• Grèce - Appel : Un avenir pour la Grèce | Okeanews
    http://www.okeanews.fr/20150828-appel-un-avenir-pour-la-grece

    D’ici quelques semaines ou au plus quelques mois, une récession aggravée va se produire et les Grecs ne pourront faire autrement que de tenter de survivre en se réfugiant dans l’économie « grise » ou parallèle afin d’échapper à l’accroissement de la pression fiscale dans un contexte de réduction de leurs revenus.

    Les créanciers et les institutions (dont le pouvoir normatif est sensiblement renforcé au détriment du Parlement grec) attaqueront alors les autorités grecques pour non-respect de leurs engagements (excédent budgétaire primaire, privatisations) et avanceront alors de nouvelles exigences. Ils menaceront à nouveau et sans répit le gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, de ne pas accorder les sommes prévues si de nouvelles mesures d’austérité ne sont pas prises. L’engrenage sans fin broiera le corps social grec et son économie, obligeant les jeunes du pays (souvent de haute qualification) à choisir un exil dont ils ne veulent pas.

    La dette, principal vecteur de servitude, ne pourra que croître. Les nouveaux prêts accordés dans le cadre d’un troisième plan d’ « aide » ne serviront au mieux qu’au seul roulement de la dette, enfonçant la Grèce dans la spirale infernale du surendettement par le jeu des intérêts et de la baisse du PIB. Dans un document daté du 14 juillet, le FMI indique d’ailleurs que l’endettement de l’Etat grec devrait atteindre les 200% dans les deux ans à venir !

    En résumé, ce qui est imposé à la Grèce en pure perte pour elle est une perte de souveraineté, le retour de la Troïka et de ses « hommes en noir » à Athènes, une austérité et une récession aggravées.

    • ...nous considérons comme indispensable la mise en œuvre d’un projet de développement des capacités productives du pays.

      Cinq principes nous semblent devoir guider la définition d’un tel projet :

      Recouvrer la souveraineté politique et économique du pays
      Développer la démocratie dans tous les domaines de la vie politique, économique et sociale,
      Répondre aux besoins fondamentaux du peuple grec, en valorisant le travail et les compétences de tous,
      Protéger la nature et plus généralement tous les biens communs,
      Favoriser le développement des territoires, les économies de proximité.
      Sur la base de ces principes, l’enjeu consiste à développer l’industrie et l’agriculture grecques dans leur ensemble en tirant parti des nouvelles technologies : soutien des activités agricoles et agro-alimentaires (agriculture biologique et « raisonnée », etc.), de l’activité de rénovation de logements (utilisation de nouveaux matériaux, etc.), promotion des économies d’énergie (réseaux intelligents, isolation, etc.) et des énergies renouvelables (éoliennes, photovoltaïque, etc.), des industries liées à la santé (biotechnologie, nanotechnologies, etc.) , de la filière textile-habillement (nouveaux matériaux, textiles techniques, etc.), des matériels de transport (petit véhicule propre électrique ou hybride, transports collectifs économes, etc.), , de la construction/réparation navale (nouvelles modalités de propulsion, etc.), etc.

      Un modèle de développement pour la Grèce ne peut s’appuyer sur une vision moniste fondée uniquement sur l’initiative privée ou bien seulement sur la propriété publique ou encore exclusivement sur l’économie sociale et solidaire. Le nouveau modèle de développement de la Grèce doit être fondé sur la diversité des formes d’économie combinant les initiatives privées, un secteur public rénové et un tiers-secteur performant. (...)
      Gabriel Colletis, Professeur à l’Université de Toulouse 1-Capitole
      Et Ioannis Margaris, Docteur en Energie et Technologie de l’Université Technique Nationale d’Athènes (NTUA), Post-Doc (DTU)

  • BALLAST Yanis Varoufakis : « Que voulons-nous faire de l’Europe ? »
    http://www.revue-ballast.fr/yanis-varoufakis

    Nous sommes devenus ce stupide continent, et nous avons un euro très mal adapté à nos besoins. En attendant de le rendre viable, peut-être aurons-nous besoin de devises parallèles. Peut-être avons-nous besoin, d’ailleurs, non pas tant de devises que d’un système de paiement parallèle, d’une sorte de version locale de liquidité, libellée en euros. Je pense que nous en aurons besoin. Et j’ai publié récemment, dans le Financial Times, un article1 dans lequel j’explique ce qui se passerait dans ce cas, ce qui se passerait en France. Rendre quelques degrés de liberté aux gouvernements nationaux sans sortir de l’euro ni même créer d’autres devises, créer plutôt un système parallèle de paiement utilisant l’euro comme unité de compte — c’est possible. Pour moi, c’est ce qu’il faut faire, dans le même temps que l’on essaie de créer une coalition européenne pour réparer les dégâts politiques et économiques, et notre monnaie elle-même.

    #euro #Europe #monnaie

  • Grèce - Élections contre Démocratie | Okeanews
    http://www.okeanews.fr/20150901-elections-contre-democratie

    Nous n’entrerons que très peu dans le sujet très intéressant des facteurs complexes qui expliquent la transformation ovidienne du premier ministre, cette œuvre de Circé qu’Homère, s’il vivait, incluerait certainement dans son Odyssée.

    Alexis Tsipras n’a jamais cru aux forces de son parti ni du pays ni à leur pouvoir de mener à bien l’œuvre de résistance et de renaissance nationales qu’il a lui-même revendiquée pour prendre le pouvoir qu’il voulait tellement. Mais, il ne s’agit nullement d’un imbécile, comme l’on pourrait qualifier d’autres premiers ministres. Il savait qu’il devait trouver quelque chose contre Merkel. De toute évidence, il s’est appuyé sur ce qu’il pensait pouvoir résoudre le problème : une partie de l’establishment financier américain et international. C’est de là que venaient - ou, pensait-il que venaient- les assurances qui ont entretenu sont super optimisme jusqu’au dernier moment à propos d’un accord. Il a ignoré le sens commun, les avertissements de nous tous, même les avertissements de Lafontaine et des dirigeants de Die Linke qui étaient mieux placés que quiconque pour prévoir exactement ce que feraient Merkel et Schäuble. Il a pris peur, il n’a jamais voulu se préparer et il ne s’est pas préparé, ni a-t-il préparé la rupture que provoquerait quasi-inéluctablement la revendication d’interrompre le parcours mémorandaire ou que rendrait nécessaire l’entreprise consistant à sauver le pays.

    Aujourd’hui, son gouvernement et lui-même, en personne, sont pieds et poings liés, prisonniers des puissances qui les ont « trompés » ou, pour être plus précis, qui les ont aidés à « se tromper ». C’est pourquoi le vice-président, Giannis Dragasakis, remercie le gouvernement des USA.

    #Syriza #Tsipras

  • Le vieux mal européen et la tentation de l’#extrême-droite | Blog YY
    http://blogyy.net/2015/08/26/le-vieux-mal-europeen-et-la-tentation-de-lextreme-droite

    Continuer à plaider la cause de l’Europe, envers et contre tout, devient périlleux pour ceux qui s’y risquent. En particulier au vu des derniers événements en Grèce. Cependant, le problème n’est pas nouveau. Il a juste changé de forme, en l’occurrence de représentation politique. Le fond est sensiblement le même depuis des siècles. Au-delà des apparences trompeuses et des devises glorieuses, le continent européen n’a jamais vraiment cessé de maltraiter son prolétariat et les autres régions du monde, depuis les tyrannies féodales, coloniales, industrielles, bourgeoises et guerrières. Certes, il y a eu quelques améliorations, comme celles apportées par le programme du CNR, mais elles ont, par la suite, été rognées et, surtout, elles n’ont pas profondément modifié la relation de l’Europe aux autres régions du monde. Du mur des fédérés aux fils de la Toussaint et de Germinal à la place Syntagma, la #gouvernance est restée la même : celle d’une #bourgeoisie hautaine qui n’hésite pas à employer la force quand elle le juge utile. L’attitude des dirigeants européens dans l’affaire grecque n’est en rien différente ou nouvelle. Seul le centre de décision s’est regroupé.

    • On mythifie le « programme du CNR » depuis des années. C’est du bullshit, une inversion complète des raisons dont la droite qui le dénonce et (avec la gauche) le combat en pratique (pendant qu’une partie de la gauche déplore, indignée, sa fin) sait, elle, que ce « programme » n’aurait jamais existé sans qu’une partie du peuple soit en arme et pas prêt à renoncer.

      Roosevelt, Friot, sortez de ce corps !

    • Or, le souverainisme populaire semble difficilement pouvoir échapper au cadre de l’Etat-nation, qu’il s’agisse de l’URSS et de la Russie, pour Jacques Sapir, ou de la France et de la Grèce, pour Frédéric Lordon, et de tout ce qui en découle : l’illusion démocratique, notamment sous sa forme électorale. Car, sous la défense des différents types de souverainisme gisent l’idée et l’illusion que la démocratie, les élections, en particulier, peuvent changer de façon sensible la donne des citoyens européens.

      Quand l’auteur parle de « l’illusion démocratique », fait-il un simple constat (genre, il n’y a plus d’autre choix) ou est-ce qu’il dénonce « politiquement » cet état de fait ?
      Quant à sa conception du souverainisme elle est très « euro-centrée ». Le mec semble avoir des œillères taillées à la mesure de son allégeance aux traités européens.

    • On ne peut pas définir, en effet, ce qui constitue l’espace de la souveraineté indépendamment des luttes qui permettent aux acteurs sociaux de dégager un espace de liberté. La souveraineté du peuple s’exprime lors de grèves et de manifestations, qui visent à améliorer les conditions de vie, et ces mouvements sociaux peuvent aussi bien se dérouler dans un cadre local (entreprise, municipalité), que national (secteur public et nationalisé) ou international (multinationales). Le cadre national n’est que l’un des espaces d’expression de la souveraineté populaire et, comme le montrent les expériences menées par Podemos à Madrid et à Barcelone, la souveraineté peut prendre la forme d’une « autonomie populaire » dans le cadre de laquelle les citoyens prennent en main leurs propres affaires au niveau local. Il en va de même pour les SEL (systèmes d’échanges locaux) et autres « comités de quartiers », qui voient le jour un peu partout.

      Rabattre la souveraineté populaire sur le cadre de l’Etat-nation conduit donc à fétichiser celui-ci comme forme d’expression privilégiée du politique. Dans une optique de gauche, marxiste, le schéma national n’a jamais constitué l’échelon pertinent d’analyse puisque ce sont les rapports sociaux de production qui formaient l’armature de la problématique et de l’organisation des luttes. L’émergence de la thématique souverainiste chez des penseurs de gauche, que ces derniers soient dévoyés ou non, ne traduit, au fond, que la dilution des rapports de production capitalistes [euh ben là, je souscris pas, ce serait avoir une vision figée du capitalisme, comme tout un pan du marxisme, ou adhérer à l’idée faible d’un post-capitalismen, ndc] sous l’effet du chômage et du précariat et l’exposition corrélative des travailleurs et des citoyens aux différentes formes de nationalisme qui fleurissent à l’(extrême) droite et à l’extrême gauche.

    • Les gens qui sont vraiment dans la lutte (comme C.Lapavitsas, l’économiste d’Unité Populaire en Grèce, S.Wagenknecht, porte-parole du groupe Die Linke au Bundestag en Allemagne, ou F.Lordon qu’on voit souvent à des actions et manifs de par ici) et qui sont favorables à la sortie de l’euro ne disent aucune des âneries que leur fait dire Amselle, dont l’article est d’une grande mauvaise foi.

      Cf, entre autres, http://seenthis.net/messages/400867 ou http://www.dailymotion.com/video/x15ac99_frederic-lordon-revenir-aux-monnaies-nationales-pour-refaire-un

    • Mais oui, @cie813 Amsellem est de mauvaise foi (oui, c’est de leuropéeisme à la Ration), pas tant pour les raison que tu dis que pour sa manière d’utiliser comme alibi gratis des « comités de quartier » comme preuve de la possibilité dune souveraineté populaire international et locale. Et alors, ça rend l’étatisme social démocrate de Lordon plus recevable ? Il le dit dans son bobino mediapart, « la souveraineté populaire est ce qui ajoute à la souveraineté nationale des dirigeants », c’est en gros la position implicite du NPA à sa naissance. Oui, il reste des gens pour essayer de revenir occuper cette place vide de la sociale démocratie, pour postuler un lien entre force de l’état et des couches sociales ouvrières, salariés ou populaires. C’est citer encore toute critique de l’état comme acteur constitutif, et non pas conjoncturel, d’une souveraineté du marché, dune fabrication perpétuelle de la concurrence (qui n’a bien sur rien de non faussée), Le souverainisme prêt à toutes les ralliement d’un Sapir est-il plus justifié du fait du centrisme de Amsellem ? Là où Amsellem se fout du monde c’est que si une telle réalité d’auto-organisation et de luttes conflictuelle existait, Siriza aurait peut-être été contraint de moins délirer sur le plan politique.

      Un groupe restreint de 6 à 10 personnes a depuis la victoire de Siriza dirigé la Grèce en se coupant non seulement de leur parti (ce qui se comprends vu les dogmatismes travaillistes, le mécanisme, l’avant gardisme dont ils sont pour l’essentiel issus), mais aussi de leur gouvernement pour former un directoire central tout à fait à l’image de ce que sont les niveaux interétatiques qui dirigent l’Europe ? Quant au rapport à la population, ni Castro, ni Chavez, et moins encore Sous commandant Marcos, non commandant tout cours, et se croire autorisé à commander sans obéir à rien. Au mieux un vote pour essayer de redonner de la légitimité populaire (façon référendum européen en France, ou primaires socialistes, pr prendre deux exemples opposés mais complémentaires du genre de mauvaise magie de ces démocraties) quitte à n’en tenir ensuite aucun compte lorsque le résultat pose des exigences.

      La question était pas et n’est pas de décider à la place de l’Europe de la punition d’une sortie de l’euro. Faire de la politique c’est transformer les questions rappelait Badiou (ça ne vaut pas accord que de le citer).

      Oui, la Grèce pourrait, comme le Danemark, cesser d’intégrer l’euro. Mais contrairement à ce que dit Lapavitsas (et tant d’autres) je ne suis pas du tout convaincu par les arguments « marxistes » qui mettent... l’économie au poste de commande, même si l’impéritie politique de Siriza est patente. Il y’a précisément des questions d’inventivité politique qui sont en jeu pour tous dans l’expérience grecque. Et ça commence par des clivages, pas l’entretien de l’unité nationale. Ce qui est en défaut c’est la politisation collective, massive, seule garantie éventuelle. On connait bien ça ici aussi, rien d’évident.

      Là-bas, cela supposait d’agir de façon dynamique sur des facteurs forts différents. Toute l’énergie a été canalisée sur le théâtre diplomatique européen. Rien en Grèce même, si ce n’est surfer sur des victoires électorales, sans agir sur un plan concret, local et international (et malgré ce goût de la caution électorale, on a vu ce que le mandat du OXI est devenu pour eux).
      Désenclaver la Grèce de l’euro, c’était la désenclaver du directoire européen, pas seulement y jouer un face à face où les Grecs comme (une partie des) autres européens se sont trouvés relégués en position de spectateurs (pas émancipés pour le coup : retour de la délégation des effets de tribune, et donc de l’impuissance de ces « masses » dont seule la crainte aurait pu guider l’eurocratie). Quand l’absurde Zizek, ce ressortissant du socialisme réel, dit alliance internationale sans tomber dans les rets de l’empire russe (en évoquant les trop lointains pays d’Amérique du Sud), ce n’est pas totalement dépourvu de sens ; qu’est-ce qui a été fait sur le paon international du côté des états (à part solliciter la bienveillance française...), et en terme de mobilisation internationale pour prendre à revers les états d’Europe ? Ici on sait (que ce soit dit explicitement ou pas importe peu, je prends le pari que tout mouvement réel qui surgirait ici sera, dans la parole du grand nombre, bien au delà des discours actuels, les miens y compris) que - quoi qu’en disent gaucho et syndicalistes de métiers- l’état Keyneysien reviendra pas, on sait qu’on est dans le régime de la dette matérielle ou morale, autrement que les Grecs et qu’une libération est à trouver, pas à sortir d’un chapeau gouvernemental ou partidaire ; quand Badiou dit « courage politique », ça peut passer pour trop altier et général mais cela doit s’entendre aussi sur le plan « intérieur ». En Grèce qu’a fait de sa victoire Syriza ? quechi en termes concrets. On a joué l’unité nationale, en surestimant le caractère néo colonial de la domination qui s’exerce là-bas. Celle-ci repose comme ici sur des larges couches de bénéficiaires locaux et/ou off shore.
      Le courage était de s’attaquer aux dominants qui ont joui de « l’état débiteur » (Streek) et de le faire (sur le plan foncier, pénal et fiscal, mais pas seulement) en s’orientant vers une capacité d’autosuffisance agricole, car un tel axe était sans doute l’une des seules manière de s’armer contre le chantage de la punition du grexit. Une gamme énorme d’initiatives auraient pu être prises, loin de ’autarcie à l’albanaise ou de la reconstruction post coloniale à l’algérienne pour envisager un autre développement, et avec lui un déssèrement de la contrainte monétaire ; c’est aux grecs et à qui coopérerait avec eux de le dire. Mais rien qu’en collectivisant la vente de l’huile d’olive (une prod que l’europe a subventionné jusqu’à en transformer les surplus en huile pour moteur..., énième exemple d’antiproduction capitaliste) et de fêta et en faisant des produits « antilibéraux » vendus à travers le monde, en restructurant le tourisme à coup de « couchsurfing » et d’autres modalités, il y’a fait de quoi imaginer plein de manière de requalifier la trop spectaculaire « politique du haut » et la trop embryonnaire misérable « politique du bas ».

      Sur ce plan politique toujours, la Grèce, elle hériterait de quelles forces si tout était pas tourné vers la grande méchante europe ? Schématiquement ça s’organise selon trois axes, dont les contradictions pourraient être motrices plutôt que d’être vues comme des obstacles. Les forces (plus ou moins) défaites mais réactivables à nouveaux frais du « mouvement des places » (démocratie de base, formulation d’autres problèmes publics par le grand nombre, comment peut-on se priver d’essayer une reprise d’un tel processus dans la situation actuelle ? ), celle de l’insurrection (attaquer le pouvoir, non sans retenue, en limitant sans cesse le niveau de violence exercée, pour ce que j’en ai vu, et sans avoir pour autant touché à celui de l’église, bref, là aussi avancées et clarifications restent possibles), celle de la constitution d’expériences locales de satisfaction des besoins (accueil et défense des réfugiés, soins, agriculture, etc) ou de refus des "solutions capitalistes (mines d’or, privatisation). Entre ces réalités et Siriza, rien, ou les urnes (l’isolement, quitte à ce qu’il soit renversé inopinément en un surgissement de la jeunesse et des prolos comme lors du dernier référendum).

      Qui peut croire que ces cadres gauchistes et ces staliniens ont oublié l’histoire de l’Europe et des alternatives institutionnelles aux prises avec le « mur de l’argent ».

      J’arrête là, encore une fois l’étatisme ne peut mener qu’à l’échec ou la restauration d’un capitaliste collectif. Surtout si on veut rien faire du fait que ce sont des états et plus tel ou tel état isolé qui exerce une forme nouvelle de souveraineté (antipopulaire et anti démocratique bien sûr).

      Quant à Lordon, passer de l’école de la régulation à une (sa...) lecture de Spinoza ou découvrir la constitution de 1793 ("est citoyen qui a mérité de l’humanité"), c’est parfait. Mais comme chez Streeker, ce qui revient en coulisses, c’est le modèle « eurocommuniste » italien des 70’, encore et toujours une pensée d’état, une pensée gestionnaire, un (impossible) capitalisme sans folie. Et pas la passion communiste.

      (J’ai bien aimé son lapsus sur Simondon. Il lui fait dire « transindividualisme » là ou Simondon a conceptualisé le transindividuel qui permet précisément de critiquer la notion d’individu en mettant l’accent sur les processus d’individuation...
      Simondon, Individu et collectivité. Pour une philosophie du transindividuel , de Muriel Combes, en accès libre ici http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4433.)

  • Temps compté
    http://www.greekcrisis.fr/2015/08/Fr0460.html

    Nouvelle campagne électorale grecque, placée sous le signe du Coup d’État européiste et permanent. Dernière pleine lune de ce mois d’août... et de SYRIZA. En deux semaines depuis l’adoption (anticonstitutionnelle) du mémorandum Tsipras, les cadres et les membres du parti de l’ex-Gauche radicale le quittent alors par milliers et par sections locales, départementales, voire régionales... quasiment en bloc. Métamorphoses d’Ovide face au... vide. Source : greek crisis

  • Lundi matin ! C’est presque la rentrée !

    Alberto Campi @albertocampiphoto et Cristina Del Biaggio @cdb_77 présentent chez ce bon vieux visionscarto.net le quatrième volet de la série de reportages (effectués en 2012) qui nous mène d’Istanbul à Patras en passant par Alexandropouli, Athènes et la région de l’Evros.

    http://visionscarto.net/a-athenes-survivre

    « ...À Athènes et Patras, ces « ghettos », d’où les migrants n’osent pas sortir et où le contrôle s’effectue par la violence de la police et des escadrons néonazis, étaient plus ou moins permanents en 2012. Les quartiers du centre ville d’Athènes, notamment, étaient concernés, là où les migrants arrivent encore aujourd’hui tant bien que mal à se loger, ainsi que les zones traditionnellement investies par les nouveaux arrivants, telles que le pont situé entre la gare et le siège d’Aube dorée, qui abrite des Maghrébins sans domicile fixe.... »

    #Migrations #Asile #Migrants #Réfugiés #Grèce #Ségrégation #Racisme #Extrême_droite #Athènes #Petrou_Ralli

    • On pouvait s’en douter puisqu’elle a été mariée à G.Lessing, diplomate est-allemand. Pour la petite histoire, G.Lessing est l’oncle (le frère de la mère) de Gregor Gysi, dernier secrétaire général de la SED, fondateur du PDS et de Die Linke. Il a maintes fois dit qu’il était très fier que « sa tante Doris » ait eu le Prix Nobel de Littérature.

  • « L’Europe doit abandonner l’euro »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/03/02/l-europe-doit-abandonner-l-euro_4585513_3232.html

    W.Streeck, tribune du Monde, 2/03/2015

    Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs

    #euro #Syriza #Grèce #Europe

    • C’est de début mars, mais je voulais l’archiver. Voilà :

      Si tout se passe bien, nous assistons au commencement de la fin de l’union monétaire européenne. « Si l’euro échoue, l’Europe échoue », disait Angela Merkel. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse. L’euro est en train de détruire l’Europe. Si l’euro échoue, il se pourrait quand même que l’Europe finisse par ne pas échouer. Ce n’est pas certain : les blessures qu’a causées l’union monétaire sont trop profondes.

      Avec l’arrivée au pouvoir en Grèce du parti de gauche Syriza, en alliance avec un parti groupusculaire d’extrême droite, le projet monstrueux consistant à greffer une monnaie commune à des sociétés ayant des économies différentes semble devoir connaître la fin qu’il mérite.

      On en avait pourtant fait, des tentatives ! On avait commencé par installer à la place des gouvernements élus des technocrates issus des bureaucraties financières privées et publiques, mais les peuples ingrats les ont renvoyés chez eux. L’ère de la docilité européenne est ainsi révolue : les institutions démocratiques ont rejeté les implants bruxellois. Et cela va continuer : en Espagne, le parti frère de Syriza, Podemos, enverra aux pâquerettes le Partido Popular.

      Personne ne peut savoir ce qui va sortir des négociations que l’on vient d’entamer. Syriza a des avis divergents quant à savoir si la Grèce doit rester ou non dans l’euro. Beaucoup de choses sont possibles. De l’autre côté, l’Italie et l’Espagne jurent qu’elles soutiennent la politique commune de « réforme » et de « sauvetage » – mais il est clair qu’elles réclameront pour elles les concessions que négociera la Grèce. Cela va coûter très cher au Nord. Syriza en chien démineur, chargé de repérer jusqu’où l’Allemagne est prête à aller pour préserver la cohésion de l’union monétaire ?
      Restrictions humiliantes

      Peut-être les artistes bruxellois de la négociation réussiront-ils à immobiliser la Grèce dans un premier temps et à faire passer l’été à l’euro. Cela produira peut-être l’effet collatéral désiré : provoquer la scission de Syriza et ruiner sa réputation auprès des électeurs. En menant à bien l’assainissement fiscal de la Grèce, puis celui, dès lors inévitable, des autres pays débiteurs, on n’aura rien gagné.

      Même si l’économie grecque se stabilisait à son niveau actuel, les gigantesques disparités que les « réformes » ont fait naître entre l’Europe du Nord et du Sud persisteraient, et cela vaudrait aussi pour l’Italie et pour l’Espagne si elles se rendaient « compétitives » au sens où l’entendent les normes de la Banque centrale européenne (BCE) et de l’Union européenne (UE).

      On réclamerait alors des compensations par redistribution ou par « relance » de la croissance, sous forme de crédits ou d’aides structurelles relevant de la politique régionale, ou du moins le rétablissement des relations telles qu’elles étaient avant la crise et le sauvetage : un conflit de redistribution déplacé au niveau des relations entre Etats. Et cette revendication, c’est à l’Allemagne qu’on l’adresserait, en même temps qu’à quelques pays de plus petite taille, comme les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande – la France intervenant alors comme « médiateur ».

      Ainsi débuterait un conflit durable qui provoquerait l’éclatement de l’Europe. L’Allemagne, le Nord, ne pourraient échapper aux négociations prévisibles. On peut s’attendre à ce que les bailleurs considèrent que les paiements qui leur sont réclamés sont trop élevés tandis que les pays bénéficiaires jugeront que l’argent ne coule pas assez, et seulement au prix de restrictions humiliantes de leur souveraineté.

      Ce conflit structurel existera tant que l’union monétaire subsistera. Si celle-ci ne se brise pas sur le conflit en question parce que les gouvernements s’accrochent obstinément à leur « expérimentation frivole » ou si le secteur allemand de l’exportation croit devoir s’accrocher jusqu’à la victoire finale à son « idée européenne », alors cet idéalisme provoquera l’éclatement de l’Europe. Mettre un terme, dès que possible, à l’union monétaire sous sa forme actuelle est donc avant tout dans l’intérêt, sinon économique, du moins politique de l’Allemagne.

      Haïe

      Dans les pays de l’espace méditerranéen, y compris en France, l’Allemagne est aujourd’hui plus haïe qu’elle ne l’a jamais été depuis la seconde guerre mondiale. L’injection financière de la BCE en janvier n’a eu qu’un seul effet certain : le sentiment de triomphe qu’a provoqué dans le sud de l’Europe la défaite allemande au conseil de la banque. Le héros de l’Italie s’appelle Mario Draghi, parce qu’on considère qu’il a pris les Allemands par la ruse et les a humiliés.

      Le dévalement européen de l’Allemagne est en bonne partie un héritage à long terme de cet « Européen passionné » qu’était Helmut Kohl. Quand des accords menaçaient d’échouer en raison d’un désaccord sur la répartition des frais, Kohl se montrait toujours disposé à payer la facture. Ce qui peut avoir été dans l’intérêt de l’Allemagne pour des raisons historiques, le folklore politique l’a porté au compte de convictions personnelles de Kohl, mais cette attitude a suscité des espoirs qui sont allés au-delà de son mandat.

      Pour les successeurs de Kohl de tous bords, les intérêts de l’économie exportatrice allemande et de ses syndicats justifieraient à eux seuls qu’ils fassent tout en vue de répondre à ces attentes et, le cas échéant, qu’ils financent seuls la cohésion de l’union économique européenne. Or cela, ces héritiers n’en sont plus capables.

      L’approfondissement du processus d’intégration, souhaité par nombre de bons Européens, a eu pour conséquence sa politisation et la naissance d’une opinion publique qui a mis un terme au « consensus permissif » sur la politique européenne d’intégration.

      Contrairement à ce que l’on expliquait, la vie publique européenne ne s’est pas installée sous forme de politique intérieure, mais d’une politique extérieure dans laquelle dominent les conflits entre Etats et où l’objectif d’une union sans cesse plus étroite, auquel on ne prêtait jadis qu’une attention secondaire, est devenu de plus en plus contesté. Au sein de l’union monétaire, les indispensables subventions d’intégration ont atteint un tel niveau qu’elles dépassent largement les possibilités de l’Allemagne.

      On peut considérer que le gouvernement Merkel serait volontiers disposé à faire payer un prix très élevé à ses contribuables pour imposer son « idée européenne » d’un marché intérieur supranational sans dévaluation pour les machines et les automobiles allemandes, et l’on peut en dire autant, même si c’est pour des raisons en partie différentes, de l’opposition rassemblée au Bundestag. L’émergence en 2013 du parti anti-euro AfD dans la politique intérieure allemande ne l’a toutefois pas permis.

      Catastrophe géostratégique

      Comme le consensus permissif a lui aussi toujours été lié à un système où tout ce qui devait servir l’intégration n’était pas connu du public, on pourrait continuer à travailler pour dissimuler les concessions allemandes dans de quelconques galeries technocratiques creusées en profondeur, ce à quoi se prêterait en particulier très bien la BCE. Mais cela aussi est devenu impossible avec les élections en Grèce.

      Les tiraillements auxquels on peut s’attendre autour du « programme de croissance », des remises de dettes et de la mutualisation des risques, d’une part, des droits d’entrée dans les gouvernements, de l’autre, se dérouleront sous l’impitoyable lumière de l’opinion publique, sous les cris d’alarme ou de triomphe, selon la situation, de l’AfD en Allemagne et de presque tous les partis dans les pays débiteurs.

      L’union monétaire a réduit à néant la politique européenne allemande et les succès qu’elle avait obtenus au fil de longues décennies. Si nous ne faisons pas attention, elle peut aussi à présent avoir des conséquences catastrophiques sur le plan géostratégique. La Russie est prête à accorder à la Grèce les crédits qui lui seraient refusés par l’UE.

      La même idée pourrait s’appliquer en cas de faillite de l’Etat grec ou si ce pays était exclu de l’union monétaire européenne. Si l’on en arrivait là, on se retrouverait face à une asymétrie aussi spécifique qu’unique : de la même manière que l’UE, encouragée par les Etats-Unis, tente de mettre un pied en Ukraine, la Russie pourrait travailler à établir en Grèce une tête de pont vers l’Europe de l’Ouest.
      L’instant de vérité

      Chacune des deux parties se verrait alors contrainte de remplir un puits sans fond dans la zone d’influence de l’autre (les Grecs auraient ici motif de s’étonner que Bruxelles, Berlin et compagnie aient encore de l’argent pour une Ukraine largement oligarchique, mais pas pour une Grèce dirigée par un gouvernement de gauche). De la même manière que l’Ouest a voulu étendre son emprise en direction de Sébastopol, avec son port militaire russe vers les mers chaudes, la Russie pourrait vouloir pousser la sienne vers l’Egée, espace de manœuvre de la 6e Flotte des Etats-Unis. Ce serait un retour aux conflits géostratégiques de l’après-guerre, qui virent, en 1946, l’intervention des troupes britanniques dans la guerre civile grecque.

      L’instant de vérité est arrivé pour une politique d’intégration européenne qui a échappé à tout contrôle, dont le moteur est le capital financier. Pour que l’Europe ne se transforme pas en un marécage d’incriminations réciproques entre nations, avec des frontières ouvertes et en courant à tout moment le risque d’être submergée de l’extérieur, il faut démanteler ce monstre qu’est l’union monétaire.

      Le démantèlement doit se dérouler sur la base du contrat social, avant que l’atmosphère ne soit trop empoisonnée pour cela. Comment s’y prendre : voilà ce dont on doit débattre. Il faut permettre aux pays du Sud une sortie en douceur, peut-être au sein d’un euro du Sud qui n’exigera pas de leur part des « réformes » détruisant leurs sociétés.

      Quant à ceux qui, au début de l’union monétaire, leur ont fait l’article en leur promettant qu’ils pourraient jouir sans fin des crédits issus des subprimes, ils doivent le payer, tout comme ceux qui savaient de quoi il retournait et n’ont rien dit. Au lieu de l’étalon-or de fait que l’on utilise dans le rapport avec l’Europe du Nord, il faut mettre en place un régime monétaire qui permette la flexibilité tout en excluant l’arbitraire. Les économistes sont de plus en plus nombreux à le réclamer, et l’on compte parmi eux des poids lourds comme l’Américain Alan Meltzer. Nous devons faire ce qui est nécessaire – non pas pour sauver l’euro, mais pour sauver l’Europe (Traduit de l’allemand par Olivier Mannoni).

      Wolfgang Streeck (Sociologue de l’économie et professeur à l’université de Cologne

    • Merci !
      Suis en train de lire son Du temps acheté, la crise sans cesse ajournée du #capitalisme démocratique sur le passage de l’état- fiscal à l’#état_débiteur, qui comporte pas mal de notations intéressantes (malgré le démocratisme un peu creux de l’auteur : "opinion publique, « citoyen », et toute la camelote associée). Amusé de voir les gvts de « #grande_coalition » décrits comme les plus fonctionnels pour obvier à l’illégitimité de la représentation politique et assurer la confiance_des_marchés (l’état débiteur est tributaire du citoyen -isolé et conduit à l’#abstention faute de pouvoir peser par le vote - et l’émergence d’un « peuple des gens du marché », comme le définit l’auteur). L’union européenne fait directement penser à cela, comme le cas allemand, et demain le Grec (?) où déjà pas mal de Pasok a intégré Syriza avant des alliances post électorales à venir. La crise radicale du PS français a des chances de se régler de la même façon. Malgré le bipartisme imposé par une constitution présidentialiste.
      #aide-en-tant-que-punition dit #Wolfgang_Streeck, une punition administré par une politique de la #dette qui est #interétatique. Le constat ressassé de l’"impuissance de l’état" est mis en en cause par l’existence de ce nouveau pouvoir des états.

      Ai bien aimé les passages où il renvoie dos à dos les caricatures nationalistes (Grecs et métèques sont des feignants à rédimer, Merkel et Allemagne, les nouveaux « nazis » de l’Europe), un type de vision destinées ( de Sapir à Mélenchon) à louper le pouvoir interétatique

      A-t-on accordé assez d’attention aux propos de Varoufakis indiquant que la « crise grecque » prélude à une (contre) réforme de l’#état-providence français ? A une homogénéisation de fait de la « politique sociale » européenne qui réinitie l’axe franco-allemand ?

  • En #Grèce, la #librairie d’#Exarchia, ou l’anarchisme des sens

    D’abord, le vertige. Ma première fois dans la librairie Ελεύθερος Τύπος (Presse Libre), ne dura qu’une poignée de secondes. Assez pour que mes yeux, même face à l’alphabet hellénique, repèrent Rimbaud, Baudelaire, Mallarmé, un Lautréamont en français... La fraîcheur bienvenue de ce petit bout de paradis auquel on accède en descendant quelques marches ne suffit pas à empêcher le léger malaise que m’imposa un mélange composé des 38 degrés athéniens, d’un souvlaki tout juste englouti et d’une veille alcoolisée. Fort heureusement j’habite à quelques pas, en plein cœur d’Exarchia, le quartier culte du centre d’Athènes, le quartier anarchiste, artistique, follement hétéroclite, libre. Et c’est alors que dansaient les murs tous aussi dégueulasses que magnifiquement recouverts de graffitis que je compris, ou, plutôt, que je choisis : je vivais là mon syndrome de Stendhal.


    https://www.actualitte.com/article/reportages/quartier-d-exarchia-quand-athenes-est-un-livre/59665
    #lecture #livre #graffiti #street_art #art_de_rue

  • Chili : à 50 ans de sa fondation, le Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) en héritage
    http://www.contretemps.eu/interviews/chili-50-ans-sa-fondation-mouvement-gauche-r%C3%A9volutionnaire-mir-en-h

    Il y a 50 ans était fondé, au Chili, le MIR (Mouvement de la Gauche Révolutionnaire). Après un retour sur la trajectoire d’une organisation au confluent de traditions politiques diverses mais enracinée dans le marxisme révolutionnaire, Franck Gaudichaud s’entretient avec Igor Goicovic Donoso, historien spécialiste de la violence politique et membre du MIR dans les années 1980-1990. Source : Contretemps

  • Must we rebuild their anthill? A letter to/for Japanese comrades by Silvia Federici and George Caffentzis (2011)
    https://libcom.org/library/must-we-rebuild-their-anthill-letter-tofor-japanese-comrades

    the threat the disaster at #Fukushima poses to international capital is not that thousands of people may develop cancer, leukemia, loose their homes, loose their sources of livelihood, see their lands and waters contaminated for thousands of years. The danger is that ‘caving in’ in front of popular mobilizations, governments will institute new regulations, scrap plans for more nuclear plants construction and, in the aftermath, nuclear stocks will fall and one of the main sources of capital accumulation will be severely compromised for decades to come. These concerns explain not only the chorus of shameless declarations we heard in recent weeks (bouncing from Paris and Rome to Washington) to the effect that the path to nuclear power is one with no return, but also the lack of any international logistic support for the populations living in the proximity of the melting reactors.

    #capitalisme #nucléaire

    • (Je poste parce que c’est bien, mais aussi parce qu’on a rencontré Silvia et George hier, au festival de littérature de Moss. Silvia en particulier nous a complètement bluffées. À 73 ans, une énergie incroyable.)

  • Grèce. La deuxième phase et les défis de la sortie de l’euro | Ensemble
    https://www.ensemble-fdg.org/content/grece-la-deuxieme-phase-et-les-defis-de-la-sortie-de-leuro

    Entretien de mars 2015 avec C.Lapavitsas, député et économiste de l’ex-Plateforme-de-gauche de Syriza, désormais fondatrice du mouvement d’Unité Populaire en vue des prochaines élections.

    Je pense qu’en tant que marxistes nous devons d’abord analyser la politique économique de la situation et non pas les rapports de force. Malheureusement, la gauche grecque et une grande partie de la gauche européenne procède en sens inverse.

    – Elle débute avec la géopolitique plutôt que l’économie politique ?

    La géopolitique et la politique locale. L’équilibre des forces politiques, car c’est à cela que le marxisme a malheureusement été réduit. Et lorsque vous faites cela, lorsque vous commencez par la politique – l’équilibre des forces internationalement et localement – il est facile de se nourrir de chimères. Il est aisé de commencer à penser que, à la fin, tout est politique et que l’on peut donc changer l’équilibre des forces politiques, que tout est réalisable.

    Je suis désolé : ce n’est pas le cas. Cela n’est pas du marxisme. En tant que marxistes nous sommes convaincus que la politique découle, en dernière instance, de la réalité matérielle économique et des rapports de classes. Il s’agit d’une affirmation très profonde de Karl Marx pour autant qu’elle soit bien comprise et que l’on n’en tire pas une compréhension mécanique. L’essentiel dans cette affirmation est que tout n’est pas possible au travers de la politique.

    Et c’est exactement ce à quoi nous venons d’assister. Pourquoi ? Parce que l’économie politique de l’union monétaire est fondamentale. Que nous le voulions ou non, l’Europe et la Grèce sont désormais insérées dans les limites de l’union monétaire.

    Malheureusement, une bonne partie de la gauche marxiste a prétendu que ce n’était pas le cas ou a mal compris l’importance de la monnaie dans ce cas. Cela n’a rien de surprenant : la gauche européenne ne comprend simplement rien en matière de monnaie et de finances. Elle le prétend, mais il n’en est rien.

    Je le répète : ce qui est réalisable ou ne l’est pas est déterminé au final par l’économie politique de l’union monétaire. Au sein des limites du capitalisme européen, bien sûr : le capitalisme est la caractéristique déterminante. Syriza vient de découvrir cela. Il est temps qu’elle reconsidère les choses et commence à envisager la manière de forger une politique et comment façonner son approche politique dans ces limites.

    Si elle souhaite atteindre politiquement autre chose, elle doit modifier le cadre institutionnel. Ce n’est pas possible autrement. Pour modifier ce cadre, il est nécessaire d’aller à la rupture. Vous devez rompre. On ne peut réformer le système de l’euro. Il n’est pas possible de réformer l’union monétaire. C’est ce qui est devenu très clair.

    #monnaie #marxisme #financiarisation #Keynes #NEP #Grèce

  • TLAXCALA : Grèce, phase 1
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=14300

    Entretien de janvier 2015 - à relire.

    Tsipras ou la direction du parti ont développé de nombreux niveaux de discours. Les deux principaux économistes du parti – Giannis Dragasakis et George Stathakis, véritables représentants des tendances les plus droitières de Syriza, d’une manière très directe pour Stathakis et d’une façon beaucoup plus manœuvrière pour Dragasakis – ont développé leurs propres approches distinctes sur les questions économiques. Des approches systématiquement différentes des décisions des congrès du parti ou de la position officielle du parti. Souvent, Tsipras a dû intervenir pour rétablir une sorte d’équilibre, mais ce processus signifie que la position initiale – la position adoptée par le congrès de 2013 – a été adoucie. Dragasakis et Stathakis, par exemple, ont déclaré qu’un gouvernement Syriza ne prendrait jamais de décision unilatérale sur la dette alors que les décisions de congrès du parti indiquaient explicitement que toutes les armes pouvaient être utilisées et que rien n’était exclu si un gouvernement Syriza était soumis au chantage de ses créanciers. Tous les deux ont souvent été ambigus, en fonction des interlocuteurs ou du public auxquels ils étaient confrontés, même sur la question de l’annulation des mémorandums ou de la demande de Syriza d’une annulation totale ou partielle de la dette.

    #Syriza #euro #dette #KKE #Grèce

  • Linke : Sahra Wagenknecht stellt den Euro infrage - DIE WELT mobil
    http://m.welt.de/politik/deutschland/article145454656/Sahra-Wagenknecht-stellt-den-Euro-infrage.html

    Entretien avec Sahra Wagenknecht qui devrait désormais diriger le groupe parlementaire Die Linke au Bundestag.

    « Ce qui apparaît, simplement, c’est que l’euro ne fonctionne pas, il produit toujours plus de déséquilibres économiques, et c’est en Grèce qu’on le voit de la façon la plus dramatique. C’est pour ça qu’il faut que s’ouvre à gauche un débat sur cette question : quelle marge de manœuvre peut avoir un projet politique contraire au mainstream néo-libéral en restant dans le cadre de l’euro : ne devons-nous pas remettre en cause de façon générale ce système monétaire ? »

    Sahra Wagenknecht renvoie aussi au projet écrit par les « 5 présidents » des institutions européennes - la Commission, le Conseil, le Parlement, la Banque Centrale Européenne et l’Eurogroupe. Avec ce document on voit clairement selon elle où nous « conduit le voyage avec l’euro » :
    "Ce qui est prévu, c’est de nouvelles étapes d’intégration qui supprimeront toute souveraineté nationale. Si à l’avenir la politique budgétaire mais aussi la politique salariale est dirigée par des technocrates européens, il n’y aura au bout du compte plus aucune place pour des décisions démocratiques, et les résultats des élections n’auront plus aucune importance nulle part, comme cela a été le cas ces derniers temps en Grèce.(...) Le président français F.Hollande lui aussi a renié toutes ses promesses électorales dès sa première année en fonction et imite à présent le programme allemand « Agenda 2010 » (le programme SPD-Verts du gouvernement Schröder du début des années 2000 qui ont conduit aux lois Hartz, etc - ndt). La même tragédie se joue en Italie. L’union monétaire rend si étroite la marge de manœuvre des gouvernements qu’on en vient à l’impossiblité d’agir, c’est une destruction insidieuse de la démocratie à l’échelle de tout le continent européen. Il faut que la gauche se pose la question de savoir si elle veut continuer à alimenter ce système ou si elle veut promouvoir un autre système monétaire et financier".

    „Es zeigt sich einfach, dass der Euro nicht funktioniert, sondern immer größere wirtschaftliche Ungleichgewichte erzeugt, und am dramatischsten zeigt sich das eben in Griechenland“, sagt die künftige Linke-Fraktionschefin Sahra Wagenknecht der „Welt“.

  • Dieux chthoniens
    http://www.greekcrisis.fr/2015/08/Fr0458.html

    Pour les rédacteurs de la revue politique (de gauche) “Unfollow” (numéro du mois d’août), ce mémorandum II est tout comme... un faire-part du décès de la Grèce, de sa démocratie, de sa souveraineté comme d’ailleurs de son économie. Sur internet grec, on ironise autant comme on peut sur le caractère totalitaire et concentrationnaire que ce mémorandum impose-t-il aux institutions démocratiques, au “Parlement” d’abord, en dépit hélas des (ultimes ?) efforts de résistance consentis par Zoé Konstantopoúlou. Efforts... alors payants, étant donné que la Présidente de l’Assemblée sera écartée des listes des candidats SYRIZA à la députation lors des législatives prochaines, d’après des sources de Maxímou (le Matignon) grec, citées par la presse cette semaine. Source : greek (...)

  • « Va te faire foutre, #Amazon » : Quand les grèves en #allemagne chamboulent le géant du commerce en ligne
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5152

    L’Allemagne des éditorialistes et des eurocrates béats est-elle bien le royaume des relations professionnelles pacifiées et du dialogue social harmonieux qu’ils ressassent ad nauseam ? Les salarié-e-s d’Amazon à Leipzig et […]

    #Récit_de_luttes #S'organiser #Grève #Luttes-sociales #précarité #Syndicalisme

  • Report from Greece : From Thessaloniki to Iraklion (Summer 2015)
    http://www.commonware.org/index.php/neetwork/607-report-from-greece-from-thessaloniki-to-iraklion-summer-2015

    Chronique des jours d’avant et d’après référendum, et intervention de Silvia Federici contre les illusions européennes de gauche

    The European Union has become a fetish for the Left, the ideological campaign of ‘Europeism’ has been successful, generating among most a great fear at the idea of leaving the eurozone.

    The Marxist autonomist Left is guilty of the same disease. The formation of a Eurozone has been hailed (to this day, see the recent conference on the crisis in Athens) as a terrain of working class re-composition, but actually we have seen that this has not been the case. Greece has confronted the battle with the European central bank and Bruxelles by itself. No mobilization, no significant expression of solidarity has cone from other countries. This lack of solidarity is especially worrisome, since the working classes of Europe have faced a decade and a half of austerity and structural adjustment and should know the implications of the disciplining of Greece.
    (...)
    From a class perspective the crisis is
    (a) the lack of coordination and solidarity among European working classes;

    (b) the inability of European working class to delink from capital and the political class, despite the obvious attack to which it is being subjected which will be generalized and intensified in years to come if the TTIP (Trans-Atlantic Trade and Investment Partnership) is realized;

    (c) the inability of the European left to distinguish between the Europe of the bosses and the Europe of the proletariat and its commitment to a Europeanism that is suicidal, preventing a ‘rupture.’ If Greece had left the Eurozone, it could have triggered a real process of re-composition, instead of being used to discipline all the workers in the other countries, who every night have been reminded of what can happen to them if they step out of line, and reject the reforms imposed on them.

    The only bright spot is the referendum, which was the first loud NO to globalization in Europe and, as some have noted, a Latin American moment in European class politics. The No! of Greece could have also begun a confrontation with EU politics that is now redirected against immigrants, as the case of Italy demonstrates.

    #luttes #Union_Européenne #OXI #Silvia_Federici

  • La Grèce vend ses aéroports à l’Allemagne / Sputnik France - Actualités - Prises de Position - Radio
    http://fr.sputniknews.com/international/20150818/1017618369.html

    On nous en parlait il y a trois semaines (http://seenthis.net/messages/392769) et bien c’est fait.

    L’opérateur allemand Fraport AG a acheté quatorze aéroports régionaux grecs situés sur des îles très fréquentées par les touristes, dont Corfou, Zakynthos, Kefalonia, Mykonos, Rhodes et Santorin, pour un montant total de 1,23 milliard d’euros.

    Ainsi, Berlin a fini par persuader Athènes de vendre des sites d’infrastructure convoités depuis longtemps par les sociétés allemandes. La majeure partie des fonds obtenus grâce à la privatisation seront destinés à rembourser les prêts octroyés à la Grèce par ses créanciers internationaux. L’Allemagne a quant à elle prêté 60 mds EUR à Athènes.

  • Arbeitsbedingungen in Baltimore : US-Protest gegen Fraport - taz.de
    http://www.taz.de/Arbeitsbedingungen-in-Baltimore/!5201464

    Fraport, le consortium allemand auquel le gouvernement Tsipras veut vendre les 14 aéroports régionaux les plus rentables de Grèce :

    "Qui veut savoir d’où vient l’extrême pauvreté à Baltimore devrait jeter un œil à l’aéroport international de la ville. Y travaillent des salariés dans les boutiques et les restaurants à fast-food pour un salaire horaire moyen de 8,50$, seule une petite minorité bénéficie d’une assurance santé et d’arrêts maladie ou de congés payés. Dans les jobs les plus mal payés, une énorme majorité de noirs.
    Le propriétaire de ces boutiques est une entreprise allemande. Le gestionnaire d’aéroports Fraport, dont les actionnaires sont en partie des entités étatiques allemandes, a repris la gestion de 4 aéroports américains, dont Baltimore.
    (...)
    (Pour une employée de la pizzeria de l’aéroport), des congés ne sont pas prévus. Son contrat de travail ne prévoit pas ça. Mais pour 40 heures de travail, elle a droit à une heure de pause. Elle les accumule pour qu’elles lui servent en cas d’urgence.
    (...)
    L’organisation pour les droits civiques NAACP a constaté des « inégalités » et des « discriminations racistes » à l’aéroport. Une lettre a été envoyée aux actionnaires principaux de Fraport, la ville de Francfort et le Land de Hesse pour améliorer les conditions de travail.
    Le syndicat « Unite here » essaie depuis des années de négocier une convention collective avec les propriétaires de l’aéroport...Quand l’été dernier Fraport a racheté l’aéroport, le syndicat a eu de nouveaux espoirs : parce que Fraport est majoritairement propriété du service public allemand, que l’Allemagne est le pays de la co-gestion et que l’entreprise a de l’expérience dans ce secteur.
    Pourtant le syndicat a vite déchanté face à Fraport et à sa filiale américaine Airmall... L’entreprise reproche au syndicat d’être « un fauteur de troubles ».

    Wer wissen will, woher die extreme Armut in Baltimore rührt, sollte einen Blick auf den internationalen Flughafen der Stadt werfen

    #Grèce #aéroports #Fraport

  • Greece has become the EU’s third protectorate | openDemocracy
    https://www.opendemocracy.net/can-europe-make-it/jan-zielonka/greece-has-become-eu’s-third-protectorate

    Les protectorats de l’Union Européenne dans les Balkans : le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine et désormais la Grèce.

    The EU looks increasingly like an empire, having just created its third protectorate in the Balkans. Greece will effectively be run by the EU the way Kosovo and Bosnia-Herzegovina already are.

    #Grèce #Bosnie_Herzégovine #Kosovo #protectorat #Union_Européenne

    • #Why_oh_why on se demande

      Why have Mrs. Merkel, Mr. Dijsselbloem and Mr. Juncker embraced these policies? Protectorates are by their nature utterly inefficient. Parachuted external envoys do not understand local culture, have no access to local networks, and apply solutions ill-suited to local environments. Cheating is the rule of the game in protectorates. The metropolis cannot admit its failure, and it therefore pretends that things are moving forward. The periphery cannot do without external help, but implementing imposed policies is not practical either. Even the most euro-enthusiastic observers stop short of arguing that EU policies in Kosovo, Bosnia-Herzegovina and now Greece are successful, but an exit strategy is feared even more than an ongoing stalemate.