• Les déconvertis de la psychanalyse
    https://www.youtube.com/watch?v=WVtO3d-CqyE

    Sophie Robert interviewe trois anciens psychanalystes lacaniens (Jacques Van Rillaer, Jean-Pierre Ledru et Stuart Schneiderman) et un philosophe (Mikkel Borch-Jacobsen). Ensemble, ils évoquent leur attrait pour la psychanalyse et les circonstances de leur déconversion d’un mouvement qu’ils n’hésitent pas aujourd’hui à qualifier de sectaire.de Washington.

    Partageant leur expérience, ils parlent de « lavage de cerveau » « dépendance à l’analyste » « sur le divan on peut faire croire à quelqu’un n’importe quoi » « Jacques Lacan avait une véritable assuétude à l’argent » « Jacques Alain Miller se prenait pour Saint Paul » « de l’influence du divan sur des people comme Carla Bruni » etc. Une déconstruction méthodique faite avec flegme et humour, en parfaite connaissance de cause.
    Cette émission devrait contribuer à un débat d’idées sain et salutaire au sujet de la psychanalyse et de son influence en France.

  • L’antisèche du clito
    https://infokiosques.net/spip.php?article1267

    Les Infemmes ont publié le fanzine de contre-culture sensuelle « L’antisèche du clito » en décembre 2015. Il s’agit d’une petite brochure à découper et plier soi-même, avec des informations pratiques, historiques et scientifiques sur le clitoris. #A

    / Infokiosque fantôme (partout), #Sexualités,_relations_affectives, #Corps,_santé,_antivalidisme, #Anglais

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/antiseche-du-clito_lesinfemmes_a3_2015.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/clitnotes_lesinfemmes_a3_2015-en.pdf

  • Eure : un sanglier abattu en ville, le riverain touché par un éclat de balle est mort | L’Impartial
    https://actu.fr/normandie/gaillon_27275/eure-un-sanglier-abattu-en-ville-le-riverain-touche-par-un-eclat-de-balle-est-m

    .... À l’angle de la rue Gustave-Flaubert et du boulevard de la Verte-Bonne [à Gaillon], un agent des services techniques, également chasseur, arrive à approcher la bête.

    Avec l’autorisation des gendarmes « par état de nécessité », il tire une première fois, à bout portant. Le sanglier blessé reprend la fuite. Dans ce quartier résidentiel, l’agent tire une seconde fois. L’animal est finalement neutralisé dans le parc de la Verte-Bonne.

    L’affaire aurait pu en rester là. Mais un riverain a été touché par un éclat de balle à la suite du deuxième tir. Une semaine après, l’homme, âgé de 71 ans, est décédé des suites de ses blessures jeudi 21 décembre 2023 à l’hôpital d’Évreux.

  • La longue histoire de la ménopause
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/22/la-longue-histoire-de-la-menopause_6207346_3232.html

    Je me réjouissais d’apprendre quelque chose sur la ménopause et que ce tabou soit levé, pour au moins prévenir les femmes. Bah, j’ai l’impression de repartir 100 ans en arrière avec cet article qui pleure la perte de séduction.

    Il me semblait pourtant que dans le deuxième sexe, Beauvoir (1949) fait l’apologie de la ménopause, dans le sens où le corps est enfin libéré de ses obligations essentialistes d’enfantement et d’attractivité. Elle en parle alors comme d’une nouvelle vie, d’être enfin à soi.

    #malegaze #paywall #aliénation

  • Idée cadeau : un carnet de ticket de transport en commun à vos vieux parents décatis en échange de leur permis de conduire pour leur éviter de mourir trop tôt ou de devenir des assassins au volant.

    Je l’ai fait et ça fait grincer des dentiers, peu importe, des vies ont sûrement été sauvées.

    Vendée : La conductrice de 77 ans qui a fauché une ado devant son lycée mise en examen
    https://www.20minutes.fr/justice/4068056-20231223-vendee-conductrice-77-ans-fauche-ado-devant-lycee-mise-ex

  • La directive européenne sur les travailleurs « ubérisés » rejetée par plusieurs Etats membres, dont la France
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/12/22/la-directive-europeenne-sur-les-travailleurs-uberises-rejetee-par-plusieurs-

    Plusieurs gouvernements des pays de l’UE ont décidé de ne pas valider un texte prévoyant de reconnaître le statut de salariés à plusieurs millions de chauffeurs VTC ou livreurs à vélo. La réglementation avait pourtant fait l’objet d’un accord européen dix jours plus tôt.

    https://archive.is/RQwnT

    #travail #chauffeurs #livreurs #uberisation #autoentrepreneurs #sans-papiers #droit #salaire

    • Interrogé sur le sujet cette semaine au Sénat, le ministre du travail, Olivier Dussopt, avait marqué son désaccord : « cette directive est très différente du projet du Conseil adopté le 12 juin dernier. Quand vous passez de trois critères sur sept à deux critères sur cinq, quand vous allez vers une directive qui permettrait des requalifications massives, y compris de travailleurs qui tiennent à leur statut d’indépendants, nous ne pouvons pas la soutenir. » Le ministre a mis en avant la troisième voie proposée par la France, qui consiste en une instance de dialogue social réservée à ces autoentrepreneurs.

  • « Affaire du 8 décembre » : l’inquiétante condamnation de militants comme terroristes - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/12/affaire-du-8-decembre-linquietante-condamnation-de-militants-comme-terrorist

    Pour Me Raphaël Kempf, la décision dans son ensemble est dangereuse. « Ce jugement signe l’extension à la sphère politique et militante de la notion de terrorisme. Les juges disent que le fait d’exprimer un ressentiment à l’égard de l’institution policière pourrait constituer un acte de terrorisme. Le fait de vouloir s’en prendre à des véhicules de police au cours d’une manifestation peut désormais constituer une intention terroriste. C’est-à-dire que l’intention de commettre des dégradations matérielles au cours d’une manifestation constituera un acte de terrorisme. C’est extrêmement dangereux et contraire au droit. »

  • Préparation de la carte scolaire 2024 - [-SNUipp 47]
    https://47.snuipp.fr/Preparation-de-la-carte-scolaire-2024

    Dotation nationale

    Au cours du CSA-MEN qui s’est tenu le 21 décembre, le ministre a annoncé que les retraits d’emplois dans le premier degré étaient ramenés à 650, au lieu des 1 709 retraits prévus dans le budget 2024.
    La répartition académique est la suivante :

    #école #réduction_des_effectifs #carto

  • Guerre Hamas-Israël : On a demandé à un géographe si ces cartes de la Palestine et d’Israël sont exactes
    https://www.20minutes.fr/monde/israel/4067818-20231222-guerre-hamas-israel-demande-geographe-si-cartes-palestine

    la première carte [de la deuxième série] qui montre la situation en 1947, « illustre d’une certaine manière le slogan sioniste " une terre sans peuple pour un peuple sans terre", le peuple israélien se targuant d’avoir fait " fleurir le désert ". Le procédé contestable est de faire apparaître la Palestine de 1947 comme un désert, évoqué par les zones blanches (publiques et possédées par l’Etat) mais qui du coup apparaissent comme si elles n’étaient ni Palestiniennes ni utilisées. »

    Or, souligne-t-il, « la plus grande partie était bien des terres palestiniennes et utilisées, même si pas forcément privées : des terrains de parcours pour l’élevage, souvent possédées à titre collectif par des communautés villageoises, comme il était fréquent dans cette région, où les terres amirieh, c’est-à-dire nominalement détenues par le prince (amir) étaient en usufruit pour ceux qui les mettaient en valeur. »

  • Phytosanitaires : le constat d’une action publique insuffisante, au terme des travaux de la commission d’enquête | LCP - Assemblée nationale
    https://lcp.fr/actualites/commission-enquete-phyto-247817

    Président et rapporteur de la commission d’enquête ont mutuellement souligné une défaillance structurelle dans l’élaboration de la politique de réduction des pesticides : l’absence de pilotage ministériel efficace depuis le premier plan Ecophyto.

    Mais bon c’est pas trop grave puisqu’en 2030 tout sera résolu. Promis !

    Malgré cela, le rapport s’attache à souligner des « avancées positives » durant la décennie écoulée, notamment par un « effort de recherche inédit » à l’échelle française et européenne, la création d’un fonds d’indemnisation des personnes victimes de produits phytosanitaires par la loi de financement de la Sécurité sociale de 2020 et, surtout, « le retrait de la grande majorité des molécules les plus toxiques » - « autant de points d’appui » pour le prochain plan Ecophyto 2030, actuellement en discussion.

    Pour le « pilotage » de la cellule Demeter par contre il y a du monde.
    #pesticides #foutage_de_gueule

  • Nos chats sont-ils des terreurs écologiques ?

    “Les chats sont une #catastrophe pour la #biodiversité. Les chiens sont une catastrophe pour le climat” a affirmé le 13 décembre, sur TF1, le chercheur médiatique #François_Gemenne, ancien membre du GIEC et enseignant à Science Po Paris. En disant cela, il a admis lui-même aborder un sujet sensible, susceptible de déclencher la colère des téléspectateurs. Et cela n’a pas loupé : la séquence a été largement commentée sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens – y compris d’autres écologistes – rappelant qu’il y avait beaucoup à faire, par exemple s’en prendre aux grands bourgeois et leur train de vie délirant, avant de s’intéresser à l’impact de nos chats et de nos chiens sur la biodiversité et le #climat. Oui mais ne serions-nous pas des défenseurs de la planète en carton-pâte si nous ne considérions pas honnêtement la #responsabilité des animaux les plus populaires et les plus mignons sur ce qu’il nous arrive ?

    1 – La destruction de la biodiversité a plusieurs causes

    Quand on pense à l’écologie, on pense d’abord au sujet du réchauffement climatique dû à l’impact des activités humaines carbonés. Mais il y a d’autres sujets à prendre en compte parmi lesquels la baisse très rapide de la biodiversité (quantité d’espèces différentes sur la planète). Elle est en chute libre car de nombreux êtres vivants disparaissent du fait de la transformation, par les activités humaines, de leur environnement. C’est pourquoi on parle d’une “#sixième_extinction_de_masse” : une grande partie des espèces qui peuplent la terre pourrait disparaître prochainement. Selon l’Office Français de la Biodiversité, un établissement public créé récemment pour promouvoir la sauvegarde de ces espèces, 68 % des populations de vertébrés (mammifères, poissons, oiseaux, reptiles et amphibiens) ont disparu entre 1970 et 2016, soit en moins de 50 ans. Et rien qu’en 15 ans, 30% des oiseaux des champs ont disparu, ainsi que 38% des chauves-souris. Si jamais on s’en fout royalement de ces animaux, on peut se rappeler que tout est lié et que ces disparitions ont des conséquences sur nos vies, car chacune de ces espèces jouent un rôle au sein d’un #écosystème, et que certaines peuvent ensuite prendre le dessus et devenir envahissantes…

    La France a un rôle particulier à jouer car elle est le 6e pays du monde à héberger des espèces menacées. Qu’est-ce qui, chez nous, contribue à cette #extinction_de_masse ? Comme partout, le #changement_climatique joue un rôle important en déstabilisant la vie et la reproduction de nombre d’espèces. Ensuite, la pollution de l’air, de l’eau et du sol est considérée par l’ONG WWF comme la première cause de perte de biodiversité dans le monde. On peut également citer la transformation de l’usage des #sols, avec le développement de l’agriculture intensive et l’étalement urbain : le premier transforme la végétation, par exemple en détruisant les #haies pour augmenter les surfaces cultivables par des engins de plus en plus gros, ce qui dégomme des lieux de vie pour nombres d’espèces, en particulier les insectes et les rongeurs, dont la disparition affecte ensuite les oiseaux.

    Il faut aussi mentionner la surexploitation des animaux, via la #pêche_intensive mais aussi la #chasse, bien que sur cette dernière activité, le débat fasse rage dans le cas de la France : les défenseurs de la chasse estiment qu’elle contribue à préserver la biodiversité, puisque les chasseurs “régulent” certaines espèces potentiellement envahissantes et relâchent dans la nature des animaux qu’ils élèvent le reste de l’année. Les lobbies de chasseurs dépensent beaucoup d’argent et de temps pour imposer cette réalité dans le débat public, allant jusqu’à dire que les chasseurs sont “les premiers écologistes de France”, mais les faits sont têtus : seuls 10% des oiseaux relâchés par leurs soins survivent car ils sont désorientés, incapables de se nourrir correctement et pas autonome. Quiconque vit en zone rurale connaît le spectacle navrant de ces faisans et autres bécasses qui errent au bord des routes, attirés par la présence humaine, en quête de nourriture… Quant à la “régulation” des #espèces_invasives, il semble que cela soit en grande partie une légende urbaine : “La grande majorité des animaux tués à la chasse, approximativement 90 ou 95 % n’ont pas besoin d’être régulés” explique le biologiste Pierre Rigaud au Média Vert.

    2 – Les espèces invasives, produits du #capitalisme mondialisé

    Mais dans la liste des causes de la baisse de la biodiversité, il faut mentionner l’impact très important des espèces invasives introduites par l’homme dans la nature – on arrive à nos chatons. Dans son dernier rapport, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, qui représente 130 gouvernements et publie des rapports réguliers) établit que la “présence cumulative d’#espèces_exotiques s’est accrue de 40% depuis 1980, et est associée à l’intensification des échange commerciaux ainsi qu’à la dynamique et aux tendances démographiques”. Parce que la “#mondialisation” est passée par là, ou, pour le dire clairement, que la #colonisation et la mise sous régime capitaliste du monde entier a eu lieu au cours du XXe siècle, des espèces circulent d’un continent à l’autre et parviennent dans des endroits où elles commettent de gros dégâts sur les espèces endémiques (“endémique” : qui vit dans un lieu donné. S’oppose à “exotique”).

    Le cas du #frelon_asiatique est très symptomatique : cette espèce a débarqué en France, vraisemblablement dans un conteneur venu de Chine, il y a 20 ans et nuit depuis largement à la biodiversité, notamment aux abeilles. 2004, c’est le début de l’intensification des #échanges_commerciaux avec l’Asie du fait de la délocalisation de toute une partie de la production industrielle en Chine, au grand bonheur des entreprises européennes et de leurs profits. Au passage, ils nous ont ramené le frelon.

    Mais nos animaux préférés seraient aussi en cause : les chats sont des mangeurs d’#oiseaux et ont effectivement, comme le dit François Gemenne, une part de responsabilité dans la baisse de la biodiversité… Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’ils provoquent autant de mortalité en France et en Belgique que… nos #fenêtres, contre lesquelles les oiseaux se cognent et meurent… Selon le Muséum d’Histoire Naturelle, interrogé par France Info, les chats ne sont pas les principaux responsables de la disparition des oiseaux car ”Leur raréfaction tient avant tout à la disparition des #insectes et la perte d’habitat. Le chat représente toutefois une pression supplémentaire importante sur une population fragilisée.” Ce serait en #ville et sur les #îles que l’impact des chats serait important, et non dans les campagnes, où il est “un prédateur parmi d’autres”.

    3 – Accuser les chats pour préserver les capitalistes ?

    Lorsque l’on regarde les principaux facteurs de chute de la biodiversité dans le monde, on constate que tout à avoir des décisions humaines. Quel type d’#agriculture développons-nous ? Comment construisons-nous nos villes ? A quelle fréquence faisons-nous circuler les marchandises et les animaux entre les différentes parties du monde ? Quelles activités polluantes décidons-nous de réduire et lesquelles nous choisissons de garder ? On est donc très loin d’une simple équation scientifique : face à un problème comme la sixième extinction de masse, ce sont des décisions collectives potentiellement très conflictuelles que nous devons prendre. Qui arrête son activité ? Qui la poursuit ? Qui va continuer à gagner de l’argent ? Qui va devoir perdre une activité très rentable ?

    Puisque le pouvoir, en France comme dans le monde, appartient aux défenseurs du capitalisme, la décision est pour l’instant la suivante : ce qui génère du profit doit continuer à pouvoir générer plus de profit. L’#agriculture_intensive doit donc continuer et se développer. C’est pourquoi, depuis 50 ans, 70% des haies et des #bocages, refuges de biodiversité, ont disparu, et le phénomène s’accélère. Car les lobbies de l’#agriculture_industrielle ont sévi et, encore récemment, ont obtenu de pouvoir continuer leur jeu de massacre. La #pollution des sols et de l’air ? Elle continue. Le #glyphosate, cet #herbicide qui dégomme les insectes et rend les animaux malades, a été autorisé pour 10 années de plus par l’Union Européenne, pour continuer à produire davantage sur le plan agricole, une production qui sera en grande partie exportée et qui contribuera au grand jeu des profits de l’#agroalimentaire

    Les villes et les villages peuvent continuer de s’étendre et c’est flagrant en zone rurale : puisque le marché du logement est dérégulé et qu’il est plus profitable de construire sur terrain nu que de réhabiliter de l’ancien dans les centre-bourgs, les périphéries des petites villes s’étendent tandis que les centres se meurent… L’#étalement_urbain, qui fait reculer la biodiversité, s’étend sous la pression du #marché_immobilier. Là encore, c’est un choix en faveur du capitalisme et au détriment de la biodiversité… Et inutile de parler du réchauffement climatique : la COP 28, dont la délégation française comprenait Patrick Pouyanné, le patron de TotalEnergies, s’est soldée par un “accord pitoyable”, pour reprendre les mots de Clément Sénéchal, spécialiste du climat, dans Politis. Mais François Gemenne, lui, s’en est réjoui avec enthousiasme.

    Le consensus des dirigeants du monde entier est donc le suivant : il ne faut donner aucune véritable contrainte aux marchés qui prospèrent sur la destruction des espèces vivantes sur cette planète. Et en France, puissance agricole, ce constat est encore plus flagrant.

    Alors, que nous reste-t-il ? Les #décisions_individuelles. Ce pis-aller de l’#écologie_bourgeoise qui consiste finalement à dire : “bon, on a tranché, on ne va pas toucher au train-train du capitalisme qui nous plaît tant mais par contre on va vous demander à vous, citoyens, de faire des efforts pour la planète”. Mais attention : sans trop mentionner la consommation de #viande, le seul “#petit_geste” qui a un impact très significatif parce que la consommation de viande est en moyenne la troisième source d’émission carbone des Français (avant l’avion). Les industriels de la viande veillent au grain et ne veulent surtout pas qu’on se penche là-dessus.

    Parler des animaux domestiques s’inscrit dans cette veine-là. Bien sûr que, dans l’absolu, les chats et les chiens ont un impact sur la biodiversité et sur le climat. Car tout a un #impact. Mais d’une part cet impact reste marginal et d’autre part il est non systémique. Certes, le capitalisme a trouvé un bon filon pour faire du profit sur le dos de nos amours pour ces animaux qui apportent de la joie et du bonheur chez de nombreuses personnes, il suffit d’entrer dans une animalerie pour cela : la diversité des aliments, des jouets, des accessoires, le tout dans des couleurs chatoyantes pour appâter le maître bien plus que le chien… Mais lorsque l’on parle des chats qui mangent des oiseaux, on ne parle pas du capitalisme. Pire, on en profite pour masquer l’impact bien plus significatif de certaines activités. Les chasseurs, qui dépensent de lourds moyens pour influencer le débat public et ne reculent devant aucun argument ne s’y sont pas trompés : #Willy_Schraen, le président de la Fédération Nationale des Chasseurs (FNC) a tenté d’orienter, en 2020, l’attention du public sur l’impact des chats, qu’il accuse, ironie du sort, de trop chasser et qu’il a appelé à piéger. Aucune solidarité dans la profession !

    4 – Sortir du discours écolo bourgeois : un mode d’emploi

    Les chats sont bel et bien des chasseurs mais il existe des solutions pour limiter leur impact sur la biodiversité : stériliser le plus souvent possible pour éviter leur prolifération, les faire sortir uniquement à certaines heures de la journée ou… jouer davantage avec eux durant la journée. Pas sûr que les mêmes solutions fonctionnent pour réduire l’impact de la FNSEA, de TotalEnergies, de Lactalis, de la CMA CGM et de tous les milliardaires français : le patrimoine de 63 d’entre eux, en France, émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié de la population française.

    Pour amuser vos petites boules de poils, la rédaction de Frustration recommande l’arbre à chat. Pour amuser vos petits milliardaires on recommande la visite de l’épave du Titanic dans un sous-marin peu étanche

    Comment utiliser efficacement son temps d’antenne quand on est un scientifique médiatique comme #François_Gemenne ? On peut se faire mousser en se payant un petit bad buzz par la #culpabilisation des individus possédant un chat. Ou bien on peut prioriser les sujets, étant entendu que dans l’absolu, oui, toutes les activités humaines polluent et ont un impact sur la biodiversité. Comment procéder ?

    - Aller du plus systémique au moins systémique : critiquer le capitalisme (ou ses sous-catégories : marché immobilier, #agro-industrie, industrie pétrolière etc.), qui conduit les entreprises et les individus à chercher la production permanente et l’exploitation permanente dans un monde aux ressources finies, plutôt que les chats, qui se contentent de vivre et de paresser sans chercher à performer ou faire preuve de leur respect de la “valeur travail”.
    - Aller du plus impactant au moins impactant : oui, la nourriture des chiens pollue, mais l’industrie de la viande dans le monde est une bombe climatique. Mais peut-être est-il moins gênant de vexer Frolic et Royal Canin que Fleury Michon et Fabien Roussel ?
    – Aller du plus superflu au moins superflu : dans l’ordre, commencer à interdire les yachts et les vols en jet privé avant de s’en prendre à la voiture individuelle serait une bonne chose. Sans quoi, personne ne comprend la demande d’un effort à forte conséquence sur son mode de vie quand, pour d’autres, ce sont les loisirs qui seraient visés.

    Ensuite, puisqu’il faut trancher, que ces choix se fassent démocratiquement. Pour préserver la biodiversité, préfère-t-on interdire la chasse ou limiter le nombre de chats par personne ? Veut-on sortir du modèle agricole productiviste orienté vers la production de viande ou interdire les chiens ? Et si on rappelait au passage que les #animaux_de_compagnie sont parfois la seule famille des personnes seules et fragilisées, notamment parmi les personnes pauvres, et qu’ils fournissent des services à la population, non quantifiable sur le plan financier ?

    Bref, préférez-vous en finir avec les chatons ou avec la bourgeoisie ? De notre côté, la réponse est toute trouvée.

    https://www.frustrationmagazine.fr/chats-ecologie

    #chats #chat #écologie #animaux_domestiques #industrie_agro-alimentaire #priorité #à_lire

  • La violence militaire coloniale au Cameroun et les collections muséales en Allemagne : histoire d’une symbiose.

    « Ne s’obtient que par la force »
    https://visionscarto.net/ne-s-obtient-que-par-la-force

    Voici un texte majeur et inédit que le chercheur Yann LeGall (Université technique de Berlin, TU) a confié à visionscarto. Il a passé des années à lire, décrypter et analyser les rapports dans archives allemandes des expéditions punitives militaires au Cameroun (aussi au Togo) et a fait apparaître non seulement la cruauté coloniale de l’armée allemande, mais aussi, par exemple, le cynisme absolu des directeurs de musées en Allemagne qui n’hésitaient pas à suggérer aux militaires d’engager des expéditions dans des lieux où se trouvaient des objets et œuvres d’art qu’ils convoitaient...

    Trois décennies d’exactions et de pillages, dont le résultat est la présence dans les musée allemands de plus de 60 000 objets camerounais divers volés lors des raids militaires, et par conséquence, l’absence au Cameroun de ce patrimoine culturel qui reste — plus d’un siècle après — encore une blessure vive.

    C’est long, mais cette histoire (dans les deux sens du terme) est importante. L’Allemagne a fait depuis quelques décennies, un énorme travail mémoriel sur la période nazie, ainsi que sur la période DDR, mais jusqu’à aujourd’hui, pas trop sur la période coloniale. Lacune qui commence à être comblée, car d’une part il y a ce projet, mais aussi d’autres mouvements, comme ce processus qui s’engage, de "débaptisation" des rues et avenues qui portent encore le nom des grands criminels, acteurs majeurs de cette période coloniale.

    –---

    Cet article — le premier d’une série dont la publication sera étalée dans les prochaines semaines, a été initialement publié en allemand dans l’Atlas der Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland (Atlas de l’absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne) , issu du projet « Umgekehrte Sammlungsgeschichte » (Histoire inversée des collections) porté par l’Université de Dschang au Cameroun (Prof. Dr. Albert Gouaffo) et l’Université Technique de Berlin (Prof. Dr. Bénédicte Savoy).

    Avec des remerciements tout particuliers à Isabelle Saint-Saëns pour l’édition méticuleuse de la version française de ce texte. La cartographie est conçue et produite par Philippe Rekacewicz.

  • Pour le chercheur Antoine Math, « il s’agit d’une #préférence_nationale déguisée »

    Mediapart : Est-ce un changement de nature du versement des prestations sociales avec un #délai_de_carence étendu de six mois à cinq ans ou est-ce que ce texte signe un rapprochement du concept de préférence nationale ?

    Antoine Math : Il s’agit d’une préférence nationale déguisée. L’objectif, ou les effets recherchés, de la préférence nationale, c’est d’exclure les étrangers du seul fait d’être #étrangers. Cette fois-ci, vous atteignez presque la même chose si vous édictez une condition de plus en plus difficile à remplir pour les personnes étrangères. C’est extrêmement grave au regard du principe d’égalité.

    Cette condition d’antériorité de titre de séjour a pour fonction de fait de se substituer à une préférence nationale, qui, elle, est formellement et juridiquement impossible au regard de la Constitution actuelle et des engagements de la France, notamment la Convention européenne des droits de l’homme. Comme on ne peut pas exclure tous les étrangers, on fait en sorte d’en exclure une proportion toujours plus grande pour se rapprocher des effets de la préférence nationale.

    Cette condition ne va pas de soi et va conduire à exclure même des personnes étrangères remplissant cette condition. En effet, le moindre renouvellement de #titre_de_séjour peut prendre plus longtemps que prévu [ah oui...]. Il suffit d’avoir une rupture administrative de quelques jours le temps de décrocher un rendez-vous ou une convocation à la préfecture, ou de recevoir un récépissé ou une attestation de demande de titre ou de renouvellement de titre, pour que tous les compteurs soient remis à zéro, que l’on considère que la personne ne remplit plus la condition d’antériorité de séjour régulier de façon continue. Le fonctionnement de cette condition est connu puisqu’on a l’expérience avec le #RSA, avec la #prime_d’activité ou le #minimum_vieillesse.

    Donc, on a des gens, ils sont là parfois depuis 20 ans, en situation régulière, et ils sont pourtant exclus. 

    En outre, quand vous disposez d’un titre de séjour, par exemple une carte de résident d’une durée de validité de 10 ans qui vous a été attribuée ou renouvelée il y a 2 ans, vous pouvez justifier avec cette carte d’une antériorité de séjour régulier de 2 ans, mais pas de 5 ans. Or, pour le justifier, vous ne disposez plus des titres de séjour précédents que vous avez rendus à la préfecture lors du renouvellement. Donc si vous n’avez pas eu la présence d’esprit de conserver des photocopies ou des scans, ou que vous les avez perdus, vous ne pouvez justifier de cette condition.

    Le parti Les Républicains (LR) colle au programme du RN, qui se félicite de cette victoire idéologique, et les parlementaires de Renaissance donnent du crédit à cela, c’est un changement de paradigme important, comment en est-on arrivé là ?

    On dit souvent que le problème n’est pas seulement le bruit des bottes mais aussi le silence des pantoufles. Mais je crois qu’entre les deux, il y a aussi les lâchetés de tous ceux qui ont bénéficié, au moins à un moment, de la voix ou du pouvoir, y compris à #gauche.

    Ce projet de loi vient de loin, ça fait longtemps que les esprits sont préparés. En 2004 par exemple, la première loi Sarkozy sur l’#immigration fait passer cette condition de séjour régulier de trois à cinq ans pour pouvoir toucher le #RSA (RMI à l’époque). En 2006, cette condition de cinq ans est étendue au minimum invalidité et au minimum vieillesse. En 2012, un amendement a fait passer de cinq à dix ans la condition d’antériorité de titre de séjour pour le minimum invalidité et le minimum vieillesse.

    La même année, le RSA est introduit à Mayotte en 2012, mais avec une condition portée à 15 ans. Idem pour percevoir l’allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse. En Guyane, comme dans l’hexagone, la condition d’antériorité de titres de séjours pour percevoir le RSA est de 5 ans.

    Sauf qu’en 2018, cette majorité a fait voter au Parlement, lors du projet de loi de finances, une disposition pour porter cette durée à 15 ans. Cette disposition a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel. Mais cet épisode témoigne bien que le basculement ne s’est pas produit hier. Les esprits ont été contaminés, bien au-delà de l’extrême droite et de la droite depuis un certain temps.

    [A.M. préserve la gauche au cas où elle puisse servir à quelque chose. C’est 1988, en fait https://seenthis.net/messages/1032496#message1032561]

    Qu’est-ce que la mise en œuvre de cette loi pourrait changer avec l’impossibilité de toucher les prestations sociales dans un délai raisonnable ?

    Concrètement, cela va générer un grand désordre avec une mise en œuvre infernale et des #démarches_infinies. Car, au regard des textes internationaux, il y aura des personnes épargnées de cette restriction grâce à des textes internationaux les protégeant et exigeant l’égalité de traitement ou la non-discrimination. On peut citer le cas des Algériens, déjà non concernés par les restrictions existantes pour l’accès au RSA, à la prime d’activité ou au minimum vieillesse.
    Si la mesure est appliquée, les personnes vont aussi devoir conserver des copies de tous leurs titres de séjour – qui sont rendus à la préfecture à chaque renouvellement – pour prouver qu’ils sont en France depuis un certain nombre d’années. Ceux qui ne savent pas qu’il faut tout archiver ou qui vont perdre ces documents ne vont pouvoir prétendre à aucune allocation.

    Sans compter la paupérisation accentuée de cette population déjà fragilisée…

    C’est évident, cela va être catastrophique pour les personnes concernées et leur entourage. Cela va priver des familles et des enfants de prestations sociales. Cela va conduire des familles à ne plus pouvoir se loger, à ne plus pouvoir payer le #loyer, à subir des #expulsions en raison des impayés. On peut imaginer qu’il y ait une proportion assez importante des quartiers populaires qui soient touchés. Ils n’ont pas besoin de se voir tailler davantage dans leurs droits et dans leurs ressources.

    Puis, ça instille dans les esprits l’idée que le #principe_d’égalité est plus que secondaire dès lors qu’on parle de personnes étrangères. Cette réforme est une étape supplémentaire dans la mise de côté des principes élémentaires qui président à notre système de #protection_sociale, en particulier l’égalité des #droits ou l’#universalité_[orique]_. Et cette dégradation risque d’être suivie, derrière, d’autres étapes, encore bien pires, de manière graduelle.

    On épargne certaines catégories, celles et ceux qui ont un #emploi, avec cette idée qu’il y aurait d’un côté les méritants et de l’autre les #assistés #fraudeurs.

    Ce projet de loi omet de prendre en compte le fait que les étrangers contribuent au système social par leur travail ou leurs impôts. Au-delà de la philosophie de la mesure, c’est foncièrement injuste de les priver des prestations sociales…

    Ce sont des arguties [que Mediapart et une gauche du macronisme soudés par l’idéologie du travail cultivent] pour justifier les restrictions et se draper derrière une forme de rationalité. On emprunte un discours de légitimation des droits, certains ayant un caractère contributif car au moins en partie financés par les cotisations des bénéficiaires qui pourraient être un peu épargnés, et d’autres droits, considérés comme moins contributifs, pour lesquels on pourrait opérer tout type de restriction et de discrimination.

    Depuis les restrictions introduites en 1993, il ne suffit pas de cotiser ou d’avoir cotisé pour bénéficier de prestations d’assurances sociales – vieillesse, maladie, invalidité, etc. - dès lors que vous êtes étranger.
    Par exemple, aujourd’hui, même si vous avez travaillé et cotisé pendant 40 ans et que, pour une raison X ou Y, vous n’avez pas de titre de séjour au moment où vous partez à la retraite (soit que vous avez eu un problème lors d’un renouvellement, soit qu’après être parti de France, vous êtes revenu justement pour faciliter la liquidation de votre retraite), vous ne toucherez pas votre #retraite tant que vous n’aurez pas de titre de séjour. Peu importe que vous ayez cotisé pendant des années.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/191223/pour-le-chercheur-antoine-math-il-s-agit-d-une-preference-nationale-deguis

    #AAH

  • Jachère | Philippe Aigrain | éditions publie.net
    https://www.publie.net/livre/jachere-philippe-aigrain

    Chouette texte et belles illustrations. #Livre publié à titre posthume, l’auteur étant mort avant d’avoir finalisé le récit dont on perçoit l’influence de Descola (entre autres).

    Le roman nous place dans un temps d’après le chaos. L’humanité, dévastée par des années de guerres, ravagée par les virus est au bord de l’extinction. C’est dans ce contexte que se rassemble une petite communauté. Ils et elles sont douze. Ensemble, ils arpentent les champs de bataille qu’ont laissé dans leur sillage les robots tueurs. Ensemble, modestement, ils tentent de réamorcer les rouages de la civilisation. Tout se complique lorsqu’ils commencent à converser avec des machines militaires fatiguées d’avoir œuvré tout ce temps à détruire. Peut-on envisager de reconstruire avec elles ?

    La quête fixée par ce petit groupe est plus humble que celles qu’on trouve généralement dans les récits post-apocalyptiques. L’enjeu est moins le survivalisme individuel que la survie des communautés humaines, l’entente entre les hommes, les femmes et les non-humains.

    Inspiré par des penseurs tels que Philippe Descola ou Gilbert Simondon, Philippe Aigrain dans ce deuxième roman d’une grande délicatesse chemine avec des littératures qui ont contribué à former son regard et son écriture. Ainsi Marielle Macé, Nastassja Martin ou Bérengère Cornut peuvent être invoquées. Le tout illustré par Roxane Lecomte qui prête vie aux montagnes slovènes, véritable actrices à part entière du récit. Sans oublier Marie Cosnay, dont Jachère doit beaucoup, et qui prolonge la lecture d’une postface émue.

  • De part et d’autre des Pyrénées : l’IVG dans la Constitution ou devant un tribunal !

    omme prévu Emmanuel Macron a présenté ce jour en Conseil des Ministres le projet de loi inscrivant le droit à l’IVG dans la Constitution. Et comme prévu, il a retenu la formulation votée au Sénat en février dernier qui stipule : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».

    Ce projet de loi n’assure en rien contre d’éventuelles régressions sur les dites « conditions » type par exemple supprimer le remboursement de l’IVG ou interdire l’IVG aux mineures sans autorisation parentale. L’ajout du mot « garantie » ne change en l’occurrence rien à l’affaire. Nous réclamons un droit comme l’a voté l’Assemblée nationale, notre revendication est constante.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/20/de-part-et-dautre-des-pyrenees-livg-dans-la-co

    #feminisme #ivg #france #andorre

  • Les matraqueurs à l’hôpital : opération contre-insurrectionnelle - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/12/18/les-matraqueurs-a-lhopital-operation-contre-insurrectionnelle

    18 décembre 2023
    Corruption, Éducation, Technique policière
    Nounours, gilets pare-balles et cagoules : la propagande de Noël dans les hôpitaux

    Il fut un temps où l’on envoyait des clowns pour faire rire les enfants hospitalisés. Aujourd’hui, ce sont des policiers armés, cagoulés et en uniforme, avec des motos qui débarquent à l’hôpital pour les petits malades. Pas sûr que les enfants aient gagné au change.

    Mercredi 13 décembre la BRAV, unité policière ultra-violente parisienne, et la BRI, unité anti-terroriste, se rendent à l’hôpital Necker, un établissement pour enfants à Paris. Les policiers ont mis les grands moyens : un agent déguisé en père Noël est hissé sur un véhicule blindé, d’autres sont en tenues de Batman ou Spiderman, les médias ont été invités… Cette année, petit papa Noël tire des grenades et frappe à la matraque. Cette opération est-elle financée par l’État ?

    Le Parisien écrit que des « représentants de l’AP-HP » étaient « un peu tendus ». Forcément, les manifestations de soignants sont régulièrement gazées et matraquées par ces mêmes policiers qui viennent se faire de la publicité dans leur hôpital au moment de Noël.

    Même mise en scène au CHU de Nantes, preuve qu’il s’agit d’une opération concertée : « Une trentaine d’enfants hospitalisés en pédiatrie, oncologie, soins intensifs ou post-urgences, ont reçu la visite de policiers de Nantes et Saint-Nazaire » écrit Ouest-France. Les enfants ont eu la “chance” de recevoir des cadeaux de la BRI, des CRS qui font régner la violence dans les rues de Nantes et même de la Police aux Frontières, qui traque les étrangers et met des familles en centre de rétention. Des amis du genre humain.

    L’hôpital est mourant. Les enfants malades sont insuffisamment pris en charge à cause du manque de moyens. En septembre, une fillette de six mois est décédée des suites de difficultés respiratoires à Carhaix, faute de place à l’hôpital. Les soignant-es crient leur désespoir depuis des années. Mais la police, qui croule sous l’argent public, profite des fêtes pour déployer sa communication avec l’aide de médias aux ordres, qui diffusent des images pleines d’émotions : la police aime les enfants et leur offre des doudous.

    Quelle autre profession bénéficie de telles opérations médiatiques pour redorer son image ? Il s’agit de propagande sur le dos d’enfants malades. Si les policiers veulent aider l’hôpital et les jeunes patients, pourquoi ne le font-ils pas sur leur temps libre, sans uniforme et surtout sans photographes ? Pourquoi ne refusent-ils pas de réprimer les soignant-es lors des manifestations réclamant plus de moyens pour l’hôpital ?

    L’année dernière, lors d’une opération similaire, la direction de la police nantaise assumait dans Ouest-France : « Cela fait partie de la volonté de rapprochement entre la police et la population. Nous en profitons pour faire découvrir nos métiers et notre matériel ». Les autorités revendiquent donc à demi-mot l’instrumentalisation de petits hospitalisés pour promouvoir un métier de plus en plus contesté. La BRI qui paradait à l’hôpital Necker est aussi celle qui tirait à vue et arrêtait de jeunes adolescents cet été après la mort de Nahel.

    La police dans les écoles, dans les hôpitaux, dans les activités périscolaires : ce cauchemar ne peut avoir lieu sans la collaboration active de soignant-es, de profs, d’animateurs et animatrices. Tout est fait pour endoctriner les enfants dès le plus jeune âge.

    La répression physique de plus en plus insoutenable et dénoncée par la population ne peut s’imposer qu’en préparant les esprits, en rendant légitime la violence de la police. C’est une opération de contre-insurrection : une forme de propagande théorisée par l’État français depuis la Guerre d’Algérie.

    Cette doctrine politique et militaire vise à obtenir le soutien de la population dans le cadre d’un conflit entre les autorités et les forces contestataires. Il s’agit de mener des actions de propagande

  • Angela Davis, activiste américaine : « Les révolutions ne se produisent pas d’un coup de baguette magique »

    Récit d’une "vie de lutte, l’histoire d’une « personne ordinaire » devenue une icône."

    Ce printemps, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a décidé de changer le nom du lycée Angela-Davis à Saint-Denis en lycée Rosa-Parks. Vous étiez trop radicale, selon elle. Que pensez-vous de cette décision ?

    Ce matin, j’ai participé à une réunion avec des enseignants et des élèves de ce lycée. Je leur ai dit que les gens de droite qui ont insisté pour remplacer mon nom par celui de Rosa Parks ne savent pas qui est Rosa Parks. Donner à un lycée son nom pour tenter d’offrir un symbole moins radical est assez amusant ! Je ne me mettrais certainement pas en opposition avec Rosa Parks, qui est l’une de mes héroïnes. Sa vie a été beaucoup plus révolutionnaire que ce que la plupart des gens en savent et davantage que la mienne. Je suis donc parfaitement d’accord pour que ce lycée porte son nom.

    Etes-vous toujours révolutionnaire ?

    Je pense que nous avons changé notre conception de la révolution, de ce qu’elle implique. Les révolutions ne se produisent pas d’un coup de baguette magique. Les révolutions ont un mouvement, une histoire. Je peux dire que oui, nous nous battons pour poursuivre une trajectoire révolutionnaire, face à tous ceux qui, en face, essaient désespérément d’empêcher cette trajectoire de se poursuivre.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/17/angela-davis-activiste-americaine-les-revolutions-ne-se-produisent-pas-d-un-

    https://archive.is/7r6UT

    #révolution

  • Environnement . Dans le nord du Japon, des “tonnes” de poissons échoués et beaucoup de questions
    https://www.courrierinternational.com/article/environnement-dans-le-nord-du-japon-des-tonnes-de-poissons-ec

    Des plages de la ville de Hakodate entièrement recouvertes de poissons morts, le 7 décembre 2023, sur l’île de Hokkaido. Photo YOSHINORI YASUI/The Yomiuri Shimbun/AFP

    Dans le nord du Japon, des “tonnes” de poissons échoués et beaucoup de questions

    Ces derniers temps, une quantité impressionnante de sardines et de maquereaux se sont échoués sur des plages de Hokkaido, dans le nord de l’archipel. Alors que les médias étrangers pointent le rejet d’eau contaminé de Fukushima, la presse japonaise note que tout peut s’expliquer par des raisons naturelles et que le phénomène ne serait pas si exceptionnel.

    Que se passe-t-il dans les fonds marins japonais ? Dans le sud de l’île de Hokkaido, dans le nord du Japon, les habitants voient ces derniers jours des sardines et maquereaux s’échouer massivement sur des plages. Ainsi, dans la ville d’Esashi, qui donne sur la mer du Japon (ou mer de l’Est), des pêcheurs locaux ont trouvé une tonne de sardines mortes le 13 décembre, a rapporté la chaîne de télévision locale STV News. Les autorités locales appellent à ne pas consommer ces poissons tant que la cause de leur mort est inconnue.

    Cet incident fait suite à un phénomène similaire, mais d’une plus grande ampleur, constaté le 7 décembre sur les côtes de la ville de Hakodate, où des plages entières ont été littéralement recouvertes par des sardines et maquereaux échoués. “On estime la quantité à 1 200 tonnes”, a rapporté le journal Asahi Shimbun.

    Incident diplomatique
    Très spectaculaires, les images de ces plages jonchées d’un tapis de poissons morts ont même fait le tour du monde, au point de provoquer un petit incident diplomatique. En effet, certains médias étrangers ont attribué la cause du phénomène au rejet dans l’océan Pacifique de l’eau contaminée de la centrale de Fukushima, endommagée lors de l’accident de 2011.

    https://youtu.be/Y13sm_svv5s?feature=shared

    “Des milliers de tonnes de poissons morts se sont échoués sur une plage du nord du Japon, alimentant l’hypothèse selon laquelle le rejet d’eau radioactive en provenance de la centrale nucléaire de Fukushima aurait causé des ravages dans l’écosystème local”, écrivait, le 8 décembre, le tabloïd britannique The Daily Mail.

    Les autorités locales rejettent en bloc le lien entre la contamination radioactive et l’échouage de poissons. “C’est une fausse information sans fondement scientifique”, tranche le gouvernement de Hokkaido, cité par le journal régional Hokkaido Shimbun. Jugeant l’article du Daily Mail “inapproprié”, le ministère des Affaires étrangères nippon a admis avoir pris contact avec le quotidien britannique, en avançant qu’“aucune anomalie n’a été constatée” depuis le début du rejet des eaux de Fukushima en août, selon le journal national Chunichi Shimbun.

    Phénomène pas si rare

    Quant aux scientifiques japonais, ils se montrent également très sceptiques sur le bien-fondé de cette théorie. Si la cause précise est encore inconnue, le phénomène a eu lieu “soit parce qu’un banc de poissons s’est retrouvé coincé dans une masse d’eau froide et est resté bloqué, [soit] peut-être [parce] que les poissons ont été acculés jusqu’à la côte par des prédateurs comme des dauphins pour au final s’échouer sur les plages”, analyse le biologiste marin Takashi Fujioka, interrogé par l’édition japonaise du Huffington Post.

    De fait, en dépit de ces images spectaculaires, l’échouage de poissons sur des plages est un phénomène parfois constaté, surtout en hiver. “C’est un phénomène qui se produit une fois par poignée d’années”, continue Fujioka, en rappelant qu’en décembre 2021 un nombre massif de sardines se sont échouées sur la plage de la ville de Matsumae, également dans le sud de l’île de Hokkaido.

  • Le château Hélix, un château abandonné qui donne le vertige. Comment peut-on laisser à l’abandon un endroit aussi beau, aussi grand ? Ce genre de question revient à chaque fois. On ère de détours en rêves, se l’approprier, rénover, mais à vrai dire le manque de réponse reste criant. On ne sait pas.

    Derrière à la radio ou dans les journaux, le manque de logement se fait criant – hurlant presque, des gens des enfants dehors : et voilà un château de plus livré à la déréliction.

    Le documentaire complet est disponible ici : https://tchorski.fr/24/helix.htm

    Ce château est surtout connu pour la beauté de ses escaliers en spirales. Légèrement asymétriques, elles donnent un aspect de volute, comme une fumée évanescente qui tourbillonne. On pourrait l’appeler aussi le château escargot du fait de l’enroulement de la coquille. Se promener dans ce lieu à la dimension infinie donne le vertige.

    C’est un lieu qui se visite avec lenteur, tant la vue majestueuse sur les alpages est splendide. Son histoire est jalonnée de mystère, mais tout du moins ce fut un centre de vacances (d’où les skis et les alignements de chambres) puis un centre de désintoxication pour toxicomanes. Activité plus discrète, il ne subsiste de cette dernière que quelques papiers moisis et éparpillés dans je ne sais quels recoins de greniers.

    Ce château est une échappée hors du temps, dans les colimaçons des escaliers un enivrement ; on en repart dans la sérénité et le manque : déjà se quitter. Nul doute que ça n’a pas été abandonné par choix délibéré. Les frais faramineux ont dû conduire à cela. Il serait très grand temps de le reprendre.

  • Accorder le statut de salarié-e-s à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs handicapé-e-es en établissement et services d’aide par le travail

    Madame la première Ministre,
    La conférence nationale du handicap du 26 avril 2023 a affirmé une ambition majeure : « cesser d’enfermer les personnes dans des dispositifs et des parcours spécifiques et rendre l’environnement professionnel de droit commun totalement accessible, quel que soit le handicap ». Mais la loi Plein Emploi adoptée par le parlement ne change pas le statut des travailleur·euse.s en ESAT toujours « usager-ère-s » et dépendant du Code de l’Action Sociale et des Familles et non du Code du travail, ce qui reste pour les personnes concernées une grave discrimination et une non-reconnaissance de leur travail.

    En droit du travail, trois notions principales déterminent la qualité de salarié.e : le contrat de travail, la rémunération et le lien de subordination. Ces critères doivent s’appliquer à toutes les personnes qui travaillent en ESAT.

    Maintenir ces personnes dans la seule mouvance de l’action médico-sociale est contradictoire avec l‘objectif recherché : « Chacun est présumé pouvoir travailler en milieu ordinaire ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/15/accorder-le-statut-de-salarie-e-s-a-toutes-les

    #travail

  • Next - Florie Marie démissionne de la présidence du Parti Pirate International
    https://next.ink/brief_article/florie-marie-demissionne-de-la-presidence-du-parti-pirate-international

    La présidente du Parti Pirate International (PPI), Florie Marie, a annoncé ce week-end sa démission. « Ce que j’ai entre les mains, le mandat que je dois mener aujourd’hui, c’est celui de la présidence d’une coquille vide pour une organisation qui se meurt », explique-t-elle dans un billet de blog reprenant le texte de sa démission.

    Florie Marie avait pris la tête du PPI en janvier dernier après s’être présentée aux législatives de 2017 avec l’étiquette du Parti Pirate français dans la sixième circonscription de Seine-Saint-Denis, puis avoir mené la liste de ce même parti aux élections européennes en 2019.

    « Le Parti Pirate était peut-être une belle promesse, au départ, la promesse d’une transformation de la société avec des idées progressistes, des propositions ambitieuses, un programme futuriste qui suggérait un renouveau démocratique, la défense des libertés individuelles, l’utilisation de cet outil merveilleux qu’est Internet dans l’exercice de la politique. Mais cette promesse a été portée par des personnes malveillantes avec des ambitions personnelles, à tel point qu’elles ont détruit tout ce qui aurait pu faire du Parti Pirate une organisation saine, pérenne et progressiste », se lamente-t-elle.

    Dans une vidéo diffusant l’assemblée générale du PPI qu’elle a publiée, La militante décrit un climat hostile, de harcèlement et pointe des problèmes de sexisme dans l’organisation internationale.

    Elle explique que sa parole était dévalorisée au sein du parti par « le discrédit, l’insulte, le mépris, la condescendance… ». Elle ajoute que « l’Islande, la Suède, l’Autriche, même la France avaient fini par fuir devant leurs gamineries, devant leur approbation ou leur absence de réaction face aux pires traitements réservés à toutes les femmes qui auraient eu l’outrecuidance de leur tenir tête, même l’espace d’un instant, quel que soit le sujet ».

    Cette démission est annoncée à sept mois des européennes, élections où le Parti Pirate Européen, membre observateur du Parti Pirate International selon le site du PPI, essaye généralement de se faire entendre.

    • Je ne sais pas s’il fait partie des personnes incriminées mais quand je vois ce que poste un de ses porte parole (a priori l’un des plus en vue) sur twitter, ça ne m’étonne pas. Exemple de ses derniers tweets : relais de la fake news sur les féministes qui n’auraient pas soutenu les israéliennes violées, critique de la une de Libé sur Mac Lesggy ("énorme malaise" pour lui... pour rappel Libé a enquêté sur les multiples conflits d’intérêt de Lesggy)... Et jamais un seul message sur des sujets sociaux. Le tout avec un ton condescendant de monsieur je-sais-tout.

    • https://floriemarie.fr/index.php/2023/12/09/discours-ma-demission-de-la-presidence-du-parti-pirate-international-my-

      Ce que je pensais des partis politiques il y a 15 ans est plus que jamais vrai et toujours d’actualité. Simone Weil avait raison, pour le bien de notre société nous devrions tout faire pour détruire les partis politiques, et ce n’est pas en essayant de changer l’un d’entre eux, un parti qui n’a pas envie d’évoluer et qui se complait dans la médiocrité portée par ses insipides, lâches, misogynes et grotesques représentants, que nous y parviendrons.

  • La France, alignée avec la Hongrie de Viktor Orbán, insiste pour surveiller les journalistes sans autorisation judiciaire
    https://disclose.ngo/fr/article/la-france-alignee-avec-la-hongrie-de-viktor-orban-veut-surveiller-les-jour

    Au cours d’une réunion organisée à Bruxelles le 12 décembre, la France, main dans la main avec la Hongrie, a réclamé des mesures toujours plus liberticides contre les journalistes dans le cadre des discussions sur l’European Media Freedom Act, révèlent de nouveaux documents obtenus par Disclose, Investigate Europe et Follow the Money. Lire l’article