• #Nantes : la police sera-t-elle entendue pour tentative d’homicide alors qu’elle a violemment dispersé le public de la Fête de la Musique, faisant tomber 14 (!) personnes dans la Loire à un endroit connu pour sa dangerosité ?

    Reportage en accès libre sur Presse Ocean : Nantes. Jets de bouteilles, lacrymo et chutes dans la Loire à la soirée techno - https://www.presseocean.fr/actualite/nantes-sauvetage-dune-dizaine-de-personnes-tombees-dans-la-loire-22-06-2

    Reportage version #paywall sur Ouest-France :
    Nantes. Vives tensions lors de la soirée techno quai Wilson - https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-vives-tensions-lors-de-la-soiree-techno-quai-wilson-6411435

    Témoignages sur la page hélas #Facebook de Nantes Révoltée :

     ? FÊTE DE LA MUSIQUE À NANTES : CHARGES ET LACRYMOGÈNES, DES FÊTARDS TOMBENT DANS LA LOIRE !

    Violences policières contre un Sound system sur l’île de Nantes. Nombreux blessés, et 14 personnes repêchées dans la Loire. Témoignages. -

    Pour la fête de la musique, les autorités nantaises ont mis les grands moyens pour gâcher la soirée : nombreuses patrouilles, police municipale et BAC omniprésente dans des camions banalisés. Dès minuit, des stands sont verbalisés et quelques fêtards arrêtés. Tout est déjà en place pour faire monter inutilement les tensions.

    Mais c’est sur l’île de Nantes que la situation manque de virer au drame. Comme l’an dernier, le long du quai Wilson, un Sound system diffuse de la musique techno. Gros succès au rendez-vous : des milliers de jeunes s’y retrouvent pour danser jusqu’au bout de la nuit. Mais c’est sans compter la répression aveugle qui frappe désormais tous les événements populaires. Vers 4H30 du matin, la police exige l’arrêt immédiat de la musique. Sans attendre, les forces de l’ordre gazent massivement, frappent, et jettent des grenades de désencerclement. Cette violence inattendue contre une foule majoritairement jeune et enivrée provoque un mouvement de foule très dangereux : de nombreux fêtards tombent dans la Loire !

    Heureusement, des bateaux de sauveteurs patrouillent le long des quais, et parviennent à repêcher les personnes dans le fleuve. Selon les pompiers, pas moins de 14 personnes ont été secourues dans la Loire.

    Nous avons recueilli plusieurs témoignages accablants.

    Une fêtarde nous écrit : « On s’est fait gazer, matraquer, on nous a lancé des grenades de désencerclement à la fête de la musique. Apparemment les organisateurs n’ont pas coupé la musique assez vite ... 3 personnes à notre connaissance sont tombées dans l’eau. On s’est pris des grenades et des gaz au bord de la Loire. Tout le monde avait un coup dans le nez. C’était la cata ! »

    Une personne, également présente sur les lieux raconte : « Ça c’est passé quand ils ont demandé de couper le son. Les organisateurs ont coupé, mais apparemment ils auraient fait chanter certaines personnes en remettant un peu de son. C’est la que ça serais parti. Il y a eu du gaz. Des personnes sont tombées à l’eau. […] Pour la suite je sais pas, mais pas mal de vedettes tournaient sur la Loire jusqu’à au moins 6H30 quand je suis parti. » Elle poursuit : « je crois que deux personnes se sont fait interpellées. Et un à été blessé à la tête par une lacrymogène. Perso je me suis fait agripper par un flic puis repousser en arrière parce-que j’étais trop près. "C’est encore un gaucho celui-là", le chef est venu et ma menacé de m’embarquer si je dégageais pas. »

    Un de nos reporters qui se trouvait sur place confirme : « cette nuit, gazage, matraques et crânes en sang. Tirs de grenades de désencerclement et de LBD. Un mec a pris 4 ou 5 balles, j’en croyais pas mes yeux. Plusieurs personnes obligées de sauter dans la Loire, invraisemblable ! »

    Enfin, un fêtard habitué des manifestations nantaises rapporte : « ce sont deux groupes du PSIG [Peloton de la Gendarmerie] qui sont arrivés appuyés par la BAC. Il y avait des CRS, des chiens … Ils ont gazé immédiatement et envoyé les chiens sur les gens. C’était vraiment sale, j’ai vu au moins 5 interpellations, des gens tabassés au sol. Au moins 15 camions de CRS sont arrivés. C’est débile de gazer juste à côté de la Loire, les gens étaient poussés par le gaz vers le fleuve. En plus il y avait des gens ’’défoncés’’. Forcément, des gens ont répliqué. Il y avait des rangées de LBD braqués sur les fêtards. J’ai vu des blessés par les tirs et les grenades. » Il conclut : « Même en manif je n’avais pas vu un tel déchaînement de violence gratuite. »

    La presse rapporte également qu’un DJ a reçu un coup de taser alors qu’il mixait encore.

    Un drame a donc été évité de justesse cette nuit à Nantes. Et selon tous les témoignages, c’est l’intervention violente et aveugle pour empêcher une simple fête de continuer qui semble être à l’origine de la mise en danger de milliers de personnes.

    En France, toute expression de rue, militante ou festive, est désormais combattue par les autorités.

    https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/photos/a.336512019718311/2278858022150358


    archivé : https://web.archive.org/web/20190622204616/https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/photos/a.336512019718311/2278858022150358

    ... avec en complément une vidéo inaccessible sans être connecté :
    https://www.facebook.com/294803323889181/posts/2280376201998540
    vidéo aussi disponible sur twitter : https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/1142821345912393728

    #police #violences_policieres #maintien_de_l'ordre

    • Un autre témoignage trouvé dans la partie « en attente » de @indymedianantes : Fête de la musique, Bilan sous les lacrymos
      https://nantes.indymedia.org/articles/45884

      Il fait référence à un appel à témoignage suite à la disparition d’un jeune, Steve, que personne n’a vu depuis, semble-t-il, voir l’appel relayé par Nantes Révoltée :
      https://twitter.com/Nantes_Revoltee/status/1142814217592029187

      extrait de l’article :

      État de choc après la charge éclair que les CRS ont effectué le long des quais Wilson, ratissant les sound systems comme des vieilles feuilles mortes jusqu’au bord de la Loire. Ou 14 personnes, selon les secouristes, sont tombées à l’eau ce soir. On viens de me signaler une disparition, un jeune homme de 24 ans, depuis la charge de la police. Si l’on sait que les chutes furent provoquées par le mouvement de panique que les forces de l’ordre ont généré, on ne sait pas les contextes précis. La police a commis une erreur impardonable en acculant la foule vers les hautes berges. Nous allons procéder a un recenssement de témoigages, une enquète au pres des pompiers, de la mairie, un placardage en ville, et au lancement d’une pétition pour leur faire répondre de cette faute.

    • Au sujet de la disparition de Steve, précision des Street Medic Nantes :

      Dans la nuit de vendredi à samedi, sur l’île de Nantes, la CDI (Compagnie Départementale d’Intervention), a attaqué à coup de grenades, gazs, matraque et semblerait-il de LBD, un sound system qui s’était mit en place quai Wilson pour la fête de la musique, provoquant d’importants mouvements de foule. Près d’une quinzaine de personnes auraient été secourues par les pompiers après des chutes dans la Loire.

      Vers 5h, quand les faits se sont déroulés, Steve dormait allongé par terre. Depuis, ses amis et sa famille sont sans nouvelles de lui.

      Aucun lien entre l’agression policière et sa disparition n’est pour l’heure avéré, la prudence est donc de mise afin d’éviter la propagation de rumeurs. Toutefois, si vous avez une quelconque information, témoignage ou autre qui pourraient aider à le retrouver, n’hésitez pas à en avertir ses proches > https://www.facebook.com/MorganSilver14/posts/2116485608479385

    • Nantes. Fête de la musique : des proches inquiets pour un jeune homme disparu | Presse Océan
      https://www.presseocean.fr/actualite/nantes-fete-de-la-musique-des-proches-inquiets-pour-un-jeune-homme-dispa

      Ce sound system a pris fin dans la confusion, vers 4 h 30, quand un des murs de sons installés pour la fête a refusé de couper le son provoquant une intervention de la police (Ndlr : la musique était autorisée jusqu’à 4 h, comme dans l’ensemble de la ville).

      ...

      Ce lundi matin à l’hôtel de police de Nantes, on confirme que la mère du jeune homme a signalé sa disparition au commissariat dimanche. Une enquête pour « disparition inquiétante » est ouverte.

    • Je suis sidérée par la communication du préfet. Enfin, je veux dire, par la continuité dans ce style de communication qui protège, systématiquement, la police, quoiqu’elle ait fait. J’espère vraiment que Steve va bien, que nous sommes tou-te-s en train de nous inquiéter pour rien (ça m’a réveillée en sursaut ce matin, je n’ose pas imaginer l’angoisse de ses proches.)
      D’autant que ça rappelle une très sombre histoire : la mort par noyade de Taoufik El-Amri en 2006 après un contrôle de police. Ils ne l’avaient pas signalé ni « sécurisé » malgré son état d’ivresse avancée... Ils ont fini par être un petit peu condamnés pour faux témoignage mais... ça ne l’a pas ramené, et on ne peut pas dire que la police locale se soit améliorée depuis côté « protection de la population ».

      L’affaire Taoufik El-Amri a eu lieu à l’hiver 2006. Un homme, le tunisien Taoufik El-Amri (1973-2006), disparaît la nuit du 22 novembre à Nantes, puis est retrouvé mort noyé en décembre dans la même ville. Après enquête, il apparaît que Taoufik El-Amri a été interpellé par un équipage de la Police nationale le soir de sa disparition, ce que les policiers en question ont caché. Les trois policiers sont finalement condamnés à deux mois d’emprisonnement avec sursis pour faux témoignage.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Taoufik_Amri

    • Nantes : au moins 14 personnes tombent dans la Loire lors d’une intervention de la police à la fin de la fête de la musique

      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/nantes-au-moins-14-personnes-tombent-dans-la-loire-lors-d-une-intervent

      En revanche, Claude d’Harcourt ne remet pas en cause la façon dont les forces de l’ordre sont intervenues : « Les forces de l’ordre interviennent toujours de manière proportionnée. Mais face à des individus avinés, qui ont probablement pris de la drogue, il est difficile d’intervenir de façon rationnelle. Et les individus eux-mêmes étaient non maîtrisables. »

      Le préfet reconnaît donc tranquillement qu’ils ont fait n’importe quoi et met tout sur le dos des victimes. Il évoque d’éventuelles poursuites.

    • Donc hormis un article de fact-checking dans Libé, parce que quand même c’est douteux cette histoire de flics qui pousseraient des gens à l’eau c’est pas possible, deux jours plus tard rien dans les médias nationaux. Mais à tout prendre, vu ce qui leur faut maintenant, ce serait presque préférable qu’ils n’aient pas à en parler.

    • Fête de la musique à Nantes : Castaner saisit l’IGPN après une opération de police controversée - https://www.europe1.fr/societe/fete-de-la-musique-a-nantes-castaner-saisit-ligpn-apres-une-operation-de-pol

      « À la demande du ministre de l’Intérieur, l’IGPN a été saisie sur les opérations de maintien de l’ordre à Nantes à l’occasion de la Fête de la musique », a déclaré le ministère de l’Intérieur à l’AFP. Dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de 4 heures du matin, les forces de police étaient intervenues pour mettre fin à une soirée électro qui se déroulait dans la ville, sur un quai de la Loire. Dans des circonstances encore floues, quatorze personnes sont alors tombées à l’eau avant d’être repêchées par les secours. Une personne est cependant portée disparue et une enquête judiciaire a en parallèle été ouverte sur cette disparition.

    • Toute honte bue, 48h après avoir terrorisé une bande de fêtard-e-s, les avoir gazé, leur avoir tiré dessus au LBD et les avoir acculés vers la Loire en pleine nuit au point où 14 ont été sauvés de la noyade par des pompiers... la @PoliceNat44 « s’inquiète »...

      [#AppelàTémoins] Steve MAIA CANICO est porté disparu depuis le 22 juin vers 4h00 Quai Wilson à #Nantes. Si vous avez des informations, contactez les enquêteurs. Merci pour vos partages.
      https://twitter.com/PoliceNat44/status/1143199623475007488

    • à l’instant 19/20 journal national
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/nantes-fete-musique-jeune-homme-porte-disparu-1689890.h

      Steve, 24 ans, n’a pas donné signe de vie depuis la fête de la Musique samedi au petit matin. L’ami qui l’accompagnait l’aurait aperçu une dernière fois vers 4 heures, avant la charge policière visant à mettre fin à une free party. Des recherches en Loire sont en cours.

    • VIDEO. Nantes. Personnes tombées dans la Loire après une charge de police : ce que l’on sait
      Emmanuelle VAN CAEMERBEKE. Modifié le 24/06/2019 à 19h44Publié le 24/06/2019 à 18h56

      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/video-nantes-personnes-tombees-dans-la-loire-apres-une-charge-de-police

      Quatorze personnes qui participaient à une soirée électro, vendredi 21 juin, ont chuté en Loire après l’intervention des forces de l’ordre lors de la Fête de la musique à Nantes. Depuis, un jeune homme est porté disparu et une enquête sur l’intervention de la police a été ouverte par le ministre de l’Intérieur.

      La Fête de la musique s’est mal terminée à Nantes. Alors qu’une soirée électro se tenait quai Wilson, un mouvement de panique s’est créé après l’intervention des forces de l’ordre.
      (...)
      Le commissariat de Nantes a indiqué, ce lundi 24 juin, l’ouverture d’une enquête pour disparition inquiétante. C’est la mère de Steve, un jeune homme, âgé de 24 ans, qui l’a signalé à la police.

      #répression_policière #Nantes #Steve

    • Fête de la musique à Nantes : Des participants à la free party témoignent après la disparition de Steve
      https://www.20minutes.fr/faits_divers/2548255-20190624-disparition-homme-nantes-inquiets-colere-participants-fre

      « On est arrivé vers 22h. Ça se passait super bien, il y avait une bonne ambiance. Steve n’avait pas particulièrement bu, il ne consomme jamais de drogue. A un moment, il nous a dit qu’il était fatigué. Il s’est posé dans un coin, près d’un mur de son surmonté d’un drapeau breton, pour se reposer. Je ne l’ai plus revu ensuite », raconte Anaïs, partie peu après 2h, alors qu’il y avait encore « énormément de monde sur le site ».

      « Il n’est pas rentré chez lui, il n’est pas allé au travail. Son portable est éteint. Il devait aller à un festival aux Pays-Bas le week-end prochain, ça lui tenait à cœur. Il y a quelque chose qui ne va pas », confirme Oriane. « C’est un garçon attentionné, très apprécié dans le monde de la free party. Ça ne lui ressemble pas du tout de ne pas donner de nouvelles », ajoute Salma, qui a quitté la soirée techno vers 4h du matin.

      /.../

      C’est à ce moment-là que la trace de Steve se serait perdue. « C’était le chaos. Personne ne l’a vu après », précise une amie d’autant plus inquiète que le jeune homme « ne sait pas nager ». Des témoins affirment avoir aperçu un homme se débattre à la surface de l’eau. « Quelqu’un m’a rapporté l’avoir suivi sur 50 m. Il lui disait d’essayer de rejoindre la berge, mais à un moment, il l’a perdu de vue », poursuit la même jeune femme qui « ne sait pas s’il s’agissait de Steve », ni si cette personne faisait partie des 14 à avoir été secourues dans la Loire par les pompiers.

    • Ce soir @radio_cayenne annonce que des gens ont été arrêté sur place et y’avait crainte de comparutions immédiates car des policiers ont porté plainte. A priori il n’y a pas eut de comparution aujourd’hui mais il va falloir suivre ça de près...

    • Texte trouvé sur la page de Emmanuel Moreira :

      Je pense aux 14 de Nantes, jetés dans le fleuve par la police pour avoir dansé. Et j’imagine une lettre.
      J’imagine une lettre aux directeurs et directrices des Centres Chorégraphiques Nationaux. J’imagine une lettre adressée à tous les chorégraphes. J’imagine leur dire que des gens ont été jetés à l’eau, dans un fleuve, parce qu’ils dansaient sans autorisation. Que cela a eu lieu à Nantes. Le 21 juin, fête de la musique. Qu’il ont été jeté à l’eau par la police et sauvés in extrémis par les pompiers. J’imagine leur dire qu’une personne est portée disparue depuis. J’imagine leur demander d’ouvrir d’urgence leurs lieux, pour accueillir tout ceux qui voudront danser, librement, sans répression et contre la répression. J’imagine leur demander de le faire ensemble, une même nuit, sur tout le territoire, à l’unisson. De faire cela pour protester contre une police et un pouvoir qui la protège. Contre une police qui jette dans un fleuve des gens qui dansent. J’imagine demander à tous les chorégraphes de se rapprocher des centres chorégraphiques, et de les aider à organiser cette grande nuit contre la répression des corps dansants. J’imagine une lettre à tous les musiciens, pour leur demander de jouer toute une nuit pour que la danse soit toujours possible.
      J’imagine cela, parce que j’imagine que les Centres Chorégraphiques nationaux, que les chorégraphes, que les musiciens, ne peuvent pas ne pas être directement concerné par ce qui s’est passé au petit matin de la nuit du 21 juin à Nantes.
      J’imagine cela parce j’imagine que le droit de danser est pour les centres chorégraphiques nationaux, les chorégraphes et les musiciens, une liberté fondamentale. Et qu’une police jetant dans un fleuve des corps qui dansent au nom d’une absence préalable d’autorisation à danser délivrée par une préfecture et que cette préfecture appelle cela - jeter des corps dans un fleuve - une réponse proportionnelle - est une violence redoublée d’une seconde violence. Est une violence doublée d’un mépris. Est une violence sans limite.
      Et c’est ainsi que j’imagine écrire cette lettre aux centre chorégraphiques nationaux, aux chorégraphes et aux musiciens, afin qu’ils se coordonnent le plus vite possible afin que cette police soit sérieusement remise à sa place et qu’il soit de nouveau possible de danser, sans risquer de se faire jeter dans un fleuve.
      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=606940369828090&id=100015363968702

    • La Police est totalement irresponsable. Elle peut décider de mettre en danger la vie des autres, elle restera irresponsable, car elle faisait appliquer la loi, et que la loi, de toute évidence, donne le droit de mettre en danger la vie des autres si elle n’est pas respectée. On croyait tous, naïvement, que la Peine de mort était abolie. Pire, on croyait tous que la Justice était présentement là, pour dire s’il y a lieu à condamnation publique pour irrespect de la loi. Et l’on découvre que la Police est toute puissante et irresponsable. Elle peut dire ce qui est légal, agir directement, violenter... et tuer. Sans n’avoir à rien respecter, ni la loi, pas même la vie.
      L’Etat, ce n’est plus le monopole de la violence. C’est la violence tout court.
      Hier, ça causait canicule, et décalage du brevet, ce qui emmerde tout le monde. Je pense qu’ils l’ont décalé, parce que ça emmerde tout le monde. Les profs qui menacent de faire grève. Les élèves, dont les parents avaient planifié les activités dès la semaine prochaine pour certains. Juste histoire de foutre le bazar. Pour le SNU, ça n’a choqué personne au plus haut niveau de l’Etat quand des gamins ont été laissé au soleil, au garde à vous, pendant de très longues minutes, et qu’ils se sont écroulés les uns après les autres. Alors une épreuve de brevet, pour un diplôme que tout le monde trouve inutile ? Ils s’en foutent. Dès qu’ils peuvent trouver le moyen de nous montrer qu’ils sont les maîtres, ils le font. Mesure impopulaire ? Il FAUT la prendre ! Et envoyer les CRS si ça se prend à râler trop. Ils n’y croyaient pas qu’ils allaient garder le contrôle après les GJ. Et pourtant si. Ils ont même gagné les dernières élections....

    • Pour ajouter au sordide si c’est encore possible : hier soir Radio Cayenne annonce que des gens ont été arrêté sur place et y’avait crainte de comparutions immédiates car des policiers ont porté plainte. C’est un processus habituel à Nantes où des flics de la BAC sont même réputés pour se faire de l’argent de poche grâce à ça...
      A priori il n’y a pas eut de comparution hier mais il va falloir suivre (aussi) ça de près...

    • Personnes tombées dans la Loire à Nantes : un syndicat de police dénonce « un ordre aberrant »

      Le syndicat de police SGP-FO a réagi ce mardi 25 juin et « pointe la responsabilité d’un chef de service ».

      Le soir de la fête de la musique, à Nantes, quatorze personnes sont tombées dans la Loire, après une charge des policiers. Un jeune homme de 24 ans, Steve Caniço, a disparu et l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) a été saisie pour faire le point sur les circonstances de l’intervention des forces de l’ordre.
      « La confrontation assurée »

      Le syndicat de police SGP-FO a réagi, ce mardi 25 juin, et « pointe la responsabilité d’un chef de service. Intervenir sans tenir compte du rapport de force, à 15 contre plusieurs milliers de personnes, qui, à 4 h 30 du matin, sont forcément dans un état éthylique et/ou stup avancé, dans l’incapacité de raisonner ou comprendre l’intervention de la police un soir de fête de la musique : c’était la confrontation assurée ! »

      "15 contre plusieurs milliers" c’est complètement mytho dans le but de renverser les responsabilités. Y’avait plusieurs fourgons et seule une quinzaine sont intervenus mais très très vite rejoints par leurs collègues et y’avait pas "des milliers" de teufeurs mais des centaines...

      Le syndicat insiste et évoque « une faute grave de discernement, un ordre aberrant, mettant d’abord nos collègues en danger, et les usagers. […] Ce n’était pas des casseurs mettant Nantes à sac nécessitant donc d’intervenir immédiatement. Il s’agissait de fêtards ».

      Il rappelle également que « le quai de Loire est sans protection, l’endroit par définition ou il ne faut pas charger… »
      « La responsabilité du donneur d’ordre »

      Pour Philippe Boussion, secrétaire régional SGP Pays de la Loire, « la responsabilité incombe à celui qui dirigeait les opérations et se trouvait même sur place. Nous avons déjà alerté à plusieurs reprises sur la vision de la sécurité de ce commissaire qui expose régulièrement nos collègues par ses prises de décisions et sa vision exclusivement musclée de la sécurité. Nous demandons à ce que l’IGPN fasse son travail et pointe la responsabilité du donneur d’ordre ! »

      Et le syndicat de conclure : « On sait pointer la responsabilité individuelle de nos collègues alors qu’ils agissent sous ordre, il serait temps de mettre fin aux agissements de certains donneurs d’ordre. « 

      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/personnes-tombees-dans-la-loire-nantes-un-syndicat-de-police-denonce-un

      ... mouai... quand on voit les policiers agir à Nantes, spontanément c’est pas la notion de "contrainte" dans l’exécution des ordres qui vient en tête, mais plutôt "entrain" voire parfois "jubilation", "sadisme"...

    • Un dessinateur nantais, Frap, proche du PS, lance une pétition · « FÊTE DE LA MUSIQUE À NANTES : PRÉFET D’HARCOURT, MINISTRE CASTANER, DÉMISSION ! »

      /.../ " Cette pratique disproportionnée de la violence « légale » doit cesser avant qu’il y ait des morts." /.../
      https://www.change.org/p/m-le-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-f%C3%AAte-de-la-musique-%C3%A0-nan

      Problème : il y a déjà eut un mort, il y a un an, le 3 juillet 2018, il s’appelait Aboubacar Fofana ... et le CRS responsable de sa mort n’a toujours pas été auditionné : https://44.demosphere.net/rv/4007#p4

    • INTERVIEW. Opération de police sur la fête de la musique à Nantes : une vision trop musclée de la sécurité
      Par Olivier Quentin Publié le 25/06/2019 à 12:38 Mis à jour le 25/06/2019 à 12:45
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/interview-operation-police-fete-musique-nantes-vision-t

      Il ne mâche pas ses mots, Philippe Boussion, secrétaire régional SGP Police en Pays de la Loire, accuse la hiérarchie de la police en tenue d’en faire trop à Nantes. L’intervention du samedi 21 juin qui a conduit à la chute de 14 jeunes dans la Loire dont un disparu choque le syndicaliste.

    • Nantes. Ce que l’on sait sur la disparition d’un jeune de 24 ans - Nantes - LeTelegramme.fr
      https://www.letelegramme.fr/loire-atlantique/nantes/nantes-ce-que-l-on-sait-sur-la-disparition-d-un-jeune-de-24-ans-25-06-2


      Des amis de Steve Maia Caniço scrutent la Loire ce mardi, espérant trouver un indice après sa disparition lors de la Fête de la musique à Nantes.
      AFP

      Quatre jours après la disparition d’un jeune homme pendant la Fête de la musique à Nantes, l’inquiétude des proches grandit sur fond de polémique sur l’opération policière et le choix d’un quai de la Loire non sécurisé pour accueillir du public.

      « Même si je garde espoir, il y a une partie de moi qui me dit qu’il faut s’attendre au pire et moi, là, je veux juste retrouver Steve, et je veux savoir ce qui s’est passé », confie Aliyah, 20 ans, tenue noire et cœurs discrets dessinés sur les joues. Comme elle, plusieurs proches de Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans, scrutaient la Loire mardi après-midi depuis le quai Wilson, où il a été aperçu pour la dernière fois, lors de la Fête de la musique.

      Le jeune homme n’a plus donné signe de vie depuis cette nuit-là, où il participait à une soirée techno sur l’île de Nantes. La fête s’était terminée dans la confusion, noyée sous le gaz lacrymogène : vers 4 h 30, des échauffourées avaient éclaté entre participants et policiers, venus exiger l’arrêt de la musique.
      […]


      Un canot pneumatique avec deux plongeurs des sapeurs-pompiers inspectait mardi après-midi la Loire, également survolée par un drone. « Pour l’instant les recherches n’ont pas abouti », a déclaré Pierre Sennès, procureur de la République de Nantes

      Mais au-delà de l’inquiétude, des questions se posent sur l’intervention policière, sur un quai non sécurisé. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie lundi pour en éclaircir les modalités.

      La ville de Nantes avait autorisé la sonorisation jusqu’à 1 h, mais une tolérance existait pour les sound systems qui pouvaient diffuser de la musique jusqu’à 4 h. Dans un communiqué de presse, elle avait pourtant précisé que « les murs de sons » n’étaient pas autorisés. Contactée, elle n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

      « On dégage toute responsabilité des collègues de terrain : ils se sont défendus, ils se sont fait agresser parce qu’un commissaire a donné l’ordre d’aller évacuer à quinze des centaines de personnes. Y avait-il urgence ? On ne le croit pas », a pointé Stéphane Léonard, secrétaire départemental du syndicat de police SGP FO. « On sait aussi qu’il y a la Loire à côté… Il faut peut-être aussi que la mairie se pose la question de savoir pourquoi elle autorise des festivités à cet endroit-là », a-t-il ajouté.

      Cette partie du quai n’est pas équipée de garde-corps. C’est pourtant ici que se posent tous les ans les sound systems le 21 juin, en dépit des risques liés à la consommation excessive d’alcool. « Les forces de l’ordre ne pouvaient ignorer le risque de chutes dans la Loire » au moment d’intervenir, a dénoncé l’antenne locale de Génération.s.

      De leur côté, les élus locaux de la République en marche ont réclamé « la sécurisation de l’ensemble des sites festifs sur l’île de Nantes ». « Ce quai est dangereux. Ils (les policiers) se sont mis côté route pour charger côté Loire : forcément les gens vont là où ils peuvent et ça c’est complètement mettre en danger la vie d’autrui », a dénoncé Aliyah. Et de conclure : « Et Steve a disparu dans ce capharnaüm ».

    • Nantes « Tombé dans la Loire, j’ai eu beaucoup de chance »
      0 26.06.2019 07:00 écrit par Recueilli par Rémi Certain
      https://www.presseocean.fr/actualite/nantes-tombe-dans-la-loire-j-ai-eu-beaucoup-de-chance-26-06-2019-306548

      (...) « La police est revenue et, sans prévenir, a commencé à jeter des grenades lacrymogènes. J’ai lu dans la presse qu’ils auraient reçu des projectiles. Moi, je n’ai vu aucun objet voler dans leur direction avant leur intervention. Après, peut-être mais je ne voyais plus rien. J’ai fait pas mal de manifestations et j’en ai marre du gaz, j’ai donc voulu m’écarter assez vite mais sans courir car ça pouvait être dangereux. »
      La chute

      « J’avais le visage et les yeux qui me brûlaient à cause du gaz lacrymogène. Dans la fumée, on ne voyait pas à un mètre. À un moment, j’ai mis le pied dans le vide et je suis tombé dans l’eau. J’ai sorti la tête de l’eau assez vite. J’ai regardé autour de moi pour trouver quelque chose pour m’accrocher. J’ai vu deux cordes en V mais avec le courant je n’ai pas pu les atteindre. Je me suis laissé porter par le courant sur quelques mètres et j’ai pu attraper une autre corde. »
      Dans l’eau

      « En tout, j’ai dû rester accroché entre 5 et 15 minutes. Je ne sais pas trop. Ça semble long. J’ai entendu quelques personnes tomber dans l’eau, dont un homme qui passait à un mètre de moi en appelant à l’aide. Je ne l’ai appris que plus tard, mais il s’était luxé une épaule. J’ai tendu le bras, je l’ai attrapé par le col et je l’ai ramené vers la corde. Et on a attendu. Il y avait deux autres personnes un peu plus loin. Il y en a un qui criait que quelqu’un se noyait. »
      Le sauvetage

      « Un canot est venu nous récupérer tous les quatre. Dans le bateau, le blessé à l’épaule a reçu les premiers soins. On nous a donné des couvertures de survie puis on nous a ramenés sur un quai, plus loin, où les pompiers nous ont pris en charge dans leur camion. Puis ils nous ont amenés aux urgences après avoir argumenté avec le médecin au téléphone. Apparemment, il ne voulait prendre que le blessé à l’épaule. » (...)

    • Via Nantes révoltée (et pour une fois sur son blog donc plus facile à relayer)

      Démission !

      « La vérité, c’est qu’il y aurait pu y avoir des centaines de personnes dans l’eau, et des dizaines de morts à Nantes ce soir là. La vérité, c’est que la police mène désormais une guerre permanente contre la population. Qu’elle frappe tout ce qui pourrait déborder : manifestations, fêtes, occupations, moments de joie. C’est la vie même qui finira par être réprimée. »

      Les responsables de cette situation ont des noms : https://www.nantes-revoltee.com/demission

    • Quand je pense que j’ai failli changer mon intro car je craignais qu’elle soit trop trash... j’avoue que connaissant le coin, hyper dangeureux avec tourbillons et courants contraires, j’ai immédiatement pensé au risque de noyade ?
      En réalité il y a un « débat » interne à la mairie de Nantes depuis des années pour savoir s’il faut securiser les quais. Mais la ville, ex Venise-Verte (il y a trééés longtemps) cultive une proximité avec l’eau comme en témoigne le festival des Rendez-vous-de-l’Erdre.
      Évidemment la question d’un mouvement de panique causé par les flics ne s’est jamais posée. Et pourtant il y a eut bien des fois la preuve qu’il était urgent de mettre des barrières non sur les bords de l’eau mais plutôt au coeur de la chaine de commandement du « maintient de l’ordre »...
      Je vis vraiment de plus en plus mal cette ville qui se déconnecte du vivant.

    • A Nantes, un disparu après une charge policière disproportionnée
      Par Élisa Perrigueur

      Steve Maia Caniço, 24 ans, a disparu dans la nuit du 21 au 22 juin, lors de la fête de la musique. Il n’a pas été aperçu depuis l’intervention policière très controversée qui s’est déroulée vers 4 h 30 du matin sur l’île de Nantes. Au moins 14 personnes sont tombées à l’eau, cette nuit-là, dans ce périmètre. Une enquête de l’IGPN a été ouverte. Des proches du disparu racontent la soirée.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/260619/nantes-un-disparu-apres-une-charge-policiere-disproportionnee & https://seenthis.net/messages/789526

      Nantes (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.– Sous la chaleur encore étouffante, ils sont une quarantaine à s’être réunis mardi, aux alentours de 19 heures, sur le quai Wilson, aux confins de l’île de Nantes, à proximité de hangars défraîchis.

      Ces jeunes Nantais, majeurs de moins de 30 ans, aux visages défaits pour beaucoup, s’inquiètent pour Steve Maia Caniço, animateur périscolaire de 24 ans, disparu lors de la fête de la musique dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 juin. Tous étaient présents à la free party qui s’est tenue sur cette cette longue bande bétonnée parsemée d’herbes folles, d’une vingtaine de mètres de largeur. Le quai est bordé par la Loire boueuse d’un côté, une rangée d’imposantes roches de l’autre, délimitant une route déserte.

      Rassemblement mardi 25 juin, sur l’île de Nantes. © EP

      C’est ici que sont arrivés à 4 h 30 une vingtaine de policiers, dans le but de mettre un terme aux festivités. Ils ont alors mené une charge particulièrement violente à l’encontre des fêtards, comme le montre une vidéo composée d’images filmées dans l’urgence, diffusée par le média alternatif Nantes révoltée. Selon une source proche du dossier, en tout, une dizaine de grenades de désencerclement ont été tirées, ainsi qu’une trentaine de grenades lacrymogènes et une dizaine de balles de LBD.

      Au moins quatorze personnes sont tombées à l’eau, cette nuit-là, dans la zone. Steve est, depuis, introuvable. Son téléphone a « borné » pour la dernière fois à 3 h 16 dans ce secteur, selon les autorités. Steve « a peur de l’eau », affirme, émue, une amie proche, Morgane. « Il ne sait pas nager. »

      « C’est quelqu’un de très sociable et sensible, poursuit-elle. Il sort beaucoup les week-ends, se mélange, parle à tout le monde. » Ce silence prolongé ne lui ressemble pas, assure-t-elle : « Il me donne toujours des nouvelles, au moins trois fois par semaine. » Elle précise : « La musique, c’est sa vie. Il était heureux de partir le week-end prochain à un festival en Hollande. »

      Les parents de Steve ont signalé le 23 juin sa disparition au commissariat de Nantes, qui a ouvert une enquête. L’affaire est remontée place Beauvau le 24 juin, jour où Christophe Castaner a annoncé avoir saisi l’Inspection générale de la police nationale, sur proposition du préfet de Loire-Atlantique. Celle-ci doit estimer si les « forces engagées ont été légitimes et proportionnées ».

      Ce mercredi 26 juin, la députée La France insoumise Muriel Ressiguier a interpellé le ministre de l’intérieur lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Christophe Castaner a adopté un ton très prudent et consensuel sur la charge des forces de l’ordre, loin de ses coups de mentons habituels dès qu’il s’agit de violences policières.

      Selon le ministre, il convient « de s’interroger sur le processus d’intervention ». Il reconnaît « un moment de tension » avec « un jeune homme [qui] a disparu ». En outre, il a confirmé devant la représentation nationale l’ouverture d’une double enquête – administrative et judiciaire – pour « faire toute la transparence » sur cette affaire.

      Car la polémique ne semble pas près de se clore à propos de cette charge des services de police dans un secteur à risque, au bord d’un fleuve aux courants forts.

      Les proches de Steve tentent de « re-dérouler » le fil de cette soirée. Sébastien, serveur de 19 ans, parle d’une intervention « très violente et disproportionnée ». « On était dans un espace festif, il n’y a absolument rien qui justifiait ça. En cinq minutes, il y a eu un mouvement de foule de “ouf”. » Un de ses camarades ajoute : « Il n’y avait aucune confrontation, on n’a pas compris, comme si les policiers se défoulaient. »

      Le préfet de Loire-Atlantique, Claude d’Harcourt, a expliqué qu’une première intervention avait eu lieu pour éteindre la musique, par la suite rallumée. La seconde s’est tenue vers 4 h 30 du matin, face à « des gens qui avaient beaucoup bu et qui avaient aussi sans doute pris de la drogue », a t-il affirmé.


      Sur l’île de Nantes. © EP Sur l’île de Nantes. © EP

      Cette nuit-là, ils étaient des milliers à déambuler au plus fort de la soirée sur ce quai ponctué de 13 scènes, d’après l’association Free Form, qui intervient auprès des jeunes organisateurs de rassemblements locaux. Il n’y a pas de garde-corps sur ce tronçon le long de la Loire. « On sait que beaucoup de gens tombent dans la Loire, c’est arrivé plein de fois, s’indigne aujourd’hui une amie de Steve. Je ne comprends pas pourquoi il n’y avait pas de protections. »

      Les sound systems (sonos) avaient l’autorisation tacite de vibrer jusqu’à 4 heures du matin, relaie l’AFP. Qui a donné son accord ? Les responsabilités sont encore peu claires et non définies. « À ce stade, nous pouvons vous confirmer qu’aucune autorisation, même tacite, n’a été donnée par la préfecture pour l’installation de ce sound system », explique à Mediapart la préfecture de Loire-Atlantique.

      Également contactée, la mairie de Nantes assure que la manifestation sonore « n’avait pas été autorisée mais pas interdite non plus, compte tenu du caractère exceptionnel de la fête de la musique » : « Un périmètre a été défini en amont par les services de la ville et la préfecture, ce qui a abouti à un arrêté municipal jusqu’à 1 heure du matin. Les sound systems, vu le niveau sonore, ne sont jamais autorisés à l’intérieur du périmètre. »

      La mairie ajoute cependant que depuis des années, les sound systems sont relégués dans cette zone inhabitée, en insistant sur le caractère festif de la soirée, où « les gens s’installent partout en France pour jouer ». Et de préciser : « Nous mettons aussi des mesures de prévention en place. Deux agents de sécurité étaient présents toute la nuit, et un canot patrouillait sur le bout de l’île. »

      « Il y avait de tout cette nuit-là, des fêtards, des militants, des gens d’extrême gauche », se souvient Jeanne*, 26 ans, lunettes et piercings au visage, qui refuse de donner son nom « par peur de la BAC ». Elle est arrivée à la tombée de la nuit sur les lieux, où « chaque année » sont installées des sonos, dit-elle. « Après on danse sans s’arrêter, on boit, c’est festif. »

      Pendant la soirée, Jeanne a vu passer plusieurs fois « un bateau de pompiers sur la rivière. Deux pompiers sont aussi passés dans la foule à pied ». Cette nuit-là, deux canots, l’un de la mairie et l’autre des pompiers, sillonnaient les eaux qui encerclent l’île. « Ils n’ont pas arrêté de la soirée, il y a eu des interventions », indique une source sur place.
      « Une faute grave de discernement, un ordre aberrant »

      Peu avant 4 h 30, trois policiers sont passés une première fois pour demander l’extinction de la musique, d’après plusieurs témoignages. À ce moment-là, selon Jeanne, « la musique s’arrête. On ne voit plus grand-chose, il n’y plus la lumière des sound systems. Les gens commencent à se disperser, mais l’un des DJ rallume une dernière musique ».

      Quelques minutes plus tard, Jeanne aperçoit « des policiers vers le hangar, dont certains étaient provocants ». Une source proche du dossier parle d’une vingtaine de membres des forces de l’ordre présents, alors appelés en renfort par les trois premiers patrouilleurs après le retour de la musique.

      Autour de Jeanne, il reste quelque 200 à 300 fêtards. Parmi eux, Stan*, 23 ans, casquette et regard clair, habitué des free party. Il dit avoir vu « quatre ou cinq véhicules de police et deux chiens, des bergers belges ». Il précise : « D’abord les policiers ont lancé des lacrymos, alors forcément il y a eu une réplique. Des jets de bouteilles et des pierres. Là, j’ai vu au moins un chien qui a été lâché sur les gens. »

      C’est à ce moment-là, dans une grande confusion et pendant une quinzaine de minutes selon les fêtards, que sont tirées les grenades de désencerclement, les grenades lacrymogènes et les balles de LBD. Les fêtards se sont retrouvés, selon Stan, coincés entre la route où sont garés les véhicules de police et le fleuve. Il y avait peu de vent cette nuit-là, ce qui rendait compliquée la dispersion du gaz, explique-t-il.

      « On ne voyait rien, il y avait juste ce nuage blanc qui avançait sur les gens, détaille le jeune Nantais. J’ai vu d’autres forces de police au loin, j’ai commencé à psychoter, je me suis dit : “J’ai bu, j’ai pris des substances, faut que je parte”. »


      Le hangar violet près duquel a eu lieu la charge de police à Nantes, le soir de la fête de la musique. © EP

      D’après nos informations, au moins trois personnes étaient tombées à l’eau avant l’intervention des policiers, et onze autres pendant l’opération. La Loire est alors basse, la hauteur entre le quai et le fleuve est de 7 à 8 mètres. « J’entendais les gens crier mais je n’ai pas vu les gens tomber dans l’eau », raconte Jeanne. « J’ai entendu que certaines [personnes] s’étaient jetées volontairement dans la Loire », explique Morgane, l’amie de Steve.

      Un jeune témoin confirme : sur les 14 personnes tombées, « certaines ont sauté volontairement, d’autres sont tombées ». Elles ont été repêchées par les pompiers et la sécurité civile, arrivés rapidement sur les lieux. Trois ont pu remonter grâce aux échelles situées au bord du fleuve.

      Un témoin précise que durant plusieurs heures, une personne a été recherchée autour de la zone. « La personne recherchée dans la nuit n’était pas le jeune Steve et a été retrouvée ultérieurement », assure de son côté la préfecture de Loire-Atlantique.

      Quand la plupart des jeunes ont quitté les lieux au lever du jour, Steve n’était en effet plus là. D’après ses proches, vers 2 ou 3 heures du matin, il s’était dit fatigué et était parti s’allonger près des rochers qui bordent la route, non loin d’un petit hangar violet tagué, à une vingtaine de mètres de l’eau. C’est à proximité de ce bâtiment abandonné que l’intervention policière aura lieu un peu plus tard.

      « Un ami veillait sur lui, il n’était pas seul, mais ce dernier est parti dire au revoir à ses potes au moment où l’intervention policière a commencé. D’autres potes devaient veiller sur lui, mais j’imagine qu’il y a eu un moment de panique avec l’intervention, explique son amie Morgane. L’ami l’a cherché, mais c’est un gars ultra-sociable, donc il a donc dû penser qu’il était rentré avec d’autres gens. »

      L’inquiétude de ses proches a grandi dans la journée du samedi. « Sa meilleure amie m’a demandé des nouvelles, c’était louche. Après avoir contacté des amis en privé sur Facebook, j’ai mis un message public le samedi soir », dit Morgane, émue, qui placarde depuis avec ses amis des avis de recherche dans la ville.


      Dans les rues de Nantes, un avis de recherche placardé. © EP

      Depuis ce week-end, des questions se posent sur le lancement de cette opération, dans un périmètre si étroit et sans garde-corps. Mardi, le syndicat de police SGP-FO a pointé, comme le rapporte Ouest-France, « la responsabilité d’un chef de service ».

      « Intervenir sans tenir compte du rapport de force, à 15 contre plusieurs milliers de personnes, qui, à 4 h 30 du matin, sont forcément dans un état éthylique et/ou stup avancé, dans l’incapacité de raisonner ou comprendre l’intervention de la police un soir de fête de la musique, c’était la confrontation assurée ! » regrette le communiqué syndical.

      SGP-FO évoque aussi « une faute grave de discernement, un ordre aberrant » : « Ce n’était pas des casseurs mettant Nantes à sac, nécessitant donc d’intervenir immédiatement. Il s’agissait de fêtards. »

      Contacté par Mediapart à la suite de cette déclaration, un membre du bureau du syndicat a expliqué ne plus pouvoir s’exprimer en raison « d’instructions données ». Les services de la police nationale ne commentent pas davantage l’affaire.

      La maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, a quant à elle réclamé, dans un courrier daté de mardi et adressé au préfet de Loire-Atlantique, « que la lumière soit faite, extrêmement rapidement » sur l’intervention controversée. « Les modalités d’intervention des forces de l’ordre […] pour faire arrêter la diffusion de musique par un sound system posent d’importantes questions et soulèvent une forte émotion. »

    • Attaque policière de la fête de la musique : nouvelles images inédites
      juin 28, 2019
      https://www.nantes-revoltee.com/attaque-policiere-de-la-fete-de-la-musique-nouvelles-images-inedite

      Trois personnes présentes à la fête de la musique nous ont fait parvenir de nouvelles images. Evidemment, vu l’heure tardive, la peur et la confusion qui règne, les images ne sont pas en haute définition, ni parfaitement cadrées. Mais elles montrent à nouveau l’ambiance et le climat qui règne sur le quai.

      https://www.youtube.com/watch?v=x9Ly-geTXvk

    • A Nantes, une marche en musique pour Steve, disparu après une charge policière
      29 juin 2019 Par Elisa Perrigueur | Mediapart

      Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi 29 juin à Nantes en soutien à Steve Caniço, 24 ans, disparu il y a une semaine après une intervention policière sur les quais de la Loire.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/290619/nantes-une-marche-en-musique-pour-steve-disparu-apres-une-charge-policiere

      A Nantes, une marche en musique pour Steve, disparu après une charge policière.(Article En Entier)
      Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi 29 juin à Nantes en soutien à Steve Caniço, 24 ans, disparu il y a une semaine après une intervention policière sur les quais de la Loire.Ils ont allumé la sono, d’où s’est échappé un son techno sous les fenêtres de l’imposant bâtiment de la préfecture de Loire-Atlantique. « Steve était fan de hardstyle, donc la marche devait se faire sous techno », précise Antonin, 20 ans, lunettes de soleil effet miroir et cheveux bouclés. Comme lui, ils étaient plusieurs centaines à se réunir à Nantes samedi 29 juin pour Steve Maia Caniço, 24 ans.
      Le jeune animateur périscolaire a été aperçu pour la dernière fois quai Wilson, le 22 juin, à l’occasion de la Fête de la musique, peu avant une charge policière au cours de laquelle des LBD, grenades de désencerclement et lacrymogènes ont été utilisés pour disperser des fêtards sur les bords de Loire.
      En musique et dans le calme, de nombreux adultes, enfants et majoritairement des proches du jeune animateur périscolaire, habitués des free parties, ont cheminé samedi dans les grandes artères de la ville. Sous les regards des badauds, ils ont d’abord traversé les rues de magasins climatisés fréquentés pour rejoindre les confins de l’île de Nantes, sur le quai en friche où a disparu Steve.Son visage souriant, en photo, était partout dans le cortège, avec cette question inscrite sur les affiches mais aussi dans toutes les têtes : « Où est Steve ? »
      Nelly, mère de famille de Treillières, une ville de la périphérie nantaise, a imprimé ces centaines de pancartes dans un élan de colère et de compassion. « Steve était animateur dans ma commune, très apprécié des enfants, ma fille de 22 ans le connaissait, elle était ce soir-là sur le quai Wilson. Je pense à ses parents aujourd’hui. En tant que maman, je suis révoltée, nous ne pouvons pas accepter ces violences policières. » Elle en « a vu beaucoup », dit-elle, « surtout dans les mouvements des gilets jaunes, mais jamais sur une fête de jeunes » auxquels elle participe.
      Ce samedi toutefois, aucun vêtement jaune flashy parmi la foule. « Proscrit, résume Antonin. On ne voulait pas que le mouvement soit récupéré par qui que ce soit, il est pour Steve. »Les gilets jaunes ont été remplacés par d’autres, oranges, enfilés par une quarantaine de jeunes s’improvisant agents de sécurité pour « éviter tout débordement, faire traverser les troupes dans le calme », explique Sacha, yeux de chat tracés à l’eye-liner. De sa voix fluette, cette Nantaise de 20 ans dit avoir « beaucoup de rage en elle ». Mais cette marche « n’est pas le lieu pour l’exprimer ». Présente quai Wilson il y a une semaine, Sacha a encore du mal à réaliser, et s’interroge toujours : « Pourquoi cette charge de la police ? »
      Alors qu’il avance d’un pas lent sous le soleil de plomb entre les édifices en construction de l’île de Nantes, Alexandre, serveur en restauration de 19 ans, ressent « un léger soulagement », dit-il. Cet ami de Steve a vécu une semaine éreintante. « Ce rassemblement, c’est pour lui, mais pour nous [ses proches – ndlr] aussi, ça nous fait sincèrement plaisir de voir autant de monde pour lui, des parents surtout, des enfants », détaille t-il.
      Le jeune aux longs cheveux tirés en arrière, grand sourire, mais regard rougi, dit avoir été « englobé d’un seul coup » dans une phase « violente et difficile émotionnellement » qui le dépasse. « Notre ami a disparu, et nous [les fêtards – ndlr] avons tous été jugés, parce qu’on fait la fête. » Ces derniers jours, il a fui les réseaux sociaux et sites d’actualité. « J’ai trop lu de choses qui m’ont dégoûté sur mon ami, qui ont dressé un mauvais portrait de lui, comme quoi ce ne n’était qu’un drogué, que nous faisions des paris quand on était bourrés, qu’on sautait volontairement dans l’eau », explique-t-il, affecté.
      Cette semaine, Alexandre a essayé de comprendre l’attitude des policiers cette nuit-là. « Ils ne s’excusent pas, ils pourraient au moins dire qu’ils sont désolés de la situation, mais ils ne semblent même pas l’être. » Tous les jours ou presque, il a rejoint ses amis eux aussi proches du jeune disparu, sous le vieux hangar délabré du quai Wilson, non loin duquel Steve s’était assoupi, selon eux, peu avant la charge policière. « On ne voulait pas laisser cet endroit vide sachant qu’il était peut-être tombé par là. » Alexandre a scruté les plongeurs qui ont arpenté, les premiers jours d’après lui, cette zone du fleuve. « On n’a aucune nouvelle sur les investigations. »
      C’est encore une fois autour de ce vieux hangar qu’ils se sont retrouvés ce 29 juin. La marche s’est achevée devant l’édifice, aujourd’hui tagué de messages pour Steve et contre la police. L’une de ses amies, voix tremblante, a appelé les centaines de participants à danser pour lui. Les corps se sont échauffés sous des airs de techno, visages perlés de sueur mais aussi de chaudes larmes pour certains.Les zones d’ombre planent toujours sur cette nuit du 21 au 22 juin. À 4 h 30, alors que quelque 200 à 300 jeunes profitaient encore de la fête aux confins de l’île de Nantes, une vingtaine de fonctionnaires de la compagnie départementale d’intervention (CDI) et de la brigade anticriminalité (BAC) étaient alors intervenus sur les lieux pour demander l’extinction d’un dernier sound system. D’après les fêtards, ce sont d’abord les policiers qui ont lancé des lacrymogènes avant que des jeunes ne répliquent avec des jets de projectiles. Au moins une dizaine de grenades de désencerclement ont été tirées par les forces de l’ordre, ainsi qu’une trentaine de grenades lacrymogènes. Les policiers ont aussi fait usage de LBD sur le quai étroit, longé par la Loire, basse, où un nuage de lacrymogènes masquait la visibilité.
      Au total, 14 personnes au minimum sont tombées dans le fleuve cette nuit-là. Depuis l’intervention Steve, qui ne sait pas nager, est introuvable. Ses parents ont signalé le 23 juin sa disparition au commissariat de Nantes. Une information judiciaire et une enquête de l’IGPN ont été ouvertes.
      Le 25 juin, le syndicat de police SGP-FO avait pointé dans un communiqué « la responsabilité d’un chef de service » et un « ordre aberrant ». Les hommes qui supervisaient les opérations ce soir-là : le commissaire Grégoire Chassaing sur le terrain et le directeur départemental adjoint à la sécurité publique Thierry Palermo depuis la salle de commandement. Ce dernier s’est exprimé sur l’intervention le 26 juin, dans le journal local Presse Océan. Il indique que les policiers se sont retrouvés face à « plusieurs centaines de jeunes très excités […] ». Il affirme qu’à « aucun moment, il n’y a eu de charge de policiers avec pour objectif de repousser les jeunes en direction de la Loire ».
      D’après nos informations émanant de services de secours, « trois personnes tombées dans le fleuve ont été transportées au CHU de Nantes par les pompiers », dans les heures qui ont suivi l’opération. « Elles étaient en hypothermie et en état de choc, certaines très choquées car elles étaient tombées alcoolisées. Très vite, les pompiers nous ont informés qu’une autre personne avait disparu, des recherches ont d’ailleurs continué dans la nuit. » Mercredi, la préfecture de Loire-Atlantique, contactée par Mediapart, assurait que « la personne recherchée dans la nuit n’était pas le jeune Steve et a été retrouvée ultérieurement ».Victor Lacroix, président de Media’son, association régionale qui assure la médiation entre le monde de la musique techno et l’État, a lancé un appel à témoins sur le site en vue de déposer une plainte collective contre X pour « mise en danger de la vie d’autrui par des personnes dépositaire de l’autorité publique » et « violences volontaires ». « Sur les 130 témoignages que nous avons déjà récoltés, nous avons une centaine de personnes qui sont prêtes à aller en justice. Ils vont essayer de faire sauter une personne, qui sera le fusible mais il y a plusieurs coupables dans cette affaire », dit-il.
      D’après maître Marianne Rostan, qui devrait assurer leur défense, les témoignages récoltés sont « ceux de mineurs ou de jeunes travailleurs insérés ». « Un mineur explique avoir écopé de 21 jours d’ITT à la suite d’une fracture du doigt, un autre a des brûlures au visage causées par les lacrymogènes, un autre encore a une dent cassée par un bouclier de CRS », résume l’avocate qui défend des organisateurs de raves depuis trois ans et déplore « une stigmatisation systématique des jeunes fêtards de free party ».

      C’est le deuxième article de cette journaliste qui s’ est présentée et a pris des contacts pour, avait-elle dit, enquêter sur le problème des violences policières a Nantes. Non seulement je ne lis rien là dessus, non seulement il y a surtout des éléments déjà disponibles ailleurs, mais en plus elle se permet de décrire physiquement les personnes qui demandent l’anonymat... On n’est vraiment pas aidé-e-s :/

    • Nantes Disparition de Steve : « l’État se met en faute » pour le député En Marche Mounir Belhamiti
      0 02.07.2019 20:32 écrit par NT
      https://www.presseocean.fr/actualite/nantes-disparition-de-steve-l-etat-se-met-en-faute-pour-le-depute-en-mar

      Le député de La République en Marche Mounir Belhamiti, qui a succédé à François de Rugy, a signé un texte pointant du doigt les erreurs de l’état autour de la disparition du jeune Steve Caniço, en Loire, la nuit de la Fête de la musique.

      C’est une tribune à charge qu’a osé signer le député La République en Marche Mounir Belhamiti, sur son compte Facebook, ce mardi. En marge de la disparition du jeune Steve Caniço la nuit de la Fête de la musique, le fidèle de l’Assemblée nationale, qui a pris le siège de François de Rugy, pointe du doigt la responsabilité de l’État.

      « Il est toujours délicat, lorsqu’on est un élu de la République, de prendre position publiquement sur des questions faisant l’objet d’enquêtes officielles, comme c’est le cas sur l’épisode dramatique qui a marqué la fête de la musique à Nantes », commence-t-il ainsi à écrire.
      « Je le dis sans ambages… »

      Et le conseiller municipal de Nantes de poursuivre ainsi : « Lorsque la première réponse de l’État, par la voix de son représentant, et avant même que ne soit diligentée l’enquête de l’IGPN, consiste à déclarer, trois jours après les faits, que l’intervention policière s’est déroulée « de manière proportionnée », je le dis sans ambages : l’État se met en faute. Parce que nul ne saurait considérer comme proportionnée une intervention qui conduit une dizaine de jeunes à se jeter dans la Loire. »

      « Lorsque le représentant de l’État rappelle, par un communiqué lapidaire, les règles d’organisation de manifestations, et met en garde contre « des rassemblements festifs à caractère musical non autorisés », alors qu’est prévu un rassemblement de solidarité envers les proches du jeune disparu, et d’expression de l’émotion populaire, le tout sans un mot de compassion, je le dis sans ambages : l’État se met en faute.

      Parce que l’État se doit de témoigner bienveillance et empathie envers les Nantaises et les Nantais qui expriment une inquiétude et une incompréhension parfaitement légitimes et ne sauraient être traités par une forme d’indifférence qui confine au mépris. »

  • Mort de Zineb Redouane à Marseille : « Il y a eu une volonté d’étouffer cette affaire » (avocat) | La Provence
    https://www.laprovence.com/article/faits-divers-justice/5559388/mort-de-zineb-redouane-a-marseille-il-y-a-eu-une-volonte-detouffer-cette

    Dès le début, le procureur de la République a communiqué des éléments totalement faux à la presse. Il a affirmé qu’il n’y a aucun lien de cause à effet entre la grenade reçue et le décès. Il faut faire preuve d’une sacrée mauvaise foi... Au regard des éléments qui existent le jour où il s’exprime, il sait pertinemment que ce qu’il dit est mensonger. L’autopsie avait, au contraire, clairement indiqué que madame Redouane était décédée durant une opération rendue obligatoire par la grenade reçue en pleine tête. Cette dame est morte dans des conditions atroces. On a des photos d’elle avant son décès. Elles sont insoutenables. La grenade lui a explosé au visage, au point de le noircir. Et lui a causé une énorme fracture. Quand des journalistes écrivent qu’elle a été touchée par des éclats, c’est de la désinformation. Le problème, c’est que les éléments de langage du procureur ont été repris par tout le monde, à commencer par les politiques. À plusieurs reprises, que ce soit le ministre de l’Intérieur ou le Président, le message a été de dire qu’il n’y a eu aucun mort, de près ou de loin, pendant les manifestations des gilets jaunes. Aucun mort où on pourrait éventuellement mettre en cause les forces de l’ordre.

  • Les personnes qui cumulent salaire et allocations chômage vont être sorties de Pôle emploi
    https://www.lejdd.fr/Politique/les-personnes-qui-cumulent-salaire-et-allocations-chomage-vont-etre-sorties-de

    La réforme de l’assurance ­chômage comporte de nombreuses surprises. Parmi elles, l’externalisation du suivi de ceux qu’on appelle les « permittents » et dont le nombre a flambé de 60.% entre 2012 et 2017. Chaque mois, près de 1.560 000 personnes alternent période de travail et chômage : 730.000 gagnent trop pour toucher des allocations et 830.000 pas suffisamment pour s’en passer. C’est cette dernière ­catégorie qui est dans le collimateur du gouvernement : 18 % cumulent ainsi depuis plus de deux ans salaire et allocation.

    Lire aussi - Au fait, c’est quoi l’assurance chômage ?

    Le coût de ces travailleurs précaires n’est pas négligeable : 5,4 milliards d’euros. Pour les inciter à travailler davantage, la majorité table sur une réduction de leurs droits via une modification du mode de calcul de l’indemnisation, mais aussi sur un accompagnement externalisé à partir du 1er janvier. Car le principe du « à salaire égal, ­allocation égale » posé par la réforme de l’assurance chômage va faire plonger le niveau de vie de ceux qui subissent le plus la flexibilité.

    • ces travailleurs précaires ca serais pas des femmes par hasard

      après lecture de l’article il semble bien que ca soit le cas :

      En moyenne, les allocations chuteraient de 300 euros par mois, selon les syndicats. Or, « dans certains secteurs comme le médico-social, les salariés ne sont pas en position de force pour travailler plus », souligne David ­Vallaperta, élu CFDT au comité central d’entreprise de Pôle emploi. Pour les aider à retrouver un emploi durable, Pôle emploi va donc lancer d’ici à la fin de l’été des appels d’offres à destination de cabinets spécialisés, comme il le fait déjà pour les licenciés ­économiques.

      « Ils pourront ainsi les recevoir le soir ou le week-end et voir avec eux quels sont les freins à une activité plus longue », souligne le ministère du Travail. ­Formation, ateliers spécifiques, aides à la ­mobilité et à la garde d’enfants… Un budget dédié, doté de plusieurs millions d’euros, sera validé lors de la prochaine loi de finances. Les syndicats saluent la mesure, mais mettent en garde quant à la qualité des parcours.

      #guerre_aux_pauvres #guerre_aux_femmes

  • Assurance-chômage, les discrètes manœuvres financières derrière la réforme
    https://theconversation.com/assurance-chomage-les-discretes-manoeuvres-financieres-derriere-la-

    Les déficits de l’Unédic sont-ils un problème pour tout le monde ? Non, bien sûr. Au lieu de passer par la dette publique, l’Unédic a émis ses propres titres financiers afin de lever les fonds nécessaires dans les années de pénurie. Un montant de 35 milliards d’euros s’est ainsi accumulé, au terme de plusieurs années de crise de l’emploi. Forte de ce fonds, l’Unédic est entrée sur les marchés financiers. Dans ce système opaque, le directeur de l’Unédic lui-même explique ignorer « qui sont les vendeurs et les acheteurs » des produits financiers.

    Au bilan, certains ménages ou sociétés ont acheté de la dette Unédic et se sont enrichis par l’argent des cotisations sociales ou de la CSG, à hauteur de 400 millions d’euros annuels d’intérêts. C’est le cas de Sicav-Fis, fonds luxembourgeois qui détient environ 8 millions d’euros en titres de l’Unédic… et pratique l’optimisation fiscale dans son pays d’origine. L’assurance-chômage est aussi devenue un terrain d’investissement lucratif. Ce que les employeurs ne versent pas en cotisation est donc payé, au prix fort, sous forme de taux d’intérêt.

    • Lard du lapsus par @cqfd

      http://cqfd-journal.org/Lard-du-lapsus

      C’est une réforme résolument tournée vers le travail, vers l’emploi, contre le chômage et pour la précarité… euh, contre la précarité, pardon. » Qu’il était mignon, le #lapsus de Muriel Pénicaud le 18 juin dernier ! Car les ordonnances que prépare la ministre du Travail vont nécessairement mettre sur la paille des foules de chômeurs. Mesure la plus emblématique : pour ouvrir des droits, il fallait avoir cotisé quatre mois sur les vingt-huit derniers. Désormais, ce sera six mois sur les vingt-quatre derniers. Bien d’autres infamies se cachent dans le projet de l’ancienne DRH de Danone : même la CFDT le trouve « monstrueux », c’est dire !

      L’éditocrate Christophe Barbier, qui rêve que les gens crèvent la dalle au point d’accepter n’importe quel labeur dégradant, devrait jubiler. Même pas : « Je crains que ça ne soit pas assez efficace, car ce n’est pas assez violent, tout simplement. » Et le pantin de préciser : « En France [...] on considère que le droit au travail, c’est le droit de choisir son travail. C’est pour ça qu’on n’arrive pas à régler ce problème du chômage de masse. » D’où la pertinente question posée sur Twitter par l’aminche Olivier Cyran : est-ce le système qui n’est pas assez violent avec les chômeurs, ou les chômeurs qui ne sont assez violents avec Christophe Barbier ?

      Si on analyse l’affaire en termes budgétaires, l’équation est simple : Macron et consorts veulent économiser quelque 3 milliards d’euros sur le dos des chômeurs. Les refileraient-ils aux services d’urgence des hôpitaux en sous-effectif chronique ? Non, pour les urgentistes, il n’y aura que 70 millions d’euros, et en bonus les gendarmes qui débarquent en pleine nuit chez les infirmières pour les réquisitionner. Dans le même temps, on trouve 1,5 milliard d’euros pour ressusciter le service national et faire brailler La Marseillaise à des mômes en uniforme. Les champions qui nous gouvernent prévoient également de dégager près de 8 milliards d’euros pour exonérer de taxe d’habitation… les 20 % les plus riches. C’est Bernard Arnault qui sera ravi : en ce radieux mois de juin, il est devenu le premier Français à dépasser les 100 milliards d’euros de fortune – cocorico !

      Alors que dire, que faire, à quel saint se vouer ? On ne voit plus trop. Enfin, si, il y a peut-être ce talentueux tribun… Au Forum de Davos, le 11 juin, il prononçait ces jolis mots : « Quelque chose ne fonctionne plus dans ce capitalisme qui profite de plus en plus à quelques-uns. Je ne veux plus que nous considérions que le sujet d’ajustement économique et de la dette prévaut sur les droits sociaux. » Bien dit, camarade. Enfin, camarade… Qui donc a prononcé ces lucides paroles ? La réincarnation de Pierre Kropotkine ? L’hologramme de Louise Michel ? Que nenni. Le révolutionnaire en question, c’est notre révéré président de la République... Le gars ne se contente pas de te faire les poches, mais t’explique ensuite, toute honte bue, que les pickpockets sont des salauds.

      L’avantage : l’entourloupe est tellement grossière qu’elle finira bien par se retourner contre lui, bim, dans sa face. C’est tout le bien qu’on lui souhaite.

  • Affaire Legay : la gendarmerie a refusé d’obéir au commissaire de Nice

    https://www.mediapart.fr/journal/france/240619/affaire-legay-la-gendarmerie-refuse-d-obeir-au-commissaire-de-nice?onglet=

    Il s’agit d’un compte-rendu d’opérations de maintien de l’ordre transmis le 25 mars à l’ensemble de la hiérarchie et jusqu’à la Direction générale de la gendarmerie nationale, ayant pour mention : « Observations sur la mission confiée ».

    Y sont consignées des divergences sur le dispositif de manœuvre, incompatibilités qui ont conduit le capitaine de gendarmerie à ne pas engager son escadron (près de 70 hommes) dans la charge décidée par le commissaire Rabah Souchi, responsable des opérations, et dont le comportement avait déjà fait l’objet de critiques émanant de syndicats de police.

    Lorsque l’ordre est donné d’utiliser la force pour évacuer la place Garibaldi, le samedi 23 mars, les manifestants ne présentent aucun signe d’hostilité envers les forces de l’ordre et par ailleurs aucune violence ni dégradation n’est à déplorer, selon le rapport des gendarmes, qui fait état d’« une foule calme ». Compte tenu de la physionomie des lieux, de la nature et de l’attitude des manifestants, les ordres reçus sont donc jugés « disproportionnés », et il n’y a pas de « nécessité absolue d’utiliser les armes pour charger cette foule ».

    Comme nous l’a expliqué un officier de police chargé du maintien de l’ordre, face à pareille situation, une vague de refoulement suffit. À la différence d’une charge, les forces de l’ordre n’utilisent alors aucune arme. Les matraques sont rangées et les boucliers mis en position « latérale », c’est-à-dire de côté. Les casques peuvent également ne pas être portés.

    « Il s’agit d’une phase lors de laquelle le dialogue est privilégié car possible si la menace en face est faible. Le but du maintien de l’ordre en France est de ne pas être au contact physique, ce qui est, d’ailleurs, en train d’être remis en question aujourd’hui. L’usage de la force doit répondre entre autres aux principes de nécessité absolue, de proportionnalité et de gradation », précise ce même officier de police, qui a préféré garder l’anonymat.

    À Nice, le capitaine commandant l’escadron a décidé, fait particulièrement exceptionnel, de ne pas engager ses hommes dans une opération impliquant l’usage de la force.

    Contacté par Mediapart, le général de gendarmerie Bertrand Cavallier, ancien commandant du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier, tient à préciser qu’« on est dans un cas peu fréquent qui mérite toute notre attention ».

    « Il faut toujours garder en tête que le contact avec les manifestants et le recours à la force sont l’ultime réponse. Il existe des dispositions du code pénal et du code de la sécurité intérieure qui encadrent l’usage de la force. Et si cet emploi n’est pas justifié, il est illégal », explique le général, avant de rappeler que « le libre arbitre est primordial et c’est la raison pour laquelle il existe le devoir de désobéir ».

    #maintien_de_l'ordre

    • Le début (avant le #paywall (merci @davduf !))

      La charge au cours de laquelle Geneviève Legay a été blessée était « disproportionnée ». Ce constat est celui de gendarmes dans un rapport du 25 mars qui ont refusé de participer aux opérations le 23 mars à Nice. Mediapart publie des extraits de ce document, preuve de violences policières.

      Sans doute sera-t-il compliqué pour le ministre de l’intérieur Christophe Castaner de nier l’existence de violences policières survenues le 23 mars, à Nice, et ayant grièvement blessé la militante pacifiste Geneviève Legay. Ce sont les gendarmes, ses propres hommes, qui en apportent la preuve. Dans un rapport dont Mediapart a pu prendre connaissance, leur constat est aussi évident qu’accablant : « Ordres reçus disproportionnés face à la menace (foule calme) ».

  • Service national universel : pour un droit familial à l’objection de conscience (Slate.fr)
    http://www.slate.fr/story/178626/service-national-universel-snu-droit-familial-objection-conscience

    Cette mise en scène ne correspond pas à l’éducation que je souhaite pour mes enfants.

    Article édifiant, même si je ne vis pas pourquoi on ne défend pas directement un droit individuel du jeune…

    Le Service national universel résumé en neuf vidéos malaisantes (Les Inrocks)
    https://www.lesinrocks.com/2019/06/19/actualite/societe/le-service-national-universel-resume-en-neuf-videos-malaisantes

    Des vidéos de volontaires du Service national universel suscitent beaucoup de critiques, voire un profond malaise (il y a même eu des vrais malaises). En voici quelques unes qui parlent d’elles-mêmes.

    #éducation_mon_cul #dystopie #embrigadement #communication_patriotique #climat_malsain #gerbe

  • Une Gilet jaune arrêtée raconte
    http://m.lamarseillaise.fr/var/social/76778-temoignage-une-gilet-jaune-arretee-raconte

    Hélène Gélin raconte comment tout a basculé un soir de février, sa garde à vue et la saisie de son matériel informatique qu’elle n’a toujours pas récupéré.

    Maman de trois enfants que j’ai élevée seule, 52 ans, au chômage, je ne manifeste pas mais je suis très active sur les réseaux sociaux », commence Hélène Gélin, une Gilet jaune qui a connu il y a quelques mois les geôles d’un commissariat. « J’ai été arrêtée le 22 février à mon domicile et placée en garde à vue », poursuit-elle.
    Elle explique son engagement au sein du mouvement des Gilets jaunes comme une libération, la possibilité d’exprimer ses difficultés. « Au début, je n’osais pas parler de ma situation financière désastreuse depuis mon licenciement de la presse écrite, j’ai admiré le courage de ceux qui osaient le faire et j’ai découvert que je n’étais pas seule à souffrir… »
    Donc elle s’implique, tient, comme elle dit, son propre compte du nombre de manifestants et informe ses amis en France et à l’étranger et rejoint plus de 80 pages de Gilets jaunes en France et à l’étranger. « J’ai vu mes concitoyens malmenés, insultés, menacés et frappés », égraine-t-elle.

    Elle n’a de cesse, alors, de dénoncer les injustices. Mais constate un matin que son ordinateur effectue des captures d’écran non-demandées. Et qu’elle perd complètement la main sur sa page. Troublée, mais pas plus que ça, elle continue de poster ces commentaires sur les réseaux sociaux. Jusqu’à ce que… « Le vendredi 22 février ma vie a basculé. à 19h27 on frappe à la porte : six policiers entrent et me disent qu’ils veulent juste m’entendre et que cela ne prendra pas longtemps. » C’est comme ça qu’elle se retrouve en garde à vue. « Je pense être là pour faire une déposition mais on m’emmène dans les sous-sols et on m’enferme dans une cellule. Jamais de ma vie je n’avais vécu cela : c’est sale, couvert de graffiti, ça pue la pisse ! J’ai pleuré toute la nuit. »

    Le lendemain matin on la ramène chez elle pour fouiller sa cave, sa voiture et on saisit son ordinateur et son téléphone. « À ce moment-là je ne sais toujours pas de quoi on m’accuse. » Puis retour au commissariat où on l’interroge de 9h30 à 14h30 et on lui apprend qu’elle aurait posté, ce qu’elle récuse avec force, un message faisant l’apologie du terrorisme, en réponse au post « Comment leur faire comprendre ? » Le texte qu’on lui impute répond : « Se ceinturer d’explosifs pour faire péter leurs jolies petites gueules ! » Elle se défend : « Ce n’est ni mon style, ni mes idées ! » Mais plus de 5 mois ont passé depuis, et elle n’a toujours pas récupéré son matériel et surtout elle ne parvient pas à savoir où en est la procédure. Si les charges ont été abandonnées ou si elle a été mise en examen.

  • Maintien de l’ordre : « Il y a eu des blessures graves. C’est toujours malheureux. L’échec, il est collectif » selon le syndicat Unité SGP Police-FO
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/policiers-renvoyes-en-correctionnelle-la-justice-prend-une-tournure-pol

    Grégory Joron, le secrétaire national CRS pour le syndicat, estime que « les policiers de terrain vont servir de bouc-émissaire et vont être donnés en pâture à la vindicte populaire ».

    Un policier ne serait pas un justiciable comme un autre ?

    Aujourd’hui ce n’est plus un justiciable comme un autre. C’est bien cela le problème. J’ai envie de poser une question. Quand on se trompe de dispositif, quand le dispositif n’est pas à la hauteur de l’enjeu, quand mes collègues sont envoyés sans être formés, ni équipés du bon matériel et que, de fait, ils font avec ce qu’ils peuvent et comme ils peuvent, personne ne se pose la question de savoir qui va être le lampiste de l’affaire et se retrouver devant le tribunal. La réponse on l’a aujourd’hui. Ce sont les policiers de terrain qui, sur certaines journées, ont assuré et ont tenu la République à bout de bras. Ces collègues-là, qui ont risqué leur vie, vont se retrouver devant le tribunal correctionnel entre un délinquant de la route et un agresseur sexuel.

    Vous mettez en cause la hiérarchie ?

    Bien évidemment. Nous on l’a mise en cause dès le premier jour. On a été reçus deux fois chez le ministre au sujet de la stratégie du maintien de l’ordre sur Paris. Le préfet de police n’a pas été entendu. On lui a donné un poste de conseiller d’Etat, alors que mes collègues se retrouvent devant le tribunal. Encore une fois ce sont les policiers de terrain qui vont servir de bouc-émissaire et donnés en pâture à la vindicte populaire.

    En quoi y a-t-il une dimension politique dans les propos du procureur de Paris ?

    On a l’impression que c’est une réponse à la pression médiatique. Il va falloir chercher des responsabilités. Et les responsabilités on va aller au plus simple. C’est le collègue de terrain, qui a fait comme il a pu et avec ce qu’il avait, que l’on va incriminer sur une crise qui était hautement politique. Il y a eu des blessures graves. C’est toujours malheureux. L’échec, il est collectif. Ce n’est pas l’échec d’un seul individu tout seul derrière son LBD. C’est l’échec d’un ministère, d’un dispositif et c’est un échec absolu à chaque fois qu’il y a un blessé de cet ordre-là. Je m’interroge très clairement, pas sur l’indépendance de la justice, mais sur son impartialité.

    #maintien_de_l'ordre #giletsjaunes #police #justice

  • Y a-t-il des déchets nucléaires près de chez vous ? - Greenpeace France
    https://www.greenpeace.fr/dechets-nucleaires-pres-de-chez-vous

    Avec ses 58 réacteurs et 60 ans d’existence, l’industrie électronucléaire française produit des déchets radioactifs en masse, qui s’accumulent au fil des ans. Que deviennent-ils ? Où sont-ils stockés ? Par où transitent-ils ? Notre carte des déchets nucléaires vous permet d’en savoir plus et découvrir les sites et lieux de passages de matières et déchets radioactifs à proximité de votre commune.


    #nucléaire

  • Plus de 350 blessés dans les manifs nantaises et un #rapport qui étrille les forces de l’ordre

    La ville de Nantes est réputée pour être un haut lieu de la contestation sociale. Sans surprise, les manifestations des Gilets jaunes y ont donc été nombreuses et importantes. Et la #répression_policière violente. En témoignent les bilans établis par les équipes de street medics au fil des actes. Mediacités les a décortiqués et les chiffres sont effarants.


    https://www.mediacites.fr/nantes/enquete-nantes/2019/05/27/plus-de-350-blesses-dans-les-manifs-nantaises-et-un-rapport-qui-etrille-l
    #Gilets_jaunes #GJ #Nantes #violences_policières #maintien_de_l'ordre
    #bilan

  • Un dossier étayé qui va faire mal :
    L’observatoire nantais des libertés, collectif de 12 associations nantaise, publie ce jour son rapport intitulé « Exercice du maintien de l’ordre à #Nantes et respect des droits. »
    À télécharger ici : http://site.ldh-france.org/nantes/exercice-maintien-de-lordre-a-nantes-respect-droits-rapport-de-lobs

    Ce rapport est issu des observations directes des manifestations à Nantes – des observateurs et observatrices de l’ONL sont présent.es à presque toutes les manifestations –, des témoi­gnages recueillis, des plaintes déposées, des articles de presse, des rapports et de toutes publications relatives au sujet.

    L’attitude des manifestant.e.s et les pratiques des forces de maintien de l’ordre dans la période couverte par le présent rapport ne sont évidemment pas indépendantes du contexte antérieur qu’il nous faut bien évoquer. L’état d’urgence a été instauré dès décembre 2015 et, considérant que les menaces terroristes persistaient, les gouvernements successifs n’ont pas voulu revenir à une situation normale. Et le terrorisme a justifié la banalisation de mesures considérées antérieurement comme d’exception. Les nombreuses manifestations contre la loi Travail/El Khomri, qui a suivi la période des attentats, ont été l’occasion de plusieurs innovations par rapport aux pratiques précédentes :
    • l’utilisation du prétexte de l’état d’urgence pour empêcher les manifestations de protestation à l’occasion de la conférence internationale du Bourget sur les changements climatiques,
    • les « interdictions de séjour » dans un périmètre sécurisé dont les cibles et limites sont à la discrétion de la préfecture,
    • les fouilles systématiques à l’entrée de ces périmètres,
    • l’utilisation croissante de grenades de désencerclement – comme préparation à des charges de forces de l’ordre,
    • les charges très violentes de la BRI (ou CDI) et de la BAC ; /.../

    .

    Table des matières
    1. LE CONTEXTE.............................................................................
    1.1. L’état d’urgence...............................................................................
    1.2. L’automne 2017...............................................................................
    1.3. 2018 – 2019 Les Gilets Jaunes........................................................
    2. LES FAITS....................................................................................
    2.1. L’encadrement des manifestations....................................................
    2.1.1 Le déploiement ostentatoire des forces de l’ordre...................
    2.1.2 De nouveaux moyens de surveillance des manifestations........
    2.1.3 L’enfermement des cortèges.................................................
    2.1.4 La nasse des manifestants....................................................
    2.1.5 Les restrictions d’accès au centre-ville et à certains quartiers .....................................................................................................
    2.1.6 Des manifestations stoppées ou déviées par la force sans dialogue avec les organisateurs......................................................
    2.1.7 Des interdictions de manifester............................................
    2.2. L’usage des armes..........................................................................
    2.2.1 L’usage intensif de gaz lacrymogènes...................................
    2.2.2 La banalisation de l’usage du LBD.......................................
    2.2.3 L’usage des grenades mixtes................................................
    2.3. L’exercice de violences physiques....................................................
    2.3.1 Des arrestations coups-de-poing...........................................
    2.3.2 Des violences exercées hors menaces..................................
    2.4. L’action judiciaire...........................................................................
    2.4.1 Des incriminations disproportionnées...................................
    2.4.2 Les plaintes classées sans suite, des enquêtes abandonnées.
    3. LES ENSEIGNEMENTS...............................................................
    Une stratégie de contention, d’encadrement et d’intimidation.....
    Une utilisation dangereuse des armes intermédiaires....................
    Des violences exercées hors menace.............................................
    Une « instrumentalisation » de la Justice....................................
    De graves atteintes au droit de manifester, à l’intégrité et à la di- gnité des personnes.......................................................................
    4. EN CONCLUSION, L’ONL DEMANDE........................................
    Une pacification du maintien de l’ordre.......................................
    Le respect des droits des victimes...............................................
    5. BIBLIOGRAPHIE ESSENTIELLE..................................................
    6. ANNEXE – LES COMMUNIQUÉS DE L’ONL...............................

    #violences _ policières #maintien_de_l'ordre #militarisation

  • Motion de soutien à notre consœur Anna Salabi | Ordre des avocats de Paris
    http://www.avocatparis.org/mon-metier-davocat/publications-du-conseil/soutien-anna-salabi

    Le Conseil de l’Ordre condamne l’agression d’une avocate au sein du Tribunal de Paris. Ça suffit !

    L’expulsion par la force d’un avocat en cours d’audience est intolérable.

    Le 16 mai 2019, au Tribunal d’instance de Paris, une avocate, Madame Anna Salabi, a été évacuée de force de l’audience par six policiers, à la demande du magistrat, alors qu’elle était en ligne avec les membres du Conseil de l’Ordre de permanence, pour les saisir d’un incident qu’elle rencontrait.

    Le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris, révolté, condamne cette agression. L’usage de la force contre un avocat est inacceptable. Il rappelle que l’article 434-8 du Code pénal réprime tout acte d’intimidation commis envers un avocat dans l’exercice de ses fonctions.

    Le Conseil de l’Ordre assure notre consœur de son entier soutien, et s’associera à toute procédure engagée devant le Conseil supérieur de la Magistrature, comme devant les juridictions répressives.

    Il rappelle que tout différend entre un avocat et un magistrat doit être réglé en présence du Bâtonnier, dans la dignité et l’esprit de dialogue qui caractérisent leurs actions quotidiennes.

    ____
    Avocate expulsée par des policiers en pleine audience : que s’est-il passé ?
    https://www.lci.fr/justice/a-la-loupe-avocate-expulsee-par-des-policiers-en-pleine-audience-que-s-est-il-pa

    ____
    https://www.mediapart.fr/journal/france/240519/avocats-et-magistrats-enterrent-provisoirement-la-hache-de-guerre

    Deux heures de discussions franches et directes ont été nécessaires, jeudi 23 mai, pour arriver à un compromis et rédiger un communiqué commun. Les représentants des 29 000 avocats parisiens, d’un côté, le président du tribunal de grande instance de la capitale et son staff, de l’autre. Après un rassemblement silencieux d’une centaine de robes noires dans l’atrium du nouveau tribunal des Batignolles, à 13 heures, la bâtonnière Marie-Aimée Peyron, le vice-bâtonnier Basile Ader et celle qui lui succédera l’an prochain, Nathalie Roret, ont été reçus (le rendez-vous était déjà fixé) et ont exposé leurs griefs au président, Jean-Michel Hayat, et à la première vice-présidente chargée du tribunal d’instance, Sophie Degouys.

    Premier sujet de fâcherie : l’expulsion manu militari d’une avocate en robe, Anna Salabi, lors d’une audience du tribunal d’instance, le 16 mai – une affaire sans précédent, révélée le lendemain par Mediapart. Choquée, l’avocate avait reçu deux jours d’ITT. Une forte mobilisation s’est rapidement déclenchée chez les avocats, à Paris et au-delà, contre ce qui est vécu comme une voie de fait, une agression et un abus de pouvoir inadmissibles.

    Me Salabi et ses confrères, le 23 mai au tribunal de Paris. © M.D. Me Salabi et ses confrères, le 23 mai au tribunal de Paris. © M.D.

    Jeudi matin, la présidence du tribunal affichait encore son soutien à la magistrate ayant pris la décision de faire appel à la police pour faire sortir l’avocate, qui se serait montrée « véhémente », aurait tenu des propos « dénués de toute mesure et de respect dû à la fonction », et aurait empêché physiquement l’audience de se poursuivre, après que son dossier eut été renvoyé.

    Me Salabi et ses défenseurs assurent, au contraire, que la magistrate se serait montrée « partiale », ne l’aurait pas laissée s’exprimer, décidant soudainement de renvoyer l’affaire, avant de faire appel à la force publique pour l’expulser de la salle d’audience, l’avocate étant traînée au sol alors qu’elle cherchait à joindre un représentant de son ordre pour le faire venir comme médiateur.

    Le communiqué commun du président Hayat et de la bâtonnière Peyron, diffusé jeudi en fin d’après-midi (on peut le lire sous l’onglet Prolonger), ne fait pas état des circonstances de l’incident, mais indique clairement qu’il y a eu une faute de la magistrate. « Le président entend rappeler à chacun que tout incident d’audience doit conduire à saisir sur-le-champ le délégué du bâtonnier à la permanence de l’ordre, en suspendant, si nécessaire, le cours de l’audience. En aucun cas, il ne peut être recouru au concours des forces de l’ordre, à l’égard d’un avocat, dans l’exercice de sa mission », lit-on.

    Le rassemblement des avocats, jeudi 23 mai dans l’atrium du tribunal. © M.D. Le rassemblement des avocats, jeudi 23 mai dans l’atrium du tribunal. © M.D.

    Pour calmer le jeu, des « assises consacrées à la relation avocats, magistrats et personnels de justice » seront en outre organisées prochainement, ajoute le communiqué. C’est que les sujets de dispute se sont accumulés, ces derniers temps. Une perquisition de juges d’instruction financiers parisiens, à 6 heures du matin au domicile d’une jeune collaboratrice, tremblante de peur, d’un cabinets d’avocats, a ainsi provoqué récemment un incident très vif avec le représentant du bâtonnier, qui a trouvé la scène inutilement humiliante.

    Les perquisitions dans les cabinets d’avocats ne sont pas le seul sujet de friction. Le déménagement au nouveau tribunal des Batignolles, voici un an, a cristallisé de nombreuses tensions avec les magistrats, parfois inhérentes à leurs missions respectives. Les avocats se plaignent, entre autres choses, de ne pas pouvoir circuler partout à cause des sas et des badges magnétiques, de rester souvent bloqués entre deux portes, de ne plus pouvoir accéder aussi facilement qu’avant aux cabinets des juges d’instruction, et d’être en fait relégués au rang d’acteurs subalternes dans un lieu de justice conçu avant tout pour les magistrats. Plusieurs avocats le confient, l’affaire Salabi est venue à point nommé pour crever l’abcès.

    Si le calme est revenu, l’affaire ne restera pas sans suite. Anna Salabi et son avocat, Vincent Ollivier, ont saisi le Défenseur des droits mercredi 22 mai d’une demande d’enquête, pour des faits qu’ils qualifient d’« abus de pouvoir » de la part de la magistrate et des policiers qui sont intervenus le 16 mai. Ils devraient également saisir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), en charge des questions touchant à l’éthique et la déontologie des magistrats. Une plainte pénale pour « violences volontaires » est également envisagée. Christiane Féral-Schuhl, la présidente du Conseil national des barreaux (CNB), a pour sa part annoncé le 18 mai qu’elle saisissait la ministre de la justice de cette affaire.

  • Élections européennes - Cette interview que vous ne lirez pas dans nos colonnes

    https://www.lavoixdunord.fr/586132/article/2019-05-21/cette-interview-que-vous-ne-lirez-pas-dans-nos-colonnes

    Trop drôle LaRem et Macron qui mérite vraiment son titre de plus grosse crapule de la République.

    Lecture zen

    Vous ne trouverez ni dans ce journal ni sur notre site l’interview complète qu’Emmanuel Macron donnait ce lundi à la presse quotidienne régionale (PQR) ou, plutôt, à une partie d’entre elle devrait-on écrire. Nous vous devons donc quelques explications. Neuf journalistes de « grands titres » régionaux, dont La Voix du Nord, avaient été conviés à poser leurs questions sur l’Europe au président de la République. Une interview d’une heure trente, encadrée de façon inédite puisque les participants devaient s’engager à coécrire sur place une version unique des réponses présidentielles, puis à la soumettre à la relecture de l’Élysée avant toute publication du texte validé.

  • Six mois d’« Allô Place Beauvau » : chronique des violences d’Etat
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170519/six-mois-d-allo-place-beauvau-chronique-des-violences-d-etat

    En 20 + 1 tweets commentés, l’écrivain-journaliste David Dufresne raconte ses jours et ses nuits passés à relever les #Violences_policières survenues dans le cadre des manifestations des gilets jaunes et des lycéens. Comment le projet « Allô @Place_Beauvau » est né, comment il est porté, comment il a évolué.

    #Police,_violences_policières,_Allo_Place_Beauvau,_maintien_de_l’ordre,_Christophe_Castaner,_gilets_jaunes

  • Prélèvement à la source : à quand une réforme fiscale féministe ?
    https://www.liberation.fr/debats/2019/05/15/prelevement-a-la-source-a-quand-une-reforme-fiscale-feministe_1726928

    Quand on évoque le thème de la fiscalité, on se dit, de prime abord, que le féminisme n’a rien à faire là-dedans, qu’il s’agit simplement de calculs neutres appliqués aux revenus des individus peu importe leur sexe. Et puis, si on creuse un peu, on se rend vite compte que le patriarcat, comme dans tous les autres domaines, s’est immiscé à ce niveau-là aussi et de façon bien plus subreptice puisque largement non visible.

    Alors que pour chacune et chacun, c’est le moment de remplir sa déclaration de revenus 2018, arrêtons-nous donc un instant sur le mode de calcul de l’impôt sur le revenu, un mode de calcul laissé inchangé dans le cadre de la réforme du prélèvement à la source.

    Outre la prise en compte des ressources annuelles détenues par le foyer fiscal, le calcul de l’impôt sur le revenu s’effectue à la suite de l’application de deux mécanismes importants : le quotient conjugal et le quotient familial. Le quotient conjugal, qui consiste pour un couple marié ou pacsé à être imposé conjointement est un mécanisme qui n’a pas le même impact selon que les revenus au sein du couple sont égaux ou inégaux. En effet, du fait de l’application du quotient conjugal au barème tranche par tranche (1), la réduction d’impôt obtenue est d’autant plus forte que les revenus au sein du couple sont inégaux et que le revenu global est élevé (2). De fait, la division, puis re-multiplication par deux de revenus inégaux permet de réduire le taux d’imposition.

    Ainsi, plus les revenus du couple tendent vers l’égalité, moins le mécanisme de quotient conjugal n’apporte de réduction d’impôts et pour un couple dont les revenus seraient totalement égaux, le bénéfice est même totalement nul : en effet, le fait de diviser par deux le revenu du couple fait retomber chaque conjoint dans la même tranche d’imposition que s’il avait été seul.
    Trappe à pauvreté

    Non seulement, le système du quotient conjugal bénéficie davantage aux couples dont les revenus sont inégaux, mais il désincite aussi le conjoint dont les ressources sont les plus faibles, soit les femmes le plus souvent, à reprendre une activité ou bien à passer d’un mi-temps à un plein-temps puisque son revenu sera alors immédiatement imposé, lui aussi, à un taux élevé, autrement dit, dans les tranches hautes du barème.

    Or sachant que le revenu salarial net moyen des femmes est inférieur de 25 % à celui des hommes (3), qu’elles occupent 55 % des bas salaires et 63 % des emplois non qualifiés (4), il n’est pas difficile d’en conclure, qu’au sein du couple, ce sont majoritairement les femmes qui ont les ressources les plus faibles (5).

    Le quotient conjugal est donc un système qui décourage proprement le travail des femmes et les maintient dans l’occupation d’emplois précaires et faiblement rémunérés. Il agit comme une trappe à pauvreté mais uniquement à destination des femmes. Autant dire qu’une politique réellement soucieuse de l’égalité femmes-hommes devrait avoir depuis bien longtemps supprimé le quotient conjugal.

    A contrario, le choix, dans le cadre de la réforme actuelle, d’avoir évité une « "déconjugalisation" de l’impôt, qui aurait pénalisé les foyers où les revenus personnels sont déséquilibrés entre conjoints » (6) apparaît comme un choix délibéré en faveur d’une politique publique qui continue à favoriser les déséquilibres de revenus au sein du couple et donc, à maintenir bien souvent les femmes dans une situation de dépendance et de précarité. Réforme moderne, vraiment ?

    Quant au quotient familial, qui consiste à adapter le montant de l’impôt brut à l’importance du foyer et fonctionne selon le même modèle que le quotient conjugal, outre sa forte régressivité (7), il agit comme la mise en œuvre d’une véritable politique nataliste exhortant les femmes à faire des enfants et au moins trois si possible (8). Décidément, la politique fiscale française semble s’attacher à imposer certains choix de vie aux femmes, et ce, bien au-delà de la question de l’impôt sur le revenu.
    Conception conservatrice

    Il y a un terme qui unit et justifie les mécanismes de quotient conjugal et familial, c’est celui de foyer fiscal. Un terme qui résume à lui seul la conception conservatrice et patriarcale de la politique fiscale française et qui enferme les femmes dans des rôles sociaux et familiaux.

    Par exemple, une discorde, même longue entre époux, ne suffit pas à entraîner la dissolution du foyer fiscal. Ainsi, même séparée dans les faits de son conjoint (sans qu’il n’y ait eu divorce ou rupture de pacs), la femme doit donc continuer d’être rattachée au foyer fiscal. On imagine alors toutes les difficultés auxquelles peut faire face une femme dans le cas où elle subirait des violences (physiques, sexuelles) suite à cette séparation.

    Autre exemple : si une demi-part supplémentaire est attribuée pour le 1er enfant à charge des personnes seules, c’est seulement à condition que celles-ci ne vivent pas en concubinage. Une vision qui présuppose que lorsque la femme vit avec un concubin, alors celui-ci automatiquement partage la charge de l’éducation de l’enfant. Ce qui est loin d’être évident.

    En revanche, ce qui est évident avec ces deux exemples, c’est la volonté de la politique fiscale française de rattacher la femme à son conjoint, de la mettre sous tutelle, peu importe la situation. De fait, si la femme est séparée de son concubin, mais sans que la séparation soit officielle, alors elle reste rattachée à lui et si, situation inverse, la femme est seule mais vit avec un conjoint de façon non officielle alors elle est également rattachée à lui et perd sa demi-part. Dans tous les cas, elle n’a donc pas le choix et son autonomie est bafouée.

    Une réforme qui ne favorise pas l’émancipation des femmes, mais les maintient dans des situations de dépendance et de vulnérabilité, ce n’est pas une réforme moderne, mais la simple perpétuité d’une conception patriarcale de la société.

    Supprimer la notion de foyer fiscal et mettre en place une réelle individualisation de l’impôt sur le revenu constituent en revanche les premiers jalons d’une politique fiscale véritablement attentive à l’égalité femmes-hommes.

    • Si on partage les impôts dans des couples en imposant autant des deux parties comme c’est le cas actuellement, l’état doit veiller à rééquilibré les comptes dans les couples inégalitaires qui font des déclarations conjointes. C’est à dire que si un·e conjoint·e gagne plus que l’autre, l’état veille à ce que l’argent soir répartie à 50/50 entre les deux et retire le surplus de l’un·e pour le versé sur le compte de l’autre. Si on te taxe comme si tu avait un revenu égale à ton·a conjoint·e, tu doit avoir ce revenu égale dans les faits.

  • Quinze moutons inscrits à l’école pour éviter une fermeture de classe en Isère
    https://www.ouest-france.fr/education/ecole/quinze-moutons-inscrits-l-ecole-pour-eviter-une-fermeture-de-classe-en-

    Un éleveur est entré dans l’école de Crêts-en-Belledonne (Isère) avec une cinquantaine de moutons et son chien, ce mardi 7 mai, vers 8 h. Le maire Jean-Louis Maret était présent et il a fait les choses en règle avec un arrêté de réquisition d’une partie de la cour. Et quinze des moutons, certificats de naissance à l’appui, ont été « officiellement » inscrits pour être scolarisés dans cette école. Une façon de dire : « On n’est pas des moutons. »

    Cette école primaire a appris en mars que l’une de ses 11 classes fermerait vraisemblablement à la rentrée suite à une légère baisse d’effectifs, de 266 à 261 élèves. Une décision que regrettent des parents et le maire. « Il y a ici des enfants en difficulté, mais l’Education nationale ne se préoccupe pas des arguments de terrain, juste des chiffres », estime Gaëlle Laval, membre de la FCPE et une des organisatrices de la manifestation de ce mardi.

    Ces « nouveaux élèves » sont arrivés en présence des écoliers, de leurs parents et du corps enseignant. « Avec cela, on ne devrait pas avoir de fermeture », sourit Gaëlle Laval, qui reconnaît « avoir voulu jouer sur l’humour pour mobiliser les gens », et éviter un « gâchis » dans cette école où la mairie a beaucoup investi ces dernières années.

    #ruralité #fermeture_des_classes #abandon_de_l'état #humour

  • « C’est gentil les excuses mais c’est pas professionnels, c’est comme la soit disant erreur de Castaner » , « le problème c’est la machine »
    C’est une des punchlines de la soirée, offerte par @davduf qui revient sur ses 777 (!) signalements de violences et abus policiers mais aussi sur l’énorme intox gouvernementale autour de l’Hôpital Pitié-Salpétrière.
    https://www.france.tv/france-5/c-politique-la-suite/c-politique-la-suite-saison-2/973619-c-politique-la-suite.html

    Autres punchlines :
    "La déclaration de Castaner : « C’est une attaque et non une intrusion ! » Ce n’est pas une connerie ! C’est une déclaration dégueulasse !"
    "Les médias sont extrêmement coupables."

    Comme il le dit, le soir même, nous étions bien peu, face au rouleau compresseur du 20H à avoir pris le temps d’aller vérifier l’info avant de tweeter et à tenter de contrer la version officielle reprise partout, j’avais alerté sur l’intox par ici : https://seenthis.net/messages/778352

    • Han j’avais pas vu ! Honte sur moi je fais tellement confiance à #Acrimed que je n’avais pas lu au delà de l’intro. Il s’avère au final que c’est sans doute l’article le plus complet sur l’énorme série de fake en cascade après l’intox initiale. Voilà qui prouve que moi aussi je ne suis pas immunisée contre les biais de confirmation !
      En tout cas merci pour ce que tu dénonces inlassablement, mais merci aussi d’être si vigilent à ne pas perdre de l’énergie dans les pièges de certaines questions !

  • Trump, Macron et l’arrogance française
    https://tagrawlaineqqiqi.wordpress.com/2019/05/04/trump-macron-et-larrogance-francaise

    Ça n’est ni une nouveauté ni un mystère, nous, Français, sommes un peuple arrogant. Et après tout, personne, même pas un peuple, n’est tenu à être parfait. Nous sommes si arrogants que lorsque Trump a commencé ses trumperies, nous nous sommes gaussés. « Ah ! Ces Américains, tout de même ! Qu’ils sont cons avec leur président qui parle […]

    https://0.gravatar.com/avatar/fae7880a13ff373ef7ab14b76ec88027?s=96&d=identicon&r=G

  • Les gendarmes ont mis le feu à des tentes de sans-abris en parallèle des charges sur la Pitié-Salpêtrière - Paris-luttes.info
    https://paris-luttes.info/les-gendarmes-ont-mis-le-feu-a-des-12096

    Une fois le cortège repoussé entièrement sur le boulevard Saint-Marcel, les GM se retournent vers nous et commencent à tirer des grenades lacrymogènes et de désencerclement, évidemment sans sommation. Alors que nous reculons, ils continuent à tirer grenade sur grenade. Deux camions de pompier qui voulaient passer pour intervenir et secourir des victimes, malgré leurs sirènes, sont également pris pour cibles et doivent faire demi-tour devant la violence de la pluie de grenades qui s’abat sur eux.

  • Replay Infrarouge - La maison des hommes violents - France 2
    https://www.france.tv/france-2/infrarouge/949563-la-maison-des-hommes-violents.html

    diffusé le mar. 16.04.19 à 23h18
    disponible jusqu’au 24.04.19
    documentaires société - 65 min - 2017

    À Arras, dans le Pas-de-Calais, existe une structure unique en France dans l’accompagnement des auteurs de violences conjugales. Créé en 2008 à l’initiative de la Communauté urbaine et du parquet d’Arras, le Home des Rosati héberge en permanence huit hommes pour des séjours de trois semaines à plusieurs mois. L’équipe d’encadrement y pratique un travail thérapeutique intense et préventif. Qui sont ces hommes violents ? Quelle prise en charge sociale et psychologique leur propose-t-on ? Le primat de l’éducatif sur le répressif mérite-t-il d’être développé en France ? C’est à ces questions, au cœur du débat actuel sur les violences conjugales, que ce film répond à travers le suivi, au jour le jour, de six hommes à la maison des Rosati, de leur arrivée jusqu’à leur départ. Le documentaire « La Maison des hommes violents » sera suivi d’un débat présenté par Marie Drucker, en présence de : - Benoît Durieux, directeur du pôle hébergement,insertion,responsabilisation de l’Association SOLFA - Luc Frémiot, magistrat honoraire, ancien procureur de la République de Douai

    réalisé par : Marie-Christine Gambart

    (il existe aussi au moins une émission radio sur cette expérience #rosati, diffusée en mars 2013 sur france culture : cf. l’épisode 4, relevé par @intempestive https://seenthis.net/messages/125967)

  • Les grandes générosités - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2019/04/21/les-grandes-generosites

    Ce que mon grand-père aimait en moi, c’était très précisément mon côté clébard : cet amour inconditionnel qu’il achetait à grand coup de gros cadeaux qu’il offrait toujours devant une aimable assistance prompte à le louer de sa grande générosité, le fait que dans mon regard de gosse, il était plus grand, plus beau et plus merveilleux que le père Noël et la petite souris réunis et que cette image bigger than life, je la renvoyais à l’ensemble de ses courtisans de troquet.

    #stratégie_du_choc #catastrophe #domination

  • Roseaux — La mégère ou le paillasson
    http://roseaux.co/2019/04/la-megere-ou-le-paillasson

    Il arrive, un jour, dans la vie d’une féministe – généralement c’est un jour où elle finit sur les rotules après ce qui a plus tenu de la partie de catch que de la discussion – où promouvoir la pédagogie comme condition absolue voire unique de l’émancipation des femmes devient vraiment très difficile. Ce jour peut arriver après vingt ans de lutte comme il peut arriver après un an de débats politiques acharnés dont tu croyais qu’un jour ils porteraient leurs fruits et justifieraient alors que tu aies perdu plusieurs heures par semaine, par mois, que sais-je, à jouer à la maîtresse d’école. Et, quand il arrive, il se peut que la féministe que tu es se sente perdue parce que si l’éducation et la pédagogie ne marchent pas, alors que faut-il faire ? En ce qui me concerne, j’ai décidé d’accepter d’être une mégère à qui « on ne peut plus rien dire » pour ne plus être qu’un paillasson.

    @mad_meg

    • voici le debut de ma rubrique n°2 de Mégèrisme dans la revue HEY !

      Dans la Petite Sirène, la bonne femme est celle qui perd sa voix en échange de jambes pour courir après un prince barbant. La mauvaise est celle qui connaît deux ou trois trucs sur la vie, ne manque pas de coffre et ne subit l’autorité ni d’un homme ni de personne. Or il n’y a pas de juste milieu entre la Petite Sirène et la Sorcière des Mers : on est libre ou on ne l’est pas. Il n’y a pas de demi-liberté, ni de demi-égalité – alors, Il faut bien être une mégère pour ne pas être un joli petit paillasson en galuchat.

      et voici la fin du texte de Kathy sur Roseaux :

      Il s’agit de savoir dire stop quand les limites que nous avons posées sont dépassées, de savoir dire non aux injonctions à débattre et à se justifier, d’apprendre à exiger le respect plutôt qu’à répondre aux exigences des autres, de ne plus être un paillasson. Alors, s’il faut pour cela être une mégère, acceptons d’être des mégères. Si la liberté d’expression autorise les uns à dire des horreurs, alors qu’elle nous autorise aussi à leur dire merde, pour notre dignité, pour notre santé mentale ou parce qu’en effet, « le féminisme est l’idée radicale que les femmes sont des personnes ». Si nous devons faire de la pédagogie, alors choisissons à qui nous la destinons : à celleux qui ne nous prennent ni pour des marchepieds ni pour des distributeurs de cookies. Acceptons d’être des mégères, refusons d’être des paillassons.

    • Merci pour l’article sur Ms.Chung @aude_v

      In her message to the readers of April Magazine, Ms. Chung predicted that women would hold more power in the coming age. She further commented that many people had suffered brutality in the name of enlightenment, a Western doctrine of a male-dominated culture. In her opinion, we do not need enlightenment but ‘endarkenment’ instead to bring about peace and heal the world: hear the voice of the people who have been kept in the dark, and women of Asia, Africa, and South America. (In line with this endarkenment theory, Chung modified the meaning of her name from ‘Wise Light’ to the same Hangul sound yet different meaning ‘Dark Mirror’ when she became a full-fledged adult.)

      #endarkenment

    • @mad_meg Hello je suis l’autrice de l’article ! Les grands esprits se rencontrent on dirait ! Sans blague, ce consensus autour de l’opposition « mégère vs. paillasson (en galuchat ou non) » me ravit. :)

    • Bienvenue @kathy cool que tu sois venu sur seenthis. Il semble en effet que la mégère soit l’antithèse du paillasson. Si tu veux creusé la thématique mégèriste, les textes de Vilaine m’ont pas mal inspiré. Par exemple :
      http://www.commentpeutonetrefeministe.net/2016/04/08/hommes-feminisme-defaite
      et
      http://www.commentpeutonetrefeministe.net/2016/05/10/feminisme-hommes-pedagogie-viol-harcelement-militantisme

      le blog d’antisexisme, en particulier la partie sur l’impuissance comme idéal de beauté montre aussi cette opposition :
      https://antisexisme.net/category/limpuissance-comme-ideal-de-beaute
      et tout ce qui est ici sous le tag #mégèrisme pourrait te brancher
      je te recommande en particulier ce poste
      https://seenthis.net/messages/603843

      Gloire et pouvoir aux mégères :)
      –--------

      ps je viens de trouvé ce poéme de mégère

      Je suis une mégère

      Je suis une mégère, j’ai des coups de calcaire
      Après mon mari, souvent je m’énerve
      Comme moi, mon disjoncteur pète aussi les plombs
      Rien ne va dans la maison

      Heureusement mon époux est électricien
      Il est au courant pour tout réparer, c’est très bien
      Le fer à repasser n’arrive plus à se plier à mes exigences
      Il n’a plus ses vapeurs, mon mari le détartre en urgence

      Tout vieux, allergique à la poussière est mon aspirateur
      Je sais, encore lui !
      Jamais contente, « aller du balai » je dis
      Demain je le donne à un brocanteur ou à un ferrailleur, cela dépendra de mon humeur

      Je suis une méchante mégère
      Mon pauvre mari est ma bonne à tout faire
      Lorsque la pluie tombe en crachin
      C’est lui qui sort le chien

      Pour le ménage, je lui hurle de s’en occuper
      Pendant ce temps-là je regarde la télé
      Je l’ai tellement fait travailler, qu’il est épuisé
      Il est trop gentil, il me dit « le linge, je le repasserais »

      Après avoir regardé mon feuilleton favori « les feux de l’amour »
      Je vois le linge fripé qui est toujours dans la corbeille
      Mon mari est parti se coucher, il a sommeil
      Je le laisse se reposer, après le repassage, le jardin il faudra qui le labour

      Je suis une cruelle mégère, je ne fais que crier après mon mari
      J’aime bien lui faire peur, je lui dis « fait gaffes, j’ai affûtés les couteaux et planqué le fusil »
      Aie, aie, aie, malgré cela mon pauvre époux reste à mes côtés
      Je suis sa mégère qu’il n’a pas réussi à apprivoiser

      Véronique – le 30 mai 2013

      http://poemespetitevero91.centerblog.net/24-je-suis-une-megere