Rumor

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  • Pierre France, La valse du taux de change au Liban
    https://www.facebook.com/story.php?story_fbid=pfbid0Us5G2PiSm8LMHoSwzhCgQ9Zu8yT7ypZhrCVdgjHZDBT5yUQ

    Il y avait cette semaine au Liban quelque chose d’inédit, passé dans les fils twitter, et qui a été majoritairement pris sous son angle tragi-comique : une note de restaurant, avec deux cafés identiques, et deux prix différents. Parce que dans la même journée la livre avait connu plusieurs augmentations. Cette note n’est pas tant le témoin d’une livre qui bouge vite, que d’une évolution des pratiques autour de ces fluctuations, à savoir le fait que désormais les prix s’adaptent en direct ou presque (notamment par la numérisation des menus, qui constitue un petit marché émergent de la crise). D’autres magasins affichent leur taux, par exemple en renouvelant sans cesse le post-it qui l’indique, tout en ayant désormais des prix fixes et imprimés comme tels en dollars.
    C’est un des petit détails auxquels on peut observer ce que veut dire le passage d’"un seuil" dans le cas de la monnaie libanaise - qui a encore une fois cette semaine fluctué de manière dramatique, atteignant les 60000 livres pour un dollar - pré-2019 elle était à 1500 pour un dollar, exactement 40 fois plus. Les seuils ne sont pas seulement des comptes ronds et des frontières qu’on pourra établir à posteriori pour de futures études, ce sont des lignes vécues, investies, anticipées, craintes, par rapport auxquelles les calculs ordinaires sont omniprésents et écrasants.
    Ces seuils étaient auparavant complexes à passer, on voyait la ligne avec inquiétude, avec l’hypothèse en suspension d’un moment où symboliquement le service (ce taxi collectif du quotidien) quitterait le domaine du 2000 livres libanaises, alors même que chaque jour la valeur de la course diminuait et que ce prix fixé depuis des lustres tenait bon. Ils sont au fil du temps devenus plus flexibles, moins dépendants d’une autorité qui annoncerait fataliste qu’il faut changer les prix (par exemple dans le cas des prix de taxis, un syndicat) ou les contrôlerait (le ministère du tourisme en 2020 qui a imposé aux restaurants un contrôle des prix). Ils sont devenus plus individualisés, moins réversibles aussi ; et avec cette flexibilité croissante s’installe des pratiques qui facilitent ces fluctuations, les anticipent dans des dispositifs techniques et des codes réinventés et admis par tou.te.s. La première chose admise étant désormais simple, mais avec des conséquences lourdes, à savoir que les prix changent et peuvent changer : en une semaine, le prix du bus numéro 4, l’une des seules lignes opérationnelles de Beyrouth a changé deux fois, 30,000 dimanche dernier, 35000 cette semaine. Auparavant, il avait changé en Juin 2022 (20,000), Mars (15000), Novembre 2021 (12000), fin-août (10,000), mi-août (5000), Juillet (4000), Mai (3000), précédemment entre 2019 et mai 2021 il n’avait changé qu’une fois (passant de 1000 à 2000).
    Il avait jusque là à chaque fois quelque chose qui ressemblait à un pas mal assuré et qui se jouait à contre-temps, quelques jours après les coups de folie et les variations les plus importantes, une fois que les choses se calmaient. Un changement résigné, gêné de la part de ceux qui le changaient, face à une fluctuation dont personne ne comprenait la logique, et qu’on attribuait surtout à des enjeux et des choix (géo)politiques, ou une minorité de salauds de profiteurs, plutôt qu’à l’effet cumulé de pratiques micro-économiques où chacun prend une part de responsabilité. Dorénavant, le changement se fait quasiment dans la journée même, ce qui veut dire qu’économiquement il accompagne quasiment le moment de fluctuation au lieu d’intervenir après, et donc ne favorise aucunement une retombée du taux de change, voire évidemment précipite le seuil qu’on veut éviter (ce qui a été le cas ces derniers jours quand on a atteint 48000 et que 50000 se rapprochait trop).
    Ce qui veut dire que le changement de valeur de la monnaie est aussi une question de participation bien plus large, un mouvement social sourd, au delà de l’aspect structurel et de la décision claire au fondement de ces derniers mouvements (une variation d’un des taux de change officiels, oui il y en a plusieurs en fonction de ce dont on parle, qui a fait bondir certains prix et certaines factures). Autrement dit il y a eu une socialisation à la crise économique, qui a des conséquences en retour.
    Conséquences conomiques mais aussi politiques. Les effets politiques de cette extension des pratiques et des calculs économiques à tout le monde sont potentiellement dramatiques : ces pratiques individualisantes, où chacun est en compétition avec chacun, de fait, pèsent nécessairement sur toute notion de citoyenneté et de co-dépendance, et servent totalement un régime libanais qui peut regarder chaque personne dans les yeux et tranquillement lui dire qu’il ou elle est désormais complice à s’empresser de changer ou rechanger son argent, de stocker son essence, de profiter de la dernière circulaire de la banque centrale poru récupérer son argent à tel ou tel taux, etc. C’est l’effet le plus pernicieux d’une pratique qu’ont inventé les milices pendant la guerre (que je pense avoir été bien plus structurante à l’époque que le jeu sur les identités confessionnelles, car plus quotidienne et en prise directe avec des éléments pratiques) : celui de transformer les obligations qu’elles ont pu imposer (notamment sur la monnaie et l’électricité) en preuve opposable, celle de la complicité passive, qui permet ensuite de reprocher à chacun « d’avoir fait ses choix », d’avoir participé même de loin, et en conséquent de ne plus être fondé à pouvoir se plaindre.
    A ce noeud politique démobilisateur, auquel il faut ajouter une variable temporelle (on n’a pas le temps de descendre dans les rues quand on le prend pour aller à la banque ou chez le changeur), s’ajoute une dimension très banale et quotidienne, qui démobilise aussi du fait du type d’interactions en face à face qu’on peut avoir quand on est pris dans une de ces périodes de fluctuations - qui sont un monde en soi et pas le tremplin de mobilisations qu’on rêverait de voir. Si l’on peut saluer l’écho que donnent à chaque fois les médias libanais, et les services de sécurité des ambassades et des organisations internationales, à chaque micro-mouvement et chaque blocage de route (au demeurant blocages souvent sans bloqueurs visibles, avec quelques poubelles renversées), laissant rêver à chaque fois (c’est l’exact contraire dans les autres pays de la région où rien ne doit être couvert) à un effet d’entrainement possible, suivant l’espoir que la petite mobilisation surcouverte pourrait créer la grosse - la vraie mobilisation sociale la plus courante est celle en direction de la banque ou du changeur - l’élément de base des mobilisations au Liban désormais n’est pas le cortège de manif, c’est la queue d’attente. Devant les banques, c’est un fabuleux moyen de discipliner et de faire attendre, d’individualiser les demandes, de contrôler les comportements. Là encore, les moments de gloire médiatisés, les quelques cas de braquages légaux par les propriétaires des fonds, cachent ça.
    Dans les bus pendant ce temps, le changement de prix se voit consacré par une nouvelle page imprimée, collée à l’appui-tête du bus, visible dès qu’on s’y assoie. Il n’est plus question, comme il y a quelques mois, d’ouvrir la porte à une négociation et une discussion comme j’avais pu l’observer quand une personne avait contesté le prix qu’on lui attribuait. L’écrit est un moyen de fixer des prix et d’éloigner la discussion, toujours en embuscade.
    Car tout le monde a bien compris ce qui se jouait dans ces seuils, où le discursif et le registre émotionnel font dangereusement irruption. Les passages de ces seuils ne sont pas des passages de lignes, mais des zones de flou, où notamment les interactions quotidiennes changent de nature, où l’argent n’a pas d’odeur mais il a soudainement un goût, se teinte d’émois particuliers et de sentiments : la honte de demander, l’énervement de se voir imposer un prix, la fatigue de ne pas savoir combien l’on paye cette journée là (et même pour ce qui est de la journée de jeudi dernier ce qu’on paie à cette heure là), la récurrence de la négociation, sa dépendance à une interaction qu’on saura mener (et qu’on peut perdre ou gagner à ce titre, surtout perdre à la fin de la journée où l’on est éreinté de trop d’économie pratique).
    On parle de la monnaie et de ses fluctuations en général, on discute de sa valeur ensemble pour se mettre d’accord sur un cas particulier ; on teinte le billet d’un peu de soi-même aussi. Soudainement une transaction qui était de l’ordre de l’habitude et du marchand, où aucune des personnes n’avait son mot à dire, peut dangereusement tendre vers d’autres situations qu’on reconnaît au passage, extortion, petite arnaque, mendicité, mais aussi charité, don et générosité. Chacun se voit personnellement impliqué et y plaque son interprétation, la situation en devient plus unique, et le prix plus fluctuant : c’est à ce titre par exemple que lorsqu’on monte dans un service, on ne sait plus combien l’on va payer, 50,000, 70,000, 80,000. Et probablement le chauffeur n’est pas tout à fait certain de ce qu’il va demander non plus, tout dépendant de la performance que chacun va donner. L’une des interactions les plus déchirantes désormais, c’est celle avec ces chauffeurs qui continuent à demander 50,000, comme si eux aussi étaient épuisés de demander plus et se protégeaient dans leur propre bulle - mais on est plus à une fiction près après tout.

    #Liban #Crise #monnaie #dévaluation #inflation

    • Sinon il est devenu clair que ces criminels (les gens au pouvoir) ont maintenant une façon bien rodée de procéder : ils augmentent brutalement de x% (on est passé de 30000 LL en été à 60000 environ aujourd’hui avec une très brusque accélération en quelques jours), avant de très légèrement diminuer (de 65000 maximum à 58000 LL aujourd’hui même - façon de dire qu’ils ont fait des concessions), puis ils maintiennent tel quel, en l’occurrence autour de 60000 LL pendant quelques mois, puis ainsi de suite.

  • Réforme des retraites : « Forcer les perdants de la mondialisation à travailler plus longtemps va attiser la colère sociale qui nourrit le RN » par Bruno Palier
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/12/reforme-des-retraites-forcer-les-perdants-de-la-mondialisation-a-travailler-

    Toujours sur le sujet des pigeons de la réforme des #retraites, et ses conséquences politiques

    Les moins qualifiés, les plus touchés
    Qui sera, dans ces conditions, le gagnant politique du passage à la hussarde d’une réforme impopulaire lors des élections de 2027 ? La principale opposition à la majorité actuelle n’est pas la gauche, mais le RN. Marine Le Pen a pris soin de s’opposer à cette réforme. C’est logique, puisque ses électeurs seront parmi les plus touchés. En effet, les études électorales montrent que le RN est le premier parti chez les ouvriers. Or ils figurent parmi les catégories sociales qui commencent à travailler le plus tôt et sont donc susceptibles d’avoir accumulé assez de cotisations autour de 62 ans, ce qui les mènera à travailler « gratuitement » (sans gagner de nouveaux droits à retraite). Ils sont aussi nombreux à faire partie des « ni en emploi ni en retraite », ces Français qui ont dû quitter le marché du travail avant 62 ans, et qui ne comprennent pas qu’on demande de travailler plus longtemps alors que les entreprises ont cherché à se débarrasser d’eux avant l’âge légal de départ.

    Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Retraites : « La réforme est courageuse et va être difficile »
    Du côté des femmes qui occupent les métiers essentiels de service aux autres, obtenir une carrière complète est déjà – aussi – presque impossible. Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques a montré qu’en 2015, un tiers des 1,4 million de personnes âgées de 53 à 69 ans (11 % des personnes de cette tranche d’âge) qui ne percevaient ni revenu d’activité ni pension de retraite, majoritairement des femmes, étaient pauvres et ne pouvaient espérer retrouver un emploi. Ces catégories professionnelles (ouvriers, aides aux autres) n’ont pas vu leur taux d’emploi augmenter dans les années 2010, alors que l’âge légal de départ à la retraite est passé de 60 à 62 ans.

    Ce sont donc les salariés les moins qualifiés, qui ont connu une carrière discontinue, à temps partiel, interrompue, incomplète, que la réforme va le plus toucher : ils devront travailler plus dans des conditions difficiles, ou attendre quelques mois voire quelques années de plus, au chômage puis au RSA, avant d’atteindre l’âge l’égal, en ayant vu leurs revenus baisser, de même que leurs droits à la retraite. Les mesures sociales annoncées n’y changeront rien. Seuls ceux qui auront une carrière complète pourront espérer toucher le minimum de pension de 1 200 euros.

  • Thomas Piketty : « Avec sa réforme des retraites, Emmanuel Macron va-t-il de nouveau se tromper d’époque en s’illustrant comme président des riches ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/01/07/thomas-piketty-il-est-temps-que-le-systeme-des-retraites-se-concentre-sur-le

    Je n’ai pas si cette chronique a déjà été référencée. Elle dit clairement qui seront les pigeons de la réforme des retraites, par delà la polémique sur la pertinence de l’affirmation que les 25% des plus pauvres sont déjà morts à 62 ans.

    Or, avec la réforme des retraites, le pouvoir s’apprête à faire tout le contraire. L’objectif affiché est de faire 20 milliards d’économies par an d’ici à 2030, afin de financer les autres priorités du gouvernement. Le problème est que ces 20 milliards vont peser entièrement sur les plus modestes. Actuellement, pour toucher une retraite à plein taux, il faut deux conditions : avoir l’âge légal de 62 ans et la durée requise de cotisations, qui est de 42 annuités pour ceux nés en 1961-1962 (et va passer graduellement à 43 d’ici à la génération 1973). Prenons une personne née en 1961 et qui aura donc 62 ans en 2023. Si elle a fait des études de niveau master et a commencé à travailler à 23 ans, il lui faut d’ores et déjà attendre 65 ans pour atteindre les 42 annuités.

    Autrement dit, la réforme consistant à repousser l’âge légal à 64 ou 65 ans n’aura par définition aucun impact sur ces personnes. Sur les 20 milliards, les plus diplômés contribueront exactement zéro centime. Par construction, ces milliards seront prélevés intégralement sur le reste de la population, notamment sur les ouvriers et employés, qui sont aussi ceux qui ont les plus faibles espérances de vie et qui souffrent déjà d’un système profondément injuste, puisque ce sont leurs cotisations qui financent les retraites des cadres à haute espérance de vie.

    Inégalités sociales
    Le gouvernement peut chercher à maquiller les choses : la réalité est qu’il a inventé l’impôt régressif pesant exclusivement sur les moins diplômés. Quand Elisabeth Borne annonce que personne n’aura à cotiser 47 ou 48 ans, elle ne fait qu’avouer que certains cotiseront 45 ou 46 ans, à savoir ceux qui ont commencé à travailler à 19 ou 20 ans et occupent souvent des métiers difficiles. Par définition, toutes les mesures d’atténuation ne pourront être financées que par les moins diplômés eux-mêmes. Cette réalité est tellement évidente que la réforme a uni contre elle non seulement la gauche, mais aussi l’essentiel de la droite : le Rassemblement national, bien sûr, mais également une part croissante des Républicains.

  • Climat : Sultan Al Jaber, le PDG d’une compagnie pétrolière émiratie, désigné comme président de la COP28 à Dubaï
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/12/climat-sultan-al-jaber-le-pdg-d-une-compagnie-petroliere-emirati-designe-com

    On pourrait croire à une plaisanterie, un ressort absurde pour dédramatiser une actualité climatique pesante. Il n’en est rien. La 28e conférence de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le climat, la COP28, qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï (Emirats arabes unis), sera présidée par Sultan Al Jaber, le ministre de l’industrie émirati et président-directeur général (PDG) de la compagnie nationale pétrolière Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc). Une nomination, officiellement annoncée jeudi 12 janvier, qui suscite l’incrédulité, le scepticisme ou la colère de nombreux experts du climat.

    C’est la première fois que le président d’un groupe pétrolier – et plus largement d’une entreprise – exerce cette responsabilité de chef d’orchestre des négociations climatiques, celui qui doit permettre aux 196 pays de trouver des compromis pour accélérer la lutte contre le réchauffement. Une double casquette qui pose question, alors que le dérèglement climatique est principalement causé par la combustion d’énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz.

  • Peut-on vraiment dire que 25 % des travailleurs masculins les plus modestes meurent avant la retraite ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/peut-on-vraiment-dire-que-25-des-travailleurs-masculins-les-plus-modestes
    https://www.liberation.fr/resizer/u3R2X22uB7OnfIfEXki5IntmUWM=/1200x0/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/AWLUZLGENRH37GBQPG3XXHJ4DI.jpg

    Peut-on vraiment dire que 25 % des travailleurs masculins les plus modestes meurent avant la retraite ?
    Laurent Berger a affirmé ce jeudi matin qu’un quart des hommes les plus pauvres qui travaillent n’atteindraient pas les 62 ans. Cet indicateur, qui ne concerne pas uniquement les actifs, a été contesté pour sa pertinence.

    par Emma Donada
    publié aujourd’hui à 7h16
    Le chiffre est avancé à chaque débat sur le report de l’âge légal de départ à la retraite. A 62 ans, 25 % des hommes les plus pauvres seraient déjà morts contre 6 % des plus riches. « Il y a 25 % des hommes qui sont les travailleurs les plus modestes [et] qui sont morts au moment d’arriver à la retraite. Il y a 6 % des travailleurs les plus riches », a ainsi affirmé, Laurent Berger, invité sur France Inter mercredi matin. Le patron de la CFDT déforme légèrement un indicateur mis en avant par Libération dans une infographie de décembre 2021 sur la base des données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui porte sur l’ensemble des hommes et non sur les « travailleurs ».

    Repris souvent à gauche par des responsables politiques, comme Anne Hidalgo et Manuel Bompard, ou sur les réseaux sociaux, la pertinence de cette statistique choc a depuis été remise en question par des économistes. Dans un billet de blog, les économistes Michaël Zemmour et Ulysse Lojkine estiment que ce chiffre de 25 % n’est « pas le meilleur pour parler de la retraite ».

    « Montrer l’inégalité devant la mort »
    L’étude de l’Insee qui comporte ce chiffre porte sur les écarts d’espérance de vie par âge et par sexe, entre les 5 % les plus pauvres et les plus aisés. « Selon les dernières données disponibles de l’Insee, à l’âge légal de départ à la retraite (62 ans), un quart des hommes les plus pauvres sont déjà morts (75 % ont survécu), alors que le taux de survie des plus riches est de 95 %. Ce n’est qu’à 80 ans, soit dix-huit ans plus tard, que le taux de survie des plus riches atteint ce niveau de 75 %. Sachant qu’à cet âge, moins de 40 % des plus pauvres ont survécu », écrivait Libé dans l’article accompagnant l’infographie.

    « A 64 ans, 71 % des hommes les plus pauvres sont encore en vie, 29 % sont déjà morts. A 64 ans, 94 % des hommes les plus riches sont encore en vie, 6 % sont déjà morts », écrivons-nous récemment. « Nous voulions montrer l’inégalité devant la mort en fonction du niveau de vie : c’est un repère », explique Julien Guillot, data journaliste chez Libération.

    Mais comme le remarquent Michaël Zemmour et Ulysse Lojkine dans leur billet, cet indicateur est une construction fictive, qui part du principe que les personnes auront, toute leur vie, les conditions de mortalité par sexe, âge et position dans l’échelle des niveaux de vie observées en moyenne pendant les années 2012 à 2016. Or ces données, à commencer par les conditions de mortalité, évoluent au cours de la vie. « Une part conséquente des personnes connaît dans sa vie des phases de grande pauvreté et des phases plus favorables, de telle sorte qu’on ne sait pas si 1 %, 2 % ou 5 % des personnes restent toute leur vie parmi les 5 % les plus modestes », estiment-ils.

    Par ailleurs, les 5 % des hommes les plus pauvres sont ceux qui ont un niveau de vie mensuel moyen de 466 euros par mois. Cette catégorie n’est donc « pas ou très peu en emploi, et à ce titre n’a pas ou très peu de droits à la retraite », objectent Michaël Zemmour et Ulysse Lojkine. Ce qui ôte un peu plus de pertinence encore à la présentation retenue par Laurent Berger assurant que la statistique concernait les « travailleurs ».

    Si l’on prend la catégorie des 25 à 30 % les plus modestes, dont le niveau de vie moyen est de 1 215 euros mensuels, environ 15 % des hommes sont décédés à 62 ans, contre 5 % chez les 5 % les plus riches.

    5,1 % des 43-58 ans décèdent avant la retraite
    Une autre étude de l’Insee aborde plus précisément les différences entre travailleurs modestes et plus aisés par type de profession. « On peut notamment estimer que, si les personnes avaient toute leur vie les conditions de mortalité par sexe, âge et catégorie sociale observées en moyenne pendant les années 2009 à 2013, 14 % des hommes ouvriers survivants à 35 ans décéderaient avant 62 ans, contre 6 % parmi les hommes cadres survivants à 35 ans (respectivement 6 % et 3 % pour les femmes) », indique l’Insee.

    Michaël Zemmour et Ulysse Lojkine observent aussi, en s’appuyant sur les mêmes chiffres, « que dans cette population, ceux qui meurent avant 62 ans sont déjà, pour la moitié d’entre eux, morts avant 55 ans […], bien avant la retraite à toute époque ». Autrement dit, si l’indicateur repris par Libération évoque les inégalités sociales face à la mort, il ne dit pas grand-chose de l’impact de l’âge de départ à la retraite sur la probabilité pour une personne modeste de pouvoir en profiter ou non.

    Ulysse Lojkine, dans une étude de septembre, s’intéresse plus précisément à la mort dans les années précédant la retraite. Selon lui, ce « phénomène [est] rare mais réel ». Suivant une autre méthode que celle de l’Insee, l’économiste estime que parmi les personnes âgées de 43 à 58 ans, 5,1 % décèdent avant la retraite. « Mais ce risque n’est pas également réparti […], il est largement concentré chez les plus modestes et chez les hommes », peut-on lire. Chez les hommes les plus modestes, le risque de décès se situe entre 13 et 9 % (6 % chez les femmes) contre 2 % pour les hommes des catégories supérieures (1 % chez les femmes). Par ailleurs, les hommes modestes ont beaucoup plus de risque d’avoir une retraite courte (de moins de dix ans), voire très courte (moins de cinq ans).

    • Libé joue son rôle de chien de garde au coin de la rue avec son bonneteau des chiffres "pas assez représentatif" mon cul.

      La réalité c’est que les pauvres meurent plus jeunes que les riches. Partout. Et que la masse des exploités est pauvre et bien plus importante que celle qui en tire profit.

      Et il ne serait pas difficile, sinon chiant et long, de reprendre chacun des arguments de droite de ces deux crétins d’économistes pour démontrer leur mensonges. Ne serait-ce que "« Une part conséquente des personnes connaît dans sa vie des phases de grande pauvreté et des phases plus favorables, de telle sorte qu’on ne sait pas si 1 %, 2 % ou 5 % des personnes restent toute leur vie parmi les 5 % les plus modestes », estiment-ils."
      Bonjour l’embrouille, Bourdieu nous a apprit au moins une chose : le déterminisme social. Et encore plus en France où quand tu es issu d’un milieu pauvre tu le resteras toute ta vie, les transfuges de classe c’est 1 ou 2% alors ressortir l’éculé selfmadetoimême ce n’est que du discours capitaliste de dominants où trône le sempiternel et mensonger "égalité des chances" et autre oxymore social de #leurre_macronien.

    • Libé a consulté les rapports du COR ? Ils ont plein de trucs sur l’état de la population.

      Sinon, c’est moi, ou cette réforme va juste passer crème et TG comme d’habitude ? Ok ça va manifester et faire grève par ci par là, mais ça donne l’impression que c’est plié d’avance, avec ou sans massage de Libé ou des autres ; Macron à le pouvoir et la majorité, il s’en sert, point.

  • Introduction. Intégration, inégalités et résistances dans le Nord du Maroc.
    http://journals.openedition.org/emam/4138

    C’est dans ce contexte de contestations sporadiques et d’intenses mutations, notamment liées à une mondialisation qui s’impose brutalement sur ces territoires, que cette livraison des Cahiers d’EMAM a pour ambition de réunir des contributions inédites sur la région nord-marocaine4 : en effet, comprendre les dynamiques territoriales à l’œuvre dans le Nord du Maroc, et ce dans une perspective pluridisciplinaire (géographie, économie, sociologie, anthropologie), permet de saisir les enjeux politiques, économiques et sociaux qui, aujourd’hui, façonnent et reconfigurent cet espace composite et contrasté, dont même les limites géographiques restent complexes à définir.

    #Maroc #Tanger #drogue

  • OMAN : QUAND PANDÉMIE ET TRANSITION POLITIQUE SE CONJUGUENT
    Une étude de Laurent Bonnefoy
    https://www.sciencespo.fr/ceri/fr/content/oman-quand-pandemie-et-transition-politique-se-conjuguent

    la pandémie de Covid-19 a précipité un changement dans les priorités mises en avant comme dans les politiques mises en œuvre. C’est ce basculement, nourri aussi par les bouleversements à la tête de l’Etat, qui m’a intéressé. Il s’incarne d’une part dans un discours de protection, si ce n’est même de care, qui fait la part belle à l’efficacité, à la science et qui entre notamment en contradiction avec les attentes de certaines composantes conservatrices du champ religieux. Ce basculement a ainsi imposé une mise entre parenthèses de toute pratique collective pendant de longs mois, conduisant à la fermeture des mosquées et à la relégation du discours islamique. La politique vaccinale, les nouvelles règles de mobilité (l’aéroport a été fermé, des couvre-feux ont été imposés), la place offerte aux soignants et au ministre de la Santé ont incarné cette transformation. Evidemment, celle-ci n’est pas spécifique à l’Oman mais elle demeure intéressante dans sa forme et ce qu’elle révèle des priorités du discours public et des politiques.

    D’autre part et de façon sans doute encore plus marquée, le basculement semble avoir engagé une remise en cause brutale de la place des travailleurs étrangers, transformant ces derniers en une variable d’ajustement tant sociale qu’économique. Enfin, on a pu assister au cours de la période à une forme de normalisation de la diplomatie omanaise, à travers par exemple un rapprochement avec l’Arabie Saoudite.

    Le lien vers le document PDF de l’étude est là : https://www.sciencespo.fr/ceri/sites/sciencespo.fr.ceri/files/Etude_263.pdf
    #Oman #COVID #migrations #sécurité #transition_politique

  • La Syrie paralysée par les pénuries de carburants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/26/la-syrie-paralysee-par-les-penuries-de-carburants_6155704_3210.html

    « La situation à Damas est désormais comme dans les autres villes du pays : on a une heure d’électricité puis cinq heures de coupure. Il est devenu quasi impossible de se procurer du mazout pour les générateurs ou de l’essence pour les véhicules, sauf à des prix exorbitants au marché noir, ce qui a conduit à une paralysie généralisée. Le gouvernement dit que c’est à cause des sanctions américaines », dit un Damascène qui a requis l’anonymat.
    [...]
    A défaut de recettes, le régime syrien multiplie les mesures d’austérité, alors que 90 % de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté. En février, 60 000 familles ont été retirées du système de carte de rationnement qui permet aux Syriens d’acheter des produits subventionnés – carburants et produits de première nécessité – chez des commerçants agréés. Les rations énergétiques sont de plus en plus contingentées, alors même que le prix des carburants a augmenté quatre fois au cours de l’année. Avec un salaire mensuel moyen d’environ 20 euros, la plupart des ménages syriens n’ont plus les moyens de se fournir au marché noir, où le litre de carburant a doublé à 2 euros le litre.

    La pénurie de carburants a provoqué de rares manifestations contre le régime Assad à Souweïda, dans le sud du pays, le 4 décembre. Leur répression a fait deux morts et des dizaines de blessés. « La crise a éclaté avec la dégradation de la fourniture en électricité et les pénuries de carburants. Cela affecte l’approvisionnement en eau, qui arrive par un système de pompes, et le prix des denrées alimentaires. On n’achète plus de viande ni de fruits », commente un habitant de Souweïda qui a requis l’anonymat. Pour la saison hivernale, le gouvernement a distribué 50 litres de mazout par famille à prix subventionné. « Ce n’est rien, il faut 200 litres à une famille pour se chauffer tout l’hiver. Certaines vont chercher du bois en forêt », poursuit-il.

    Jusqu’à dix ans de prison
    Dans cette région agricole, des exploitants mettent la clé sous la porte. « La culture de blé n’est plus rentable : le prix de production est trop élevé », ajoute l’habitant de Souweïda. Faute de farine, des boulangeries privées ont fermé dans tout le pays. Les commerces et industries tournent au ralenti. « On travaille trois jours par semaine, bientôt deux. Les employés n’ont pas d’essence pour venir et il n’y a pas d’électricité. Si on se procure du mazout au marché noir, le gouvernement nous accuse d’alimenter la contrebande », déplore un industriel de la région de Damas. Les contrevenants s’exposent à des peines pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.

    Les beaux quartiers de Damas ne sont plus épargnés. « Par chance, j’ai reçu mes 50 litres de mazout à prix subventionné, mais ils ont arrêté la distribution il y a deux semaines, certainement parce qu’ils n’ont plus de stock. J’en ai donné la moitié à un ami qui a des enfants. Ni moi ni mes voisins n’avons les moyens d’en acheter au marché noir », confie le Damascène, qui vit dans le quartier de Mazzeh. Début décembre, le ministre du pétrole indiquait que seulement 40 % des Syriens avaient reçu cette allocation.

    L’habitant de Mazzeh fait tout à pied dans la capitale syrienne. « Beaucoup de fonctionnaires, eux, vivent en banlieue. Ils passaient quatre à six heures dans les transports, dépensant des fortunes pour se rendre au bureau. Les bus affrétés par le gouvernement n’avaient parfois plus d’essence », dit-il. Les taxis, qui ne reçoivent plus que 40 litres d’essence à prix subventionné par mois, sont hors de prix. « Bon nombre de gens n’utilisent plus leur voiture et vendent leur part d’essence subventionnée – 25 litres par mois – à un prix inférieur au marché noir pour avoir un revenu stable. Ils peuvent en retirer 250 000 livres syriennes, le double de leur salaire de fonctionnaire », ajoute-t-il.

    Fin du monopole étatique
    « Sans solution politique, la situation va empirer à cause des sanctions américaines. La population en paie le prix, pas le gouvernement et ses profiteurs de guerre. Le gouvernement veut privatiser le secteur énergétique pour augmenter les prix et offrir une solution sur le dos de la population », estime l’habitant de Souweïda. En décembre, l’annonce a été faite de l’ouverture prochaine de stations essence de la société BS Company for Oil Services dans cinq provinces, alimentant ces spéculations. La société privée a été autorisée à doubler les prix de l’essence et du mazout qu’elle vend, pour le moment, en petites quantités hors du secteur subventionné.

    L’arrivée de cette société sur le marché fin 2018 avait mis fin au monopole étatique sur l’importation, la vente et la distribution de produits pétroliers. Enregistrée au Liban, la société, qui est liée, selon le journal économique en ligne Syria Report, aux frères Baraa et Hossam Katerji, a désormais un quasi-monopole sur l’importation de pétrole. Ce clan, originaire de la province d’Alep, a mis la main sur le secteur à la faveur de la guerre, organisant notamment les réseaux de contrebande de pétrole entre le nord-est de la Syrie et les zones du régime, après avoir joué les intermédiaires entre les forces kurdes, le régime syrien et l’organisation Etat islamique.
    Sous sanctions américaines, la fratrie Katerji est aussi associée à une autre société qui gère des raffineries de pétrole et produit des dérivés pétroliers. En décembre, elle a vendu la moitié des parts à une société enregistrée en Russie, propriété d’un homme d’affaires syro-russe dont elle est proche. Selon l’expert Karam Shaar, « il y a des signes indiquant que les Katerji essaient de trouver d’autres routes d’approvisionnement, peut-être la Russie, qui cherche de nouveaux débouchés à son pétrole du fait des sanctions internationales ».

    #Syrie #rationnement #pénurie #électricité #carburant #farine #pauvreté #révolte

  • An Academic Is Fired Over a Medieval Painting of the Prophet Muhammad - New Lines Magazine
    https://newlinesmag.com/argument/academic-is-fired-over-a-medieval-painting-of-the-prophet-muhammad


    Un universitaire américain licencié pour islamophobie supposée, dénoncée par des étudiants et appuyée par l’administration de l’université, qui a estimée que le « respect des croyances religieuses est plus importante que les libertés académiques ». Cet article montre au contraire que l’image en question a été réalisée dans une intention « islamophile », que ce type de représentation a longtemps été commune de la part d’articles musulmans. La décision de l’université ne fait que légitimée les vues théologiques les plus rétrogrades. Même aujourd’hui des artistes musulmans représentent le prophète.
    #islamophobie #littéralisme #art #liberté_académique

  • Augmentation des frais d’inscription à Sciences-Po, vers la marchandisation des études supérieures ? – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/augmentation-des-frais-dinscription-a-sciences-po-vers-la-marchandisation

    L’augmentation des frais d’inscription de l’établissement risque d’accélérer la dynamique inégalitaire à l’oeuvre dans le secteur, estiment le sociologue Hugo Harari-Kermadec et l’économiste David Flacher.

    Sciences-Po pourrait augmenter ses frais d’inscription jusqu’à 9,46 % l’an prochain. En poursuivant sa course en avant, l’école reproduit les travers et les échecs que l’on peut observer à l’étranger. Alors qu’elle devrait être à la pointe de la réflexion politique, l’institution manque de vision et fait preuve d’un redoutable individualisme. L’école manque de vision en feignant de méconnaître l’histoire de la marchandisation de l’enseignement supérieur. Elle bégaye pourtant, du Chili à l’Angleterre en passant par l’Australie ou Singapour.

    Dans tous les pays qui se sont engagés dans l’augmentation des frais d’inscription : lorsque la hausse se généralise, elle ne profite que partiellement aux universités, l’Etat se désengageant à mesure que les étudiant·e·s sont mis à contribution. Le basculement d’un financement par l’impôt, solidaire et progressif, à un financement par le marché accélère la dynamique inégalitaire : les établissements initialement les plus prestigieux sont ceux qui peuvent augmenter le plus vite leurs frais, alors que ceux qui assurent la massification de l’accès au supérieur n’héritent que de la baisse de dotation publique.

    Dans une logique d’accroissement de leurs financements par des frais d’inscription, les établissements qui le peuvent cherchent nécessairement à cibler des populations particulièrement solvables, au détriment d’une diversité sociale. Pour attirer ces populations, les établissements n’hésitent pas à faire des dépenses dont on peut douter de l’utilité pédagogique : des campus suréquipés, des dépenses de communication, des événements de prestiges... mais aussi des sur-salaires pour quelques stars, au milieu d’une marée de vacataires et de précaires.

    Les établissements qui augmentent le plus vite les frais d’inscriptions annoncent toujours une forme de redistribution en direction des plus talentueux parmi les moins favorisés socialement. Mais si quelques étudiant·e·s en bénéficient, leur nombre est nécessairement contenu pour ne pas mettre en péril les levées de fonds. Au final, même modulés en fonction du revenu, la grande majorité des étudiant·e·s payent, et payent cher. Ce qui explique aussi le déploiement, dans les pays qui généralisent les frais d’inscription, de mécanismes spécifiques d’endettement des étudiant·e·s. Enfin, l’augmentation des frais d’inscription s’appuie presque toujours sur le mythe que l’augmentation du moment n’en appellerait pas d’autres...

    Un effort limité de redistribution interne

    C’était la promesse du directeur de Sciences-Po lors de la première hausse de frais d’inscriptio n, dès 2004. Depuis, l’école semble épouser parfaitement ces grandes tendances que l’on observe à l’étranger : des bâtiments de prestige au coeur de Paris, des cérémonies dispendieuses, des sur-salaires pour certains professeurs, des promesses de stabilisation des frais toujours remises en cause : initialement plafonné à 4 000 euros, ils sont désormais annoncés à 14 437 euros l’an prochain . Le prétexte de la redistribution interne, entre étudiant·e·s riches et pauvres, n’a pas convaincu la Cour des comptes : cette priorité affichée initialement passe rapidement derrière les projets d’expansion.

    Cet effort limité de redistribution interne est d’autant plus grave que Sciences-Po jouissait d’une position initiale particulièrement privilégiée, financée par l’impôt, lui permettant d’attirer une population étudiante ultra-favorisée et solvable - 58 % d’enfants d’origine favorisée en 2005 (1), plus des deux tiers aujourd’hui. Son exemple est donc dramatique si on cherche à en généraliser le « modèle » : la plupart des établissements ne bénéficient pas des mêmes atouts, et la polarisation de l’enseignement supérieur ne pourra que s’accroître. Face à quelques établissements d’élite, financés par les plus riches et siphonnant les plus doués des classes populaires, la plupart des autres établissements devront se contenter des miettes.

    De ce point de vue, Sciences-Po comme Dauphine et plusieurs écoles d’ingénieur acceptent d’être le cheval de Troie d’une politique que les conseillers du président de la République théorisent et poussent avec constance depuis des années. Cette stratégie a été clairement formulée dans une note de l’équipe du candidat Macron rendue publique à la suite d’une une fuite de documents ( les MacronLeaks , en 2017). Dans cette note, Sciences-Po est prise en exemple : « Toutes les écoles, petites ou grandes, n’ont pas fait leur "révolution" comme Sciences-Po » en suggérant une généralisation, pour toutes les grandes écoles, « de droits d’inscription de l’ordre de 20 000 euros par an » . L’auteur de la note évoque le chiffre de 10 000 euros en master.

    L’idéologie néolibérale a percolé dans les plus hautes institutions

    Au contraire de son manque de vision et de son individualisme, il y aurait pourtant d’autres voies pour Sciences-Po : l’école - dans une démarche qui resterait néanmoins individualiste - pourrait démontrer la réalité de son excellence et de ses réseaux en répétant l’opération de la New York University, qui a rendu entièrement gratuit son prestigieux cursus de médecine en faisant appel à de généreux donateurs. Elle ferait ainsi passer le même message que les frais d’inscription sont un problème. Elle pourrait aussi jouer plus collectivement, en prenant la tête d’une coalition embarquant les universités pour réclamer une augmentation significative des dotations publiques. La dotation par étudiant n’a cessé de baisser, et les universités, bien plus que Sciences-Po, sont touchées de plein fouet. D’autant que les sommes nécessaires ne sont pas mirobolantes !

    Mais, à moins de mobilisations massives, la bataille semble mal engagée. L’idéologie néolibérale semble avoir percolé jusque dans les plus hautes institutions publiques. La Constitution prévoit la gratuité de l’éducation. Le Conseil constitutionnel a récemment rappelé que ce principe s’appliquait à l’enseignement supérieur, tout en acceptant le principe d’une participation « modique » des étudiants. Mais le Conseil d’Etat a eu la tâche d’établir ce que « modique » signifiait et n’a rien eu à redire des sommes demandées par Sciences-Po. Passés par cette école à une époque où les droits d’inscriptions étaient faibles, ses membres n’ont visiblement pas voulu contrarier la stratégie de leur institution d’origine et les velléités de l’Etat d’augmenter massivement le coût de l’éducation pour les familles. Il est temps, plus que jamais, de prendre conscience de ce qui se joue à l’échelle nationale, à travers le cas de Sciences-Po.

    (1) « Sciences-Po : une forte ambition, une gestion défaillante », rapport de la Cour des comptes, 2012.
    #frais_de_scolarité #inégalités #université

  • Filmer la ville et ses acteurs ordinaires
    Rouba Kaedbey
    http://journals.openedition.org/echogeo/23977

    Cet article interroge l’usage d’une approche audiovisuelle dans le cadre d’une thèse en géographie et aménagement. En s’appuyant sur son expérience de réalisation, l’auteure défend l’idée selon laquelle le film serait un outil parfaitement approprié pour mettre en évidence des problématiques de la géographie sociale. Il rend visible et audible des aspects occultés de l’espace social, participant ainsi à la production de la connaissance. Sur le plan méthodologique, l’article met en évidence la façon dont les différentes phases de la réalisation du film, - du tournage jusqu’à la diffusion – servent à alimenter la thèse. Au-delà de ses atouts théoriques et méthodologiques, un film-recherche exige une démarche engagée dont l’auteure tente de montrer les différentes facettes.

    Réflexion très intéressante sur l’usage, les difficultés mais aussi les apports inattendus du film dans une enquête de sciences sociales
    #Beyrouth #hezbollah #racisme #éthique #migrations

  • La #dette_immunitaire : argument utile ou réalité scientifique ? | Le Quotidien du Médecin
    https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie/la-dette-immunitaire-argument-utile-ou-realite-scientifique

    CONTRIBUTION - La théorie de la « dette immunitaire » est née en 2021, dans un article d’opinion publié dans la revue « Infectious Diseases Now » par une équipe de pédiatres français. Elle a été ensuite reprise sur les plateaux télé et par les politiques, afin de justifier l’ampleur de l’épidémie de bronchiolite de l’automne 2022. L’hypothèse paraît séduisante, mais est-elle réellement fondée et que recouvre-t-elle exactement  ? Un groupe de médecins et de chercheurs remet en cause le concept.

    Au cours des deux premiers hivers de la crise #Covid-19, dans l’hémisphère nord, les cas d’infections par la grippe, le virus respiratoire syncytial (VRS) ou d’autres pathogènes respiratoires, ont beaucoup diminué ou leur temporalité a été modifiée, par comparaison aux années pré-pandémiques. C’est un fait, autant la protection conférée par le masque que les mesures de prévention contre les infections respiratoires ont rapidement atténué sa mortalité initiale de 1 % du Covid-19.

    La « dette immunitaire » est présentée par ses inventeurs comme la conséquence d’un « défaut de stimulation » du système immunitaire en l’absence d’agents pathogènes. D’être trop « inactif », il s’affaiblirait tel un muscle non sollicité, et la dette deviendrait la conséquence « logique » des mesures sanitaires (masques, distanciation, couvre-feu, etc.). Ses promoteurs affirment donc que le système immunitaire serait comptable d’une dette à l’égard des agents infectieux, se traduisant par d’importantes vagues épidémiques une fois les mesures sanitaires levées, d’où la recrudescence des bronchiolites, infections à streptocoque, etc.

    Cette dette concernerait l’immunité adaptative spécifique et l’immunité innée non spécifique. Le premier phénomène, appelé en réalité immunity gap (lacune d’immunité), et connu depuis les années 70, repose sur des mécanismes bien décrits et fait largement consensus. Si une proportion d’individus au sein d’une population est immunitairement naïve vis-à-vis d’un pathogène, cela expose toute la population à l’émergence d’une épidémie avec explosion du nombre de cas de la maladie associée, non pas à cause d’une augmentation de la virulence du pathogène, ni d’un « affaiblissement » du système immunitaire des individus naïfs, mais parce que le pathogène se propage facilement en l’absence de mémoire immunitaire spécifique (aussi en cas de couverture vaccinale insuffisante ou persistance limitée de la mémoire spécifique). Or, la théorie de la dette n’est pas équivalente à l’immunity gap, car ses auteurs postulent, sans le démontrer, un affaiblissement du système immunitaire inné (et non adaptatif) à l’échelle individuelle et non populationnelle.

    Non fondée scientifiquement et contreproductive

    Le concept « sexy » de dette immunitaire ne fait pas consensus car il ne repose sur aucune preuve épidémiologique ou expérimentale et souffre de nombreuses incohérences : 1) Le système immunitaire est actif en permanence, même en l’absence de pathogènes (immunité constitutive). Les pathogènes lui échappant suscitent en revanche une activation plus importante (inflammation), limitée dans le temps car elle produit des effets délétères. 2) Les systèmes immunitaires inné et adaptatif sont déjà fonctionnels in utero, sans avoir préalablement rencontré de pathogènes. 3) Le système immunitaire inné reconnaît les organismes étrangers par leurs caractéristiques moléculaires conservées, y compris pour l’immense diversité des non-pathogènes du microbiote, qui stimulent donc aussi le système immunitaire. 4) Personne n’a vécu depuis février 2020 dans un environnement aseptique : des micro-organismes partageant les mêmes caractéristiques sont partout (environnement, air, objets manipulés, personnes, sur et dans notre nourriture, etc.). 5) Les centaines de millions d’individus infectés au SARS-CoV-2 depuis 3 ans, dont 28 millions rien qu’en France en 2022, et les réinfections, témoignent de l’impossibilité d’une « non-stimulation » virale généralisée, à moins de supposer que le SARS-CoV-2 ne stimulerait pas le système immunitaire. 6) Les pays dans lesquels les mesures de protection n’ont pas été généralisées ne devraient pas connaître de « dette ». Or, la recrudescence de cas de bronchiolites liés à une infection virale (VRS, SARS-CoV-2, metapneumovirus, adénovirus, etc.) est également enregistrée dans les pays sans aucune politique de santé publique forte en faveur du port du masque chez les enfants (UK, Suède, certains États US).

    Recourir au lexique financier de la dette qu’il faut payer un jour ou l’autre est une façon de réinventer un phénomène immunologique connu (immunity gap) afin de lui adjoindre une double dimension, financière et in fine surtout morale, ce qui n’appartient pas au champ scientifique : la faute serait d’avoir eu recours à des mesures de prévention non pharmaceutiques. Or, cette théorie est précisément promue par des opposants de la première heure à ces mesures dans les écoles, les mêmes qui ont initialement été très réticents à la vaccination des enfants, car leur infection massive était supposée favoriser l’immunité de groupe.

    La théorie non démontrée de la dette immunitaire paraît donc actuellement surtout ad hoc et opportuniste, susceptible d’éviter de prendre des mesures peu populaires en une période où règnent l’oubli et le déni de l’épidémie.

    Des études scientifiques récentes (ici# ou là##) s’intéressent actuellement à la perturbation du système immunitaire suite au Covid-19, hypothèse encore peu évoquée hors du champ scientifique, ce qui pose question et doit tous nous alerter sur la nécessité de nous protéger en promouvant les mesures non pharmaceutiques pragmatiques et simples à mettre en œuvre, telles que le port du masque, l’amélioration de la qualité de l’air en zones à risques, ou l’élargissement des possibilités de travail distanciel en cas de symptômes, afin de protéger la population.

    # https://www.nature.com/articles/s41590-021-01113-x

    ##
    https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fimmu.2022.1034159/full

  • Au Liban, après un meurtre sauvage, un village se déchire sur la présence des réfugiés syriens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/14/au-liban-le-village-d-aqtanit-se-dechire-sur-la-presence-des-refugies-syrien

    Au Liban, après un meurtre sauvage, un village se déchire sur la présence des réfugiés syriens
    Des centaines de réfugiés qui vivaient à Aqtanit, petit village au sud-est de Saïda, ont été chassés, s’abritant dans les environs. Une poignée sont revenus.

    #Liban #racisme #chasse_à_l'homme #discrimination #migrations #pauvreté #réfugiés #Syrie

  • Degrowth can work — here’s how science can help
    https://www.nature.com/articles/d41586-022-04412-x

    The question is no longer whether growth will run into limits, but rather how we can enable societies to prosper without growth, to ensure a just and ecological future

    #services_publics #réduire_les_inégalités #économie_d'énergie #décarbonation #économiser_les_ressources #réduire_la_consommation

  • Après l’embargo sur le pétrole russe, l’Europe dans le brouillard
    https://www.mediapart.fr/journal/international/051222/apres-l-embargo-sur-le-petrole-russe-l-europe-dans-le-brouillard

    La réponse de Vladimir Poutine a été immédiate. Dès que l’idée d’un plafonnement du prix de vente de son pétrole a été évoquée par le gouvernement américain, il a fait savoir qu’il refuserait tout contrat aux pays qui tenteraient de lui imposer cette règle. Le Kremlin n’a pas varié de position depuis. « Nous n’accepterons pas ce plafonnement », a confirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, le 3 décembre. Il a indiqué que le gouvernement russe annoncerait ses décisions très rapidement.

    Certains analystes se prennent à espérer, tout comme le gouvernement américain, que le plafonnement « modéré » du prix du pétrole russe incitera Vladimir Poutine à adopter une réponse elle aussi mesurée, relevant essentiellement de la symbolique.

    D’autres affichent une position beaucoup plus pessimiste. Pour eux, le président russe ne peut qu’adopter une réponse dure. D’abord parce que le principe même du plafonnement, selon lui, s’inscrit dans une ultime tentative des pays occidentaux de reprendre la main sur un marché mondial du pétrole qui leur a échappé depuis longtemps, en imposant leurs conditions. Ce qui est inacceptable pour Vladimir Poutine. L’ensemble des pays producteurs, qui redoutent qu’à un moment ou à un autre les États-Unis cherchent à leur imposer le même genre d’impératifs, partagent l’analyse.

    Ensuite, relèvent ces analystes, Vladimir Poutine, dans cette guerre d’Ukraine, dans ses réponses aux #sanctions occidentales, fait preuve d’un irrédentisme sans limite : le rationnel n’a plus cours. Depuis l’invasion de l’Ukraine, le président russe a sacrifié sans hésitation une grande partie de son industrie gazière. Pourquoi hésiterait-il à faire de même pour son industrie pétrolière.

    « Nous vendrons du #pétrole et des produits raffinés seulement aux pays qui travaillent avec nous selon les conditions de marché. Même si pour cela nous devons réduire notre production », a précisé Alexander Novak, vice-président du gouvernement russe, le 4 décembre.

    Anticipant le durcissement, Moscou a adopté depuis le printemps toute une série de dispositions pour échapper aux sanctions occidentales et consolider son commerce de pétrole. Afin de ne plus dépendre du dollar, monnaie de référence dans les échanges pétroliers, la Banque centrale de Russie a mis au point avec la Chine et l’Inde des transactions en monnaie locale et des instruments financiers de conversion entre eux.

    Le gouvernement russe, par l’intermédiaire d’un de ses bras publics, a créé une compagnie d’assurance et de réassurance publique pour les #transports_maritimes et ses cargaisons de pétrole et de gaz, dans le but de contourner le veto des grandes compagnies d’assurance maritime britanniques et européennes. Le gouvernement chinois a déjà informé qu’il reconnaissait cette nouvelle compagnie d’assurance.

    Mais c’est surtout du côté des transports maritimes que le gouvernement russe semble avoir déployé tous ses efforts. Depuis l’été, une étrange frénésie sévit dans ce secteur : les pétroliers, les supertankers changent de main et de pavillon à une vitesse impressionnante. Chinois, Russes et Indiens achètent des bateaux à tour de bras. Mais surtout, nombre de bateaux sont devenus la propriété de personnes et de compagnies totalement anonymes. Selon Bloomberg, quelque 10 % de la flotte mondiale des tankers appartiennent désormais à des propriétaires inconnus, renforçant encore l’opacité du secteur.

    Si personne n’est en mesure d’évaluer les conséquences immédiates de l’#embargo européen sur le marché du pétrole, beaucoup ont déjà inscrit un autre rendez-vous pétrolier important dans les semaines à venir : le 5 février, l’Europe doit étendre son embargo à tous les produits raffinés en provenance de la Russie.

    Or ceux-ci constituent des approvisionnements essentiels pour les pays européens et les États-Unis, et notamment le #diesel. 60 % du diesel consommé en Europe est fourni par la Russie. Et il n’y a guère de moyens de substitution, d’autant que le diesel commence à manquer partout. « Dans les mois qui viennent, pratiquement toutes les régions du monde courent le risque de faire face à une pénurie de diesel », avertit Bloomberg.

    Aux États-Unis, les stocks de diesel sont à leur plus bas niveau depuis 1982 : ils sont à peine de vingt-cinq jours. En Europe, la situation est d’autant plus tendue que de nombreux outils de raffinage ont fermé avec la pandémie et n’ont pas rouvert après. Les mouvements de grève dans les raffineries en France et aux Pays-Bas ont encore aggravé les tensions. « C’est la pire crise dans le diesel que j’ai connue », dit Dario Scaffardi, ancien dirigeant du raffineur italien Spara.

    Or le diesel est indispensable dans les transports et nombre d’industries. Vladimir Poutine, qui a déjà utilisé le gaz, va-t-il se priver d’utiliser cette arme, pour mettre un peu plus les économies européennes à genoux, au moment où les opinions publiques redoutent déjà de manquer de gaz et d’électricité pour passer cet hiver ? Il semble déjà déterminé à faire payer un prix exorbitant à l’Europe. Et celle-ci ne paraît pas s’être préparée à y faire face.

  • Quelles sont les villes françaises les plus consommatrices d’électricité ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/quelles-sont-les-villes-les-plus-consommatrices-delectricite-20221206_ZBR

    les villes et les départements les plus consommateurs d’électricité par habitant sont situés dans le sud et l’ouest de la France, alors même qu’Aix-en-Provence, Bordeaux et Nice, les trois villes de plus de 100 000 habitants en tête du palmarès, ne sont pas réputées pour la rigueur de leurs hivers. A l’inverse, les villes de Saint-Etienne et de Mulhouse, largement exposés au froid hivernal, font partie des « grandes villes » les plus sobres du pays. En regardant le classement des 116 villes les plus peuplées de France (et non plus seulement celles comptant plus de 100 000 habitants), on retrouve cette partition entre le Sud et le Nord. Les cinq villes les plus consommatrices sont Fréjus, Cannes, Antibes, Montauban et Narbonne. Les cinq villes les moins consommatrices étant Nanterre, Belfort, Aubervilliers, Bobigny et Créteil.
    [...]
    seule [la] consommation d’électricité du secteur résidentiel (donc des logements des particuliers) a été prise en compte. A noter aussi qu’il s’agit de la consommation sur toute l’année, intégrant donc aussi bien l’été que l’hiver.

    Le premier facteur d’explication des résultats est le mode de chauffage. Si le chauffage du logement se fait au gaz, au fioul ou au bois, la consommation électrique liée est nulle - alors même que le chauffage représente 66 % de la consommation énergétique d’un logement, selon l’Ademe. Or, le mode de chauffage des bâtiments recoupe globalement la carte de Up Energies : selon une étude commandée par Butagaz et le Synasav (Syndicat national de la maintenance et des services en efficacité énergétique), les bâtiments des régions des façades atlantique et méditerranéenne du pays (bureaux inclus) se chauffaient à 39 % ou plus à l’électricité, contre seulement 21 % dans le Grand Est ou 26 % dans les Hauts-de-France.

    L’autre facteur explicatif majeur tiendrait à la qualité de l’isolation. « Les résidences dans le Sud ne se sont pas focalisées sur la qualité de l’isolation, alors que les maisons dans le Nord gardent plus la chaleur », explique Alexis Beaumont, citant notamment la finesse des murs, l’impact du vent ou la présence de nombreux chauffages d’appoint électriques. La climatisation, à laquelle les habitants de villes du sud de la France ont davantage recours est-elle aussi un facteur d’explication ? « L’impact de la climatisation (plus important dans le Sud, ndlr) existe, mais n’explique pas une telle disparité », ajoute-t-il.

    Ajoutons enfin que la dimension sociale s’ajoute évidemment à ces facteurs géographiques, la consommation électrique étant fortement indexée au niveau des revenus des ménages. Ce qui explique aussi qu’on retrouve des villes « pauvres » au bas du classement, et des villes « riches » à son sommet.

    #électricité #énergie #chauffage #sobriété #inégalités_sociales #isolation

    • #climatisation certainement, mais cela recoupe ce facteur clé : la propension à consommer davantage d’une #classe_sociale,
      comme le montre cette carte, ce sont les logements les mieux construits et les mieux isolés, les logements de ceux qui skient, qui consomment allègrement le plus

      En 2020, la consommation par habitant dans le 16e arrondissement était de plus de 10 000 kwh contre moins de 2 000 khw dans le 19e. Apur

      #Versaillais #écologie #riches #bourgeoisie

    • Il y a une ruée vers les pompes à chaleur dans mon entourage proche. Aide de l’état oblige, certains en profitent, non sans avoir été encouragés de manières trompeuses, pour se reconvertir vers ce mode de chauffage. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que, plus la températures extérieure baisse, plus le rendement (COP) de ces pompes à chaleur fonctionnant par aérothermie diminue. Si la température passe en dessous de 0°C, le compresseur qui capte les calories de l’air est obligé de passer en mode dégivrage. Ce qui a pour conséquence d’augmenter fortement la consommation électrique. Et là, le COP peut même devenir négatif !

      https://www.quelleenergie.fr/magazine/pompe-chaleur-efficace-zero

      Le COP ou coefficient de performance d’une pompe à chaleur est un multiple de la puissance électrique consommée. Il détermine la quantité de chaleur produite à partir d’une quantité d’électricité donnée. Plus le chiffre est élevé, plus le système est performant. Exemple : avec un COP de 3, une pompe à chaleur consommera 3 fois moins d’énergie électrique qu’un équipement conventionnel de chauffage électrique direct (convecteur, grille-pain etc.). Ce qui ouvre a priori de substantielles économies par rapport à un mode de chauffage tout électrique.
      Il faut toutefois se garder d’extrapoler trop rapidement le COP nominal d’un appareil avec la consommation réelle d’un logement. En effet, le COP machine d’une pompe à chaleur, ou COP conventionnel, est mesuré par le constructeur entre de 7°C et 35°C. Cet indicateur permet de distinguer les appareils entre eux mais en aucun cas d’estimer la performance en situation réelle. Le COP saisonnier ou annuel de l’appareil, et a fortiori de l’ensemble de l’installation de chauffage (production, distribution, émission et régulation) dépendra, en effet, du climat tout au long de la saison considérée, mais surtout des conditions d’utilisation : écart de température entre sources, régime de fonctionnement de l’appareil tout au long de la période de chauffe.
      Le COP, ensuite, est d’autant plus élevé que l’écart de température entre sources sera faible, en vertu d’un principe physique indépassable. Quelle que soit la machine, la performance sera moins élevée si l’écart de température entre sources augmente. Ainsi il sera bien plus avantageux d’alimenter un plancher chauffant à basse température (25°C) qu’un réseau de radiateurs traditionnel à 60°C.

      En fait, on en revient toujours au même problème, plus la température baisse, plus tu consommes d’électricité. Sans compter que dans mon bled, le parc immobilier est vétuste et les bâtiments très mal isolés. Donc privilégier les travaux d’isolation avant de changer son système de chauffage. Mais ça, les arnaqueurs qui viennent démarcher les personnes âgées ne le disent pas.
      La transition énergétique ? Un système pyramidal soutenu par de l’argent public.

  • Faut-il espérer des #coupures électriques cet hiver ?
    https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7005796260355940352

    Faut-il espérer des #coupures électriques cet hiver ? Oui ! Même si ça semble paradoxal… et dès lors que c’est suffisamment préparé.
    ⚗️ Pourquoi ? Cela nous permettrait de tester notre dispositif de #délestage et notre capacité à nous adapter à une coupure de courant (collectivité, entreprises, commerces…), d’identifier les trous dans la raquette et de nous aiguillonner à être plus sobre…

    🔭 ❌⚡ Car il est tout à fait possible qu’on soit moins bien loti en 2023, 2024 … qu’en 2022 si on compare nos besoins croissants (électrification, véhicules électriques, hydrogène…) face à la décroissance de nos capacités de production électrique (parc nucléaire vieillissant, relève trop lente des énergies #renouvelables , sécheresse réduisant la production des centrales hydrauliques et nucléaires, coût accru du gaz pour les centrales thermiques…).

    L’émission (complète : https://bit.ly/dc_fiv_3011

    ) a été aussi l’occasion de rappeler quelques points sur nos besoins en électricité et les risques de coupure :

    ⚡➡️ ██ la distinction entre un #blackout (imprévisible, subi, sans différenciation…), d’un délestage (qui se traduit sous forme de coupures d’électricité planifiées et tournantes sur des poches de consommation, max 2h entre 8h et 13h et 18h et 20h sauf week-end et hors installations critiques avec une notification préalable des usagers)

    🏭 La réduction de consommation d’électricité (5 à 7%) provient principalement d’industriels qui ont dû réduire leur consommation en raison des coûts (ainsi que du redoux automnal).

    🚂 Par manque alarmant d’anticipation, on a dû redémarrer la centrale à charbon de Saint -Avold mais aussi importer de l’électricité produite à partir de mines à charbon allemandes !

    🎯 Pour terminer, la #sobriétéénergétique doit se faire dans des conditions soutenables pour les habitants (ex : températures trop basses avec des risques pour la santé) et en accélérant la #rénovation globale des bâtiments prioritaires (passoires thermiques occupées par des personnes touchées par la précarité énergétique, pour des écoles, EHPAD…), indispensable pour ne pas passer les prochains hivers dans des conditions dramatiques.

  • La vengeance de la bouillotte | LOW←TECH MAGAZINE
    https://solar.lowtechmagazine.com/fr/2022/12/the-revenge-of-the-hot-water-bottle.html

    Ces alternatives semblent inutilement complexes quand on les compare avec les bouillottes. Il y a plusieurs manières de réchauffer l’eau de façon high-tech comme low-tech, et les récipients peuvent être fabriqués dans des matériaux locaux.

    Néanmoins, ces études montrent que les sources de chaleur personnelles avec des effets similaires de ceux de la bouillotte pourraient permettre d’économiser beaucoup d’énergie tout en gardant et souvent en améliorant le confort thermique. Par exemple, une étude a révélé que baisser la température dans un bureau de 20,5°C à 18,8°C et donner à des salariés une chaise chauffante pour compenser la perte de confort, augmentait le confort thermique et diminuait l’usage de l’énergie de 35 %.

  • Une économie des communs négatifs
    par Alexandre Monnin- AOC media
    https://aoc.media/opinion/2022/11/28/une-economie-des-communs-negatifs

    L’écologie ne peut se penser comme un retour à la nature (ou à une époque antérieure, post industrielle, post-civilisationnelle, etc.) sous peine de porter avec elle un arrière-plan malthusien ou exterminisme.

    Son défi est désormais d’être une écologie des milieux impurs dans lesquels une part grandissante de l’humanité évolue qui cherche à négocier un passage étroit entre deux écueils : l’abandon brutal et immédiat des infrastructures, technologies et modèles – ce que j’appelle des communs négatifs – dont cette part croissante de l’humanité dépend un peu plus chaque jour, ce qui ne saurait se faire à très court terme, et le maintien de ces mêmes réalités à moyen terme.
    [...]
    La tentation est grande en effet, au-delà même des cosmologies, de puiser dans les savoirs du Sud générés en réponses à des situations de crises, situations dès lors valorisées au-titre d’une anticipation d’événements dramatiques à venir au Nord (hausse du niveau de l’eau, des températures, tropicalisation du climat, etc.).

    Les peuples autochtones ou les habitants d’Haïti seraient ainsi les éclaireurs des peuples du Nord, prenant les risques dont ces derniers entendent se préserver en observant la capacité d’adaptation des premiers.
    [...]
    Ceux qui pointent la responsabilité des pays du Nord ont tendance à rejeter le mot « Anthropocène » et à lui en substituer d’autres : Capitalocène, Anglocène, Androcène, etc. Il en existe mille et une variantes. On peut accepter cette responsabilité historique sans céder à l’ensemble des arguments des promoteur-ices de la notion de Capitalocène. Un point nous semble pourtant décisif : loin d’être une avant-garde, il faut penser le Nord Global comme le porteur et le témoin des futurs obsolètes, qui n’ont d’ailleurs, comme le souligne l’écrivain Amitav Ghosh[6], jamais eu vocation à advenir à l’échelle du Globe. L’échange écologique inégal, ainsi nommé par l’anthropologue Alf Hornborg[7], a vocation à le rester.

    Nul artifice ne permettra une généralisation à la population entière du mode de vie californien sans doute l’un des plus marketé à l’échelle du globe en dépit de sa nocivité fondamentale – pour prendre un exemple hélas aussi archétypal que caricatural. Si ces futurs sont obsolètes, il s’agit alors d’hériter à la fois de leurs matérialisations passées et des projets qui adviennent encore chaque jour en leur nom, les « ruines ruineuses » du présent et de l’avenir, à démonétiser symboliquement de toute urgence. Hériter du passé comme de l’avenir, dans un même geste.
    [...]
    Partant du principe qu’aucune transition ne pourra s’accomplir simplement en verdissant l’existant et que tout ne pourra être maintenu en garantissant les conditions d’habitabilité sur Terre, la redirection écologique pose la nécessité de procéder à des arbitrages démocratiques. Qui ne seront pas les mêmes partout et pour tout le monde car nous héritons collectivement des infrastructures de ce que le philosophe Olúfẹmi O. Táíwò[8] appelle the Global Racial Empire, qui opère une distribution des richesses, des biens de première nécessité ou des opportunités, tout à fait inégale.
    [...]
    comment faire changer la trajectoire de modèles (économiques, distributifs, juridiques, managériaux, etc.), d’infrastructures, de technologies non seulement vectrices d’inégalités mais qui détruisent l’habitabilité du monde ? Pour ce faire, il s’agit de les reconnaître pour ce qu’ils sont, de véritables communs négatifs ouvrant sur une nécessaire réappropriation collective à de multiples échelles. Surtout, il convient d’éviter un écueil majeur : les populations attachées, volontairement ou involontairement à ces réalités sont de plus en plus nombreuses, au Nord mais aussi dans le Sud Global, en dépit de l’immense hétérogénéité des situations, ne peuvent s’en extraire et s’en départir du jour en lendemain. En même temps, le business as usual est exclu à moyen terme. Tout l’enjeu consiste donc à emprunter une ligne deux crêtes entre ces deux écueils, qui sont aussi deux positions implicitement exterministes.
    C’est ici que doit s’affirmer le devoir historique des nations et peuples du Nord. Car il s’agit bien de prolonger le fil ouvert par les révolutions industriels et le régime métabolique minier[9] qui a consisté à tirer du sol de nouvelles sources d’énergie qui sont devenues à leur tour la matrice de nouvelles technologies, de nouvelles infrastructures et d’une nouvelle civilisation marquée par des modalités de subsistance impossible à congédier ou à prolonger.

    Des modalités de subsistance qui n’appellent pas nécessairement à passer uniformément sous les fourches caudines des limites planétaires mais à négocier précisément ce à quoi il faut renoncer et qu’il faut tâcher de maintenir pour que la recherche de capacités nouvelles de subsistance ne soit pas un eugénisme masqué des corps sains, enfin libérés des entraves de la Technosphère et rendu à une Nature accueillante.
    [...]
    Face à la dégradation de l’habitabilité, il s’agit d’opérer les nécessaires fermetures pour libérer des espaces où des milieux désormais impurs, comportant des poches de technicités mises par exemple à profits pour perpétuer des soins aux corps le nécessitant, pourront subsister.
    [...]
    Tirer le fil, donc, pour se positionner en arrière-garde d’un monde à venir, composant avec de multiples milieux interlopes.

    Ce rôle d’arrière-garde est généralement échu aux populations indigènes ou aux Nations en passe d’être engloutis par les flots ou sacrifiées pour le maintien du statu quo extractiviste. Têtes de ponts des changements induits par l’Anthropocène, privées d’avenir, et en même temps, avant-garde résiliente, malgré elles, au service des nations du Nord avides de mettre à profit les leçons ainsi glanées. Le statut d’arrière-garde doit être assumé. Prises dans un passé, un héritage, auquel elles se confrontent, les nations du Nord ont vocation à permettre à d’autres pays de représenter l’avant-garde de demain et de négocier avec cette modernité impossible selon leurs propres termes, en s’inspirant à leur guise des savoirs et des arts de la fermeture qu’il est impératif d’expérimenter aux Nord.

    Pour ne pas demander à d’autres d’être nos poissons-pilotes, pour ne pas attendre mais susciter ces bascules, à la fois politique et techniques, pour qu’un premier exemple, coupé de l’attente d’un retour sur investissement ou d’un avantage concurrentiel, ouvre la brèche nécessaire.
    [...]
    Au Nord, désormais, la vie bonne est celle qui prendra en charge les communs négatifs, qui travaillera à les démanteler proprement, avec soin. Premier exercice concret et constructif de réparation[10]. Manière d’assumer une responsabilité historique.

    #décroissance #post-croissance #anthropocène #effondrement

  • NewMed Energy CEO : Morocco will become the next energy hub - The Jerusalem Post
    https://www.jpost.com/business-and-innovation/article-722899
    https://images.jpost.com/image/upload/f_auto,fl_lossy/t_JD_ArticleMainImageFaceDetect/519627

    NewMed Energy is investing in Morocco, said Abu, in three areas – natural gas, renewable energy, and hydrogen. “We believe that Morocco has a vast potential for natural gas discoveries, primarily in the Moroccan Sahara,” he said.

    NewMed has recently signed an agreement with Enline, Israel’s leading renewable energy company, and will be working with them in MENA countries, including Morocco. The company is also involved in the extensive development of green and blue hydrogen in the region. “We are supplying an enormous amount of energy to our region, we want to be an important player in Morocco, and we are coming to invest,” he said.

    Le #pétrole, et plus largement l’#énergie, derrière le raprochememnt entre #Israël et le #Maroc comme le dit le titre de cet article en arabe ?
    https://www.raialyoum.com/%d8%a3%d8%b7%d9%85%d8%a7%d8%b9-%d8%a5%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84

  • Grâce à Poutine, le monde s’intéresse soudain à l’occupation israélienne
    17 novembre | Victor Kattan pour Haaretz | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
    https://www.aurdip.org/grace-a-poutine-le-monde-s.html

    Le monde a finalement reconnu le besoin d’interroger l’occupation israélienne vieille de 55 ans du territoire palestinien. Et l’avis rendu par la CIJ à l’Assemblée Générale de l’ONU aura des répercussions non seulement sur le conflit israélo-palestinien, mais sur la guerre de la Russie sur l’Ukraine.

    Le vote de la semaine dernière aux Nations Unies a marqué un tournant décisif. Pour la première fois, on demandait au principal organe judiciaire de l’ONU de donner un avis sur la légalité de l’occupation israélienne de 55 ans du territoire palestinien – à savoir Jérusalem Est, la Cisjordanie et la Bande de Gaza.

    La Commission des Questions Politiques Spéciales et de la Décolonisation des Nations Unies a approuvé un projet de résolution de neuf pages sur les pratiques et les activités coloniales d’Israël qui affectent les droits du peuple palestinien pour demander un deuxième avis consultatif – composé de deux questions – à la Cour Internationale de Justice. (...)

    #IsraelONU

    • Diplomatie. À l’ONU, le torchon brûle entre Israël et l’Ukraine
      Courrier International – 17 novembre 2022
      https://www.courrierinternational.com/article/diplomatie-a-l-onu-le-torchon-brule-entre-israel-et-l-ukraine

      Depuis le début de l’invasion russe, les relations entre les deux pays se sont fortement détériorées. Les autorités ukrainiennes reprochent à l’État hébreu de ne pas fournir d’aide militaire à Kiev, tandis qu’Israël accuse l’Ukraine de soutenir aveuglément les Palestiniens.

      (...) Dans le journal israélien Yediot Aharonot, le chroniqueur Itamar Eichner relève que “de toute évidence, l’Ukraine entend ainsi faire payer à Israël sa neutralité dans le conflit russo-ukrainien et son refus d’offrir un appui logistique et militaire à Kiev face à Moscou ”.

      Le vote de l’Ukraine à l’ONU a suscité la colère de Gilad Erdan, ambassadeur israélien à l’ONU, ce dernier accusant Kiev de s’aligner ainsi sur la position russe, “un comble”.

      Vengeance ou prévoyance ?

      Trois jours plus tard, le 14 novembre, l’Assemblée générale confirmait un autre vote exigeant de la Russie le paiement de réparations à l’Ukraine pour les pertes et les dommages infligés durant le conflit. Lors de ce vote, Gilad Erdan s’est abstenu.

      S’agit-il d’un acte de vengeance puéril de la part d’Israël, comme le qualifient certaines sources anonymes israéliennes ? ” se demande Itamar Eichner. Ce n’est pas impossible, “ mais d’autres sources estiment que s’il y avait eu une volonté de vengeance Israël ne se serait pas abstenu, mais aurait tout simplement voté contre la résolution relative aux réparations russes ”.

      En fait, explique le chroniqueur, l’État hébreu craindrait par-dessus tout que la question des réparations russes à l’Ukraine constitue “un précédent sur la question israélo-palestinienne et débouche à terme sur une exigence de réparations à payer par Israël aux Palestiniens ”.

  • Le développement des tiny houses met en exergue la politique raciste anti-Voyageurs.
    Thread by Rafumab on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1592448672750456832.html

    Car les lois et les règles créées contre l’installation et l’accès à la propriété des « gens du voyage » frappent directement ces « nouveaux nomades en tiny house ».
    Lorsque l’on vit dans un habitat mobile à usage principal d’habitation on ne peut stationner plus de 3 mois dans son propre terrain sans obtenir d’autorisation du maire.
    Or l’article relève (à juste titre) la frilosité des maires en raison de « vieux préjugés envers les gens du voyage, ou à la nécessité de réviser le PLU pour une poignée de demandes ».
    Dommage que ce développement n’aille pas plus loin par ce que moi ça me saute littéralement au visage. Surtout avec la phrase suivante : « Ce qui contraint les « tiny housers » à se déplacer tous les trois mois, à se mettre gentiment hors-la-loi ou à renoncer à leur projet de vie »
    Je crois que jamais personne n’aurait écrit ça pour un « gens du voyage ».
    Les Voyageurs ne sont ainsi jamais « gentiment hors-la-loi », mais plutôt « envahissants » dans des « installations sauvages et illicites », et coupables de « dégradations », de « troubles à l’ordre public » et « d’empoisonner la vie des riverains », des vrais gens quoi.
    Les Voyageurs ne sont pas « contraint à renoncer à leur projet de vie », mais ils sont plutôt « accompagnés vers l’ancrage et la sédentarisation » à travers des politiques publiques respectueuses de leurs traditions.

  • L’éolien en mer rapportera près de 800 millions d’euros à l’État pour 2022-2023
    Le Marin | Loïc FABRÈGUES | Mis à jour le 14/11/2022
    https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/energies-marines/leolien-en-mer-va-contribuer-pour-pres-de-800-millions-au-budge

    (...) Sur l’année 2022, l’éolien en mer participera à hauteur de 169 millions d’euros. Une somme qui correspond à la mise en exploitation depuis juin d’une partie du parc de Saint-Nazaire. Le montant devrait s’élever à 592,3 millions d’euros en 2023 avec l’entrée en pleine exploitation des 480 MW de Saint-Nazaire et le démarrage de la production des parcs de Fécamp et de Saint-Brieuc.

    Ces contributions s’inscrivent dans une hausse sans précédent des recettes issues des filières des énergies renouvelables dont le montant devrait atteindre près de 31 milliards d’euros pour les deux années. L’éolien terrestre en sera le premier contributeur à hauteur de 21,7 milliards d’euros. De quoi largement rembourser les 11,5 milliards d’euros versés depuis 2003 au secteur.

    L’explication à ce jackpot pour l’État est à mettre en lien avec la crise énergétique qui a vu s’envoler les prix de gros de l’électricité. Or, selon le dispositif du complément de rémunération qui régit les contrats de rachat de l’électricité, la prime versée aux producteurs d’énergies renouvelables pour maintenir un tarif de référence devient une recette pour l’État dès que le prix du marché est supérieur à ce tarif. Une autre raison réside dans l’augmentation des capacités de production pour l’ensemble des filières des énergies renouvelables.