alimielle

Les filles sages finissent au paradis, les autres vont où elles veulent.

  • L’universalité véritable suppose la décolonisation des savoirs - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/luniversalite-veritable-suppose-la-decolonisation-des-savoirs

    En second lieu, il nous faut remarquer que l’enseignement de l’histoire des disciplines se limite généralement à l’histoire des théories ou des auteurs et autrices. Les liens historiques entre développement des sciences sociales et colonialisme – et/ou colonialité – européen et nord-américain ont imposé une division internationale du travail épistémique où le travail théorique et conceptuel est la prérogative du centre et donc de l’Occident. Il s’ensuit logiquement que la liste des « classiques » devant être lus ou connus par les étudiants est presque invariablement la même dans tous les pays et ne comporte la plupart du temps que des hommes occidentaux. L’ouverture du canon est un enjeu fondamental. Cela ne signifie pas qu’il faudrait obligatoirement en faire un concentré représentatif en termes de genre, de régions du monde, d’ethnicité, de race ou de religion. Mais il ne peut non plus demeurer un impensé. Produire une histoire plus ouverte des disciplines et travailler sur les processus de canonisation doit permettre de ne pas rejeter en bloc toute idée de canon et de le rendre plus inclusif et plus diversifié. L’anthropologie de la paysannerie gagnerait à faire lire le sociologue chinois Fei Xiaotong, tout comme l’épistémologie et la méthodologie de l’anthropologie se nourriraient efficacement des travaux de l’anthropologue sud-africain Archie Mafeje ou de la spécialiste d’éducation maorie et néo-zélandaise Linda Tuhiwai Smith, tandis que les questions de genre peuvent aujourd’hui difficilement être pensées sans y adjoindre les textes de Maria Lugones ou de la sociologue nigériane Oyèrónkẹ Oyěwùmí. Ce ne sont là que quelques exemples des possibilités offertes par un élargissement des perspectives, en particulier pour les étudiant·es.

    #livre #décolonial #universalisme #savoir

  • [Plein la tête pour pas un rond] Fatima Ouassak
    https://www.radiopanik.org/emissions/plein-la-tete-pour-pas-un-rond/fatima-ouassak

    Politologue et activiste, Fatima Ouassak a formulé dans son premier ouvrage (La puissance des mères. Pour un nouveau sujet révolutionnaire, 2020) et avec l’ouverture de la maison Verdragon à Bagnolet, une proposition politique écologiste à partir d’un point de vue apparemment minoritaire et périphérique : celui des mères des quartiers populaires comme sujets politiques.

    Avec son nouvel ouvrage, Pour une #écologie pirate, elle revient plus spécifiquement sur l’instrumentalisation de l’écologie contre les habitants des quartiers populaires, et sur les obstacles politiques et symboliques à renverser pour qu’émergent d’autres trajectoires écologiques, menées à partir de ces territoires.

    Les mondes de nos ancêtres se sont déjà effondrés. Et pourtant nous sommes là, nous rions avec nos enfants. Nous résistons (...)

    #quartier_populaire #justice #migation #justice_environnementale #écologie_populaire #écologie,quartier_populaire,justice,migation,justice_environnementale,écologie_populaire
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/plein-la-tete-pour-pas-un-rond/fatima-ouassak_15683__1.mp3

  • Pénurie des pilules abortives à Lille : les intérêts du patronat menacent le droit à l’IVG
    https://www.revolutionpermanente.fr/Penurie-des-pilules-abortives-a-Lille-les-interets-du-patronat-

    Comme le développe Pauline Londeix : « On a été contactés début mars par plusieurs organisations de terrain sans se concerter entre elles pour dire qu’elles entendaient parler de ruptures de misoprostol. Je suis allée voir sur le site de l’ANSM, qui doit tenir un suivi des tensions et des pénuries de médicaments et il y avait une note du fabriquant depuis septembre, qui disait avoir constaté des impuretés dans sa production et avoir dû l’arrêter. Pourquoi n’y a-t-il qu’un seul producteur ? Parce que c’est sous brevet ! La seule firme qui produit le Misoprostol est Norgine, et cela recoupe tous les soucis structurels de l’industrie du médicament, qui est très concentrée et au moindre problème sur un site de production la production peut s’arrêter ! Et en pratique cela peut remettre en cause le droit à l’avortement pendant des mois et des mois. ». En l’occurrence, la pénurie est causée par le fait qu’un seul site en Europe produit le Misoprostol et que le producteur a constaté une impureté dans ses produits et a donc cessé la production en septembre dernier le temps de résoudre le problème.

    #ivg #big_pharma #médicaments #soin

  • (1) Le foot solidaire | ARTE Regards - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=0aqATR7MHNI

    Face à une pauvreté jamais vue depuis trois décennies, les supporters des deux grands clubs de foot de Liverpool, ordinairement rivaux, se sont réunis pour créer un immense réseau de redistribution alimentaire. Il a depuis essaimé dans tout le pays, fondant une nouvelle forme de solidarité.

    Confrontées à une inflation galopante et des conditions de travail de plus en plus précaires, des milliers de Britanniques ont faim. Face à un état providence inexistant, reste l’entraide : à Liverpool, les supporters des deux grands clubs de foot de la ville se sont réunis, il y a 7 ans, pour construire un immense réseau de redistribution alimentaire, qui a depuis essaimé dans tout le pays. Et selon ses fondateurs, ce petit miracle a un nom : la solidarité de la classe ouvrière.

    #foot #solidarité #alimentation

  • (3) Vieillir enfermés | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=fw7mh7QbPp4

    Le quotidien poignant des équipes dévouées et des résidents esseulés d’un Ehpad frappé par la Covid-19. Un documentaire en immersion dans lequel la pandémie crée un effet de loupe sur les conditions de vie indignes de nos aînés.

    Mars 2020, à l’Ehpad Furtado-Heine, dans le 14e arrondissement de Paris. « Madame Benichou, on a eu le résultat de votre test. Vous portez le virus du Covid. Il ne faut pas rester dans le couloir, sinon vous allez contaminer les autres résidents », explique Anita Rossi, la directrice, protégée de la tête aux pieds. Son interlocutrice, une vieille dame postée dans le couloir, le dos courbé mais la parole vive, panique à l’idée de rester cloîtrée dans sa chambre. Sur les 120 résidents, 35 sont malades du virus et 8 en sont déjà décédés. Une partie du personnel est en arrêt maladie et l’autre tente tant bien que mal de faire face.

    Infinie bienveillance

    Pendant trois mois, le réalisateur Éric Guéret et son équipe ont partagé le quotidien de cet Ehpad, de ses employés et de ses résidents. Ce documentaire en immersion raconte l’engagement sans faille de ces héros en blouse blanche, les états que chacun traverse et verbalise tout au long du film, du sentiment de tristesse à celui, plus vertigineux encore, « d’être coupé de ses émotions », sans oublier la peur, le courage, la solidarité et le dévouement. Au milieu de ce chaos infernal, alors que tous les résidents sont enfermés dans leur chambre et privés de visites, les équipes continuent, dans le peu de temps dont elles disposent, de s’occuper des anciens avec une infinie bienveillance. Ce document poignant, où l’épidémie agit comme un révélateur, incite à regarder en face les conditions de vie dans les Ehpad, des lieux où, par manque de moyens, on meurt du virus mais aussi de ce qu’il amplifie : la solitude et l’ennui.

    Documentaire d’Eric Guéret (France, 2020, 1h)

    Disponible jusqu’au 23/05/2023

    #ehpad #infirmières #santé #soin #covid

  • À Nantes, quatre étudiantes qui manifestaient accusent la police de violences sexuelles | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/180323/nantes-quatre-etudiantes-qui-manifestaient-accusent-la-police-de-violences

    « L’émotion de ma cliente est considérable, explique Me Anne Bouillon, avocate d’une des quatre étudiantes. J’ai reçu une jeune femme profondément impactée, perturbée par ce qu’elle venait de vivre. Elle a subi une fouille sur le corps, sur les parties intimes, de la part d’une policière. Elle vit les choses sur le registre de l’agression intime. L’objectif premier était a minima d’humilier, et d’impressionner. Les gestes décrits sont inexplicables, et on ne peut en aucun cas les rattacher à une opération de contrôle. Comment est-ce qu’en manifestant calmement on peut être amenée à subir une fouille de cette nature-là ? C’est extrêmement grave. »

    « Mes clientes dénoncent les gestes de palpation qu’elles ont subis dans le cadre de ce contrôle, commente Me Aurélie Rolland, qui défend deux autres étudiantes. Les faits que les jeunes filles décrivent, des palpations avec les mains à l’intérieur des sous-vêtements, m’apparaissent hallucinants. Ils s’accompagnent de propos inadaptés, insultants, humiliants, dans un contexte de grande tension. »

    La fouille au corps est strictement encadrée par des articles du Code de la sécurité publique, rappelle l’avocate. Elle ne peut en aucun cas se justifier, ni être pratiquée dans ces conditions (voir ici les règles rappelées sur le site du ministère de l’intérieur). « Les étudiantes décrivent à présent un sentiment d’insécurité, et de stress, qui correspond à ce que les victimes d’agressions sexuelles éprouvent », signale aussi l’avocate.

    https://justpaste.it/c5m5c

    #violences_policières #violence_d'état #violences_sexuelles

  • SORTIR DE LA TYRANNIE DE LA « VALEUR TRAVAIL » - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=JZqjxAo5eoY

    Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? La plupart du temps, quand vous rencontrez quelqu’un c’est l’une des premières questions que l’on vous pose. Aujourd’hui, nos vies, notre société sont entièrement organisées autour du travail. Quand on est enfant : on nous demande ce que l’on voudrait faire quand on sera grand et quand on est adulte, on nous demande ce que l’on fait pour gagner notre vie. En bref, notre travail est souvent considéré comme ce qui nous définit. Pourtant, qui choisit vraiment son métier ?
    Aujourd’hui, le travail ne permet pas de vivre correctement pour de nombreuses personnes, il peut être pénible, provoquer du mal être… Et il n’est pas accessible pour toutes et tous de la même manière. Pourtant les difficultés structurelles du marché de l’emploi sont souvent niés par nos responsables politiques à l’image d’Emmanuel Macron pour qui il suffirait de traverser la rue pour trouver du travail. Sans parler des éternels appels à travailler plus Pour la philosophe Céline Marty, que je reçois aujourd’hui, il est urgent de questionner l’organisation de notre modèle sociale fondé sur le travail, elle le dit “ce que nous faisons de nos journées, de nos vies, devraient être débattus publiquement “
    Alors que la contestation face à la réforme des retraites a fait émerger de nombreux débats de fond : Ne serait-il pas temps de remettre en question la place qu’occupe le travail dans nos sociétés ? De réorganiser le travail à l’aune de l’urgence écologique et sociale ? Comment s’émanciper du productivisme ? Doit on travailler moins pour vivre mieux ? C’est à toutes ces questions que nous tentons de répondre avec Céline Marty dans ce nouvel entretien Blast.

    #travail #capitalisme #paresse #organisation #temps_libre

    • Que tout cela est bien énervant...

      Déjà l’intitulé, qui place l’enjeu sur les cimes éthérées de la représentation – « valeurs ». Comme si c’était le problème.

      Car ce n’est pas de la « tyrannie de la valeur travail » dont il faut sortir, mais de la tyrannie de la reproduction du capital – ce qui est bien plus concret. Et qui ne se fera pas à coup de « désacralisation » ou de révision de nos valeurs !

      Car l’objectif, ce n’est pas de viser une quelconque « valeur travail », mais de liquider par une révolution le rapport social de production qui est le nôtre aujourd’hui à l’échelle planétaire – et d’où (mais on s’en tape) les représentations que l’on s’en fait se déploient et sur lesquelles elles s’épanouissent.

      Ce n’est que sur cette base – la fin du capitalisme – que l’on pourra utilement et définitivement « remettre en question la place qu’occupe le travail », « réorganiser le travail à l’aune de l’urgence écologique et sociale » et « s’émanciper du productivisme ».

      Quant à « questionner l’organisation de notre modèle sociale fondé sur le travail » sans cibler clairement le capitalisme mais on prônant (surtout et en fait) le bullshit du revenu universel ("qu’on pourrait mettre facilement en place" pour « changer les choses du jour au lendemain », sic et mouarf), c’est se mettre le doigt dans l’oeil jusqu’au coude et, somme toute, parler pour ne rien dire.

  • Quand nos bulletins de salaire témoignent d’un siècle d’histoire et de conquêtes sociales - Basta !
    https://basta.media/retraites-greve-nos-bulletins-de-salaire-temoignent-d-un-siecle-et-demi-d-h

    Retraite, Sécurité sociale, assurance chômage… Autant de grandes conquêtes sociales souvent obtenues par la grève et la mobilisation, mais aujourd’hui remises en cause. L’historien Claude Didry les décrypte à l’aune de notre bulletin de salaire.

  • Face aux agressions sexuelles, un féminisme sans flics - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
    http://cqfd-journal.org/Face-aux-agressions-sexuelles-un

    Vous êtes féministe, devenez gendarme ». C’est le slogan d’une campagne de recrutement lancée en 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée en charge de la Citoyenneté. Rien d’étonnant de la part de celle que le collectif Matsuda dénonce comme étant une des « cheffes de file française du “féminisme carcéral” ». Ce féminisme défend l’alourdissement des peines de prison pour les violeurs et promeut des lois sécuritaires en la matière. Opposé à ces politiques répressives, le collectif se fait le relais – exemples à l’appui – d’une autre vision des choses dans leur anthologie autoéditée Abolir la police (2021).

    Dans un des articles, la militante Mariame Kaba revient sur l’histoire des Santa Cruz Women Against Rape (Femmes de Santa Cruz contre le viol). Dans les années 1970, critiquant la mauvaise prise en charge de ces agressions par la police et les tribunaux, celles-ci avaient monté des centres populaires de soutien aux victimes de viols, qu’elles n’encourageaient pas franchement à pousser la porte des commissariats.

    #féminisme #viol #violences #justice

  • (11) PENDANT 30 ANS, IL A VIOLÉ LES FEMMES EN TOUTE IMPUNITÉ - ENQUÊTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=C-94osP55Lg

    Pendant trente ans, il fut une silhouette qui hantait le Nord industriel. Il violait, agressait — au petit matin, des dizaines de femmes, brisées à jamais. Puis il s’arrêtait. Et recommençait. Alice Géraud, écrivaine, scénariste, ex-journaliste (Libé, Les Jours), est allée à la rencontre de ses victimes.

    Quatre années d’enquête, terrible, et sobre, qui disent 30 ans d’agressions, d’incurie judiciaire, de bassesses policières. 30 ans qui racontent la France du silence et du laisser faire. Page après page, éclate la mécanique d’un échec. Et l’on saisit combien la bascule du système judiciaro-policier, de la fin des années 80 jusqu’à l’ère #metoo, fut lente. Et reste encore trop sourde aux plaintes.

    #viol #violence #justice #metoo

  • Kamel contre Mc Donald (L’Après M )
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/kamel-contre-mac-donald-9491672

    Au rond-point de St Barthélemy, quartiers Nord de Marseille, trône un fast-food qui ressemble à un McDo mais qui n’est pas un Mc do ! C’est « l’après M », un fast-food social. C’est l’histoire du combat, a priori perdu d’avance, mené par Kamel Guemari et bien d’autres. Récit signé Sophie Simonot.

    Né dans les quartiers Nord de Marseille, pour Kamel, l’école et l’entrée dans la vie active est compliquée. « Je suis un enfant des quartiers populaires et fier de l’être. Mes parents étaient au chômage. Ma maman n’a pas fait d’études et s’est mariée à l’âge de treize ans. Donc voilà, on est une petite famille d’une classe sociale précaire. J’ai rencontré pas mal de difficultés à travers ma scolarité. »

    [...] Jusqu’au jour où MC Donald débarque dans le quartier et commence à recruter. « Et pour moi, Wow ! C’était une multinationale qui était reconnue. Et si c’était possible de pouvoir travailler sous cette enseigne là, ce serait extraordinaire. »

    Au départ, pour Kamel c’est une révélation, il se sent légitime et au delà d’un boulot, il rencontre une équipe et un véritable respect. « J’ai retrouvé une famille dans ce McDonalds »

    [...] Kamel devient militant et obtient des droits pour lui et ses collègues « On s’est battu pour pouvoir apprendre et comprendre que l’entreprise avait une très, très bonne santé et que les richesses doivent se partager et que cette richesse là est produite par des petits bras. »

    [...] Puis un jour, il décide de transformer ce combat quand lui vient l’idée de continuer à faire vivre ce Mc Donald pour en faire un lieu différent.*"***Parce que ce lieu est un lieu d’utopie, là où les rêves se réalisent. Donc, on n’arrête pas de rêver. On fait de la distribution alimentaire, on fait les maraudes, de la livraison des colis alimentaires pour des personnes qui ne peuvent pas se déplacer, qui sont très âgées."

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-06.03.2023-ITEMA_23307706-2023C6612S0065-21.mp3

    #podcast #autogestion #auto-organisation #anticapitalisme #mcdonald

  • Pour ceux qui bougent (en 2023) : 2016 dans le rétroviseur - (La véritable histoire du Cortège de Tête)
    https://lundi.am/Pour-ceux-qui-bougent-en-2023-2016-dans-le-retroviseur

    Des centrales syndicales au ministère de l’Intérieur, tout le monde s’y accorde : si l’on s’en tient au décompte du nombre de manifestantes, la mobilisation contre la réforme des retraites constitue le plus grand mouvement social en France depuis des années. Pourtant, à hauteur de pavé, l’ambiance dans les rues paraît relativement morose, l’énergie manque et l’encadrement policier étouffe. Beaucoup regrettent 2016 et ses suites, soit l’apparition de nouvelles manières de manifester et de déborder le rituel syndical, ce qu’il est de coutume d’appeler le Cortège de Tête. Dans le texte qui suit, d’anciens lycéens participants du MILI (Mouvement Inter Luttes Indépendant) reviennent sur cette période et la genèse du fameux Cortège de Tête. Ils viennent nous rappeler que pour que s’inventent de nouvelles formes à même de créer des brèches et d’ouvrir des possibles, il faut parfois quelques « conditions objectives » mais surtout et toujours, de l’audace.

    [...] Le Cortège de Tête n’est pas apparu par magie. Il n’était pas moins le produit de la spontanéité que celui des « conditions objectives ». C’est une forme de conflictualité qui s’est imposée et diffusée progressivement dans la manif syndicale sous l’impulsion des bandes, pour ensuite s’en autonomiser. C’est d’ailleurs cette même énergie, ce même dissensus, qui a tenté d’être déployé ailleurs - 11h Nation, Nuits Debout, manifs sauvages -, y trouvant sa place de manière plus limitée. sans rencontrer le même écho (avec une pertinence ponctuelle mais pas la même persistance). Le Cortège de Tête s’est d’ailleurs transformé tout au long de la séquence avant que sa forme ne se stabilise, ne se folklorise, voire ne se sclérose. Il était dominé tantôt par son côté festif, tantôt par un mode black bloc, ou bien encore une tonalité k-way-noirs-chasubles-rouges : ainsi la conflictualité ne s’y incarnait pas toujours de la même manière. Pourtant il a signifié un temps, pour ce mouvement là, le « saut qualitatif », la forme adéquate.

    Voilà qui n’est a priori plus vrai en 2023.
    Si le Cortège de Tête s’est installé, durablement, et jusqu’aux manifs actuelles contre la réforme des retraites, il n’est plus synonyme de franchissement d’obstacles (contestation de la main-mise de l’espace de la représentation politique par le conservatisme de gauche, moyens d’une offensivité collective, thématisation du mouvement sur un au-delà d’un combat réformiste). C’est un ersatz, tributaire d’une forme automatique mais progressivement évidée de sa substance : une salle d’attente. On y espère encore l’événement - certains tentent parfois de l’activer - mais il ne vient pas, ou peu.

    #manifs #manifestations #organisation #cortège_de_tête #auto-organisation #loi_travail

  • Écoles Espérance banlieues : une imposture pédagogique et sociale
    https://www.questionsdeclasses.org/ecoles-esperance-banlieues-une-imposture-pedagogique-et-sociale

    Pour toutes les personnes – personnels et familles – attachées au service public d’éducation ce réseau d’écoles qui célèbre ses 10 ans est une véritable provocation sociale, pédagogique et politique. Cette « vitrine » de l’enseignement privé hors contrat a vocation, de l’aveu même de ses fondateurs, à redorer l’image du hors contrat alors que de nombreuses dérives ont été pointées dans ce type d’établissements notamment dans un rapport de l’académie de Versailles de mars 2017.Retour ligne automatique
    Quand Espérance banlieues communique sur ses classes à 15 élèves, nos écoles publiques se retrouvent avec 30 élèves… parce que non seulement les écoles Espérance Banlieues prospèrent sur le désengagement financier de l’État et des collectivités territoriales (mairies, département, région) mais surtout elles captent une partie de l’argent qui devrait revenir à l’école publique à travers la défiscalisation des dons de grands groupes du CAC 40 (à hauteur de 66 %) et des subventions publiques de centaines de milliers d’euros au nom de la politique de la ville (pratique qui a été retoquée dans la région Pays de la Loire mais pas encore en Île-de-France).
    Il s’agit d’une menace pour une école publique, gratuite et accessible à toutes et tous que nous défendons contre celles et ceux qui veulent fragmenter la société et casser le service public d’éducation qui reste la seule richesse de celles et ceux qui n’en ont pas.

    #école #pédagogie #éducation

  • Y font la free mais y ont pas tout compris... - IAATA
    https://iaata.info/Y-FONT-LA-FREE-MAIS-Y-ONT-PAS-TOUT-COMPRIS-5742.html

    Ça commence à faire un moment qu’on a des discussions de soirée autour des « teufs » payantes qui pop (on parle pas des raves mais bel et bien de free party payante). On en avait marre de juste en discuter entre nous et on s’est dit que ça nous allait pas et qu’on avait pas envie que ça continue dans cette lancée.

    Pourquoi ça nous fait chier ?

    Parce que pour nous la free party c’est faire la fête à notre manière : contre et en dehors d’un monde capitaliste et autoritaire qui nous réprime et nous donne envie de gerber. C’est aussi faire vivre des pratiques d’autogestion, d’entraide, de kiff qui nous permettent de faire la fête autrement

    Pasque c’est recréer du collectif face à l’individuel.

    Pasque c’est partager, prendre soin de nos copaines et des gens autour de nous, se réapproprier des espaces en toute liberté.
    C’est arrêter de consommer la fête et être acteurices de ces moments : que tu sois cuisto, ingé son, dj, petites mains, scénographe ou juste venu.e pour taper du pied.

  • Exclu : découvrez la bande-annonce de “La Syndicaliste”, avec Isabelle Huppert (qui interprète le rôle de Maureen Kearney)
    https://www.telerama.fr/cinema/exclu-decouvrez-la-bande-annonce-de-la-syndicaliste-avec-isabelle-huppert-7

    L’histoire vraie d’une élue syndicale d’Areva violée chez elle, puis accusée d’avoir menti. Ce film-dossier captivant de Jean-Paul Salomé sera présenté en avant-première lors du Festival cinéma Télérama, du 18 au 24 janvier, avant sa sortie en salles le 1er mars. En attendant, voici la bande-annonce.

    D’autres articles en rapport avec "l’affaire Maureen Kearney" :

    https://www.lecourrierdelatlas.com/le-saississant-laffaire-maureen-kearney-de-nina-robert

    Dans cette mini-série documentaire pour France Televisions, la réalisatrice Nina Robert revient sur la vie et la difficulté de la lanceuse d’alerte, Maureen Kearney. Alors syndicaliste à Areva, elle va subir une agression et un viol qui ne seront jamais résolus. Pire, elle se voit reprocher une « dénonciation calomnieuse », un procès qu’elle gagnera en appel.

    https://www.miroirsocial.com/participatif/la-syndicaliste-lhistoire-de-maureen-kearney-lanceuse-dalerte-agressee

    L’enquête réalisée par Caroline Michel Aguirre est exemplaire par l’attention portée aux détails, à l’enquête précise et détaillée et à la fidélité des faits retracés dans le livre. Facile à lire mais parfois insoutenable par la dureté des faits relatés, il apporte un regard objectif sur la violente agression subie par Maureen Kearney un matin de décembre 2012 à son domicile. L’ouvrage est fidèle ; des témoignages et des documents expliquent une situation exceptionnelle par son déroulement et les implications économiques et politiques de l’affaire.

    #lanceuse_d'alerte #syndicalisme #le_monde_des_affaires (qui schlinguent) #business (as usual) #culture_du_viol #culture_d'entreprise

  • Entretien avec David Revoy : « Au début, publier en licence libre me faisait peur »
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Entretien-avec-David-Revoy-Au-debut-publier-en-licence-l

    Faire des bandes dessinées, décider d’en abandonner le droit d’auteur et espérer en vivre en terres capitalistes, mais quelle idée  ! C’est pourtant ce qu’a décidé de faire le bédéiste et militant libriste David Revoy. Retour sur un parcours hors du commun dans les communs.

    Alternative libertaire : Salut David, ton œuvre principale narre les aventures de la jeune sorcière Pepper et de son chat Carrot, et tu diffuses tes œuvres sous licences libres. Qu’est-ce qui t’as mené à faire de tes œuvres des communs  ?

    David Revoy : Au début, les licences libres me faisaient peur, j’avais peur qu’un de mes personnages soit repris, que mon style soit imité, que je n’ai pas de contrôle dessus.

    Dans les années 2009–2010, j’ai travaillé pour la Blender Foundation, la Creative Commons était obligatoire et sous son égide, ça me faisait moins peur. J’ai fait des concept-arts et ça s’est bien passé, j’ai vu de belles dérivations, des fan-arts et aucune dérivation déplaisante, ça m’a beaucoup rassuré. J’ai même vu des effets bénéfiques de propagation, d’audience et d’engouement. Il y avait une plus-value, ça devenait un bien commun, un bac à sable que d’autres créateurs et créatrices pouvaient réutiliser.

    Quand j’ai fait mon propre projet de bande dessinée, Pepper & Carrot [1], c’est devenu une évidence du commun.

    #creative_commons #licence #licence_libre #livre #bd #édition

  • « Dès que j’ai voté, je repars en courant », via @vanderling
    https://lagedefaire-lejournal.fr/des-que-jai-vote-je-repars-en-courant

    Il y a aussi une question de codes, d’interactions dans l’hémicycle. Les voix de femmes sont systématiquement raillées parce que soi-disant elles sont trop aiguës… Les débats sont censés être « virils mais corrects ». C’est un ordre symbolique patriarcal, masculin, dans lequel les codes vestimentaires et la manière de s’exprimer sont ceux d’une certaine bourgeoisie. Tout est fait pour que, quand tu ne viens pas de ce monde, tu te trimballes le syndrome de l’imposteur, le sentiment que tu n’as pas les compétences. Les deux groupes qui apportent de la diversité sociologique, avec des instits, des aide-soignants ou encore des employés de call-centers, ce sont le nôtre et le RN. Les autres sont avocats d’affaires, médecins…

  • Un congrès CGT sous haute tension pour le mouvement syndical et féministe
    https://blogs.mediapart.fr/resyfem/blog/180223/un-congres-cgt-sous-haute-tension-pour-le-mouvement-syndical-et-femi
    Resyfem

    Fin mars 2023, aura lieu le congrès confédéral de la CGT et ça promet d’être houleux : remise en cause de la candidature de Marie Buisson par un camp sectaire et viriliste, du critère de « parité » sur les listes des candidats à la CEC... Les enjeux d’un congrès décisif pour les syndicalistes féministes, l’ensemble de la CGT et tout le mouvement syndical.

    Une campagne virulente de remise en cause de la candidature de Marie Buisson au poste de secrétaire générale de la CGT a commencé très vite après son annonce. Elle s’est notamment traduite, ces dernières semaines, par la multiplication d’articles à charge dans la presse1.

    D’où viennent ces attaques, et pourquoi autant d’énergie déployée pour la faire échouer ?

    Il s’agit d’une offensive des tendances sectaires de la CGT qui entendent bloquer toute logique unitaire et d’ouverture aux urgences environnementales et à une lutte des classes qui prenne en compte les oppressions spécifiques liées au sexisme et au racisme. En entretenant une atmosphère de guerre interne, ils tentent au passage le coup double de réhabiliter leurs partisans les plus controversés.

    Des attaques violentes aux formes inédites

    Les détracteurs de Marie Buisson s’appuient sur des tensions réelles au sein de l’organisation, en lien avec le mode de gouvernance et les choix stratégiques de Philippe Martinez.

    Ce mécontentement se cristallise sur sa décision de faire participer la CGT à l’initiative "Plus jamais ça !"2. Une sorte de coalition des opposants à ce projet s’est constituée, et reproche à Marie Buisson la décision du secrétaire général !

    Dans les faits, et conformément aux statuts de la CGT, la candidature de Marie Buisson est proposée non pas par le secrétaire général, mais par un vote majoritaire de la commission exécutive confédérale (CEC). Elle bénéficie donc de la confiance et du soutien de la direction confédérale - pas spécialement inféodée à Philippe Martinez.
    Pourtant, en rupture totale avec les pratiques statutaires de l’organisation, des réunions entre des fédérations et entre certaines unions départementales ont été organisées en janvier pour remettre en cause cette candidature. S’exerçant en dehors de tout mandat, cette démarche a choqué en interne.

    La réunion improvisée des fédérations a tenté d’imposer une candidature alternative, sortant du chapeau le nom de Sébastien Menesplier, secrétaire de la fédération Mines Energie, censé représenter une voie "médiane" préservant "l’unité" de la CGT. Toutefois, l’opposition réelle à la candidature de Marie Buisson étant minoritaire, la démarche n’a pas pu aboutir.

    Devant cet échec, la création d’un poste de co-secrétaire, correspondant de fait à une mise sous tutelle de l’intéressée, a alors été proposée. Du jamais vu pour le secrétariat général confédéral.

    Cette réunion a également été le prétexte à une remise en question de l’un des critères de validation des candidatures à la prochaine direction de la CGT : l’obligation pour les organisations de base de proposer au moins une femme parmi leurs candidat·es. Ce critère rend en effet caduques plusieurs candidatures notoires, en particulier celles d’Olivier Mateu, dirigeant de l’union départementale des Bouches-du-Rhône et candidat décrié au poste de secrétaire général et de Benjamin Amar, accusé de viol par une militante il y a plusieurs mois.

    Ces candidats n’ont en effet pas réussi à présenter au moins une femme sur leur liste !

    En réaction à cette offensive misogyne scandaleuse, des dizaines de camarades femmes de la CGT ont pris l’initiative d’un texte de soutien à Marie Buisson. Il a recueilli des centaines de signatures de militantes, dont des membres du bureau confédéral et a été envoyé à toutes les structures de la CGT3.

    Contre la lutte féministe en interne, on prend les mêmes et on recommence

    A l’origine de ces pratiques délétères et de ces pressions violentes contre la candidature de Marie Buisson - parce qu’elle est une femme et une dirigeante syndicale porteuse d’une ligne unitaire et d’ouverture - nous retrouvons les partisans d’une CGT repliée sur elle-même, aux pratiques antidémocratiques, anti-statutaires, viriliste, développant une conception réductrice de la lutte des classes.

    Ce type de responsables syndicaux est par ailleurs engagé dans une autre bataille, à plus long cours, celle de garder la mainmise sur leurs baronnies et de soigner leur impunité au sein d’une organisation qui leur laisse de moins en moins de place.

    En effet, la contestation de Marie Buisson s’inscrit dans le contexte d’un débat houleux sur les violences sexistes et sexuelles au sein de la CGT. Un débat d’autant plus exacerbé qu’il a concerné directement plusieurs cadres dirigeants, pour des faits très graves mettant en péril l’outil syndical et le transformant, par endroits, en repères masculinistes hostiles aux femmes et a fortiori à leur accession à des postes à responsabilités.

    En 2016, Régis Vieceli, secrétaire du syndicat du nettoiement de la Ville de Paris soutenu par la fédération des services publics, est accusé de violences sexistes et sexuelles4 par une dizaine de femmes, et de violences physiques contre une militante de la CGT Petite enfance. Malgré le scandale public qui a éclaté en 2018, Régis Vieceli est toujours en place5. Face à la suppression brutale des délégations syndicales de 498 syndiqué.es CGT de la Ville de Paris par la fédération des services publics en pleine mobilisation pour les retraites à l’hiver 2020, des centaines de militant·es en désaccord avec ces pratiques ont été contraint·es de quitter le syndicat, dont une majorité de femmes.

    A l’été 2022, c’est Marilyne Poulain, dirigeante confédérale emblématique des luttes de la CGT pour la régularisation des travailleurs.euses sans papiers qui démissionnait de tous ses mandats, dénonçant des pratiques sexistes et antidémocratiques de certains des membres du syndicat à Paris6.

    Deux ans après, les résultats sont là : une CGT fragilisée à la Ville de Paris, perdant 10 points aux élections professionnelles de décembre 2022. Et le volet judiciaire continue : un procès se profile car Régis Vieceli a porté plainte en diffamation contre Christine Derval, une des militantes qui a brisé l’omerta, et contre Philippe Martinez, en tant que responsable légal de la cellule de veille qui a enquêté sur l’affaire. Une double peine pour la camarade qui avait dû quitter la CGT Ville de Paris dans ce contexte autoritaire et brutal.

    Le 22 février 2022, Benjamin Amar, membre de la CEC, porte-parole de la CGT Val-de-Marne, est suspendu de tous ses mandats nationaux à la suite d’une plainte pour viol, agression sexuelle, torture et actes de barbarie contre lui. A rebours, il est soutenu par l’union départementale du Val-de-Marne dont il est issu, qui refuse de le mettre en retrait7.

    Baptiste Talbot, coordinateur CGT Fonction publique, déjà fervent soutien de Régis Vieceli lors du bras de fer au sein de la Ville de Paris, démissionne alors de son mandat à la CEC et accuse notamment Resyfem8 de participer à une sorte de complot féministe !

    Benjamin Amar sera réintégré dans ses mandats nationaux fin août, lorsque la justice prononce un classement sans suite, c’est-à-dire qu’elle indique ne pas être en mesure de juger l’affaire, ce qui en aucun cas ne signifie qu’il est innocenté.

    Cette décision confédérale entièrement dépendante de la justice pénale est incompréhensible pour une organisation qui se revendique féministe, dispense des formations à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, et ne peut donc ignorer l’incapacité de la justice patriarcale à condamner plus de 1% des viols. Ce choix, qui a provoqué un tollé, a renforcé le camp masculiniste dans sa remise en cause de la cellule de veille confédérale sur les violences sexistes et sexuelles internes à la CGT.

    Lors du comité confédéral national9 des 1 et 2 février 2023, c’est le camp féministe qui a tenu bon sur les critères de présence de femmes sur les listes pour la validation des candidatures au prochain congrès confédéral ; et qui a engrangé une victoire avec le vote, à une très large majorité, du cadre commun de lutte contre les violences sexistes et sexuelle au sein de la CGT.

    Se sachant minoritaires, les tenants d’une ligne sectaire et sexiste ont alors refusé un vote indicatif sur la candidature de Marie Buisson. Une validation à ce stade, entérinant une fois pour toute sa candidature, les aurait privés de toute chance de victoire finale. En attendant le congrès, où ils espèrent un retournement de situation, ils peuvent ainsi poursuivre leur travail de sape. Et tant pis si cela disperse les forces syndicales en plein mouvement social sur les retraites.

    L’avenir de la CGT engagé

    Malgré leurs derniers échecs, les partisans d’une défaite de Marie Buisson et d’une légitimation des candidatures d’Olivier Mateu ou de Benjamin Amar n’ont pas rendu les armes et espèrent bien empêcher, lors du congrès, l’application du critère honni (l’obligation pour toute structure de présenter au moins une candidature de femme pour être élu à la CEC). Tout dépendra donc du rapport de force à ce moment. Prendre conscience de ce qui se joue à la CGT et prendre parti pour le camp féministe est donc impératif pour contrecarrer une régression.

    Si les évènements qui entourent la contestation de la candidature de Marie Buisson ne sont pas sans rappeler la succession de Bernard Thibault en 2013 10, la CGT ne peut ignorer les évolutions de la société : une urgence climatique incontestable, des attaques incessantes et d’une violence inouïe du néolibéralisme macronien dont les femmes figurent parmi les premières victimes, un mouvement féministe mondial (#metoo) qui a réussi à mettre en lumière le caractère systémique des violences sexistes et sexuelles y compris dans le syndicalisme... Sacrifier une candidature féminine bénéficiant d’un soutien majoritaire et représentant une ligne unitaire et d’ouverture, pour les petits profits d’une minorité sectaire et sexiste serait mortifère.

    Ce qui est en jeu aujourd’hui dans ce climat d’intimidation et de violences, c’est non seulement la présence pleine et entière de femmes au sein de la CGT mais l’avenir de toute la confédération : car comment sauver de l’effondrement une organisation syndicale qui serait à ce point en décalage avec le monde qui l’entoure ?

    L’enjeu de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles

    La CGT a été l’une des premières organisations syndicales à agir contre les violences sexistes et sexuelles, en mettant en place des outils adaptés comme les cellules de veille. Elle a poursuivi son effort via la création d’un cadre commun de lutte, qui vient d’être confirmé par un vote de son CCN. Mais dans le même temps, ses difficultés à sanctionner les agresseurs, voire son incapacité lorsqu’il s’agit de cadres dirigeants, perdurent. Des agresseurs restent donc en poste, entourés de soutiens muselant les victimes qui ont osé parler pour les pousser à la démission, allant parfois jusqu’à les exclure.

    Or, pour être un syndicat de classe et de masse, la CGT doit être unitaire, féministe, écologiste et antiraciste. Le virilisme et le sexisme n’ont pas de place dans une organisation syndicale où la capacité des femmes à y militer en toute sécurité est un impératif non négociable.

    Le congrès de la CGT a une responsabilité historique, qui aura des conséquences pour tout.es les travailleurs.euses. Il doit permettre :

    1. D’inscrire dans ses statuts la suspension immédiate de l’ensemble de ses mandats syndicaux de toute personne accusée de violences sexistes et sexuelles et l’inéligibilité à la direction confédérale (CEC) d’hommes accusés de ce type de violences.

    2. D’exclure les auteurs de violences de toute responsabilité sans attendre une décision de justice, y compris lorsqu’une plainte est déposée. Puis leur exclusion définitive quand l’enquête interne est achevée si elle corrobore les faits révélés ou en fait apparaître d’autres constitutifs d’une faute.

    3. D’acter, par un vote du congrès, afin qu’elle figure dans les statuts de l’organisation, l’exclusion définitive de la CGT des auteurs de ce type de violences, quel que soit le niveau qui a reconnu ces violences (local, national, fédéral).

    Enfin, c’est bien l’ensemble des organisations syndicales qui doivent renforcer la prévention et la protection des victimes. Elles ne peuvent pas être en deçà des dispositions du code du travail à l’attention des employeurs obligés d’assurer la sécurité des victimes, d’enquêter et de sanctionner les auteurs indépendamment de toute procédure pénale. Il s’agit donc pour les syndicats de :

    Poursuivre le travail de formation massive et systématique de chaque syndiqué·e à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
    Rendre obligatoire une formation sur ces questions, préalable à la candidature de tout.e militant.e à un mandat (du local au confédéral). Ce afin d’assurer la maîtrise de ces problématiques en amont de la prise de responsabilité.
    Soutenir inconditionnellement les victimes et témoins à travers un accompagnement syndical (information sur les droits, aide à la constitution d’un dossier de défense) et un appui financier (frais de justice et médicaux).

    C’est dans ce contexte que nous tenons à témoigner de notre sororité syndicale aux féministes de la CGT, à Marie Buisson, et nous continuerons à soutenir les combats internes en cours dans toutes nos organisations syndicales pour porter jusqu’au bout ces enjeux féministes.

    Nous serons ensemble dans la rue pour faire plier ce gouvernement sur sa scandaleuse réforme des retraites et le 8 mars 2023 !

    Resyfem - un réseau de syndicalistes féministes de Sud, CGT, FO, FSU.

    Retrouvons-nous aussi dans la construction de Resyfem ! Pour un meetoo syndical !

    Contact : resyfem@riseup.net

    Notes :
    1 https://www.lesechos.fr/economie-france/social/cgt-marie-buisson-peine-a-simposer-pour-remplacer-philippe-martinez-1900702

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/01/30/cgt-marie-buisson-la-dauphine-de-philippe-martinez-contestee-en-interne_6159

    https://www.challenges.fr/france/la-cgt-se-dirige-tout-droit-vers-une-crise-interne_844503

    2 Plus jamais ça ! Construisons ensemble le Jour d’après | CGT

    3 http://www.communisteslibertairescgt.org/Des-militantes-mobilisees-autour-de-Marie-Buisson.html

    4 https://www.mediapart.fr/journal/france/270618/violences-et-agissements-sexistes-l-affaire-que-la-cgt-etouffee

    https://www.mediapart.fr/journal/france/090220/la-cgt-de-la-ville-de-paris-implose-apres-une-affaire-de-violences-sexiste

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/02/27/la-cgt-de-la-ville-de-paris-en-pleine-crise-interne_6071396_823448.html

    5 Même s’il n’est plus à la commission exécutive de l’union départementale de Paris

    6 https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0bk8zfpWT1YhqVpCb9rU1Pp6384YuoyUnFWfHEFHiMrhu6am

    Article paru dans Libération du 30/08/22, en entier sur ce lien :https://www.cafeyn.co/fr/article/ce1a36/liberation/2022-08-30/sexisme-a-la-cgt-cest-la-lutte

    7 https://www.mediapart.fr/journal/france/030322/violences-sexuelles-la-plainte-qui-fait-tanguer-la-cgt

    8 https://lettresante.com/affaire-amar-baptiste-talbot-claque-la-porte-de-la-ce-de-la-cgt

    9 Conseil confédéral national, instance qui regroupe les représentants des fédérations et des unions départementales de la CGT

    10 Elle s’était soldée par la mise à l’écart de Nadine Prigent au profit d’un homme, Thierry Lepaon, débarqué deux ans plus tard

  • La détention provisoire, creuset des #inégalités | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/observatoire-international-des-prisons-section-francaise/blog/160223/la-detention-provisoire-creuset-des-inegalites?at_medium=custom3&at_

    Cela dit, d’autres critères peuvent se superposer à celui des garanties de représentation. L’existence plus courante d’un casier judiciaire chargé[4], souvent liée à une délinquance de survie et une focalisation des moyens et de l’activité policière sur certains types d’illégalismes, conduit ainsi les juges à retenir également plus fréquemment pour ces catégories de personnes le critère du risque de renouvellement de l’infraction.

    Or, toutes choses égales par ailleurs, le fait d’avoir été incarcéré avant jugement multiplie par huit la probabilité d’une condamnation à un emprisonnement ferme, les magistrats des juridictions de jugement ayant tendance à «  confirmer les décisions d’incarcération prises en amont, à ‘‘couvrir ’’ les périodes de détention avant jugement  », soulignent encore les auteurs. Mais ces «  logiques  » pénales n’expliquent pas tout : même sans être passées par la case prison avant leur jugement, les personnes sans domicile fixe ont deux fois plus de probabilités que les autres d’être condamnées à une peine ferme.

  • À la défense de J.K. Rowling | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2023/02/16/a-la-defense-de-j-k-rowling

    « Vous brûlez la mauvaise sorcière »

    Prenez exemple de l’une de ses anciennes détractrices. L’année dernière, E.J. Rosetta, une journaliste qui avait dénoncé Rowling pour sa prétendue transphobie, a été chargée d’écrire un article intitulé « 20 citations transphobes de J.K. Rowling dont nous avons décidé de nous passer ». Après 12 semaines de travail sur ce reportage et de lecture, Rosetta a écrit : « Je n’ai pas trouvé sous sa plume un seul message réellement transphobe. » Sur Twitter, elle a déclaré : « Vous brûlez la mauvaise sorcière. »

    Pour mémoire, j’ai moi aussi lu tous les livres de Rowling, y compris ses romans policiers écrits sous le nom de plume de Robert Galbraith, et je suis revenue bredouille. Ceux qui ont épluché son œuvre à la recherche de transgressions ont énoncé le fait que dans l’une des œuvres de Galbraith, Rowling a inclus un personnage transgenre et que dans un autre de ces romans, un tueur se déguise occasionnellement en femme. Inutile de dire qu’il faut un genre particulier de personne pour voir là une preuve de sectarisme.

    Ce n’est pas la première fois que Rowling et son œuvre sont condamnées par des idéologues. Pendant des années, les livres de la série « Harry Potter » ont été parmi les plus interdits en Amérique. De nombreux chrétiens y ont dénoncé la représentation positive de la sorcellerie et de la magie ; certains ont traité Rowling d’hérétique. Megan Phelps-Roper, une ex-membre de l’hyper-réactionnaire Église baptiste de Westboro et autrice de Unfollow : A Memoir of Loving and Leaving Extremism, dit avoir apprécié ces romans lorsqu’elle était enfant mais que, élevée dans une famille connue pour son extrémisme et son sectarisme, on lui a appris à croire que Rowling irait en enfer à cause de son soutien aux droits des homosexuels.

    • Ici une traduction avec des commentaires interessants de la traductrice entre crochet.
      https://audreyaard.substack.com/p/en-defense-de-jk-rowling

      Le podcast, qui comprend également des entretiens avec des détracteurs de Rowling, examine les raisons pour lesquelles Rowling a utilisé sa plateforme pour remettre en question certaines revendications de l’idéologie du genre — comme l’idée que les femmes transgenres [les hommes transidentifiés] devraient être traitées comme des femmes (biological females) dans pratiquement tous les contextes juridiques et sociaux. Pourquoi, ont demandé ses fans et ses plus féroces détracteurs, se donner la peine de prendre une telle position, sachant que des attaques s’ensuivraient ?

      [« Le principe de l’intimidation masculiniste : pourquoi parler au nom des femmes étant donné que nous allons te punir de l’avoir fait. »]

      « La réponse est souvent : “Vous êtes riche. Vous pouvez vous offrir la sécurité. Vous n’avez pas été réduite au silence”. Tout cela est vrai. Mais je pense qu’on passe à côté de l’essentiel. La tentative de m’intimider et de me faire taire a pour but de servir d’avertissement à d’autres femmes » qui ont des opinions similaires et qui souhaiteraient également pouvoir s’exprimer, déclare Rowling dans le podcast.

      [L’existence de nos corps sexués et la nécessité d’avoir des espaces non mixtes pour nous protéger des violences masculines endémiques aux cultures patri/viriarcales ne sont pas des opinions.]

      « Et je le dis parce que j’ai souvent vu ce procédé employé à cette fin », poursuit Rowling. Elle affirme que d’autres femmes lui ont dit avoir bien reçu l’avertissement : « Regardez ce qui est arrivé à J.K. Rowling. Prenez garde ».

      Le texte que tu partage @fil est plutot un appel à la censure contre toute personne critique des croyances transactivistes qu’une déploration d’une quelconque censure contre leur mouvement. J’ai bien tout lu et je ne voie pas ce qui est haineux ni « le pire article » dans cet article sur le harcelement que subit JKR. Est ce que tu pourrait me cité précisément quel crime à commis cette autrice qui lui vaille ce harcelement mondiale pire que celui subit par PPDA, Madzneff et Marc Dutrou réunis.

  • Lire : Bruel, « L’aventure politique du livre jeunesse »
    https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Lire-Bruel-L-aventure-politique-du-livre-jeunesse

    Concentration des entreprises éditoriales, frilosité des structures invitant des auteurs et autrices (et leur procurant d’indispensables revenus « accessoires »), crainte de mobilisations polémiques sur les réseaux sociaux, expliquent le « nivellement idéologique », « une autorégulation plus ou moins consciente tant chez celles et ceux qui créent qu’au sein des maisons d’édition qui n’apprécient pas toutes d’être vilipendées, fût-ce par des imbéciles ».

    Il établi le constat que « le mot politique étant un répulsif puissant, l’association jeunesse et politique hérisse. Elle convoque aussitôt une légion de spectres : la propagande, la sournoise persuasion, l’embrigadement viral… » Aujourd’hui, « l’évitement des enjeux de la politique dans les publications jeunesse et un “enseignement moral et civique” programmé dans le secondaire concourent à la pérennisation de la démocratie représentative, système politique présenté comme idéal et sans alternative. » Aussi, lorsque les productions jeunesse prétendent aborder la politique, elles traitent avant tout et essentiellement des institutions de la Vè République  !

    #littérature #livres_jeunesse #culture #politique #politiquement_correct

  • Tampons, serviettes : les manipulations d’une industrie toxique
    https://reporterre.net/Tampons-serviettes-le-patriarcat-au-service-d-une-industrie-toxique

    Le consumérisme se cache dans les détails. Il se faufile dans les recoins les plus intimes de nos existences, apposant son empreinte sur les habitudes que nous pensions les plus anodines. C’est ce que montre avec brio la chercheuse Jeanne Guien dans son dernier ouvrage, Une histoire des produits menstruels (éditions Divergences).

    Après avoir disséqué l’histoire des gobelets jetables, des mouchoirs en papier, du déodorant, des smartphones et des vitrines dans Le consumérisme à travers ses objets, la docteure en philosophie se penche ici sur trois emblèmes de notre « culture menstruelle » : les serviettes jetables, les tampons, et les applications de suivi des règles. Trois produits dont l’usage, écrit l’autrice, « implique de vivre dans une société consumériste : un monde où avoir, utiliser, partager quelque chose, c’est d’abord acheter quelque chose ».

    #menstrues #menstruations #féminisme #corps #corps_des_femmes #gynécologie

  • Les petits propriétaires, oubliés de la lutte contre l’habitat indigne ?
    https://metropolitiques.eu/Les-petits-proprietaires-oublies-de-la-lutte-contre-l-habitat-indign

    La lutte contre l’habitat indigne, opérée en grande partie par des acteurs publics, s’est traditionnellement concentrée sur des opérations d’envergure. Les #propriétaires privés en situation de précarité financière et sociale demeurent à la marge de ces actions, et doivent compter sur des mécanismes de soutien alternatifs. La notion d’indignité regroupe un ensemble de situations d’habitat présentant un risque pour la santé ou la sécurité des occupants ou des tiers. Elle est définie par l’article 84 de la loi #Essais

    / #logement, pauvreté, #habitat, habitat dégradé, #habitat_précaire, #habitat_indigne, propriétaires

    #pauvreté #habitat_dégradé
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_gaudin_margier.pdf

  • Paul François, l’agriculteur-céréalier qui a fait condamner Bayer-Monsanto, a violemment été agressé chez lui
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/charente/angouleme/paul-francois-l-agriculteur-cerealier-qui-a-fait-condam

    D’après nos informations, alors qu’il rentrait son véhicule dans le garage de son domicile charentais, trois hommes cagoulés l’ont très rapidement capturé, puis, lui ont ficelé les jambes et les bras avec des liens ressemblants à des câbles électriques qu’ils avaient avec eux, sans lui laisser le temps de réagir.

    #mafia #agrochimie