Lyco

Craignosse, les turlutosses !

  • « Certes, l’on initie à l’école maternelle l’enfant à son rôle d’élève, mais cela ne doit pas se faire en oubliant les visées de socialisation au jugement individuel et critique » | entretien avec #Ghislain_Leroy
    https://publications-prairial.fr/diversite/index.php?id=4344

    Du côté de l’#école #maternelle, j’ai pu montrer à ce titre de profondes évolutions curriculaires. Durant la période allant des années 1970 à nos jours, les objectifs de lire-écrire-compter gagnent très largement du terrain, qu’il s’agisse d’aborder ces apprentissages directement ou indirectement (par exemple, par la phonologie). Cela s’effectue au détriment d’autres objectifs, qui étaient jadis hautement légitimes, tels que le « vivre ensemble » ou encore « l’affectivité » (je reprends des catégories de textes officiels anciens de l’école maternelle). Dans mon ouvrage L’école maternelle de la performance enfantine, je montre que ces évolutions du #curriculum formel ont changé les pratiques effectives. Elles sont parfois plus scolarisantes encore que les pratiques prescrites par le curriculum officiel ; par exemple, quand on insère systématiquement des objectifs d’écriture (comme le graphisme) dans les activités d’arts plastiques, alors même que ce n’est pas demandé par les textes officiels les plus scolarisants, comme ceux de 2008. Les enseignants apparaissent alors, en un sens, plus royalistes que le roi ! C’est qu’ils ont intégré l’importance de la demande de « fondamentaux ».

    Deuxièmement, le curriculum n’est pas lié qu’à une priorisation de certains objectifs en termes de disciplines scolaires. Il valorise aussi certains comportements et en dévalorise d’autres. Cherche-t-on à ce que l’enfant fasse ce que l’adulte veut ? Qu’il soit concentré ? Qu’il obéisse ? Qu’il fasse preuve de créativité ? Qu’il s’affirme ? L’évolution scolarisante de l’école maternelle que j’ai évoquée ci-avant va aussi dans le sens d’attentes disciplinaires [comportementales] plus importantes entre 3 et 6 ans. Dans les années 1970, on cherchait à ce que l’enfant s’individualise par des expérimentations personnelles et propres. On valorisait aussi la figure d’un adulte attentif aux soins affectifs envers l’enfant. Dans les pratiques, les choses furent très variées, et ces objectifs éducatifs furent loin d’être mis en œuvre partout, mais c’est une tendance de l’époque.

    RG : Quels sont les effets ou les conséquences de cette évolution ?

    GL : Parce que l’on attend plus de résultats scolaires de l’école maternelle, on attend des #enfants plus précocement « #élèves » et la relation de #soins affectifs a très largement, du même coup, perdu en légitimité (il faut donner à voir l’image d’une école maternelle « école »). Cela pose parfois la question d’une maternelle contemporaine n’hésitant pas à être brutale dans la relation à l’enfant ; j’ai pu documenter des situations de #maltraitance_éducative, liée au climat de fortes attentes de résultats scolaires. Dans ce contexte, j’analyse dans plusieurs productions récentes le succès actuel de la notion d’#autonomie comme le signe d’une valorisation non plus d’un enfant simplement obéissant, mais d’un enfant appliquant de lui-même, avec zèle et enthousiasme, ce que l’on attend de lui. Il est particulièrement rallié au projet éducatif que l’on a pour lui, et l’idée d’un hiatus entre ce que l’on veut pour lui, et ce qu’il veut, s’évanouit. C’est surtout frappant dans certaines approches #Montessori qui doivent donc être analysées dans leurs dimensions disciplinaires latentes. Nombre d’acteurs éducatifs contemporains (#enseignants, mais aussi parents) n’envisagent plus que l’enfant puisse ne pas adhérer, en tant qu’individu, au projet éducatif que l’on forge pour lui. J’estime qu’il revient au sociologue de l’enfance d’exercer une vigilance critique vis-à-vis de ce type de « définitions sociales de l’enfant » actuellement en croissance, pour reprendre l’expression de Chamboredon.

    [...]

    RG : Vers quoi devrait, selon vous, tendre le curriculum de l’école maternelle dans le contexte actuel ?

    GL : Je reste assez convaincu que l’école maternelle devrait dialoguer davantage avec d’autres institutions préscolaires, dites « holistiques », qui se fixent des objectifs de développement de l’enfant qui ne sont pas que scolaires. Il ne s’agit évidemment pas pour autant de mettre de côté les objectifs de réduction des inégalités socioscolaires, mais de considérer que le suivi d’objectifs préparatoires à la suite de la scolarité et d’objectifs de développement plus globaux (que l’on peut éventuellement nommer socio-émotionnels) sont probablement plus complémentaires qu’opposés. Je ne souscris pas à l’idée selon laquelle la surscolarisation de l’école maternelle serait un remède à la lutte contre les inégalités sociales. Je crois à ce que je nomme une « professionnalité complexe » à l’école maternelle, capable d’être exigeante sur les ambitions d’apprentissages scolaires (en particulier pour les enfants ayant peu de dispositions scolaires), tout en étant capable de saisir également les vertus de moments moins directifs ; d’apprendre, progressivement, aux enfants à devenir des élèves, tout en étant sensible à leur développement socio-émotionnel plus général. Le lien adulte/enfant à l’école maternelle ne saurait se réduire à la relation enseignant/élève ; cela me paraît un appauvrissement considérable de ce que cette relation à l’enfant est, ou peut être, en réalité.

    Enfin, pour ajouter encore une strate à cette « professionnalité complexe » que j’appelle de mes vœux, j’aurais aussi tendance à dire qu’il serait nécessaire d’être à la fois capable de socialiser l’enfant avec les objectifs curriculaires actuels, mais aussi de lui apprendre, en un sens, à endosser de réelles postures critiques et personnelles. Je regrette à ce titre que les activités de « débats » par exemple (prônées notamment dans les programmes de l’école maternelle de 2002) se fassent plus rares. Certes, l’on initie à l’école maternelle l’enfant à son rôle d’élève, mais cela ne doit pas se faire en oubliant les visées de socialisation avec le jugement individuel et critique ; voilà une manière d’atteindre l’« autonomie » qui est probablement différente de l’usage aujourd’hui tout à fait galvaudé de cette notion évoquée plus haut. Mais peut-être que dire cela est de plus en plus subversif politiquement (alors que c’était une vision assez ordinaire il n’y a pas si longtemps), dans un contexte où, en réalité, on attend de plus en plus de normalisation précoce des enfants, c’est-à-dire de #disciplinarisation (projet social qui me semble au demeurant progresser bien au-delà des attentes envers l’enfance). Souhaite-t-on encore réellement que l’enfant soit socialisé à avoir de l’initiative personnelle ?

    #éducation

  • How Helsinki and Oslo cut pedestrian deaths to zero | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2020/mar/16/how-helsinki-and-oslo-cut-pedestrian-deaths-to-zero

    They cut speed limits, changed street design, removed space for cars and generally made life harder for motorists.

    Now it appears the work is paying off. Two of Europe’s smaller capital cities – Oslo and Helsinki – are reaping the rewards of committed action on making their roads safer, reducing pedestrian fatalities to zero last year.

  • Pesticides : le gouvernement entérine le choix d’un indicateur jugé trompeur dans le nouveau plan Ecophyto 2030
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/05/03/pesticides-le-gouvernement-enterine-le-choix-d-un-indicateur-juge-trompeur-d

    A l’inverse des trois versions précédentes, le nouveau plan Ecophyto 2030, qui annonce une « réduction de 50 % des #pesticides » en #agriculture, devrait parvenir sans mal à atteindre ses objectifs. Mais au prix d’un changement d’indicateur, qui ne mesurera plus la baisse réelle de l’usage des produits phytosanitaires, au-delà des retraits des molécules les plus problématiques prévus par la réglementation européenne.

    Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, présentant le plan sur Franceinfo et dans Le Parisien vendredi 3 mai, a en effet entériné l’abandon de l’indicateur d’usage des pesticides, le NODU (« nombre de doses unités »). Il est remplacé par un nouvel indicateur, controversé, fondé sur les tonnages de produits utilisés, modulés par leur statut réglementaire.

    L’hypothèse d’un maintien du NODU au côté de cette nouvelle métrique n’avait jusqu’à présent pas été écartée : elle est désormais exclue, conformément aux demandes de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles. Le nouveau plan, qui doit être officiellement présenté le 6 mai mais dont Le Monde a pu consulter la dernière version, vise d’ici à 2030 une baisse de 50 % de ce nouvel indice, baptisé HRI-1 (« Harmonised Risk Indicator 1 ») par rapport à la période 2011-2013. Mais, à l’inverse du NODU, le HRI-1 n’est pas un indice d’usage.

    Trompe-l’œil

    De fait, dans une prépublication rendue publique le 3 mai, une vingtaine de chercheurs et d’ingénieurs des universités et des organismes publics de recherche – dont une majorité de membres du conseil scientifique du plan #Ecophyto – montrent que le HRI-1 est un trompe-l’œil. Non seulement, écrivent-ils, le nouvel indice « n’est pas supposé quantifier strictement l’usage des produits de protection des plantes et refléter de manière adéquate les changements de leurs usages », mais « il ne reflète pas les risques induits » par ces usages.

    https://justpaste.it/ev4ej

    #FNSEA #écologie #casser_le_thermomètre

  • La Terre au carré, Meurice, et les autres | Mediapart | 04.05.24

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/030524/avis-de-tempete-france-inter-ou-la-redaction-subit-une-remise-au-pas-march

    l’émission quotidienne « La Terre au carré », axée sur l’écologie et l’environnement, va s’éteindre cette année. La direction de France Inter souhaite « faire évoluer le format de l’émission et lui donner une autre narration », a-t-elle signifié auprès des intéressé·es. Mathieu Vidard conservera la tranche de 14 heures à 15 heures, mais sera séparé de son binôme, Camille Crosnier, coproductrice de l’émission et chargée d’une chronique qui mettait des dirigeant·es, patron·nes comme élu·es, face à leurs contradictions sur l’écologie.

    « Je confirme que je ne serai plus aux côtés de Mathieu la saison prochaine dans “La Terre au carré” et que cette décision ne procède pas de ma volonté. Je continue en revanche les “P’tits Bateaux” », confirme la journaliste. Les chroniques « Le jour où » d’Anaëlle Verzaux et les grands formats reportages de Giv Anquetil vont également disparaître avec l’émission. C’est Adèle Van Reeth, directrice de l’antenne, qui a signifié à chacune et chacun par un entretien la fin de leur collaboration, avant qu’ils ne reçoivent une lettre recommandée.
    [...]
    « Tout ce qui porte la marque du reportage est menacé, prédit une reporter chevronnée de la station. Le reportage a le défaut de coller à la réalité et n’est pas dogmatique. Il donne à voir un pays fracturé, qui va mal et s’appauvrit, et entre en contradiction avec le discours des ministres qui viennent en taxi pour nous rassurer sur le fait que la France est le pays le plus attractif d’Europe. »

    Charline et ses potes devraient se barrer séance tenante et aller se faire mettre en onde chez les Belges, les Suisses ou chez Là bas du j’y suis. La France Inter, tu l’aimes mais tu la quittes.

    • « Les médias Bolloré et l’extrême droite [le FN] rabâchent à longueur de journée qu’on est trop à gauche, et on a le sentiment que la direction est très attentive à ces critiques, alors qu’on n’a jamais été aussi peu de gauche », témoigne un rubricard.

      « Sibyle Veil accorde une importance extrême au compte @MediasCitoyens, elle est paniquée par ses posts », poursuit-il. En effet, ce compte anonyme favorable au gouvernement s’en prend régulièrement sur X aux émissions de France Inter, en particulier à « La Terre au carré », qu’il accuse de porter un discours trop militant et « d’extrême gauche ». « Ça nous inquiète de voir notre direction surréagir à ces attaques, en allant parfois jusqu’à les devancer, regrette un journaliste. En leur donnant cette importance, on les légitime, alors qu’on devrait laisser ces commentaires là où ils sont. »

      Cette attention portée aux critiques venant des réseaux sociaux notamment traduit pour beaucoup la crainte de la direction de déplaire au pouvoir. La réforme de l’audiovisuel public, qui prévoit de rapprocher Radio France et France Télévisions, met les cadres de la radio publique sous tension, chacun·e craignant de perdre sa place. « Les chefs doivent donner des gages pour s’assurer de ne pas faire les frais des arbitrages gouvernementaux, et la station est l’otage de ces stratégies individuelles », enrage une ponte de la Maison ronde. Le projet de loi de rapprochement des entités publiques sera examiné fin mai par les député·es.

    • « Aujourd’hui, le mot d’ordre, c’est d’être lisse et de se plier au discours dominant. On le voit sur notre traitement du conflit israélo-palestinien, où on ne donne pratiquement pas la parole aux Palestiniens pour ne pas prêter le flanc aux accusations d’islamo-gauchisme », déplore une cheffe de rubrique.

      La rédaction, que ces coups de massue successifs ont considérablement ressoudée, n’entend pas laisser disparaître l’ADN de France Inter sans livrer bataille. Une réunion de tous les personnels pourrait avoir lieu au courant de la semaine prochaine, selon les informations du Monde.

      Nah, une annexion générale salariale à France Inter ?

  • Les universités israéliennes sont un élément clé du régime d’apartheid Maya Wind 2 avril 2024 - CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/universites-israeliennes-element-cle-dapartheid

    Les opposants au boycott académique d’Israël prétendent que ses universités sont des havres de liberté. En réalité, elles apportent un soutien vital au système d’apartheid israélien et sont complices de la répression violente de la recherche palestinienne.

    Le texte qui suit est un extrait de Towers of Ivory and Steel : How Israeli Universities Deny Palestinian Freedom (« Tours d’ivoire et d’acier : comment les universités israéliennes font obstacle à liberté des Palestiniens »), paru aux éditions Verso. (...)

  • Sébastien Lecornu appelle entreprises et collectivités au « patriotisme » pour permettre à leurs salariés de devenir réservistes dans l’armée
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/04/18/reserve-militaire-sebastien-lecornu-appelle-entreprises-et-collectivites-au-

    Les employeurs sont invités à signer des conventions de partenariat avec la garde nationale pour faciliter la mobilisation des réservistes des armées.

    Face à la montée des périls, les entreprises doivent permettre à leurs salariés de servir la France. C’est le message délivré par Sébastien Lecornu lors d’un déplacement, mercredi 17 avril, à Guyancourt (Yvelines), à l’occasion de la signature par Renault d’une convention de mise à disposition de réservistes. « La plupart des crises que nous avons à gérer ne sont plus des crises courtes, mais des menaces qui vont nécessiter une capacité à durer dans le temps et donc à relayer les forces », a expliqué le ministre des armées, appelant à « une forme de patriotisme du capitalisme français ».

  • « Apologie du terrorisme » : la journée kafkaïenne de La France insoumise
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/300424/apologie-du-terrorisme-la-journee-kafkaienne-de-la-france-insoumise

    Mardi, au même moment que Rima Hassan, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, était elle aussi convoquée par une brigade criminelle pour une plainte similaire. Les raisons de son audition ? Avoir diffusé un communiqué de presse le 7 octobre dans lequel, comme le lui ont indiqué les policiers, le mot « terrorisme » ne figurait pas - le parti avait alors préféré employer l’expression « crime de guerre » pour qualifier la tuerie en Israël.

    C’est, littéralement, être poursuivie pour quelque chose qu’on n’a pas dit.

    • Ah mais, si j’ai bon souvenir, concernant ce mot qu’on serait sommé de prononcer, Amnesty International a eu aussi son lot de calomnies dans la « politico-médiasphère » :

      Faute d’une définition unanimement consacrée en droit international - boussole de notre organisation -, la politique d’Amnesty International est d’éviter de qualifier un groupe de « terroriste » sauf lorsque nous citons d’autres sources, comme par exemple des documents issus des Nations unies.

      https://www.amnesty.fr/presse/face-a-une-inquietante-vague-de-denigrement-amnesty-international-france-rap

    • La même, dans l’article d’à côté :

      Jusqu’où ira ce pouvoir ? Vont-ils convoquer pour apologie du terrorisme l’ONU, l’AFP ou encore Amnesty International qui refusent de qualifier de terroristes les organisations pour rester dans le cadre du droit international ?

      https://www.mediapart.fr/journal/politique/010524/mathilde-panot-denonce-une-fuite-en-avant-autoritaire

      La brigade criminelle m’a tendu un tweet reprenant le communiqué du groupe parlementaire du 7 octobre 2023. J’ai demandé quelles phrases, mots, seraient concernés par une accusation aussi grave. Il m’a été répondu que c’était l’ensemble du communiqué. Dire « Israël/Palestine : pour une paix juste et durable. Stop à l’escalade » ou « il faut obtenir le cessez-le-feu » relèverait-il maintenant de l’apologie du terrorisme ?
      [...]
      je rappelle que les parlementaires sont protégés des poursuites depuis la Révolution française, non comme un privilège, mais pour assurer leur liberté de parole, l’indépendance de leur mandat et les protéger des pressions de l’exécutif.

    • Vous avez raison de pointer l’approche des élections européennes. La plainte à mon encontre date du 11 octobre, le lendemain de la parution de la circulaire d’Éric Dupond-Moretti qui incitait les parquets à poursuivre pour apologie du terrorisme les propos « même prononcés dans le cadre d’un débat d’intérêt général et se revendiquant comme participant d’un discours de nature politique ». Si j’avais vraiment commis une apologie du terrorisme, aurait-il attendu quasiment sept mois pour me convoquer ? Personne n’y croit. Cette convocation comme celle de Rima Hassan interviennent donc dans le cadre d’une instrumentalisation de la justice et de la police en vue d’un résultat électoral.

  • HSE / IMP : Tout travail mérite salaire ! - SUD éducation
    https://www.sudeducation.org/communiques/hse-imp-tout-travail-merite-salaire

    Les personnels de l’Éducation nationale ont appris le 30 avril la fermeture brutale de l’application ASIE, qui permet aux personnels de direction de saisir les heures supplémentaires effectuées par les personnels dans les académies de Paris, Créteil et Versailles afin de faire des ajustements sur la quantité d’heures supplémentaires effectives (HSE) encore disponibles pour rémunérer entre autres “Devoirs faits” et les autres projets des établissements. Les académies de Grenoble, Bordeaux et Toulouse devraient suivre la même voie. Les personnels qui sont engagé·es dans les dispositifs payés en HSE n’ont pas la garantie de voir leurs heures effectuées après le 2 mai être rémunérées : aucune information n’a été diffusée de la part du ministère sur la « hauteur » de ses ajustements.

    (Étonnant, non ?)

  • Pute : un mot, un stigmate, un instrument de domination | Sylvie Tissot
    https://lmsi.net/Pute-un-mot-un-stigmate-un-instrument-de-domination

    Il faut, en commençant le livre de Dominique Lagorgette, se tenir prête à parcourir plus de 200 pages d’insultes sexistes. Du vieux français jusqu’aux chansons contemporaines – la bonne vieille chanson française – en passant par les amateurs du Paris du XIXème siècle], c’est un déluge de haine contre les femmes que dévoile l’histoire des mots « Pute » et « Putain », et de tous les autres mots et expressions qui leur sont accolés. Source : Les mots sont importants

  • Quand le CO₂ devient-il dangereux pour la #santé ? | août 2023
    https://www.ledevoir.com/societe/sante/796329/quand-le-co-devient-il-dangereux-pour-la-sante

    Une étude [de 2012] de la revue scientifique Environmental Health Perspectives a comparé la performance cognitive de participants exposés à différentes concentrations ambiantes de #CO2. Les tests ont d’abord été effectués dans une pièce bien ventilée où la concentration en dioxyde de carbone était de 600 ppm. Ensuite, les participants ont refait les mêmes exercices dans des pièces où le CO2 ambiant était à 1000 ppm, puis encore une fois dans une pièce à 2500 ppm.

    À 1000 ppm, les performances cognitives se sont significativement détériorées pour six des neuf exercices. À 2500 ppm, la diminution de la performance est dite « substantielle » dans sept des neuf activités. Les exercices évaluant la capacité d’initiative et l’élaboration de stratégies de base ont atteint un niveau jugé « dysfonctionnel ». Bref, à partir de 1000 ppm, les aptitudes cognitives s’amoindrissent.

    Pour donner une idée de l’exposition au CO2 dans la vie quotidienne, au Québec, en février 2022, 22 % des salles de classe étudiées par le gouvernement québécois affichaient une concentration moyenne de CO2 qui se situait entre 1000 et 1500 ppm, et 3,5 % des classes recensées dépassaient le seuil des 1500 ppm.

    #ventilation #air

    • Mon bureau est autour de 520-600 ppm. La VMC, c’est la vie. Pour les particules en suspension, j’ai souvent mieux que dehors.
      Par contre, si je ferme la porte du bureau (la VMC est dans le bloc sanitaire central), en moins de 20 min, ça part au-dessus de 1 200 ppm.

      Bien sûr, une bonne ventilation, c’est aussi moins d’humidité. Dehors, on est à 80%, dedans c’est 47%. Là aussi, pas de moisissures, pas d’inconfort, du linge propre et frais qui sèche en moins d’une journée.

      Avant, notre intérieur dégueulasse était froid et humide, j’avais les VS encombrées à l’année, un raynaud assez handicapant dont je n’arrivais pas à me débarrasser, etc.

      Quand on a cherché un nouveau logement en 2020… ben merci le covid qui m’a sensibilisée à la qualité de l’air intérieur.

      Tous les trucs retapissés de frais avec les ventilations bouchées « pour éviter les courants d’air », c’est parti direct à la benne.

      Et là, on est juste globalement en meilleur santé.

  • Pipeline leak exposes carbon capture safety gaps, advocates say
    https://www.theguardian.com/us-news/2024/apr/19/exxon-pipeline-leak-carbon-capture-safety-gaps
    Les pipelines de CO2, ça fuit, et ça peut être dangereux.

    About 5,000 miles [8000 km] of #CO2 #pipelines are currently operating in the US, which are predominantly for transporting the gas to oilfields where it is used to extract hard-to-reach oil – a process known as enhanced oil recovery. The pipeline running through Sulphur is part of a network stretching more than 900 miles [1500 km] through Louisiana, Texas and Mississippi, which #ExxonMobile acquired from Denbury last year.

    In 2020, almost 50 residents required hospital treatment after the Denbury (now Exxon) pipeline ruptured in Satartia, Mississippi, releasing 31,000 barrels of CO2. The incident exposed major flaws in the existing health and safety regulations for CO2 pipelines, which as a result are currently being updated by the Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration (PHMSA). The update is already facing delays, and could take years.

    Yet the CO2 pipeline network is forecast to grow as much as tenfold thanks in part to billions of dollars of tax incentives in the 2022 #Inflation_Reduction_Act – as well as hundreds of millions of dollars in direct investment for CO2 transport and storage infrastructure. The Biden administration is counting on #CCS to meet its climate goals – despite compelling evidence that the technology is inefficient and will probably prolong the use of fossil fuels.

  • Première demande d’autorisation en France pour un mini-réacteur nucléaire
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/premiere-demande-dautorisation-en-france-pour-un-mini-react

    AFP parue le 29 avr. 2024 - 17h51

    La start-up française Jimmy a déposé lundi auprès du gouvernement la première demande d’autorisation en France pour un mini-réacteur nucléaire, une étape qui ouvre un processus d’instruction par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

    Si le dossier passe toutes les étapes d’instruction et d’autorisation, le mini-réacteur d’une puissance de 10 mégawatts pourrait être directement branché sur le complexe industriel du groupe sucrier Cristal Union/Cristanol de Bazancourt (Marne), qui produit de l’alcool et du bioéthanol.

    (...)

    En France, l’ASN n’avait jusqu’ici traité qu’avec quatre opérateurs historiques : EDF, Orano (ex-Areva), Framatome et l’Andra, l’agence des déchets. Déjà confrontée à un surcroît de dossiers lié à la prolongation du parc historique et aux projets de nouveaux EPR, elle doit désormais faire face à cette « vague » de start-up qui bousculent le secteur.

    Pour l’Autorité, les sujets ne seront pas seulement techniques, expliquait récemment à la presse Philippe Dupuy, chef de la mission réacteurs innovants à l’ASN : il s’agit d’évaluer leur capacité à devenir un « exploitant nucléaire », et donc leur « système de management », leurs « capacités financières » et leur « culture de sûreté » .

  • Valérie Pécresse suspend plus d’un million d’euros de subventions à Sciences Po Paris
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290424/valerie-pecresse-suspend-plus-d-un-million-d-euros-de-subventions-sciences

    Après le week-end d’occupation par les étudiants de l’établissement parisien pour dénoncer la politique menée par Israël à Gaza, la présidente de la région Île-de-France a décidé de suspendre les subventions promises à Sciences Po. « Inédit » et « lunaire » pour son opposition.

    • Anne Sinclair s’est surpassée, Yvan Attal a vomi sa bêtise stratosphérique, Badinter I est indétrônable dans ses préjugés, Sfar J a pété un câble, La rabbine DH vire à l’extrême droite ! Fait pas bon être juifves aujourd’hui. Il faut arrêter de les inviter à la TV et à la radio iels polluent nos esprits.

    • Pécresse suspend les subventions de Sciences Po pour réprimer la mobilisation pro-palestinienne
      https://www.revolutionpermanente.fr/Pecresse-suspend-les-subventions-de-Sciences-Po-pour-reprimer-l

      Face à la mobilisation étudiante, Valérie Pécresse a annoncé suspendre les subventions de la région Île-de-France accordées à Sciences Po Paris, qui s’élèvent à plus d’un million d’euros. Un pas de plus dans la censure des voix en soutien au peuple palestinien.

      Après la victoire obtenue par les étudiants de Sciences Po à l’issue de leur occupation de jeudi, les Républicains (LR) ont souhaité appeler à un « sursaut d’autorité » face à ce qu’ils considèrent être une capitulation de la part de l’administration de l’École. Ainsi dans un tweet publié lundi 29 avril la présidente de la région Ile-de France Valérie Pécresse a annoncé couper les subventions d’un millions d’euros à l’établissement, accordé es dans le cadre du contrat de plan État-région, en réponse aux actions d’ « une minorité de radicalisés appelant à la haine antisémite », « instrumentalisée par la LFI et ses alliés islamo-gauchistes ».

      " J’ai décidé de suspendre tous les financements de la Région destinés à @sciencespo tant que la sérénité et la sécurité ne seront pas rétablies dans l’école. Une minorité de radicalisés appelant à la haine antisémite et instrumentalisés par la LFI et ses alliés islamo-gauchistes,…"

      — Valérie Pécresse (@vpecresse) April 29, 2024

      Outre la mobilisation d’un lexique longtemps cantonné aux pires pages de Valeurs Actuelles, cette menace incarne la détermination d’une bourgeoisie en pleine offensive autoritaire. En choisissant de couper les subventions de l’institution parisienne, après avoir maintenu envers et contre tout celles accordées à l’établissement ultra-réac, homophobe et sexiste Stanislas, l’élue francilienne se veut claire : elle n’acceptera aucune dénonciation des massacres en cours actuellement à Gaza.

      Une position qui fait consensus à droite et à l’extrême-droite, avec Gabriel Attal, comme Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, qui ont applaudi cette décision. Dans le climat de criminalisation et de racisme ambiant, qu’illustre notamment le traitement médiatique dont Rima Hassan fait l’objet, ce front réactionnaire peut s’appuyer sur deux épouvantails pour ne pas assumer directement sa pleine complicité dans le génocide en cours : l’épouvantail « wokiste » et celui de la « minorité isolée ».

      Une mobilisation de « wokistes », à « l’idéologie venue d’outre-Atlantique »

      Interrogé ce week-end sur la mobilisation des étudiants de Sciences Po en soutien à la Palestine, Gabriel Attal a choisi de caractériser l’occupation comme le produit des « dérives d’une minorité agissante et dangereuse qui veut imposer à la majorité des étudiants, des enseignants, une idéologie venue d’outre-Atlantique ».
      Une manière de reprendre à son compte, sans la nommer, l’accusation aussi inepte que creuse en « wokisme » cette « idéologie venue d’outre-Atlantique » qui permet aux éditorialistes de nous alerter régulièrement sur « les dérives du féminisme » de l’antiracisme, et désormais du mouvement pour la Palestine.

      Une façon également de nier l’autonomie des étudiants mobilisés. Ces derniers seront en effet bien heureux d’apprendre que leur mobilisation spontanée en réaction aux massacres de 40.000 palestiniens sur la bande de Gaza n’est que l’expression d’une corruption idéologique en provenance de campus nords-américains. En réalité, comme le rappelle Yunnes Abzouz dans un article de Médiapart : « Les premières structurations politiques pour le peuple palestinien ont émergé dès les années 1960 en France, dans le sillage de la guerre d’Algérie et des mouvements anticoloniaux ». C’est donc au sein d’une longue tradition de lutte anti-impérialiste que s’inscrit cette mobilisation, et cherche à lui donner un second souffle dans le contexte actuel, où la criminalisation des militants pour la Palestine fait figure de soutien au génocide.

      Une minorité isolée et radicale

      Le deuxième éventail agité à la fois par Valérie Pécresse, Gabriel Attal, le directeur de Sciences Po mais aussi par la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau, tient à la caractérisation de la mobilisation étudiante comme « isolée et radicale ». S’il existe en effet une radicalité et une détermination affichée, le narratif d’un prétendu isolement des étudiants mobilisés ne résiste pas longtemps à l’épreuve des faits.

      D’une part, l’occupation de Sciences Po a pu s’appuyer sur le soutien d’une majorité d’étudiants, manifestant rue Saint-Guillaume devant l’institution. D’autre part, il faut aussi relever le soutien d’une large partie de la communauté enseignante qui a été un appui pour la mobilisation, notamment suite à l’intervention de CRS au cœur même du campus de Saint-Thomas mercredi dernier. Cette action policière autorisée par le nouveau directeur Jean Bassères au cours de laquelle les étudiants se sont fait déloger du site qu’ils occupaient n’a en effet pas manqué de susciter l’indignation chez la majorité des enseignants-chercheurs de l’institution. A cet égard, on peut relever laa prise de position du Centre de Recherche Internationale de Sciences Po (CERI) dans un communiqué : « Le mouvement étudiant actuel est d’envergure internationale, et il convient de l’appréhender à cette échelle. Dans un établissement d’enseignement supérieur très ouvert sur le monde, les prises de position des étudiant(e)s sur l’actualité internationale sont légitimes, et la réponse de l’institution ne saurait être l’intervention des forces de l’ordre. »

      Malgré la répression et les calomnies, la mobilisation pour la Palestine tient à Sciences Po, et s’élargit même au-delà. Ce mardi, de nombreux instituts d’études politiques étaient ains bloqués partout en France, et 500 étudiants étaient rassemblés au campus de Tolbiac de l’université Paris 1. Face à l’offensive de Pécresse et Attal, la mobilisation des étudiants dessine une issue contre l’autoritarisme, le soutien aux guerres des impérialistes et le génocide en Palestine. Une voie à suivre dès ce 1er mai, pour exprimer la colère d’une génération qui ne se taira pas face aux massacres en cours.

  • « À l’hôpital, des patients meurent tous les jours par erreur » | Matthieu Slisse
    https://www.mediacites.fr/enquete/lyon/2024/04/24/a-lhopital-des-patients-meurent-tous-les-jours-par-erreur-le-cri-dalarme-

    Les erreurs médicamenteuses causent plusieurs centaines de morts chaque année. Loin d’être accidentelle, cette hécatombe doit tout aux défaillances du système de soin. Pharmacien au sein de l’hôpital public lyonnais, Bruno Charpiat lance l’alerte depuis des années. Notre enquête en deux volets lève le voile sur ce scandale sanitaire méconnu. Source : Médiacités

  • Au Maroc, Bruno Le Maire vante la transition énergétique comme nouveau levier de la relance avec la France
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/29/au-maroc-bruno-le-maire-vante-la-transition-energetique-comme-nouveau-levier

    .... Bruno Le Maire, qui s’est rendu deux fois au Maroc en six mois, l’a répété : « Une politique sans #économie, c’est comme un moteur sans essence, ça n’avance pas. » ... BLM, qui a la main sur l’#énergie depuis le remaniement gouvernemental de janvier, a choisi le nouveau carburant du couple franco-marocain : la transition énergétique. L’Agence française de développement (AFD) prêtera 350 millions d’euros à l’Office chérifien des phosphates (OCP) pour soutenir les investissements du géant des engrais dans la #décarbonation. Un programme sur l’#hydrogène vert sera également lancé entre le groupe marocain et la banque publique d’investissement Bpifrance.

    Le locataire de Bercy a précisé par ailleurs voir « une complémentarité évidente » entre la relance de la filière française des panneaux #photovoltaïques et les capacités « exceptionnelles » du Maroc dans l’énergie solaire. Les panneaux qui seront fabriqués dans les futures giga-usines de Fos-sur-mer (Bouches-du-Rhône) et Sarreguemines (Moselle) pourraient servir au Maroc, alors que plus de 90 % de la production mondiale de ces panneaux vient de Chine.
    Plus surprenant a été l’accord du gouvernement français pour une coopération avec Rabat dans le #nucléaire. Les petits réacteurs modulaires, dont Emmanuel Macron souhaite doter la France d’un premier prototype d’ici à 2030, pourraient être utiles au #dessalement de l’eau de mer, sur lequel le #Maroc mise.

    Fraises, tomates, agrumes, melons charentais, tous pesticidés, phosphates et zones de loisirs contre « autoroute électrique » et, si tout va bien, Airbus.

    Avec des jolies mentions

    L’ancien ministre de l’industrie et de l’énergie, Eric Besson, qui dirige au Maroc la société suisse Sicpa, est tout aussi catégorique : « Les Marocains ont moins besoin de la France. Nous aurons une bonne relation à l’avenir, mais elle ne sera pas aussi exclusive qu’auparavant. »

    et « Au Maghreb, (...) recentrage de la France vers le Maroc »
    https://justpaste.it/8adgt

    #onestleschampions #Chine

  • Réduire la classe excédentaire : Handicap et réforme des retraites | Théo Bourgeron
    https://cabrioles.substack.com/p/reduire-la-classe-excedentaire-handicap

    Si la #réforme n’est pas spécifique aux personnes handicapées, elle a un effet particulièrement notable sur les politiques du #handicap en France. En raison des fortes pressions exercées sur les employé·es et du nombre élevé d’accidents sur les lieux de travail, la France présente un taux conséquent de handicap autour de l’âge de la #retraite. En 2021, 12% des personnes âgées de 61 ans étaient inactives pour des raisons de handicap et/ou de santé. De même, la proportion de travailleur·euses actif·ves handicapé·es entre 50 et 59 ans (18%) était beaucoup plus forte que dans le reste de la population (9%).

    Le handicap est un facteur important à prendre en compte pour déterminer le seuil de départ à la retraite. La réforme des retraites inclut une clause qui permet aux personnes présentant légalement un haut niveau de handicap (c’est à dire, au-dessus de 50%) de partir en retraite au même âge qu’avant la réforme. Mais la grande majorité des personnes handicapées ne rentrent pas dans ces critères stricts. La réforme des retraites fournit ainsi au marché de l’emploi un grand nombre de travailleur·euses handicapé·es âgé·es.


    Selon ce graphique de l’INSEE (2021), 12,1 % des personnes âgées de 61 ans ne travaillent pas pour des raisons de santé ou de handicap.
    Les politiques « workfare » d’Emmanuel Macron

    En parallèle, au cours des dernières années, les institutions en charge des travailleur·euses handicapé·es ont été considérablement transformées. Depuis 2019, le gouvernement Macron pousse une proportion croissante de la main d’œuvre excédentaire vers le #marché_de_l'emploi. Ceci par des réformes successives des institutions qui emploient les personnes handicapées.

    En France, environ 2,7 millions de personnes en âge de travailler sont considérées comme des travailleur·euses handicapé·es. Beaucoup (58%) sont sans emploi.

    #chômage #précarité

  • More than a quarter of people with Covid infection develop Long Covid, new research reveals

    A new study carried out by researchers at the University of York suggests 28% of people who catch #COVID-19 will go on to suffer from Long Covid.

    The study also reveals that one in four people with Long Covid will experience brain fog and one in three to four will develop anxiety or depression.

    However, the findings of the study, published in the journal General Hospital Psychiatry, suggest that full Covid vaccination makes sufferers four times less likely to have #brain_fog – a term used to describe symptoms including poor concentration, feeling confused and cognitive impairment.

    Long-term sickness

    With Long COVID a key factor in the record 2.8 million people off work in the UK due to long-term sickness, the researchers are calling for yearly COVID-19 vaccinations to be rolled out and should include all working-age people.

    The study reviewed 17 studies from around the world involving more than 40,000 Long COVID patients. It was carried out in collaboration with the STIMULATE-ICP project, which is a £6.8 million NIHR-funded national research project led by University College London.

    Debilitating

    Lead author, Professor Christina van der Feltz—Cornelis, Chair of Psychiatry and Epidemiology at the Department of Health Sciences and at the University of York and Hull Medical School (HYMS), said: “I was struck by the figures that emerged from our study because they make it clear just how many people around the world are being affected by this debilitating condition.”

    “The discovery of a significant reduction in the risk of brain fog after Covid vaccination is particularly important in this context and provides support for continuation and extension of vaccination programmes, particularly to working-age people.

    “There is a societal tendency in the UK to think Covid is over, but Long Covid is having a profound and lasting effect on individuals and society as a whole, with many people leaving the workplace due to the condition. This is placing a heavy burden on the economy.”

    Chronic

    Long Covid is a chronic condition following a Covid infection which affects an estimated 1.9 million people in the UK. Symptoms can include breathlessness, heart palpitations, joint pain and concentration problems.

    The findings of the research also indicate that the mental health symptoms and brain fog experienced by people with Long Covid can actually get worse for many people over time. 24 months after acute infections, people were three to four times more likely to develop brain fog compared to during the peak of their Covid infection. The risk of developing depression or anxiety rose approximately 1.5 times in the same timeframe.

    Uncertainty

    Professor van der Feltz - Cornelis added: “This finding indicating that the condition often gets worse over time is concerning. It could be due to a decline in people’s mental health as living with Long Covid and the uncertainty that comes with the condition takes its toll. However, some early evidence suggests that living with Long Covid affects nerve cells in the brain so that might play a role as well.

    “With so many people suffering from the severe effects of this condition, our study clearly points to the need for greater support, in addition to sustained vaccination programmes. We are very lucky to be one of the only countries to have dedicated Long Covid centres, but we need more joined-up treatment of the mental and physical symptoms of the condition and greater resources for effective treatments, rehabilitation and occupational therapy so that people are able to recover and avoid losing their careers and livelihoods. ”

    https://www.york.ac.uk/news-and-events/news/2024/research/long-covid-fog
    #long_covid #covid_long #chronicité #vaccination #vaccins #dépression #anxiété #concentration

  • Are Israeli Universities Critics of or Collaborators with the Israeli Government?
    http://coreyrobin.com/2014/01/01/are-israeli-universities-critics-of-or-collaborators-with-the-israeli-go

    Critics of the ASA academic boycott often claim that the boycott is illegitimate because it targets Israeli universities, which are the site of some of the greatest criticism of the Israeli government and support for the Palestinian cause. As prominent scholar and former ASA president Shelley Fisher Fishkin said:

    Israeli universities are often at the forefront of fostering dialogue between Arabs and Jews, of educating the future leaders of Arab universities, and of providing the next generation with the tools of critical thinking that can allow them to construct a society more equitable and just than that of their parents.

    It’s a little more complicated.

    Here are just some of the facts about the Israeli academy that Fishkin failed to note but which eight professors in Indiana emphasized in their letter to the presidents of Purdue and Indiana University.

    – Israeli universities, like Hebrew University, have illegally built parts of their campuses in the occupied territories.

    – 20% of the Israeli population is Palestinian, yet only 11% of university students are Palestinian. (In the US, by contrast, which is no picnic for African Americans, the black population is 13.1%, while the black student population in universities is 14%.) Palestinian applicants to Israeli universities are three times more likely to be rejected than Jewish applicants. 32% of Jewish applicants meeting minimal requirements are accepted into Israeli universities, while only 19% of Palestinian students meeting those requirements are accepted.

    – 20% of the Israeli population is Palestinian, yet only 1% of the university staff is Palestinian.

    – In 2008, a petition for academic freedom in the occupied territories was sent to about 9,000 Israeli academics. It was signed by 407 professors, about 4.5% of the total.

    In the United States, professors have a reputation for being far more radical than they are. Seems like the same may be true in Israel.

    #bds #discrimination #universités #collaborateurs #Israël

    • Un tournant dans le monde universitaire ? Par Omar Barghouti
      par Omar Barghouti
      http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=2911%3Aun-tournant-dans-le-m

      « Ce qui semblait impossible il y a seulement un an semble désormais possible », m’écrivait un universitaire impliqué dans la ratification d’un boycott universitaire d’Israël par l’American Studies Association (ASA), juste après le vote en faveur du boycott par les membres de l’ASA. En réponse à un référendum organisé par le Conseil national de l’ASA auprès de ses membres, 66 % des votants ont validé la résolution.

      Indépendamment, mais au même moment, la Native American and Indigenous Studies Association (NAISA) a annoncé le soutien unanime de son conseil élu au boycott universitaire (http://naisa.org).

      Ceci, joint à plusieurs autres développements cette année dans la lutte globale en faveur des droits palestiniens, conduit à la conclusion que le mouvement de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) atteint un tournant, en particulier dans le monde académique et culturel.

  • “Une pollution sonore” : les vacances sans enfants gagnent du terrain
    https://www.bfmtv.com/economie/consommation/une-pollution-sonore-les-vacances-sans-enfants-gagnent-du-terrain_AD-20240426

    La quiétude et la tranquillité, ce sont les arguments de vente de l’Anglais Stuart Coe, qui gère un camping interdit aux enfants, bien loin de l’ambiance des resorts très populaires en Espagne, Italie ou Grèce. Propriétaire de cette installation quatre étoiles dans le Lot depuis 1993, le septuagénaire s’est lancé dans le « adults only » en 2009. « On en avait marre des enfants pas contrôlés par les parents », justifie-t-il.

    « Quand on avait des familles avec enfants, tout tournait autour d’eux. Ça perturbait le caractère calme que je voulais privilégier », confie de son côté Vincent Clerjoux-Rhodes, propriétaire du Domaine des Ormeaux en Dordogne, qui a décidé depuis six ans de limiter l’accès à ses gîtes aux plus de 16 ans.

    (Rappelle-moi un peu pourquoi il ne faudrait pas euthanasier les vieux ?)

  • Suivi du trafic - RATP Status
    https://ratpstatus.fr

    Suivi trafic Ⓜ️ Métros🚆 RER/Trains🚈 Tramways

    Vincent LAURENT
    https://framapiaf.org/@winy@piaille.fr/112336962087603216

    La RATP permet de connaître l’état du trafic à un instant T, mais cette information n’est pas historisée.

    J’ai essayé de combler ce manque. Voici : https://ratpStatus.fr 🥳

    Sous licence libre bien sûr : https://github.com/wincelau/ratpstatus

  • Pomper le CO₂ de l’atmosphère, un nouveau défi dans la lutte contre le dérèglement climatique

    Pomper du CO2 sans trêve après l’avoir rejeté sans fin. Alors que la planète s’est déjà réchauffée de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle et que les records de chaleur sont battus mois après mois, les Etats doivent réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre s’ils veulent éviter que la Terre ne se transforme en fournaise. Mais cela ne suffira pas. Il faudra aussi retirer de l’atmosphère des milliards de tonnes de CO2 déjà présentes, à grand renfort de technologies et de ressources naturelles. C’est ce que les scientifiques appellent les « émissions négatives », une forme d’oxymore qui dit bien la situation kafkaïenne à laquelle l’humanité est acculée.
    Des entreprises françaises entendent prendre leur part dans ce défi colossal. Début avril, trente start-up ont lancé l’Association française pour les émissions négatives (AFEN) afin de structurer une nouvelle filière. « La France a un rôle à jouer, mais elle accuse un retard important, explique Julie Gosalvez, la présidente de l’AFEN. Nous voulons répondre à un double objectif d’ambition climatique et de compétitivité économique. »

    [...]

    Depuis 2018, le #GIEC considère les #émissions_négatives comme indispensables pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Ces technologies sont d’abord nécessaires pour atteindre la #neutralité_carbone, car certaines émissions résiduelles seront impossibles à éviter, dans l’agriculture, l’aviation ou l’industrie.

    [...]

    [Les membres de l’AFEN] plaident pour la création d’une stratégie nationale sur les émissions négatives, afin de donner une visibilité aux acteurs économiques et de ne pas rater la fenêtre de tir au moment où l’Hexagone planifie ses objectifs climatiques et énergétiques pour les prochaines décennies. Alors que le gouvernement doit soumettre à consultation la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie, les émissions négatives restent un « angle mort », regrette Sylvain Delerce. Or, ces dernières nécessiteront une forte augmentation de la production d’électricité décarbonée.
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/04/16/climat-pomper-le-co-de-l-atmosphere-un-nouveau-defi-dans-la-lutte-contre-le-

    https://justpaste.it/dx4es

    #CO2 #climat #électricité_décarbonée #écologie_capitaliste

    • [...] tandis que la production de biochar, un charbon végétal, extrait le carbone des végétaux par pyrolyse afin de le stocker dans le sol pendant des centaines d’années, agissant en outre comme fertilisant des sols.

      Biochar... En français on dit du charbon de bois.

    • Les émissions négatives, si elles s’apparentent moins à de la science-fiction que par le passé, suscitent toutefois, encore, de la méfiance. Dans un avis prudent, publié en novembre 2023, le Haut Conseil pour le climat estime que l’usage du Beccs et du Daccs « doit pour l’heure être limité à sa contribution minimale nécessaire », tout en reconnaissant que ces technologies pourraient être utilisées « comme solution de dernier recours pour atteindre la neutralité carbone ».

      « Ces technologies posent encore des questions, notamment de faisabilité, de durabilité du stockage, et elles consomment beaucoup d’énergie, d’eau et de terres, pouvant entrer en concurrence avec d’autres usages », estime la climatologue Valérie Masson-Delmotte, l’une des membres du Haut Conseil pour le climat. Des risques dont les start-up de l’AFEN assurent être conscientes. « Les nouvelles générations de Daccs devraient consommer beaucoup moins d’énergie, et pour le Beccs, nous voulons récupérer le CO2 émis par les méthaniseurs, chaufferies et incinérateurs, qui ont utilisé des résidus de biomasse », détaille Karim Rahmani, le vice-président de l’AFEN et fondateur de la société Carbon Impact.

      Bon, c’est bien : ils ont déjà le « business model » ... Mais les technologies pour que des roches se « chargent » en CO2, c’est comment ? Et toute la chaîne logistique pour produire ces « centrales » à décarbonation ?
      je crois qu’il faut nous contenter du #business_model pour l’instant parce que ça fait circuler de ouf un gros paquet de monnaie. Pour le reste, patientons encore quelques décennies. On va bien finir par trouver le bouzin qui fait le job (ou pas). Mais en priorité : renvoyer l’ascenseur aux « investisseurs » qui eux n’ont pas trop de temps à perdre tout en étant conscients que ça ne marchera pas mais c’est pas vraiment leur problème.
      #baltringues
      #capitalisme_du_désastre (qui est un descendant direct du #capitalisme_fossile)

    • La France va stocker du carbone dans son sous-sol
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/04/26/la-france-va-stocker-du-carbone-dans-son-sous-sol_6230125_3234.html

      Le ministère de l’industrie et de l’énergie a lancé, vendredi 26 avril, sa stratégie pour développer la capture et le stockage du CO₂ sur le territoire. Ce plan prévoit de reconvertir des puits d’hydrocarbures en #puits_de_carbone.

      [...]

      Parmi les cinquante sites industriels les plus émetteurs de CO₂ en France, les deux tiers estiment devoir capter et stocker leur #carbone résiduel (celui restant en bout de chaîne, qui n’a pu être supprimé par d’autres moyens techniques) s’ils veulent pouvoir respecter leur contrat de décarbonation signé avec le gouvernement en 2022. Ces industries lourdes (cimenteries, aciéries, alumineries, etc.) ont évalué leurs besoins en captage à environ 8 millions de tonnes de CO₂ en 2030 et à 16 millions en 2040.

    • A l’issue de l’appel à manifestation d’intérêt, d’ici au 26 juillet, une phase d’appel à projets sera ouverte jusqu’en décembre, pour évaluer les sites de stockage signalés par les entreprises et tester leur étanchéité. L’objectif est que « début 2025, le stockage du carbone soit testé dans quatre ou cinq endroits en France », indique le ministre. Un financement de soutien de ces projets de 20 à 30 millions d’euros est prévu par l’Etat, issu du plan France 2030.

      Donc sur cette période de 10 ans, ces industriels comptent sur les bienfaits de « l’état providence » pour pouvoir doubler leur capacité de stockage. Finalement, c’est plutôt fastoche d’émettre du CO2 en toute impunité avec de l’argent public.

      https://archive.ph/tN7Kz#selection-2303.0-2307.139

    • Un peu de documentation à propos des « BECCS » et des « DACCS » puisque :

      « Ces technologies posent encore des questions, notamment de faisabilité, de durabilité du stockage, et elles consomment beaucoup d’énergie, d’eau et de terres, pouvant entrer en concurrence avec d’autres usages », estime la climatologue Valérie Masson-Delmotte, l’une des membres du Haut Conseil pour le climat.

      https://www.foei.org/wp-content/uploads/2021/01/Amis-de-la-terre-international_BECCS_French.pdf

      Les bioénergies avec piégeage et stockage du carbone
      (en anglais « Bioenergy with Carbon Capture and
      Storage » - BECCS) sont non encore prouvées, coûteuses et
      dangereuses ; elles détournent l’attention des réductions
      massives d’émissions nécessaires de toute urgence si l’on
      veut éviter des changements climatiques catastrophiques.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Captage_du_dioxyde_de_carbone_dans_l%27air

      La captage du dioxyde de carbone dans l’air ou captage direct du dioxyde de carbone1, en anglais : direct air capture (DAC), est l’extraction du dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’air ambiant.

  • Derrière les arrêts de travail longs, des troubles « psy » de plus en plus prégnants | Les Echos, 25/04/24
    https://archive.ph/8saov

    Ainsi, le rapport entre les jours d’absence et ceux devant être notamment #travaillés (jours calendaires hors maternité, adoption etc.) a reculé en 2023 par rapport à l’année précédente. Mais ce reflux peut être trompeur car l’année 2022 avait été marquée par un pic de l’épidémie de Covid (avec le variant Omicron) et le taux d’absentéisme reste plus élevé en 2023 qu’en 2019.

    Surtout, AXA souligne « l’aggravation continue des chiffres d’arrêts de travail de longue durée depuis 2019 ». Si l’on se penche sur les seuls arrêts de plus de deux mois, le taux d’#absentéisme est passé de près 2 % en 2019 à 2,7 % en 2023.

    Les #troubles_psychologiques, comme l’anxiété, la #dépression ou le #burn-out, sont la première cause de ces #arrêts_de_travail de longue durée pour la troisième année consécutive, souligne encore AXA. Et ces problèmes prennent toujours plus le pas sur les #troubles_musculo-squelettiques.

    Leur part a progressé de plus de 6 points entre 2019 et 2023 pour représenter près d’un quart des arrêts de longue durée. Le phénomène touche de plus en plus les femmes. Chez elles, les troubles « psy » expliquent ainsi plus de 31 % des arrêts longs, contre 21 % en 2019. « Une évolution record », d’après AXA. Ces chiffres corroborent d’autres alertes sur la dégradation de la santé mentale des Français. Et notamment celle des femmes.

    https://www.axa-assurancescollectives.fr/barometre-absenteisme-prevention

  • Nicole Belloubet démet un sociologue pour qui le voile à l’école est un « vecteur d’émancipation »
    https://www.lopinion.fr/politique/nicole-belloubet-demet-un-sociologue-pour-qui-le-voile-a-lecole-est-un-vect


    Imagine que la science te donne tort…

    Voici ce que disait ce dernier sur RFI le 5 avril : « Le voile n’est pas le plus souvent un signe de prosélytisme – les enquêtes sociologiques montrent qu’il s’agit même souvent d’un vecteur d’émancipation pour les jeunes filles par rapport à leurs milieux – et le port du voile devrait donc être analysé chaque fois au cas par cas » Ajoutant, à propos de Maurice-Ravel : « ça illustre, me semble-t-il, les difficultés d’appliquer sereinement la loi qui (…) apparaît, à tort ou à raison, comme discriminatoire à l’égard des musulmans ». Il y a un an, la nomination au CSL d’Alain Policar par Pap Ndiaye, alors ministre de l’Education nationale, avait été très critiquée par les « historiques » de l’institution créée par Jean-Michel Blanquer qui y voyaient une manœuvre de dilution de la défense de la laïcité.

    • Ah les éléments perturbateurs selon Belloubet, une ado avec un foulard, un enfant en situation de handicap, la listen’est pas close...

    • Évincé du Conseil des sages de la laïcité, #Alain_Policar réagit : « L’illusion du pluralisme est écornée »
      https://www.mediapart.fr/journal/france/250424/evince-du-conseil-des-sages-de-la-laicite-alain-policar-reagit-l-illusion-

      L’interview que j’ai donnée à RFI le 5 avril sur l’affaire du lycée Maurice-Ravel, qui hélas n’était pas le reflet très exact de ce que j’ai dit, a suscité des attaques des collectifs #Vigilance_universités et #Vigilance_collèges_lycées, dans lequel deux membres du Conseil des sages siègent – Iannis Roder et Delphine Girard. Ce sont ceux avec lesquels je n’avais pratiquement pas réussi à nouer la moindre relation.

      Ce sont des idéologues, partisans d’une #laïcité intransigeante, qui considèrent qu’il faut la brandir à tout-va pour éloigner le danger islamiste. Ce n’est pas mon avis. En séance du Conseil j’avais dit en début d’année que si nous voulions célébrer l’anniversaire de la loi de 2004, il faudrait s’interroger sur les raisons pour lesquelles des familles et élèves en majorité #musulmans ne comprennent pas cette loi et la jugent discriminatoire. On m’a répondu que ce n’était pas le problème.

      On me reproche de ne pas respecter le droit positif, car je me réclame de la jurisprudence du Conseil d’État de novembre 1989 qui ne voulait pas de loi. Mais un droit en vigueur est pour moi questionnable et éventuellement destiné à changer selon les circonstances. La loi pouvait être bonne en 2004, mais ses conditions d’application ne sont pas totalement satisfaisantes. Si on s’intéressait plutôt aux manquements à l’obligation scolaire, on ne mettrait pas l’accent sur l’appartenance à une communauté religieuse quelconque. Ce n’est pas ce qui est fait.

      [...]

      La laïcité est pourtant le meilleur moyen d’organiser la coexistence des libertés, mais elle apparaît comme coercitive dans l’esprit de nombreux jeunes. Il faut que les raisons soient accessibles à tous. Malheureusement, la position majoritaire considère que la laïcité à la française n’est pas contestable.

      [...]

      De manière générale, il existe un biais majoritaire qui met en cause l’égalité civique en France. C’est ce qu’a développé Cécile Laborde [autrice de Français, encore un effort pour être républicains !, Seuil, 2010 – ndlr], mais ce sont des arguments que les nationaux-républicains comme Dominique Schnapper, la présidente du #Conseil_des_sages_de_la_laïcité, ont du mal à admettre. Et puis il y a l’#histoire_coloniale, dont on n’a pas fait le bilan de façon sérieuse en France. Nous n’avons pas suffisamment de recul sur la « mission civilisatrice » que l’#universalisme à la française était censé accomplir. Ça viendra peut-être. Quoi qu’il en soit, avec mon exclusion, l’illusion du pluralisme au sein du CSL est écornée.

  • Débat sur la violence des jeunes : « La répression est une idée populaire, mais c’est un échec »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/24/debat-sur-la-violences-des-jeunes-la-repression-est-une-idee-populaire-mais-

    Face à la description de la « violence déchaînée, morbide, sans règle » de certains jeunes, le 18 avril, par le premier ministre, les historiens que nous sommes proposent d’inscrire un nouveau chapitre au programme d’éducation civique qui lui tient tant à cœur. Il s’intitulerait : « La #justice des #enfants ou la longue histoire d’une addiction à la sanction ». Il permettrait de raconter à nos écolières et nos écoliers comment, depuis le XIXe siècle, ses prédécesseurs ont fait face au « fléau de la #délinquance_juvénile » décrite comme « toujours plus violente, plus nombreuse, plus précoce » (Le Petit Journal, 1907). Les élèves découvriraient sans doute avec surprise que ses propositions s’inscrivent dans une fascinante continuité, qu’elles ont été maintes fois appliquées et qu’à l’épreuve des faits leur efficacité est discutable.

    Le chapitre débuterait en 1810. On ouvrirait ensemble le code pénal de Napoléon (empereur peu réputé pour son laxisme), et les élèves liraient dans ses articles la volonté de ne plus juger un enfant comme un adulte, la nécessité de pouvoir l’excuser du fait de sa minorité. Ils observeraient aussi que, sans doute effrayé par sa propre hardiesse, le législateur impérial s’assure néanmoins que tout enfant capable de marcher et de voler une pomme puisse être envoyé en prison ordinaire.
    L’histoire se poursuivrait avec une analyse de la loi de 1850 « sur le patronage des #jeunes_détenus », censée répondre à l’échec de la #prison. Les députés républicains considèrent alors que le gamin de Paris, le petit vagabond, l’enfant de parents ouvriers – souvent décrits comme abrutis de travail et viciés par l’alcool – doit bénéficier d’une correction avant de « tomber dans la délinquance », pour reprendre les mots de M. Attal. Selon eux, pour le redresser, il est nécessaire de le placer en #internat_disciplinaire, loin de la ville et d’une famille défaillante, afin de le remettre sur le bon chemin.

    Malgré les rapports parlementaires dénonçant le coût de ces institutions, leur violence et le niveau élevé de récidive des jeunes placés, ces « colonies agricoles pénitentiaires » fleurissent. La France est inquiète ! Des bandes de jeunes gens cruels font régulièrement la une de la presse à grand tirage, et les statistiques, déjà, sont formelles : « De 16 à 20 ans le nombre de jeunes délinquants quadruple » (Le Temps, 1899) ; « Inquiétante augmentation de près de 50 % d’enfants délinquants en vingt ans » (Le Journal, 1901).

    Accompagnement social des mineurs

    Le cours aborderait ensuite les temps bouleversés du début du XXe siècle. En 1912, une nouvelle loi a le courage de considérer que l’accompagnement social des mineurs délinquants est une priorité. Elle n’aura ni les moyens ni le temps d’être appliquée, la Grande Guerre ravivant les angoisses d’une dérive de la jeunesse.
    Néanmoins, l’hécatombe de 14-18 modifie en profondeur le regard des Français sur l’enfermement et la peine. Les élèves liraient alors, médusés, que la presse en vient à se scandaliser du sort réservé aux jeunes délinquants dans les « bagnes d’enfants », certains allant même jusqu’à reprendre les mots d’un poète, Jacques Prévert, dénonçant la « chasse à l’enfant ». Soudain, il serait presque possible de croire que le temps de la jeunesse doit être une promesse.

    Nous pourrions poursuivre avec le second conflit mondial. La France occupée puis libérée, souvent grâce à la fougue de jeunes héros ; un hiver 1945 rude amenant son lot de destructions, de violences, de marché noir, et une explosion de la délinquance juvénile. La France peut alors compter sur l’autorité du général de Gaulle, et c’est bien sa signature qu’ils découvriront au bas du préambule de l’ordonnance du 2 février 1945 « relative à l’enfance délinquante ».

    Nous croiront-ils quand nous expliquerons que ce texte fait primer l’éducation sur la sanction ? Que la prison doit être l’exception ? Parviendrons-nous à faire admettre que l’article 17 expose alors que les mineurs « ne pourront faire l’objet que de mesures de protection, d’éducation ou de réforme, en vertu d’un régime d’irresponsabilité pénale » ? [principe jamais appliqué ; quant à l’éducation... ndc] Rapidement, nous devrons ajouter, pour être précis, que cette ordonnance prévoyait des dérogations, laissant la possibilité aux juridictions de lever l’excuse de minorité. Sans oublier que la peine de mort fut applicable aux mineurs jusqu’en 1981.

    Justice spécifique

    Enfin, il serait temps de conclure. Nous pourrions alors évoquer ce texte fondateur qu’est la Convention internationale des droits de l’enfant (1989), sanctuarisant une justice spécifique pour les #mineurs et l’inscrivant dans un ensemble de droits protecteurs et émancipateurs. Il faudrait des trésors d’imagination pédagogique pour expliquer comment cette apothéose des droits se transforme en véritable feu d’artifice de mesures répressives en France : lois, circulaires, ordonnances affirmant la « fermeté » des pouvoirs publics, création de foyers renforcés (1998) puis fermés (2002), construction d’établissements pénitentiaires pour mineurs (2002), levée de l’excuse de minorité pour les 16-18 ans en état de récidive (2007), peines plancher (2007), tribunaux correctionnels pour mineurs (2010), mise à l’épreuve éducative (2024)…

    La leçon se terminerait, et peut-être qu’un doigt se lèverait pour nous demander : mais alors, si les politiques affirment que la violence des jeunes ne cesse d’augmenter, c’est peut-être que toutes ces punitions ne fonctionnent pas ? Pourquoi continuer ?

    La répression est une idée populaire, mais c’est un échec. Pas tant parce que les jeunes seraient d’incorrigibles criminels biberonnés à la violence, mais parce que la sanction brute se fait toujours prophétie créatrice : elle fragilise des jeunes et leurs familles déjà vulnérables, elle sape le travail social et éducatif censé les aider à sortir de la délinquance. Et si, pour une fois, nous avions l’audace de mettre en application les réformes progressistes votées depuis plus de deux cents ans ?

    La supposée crise de l’autorité que nous traversons ne prend pas racine dans un affaiblissement des institutions. Bien loin d’un « réarmement civique » martial, c’est en conférant aux jeunes liberté, égalité et, in fine, pouvoir d’agir que nous les rendrons maîtres de leur propre destin, artisans de la paix sociale dans un monde qu’ils estiment plus juste et solidaire. En somme, sevrons-nous de l’autoritarisme en pensant l’émancipation de la jeunesse.

    Véronique Blanchard est historienne, enseignante-chercheuse à l’université d’Angers (Temos) ; David Niget est historien, enseignant-chercheur à l’université d’Angers (Temos). Ils sont tous les deux spécialistes de l’histoire de l’enfance, de la jeunesse et de la justice.

    #colonies_pénitentaires et aujourd’hui, outre les #CJD, les #établissements_pénitentiares_pour_mineurs, les #centres_éducatifs_fermés

    • Christian Mouhanna, sociologue : « En dépit de dramatiques faits divers, le nombre de mineurs auteurs de délits baisse »
      TRIBUNE
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/24/christian-mouhanna-sociologue-en-depit-de-dramatiques-faits-divers-le-nombre

      Une fois de plus revient sur le devant de la scène politique et médiatique le thème des #mineurs_délinquants, qui seraient de plus en plus jeunes et de plus en plus violents. Premier ministre, ministres, préfets et syndicalistes policiers reprennent tous cette assertion pour désigner une menace qui viendrait fragiliser la tranquillité et la cohésion de la société.

      L’actualité, il est vrai, invite les responsables à réagir : les meurtres de Grande-Synthe (Nord), Romans-sur-Isère (Drôme) ou Viry-Châtillon (Essonne) et l’agression de Montpellier, lors des deux premières semaines d’avril, choquent l’opinion publique. Faut-il pour autant en conclure que nous avons affaire à un phénomène de masse, accentué par les réseaux sociaux et la perte du sens de l’autorité et du devoir parmi les plus jeunes ? Sans minimiser l’émotion légitime suscitée par ces événements, on peut néanmoins observer que les chiffres disponibles ne confirment pas cette impression.

      Les statistiques des tribunaux nous montrent en effet une baisse notable des mineurs auteurs de délits. Ceux qui sont orientés vers les alternatives aux poursuites, sanctions qui concernent les cas les moins graves, ont diminué de 40 % entre 2018 et 2022. Quant aux faits plus graves, qui font l’objet d’une orientation devant les juges des enfants ou les juges d’instruction, ils baissent de 33 % sur la même période. Globalement, le nombre de mineurs condamnés n’a cessé de diminuer depuis 2017. Et ils représentent toujours une infime minorité des auteurs de meurtres ou tentatives de meurtre.

      Durcissement des lois

      On pourrait objecter qu’il s’agit là d’un effet du « laxisme »
      judiciaire dénoncé par certains, mais en ce qui concerne les majeurs, les condamnations et les incarcérations ont augmenté entre 2018 et 2022. Si l’on regarde les établissements pénitentiaires , ceux qui sont réservés aux mineurs – établissements pour mineurs et quartiers mineurs des prisons – affichent un taux d’occupation de « seulement » 60 % fin 2023, alors qu’il dépasse les 145 % dans les maisons d’arrêt pour majeurs. Et beaucoup de ces jeunes incarcérés (56 %) sont en détention provisoire, en attente de jugement. La baisse du nombre de mineurs sanctionnés par l’appareil judiciaire est d’autant plus remarquable que la période considérée se caractérise par un durcissement des lois visant les comportements jugés inappropriés ou incivils des jeunes, notamment dans l’espace public.
      Bien entendu, ces chiffres ne viendront pas consoler la peine des proches des victimes de ces actes. Ils viennent seulement interroger ceux qui instrumentalisent ces faits divers terribles pour en tirer des leçons sur les évolutions de la société et en faire le terreau de politiques prônant davantage de sanctions. Ces derniers ignorent, ou font semblant d’ignorer, que les lois pénalisant les mineurs n’ont cessé de se multiplier depuis le milieu des années 1990, et jusque très récemment.

      Le nouveau code de la justice pénale des mineurs est entré en vigueur le 30 septembre 2021, réformant l’ordonnance du 2 février 1945 relative à l’enfance délinquante. C’est la quarantième fois que ce texte, à l’origine fondé sur un équilibre entre éducation et sanction, est modifié. Depuis 2002 et les #lois_Perben, une orientation toujours plus répressive n’a cessé de s’imposer à une justice des mineurs par ailleurs de moins en moins bien dotée en moyens matériels et humains. Cette sévérité renforcée n’a pourtant pas apaisé les discours punitifs. Depuis le début des années 2000, les ministres de l’intérieur successifs reprennent la rengaine des « mineurs délinquants de plus en plus jeunes et de plus en plus violents », alimentant un discours anxiogène sur le déclin supposé de nos sociétés.

      Ce discours n’est ni neuf ni étayé par des résultats scientifiquement prouvés, bien au contraire. Toute réflexion s’appuyant sur les nombreux rapports disponibles dans les ministères ou les assemblées législatives, sans parler des laboratoires de recherche et les universités, est écartée au profit d’une #réaction immédiate, sans mise en perspective.

      Au lieu de replacer ces événements dans un cadre plus large, les discours n’hésitent pas à monter en généralité à partir de faits divers certes réels, mais qui ne reflètent pas une situation d’ensemble. Et dans ce cadre du court terme, les solutions proposées ne sont pas le fruit d’une réflexion approfondie : on ressort sans cesse la menace de sanctions plus dures, sans évaluation et sans attendre les effets éventuels des précédents textes votés.

      Stratégie politique

      Dans une période où les fake news et les discours populistes et démagogiques sont dénoncés, il est dommage de voir un gouvernement prétendument réaliste sombrer, pour des raisons de stratégie politique, dans les mêmes travers que les pires idéologues fascinés par la punition des plus faibles. Car les mineurs sont aussi parmi les plus touchés par les homicides intrafamiliaux.

      Si le nombre de mineurs auteurs de délits baisse, en revanche celui de ceux qui sont pris en charge au titre de l’enfance en danger s’est accru. Il représente 72 % de l’activité des juridictions pour mineurs. A l’heure de la disparition de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, il serait peut-être important de remettre ces résultats en perspective et de s’interroger sur le « processus de décivilisation » à l’œuvre, selon le président de la République dans son discours de mai 2023.

      S’agit-il d’un processus dont serait responsable une jeunesse spontanément ancrée dans la violence, ou bien du résultat de choix politiques peu cohérents ? Les cadres politiques actuels auront-ils le courage de leurs prédécesseurs de 1945, pour qui l’enfance délinquante était un défi qu’il fallait relever en donnant plus de moyens à l’éducatif ? Ou se contenteront-ils de continuer à tenter – inutilement – de se construire une légitimité fondée sur la peur et sur leur volonté d’y apporter une réponse par une sévérité accrue ?

      Christian Mouhanna est sociologue, chercheur au CNRS et au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), où il étudie les organisations policières, la justice pénale et le milieu carcéral.

    • Enfants en danger : l’embolie des services chargés de leur protection provoque des situations dramatiques
      https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2022/05/11/la-protection-de-l-enfance-en-danger-confrontee-a-une-nouvelle-degradation_6

      La mise en œuvre des décisions de justice censées protéger les mineurs maltraités ou délaissés intervient avec des retards croissants, provoquant des situations dramatiques.

      https://justpaste.it/bg1y7

      #enfance

    • Délinquance des mineurs : « Les effectifs des éducateurs de rue sont devenus une variable d’ajustement économique », David Puaud, Anthropologue

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/24/delinquance-des-mineurs-les-effectifs-des-educateurs-de-rue-sont-devenus-une

      « Je vous le dis, la culture de l’excuse, c’est fini. » C’est avec cette ritournelle sécuritaire que le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé, jeudi 18 avril à Viry-Châtillon (Essonne) une série de mesures visant à lutter contre la violence d’une partie de la jeunesse. Ce discours à l’accent frontiste a réamorcé les vieilles antiennes de l’internat éducatif, de l’autorité à l’école ou de la responsabilisation des parents.

      La remise en cause par Gabriel Attal de l’« excuse de minorité », établie dans le code de la justice pénale des mineurs et dont le principe est consacré par le Conseil constitutionnel, vise une nouvelle fois à privilégier l’aspect répressif par rapport à la prévention et à la protection de l’enfance.

      Et pourtant, de nombreuses études attestent que la prévention et la protection sont essentielles à l’expérience de la citoyenneté et à la remédiation sociale de sujets en voie de marginalisation. A l’été 2023, après la mort de Nahel M. à Nanterre, la France avait été secouée par onze jours de violences urbaines. Au cœur de cette période de turbulences, les plus importantes depuis celles de novembre 2005, des éducateurs de prévention spécialisée, dits « éducs de rue », ont été en première ligne dans de nombreux quartiers populaires.

      Ces « fantassins du travail social », tels que les nomma Pierre Bourdieu dans La Misère du monde (Seuil, 1993), ont pour mission principale de travailler avec des jeunes en situation de marginalité plus ou moins avancée. Soumis à des principes d’intervention fondés sur la libre adhésion, l’anonymat et le secret professionnel, ils favorisent l’inclusion sociale de jeunes en situation de disqualification sociale et/ou préviennent les processus de désaffiliation sociale.

      Désengagement économique

      En 2021, la ministre déléguée chargée de la ville Nadia Hai avait recruté 600 « adultes-relais » au sein de « bataillons de la prévention » dans 45 quartiers prioritaires, 300 médiateurs et 300 éducateurs spécialisés afin de tisser un « filet de protection contre la délinquance de la ville ». On compte aujourd’hui en France environ 4 000 de ces éducateurs de rue, mais déjà en sous-effectifs, ils sont devenus dans de nombreux territoires de l’Hexagone une variable d’ajustement économique.

      Parce que son financement reste facultatif, des départements se désengagent de cette compétence, alors même qu’elle relève de l’aide sociale à l’enfance, dont ils sont responsables. Ainsi, le 29 mars, le conseil départemental de la Vienne a entériné une baisse de 250 000 euros de la dotation annuelle allouée aux services de prévention spécialisée de l’association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence, tout en accordant une subvention de 190 000 euros pour le passage de la flamme olympique. Cette coupe budgétaire entraîne la suppression de cinq postes d’éducateurs dans des quartiers de Poitiers et Châtellerault touchés par les émeutes de l’été 2023. Ainsi, environ quatre cents enfants et familles ne seront plus accompagnés socialement par ces éducateurs de proximité.

      En 2022, le département de l’Ardèche avait annoncé la fin de ses financements en direction de la prévention spécialisée, avant de faire machine arrière et de réduire de moitié la baisse de subvention, en appelant d’autres collectivités à les compléter. A Cognac, le service de prévention spécialisée a disparu à la suite de la non-reconduction de la convention avec l’association socio-éducative locale chargée de cette mission. A Perpignan, huit des douze éducateurs des bataillons de la prévention ont été menacés de licenciement en 2024, et l’incertitude reste de mise pour 2025.

      Equations à inconnues multiples

      Dans de nombreux autres territoires de la République, les services sociaux de proximité sont régulièrement soumis à des équations budgétaires aux multiples inconnues. En effet, les injonctions sécuritaires se sont immiscées au cœur de l’éducatif dans la rue. Certaines équipes sont désormais municipalisées. D’autres, comme celles des bataillons, relèvent des préfectures. La majorité est rattachée aux conseils départementaux qui devraient leur garantir un cadre d’action structuré au sein de la protection de l’enfance. Pourtant, toutes se retrouvent au cœur d’enjeux politico-financiers locaux et nationaux.

      Ces professionnels attachés historiquement au secteur de la protection de l’enfance, dont la mission est d’« aller vers » des jeunes en situation de marginalisation, ont besoin de pérennité et d’engagement à long terme. Dans nos enquêtes menées ces dernières années sur les processus de violence et sur la prévention de la radicalisation, nous constatons que ces spécialistes contribuent à prévenir des situations dramatiques et à rétablir des liens entre les habitants des quartiers populaires et les institutions républicaines. La temporalité de leurs « terrains » est différente de celle du financeur, soumis aux aléas du politique à court terme.

      Force est de constater, malheureusement, que la montée de l’extrême droite et les enjeux électoraux à court et moyen terme ne laissent guère de place à la narration des résultats pourtant probants des actions de prévention qui se jouent sur le long terme.

      Cette cécité à l’égard des acteurs sociaux de proximité renforce la marginalisation d’une partie de nos concitoyens dans les zones dites pourtant « prioritaires ». Colette Pétonnet, pionnière de l’anthropologie urbaine, qualifiait en 1975 de catégorie sacrifiable ces « gens unanimement désignés comme marginaux, asociaux, inadaptés, ou handicapés, suggérant qu’ils sont à la société contemporaine ce que les pharmakoi étaient aux Athéniens, c’est-à-dire à la fois le mal et le remède ». A renier ainsi une partie de la population devenue « victime-émissaire », l’histoire nous raconte que nous en paierons comptant les conséquences sociétales.

      David Puaud est anthropologue au sein du Laboratoire d’anthropologie politique (CNRS-EHESS) et chargé d’enseignement à Sciences Po Paris (campus de Poitiers). Il a notamment écrit « Les Surgissants. Ces terroristes qui viennent de nulle part » (Rue de Seine, 2022) et « Un monstre humain ? Un anthropologue face à un crime sans mobile » (La Découverte, 2018).

    • Comme le souligne l’historienne, Véronique Blanchard, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’État a eu besoin de « forces vive » et a mis en place de nouvelles modalités de contrôle de la jeunesse, via l’ordonnance de 1945. L’étude des donnés statistiques concernant la population envoyées dans les colonies agricoles et industrielles montre que le nombre d’enfants détenus en ces lieux diminua à partir du moment où la législation prolongea l’âge de l’enseignement scolaire obligatoire. Il y a donc transfert de l’exercice du contrôle de la jeunesse, des structures répressive vers l’Éducation nationale. Ce temps scolaire, comme a pu l’être par le passé le service militaire, a pour objectif que le jeune devienne ce que la société attend de lui afin que le fonctionnement du pouvoir puisse perdurer.

      Milot L’incorrigible. Parcours d’un jeune insoumis à la Belle Époque, Collectif l’Escapade. Niet ! éditions.

    • 100 années d’éducation spécialisée mises à la poubelle. C’est ça, ça fait plus d’un siècle qu’on réfléchit à ces questions pour sortir de l’horreur autoritariste imposée par les bourgeois du XIXe… et ces salopards considèrent que rien de tout cela n’existe.