• Les données numériques des femmes, armes de la justice américaine contre l’avortement ?
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/technologies/13190398-les-donnees-numeriques-des-femmes-armes-de-la-justice-americaine-contre

    La Cour suprême américaine pourrait remettre en cause le droit à l’avortement en laissant les Etats légiférer. Ceux qui interdiraient cet acte pourraient poursuivre des femmes en se basant sur leurs données numériques.
    La criminalisation de l’avortement pourrait prendre une tout autre dimension en utilisant les données numériques comme preuves au tribunal. L’achat d’un test de grossesse sur internet, une géolocalisation à proximité d’un centre de Planning familial ou des données de santé provenant d’une application de fitness sont des preuves qui pourraient être utilisées lors d’une action en justice.

    En 2017, une jeune Afro-Américaine du Mississippi a été inculpée de meurtre au 2ème degré de son enfant mort-né. L’accusation s’est basée sur une recherche qu’elle avait réalisée en ligne sur une pilule abortive. Même si elle a été relaxée en 2020, ces épisodes risquent de se généraliser.

    Des données précieuses pour une publicité ciblée
    Les données numériques des recherches effectuées sur Internet sont collectées et exploitées pour proposer de la publicité ciblée ou encore à d’autres fins.

    Selon une étude https://www.privacyinternational.org/long-read/3196/no-bodys-business-mine-how-menstruations-apps-are-sharing-your , les applications de suivi du cycle menstruel envoient des informations très personnelles sur la santé et les pratiques sexuelles des femmes directement à Facebook comme l’utilisation de contraceptifs, les dates de leurs règles, les symptômes et les humeurs.

    Les annonceurs s’intéressent à l’humeur des personnes car cela les aide à cibler stratégiquement les publicités à des moments où elles sont plus susceptibles d’acheter. Par exemple, les femmes enceintes, ou cherchant à le devenir, sont susceptibles de changer leurs habitudes d’achat.

    Pas de protection
    Dans un contexte de criminalisation de l’avortement, ces informations pourraient être intéressantes pour les services de police. Notamment aux Etats-Unis où, contrairement à l’Europe, aucune loi ne protège les citoyennes et les citoyens de l’utilisation de ces données numériques par la justice.

    En Europe, les données de santé sont considérées comme sensibles. Elles sont donc assujetties à des protections particulières par le Règlement Général de Protection des Données (ou le RGPD).

    En Suisse, le droit à l’avortement subit actuellement quelques pressions, sans pour autant être remis en question. Deux initiatives fédérales pour réduire le nombre d’IVG ont été lancées en 2021 : « La nuit porte conseil » et « Sauver les bébés viables ». La récolte des signatures court jusqu’en juin 2023.

    #femmes #usa #avortement #données #surveillance #facebook #santé #bigdata #algorithme #data #google #données_personnelles #profiling #vie_privée #flicage #smartphone #publicité

  • #Canada : Données sur le cancer retirées par le Dr Arruda : « Les révélations sont très graves » Jean-Michel Cotnoir - Jean-Marc Belzile

    Les trois principaux groupes d’opposition à Québec ont réagi fortement lundi aux révélations de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1891907/qualite-air-sante-arsenic-biosurveillance selon lesquelles des données portant sur les cas de cancer du poumon à Rouyn-Noranda ont été retirées à la dernière minute d’un rapport, à la demande du directeur national de la santé publique de l’époque, le docteur Horacio Arruda.

    Selon ce que Radio-Canada a appris, la santé publique régionale savait, dès septembre 2019, que le taux de mortalité lié au cancer du poumon était plus élevé à Rouyn-Noranda et souhaitait en aviser la population.


    Selon ce que Radio-Canada a appris, la santé publique régionale savait, dès septembre 2019, que le taux de mortalité lié au cancer du poumon était plus élevé à Rouyn-Noranda et souhaitait en aviser la population. L’annexe 6 du rapport sur l’étude de biosurveillance du quartier Notre-Dame faisait état de ces préoccupations, mais à la demande du Dr Arruda, celle-ci n’a pas été publiée. (Archives) - Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard

    Pour le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Joël Arseneau, ces révélations sont consternantes.

    “Les révélations de ce matin (lundi) sont graves, sont très graves. C’est une nouvelle qui est consternante. Quand on connaît le rôle et la confiance qu’on doit avoir envers la direction nationale de la santé publique pour protéger la santé, la sécurité et la vie des gens et qu’il y a une information aussi capitale sur des possibles liens entre les émanations d’arsenic d’une fonderie et la communauté environnante de Rouyn-Noranda [...], que cette information soit soustraite au public de façon volontaire, je ne comprends pas cette décision-là”, mentionne-t-il.

    La porte-parole du Parti libéral du Québec en matière d’environnement, Isabelle Melançon, abonde dans le même sens.

    « Je suis excessivement choquée. Choquée parce que comme pour les citoyens du Québec, les législateurs que nous sommes à l’Assemblée nationale n’avons pas eu en main toute l’information en lien avec la situation cancérologique en Abitibi-Témiscamingue. »
    Une citation de Isabelle Melançon, porte-parole du PLQ en environnement

    Mme Melançon fait le lien entre le dossier de l’arsenic et celui du nickel, ce métal pour lequel le gouvernement du Québec a récemment autorisé une hausse https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1874252/hausse-nickel-limoilou-quebec-benoit-charrette-environnement des émissions dans l’atmosphère.

    “Ça me ramène un dossier en tête, celui de la hausse du taux de nickel dans l’air. Est-ce qu’on a eu toute l’information ? Je ne suis pas certaine, j’ai un doute. Je dois vous dire que la confiance est mise à mal aujourd’hui, quand on voit qu’on s’est fait cacher de l’information. Je ne pense pas que c’est Dr Arruda qui ait voulu, lui, qu’on retire l’annexe 6. Moi, ce que je pense, c’est qu’il y a eu de la manipulation politique”, estime la députée de Verdun.

    Isabelle Melançon avance que les révélations concernant Rouyn-Noranda sèment un doute quant aux informations qui ont été transmises au public afin de justifier les hausses des taux de Nickel permis dans l’air.

    “Si on s’est fait cacher de l’information en 2019, je pense qu’on peut continuer à nous cacher de l’information en 2022”, soutient-elle.
    . . . . . . .
    La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1892601/sante-rouyn-noranda-cancer-arsenic

    #cancer #arsenic #nickel #glencore #santé #toxicité #santé_publique #camouflage #pollution #profits #capitalisme #mortalité

    • Les élèves de plus de 14 ans des écoles secondaires publiques canadiennes seront désormais formés pour intervenir en cas de surdose d’opioïdes. « Administrer la naloxone n’est pas un geste complexe », affirme le Dr Jocelyn Barriault, directeur médical régional de la Corporation d’urgences-santé et directeur médical de la Fondation ACT. Il ajoute que la formation permettra aussi de sensibiliser les jeunes aux dangers de ce type de drogue.

      Le Dr Barriault mentionne que 339 personnes sont mortes en raison d’une surdose d’opioïdes à Montréal en 2021. Il précise que la population touchée est surtout âgée de 14 à 24 ans et que 94 % des morts surviennent accidentellement.

      La formation pour administrer le médicament sera intégrée aux cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et de défibrillation externe automatisée (DEA), déjà offerts gratuitement dans les écoles secondaires partout au pays par la Fondation ACT.

      Source : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/tout-un-matin/segments/entrevue/405304/formation-ecole-secondaire-naloxone-antidote-opioides
      #drogue #école #élèves #opioïdes

  • L’AP-HP situe le #covid_long dans le champ des « troubles somatiques fonctionnels »
    https://threadreaderapp.com/thread/1538433097850662912.html

    Comment en est-on arrivé, dans la gestion de la crise sanitaire, à ce que des personnes qui ont de hautes fonctions dans l’administration publique médicale française fassent, à total rebours de la littérature scientifique, la promotion du Covid long comme « maladie mentale » ?

    Le maître mot dans la prise en charge des malades dans le circuit CASPER-CovidLong de l’AP-HP est le champ des « troubles somatiques fonctionnels », une discipline qui refuse l’Evidence Based Medicine.
    Elle postule qu’il existe des symptômes sans le moindre substrat biologique.

    Des symptômes « sine materia », « sans substratum » ou anorganique.
    Concrètement, cela revient à poser l’hypothèse d’un symptôme de génération spontanée, exactement comme dans la pratique médicale qui eu cours jusqu’au début du 19e siècle.

    [Or] Face à des symptômes persistants après une infection de covid, comme un épuisement chronique, une dyspnée avec desaturation, des douleurs thoraciques, il existe des examens de première intention !
    NFS, glycémie, transaminases, ferritine, coefficient de saturation de la transferrine TSH, ionogramme, créatinine, calcémie, phosphorémie...
    Spirométrie, scanner thoracique, D-dimère, BNP, ECG, ETT...
    NFS, CRP, troponine, écho-coeur...

    La question est donc : quelle est la médecine à l’Hôtel-Dieu quand on classe le Covid long en maladie mentale ou « somatoforme » ?

    La médecine basée sur des preuves scientifiques (EBM), ou bien les croyances d’une branche de la #psychiatrie descriptive, popularisée en France par une école de pensée qui au mieux ignore, au pire méprise, le consensus scientifique établi par des études concordantes ?

    #troubles_somatiques_fonctionnels #AP-HP #santé_publique

  • En Espagne, les Marocains d’Europe reprennent « la route du bled »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/06/16/en-espagne-les-marocains-d-europe-reprennent-la-route-du-bled_6130590_3212.h

    En Espagne, les Marocains d’Europe reprennent « la route du bled »
    Pandémie, fermeture des frontières, crise diplomatique entre Madrid et Rabat : les traditionnels retours estivaux de la diaspora avaient été empêchés durant deux ans.
    Le Monde avec AFP
    Publié hier à 11h33, mis à jour hier à 11h37
    « Enfin ! », exulte Reda, un Marocain de 20 ans tout juste arrivé au port d’Algésiras, dans le sud de l’Espagne, mercredi 15 juin, au premier jour de l’opération espagnole « Passage du détroit », qui marque le retour estival au pays de la diaspora marocaine. Comme lui, des millions de Marocains d’Europe ont attendu trois ans pour reprendre « la route du bled » et rentrer au Maroc pour l’été en voiture et en ferry via l’Espagne.Pour cela, il a fallu que Rabat décide mi-avril de rétablir les liaisons maritimes avec l’Espagne après la fin d’une grave crise diplomatique de près d’un an entre les deux pays riverains du détroit de Gibraltar. « Hier soir, je n’ai pas réussi à dormir, j’étais trop excité », confie Reda, étudiant à Helsinki, en Finlande, d’où il est parti en voiture avec son amie il y a une semaine, traversant l’Europe en diagonale sur près de 4 500 kilomètres pour rejoindre sa famille à Agadir, au sud-ouest du Maroc.
    Avec plus de 3,3 millions de voyageurs et plus de 760 000 véhicules à l’été 2019, l’opération « Passage du détroit » ou « Marhaba » (« bienvenue » en arabe) constitue « l’un des flux de personnes les plus importants entre continents » sur une période aussi brève, selon le gouvernement espagnol. « Ce sont les deux seuls étés (2020 et 2021) de ma vie que je n’ai pas passés au Maroc », souligne Reda, claquettes aux pieds et bob vissé sur la tête. Descendre en voiture, « c’est presque une tradition pour nous. »
    Dans le grand complexe portuaire d’Algésiras, Reda n’est plus qu’à 14 km du port de Tanger, au Maroc. On commençait mercredi à y voir quelques voitures chargées jusqu’au toit et des familles cherchant un coin d’ombre pour manger devant d’imposants ferries rouges.De l’autre côté du détroit, dans le port de Tanger-Ville, l’arrivée se déroule sans accrocs.« L’accueil s’est très bien passé. On a été contrôlé mais je trouve ça bien pour la sécurité de tout le monde. Je suis pressé de commencer mes vacances », confie à l’AFP Omar, en descendant du ferry Maria-Dolores, parti de Tarifa, un autre port espagnol. Ce n’était toutefois pas encore la foule, celle-ci étant attendue pour la fin du mois et le premier week-end de juillet.
    Ce retour à la normale n’a pourtant rien d’évident. Les liaisons maritimes entre l’Espagne et le Maroc n’ont repris que mi-avril alors que Rabat avait rouvert ses ports aux autres pays européens dès l’été 2021.La frontière entre les deux pays avait été fermée en mars 2020 en raison de la pandémie de SARS-CoV-2, la fermeture étant ensuite prolongée par la crise diplomatique survenue en mai 2021 à propos du Sahara occidental, ex-colonie espagnole dont le Maroc contrôle environ 80 % du territoire, mais qui est aussi revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.La crise a pris fin en mars lorsque Madrid, faisant volte-face, a apporté son soutien au plan d’autonomie marocain. « C’est une honte (…) Avec ces disputes entre politiques, ceux qui paient la facture, ce sont les gens », s’indigne Abdel Ghani, 67 ans, un retraité ayant la double nationalité espagnole et marocaine venu acheter un billet.« Tu ne peux pas fermer la frontière quand des millions de gens veulent traverser », commente Reda, qui affirme que ses parents sont « devenus fous » l’été dernier après l’exclusion de l’Espagne des liaisons maritimes avec le Maroc.
    Cet été, les autorités espagnoles et marocaines attendent encore plus de voyageurs qu’en 2019, la dernière année avant la pandémie.Le Maroc a lancé son opération « Marhaba » dès le 5 juin avec des agents déployés dans les ports espagnols de Motril, Almeria et Algésiras, mais aussi dans ceux de Sète et de Marseille, dans le sud de la France, et de Gênes, en Italie.
    Mais « malheureusement, l’argent perdu » durant les plus de deux ans de fermeture « ne pourra pas être récupéré », se lamente Manuel Piedra, président de l’Association des entreprises de services de la baie d’Algésiras (AESBA).Les pertes directes et indirectes se sont élevées à près de 500 millions d’euros, estime l’AESBA, qui représente 90 entreprises locales, dont plusieurs compagnies maritimes.En attendant son ferry, Reda oublie la politique, regarde dans le vide et voyage dans le temps : « Ça me rappelle mon enfance, je voyageais tous les étés en voiture. C’est juste génial ! »

    #Covid-19#migrant#migration#sante#maroc#espagne#france#retour#diaspora#pandemie#traverseemaritime

  • Sel’Issole : échanger sur la #Fibromyalgie
    https://joellepalmieri.org/2022/06/16/selissole-echanger-sur-la-fibromyalgie

    Le vendredi 24 juin 2022 à 18h, Sel’Issole m’invite à partager des savoirs avec des habitant·es du canton du Val d’Issole (Var) au Moulin à huiles à La Roquebrussanne. Je suis ravie d’échanger quelques palabres sur les maladies chroniques et leurs maux, une occasion de plus d’évoquer la fibromyalgie et mon dernier livre, « La douleur … Continuer de lire Sel’Issole : échanger sur la fibromyalgie

    #Interventions_publiques #Pensée #Santé


    https://0.gravatar.com/avatar/9756ba41fe8333157071419a20733f4a?s=96&d=https%3A%2F%2F0.gravatar.com%2Fa

  • Confusion sur l’organisation du pèlerinage à La Mecque
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/06/13/confusion-sur-l-organisation-du-pelerinage-a-la-mecque_6130038_3224.html

    Confusion sur l’organisation du pèlerinage à La Mecque
    Une nouvelle procédure d’obtention des visas, mise en place par l’Arabie saoudite, sème le désarroi parmi les candidats au départ et les acteurs français de cette prescription rituelle.
    Par Cécile Chambraud
    Publié hier à 01h55, mis à jour hier à 09h37
    Après deux ans de suspension en raison de la pandémie de Covid-19, les autorités saoudiennes ont rouvert les portes du royaume aux musulmans étrangers pour le grand pèlerinage à La Mecque, qui aura lieu cette année du 7 au 12 juillet. Mais à moins d’un mois du début de l’événement, une nouvelle procédure d’obtention des visas, mise en place par le pays hôte, sème la confusion et le désarroi parmi les candidats au départ et les acteurs français de cette prescription rituelle, que les musulmans qui en ont les moyens doivent accomplir une fois dans leur vie. Elle désorganise le fonctionnement habituel – d’ailleurs passablement opaque – du marché du hadj (aussi appelé « grand pèlerinage »). Déjà fragilisées par deux années de disette liées à la situation sanitaire, certaines des agences de voyages françaises spécialisées craignent de devoir mettre la clé sous la porte.
    Comme l’a révélé le site d’information SaphirNews, le ministère saoudien du hadj a en effet annoncé, lundi 6 juin, que, désormais, pour espérer obtenir un visa spécifique, les candidats au grand pèlerinage établis en Europe, en Amérique et en Australie (dans les pays musulmans, la régulation appartient aux pouvoirs publics) devraient obligatoirement passer par une plate-forme numérique unique, Motawif.
    Après une semaine de flottement, les inscriptions en ligne ont ouvert vendredi 10 juin dans la soirée, pour trois jours. Pour faire acte de candidature, il faut avoir moins de 65 ans et posséder un schéma vaccinal complet contre le Covid-19. Dès mardi 14 juin, un tirage au sort déterminera qui, parmi les inscrits, aura droit à un visa. Au nombre d’environ 9 200 cette année pour la France, les places sont plus rares qu’avant la pandémie, où le nombre de visas accordés oscillait entre 22 000 et 25 000. Il s’agit d’un changement de logique. Jusqu’à présent, les visas étaient accordés par les autorités saoudiennes par le biais des agences de voyages, pourvu que celles-ci aient obtenu un agrément, renouvelable chaque année auprès des autorités saoudiennes. Ces visas étaient répartis de manière inégale. Trois ou quatre grosses agences en obtenaient plusieurs milliers, les autres nettement moins. Certaines, d’ailleurs, en rétrocédaient quelques-uns à des sous-traitants, alimentant une économie souterraine.Mais les agences de voyages n’attendent pas d’obtenir l’agrément et les visas pour verser des acomptes et réserver les prestations qui figurent dans le forfait vendu aux clients, à savoir les billets d’avion pour Djedda, les nuits d’hôtel à La Mecque et à Médine, les places dans les tentes de Mina, où les pèlerins passent trois ou quatre nuits, et les transports en bus entre les hôtels et les différents lieux du pèlerinage. Pour couvrir ces frais, les agences demandent donc une avance aux clients, qui leur sont souvent apportés (moyennant une commission) par des « rabatteurs ». En espérant avoir les visas.Pour ces agences et pour les clients, les sommes avancées sont importantes. En 2019, les forfaits de base se montaient à 4 400 euros par personne pour quinze jours et 6 000 euros pour trois semaines – les séjours s’étendent au-delà du pèlerinage stricto sensu, avec notamment une extension à Médine. Les versions haut de gamme, avec des prestations supérieures, peuvent monter bien au-delà. Cette année, selon SaphirNews, les prix de base auraient grimpé autour de 8 500 à 9 500 euros. Comme tous les ans, les agences ont donc engagé des frais, mais elles ne savent pas, aujourd’hui, si elles pourront fournir les prestations promises à leurs clients. Elles n’ont en effet toujours pas reçu l’agrément et savent qu’elles n’auront pas les visas. Les pèlerins tirés au sort auront-ils encore recours, malgré tout, à leurs services, ou choisiront-ils ceux offerts par la plate-forme saoudienne ? Cette incertitude les inquiète. D’autant que les prix proposés, à titre indicatif, par Motawif, démarrent plus bas et s’étagent de 6 300 à 9 900 euros. Pourquoi les autorités saoudiennes ont-elles procédé de manière aussi brusque ? Pour Leïla Seurat, chercheuse associée au Centre de recherches sociologiques sur le droit des institutions pénales, qui a conduit une étude sur le marché du hadj à la demande du bureau central des cultes du ministère de l’intérieur, elles ont « sciemment voulu provoquer la désorganisation et la fermeture de certaines agences. C’est un moment de rapport de force, avec pour objectif de faire un grand ménage dans les agences occidentales afin, à terme, de faire du pèlerinage une occasion de développer le tourisme dans le pays et d’en privatiser la gestion ». Il y a deux ans, cette réorganisation avait déjà été appliquée à la oumra – le « petit pèlerinage », plus court et qui peut être accompli tout au long de l’année –, que les musulmans peuvent désormais organiser à leur guise sans passer par les agences. La chercheuse inscrit ces réformes dans Vision 2030, le programme de modernisation et de diversification impulsé par le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman. « Aujourd’hui, quelque 3 millions de personnes participent au hadj chaque année, indique-t-elle. Le projet est de porter ce nombre à 30 millions. » Et de les faire rester plus longtemps, en tant que touristes.

    #Covid-19#migrant#migration#arabiesaoudite#lamecque#sante#pandemie#pelerinage#religion#visa#tourisme#economie

  • Growing numbers of young Africans want to move abroad, survey suggests | Africa | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2022/jun/13/young-africans-want-to-move-abroad-survey-suggests
    https://i.guim.co.uk/img/media/feb0ab5767dd60d89a0216a08817b74e2f802853/0_25_4000_2400/master/4000.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Growing numbers of young Africans want to move abroad, survey suggests
    Covid, climate, stability and violence contributing to young people feeling pessimistic about future, survey of 15 countries suggests
    Kaamil Ahmed
    Mon 13 Jun 2022 07.00 BST
    African youth have lost confidence in their own countries and the continent as a whole to meet their aspirations and a rising number are considering moving abroad, according to a survey of young people from 15 countries.
    The pandemic, climate crisis, political instability and violence have all contributed to making young people “jittery” about their futures since the Covid pandemic began, according to the African Youth Survey published on Monday.Only 32% of the 4,500 young people interviewed, aged 18-24, were optimistic about Africa’s prospects, according to the survey – a drop of 11% since the last survey of its kind published in early 2020.Many of them had their schooling suspended and they or their families had lost incomes because of the pandemic, said Ivor Ichikowitz, whose South African family foundation commissioned the report.“In many countries in Africa, it’s an election year or a year just before elections, and it’s kind of logical that people will see instability as a concern,” said Ichikowitz.“But marry that with lack of access to water, marry that with a major concern around terrorism, and you’ve now got a demographic a group of people that are very jittery about the future of the continent,” he said.“And the real bombshell out of the survey is that a very high percentage of the people in the response group are thinking about migration.”About 60% of Africa’s population is younger than 25, and more than a third is aged between 15–34 years old. By 2100, Africa will have the world’s youngest population with a median age of 35.

    #Covid-19#migrant#migration#afrique#sante#pandemie#jeunesse#emigration#education

  • Covid-19 : le Japon rouvre frileusement ses frontières aux visiteurs étrangers
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/06/13/covid-19-le-japon-rouvre-frileusement-ses-frontieres-aux-visiteurs-etrangers

    Covid-19 : le Japon rouvre frileusement ses frontières aux visiteurs étrangers
    Depuis le 10 juin, le Japon accepte à nouveau des groupes de touristes étrangers, mais placés sous haute surveillance.
    Par Philippe Pons(Tokyo, correspondant)
    Publié aujourd’hui à 10h53, mis à jour à 13h47
    Après deux ans de fermeture pour enrayer la contamination par le Covid-19 – dont une période particulièrement sévère en restrictions à la suite de l’apparition du variant Omicron, en octobre 2021 –, le Japon met partiellement fin à un isolement qui le plaçait à la traîne des autres pays du G7 et le faisait figurer parmi les dernières destinations fermées. Il envisage d’autoriser l’entrée dans l’archipel de 30 000 visiteurs par jour (actuellement 20 000). Avant la pandémie, on comptait en moyenne 100 000 arrivées quotidiennes sur le sol japonais.Les nouvelles mesures, en vigueur depuis le 10 juin, s’appliquent aux touristes voyageant en groupe et aux membres de famille de résidents étrangers en cas de « circonstances exceptionnelles », y compris s’ils sont pacsés ou conjoints non mariés. Mais cette procédure est d’une rare complexité, sinon dissuasive. Depuis le 1er mars, le Japon délivre, en outre, à nouveau des visas aux étudiants et aux personnes désirant se rendre dans l’archipel pour des raisons professionnelles. Mais les touristes individuels ne sont toujours pas autorisés.Aux termes des nouvelles dispositions, les visiteurs étrangers sont classés en trois catégories – bleu, jaune et rouge – en fonction des risques de contamination que présente le pays dont ils sont ressortissants. Ceux qui appartiennent au groupe des 98 pays classé en bleu où le risque de contamination est faible – dont fait partie la France – sont exemptés d’un test à l’arrivée (exigé au départ) et de confinement. Dans le cas des autres groupes, les règles sont plus restrictives et peuvent aller, pour le groupe rouge, jusqu’à une quarantaine de trois à sept jours.
    Pendant la majeure partie de la pandémie, le Japon a interdit l’accès de son territoire aux touristes et, dans les périodes de forte circulation virale, il n’avait autorisé à revenir que les citoyens japonais et les résidents étrangers, qui tous étaient soumis à d’interminables vérifications à l’aéroport et une période de confinement.Le Japon a rouvert aux vols internationaux des aéroports de province, comme celui de Naha (Okinawa) et Chitose (Hokkaido). La réouverture de l’archipel devrait s’échelonner sur plusieurs mois en fonction des résultats de « circuits tests » qui viennent de s’achever auprès de petits groupes de touristes (venus d’Australie, des Etats-Unis, de Singapour et de la Thaïlande). Des tests destinés à évaluer les capacités de réaction des autorités en cas d’apparition de cas de contamination.Les touristes en groupes seront encadrés en permanence du début à la fin de leur séjour. Ils devront se plier au port du masque, toujours considéré comme une protection – les Japonais continuent à 99 % à le porter dans les rues, les transports, les magasins… – à une prise de température quotidienne et à des tests antigéniques réguliers. Ils devront, en outre, prendre une assurance médicale. Accompagnés en permanence de leurs guides, ils n’auront pas le droit d’utiliser les transports publics.
    Le gouvernement est d’autant plus prudent dans la réouverture du pays que l’opinion a longtemps été favorable à la restriction d’entrée des étrangers. Au début de la crise sanitaire, les atermoiements et cafouillages du gouvernement de Shinzo Abe puis de son successeur, Yoshihide Suga, obsédés tous deux par la tenue des Jeux olympiques de Tokyo, avaient mécontenté l’opinion et fait chuter leur cote de popularité. La tenue de ces JO, grevés par des investissements aussi colossaux que disproportionnés, dont la majorité des Japonais ne voulaient pas, a porté un coup fatal à M. Suga. Son successeur, Fumio Kishida, s’efforce de tenir compte des erreurs de jugement de ses prédécesseurs.Dès l’apparition du variant Omicron, à la fin de 2021, son gouvernement a suspendu les entrées d’étrangers. Une fermeture souhaitée par l’opinion japonaise : selon le sondage réalisé au début de décembre 2021 par le quotidien Yomiuri, 89 % des personnes interrogées étaient favorables à ces mesures estimant que ce filtrage des nouveaux arrivants était nécessaire. Depuis quelques semaines, la majorité est favorable à une réouverture progressive des frontières, mais 70 % approuvent la politique restrictive du gouvernement qui a permis d’enrayer la contagion. Le Japon recense actuellement quelque 15 000 cas par jour.
    Restauration et tourisme sinistrésLa prudence qui accompagne la stratégie de réouverture de M. Kishida s’explique par la tenue d’élections sénatoriales en juillet. Une reprise épidémique, quelle que soit son origine, serait aisément exploitée par l’opposition. Une fois passé le cap électoral, M. Kishida s’orientera probablement vers une levée des restrictions aux frontières, qui devrait faciliter une reprise des activités des secteurs sinistrés par la pandémie, la restauration et le tourisme.La relance du tourisme intérieur est attendue en juillet. L’afflux de touristes en provenance de l’étranger devrait, pour sa part, être favorisé par la dépréciation du yen, qui rend l’archipel plus attrayant en termes de coûts. Cette reprise du tourisme international comporte néanmoins un point noir : elle risque de provoquer à nouveau le mécontentement des habitants des régions les plus attractives. En une décennie, le nombre de touristes a quintuplé passant de 6,7 millions en 2009 à 32 millions en 2019.
    La chasse aux touristes étrangers lancée par le gouvernement nippon entraîne par ailleurs une dépendance accrue vis-à-vis de la Chine. En 2019, un tiers des visiteurs arrivant au Japon étaient chinois (la moitié, si on inclut Taïwan et Hongkong) et comptaient pour 34 % dans les revenus du secteur. Dans le climat de tension internationale actuelle, le poids de la Chine dans l’industrie touristique japonaise constitue un levier de pression de Pékin sur Tokyo.

    #Covid-19#migrant#migration#japon#sante#pandemie#tourisme#economie#frontiere#circulation#etranger#chine

  • « Bébés Coca » : dans les Hauts-de-France, les ravages méconnus du soda sur les très jeunes enfants
    Médiacités - Virginie Menvielle
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    Dans les Hauts-de-France, un certain nombre d’enfants en bas âge ne consomment que des boissons sucrées.

    Des bébés aux dents de lait tachées, noircies, dont il ne reste que les racines. Des bambins de trois ou quatre ans exhibant déjà des prothèses dentaires ou des dents de travers, qui poussent trouées comme du gruyère… Ces enfants, les professionnels de santé et de la petite enfance qui les reçoivent ou les côtoient au quotidien les surnomment parfois « les bébés Coca ». Les descriptions qu’ils en font semblent sorties d’un livre de Dickens. Cela ne se passe pas à l’autre bout de la planète mais bien ici, dans la métropole lilloise et toute la région.


    La dentiste Angéline Leblanc a exercé à Roubaix et soutenu, en 2020, une thèse au CHU de Lille sur les caries précoces portant sur 50 enfants originaires de la métropole européenne de Lille (MEL). « On parle de caries précoces quand elles surviennent chez des enfants de moins de six ans », explique-t-elle. Dans certains cas, les premières taches sur les dents se manifestent bien avant. « Nous voyons parfois des patients d’un an qui ne possèdent que quatre dents, toutes cariées, déplore la professionnelle de santé. Il ne reste alors plus que les racines et nous n’avons pas d’autre solution que les extraire. »

    « On a plutôt tendance à retirer les dents qu’à les soigner »
    Au CHU de Lille, les interventions de ce type sont monnaie courante, constate Angéline Leblanc. « Il est très compliqué de soigner de si jeunes enfants : quand ils arrivent au service d’odontologie, c’est souvent trop tard. Cela fait trop longtemps qu’ils ont mal. On a alors plutôt tendance à retirer la ou les dents en question qu’à les soigner… »

    Les dentistes ne sont pas les seuls à faire ce constat. « On accueille des enfants aux dents tellement fines qu’elles se cassent très facilement », confie Stéphanie Leclerc, responsable du pôle petite enfance de la métropole lilloise au sein de l’Établissement public départemental pour soutenir, accompagner, éduquer (EPDSAE) de Lille. Âgés de quelques mois à six ans, ils subissent des interventions chirurgicales lourdes et enchaînent les rendez-vous médicaux plus ou moins traumatiques. À cela s’ajoutent les craintes des familles, totalement dépassées par les évènements.

    « Nous accompagnons des parents en grande précarité sociale, qui ne savent parfois pas lire. Ils pensent bien faire et n’ont pas conscience que ce qu’ils font consommer à leurs enfants peut être nocif, observe Stéphanie Leclerc. Certains ne reçoivent que des biberons de Coca ou d’Ice tea… » Les équipes de Stéphanie Leclerc, composées notamment d’éducateurs et d’auxiliaires de puériculture, font de la pédagogie. Elles demandent aux parents d’assister aux rendez-vous médicaux pour qu’ils prennent conscience des dangers que ce type de boissons représente pour leurs enfants.

    Pas tous égaux face aux biberons marron
    « On considère que 20 % de la population française concentre 80 % des problèmes de dentition », souligne Angéline Leblanc. Autrement dit, ceux-ci sont très corrélés au niveau de vie. Mais dans toutes les classes sociales, c’est la méconnaissance des dangers liés à l’ingestion des boissons sucrées pour les plus jeunes qui domine. « Les parents s’amusent à voir leurs bébés faire la grimace à cause des bulles. Ils leur en redonnent donc », raconte Stéphanie Leclerc.

    Devant la grille des écoles, des enseignantes interloquées voient passer des bébés avec des biberons marronasses dans leurs poussettes. « La première fois, ça m’a saisie, ça me paraissait assez surréaliste comme scène », se souvient Marie, enseignante en maternelle en REP+ dans le Pas-de-Calais. Elle en parle autour d’elle et découvre une pratique bien plus courante qu’elle ne l’imaginait. « J’ai noué des relations avec plusieurs familles – je suis notamment allée plusieurs fois chez une maman qui faisait goûter du Coca à son nourrisson avec une petite cuillère… »

    « Les familles les plus aisées ne se retrouveront pas avec des enfants en grande souffrance à qui il faut arracher des dents »

    Face à un tel fléau, les professionnels disent se sentir souvent impuissants. Jeune enseignante, Marie s’est retrouvée démunie face à une situation qui ne relevait pas de sa compétence. « J’essayais de créer un lien avec les familles. La meilleure manière de le faire n’était pas de leur tomber dessus en jugeant la façon dont elles élevaient leurs enfants. Mais j’ai quand même fait des allusions lors de voyages scolaires ou rappelé que boire de l’eau était indispensable. »

    Ces notes aux parents avant les sorties scolaires pour leur indiquer que l’eau est la boisson à privilégier pour tous les enfants, les enseignants et animateurs de centres de loisirs ont presque tous l’habitude de les faire. Et pas seulement dans les quartiers prioritaires. L’engouement pour les boissons sucrées touche toutes les classes sociales. Dans les réunions parents-profs, le sujet revient régulièrement sur la table. Parmi ceux qui ne jurent que par le bio, beaucoup oublient que dans les jus de fruits… il y a du sucre et en quantité ! Reste qu’à l’apparition des caries, les incidences ne sont pas les mêmes dans ces familles. « Les plus aisées vont aller chez le dentiste dès la première tache et ne se retrouveront pas avec des enfants en grande souffrance à qui il faut arracher des dents », confirme Angéline Leblanc.

    Vers une meilleure prévention ?
    Au regard de la gravité de la situation, certains professionnels de santé continuent d’enrager en passant dans les rayons de produits infantiles des supermarchés qui proposent notamment de petites bouteilles de concentré de fruits. « Ça devrait être interdit », lâche Angéline Leblanc, agacée. Elle n’est pas la seule à le penser. « On milite pour que des étiquettes “interdit aux moins de 6 ans” soient apposées sur les bouteilles de soda », annoncent les parents les plus impliqués. Mais ces coups de gueule sporadiques ne dépassent pas les conseils d’école et ne peuvent à eux seuls faire bouger les lignes. Ceux des dentistes non plus.

    « On essaye d’expliquer aux parents, mais bien souvent ils nous répondent qu’eux-mêmes ne boivent pas d’eau et ne voient pas où est le problème »

    Lancées en France en 2017, les étiquettes nutri-score pourraient devenir obligatoires fin 2022. Mais ces indications ne semblent pas suffire – d’où l’idée de créer d’autres marqueurs pour signaler les produits « interdits aux enfants », sur le modèle du logo « déconseillé aux femmes enceintes » sur les bouteilles d’alcool. Certains pays se sont déjà emparés du sujet. Deux États mexicains interdisent par exemple la vente de boissons sucrées aux moins de 18 ans depuis le 8 août 2020 https://elpais.com/mexico/2020-08-08/oaxaca-inicia-la-carrera-contra-los-productos-azucarados-con-el-apoyo-del-go . Une première mesure avait déjà été appliquée en 2014, qui imposait une taxe sur les boissons sucrées. Le Mexique est à ce jour le seul pays du monde à avoir pris de telles dispositions, principalement pour lutter contre l’obésité infantile. D’autres, comme le Chili, tentent d’inciter à la précaution au moyen d’ étiquettes choc . 
     
    Dans l’Hexagone, il n’existe rien de semblable pour le moment. Pourtant, une étude nationale sur l’état de santé des enfants de 5-6 ans dans les différentes régions de France https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/er250.pdf , commanditée par le ministère de la Santé à l’aube de l’an 2000, faisait déjà état d’une situation d’urgence. Une vingtaine d’années plus tard, rien n’a changé. Désabusés, certains professionnels de la petite enfance finissent par abandonner. D’autres continuent à se mobiliser, avec des initiatives personnelles : des enseignants en maternelle distribuent des flyers sur l’importance de l’hygiène dentaire ou la nécessité de restreindre la consommation de boissons sucrées… « On essaye d’expliquer aux parents, mais bien souvent ils nous répondent qu’eux-mêmes ne boivent pas d’eau et ne voient pas où est le problème. »

    Faute de réponse massive et coordonnée des autorités sanitaires sur le sujet, leurs actions individuelles restent un minuscule pavé dans une immense mare de… Coca.
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    J’ai découvert l’existence des « bébés Coca » à l’entrée en maternelle de mon propre enfant. L’institutrice distribuait aux parents des flyers sur l’hygiène dentaire ; j’ai été interloquée par les préconisations qui y étaient imprimées. Il me paraissait évident qu’il ne fallait pas donner de sodas et de boissons sucrées aux plus jeunes avant de dormir, par exemple. J’en ai parlé avec l’enseignante : elle était très surprise que j’ignore l’existence de ces « bébés Coca » et m’a dit ce qu’elle en savait. Au fil du temps, d’autres personnes (éducateurs, auxiliaires puéricultrices…) que j’ai rencontrées lors de différents reportages ont mentionné ce qu’ils désignaient parfois aussi sous le nom de « syndrome du biberon ».

    Ces rencontres ont eu lieu dans l’Aisne, le Pas-de-Calais et le Nord. J’ai compris qu’il y avait un problème de santé publique et décidé d’enquêter. La rencontre avec Angéline Leblanc, dentiste qui a fait sa thèse sur le sujet, a été déterminante. Elle m’a permis de prendre conscience de l’ampleur du phénomène même s’il est impossible d’obtenir des chiffres sur le nombre d’enfants concernés. Pour l’heure, il n’existe pas de données, mêmes approximatives, sur le sujet. Contactée, l’Agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France n’a pas souhaité apporter son éclairage à Mediacités et nous le regrettons, dans une région réputée pour ses indicateurs inquiétants en la matière…

    Au Mexique, depuis début octobre 2020, de nouvelles étiquettes sont apparues sur les emballages alimentaires. Il s’agit de grands octogones en noir et blanc collés sur tous les aliments où il faut signaler un excès de gras, de sucre ou de sel. Une obligation contraignante puisqu’elle concernerait 80 % des produits mis à la vente, d’après l’Institut national de santé publique mexicain. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est convaincue de l’intérêt d’une telle initiative et a remis un prix au pays pour cette initiative ambitieuse. Le Mexique n’est pas le seul pays à avoir mis en place ce type d’étiquetage. Le Chili l’a fait il y a trois ans et les résultats vont dans le bon sens https://observatoireprevention.org/2020/09/02/le-chili-un-exemple-dintervention-agressive-de-letat-pour-co . Le Pérou, Israël et le Canada travaillent sur des systèmes similaires.