• Non au livret scolaire unique numérique ! - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/non-au-livret-scolaire-unique-7258

    Tract de SUD éducation Paris à destination des parent-es d’élèves contre le nouveau Livret Scolaire Unique Numérique (LSUN)

    Qu’est-ce que le LSUN ?

    Le ministère veut mettre en place un livret scolaire unique numérique (LSUN) dès cette année. Ce nouveau livret, censé simplifier l’évaluation des élèves et faciliter la communication avec les familles, regrouperait :

    -les bilans à la fin de chaque période et à la fin de chaque cycle (c’est-à-dire en CE2, 6e et 3e) ;
    -des attestations diverses (prévention et secours civique, sécurité routière, savoir nager) ;
    -des informations sur les élèves en difficulté ou à besoins particuliers : indication des PPRE, des suivis par le RASED, des PAI, des passages en ULIS et UPE2A, des notifications MDPH, etc. ;
    -au collège, des information sur les absences, sur les retards, sur le respect du règlement.

    Ce LSUN contient donc des données personnelles, hautement sensibles ! Toutes les informations recueillies sous forme numérique seront accessibles par les services sociaux et municipaux, la police, la justice, etc.

    Vos enfants seront donc fiché-es sans que vous n’ayez jamais été tenu-es au courant !

    Un casier scolaire au service du fichage et de la « traçabilité » des élèves

    Avec ce livret numérique, c’est un véritable casier scolaire qui se met en place. Dans notre société, tout ce qui compte, c’est ce qui peut être compté et évalué. Ce nouveau livret numérique sert à cela : évaluer, trier et ficher les élèves pour mesurer leurs compétences.

    C’est pour cela que le MEDEF s’est réjoui de la mise en œuvre du LSUN « car il permet d’améliorer la traçabilité des élèves qui sortent du système scolaire » !

    Le ministère affirme que les données regroupées ne pourront être accessibles qu’aux familles. Cela est faux car l’application LSUN sera « synchronisée » avec l’ensemble des applications qu’utilise déjà l’Éducation nationale. Les données enregistrées dans les fichiers scolaires sont en effet accessibles aux services municipaux, à la police et à la justice sous couvert du « secret professionnel partagé », aux préfets au nom du « droit de communication » et potentiellement à toutes les administrations par interconnexion de fichiers.

    Par ailleurs, l’effacement des données au-delà de la 3e n’est donc absolument pas garanti, d’autant plus qu’un Livret Scolaire du Lycée (LSL) est déjà en train d’être mis en place.

    Le LSUN ouvre la voie à un fichage à vie, les données enregistrées étant progressivement transférées d’un fichier à l’autre : le fichage commencé à la maternelle s’étendra au parcours professionnel par le biais du « Compte Personnel de Formation » (CPF) créé en 2014 et du « Compte Personnel d’Activité » (CPA), un immense fichier créé par la loi « travail » du 8 août 2016.

    Aucune information pour les familles !

    Au mépris de la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, l’Éducation nationale n’a jamais parlé aux élèves et à leur famille de ce nouveau livret scolaire : rien n’a été dit sur le contenu exact et la nature très confidentielle des données qui y seront conservées, ainsi que les multiples utilisations de ce fichier. Du CP à la 3ème, le LSUN va pourtant être utilisé pour le Diplôme National du Brevet et pour l’affectation des élèves.

    En tant que parents, vous avez la possibilité de refuser que soient ainsi collectées et numérisées des données personnelles sur vos enfants. Pour vous informer sur vos droits, n’hésitez pas à consulter le site du Collectif National de Résistance à Base Élèves (CNRBE).❞

  • Donald Trump Won Because of Facebook (NY Mag)
    http://nymag.com/selectall/2016/11/donald-trump-won-because-of-facebook.html

    (un point de vue sans doute un peu exagéré)

    The most obvious way in which Facebook enabled a Trump victory has been its inability (or refusal) to address the problem of hoax or fake news. Fake news is not a problem unique to Facebook, but Facebook’s enormous audience, and the mechanisms of distribution on which the site relies — i.e., the emotionally charged activity of sharing, and the show-me-more-like-this feedback loop of the news feed algorithm — makes it the only site to support a genuinely lucrative market in which shady publishers arbitrage traffic by enticing people off of Facebook and onto ad-festooned websites, using stories that are alternately made up, incorrect, exaggerated beyond all relationship to truth, or all three. (To really hammer home the #cyberdystopia aspect of this: A significant number of the sites are run by Macedonian teenagers looking to make some scratch.)

    • La thèse de Fred Turner est que :

      La nouveauté introduite par la campagne de Donald Trump tient à sa capacité à utiliser des médias horizontaux et égalitaires pour leur faire célébrer un individualisme narcissique et mettre en circulation des théories fallacieuses et complotistes.

      Dans cette situation, l’audience de Trump ne se vit pas comme une « masse » et Trump lui-même n’apparaît pas comme un dictateur en devenir ; Trump est une personnalité médiatique de notre temps, et développe un totalitarisme pour notre époque.

      Cette thèse s’appuie sur une analyse historique de ces fameux médias sociaux comme héritiers d’une réflexion menée dès les années 1940 pour faire émerger des médias en mesure de contrer la mécanique de la propagande s’appuyant justement sur des médias de masse « traditionnels ». Cette réflexion s’appuyant sur des principes épistémiques biaisés (en gros théorie des systèmes, cybernétique, individualisme méthodologique...) et une réduction de la propagande à l’exploitation de phénomène psychologique (la personnalité autoritaire versus la personnalité démocratique), elle a accompagnée la montée de cet individualisme autoritaire dont Trump serait le couronnement

      Ainsi, la victoire de Trump n’est pas tant le résultat de sa capacité à instrumentaliser Facebook, mais bien plutôt le produit d’un monde qui permet à Facebook d’exister.

    • Zuckerberg denies Facebook News Feed bubble impacted the election | TechCrunch
      https://techcrunch.com/2016/11/10/zuck-denies-facebook-news-feed-bubble-impacted-the-election
      https://tctechcrunch2011.files.wordpress.com/2016/11/mg_1906.jpg?w=764&h=400&crop=1

      “Personally, I think the idea that fake news on Facebook, of which it’s a very small amount of the content, influenced the election in any way is a pretty crazy idea,” Zuckerberg said.
      (...) Rather than placing blame on the accessibility of facts, he pointed to content engagement as the problem. Zuckerberg noted that Trump’s posts got more engagement than Clinton’s on Facebook.

    • et dans cet article repéré par @kassem

      Digital Redlining After Trump : Real Names + Fake News on Facebook
      https://medium.com/@tressiemcphd/digital-redlining-after-trump-real-names-fake-news-on-facebook-af63bf00bf9e

      This week, Mark Zuckerberg denied that the rash of fake news on Facebook could have influenced public opinion during the election.
      It is notoriously difficult to prove a direct causal link between what people read or consume in media and how they act.
      But, that never stopped Facebook and other social media platforms for accepting credit for spreading democracy during the Arab Spring

    • La principale incitation à la « fake news » n’est pas la conquête du pouvoir, mais sa monétisation (qui elle-même n’est envisageable que dans le capitalisme renversé où la production de marchandise d’ordre 2 est devenu le moteur d’une accumulation de capital fictif dont les techniques numériques sont l’infrastructure adéquate, mais c’est une autre histoire...).

      https://www.theguardian.com/technology/2016/aug/24/facebook-clickbait-political-news-sites-us-election-trump

      Zuckerberg a raison de dire que Facebook n’est pas un média mais une plateforme (numérique).

      We’re a technology company. We’re not a media company. When you think about a media company, you know, people are producing content, people are editing content, and that’s not us. We’re a technology company. We build tools. We do not produce the content. We exist to give you the tools to curate and have the experience that you want, to connect with the people and businesses and institutions in the world that you want.

      Et c’est bien ça le problème !

    • Cette polémique est de plus en plus intéressante — Facebook avait les moyens d’agir et n’en a pas eu le courage :

      Facebook’s Fight Against Fake News Was Undercut by Fear of Conservative Backlash
      http://gizmodo.com/facebooks-fight-against-fake-news-was-undercut-by-fear-1788808204

      “They absolutely have the tools to shut down fake news,” said the source, who asked to remain anonymous citing fear of retribution from the company. The source added, “there was a lot of fear about upsetting conservatives after Trending Topics,” and that “a lot of product decisions got caught up in that.”

    • ce matin c’est grand ménage :

      Google and Facebook took on fake news. The search giant said it would prevent usage of its online advertising service by websites that peddle fake news. Facebook updated the language in its ad policy on misleading or illegal content to include fake news sites. The moves come amid criticism that fake news might have influenced the US election.
      http://qz.com/837312/google-goog-will-try-to-starve-fake-news-sites-of-ad-dollars
      http://qz.com/837474/facebook-fb-is-banning-fake-news-publishers-from-its-ad-network

    • #Renegade Facebook Employees Form Task Force To Battle Fake News
      https://www.buzzfeed.com/sheerafrenkel/renegade-facebook-employees-form-task-force-to-battle-fake-n

      “It’s not a crazy idea. What’s #crazy is for him [Mark Zuckerberg] to come out and dismiss it like that, when he knows, and those of us at the company know, that fake news ran wild on our platform during the entire campaign season,” said one Facebook employee, who works in the social network’s engineering division. He, like the four other Facebook employees who spoke to BuzzFeed News for this story, would only speak on condition of anonymity. All five employees said they had been warned by their superiors against speaking to press, and feared they would lose their jobs if named.

      The employees declined to provide many details on the task force. One employee said “more than dozens” of employees were involved, and that they had met twice in the last six days. At the moment, they are meeting in #secret, to allow members of the group to speak freely and without fear of condemnation from senior management.

      rien de tel chez seenthis pour l’instant !

    • La principale incitation à la « fake news » n’est pas la conquête du pouvoir, mais sa monétisation

      Qui a fait élire Trump ? Pas les algorithmes, mais des millions de “tâcherons du clic” sous-payés

      http://www.casilli.fr/2016/11/17/qui-a-fait-elire-trump-pas-les-algorithmes-mais-des-millions-de-tacherons-du

      1. Pour être plus clair : ce ne sont pas ‘les algorithmes’ ni les ‘fake news’, mais la structure actuelle de l’économie du clic et du digital labor global qui ont aidé la victoire de Trump.
      2. Pour être ENCORE plus clair : la montée des fascismes et l’exploitation du digital labor s’entendent comme larrons en foire.

      La thèse de Casilli mériterait d’être nuancée, notamment en prenant en compte celle de Turner pour montrer que le problème ne date pas de Facebook. Sans compter le fait que si Casilli donne une explication pertinente de la contribution des plateformes numériques à l’élection de Trump, cela n’en fait pas le seul facteur (ni même le principal)

      A ce titre, sa thèse mériterait des approfondissement sur la notion de "structure actuelle de l’économie", qu’elle soit du clic ou pas. La notion de digital labor (qu’il partage avec beaucoup de monde) comme producteur de valeur en prendrait un coup dans l’aile, mais serait mieux articulée avec les ressorts du capitalisme renversé qui sont déterminants depuis les années 1970 et s’appuient sur la montée en puissance du numérique.

    • Casilli donne une explication pertinente de la contribution des plateformes numériques à l’élection de Trump, cela n’en fait pas le seul facteur (ni même le principal)

      Par exemple, le facteur « conditions de santé » est fortement corrélé avec la progression du vote Trump

      Illness as indicator

      http://www.economist.com/news/united-states/21710265-local-health-outcomes-predict-trumpward-swings-illness-indicator

      [...] what the geographic numbers do show is that the specific subset of Mr Trump’s voters that won him the election—those in counties where he outperformed Mr Romney by large margins—live in communities that are literally dying. Even if Mr Trump’s policies are unlikely to alleviate their plight, it is not hard to understand why they voted for change.

    • tu peux développer @ktche, ce que tu entends par « les ressorts du capitalisme renversé » ?

      La capitalisme, c’est l’accumulation de travail sans contenu propre, uniquement appréhendé sur une base temporelle abstraite, et toujours en rapport avec un niveau de productivité que personne ne détermine en particulier mais sur lequel tout le monde doit implicitement s’aligner pour simplement participer : le capital se valorise en « consommant » ce travail productif, mais, paradoxalement, chaque capital individuel tend à le supprimer pour améliorer sa profitabilité face aux concurrents. Ceci pousse à l’augmentation permanente de productivité et donc induit une dynamique contradictoire. Le capitalisme est cette forme de synthèse sociale irrationnelle qui supprime tendanciellement ce qui en constitue la base incontournable.
      Chaque innovation technique de l’ère industrielle a participé à cette dynamique. Certaines en tant qu’innovation dans l’appareil de production, d’autres en tant qu’innovation ouvrant de nouveaux marchés de consommation. Ces dernières offraient une contre-tendance à la dynamique contradictoire et ont permis qu’elle se maintienne par le besoin renouvelé en masse de travail.
      Mais à partir des années 1970, les techniques numériques ont introduit des augmentations massives de productivité dans tous les secteurs productifs, à tel point que même les nouveaux marchés de biens et de services n’ont pu compenser la disparition tendancielle du travail. Pour poursuivre sa dynamique, le capital a enfourché un nouveau cheval : plutôt que de consommer du travail passé, il s’est mis à faire des paris sur un hypothétique travail futur. C’est ainsi que la finance est devenue l’industrie qui sert de locomotive au reste de l’économie, en produisant massivement de la dette et des titres financiers, c’est-à-dire des marchandises qui ne représentaient plus un travail accompli, mais la perspective d’un travail à venir. Cette simulation de valorisation permet au zombie de continuer à marcher. Le capitalisme est ainsi renversé, car il s’agit toujours de capitalisme, i.e. de production marchande, mais s’appuyant sur le futur au lieu du passé. Par ailleurs, cette production financière dont les espoirs de valorisation réussie sont toujours déçus (au niveau de productivité atteint, les besoins en masse de travail ne reviendront plus), doit sans cesse élargir sa production, ne serait que pour compenser la valeur des titres qui arrivent à échéance et qui ne sont pas couverts par une consommation réelle de travail productif. Cette production élargie n’est possible que sur la base d’un déploiement massif des techniques numériques pour en gérer le volume et la complexité.
      Ainsi les techniques numériques constituent un facteur indissociable de la phase « renversée » du capitalisme et ceci à double titre : comme cause du changement extrinsèque puis comme cause matérielle intrinsèque, donc.
      L’approche que je viens d’exposer nécessite de revoir assez profondément la notion de digital labor, tout au moins dans la façon dont le conçoit Casilli, mais aussi celles de Trebor Sholz ou Christian Fuchs contre lesquelles il l’a établie.

    • revoir assez profondément la notion de digital labor

      Contrairement à ce que supposent les approches qui identifient « activité captée par un tiers » et « travail productif (de valeur) », le temps de vie ne peut être transformé en force de travail dans n’importe quelle condition. Il faut d’abord que soit opérée la dissociation entre activité productive (au sens du capital, c’est-à-dire productive de valeur) et activité improductive. Cette dissociation opère à un niveau logique et global (une totalité), mais aussi à l’intérieur de toute activité particulière. La capital ne peut donc pas tout saisir pour en faire une force de travail, il doit d’abord faire le grand partage entre ce qui concourt à sa reproduction (la valorisation de la valeur) et ce qui est indispensable à cette reproduction sans être producteur de valeur en soi (le travail domestique notamment). Cette dissociation est aussi celle des genres, tels qu’ils sont exprimés (y compris dans ces aspects psychologique et subjectif) de façon bien spécifique dans la société capitaliste. Chacun des genres devient le masque de ces deux faces dissociées (mais insécables) : force de travail productif d’un coté pour le masculin, simple reproduction de la vie au sens large de l’autre pour le féminin.
      Ainsi la part d’ombre du travail productif (de valeur), ce sont toutes les activités qui sont improductives, mais qui sont transformées par le mouvement du capital pour servir indirectement à sa reproduction (et qui sont souvent des conditions nécessaires à cette même reproduction). Le capital constitue ainsi tendanciellement ces activités improductives à son image (d’où le coercitif), mais cela n’en fait pas pour autant la possibilité d’y appliquer l’exploitation d’une « force de travail » (et donc une opportunité de reproduire le capital lui-même)

      Contrairement à une vision superficielle du business model des plateformes numériques, telles que Google et Facebook, celles-ci ne vendent pas à leurs clients (les publicitaires et les annonceurs) des profils d’utilisateurs combinant informations démographiques et centres d’intérêts manifestés par leurs usages des contenus fournis par les plates-formes. Elles proposent plutôt un accès (payant) aux calculs effectués par leurs algorithmes (c’est là la véritable marchandise produite par les GAFA) pour lequel le client peut choisir une combinaison de données en entrée (effectivement de type localisation ou mot-clef) et qui fournit en sortie un élément d’interaction (généralement un lien navigable) intégré à la page servie à l’internaute et pointant vers le site du client, par exemple. Cette enchère sur les mots-clefs est juste un processus de formation des prix de marché (forme phénoménale superficielle qui manifeste la valeur dans la sphère de la circulation) et non pas la source d’une valeur reproduisant le capital. Ce processus de répartition de la valeur ne peut pas être décrit, même synthétiquement, comme de l’exploitation, au sens capitaliste, d’un travail abstrait de l’internaute producteur de données-marchandises, car la marchandise stricto sensu est constituée par le calcul, pour lequel le travail abstrait exploité est celui des employés – de Google et Facebook – en charge de la conception, de la réalisation et de la mise en œuvre des infrastructures numériques, aussi bien logicielles que matérielles. Par contre, il est indéniable que pour alimenter ces algorithmes, il faut « exploiter » le temps des internautes en les incitant, par leurs interactions au sein des plate-formes numériques, à remplir en permanence le réservoir de données requises. Mais cette part d’exploitation est celle d’une activité « à coté de l’économie », c’est-à-dire ne contribuant pas à la valorisation de la valeur, mais à la reproduction des conditions nécessaires pour que le processus puissent s’accomplir. En ce sens, le « travail » des internautes est comparable à celui accompli dans la sphère domestique. Et pour les mêmes raisons, ce travail n’est pas producteur de valeur. Car ce n’est pas l’achat ou la vente d’un bien – y compris immatériel – qui constitue la source de la (sur)valeur, mais les circonstances de sa production : a-t-il fait l’objet de l’exploitation d’un surtravail, i.e. de la vente par le travailleur pour un temps donné de sa force de travail, et non pas d’une activité concrète particulière ?

      L’activité d’une plateforme numérique est donc en soi (très) faiblement créatrice de valeur car elle contient (très) peu de travail productif (de survaleur) et que cela ne compense pas son éventuel (très) haut niveau de productivité. Comment expliquer alors la (très) forte valorisation des GAFAM ? Justement par le fait qu’ils opèrent dans la phase renversée du capitalisme où la création de valeur a été remplacée par sa simulation comme moteur de l’économie (y compris "réelle"). Leur valorisation n’est pas le reflet de leur capacité à produire de la valeur, mais à être des "porteurs d’espoirs" pour la production de titres financiers. Cette production doit toujours en effet avoir un point de référence dans "l’économie réelle" (Un indice quelconque corrélé à un espoir de production de valeur et projeté dans le futur). Dans le cas des plateformes numériques, ce point de référence, c’est l’accumulation permanente de données dont tous les acteurs de la sphère financière s’accorde à dire qu’elles sont les ressources pour de futures activités marchandes. Certes, ces activités seront marchandes, mais la quantité de valeur qu’elles produiront sera toujours décevante et il faudra donc se projeter encore dans de nouvelles simulations...

    • La cas exposé dans ce fil https://seenthis.net/messages/524134 mériterait une étude selon l’approche développée ci-dessus.

      Un article référencé (http://www.laviedesidees.fr/A-qui-profite-le-crime.html ) indique notamment :

      En proposant la forme « plateforme », Predpol se distingue des logiciels existants de cartographie du crime installés sur les ordinateurs de bureau (desktop) ou sur le réseau interne de la police (l’intranet). Predpol est une offre d’analyse du crime en temps réel qui prend la forme d’un tableau de bord, téléchargeable sur une simple application. Les données sont stockées sur le cloud. Les forces de police peuvent ainsi externaliser le coût de l’installation et de gestion de serveurs car la location du temps de calcul est intégrée dans l’offre.

      et plus loin :

      Quand bien même les forces de police comprendraient les limites de l’algorithme, elles ne renonceraient pas nécessairement à l’offre de Predpol, car l’efficacité prédictive de l’algorithme n’est pas la question cruciale aux yeux de la police. Pour celle-ci, l’enjeu principal est moins la prédiction des crimes qu’un management simplifié de l’action policière. [...] Ce qui compte, c’est de pouvoir optimiser et surtout contrôler ce temps de présence tactique dans l’espace à risques. Pour ce faire, Predpol intègre les données des systèmes de suivi GPS placés dans les voitures de police, ce qui permet ainsi d’optimiser le dosage de la présence des patrouilles de police selon les secteurs de la ville : le carré prédictif reste rouge sur la carte tant que la police n’y a pas patrouillé, il tourne ensuite au bleu lors des premiers passages, puis il apparaît en vert lorsque le policier a passé le temps suffisant et optimal calculé selon les ressources disponibles [...] Pour un responsable de secteur, Predpol apparaît comme un bon outil pour s’assurer que les policiers font bien leur travail préventif, souvent par la simple présence dissuasive, de manière aléatoire, mais sur une durée optimisée, dans les zones où le risque est estimé le plus haut. L’enjeu du predictive policing est de gérer, selon des critères gestionnaires, l’offre publique de vigilance quotidienne.

      Le « travail » des policiers (i.e. la patrouille) n’est plus qu’un carburant requis pour l’exécution d’un algorithme, qui n’est même pas celui mis principalement en avant comme argument publicitaire alors que c’est bien ce dernier qui fait la valeur (fictive) de la start-up...

      #digitalpolicelabor ?

    • Selon lui, la Toile a accompagné le basculement de l’idéal libéral classique de la liberté d’information vers un nouvel idéal plus radical, celui de la liberté de l’information elle-même. Toute information a le droit de circuler librement sur Internet, indifféremment à son contenu

      indifférence au contenu à la fois comme forme marchande et comme forme numérique.

  • Peut-on répondre à la désinformation ?
    http://www.internetactu.net/2016/12/06/peut-on-repondre-a-la-desinformation

    Depuis l’élection de Trump (voir nos deux précédents #Articles : « Trump : les 5 échecs des nouvelles technologies » et « Facebook, une entreprise politique ? »), la question de la propagation de fausses informations semble révéler d’une véritable crise de confiance dans notre système médiatique et politique, comme l’expliquait récemment le chercheur en science de (...)

    #Enjeux #Recherches #cognition #médias_sociaux #psychologie

  • Dans un monde de petits boulots précaires propulsés par des plateformes numériques, comment réinventer des solidarités de travail ?
    http://multinationales.org/Dans-un-monde-de-petits-boulots-precaires-propulses-par-des-platefo

    L’avènement de la gig economy - une économie ubérisée de petits boulots ponctuels et précaires - est synonyme d’isolement et d’exploitation accrue pour des millions de travailleurs. Le système du Mechanical Turk d’Amazon en constitue l’un des exemples extrêmes. Mais certains tentent de créer les outils pour permettre à ces travailleurs de construire des communautés de travail démocratiques. Jusqu’à imaginer des plateformes « gérées par les travailleurs eux-mêmes ». Cet article a été publié initialement par (...)

    #Contre-pouvoirs

    / #États-Unis, #Amazon, #conditions_de_travail, #droits_des_travailleurs, travail (...)

    #travail_digne
    « http://www.yesmagazine.org/issues/the-gig-economy/for-40-percent-of-us-the-future-of-work-has-already-arrived-20160825 »

    • http://multinationales.org/IMG/arton986.jpg?1480960552

      Ce qui relie les travailleurs de l’#économie des petits boulots ubérisés – la gig economy, comme on l’appelle aux États-Unis - comme Milland et les employés rémunérés au pourboire comme Costanzo, c’est la #précarité de leur situation de #travail – leur #revenu, quantité de travail, et capacité à assurer leur besoins fondamentaux ne sont pas sécurisés, et sont de moins en moins protégés. Cette #insécurité s’alimente elle-même. Les travailleurs obnubilés par le besoin de trouver – et garder – du travail ne sont pas souvent les mieux disposés à revendiquer de meilleures conditions.

      Lorsque Rochelle LaPlante, modératrice d’un forum de discussion pour turkers appelé MTurk Crowd, a publiquement critiqué la plateforme d’Amazon, elle s’est retrouvée confrontée à un barrage de récriminations… de la part d’autres turkers. Selon elle, même certains membres de son forum préféreraient qu’elle se taise. En privé, ils lui disent craindre que les demandeurs ne quittent la plateforme d’Amazon si leur mauvais traitement des travailleurs est mis en lumière. D’autres ont peur de #représailles plus directes : LaPlante raconte que le compte d’au moins une personne s’est trouvé suspendu indéfiniment après qu’ils ait évoqué publiquement les mauvaises conditions de travail. Cette sorte de représailles à l’égard d’employés est explicitement interdite par la loi, mais comme le travail effectué par les turkers – dont Amazon et les demandeurs tirent pourtant un revenu – est considéré comme du travail indépendant, l’entreprise n’a pas à obéir à ces dispositions du droit du travail.

      Pour Milland, avec l’avènement de ces plateformes, nous sommes tous destinés à plus ou moins brève échéance à la précarité. « Enseignants, docteurs, avocats, comptables, programmeurs, designers, auteurs, journalistes – nous irons tous sur une plateforme chaque matin et nous chercherons 17 heures par jour », dit-elle. Elle a déjà vécu l’avenir que Costanzo voit arriver. « Nous opérons déjà dans le monde du travail du futur, et les nouvelles ne sont pas bonnes. »

  • « Dans une affaire comme celle d’Adama, il faut vouloir s’affronter à l’appareil d’état / Entretien avec Lassana Traoré | « Quartiers libres
    https://quartierslibres.wordpress.com/2016/11/24/dans-une-affaire-comme-celle-dadama-il-faut-vouloir-saffr

    Il y a un contexte local à Beaumont qui n’est pas diffèrent de celui qui existe en France. La commune a élu une maire UDI qui a coïncidé avec l’arrivé de la gendarmerie à Beaumont. Les gendarmes prenant la place de la police dans le cadre de la réorganisation nationale des territoires police gendarmerie. La maire UDI avait fait de l’intervention des gendarmes et en particulier du PSIG (Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie) son cheval de bataille lors de son élection. On a eu le droit lors de sa campagne à tous les éléments de langage du sécuritaire « impunité zero », « zero tolerance », « reconquérir la tranquillité » … Elle faisait du PSIG la recette miracle pour régler tous les problèmes de petites délinquances sur la commune. C’est un élément à rappeler car je crois que la violence déployée par le PSIG dans toutes ses interventions en direction des jeunes ne vient pas de nul part. Elle correspond à une demande politique qui sur Beaumont a correspondu à l ‘offre politique de cette maire UDI. Lâcher la bride aux forces de l’ordre, c’était une promesse de campagne.

    Beaumont c’est un petit village donc toujours les mêmes gendarmes contrôlent toujours les mêmes jeunes. Tout le monde se connaît par son nom ou son prénom. Gendarmes et jeunes sont les acteurs connus de ce jeu dangereux. Il faudra bien un jour que l’Etat français s’explique sur la nécessité et l’efficacité de ces contrôles sur des gens que la Police et la gendarmerie connaissent déjà ?

    Adama a eu affaire quelques fois a la police et à la justice pour des histoires de bagarres, des histoires de mômes de quartier, pas très reluisant mais rien qui fait d’Adama quelqu’un qui méritait de mourir lors d’une arrestation. Dans sa vie de jeune homme Adama a été mis en cause dans une affaire instruite par les gendarmes de Beaumont. Avec notre avocat de l’époque, nous avons pu prouver qu’Adama n’avait rien à voir dans cette histoire qui s’est traduite par un non-lieu pour Adama. Pour nous et pour Adama, les gendarmes de Beaumont ont ce non lieu en travers de la gorge. Pour prouver l’innocence de mon frère, il y a eu une remise en cause de l’enquête et du travail des gendarmes. Pour nous à partir de ce non-lieu les gendarmes de Beaumont font d’Adama une affaire personnelle. Il est maintes fois contrôlé pour un oui pour un non. Bien plus souvent que nécessaire. C’est pour cela que nous parlons d’acharnement sur Adama et c’est cet acharnement qui conduit à la mort de mon frère.

  • « La police tire au flash-ball pour punir et terroriser »

    Histoire en cinq actes du procès des forces de l’ordre
    Montreuil : 8 juillet 2009 – 21 novembre 2016

    Propos recueillis par Ferdinand Cazalis
    Avec le concours de Claire Feasson et Alexane Brochard

    http://jefklak.org/?p=3336

    Le 8 juillet 2009, à Montreuil (93), ville en pleine gentrification où perdurent des pratiques de solidarité (notamment avec les sans-papiers), les forces armées de la police expulsent au petit matin « la Clinique », un immeuble occupé en plein centre, qui accueille des activités collectives ouvertes sur la ville.

    Le soir-même, des habitant.e.s et personnes solidaires descendent dans la rue pour dénoncer publiquement cette expulsion. Ils organisent un repas de rue qui se termine en déambulation jusqu’au bâtiment expulsé. La police réprime sauvagement ce sursaut de résistance en tirant au flash-ball dans la foule. Des tirs au-dessus des épaules, contrairement à l’obligation légale censée encadrer l’utilisation de cette arme. Bilan : six blessés, dont une personne éborgnée. Quatre des blessés portent plainte auprès de la police des polices.

    Depuis, le collectif 8 juillet (https://collectif8juillet.wordpress.com) s’est créé pour préparer le procès qui aura lieu du 21 au 25 novembre 2016, soit sept ans plus tard, au Tribunal correctionnel de Bobigny. Fait rarissime, trois policiers seront dans le box des accusés. Pour comprendre les enjeux de cette affaire, Jef Klak revient sur le contexte qui a précédé les faits en demandant à cinq participant.e.s du collectif 8 juillet de raconter leur histoire commune et les perspectives de résistance à la police. En cinq actes.

    *

    1. Le contexte montreuillois : chasse aux sans-papiers, rencontres et assemblées (2002-2008)

    2. La Clinique, un lieu ouvert sur la ville (2009)

    3. L’expulsion de la Clinique et la charge policière (8 juillet 2009)

    4. La procédure au long cours et le collectif 8 juillet (2009-2016)

    5. Le procès contre la police (21-25 novembre 2016)

  • Sivens : un homme a blessé trois jeunes femmes qui venaient rendre hommage à Rémi Fraisse - France 3 Midi-Pyrénées
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/midi-pyrenees/tarn/sivens-homme-blesse-trois-jeunes-femmes-qui-venaient-re

    Sivens : un homme a blessé trois jeunes femmes qui venaient rendre hommage à Rémi Fraisse

    Trois personnes ont été légèrement blessées à l’arme blanche ce dimanche sur le site du projet de barrage de Sivens. Deux ans après la mort de Rémi Fraisse, la tension persiste entre pro et anti barrage.

    Un homme d’une trentaine d’années a sorti son opinel et a blessé trois jeunes femmes qui venaient se recueillir ce dimanche sur le site de Sivens à quelques jours de la date anniversaire de la mort de Rémi Fraisse.

    L’une des jeunes femmes au moins a porté plainte à la gendarmerie et une deuxième âgée d’une vingtaine d’années et domiciliée à Tarbes s’apprête à porter plainte également. Elles ont toutes les deux fait constater leurs blessures à l’hôpital.

    L’article précise que le type était ivre et en fait état comme d’une circonstance atténuante. Je n’avais pas vu passer cette histoire.

  • Certains de vos commentaires sur Facebook sur l’arrivée des migrants dans la région sont insupportables - France 3 Midi-Pyrénées
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/midi-pyrenees/haute-garonne/toulouse/certains-vos-commentaires-facebook-arrivee-migrants-reg

    La publication ce jeudi matin sur notre page facebook d’une vidéo sur l’arrivée à Toulouse de migrants de Calais a déclenché un torrent de commentaires. Certains sont empreints d’humanité mais beaucoup donnent la nausée. Nous avons décidé de réagir.

    #commentaires

  • David n’a pas d’ordinateur : « C’est une question de présence au monde » - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2016/10/29/david-na-dordinateur-cest-question-presence-monde-265507

    David n’a pas d’ordinateur : « C’est une question de présence au monde »

    Ces membres du collectif Ecran total refusent le monde qu’amènent les outils numériques. Parce qu’ils dénaturent leur travail, ou qu’ils n’ont pour eux aucun sens.
    Par Claire Richard Journaliste, Emilie Brouze Journaliste. Publié le 29/10/2016 à 09h03

    Dans une société ultra-technicisée, comment lutter contre la transformation de nos vies en chiffres ? Samedi 22 octobre, nous sommes allés à la rencontre d’Ecran total, un petit collectif de réfractaires à la technique, qui se réunissait quelques jours en Seine-et-Marne.

    #ecran_total #informatisation

    • « J’ai besoin de me déconditionner au numérique »

      Julien, 28 ans, technicien maintenance dans l’agroalimentaire près de Lyon

      Sur le métier déconnecté de la matière

      « Ce que je vois tous les jours au travail, c’est l’industrialisation. Depuis deux ans, je travaille sur les machines d’une usine qui produit des pains crus surgelés (baguettes et pains spéciaux). Je fais de la maintenance (électricité, mécanique, automatisme…).

      Je constate tous les jours la mise à distance des personnes par rapport au métier. Très peu de salariés viennent de la boulangerie – c’est même étonnant que ce soit le cas pour certains, tellement on est loin du métier initial. Dans l’usine, les deux lignes de production sont entièrement automatisées. Il y a un pétrin où arrive la matière, puis la pâte pétrie tombe dans la diviseuse qui forme les pâtons.

      Il y a ensuite un système de tapis pour faire reposer la pâte (7 minutes), puis le laminage et façonnage. Les pains sont déposés sur une plaque alvéolée et partent en surgélation. Sur une ligne, on produit 4 000 pains à l’heure.

      Les ouvriers qui travaillent autour des machines n’ont même pas de contact avec la matière. Le seul contact qu’ils peuvent avoir, c’est quand il y a un bourrage dans la machine ou quand ils doivent toucher la pâte pour vérifier le poids des pâtons. Finalement, leur rôle est simplement de vérifier le fonctionnement des machines : c’est de la surveillance. »

      De l’huile se retrouve dans la pâte

      « Travailler dans cette usine me pose un vrai problème éthique. Les visées sont seulement quantitatives et non qualitatives. Et il faut voir aussi ce que la mécanisation induit : prenez le système de pistons des diviseuses. Si on ne met pas d’huile dessus, ils ne peuvent pas fonctionner. Donc de l’huile se retrouve dans la pâte à cause de la mécanisation, alors que ce n’est pas dans la recette.

      Autre exemple : la surgélation tue les levures, ce qui fait qu’on est obligé de rajouter des produits, des améliorants dans la pâte. Sinon le pain ne lèverait pas chez le client…

      La seule lutte possible pour moi c’est de discuter au sein de mon entreprise... mais ce n’est pas évident. J’essaie, mais ça n’intéresse personne. Je sens bien que pour la plupart de mes collègues, il n’y pas de sens à ce qu’ils font. C’est un boulot alimentaire. Moi j’avais déjà un certain esprit critique par rapport à l’industrie et particulièrement par rapport à l’agroalimentaire mais j’ai dû m’inscrire en intérim, puis j’ai été embauché dans cette usine. D’une certaine manière, c’est bien aussi de vivre ce qu’on critique. »

      A propos de lui

      « J’ai besoin de me déconditionner au numérique. J’ai 28 ans : j’ai grandi avec et ce n’est pas spécialement inné de se poser des questions sur ce que ça change, ce que ça crée chez nous.

      Je crois que je vais devoir quitter le milieu de la technique. Plus j’y réfléchis, plus je suis convaincu que je ne peux pas faire de bonnes choses là-dedans. Je pense à changer pour les métiers de l’agriculture ou de l’artisanat, même si je sais que ces secteurs sont déjà largement touchés par la logique industrielle. »

  • PAS DE PAIX - Collectif 8 juillet
    https://collectif8juillet.wordpress.com/2016/10/10/pas-de-paix

    7 ans après, 3 policiers et leurs flashballs comparaissent devant le TGI de Bobigny.

    7 ans après, combien de blessés, de mutilés, de tués par la police ?

    La police nous a tiré dessus au flashball le soir du 8 juillet 2009 à Montreuil, alors que nous étions nombreux à manifester suite à l’expulsion de « La Clinique », un lieu d’organisation ouvert sur la ville. Parmi les six personnes blessées, cinq ont été touchées au dessus de l’épaule, précisément là où la police n’est pas autorisée à viser. L’un d’entre nous a perdu un oeil. Fait peu ordinaire, 7 ans plus tard, trois policiers vont finalement être jugés au Tribunal de Bobigny, du 21 au 25 novembre prochain.

  • C’est une question méconnue, qui concerne pourtant un objet omniprésent : d’où vient le #téléphone_portable et où finit-il sa (courte) vie ? Une mission d’information pilotée par la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin (Nord) a rendu les conclusions de son enquête, jeudi 29 septembre, dans un rapport qui tente de retracer les étapes du cycle de vie de l’appareil, de l’extraction des matériaux qui le composent au recyclage… ou aux filières d’exportation illégales.

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/10/01/le-sulfureux-parcours-du-telephone-portable-des-mines-aux-filieres-clandesti

    • Et pour le coup, tout ce cycle de vie immonde, et déjà d’autres infos et critiques à l’époque (notamment sur les choses à critiquer au niveau local en France aussi, comme la destruction de la région grenobloise), a déjà été listé depuis plus de 10 ans maintenant dans la brochure (devenu livre ensuite) de @pmo. 2005 !
      http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=7

      C’est super d’avoir des articles qui pointe la liaison directe entre vos merdes mobiles et les guerres au Congo, etc. Mais c’est fou de se dire que ça a mis plus de 10 ans à arriver dans les médias « grand public » et chez les parlementaires… 10 ans = des milliers de morts très concrets en plus…

      #mobile #électronique #coltan #Congo #exploitation #pollution #gadget_de_destruction_massive

    • LA SOCIÉTÉ DU TÉLÉPHONE PORTABLE
      Le téléphone portable s’est introduit en Occident avec une rapidité surprenante,confirmant ainsi les théories de la révolution technologique permanente qui animerait nos sociétés. A la fin 2003,selon CART. près de 70% de la population en possède un ! Loin d’ être un simple gadget sans conséquence le téléphone portable modifie profondément les relations humaines. Car la disponibilité permanente tant vantée par les opérateurs de téléphone mobile a cependant son revers. D’une part, il existe sans doute des risques pour la santé (les leucémies à répétition déclarées à proximité des antennes-relais en sont un indice fort, et le gouvernement a même publié un rapport pour s’en dédouaner...). Mais surtout, si la gestion du temps, des déplacements et des rendez-vous se trouve ainsi modifiée « on s’appelle pour se retrouver », une barrière de plus entre la vie privée et la vie professionnelle peut sauter.
      Dans le salariat précaire contemporain, la disponibilité
      permanente est une condition sine-qua-non du fonctionnement en flux tendu des marchandises, services et capitaux. Le portable ne permet pas seulement de retrouver son ami-e perdu-e dans la foule, il sert aussi les évolutions capitalistes contemporaines d’une société fondée sur la vitesse, l’immédiateté, la superficialité et l’absurdité.

      #autisme_social

      http://offensiverevue.files.wordpress.com/2015/05/offensive3.pdf

  • Appel de Beauchastel contre l’école numérique - Rue89 - L’Obs
    http://rue89.nouvelobs.com/2016/08/29/appel-beauchastel-contre-lecole-numerique-265009

    Appel visiblement passé en catimini à la fin août sur rue 89...

    Ma journée d’école commence, la sonnerie vient tout juste de retentir, je rentre dans ma salle de cours et déjà je m’interroge : dois-je accueillir la classe ou me tourner vers mon écran pour effectuer l’appel électronique ?

    Dans un souci de « diversification de mes pratiques », dois-je capter le regard des élèves à l’aide de l’écran de mon vidéoprojecteur, vérifier la mise en route de toutes leurs tablettes ou décider de me passer de tout appareillage numérique ?

    Alors que la séance se termine, prendrons-nous le temps de noter le travail à effectuer à la maison ou dois-je renvoyer chaque élève devant son écran pour consulter le cahier de textes numérique que je remplirai en fin de journée ?

    C’est la pause du repas ; à la cantine, que penser de ce flux d’élèves identifiés par leur main posée sur un écran biométrique et du bip régulier de la machine signalant son aval à leur passage ?

    Ces adolescents dans la cour scrutant sans cesse leur téléphone, ces surveillants et ces professeurs derrière leur ordinateur, tout ce monde se disant parfois à peine bonjour, est-ce cela le progrès ?

    En fin de journée, dans la salle des profs, dois-je, toujours face à mon écran, trier mes courriels administratifs et remplir le cahier de textes numérique, ou ai-je encore le temps d’échanger de vive voix avec mes collègues sur le déroulement de cette journée de classe ?

    (...)

    Pour notre part ce que nous voulons c’est être avec nos élèves, et non servir d’intermédiaires entre eux et les machines car sous couvert d’innovation pédagogique pour répondre aux besoins d’élèves devenus zappeurs, c’est bien ce qui nous guette. Une telle dissociation entre la machine stockant les données et l’être humain assurant le flux de transmission ne peut être envisagée de façon positive que par des esprits bêtement mécanistes.

    Ils réduisent le savoir à de l’information. Ils négligent l’importance de son incarnation chez un individu en imaginant une simple médiation extérieure. Ils oublient tout bonnement que la relation d’apprentissage est avant tout une relation humaine. Par ailleurs, et quoi qu’on en dise, l’administration numérique (appel en ligne, SMS aux parents, etc.) ne renouera pas les liens entre les enfants, leurs parents et l’école.

    Au contraire, elle aggrave déjà les problèmes qu’on agite pour l’imposer. L’absentéisme demeure, la défiance et le mensonge se banalisent au sein de l’école et dans les familles. On cherche à tout prix à éviter le conflit et on se fie plus aux ordinateurs qu’aux êtres humains. Et pour masquer ce désolant constat on maquille l’isolement en l’appelant « autonomie ».

    Ce que nous voulons également, c’est enseigner, et non exécuter des procédures. L’enseignement numérique n’est pas une « révolution pédagogique » mais la fin du métier d’enseignant. Les matières, c’est- à-dire les savoirs et savoir-faire qui les constituent, se trouvent morcelées en une liste de tâches exécutables, puis regroupées artificiellement en aptitudes générales. On appelle cela le socle de compétences. Dans ce cadre, une leçon, un exercice, peuvent être réduits à un protocole creux, qui peut bien effectivement être « partagé » en ligne, puisqu’il ne nécessite ni connaissances précises ni réflexion pédagogique personnelle pour être reproduit. Un cours construit de cette façon n’apprend pas à penser mais à se comporter de la façon attendue.

    Nous pourrions nous réclamer de la liberté pédagogique et demander à ne pas être contraints à l’utilisation de machines dans nos classes. Mais nous savons que c’est impossible, qu’à partir du moment où une technique est introduite, la liberté de l’utiliser ou non devient illusoire car elle s’insère dans un système global qui l’exige. Après un court moment, le choix encore possible cède le pas à l’obligation de fait.

    C’est pour cela que nous refusons en bloc notre mise à jour programmée.

    Nous n’utiliserons pas le cahier de texte numérique, ni les multiples écrans dont on prétend nous équiper (tablettes, tableaux numériques ou même smartphones).

    Nous nous opposerons aux équipements générant d’importants champs électromagnétiques ainsi qu’à la concentration des données scolaires dans des bases centralisées.

    Nous appelons tous les personnels des établissements d’enseignement déjà réticents à faire connaître leurs raisons et à signer cet appel. C’est seulement par de tels gestes d’affirmation que nous pouvons briser notre isolement pour construire une opposition conséquente.

    Nous demandons à toute personne qui ressent l’importance des enjeux ici évoqués de relayer largement cet appel, de nous faire connaître ses propres réflexions et initiatives.

    Beauchastel, 22 décembre 2015 (complété le 19 mars 2016)

  • Contre la gestion et l’informatisation de nos vies
    https://reporterre.net/Contre-la-gestion-et-l-informatisation-de-nos-vies

    Depuis 2011, un certain nombre d’éleveuses de brebis et d’éleveurs de chèvres désobéissent à la directive européenne qui les oblige à poser des puces électroniques à l’oreille de leurs bêtes. Ils refusent de gérer leur troupeau par ordinateur et de se conformer aux nécessités de la production industrielle, comme la traçabilité. Ils s’organisent entre collègues, voisins, amis, pour répondre collectivement aux contrôles qu’exerce l’administration sur leur travail, et faire face aux sanctions financières qui leur sont infligées en conséquence.

    De 2011 à 2013, des assistantes sociales ont boycotté le rendu annuel de statistiques, qui sert autant à évaluer leur travail qu’à collecter plus de données confidentielles sur les « usagers ». Elles affirment l’inutilité de l’informatique dans la relation d’aide. Elles dénoncent un des objectifs de l’administration et ses managers : celui de faire entrer l’obligation de résultat dans leur métier. Elles refusent qu’à chaque situation singulière doivent répondre des actions standard en un temps limité.

    Dans les années 2000, des directeurs d’école et des parents d’élèves se sont opposés à la collecte de données personnelles sur tous les enfants scolarisés via le logiciel Base-élèves. Fin 2015, des personnels de l’Éducation nationale ont dénoncé publiquement l’informatisation de l’école, par l’Appel de Beauchastel. Ils refusent de résumer leur enseignement à une pédagogie assistée par ordinateur, destinée à occuper la jeunesse en attente d’entrer sur le marché du travail.

    Marges de liberté pour échapper aux impératifs de la rentabilité

    En 2013 est né un réseau, baptisé Écran total, pour fédérer ce type de résistances. Il réunit des personnes de toute la France travaillant dans l’élevage, l’éducation, le travail social, la médecine, la boulangerie, le maraîchage, la menuiserie ou les métiers du livre... Mais aussi des gens au chômage, au RSA ou sans activité. En comparant nos situations, nous avons reconnu une même logique à l’œuvre : l’informatique et la gestion détruisent nos métiers et dégradent les relations sociales. Nous nous y opposons ensemble, et appelons toutes celles et ceux qui vivent la même chose à rejoindre Écran total.

    Nous critiquons l’emprise grandissante des logiques gestionnaires. Qu’elles se présentent comme innovation technique, organisation scientifique du travail ou management, ces formes de pouvoir attaquent notre dignité et nous opposent les uns aux autres. Nous voyons disparaître les marges de liberté qui nous permettent d’échapper aux impératifs de la rentabilité. D’après le discours dominant, il s’agit là d’un progrès. Mais pour les humains que nous sommes encore, loin de mettre un terme aux travaux pénibles, ce processus est le progrès de notre dépossession.

    Que nous fait l’informatique ? Elle vise à optimiser le temps productif et prétend nous simplifier la vie, mais en réalité, elle prend du temps et de l’attention au travail vivant en démultipliant les tâches administratives. Elle nous oblige à saisir des données. Elle produit ensuite des statistiques et des algorithmes pour découper, standardiser et contrôler le travail. C’est du taylorisme assisté par ordinateur. Le savoir-faire est confisqué, le métier devient l’application machinale de protocoles déposés dans des logiciels par des experts. Ce qui n’est pas nommable ou quantifiable disparaît : il y a de moins en moins de place pour la sensibilité, la singularité, le contact direct, pourtant essentiels à l’enseignement, au soin, à l’agriculture, à l’artisanat... Par la mesure constante des performances, nous finissons enfermés dans l’alternative infernale : subir la pression ou se faire éjecter. Bien souvent, ce sera les deux. Pendant que les usines ferment, même les activités qui en sont les plus éloignées sont gagnées par l’absurdité et la violence du modèle industriel.

    Au centre de notre démarche, le problème du rôle et du contenu du travail

    Au-delà du travail, c’est toute notre vie intime et commune qui est affectée : elle perd ce qu’elle a d’incalculable. Dans l’administration, les services publics, les transports, en tant qu’étrangers, élèves, patients, clients, nous sommes réduits à des flux, identifiés, surveillés, numérisés. Les machines deviennent nos seuls interlocuteurs. Les dispositifs électroniques intégrés à toutes choses masquent les rapports de pouvoir sous une apparence d’objectivité. L’enthousiasme pour les écrans façonne un monde où tout s’aplatit, s’accélère et se disperse. La saturation d’informations entrave la pensée et les moyens de communication nous coupent la parole. Mettre en valeur les savoir-faire autonomes et le temps de leur élaboration est devenu une lutte quotidienne. La prétendue dématérialisation consacre en fait la surexploitation des ressources : composants métalliques et plastiques des ordinateurs, data centers en surchauffe, câblages géants... Le tout est fabriqué par les forçats du monde industriel et échoue dans les décharges qui se multiplient dans le sud de la planète.

    Écran total s’est réuni à plusieurs reprises, le temps d’un week-end, à la ville comme à la campagne. Autant de rencontres au cours desquelles nous partageons des témoignages sur la dégradation de nos métiers et des situations de conflit au travail ou face à l’administration. Certains tentent de préserver du sens dans l’exercice d’un métier qu’ils reconnaissent de moins en moins. D’autres ne veulent plus lutter sur le terrain de leur activité professionnelle, démissionnent et s’engagent sur des chemins de traverse. Le chômage peut alors être un moyen de réfléchir et d’agir hors de la production et du travail salarié. Nous mettons en mots ces conflits et ces parcours pour sortir de l’isolement et de l’impuissance dans lesquels les gestionnaires veulent nous enfermer. Partant de l’analyse de ce que nous vivons, nous construisons une parole politique commune et nous imaginons de nouvelles formes de lutte et d’autres manières de travailler.

    Nous mettons au centre de notre démarche un problème qui n’est jamais porté collectivement, celui du rôle et du contenu du travail. Il nous importe par exemple de pouvoir juger du caractère inutile, voire nuisible, de certains métiers et de la misère humaine qu’ils induisent. Nous constatons que les syndicats ont renoncé à le faire. Ils se bornent le plus souvent à une défense corporatiste de l’emploi, à lutter pour défendre des statuts et des conditions de travail, sans remettre en cause le sens des productions et des activités pour lesquelles les travailleurs sont payés. Ils se font ainsi les cogérants de l’organisation sociale à l’origine des maux qu’ils combattent.
    Désobéir de manière concertée, faire face collectivement aux sanctions

    Dans le cadre de la lutte contre le puçage électronique des animaux d’élevage, des fermes sanctionnées de plusieurs milliers d’euros ont bénéficié de la solidarité de centaines de personnes. Ces dernières ont aussi bien organisé des concerts de soutien ou des débats, envoyé de l’argent aux éleveurs, écrit des lettres de protestation aux administrations et occupé celles-ci, accueilli en nombre les contrôleurs sur les fermes. Les « refuseurs » du puçage sont ainsi en mesure jusqu’ici de tenir leur position.

    Nous voulons continuer à nous soutenir dans nos luttes en affirmant des choix communs et en coordonnant nos actions publiques : désobéir de manière concertée, faire face collectivement aux sanctions, mettre en œuvre un soutien matériel et humain entre les métiers et les régions.

    Au-delà, nous voulons retrouver de l’autonomie, redéfinir nos besoins, nous réapproprier des savoir-faire. Bref : décider de la forme et du sens de nos activités et de notre vie.

    Ce sont ces buts et ces pratiques que nous vous invitons à partager et approfondir au sein d’Écran total.

  • « Si on renonce à la compréhension, on renonce à tout. » Franco Berardi, dit " #Bifo "
    http://www.humanite.fr/franco-berardi-si-renonce-la-comprehension-renonce-tout-608682 /

    Grand entretien de Franco « Bifo » Berardi, auteur de Tueries. Forcenés et suicidaires à l’ère du #capitalisme_absolu, avec Eugénie Barbezat dans L’Humanité.

    « Dans son livre Tueries. Forcenés et suicidaires à l’ère du capitalisme absolu, le philosophe italien analyse les ressorts du #terrorisme_suicidaire qui frappe aujourd’hui aussi bien à Columbine (États-Unis) ou Utøya (Norvège) que dans les rues de Paris. Il y voit le symptôme d’un corps social déchiqueté par la mise en compétition permanente inhérente au capitalisme sauvage qui engendre dépression et violence.

    Serais preneur d’avis éventuels sur ce #livre.

  • Tiens, tiens ...

    Alerte sur les dangers des radiofréquences pour les enfants
    http://www.lemonde.fr/sante/article/2016/07/08/alerte-sur-les-dangers-des-radiofrequences-pour-les-enfants_4965884_1651302.

    Technologies sans fil, prudence ! C’est l’avertissement que lance, à l’adresse des parents comme des pouvoirs publics, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport d’expertise sur l’exposition aux radiofréquences et la santé des enfants, publié vendredi 8 juillet. Elle pointe en particulier « des effets possibles sur les fonctions cognitives et le bien-être », qui la conduisent à préconiser « un usage modéré et encadré » de ces technologies.

    #radio-fréquences #EHS (Électro-hypersensibilité) #électrosmog #ondes_électromagnétiques

    • L’Anses préconise donc que tous les équipements radioélectriques, en particulier ceux destinés à la jeunesse, soient soumis « aux mêmes obligations réglementaires en matière de contrôle des niveaux d’exposition et d’information du public que celles encadrant les téléphones mobiles », ce qui n’est actuellement pas le cas. Elle prône également de « réévaluer la pertinence » de l’indicateur qui sert aujourd’hui à mesurer l’exposition des usagers – le #débit_d’absorption_spécifique (#DAS) – et de développer « un indicateur représentatif de l’exposition réelle, quelles que soient les conditions d’utilisation ».

      De surcroît, s’agissant cette fois des radiofréquences générées par des sources lointaines (antennes-relais, émetteurs de radio et de télévision), elle recommande de « reconsidérer les valeurs limites d’exposition réglementaires », afin d’assurer « des marges de sécurité suffisamment grandes » pour protéger la santé des enfants. Des pays comme le Canada ou les Pays-Bas ont déjà baissé ces limites, mais les parlementaires français n’ont pas suivi cet exemple dans la loi sur les ondes de janvier 2015.

    • Le PRIARTEM, du coup, prend position contre le plan numérique à l’école (ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées) :

      En ce sens Priartem va s’appuyer sur ces conclusions pour demander une réévaluation du processus normatif et surtout des mesures concrètes de protection des enfants. L’association va ainsi saisir à nouveau le ministère de l’Education Nationale pour un arrêt du plan numérique à l’école. En effet, tel qu’il est aujourd’hui lancé, ce plan se traduit par un déploiement massif de tablettes en WiFi dans les classes y compris dans les maternelles.

      Priartem rappelle que partout où c’est possible les connexions filaires doivent être privilégiées, les appareils « sans fil » devant être réservés aux situations de mobilité.

      Plus que jamais nous devons demander un grand débat public sur le développement numérique dont nous avons besoin au lieu de nous laisser imposer de plus en plus de gadgets connectés. Ceci est d’autant plus crucial que la jeune génération est celle qui aura été la plus exposée et ce, dès le plus jeune âge. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des regrets dans 20 ans, il sera trop tard.

  • Tu sais que le dernier #Notes_et_morceaux_choisis est sorti ? : Retour sur la révolution industrielle, par @tranbert
    https://sniadecki.wordpress.com/2016/07/01/netmc-12

    Dans les années qui suivent la bataille de Waterloo et l’effondrement de l’empire napoléonien (1815), l’Angleterre accueille de nouveau des voyageurs, après une longue période d’isolement. Ils découvrent à cette occasion les bouleversement accomplis en un quart de siècle : la révolution industrielle.

    Se forme alors une doctrine qui célèbre l’organisation sociale fondée sur les stupéfiantes avancées technologiques de cette époque : l’industrialisme. Cette doctrine ne se confond pas avec le libéralisme – les saint-simoniens, ancêtres directs d’un certain socialisme, sont de fervents industrialistes. Au contraire, Sismondi, bien que favorable au libre échange, est anti-industrialiste.

    Ainsi, l’industrialisme possède deux faces, l’une libérale, l’autre “organisatrice” (ou socialiste). Une ambivalence que le vaste courant antilibéral de ce début de XXIe siècle évite soigneusement de mentionner.

    Et le sommaire :

    Éditorial
    par Bertrand Louart

    Notes

    Notes sur la naissance de l’industrialisme, 1815-1830
    par Nicolas Eyguesier

    Morceaux choisis

    Notice sur l’application de la machine à vapeur (1818)
    Par Marc-Auguste Pictet

    Terrible explosion d’une machine à vapeur
    Par Anonyme

    De l’organisation économique de la société humaine (1838)
    Par Sismondi

    De l’autorité (1874)
    Par F. Engels

    La question des machines et la formation de l’économie politique (1980)
    Par Maxine Berg

    #révolution_industrielle #critique_techno #libéralisme #Sismondi

  • « La #dématérialisation est un facteur d’#exclusion ! » - Pierre Mazet, chercheur
    http://www.lagazettedescommunes.com/450682/la-dematerialisation-est-un-facteur-dexclusion-pierre-mazet-ch


    C’était tellement prévisible qu’on se demande si ce n’était pas le but !

    Alors que le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale mise notamment sur la simplification administrative pour réduire l’exclusion et, en particulier, le phénomène de non-recours, sur le terrain, cette même simplification semble produire l’effet contraire, explique Pierre Mazet, chercheur à l’Observatoire des non-recours aux droits et services. La simplification, qui s’appuie sur la dématérialisation, se heurte à la fracture numérique.

    #paywall

  • Comment se fait-il que personne ne veuille détruire les ordinateurs ?

    http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2016/06/04/comment-fait-personne-veuille-detruire-les-ordinateurs-264177

    Au XIXe siècle, l’arrivée de machines qui dégradaient la condition des ouvriers a entraîné des mouvements sociaux. L’historien des techniques David Noble se demande pourquoi il n’en est pas allé de même avec l’informatique.

    #David_Noble

    Dans les années 1980, David Noble, historien des techniques, observe avec stupéfaction les effets de l’informatique sur le travail.

    « Après cinq décennies de révolution informatique, les gens travaillaient plus qu’avant, dans des conditions dégradées, subissaient plus de stress et d’anxiété ; ils avaient perdu en savoir-faire, en sécurité, en pouvoir, en protection sociale et en rémunération. »

    Pourquoi, se demande-t-il, les travailleurs ne se rebellent pas contre ces techniques ? Pourquoi les gens continuent-ils à accueillir à bras ouverts une technologie qui, leur dit-on, va bientôt les mettre au chômage ou du moins sérieusement déqualifier leur emploi ?

    « Le Progrès sans le peuple », qui vient de paraître aux éditions Agone, tente de répondre à cette question.

    Le texte date des années 1980, mais à bien des égards, il amène de l’eau au moulin de la critique de l’innovation et à la réflexion sur le progrès technique – toujours aussi valides aujourd’hui.

  • À Relire :

    Nous sommes tou-te-s une raffinerie

    Grève générale et grève humaine

    https://paris-luttes.info/nous-sommes-tou-te-s-une-5485

    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-gd2/97/25dd6d5942c14361b39e4546a4da28.jpg?1461681087

    On se souvient du mouvement des retraites, lorsque les dépôts d’essence et les raffineries étaient bloqués par leurs ouvriers : il ne manquait plus grand-chose pour que le blocage du pays soit effectif. Il ne manquait pas grand-chose pour que les autres travailleurs et travailleuses ne puissent plus se fournir en essence et aller au turbin. Peut-être aurions-nous alors fait ce que nous faisons aujourd’hui, en nous réunissant autour d’une place pour nous rencontrer, partager nos conditions d’existence et imaginer des moyens d’organisation et de lutte.

    (...)

    Nombre d’activités précarisées du tertiaire fonctionnent sur la production des savoirs et de l’intelligence collective, par l’éducation ou la création, par l’art ou l’accueil, par les services ou les associations. Or à travers tous ces métiers où l’on donne souvent beaucoup de soi, de son temps et de sa vie, nous produisons aussi de la valeur et nous faisons tourner l’économie. Chaque minute durant laquelle nous engageons nos corps et notre temps dans une mission ou un job est une minute qui échappe à la lutte contre notre précarisation. Nous pouvons donc nuire à ce système : il suffit de bloquer, nous aussi, nos ports et nos raffineries et de réorienter notre intelligence collective.

    (...)

    Pour qu’une grève générale advienne, il ne faudra pas seulement compter sur les autres, sur celles et ceux qu’on oublie ou qu’on rejette en dehors des mouvements : les prolos, les racisé.e.s, les pauvres, les réfugié.e.s, les expulsé.e.s, les emprisonné.e.s, les transformé.e.s, les inaudibles. Pour qu’une grève générale advienne, il faudra qu’elle parte de partout, dans tous les sens, sous toutes les formes et avec tout le monde. Enfin, pour qu’une grève générale triomphe, il nous suffira de refaire nôtre un mot d’ordre qui date des années 1960 et qui est peut-être la chose avec laquelle nous sommes toutes et tous ici d’accord : il n’y aura pas de retour à la normale .

    Place de la Commune, Paris, Nuit Debout, 25 avril/54 mars.

  • Annulation de la commissions de solidarité territoriale (RSA) à Pamiers : avec ou sans emploi, grève générale !
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8197

    Ce jeudi 19 mai 2016, à Pamiers en Ariège, dans le cadre du mouvement social contre la réforme du code du travail, le collectif d’autodéfense face au contrôle de l’administration (CAFCA), a appelé à une #action contre les commissions de solidarité territoriale (C. S. T., anciennement C. L. I.).

    Ces #CST sont une sorte de tribunal qui ne dit pas son nom. Elles visent à « sortir les bénéficiaires du #R.S.A. du dispositif », selon l’expression consacrée, c’est à dire les laisser crever la gueule ouverte [1]. On y est convoqué seul, face à une demi-douzaine d’agents bureaucratiques de tous poils (représentants du conseil général, assistants sociaux, agents de pôle emploi, etc.), pour se justifier sur l’ « évolution de sa situation », sous la menace d’une suspension immédiate du R. S. A.

    Les bureaucrates ayant lâchement fui leurs locaux malgré la présence de quelques vigiles vite balayés, la quarantaine de personnes présentes ont décidé, dans la bonne humeur et la plus grande détermination, de rédiger le communiqué que voici :

    Aujourd’hui, jeudi 19 mai 2016, des #chômeurs, chômeuses, travailleurs, travailleuses, précaires, intermittent.e.s du travail, en grève, occupent les bâtiments de l’ADS, annexe du Conseil Général à Pamiers (09), lors de contrôles CST.

    Dans le cadre du mouvement social contre la réforme du droit du travail, nous réclamons :
    1. L’abolition des CST, tribunaux pour RSAstes qui visent à les contrôler et à les radier ;
    2. La suppression de la loi El Khomri ;
    3. L’abolition du salariat ;
    4. La suppression de tous les contrats (de location, d’assurance, de travail, de mariage, d’insertion), compte tenu de l’inégalité des contractants ;
    5. L’augmentation de 50 % du RSA durant les six prochains mois, avant l’abolition de l’argent ;
    6. La fin de l’état d’urgence ;
    7. Le retrait des troupes françaises de tous les théâtres d’opération ;
    8. L’auto-dissolution de la police et de l’armée ;
    9. L’abolition des frontières ;
    10. La libération de tous les prisonniers ;
    11. La fin du patriarcat.

    En l’absence de l’obtention de toutes ces conditions fort raisonnables, nous déclarons la grève générale.

    Voici le tract qui y fut par ailleurs diffusé, ainsi qu’à la manifestation de l’après-midi à Pamiers. (...)

  • Fin de programme

    autographie.org

    http://lavoiedujaguar.net/Fin-de-programme

    Le mouvement contre la loi travail a débordé sur les places, on a passé des « nuits debout », de toutes sortes de manières les places débordent sur la rue, et vice-versa. Par tous les moyens, on tente de sortir du programme, non sans peine.

    C’est dur de parler, de penser, a fortiori ensemble, quand ça fait si longtemps qu’on ne l’a plus fait. On hésite d’abord, puis on y va, on se lâche, puis on se contrôle, on nous contrôle, ça ne peut pas durer éternellement… Ce drôle de mouvement nous a extraits de nos bulles quotidiennes (aussi « alternatives » soient-elles), et il nous gifle rudement en nous révélant l’ampleur sous-estimée du programme qui s’était installé en nous. L’air de rien, sous la couche superficielle des croyances révolutionnaires, nous avons laissé des formes pourtant classiques de pouvoir nous animer, en se convainquant du progrès — tout relatif — qu’elles apportaient. L’« État social » fait partie de ces oxymores qui nous aident à composer avec une réalité pourtant abjecte. (...)

    #programmation #Constitution #destitution #occupation #Mexique #volcan

  • Absurdes et vides de sens : ces jobs d’enfer
    http://abonnes.lemonde.fr/m-perso/article/2016/04/22/dans-l-enfer-des-jobs-a-la-con_4907069_4497916.html?xtmc=bullshit_jo

    c’est un article signé de David Graeber, « Sur le phénomène des jobs à la con », qui avait conceptualisé les #bullshit_jobs. Anthropologue à la London School of Economics, amateur de pantalons en flanelle et de barricades altermondialistes – il est venu à la rencontre des militants de #Nuit_Debout, à Paris, à la mi-avril, et était l’un des piliers du mouvement Occupy Wall Street –, ce chercheur américain affirmait que les progrès technologiques, loin de réaliser la prophétie de Keynes, qui imaginait l’avènement d’une semaine limitée à quinze heures travaillées, auraient à l’inverse permis l’explosion et la prédominance du secteur administratif. « Dans la théorie économique du capitalisme (…), la dernière chose que le marché et l’entreprise sont censés faire, c’est de donner de l’argent à des travailleurs qui ne servent à rien, écrit David Graeber. C’est pourtant bien ce qu’il se passe ! La plupart des gens travaillent efficacement probablement pendant quinze heures par semaine, comme l’avait prédit Keynes, et le reste du temps, ils le passent à critiquer l’organisation, organiser des séminaires de motivation, mettre à jour leurs profils Facebook et télécharger des séries TV. »

    #travail #temps_libre

    http://zinc.mondediplo.net/messages/24442 via BoOz

    • L’automatisation des emplois administratifs soulagerait peut-être les détenteurs de bullshit jobs, conclut The Economist. Mais il y a peu de chance qu’émerge une nouvelle génération de métiers « passionnants et pleins de sens. (…) Il est assez probable que les jobs à la con dans l’administration ne soient qu’une transition entre les jobs à la con dans l’industrie et pas de job du tout. »

      #informatisation

    • L’article de 2013 dans The Economist se trouve là :

      http://www.economist.com/blogs/freeexchange/2013/08/labour-markets-0?fsrc=rss

      We can’t be certain that the robots are coming for all our jobs. Disemployment in administrative jobs could create new, and perhaps highly remunerative, work in sectors or occupations we can’t yet anticipate. If we’re lucky, that work will be engaging and meaningful. Yet there is a decent chance that “bullshit” administrative jobs are merely a halfway house between “bullshit” industrial jobs and no jobs at all. Not because of the conniving of rich interests, but because machines inevitably outmatch humans at handling bullshit without complaining.

      Et l’article de Graeber est ici :
      http://strikemag.org/bullshit-jobs

  • À propos de la question de l’État au Proche-Orient
    et de ses répercussions sur le terrorisme en Europe

    Tarik ben Hallâj

    http://lavoiedujaguar.net/A-propos-de-la-question-de-l-Etat

    Depuis la Première Guerre mondiale, tous les États du Proche-Orient ont été arbitrairement mis en place par les puissances coloniales (Grande-Bretagne et France, essentiellement), les accords Sykes-Picot créant artificiellement en 1916 des territoires « nationaux » là où il n’existait ni nation, ni histoire nationale. Dans de tels territoires, le nouvel État ne tenait forcément que par pure contrainte. Les coups d’État militaires se sont inévitablement succédé, le régime dictatorial étant la seule forme possible d’État « national » reflétant fidèlement le caractère artificiel et exogène de ce dernier : le dictateur est ce qui reste du colonisateur, une fois que celui-ci est parti. Pendant trois ans, de 1958 à 1961, une République arabe unie regroupant l’Égypte et la Syrie vint par exemple apporter la preuve de l’inanité des supposées frontières, rapidement suivie, en 1970, par le retour d’une dictature « nationale » en Égypte et en Syrie, militaire dans un cas et dynastique dans l’autre (celle des el-Assad) ; quant au « royaume d’Irak », créé par les Britanniques, il fut renversé en 1958 par une dictature militaire, prétendument « socialiste » et temporairement soutenue par Moscou. (...)

    #État-islamique #Proche-Orient #néocolonialisme #islamisme #terrorisme #Abdullah-Öçalan #Murray-Bookchin