• Sur la toile : sanction pour harcèlement sexuel d’une doctorante | Academia
    https://academia.hypotheses.org/3945

    Le CLASCHES (Collectif de lutte anti-sexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur) se félicite d’une récente décision de la section disciplinaire de l’université Lumière Lyon 2. Dans sa décision du 9 avril 2018 (ci-jointe), celle-ci a en effet reconnu le harcèlement sexuel et l’emprise exercés par un professeur sur une doctorante sous sa direction et a prononcé à son encontre 12 mois d’interdiction d’exercer toute fonction d’enseignement et de recherche, avec privation de la totalité du salaire. Cette décision est exemplaire à plusieurs égards.

    • S’il faut se féliciter que ce type se soit fait rattraper par la patrouille, il est malheureusement à craindre que la sanction « exemplaire » ait été prononcée avant tout pour ses magouilles concernant l’attribution de stages et ses tentatives de contournement des comités de suivi de thèse, plutôt que pour son comportement de harceleur...

  • Les #Globes de #Mercator de l’UNIL – Le récit d’une découverte à l’Université de Lausanne

    http://wp.unil.ch/mercator

    Deux globes du XVIe siècle sortent de leur anonymat

    Deux globes formant une paire homogène, l’un terrestre, l’autre céleste, ont été sortis de leur anonymat à l’Université de Lausanne. Réalisés par Gérard Mercator (1512-1594), ces globes sont des représentants emblématiques des globes imprimés qui ont émergés à l’aube du XVIe siècle. Nous vous invitons à rencontrer ces objets inestimables et à revivre l’aventure de leur authentification et de leur restauration.

    #cartographie

  • En Espagne, les femmes de chambres s’organisent pour en finir avec le « sale boulot »
    https://information.tv5monde.com/terriennes/en-espagne-les-femmes-de-chambres-s-organisent-pour-en-finir-a

    Les touristes internationaux ne les remarqueront sans doute pas. Elles sont les petites mains de l’industrie du tourisme de masse. Invisibles, ou presque. Les femmes de chambre, maillon incontournable de la prestation offerte au client d’hôtel, effectuent des tâches difficiles et peu valorisées. 

    En Espagne, la détérioration des conditions de ce travail éreintant a poussé Las Kellys, acronyme de « Las que limpian » (celles qui nettoient), à se regrouper et créer un collectif de revendication. Fondée en novembre 2016 à Barcelone, l’association Las Kellys dispose de huit relais à l’échelle espagnole. Outre Madrid, elles sont présentes dans plusieurs points névralgiques du tourisme ibère : Benidorm, Cádiz, Fuerteventura, La Rioja, Mallorca ou encore Lanzarote...

    Si c’est à Barcelone, première ville touristique de la péninsule (19 millions de visiteurs en 2017) qu’a émergé ce mouvement, comme d’autres avant, les Kellys déploient une stratégie multi-polaire. La bataille légale se mène de manière parallèle, aux portes des parlements régionaux et des Cortes espagnoles (chambre des députés et sénat), à Madrid. C’est dans la capitale espagnole que se joue par exemple la reconnaissance des maladies spécifiques à ce travail laborieux.

    #femmes #féminismes #femmes_en_lutte #travail_des_femmes #précaires #auto-organisation #Espagne

  • A Briançon, les migrants meurent et leurs soutiens passent en procès
    https://www.bastamag.net/A-Briancon-les-migrants-meurent-et-leurs-soutiens-passent-en-proces

    « Il y a un an, quand on dépliait une banderole « les frontières tuent », tout le monde trouvait ça exagéré. Aujourd’hui… ». Aujourd’hui, tout le monde est malheureusement d’accord avec Agnès Antoine, du collectif Tous Migrants. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir « crié au loup » assez tôt. Cela fait maintenant plus d’un an que la ville de Briançon et ses habitants alertent sur les terribles conditions dans lesquelles des milliers de migrants ont tenté, et continuent de tenter chaque jour, la traversée de la (...)

    En bref

    / #Migrations, #Droites_extrêmes, #Droits_fondamentaux, #Justice

  • Il y a un an, un gendarme tuait le paysan Jérôme Laronze | Marie Astier
    https://reporterre.net/Il-y-a-un-an-un-gendarme-tuait-le-paysan-Jerome-Laronze

    Il y a un an, Jérôme Laronze, éleveur en Saône-et-Loire, était abattu de trois balles par un gendarme. La thèse de la légitime défense ne convainc pas du tout la famille, qui craint que l’instruction cherche à masquer les responsabilités des forces de l’ordre et de l’administration. Source : Reporterre

  • L’EHESS spécifiquement visée, un prof passé à tabac par la police.

    Nicolas Jaoul, qui cherchait une voie de sortie à l’arrière du bâtiment, s’est fait rouer de coups et mettre à terre par cinq agents de la police nationale en équipement anti-émeute. Alors qu’il n’opposait aucune résistance et déclinait son identité et sa fonction d’enseignant-chercheur, il a été insulté et a reçu des coups de pieds dans la tête. Les policiers l’ont menacé, lui disant qu’après ce qu’ils s’apprêtaient à lui faire subir, il « ne pourrait] plus jamais [e relever »et qu’ils allaient le « faire payer pour les étudiants », qui « font ça à cause de toutes les merdes » qu’il leur apprenait.

    OH la belle #NationFrancaise de ce gouvernement d’extrême droite.

  • SOUTENEZ LA REVUE INDÉPENDANTE SILENCE ! | Zeste - Le crowdfunding par la Nef
    https://www.zeste.coop/fr/decouvrez-les-projets/detail/soutenez-la-revue-independante-silence

    L’importance de la revue Silence dans le mouvement écologiste n’est plus à prouver, tant elle a permis depuis 35 ans de faire connaître, de diffuser des idées majeures (comme la décroissance), et de présenter de nombreuses alternatives concrètes pour vivre autrement.

    À l’heure où la dynamique de l’écologie sociale et politique devrait structurer la vie de nos sociétés, la place d’une revue engagée porteuse depuis 1982 de ces valeurs est indispensable.

    Mais, face aux nouvelles technologies, à la dilution des valeurs écologistes en produits marketing et face à la disparition de nombreux points de vente, la revue peine à toucher un public plus large. Ce contexte est accentué par des politiques publiques minimalistes en matière de soutien aux médias alternatifs.

    Alors, aujourd’hui, Silence a besoin de vous !

    #écologie_politique #médias

  • CAC 40 : les dividendes des actionnaires ont augmenté trois fois plus vite que les salaires
    https://www.bastamag.net/CAC-40-les-dividendes-des-actionnaires-ont-augmente-trois-fois-plus-vite-q

    Les grandes entreprises françaises préfèrent – et de loin – rémunérer les rentiers plutôt que d’investir ou de mieux payer leurs employés. C’est ce que révèle un rapport d’Oxfam et du Basic : depuis 2009, les deux tiers des bénéfices des sociétés du CAC40 ont été reversés aux actionnaires sous forme de dividendes. La France devient aussi championne en matière d’inégalités salariales entre ceux qui produisent et ceux qui « restructurent ». Dans un nouveau rapport qui parait ce 14 mai, l’ONG Oxfam et le Basic (...)

    #Décrypter

    / A la une, L’Europe sous la coupe de l’austérité, Que faire face à la crise financière ?, #Inégalités, #Finance, #Multinationales, (...)

    #L'Europe_sous_la_coupe_de_l'austérité #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ? #Capitalisme

  • Et c’est reparti pour l’ édition 2018 des stages LaTeX à l’université de Dunkerque.
    L’an dernier, c’était trop bien. Hein @line_d_ @ninachani @maieul @supergeante

    http://stage-latex-gte.univ-littoral.fr

    le mercredi 13 juin 2018 de 9h à 17h30

    Stage gratuit (non, il faut dire pas cher) de formation à LaTeX, à l’IUT GTE de Dunkerque.

    Le département Génie Thermique et Énergie de l’IUT du Littoral Côte d’Opale organise son 16e stage gratuit de formation au système de préparation et de production de documents LaTeX en partenariat avec l’association GUTenberg (Groupe des Utilisateurs francophones de TeX).

  • La #Méditerranée va-t-elle passer l’été ? | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/075834-000-A/la-mediterranee-va-t-elle-passer-l-ete

    La Méditerranée va-t-elle bientôt devenir la plus grande mer morte du monde ? Alors qu’elle abrite 10 % de la biodiversité de la planète, de nombreux signaux attestent que cette mer semi-fermée se trouve au bord de l’épuisement. Cette enquête accablante recense les dommages engendrés par la course au profit sur l’écosystème de la Méditerranée.

    La Méditerranée va-t-elle bientôt devenir la plus grande mer morte du monde ? Alors qu’elle abrite 10 % de la biodiversité de la planète, de nombreux signaux attestent que cette mer semi-fermée se trouve au bord du burn out. La pression démographique accrue, le tourisme de masse et l’intensification du trafic des paquebots de croisière, le bétonnage et les installations industrielles affectent la qualité de ses eaux, qui mettent au moins dix ans à se régénérer. Les riverains accumulent les maladies et les conséquences sociales se révèlent aussi dramatiques : tandis que promoteurs, agents touristiques ou édiles s’enrichissent en exploitant ses ressources ou en s’emparant du littoral, d’autres s’appauvrissent, à l’instar des artisans pêcheurs confrontés à une baisse inquiétante de leur activité. Quant à la faune marine, elle disparaît peu à peu des côtes et certaines espèces souffrent plus que d’autres, comme les sardines qui ont perdu un tiers de leur poids et de leur taille ces dernières années.

  • Les opératrices du SAMU se moquent de Naomi…
    La jeune maman décède quelques heures plus tard !
    Le 29 décembre 2017, 11 heures. Prise de très fortes douleurs, Naomi, à bout de force appelle le SAMU de Strasbourg.
    Comme l’indique l’enregistrement les deux opératrices, manifestement de bonne humeur, ricanent. Elles ont un comportement étonnant, moqueur voire méchant.
    Elles ne donnent pas suite à la demande d’assistance de la jeune femme, qui est renvoyée vers SOS-Médecins….

    Nous nous sommes procuré l’enregistrement de l’échange entre Naomi et le SAMU,

    Jugez par vous-même…

    Lecteur audio
    00:0000:00
    – Allô…
    – Si vous ne dites pas ce qu’il se passe, je raccroche…
    – J’ai très mal
    – Oui ben, vous appelez un médecin

    – Oui, vous allez mourir certainement un jour comme tout le monde…
    – Aidez-moi, madame, j’ai très mal…
    – Je ne peux pas vous aider, je ne sais pas ce que vous avez…

    La jeune femme de 22 ans arrivera à contacter SOS-Médecins, qui demande… au SAMU d’intervenir !
    À l’arrivée des secouristes, Naomi est consciente mais son état se dégrade fortement. Son rythme cardiaque baisse de façon inquiétante lors du transfert aux urgences du Nouvel Hôpital Civil (NHC) de Strasbourg.

    Sur place, la jeune maman passe rapidement un scanner, lors duquel elle présente un arrêt cardiaque. Dix minutes de massage cardiaque seront nécessaires. Elle est transférée au service de réanimation où elle décède à 17h30.

    Une autopsie sera pratiquée 5 jours après sur un corps « en état de putréfaction avancée ». La cause annoncée est une défaillance multi-viscérale : un ensemble de symptômes comprenant des difficultés très importantes de l’appareil pulmonaire (du type détresse respiratoire) associés à une insuffisance de fonctionnement de plusieurs organes comme le cœur ou le système nerveux. Les rapports médicaux et d’autopsie n’indiquent pas les origines de cette défaillance multi-viscérale.

    La famille de Naomi souhaite connaître les réelles causes du décès et savoir si une intervention directe du SAMU aurait pu sauver Naomi. Le procureur a été saisi.

    Naomi devait fêter son vingt-troisième anniversaire le premier avril. Sa fille aura deux ans en juillet.

    Nous avons contacté les services du SAMU de Strasbourg .
    Il nous a été demandé de faire une demande écrite par mail et, à ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse.

    En tapant ‘’urgence’’ sur Google, l’ensemble des sites affichés propose d’appeler en premier lieu le 15 du SAMU.

    Article publié avec l’accord de la famille

    https://www.hebdi.com/operatrices-samu-se-moquent-de-naomi-jeune-maman-decede-quelques-heures-plus-

    #racisme #sexisme #misogynoire

  • Antisémitisme : la supercherie d’un appel
    https://info-antiraciste.blogspot.fr/2018/04/antisemitisme-la-supercherie-dun-appel.html

    La parution d’un appel contre l’antisémitisme est à priori une bonne nouvelle. Nous ne sommes jamais de trop pour lutter contre l’antisémitisme et tous les racismes, même si la densité d’islamophobes et de racistes parmi les signataires ( voir ci-dessous) montrait d’emblée qu’il s’agissait d’une initiative douteuse. En effet le texte publié dans Le Parisien par Philippe Val ( et que nous reproduisons intégralement ci-dessous) a une toute autre fonction, comme en atteste son argumentation particulièrement sensationnaliste et perverse. Source : L’Info Antiraciste

  • « Là où la violence psychique relevait de l’exception, elle est aujourd’hui l’ordinaire »

    http://www.liberation.fr/debats/2018/04/20/francois-cusset-la-ou-la-violence-psychique-relevait-de-l-exception-elle-

    Burn-out, écocide, calvaire migratoire, cyberharcèlement… nous vivons dans une ère de grande violence. La thèse de François Cusset, historien des idées et professeur à l’Université de Paris Ouest-Nanterre, prend à rebrousse-poil l’idée commune qui veut que, siècle après siècle, nos sociétés se soient civilisées et pacifiées. Une théorie que soutenait récemment le psychologue canadien Steven Pinker dans son livre remarqué, la Part d’ange en nous (les Arènes), paru cet automne en France. Selon le cognitiviste, le prix donné à la vie n’aurait cessé d’augmenter au fil des siècles, tandis que la mortalité, due aux guerres ou aux crimes, n’aurait cessé de baisser. Erreur, soutient François Cusset dans son nouveau livre le Déchaînement du monde (la Découverte). La violence n’a pas reculé, elle a changé de visage. Elle n’est plus irruption soudaine, mais elle infuse notre quotidien. Elle n’est plus un accident mais un rouage de notre système. Encouragés par le marché, nous sommes devenus de « nouveaux sauvages ».
    A l’encontre d’une idée répandue, vous soutenez que la violence n’aurait pas eu tendance à s’effacer au fil des siècles. Bien au contraire, les sociétés contemporaines seraient le théâtre d’une violence inédite. Sur quoi vous appuyez-vous ?

    On calcule que les morts violentes sont moins fréquentes aujourd’hui que dans la première moitié du XXe siècle, et qu’elles étaient moins nombreuses alors qu’au Moyen Age. La violence tue, soit. Mais quand elle ne tue pas ? Comment mesurer ses effets ? En 1939, la philosophe Simone Weil écrivait que « la force qui tue est une forme sommaire, grossière de la force : combien plus variée en ses procédés est l’autre force, celle qui ne tue pas, c’est-à-dire celle qui ne tue pas encore ? » Il s’agit aujourd’hui de modifier le sens même du mot violence, pour en comprendre les dimensions moins visibles. Prendre en compte les nouvelles formes de la violence contemporaine -burn-out, suicides au travail, cyberharcèlement, épuisement, campagnes ravagées, villes de moins en moins vivables… -, et pour cela, changer d’instrument de mesure, dépasser des outils statistiques qui n’ont pas de sens en soi.
    Mais comment la définissez-vous alors ? Stress, contrainte, autocensure, souffrance, conflictualité ? A vous lire, tout devient violence…

    Le parti pris du livre est que la violence est une énergie affective qui circule, nous relie tous, et peut s’emballer jusqu’à la destruction. Il retrace le circuit complexe qui fait qu’elle n’est pas toujours là où on croit, pas seulement en Syrie ou en Seine-Saint-Denis, mais tout autant dans une tour de bureau tranquille d’une ville dite « en paix ». La violence est aussi bien psychique et pérenne, que physique et ponctuelle. Elle ne se résume pas à la déflagration d’un coup. Elle s’inscrit dans les structures, les règles, l’ordinaire. Elle n’est pas seulement, peut être même n’est-elle pas surtout, l’événement, la saillie, la guerre, le meurtre, tout ce qui surgit et détruit soudain.
    Vous réfutez le psychologue canadien Steven Pinker, pour qui nos sociétés accordent bien davantage de prix à la vie que dans les siècles passés…

    Pourquoi tient-on autant à nous montrer que la vie est moins violente aujourd’hui qu’autrefois ? Steven Pinker nous dit de ne pas nous plaindre de la violence du monde contemporain, que c’était pire avant : le XXe siècle fut terrible, et le XIIe avec ses guerres en Asie centrale, encore bien pire. L’argument a toujours été utilisé par les pouvoirs pour délégitimer les revendications, égarer notre besoin de comprendre ce qui nous arrive. Rien, pour nos consciences occidentales, ne saurait être pire que ces points de non-retour historiques que sont, différemment, la Shoah ou la traite négrière. Or, il faut montrer que des formes de violences émergent aujourd’hui, peut-être moindres, mais à coup sûr inédites, qui n’existaient ni dans les camps nazis ni dans les plantations de coton. Un surmoi nous intimide, qui nous empêche de reconnaître la nouveauté de la violence actuelle. Il faut oublier l’approche comparative, cesser de nous demander si nous vivons dans un monde pire ou meilleur, et préférer un questionnement sur les modalités, les logiques, les circulations neuves de la violence. Que ressentons-nous de neuf, qui n’était pas éprouvé par nos ancêtres ?
    Justement, ne sommes-nous pas devenus plus sensibles à la violence, ce qui expliquerait l’impression de vivre dans un monde plus brutal ?

    On peut partir de ce paradoxe. Nous sommes à la fois des êtres hypersensibles, que traumatise une rixe aperçue dans la rue, un vol à l’arraché qui secoue nos corps douillets et, en même temps, totalement indifférents à la violence de masse, qui déroule ses effets sur nos écrans et sous nos fenêtres - errances hagardes, enfants de migrants dormant seuls dans la rue, ou ces femmes SDF qui font sur elles pour dissuader leurs compagnons d’infortune d’abuser d’elles.
    La violence psychique inédite que vous pointez n’existait-elle pas dans les siècles précédents, même si elle n’avait pas de nom ?

    La violence psychique a toujours été indissociable de la violence physique. Ce qui me semble nouveau c’est qu’elle est désormais une condition explicite, légale, managériale, prévue et théorisée, du fonctionnement d’ensemble du système. Là où la violence psychique relevait de l’exception, elle est aujourd’hui l’ordinaire. Elle n’est plus l’œuvre d’un patron sadique, elle est le rouage clé d’un système fondé sur l’accélération, la pression, la performance, la permanence de la précarité. Même les guerres aujourd’hui ont rejoint l’ordinaire : un quart de siècle au Congo, déjà huit ans en Syrie. Elles sont désormais tout à fait compatibles avec le développement économique et les échanges commerciaux. Contrairement aux crises migratoires précédentes, liées à des tragédies politiques précises, celle que nous vivons est vouée à devenir pérenne, notamment avec le changement climatique. D’où notre accoutumance, notre indifférence.
    Et toutes ces violences appartiennent selon vous à une même dynamique…

    Un ferment majeur les relie : la violence de l’économie, et la consigne qu’elle nous donne de nous lâcher. Tout le monde aujourd’hui est incité à se lâcher. Se « lâcher » n’est plus un trait psychique singulier mais une injonction, présentée comme la condition de l’épanouissement intime et collectif. « Libérer les énergies ! » : on comprend mieux le slogan macronien, néolibéral et très suspect, à la lumière d’une tradition intellectuelle - la psychanalyse, Bataille ou Baudrillard - qui analyse les rapports sociaux en terme d’énergies affectives. Nos énergies pulsionnelles, il faudrait les intensifier, les optimiser pour en tirer le plus grand profit. Regardez le syndrome Trump-Sarkozy : insultant les femmes ou les immigrés, lançant du « casse-toi pauvre con », ces hommes politiques ne se contrôlent plus, et sont appréciés pour cela et non malgré cela. On apprécie leur sincérité, ils « libèrent leurs énergies ».
    Vous tirez cette thèse d’une relecture de l’ouvrage fondateur de Norbert Elias Sur le processus de civilisation (1939).

    Alors qu’elle est aujourd’hui souvent critiquée, la thèse de Norbert Elias est essentielle et plus subtile qu’on ne croit. Malgré les guerres, les invasions ou le capitalisme, le comportement de l’homme occidental se serait modifié au fil des siècles pour se faire plus mesuré, retenu, policé. Elias ne dit pas que la violence a disparu, il la dissocie même d’une origine pulsionnelle, ou sauvage, montrant qu’en incorporant les normes de la civilité, on a aussi incorporé la violence sociale que nous font ces normes. Mais dans l’ensemble, il décrit son transfert vers l’armée et l’Etat, qui en ont acquis le monopole. Pourtant je crois que le tournant des années 60-70, a en partie invalidé la thèse du livre, à l’ère de l’informalité obligée : le marché, qui nous veut cool, inverse le processus de civilisation. Une nouvelle forme de sauvagerie a émergé, inhérente au marché total, qui a moins besoin des formes et de la politesse bourgeoise, que de l’extase, de l’hystérie, de l’intensité, de l’injonction à jouir. Les gens ont toujours su qu’ils ne pouvaient pas tout avoir, ni tout être. Mais le marché, plus encore avec la révolution numérique et sa « tyrannie de la visibilité » sur les réseaux sociaux, leur dit exactement l’inverse : être et avoir tout. Ce mensonge-là déstabilise profondément les sociétés, produit une forme inédite de haine et de frustration rentrée, qui un jour rompt le lien social.
    Les membres de la classe moyenne seraient selon vous devenus les « nouveaux sauvages » ?

    Pour Elias, la violence, en tant qu’exception, a toujours été le fait des extrêmes de l’échelle sociale : d’un côté les dominants et de l’autre ceux qui, n’ayant rien, y étaient réduits. Aujourd’hui, la violence concerne aussi bien le cœur du tissu social. Elle a quitté le régime de l’accident pour rejoindre celui de la norme, les marges pour le centre : derrière le vernis de respectabilité, la classe moyenne est en train de péter les plombs. En cause : sa nouvelle fragilité économique et affective (les couples se séparent, les gens ont peur), la promesse intenable du bonheur, qui l’incitent à des formes de folies intériorisées, bénignes pour le moment, sorte de syndrome de Gilles de la Tourette à bas bruit, qui conduit les gens les moins soupçonnables à ne pas se rendre à un rendez-vous clé, à répondre n’importe quoi à une question sérieuse, à commettre une impudeur ou un geste insensé. C’est le circuit de dérivation de la violence intérieure qui est engorgé. Les catharsis traditionnelles ne fonctionnent plus. L’image a envahi nos vies ordinaires. A la place des logiques culturelles de sublimation on a la pléthore de produits pop culturels consommés chaque jour. Frustration et haine de soi sont déviées vers l’autre, le bouc émissaire, le rival symbolique. Au risque de faire de nous des époux sauvages, des travailleurs sauvages, des électeurs sauvages.
    Que faire pour l’éviter ?

    Reprendre le contrôle collectif de nos destins, que ce soit par la discussion, le soulèvement, l’expérimentation locale de zones d’autonomie d’existence, qui peuvent réenclencher un circuit vertueux d’énergie collective. Après quarante ans de censure et de tabou autour de la violence politique, diabolisée jusque par l’extrême gauche, les nouvelles générations contestataires (zadistes, étudiants occupant leur fac, habitants d’un pâté de maison autogéré…) n’opposent plus, dans leur répertoire d’action, le discours à l’action directe, la pétition au blocage, le recours juridique au sabotage, mais les associent. A la violence que leur impose le pouvoir, de Notre-Dame-des-Landes aux amphis de Nanterre ou de Montpellier, elles ne comptent pas répondre seulement par l’indignation. L’insurrection n’est plus exclue, mais elle n’est plus fantasmée non plus, comme chez les gauchistes des années 70. Pendant ce demi-siècle de condamnation totale de la violence politique, on a érigé en idoles Martin Luther King, Thoreau, Gandhi ou Mandela… qui ne sont pourtant pas des figures non-violentes ! A les lire, on voit qu’à de nombreux moments de leur longue lutte ils ont envisagé le recours à la défense active, si les autres formes de combat échouaient. Opposer, dans l’absolu, violence et non-violence est un non-sens.

  • Julia Reda, eurodéputée du Parti Pirate, lance un appel – Framablog
    https://framablog.org/2018/04/18/julia-reda-eurodeputee-du-parti-pirate-lance-un-appel

    Le projet de réforme du droit d’auteur provoque une forte inquiétude au sein des communautés de développeurs et développeuses de logiciels libres. Que restera-t-il de leur liberté de partager et modifier si obligation est faite aux forges logicielles de mettre en place des filtres de contenus ? L’eurodéputée Julia Reda nous indique les façons dont nous pouvons tous agir, dès maintenant.

    #logiciel_libre #droit_dauteur #forges_logicielles

  • SOUTENEZ LA REVUE INDÉPENDANTE SILENCE ! | Zeste - Le crowdfunding par la Nef
    https://www.zeste.coop/fr/decouvrez-les-projets/detail/soutenez-la-revue-independante-silence

    L’importance de la revue Silence dans le mouvement écologiste n’est plus à prouver, tant elle a permis depuis 35 ans de faire connaître, de diffuser des idées majeures (comme la décroissance), et de présenter de nombreuses alternatives concrètes pour vivre autrement.

    À l’heure où la dynamique de l’écologie sociale et politique devrait structurer la vie de nos sociétés, la place d’une revue engagée porteuse depuis 1982 de ces valeurs est indispensable.

    Mais, face aux nouvelles technologies, à la dilution des valeurs écologistes en produits marketing et face à la disparition de nombreux points de vente, la revue peine à toucher un public plus large. Ce contexte est accentué par des politiques publiques minimalistes en matière de soutien aux médias alternatifs.

    Alors, aujourd’hui, Silence a besoin de vous !

    #écologie_politique

  • Attaquons les GAFAM et leur monde
    https://www.laquadrature.net/fr/campagne_gafam

    17 avril 2018 - Nous avons lancé hier notre campagne d’actions de groupe contre les GAFAM. Jusqu’au 25 mai (jour du dépôt des plaintes devant la CNIL) toute personne vivant en France peut nous rejoindre sur gafam.laquadrature.net. C’est sur la base de ces premières actions que nous pourrons, sur le temps long, déconstruire méthodiquement le monde qu’ils tentent de nous imposer.

    Nous n’attendrons pas le 25 mai, jour d’entrée en application du règlement général sur la protection des données (RGPD), pour agir. Nous n’avons plus à attendre. Ce règlement européen (que nous avions ardemment défendu il y a 3 ans) nous donne enfin l’opportunité de renverser la grande farce sur laquelle les GAFAM ont construit leur monde : le « consentement » que nous leur donnerions, pour (...)

    #Vie_privée_-_Données_personnelles

  • Bookchin : #écologie radicale et #municipalisme libertaire
    https://www.revue-ballast.fr/bookchin-ecologie-radicale-et-municipalisme-libertaire

    Murray Bookchin, né en 1921 et décédé en 2006, est très peu connu et très peu traduit en France. Cette amnésie est d’autant plus surprenante que ses travaux furent précurseurs dans des domaines qui occupent aujourd’hui le premier plan de toute réflexion politique : la question du lien entre le capitalisme et l’environnement ; celle de la démocratie directe décentralisée. Sur ces deux thèmes, Bookchin a ouvert des pistes parfaitement intempestives, au sens nietzschéen : d’une inaltérable actualité. Fondateur de l’écologie sociale radicale d’un côté, théoricien du municipalisme libertaire de l’autre, il fut un anarchiste viscéral, soucieux de ne jamais céder devant les tendances nihilistes plus portées sur le mysticisme du retour à la nature que sur la transformation de la Cité. Revisiter ce parcours intellectuel dans le siècle, c’est aussi mesurer la force d’inertie de nos sociétés, leur incapacité à prendre en considération l’urgence écologique et le déficit démocratique autrement qu’en y répondant par l’adaptation de la novlangue néolibérale — verdissement de la finance et autre greenwashing d’un réel qui s’obstine pourtant à aller… mal. Mais surtout, Bookchin offre des pistes positives pour penser le monde à venir, sans renoncement au politique ni naïveté spontanéiste. L’auteure brosse ici à grands traits le portrait d’un homme libre et de son combat pour « résister avec des idées même lorsque les événements inhibent temporairement la capacité à agir¹ ».

    #écologie_sociale

  • Dessins et gribouillages dans les manuscrits de la Trinité | Manuscrits en Méditerranée
    https://manuscrits.hypotheses.org/1497

    À l’heure d’achever le catalogue des manuscrits provenant du monastère de la Trinité de Chalki, et alors que nous envisageons de manière de plus en plus précise la rédaction d’un second volume, consacré à l’histoire de la bibliothèque, nous vous proposons de présenter quelques usages particuliers – et sympathiques – auxquels les manuscrits ont pu donner lieu au cours des siècles.

    Commençons par l’un des principaux divertissements du catalogueur (qui en a souvent bien besoin) : les graffitis, gribouillages, griffonnages, essais de calame, esquisses ou véritables dessins dont des lecteurs plus ou moins intéressés par le texte – et plus ou moins doués –, ont bien souvent orné les marges des livres.

    #codicologie #dessins

  • La mobilisation étudiante se renforce malgré la répression
    https://reporterre.net/La-mobilisation-etudiante-se-renforce-malgre-la-repression

    Cinquante ans après, les étudiants s’inspirent de leurs aînés quand ils cherchent à se rapprocher des « #travailleurs_en_lutte » : les ouvriers de l’usine #Ford menacée de fermeture à Bordeaux, les postiers en #grève, les #cheminots qui se battent contre la suppression de leur statut. « Nous, étudiants, on n’a pas les moyens de bloquer la société. On aura plus d’impact si on s’allie aux travailleurs », plaidait ainsi une étudiante en assemblée générale, à Bordeaux.

    #Mai_1968, il y a 50 ans. Mais aussi #Nuit_debout et le mouvement d’opposition à la loi El Khomri, il y deux ans. On voit dans la mobilisation d’aujourd’hui comment celles d’hier ont infusé : les cortèges de tête (nés dans les manifs de 2016) se sont institutionnalisés, et donnent lieu à un concours entre villes, appelé « banderole game » sur les réseaux numériques (« Lescoups de matraque sont gratuits, la fac devrait l’être aussi », « On n’est pas l’élite, mais on cogite »…). Le fonctionnement des #assemblées_générales, répété durant des nuits il y a deux ans, est maintenant bien rodé, les tours de parole respectés, la parité et la participation du plus grand nombre recherchées.

    #les_coups_de_matraque_sont_gratuits #manifestation #résistance #répression #violences_policières

  • La start-up éthique et l’individualisation du militantisme : nouvelle forme d’anti-communisme - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/la-start-up-ethique-et-l-9653

    Derrière l’idée, jolie à première vue, que « nous sommes tous des humains, donc ne nous opposons pas les uns aux autres » on retrouve souvent la négation des mécanismes de domination intrinsèques au capitalisme.
    De même, cette position est très souvent une posture morale, consistant finalement à dire que le problème ne réside pas dans les schémas de production de valeur mais dans certains individus qui abuseraient de leur position.
    Ainsi, le problème ne serait pas l’inégalité découlant de la possession ou non d’un capital mais le caractère « gentil » ou « méchant » d’un patron ou d’un salarié, tous deux mis sur le même plan.
    On retrouve une analyse comparable au sein des mouvements d’extrême droite pour lesquels le problème du capitalisme n’est pas l’existence d’une classe sociale dominante et d’une classe sociale dominée mais bien l’antagonisme entre les petites entreprises locales et les multinationales étrangères ou encore l’antagonisme entre le peuple et l’oligarchie.

    #individualisme #colibris #capitalisme

  • On a chopé la censure ? – Le magasin des enfants
    https://magasindesenfants.hypotheses.org/6451

    a polémique autour du documentaire On a chopé la puberté a ravivé, une fois de plus, le débat sur la censure des livres destinés à la jeunesse. Il n’est sans doute pas de question plus inconfortable et difficile dans ce domaine : les jeunes lecteurs, le plus souvent, ont entre les mains et sous les yeux des livres choisis pour eux par des adultes prescripteurs et conçus par des adultes – créateurs, éditeurs – qui pensent leur proposer des œuvres belles, utiles, intéressantes, enrichissantes, drôles, originales, dérangeantes parfois, des œuvres qui, d’une manière ou d’une autre, les nourrissent et les divertissent. La censure (et aussi la critique, dans une moindre mesure) vient se nicher au creux de cette asymétrie fondamentale qui définit la littérature pour la jeunesse, comme a pu le rappeler Emer O’Sullivan : des adultes d’un côté, qui pensent et décident de ce qui est « bon » pour les jeunes lecteurs, de l’autre des enfants lecteurs qui ont peu souvent voix au chapitre.

    #littérature_jeunesse #censure

    • Si ce documentaire a pu être conçu comme léger et drôle, la réalité l’est sans doute beaucoup moins. Le harcèlement des jeunes filles en milieu scolaire et universitaire est une réalité qui fait beaucoup moins de bruit que les débats autour de On a chopé la puberté. Ce livre l’évoque au passage : le « 95C » de Jennifer n’est pas toujours un atout et « les gros lolos attirent aussi les gros lourds ». Maladroit, peut-être. Sexiste, oui, encore une fois. Et myope voire aveugle : dans nombre de collèges, de lycées, d’universités, de grandes écoles, les jeunes filles, quel que soit leur tour de poitrine, subissent, au quotidien, des remarques sexistes voire des insultes – ou pire, des gestes dont il faut rappeler qu’il s’agit d’agressions sexuelles – et n’en ont souvent pas conscience, sont mal à l’aise, n’osent pas parler, intériorisent une honte qui peine à trouver son mode d’expression. La littérature peut y aider : le roman ou le théâtre pour adolescents permettent, parfois, la libération de la parole, grâce à des plumes sensibles, acérées, fortes. Des maisons d’édition et des auteurs se mobilisent pour changer les regards et les discours. Le sexisme doit être dénoncé et combattu et non traité comme un fait ordinaire. L’affirmer n’est pas affaire de censure mais bien au contraire de libération de la parole.

    • @mad_meg oui, l’article essaie justement de faire la part des choses :

      Où se situe précisément la censure ? S’indigner et dénoncer riment-ils avec interdire ? Je voudrais montrer que les efforts pour faire disparaître le sexisme – ou tout autre forme d’expression dégradante et détestable – ne relèvent pas de la censure et rappeler que la censure a bien davantage touché des œuvres qui se sont engagées contre le sexisme.

      (Il y a beaucoup de confusion et de manipulation là-dessus, l’imputation de censure inverse les rôles et arrange surtout les réacs de tout poil qui peuvent se victimiser genre on ne peut plus rien dire)

  • Historien·ne·s numériques : gare au SSPQ ! - La boîte à outils des historien·ne·s
    http://www.boiteaoutils.info/2018/03/sspq

    Il y a quelques jours, une micro-polémique a agité twitter concernant l’usage du numérique en SHS. Elle faisait suite à deux prises de position en apparence assez… radicales. La première correspond à un tweet de Stéphane Pouyllau @spouyllau, directeur technique d’Huma-Num, à propos de l’usage de Zotero et autres instruments de gestion de bibliographie

    #pédagogie #humanités_numériques

  • Encore Cantat
    https://blog.monolecte.fr/2018/03/15/encore-cantat

    Dans l’absolu, je ne changerai pas une virgule du texte que j’avais écrit au sujet de Bertrand Cantat, il y a 10 ans. Par contre, j’ai bien noté depuis que, comme souvent, la prison n’a pas réellement conduit le condamné à une remise en question, une contrition ou surtout, un changement de paradigme quant à […] L’article Encore Cantat est apparu en premier sur Le Monolecte.

    #violence #femmes #médias