AnarSonore

La révolution ne sera pas télévisée, Ni retransmise en scène sur un i-pod de couleur. Elle ne sera pas non plus attisée par les socio-demo-quartz à l’urne transparente, Ni par les écrivains de plateau-télé-repas producteurs de Mac-book. Non, la révolution ne sera pas télévisée,... Elle ne s’invitera pas chez Pujadas, Ni ne savourera le Pernod du midi en montrant sa cuisse. Elle ne délivrera pas que le discours Et ouvrira d’autres grilles que celle des programmes. Elle sera à une autre place, en banlieue ou au centre-ville, Dans une ruelle peut-être, organisée et mobile, Eloquente enfin de silence, subtile, indétectée, avertie, avisée : La révolution ne sera pas télévisée !

  • L’immeuble Messager
    Prochaine victime de la politique de destruction massive des logements sociaux

    Messager, ce sont 250 appartements spacieux. Ce sont des appartements de qualité, conçus par l’architecte Candilis (disciple de Le Corbusier). Lors de la construction, dans les années 70, le quartier avait même reçu les « Lauriers d’or de l’habitat ».

    L’immeuble abrite à la fois des ouvriers retraités, devenus souvent propriétaires de leur appartement au terme d’une vie de travail et des locataires, souvent des jeunes familles. Le quartier s’est appauvri au fil des ans et connaît donc des problèmes liés à la pauvreté. Mais détruire un immeuble de plus ne rendra pas le quartier plus riche et cela coûtera une fortune. La destruction est estimée à 17 millions d’euros (auxquels s’ajouteront probablement d’énormes
    « surcoûts », habituels dès qu’il s’agit de travaux publics). La seule question qui se pose est : n’y aurait-il pas mieux à faire avec cet argent ? La réponse est oui, franchement oui, et nous allons le démontrer.

    A Bordeaux, il existe un immeuble plus vétuste que Messager, deux fois plus grand (530 appartements). Il s’agit du Grand Angle dans le quartier du Grand Parc. Le Grand Angle ne sera pas détruit. Il sera réaménagé, intelligemment. La surface de tous les logements va même être augmentée d’environ 20 mètres carrés, grâce à « …une charpente métallique extérieure greffée aux façades existantes » . La performance énergétique globale des bâtiments deviendra comme ça excellente. Maintenant, parlons argent, puisque c’est la seule chose qui intéresse les politiciens. Le coût de la rénovation bordelaise sera de 28 millions d’euros, soit environ 52 830 euros par appartement. Le coût de la destruction toulousaine sera de 17 millions d’euros, soit 68 000 euros par appartement. Pour ces tarifs, à Bordeaux le patrimoine sera maintenu et même amélioré ; et à Toulouse, on aura un tas de gravats.

    Pour en savoir plus : voir @anarchosyndicalisme ! n°141 http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article701

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°146
    ---- Edition spéciale #logement ----------------

  • Grand Mirail

    L’immeuble Gluk a été rasé. Pourtant, il était en parfait état (totalement rénové voici une dizaine d’années) ; tellement en bon état d’ailleurs que les pouvoirs publics n’ont pas pu nous sortir la chansonnette habituelle sur « l’insalubrité ». Ils ont dû inventer une autre fable : il fallait disaient-ils « aérer et boiser le quartier ». Côté boisage, ils ont commencé par couper les grands et beaux arbres qui étaient devant les immeubles, pour que les engins de quartier puissent passer. Maintenant, c’est l’immeuble Messager, qui justifierait tout au plus d’un rafraîchissement, qu’ils veulent anéantir.

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°146
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  • ---- #témoignage ------------------
    Comment on organise l’insalubrité

    « J’ai vécu moi-même dans la cité des Izards, dans la même barre d’immeuble que les réfugiés Syriens, il y a déjà quelques années. Cette barre d’immeuble, n’a pas été correctement entretenue. Je me souviens que, quand il y avait de fortes pluies le hall d’entrée était parfois inondé. Des travaux très simples auraient pu nous éviter facilement ces bains de pieds réguliers ! Le traitement « anticafards » était fait très irrégulièrement. J’ai connu des périodes ou mon appartement était complètement envahi de blattes ! Pourtant, un traitement aurait pu être fait régulièrement, tous les six mois, comme ça se fait dans beaucoup d’autres immeubles. C’est efficace (c’est ce qui est fait dans l’immeuble que j’habite actuellement). Et les loyers augmentaient malgré tout cela. Je suis parti de cet endroit. C’était le but recherché. »

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°146
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  • Le procès de la honte

    Des milliers de Syriens, hommes, femmes, enfants, vieillards... ont du fuir une guerre ignoble en ne pouvant compter que sur eux-mêmes pour sortir de ce pays ensanglanté par les forces de Bachard Al Assad, de ses alliés et par les islamofascistes de DAESH. Cet ainsi que quarante et quelques familles syriennes ont fini par trouver asile à Toulouse en mars-avril 2015 et ont pu s’auto-loger dans un grand bâtiment HLM du quartier des Izards. Ce bâtiment était presque totalement inoccupé (il n’y restait que deux ou trois locataires) car #Habitat_Toulouse l’avait vidé vu que sa destruction est programmée pour dans deux ans.

    C’était là une bonne solution d’attente : Habitat ne perd pas un centime (puisque les logements occupés maintenant par les Syriens ne lui rapportaient rien depuis des mois). De plus, les familles syriennes ont nettoyé et réhabilité les lieux. Elles y vivent en tranquillité. Mais les drames humains subis par ces personnes, leurs blessures, leurs traumatismes n’ont sûrement pas parus suffisants à Habitat. Il fallait en rajouter une couche. Le jour même où le monde entier s’indignait de voir affreusement mourir un petit enfant Syrien sur une plage (parmi tant d’autres), Habitat Toulouse faisait distribuer par huissier une assignation d’expulsion aux réfugiés Syriens des Izards. Beurk

    Les réfugiés Syriens sont convoqués pour un honteux procès qui aura lieu le 6 novembre à 9 heures au tribunal d’instance, 40 avenue Camille Pujol.

    Nous rappelons que les procès sont publics, alors n’hésitez pas à venir assister à l’audience pour apprécier en direct et à leur véritable valeur les « qualités humaines » des « élus » et des « gestionnaires (dits) sociaux ».

    En attendant, signez et faite signer massivement la pétition :
    http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2015N48243

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°146
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    • Comme nous le dénonçons régulièrement ici, Habitat Toulouse (dont le patron est adjoint au Maire de Toulouse) a lancé en référé (c’est-à-dire de toute urgence) une procédure d’expulsion des réfugiés Syriens actuellement logés aux Izards. Ce procès honteux était prévu le 6 novembre, au Tribunal d’instance.
      Il a été reporté séance tenante au 8 janvier 2016... à la demande d’Habitat Toulouse ! Manifestement, les arguments juridiques soulevés par les deux défenseurs de l’ensemble des familles syriennes menacées (Maitres Caséro et Avenas) donnent du fil à retordre à Habitat, qui, du coup a du demander le report. Comme quoi, c’est pas si urgent que ça cette expulsion...

      (NB : Une autre famille, représentée par un autre avocat, n’était plus, à la date du procès, sur le site des Izards, ayant accepté de partir en CADA)

  • Stop aux destructions massives de logements sociaux

    Toutes les familles qui demandent un HLM en font la triste expérience : les listes d’attente sont très longues ! Entre le moment où l’on dépose son dossier et celui où l’on obtient enfin un logement, des mois ou des années peuvent passer…

    Les politiciens, les gestionnaires de HLM nous expliquent qu’ils n’y peuvent rien, que ce n’est pas de leur faute.

    Ils « oublient » de dire que la pénurie de logements sociaux est une conséquence directe de leurs décisions politiques. En effet, si on manque si cruellement de logements sociaux, c’est parce qu’ils ont décidé d’en détruire massivement !

    A Empalot, aux Izards, à Bellefontaine, à Reynerie, bref dans tous les quartiers populaires c’est plus d’un millier d’appartements HLM qui ont été détruits ces dernières années. Des centaines et des centaines d’autres appartements sont promis à la démolition dans les prochains mois. Étonnez-vous après ça qu’on en manque !

    Le mobile de ce crime social est simple : les politiciens ont fait le choix d’embourgeoiser Toulouse et donc de vider notre ville d’une partie de ses pauvres. C’est pourquoi quand les occupants des HLM détruits sont relogés, ils le sont … loin (parfois à des dizaines de kilomètres de la ville). Le scénario lui aussi est simple. Quand les politiciens décident de détruire des HLM, ils commencent par les vider petit à petit : les locataires qui partent ne sont pas remplacés (des appartements restent donc inoccupés pendant des mois). Ensuite, pour pousser d’autres locataires à quitter les lieux « spontanément », ils n’assurent plus correctement l’entretien des espaces collectifs. Comme ça, l’immeuble finit par s’encrasser et les politiciens peuvent donc le déclarer « insalubre » (voir notre témoignage page 3 http://seenthis.net/messages/423525 ). Il ne reste plus alors qu’à pousser dehors (souvent de force) les derniers récalcitrants, et le tour est joué : la destruction peut commencer.

    Assez d’hypocrisie : puisqu’il manque de logements sociaux, qu’on commence par arrêter de les détruire !

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°146
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  • L’Etat, c’est la cata

    Imaginez. Imaginez, qu’un jour, un individu vous raconte qu’il a trouvé quelques rats et quelques prises électriques défaillantes dans sa villa, et qu’à cause de ça, il l’a faite détruire à la pelleteuse. Vous conclurez immédiatement que vous avez affaire soit à un gros mytho soit à un grave cinglé.

    Et pourtant. Pourtant, c’est parce que dans tel immeuble il y avait des blattes et que dans tel autre des prises électriques étaient esquintées que nos politiciens nous expliquent qu’ils ont envoyé des pelleteuses détruire plus d’un millier d’appartements HLM rien qu’à Toulouse (1).

    L’immeuble des Izards, habité maintenant par des familles de réfugiés Syriens était du prochain lot de ces HLM promis à la casse. Il a été réhabilité par ses nouveaux habitants. La vie s’y organise. Les enfants sont scolarisés. Des cours de français pour les adultes vont avoir lieu… qu’à cela ne tienne, le pouvoir a inventé un nouveau truc démentiel. Imaginez-vous qu’il veut les reloger… à 500 km d’ici (c’est du moins ce qui a été proposé à une famille cette semaine).

    Petite note de dinguerie supplémentaire, alors qu’il veut expédier les Syriens de Toulouse dans le nord du pays, l’Etat fait venir des réfugiés du nord du pays (plus précisément de Calais)… à Toulouse. Et comme rien n’est trop grotesque, il a loué pour cela, à l’année, un jet privé (coût : 1,5 millions d’euros pour l’année) (2).

    Bafouer l’Humanité en insultant la Raison voilà la performance actuelle de l’Etat-Casseur qui verse des larmes de crocodile sur les catastrophes dont il est le premier responsable.

    (1) Voir l’article suivant http://seenthis.net/messages/423521
    (2) Source_ : http://www.streetpress.com/sujet/1445014291-jet-prive-police-migrants-Calais Voir aussi La Dépêche du 21/10/2015

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°146
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  • Une bonne mise en perspective

    LA FABRIQUE DE LA « RACE »
    Si dans un sens biologique il n’existe pas de races parmi les hommes, les sciences humaines et sociales, pour mieux le déconstruire, emploient de plus en plus fréquemment le terme de « race » qui désigne « l’idée de race parmi les hommes » ainsi que les pratiques qui en découlent. Dans une Europe où une certaine parole raciste se fait de plus en plus insidieuse et où on observe le retour d’un racisme fondé sur des bases prétendument scientifiques, le Labo des Savoirs s’empare de la question et propose de faire dialoguer chercheurs, militants et citoyens sur le sujet.

    http://plus.franceculture.fr/la-fabrique-de-la-race

  • A propos de la marche contre le racisme du 31 octobre et de la « lettre ouverte » qui critique cette initiative - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2369

    Ce petit texte constitue une réponse à ceux qui ont écrit la « Lettre ouverte à ceux qui pensent que participer à la Marche-de-la-dignité-contre-le-racisme-avec-le-soutien-d’Angela-Davis n’est pas un problème » et dont nous reproduisons le texte à la fin de ce courriel.

    Y.C., Ni patrie ni frontières

    • C’est recommencer les mêmes erreurs qu’ont commises les mouvements d’extrême gauche des années 60 et 70. Entre la dénonciation sectaire et le suivisme opportuniste, il existe une autre voie : celle qui consisterait à se demander comment s’articulent les différentes formes de domination et d’exploitation. Et surtout déployer toute son énergie pour que les exploités de toutes origines et de toutes croyances ne soient pas exclus des luttes de classe : soit directement ("vous ne souffrez d’aucune discrimination") soit indirectement ("vos problèmes sont secondaires » ou « la Révolution résoudra toutes ces questions » ).

      [C’est moi qui souligne.]

      Ben c’est justement ce que font les mouvements qui travaillent sur l’intersectionnalité…

    • Oui, @rastapopoulos quand tu acceptes d’entendre qu’il y a des vécus différents et que la lutte doit être combinée, alors on avance. Cependant, les termes de cette combinaison qui doit les définir ?Ici on a pas la même perception de cette marche.

      Pour nous, malgré les divergences, elle constitue un sursaut à soutenir, parce qu’elle permet à de nouvelles voix de se faire entendre, elle mobilise des gens que l’on ne voit jamais aux manifs, elle bouscule le gentil ordre militant parisien.

      La critique des paradoxes de la gauche, des paradoxes des lumières, est normale parce que justement le vécu des grands idéaux humanistes est différent.

      Faut-il rappeler que les distinctions ne viennent pas d’abord des dominés mais des dominants ? Que la révolution française affranchit les esclaves noirs tout en laissant l’ensemble des femmes esclaves et les autres avec un statut de mineur ? Alors les femmes contestent, mais laissent les femmes des colonies de côté faut pas mélanger serviettes et torchons. Et c’est toujours comme ça, un mais pas l’autre.
      Ou l’un contre l’autre, comme les syndicats dans les années 80 : ouvriers contre immigrés.

      Que les pensionnés militaires africains ne sont pas traités comme les autres retraités ? Que les contrôles policiers ne touchent pas tout le monde de la même façon ? Que chaque jour, je vois des gens s’adresser à des femmes voilées comme si elles étaient illettrées et imbéciles. Qu’à un moment, on devient las de devoir toujours tout expliquer en voyant systématiquement sa parole minimisée, mise en doute, et que oui, alors, on va choisir des espaces de confiance.

      C’est vrai pour les femmes, c’est vrai pour tout les Autres. Tout les autres quoi ? Il faut quand même appeler un chat un chat ? Comme vous le disiez je sais plus où @rastapopoulos , la race existe et n’existe pas. Quand on nomme on fige, mais si on ne nomme pas on occulte. Alors que faire ?

      Sangloter avec http://seenthis.net/messages/418805 au communautarisme dès qu’on est un peu mis à mal dans ses paradoxes ? Bah...

    • Après une longue période de déni, j’ai fini il y a des années par admettre qu’en nommant « ce qui existe sans exister » : le sexe, la race, ces marqueurs de hiérarchies sociales et en assumant ce caractère contradictoire, les dominé-e-s prennent le problème à bras le corps .

      Et que tous les dominants qui prétendent leur en faire reproche leurs cherchent à dessein mauvaise querelle pour des raisons inavouées .

      Il existe une hiérarchie sociales, avec pour marqueur la « race », les privilégié-e-s au sein de cette hiérarchie peuvent se payer le luxe de l’ignorer tandis que les disciminé-e-s se font rappeler à leur marque et à leur place en permanence.

      Lorsqu’ellils osent nommer ce qu’il leur est fait matériellement, le système de rapports sociaux de domination et les catégories qu’il crée,, les privilégié-e-s « antiracistes » (ça ne mange pas de pain) ou non, forts de leur position de dominants, espèrent encore s’en tirer à bon compte et échapper à la nécessité d’examiner leur propre rôle dans l’affaire en accusant les dominé-e-s d’être les auteurs, les producteurs et les promoteurs d’un racisme idéologique, moral, puisqu’ils osent nommer et tenir compte des effets de la-race-qui-n’existe-pas bien qu’elle leur soit en permanence imposée : « sales racialistes ! »

      Il y a là quelque chose de banalement Ubuesque, de l’existence d’un privilège et de la mesquinerie qu’il permet.
      De mémoire, Ubu à ses palotins : "Je tâcherai de lui marcher sur les pieds. Il regimbera, alors je m’écrierai « Merdre » et vous vous emparerez de lui" .

      La simple réaction que déclenche chez les blancs le fait que la-race-qui-n’existe-pas soit assumée comme catégorie politique par celleux-qui-ne-sont-donc-sûrement-pas-si-racisés-e-s-que-ça (puisqu’il ne tiendrait qu’à elleux de dire en choeur avec ces blancs antiracistes « la race n’existe pas » pour ne plus en subir les effets) est une preuve de plus s’il en était besoin de l’existence de la-race-qui-n’existe-pas.

      Je plussoie plus encore mélanine !

  • Nique la « race » ! - Non Fides - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?Nique-la-race-4739

    Le 31 octobre à Paris, a lieu la « marche pour la dignité et contre le racisme », organisée et signée par un certain nombre de groupes et d’individus pour le moins ambigus sur leurs rapports avec l’extrême-droite ou l’Islamisme politique et la récupération (mutuelle) de leurs idées, elle marque l’avancée d’une mystification grossière et de plus en plus courante, qui ne peut fleurir que sur le vide et l’ignorance qui caractérisent cette époque décomposée. Parfois il n’y a pas d’ambiguïté, comme par exemple avec Tariq Ramadan (et ses Frères Musulmans), maître du double langage et partisan d’un « moratoire » sur la lapidation des femmes. On nous parle de « races » et d’anti-racisme dans les mêmes phrases, un boulevard ouvert au XIXe siècle par certains courants racialistes et colonialistes de gauche, et arpenté depuis quelques années par Dieudonné, Soral et leurs (ex-)amis des Indigènes de la République, avec l’appui de quelques « antifascistes » perdus, et d’investissements divers des actionnaires internationaux de la réaction. Vous allez marcher aux cotés d’un mouvement (le PIR) qui appelle, comme le parti nazi à une autre époque, à la « lutte des races », un concept remis à l’ordre du jour pas des universitaires qui font leurs carrières dans le sillon du philosophe des ayatollah, Michel Foucault, ou du darwiniste social Ludwig Gumplowicz (der Rassenkampf).

    http://www.non-fides.fr/IMG/pdf/nique_la_-2.pdf

    • Vous allez marcher aux cotés d’un mouvement (le PIR) qui appelle, comme le parti nazi à une autre époque , à la « lutte des races », un concept remis à l’ordre du jour pas des universitaires qui font leurs carrières dans le sillon du philosophe des ayatollah, Michel Foucault, ou du darwiniste social Ludwig Gumplowicz (der Rassenkampf).

      (j’italise)
      pour écrire des âneries de ce calibre, et les assortir d’un aussi long et balourd exposé (truffé de contresens et d’insinuations choisis, quand ce ne sont pas des banalités éculées qui ont assez donné la preuve de leur inefficacité, pour ne pas dire pire) il faut être soit un authentique imbécile, soit très peu regardant sur les moyens employés pour venir de son propre chef contribuer à empêcher que soit posée publiquement une question intellectuelle des plus conséquentes - le racisme comme _système de rapports sociaux de domination existe-t-il dans ce pays, et les races sont-elles, oui ou non, des catégories politiques produites au sein d’un tel systèmes ? - par l’amalgame insultant et la vulgaire calomnie.

      Ce qui présente tout de même de troublantes ressemblances avec la première option.

      Il est savoureux - et accablant - d’y voir tenté un parallèle avec la question du genre, quand pour nombre de féministes radicales, et pour les études de genre, « homme » et « femme », hétérosexuel-le et homosexuel-le sont justement des catégories politiques et existent comme telles . Mais lorsqu’il s’agit des dominé-e-es et infériorisé-e-s, des femmes, des noir-e-s, des non-blanc-he-s, que celleeux-ci identifient l’identité politique qui leur est imposée et en tirent les conséquences devient aussitôt un « repli identitaire ». Haro sur la non-mixité !

      Ô, le bel aveuglement de dominants qui, c’est bien connu, sont au-dessus du sordide du communautarisme et des identités !
      Qui se complaisent dans une dénonciation idéaliste, à proprement désincarnée : « Toutes les catégories qui réduisent les individus à des critères biologiques (ou sociobiologiques) ou à des identités fixes, sont des catégories du pouvoir qui n’ont jamais servi à rien d’autre qu’à séparer les humains entre eux, pas sur des critères de classe, ou sur des critères liés aux choix individuels des uns et des autres, mais sur des critères imaginaires, essentialistes et englobants »

      Mais au bénéfice de qui ? De quel Pouvoir ? Pour quel résultat ? Non dans le but d’instaurer et de conforter de très matériels rapports sociaux de domination, des hiérarchies politiques. Non, le résultat, figurez-vous qu’il ne se situe que dans la tête de quelques abrutis racistes, et aussi, dans celles de qui pour s’efforcer de partir des conditions matérielles d’existences qui lui sont faites, et de l’identité politique qui lui est imposée, se voit aussitôt renvoyé-e par nos âmes pures aux mains ... blanches au repli identitaire, tribal et communautariste.

      Qui sont persuadés d’avoir déjà jeté tout seul leur propre blancheur comme un DRH sa chemise (il leur a suffi d « être » libertaires et contre les hiérarchies pour magiquement les dépasser sans avoir eu besoin de connaître celles qui existent, ni de se pencher sur ce qu’ont à en dire celleux qui les subissent) - ces innocents ne savent même pas qu’il leur faudra se l’arracher et que ce ne sera pas sans effort - a commencer par celui d’admettre la possibilité de son existence. Mais quand on leur parle de catégorie politique, ces libertaires préfèrent affecter de comprendre identité biologique plutôt que d’envisager de se trouver elleux-mêmes pris dans ce système de domination de races. Ces révolutionnaires se vantent d’être non seulementa proprement parler apolitiques, mais s’efforcent bien de dépolitiser la question, de la réduire à une question morale, ou purement idéologique : puisque « la race, ça n’est que de la biologie, rien que de la biologie », et que biologiquement, les races n’existent pas : ceux qui sont en permanence désignés comme les noirs et les arabes sont décidément de sacrés couillons, pour s’imaginer que « noir » et « arabe » aient un sens !

      J’ai conscience de ce que les auteurs de ce texte se sont probablement forgés une justification plus flatteuse de leurs propos. De même, il est probable que quelques racisé-e-s partagent cet idéalisme, et que l’idéalisme libertaire blanc ne les emploie comme caution.

      Toutefois, je me demande ce que le petit microcosme libertaire aurait à perdre à s’épargner de barboter dans pareilles ornières - sinon peut être quelques unes de ses illusions quant à sa capacité à penser avec pertinence des questions de hiérarchies sociales et de rapports de domination sociaux sans, et ici ouvertement contre, celleux qui se trouvent le vivre depuis une position infériorisée.

      Par ailleurs, les propos du PIR ou du CRAN, ou d’autres, doivent être discutés et critiqués. Ils le sont d’ailleurs, mais pas par de tels libertaires puisque cela ne peut se faire qu’en acceptant d’entendre ce qu’ils disent et non en s’efforçant au préalable de les rendre inaudibles ou incompréhensibles, qu’en acceptant de devoir reconsidérer ses propres certitudes.

      Une chose me semble quasi-certaine : se satisfaire de marteler le mantra de l’inexistence des races biologiques face à celleux qui pour subir l’existence politique d’une hiérarchie de race, se donnent des outils intellectuels pour nommer, penser et critiquer le système de rapports sociaux de domination qui l’institue, participe pleinement de la perpétuation de ce même système.

      S’imaginer « lutter contre le racisme » sur les bases désincarnées exposées dans ce tract est voué aux plus calamiteuses conséquences.
      Et la conclusion du tract se lit tout autrement.
      Il n’y a pas de races, seulement des racistes. En effet.

      #la-blancheur-est-toujours-borgne
      #PIR
      #déni
      #idéalisme
      #privilège_blanc
      #calomnies
      #arrogance_des_dominants
      #mépris
      #racisme

    • Il est savoureux - et accablant - d’y voir tenté un parallèle avec la question du genre, quand pour nombre de féministes radicales, et pour les études de genre, « homme » et « femme », hétérosexuel-le et homosexuel-le sont justement des catégories politiques et existent comme telles . Mais lorsqu’il s’agit des dominé-e-es et infériorisé-e-s, des femmes, des noir-e-s, des non-blanc-he-s, que celleeux-ci identifient l’identité politique qui leur est imposée et en tirent les conséquences devient aussitôt un « repli identitaire ». Haro sur la non-mixité !

      Ah ! Merci @martin5 je plussoie 500000 fois.

      et puis je relève au passage que ce texte est écrit entièrement au masculin et signé a l’exclusion des femmes (sur ce coup, tant mieux pour les femmes).

  • Paris : A propos d’un dispositif de surveillance trouvé, documenté et détruit - Non Fides - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?Paris-A-propos-d-un-dispositif-de

    Fin septembre nous avons mis fin à des doutes sur la présence d’un dispositif de #surveillance visant la bibliothèque anarchiste La Discordia dans le Nord-Est de Paris. Un dispositif qui se trouvait dans l’école Montessori « Plaisir d’enfance » située juste en face de la bibliothèque au premier étage dans un cagibi, donnant sur la fenêtre (le dispositif avait la forme d’un « dossier en carton »). (...)

    Le dispositif était sous la forme d’un boîtier rectangulaire, bruyant (ventilateurs) d’environ 40 x25x25 cm en plastique dur, branché sur secteur (sans batteries). Le boîtier présente un trou d’environ 4 cm de diamètre pour la #caméra, trois câbles en sortaient au bout desquels se trouvaient deux antennes à pointe (probablement des #capteurs_sonores) et un troisième capteur petit et carré. A l’ouverture du boîtier, nous découvrons du matériel technologique de pointe :
    • Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
    • Un processeur.
    • Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
    • Une camera avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
    • Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).

    Nous mettons à disposition une certaine quantité de photos en invitant les personnes capables, à partager leurs connaissances techniques sur le sujet : 1 et 2.

  • #Réfugiés en #procès le 9 octobre à 9h

    Tous les dossiers concernant la procédure intentée par #HABITAT_TOULOUSE contre les familles réfugiées syriennes aux Izards sont appellés au Tribunal d’instance , 40 avenue Camiile- Pujol, ce vendredi 9 Octobre . 

    Nous serons présents pour soutenir les familles, rappelons que les audiences sont publiques et invitons la population à venir observer le déroulement de l’audience . .

    Solidairement...

    #Toulouse

  • « L’imposteur » : #Javier_Cercas décortique la mystification d’#Enric_Marco
    http://culturebox.francetvinfo.fr/la-rentree-litteraire-2015/limposteur-javier-cercas-decortique-la-mystification-denric-

    « L’imposteur » raconte l’histoire d’Enric Marco, un homme qui avant d’être démasqué en 2005, par le jeune historien Benito Bermejo, a dupé toute l’#Espagne. Au sortir du franquisme, en 1975, cet homme sans relief particulier a réussi à se faire passer pour ce qu’il n’était pas, s’inventant un passé fantasmé de résistant antifranquiste et de déporté, mêlant avec roublardise faits réels et pure invention, qui le conduira à la présidence de la principale association espagnole des victimes du nazisme.

    • Si son titre reprend celui d’un article paru sur le même sujet dans le Combat Syndicaliste #CNT-AIT (Numéro 92 octobre/novembre 2005 ), et repris dans CENIT sans citer la source , il semble faire quelques impasses historiques ...

      Voici le texte original de la CNT-AIT paru en 2005.

      UN IMPOSTEUR NOMME MARCOS

      En avril 1978, un dénommé #Enrique_MARCOS accède à la fonction de Secrétaire général de la #CNT_espagnole. Quelques temps après, il en est exclu. Il devient par la suite un des principaux fondateurs de la #CGT_espagnole (scission réformiste de la CNT). Tout ceci se passe dans les quelques années qui suivent la mort de Franco et la fin de ses quarante années de dictature(1975).

      C’est un moment où des foules considérables découvrent la CNT. Un moment ou son audience est extraordinaire. Ainsi, quelques semaines à peine après la mort du dictateur, plus de 40 000 personnes étaient réunies au cours du premier grand meeting de la CNT - pas vraiment autorisé - dans la périphérie de Madrid (San Sébastian de los Reyes). Quelques mois après, c’était une foule de quelques 500 000 personnes qui saturait les remblas pour un meeting géant à Barcelone. C’était un moment où la CNT était en capacité de mener des luttes importantes, qui ont pu paralyser le pays (lutte des pompistes) et qui ont souvent été victorieuses. Un moment crucial pour la renaissance de l’anarchosyndicalisme. Il faudra toute une série de coups d’arrêts pour stopper ce développement.

      Enrique Marcos a été l’instrument de l’un d’entre eux. Depuis mai 2005, il est au centre d’un scandale retentissant dans tout le pays. Le parcours de Marcos, partiellement dévoilé aujourd’hui, contribue à éclairer l’histoire de l’anarchosyndicalisme dans l’ère post-franquiste d’une lumière plus crue.

      La CNT, Enrique MARCOS y avait fait son apparition - qu’il présentait comme une réapparition - à la fin des années 70. Dans cette période de convulsion sociale, il exhibe un glorieux passé militant : il a combattu dans la colonne Durruti. Il est ensuite passé en France, où, comme tant d’autres anarchosyndicalistes, il s’est lancé dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo, torturé, il est déporté vers les camps de la mort. Donnant plusieurs centaines de conférences sur le sujet chaque année, il devient ce que la presse espagnole appelle "le déporté espagnol le plus connu". Il préside d’ailleurs la principale association de déportés. Enrique Marcos, qui entre-temps a catalanisé son identité en Enric Marco (une façon de brouiller les pistes) voit ses mérites reconnus. En 2001, la Generalitat (le gouvernement catalan) lui décerne la "Croix de Saint Jordi", sa plus haute distinction civile, pour, entre-autre, " toute une vie de lutte antifranquiste et syndicaliste" (1). Le 27 janvier 2005, c’est lui seul qui représente les déportés lors du premier hommage rendu aux victimes de l’holocauste par les Cortès (le Parlement espagnol). Le 8 mai dernier, il devait en présence du Premier ministre, José Luis Zapatero, être la vedette d’une commémoration officielle sur le site de Mauthausen, camp où plus de 5000 antifascistes espagnols ont été exterminés.

      Mais ce jour là, Enric Marco, est "malade". Il a été prévenu que le scandale va éclater : un historien a eu la curiosité de consulter les archives du Ministère espagnol des affaires étrangères. Il y a trouvé les pièces qui prouvent qu’en 1943 monsieur Enric Marco - ou Enrique Marcos, comme on voudra - était certes en Allemagne, mais volontairement, sous contrat avec l’entreprise DeutscheWerk. Comme l’écrit la presse espagnole : "Jamais il n’est parti d’Espagne entant qu’exilé. Jamais il n’a fait partie de la Résistance française. Jamais il n’a été en camp de concentration" ( "Veinte Minutos" ). Ajoutons pour notre part que, probablement, il n’a été dans la colonne Durruti et que jamais, certainement, il n’a jamais été anarchosyndicaliste.

      Mais alors comment expliquer le passage d’Enric Marco à la tête de la CNT renaissante de la fin des années 70 ? Juan Gomez Casas qui, lui, a réellement milité toute sa vie, a posé publiquement la question (2) : "Qui est Marcos ?” demandait-il alors, avant de conclure “cet individu une fois parvenu, à force de mensonges, à obtenir la confiance des anarchosyndicalites, n’a eu de cesse de les trahir". Car là est bien le rôle qu’a joué Marco.

      Pour le comprendre, faisons un retour sur la "transition démocratique" espagnole. Elle débute dans un climat d’ébullition, une sorte de "Mai 68" chronique. Une nouvelle génération surgit dans la vie politique espagnole et se lance à corps perdu dans la bataille. Malgré l’épée de Damoclès d’un coup d’État militaire, malgré la répression, les luttes se développent. Les classes dirigeantes, veulent se "démocratiser", mais sans perdre une miette de pouvoir. Elles négocient alors avec les "forces de gauche" le "Pacte de la Moncloa" : en échange de la légalisation du Parti communiste, d’un retour à la"démocratie", d’une amnistie, d’élections et certainement de quelques prébendes, tout le monde se met d’accord pour accepter la monarchie et une politique d’austérité anti-ouvrière.

      Tout le monde sauf la CNT. Car si les deux autres syndicats (Commissions ouvrières et UGT) en bonnes courroies de transmission de leur parti respectif (communiste pour l’une, socialiste pour l’autre) acceptent le marché, la CNT le refuse. La CNT, à qui la Révolution de 36 et sa résistance acharnée pendant les quarante années de dictature assure un prestige, une légitimité et une capacité d’action considérable, devient alors la bête à abattre. Tout est bon pour cela (3).

      A côté desprovocations, des assassinats de militants (4) l’exacerbation de tensions internes fournit une arme essentielle contre la CNT. C’est là, bien entendu, que nous retrouvons Enric Marco, lui qui déclare, par exemple, en septembre 1979, au cours d’une conférence de presse qu’il a convoqué en qualité de Secrétaire général de la CNT :

      "Le 8 décembre aura lieu le Vème congrès confédéral de la CNT, qui mettra fin à de longues années de sectarisme et debureaucratie de l’exil…Il est nécessaire de mettre fin à toutes tentativesde contrôle de l’exil … (Il faut) reconsidérer notre stratégie syndicale ... Nous devons établir des relations avec les autres organisations de travailleurs". "Etablir des relations avec les autres organisations de travailleurs" ,

      c’est-à-dire avec les signataires du pacte de la Moncloa, on voit tout de suite à quoi cela pouvait mener.

      Quant au débat sur la place de l’exil (5) dans la CNT, il faut se souvenir que l’exil, avec toutes ses faiblesses, était à ce moment là garant d’une continuité historique et surtout d’une continuité révolutionnaire. Insulter les militants de l’exil, afficher qu’il fallait en finir avec eux, s’était clairement indiquer vouloir rompre avec une orientation révolutionnaire. Marco, avec quelques autres, s’est chargé de cette tâche. Ce que nous apprenons aujourd’hui permet d’apporter une réponse à l’interrogation de Juan Gomez Casas. Qui est Marco, qui est cet homme qui, dans la période cruciale 75/80, était au premier plan en tant que porte-parole d’une organisation que l’État espagnol s’était juré d’abattre ? La première partie de la réponse est simple : un fieffé menteur. Quant à la seconde, que chacun se fasse son opinion. Pour notre part, nous soulignerons simplement que c’est dans des archives ministérielles qu’un historien a trouvé, rangé à sa place, le dossier sur la vie de Marco dans les années 40.

      Tous ceux qui ont eu une expérience minimale de la police franquiste et de la police post-franquiste (c’était d’ailleurs la même) savent avec quel soin méticuleux elle recueillait et analysait le moindre renseignement sur les militants. C’était même une obsession. Il est donc tout à fait impossible qu’à l’époque où Marcos était Secrétaire national de la CNT, le ministre de l’intérieur n’ait pas eu entre les mains les preuves qu’il mentait et que toute la biographie qu’il étalait déjà dans la presse était fausse. Il lui suffisait de lâcher cette information pour abattre médiatiquement le "N°1"de la CNT et porter un coup à la crédibilité de cette organisation. Pourtant, la police, qui ne reculait devant rien a gardé soigneusement le secret. Soit qu’elle s’en soit servi comme "fil à la patte" pour obtenir de l’imposteur ce qu’elle voulait, soit que l’imposteur…à vous de conclure (6).

      (1) La contribution historique de cet imposteur à l’éclatement de la CNT et à la création de la CGT méritait bien la reconnaissance d’un gouvernement, fut-il régional.

      (2) Voir son livre "Relanzamiento de la CNT, 1975/1979", éditions CNT-AIT, 1984.

      (3) En particulier les manipulations policières. Exemple historique, l’incendie de la "Scala" : Le 15 janvier 1978, alors que la CNT, seule, réunissait à Barcelone 15 000 manifestants contre le pacte de la Moncloa, des cocktails Molotov sont lancés contre une salle de spectacles, la Scala. Quatre salariés, dont deux adhérents de la CNT, meurent carbonisés. Aussitôt, une campagne médiatique ordurière se déclenche contre la CNT, accusée d’être assez folle pour brûler ses propres adhérents. La CNT n’avait pourtant rien à voir. Il est établi que c’est un nommé Joaquin Gambin, indicateur de police, qui est à la source de cet incendie criminel. Notre journal de l’époque (les pages en français d’"Espoir") avait dénoncé les agissements de cet auxiliaire de police - et de quelques-uns autres qui infiltraient la CNT - avant même son incendie criminel.

      (4) Ainsi, Agustin Rueda, était-il assassiné par des matons de la prison de Carabanchel, le 14 février 1978…

      (5) L’exil, c’était les militants qui avaient fait la révolution et qui s’étaient réfugiés ensuite hors d’Espagne. Leur combat n’avait jamais cessé et ils ont servi de support à la CNT clandestine de l’intérieur pendant toute la dictature.

      (6) Dernière curiosité dans ce dossier : C’est dans le camp de Flossenbürg que Marco prétendait avoir été interné. Vous n’aviez probablement jamais entendu parler de Flossenbürg. Moi non plus. Il faut être assez versé en histoire pour le connaître et encore plus pour savoir que pas un seul des Espagnols qui y sont passés n’a survécu. Ainsi, Marco ne risquait pas de rencontrer un témoin gênant. Mais comment Marco a-t-il eu accès à ces informations très confidentielles ?

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      Les "merdias" à l’œuvre : Si, quand il était à l’honneur, les médias n’ont jamais ressenti le besoinde rappeler que Marco avait été un des responsables de la CNT, une fois sa supercherie découverte, ils se sont précipités pour publier cette information. Par contre, ils ont tous, ou presque, oublié de mentionner qu’il avait été exclu de la CNT dès 1979 et qu’il avait créé la CGT en 1989. Deux "détails" certainement sans importance. La palme de la désinformationrevient au Monde dont l’éditorial (13 mai) pouvait laisser entendre que Marco était toujours secrétaire national de la CNT.
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      Le Combat Syndicaliste N°92 octobre/novembre 2005

    • Entretemps j’ai commencé à lire ce livre à la bibliothèque du Comité d’Entreprise de la Très Grande entreprise qui m’emploie et c’est ultra bien, on est immédiatement captif du sentiment d’imposture et de ses ramifications. Quand je l’aurais fini je le volerai à la bibliothèque pour l’offrir à @mona (si ça ce n’est pas de la #private_joke). Et cela m’a permis de constater que la photographie que je trouvais très belle sur la couverture est de Werner Bischof, un photographe dont habituellement je me lasse vite. Il faut toujours approfondir.

    • @aude_v Non, pas lu. L’histoire me dit bien quelque chose, je crois que ce n’est d’ailleurs pas un phénomène isolé. Notamment aux Etats-Unis. S’agissant de la #prive_joke avec @mona c’est davantage à propos du sentiment d’imposture que de véritable imposture. Tu te souviens du titre ou du nom de l’auteur ?

      Et sinon pour l’Imposteur de Cercas, je trouve que cela démarre très fort, mais là je dois en avoir lu un petit quart, je trouve que cela patine un peu, je vais quand même m’accrocher. Il y a en plus des ficelles qui sont tellement grosses que je vois ben qu’elles vont resservir à un moment ou à un autre plus tard dans le récit, et j’ai toujours un peu de mal avec ce genre de procédé quand il est un peu voyant.

  • L’islamophobie, l’antisionisme et les nouveaux visages de l’antisémitisme | Le Monolecte
    http://blog.monolecte.fr/post/2015/10/01/lislamophobie-lantisionisme-et-les-nouveaux-visages-de-lantisemitisme

    Juste pour illustrer mon propos sur la laïcité à la source, un petit extrait de mon livre où l’on parle de la manière dont les Allemands ont voulu régler le problème de l’intégration des Juifs :

    En fait, pour les Allemands, l’émancipation se comprenait dans la mesure où elle signifiait la disparition des Juifs en tant que tels, c’est-à-dire l’assimilation totale de cette minorité dans le peuple allemand.
    « Pour déjudaïser complètement les Juifs, certains ministres proposaient de leur interdire le port de la barbe ; d’autres réclamaient la suppression de toutes les coutumes et de tous les rites religieux incompatibles avec les usages chrétiens, c’est à dire, pratiquement, la suppression législative du judaïsme. »

    Comprendre l’antisémitisme, Agnès Maillard, aout 2015.

    Ce qui n’est tout de même pas sans rappeler la manière dont on traite actuellement les musulmans en France…

    #civilisation #débat #histoire #racisme #société #violence

    • Je crois que les différences principales entre l’antisémitisme d’hier et celui d’aujourd’hui, ou entre l’antisémitisme d’aujourd’hui et l’islamophobie ou la romophobie d’aujourd’hui, résident d’une part dans les sphères où elles se développent, et d’autre part dans les conséquences qu’elles impliquent :

      1) l’antisémitisme d’hier était un antisémitisme d’Etat, porté, soutenu, défendu, argumenté par l’Etat qui votait des lois spéciales pour cette population, et cet antisémitisme jouait un rôle dans sa politique intérieure comme dans ses affaires extérieure. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, mais c’est, dans une certaine mesure, un peu le cas de l’islamophobie et de la romophobie.

      2) l’antisémitisme, comme tout racisme, a des conséquences dramatiques qui vont des insultes aux meurtres, et je n’insisterai pas sur le fait qu’on meurt beaucoup moins aujourd’hui qu’en 1940 du fait d’être juif, car même un mort est un mort de trop. A ces conséquences dramatiques, s’ajoutait un racisme systémique, un racisme qui faisait qu’un Juif était discriminé à l’immigration, à l’embauche, à l’obtention d’un logement, à l’éducation, à la représentation politique, à l’accès à tout un tas de services. Encore une fois, on peut se réjouir que ces discriminations là n’existent quasiment plus en France aujourd’hui, mais on constate néanmoins qu’elles frappent d’autres populations, et en particulier les Noirs, les Arabes, les Musulmans etc.

      Donc l’idée n’est pas à mon avis de nier l’existence ou l’importance de l’antisémitisme, mais de constater que si ce racisme existe toujours du point de vue individuel (même si ça peut concerner beaucoup d’individus), il a perdu son caractère étatique et son caractère systémique. En revanche, l’islamophobie dont on parle beaucoup en ce moment comporte ces caractères étatiques et systémiques, qui d’une part sont scandaleux et qui d’autre part rendent nécessaire une critique au niveau politique au delà du niveau individuel. Ce n’est donc pas un jugement de valeur, mais un constat qu’il s’agit de sphères différentes...

      Dror

    • Les termes employés par @monolecte sont choisis avec soin, ce qui est moins le cas du dessin choisi pour illustrer son propos, car que nous dit-il ?
      1) que des militants antisionistes cassent la gueule à (ou assassinent) des juifs
      2) qu’ils sont protégés par la police

      C’est donner foi à des événements maintes fois démentis, comme la soi-disant attaque de la synagogue de la rue de la Roquette l’été dernier.
      http://www.itele.fr/france/video/incidents-rue-de-la-roquette-deux-versions-sopposent-88564

      C’est surtout méconnaître le rôle que joue la police pour protéger les militants de la LDJ et poursuivre les militants de la Campagne BDS France au nom de la « circulaire Alliot-Marie ».
      http://www.liberation.fr/politiques/2010/11/19/il-est-desormais-interdit-de-boycotter_694697

      C’est dommage...

      #BDS #dessin

    • En plus, faudrait préciser ce qu’on entend par antisionisme.

      Il y a l’antisionisme de ceux qui pensent que ce n’était pas une idée géniale que de créer l’État d’Israël dans ces conditions et ceux qui pensent qu’il faudrait le détruire. On voit bien que ce n’est franchement pas la même chose.

      De la même manière, il y a ceux qui critiquent assez justement la politique colonialiste et d’apartheid du gouvernement d’Israël et ceux qui font porter le chapeau de cette politique à tous les Juifs du monde.

      Là, je pense qu’on la sent mieux, la grosse nuance, non ?

    • « il y a ceux qui critiquent assez justement la politique colonialiste et d’apartheid du gouvernement d’Israël et ceux qui font porter le chapeau de cette politique à tous les Juifs du monde » : effectivement, ce sont les définitions de antisionisme vs. antisémitisme

      En revanche là : « ceux qui pensent que ce n’était pas une idée géniale que de créer l’État d’Israël dans ces conditions et ceux qui pensent qu’il faudrait le détruire », ce n’est qu’une question de stratégie !

      Par ailleurs, cet amalgame entre antisionisme et antisémitisme n’est pas, le plus souvent, reproché à des « fafounets », mais à des militants pro-palestiniens non violents. Ce dessin est donc insultant pour ces militants. Mais bon, ils en ont vu d’autres...

    • Mais wtf, ce n’est pas du tout un dessin « illustrant l’antisionisme », aucun rapport. Moi qui me considère pourtant très antisioniste, j’y comprends que c’est un dessin sur les fafs qui s’auto-proclament antisionistes pour juste continuer leurs déli(re)s antisémites (verbaux ou physiques).

      Mais bon après je sais pas quelles sont les positions exactes du dessinateur, qui du coup pourraient faire pencher l’interprétation dans un autre sens (ce qui est possible aussi hein).

    • à voir le gus qui tabasse, cheveux courts, rangers et pantalon treillis, le doute n’est guère permis, c’est un faf qui est suggéré. le dessinateur a évité toute ambiguité il me semble, choisissant, par exemple, de ne pas lui dessiner de keffieh alors que bien des fafs n’hésitent pas à s’en munir pour mieux jouer la confusion.

  • Pas d’accueil de réfugiés à Toulouse tant que l’État ne tiendra pas ses engagements, pour #Jean-Luc_Moudenc « Article « Côté Toulouse
    http://actu.cotetoulouse.fr/pas-daccueil-de-refugies-a-toulouse-tant-que-letat-ne-tiendra-pas-

    Le maire de #Toulouse demande à l’État de régler la situation du bidonville de l’île du Ramier et de créer des places d’hébergement à Toulouse avant de parler d’accueil de #réfugiés.

  • Stara škola kapitalizma / The Old School of Capitalism (2009) - #Želimir_Žilnik - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=42szbMF1xDo

    The film is mixture of documentary and fiction examining the new god of capitalism offered to the Serbs with the ending of state socialism. The story’s background are a number of strikes in Belgrade during the late 2000s and these introduce us to a number of characters who play themselves. Explosive situations result with employees dressed in American football helmets and pads square up with employers’ heavies in their bullet-proof vests.

    A visit from the Russian tycoon’s representative and vice president Joe Biden’s arrival complicate the proceedings further.

    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Old_School_of_Capitalism

    #Serbie #capitalisme #docu-fiction

  • Soutien aux réfugiés syriens à #Toulouse

    Dans la campagne de solidarité que nous menons pour soutenir les réfugiés syriens, nos lançons cette #pétition contre les avis d’expulsion faites par #Habitat_Toulouse.

    Monsieur le maire,

    A partir de mars 2015 une quarantaine de familles de réfugiés syriens, obligés de fuir leur villes totalement détruites, ont trouvé asile a Toulouse . Elles se sont auto-logés dans une barre HLM du quartier des Izards qui comprenait plusieurs dizaines d’appartements libres.

    La Société HABITAT TOULOUSE ,propriétaire des HLM a alors décidé de les expulser au motif d’occupation sans droits ni titres » (comme indiqué sur le assignations remises par huissier). De plus la Société HABITAT TOULOUSE réclame dans ces assignations à chaque famille les arriérés des loyers mensuels d’un montant proche de 600 euros.

    Le samedi 12 septembre sur i Télé, vous avez évoqué l’insalubrité, et même la dangerosité des locaux relative à l’organisation électrique.

    Nous vous demandons de bien vouloir prendre en considération l’urgence humanitaire actuelle, en maintenant ces réfugiés dans ces locaux, sans exigences de loyer et avec le minimum de travaux nécessaires pour garantir la sécurité des lieux.

    Les signataires

    Signer la pétition : http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2015N48243

    #dulaitpourlesenfantssyriens

  • @anarchosyndicalisme ! n°146 /// Octobre - Novembre 2015
    http://cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article768

    Le code du travail remplacé par des « négociations » patrons / salariés ?
    http://seenthis.net/messages/410332

    Notre dossier Apprentissage

    Les apprentis, de plus en plus maltraités
    http://seenthis.net/messages/410384
    Ne dîtes plus mon petit patron, dîtes mon petit bousier
    http://seenthis.net/messages/410388
    Publicité (d’Etat) mensongère
    http://seenthis.net/messages/410390
    Apprentissage, une formation douteuse
    http://seenthis.net/messages/410392

    Accidents du travail : 1 277 morts par an, combien de minutes à la télé ?
    http://seenthis.net/messages/410393

    Eoliennes et désastres climatiques
    http://seenthis.net/messages/410472

    Non à la Charte des langues
    http://seenthis.net/messages/410509
    La preuve par l’expérience : l’anglais pour les riches, le patois pour les pauvres
    http://seenthis.net/messages/410511

    Réfléchir au soleil
    http://seenthis.net/messages/410529

    Lettre ouverte à France Culture et aux autres
    http://seenthis.net/messages/410646

    Syriens

    Face à l’exode, mobilisons-nous !
    http://seenthis.net/messages/410649
    Les Syriens, oubliés depuis si longtemps ...
    http://seenthis.net/messages/412350
    Du lait pour les enfants Syriens réfugiés à Toulouse
    http://seenthis.net/messages/410367

    Télécharger gratuitement @anarchosyndicalisme ! n°146
    http://cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/A_146.pdf

  • Les Syriens, oubliés depuis si longtemps ...
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article772&artpage=2-3#outil_sommaire_1

    Depuis 2011, la Syrie a vécu à la fois des élans révolutionnaires, de violentes attaques contre-révolutionnaires, la monté du fascisme religieux, la perpétuation des atrocités commises par l’Etat d’el-Assad, le tout dans une indifférence internationale parfaitement honteuse. La vie de millions d’êtres humains a basculé dans la tragédie, les destructions sont massives…

    Sans aucune prétention, j’ai cherché ici à faire un point, celui d’un humain qui s’interroge sur la base des informations qu’il a pu recueillir.

    Commençons par le début. Les révolutionnaires syriens ne sont pas sortis dans la rue pour réclamer un Etat islamique, l’application de la charia ou pour obtenir davantage de mosquées. Non, ces gens sont sortis dans la rue pour réclamer liberté et dignité, réclamer leur droit à la parole et ne pas entendre seulement la voix de Bachar. Quoi de plus normal que de voir, dans un pays, des gens se soulever contre un tyran, contre celui et ceux qui les oppriment, c’est-à-dire celui et ceux qui les gouvernent ?

    40 ANS DE DICTATURE ÇA SUFFIT

    En mars 2011, à Deraa (ville du sud-ouest de la Syrie), des enfants, très jeunes – l’aîné avait 14 ans, mais on murit vite dans de telles situations – inspirés par les soulèvements en Egypte et en Tunisie, ont écrit sur un mur «  Le peuple veut la fin du régime  ». Il s’en est suivi un enchainement inouï de violences. Les forces de l’ordre de l’Etat d’el-Assad arrêtent ces enfants, les frappent, les torturent, leur arrachent les ongles… Ce sont leurs méthodes habituelles et c’est ce qu’ils font subir à ces enfants. Des humains de Syrie, ne vont pas rester insensibles face à ce nouvel épisode d’horreur. Ils sortent dans la rue pour tenter de les faire libérer. C’est par des rafales de mitrailleuse que l’Etat barbare leur a répondu. Des enfants, seuls les cada-vres mutilés, brûlés, sacrément amochés, sont rendus aux familles.

    C’est l’étincelle. Tout s’enflamme. D’énormes rassemblements et manifestations pacifiques vont suivre dans tout le pays. C’est principalement chez les plus défavorisés que la révolte gronde, alors que les privilégiés apporteront un soutien incontestable à Bachar le sanguinaire.

    Des actions symboliques comme l’arrachage de posters à l’effigie du tyran ou la destruction de statues des el-Assad (père et fils), l’attaque d’un siège du parti Baas et la colère massive grandissante, seront toujours calomniées par l’impressionnant appareil de propagande de Bachar qui les taxera de « terrorisme ». La rhétorique de Bachar est simple : qui s’oppose à lui ne peut être qu’un dangereux « terroriste », alors que lui-même est un brave pacifiste qui ne recherche que le bonheur de son peuple, comme il l’écrit, par exemple, dans ce communiquée de presse (novembre 2011) :

    « Mon rôle, en tant que président, et c’est mon obsession quotidienne, est de savoir comment mettre un terme à ce bain de sang causé par des terroristes armés qui œuvrent dans plusieurs régions ».

    Comme si les personnes massivement présentes dans cette rébellion, à ce moment-là, étaient des barbus sanguinaires et que lui, maître incontesté du pays, était le garant de la « laïcité » et de la « paix » en Syrie.

    Or, s’il y avait et s’il y a une chose que les Syriens n’ont pas à attendre de l’Etat, c’est bien qu’il combatte le vrai terrorisme. Mais contre la révolution, ce sera une lutte acharnée que les bourgeois syriens mèneront.

    Vouloir transformer l’homme révolté en « terroriste », ne sera pas le gros mensonge de la seule propagande d’Etat d’el-Assad. Il sera repris immédiatement par tous ses alliés et au-delà, c’est-à-dire beaucoup plus de monde que l’on ne croit. Il est vrai que l’Etat de Bachar a su se créer, par sa « générosité », beaucoup d’amis discrets mais actifs…

    La résistance populaire, quant à elle, s’organise autour de « Comités locaux », pour venir en aide aux familles des victimes. Des lieux s’ouvrent, où la parole jusqu’alors muselée, se libère. Face aux problèmes du quotidien, vient alors le « Comment faire face ensemble ».

    « Mener leur vie indépendamment des institutions et organes d’Etat, établir un espace qui permette la collaboration collective des individus, activer la révolution sociale aux niveaux local, régional et national ».

    Voila comment Omar Aziz, révolutionnaire syrien mort en prison, voyait les Comités locaux de coordination, comme le rapportent les propos d’un de ses amis, Buddour Assan.

    Pendant ce temps, les services de police ainsi que des miliciens syriens (très actifs et très fidèles à Bachar) mènent la répression, commettent des tueries, des bains de sang, couverts par le silence médiatique. En réponse, le mouvement populaire donnera alors naissance au premier groupe armé dont nous entendrons parler, l’Armée Syrienne Libre, composée de déserteurs et d’habitants. Leur mission sera de défendre ceux qui se font massacrer par les forces obscures d’el-Assad et du Hezbollah libanais. Un lien soudé existera entre l’ASL et les Comités locaux. Ce mouvement, jusqu’alors resté pacifique, n’aura d’autre choix que de prendre les armes. Les villes d’Alep et de Homs seront des terrains de fortes confrontations. Les chars du pouvoir vont entrer en jeu, puis viendra le tour des bombardements, puis l’utilisation d’armes chimiques, notamment le gaz sarin, faisant des massacres  : 1 400 morts dans les banlieues de Damas le 21 août 2013…

    Selon la propagande d’el-Assad, aussitôt reprise en boucle par ses fidèles alliés, ce sont les rebelles qui se seraient envoyé ce gaz toxique dessus pour qu’interviennent les forces étrangères. Ben voyons. Et devant l’incohérence de ce « message », qui ne passe pas toujours bien, le deuxième argument de la propagande assadienne est de nier les faits  : le rapport sur le gaz sarin serait un faux. Difficile à croire quand on voit la tournure des événements (mais les alliés de Bachar ont quand même réussi à semer le doute en Occident) ! Toujours est-il qu’il n’y a eu aucune intervention pour arrêter les massacres. El-Assad a pu continuer ses crimes aux yeux de la terre entière, sans qu’il y ait de grande réaction. Il a pu franchir la fameuse « ligne rouge » sans que l’action (ou plutôt l’inaction) internationale bouge d’un iota.

    Résumons  : Quand les Syriens s’expriment pacifiquement, par un tag ou des manifestations, ils ont des balles comme réponse. Quand ils s’arment défensivement pour se protéger, c’est l’artillerie lourde. Et quand cela n’est pas assez « efficace » ce sont les bombardements. Une fois le gaz sarin confisqué (1), c’est à coup de barils de TNT que la population sera exterminée. C’est comme ça que le régime el-Assad procède quand il veut mettre un terme à « un bain de sang ». Le cynisme ajouté à la cruauté !

    Quant à la « laïcité » de Bachar, qu’on nous a servi ici comme « justificatif », quant à sa volonté de « réconciliation », c’est de la pacotille. Les deux principaux slogans de ses sbires en disent plus long que tous les discours : «  Bachar, ou nous brûlons tout  » et «  Dieu, la Syrie, Bachar et c’est tout  » . Résultat, 4 ans plus tard  : pas loin de 200 000 morts et des millions d’êtres humains fuyant la Syrie.

    LES FORCES D’OPPOSITION

    Face à cette montée de la résistance populaire, el-Assad a eu l’astuce de libérer des prisonniers politiques. Mais, ce ne furent pas des communistes, ni des démocrates, ni des personnes incarcérées à la suite de mouvement pacifiques. Non, non, les premiers libérés – très vite libérés - ont été les islamistes radicaux et des droits communs violents (condamnés pour meurtre…).

    Cette manœuvre nauséabonde a largement contribué à faire crever la révolution sociale en la faisant basculer dans une guerre civile, bascule favorisée par l’arrivée du Front islamique.

    Fort de 50 000 à 80 000 hommes, le Front islamique devient alors le plus important groupe rebelle de Syrie, devant ses rivaux de l’Armée syrienne libre, de l’État islamique de l’Irak et du Levant et du Front Al-Nosra, grâce à l’aide financière du Qatar, avec la bénédiction de l’Arabie saoudite et probablement de la Turquie, à ce que l’on peut savoir.

    De l’autre coté, un Conseil National Syrien est formé, composé de membres des comités locaux, de l’ASL, mais aussi des Frères musulmans, puis à la demande des soi-disant pays amis de la Syrie, une Coalition Nationale des Forces de l’Opposition et de la Révolution naîtra en novembre 2012, avec pour président Mouaz al-Khatib, un imam sunnite et homme politique syrien. L’opposition syrienne dite modérée était ainsi prête au cas où Bachar tomberait.

    Plus tard ces forces de l’opposition seront vivement critiquées, notamment par des membres de l’ASL et par les Comités locaux, car leurs préoccupations s’éloignent du terrain de la révolution syrienne. Le président de la CNFOR démissionne. Il dira par la suite  :

    « Les puissances mondiales (…) ne pensent à résoudre la crise syrienne qu’en fonction de leurs souhaits, de leurs intérêts ou selon leurs méthodes, sans tenir compte de la souffrance quotidienne du peuple  » (2).

    Belle conclusion, mais tardive, comme pour tous ceux qui rêvent de pouvoir et de présidence, quand ils sont déçus. D’ailleurs il est curieux que ce chef de l’opposition, sorti du chapeau des «  amis » de la Syrie, ait été prêt à discuter avec le régime (3).

    Si, de 2011 à 2013, les Comités locaux et l’Armée Syrienne Libre se sont développés, et ce de manière exponentielle, il aura fallu deux ans de « questionnements » et de tergiversation sur l’aide qui devrait leur être apportée… le temps que le processus révolutionnaire soit affaibli et en voie de disparition.

    Un aboutissement rapide aurait pu, probablement, éviter tout ce bain de sang. L’absence d’aide d’un côté et la cohésion des soutiens et alliés de Bachar el-Assad (en particulier, le soutien de l’Iran) de l’autre sont bel et bien responsables d’une révolution brisée.

    SYRIE, TERREAU DES FASCISTES ISLAMISTES

    De telles circonstances ont constitué pour le Front al–Nosra et pour Daech un terreau pour se développer à grande vitesse. Le conflit Syrien s’enlise. Les « Amis » de la Syrie font le choix de ne pas fournir en armes les révolutionnaires, et notamment les combattants de l’ASL. Même la demande, présentée par l’opposition au régime, d’obtenir une simple protection anti-aérienne pour la zone nord du pays contrôlée par les révolutionnaires est refusée. Le manque d’armes des révolutionnaires fera le jeu des islamistes de Daech, qui eux, sont financés par le pétrole d’Irak ainsi que par quelques autres mystérieux donateurs, et armés par les stocks laissés à l’abandon après la guerre de 2003 contre Saddam. Daech s’attaquera dès le début de son expansion en Syrie aux combattants de l’Armée syrienne libre. L’arrivée de Daech sera un scoop pour les gros médias qui jusqu’alors n’avaient pas l’air de trop se préoccuper des syriens. Ajoutons que les combattant Kurdes ont défendu Kobané, combat juste et légitime face à Daech, malgré un double jeu du gouvernement Turc, qui peut paraître bien étrange, mais qui correspond tout simplement aux intérêts que défend Erdogan.

    Bachar quant à lui, reste fidèle au poste et règne en prince…

    REACTIONS INTERNATIONALES

    Des députés français sont allé serrer la paluche sanglante de Bachar - on ne sait jamais, si c’est lui qui doit rester (4) ... Pendant qu’une bonne part de la population syrienne criait « Bachar dégage », en Occident, c’était l’insensibilité générale et un silence inquiétant. Il n’y a eu que des initiatives, malheureusement trop rares et de portée limitée, comme la création de collectifs de solidarité avec la révolution syrienne, pour tenter de dénoncer la propagande d’Etat et venir en aide aux populations ou comme le peu de soutien pratique apporté aux combattants kurdes. Nous avons été loin des gros rassemblements, comme ceux que nous avions vus pendant la guerre en Irak ou au cours du conflit israélo-palestinien. La barbarie de l’armée et de la milice el-assadienne, a-telle rendu sourd, muet et aveugle ceux qui auraient dû protester ?

    Les Syriens ont été abandonnés à leur triste sort, condamnés à se battre contre des fascistes de Daech, les fascistes de l’Hezbollah et les soldats de Bachar dans l’indifférence la plus totale.

    Pourtant, 200 000 Syriens tués, des millions de réfugiés, des enfants fuyant la guerre, comment peut-on rester de marbre face à cela ?

    (1) - L’ONU a fini par démanteler ce poison http://www.lepoint.fr/monde/syrie-le-plan-secret-obama-poutine-11-09-2013-1723311_24.php

    (2) - http://www.lepoint.fr/editos-du-point/mireille-duteil/coups-de-trafalgar-pour-l-opposition-syrienne-25-03-2013-1645547_239.php

    (3) - http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/30/1549406-syrie-la-russie-tres-preoccupe-par-une-information-sur-un-raid-isr

    (4) - http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/02/25/des-parlementaires-francais-ont-rencontre-bachar-al-el-Assad_4582844_3218.ht

    @anarchosyndicalisme ! n°146
    ---- #Syrie ------------------------

  • Réfugiés des Izards : Quelques dates à retenir

    Depuis le goûter solidaire du 12 septembre un certain nombre d’associations ou de collectifs informels participent au soutien direct, chaque jour des meubles, des vélos, des colis alimentaires démontrent les capacités de solidarité, d’autres goûters spontanés ont eu lieu qui ont renforcé les liens entre réfugiés, habitants du quartier, de Toulouse et alentours. D’autres locaux ont été ouverts, dimanche dernier un accès Internet a été établi pour que les réfugiés puissent communiquer avec leurs familles.

    Parmi ces nombreuses initiatives de base qui prennent la contre pied de la mauvaise volonté des institutions, nous diffusons les dates à notre connaissance :

    Samedi 26 Septembre 16h , goûter sur place

    Dimanche 27 Septembre Kermesse sur place, animations et jeux divers pour les enfants de 15h à 17h

    Jeudi 1 octobre 21h concert de soutien à L’ OBOHEM
    http://seenthis.net/messages/408579

    Samedi 3 octobre POINT COLLECTE ALIMENTAIRE au local de la CNT-AIT de 17h à 19h

    Dimanche 22 Novembre 18h soirée musicale et de soutien à l’INTERNAZIONALE

    Ces rencontres se déroulent dans la perspective d’une promesse (!) de scolarisation des enfants le 28 septembre et de la lutte contre les expulsions des réfugiés. A ce sujet une pétition est en cours d’élaboration qui sera portée à qui de droit avant le 9 octobre (date des procès de la honte).

    dulaitpourlesenfantssyriens@hotmail.com

    #dulaitpourlesenfantssyriens

  • Face à l’exode, mobilisons-nous !
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article772#outil_sommaire_0

    En ces temps de crise où les affaires stagnent, il est un commerce particulièrement florissant  : celui des armes. L’Europe occidentale (et la France notamment) s’y livre avec un succès certain et s’y taille une part non négligeable du marché mondial, trouvant des acheteurs chez tous – ou presque – les dictateurs de la planète ; les plus sanglants étant en général les meilleurs clients.

    Or, aussi curieux que cela puisse paraître, la vente d’armes aux dictateurs ne prépare pas spécialement la paix, même si les dirigeants européens feignent, maintenant, l’étonnement devant l’ampleur de la vague des réfugiés qui viennent frapper à leurs portes pour demander asile.

    Depuis la seconde guerre mondiale, on n’avait pas vu de flux migratoire aussi important. Les interventions militaires en Irak et en Lybie ont plongé les populations de ces pays dans un enfer durable, l’absence de soutien à la révolution syrienne (alors qu’elle était encore largement laïque et démocratique) a conduit à son écrasement. Les contestataires ont été rapidement supplantés par des islamistes d’obédiences diverses, les pires étant le tristement célèbre DAESH (dont l’armement proviendrait d’au moins 27 pays différents…).

    Que les dirigeants occidentaux, au même titre que les lobbys de l’armement et du pétrole, portent la lourde responsabilité du chaos moyen-oriental, cela ne fait aucun doute. Pour faire un semblant d’amende honorable, ils pourraient au moins accueillir tous les réfugiés, leur accorder l’asile, comme l’on s’acquitte d’une dette en quelque sorte. Mais on le pressent bien, les contrats d’armement ne stipulent pas que les vendeurs soient tenus d’accueillir les réfugiés, « conséquences » pourtant incontournable de toute guerre.

    Au pays du fric-roi, à Money-Land, la honte et la culpabilité n’ont pas pignon sur rue : on peut susciter des guerres pour défendre ses petits intérêts, on se soucie comme d’une guigne des conséquences de ses choix politiques et militaires. On fait des affaires, un point c’est tout. Et quand, bien malgré soi, il faut essayer de réparer un peu les dégâts, on compte encore sou après sou : ces réfugiés, combien ça coûte ?

    L’inquiétude purement comptable de nos avaricieux bons maîtres se double aussi d’une angoisse électorale  : combien de bulletins de vote en moins si, par mégarde, nous nous montrions trop généreux envers ces « étrangers »  ?

    Comme d’habitude, ce qui préoccupe gravement nos bien-aimés dirigeants, ce n’est pas du tout le devenir de tous ces réfugiés, c’est leur propre avenir politique, leur carrière, leurs intérêts et ceux de leurs amis marchands de boniments médiatiques, de canons ou de pétrole.

    Depuis janvier, ce sont 340 000 migrants ou réfugiés qui se pressent aux portes de l’Europe  : 230 000 venant d’Afghanis-tan, d’Irak et de Syrie par la route des Balkans et 110 000 venant d’Afrique par la Libye vers les côtes italiennes. Au seul mois de juillet, 107 000 ont été recensés. Actuellement, chaque jour, 2 à 3000 réfugiés arrivent en Macédoine.

    On assiste donc à un phénomène migratoire exceptionnel et il faut remonter aux flux migratoires de la Seconde guerre mondiale pour retrouver des seuils aussi élevés ; c’est dire l’intensité des combats (notamment en Syrie et en Irak) qui jettent sur les routes tous ces gens.

    Rappelons que 250 000 Syriens sont morts en trois ans de guerre et que 4 millions se sont réfugiés dans les pays limitrophes (Turquie, Jordanie, Liban).

    Dépassés par l’afflux de ces fugitifs, nos bons maîtres ont retrouvé cependant assez vite leurs réflexes de marchands et de policiers : on recense, on trie et on vire. Il s’agit de séparer les bons des mauvais : les réfugiés politiques d’un côté, les migrants économiques de l’autre. Aux réfugiés politiques on accordera le droit d’asile (mais tous ne seront pas « élus », loin de là), à ceux dont la motivation est moins « noble » on opposera la « fermeté », c’est-à-dire le retour à la frontière comme seul horizon. Il faut signaler que parmi les « migrants économiques » on compte un grand nombre de victimes d’une autre guerre, celle de l’ex-Yougoslavie qui a détruit pour de longues années le tissu économique ; le chômage de masse sévit maintenant dans les nations nouvellement crées, tandis que les élites nagent dans l’opulence due à la corruption.

    Les bénéficiaires du droit d’asile se voient allouer la somme mirifique de 91 euros par mois et par personne s’ils sont logés, et 343 euros s’ils doivent se loger. On ne peut que rester pantois devant une telle générosité. Le demandeur d’asile attend de 7 à 8 mois avant de savoir si sa demande est acceptée ou rejetée ; en cas de réponse positive, il ne peut chercher du travail qu’au bout de 6 mois minimum.

    Alors que des centaines de milliers de personnes arrivent, l’Europe – au moment où cet article est rédigé – s’apprêterait à accorder cette année 40 000 droits d’asile (peut-être plus, on peut l’espérer). Encore faudrait-il veiller, nous dit-on, à une « répartition équitable » des réfugiés dans les divers pays. Entre responsables bien nourris, bien logés et bien vêtus, les discussions risquent de durer...

    La Hongrie de Viktor Orban édifie une immense barrière de barbelés à la frontière avec la Serbie, fait évacuer la gare centrale de Budapest où des milliers de réfugiés attendent le train en direction de l’Allemagne, pour la rouvrir le surlendemain, puis stopper leur train au bout d’une centaine de kilomètres : un jeu sadique avec des gens déjà fortement éprouvés. La répression policière n’est pas le seul apanage des régimes nationaux populistes et on a pu voir la police française montrer son « savoir faire » (en terme de matraquage) à des migrants tentant de monter à bord de camions en route pour l’Angleterre à partir de Calais.

    Entre fausse compassion et vraie répression, le curseur oscille au gré des vents politiques, mais les rhétoriques démocratiques et humanistes des dirigeants européens apparaissent de plus en plus comme des discours mensongers, les valeurs morales fondatrices sont très sérieusement mises en ballotage par les centaines de cadavres qui flottent en Méditerranée.

    Victimes du capitalisme, les réfugiés le sont à double titre. Condamnés à l’exil pour cause de guerre provoquée par les lobbys pétroliers et les marchands de canons, ils vont trouver sur leur route d’ingénieux petits malins, modestes artisans indépendants ou membres d’organisations criminelles puissantes qui vont proposer, moyennant finance, de les amener à bon port  : les fameux réseaux de passeurs que les autorités désignent à la vindicte publique, pour mieux faire oublier leur propre responsabilité.

    Le trafic d’êtres humains en fuite est devenu une activité lucrative, ce qui illustre de belle façon la perversion totale de ce magnifique système capitaliste qui ne néglige aucune source de profit, aussi misérable soit-elle.

    La fuite devant les massacres et la misère peut s’avérer aussi dangereuse que les fléaux auxquels on veut échapper. Depuis l’année 2000, plus de 31 000 migrants sont morts sur les routes de l’exil dont 2460 en Méditerranée.

    Sans une mobilisation importante des populations européennes, beaucoup de migrants risquent d’être refoulés. Déjà en Allemagne, un certain nombre de manifestations de solidarité se sont déroulées à proximité des centres d’hébergement qui avaient été inquiétés antérieurement par des démonstrations fascistes et xénophobes.

    Beaucoup de lecteurs de ce journal gardent dans leur mémoire familiale l’hiver 1939  : venue de l’autre côté des Pyrénées, une foule innombrable tente d’échapper aux massacres franquistes et se presse aux postes frontières de la France qui leur réservera alors l’épouvantable accueil que l’on sait.

    Les migrants d’aujourd’hui laissent derrière eux des régimes de terreur absolue (celui de Bachar el-Assad, celui de Daesh ou la sanglante dictature érythréenne). Notre solidarité leur est acquise. A bas toutes les frontières. Notre patrie c’est le monde, notre famille l’humanité.

    @anarchosyndicalisme ! n°146

    ---- #Exode -----------------------

  • Lettre ouverte à France Culture et aux autres

    Je suis depuis longtemps auditrice de #France_Culture ; pas de pub et des émissions qui m’intéressent parfois…

    Mais, depuis quelques temps, je trouve que ça dépasse les bornes : Offices religieux, visite de lieux de religions, histoires des religions (les trois « fortes »), débats entre religieux, musique religieuse, émissions sur l’art religieux...

    A croire que la terre n’est peuplée que de papes, imams, et rabbins !

    J’ai cru entendre qu’on allait enseigner ces histoires dans les écoles. Pauvres gosses ! Si on leur inflige ça en plus de l’histoire des rois et des reines, de l’éloge de la compétition (pardon, de l’émulation), du « respect » des autorités et de la « Sainte économie » en dehors de laquelle « point de salut », des « guerres justes » (celles dont les bombes n’atteignent que les « méchants ») de la justification de la réussite au mérite (mais quel est le secret de fabrication des gosses d’enseignants, pour qu’ils soient plus méritants que les autres, pour qu’environ un élève de Polytechnique sur deux soit fils d’enseignant ?) (1).

    Tant qu’à parler de légendes et de croyances, perso, j’adore les contes. Pourquoi ne pas lire dans les classes des contes vikings, celtiques, arabes, africains,… en précisant bien que ce ne sont que des… contes ? Quant à l’histoire, pourquoi ne pas parler de celle des plus nombreux : comment vivaient (et vivent) les pauvres et les esclaves de tous les pays ? Comment travail(lai)ent-ils ? Que recevaient-ils ou reçoivent-ils encore en échange ? Que pens(ai)ent-ils ? Quels étaient, quels sont leurs points de vue, leurs espoirs ? Leurs révoltes ? Comment sont (ou ont été) traités les enfants, les vieux, les malades, les « inadaptés » au cours du temps et dans les différents pays. Et, pour en venir à l’actualité « locale », comment vit-on avec moins de 1 000 euros par mois ? Comment résiste-t-on aux frustrations, inconforts, humiliations ? Tout ça, ça fait une très longue liste de sujets pour France Culture et les autres, vous pensez pas ? (2)

    (1) - NDLR : Agnès Van Zanten, sociologue spécialiste de l’éducation explique cette situation par les méandres et les chausse-trappes du système éducatif sans la connaissance desquels on est vite « planté » :

    «  Les familles des classes populaires sont dépassées par ces stratégies. On s’est ainsi aperçu que presque aucun élève de classe prépa n’avait un parcours scolaire normal. Le système est en réalité très peu transparent. Et dans l’opacité, ceux qui sont à l’intérieur sont avantagés. Or ce sont les enseignants qui ont le capital social et interne le plus fort. La formule idéale est un père cadre sup et une mère enseignante  » . http://classes.blogs.liberation.fr/2010/05/30/les-enfants-de-profs-vont-a-polytechnique-et-alors-

    (2) - A décharge de France Culture, signalons que ces sujets sont parfois abordés sur cette chaîne. Mais la disproportion avec les sujets « religieux » ou assimilés est choquante.

    @anarchosyndicalisme ! n°146

    ---- #Religions ------------------

  • Réfléchir au soleil

    Comme annoncé dans nos colonnes http://seenthis.net/messages/387250#message387347, notre #camping annuel s’est tenu du dimanche 26 juillet au dimanche 2 août 2015. Il a été une bonne « cuvée ». Questions/réponses sur cette activité militante.

    Contrairement à celui d’autres organisations, le camping #CNT-AIT ne propose pas de programme préalable. Comment cela se fait-il ?

    Pour nous, ce camping est avant tout un temps militant, mais dans un contexte tout à fait particulier  : celui de vacances (et pour certains d’entre nous, de vacances familiales). Dès la première fois, nous avons choisi de ne pas en fixer le programme à l’avance mais de faire que les personnes présentes disposent de la plus totale liberté d’organisation, sachant que, comme il y a surtout des militants et des sympathisants, les sujets abordés se situent évidemment dans la sphère militante.

    Mais il y a des temps communs.

    Le seul temps commun «  obligatoire  », c’est le repas du soir et la réunion qui le suit. Encore que, si quelqu’un ne voulait pas partager ce repas, il en serait totalement libre. La réunion qui suit ce repas est la seule qui ait un caractère indispensable  : on y règle les éventuelles questions qui concernent la «  vie collective au camping  », on y collecte l’argent du repas du soir suivant, les personnes qui vont préparer ce repas s’y font connaître, on y choisit les sujets de débat… En général, c’est fait en quelques minutes. Ensuite vient un débat. Y participe qui veut, en général la presque totalité des adultes présents.

    En choisissant les débats au dernier moment, est-ce que vous ne vous privez pas d’une « préparation » susceptible de les enrichir ?

    Nous ne concevons pas ces débats comme des « cours », ni comme des joutes verbales mais comme des moments ou l’on peut se questionner librement, faire part de doutes ou de convictions, les confronter tranquillement afin d’aboutir progressivement à une élaboration collective. De ce fait, certains débats, quand ils démarrent, se situent au niveau du «  débroussaillage  », mais rien n’interdit (au contraire) de reprendre le sujet soit au cours d’un même camping, soit des suivants, soit lors d’autres occasions.

    C’est d’ailleurs ce qui se passe pour la plus part des thèmes qui ont une portée militante importante. Cela laisse à chacun le temps de sa propre réflexion, à sa propre vitesse, et, ainsi, les positions qui finissent par ressortir, parfois après d’importantes fluctuations, sont finalement des positions très partagées, sur la base de la conviction (et non, comme on le voit encore, sur celle d’un « oukase » sorti tout droit de la cervelle d’un quelconque leader qui se croit génial).

    Le débat se construit donc au fil du temps. Au bout d’un certain nombre de reprises, il est assez « mûr » pour une expression publique. Comment cela se concrétise-t-il ?

    Pendant longtemps, nous avons publié des comptes-rendus des débats du camping. Mais finalement, c’était assez peu productif  : ils figeaient plus le débat qu’ils ne le faisaient avancer.

    Maintenant, ces débats servent plutôt à nourrir les pages d’ Anarchosyndicalisme ! ainsi que les différentes rencontres publiques ou actions que nous organisons ( « Journées iconoclastes » , réunions-débat, actions de solidarité…).

    Beaucoup d’articles de fond d’Anarchosyndicalisme !, de nombreux thèmes de rencontres publiques sont, peu ou prou, des échos de cette élaboration collective, retravaillés par un ou plusieurs militants (ceux qui tiennent la plume à ce moment-là, ceux qui « lancent » une réunion…). Et ces « productions » militantes seront elles-mêmes «  remixées » autant qu’il le faudra pour parvenir à une sorte de consensus.

    Quels ont été les thèmes abordés cette année ?

    Un premier sujet a tourné autour du nationalisme, de la montée en puissance du FN, des communautarismes… Ce sujet a été proposé par un participant qui l’avait vu dans le programme d’un autre camping militant (celui de l’OCL). Il y aura par la suite une (des) rencontre(s) entre quelques participants aux deux campings pour une comparaison des idées émises lors des deux débats.

    Un autre soir, nous avons reçu tout un groupe d’habitants d’un village qui se bat contre l’implantation d’éoliennes industrielles et nous avons donc eu un débat avec eux sur ce thème (énergies renouvelables, productivisme, monopoles énergétiques…). Ces deux exemples montrent par ailleurs que le camping n’est pas « auto-centré » sur lui-même et que les ouvertures sont largement bienvenues.

    Un troisième débat a tourné autour de «  l’école  », de la transmission des connaissances, des pédagogies libertaires (et des pédagogies «  pas libertaires  »)… Plusieurs des enfants et adolescents présents ont tenu à y participer et à donner leur opinion.

    Nous avons eu également une discussion sur la Syrie. Les thématiques organisationnelles (construire une organisation anarchosyndicaliste en réseau) ont fait l’objet d’un débat, ainsi que le camping lui-même.

    Un débat sur le camping, au camping ?

    Bon, cela peut sembler curieux, mais un des constats que nous faisons est celui du refus (objectif) de discuter, fréquent dans les milieux militants. On y affiche en effet souvent des certitudes pour ne pas dire, les « croyances politiques » à la mode dans le moment, généralement sous forme de slogans ou d’invectives. Cela se voit par exemple dans des forums, avec des messages assez impulsifs, certains produisent parfois des textes… mais le véritable débat, celui qui permet d’enrichir son propre point de vue et éventuellement d’en changer, est rare. Pourquoi ? Peut-être parce que parmi les conditions facilitatrices – du moins, c’est ce que nous pensons – il y a les échanges directs, en vis-à-vis, en prenant son temps, dans une ambiance de liberté d’expression (où l’on n’ait pas peur de dire des « bêtises » ou de faire part de son ignorance). Or, de telles circonstances sont finalement assez rares. Notre camping en offre une. Nous avons donc pas mal réfléchi sur « comment l’optimiser ».

    Il y a d’autres activités dans la journée. Comment ça se passe ?

    Effectivement, outre les débats, il y a des activités qui vont du « transfert de connaissances » à des activités ludiques… sans oublier des activités pratiques (cuisine collective, vaisselle, entretien de la grande salle commune et du matériel collectif, cueillette de champignons,…).

    Le fonctionnement est très simple : la personne qui a une proposition d’activité à faire la fait, les personnes qui sont intéressées y participent. Cette année, il y a eu des formations autour de l’informatique (utilisation de logiciels libres), des activités artistiques (tags), de la culture physique.

    Antérieurement, il y a eu des initiations aux langues (anglais, espagnol, esperanto, suivant les années). Tout peut être imaginé, du moment qu’il y a des gens intéressés. Et, si personne d’autre que celui qui lance l’idée n’est intéressé, l’activité n’a pas lieu, point barre, sans que nul s’en formalise (c’est d’ailleurs arrivé, partiellement cette année, à une paire d’activités qui ont été écourtées).

    A l’inverse, si quelqu’un a une demande, il peut la faire et si quelqu’un d’autre est en mesure d’y répondre ça s’organise sur place. Bien sûr, de telles demandes peuvent être faites avant le camping. La demande peut même être informelle. C’est arrivé cette année pour une sorte de « cours » d’histoire pour des collégiens. L’an dernier, une formation s’était également improvisée autour de l’éclatement de la Yougoslavie, un campeur connaissant particulièrement bien le sujet.

    On a du mal à croire que des collégiens aient manifesté pour demander l’organisation d’un cours d’histoire pendant leurs vacances.

    Effectivement, ils n’ont ni manifesté, ni signé une pétition, ni fait une demande explicite lors de l’assemblée du soir. Allez savoir comment, il y a eu, en début de semaine, un échange sur un point « d’histoire de France » entre un jeune et un adulte et cela est devenu le lendemain un atelier dans lequel quelques jeunes (et un adulte) se sont retrouvés pour faire de l’histoire une ou deux heures par jour pendant qua-tre jours d’affilés. Une autre jeune campeuse était passionnée de zoologie. Il aurait pu se constituer un atelier sur ce thème, mais personne n’a été en mesure de reprendre la balle au bond. Dommage.

    Et l’an prochain ?

    En 2016, on recommence. Les dates sont déjà fixées : du dimanche matin 31 juillet au matin du dimanche 7 août.

    @anarchosyndicalisme ! n°146

    ---- #Militer -------------------------

  • La preuve par l’expérience : l’anglais pour les riches, le patois pour les pauvres

    L’origine de cet article est un peu inhabituelle. Tout part d’un courrier de lecteur  :

    «  J’aime bien Anarchosyndicalisme !, mais des fois, je trouve que vous exagérez un peu, en particulier contre le régionalisme (…). J’avais été très irrité voici un moment par votre slogan « Le patois pour les pauvres, l’anglais pour les riches ». J’avais oublié l’affaire. Cet été, en vacances à Lloret de Mar, je suis tombé sur un vieil article d’« El Mundo » ci-joint qui m’a interloqué (…) ».

    Suivait un article sur la scolarité des enfants de l’ex-président Catalan Montilla.

    En fait, quand nous avons publié l’article « L’horreur linguistique » , dont «  Le patois pour les pauvres, l’anglais pour les riches » (1) était un titre de paragraphe, nous n’avions pas d’exemple précis (d’autant que l’article portait sur notre région). Nous étions arrivés à cette conclusion par simple déduction. Nous écrivions textuellement ceci  :

    «  Le scénario le plus probable en cas de retour des langues régionales, le voici : on imposera ces dernières au petit peuple (par la force de l’école, de la radio-télé, des politiques d’emploi public ... ). Les "élites" politico-économiques parleront patois avec leur femme de chambre et anglais entre elles. On peut prévoir une nette aggravation de ce qui se passe déjà (...) La babélisation régionaliste ne fera qu’amplifier le mouvement, plus aucune langue ne pouvant faire contre-poids à l’anglais. »

    La coupure de presse reçue nous a incités à faire quelques recherches complémentaires. Le résultat est éloquent. En #Catalogne, région modèle pour les nationaux-régionaliste, le catalan est obligatoire comme langue quasi-unique dans toutes les écoles (c’est ce qu’ils appellent « #immersion_linguistique »)… à quelques rarissimes exceptions près.

    POUR LE FUTUR PRESIDENT, (PROBABLE) C’EST LE LYCEE FRANÇAIS DE BARCELONE

    Joan Laporta, président du Football Club de Barcelone, chantre d’une «  Nation catalane organisée en Etat autonome » et grand « papabile », puisqu’il est susceptible de devenir le prochain président de la Région catalane, a fait son choix éducatif : ses enfants ne sont pas scolarisé en « immersion catalane » mais… au Lycée français de Barcelone.

    C’est un établissement haut de gamme dans lequel se retrouvent bon nombre d’enfants de la bourgeoisie nationaliste catalane (la liste d’attente est impressionnante) tout autant que ceux des hautes classes nationalistes espagnoles. Ainsi, jusqu’à leur récent départ vers les USA, les enfants princiers de l’Infante d’Espagne Cristina y étaient scolarisés. On ne peut pas plus «  espagnoliste  », olé !

    Faisons un petit tour sur le site internet du Lycée français. On y explique en quelques mots le système éducatif catalan et surtout ce qui le différencie des écoles internationales (2)  :

    « (…) Les écoles publiques et privées à Barcelone dispensent une éducation en catalan. Les cours d’espagnol ne sont obligatoires qu’à partir de 6 ans à raison de 2 h. par semaine. Les écoles se divisent en trois groupes : les écoles publiques, les écoles privées bénéficiant de subventions publiques (escuelas concertadas) et les écoles privées. Parmi ces dernières, figurent toutes les écoles internationales. Les écoles françaises de Barcelone sont coûteuses  : près de 4 000 € l’année à Ferdinand de Lesseps, près de 5 000 € au Lycée français de Barcelone. A ces frais de scolarité viennent s’ajouter les frais d’inscription, les repas, le transport, les sorties et excursions, les livres et le matériel scolaire. Le Lycée Français de Barcelone frise le 100% de réussite au bac chaque année. Implanté depuis 1924, … les Catalans aisés y envoyaient leurs enfants et depuis, la tradition est restée. La liste d’attente est toutefois assez longue...  ».

    L’enseignement, bien sûr, se fait essentiellement en français, en espagnol et en… anglais. Sur la page d’accueil, en cette rentrée 2015, on trouve une petite publicité pour la préparation « aux examens de Cambridge » qui souligne avec à propos

    « Des cours de préparation … seront de nouveau mis en place en septembre 2015. Sachez que cette formation est d ́excellente qualité (…) une bonne maîtrise de l’anglais est essentielle dans de nombreuses filières post-baccalauréat. Il est donc bon de se préparer à l’avance. La seconde étant la dernière classe sans examen, c ́est donc sans doute l ́occasion de s ́attaquer aux certifications en anglais. ».

    Quant au catalan, il est réduit à la portion congrue. Mais ça ne gêne pas la famille Laporta.

    POUR LE PRESIDENT ACTUEL, UNE ECOLE INTERNATIONALE

    Artur Mas est l’actuel président catalan. Il applique avec férocité aux enfants des autres la loi sur l’immersion linguistique en catalan, mais lui avait eu la prudence d’inscrire ses propres enfants dans une école totalement privée, l’école Aula de Barcelone, qui ne met pas en pratique cette immersion. Aula est un collège d’élite. L’inscription est de l’ordre de 6 000 euros par an. Le programme pédagogique repose sur le plurilinguisme comme le mentionne son site internet,

    « les élèves acquièrent une capacité correcte d’expression orale et écrite en catalan, espagnol, anglais et français ».

    En effet

    « de l’âge de trois à sept ans, l’apprentissage et l’usage de ces quatre langues est introduit progressivement … le projet pédagogique inclut l’usage courant des quatre langues dans les différentes disciplines d’enseignement... L’objectif n’est pas simplement que les élèves s’expriment oralement et par écrit dans ces quatre langues mais bien qu’ils dominent son usage dans les domaines scolaires et intellectuels.  »

    Dominer l’anglais, le français et l’espagnol… pour les enfants de la haute bourgeoisie, il n’y a que ça de vrai  !

    POUR L’ANCIEN PRESIDENT, LE COLLEGE ALLEMAND

    Avant Artur Mas, il y avait José Montilla. Montilla est le président qui a imposé la loi d’immersion linguistique.

    Pour ce qui est de ses enfants, Anna et Hèctor, ils ont été scolarisés au … Collège allemand de Barcelone. L’inscription est d’environ 4 000 euros par an.

    Il pratique encore moins l’immersion que le Lycée français ou l’école Aula. L’enseignement y est prodigué en allemand, espagnol et anglais. Dans certaines classes, il y a un micro-chouya de catalan (une heure par semaine), dans d’autres classes, pas du tout. La maman d’Anna et d’Hèctor Montilla explique très bien son choix éducatif :

    « Je crois que si tu n’apprends pas l’allemand enfant, tu ne l’apprends jamais. Les enfants sortent de ce collège en dominant parfaitement l’allemand et l’anglais. C’est merveilleux. La connaissance de l’allemand, à elle seule, te permet de trouver du travail. C’est comme si tu avais une profession. » (3).

    La vie (de certains) est effectivement merveilleuse.

    Le Collège allemand de Barcelone compte parmi ses anciens élèves d’illustres catalanistes : outre le père Montilla lui-même, on y relève le nom de Jordi Pujol (président de la Catalogne de 1980 à 2003)... aux côtés de celui d’un ex-ministre franquiste et ex-président du CIO (Comité olympique international), le marquis Juan Antonio Samaranch qui fut également ministre de Franco. Que des gens bien, comme on le voit.

    NATIONALISTES FUYARDS

    Nombreux sont les politiciens qui scolarisent leurs enfants loin de toute immersion catalane.

    Ainsi, Oriol Junqueras, chef officiel de « l’opposition » ( « gauche républicaine catalane » ) qui siégeait au parlement européen dans le groupe des Verts, a déjà annoncé qu’il scolariserait ses enfants au Lycée italien. Pas pour qu’ils échappent au rouleau compresseur catalaniste bien sûr, mais par simple «  tradition familiale ».

    Comme c’est triste, d’être obligé de suivre une tradition.

    L’ex-maire indépendantiste de Barcelone, Xavier Trías, avait pris soin lui aussi de scolariser ses enfants à l’école Santa Claus, une école anglaise, dont l’objectif est que les élèves, à l’issue de leur scolarité primaire, parlent aussi parfaitement l’anglais qu’ils parlent l’espagnol ou le catalan.

    Parmi les nationalistes fuyards de leur propre système éducatif, nous avons trouvé également la vice-présidente du PSC (Parti des socialistes de Catalogne), Manuela de Madre ; le secrétaire à l’organisation du PSC, José Zaragoza ; les ministres (ou ex-ministres) du gouvernement catalan à la Politique territoriale, Joaquim Nadal ou celle au Travail ; Mar Serna,… et il y en a certainement pas mal d’autres.

    Une mention spéciale doit être décernée à Pilar Rahola, l’égérie de la «  gauche  » nationaliste catalane. Pour scolariser fifille (Miss Ada), elle n’y est pas allé par quatre chemins la Rahola, elle n’en a pris qu’un, celui qui mène tout droit à un collège… suisse, et des plus huppés : l’Aiglon College.

    ET POUR L’EGERIE DE LA « GAUCHE » NATIONALISTE, C’EST CARREMENT LA SUISSE

    L’Aiglon College pratique bien l’immersion linguistique… mais uniquement en anglais, comme le précise son site web :

    « You will benefit from immersion in an English-speaking community ».

    On y est discret sur les tarifs (ah, ce charme discret de la bourgeoisie et de la noblesse), mais ils dépassent plusieurs dizaines de milliers d’euros par an, pouvant atteindre (d’après certains journaux) 130 000 euros pour les meilleures « prestations ». Parmi les anciens élèves, la fille de Amancio Ortega (créateur de la marque Zara - fortune estimée à 64 milliards de dollars en 2014), la princesse Tatiana de Grèce, le non moins prince Alfonso de Orléans y Borbon.

    Comme le note (en catalan) un commentateur auquel nous laisserons le mot de la fin

    « Les classes són en anglès, i el català no el parlen ni per dir “Barcelona és bona si la bossa sona“ » (« Les cours sont en anglais, et le catalan ne s’utilise même pas pour dire ‘Barcelone est bonne si la bourse résonne’ ») (4),

    et d’ajouter que, comme tous les politiciens, Rahona

    « pide la asfixia idiomática en catalán para els fills del Pepet i la Maria, i ella porta la seva filla a estudiar a Suiza en 3 idiomas » (« demande l’asphyxie linguistique par le catalan des enfants de Monsieur et Madame Tout-Le-Monde, mais elle, elle envoie sa fille étudier en Suisse en trois langues »).

    (1) - Article paru dans la publication qui a précédé notre magazine actuel, «  LE COMBAT SYNDICALISTE  », Numéro 68, Mai-Juin 2001. [Repris dans cette brochure : http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/BROCHURE_NATIONALISME.pdf]

    (2) - Les textes de sites webs cités ont été relevés au 31 août 2015.

    (3) - « Al descubrimiento de Montilla », biographie autorisée, Gabriel Pernau, 2010.

    (4) - « Barcelone est bonne si la bourse résonne » est l’un des proverbes catalans les plus connus. Il trouve son origine chez les marchands Pisans venus faire un lucratif commerce avec l’opulente bourgeoisie barcelonaise.

    NDLR : Les citations ont été traduites du catalan par nos soins.

    @anarchosyndicalisme ! n°146

    ---- #Nationalisme -------------------

  • Non à la #Charte_des_langues_régionales

    Derrière la question des langues dites régionales se cache très souvent un nationalisme agressif. La Catalogne en offre un très bon exemple : on y est passé en quelques décennies d’une revendication légitime d’expression en catalan à un leadership de cette langue puis à des mesures de rétorsion contre l’espagnol dans l’espace public (dont la loi dite d’immersion scolaire en catalan est l’une des facettes) et l’on en arrive depuis quelques années, comme c’était tout à fait prévisible – et cela fait un bail que nous le disons - à la revendication d’un Etat purement catalan. C’était l’objectif initial de la bourgeoisie locale.

    Au moment où Hollande menace de signer la « Charte des langues régionales et minoritaires » chacun doit avoir présent à l’esprit que cette question n’est pas « folklorique », que dans la réalité, il ne s’agit pas de culture mais de politique, et d’une politique qui peut changer assez radicalement la vie de chacun. Or, au lieu de poser le débat franchement et ouvertement (après tout, pourquoi pas !) les nationalistes régionaux avancent masqués derrière des revendications linguistiques et « culturelles », d’une manière insidieuse, perverse.

    Dans un premier temps, nous invitons tout un chacun à lire tranquillement cette fameuse charte en se posant à chaque article la question « Qu’est-ce que cela implique ?, qu’est-ce que cela peut changer (en positif ou en négatif) dans ma vie  », sans se laisser endormir par les commentateurs ad hoc. Nous reviendrons, en fonction de l’actualité, sur ce sujet.

    @anarchosyndicalisme ! n°146

    ---- #Nationalisme -------------------

    • – La bourgeoise catalane instrumentalisme le mouvement indépendantiste pour ses intérêts. Sur quoi en fait-on reposer ici la responsabilité ? Non pas sur les intérêts bourgeois mais sur la langue et la culture catalanes. Bravo. Au passage, rien n’est dit sur la CUP, ni sur le fait que ses membres, dont son porte-parole David Fernández, sont en grande partie descendants d’immigrants d’autres provinces d’Espagne (Extremadura, Castille, Andalousie...) et n’en sont pas moins Catalans pour autant.
      – On qualifie l’enseignement immersif de « mesures de rétorsion contre l’espagnol ». J’en rirais si ce n’était pas du simple déni de privilège. Ce serait intéressant de transposer aux rapports de force sociolinguistiques les concepts de male tears et de mecsplication développés dans le féminisme. Langue-hégémonique-tears, langue-hégémonique-splaining.
      Est-ce utile d’expliquer ici la différence entre égalité formelle et #équité ? D’expliquer que quand une langue pâtit d’un rapport de force sociolinguistique défavorable, l’absence de contre-poids (comme l’enseignement immersif) la condamne à se cantonner à la sphère privée puis de ce fait à s’éteindre ?
      @monolecte c’est dans un petit nombre d’offres dans des domaines bien précis alors, parce-que dans la grande majorité des annonces ce n’est pas le cas. Les nouveaux arrivants sont toujours nombreux et aucunement gênés par leur non-connaissance de l’euskara.
      Demander de savoir parler euskara c’est le cas en revanche pour les postes publics dans la communauté autonome d’Euskadi, où l’euskara est officiel.
      Si on veut qu’une langue vive il faut lui donner une existence dans la sphère publique, c’est à dire aussi dans les services publics. Et pour ce faire, il s’agit que les fonctionnaires connaissent un minimum la langue en question. En symétrique, pas grand monde n’interroge le fait qu’un·e bascophone ou catalanophone natif·ve doive apprendre le français ou l’espagnol pour bosser à Paris ou à Madrid, là où les francophones et hispanophones natif·ve·s n’auront pas à faire ce travail d’apprentissage d’une autre langue.
      Prenons un autre exemple : la Belgique, où sont parlées une langue locale (le flamand) et une langue devenue internationale par l’existence d’un empire colonial, à savoir le français. Si en Wallonie on trouve des offres d’emploi exigeant la connaissance du flamand, possible que certains portent des accusations de communautarisme et d’exclusion des Wallons. Si en revanche en Flandre on trouve une annonce demandant de parler français, ça ne sera probablement pas perçu différemment d’une annonce demandant de savoir parler anglais, car le français est (comme l’anglais même si quantativement dans une moindre mesure) un outil de communication internationale.
      Certaines langues sont celles d’anciens empires coloniaux et sont de fait internationales, et leur connaissance est ainsi devenue une compétence professionnelle au même titre qu’une autre. Il ne faut pas oublier que c’est une situation historiquement et politiquement (et militairement) construite, et nullement « naturelle ».
      D’autres langues n’ayant jamais prétendu à aucune hégémonie planétaire n’ont pas cet avantage, et quand on essaie de mettre en place des outils pour contrebalancer les rapports de force en leur défaveur, cela suscite des accusations de nationalisme, et ce de la part de qui ? En premier lieu de la part des langues hégémoniques qui ont contribué à l’invisibilisation et à la disparition de nombre de langues locales, et qui ne sont nullement menacées d’extinction, elles. Paille poutre. Quand j’entends ça, ça me fait toujours penser aux chouineurs masculinistes qui s’insurgent dès que les femmes revendiquent deux millimètres de droits en plus.
      #langues_sans_frontières
      edit : quelques coquilles typo

    • C’est assez amusant de lire que quand il s’agit de n’employer que des basques en pays Basque c’est pour la défense d’une culture mais que dès qu’on critique un peu le régionalisme on est traité de « jacobin » ce qui revient à traiter les gens de raciste...

    • En symétrique, pas grand monde n’interroge le fait qu’un·e bascophone ou catalanophone natif·ve doive apprendre le français ou l’espagnol pour bosser à Paris ou à Madrid, là où les francophones et hispanophones natif·ve·s n’auront pas à faire ce travail d’apprentissage d’une autre langue.

      Ta remarque est mensongère car de fait, que ce soit en France ou en Espagne, les gens apprennent le français ou l’espagnol dès l’enfance et ne sont donc pas pénalisés. Par contre dans le système communautariste que tu défends et qui multiplie les zones à langues officielles différentes tu crée des étrangers de l’intérieur qui eux seront en effet pénalisés. D’ailleurs c’est déjà le cas avec les annonce qui ne sont que pour les basques et qui font penser au slogan « ici on est en France on parle français ».

    • Pour appuyer mon commentaire lire l’article « l’horreur linguistique » dans la brochure ci-jointe. Un extrait ici :

      Immigrés de l’intérieur
      Continuons à faire fonctionner notre ima-
      gination. Si vous perdez votre emploi à
      Toulouse et en trouvez un à Strasbourg ou à
      Rennes, il vous faudra apprendre l’alsacien ou
      le breton ! En pratique, vous deviendrez un
      immigré. Ceux qui ont vécu cette situation
      savent ce que cela veut dire : ne pas maîtriser
      la langue officielle, c’est être en situation d’ex-
      trême infériorité, à la merci du patron, du pro-
      priétaire, du flic, de l’administration ; c’est se
      trouver dans la plus grande difficulté pour
      défendre ses droits élémentaires, pour organi-
      ser une lutte collective. Quand on est propul-
      sé à l’âge mûr dans une nouvelle aire linguis-
      tique, on met cinq ans, dix ans, pour simple-
      ment se débrouiller. On reste à l’écart. Le
      ghetto linguistique, c’est le ghetto le plus effi-
      cace.

      http://www.cntaittoulouse.lautre.net/IMG/pdf/BROCHURE_NATIONALISME.pdf

    • Ta remarque est mensongère car de fait, que ce soit en France ou en Espagne, les gens apprennent le français ou l’espagnol dès l’enfance et ne sont donc pas pénalisés.

      Tiens donc, ravi d’apprendre qu’il n’y a personne dont la langue maternelle n’est pas celle de l’Etat, et donc personne qui ne doive apprendre une seconde langue pendant son enfance là où d’autres peuvent se contenter de n’en apprendre qu’une.
      Par ailleurs le fait que l’apprentissage du français ou de l’espagnol soit une obligation ne semble pas te déranger plus que ça. Mais quand on est du bon côté de l’hégémonie il est vrai qu’on s’accommode facilement de ce genre de petits détails.

      Par contre dans le système communautariste que tu défends

      Allez, taxation de communautarisme, ça faisait longtemps. Va falloir que tu m’expliques en quoi le bilinguisme (ça te parle comme concept ?) est plus communautariste que le monolinguisme.

      Tu crée des étrangers de l’intérieur qui eux seront en effet pénalisés

      Il va falloir que tu m’explique comment un système bilingue pénalise ceux qui parlent l’une des deux langues concernées.

      Si vous perdez votre emploi à Toulouse et en trouvez un à Strasbourg ou à Rennes, il vous faudra apprendre l’alsacien ou le breton !

      Complètement fantasmatique. Comme s’il s’agissait de remplacer une langue par une autre, et comme si tout le monde postulait dans la fonction publique.

    • le système communautariste que tu défends

      (tu la sens bien la bonne foi là ?)

      Mais sinon à part ça, concrètement, le principe c’est de défendre une unique langue mondiale pour que personne ne soit pénalisé⋅e nulle part ? Genre l’esperento ? Ou l’anglais ?

      La langue française, dans ce contexte, c’est comme le masculin à l’intérieur du français : c’est neutre : HAHA. #francosplaining

      Bon allez, une proposition un peu moins manichéenne, tant qu’à faire…
      Proposition de généralisation à tous les Français d’une éducation à toutes les langues indigènes de France
      http://www.nationalisation-langues-de-france.net/?post/proposition

      Les uns nient, au nom de l’unité nationale, toute pluralité culturelle interne (vantant la « diversité » pour le reste du monde) ; les autres, au nom de la « diversité » culturelle, en viennent à remettre en cause la solidarité nationale. Les uns et les autres ont quelques chose en commun : ils confondent l’ordre culturel et l’ordre politique (« une nation, une langue ») (comme autrefois « un royaume, une religion »), et savent si peu ce que la langue est à la pensée qu’ils placent la culture et les œuvres derrière la langue de communication. Leur débat occupe tout l’espace, comme s’il n’y avait pas d’autre voie.

      […]

      1. organiser une éducation pour tous les Français à toutes les langues/cultures indigènes de France. Ce qui renforcera la solidarité nationale.
      2. organiser, contre la « diversité culturelle » (chacun sa petite langue/culture dans son coin, dans sa « communauté »), l’aventure de la pluralité culturelle (émulation entre les œuvres) qui, libérant toutes les imaginations, mobilisera tous les Français dans l’invention d’un avenir commun.

      Quel incroyable communautarisme !

    • Proposition de généralisation à tous les Français d’une éducation à toutes les langues indigènes de France

      l’indigénisme est un concept d’extrême droite, en France elle est portée par Riposte laïque entre autre.
      Ton intervention introduit l’idée que les particularisme régionaux comme le bretons ou le basque sont des particularismes ethniques donc raciaux.

      Sinon tu évitera de me faire dire ce que je n’ai pas dis merci.

    • lol.
      Je t’ai juste cité.

      Et pas lol : si en lisant le lien précédent, tu comprends que ces gens disent que la culture bretonne ou basque sont ethniques et raciales, je ne peux plus faire grand chose. On peut difficilement plus éloigné des concepts élaborés par le Carrefour Arnaud Bernard, Sicre et Meschonnic…

      Ou bien tu fonctionnes avec des mots-clés, et sans même comprendre leur sens, si tu les as entendu prononcé par une méchante personne, le mot devient facho…

      (Rappel : « indigène » veut dire « qui est né sur un territoire déterminé », ici on parle du territoire géographique français ; les langues et cultures indigènes étant celles qui sont nées dans ce périmètre géographique.)

      (lol : ces Bombes2Bal quelles bandes de sales fachottes !


      )

    • Quand bien même tu ne parlerais que de langues et tu défendrais une conception constructiviste de l’identité http://seenthis.net/messages/355705, le grand truc de certains c’est d’arriver à dire que tu défends une conception ethniciste de l’identité, pour mieux te reprocher ensuite ladite conception http://seenthis.net/messages/331938 et s’en féliciter en s’autodésignant progressistes universalistes. À ce point du débat, inutile de gaspiller son énergie.

    • Le « bal indigène » : ce qui reviens si je traduis à « le bal des gens nés sur un territoire déterminé » , en l’occurence ici en Occitanie. Il n’y a que moi que ça dérange un bal ou ne seraient invités que les gens nés ici en Occitanie ? Transposez ça avec « bal de gens nés en France » et vous comprenez mieux.
      Blague à part les Bombes de bal sont dans la revendication identitaire, elle diffusent donc des concepts réactionnaires, tout comme Sicre et les autres.

    • C’est fou ces biais d’interprétation même sur des trucs secondaires.

      Le « bal indigène » : ce qui reviens si je traduis à « le bal des gens nés sur un territoire déterminé »

      Le qualificatif se réfère au bal, non aux gens. De deux, même s’ils avaient écrit « bal des indigènes » (ce qui n’est pas le cas), rien n’y indique que les non indigènes en seraient exclus. Pour en arriver à ton interprétation ça fait beaucoup de suppositions, et d’étapes sautées.

      Bombes de bal sont dans la revendication identitaire, elle diffusent donc des concepts réactionnaires

      Réduire l’identité à un concept réactionnaire, là aussi ça fait un sacré paquet de suppositions et d’étapes sautées.
      Une de ces étapes est le lien entre identité et état-nation (la question de savoir si ce concept est présent chez toutes les identités n’est pas posée), entre peuple et Etat.
      Ceux qu’on appelle actuellement « identitaires » (je parle ici de l’extrême-droite française islamophobe) défendent une identité liée à un Etat, une identité homogène (par la force) et délimitée par des frontières. On est là extrêmement loin des concepts de Castan, Lubat, Sicre etc. ou d’autres qui défendent des identités plurielles dont le passage de l’une à l’autre est loin de correspondre à une limite fixe.
      Que cette différence fondamentale échappe à des gens se réclamant de l’anarchisme (donc critiques vis à vis de l’Etat et de la façon dont celui-ci modifie les rapports entre les gens et entre les peuples), que ceux-ci entretiennent des biais d’interprétation aussi état-nation-centrés, c’est pour le moins surprenant.

    • Bon pour le titre c’était une blague, je rentrais dans le jeu de la provocation marrante de rasta.

      Par contre je suis pas d’accord sur le fait que le seul vecteur d’idées réactionnaires soit la revendication identitaire liée à l’état nation. Ou plutôt je pense que les revendication identitaires linguistiques sont la porte d’entrée vers des revendications plus dures. Que la langue est ce qui cache la revendication nationaliste et raciale.

    • Par exemple que penses-tu de cet autocollant que j’ai vu dimanche dernier dans un quartier populaire de Toulouse et qui disait : « aqui se parla occitan » (je me trompe peut_être dans la retranscription mais tu m’aura compris). Ce slogan lie bien la revendication linguistique et nationaliste.

    • Ou plutôt je pense que les revendication identitaires linguistiques sont la porte d’entrée vers des revendications plus dures.

      Tu peux le penser, mais ça n’a rien de fondé.
      Dire « la langue est ce qui cache la revendication nationaliste et raciale. » n’est absolument pas fondé. Cf ce que je disais plus haut sur les identités constructivistes, qui en se fondant sur la langue sont justement à l’opposé des conceptions raciales.
      Idem « aci parlam occitan », est-ce que ça empêche qui que ce soit de parler français anglais ou coréen ? Pourquoi le bilinguisme n’existerait-il pas, pourquoi plusieurs langues ne pourraient-elles pas coexister en un même espace ? Pourquoi toujours entendre qu’il s’agit d’en imposer une au détriment d’une autre ?

    • Imposer une langue unique au détriment des autres c’est justement ce qu’ont fait le français ou le castillan dans le cadre de l’établissement de leurs états-nations respectifs, en mettant en oeuvre des moyens implacables (administration, école, armée) au service de leurs élans hégémoniques. Dans le même temps se développaient des empires coloniaux.
      Taxer de nationalisme ceux qui questionnent l’héritage de ces politiques-là, c’est ne voir le monde que comme des conflits entre nationalismes, c’est croire que la seule façon de faire vivre une langue c’est d’en imposer l’usage par la force. C’est vraiment triste de ne pas pouvoir envisager l’humanité autrement.

    • Pour développer une telle paranoïa, pour se persuader de la toute-puissance de gens minoritaires et dominés, pour se sentir constamment insulté, bafoué, provoqué, menacé, il faut forcément être devenu inconsistant et transparent à ses propres yeux ; il faut ne plus se percevoir soi-même, ne plus percevoir sa propre force.

      http://www.peripheries.net/article335.html
      (sujet différent mais le constat se transpose assez bien aux peurs irrationnelles que certains locuteurs de langues hégémoniques ont vis à vis des langues minorisées)

    • 1) « Bal indigène », sans blague, ça veut clairement (si si, clairement) dire « bal conçu à la manière indigène », c’est-à-dire : un bal conçu à partir du patrimoine linguistique et culturel de là où il est fait. Par exemple (c’est le cas pour elles), un bal avec des chants en occitan (et la moitié est en français, OH BIZARRE), et des danses traditionnelles occitanes (il y a un danseur et une danseuse pro à chaque concert, qui apprennent au public, dont la fille de Sicre). Le terme n’a donc AUCUN rapport avec qui est invité⋅e au bal ! C’est absolument tout le monde, d’autant plus qu’elles tournent dans toute la France et qu’elles invitent chacun à mélanger sa danse aux leurs (il y a certains morceaux et rondes exprès pour ça). C’est juste totalement l’inverse de ton interprétation.

      2) « Aqui parlem occitan », ça veut juste dire « ici on parle occitan », ni plus ni moins : ici il y a des gens qui parlent occitan. En soi, hors contexte (donc sans savoir qui l’a écrit), en aucun cas ça n’a de rapport avec « ici TU DOIS parler occitan » (la phrase serait différente !)

      3) Il y a, sans aucun doute possible, des occitanistes tout à fait régionalistes (et donc mini-nationalistes), je n’ai jamais dit le contraire, je l’ai même évoqué plus haut ! Et je suis en total désaccord avec leur point de vue, et c’est totalement opposé aux idées constructivistes ("je peux choisir de devenir occitan, basque, etc") et pluri-lingues, de Castan, Lubat, Meschonnic, Sicre, et celleux qui diffusent leurs idées.

      4) La phrase du 2), si on sait qu’elle est prononcée ou écrite par un du 3), là on peut l’interpréter de manière nationaliste. Mais uniquement dans ce cas. La phrase toute seule sans aucun contexte n’a strictement rien de nationaliste, raciale, ou que sais-je.