnes sans maladie hépatique. Seraient-elles la cause ou la conséquence de la pathologie ? Les auteurs de cette étude parue dans eBioMedicine y travaillent mais constatent en tout cas que ces substances peuvent s’accumuler dans les organes périphériques humains. Jusque-là elles avaient été retrouvées dans le sang, les selles et le placenta.

    Source :
    Microplastics detected in cirrhotic liver tissue - eBioMedicine
    https://www.thelancet.com/journals/ebiom/article/PIIS2352-3964(22)00328-0/abstract

    #santé

  • ‘Run philosophy’: the Chinese citizens seeking to leave amid Covid uncertainty | China | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2022/jul/20/run-philosophy-the-chinese-citizens-seeking-to-leave-amid-covid-uncerta
    https://i.guim.co.uk/img/media/fec277c7d980588b1fa1f45cab82b38cc94dad6a/0_274_8192_4916/master/8192.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    The Guardian - China ‘Run philosophy’: the Chinese citizens seeking to leave amid Covid uncertainty
    With Beijing’s zero Covid policy set to continue, many disillusioned citizens have begun planning to leave the country. Last modified on Wed 20 Jul 2022 05.42 BST
    When Wendy Luo*, a 29-year-old Chinese woman, handed over her passport to a border control officer in Shanghai airport last month, her heart began to beat fast. “I felt like my fate would be determined at that moment. Leave or stay, all at the officer’s mercy.”
    After enduring months of lockdowns and weeks of food shortages, Luo had begun to look for an exit strategy from China. She was lucky, she said, because she quickly managed to find a job in Paris, having spent six years studying and working in France and being in possession of a resident visa.
    “The border control officer in Shanghai asked many questions,” Luo said. “They included why I was leaving China, what did I do in Shanghai in the last couple of years, and what I was going to do in France. Most importantly, whether I plan to return to China any time soon. I pretended to be calm when giving my answers, but I was actually extremely nervous.”
    Until last year, China’s zero-Covid policy had won much support from its citizens. When western countries such as the US and the UK recorded hundreds of thousands of deaths and millions of infections, the ruling Communist party used the opportunity to emphasise the virtues of its system of government.Yet when strict lockdowns began to be enforced across many cities in China, including Shanghai, from the start of 2022, doubts and criticisms began to rise. China’s economy was hit hard, and young graduates complained about not being able to find work. The economy showed signs of rebound in June, but since the more transmissible Omicron subvariant, BA.5, was discovered this month, many have begun to speculate again whether renewed lockdowns in cities such as Shanghai are on the way.
    Many disillusioned urban Chinese citizens have started planning to leave the country. Online, “run philosophy”, or “run xue” – a coded way of talking about emigrating – has become a buzzword. On Zhihu, a post explaining the phenomenon has been read more than 9m times since January.
    Elsewhere on Chinese language social media, forums have been set up to exchange tips about how to maximise the chances of being admitted to overseas academic programmes. Immigration agencies reported the number of business inquiries had shot up too over the past few months.
    Mark Li*, a 24-year-old history teacher in the southern province of Hainan, jokingly calls himself a member of the “run philosophy club”. After spending four years as an undergraduate student in the US, Li came back to China in the summer of 2020 to build a career in teaching.“Initially, the idea of leaving China started with the frustration of censorship that began to build in my day-to-day job. And when lockdowns in Shanghai began, I started to think harder about it: people’s rights can be so easily taken away, even in the most outward-looking city like Shanghai,” he told the Guardian.
    The last straw, according to Li, was the recent announcement in Beijing that it would “unremittingly grasp the normalisation of epidemic prevention and control in the next five years”. The line caught the eyes of China’s Covid-fatigued citizens. After an outcry online, the reference to “five years” was removed from Chinese media, and a related hashtag on Weibo was deleted.
    Yet Li was determined. He saw all of this as a sign of deeper changes that are taking place in China today. “When I came back to China two years ago I was planning on a life and career in the country. I was very optimistic … But Covid seemed to have revealed the rotten core of Chinese politics and turned the country upside down – in a short span of two years.”It is difficult to know how many of those who pondered leaving did leave in the end. Official emigration figures for this year are not immediately available. According to the United Nations population fund (UNFPA), there was only a total Chinese emigration of 6.9 million over the years from 2000 to 2021. And measured as a share of China’s total population, the UNFPA said, it is “negligible”. In May, Beijing said it would “strictly limit” unnecessary travel outside the country by Chinese citizens.Rachel Murphy, a professor of Chinese development and society at Oxford University, said the rise of the run philosophy “sits alongside other sentiments that have in recent years become popular in China’s social media, such as ‘lying flat’” – taking an extended break from relentless work. The popularity of run philosophy, she said, indicated that people want to opt out of a social order that has become hyper-competitive, exhausting and unpredictable.
    “The recent lockdown in Shanghai also increased the visibility of unchecked party-state power on individuals,” she said. “Yet, the costs of using their voice to try to change things are too high for Chinese citizens. So that leaves them with dreams of exit.”But Murphy said that this was not to say that these young people were not loyal to China and their nationalistic sentiments were very strong. “Right now, though, some people feel they want to escape the present circumstances of their lives.”The sense of uncertainty was shared in China’s expatriate community across different industries, too. While Chinese citizens face tough hurdles to leave, foreign residents find it tough to stay. This pains Andrea Caballé, a Spanish lawyer who has called Beijing home for the past decade.
    Last month, after she began the process of preparing to move back to Barcelona, her home town, Caballé broke into tears in her Hutong apartment in downtown Beijing. “I spent a decade of my life in China. I have loved this country, but now I feel that I have no choice but to go back home,” she said.Caballé, who turned 37 this year, began her career as an intern in 2012 in the Chinese capital. Over the past decade, she has thrived professionally. She now works for the European Union in Beijing, facilitating legal exchanges between Europe and China.But since Covid struck, Caballé said the sudden lockdowns brought her constant stress and were demoralising. “I don’t want to be told one day that I couldn’t leave due to Covid when I really have to, for example, visit my elderly parents in Spain,” she said.Luo, now finally settled in Paris after months of distress, said she will stay in France for as long as she can. “I don’t know when I’ll be back in China next,” she said. “Rumour has it that ‘zero Covid’ probably won’t end until 2025. So I’ll have to find a way to stay in France until then, at least.”

    #Covid-19#migrant#migration#chine#sante#emigration#exit#confinement#frontiere#europe#france#shanghai#runphilosophy

  • Japan sees fewer foreign visitors even after opening border to tourists | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/asia/east-asia/article/3185950/japan-sees-fewer-foreign-visitors-even-after-opening-border

    Japan sees fewer foreign visitors even after opening border to tourists
    The number of foreign arrivals was 120,400 compared with 147,000 in May – visitors in June were down 96 per cent compared with three years ago
    The country began accepting tourists on June 10, doubling the daily entry limit to 20,000 – most came from Vietnam, followed by China, then South Korea. Foreign visitors to Japan fell in June from the previous month, even after the country began taking steps to reopen its borders to tourists for the first time in more than two years.The total number of foreign arrivals was 120,400 compared with 147,000 in May, according to data released from the Japan National Tourism Organisation on Wednesday. Japan officially began accepting tourists on June 10, doubling the daily entry limit to 20,000 visitors.While the tally doesn’t provide a breakdown on the types of visitors, the decline suggests Japan isn’t seeing a flood of tourists even as a weaker yen makes visits more affordable.Tourists are still limited to group tours with strict controls – including mandatory mask-wearing, temperature checks and limited free movement – appearing to be making it difficult to plan for and attract visitors.Japan is facing its 7th Covid wave, but the tourism industry’s not worried. The biggest number of visitors came from Vietnam, followed by China, then South Korea.Before the pandemic, Japan was at the peak of a tourism boom, with inbound visitors reaching a record in 2019. Now, the island nation is one of the last remaining rich economies with strict border controls. Visitors in June were down 96 per cent compared with the same month three years ago.

    #Covid-19#migrant#migration#japon#sante#tourisme#frontiere#controlesanitaire

  • Sans-papiers, ils font tourner un centre d’hébergement d’urgence
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/07/20/sans-papiers-ils-font-tourner-un-centre-d-hebergement-d-urgence_6135541_3224

    Sans-papiers, ils font tourner un centre d’hébergement d’urgence
    Sept travailleurs d’un hôtel social de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, ont entamé une grève pour réclamer leurs salaires et leur régularisation.
    Par Julia Pascual
    Publié hier à 18h27, mis à jour à 09h39
    Les employés sans-papiers lancent un mouvement de grève pour exiger le paiement de leurs salaires et leur régularisation, à l’entrée de l’hôtel Ibis à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), converti en centre d’hébergement d’urgence depuis le début de la crise sanitaire, le 20 juillet 2022.
    C’était au début de l’épidémie de Covid-19. Alors que la France était confinée depuis trois semaines à peine, la population claquemurée, l’Etat se mobilisait pour mettre à l’abri les plus vulnérables.En Seine-Saint-Denis, un nombre record de chambres d’hôtel étaient préemptées. A Bagnolet, par exemple, un hôtel Ibis était réquisitionné pour offrir un hébergement d’urgence à des sans-abri. La gestion du lieu était confiée à un opérateur bien connu de l’Etat, l’association Coallia, mastodonte de l’hébergement social de plus de 4 000 salariés, dont le président n’était autre que l’actuel ministre aux outre-mer, Jean-François Carenco. Dans ce grand bâtiment de huit étages, qui voisine l’autoroute A3, plus de 400 personnes sont encore abritées aujourd’hui, originaires notamment d’Afrique de l’Ouest, d’Afghanistan ou d’Europe.
    Et c’est ici que, mercredi 20 juillet, sept travailleurs ont entamé une grève. Ils font partie d’une équipe d’une vingtaine d’agents hôteliers qui, pour le compte d’une entreprise sous-traitante, Gaba Global Service International, gèrent l’accueil, la livraison des repas et l’entretien du réfectoire. Ils disent aussi être chargés de faire des rondes de sécurité dans les étages. Ils travaillent de jour ou de nuit, souvent douze heures par vacation. Fait tout à fait notable : ils sont sans papiers et disent n’avoir jamais été déclarés. Ils expliquent aussi au Monde n’être payés qu’un mois sur deux en moyenne.
    Originaires de Côte d’Ivoire, du Mali ou encore de Guinée, et aujourd’hui accompagnés par le syndicat CGT, ils ont débrayé pour exiger le paiement de leurs salaires et leur régularisation. A l’entrée de l’hôtel, mercredi, outre la présence des grévistes et de syndicalistes, on pouvait observer le va-et-vient routinier des résidents ainsi que d’autres salariés. Il apparaît que la gestion de ce centre est entièrement confiée à des entreprises sous-traitantes, qu’il s’agisse de la sécurité ou même de l’accompagnement des résidents. Les travailleurs sociaux, par exemple, sont tous intérimaires. Contactée, Coallia n’avait pas encore donné suite au moment de la publication de l’article. En début d’après-midi, mercredi, un représentant de l’association ainsi qu’un autre de Gaba Global Service International se sont brièvement déplacés sur le site pour rencontrer les grévistes, avant de convenir d’un nouveau rendez-vous, jeudi. « On a des loyers à payer et des familles qui comptent sur nous », explique au Monde l’un d’eux, Alassane (à leur demande, seuls les prénoms des travailleurs sont donnés). Cet Ivoirien de 39 ans vit en France depuis près de cinq ans. Il a été embauché dans le centre d’hébergement d’urgence dès son ouverture, au mois d’avril 2020. Plusieurs grévistes montrent les attestations de déplacement dont ils ont bénéficié pendant le confinement. Sur la foi de relevés bancaire et des jours qu’il dit avoir travaillés, Alassane aurait perçu 4 976 euros en 2022 pour 1 428 heures, soit moins de 3,50 euros de l’heure, sans jamais voir l’ombre d’un contrat de travail ou d’un bulletin de salaire.Son collègue Drissa, un Ivoirien de 52 ans, en France depuis près de cinq ans lui aussi, a scrupuleusement noté toutes ses heures et les virements qu’il a reçus. Selon ces éléments compilés, il aurait travaillé 1 200 heures en 2022 et dit avoir touché sur la même période 4 000 euros, soit l’équivalent d’un salaire horaire de 3,33 euros.Le patron de Gaba Global Service International leur aurait pourtant promis 9 euros l’heure puis, à partir de 2021, 8 euros l’heure. « Mais quand on réclame, il se fout de nous, témoigne Mohamed, un Guinéen de 36 ans, en France depuis 2013. Il paie une partie en promettant de payer le reste la semaine prochaine. » Mohamed dit avoir travaillé jusqu’à 336 heures par mois et avoir dû, malgré cela, cumuler deux autres emplois dans la sécurité et le jardinage pour s’en sortir. Faute d’être payé certains mois, Fousseni, un Ivoirien de 37 ans, a dû quitter un studio à Argenteuil (Val-d’Oise), dont le loyer s’élevait à 650 euros, et retourner vivre chez une logeuse ivoirienne.
    Contacté mercredi par Le Monde, le dirigeant de Gaba Global Service International, Yves Gaba, se défend d’avoir sciemment embauché des sans-papiers : « Personne ne rentre sans présenter de documents », insiste-t-il. Il ajoute que sa société « déclare une vingtaine de salariés ». A propos des défauts de paiement, il charge le donneur d’ordre, Coallia. « Les retards sont dus à plusieurs raisons, ajoute-t-il. Dernièrement, il y a eu un audit interne à Coallia qui a bloqué le paiement des factures depuis mars. » Le montant du marché s’élèverait à environ 130 000 euros par mois. Lors de son échange avec les grévistes, un représentant de Coallia a reconnu « des petits soucis de facturation » depuis plusieurs mois et promis le règlement de son sous-traitant dans les vingt-quatre heures. Les problèmes de paie seraient en réalité apparus « dès l’ouverture du site ». « A ceux qui se plaignaient, monsieur Gaba a dit : “Celui qui n’est pas content, il dégage”, témoigne Mohamed. Ça a été sa méthode. »Les grévistes assurent que Coallia ne pouvait pas ignorer la situation. Certains rapportent avoir rencontré plusieurs fois sur le site la directrice adjointe de l’association dans le département. « Elle est venue début juillet, témoigne Fousseni. Elle nous a remerciés de nous présenter sur le site malgré le non-paiement des salaires. Elle nous a demandé si on connaissait des avocats pour défendre nos droits. Elle nous a même proposé de prendre des plateaux-repas pour la maison si on en avait besoin. Coallia savait. »« De nombreux signaux d’alerte auraient dû faire réagir Coallia, dénonce à son tour la CGT dans son communiqué. Comment une telle structure financée par les fonds publics peut-elle sous-traiter une partie de l’activité à une entreprise aussi peu scrupuleuse ? »

    #Covid-19#migrant#migration#france#afrique#sante#sanspapier#centredhebergement#crisesanitaire#confinement#travailleurmigrant#regularisation

  • COVID-19 : l’impact du vaccin sur le cycle menstruel mieux cerné Angie Landry - Radio Canada
    https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1899084/covid19-vaccin-menstruations-etudes-age-ethnicite

    L’âge, l’ethnicité et l’historique de grossesse ou de fausses couches sont parmi les facteurs pouvant influencer la réaction du cycle menstruel au vaccin, conclut une nouvelle étude publiée vendredi dans la revue Science Advances. https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.abm7201#con1

    Si on savait que le vaccin contre la COVID-19 – comme la plupart des vaccins – pouvait perturber les menstruations des personnes normalement menstruées, de nouvelles observations permettent de constater que les femmes ménopausées ou encore des hommes transgenres sont aussi touchés, notamment par des saignements plus abondants.

    “Je pense qu’il est important de savoir que ces effets peuvent arriver, afin de ne pas avoir peur, de ne pas être sous le choc ou d’être pris au dépourvu”, a déclaré Katharine Lee au quotidien The New York Times, première auteure de l’étude et anthropologue biologique à la faculté de médecine de l’Université Washington, au Missouri.

    La levée de boucliers des personnes avec un utérus https://www.rad.ca/dossier/gyneco/476/vaccins-covid19-menstruations-etudes dès le début des grandes campagnes de vaccination contre la COVID-19, a motivé les chercheurs à mener cette recherche exhaustive.

    À ce jour, il s’agit de la plus vaste étude sur le lien entre le vaccin contre la COVID-19 et le cycle menstruel. Par l’entremise d’un sondage en ligne, des chercheurs de l’Université de l’Illinois et de la Washington University School of Medecine ont colligé les données associées à 39 129 personnes vaccinées.

    Si des biais peuvent être observés – les effets post-vaccin sont “autorapportés” par les répondants – l’étude, menée par une majorité de femmes, souligne que “l’objectif était d’abord de délimiter les expériences vécues par le plus large éventail de personnes possible”. Il s’agit d’ailleurs d’une rare étude où l’échantillon ne se limite pas qu’aux femmes cisgenres.

    Saignements abondants… ou surprenants
    Les recherches qui ont précédé celle récemment parue dans Science Advances se sont surtout penchées sur les effets du vaccin sur la durée des règles, avant et après l’injection d’une dose, plutôt que, par exemple, sur les caractéristiques des saignements menstruels.

    Qui plus est, cette publication met également en évidence les différents groupes de personnes touchées et les changements concrets observés, des paramètres qui étaient absents d’importantes études comme celle publiée dans la revue Obstetrics & Gynecology https://journals.lww.com/greenjournal/fulltext/9900/association_between_menstrual_cycle_length_and.357.aspx en janvier dernier.

    Les chercheurs démontrent cette fois que les réactions post-vaccin varient énormément selon deux axes : un premier touchant les personnes dites “normalement menstruées” et un deuxième lié aux personnes qui ne le sont normalement pas, comme des femmes ménopausées ou des hommes trans.

    On dénote à cet effet que 42 % des personnes dites normalement menstruées ayant répondu au sondage ont affirmé avoir eu des saignements largement plus abondants qu’à l’habitude après avoir reçu leurs doses de vaccin. Près de 44 % des répondants n’ont toutefois remarqué aucun changement dans le débit de leurs saignements.

    De plus, 71 % des personnes sous contraceptifs réversibles à action prolongée (stérilets, implants contraceptifs, etc.) ont pour leur part eu des saignements plus importants après l’une ou l’autre des injections.

    Quant aux personnes dites “non normalement menstruées”, un retour inopiné des saignements menstruels a été remarqué, que ce soit intermittent ou accru dans 66 % des cas des personnes ménopausées et chez 39 % des répondants trans, qui étaient d’ailleurs sur une prise d’hormones du sexe désiré.

    Plusieurs facteurs sociodémographiques
    Selon Katharine Lee, d’autres facteurs pourraient être liés aux personnes ayant vécu des effets indésirables après leurs vaccins.

    Entre autres, les femmes “plus âgées” et non caucasiennes étaient plus susceptibles de vivre des saignements plus abondants après avoir reçu une dose du vaccin contre la COVID-19.

    Les chercheurs font un constat similaire pour celles ayant un historique de grossesse, et même que celles ayant subi une fausse couche ou un arrêt de grossesse étaient davantage à risque.

    Un autre élément d’intérêt : les dérèglements importants observés chez les personnes vivant avec des problèmes de fertilité.

    Une importante proportion des répondants ayant rapporté des saignements abondants vivaient avec l’endométriose (51 %), l’adénomyose (54,9 %), la ménorragie (44,4 %), un ou des fibromes (49,1 %) ou le syndrome des ovaires polykystiques (46,2 %).

    Une réaction normale, mais méconnue
    Cette nouvelle étude souhaitait notamment mettre en lumière que les inquiétudes émises pendant la pandémie sont une preuve qu’il faut davantage sensibiliser – et surtout rassurer – les femmes et les personnes avec un utérus aux potentiels effets secondaires des vaccins. Et pas seulement par rapport à celui contre la COVID-19.

    Il est somme toute normal que le cycle menstruel soit déstabilisé après l’injection d’un vaccin, disent plusieurs experts.

    Selon Dre Jennifer Kawwass, endocrinologue à l’Université Emory d’Atlanta et qui n’a pas participé à cette nouvelle étude, il faut se rappeler que les fluctuations du cycle menstruel devraient être considérés comme tout autre dérèglement ou effet secondaire perçu après un vaccin.

    “Tout comme votre température corporelle ou votre pression sanguine, qui fournit des indices sur votre état santé”, a-t-elle déclaré au New York Times.

    Dans un dossier de Rad https://www.rad.ca/dossier/gyneco , le médecin-épidémiologiste Gaston De Serres rappelait en avril dernier que “les hormones ont un rôle à jouer dans la réponse immunitaire et la réponse en termes d’effets secondaires qu’on observe avec les vaccins [...] et il y a une réponse [aux vaccins] qui est différente chez les femmes [par rapport aux hommes]”.

    Les chercheurs de l’étude parue dans Science Advances soulignent à plusieurs reprises que les cliniciens ont toutefois un devoir crucial d’éducation à la santé. Ils regrettent à ce titre que les angoisses de plusieurs femmes aient été associées à des inquiétudes jugées futiles.

    Ils déplorent aussi l’intervention de certains d’entre eux dans les médias, qui stipulaient qu’“aucun mécanisme biologique” ou qu’“aucune donnée” ne soutenait de relation possible entre le vaccin et les dérèglements menstruels.

    _ « Les modifications des saignements menstruels ne sont ni rares ni dangereuses, mais il est nécessaire de prêter attention à ces expériences pour renforcer la confiance en la médecine. »
     Une citation de Extrait de l’étude parue dans Science Advances

    Une sommité en matière de santé des femmes, la directrice scientifique de l’Institut de la santé des femmes et des hommes des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), la Dre Cara Tannenbaum, expliquait dans un autre reportage du dossier Gynéco https://www.rad.ca/dossier/gyneco/473/histoire-vagin-sante-femmes-gyneco de Rad que ce n’est pas d’hier que les femmes se sentent invalidées quant à leurs tracas de santé.

    Selon elle, c’est justement en ayant davantage d’études sur le cycle menstruel et la vaccination contre la COVID-19 – comme celle qui vient d’être publiée –, qu’on pourra rétablir le manque de connaissances.

    Pour déclarer tout effet secondaire à la suite du vaccin contre la COVID-19, il faut s’adresser à un professionnel de la santé qui devra remplir le Rapport d’une manifestation clinique grave ou inhabituelle après une vaccination au Québec ou le Formulaire de rapport des effets secondaires suivant l’immunisation de Santé Canada.

    #Femmes #cobayes #vaccins #pharma #big_pharma #industrie_pharmaceutique #covid-19 #coronavirus #santé #pandémie #sars-cov-2 #vaccination #confinement #covid #vaccins #santé_publique #sante #effets_secondaires

  • Fiche pratique Covid-19 – Autodéfense sanitaire

    Cette fiche a été mise à jour en juin 2022
    La pandémie de Covid-19 dure depuis plus de 2 ans, et nous ne sommes toujours pas près d’en sortir. Les informations officielles étant souvent inexistantes, parfois trompeuses ou même carrément mensongères, et toujours difficile à trouver, nous vous proposons ce guide qui cherche à centraliser les infos, résumer la situation et expliquer comment nous protéger collectivement.
    On a fait de notre mieux pour collecter et synthétiser les infos, mais n’oubliez pas que nous ne sommes pas des professionnel‧les de santé. Ce guide ne remplace pas la consultation des services de santé.
    Si ce guide contient des erreurs, n’hésitez pas à nous le signaler à contact@stjv.fr

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/07/19/fiche-pratique-covid-19-autodefense-sanitaire

    #santé

  • Public Eye accuse le Secrétariat d’Etat à l’économie Suisse (SECO) de rouler pour Nestlé Ram Etwareea
    https://www.letemps.ch/economie/public-eye-accuse-seco-rouler-nestle

    Le Mexique, où l’obésité fait des ravages, a introduit une étiquette d’avertissement sur la « malbouffe ». Excessif selon Nestlé, qui a mobilisé le Secrétariat d’Etat à l’économie pour faire pression sur le pays. L’ONG suisse Public Eye dénonce une intervention qui fait fi de la santé publique et affirme que ce n’est pas un cas isolé.


    La nourriture qu’une Mexicaine consomme généralement en une journée alors qu’elle essaie de perdre du poids en participant à un programme d’amaigrissement, dans la maison de sa famille à Texcoco, au Mexique, le 8 janvier 2021. — © Carlos Jasso/REUTERS

    « Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) se laisse instrumentaliser par Nestlé et défend ses intérêts commerciaux, parfois douteux, à l’étranger. » Cette accusation a été lancée début juillet par l’ONG Public Eye spécialisée dans les enquêtes sur les excès des multinationales suisses à l’étranger. Dans son viseur, une série d’interventions de Berne auprès du gouvernement mexicain en 2019. L’obésité représentant un grave problème dans le pays, les autorités ont introduit des étiquettes noires, reprenant la forme des panneaux de signalisation « STOP », accolées sur les emballages d’aliments jugés malsains. Cette initiative n’étant pas dans ses intérêts commerciaux, le géant agroalimentaire suisse a mobilisé le Seco pour tenter de renverser la politique de santé publique mexicaine.
    La suite de l’article payante

    #malbouffe #obésité #nestlé #multinationale #Mexique #Suisse #alimentation #Santé #junk-food #beurk

    • Ce qui n’étonne personne.

      Ceci dit sur l’illustration, la nourriture pour un programme amaigrissant, rien que les boisson et le sucre qu’elles contiennent ferait plutôt penser à un régime grossissant.

  • Moderna : des doses de vaccin passées date peuvent être injectées sans danger Le journal de Montréal - Éric Yvan Lemay
    https://www.journaldemontreal.com/2022/07/13/moderna-des-doses-de-vaccin-passees-date-peuvent-etre-injectees-s

    Ne soyez pas surpris si vous recevez une dose de vaccin Moderna contre la COVID-19, dont la date de péremption est dépassée de quelques semaines. Il n’y a pas d’erreur et c’est sans danger, même si cela peut sembler surprenant.

    Un patient de la Montérégie a ainsi eu toute une surprise le 4 juillet dernier lorsqu’il s’est informé de la date du vaccin qu’il recevait dans une pharmacie de Saint-Lazare, en Montérégie.

    Sans lui dire la date précise, l’infirmière lui a indiqué que le mois de mai était inscrit sur la bouteille.

    « J’ai figé. Je me suis demandé : est-ce que je m’en vais ? », raconte l’homme, qui a finalement accepté la dose.

    Ce qu’il ignorait, c’est que Santé Canada a modifié la durée de conservation du vaccin en janvier dernier. La durée maximale de conservation est passée de sept à neuf mois.

    Jusqu’en août
    Cette nouvelle règle s’applique aussi aux lots qui étaient déjà produits, pourvu que le produit soit conservé à une température oscillant entre -25 °C et -15 °C.

    « Les derniers flacons faisant l’objet de cette prolongation rétroactive de la durée de conservation seront ceux dont la date de péremption imprimée est en août 2022 », peut-on lire dans une note envoyée aux professionnels de la santé par la compagnie Moderna.

    Pour la pharmacienne Sandra Bordus, il n’est pas rare que des lots de médicaments ou de vaccins soient prolongés par le fabricant. 

    « Je n’ai pas du tout de crainte que ce soit moins efficace », dit-elle, précisant que lorsque la date est modifiée, c’est parce que le produit a fait l’objet de vérifications.

    « Il serait inexact de qualifier ces lots de “périmés”, car ils ont été administrés pendant la durée de conservation approuvée », indique de son côté Patricia Gauthier, PDG de Moderna Canada, soulignant que « ces lots de Moderna ont été examinés et approuvés par Santé Canada ».

    Pas de douleurs
    Pour le patient qui a reçu sa dose en juillet dernier, il n’y a toutefois eu aucun effet secondaire. 

    « Je n’ai même pas eu de douleurs au point d’injection, comme lors des premières doses », dit-il, tout en déplorant qu’on ne l’ait pas informé plus tôt que des vaccins périmés pouvaient être administrés sans danger.

    En date du 11 juillet dernier, près de 1,3 million de Québécois avaient reçu leur quatrième dose de vaccin, soit 16 % de la population totale. 

    #moderna #covid-19 #vaccination #sante #vaccins #santé #vaccin #coronavirus #covid #pandémie #sars-cov-2 #santé_publique #foutage_de_gueule

  • Rapport de l’OMS et de l’UNICEF | Forte baisse de la #vaccination infantile liée à la COVID-19 et la désinformation | La Presse
    https://www.lapresse.ca/international/2022-07-14/rapport-de-l-oms-et-de-l-unicef/forte-baisse-de-la-vaccination-infantile-liee-a-la-covid-19-et-la-desinform

    Les raisons de cette chute sont multiples : conflits, désinformation accrue et problèmes d’approvisionnement ou de continuité des soins liés à la #pandémie de COVID-19. 

    Il était espéré que l’année 2021 commence à opérer un rattrapage après les confinements, mais au lieu de cela, les taux de vaccination ont continué à baisser, et ce dans toutes les régions du monde.

    Cette couverture trop faible a entraîné l’apparition d’épidémies évitables de rougeole et de polio sur les 12 derniers mois, a souligné le rapport. 

    Environ 24,7 millions d’enfants ont raté leur première dose contre la rougeole en 2021, soit plus de 5 millions de plus qu’en 2019. Et 14,7 millions d’enfants supplémentaires n’ont pas reçu leur deuxième dose. 

    La couverture vaccinale pour la première dose contre la rougeole était ainsi de 81 % en 2021, un plus bas depuis 2008.

    Ces mauvaises nouvelles interviennent alors que les taux de malnutrition sont par ailleurs en hausse. Un enfant malnutri a déjà des défenses immunitaires plus faibles, et est donc plus susceptible de développer des cas graves de ces maladies pourtant évitables.

    « Nous devons opérer un rattrapage de l’immunisation pour les millions [d’enfants] manquants, ou nous allons inévitablement voir davantage d’épidémies, d’#enfants malades et une grande pression sur des systèmes de #santé déjà à flux tendu », a plaidé Catherine Russell.

  • Urgences saturées à Montpellier : 7 ambulances de pompiers bloquées pendant 2 heures 30
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/urgences-saturees-a-montpellier-7-ambulances-de-pompier

    La saturation de l’accueil aux urgences du CHU de Montpellier se poursuit en ce début d’été et le temps d’attente pour décharger les patients s’allonge. En cause : le manque de moyens, malgré un plan d’attractivité lancé par l’hôpital public pour recruter du personnel. Dans la nuit du 14 au 15 juillet, pas moins de 7 ambulances du Service Départemental d’Incendie et de Secours de l’Hérault (SDIS 34) ont ainsi été immobilisées pendant 2 heures 30, entre 22 heures et minuit trente, heure à laquelle la situation est revenue à la normale.

    Il y a quelques jours déjà, Gilles Viriglio, chef de groupement « opération » au SDIS 34 s’émouvait de cet état de fait qui se répète au micro de notre journaliste Caroline Agullo :

    « Le temps d’attente des pompiers pour décharger nos victimes et patients aux Urgences s’allonge. Cela immobilise nos ambulances, quelques fois 5, 6 ou 7 véhicules pendant plus d’une heure, voire 1 heure 30 en attente dans les différents services d’urgences du département. C’est une contrainte de temps et de personnels pour nous. »