Mondes Sociaux

Magazine de sciences humaines et sociales en openaccess

  • Une question qui fâche ? Pourquoi les #universitaires qui disposent des outils intellectuels et de la protection statutaire pour résister, acceptent-ils de se soumettre au processus de #gestionnarisation de l’#Université ?

    http://sms.hypotheses.org/8471

    Yves Dupont, socioanthropologue spécialiste du monde rural, a publié un essai qui mérite à nos yeux d’être présenté sous forme de tribune. Son questionnement essentiel est le suivant : comment se fait-il que les universitaires, disposant pourtant des outils intellectuels et de la protection statutaire pour résister aux sirènes néolibérales, acceptent presque silencieusement de se soumettre au processus de gestionnarisation de l’Université française, c’est-à-dire à une logique basée sur la productivité et la rentabilité contrôlées par des procédures normées et des indicateurs chiffrés de performance.

    Autrement dit, comment se fait-il que les chercheurs consacrent de moins en moins de temps à des questions proprement scientifiques et de plus en plus à la rédaction de « projets » dont beaucoup n’aboutissent jamais ? Comment se fait-il que les assemblées générales de laboratoire s’éternisent souvent en brainstormings d’agence de communication à la recherche de la meilleure rhétorique pour s’inscrire dans des réseaux, des structures, des axes, des appels ? Comment se fait-il que ceux qui hier étaient voués à critiquer, au sens noble, les innovations rutilantes de la modernité se présentent comme de simples accompagnateurs du changement social ? (...)

  • La longue marche de la féminisation des noms de métiers
    https://www.rtbf.be/culture/litterature/detail_la-longue-marche-de-la-feminisation-des-noms-de-metiers?id=10158110

    1979 : le Québec est le premier espace francophone à recommander la féminisation.

    1980 : Marguerite Yourcenar devient la première académicienne. Depuis, huit autres femmes ont été élues, dont Danièle Sallenave et Dominique Bona, en pointe sur la féminisation. Actuellement le nombre de femmes qui siègent à l’Académie est de quatre, contre 31 hommes.

    1984 : le gouvernement socialiste crée une Commission « chargée d’étudier la féminisation des titres et des fonctions et, d’une manière générale, le vocabulaire concernant les activités des femmes ».

    L’Académie, qui n’a pas été associée à cette initiative, met en garde, dans une déclaration préparée par deux de ses grandes figures, Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss, contre « une féminisation autoritaire et abusive ».

    1986 : sous l’impulsion d’Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme, le Premier ministre Laurent Fabius conseille l’application des règles de féminisation, recommandées par la Commission.

    Années 1990 : secrétaire perpétuel de l’Académie, Maurice Druon, entre autres, ferraille contre cette évolution : sur ce sujet, « tout le monde se couche, la droite se couche mais les académiciens ne se coucheront pas ». Il reproche à Alain Rey, patron des dictionnaires Le Robert et fervent défenseur de la féminisation, de « ramasser les mots dans le ruisseau ».

    1998 : le Premier ministre Lionel Jospin invite les administrations à recourir aux appellations féminines pour les noms de métiers, titres, grades et fonctions chaque fois que le féminin est d’usage courant.

    Le ministère de l’Éducation nationale, qui emploie alors 63% de personnel féminin, conseille de son côté de parler d’une professeur agrégée, d’une maîtresse de conférence etc.

    Le Robert qualifie de « malencontreuse » l’initiative prise par l’Académie « de refuser, au nom des règles du bon français, les féminins ’la’ ministre et ’la’ députée ». Il s’agit, dit-il, d’un « combat social d’arrière-garde ».

    « Madame le directeur »

    1999 : "Qu’une femme exerçant les fonctions de directeur d’école porte le titre de directrice alors que la femme directrice d’administration centrale était encore, il y a un an, appelée « Madame le directeur » atteste que cette question est symbolique et non linguistique", écrit M. Jospin, en préface du « Guide d’aide à la féminisation », publié sous la responsabilité du Conseil supérieur de la langue française.

    Alors que de plus en plus de femmes accèdent à des postes traditionnellement tenus par des hommes, Le Petit Robert intègre la féminisation de mots comme : amateur/amatrice, recteur/rectrice, sénateur/sénatrice etc. Le dictionnaire écrit au mot « ministre » : « Le féminin ’La ministre’, grammaticalement correct, commence à être employé ».

    Hélène Carrère d’Encausse, élue secrétaire perpétuel de l’Académie, dit qu’on doit l’appeler : « madame le secrétaire perpétuel ».

    2004 : Le Petit Larousse illustré, poursuivant une féminisation jusque là timidement engagée, admet dorénavant « agente », « auteure », « colonelle », « écrivaine », « inventrice », « luthière » ou « présidente-directrice-générale ».

    2014 : Face à l’accélération du processus de féminisation, notamment dans les médias et les manuels scolaires, l’Académie ne désarme pas : elle rejette « un esprit de système qui tend à imposer, parfois contre le voeu des intéressées, des formes telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure etc, (...) qui constituent de véritables barbarismes ».

    2017 : Le Premier ministre Édouard Philippe appelle à la féminisation dans les textes publiés au Journal officiel.

    « Madame la députée », « madame la présidente » : l’Assemblée nationale assure qu’elle continuera à appliquer la féminisation des titres et des fonctions, dans un rappel de cette règle aux députés réfractaires.

  • Les Français consomment des endives génétiquement modifiées sans le savoir
    https://www.bastamag.net/OGM-endives-semences-etiquetage-Limagrain-confederation-paysanne

    Les endives garnissent les étals de légumes durant tout l’hiver. Rien n’indique pourtant sur l’étiquetage qu’une partie d’entre elles sont génétiquement modifiées (OGM). C’est ce qui a poussé le syndicat Confédération paysanne à interpeller, le 14 janvier, des représentants des firmes de semences présentes au salon des productions végétales dans le Maine-et-Loire. Parmi elles, le groupe français Limagrain-Vilmorin se présente comme le numéro un mondial de l’endive. Sur dix variétés d’endives cultivées dans le (...) En bref

    / OGM , #Agriculture, Quelle agriculture pour demain ?, #Politique

    #OGM_ #Quelle_agriculture_pour_demain_ ?

  • Quelles sont les raisons invoquées par les internautes qui, dans les réseaux_sociaux, exposent leur vie privée et dévoilent, parfois de façon impudique, leur intimité ? #numérique #Internet #réseaux_sociaux #intimité

    http://sms.hypotheses.org/8611

    Dans son ouvrage Raison, bonnes raisons (2003), le sociologue Raymond Boudon s’est intéressé aux « bonnes raisons » que les individus peuvent invoquer pour expliquer que leurs actions sont moins irrationnelles qu’il n’y paraît, mais obéissent à des rationalités que le chercheur doit révéler. Autrement dit, si leurs choix ne sont pas tous nécessairement rationnels, ils ont aussi de bonnes raisons pour agir comme ils le font.

    Dans ma thèse soutenue en 2016, qui traite des pratiques de l’intime dans les réseaux sociaux, j’ai voulu chercher les bonnes raisons qu’ont les internautes de se livrer sur leur vie privée. Il me fallait pour cela dépasser les jugements hâtifs très négatifs qui les relèguent, entre autres, dans la zone trouble du narcissisme et me pencher sur les bénéfices espérés par ces nouveaux pratiquants de l’intime.

    • Cependant, des troubles peuvent naître entre les territoires physiques et leurs calques numériques. Ce que je dis sur un site de rencontre, c’est un peu moi, mais pas tout à fait. Lors de rencontres dans la « vraie vie » les internautes qui se sont connus sur un site de rencontres soulignent régulièrement la non-conformité avec la description donnée sur le profil.

      CC Pixabay Peggy_Marco
      CC Pixabay Peggy_Marco
      Ces difficultés poussent les individus à inventer toutes sortes de stratégies pour créer des outils destinés à y pallier. Les premières définitions des sites, par leurs concepteurs, évoluent selon les usages que nous en faisons. Par exemple Badoo développé initialement pour faire des rencontres amicales a été vite utilisé pour la rencontre amoureuse. De même, plus récemment, Leboncoin, spécialisé au départ dans d’autres types de petites annonces, est aussi devenu un site pour trouver un emploi. Cette créativité permet de retrouver de la liberté d’énonciation et de fournir de nouvelles définitions sur ces réseaux qui seront à leurs tours détournées. C’est un jeu sans fin entre processus de subjectivation et aliénation. Les individus se créent eux-mêmes et en même temps acceptent de jouer une fausse subjectivité attendue par les dispositifs.

      Dans ce processus infini de la #production_de_subjectivité, l’intime trouve sa place car il possède une #dimension_a-signifiante. Car le « dit » de l’intime n’existe pas et n’a jamais existé. En d’autres termes, on ne peut jamais dire l’intime, on croit le dire mais il demeure dans l’indicible. Alors ce que l’on expose, ce n’est pas le « dit » de l’intime ; c’est une tentative de le rendre signifiant. Cette tentative est certes inquiétante, mais elle est sans finalité possible car l’intime gardera en lui cette a-signifiance qui le constitue. Dire un simulacre d’intime ne l’annule jamais. C’est en cela qu’il est un impératif contemporain de la production de subjectivité.

  • La place des pauvres dans la mondialisation est souvent oubliée ou expliquée de manière simpliste. Or les pauvres portent “discrètement” la mondialisation… tout en la subissant #mondialisation #pauvres #inégalités

    https://sms.hypotheses.org/22125

    There is more to globalization than successful multinationals and the wealth of an affluent minority. Other actors are involved, but they remain inconspicuous, mostly invisible, in often unknown or unexpected spaces.

    Globalization does produce inequalities, but the way it affects the poor often tends to be explained rather inadequately. It is either analysed as inevitable or as the consequence of the obscure force of the market which will eventually gradually turn the poor into a global middle class while others claim that the poor are definitely left behind. On closer analysis, these populations characterised as « poor », indeed suffer globalisation. But our approach aims at complementing this basic observation by trying to understand how the poor also participate, support and call for this globalization (...)

  • Dans les années 1890-1940, un capitalisme autochtone a pris naissance en Chine, entrainé par un esprit d’entreprise venu d’autres pays, dont la France #Chine #industrie #finance #histoire #histoire_économique

    https://sms.hypotheses.org/21739

    La Chine est redevenue un enjeu de la compétition mondiale depuis les années 1980 en adoptant une stratégie de « croissance en économie ouverte ». Ce serait peu ou prou un retour à la situation d’avant l’étatiste communiste instauré dans les années 1950. Mais les rapports de force sont inversés : « les traités inégaux » des années 1840-1860, l’octroi de concessions, la colonisation de Hong Kong qui incarnaient l’impérialisme européen, puis aussi japonais et américain, ont rejoint l’histoire des « humiliations » étudiée aujourd’hui par l’enseignement chinois. Un capitalisme purement autochtone a pris corps, entraîné par l’esprit d’entreprise et d’innovation et une volonté de pouvoir au sein de l’économie mondiale.

    Dans le cadre des études qui se multiplient sur les liens entre géopolitique et géoéconomie, la mobilisation des archives des banques ou aussi des consuls de France permet de déterminer la convergence des stratégies diplomatiques, financières, bancaires et commerciales afin d’affûter la compétitivité des intérêts économiques français face aux rivaux, notamment britanniques (...)

  • Un géographe mondialement reconnu dont la vie, les idées et l’œuvre tranchent avec celles de la plupart des intellectuels, universitaires ou non, de son époque #ÉliséeReclus #géographie #anarchie #CommunedeParis #biographie

    https://sms.hypotheses.org/22158

    Au fil des dernières années, les chercheurs francophones et internationaux ont redécouvert des figures de géographes et de militants libertaires comme Élisée Reclus et ses amis et collaborateurs Pierre Kropotkine et Léon Metchnikoff. Les travaux de ces géographes continuent de faire l’objet de recherches et de nourrir des débats d’actualité. Ce regain d’intérêt prend tout son sens à la lumière du portrait de Reclus que l’on dresse ici.

    À vrai dire, la figure d’Élisée Reclus est atypique et tranche singulièrement avec celles de la plupart des intellectuels, universitaires ou non, de son époque. Sa vie et son parcours tant politique que scientifique rappellent davantage le roman d’aventure que la biographie « classique » d’un intellectuel. Et ses travaux, scientifiquement reconnus de son vivant, n’ont pas seulement dégagé de nouvelles pistes pour la géographie. Ils ont laissé des traces durables dans la discipline, mais aussi au-delà du champ académique et intellectuel (...)

  • Le parcours des Hominidés jusqu’à l’Homo Sapiens à travers leurs migrations, adaptations et innovations, mais aussi leurs arts et rites #préhistoire #hominidés #HomoSapiens #evolution

    https://sms.hypotheses.org/22110

    D’où viennent et par où sont passés les Hominidés, ces ancêtres de l’Homme, et plus précisément de l’Homo Sapiens ? L’ouvrage collectif Pré-histoires, la conquête des territoires, retrace leur parcours, depuis Sahelanthropus jusqu’à Homo sapiens, à travers les voyages, migrations, adaptations et innovations techniques qui leur ont permis de coloniser des territoires aussi divers que le littoral, la montagne ou les îles. Il se penche aussi sur l’art et les rituels adoptés tout au long de la préhistoire : peintures et gravures rupestres, arrangements stalagmitiques de Bruniquel, sépultures de grottes ou de dolmens.

    Les auteurs suivent les pas de l’homme préhistorique à travers la grande diversité des milieux qu’il a traversés, qu’il a progressivement modelés et au sein desquels il a laissé de surprenantes empreintes de ses conquêtes. Celles-ci ont abouti à l’adaptation des humains à de multiples environnements qui ont façonné leurs sociétés.

    Au plus proche de nos ancêtres, il entraîne dans une grande enquête à la croisée de savoirs scientifiques multiples. Car archéologues, géologues, anthropologues, généticiens, géographes, climatologues, écologues, zoologues, chimistes et physiciens unissent désormais leurs compétences pour décrypter ce qui a fait l’homme hier et expliquer ce que nous sommes aujourd’hui devenus. Un long cheminement…

    D’une archéologie des littoraux ou du monde souterrain à celle des plaines, des montagnes ou des milieux insulaires, il présente les avancées les plus récentes des connaissances sur la préhistoire. Il incite aussi à réfléchir sur les fondements de l’humanité et à notre empreinte laissée sur les milieux. Des « pré-histoires », parfois étonnantes, sur la conquête du monde (...)

  • Le Monde parfait

    Le centre commercial moderne se veut un monde parfait. Esthétique, aseptisé, tempéré, baigné d’une musique douce et d’une lumière tamisée, sécurisé, accueillant, pratique avec son parking souterrain, animé pour les enfants, décoré pour les adultes, il offre un confort
    idéal pour amener les passants vers ses boutiques, restaurants et commerces de loisirs afin qu’ils y passent le plus de temps possible dédié à un seul objectif : la #consommation.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/56989_1
    #film #documentaire #film_documentaire
    #centre_commercial #France #Polygone #urban_matter #surveillance #consumérisme #shopping #prêt-à-consommer #compteurs #agents_de_sécurité #enfants #centres_commerciaux #esthétique

    A voir sur Arte :

    Une année durant, #Patric_Jean a filmé la vie dans un grand centre commercial. Sans commentaire, une immersion captivante dans un lieu où tout est pensé pour nous faire consommer.

    Plutôt que de rester seul chez lui, Pierre passe ses journées au centre commercial, où tout le monde le connaît. En vieil habitué, l’homme se régale de pouvoir y faire la bise chaque matin aux jolies vendeuses. Courant des parkings aux allées où se pressent les badauds, le directeur de cette gigantesque machinerie veille au grain : « Notre rôle, explique-t-il, est de mettre le client en condition d’acheter. Il faut qu’il pose son cerveau, qu’il oublie toutes ses contraintes. » Pour parvenir à cet objectif, rien n’est laissé au hasard. Sous la surveillance des vigiles et des caméras, chacun peut passer sans risque d’une boutique à l’autre, boire un verre ou se restaurer, enchaîner avec ses amis une partie de bowling et un karaoké. L’œil rivé sur les clients autant que sur leurs chiffres de ventes, petits patrons et franchisés ne ménagent pas leur peine, accumulant les heures tels des forçats ravis de leur sort.

    #Solitude
    Pendant un an, le cinéaste Patric Jean ("La raison du plus fort", « La domination masculine ») a filmé des scènes du quotidien dans le labyrinthe d’un immense centre commercial. Avec ses allées végétalisées, ses boutiques de vêtements ou de gadgets, ses animations pour les petits et ses distractions pour les grands, c’est un microcosme où les générations se croisent, des jeunes qui fuient les rideaux baissés des petits commerces aux seniors trompant le désœuvrement. Dans ce lieu de vie où tout est en perpétuel mouvement, la caméra s’attarde sur des clients, des flâneurs, des employeurs et des employés. De cet espace clos, sécurisé et pensé comme une utopie réalisée, Patric Jean fait jaillir la peur commune du vide et l’#idéal_fantasmé d’une #solitude_partagée.

    https://www.arte.tv/fr/videos/080151-000-A/le-monde-parfait

    ping @etraces

  • Bernard Maris, une personnalité marquante et atypique, mais aussi un économiste dont la production se caractérisait par une pensée critique et des propositions fortes #Bernard_Maris #économie #pensée_critique #humanisme

    https://sms.hypotheses.org/22140

    Né à Toulouse en 1946, Bernard Maris a été l’un des protagonistes de la vie intellectuelle française de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Économiste reconnu, universitaire, écrivain, essayiste, journaliste, il a été assassiné à Paris le 7 janvier 2015 lors de l’attentat contre le magazine satirique Charlie Hebdo, dont il était un des rédacteurs et actionnaires. Retour sur une personnalité marquante et atypique de la pensée contemporaine, pourfendeur inlassable des impostures de l’économie dominante (mainstream).

    Bien que sa notoriété internationale ait été compromise par l’inaccessibilité de ses écrits aux non-francophones, Bernard Maris ne reste pas moins l’un des intellectuels les plus originaux de la France contemporaine. Acteur et penseur de son temps, il s’est attaché, sans relâche, à participer à l’indispensable examen des idées, des institutions, des pratiques et des discours.

    Sa production protéiforme se caractérise par le déploiement systématique d’un esprit critique fin, toujours accompagné de propositions fortes. Elle nous laisse en héritage une critique puissante du postulat de neutralité axiologique de l’économiste : la soi-disant « science dure » que l’économie standard dominante prétend être n’était, pour lui, qu’un discours rhétorique masquant des rapports de pouvoir bien réels (...)

  • « Quand les seins tombent, je refuse la consultation. » Sur Facebook, des médecins violent leur serment
    https://www.nouvelobs.com/notre-epoque/20200105.OBS23047/quand-les-seins-tombent-comme-ca-je-refuse-la-consultation-sur-facebook-1

    Sur le groupe Facebook privé « le Divan des médecins », regroupant plus de 11 000 praticiens, sont publiées des photos reconnaissables de patients et des commentaires à caractère pénal. Contacté, l’Ordre des Médecins promet une analyse juridique de ces contenus « effarants ».

  • L’essor des sites Web valorisant l’anorexie a contribué à l’émergence d’un débat public sur les troubles du comportement alimentaire. Mais comment lutter sur Internet contre ces troubles ? #santé #internet #anorexie #alimentation
    https://sms.hypotheses.org/11593

    Les « pro-ana », vous connaissez ? Ce sont des sites web faisant l’apologie de l’anorexie grâce à la valorisation de corps anorexiques et de discours prônant la maigreur extrême. Loin de présenter cette maigreur comme une maladie, les auteurs de ces sites voient dans les symptômes le moyen d’accéder à un idéal esthétique. L’essor de ces sites dans les années 2000 a créé un débat public autour de la prise en charge des troubles alimentaires.

    Les pouvoirs publics étaient inquiets : ils craignaient que cette publicité ne « convertisse » de nouvelles personnes aux Troubles du comportement alimentaire (TCA). C’est pour s’y opposer qu’une proposition de loi visant à « lutter contre les incitations à la recherche d’une maigreur extrême ou à l’anorexie », notamment sur Internet, a été déposée en 2008 avant d’être finalement abandonnée. Faire taire une parole problématique autour des TCA, comme a tenté de le faire cette loi, peut sembler une solution adaptée pour lutter contre ce problème de santé publique ; la question est en réalité plus délicate. Elle renvoie tant à des enjeux de liberté d’expression sur Internet qu’à la prise en charge médicale des personnes atteintes de TCA. Quelle politique faut-il alors mener sur les réseaux sociaux numériques pour lutter efficacement contre les TCA ? (...)

  • Bond Touch Bracelets and the New Frontiers of Digital Dating | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/culture/culture-desk/bond-touch-bracelets-and-the-new-frontiers-of-digital-dating

    Few things feel as fraught, in the modern age, as the long-distance relationship. The hazards of digital romance have been well chronicled, perhaps most prominently in the documentary and subsequent TV series “Catfish,” which exposed viewers to a new and expansive genre of horror. To “catfish” someone, in common parlance, is to meet a person online through dating apps, social-media sites, or chat rooms, and to seduce them using fake photos and fictional biographical details. On the reality-TV version of “Catfish,” lovesick victims confront those who deceived them, in grim, emotional scenes of revelation and heartbreak. Throw teens into the mix, and the narrative can turn even more ghastly. One thinks of the tabloid story of Michelle Carter and her boyfriend, Conrad Roy III, two teen-agers whose relationship developed mostly over text and Facebook message. In 2017, Carter was convicted of involuntary manslaughter for encouraging Roy to kill himself—even though the pair had met only a handful of times. Messages between the couple revealed the kind of twisted emotional dynamic that can emerge in the absence of physical proximity.

    Despite these stories, digital-first (and digital-only) relationships continue to thrive. With online dating now a fact of life, a new bogeyman, virtual-reality dating, has taken its place, threatening to cut the final cord between romance and the real world. The platform VRLFP—Virtual Reality Looking For Partner—advertises itself as the perfect solution for daters who’d rather not deal with the hassles of Tinder flirting or late-night bar crawls. (“Grab a coffee, visit an amusement park, or go to the moon without leaving your home and without spending a dime,” the VRLFP site reads. “VR makes long-distance relationships work.”) This is to say nothing of the companies designing humanoid sex robots, or the scientists designing phone cases that feel like human flesh.

    Perhaps the most innocuous entry in the digital-dating marketplace is a new product called Bond Touch, a set of electronic bracelets meant for long-distance daters. (Shawn Mendes and Camila Cabello, one of the most P.D.A.-fluent couples of our time, were recently spotted wearing the bracelets.) Unlike the cold fantasias of VR courtship, Bond Touch bracelets are fundamentally wholesome, and they reduce long-distance relationships to a series of mundane concerns. How can you sustain a healthy amount of communication with a long-distance partner? How can you feel close to someone who’s physically distant? And how do you simulate the wordless gestures of affection that account for so much of personal connection? Created in Silicon Valley by a developer named Christoph Dressel—who is also the C.O.O. of an environmentally minded technology firm called Impossible—the bracelets are slim, chic devices that resemble Fitbits. By wearing one, a person can send a tap that generates a light vibration and a colored blink on the screen of a partner’s bracelet. The bracelets are also linked through an app that provides information about a partner’s weather and time zone, but their primary function is to embody presence. Like Facebook’s early “Poke” feature, they impart the same message as a shoulder squeeze or a gaze across the room at a party: “I’m here, and I’m thinking about you.”

    In theory, the bracelets could service any form of long-distance relationship—military members and their families, partners separated by jobs or school, siblings living in different cities—but they seem to be most popular among teen-agers who’ve forged romantic relationships online. Bond Touch is a hot topic of discussion in certain corners of YouTube and Reddit, where users provide excessively detailed reviews of their bracelet-wearing experience. These users seem less concerned with simulating touch or affection than with communicating when they don’t have access to their phone, namely during class or at part-time jobs. They often develop Morse-code-like systems to lend layers of meaning to their taps. “When I really want his attention, I just send a very long one, and then he’s, like, ‘What do you want?’ . . . Three taps means ‘I love you,’ ” one YouTuber, HeyItsTay, explains, in a video that’s garnered over 1.8 million views. Safety is also a chief concern: almost all of the vloggers explain that Bond Touch is an effective way of letting someone know that you’re O.K., even if you’re not responding to text messages or Instagram DMs.

    Something like a Bond Touch bracelet ostensibly solves a communication problem, but it also creates one—the problem of over-availability, in which no one can be unreachable and no sentiment goes unexpressed. (One can imagine the anxieties that might arise from a set of unanswered taps, and the bracelets have already inspired plenty of off-label uses. “Great way for cheating in class,” one user commented on HeyItsTay’s Bond Touch video.) Not all technology is corrosive, of course, but there is something disheartening about a relationship wherein digital bracelets are meant to replace the rhythms of conversation and the ebbs and flows of emotional connection. The problem has less to do with the bracelets themselves than with the trend that they advance. In lieu of facetime, we seem willing to accept even the most basic forms of emotional stimulus, no matter how paltry a substitute they present.

    Reading about Bond Touch, an episode of the 2019 breakout comedy “PEN15” came to mind. The show is set in the era of the dial-up connection, and at one point its main characters, the awkward middle schoolers Anna and Maya, experiment with AOL Instant Messenger. Maya meets a guy named “Flymiamibro22” in a chat room, and their conversation quickly sparks an infatuation—and, eventually, something resembling love. “I love you more than I love my own DAD!” Maya tells Flymiamibro22 in a violent flurry of messages. Flymiamibro22 is a self-described “gym rat,” but in reality he’s one of Maya’s classmates and friends, Sam, posing online as an older guy. At the peak of her obsession, Maya begs her crush to meet her in person, and they arrange a date at a local bowling alley. FlyMiamiBro never materializes, but Sam reveals his true identity soon after, at a school dance. This admission produces a rush of fury and humiliation. But it also, finally, leads to catharsis, the growth and wisdom that flows from a confrontation with reality. That sort of confrontation seems increasingly avoidable today.

    Carrie Battan began contributing to The New Yorker in 2015 and became a staff writer in 2018.

    #Pratiques_numériques #Sites_rencontre #Dating #Bracelet #Culture_numérique

  • Vous avez-eu des congés cet hiver ? Ce livre "classique" interroge la relation entre travail et loisir dans une société où les progrès techniques et sociaux ont rendu du temps libre aux hommes et aux femmes. https://sms.hypotheses.org/18183
    #travail #loisirs #temps_libre #congés

    « Travailler plus pour gagner plus » avec Nicolas Sarkozy, liberté d’entreprendre pour Emmanuel Macron, réduction du temps de travail comme réponse au chômage chez Jean-Luc Mélenchon ou instauration d’un revenu universel pour Benoît Hamon. Autant de propositions qui interrogent à leur manière le rapport entre le temps libre et le temps travaillé et qui renvoient au fait que nous sommes aussi une civilisation du loisir. Autant de propositions qui font écho à l’ouvrage de Joffre Dumazedier Vers une civilisation du loisir ? paru en 1962.

    Ce livre interroge la relation entre travail et loisir dans un contexte où les progrès techniques ont rendu du temps libre aux femmes et aux hommes, après que le temps contraint de la société industrielle les ait étouffés pendant près de 150 ans. Ce temps libre permet d’accéder à la connaissance et de se forger une culture grâce à la littérature, aux films, aux pièces de théâtre ou aux émissions de radio et de télévision, ainsi que dans l’échange que permettent ces objets avec les amis ou la famille (...)

  • L’affaire Jamendo et les Creative Commons : où est (exactement) le problème ? | Calimaq
    https://scinfolex.com/2020/01/01/laffaire-jamendo-et-les-creative-commons-ou-est-exactement-le-probleme

    En début de semaine, une décision de justice rendue par la Cour de Cassation le 11 décembre dernier a suscité un certain émoi en ligne, après que des sites d’information comme Next INpact ou ZDNet s’en soient faits l’écho. Ce jugement était d’importance, car il portait sur les licences Creative Commons et, plus précisément, sur leur articulation avec les mécanismes de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins. Depuis leur création en 2001, les licences Creative Commons n’avaient jamais fait encore l’objet d’une décision de justice en France et on comprend donc que cet arrêt de la Cour de Cassation était très attendu. Source : : : S.I.Lex : (...)

    • Mais le plus aberrant va être les conséquences pour les artistes et les producteurs qui étaient en affaire jusqu’à présent avec Jamendo Licensing et qui touchaient 65% des recettes générées. A présent, ils vont devoir se tourner vers la SPRE pour toucher la part de la rémunération équitable versée par les magasins en affaire avec Jamendo et qui devrait logiquement leur revenir. Or ces artistes ne sont pas membres des sociétés de gestion collective classiques et on en est certain, car Jamendo exige que les artistes lui certifie ne pas appartenir à de telles sociétés pour pouvoir entrer dans son programme Jamendo Licensing. La Cour de Cassation estime que ces artistes peuvent néanmoins se tourner à présent vers ces sociétés de gestion collective pour réclamer leur part de rémunération équitable, mais il est hautement improbable que tous le fassent et pas certain non plus que ces sociétés ne leur imposent pas de devenir membres pour pouvoir prétendre toucher leur rémunérations…

      Au final, l’effet le plus probable de l’arrêt de la Cour est que les artistes qui passaient par Jamendo ne verront jamais la couleur de cet argent qui leur est pourtant légitimement dû et ces sommes finiront dans ce que les sociétés de gestion collective appellent leurs « irrépartissables » pour aller gonfler les budgets qu’elles consacrent à leurs actions propres (y compris d’ailleurs le lobbying assidu qu’elles exercent pour inciter constamment le législateur à renforcer le droit d’auteur…).

      Donc oui, sur ce point, la décision de la Cour de Cassation est proprement scandaleuse et c’est un épisode de plus dans la dégénérescence des droits de propriété intellectuelle qui devraient toujours rester des droits ouverts aux artistes pour assurer leur subsistance et non venir engraisser des intermédiaires.

  • [La bande à Piksou] Enregistrement - #industrie au sud ?
    http://www.radiopanik.org/emissions/la-bande-a-picsou/industrie-au-sud-pas-sur-

    « Le #développement de l’activité industrielle est-il un passage obligé pour sortir les sociétés de la pauvreté ? »

    Ca, c’est une question récurrente, pour plein de monde : des écologistes aux libéraux en passant par... les industriels aux-mêmes, les financiers, les syndicats, les décroissants, les politiques, les ... Tout le monde, en fait !

    Et cette question revient sur le devant de la scène. Souvenez-vous des années 90 & 2000 où des dirigeants évoquaient un futur avec « des entreprises sans usines ! ». Ben, on dirait que ça marche pas !

    Justement, une des manières d’essayer de répondre à cette question, c’est d’envisager ce que devient une société où les usines disparaissent ! C’est ce qui arrive actuellement dans beaucoup de pays du « sur ».

    Et c’est ce qui est évoqué et analysé dans l’ouvrage "Quêtes (...)

    #CETRI #ça_déménage #Boeing #industrie,CETRI,ça_déménage,développement,Boeing
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/la-bande-a-picsou/industrie-au-sud-pas-sur-_07891__0.mp3

    • Quêtes d’#industrialisation au Sud

      Transformer ses matières premières plutôt que les exporter à des prix vils ou instables. Longtemps considérée comme la « voie royale du développement », l’industrialisation est aujourd’hui un enjeu marginal au sein des discours internationaux sur le développement.
      Révolution néolibérale, lutte contre la pauvreté et urgence écologique sont passées par là. Autrefois clé du « nouvel ordre économique international » défendu par les forces se réclamant du « tiers-monde », elle a pris le rôle de « mère de tous les maux » – pollutions, exploitation des travailleurs et des travailleuses, expropriations… – dans le plaidoyer d’une certaine société civile post-industrielle.
      Il existe, dans ce domaine comme dans tant d’autres, un déphasage Nord-Sud indéniable : davantage que ses effets négatifs potentiels, ce sont les ingrédients du #décollage _ndustriel qui sont au centre des préoccupations des élites intellectuelles et politiques dans beaucoup de pays pauvres et émergents.
      En la matière, bonne gouvernance et libéralisation ne font plus recette, l’exemple est-asiatique démontrant le rôle décisif des politiques industrielles et des marges de manœuvre nationales.

      Si l’essor de la Chine fascine, il est aussi à l’origine du mouvement inquiétant de « #désindustrialisation_précoce » qui touche les économies latino-américaines et africaines. L’inversion de cette tendance est possible et ne dépend pas de la seule faculté des États à attirer les investisseurs étrangers en misant sur le moins-disant social, environnemental ou fiscal.


      https://www.syllepse.net/quetes-d-industrialisation-au-sud-_r_24_i_784.html
      #développement #industrie #livre

  • Vous avez des vacances ? Vous voulez partir au soleil ? Vous en rêvez ? Mais avez-vous déjà pensé au tourisme en période coloniale comme outil de légitimation de la puissance impériale ? https://sms.hypotheses.org/5023
    #tourisme #Maghreb #impérialisme #colonialisme #congés

    Travailler sur le tourisme, passe encore. Le thème a aujourd’hui, avec ses corollaires comme l’étude des loisirs et des vacances, trouvé sa place parmi les champs de l’histoire. Mais travailler sur le tourisme en situation coloniale, est-ce vraiment sérieux ? La domination impériale a généré tant d’injustices, d’iniquités et de violences qu’on peut considérer le tourisme comme un épiphénomène dont l’analyse n’ajoute rien à la compréhension des sociétés concernées.

    Par ailleurs, pourrait-on nous objecter, les géographes et les sociologues qui, depuis de longues années, se sont intéressés au phénomène touristique, considèrent que celui-ci démarre avec les années 1960, voire après, au moment où se met en place une économie du tourisme de masse. Alors, pourquoi s’entêter à traquer le touriste dans l’Algérie du XIXe siècle, ou au Maroc et en Tunisie des années 1920 ? Les raisons en sont toutes simples (...)

  • Le chinois Casil vend l’aéroport de Toulouse à Eiffage et réalise une grosse plus-value
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/12/30/le-chinois-casil-vend-l-aeroport-de-toulouse-a-eiffage-et-realise-une-grosse


    REGIS DUVIGNAU / REUTERS

    A l’automne, les actionnaires locaux avaient encore évoqué une « gestion strictement mercantile et à court terme » de la part du groupe chinois.

    Près de 200 millions d’euros : c’est la plus-value réalisée par le chinois Casil sur l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Le groupe français Eiffage a en effet conclu, lundi 30 décembre, le rachat pour presque 500 millions d’euros des parts du groupe chinois dans l’aéroport du Sud-Ouest, le troisième du pays en matière de fréquentation.

    Cette acquisition vient conclure un feuilleton économico-diplomatique qui dure depuis 2015. A cette date, l’aéroport avait été privatisé et acheté à hauteur de 49,9 % par le groupe chinois Casil, pour un montant de 308 millions d’euros.

  • Vous sortez ce soir ? Une fête de prévue ? Légale ou illégale ? Dans une usine désaffectée, une salle de concert ? Tout à la fois ? Un film sur les friches industrielles et fêtes techno, avec @FR_Conversation ! http://sms.hypotheses.org/6203 #fêtes #techno #territoire #concert #sorties

    Le Havre, ville de tradition ouvrière et maritime, est désormais touchée par la désindustrialisation… Les usines laissent progressivement la place à des friches industrielles. Certains de ces lieux abandonnés par les activités productives sont réinvestis par d’autres activités qui, au premier abord, n’ont rien à voir avec elles. Et notamment par des fêtes techno clandestines. Les bruits mécaniques, les distorsions électriques et la basse répétitive de la Noise et de la Techno entrent alors en résonnance avec l’histoire industrielle du Havre.

    Le film Cadences donne à voir et à comprendre les liens entre l’émergence du mouvement des free parties ou « Teufs » ces fêtes pirates venues d’Angleterre au début des années 1990, et le phénomène de la désindustrialisation. Les points de vue esthétique, sociologique et historique se mêlent afin d’analyser la façon dont l’histoire industrielle et son déclin produisent des brèches dans lesquelles s’insèrent des formes de déviances tantôt destructrices, tantôt résistantes et créatrices de nouvelles cultures.Cadences s’inscrit dans le cadre d’une thèse sociologique (...)

  • Notre-Dame de Paris : une accumulation de négligences
    https://www.les-crises.fr/notre-dame-de-paris-une-accumulation-de-negligences

    Source : France culture, Marjolaine Kochn, 08-11-2019 Enquête | Après l’émoi autour de l’incendie, de multiples questions restent en suspens : la sécurité incendie était-elle à la hauteur de l’édifice ? Les pouvoirs publics ont-ils réagi suffisamment vite sur la question du plomb ? Ce chantier peut-il tenir la promesse d’une reconstruction en cinq ans ?  Avril 2018. Le premier chantier de Notre-Dame démarre. Il doit durer quinze ans tout au plus. Mais l’incendie du toit de la cathédrale un an plus tard rebat les cartes et met au jour plusieurs problématiques : d’abord, une série de défaillances au niveau de la sécurité du bâtiment, ensuite, une très forte présence de plomb dans l’environnement parisien. 1 – L’incendie : une protection défaillanteLire la (...)

  • Vous vous êtes fait une playlist de vacances ? Vous avez utilisé les outils numériques ? Mais avez-vous pour autant fait de nouvelles découvertes ? Le numérique diversifie-t-il les goûts musicaux ? http://sms.hypotheses.org/8396
    #musique #fête #numérique #jeunes

    Demandez à quelqu’un, et plus particulièrement à un jeune, ce qu’il écoute comme musique. Souvent, sa réponse spontanée sera : « de tout ». C’est en tout cas cette réponse que j’ai obtenue de manière dominante au cours des entretiens réalisés dans le cadre de ma thèse sur les pratiques d’écoute musicale des adolescents à l’heure du numérique. Mais en affinant les questions sur les genres écoutés, les artistes préférés et les moments particuliers d’écoute, les musicophiles – c’est-à-dire ceux qui ont un lien faible ou fort avec l’écoute musicale – délaissent pourtant systématiquement des genres musicaux et/ou des artistes. En fait, nul n’écoute « de tout », même quand il affirme le contraire.

    Derrière ce « de tout » se cache une croyance en l’éclectisation des goûts musicaux, notamment chez les jeunes, que l’on met souvent en perspective avec la digitalisation de l’écoute musicale. Et de fait, plusieurs indices sont convergents. D’abord la musicalisation de la société occidentale n’est plus à démontrer : elle est à la fois due à un effet de génération (depuis les années 1960, chaque génération écoute davantage de musique que la précédente), doublé d’un effet d’âge, les 15-25 ans écoutant plus de musique que leurs congénères plus ou moins âgés. D’autres indices (...)

  • Pour lutter contre les GAFA, Framasoft veut aller plus loin dans la décentralisation du Web
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/12/27/chez-framasoft-des-chatons-pour-sortir-des-gafa_6024230_4408996.html

    Après avoir promu de nombreux outils pour « sortir de Google », l’association française de défense du logiciel libre se concentre maintenant sur des plates-formes décentralisées. D’un côté du ring, une association qui compte trente-cinq membres et neuf salariés, éparpillés un peu partout en France. De l’autre, les mastodontes du Web mondial : Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft… les fameux GAFA. Affirmer que cette opposition est déséquilibrée serait un léger euphémisme. Pourtant, Framasoft tient (...)

    #Apple #Framasoft #Google #Microsoft #Amazon #Facebook #Framadate #Peertube #YouTube #Framasphère #domination #GAFAM #Framapad #lutte (...)

    ##FreeSoftware

  • Que cette nouvelle année soit pour vous sous le signe de l’amour ! L’amour, toujours l’amour... Une histoire en trois étapes : naissance, stabilisation et désamour. Une étude sociologique de Michel Bozon
    http://sms.hypotheses.org/10349 #Amour #Rupture #Etapes #voeux2020

    Le plaisir et l’inquiétude, voilà bien résumée l’ambivalence des sentiments qui saisissent, dans les rayons d’une librairie, l’éventuel lecteur d’un essai sur l’amour. Il sait, dans son for intérieur, qu’une telle évocation est propice à (re)susciter le désir, l’excitation, tout le cortège du transport amoureux. Mais il craint aussi de voir décortiquée, déflorée, mise à nu sa propre expérience avec les conséquences réflexives, parfois funestes, que cela peut engendrer. S’il passe la barrière de l’appréhension, il tirera cependant un profit certain à la lecture de Pratique de l’amour. Le plaisir et l’inquiétude de Michel Bozon, chercheur à l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED).

    Dans cet essai, l’auteur choisit d’étudier l’amour précisément comme une histoire, en trois étapes, formant autant de chapitres : naissance, stabilisation et désamour. Le sociologue, bien connu pour ses travaux antérieurs sur l’amour et la sexualité, ne se fonde pas ici sur une enquête précise qu’il analyserait. Il s’appuie bien entendu sur des entretiens qu’il cite çà et là, mais c’est plutôt son expérience accumulée sur le sujet qui innerve l’ensemble de l’écriture. De même le cortège méthodologique mobilisé (Michel Foucault, Marcel Mauss…), s’efface devant les références littéraires, nombreuses et variées, de l’amour courtois à la littérature très contemporaine. L’amour n’est pas un sentiment individuel qui naît soudainement lorsque l’on rencontre la bonne personne (...)

  • L’histoire environnementale montre que, pour les stations de ski, le changement climatique n’est que la dernière cause d’une catastrophe longtemps annoncée #climat #ClimateChange #environnement #ski #montagne https://sms.hypotheses.org/19431

    Partout en Europe, des stations de sports d’hiver ferment. La faute au dérèglement climatique ? À une mauvaise gestion économique ? Sans doute à la conjonction de ces deux facteurs. Face à ces difficultés aux conséquences économiques et sociales, les collectivités, à l’exemple de la Région Auvergne-Rhône-Alpes ou de départements pyrénéens, promettent de larges crédits pour aider le secteur à « s’adapter » au dérèglement climatique. Rendu responsable de la crise actuelle, le dérèglement obligerait, désormais, à aller vers la diversification des activités, la plurisaisonnalité et l’accélération de l’équipement en neige de culture.

    Si ces problèmes nous semblent très contemporains, un regard en arrière permet de constater que bien des enjeux actuels ont en réalité une grande ancienneté, au point d’apparaître comme structurels dans l’économie des sports d’hiver. Dans cette optique, faire une histoire environnementale des sports d’hiver démontre que le changement climatique n’est que le dernier protagoniste d’une catastrophe annoncée (...)

  • Matthieu Amiech : « Le numérique devient le cœur de la catastrophe écologique »
    https://reporterre.net/Matthieu-Amiech-le-Numerique-devient-le-coeur-de-la-catastrophe-ecologiq

    On perturbait également le milieu universitaire et le mouvement de scientifiques Sauvons la recherche. On leur demandait s’il était décent d’avoir un mot d’ordre de sauvetage de la recherche scientifique au vu de sa contribution à l’ordre social existant, au vu des sommes déjà dépensées dans les nanotechnologies, le nucléaire, les OGM… On avait par exemple bloqué la fête de la science à Orsay, en faisant sortir le directeur du campus. On s’était déguisés en Indiens, avec des plumes et des arcs, et on avait attaqué le petit train de la science en leur demandant de quitter la terre de nos ancêtres. On s’amusait en faisant des choses sérieuses.

    […]

    N’y aurait-il pas eu du sens de mener cette réflexion et ces luttes au sein du système ?

    Si, mais j’étais attiré par la possibilité de me consacrer à des tâches plus matérielles ; et touché par le fait que nous n’arrivions pas à susciter une remise en cause des chercheurs et des universitaires, dans les années 2000. À ce moment-là, notre réflexion sur l’impasse de la société industrielle et capitaliste n’intéressait pas grand-monde. Certains d’entre nous sont quand même restés enseignants, et ils font des choses très bien. Le contexte à l’université a un peu changé. À partir de 2010, il y a eu les travaux menés par François Jarrige, Jean-Baptiste Fressoz, Christophe Bonneuil ; plus récemment, l’émergence de l’Atelier d’Écologie politique à Toulouse. Les lignes bougent, même si c’est encore largement insuffisant.

    […]

    Nous suivons un fil rouge : le divorce entre le progrès technique et le progrès humain. Le progrès technique a pendant longtemps semblé en tant que tel porteur de justice sociale et de liberté. Nous pensons que c’était déjà en bonne partie une illusion aux XIXe siècle, mais, au fil du XXe, on observe carrément un divorce : les outils de la technologie ont facilité le démontage des droits sociaux, des solidarités et considérablement restreint la liberté. Les livres de La Lenteur documentent, de manière assez variée je crois, ce divorce.

    #Matthieu_Amiech #critique_techno #informatisation #numérisation #écologie #science