Sombre

“Only the mob and the elite can be attracted by the momentum of totalitarianism itself. The masses have to be won by propaganda.” (Hannah Arendt) IN GIRUM IMUS NOCTE ECCE ET CONSUMIMUR IGNI

  • Qu’est-ce que l’Organisation juive européenne, qui multiplie les plaintes pour « apologie du terrorisme » ?
    Enquête de Paul de Coustin, le 24/04/2024 à 19:02

    L’association qui lutte « contre l’antisémitisme sous toutes ses formes » est présente, depuis les attaques du 7 octobre 2023, dans de nombreuses procédures judiciaires, dont celles concernant l’humoriste Guillaume Meurice, la militante franco-palestinienne Rima Hassan ou la députée insoumise Mathilde Panot.

    https://www.la-croix.com/france/qu-est-ce-que-lorganisation-juive-europeenne-qui-multiplie-les-plaintes-po

    Qu’ont en commun la militante pro-palestinienne Rima Hassan, l’humoriste Guillaume Meurice, le syndicaliste de la CGT Jean-Paul Delescaut et la députée LFI Mathilde Panot ? Ces personnalités publiques, marquées politiquement à gauche, ont toutes fait l’objet d’une procédure judiciaire dans laquelle est impliquée l’Organisation juive européenne (OJE), une association à but non lucratif créée en 2014, « qui lutte contre l’antisémitisme sous toutes ses formes ». Face à la multiplication des actes antisémites depuis le massacre perpétré le 7 octobre par le Hamas en Israël, et la violente riposte à Gaza, l’association s’est lancée dans une bataille juridique de grande ampleur.

    L’OJE, composée de 55 avocats bénévoles, combat l’antisémitisme « au quotidien, dans les commissariats, dans les tribunaux, devant les cours d’assises, devant les instances européennes », comme le détaille sa présidente, l’avocate Muriel Ouaknine-Melki dans une vidéo de présentation visible sur son site Internet. L’OJE – qui n’a pas répondu à nos sollicitations – indique qu’elle lutte également contre « l’antisionisme », contre le « BDS », les mouvements de boycott économique contre Israël, et propose des formations d’autodéfense pour « résister à une agression ».

    Ainsi, le tribunal correctionnel de Lille a condamné jeudi dernier Jean-Paul Delescaut à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme », après la publication, le 10 octobre, d’un tract indiquant qu’Israël recevait « les réponses (…) provoquées » par « les horreurs de l’occupation illégale ». Le responsable CGT a également été condamné à verser 5 000 € à l’OJE, constituée partie civile. Il a fait appel. Le lendemain, on apprenait la convocation pour « apologie du terrorisme » de Rima Hassan, militante pro-palestinienne dont de nombreuses déclarations ont suscité la polémique.

    « Bonne nouvelle, les plaintes que nous déposons depuis le 9 octobre sont instruites et donnent souvent lieu à des condamnations », s’est félicitée l’OJE dans un message sur X, en réaction à la convocation de la candidate insoumise aux élections européennes. Mardi, c’est la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, qui dévoilait sa convocation pour le même motif.

    Une association « militante »

    Outre ces personnalités publiques, l’OJE est également impliquée dans des poursuites à l’encontre d’anonymes. « Ils déposent de nombreuses plaintes et se constituent partie civile dans de nombreux dossiers », observe Elsa Marcel, avocate qui a défendu Mohamed Makni, un élu municipal d’Échirolles, près de Grenoble, lui aussi accusé d’« apologie du terrorisme » après un post sur les réseaux sociaux, et condamné en première instance à quatre mois de prison avec sursis.

    « Depuis le 7 octobre, la quantité de personnes ciblées est hallucinante, et cela se concentre particulièrement contre la gauche syndicale et politique », dénonce l’avocate, par ailleurs militante du collectif d’extrême gauche Révolution permanente, qui considère que « l’OJE exerce une pression politique très importante sur le débat public français ». Selon elle, l’association « exprime un soutien et un relais très clair de la politique menée actuellement par le gouvernement d’Israël ».

    « Il y a une explosion de l’antisémitisme depuis le 7 octobre, c’est normal que l’OJE fasse son boulot. Ce qui dérange, c’est qu’ils sont les tenants d’un sionisme militant », constate un avocat spécialiste de la lutte contre les discriminations. « Ils se sont imposés comme un interlocuteur sur l’antisémitisme, mais les associations antiracistes les regardent d’un œil méfiant », ajoute-t-il. « L’antisionisme est un antisémitisme », martèle ainsi l’avocat Oudy Bloch, premier vice-président de l’OJE, dans la vidéo de présentation de l’association.
    De nombreuses condamnations

    « C’est un groupe d’avocats juifs français, pro-israéliens au sens large du terme, qui, comme moi, ne supportent pas le climat de haine en France. Ils ne sont pas progouvernementaux », estime pour sa part l’avocat et essayiste franco-israélien Gilles-William Goldnadel. L’essayiste conservateur, militant pro-israélien et président de l’association Avocats sans frontières, qui multiplie également les plaintes, se réjouit que l’on « demande des comptes à ceux qui ont cru devoir justifier l’action du Hamas ». Au Crif, dont l’OJE ne fait pas partie, on soutient son action juridique, comme le montre le message de son président Yonathan Arfi se félicitant des différentes condamnations obtenues par l’association.
    À lire aussiAntisémitisme, racisme : comment lutter contre la propagation de propos haineux ?

    Toutes les procédures n’aboutissent pas à des condamnations. Les plaintes déposées par l’Organisation juive européenne et Avocats sans frontières contre l’humoriste de France Inter Guillaume Meurice, accusé d’antisémitisme après une plaisanterie polémique visant Benyamin Netanyahou, ont été classées sans suite, lundi, par le parquet de Nanterre.

    #OJE

  • Scott Ritter ( RealScottRitter): “The U.S. currently has 24-hour satellite coverage of Gaza. The resolution of the images produced is good enough to discern individual humans. The U.S. has complete coverage of all communications by the IDF in Gaza. We saw them murder the Palestinian prisoners. We heard them give the orders. Our silence makes us complicit. After Auschwitz we said “never again.” We used that horror to justify the creation of Israel. And now Israel has turned into that which the world then condemned. We must all condemn Israel today. And we must send Zionism to the place we sent the Nazis. Hell.” | nitter.poast.org
    https://twitter.com/RealScottRitter/status/1782558172403626396

    “The U.S. currently has 24-hour satellite coverage of Gaza. The resolution of the images produced is good enough to discern individual humans. The U.S. has complete coverage of all communications by the IDF in Gaza. We saw them murder the Palestinian prisoners. We heard them give the orders. Our silence makes us complicit. After Auschwitz we said “never again.” We used that horror to justify the creation of Israel. And now Israel has turned into that which the world then condemned. We must all condemn Israel today. And we must send Zionism to the place we sent the Nazis. Hell.”

    Comme beaucoup de choses écrites aux USA, ces propos d’un (ex) officiel US (et il y en a beaucoup d’autres de ces voix) seraient bien entendu considérés ici comme des “apologies du terrorisme”...

  • La question que personne ne semble vouloir se poser : qu’est-ce qu’on fait, quand un·e facho sera élu·e en 2027 ?

    Quelles réponses aux répressions qui vont s’abattre encore plus qu’aujourd’hui ? Quel rôle pour nos outils sur les interwebz ? Quelle possibilité de survie, même, pour nos réseaux ? Etc.

  • Exclusif : C’est désormais une certitude, le chômage tue - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/04/assurance-chomage-etude-inserm-cest-desormais-une-certitude-le-chomage-tue

    Surtout, plusieurs études internationales établissent le lien entre la qualité de la protection sociale et la plus faible surmortalité liée au chômage. Autrement dit, plus ­l’assurance-chômage est protectrice, plus elle permet d’atténuer la violence du chômage et donc de réduire l’augmentation des facteurs de risque cardiovasculaire. Une étude comparée entre les États-Unis et l’Allemagne est très claire sur ce point. Alors que l’Allemagne présente une surmortalité liée au chômage bien moindre qu’outre-­Atlantique, les chercheurs concluent : « [Ce résultat] confirme l’hypothèse selon laquelle l’environnement institutionnel, y compris des niveaux plus élevés de chômage et de protection de l’emploi, tempère la relation chômage-mortalité. »

    Diminuer la protection sociale va augmenter la surmortalité.
    P. Meneton

    En France, du fait d’acquis sociaux importants et d’un modèle social plus protecteur, la surmortalité liée au chômage est bien inférieure à celle observée aux États-Unis, par exemple. Dans le pays du libéralisme, celle-ci s’élève à 140 %, selon la même étude ! « On peut donc aisément faire l’hypothèse que diminuer cette protection sociale va augmenter la surmortalité », commente Pierre Meneton, qui rappelle que les résultats trouvés sont « a minima ».

    • Eh non, ce qui tue c’est le manque de moyens dignes pour subvenir à ses besoins. L’argent n’est qu’une (sale) manière dans l’organisation de la production actuelle. Mais avoir un logement décent, de la nourriture suffisante et de qualité, la santé, et participer à la vie en commun (à produire ces subsistances et à la vie politique), ce n’est pas le manque d’argent le problème.

    • Ah tiens, encore les vieux gauchos qui n’ont pas besoin de recevoir de leçon sur internet (leur science est infuse et leur connaissance indépassable) et qui ont mis un WP à la place de SPIP
      hé ben oui, je m’y habitue pas, pourtant qu’est-ce que j’en vois passer, et puis surtout avec tout plein d’arguments sans savoir du tout de quoi iels parlent, pire que des gamins, extraordinaire. C’est un peu comme les cibles commerciales privilégiée d’apple : celleux qui ne connaissent rien à la techeunique et rechignent jusqu’à ce qu’un jour ils lâchent le pactole pour un téléphonesniffer dernier cri et qu’ils se lancent de façon acharnée sur les réseaux qui puent, ravis de ne plus dormir la nuit, plongés sur leur truc même durant les repas.
      Comment ça j’ai mangé des cactus ?

    • Je n’ai jamais oublié la leçon que nous avons apprise aux portes des usines, lorsque nous arrivions avec nos tracts prétentieux, invitant les travailleurs à rejoindre la lutte anticapitaliste. La réponse, toujours la même, venait des mains qui acceptaient nos chiffons de papier. Ils riaient et disaient : « Qu’est-ce que c’est ? De l’argent ? ». Ils étaient de cette « race païenne brutale », en effet. Ce n’était pas le mot d’ordre bourgeois « enrichissez-vous ! », c’était le mot salaire, présenté comme une réponse objectivement antagoniste au mot profit. L’Opéraïsme a retravaillé la brillante phrase de Marx – le prolétariat atteignant sa propre émancipation libérera l’humanité entière – pour lire : la classe ouvrière [3], en suivant ses propres intérêts partiels, crée une crise générale au sein des rapports sociaux capitalistes.

      https://lesmondesdutravail.net/notre-operaisme-mario-tronti

    • https://www.revolutionpermanente.fr/La-precarite-tue-une-etude-de-l-Inserm-pointe-la-surmortalite-l

      Sans surprise, donc, les personnes vivant une situation précaire et d’inemploi ont plus de risques de vivre des épisodes dépressifs qu’un actif. De plus, plus le chômage est de longue durée, plus les risques s’accroissent. Ces résultats mettent en lumière l’impact profond du chômage sur la santé mentale et physique des individus qui constituent « l’armée de réserve du capital ».

      Les résultats de cette étude tombe mal alors que le gouvernement cherche à faire passer les personnes en situation d’inemploi pour des « profiteurs », pour justifier ses offensives contre l’assurance-chômage, et contraindre les allocataires de l’assurance chômage à accepter des emplois précaires et mal rémunérés – ou à rejoindre les rangs des allocataires du RSA, lui aussi « réformé ».

  • Tinariwen, le message face à la montée de « la peur »
    https://pan-african-music.com/tinariwen-amatssou

    Une interview pas très optimiste de Tinariwen

    Pourquoi avoir baptisé ce disque Amatssou (la peur) ?

    La peur augmente chez nous, dans le désert, notamment au nord du Mali. C’est encore pire qu’il y a dix ans. La présence de Wagner, le nouveau pouvoir en place au Mali, les groupes terroristes, la situation générale des populations, tout s’aggrave.
    Tu n’es pas très optimiste pour le futur…

    Il faudrait pour cela que la population réagisse massivement. Les Touaregs sont très fragiles, de par le monde dans lequel on vit. Le désert n’est pas facile à vivre en pareille situation, avec une guerre qui s’éternise et qui a des conséquences tous les jours. Nous sommes en minorité, on ne peut pas résister longtemps à ce type de problèmes. C’est une menace sur notre culture qui risque de disparaître.

    Cela a brisé l’unité de la communauté ?

    En général, les problèmes provoquent une dispersion, d’autant que s’ajoute une dimension politique, et aussi des ambitions de business. La crise actuelle a aussi permis de souder certains, ceux qui pensent juste à leur dignité, à l’intégrité de leur territoire…

    C’est le rôle de Tinariwen, qui représente quelque chose de plus fort que juste la musique…

    On l’a déjà fait, mais on ne peut pas faire plus. Notre musique reste une mémoire, qui rappelle les souvenirs, un soutien moral qui préserve l’esprit de notre culture. Nous avons vieilli et nous ne sommes plus en mesure de faire plus. Nos chansons ont permis de souder la communauté de ceux qui aspirent à la dignité, et pour beaucoup les écouter rappelle la grandeur de la cause touareg. Des jeunes vont les reprendre et les améliorer, les faire vivre auprès d’autres. Qu’ils soient du Mali, du Niger ou d’Algérie, tous les jeunes Touaregs qui font de la musique jouent dans le même esprit : ils parlent de souffrance, d’exil, même s’ils n’ont pas connu les moments que l’on a traversés.

    Vous continuez malgré tout comme dans ce nouvel album… Vous y croyez encore ?

    Bien sûr. Mais je le répète : on ne peut pas faire plus ! 90% de nos problèmes, toujours pas réglés, sont liés à l’éducation. La plupart des jeunes de la génération 90 ne sont pas allés à l’école, et de fait ils évoquent tout ce que l’on stigmatisait déjà : la souffrance, la marginalisation… Même s’ils sont nés à Tamanrasset. Tant que l’on n’aura pas réglé cette question, on tournera en rond. Sachant qu’en plus, les problèmes se sont aggravés et multipliés avec la situation au Mali. J’ai l’impression qu’il est encore plus facile aujourd’hui de terroriser les populations que voici vingt ans.

    #musique #touareg #blues #Tinariwen #Sahara #Algérie #Mali #interview

  • À Marseille, un policier éborgne un manifestant, bouscule un élu et profère des insultes homophobes
    https://www.streetpress.com/sujet/1713521879-policier-violence-eborgne-manifestant-lgbt-insultes-homophob

    Le 1er février dernier à Marseille, un militant LGBTQIA+ a perdu un œil après un coup de poing d’un homme qui venait de proférer des insultes homophobes et de bousculer un élu. Surprise : l’agresseur s’avère être un policier en civil. Source : StreetPress

  • « Certaines utilisations de la laïcité sont un paravent commode pour justifier des discriminations » | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/certaines-utilisations-de-laicite-un-paravent-commode-justifie/00110297

    La laïcité est « plus que jamais menacée » à l’école, a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal, dans une intervention au cours de laquelle il était interrogé sur le bilan de la loi du 15 mars 2004 sur le port des signes religieux à l’école. Cela montre tous les paradoxes dans lesquels l’action publique est prise.

    Voilà vingt ans que l’interdiction du « port de tenues ou de signes manifestant ostensiblement une appartenance religieuse » a été faite aux élèves des établissements scolaires. Le Premier ministre fait partie des acteurs politiques favorables à cette loi. Pourtant, en affirmant qu’elle n’a jamais été autant menacée, il fait le constat d’un échec, ou du moins des limites rencontrées par l’action publique lorsqu’elle veut interdire la visibilité de la religion à l’école. Or c’est précisément un champ qu’il a voulu étendre, avec sa circulaire interdisant l’abaya à la rentrée 2023.

    https://justpaste.it/cz34v

  • En refusant de faire son travail, la Cour Pénale Internationale perd toute crédibilité
    Par Anisha Patel, Hassan Ben Imran
    21 avril 2024 – Al-Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet
    https://www.chroniquepalestine.com/en-refusant-de-faire-son-travail-la-cour-penale-internationale-p

    La réticence de la Cour pénale internationale à ouvrir une enquête sur le génocide à Gaza et à lancer des mandats d’arrêt aura un impact dévastateur sur sa crédibilité.

    Au cours des derniers mois, la Cour pénale internationale (CPI), sous la direction du procureur Karim Khan, a fait l’objet de vives critiques pour n’avoir pris aucune mesure concrète pour sanctionner le crime de génocide à Gaza.

    En novembre, six de ses États membres, menés par l’Afrique du Sud, ont dénoncé la situation en Palestine devant la Cour et l’ont exhortée à agir. Le même mois, trois groupes de défense des droits des Palestiniens ont soumis une requête à la CPI, lui demandant d’enquêter sur les crimes d’apartheid et de génocide en Palestine.

    En décembre, Khan s’est rendu en Israël et a fait un bref voyage à Ramallah, où il a rencontré rapidement quelques victimes de crimes israéliens.

    Il a ensuite fait une déclaration générale sur l’enquête en parlant d’ « allégations de crimes », sans faire la moindre référence aux preuves qui s’accumulent sur le génocide perpétré à Gaza.

    En janvier, la Cour internationale de justice (CIJ) a déclaré qu’Israël commettait « vraisemblablement » un génocide à Gaza. Cela n’a pas non plus incité la CPI à agir. La Cour n’a même pas pris la peine de justifier sa décision de ne pas enquêter et de ne pas délivrer de mandat d’arrêt.

    Le mois dernier, notre organisation, Law for Palestine, a présenté à la CPI le premier d’une série de documents décrivant le crime de génocide commis par les dirigeants israéliens à l’encontre du peuple palestinien.

    Le document de 200 pages, rédigé par 30 avocats et chercheurs juridiques du monde entier et revu par plus de 15 experts, démontre de manière convaincante d’une part l’intention génocidaire et d’autre part la diligence de la Cour à lancer des poursuites dans d’autres affaires du même genre.

    Si la CPI continue à ne rien faire, elle risque de saper sa propre autorité en tant qu’institution de justice internationale ainsi que le système juridique international dans son ensemble. (...)

    #CPI

    • Pour rappel : « Karim Kahn, candidat préféré d’Israël », dont la candidature avait été soutenue par des officiels israéliens :
      https://seenthis.net/messages/1029544#message1029549

      Said to be Israel’s preferred candidate, British lawyer will likely decide whether to move ahead with planned probe of alleged Israeli, Hamas war crimes; Bensouda leaves in June

      […]

      Israel’s Kan public broadcaster reported that Israeli officials supported Khan’s candidacy behind the scenes, and consider him a pragmatist who shies away from politicization.

    • Bien que cet État ait toujours œuvré pour la mise en place de juridictions pénales internationales, certaines de ses actions au moment de la Conférence de Rome et après ont suscité nombre de questions et polémiques. En effet, la France a maintenu coûte que coûte sa position de principe concernant l’adoption de l’article 124 du Statut de Rome. Cette disposition controversée est introduite par la délégation française lors des négociations et permet de décliner la compétence de la Cour pour les crimes de guerre, pendant sept ans, à compter de l’entrée en vigueur de l’instrument. Jean-François Dobelle, conseiller des affaires étrangères, soutient qu’il s’agissait de vérifier, au moins au début de l’activité de la Cour, que les garanties du Statut permettaient « d’éviter les recours abusifs, à caractère politique, auxquels les pays participant aux opérations de maintien de la paix sont plus particulièrement exposés ». Cette justification, reprenant l’essence du propos de Jacques Chirac tenu aux ONG en 1999, n’a pas emporté l’adhésion de la doctrine pour diverses raisons : d’abord, la Cour aurait plus à perdre qu’autre chose en engageant des poursuites injustifiées ; ensuite, les pouvoirs de la Chambre préliminaire permettent précisément de contrôler les actions du Procureur ; enfin, les juridictions nationales demeurent prioritaires en vertu du principe de complémentarité. Seules la France et la Colombie activent cette option lors de la ratification. La France la retire en 2008 tandis que les effets de la déclaration colombienne s’éteignent en 2009

      En 2017, lors de l’adoption de l’amendement relatif au crime d’agression — qui, de par sa nature, est nécessairement lié à d’éventuels crimes de guerre — la France obtient, au côté du Royaume-Uni, certains aménagements de la définition visant à s’assurer que la Cour ne puisse poursuivre des faits en lien avec le conflit armé libyen de 2011 et l’intervention militaire menée en parallèle.

      In fine, la France se démarque par une position particulière à l’égard des crimes de guerre, reposant alternativement soit sur « une forme de résistance », soit sur une « volonté de modulation à l’égard de la mise en œuvre de l’obligation internationale de répression des violations graves du droit international humanitaire ». Différents facteurs expliquent cette attitude — histoire (2de Guerre mondiale et guerre d’Algérie), politique étrangère (opérations militaires extérieures), politique pénale (choix des poursuites sous l’empire des qualifications juridiques de terrorisme) — qui n’a pas quasiment pas varié depuis la fin du XXe siècle.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_pénale_internationale

      Bien ouéj la France ...

  • Rennes : Macron, Darmanin, Le Maire… Qui pose des photos d’hommes politiques sur des crottes de chien ?
    https://www.20minutes.fr/politique/4087649-20240422-rennes-macron-darmanin-maire-pose-photos-hommes-politique
    https://img.20mn.fr/xtRBWnaCSaCMIVNbtYskoSk/1444x920_des-portraits-de-bruno-le-maire-gerald-darmanin-et-emmanuel-macron
    Dans la vie politique, il y a les sondages… et il y a la rue, pour bien mesurer la popularité d’un régime.

    « J’ai pris la photo le 18 mars dans un parterre du quartier Colombier », raconte Hélène, qui a découvert le portrait du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et son homologue de l’Economie Bruno Le Maire. « Ça m’a fait rire car ce ne sont pas des personnes que je porte dans mon cœur. Puis je me suis imaginée la personne en train de méticuleusement mettre en place les petits portraits sur les étrons ce qui m’a fait rire à nouveau », raconte la Rennaise, encore amusée par la petite installation.

  • Eric Lagadec✨🌍 - X : On avait perdu le contact avec la sonde Voyager 1[ …] On vient de re-rentrer en contact avec la sonde. Thread en images
    https://twitter.com/EricLagadec/status/1782767159422210389

    On avait perdu le contact avec la sonde Voyager 1, partie de la Terre il y a 46 ans et qui vogue maintenant à plus de 24 milliards de kilomètre de nous, après avoir quitté le système solaire.
    On vient de re-rentrer en contact avec la sonde. Thread en images 👇


    le 14 Février 1990, la sonde Voyager 1 se retourne pour prendre une photo. elle est à 6 milliards de kilomètre de la Terre. La Terre est ce petit point bleu pâle.

    suit le texte de Carl Sagan écrit pour l’occasion

  • Les dépenses militaires mondiales augmentent dans un contexte de guerre, d’escalade des tensions et d’insécurité
    https://www.obsarm.info/spip.php?article649

    (Stockholm, 22 avril 2024) – Le total des dépenses militaires mondiales s’élève à 2 443 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 6,8 % en termes réels par rapport à 2022. Il s’agit de la plus forte augmentation d’une année sur l’autre depuis 2009. Les 10 plus grands dépensiers en 2023 – avec en tête les États-Unis, la Chine et la Russie – ont tous augmenté leurs dépenses militaires, selon les nouvelles données sur les dépenses militaires mondiales publiées aujourd’hui par le (...) #Armements

    / Dépenses militaires / Budgets, #Guerres, #Industrie_d'armement

    #Dépenses_militaires_/_Budgets
    https://www.obsarm.info/IMG/pdf/milex_press_release_fre-5.pdf

  • De l’émeute à la démocratie | Alain Bertho
    https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/200424/de-l-emeute-la-democratie

    Depuis le début du siècle, #émeutes et #soulèvements se succèdent partout. Les peuples y disent leur exigence d’égalité, de démocratie, de défense des communs et du vivant. Ces soulèvements sont autant de défaites. Comment rompre ce cycle de l’impuissance #politique ? Telle est la question posée par « De l’émeute à la démocratie » qui prolonge des interventions dans Mediapart ces dernières années.


    De l’émeute à la démocratie parait cette semaine aux éditions La Dispute. Ce livre est le fruit d’un long travail d’enquête jalonné déjà par quelques autres (1). Il est aussi le fruit d’une expérience militante pluri décennale et d’un constat : le bilan de notre génération est celui d’une succession d’échecs, ceux de toutes les tentatives de réinvention stratégique visant à résister au capitalisme financier : l’altermondialisme, le populisme de gauche, les « socialisme du XXI° siècle » latino-américain... Le pire est maintenant à l’ordre du jour.
    Comment puiser dans ces expériences et dans l’inventivité collective des peuples pour fonder la démocratie réelle dont l’humanité a aujourd’hui un besoin vital ? Ce #livre propose une lecture de notre expérience à partager et à débattre. En voici l’introduction (La politique n’est plus ce qu’elle était) et des extraits du premier chapitre (Une politique du corps)(11).

  • #Nazi sans prépuce” : les plaintes contre Guillaume Meurice classées sans suite
    https://www.telerama.fr/radio/nazi-sans-prepuce-les-plaintes-contre-guillaume-meurice-classees-sans-suite

    De son côté, l’humoriste a porté plainte aux prud’hommes contre son employeur, qui lui avait donné un avertissement en lui reprochant de ne pas avoir pris la parole après l’émoi suscité par sa chronique. Visé par de nombreuses menaces de mort, il a également porté plainte contre une douzaine de personnes pour des menaces physiques caractérisées, ainsi que contre Meyer Habib, député LR de la 8ᵉ circonscription des Français de l’étranger, qui a l’a traité sur X (ex-Twitter) de « petite vermine antisémite ».

  • « Il n’y a rien à attendre du corps enseignant » - Frustration Magazine
    https://www.frustrationmagazine.fr/corps-enseignant

    Prendre conscience que l’on n’est qu’un rouage dans cette grande machine à reproduction sociale constitue à mon sens un préalable pour questionner le rapport de l’enseignant aux élèves et à l’institution. Déconstruire l’idée rassurante selon laquelle nous serions au service de la réussite des élèves. Cesser de penser l’école comme un “sanctuaire”, c’est-à-dire comme un espace évoluant en dehors du régime capitaliste. Ne plus se leurrer quant à l’idée que les élèves sont triés en fonction de leur aptitude à se montrer dociles et maîtrisant les codes de la culture dominante. C’est ici qu’intervient la question de la laïcité, pensée comme le mode opératoire central de l’autorité.

    #éducation_nationale #reproduction_sociale #ségrégation #mépris_de_classe #corps_enseignant

    • À cela s’ajoutent les injonctions contradictoires que doivent subir ces adolescent-e-s. On leur martèle au quotidien l’idée que la liberté d’expression est sacrée lorsque dans le même temps tout propos non conforme à ce qu’attend l’institution est signalé à la direction et/ou au procureur. Dans mon collège, des enfants se sont ainsi retrouvés avec leurs parents au commissariat après des paroles formulées en classe. Ce qu’ont compris ces élèves, c’est que la laïcité sert de paravent à l’islamophobie de l’Etat et du service public de l’éducation. Dans le même temps, rien d’étonnant de constater qu’ils ont intériorisé une vision punitive et répressive de la laïcité. La novlangue de l’institution cache mal la fonction première de la laïcité, consistant à racialiser les problèmes sociaux et donc à appréhender ces élèves à partir de leur condition de racisés.

    • le “syndrome du bon élève” que j’ai pu observer chez une majorité d’enseignants : n’étant jamais sorti du système éducatif, ces derniers rejouent ce qu’ils ont vécu comme élève, en intériorisant les normes à respecter et en faisant ce qu’on attend d’eux. Beaucoup de profs ont donc des dispositions innées au conformisme et/ou à l’indifférence, tout en se vautrant dans le fatalisme et l’apitoiement. C’est, à mon sens, ce qui explique la dépolitisation d’une partie du corps enseignant et son incapacité à se mobiliser massivement. C’est ce qui explique aussi que la nature anti-démocratique des instances scolaires ne soit pas questionnée.

      j’ai lu ailleurs : 25% des profs ont voté LePen. ?!?

    • L’élève est libre d’exprimer son opposition à l’ordre dissident et il lui est interdit d’afficher son opposition à l’ordre dominant.

      Son éducation consiste à lui laver le cerveau pour qu’il réagisse instinctivement de cette manière.

    • j’ai lu ailleurs : 25% des profs ont voté LePen

      Pas surprenant : déjà en 2002, il m’avait été rapporté que certains « collègues » avaient voté Le Pen (père). Je ne connais pas le pourcentage national mais ces gens-là étaient en poste sur des ZEP (zones d’éducation prioritaire).

    • Mais ce positionnement de gauche [des votes des enseignants du public] est désormais de 50% environ si l’on intègre le vote pour les candidats d’extrêmegauche. La majorité des enseignants du public (52%) ont voté pour le centre-droit ou la droite en y incluant les 20% d’entre eux qui ont voté pour les candidats de la droite radicale [MLP+EZ+NDA], ce qui paraît peu par rapport aux 47% que cette droite réunit chez les policiers et militaires mais ce qui témoigne d’une évolution profonde du milieu enseignant qui, jusque-là, était resté un bastion de lutte contre l’extrême-droite.

      https://sciencespo.hal.science/hal-03790691

  • Les « vols de la mort » n’ont pas épargné le Mexique
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/22/les-vols-de-la-mort-n-ont-pas-epargne-le-mexique_6229081_3210.html

    Les avions n’allaient pas très loin, à 50 miles de la côte Pacifique, où la profondeur atteint déjà 3 000 mètres. Les corps des opposants assassinés étaient au préalable mis dans des sacs et lestés de pierres, pour s’assurer qu’ils ne remonteraient pas à la surface. Les appareils décollaient depuis la base aérienne n° 7 à Pie de la Cuesta, à 10 kilomètres de la célèbre station touristique d’Acapulco, très prisée alors des stars d’Hollywood.

    Une enquête, menée par les instances judiciaires militaires et enfin dévoilée dans sa quasi-intégralité, en novembre dernier, a montré que les « vols de la mort » ont donc également existé au Mexique, pour jeter à la mer les cadavres de personnes éliminées car considérées comme subversives.

    [...]

    « Deux décennies plus tard, nous avons enfin accès à l’ensemble de l’instruction, et pouvons présenter ces témoignages et documents-clés. Il manque toujours pourtant le document le plus important : les noms de ceux qui ont été jetés à la mer »

    https://justpaste.it/4sbj3

    #disparitions_forcées #Mexique

  • Dématérialiser pour mieux régner : l’algorithmisation du contrôle CAF
    https://lvsl.fr/dematerialiser-pour-mieux-regner-lalgorithmisation-du-controle-caf

    On sait que grâce à la dématérialisation des dix dernières années, la CAF dispose de profils très fins des allocataires. Elle dispose des données collectées par les services sociaux, partagées et interconnectées avec d’autres nombreux services. La volonté politique affichée au moment de développement de l’algorithme était de lutter contre la fraude à la CAF, en définissant un profil-type de « fraudeur » social et en le comparant à chaque allocataire. Ce profil type est constitué de plusieurs variables, qui correspondent à des caractéristiques, qui permettent d’établir pour chaque personne allocataire un score de risque qui va de zéro à un.

    Plus la personne est proche du profil type, plus le score de risque est élevé ; et plus le score est élevé plus cette personne a une probabilité de subir un contrôle. Parmi ces critères, figurent par exemple le fait d’être un parent seul ou d’être né en dehors de l’UE. Pour mieux comprendre le fonctionnement et les critères de l’algorithme, on a fait des demandes d’accès à des documents administratifs auprès de la CNAF. [Voir le détail du fonctionnement de l’algorithme et la liste des critères pris en compte dans l’enquête de la Quadrature, n.d.r.].

    • Que faire pour se défendre ? Face à une suspension de droits, la première des choses est de faire une demande de motif pour la suspension. Généralement il n’y a pas de réponse, donc on essaie d’avoir des arguments pour organiser la défense sans réponse sur les motifs. Il faut d’abord faire un recours amiable devant la commission de recours amiable : c’est obligatoire pour aller au contentieux. Et les commissions de recours amiable ne répondent jamais. Au bout de deux mois sans réponse, on va aller au contentieux, soit devant le tribunal administratif, soit devant le pôle social du tribunal judiciaire. Et là se pose le problème des délais. Le recours est censé être suspensif, c’est-à-dire de rétablir le versement des droits, mais le fait de faire un recours n’interrompt pas la suspension et les allocataires restent toujours sans ressources, dans une situation véritablement d’impasse.

      Il faut compter quatre, six mois, voire un an dans une procédure normale pour avoir une audience. Et une fois devant la justice, les CAF sont très familières d’un procédé qui est le renvoi d’audience : dès lors qu’elles reçoivent une assignation et qu’une date d’audience est fixée, elles font généralement un rappel partiel ou total des droits pour lesquels l’allocataire a saisi la juridiction, avec une incitation vive à ce que l’allocataire se désiste.

      Si ce dernier ne le fait pas et qu’il va jusqu’à l’audience, un renvoi est systématiquement demandé – les renvois c’est encore trois, quatre cinq, six, huit mois – et les CAF vont utiliser des manœuvres dilatoires, elles vont par exemple redéclencher un contrôle. Je l’ai vu dans tous les cas qui sont passés au pôle social du tribunal judiciaire. A l’issue de ce laborieux processus, on peut arriver à terme à obtenir des bons jugements et à rétablir la situation des personnes allocataires, mais elles se seront trouvées pendant huit, neuf, dix mois, un an sans ressources. Je vous laisse imaginer les situations que ça peut générer…

  • Solidarité avec Gaza : une « procédure purement policière », selon l’avocat de Solidaires Étudiant·e·s à l’EHESS - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/societe/attaque-du-hamas/solidarite-avec-gaza-une-procedure-purement-policiere-selon-lavocat-de-soli

    Plusieurs étudiants, élues dans les instances de l’EHESS, sont entendues en audition libre. L’une d’entre elles a déjà été reconvoquée une deuxième fois. « C’est vraiment très compliqué de comprendre ce qu’on nous reproche précisément, témoigne-t-elle auprès de l’Humanité. Pour nous, c’est fatigant, cela correspond à une forme de harcèlement qui nous oblige à ne nous occuper que de notre défense, sans plus pouvoir militer librement… »

    Pour Me Antoine Comte, avocat des membres de Solidaires Étudiant·e·s à l’EHESS, « nous sommes face à une procédure policière où on ne nous dit rien… L’enquête préliminaire permet de ne pas donner connaissance des faits réellement reprochés aux personnes entendues ou à leur avocat. On nous parle de l’éternelle apologie du terrorisme. Je dis » éternelle « car elle n’est jamais définie. Quels sont les mots, les actes qui posent problème ? On ne nous dit pas. Si un juge d’instruction était saisi, il aurait l’obligation de désigner les propos ou des actes précis. Ce qui permettrait à la défense de s’exprimer dans les conditions contradictoires maximales. »

  • Marchandise éternelle

    L’actualité récente de la lutte contre les PFAS ressemble étrangement au mouvement des agriculteurs du début d’année 2024. D’un côté, la santé des gens malmenée face à la dissémination de produits chimiques dans les corps vivants. De l’autre, la défense des activités économiques, dont l’immense et précieuse productivité dépend de l’utilisation de ces produits. Défense qui conduit à relativiser la pollution, et à demander toujours plus d’études et de « preuves » que ces produits chimiques sont effectivement nocifs - preuves qui n’auront pas, on le sait bien, comme conséquence l’interdiction des dits produits, mais qui y contribueront... un jour.

    De façon spectaculaire, afin de sauvegarder leur activité économique menacée par un projet de loi contre les PFAS, des salariés -auxquels leur patron avait offert un jour de congé- se sont rendus à la capitale pour manifester contre ce projet de loi. On ne saurait toutefois ramener une telle manifestation au pouvoir des dirigeants de cette entreprise. C’est en toute bonne foi que des agents économiques défendent leur gagne-pain, avant toute autre chose. Et quand ils demandent des "solutions", ils ne demandent pas des solutions techniques (pour se passer d’un produit chimique problématique), mais des solutions économiques. Et immédiates.

    Comme dans l’agriculture, face à la pollution, la question n’est pas de savoir s’il est techniquement possible ou non de "moins polluer", toute chose égale par ailleurs. On le sait bien : dans l’absolu, l’humanité peut vivre sans PFAS, sans pesticides.

    Mais dans une société marchande, ce n’est pas possible. Ne pas utiliser ces produits chimiques, c’est ne pas pouvoir produire industriellement les marchandises dont la norme de productivité impose, pour le marché mondial, de les utiliser. Ne pas utiliser d’insecticides c’est, pour un agriculteur, ne pas produire. Ne pas utiliser de PFAS, c’est ne pas pouvoir produire. Ne pas vendre, ne serait-ce que sur une courte période de temps, c’est arrêter de produire, donc détruire les précieux emplois rémunérés (car des besoins non rémunérables et non répondus, il y en a pléthore).

    Le quiproquo est donc permanent et la confusion totale, puisque d’un côté, on fait semblant de débattre pour savoir si un produit chimique est "essentiel" pour tel ou tel usage. Alors qu’en réalité, seul le critère de rentabilité, au principe de toute activité économique, compte véritablement. Quand le député Nicolas Thierry arrive avec sa proposition de restriction des PFAS, il a en amont vérifié, non pas qu’il existe une "alternative" aux PFAS, mais que le tissu industriel a déjà réussi à s’en passer, en restant compétitif sur le marché.

    Autrement dit, la possibilité d’une loi de restriction des polluants ne vient qu’en deuxième, une fois que l’appareil industriel a déjà pu mettre en place une alternative rentable. La manifestation des salariés de l’entreprise SEB utilisant des fluoropolymères, aboutissant à retirer du périmètre d’interdiction l’activité de leur entreprise, n’est qu’une confirmation de cette loi sociale fondamentale des sociétés marchandes mondialisées : aucune norme sociale ne sera plus forte que celle émanent du champ économique.

    Les débats politiques, les "responsables" politiques, n’ont pas d’influence sur cette loi et il est problématique de prétendre le contraire : on ne fait que reculer la prise en compte du blocage profondément marchand qui empêche d’agir efficacement contre les pollutions. Ce que l’on demande à un "responsable" politique c’est avant tout de respecter cette loi et toute tentative de sortir du cadre donnera lieu à une réponse rapide et sans ambiguïté du champ économique. Et ce ne sont pas toujours les grandes figures capitalistes que sont les patrons qui se donnent la peine de s’exprimer quand une ligne rouge est franchie (par une simple tribune dans un journal économique il est possible de décourager un ministre de mener une politique contre des intérêts économiques). Toute la société est impliquée dans le mouvement tautologique de l’argent désormais mondial, puisque c’est lui qui fait travailler les gens et leur donne un revenu, et qu’aucun besoin ne saurait être répondu sans en passer par une activité rémunérée.

    Mais également, c’est tout l’appareil d’Etat et ses services qui sont nécessairement impliqués dans la défense du statut quo marchand, et donc des pollutions, puisque c’est le mouvement de l’argent qui permet à l’Etat de fonctionner, et c’est le développement de l’Etat qui a historiquement imposé aux sociétés de devenir marchandes de bout en bout, c’est-à-dire capitalistes. On ne comprendrait pas, autrement, pourquoi les services de l’Etat chargés de protéger la population et l’environnement sont si peu zélés à intervenir sur les activités industrielles, et minimisent systématiquement l’importance des pollutions induites, qu’il s’agisse des pollutions chroniques pas même prises en compte, que des pollutions bien plus visibles et médiatisées lors d’accidents industriels.

    Sans avoir en tête cette loi sociale fondamentale, il est difficile de comprendre pourquoi l’utilisation de produits toxiques se développe toujours plus, et pourquoi les politiques comme la société en général sont si impuissants à reprendre en main leur destinée - pour avoir confié celle-ci au fétiche monétaire, et son corollaire, le travail humain soumis intégralement à son mouvement.

    Se satisfaire d’une loi minimale qui prétend avoir agi sur la source du problème, en dédouanant totalement l’activité industrielle dans sa nature marchande même, alimente la confusion dans la tête des gens et nous éloigne radicalement de solutions réelles pour stopper net les pollutions chimiques et l’accélération du désastre qu’est la production marchande planétaire.

    S’attaquer par le petit bout de la lorgnette aux pollutions, au cas par cas, sans s’interroger sur les causes globales, en ne traitant les problèmes que sous le prisme de la « volonté politique », c’est au contraire manquer de courage, et participer à la cogestion de la crise du capitalisme dans l’intérêt supérieur de la société marchande et de la poursuite du mouvement tautologique de l’argent, qui impose de mettre en second plan tous les autres aspects de la vie, y compris sa préservation face aux pollutions chimiques contre lesquels ces "responsables" politiques entendaient lutter.

    Toutes les personnes qui luttent contre les PFAS savent que, si il y en a partout, c’est parce que "c’est pratique et pas cher" - et non parce que le personnel politique de tel ou tel pays n’aurait pas fait voter la bonne loi. Mais bien peu sont choqués qu’un tel critère, dans toute son indigence, gouverne tout bonnement la présence des objets qui nous entourent, et pas seulement ceux comportant des PFAS.

    Au lieu de lutter contre chaque pollution séparément, et perdre les gens à cause de l’expertise qu’il faut déployer à chaque fois pour discuter du degré acceptable de toxicité, on ferait mieux d’adopter une toute autre stratégie de lutte. Puisque l’indigence du critère monétaire gouverne également toutes les autres nuisances (du réchauffement climatique à l’accumulation des déchets plastiques), et qu’aucune entente mondiale ne viendra réglementer le commerce mondialisé par le haut, être réellement écologiste implique d’être également post-monétaire afin d’amener l’impensable à être pensé : sortir de la torpeur marchande pour une toute organisation sociale et répondre enfin décemment à nos besoins. Comment le faire ? Puisse le caractère "éternel" de ces polluants être suffisamment choquant pour provoquer cette nécessaire discussion.

    #pfas #écologie #marchandise

    • Puisque l’indigence du critère monétaire gouverne également toutes les autres nuisances (du réchauffement climatique à l’accumulation des déchets plastiques), et qu’aucune entente mondiale ne viendra réglementer le commerce mondialisé par le haut, être réellement écologiste implique d’être également post-monétaire afin d’amener l’impensable à être pensé : sortir de la torpeur marchande pour une toute organisation sociale et répondre enfin décemment à nos besoins. Comment le faire ?

      La torpeur, ce sont les « masses » qui la subissent. Les donneurs d’ordre font plutôt dans l’activisme (marchand). Quant au commerce mondialisé, je serais plutôt pour son abolition plutôt que sa régulation. Mais maintenant, « que faire » ?
      Réfléchir en premier lieu sur des actions qui impacteront durablement l’accumulation de capital financier, patrimonial, et humain en tant que « ressource » et force reproductive de cette accumulation. De ce point de vue, nous avons cependant une pandémie dont on a décrété qu’elle circulerait à bas bruit. Et les effets néfastes sont déjà là, puisque la presse financière s’inquiète des impacts Covid sur la bonne santé de ses forces reproductives. Comment ne pas voir la relation entre cette dégradation de la santé du cheptel (reproductif) et la promotion obstinée des robots qualifiés d’"intelligences artificielles" ? Comment interpréter les solutions à court terme que sont les restrictions sur les arrêts maladie et l’indemnisation du chômage, le démantèlement de la sécurité sociale gérée paritairement entre partenaires dits « sociaux » sinon comme une injonction faite aux masses laborieuse de supporter « quoiqu’il en coûte » son enchaînement à la machine ? Même s’ils mettent des purificateurs d’air dans les lieux où ils organisent leurs sauteries, les membres de la caste dominante n’ont qu’une courte vue sur l’avenir de la planète et du genre humain et leur seule ligne c’est : "après nous le déluge mais que nos héritiers apprennent à bien couper les griffes des « sauvageons » qui pourront encore un temps satisfaire notre désir d’accumulation.
      Le problème est rudement posé : les « élites » nous imposent la guerre. Nous devons leur rendre la pareille.

  • Olly Haynes, First Priorities — Sidecar
    https://newleftreview.org/sidecar/posts/first-priorities?pc=1597

    At present, LFI’s only strongholds are Paris, its surrounding banlieues, the peripheries of major cities such as Marseille, Toulouse and Lyon, and the French overseas territories. The party has struggled to attract support in the peri-urban areas that produced the gilets jaunes. For many activists, this signals a problem with its organizational culture. Since LFI was established in 2016, it has been dominated by a small group of parliamentarians and staffers close to Mélenchon. Stefano Palombarini has described it as a ‘pirate ship’ where all major decisions are taken by the captain. This nimble, centralized structure was partly what enabled its rapid ascent. Yet, today, some members have become convinced that the party will not break out of its Paris bubble unless it is thoroughly democratized. Clementine Autain, the deputy for Seine-Saint-Denis, argues that it is time to ‘throw open the doors’ and ‘become a mass movement’. The leadership and its supporters, however, believe that this cannot occur until robust internal mechanisms for mediating political disagreement have been developed. Since the membership has now expanded beyond the core of loyal Mélenchonistes, they warn, ‘throwing open the doors’ could mean abandoning political discipline and watering down their left-internationalist programme.

    Traduction (automatisée) : https://justpaste.it/ckhk7

  • Le premier tribunal devait être gangréné par le wokisme. Heureusement la cour d’appel reconnaît un « droit de correction », parce que hein, si on ne peut plus cogner ses gamins quand c’est pour leur bien…
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/relaxe-dun-policier-accuse-de-violences-sur-ses-enfants-rehabiliter-un-dr

    Yves M., un ancien major de la police aux frontières poursuivi pour des violences sur son ex-femme et ses enfants, a été relaxé jeudi 18 avril lors de son procès en appel à Metz. En juillet 2023, en première instance, le policier avait été condamné par le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) à dix-huit mois de prison avec sursis probatoire de deux ans ainsi que le retrait de l’autorité parentale.

    Dans l’arrêt prononcé jeudi par la cour d’appel de Metz, consulté par Libération, il est précisé, qu’un « droit de correction est reconnu aux parents et autorise actuellement le juge pénal à renoncer à sanctionner les auteurs de violence dès lors que celles-ci n’ont pas causé un dommage à l’enfant, qu’elles restent proportionnées au manquement commis et qu’elles ne présentent pas de caractère humiliant ». Aussi, les juges imputent les gestes dénoncés à « la personnalité décrite comme entière et forte » de Yves M.. Des formulations que conteste Me Jérôme Tiberi, avocat des deux enfants du policier, âgés aujourd’hui de 10 et 13 ans. Il annonce ce vendredi se pourvoir en cassation.

  • Pour Nestlé, tous les bébés ne sont pas égaux » (extrait de la newsletter de Basta !­

    C’est ainsi qu’est titré un article de The Intercept Brasil présentant les résultats d’un rapport « sans précédent », publié le 16 avril par l’organisation Public Eye. Il montre que « Nestlé se débarrasse de produits de qualité nutritionnelle inférieure dans des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, dont le Brésil ». La multinationale y commercialise des produits pour bébés qui « contiennent des taux de sucre bien supérieurs à ceux recommandés pour les enfants de moins de deux ans ».
    Le média donne l’exemple de deux bouillies pour bébés saveur biscuit, l’une vendue en Suisse – pays d’origine de l’entreprise – et l’autre au Sénégal. Résultat : pas de sucre ajouté en Suisse, mais six grammes de sucre par portion au Sénégal. « Sur les principaux marchés européens de Nestlé (Allemagne, France et Royaume-Uni), tous les laits destinés aux enfants de un à trois ans ne contiennent pas de sucre ajouté », complète le média brésilien. Cette enquête n’a pas été si simple à mener, rapporte The Intercept Brasil : « Les échantillons ont été envoyés à certains laboratoires en Suisse. À la surprise des chercheurs, nombre de ces entreprises ont refusé de réaliser les tests. »
    Le « double standard » a des conséquences sur les bébés et leur développement. Selon les recommandations de l’OMS, « le sucre ajouté est un ingrédient qui ne doit pas faire partie de l’alimentation des enfants de moins de deux ans ». Le site brésilien décrypte également les stratégies de communication, notamment sur les réseaux sociaux, utilisées dans le pays pour induire en erreur les parents sur le contenu de leurs produits pour bébés.
    « L’aspect le plus choquant de cette histoire est peut-être que jusqu’à récemment, ces sucres présents dans Mucilon [bouillie aux céréales] étaient cachés aux consommateurs brésiliens, complète le média. Il n’était pas obligatoire de divulguer la teneur en sucre ajouté sur les étiquettes nutritionnelles et Nestlé n’a évidemment pas communiqué cette information volontairement. »

    L’article de The Intercept Brasil :

    Nestlé produz produtos piores para crianças no Sul Global
    https://www.intercept.com.br/2024/04/16/nestle-relatorio-produtos-piores-nos-paises-do-sul-global

    Para a Nestlé, nem todos os bebês são iguais: relatório revela produtos piores nos países do Sul Global

    Pesquisa inédita mostra que produtos da corporação para crianças menores de dois anos vendidos no Sul global contêm adição de açúcar. Já na Suíça, país-sede, os mesmos itens são livres desse ingrediente

    Um relatório inédito, divulgado hoje, escancarou uma estratégia perversa: a Nestlé está despejando produtos de qualidade nutricional inferior em países da África, Ásia e da América do Sul – incluindo o Brasil. Por meio de análises laboratoriais, os pesquisadores descobriram que o Cerelac, conhecido no Brasil como Mucilon, e o Nido, o Ninho, contêm teores de açúcar muito acima do recomendado para crianças menores de dois anos.

    O relatório, publicado nesta terça, 16, pela Public Eye, com colaboração da Rede Internacional em Defesa do Direito de Amamentar, a Ibfan, deixa evidente a contradição: na Suíça, país-sede da empresa, os mesmos produtos são vendidos sem qualquer adição de açúcar. Parece que em casa de ferreiro… o espeto é realmente de ferro.
    Para que não reste dúvidas: em seu país, a Nestlé vende o cereal sabor biscoito sem adição de açúcar; no Senegal, o Cerelac do mesmo sabor contém seis gramas de açúcar adicionado por porção.

    Nos principais mercados da Nestlé na Europa – Alemanha, França e Reino Unido – todos os leites para crianças de um a três anos também não contêm açúcar adicionado.

    As duas marcas – Cerelac e Nido – estão entre as mais vendidas na categoria “comida de bebê” em países em desenvolvimento. A corporação promove um malabarismo retórico ao afirmar que o objetivo dos produtos é ajudar as crianças a “levar uma vida mais saudável”.

    Segundo informa o site global da empresa, esses produtos são enriquecidos com vitaminas, minerais e outros micronutrientes “essenciais”, e ajudam no crescimento, no fortalecimento do sistema imunológico e no desenvolvimento cognitivo. O rótulo, porém, esconde o ingrediente crítico que a ciência já provou ter relação com o desenvolvimento de obesidade e doenças crônicas não transmissíveis.

    Diferença no padrão de ingredientes e recusa de laboratórios suíços em testar as amostras

    A promoção dos mesmos produtos com padrões de ingredientes muito diferentes entre o Norte e o Sul global escancara o que os pesquisadores chamaram de um “duplo padrão injustificável”. Para a professora Fabíola Nejar, nutricionista e integrante da Ibfan, esse é um “jogo sujo”.

    “É um produto que cria um mercado que nem deveria existir, porque na verdade é uma fase em que a criança deveria ter contato com alimentos minimamente processados, alimentos in natura e elementos da cultura alimentar daquela família”, diz. Fabíola foi uma das pesquisadoras responsáveis pelo parecer técnico do relatório.

    Para encontrar provas desse duplo-padrão, foi realizada uma compra dos produtos em mercados-chave da corporação. As amostras foram enviadas para alguns laboratórios da Suíça. Para a surpresa dos pesquisadores, muitas dessas empresas se negaram a fazer a testagem.

    “O assunto revelou-se mais complicado do que o esperado”, diz o relatório. Um dos laboratórios alegou que não poderia fazer o teste porque os resultados “poderiam ter um impacto negativo” entre os clientes. Perante estas recusas, os pesquisadores de Public Eye e Ibfan recorreram a um laboratório sediado na Bélgica, o Centro de Especialização Alimentar de Bruxelas. “É uma força que tem a ver com cifrão, que tem a ver com a economia”, analisa Nejar sobre a recusa dos laboratórios suíços.
    E esse açúcar aí?

    O levantamento da Public Eye mostrou que o Ninho no Brasil não contém adição de açúcar. O país é o terceiro maior mercado consumidor da marca. Mas o Mucilon, um produto voltado para a introdução alimentar, ou seja, quando a criança já completou seis meses de idade, é vendido no país com adição de açúcar em seis dos oito tipos disponíveis no mercado. Na análise laboratorial os pesquisadores encontraram uma média de quatro gramas por porção de 21 gramas, ou seja, quase 20% do produto.

    Os maiores níveis de açúcar (4,2g e 4,3g, respectivamente) foram encontrados no Mucilon Multicereais e no Mucilon Arroz. O açúcar aparece como segundo ingrediente da lista de todos os oito produtos.

    A termo de comparação, no maior mercado consumidor do Ninho, a Indonésia, a realidade é outra. O leite da Nestlé para crianças de um a três anos contém dois gramas de açúcar adicionado para cada 100g de produto.

    O açúcar do Mucilon normalmente vem na forma de sacarose, enquanto o Ninho aparece acrescido de mel. O primeiro produto está presente em mais de 50 países, sendo que a Índia e o Brasil representam cerca de 40% desse mercado. Paquistão, Nigéria e África do Sul são outros países importantes para a marca.

    Já o Ninho figura em pelo menos 40 países, sendo que a Indonésia sozinha representa um terço do mercado global.

    Talvez o aspecto mais chocante dessa história é que esses açúcares presentes no Mucilon até pouco tempo estavam escondidos dos consumidores no Brasil. Não era obrigatório divulgar o teor de açúcar adicionado nos rótulos nutricionais e a Nestlé não comunicava essa informação de forma voluntária, por óbvio. A legislação previa que os açúcares podiam ser contabilizados na tabela nutricional junto com os carboidratos.

    Isso mudou a partir das novas regras de rotulagem nutricional para alimentos e bebidas, que entraram em vigor em outubro de 2023. O novo regulamento, que sofreu inúmeros ataques da indústria, inclusive da própria Nestlé, também se aplicará a alimentos para fins especiais, como o Mucilon.

    O açúcar adicionado é um ingrediente que não deve fazer parte da alimentação de crianças menores de dois anos. Essa é uma recomendação expressa pela Organização Mundial da Saúde, além de governos locais, como é o caso do Guia Alimentar para Crianças Menores de Dois Anos, documento do Ministério da Saúde do Brasil.

    Apesar das diretrizes estabelecidas pela OMS, a adição de açúcar aos alimentos para bebês é permitida na maioria dos países, que se baseiam no Codex Alimentarius, um conjunto de normas internacionais desenvolvidas por uma comissão intergovernamental e coordenada conjuntamente pela Organização das Nações Unidas para Alimentação e Agricultura e pela OMS. O lobby, porém, se faz presente. Numa revisão recente da norma para leites de crescimento, a indústria representava mais de 40% dos participantes.

    A Nestlé parece conhecer muito bem essas diretrizes em saúde pública. No site do Ninho Brasil a corporação diz que “é ideal evitar o consumo desses ingredientes [açúcares] na infância, pois o sabor doce pode influenciar a preferência por este tipo de alimento no futuro”.
    De mãe para mãe – o marketing kamikaze da Nestlé

    A Nestlé ocupa o topo de vendas do mercado brasileiro de alimentos destinados a crianças. Em 2022, as vendas para essa categoria de produtos passaram de US$ 600 milhões. Nosso país é um prato cheio para a corporação suíça. Por isso, o relatório encomendou uma pesquisa para avaliar também as estratégias de marketing e lobby aplicadas no contexto brasileiro.

    O levantamento encontrou nove estratégias usadas pela Nestlé para construir um discurso de saudabilidade sobre seus produtos, além de fazer uma aproximação cada vez mais sofisticada com a família, principalmente com as mães, colocando-se no lugar de uma grande “aliada” no cuidado com bebês e crianças.

    O estudo foi coordenado por Ana Paula Bortoletto, pesquisadora do Núcleo de Pesquisas Epidemiológicas em Nutrição e Saúde, o Nupens, e professora na Faculdade de Saúde Pública da Universidade de São Paulo.

    Para Bortoletto, chama atenção a confusão promovida pelos vídeos de receita com Mucilon. “Tem aquelas receitas que são com produtos com açúcar e tem as receitas que são com produtos sem açúcar. E quando são os produtos com açúcar, tem um pequeno aviso que é para crianças maiores de dois anos, e os outros não. Mas é a mesma história visual e o mesmo tipo de narrativa dentro do mesmo espaço”, alerta a pesquisadora.

    Trata-se do site “Receitas Nestlé”, que oferece receitas com vários produtos da corporação, inclusive os destinados às crianças, como o Mucilon. A pesquisa brasileira encontrou 109 receitas, 21 vídeos, 41 artigos e dicas e um livro de receitas relacionados ao produto.

    As mensagens reforçam uma suposta saudabilidade e comunicam que há adição de vitaminas e minerais, como ferro e zinco “que ajudam no desenvolvimento adequado do cérebro”, diz a apresentadora. Em outro momento, ela afirma que “um cookie de frutas com Mucilon é exatamente o que seu filho precisa.” Nesse caso, ela usa o Mucilon Multicereais, que contém 4,2g de açúcar por porção.

    “Eu sei que você quer que seu filho cresça da melhor maneira possível, mas sei da correria do seu dia a dia”, diz a apresentadora. O jeito de passar a mensagem “de mãe para mãe” é uma estratégia conhecida. Fabíola Nejar diz que “tudo isso é muito difícil porque você acredita na marca”.

    A pesquisadora lembra que a formação do paladar nessa primeira infância é um aspecto muito importante para a nutrição e o consumo desse tipo de produto marca as papilas gustativas dos bebês. Nessa fase da vida em especial é preciso proteger as crianças de alimentos ultraprocessados, que contêm ingredientes críticos, como sódio, gordura e açúcar.

    E, como mãe, ressalta que “se tem uma coisa que traz culpa é quando a criança não come”. As mensagens como as passadas no vídeo de receitas com Mucilon vêm muito a calhar nesse sentido: a Nestlé é uma amiga da mãe em desespero.Outra estratégia importante da corporação é a mobilização de influenciadoras digitais. A Nestlé tem feito muitas “parcerias” com mulheres mães. Exemplo disso é a publicidade feita com Fabi Santina, responsável pelo perfil Vida de Mãe Podcast. Um dos episódios do podcast, em que fala sobre maternidade, foi patrocinado pelo Mucilon. Participou da conversa Shantal Verdelho, mãe de três filhos e influenciadora digital com mais de um milhão de seguidores no instagram.

    A parte mais publicitária do episódio dura cerca de cinco minutos e são feitos inúmeros elogios ao produto. A apresentadora é quem começa: “A gente está aqui falando de introdução alimentar, da primeira refeição, então vamos falar do Meu Primeiro Lanchinho, que está aqui.”

    E a convidada logo participa: “No carro, para você dar uma coisa prática, eu sempre levo na bolsa algo assim. Aí ele [meu filho] só pega ali, abre, come. Ele fica super feliz de ver qual que é o lanchinho do dia, e Meu Primeiro Lanchinho cai perfeito.” Já no fim, Fabi conclui que “as mães agradecem. Eu adoro coisas que facilitam a vida da mãe, porque vida de mãe não é fácil”.

    As estratégias, muitas vezes, são mais sutis e pouco transparentes para o público geral. O relatório da Public Eye destaca que a Nestlé tem contratado influenciadoras para produzirem conteúdo próprio, mostrando o produto no dia a dia como se fosse um uso voluntário, sem deixar explícito que aquela postagem se trata de um conteúdo patrocinado, o que “borra as fronteiras entre marketing e conselhos nutricionais”.

    É importante dizer que esse tipo de publicidade fere o Código Internacional de Comercialização de Substitutos do Leite Materno, que proíbe todas as formas de promoção de fórmulas infantis, leites de crescimento para bebês de até três anos e de alimentos para esse público que contêm elevados níveis de açúcar.

    Em todo o mundo, a pesquisa encontrou mais de 70 publicações nas redes sociais que promoveram indevidamente o Mucilon e o Ninho, alcançando um público de quase 5 milhões de pessoas no Instagram. Todos os produtos promovidos nestes posts são direcionados a crianças menores de dois anos. Os influenciadores que promovem os produtos incluem mães, mas também profissionais de saúde.

    Correção: 16 de abril de 2024, 15h57

  • Doublement de la franchise sur les soins : c’est l’histoire d’une défaite – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/sante/doublement-de-la-franchise-medicale-cest-lhistoire-dune-defaite-20240420_
    https://www.liberation.fr/resizer/dBIG7Ojc46VJU1h3_02EIGcnM9Q=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2581x1832:2591x1842)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/73TK7TX2VJHWTPIH3PIS3XMKAY.jpg
    Ni oubli, ni pardon.

    En ce mois d’avril, comme il l’avait annoncé, le gouvernement a mis en place le doublement de la franchise sur les soins. Aujourd’hui, les assurés paieront de leur poche un euro sur chaque boîte de médicament et chaque acte paramédical, deux euros sur chaque prise de sang et chaque consultation, quatre euros sur chaque transport sanitaire. C’est l’histoire d’une défaite, une défaite parmi tant d’autres dans les luttes sociales. Mais celle-ci a un goût particulièrement amer.

  • Le militantisme écologiste est-il aussi impopulaire qu’on le pense ?
    https://theconversation.com/le-militantisme-ecologiste-est-il-aussi-impopulaire-quon-le-pense-2

    Éco-terroriste, khmers verts, ayatollah de l’écologie… Les qualificatifs se sont multipliés ces dernières années pour condamner toute action des militants écologistes jugée trop radicale. Ce raidissement a atteint son apogée à l’issue de Sainte-Soline et de la tentative du gouvernement de dissoudre les Soulèvements de la Terre.

    Si cette dernière a été rejetée par le Conseil d’État, les critiques en impopularité ne sont pas sans effet sur les mouvements eux-mêmes. Dans cette logique, Extinction Rebellion, outre-Manche, a fait le choix en décembre 2022 d’arrêter (temporairement) les actions disruptives pour créer un mouvement plus large et populaire, sentant le vent tourner face à un gouvernement et des médias conservateurs de plus en plus hostiles.

    #militantisme #désobéissance_civile #ZAD