• « Mélenchon a mobilisé un électorat qui ne votait plus » Didier Eribon :
    https://www.mediapart.fr/journal/france/140422/didier-eribon-melenchon-mobilise-un-electorat-qui-ne-votait-plus

    Dans Retour à Reims (Fayard, 2009), récemment adapté au cinéma par Jean-Gabriel Périot, le philosophe et sociologue Didier Eribon analyse, à travers le récit intime de sa famille, le glissement du vote de la classe ouvrière du communisme vers le Front national (FN), puis le Rassemblement national (RN). Le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, confirme selon lui l’inscription dans le temps d’un « vote de classe » favorable à l’extrême droite.

    Une partie des causes de ce basculement est à chercher dans la conversion au néolibéralisme du Parti socialiste (PS), qui a « créé de la colère, de l’abstention, et finalement le vote » des classes populaires qu’il devait représenter contre lui – c’était l’objet de son essai, D’une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française (Léo Scheer, 2007). Le score piteux du PS (1,75 %) marque à ce titre « l’aboutissement d’un processus entamé au début des années 1980 », et qui a abouti à l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, explique-t-il.

    Il estime cependant que la dynamique de Jean-Luc Mélenchon (qu’il a soutenu publiquement), plébiscité dans les quartiers populaires, peut être de nature à faire dérailler l’anéantissement « programmé » de la gauche.

    Le premier enseignement de ce premier tour de l’élection présidentielle, c’est que l’extrême droite obtient plus de 30 % des voix, et qu’elle s’installe pour la deuxième fois consécutive au deuxième tour de ce scrutin. Comment interprétez-vous ce phénomène structurant de la vie politique française ?

    Didier Eribon : Je crois que malheureusement le vote à l’extrême droite est bien installé. Cela s’est produit progressivement, depuis le milieu des années 1980. Au départ, c’était en grande partie un vote de protestation. Quand j’ai demandé à ma mère pourquoi elle avait voté Le Pen pour la première fois, elle m’a dit : « Pour donner un coup de semonce ». La deuxième fois, c’était sans doute pour donner un deuxième coup de semonce. Et la troisième fois, cela devient le vote naturel qui a remplacé celui d’autrefois pour la gauche.

    Cela signifie que c’est toute la perception du monde qui change. Les conversations quotidiennes, le rapport aux autres, aux partis politiques, à ses propres aspirations personnelles. Le vote n’est pas seulement un acte électoral.
    C’est aussi une sorte de culture au sens très large du terme. Comme je le disais dans Retour à Reims, dans ma famille, on ne votait pas seulement pour le Parti communiste français (PCF) : c’était toute une culture qui allait avec. On parlait le langage du Parti communiste. Il y avait une culture communiste, qui s’est délitée, laissant les individus à l’état d’abandon politico-idéologique.

    C’est, bien sûr, lié à la transformation du monde du travail. Quand ma mère était ouvrière, dans les années 1970 et 1980, aux Verreries mécaniques champenoises, il y avait 1 700 ouvriers, dont 500 étaient membres de la CGT. C’était une force mobilisable, et souvent mobilisée, une force collective considérable.

    L’usine a fermé dans les années 1980. Les enfants et petits-enfants de ces ouvriers n’ont pas retrouvé de travail dans ce type d’usines, qui fermaient les unes après les autres.
    Quand ils ne sont pas chômeurs, ou au RSA, ou occupant des emplois temporaires, ils travaillent maintenant beaucoup dans la logistique, dans les entrepôts d’Amazon. Or, si vous êtes livreur, que vous travaillez dans un entrepôt, où la syndicalisation est difficile et risquée, il est évident que vous n’avez plus le même rapport à la politique. Vous étiez une force collective, vous êtes devenu un individu isolé.
    Les gens privés de cette culture politique, et du mode d’expression qu’elle leur conférait, se sont reconstitué individuellement et collectivement une autre culture et un autre moyen de s’exprimer : le vote pour le FN, puis le RN. Pour eux, c’est une manière de se constituer collectivement comme sujet politique.

    Ce qui est inquiétant, c’est que ce vote de classe [en faveur de Marine Le Pen] s’est durablement inscrit dans le paysage politique.
    C’est ainsi que Marine Le Pen obtient des scores impressionnants dans l’Aisne, le Pas-de-Calais, le Nord, la Moselle, la Meurthe-et-Moselle, etc., c’est-à-dire les anciens bastions ouvriers, miniers, qui avaient été les berceaux du mouvement ouvrier français, et qui sont désormais désindustrialisés, précarisés, désespérés.
    Si c’est une autre forme de vote ouvrier, de vote des catégories populaires, on peut donc dire que c’est un vote de classe. Ce qui est inquiétant, c’est que ce vote de classe s’est durablement inscrit dans le paysage politique. Il faut alors essayer de comprendre pourquoi. Et on ne peut pas comprendre ce qui se passe si on ne fait pas l’histoire dans le temps long, en remontant à la fin des années 1970.

    Dans votre livre sorti en 2007, D’une révolution conservatrice et de ses effets sur la gauche française, vous situez l’origine de ce que nous vivons au tournant idéologique effectué par le Parti socialiste (PS) dans les années 1980. Pensez-vous qu’avec le score réalisé par le PS à cette élection, 1,75 %, on est arrivés au bout de cette séquence politique ?

    On assiste à l’aboutissement d’un processus entamé au début des années 1980. La démarche critique, politique et intellectuelle a certes reflué par des effets structuraux après l’effervescence des années 1960 et 1970. Mais il y a eu aussi une volonté intellectuelle mise en œuvre par des think tanks dont l’objectif explicite était de défaire tout ce qui faisait que la gauche était la gauche, en démantelant la pensée de gauche, la pensée critique : Foucault, Bourdieu, Derrida étaient – déjà ! – les cibles principales.

    Des cénacles se sont créés, comme la fondation Saint-Simon, créée par François Furet, avec des universitaires, des patrons de l’industrie et de la banque comme Roger Fauroux, Jean Peyrelevade, des journalistes, etc.

    Ils ont activement organisé ce basculement vers la droite du champ politico-intellectuel en combattant la pensée de gauche – François Furet n’avançait pas masqué, puisque sa référence était Raymond Aron. Le Parti socialiste (PS) a été l’un des acteurs et des vecteurs de ce glissement organisé vers la droite. Si vous remplacez la notion de classe sociale, l’idée de mobilisation sociale et l’idée pourtant élémentaire qu’un parti de gauche doit s’appuyer sur ces réalités et sur ces processus, et doit représenter les ouvriers, les précaires, les chômeurs, et porter leur voix dans l’espace public, si tout cela est ignoré, repoussé et combattu idéologiquement, qui va se reconnaître dans ces partis de gauche ?

    Pierre Bourdieu m’avait dit au milieu des années 1990 : « Ce pur produit de l’ENA [École nationale d’administration] qu’est François Hollande, se faisant élire à Tulle, ça veut dire le FN à 20 % dans dix ans. » Que des technocrates élus sous l’étiquette PS dans des régions ouvrières développent des politiques néolibérales destructrices pour les vies des gens qui les ont élus, cela crée de la colère, de l’abstention, et finalement le vote contre ces gens-là.

    C’était devenu aussi naturel pour un de mes frères de voter FN que pour mes parents de voter communiste autrefois. Il n’y a pas eu de transmission d’héritage politique, si ce n’est un héritage de révolte.
    Si les partis de gauche ne représentent plus, ne soutiennent plus, ne se font plus les porte-voix des ouvriers, des précaires, dans la sphère publique, alors ceux qui sont ainsi abandonnés ne votent plus à gauche, ils s’abstiennent ou votent FN. J’ai observé comment quasiment toute ma famille est passée en moins de dix ans d’un vote communiste à un vote FN.

    En écrivant Retour à Reims, je me suis aperçu, par exemple, que c’était devenu aussi naturel pour un de mes frères de voter FN que pour mes parents de voter communiste autrefois. Il n’y a pas eu de transmission d’héritage politique, si ce n’est un héritage de révolte, de colère contre la situation qui est faite aux subalternes, et du vote comme moyen collectif de protestation. Le contenu du vote a changé, mais le geste est le même.

    Si la gauche avait été du côté de Bourdieu au moment de la grande grève de décembre 1995, et pas du côté des cénacles qui la dénonçaient et qui insultaient les grévistes et les intellectuels qui la soutenaient, si elle avait soutenu et représenté les mouvements sociaux au lieu de les combattre, nous n’en serions pas là.

    Les journalistes ont aussi une part de responsabilité. Libération employait contre Bourdieu des vocables que ce journal n’employait même pas contre Le Pen. Dans The Class Ceiling : Why It Pays to Be Privileged, de Sam Friedman et Daniel Laurison, il y a un tableau qui montre que les professions dont l’accès est le plus réservé aux classes supérieures, c’est la médecine puis le journalisme. Cette homogénéité ne peut pas ne pas avoir de conséquences. Cela explique évidemment le soutien de la presse à Emmanuel Macron en 2017 : l’affinité des habitus l’emporte sur les différences de surface.

    Finalement, nous aurions pu vivre en France un scénario à l’italienne, c’est-à-dire une disparition de la gauche ?
    C’était programmé, en effet. Le PS a renoncé depuis longtemps à faire vivre la pensée de gauche. À la parution de mon livre sur la révolution conservatrice, Christian Paul m’avait dit vouloir créer des ateliers pour réinventer cette pensée. Le premier invité était Alain Finkielkraut, et le deuxième était Marcel Gauchet. Réinventer la gauche avec des idéologues aussi réactionnaires ! Vous voyez où on en était.

    Il est évident que quelque chose se jouait à ce moment-là. Le PS s’est de plus en plus dissocié à la fois des classes populaires d’un côté, et des intellectuels de gauche de l’autre. C’est devenu un parti d’énarques dont les références intellectuelles se situent très, très, très à droite.
    Ça a commencé sous Jospin, et l’aboutissement de tous ces processus a été la présidence Hollande, élu contre Sarkozy. Son secrétaire général adjoint était Emmanuel Macron, devenu son ministre de l’économie.
    Rétrospectivement, on se dit : si le ministre de l’économie d’un gouvernement qui se disait de gauche à ce moment-là était Emmanuel Macron, comment aurait-il pu être possible que les classes populaires se reconnaissent dans le PS ? Le divorce, qui était déjà bien entamé, allait devenir un gouffre. C’était évident. Hollande n’a même pas pu se représenter.

    Puis la droite a soutenu Macron, aux côtés de tous les hiérarques socialistes, préoccupés par leurs postes : on a vu Olivier Véran et Muriel Pénicaud gouverner avec Bruno Le Maire et Gérald Darmanin. S’ils peuvent cohabiter dans un même gouvernement, c’est qu’ils pensent tout simplement la même chose. Ils sont les mêmes : des représentants des classes supérieures qui regardent le monde social d’en haut et imposent leurs décisions. Tout cela a provoqué chez les électeurs de gauche un sentiment profond de révolte, de fureur même…

    L’effondrement du PS est l’aboutissement de cette droitisation. Et l’aboutissement logique de cette séquence, c’est Macron, l’enfant idéologique de François Hollande et de la technocratie néolibérale qu’il avait épousée en noces publiques en édictant la loi Travail, et autres mesures du même genre.
    Il n’y a plus besoin d’un PS néolibéral, oxymore qui se retrouve condensé dans la personne d’Emmanuel Macron.
    Macron est l’incarnation de cette séquence historique. Il n’a pas de talent particulier : il est un effet, un produit de ces processus historiques. Il n’y a plus besoin d’un PS néolibéral, oxymore qui se retrouve condensé dans sa personne. Et la vraie droite et la fausse gauche réunies dans leur programme commun.

    C’était le projet de la fondation Saint-Simon dans les années 1980. Réunir droite et gauche au « centre », ce qui veut dire à droite. Au fond, Furet et Rosanvallon étaient les prédécesseurs de Blanquer et Vidal, avec leur assaut contre la pensée critique, qui représentait à leurs yeux une menace pour la « cohésion sociale », le « pacte social », la « rationalité gouvernementale », la « modernité économique », et toutes ces notions qui ressortissent à une perception bourgeoise, conservatrice et autoritaire de la vie politique. Bourdieu était leur cible principale. On voit aujourd’hui le beau résultat de leurs agissements délétères.

    Jean-Luc Mélenchon a-t-il réussi à faire dérailler durablement ce scénario à l’italienne programmé depuis les années 1980 ? Est-il de nature à desserrer l’étau qui nous enferme dans l’alternative entre l’extrême droite et l’extrême libéralisme de Macron ?

    C’est l’autre phénomène le plus frappant de cette élection de 2022 : la dynamique qu’a su créer Jean-Luc Mélenchon en mobilisant les énergies à gauche, sur un programme élaboré. Ce succès est insuffisant, mais tout de même incroyable. Il faut s’interroger sur ce que ça peut signifier pour les possibilités futures de recréer une dynamique de gauche.
    Sartre dit, dans un entretien, qu’il y avait une puissante force collective de transformation sociale en mai 1968, qui s’est effondrée quand chacun s’est retrouvé dans l’isoloir, le 30 juin. Le régime gaulliste a été sauvé par les votes des millions de travailleurs dont les grèves l’avaient si brutalement ébranlé.

    Au fond, le PS des années 1980, 1990, 2000 a rêvé, comme la droite, d’un 30 juin permanent, c’est-à-dire de la fin de la protestation sociale et la soumission des gouvernés aux décisions des gouvernants. Ce à quoi il est urgent et nécessaire d’opposer un « Mai 68 » permanent ou en tout cas un « esprit de 68 ».
    Mélenchon a su faire passer l’idée qu’une dynamique de gauche était encore possible dans les manifestations, mais aussi à travers le vote, pensé comme un acte de reconstitution d’une force qui va compter.

    Je pense que les mouvements sociaux de ces dernières années ont réinventé une dimension collective de la perception de soi. La violence de la répression subie par ces mouvements a accentué cette dimension collective. Et, cette fois-ci, Mélenchon a su faire passer l’idée qu’une dynamique de gauche était encore possible dans les manifestations, mais aussi à travers le vote, pensé comme un acte de regroupement, de reconstitution d’une force qui va compter, qui va peser. On n’est plus les objets de la décision politique, on redevient des sujets.

    Olivier Masclet a écrit un livre important sur la manière dont la gauche n’a jamais su s’intéresser aux énergies dans les quartiers populaires [La gauche et les cités. Enquête sur un rendez-vous manqué, 2006 – ndlr]. La gauche a méprisé, oublié les habitants de ces quartiers. Ils ne vont plus voter. Mélenchon a su les respecter, les défendre, les soutenir et leur faire considérer qu’ils pouvaient se faire entendre dans l’espace public par le moyen de leur vote.
    On voit ce qui s’est passé à Marseille, à Roubaix, ou en Seine-Saint-Denis : une bonne partie du vote des quartiers populaires s’est portée sur son nom. Il a mobilisé un électorat qui ne votait plus. Mélenchon, malgré toutes les critiques que je peux lui faire, a réussi à recréer une dynamique de gauche.

    Mais est-ce durable ? Mélenchon a fait des scores importants dans l’ancienne ceinture rouge de la banlieue parisienne, où le PCF n’existe plus. Mais La France insoumise (LFI) n’a pas les structures partisanes du PCF de la grande époque…
    Il est entouré d’une équipe de gens très talentueux, dont j’admire le travail et l’engagement. Maintenant, il est vrai qu’ils n’ont pas beaucoup de mairies, ni d’implantation dans des structures stables comme le PCF ou le PS, dans les régions ouvrières du Nord, en avaient autrefois. J’imagine que les Insoumis s’en préoccupent.
    Jean-Luc Mélenchon a rassemblé plus de 22 % des suffrages au niveau national et réalisé une percée spectaculaire dans les grandes villes et les banlieues alentour.

    Quand le meeting, la manifestation, l’élection s’arrêtent, il faut faire perdurer la mobilisation dans le « pratico-inerte », selon le mot de Sartre, rappelé par Geoffroy de Lagasnerie dans Sortir de notre impuissance politique : c’est-à-dire dans la vie quotidienne, sur les lieux de travail, dans les quartiers, etc.
    Ce n’est pas simple. Et je ne donne pas de leçons. Je sais que cela ne se décrète pas. Il faut aussi que des gens le veuillent et le puissent, alors qu’ils ont des préoccupations quotidiennes plus urgentes. Le vote ouvrier (blanc et non diplômé) du Nord et de l’Est est d’ailleurs allé globalement davantage à Marine Le Pen, alors que celui des jeunes urbains des villes universitaires (Nantes, Grenoble…) est allé à Mélenchon.
    Ce sont des blocs importants, dans les deux cas, la question étant pour la gauche de savoir comment les rapprocher, les réconcilier.

    Cette composition de son électorat ne donne-t-elle pas finalement raison au rapport de Terra Nova sorti en 2011 (« Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 »), dans lequel on lisait : « La classe ouvrière n’est plus le cœur du vote de gauche, elle n’est plus en phase avec l’ensemble de ses valeurs. » L’électorat de Mélenchon, urbain, jeune, diplômé, ne confirme-t-il pas ce rapport, malgré lui ?

    Pour moi, ça ne donne pas du tout raison à Terra Nova, car leur rapport concluait qu’il ne faut plus s’occuper des classes populaires, qu’elles seraient définitivement perdues. Si vous voulez seulement vous occuper du féminisme, de l’écologie et du mouvement LGBT (et je n’ai pas besoin de préciser à quel point ces mouvements sont importants à mes yeux), délaissant les questions sociales, vous laissez des pans entiers de la société en déshérence politique, sans cadre pour se penser, et qui finissent par voter FN, ou qui continueront à le faire...

    Ce rapport était un signe supplémentaire que la bourgeoisie socialiste cherchait à justifier son effacement des questions ouvrières. David Gaborieau, un sociologue qui travaille sur les métiers de la logistique et les entrepôts d’Amazon, montre bien qu’il y a une classe ouvrière nouvelle, qui ne ressemble pas à celle des années 1950 ou 1960.
    Il suffit de voir le film de Ken Loach, Sorry We Missed You, pour le comprendre. La classe ouvrière aujourd’hui, c’est, pour une bonne part, le livreur Amazon et l’aide à domicile. Mais sans la grande usine, comment se mobiliser ? Il n’y a plus de lieu où peut se créer la solidarité de classe.
    Au lieu de les effacer du paysage intellectuel et organisationnel de la gauche, il faut au contraire les y intégrer en multipliant et renforçant les organisations syndicales et politiques qui offrent à cette nouvelle classe ouvrière les moyens de se penser comme sujet politique collectif.

    Vous plaidez pour le retour d’un discours de classe ?

    La classe ouvrière est une réalité économique et objective. Mais c’est aussi une production discursive performative. Il y a des classes sociales, parce que Marx a dit qu’il y avait des classes, et la théorie, en proposant une perception du monde, façonne la réalité et notamment celle des luttes.
    Il faut repenser, retravailler ces cadres théoriques qu’on ne peut jamais tenir pour acquis et définitifs. La réalité change. La théorie doit changer. La grande tâche de LFI est d’élaborer un tel cadre théorique, qui donne un cadre politique pour se penser soi-même comme une force collective de gauche.

    Quand le PCF faisait ses meilleurs scores (plus de 20 % des voix), c’étaient à peu près 30 % à 40 % des ouvriers qui votaient pour lui, et les autres, c’étaient des enseignants, des employés, le monde de la culture, etc. Pourtant, ce parti se présentait comme le parti de la classe ouvrière et, d’une certaine manière, il l’était effectivement. Il l’était pour mes parents, ma famille, des millions d’autres, même si de nombreux ouvriers votaient à droite.

    Le cadre discursif produit performativement le creuset, le foyer politique, dans lequel un « bloc », pour parler comme Gramsci, constitué de catégories différentes, peut s’agréger.
    Je n’adhère pas à l’idée d’un “populisme de gauche”. L’idée de “peuple” ne peut pas venir remplacer l’idée de classe.
    Et je ne pense pas que le concept central puisse en être la notion de « peuple ». Je n’adhère pas à l’idée d’un « populisme de gauche », même dans la version éminemment sophistiquée et séduisante qu’en propose mon amie Chantal Mouffe.

    L’idée de « peuple » ne peut pas venir remplacer l’idée de classe, même s’il s’agit d’articuler les « équivalences » entre différents mouvements – classe, genre, race, écologie... La notion de « peuple » peut paraître combler les manques de la notion de classe mais elle revient à dire qu’une demande sociale ne devient politique que si elle se réfère à une notion commune de « peuple » et se transcende dans cette notion.

    Il me semble qu’il faut au contraire penser la multiplicité, la spécificité et l’autonomie des mouvements, chacun ayant ses traditions, ses revendications, ses formes d’organisation, ses divergences internes… Disons que ce serait déployer une activité critique généralisée, tant théorique que pratique, pour défaire les différentes formes instituées de pouvoir et de domination.

    La notion de « peuple » construit la politique en référence à une identité fictive, alors que, selon moi, il faut ancrer la politique dans les expériences et les identités vécues, les oppressions concrètes…. Et il incombe aux organisations politiques telles que LFI d’essayer de « travailler avec » tous ces mouvements pour proposer des débouchés politiques effectifs. Cela s’appelle la gauche. Une démarche de gauche.
    À l’aune de la campagne de Mélenchon en 2022, peut-on dire que le « moment populiste » de 2017 est terminé ?
    Je ne sais pas. Il peut prendre d’autres formes. Ou resurgir plus tard ou ailleurs. Et cela peut toujours avoir des effets mobilisateurs. Mais l’essentiel pour moi n’est pas là. Je crois qu’opposer le « peuple » à la « caste », ou à l’ « oligarchie », n’est pas une stratégie pertinente ni viable à long terme.
    On voit ce que ça a produit en Espagne, où les fascistes de Vox sont à 18 %, en prétendant défendre le « peuple », et Podemos à 10 ou 11 %. L’idée de peuple est dangereuse à manipuler. Marine Le Pen peut très bien elle aussi opposer le « peuple » à « l’oligarchie ». Si « peuple » est un « signifiant vide », comme le disent Laclau et Mouffe, on peut hélas y mettre ce qu’on veut, et cela ne correspond pas toujours aux souhaits agréables de ces deux auteurs.

    Il est plus difficile pour l’extrême droite de se réclamer d’une idée de « classe ouvrière » organisée, de mobilisations sociales ancrées dans une perspective de justice sociale, de solidarité collective, de protection sociale, d’égalité, de développement des droits sociaux…
    Un des défis de LFI est de construire un cadre qui puisse rendre compte des transformations de la classe ouvrière : la précarisation, le chômage… Comment s’adresser au père ou à la mère d’Édouard Louis, qui sont au RSA et qu’on menace de radier s’ils ne reprennent pas un travail, alors qu’ils ont le dos brisé, les articulations usées, et qui ont souvent voté FN ? Il faut justement leur donner un moyen de s’exprimer qui ne passe pas par le vote Le Pen. Un programme social comme celui de LFI peut contribuer à ce changement.
    Je suis frappé quand on dit de Mélenchon qu’il est de gauche radicale. Mélenchon a un projet social-démocrate classique. Dans L’Esprit de 45, Ken Loach montre bien ce qu’était le projet des travaillistes britanniques après la Deuxième Guerre mondiale : création de services publics dans tous les secteurs, nationalisations… C’est ce projet, largement réalisé, que la droite s’est acharnée à détruire par la suite avec le thatchérisme, et qu’aujourd’hui on considérerait comme extrémiste, quasiment soviétique.
    Mélenchon ne pourrait même pas envisager d’aller si loin. Celui qui a un programme extrémiste, c’est Macron, il est du côté du thatchérisme, de la violence sociale du néolibéralisme.

    L’électorat de Mélenchon se divise sur l’attitude à avoir au deuxième tour. Il a donné pour consigne de ne pas donner une seule voix à l’extrême droite, mais ça ne suffira peut-être pas…
    Tous mes amis ont voté pour Mélenchon et, évidemment, personne ne songe, même une seule seconde, à voter Marine Le Pen. Cela va de soi. Certains vont se résigner à voter Macron, malgré le dégoût profond qu’il leur inspire…
    Mais nous ne sommes pas représentatifs de l’électorat de Mélenchon, et il est possible que la colère contre Macron soit si forte que certains dans d’autres catégories sociales soient prêts à faire n’importe quoi pour le lui faire savoir.
    Il m’est difficile de voter pour quelqu’un qui, à chaque fois que j’ai voulu exprimer mon opinion, m’a envoyé la police la plus violemment répressive.
    Plusieurs de mes amis vont s’abstenir. Et c’est ce que je vais faire aussi. Il m’est difficile de voter pour quelqu’un qui, à chaque fois que j’ai voulu exprimer mon opinion, m’a envoyé la police la plus violemment répressive, m’a asphyxié dans des nuages de gaz lacrymogène, a terrorisé des gens pour qu’ils ne manifestent plus. Selon l’Observatoire des street-médics, il y a eu 28 000 blessés dans les manifestations entre fin 2018 et début 2020. Le bilan du macronisme est effarant.

    Et puis, il ne faut pas inverser les responsabilités. J’ai soutenu les grèves de 1995, j’ai manifesté contre la loi Travail, contre les réformes des retraites, j’ai soutenu l’hôpital public, j’ai prévenu que la destruction des services publics et l’appauvrissement et la précarisation des plus pauvres allaient faire monter l’extrême droite.
    Depuis 30 ans, je « fais barrage ». J’ai écrit avant le premier tour de 2017 que voter Macron aurait pour résultat inéluctable de faire monter Le Pen. J’avais raison. Ceux qui nous ont combattus, insultés, réprimés sont les responsables de la situation actuelle. Les responsables, ce sont ceux qui ont installé le macronisme, soutenu cette politique ! Pas moi !

    J’ajoute que ceux qui voulaient faire barrage à Marine Le Pen avaient un moyen très simple : voter pour Mélenchon au premier tour. Il lui a manqué un point. Et je n’oublie pas que ceux qui viennent donner des leçons aujourd’hui allaient jusqu’à proclamer que, en cas de deuxième tour entre Mélenchon et Le Pen, ils s’abstiendraient, ou même iraient jusqu’à voter Le Pen. Je n’invente rien !
    Et ils viennent nous dire désormais que s’abstenir, c’est être complice de Le Pen, alors qu’ils étaient prêts à voter pour elle, il y a encore quelques jours ? On croit rêver.

    La possible victoire de Marine Le Pen, alors qu’on sait ce qu’elle ferait si elle arrivait au pouvoir, ne vous oblige-t-elle pas, justement, à faire barrage malgré tout ?

    Je pense vraiment qu’il y a fort peu de chances pour que Le Pen puisse gagner cette élection. Le risque est très faible, quasiment inexistant. On essaie de nous faire peur pour augmenter le score de Macron afin qu’il puisse ensuite affirmer que son projet a été soutenu par un grand nombre d’électeurs.
    Et dès qu’il sera élu, il reprendra sa politique de démolition, et accueillera tous ceux qui voudront protester avec des charges policières, des grenades lacrymogènes, des « balles de défense », provoquant à nouveau blessures et mutilations.

    Ce n’est donc pas seulement que je ne veux pas voter pour Macron, c’est que je ne peux pas. La politique de classe qu’il incarne me révulse. Il a fait barrage aux mouvement sociaux, aux revendications syndicales, aux demandes sociales.
    Il a fait barrage aux libertés publiques, à la démocratie. Il nous dit qu’il va changer, qu’il va écouter, mais c’est évidemment une obscène plaisanterie. Comment pourrait-il changer ? Non, sauf dans le cas tout à fait improbable où les sondages indiqueraient qu’il existe un danger réel, je ne voterai pas pour lui.

    #PS #LFI #vote #présidentielle #abstention sauf si

    • Ni Macrine Ni Maron, Révolution !
      https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3119

      A la vérité, les discours d’En marche et du Rassemblement national se sont rapprochés, et le quinquennat macronien a contribué à rendre moins inquiétante la perspective d’un quinquennat lepénien : quand s’installe une fascisation des pratiques et des pensées, le fascisme n’est plus un épouvantail très efficace. D’où la crainte qu’ont certains de voir la mégère soudain déguisée en douce bergère l’emporter cette fois sur le bellâtre moderniste qui s’est avéré un vrai père tape-dur. Invoquer les « valeurs morales » d’un « patrimoine humaniste rempart contre le fascisme » ne devrait pourtant pas suffire à faire oublier la gestion de la société par Macron à qui l’a subie au quotidien. En revanche, le « vote utile » fait en sa faveur le 10 avril par une partie de l’électorat des Républicains et du PS, et dans une moindre mesure des écologistes, montre que cette gestion satisfait une fraction de la population – celle qui en tire avantage : les managers, banquiers, DRH, entrepreneurs de start-up, technocrates de la croissance et de l’environnement, fonctionnaires installés, rentiers et retraités privilégiés. Et c’est grâce à ce vote opportuniste de partisans de la gauche et de la droite réunis au centre que Macron est de nouveau au second tour, car l’ensemble doit bien représenter 10 % des suffrages qu’il a obtenus. Le résultat du premier tour ne traduit donc pas tant une opinion ou un choix politique que la défense de leurs intérêts matériels par tous ceux et celles qui auraient eu quelque chose à perdre avec un duel Mélenchon-Le Pen.

      L’impulsion du prétendu « ni gauche ni droite, mais en même temps l’une et l’autre » a été donnée dès avant 2017 : sous Hollande, la social-démocratie était déjà la seconde main droite de la bourgeoisie. Et ce « ni gauche ni droite, mais en même temps l’une et l’autre » a également permis de crédibiliser un RN dont le « ni de droite ni de gauche, mais du peuple ou de la nation » ne faisait jusque-là pas massivement illusion.

      Alors que se profile le second show Macron-Le Pen, on réentend les cris d’orfraie poussés par certains « démocrates [1] » ou « radicaux [2] » face à la « menace fasciste » : il est fort peu probable que Le Pen gagne, mais l’inconstance de l’électorat futile peut réserver des surprises – nombre de participant·es aux précédents « votes de barrage » ont juré qu’on ne les y prendrait plus, hein, et l’idée qu’« en votant Marine ça pétera enfin » est émise ici ou là. Et l’extrême gauche tombe une fois de plus dans le piège de l’antifascisme, car son appel à dire « non » à l’extrême droite passe par la réélection du Président sortant dont elle a critiqué l’action pendant cinq ans. Le scénario est si rodé qu’on ne nous propose même plus guère de le faire en se bouchant le nez et en nous promettant un « second tour social »… Mais qu’est-ce qui pourrait bien pousser les révolutionnaires à prendre position dans ce vaudeville bourgeois ?

      Si Macron sert la modernisation de l’exploitation dont le capital transnational a besoin, et si Le Pen est historiquement condamnée pour sa crispation sur un capital réduit à une sphère nationale bien illusoire à l’heure de la mondialisation, ils ont l’un et l’autre pour seul programme toujours plus de croissance au profit de qui détient les moyens de production. Renier ses convictions pour inciter à choisir un camp du capital contre l’autre serait donc non seulement aberrant, mais reviendrait à se tirer une nouvelle balle dans le pied. Pour notre part, nous n’appellerons pas à voter pour ou contre Machine ou Truc, mais un élément important sera à prendre en considération : l’importance du nombre de gens qui ne se laisseront pas prendre au piège du vote Macron. C’est un peu ce baromètre qui donnera des indications sur le contenu des luttes à venir et sur l’état de la fracture entre une partie des prolétaires et leurs représentations/institutions, fracture que nous devons contribuer à élargir alors que les « fronts républicains » ou autres tentent de les réduire.

    • Le Pen :

      Présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. Toute violence policière ou presque sera légitimée.
      Les policiers pourront de façon anonyme porter plainte pour des attaques dont ils seraient victimes. Cela ne laissera aucune possibilité pour la personne mise en cause de vérifier la véracité des faits qui lui sont reprochés.

      Référendum sur l’immigration et l’identité. Pour mettre la Préférence nationale dans la Constitution.
      Interdiction du port du voile
      Suppression de l’aide médicale d’État (AME) qui privera les sans-papiers d’accès aux soins.
      Menace de « sanctions pénales » contre les gens aidant des sans-papiers.
      Expulsion des non-Français des logements sociaux. Suppression des prestations familiales aux étrangers vivants en France.
      Fin de l’acquisition automatique de la nationalité française par mariage, réduction du nombre de naturalisations, impossibilité de régulariser les personnes en situation irrégulière.
      Suppression de la "présomption de minorité" des mineurs étrangers non accompagnés, tant qu’on n’a pas vérifié leur age, ils seront sans aucun droit.

      Cantonner les syndicats à l’entreprise, pour qu’ils ne s’impliquent surtout pas dans la vie de la cité.

      Prison : recours généralisé à des peines de prison ferme, présentées comme la seule sanction efficace, réduction des aménagements de peines et les courtes peines devront être effectuées en prison.

  • Tiens je découvre l’assombrissement global (global dimming). Je m’étonne d’être passé à côté de cet aspect du climat (ou je n’ai pas bonne mémoire).

    https://en.wikipedia.org/wiki/Global_dimming
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Assombrissement_global

    Pour la faire courte : les incendies, chauffages et transports (en gros la combustion de combustible fossile) émettent des particules qui obscurcissent le ciel (réduisent les rayonnements solaire à la surface) (mesurable depuis les années 1950)… ce qui — parmi différentes choses (notamment pas bonnes pour la santé) — a réduit un peu le réchauffement climatique. Le paradoxe est donc que pour limiter le réchauffement climatique (et améliorer la santé), il faut moins émettre ces aérosols… ce qui va éclaircir le ciel (et donc provoquer aussi un réchauffement en passant) :

    Some scientists now consider that the effects of global dimming have significantly masked the effect of global warming and that resolving global dimming may therefore lead to increases in future temperature rise.

    According to Beate Liepert, “We lived in a global warming plus a global dimming world and now we are taking out global dimming. So we end up with the global warming world, which will be much worse than we thought it will be, much hotter.”

    The magnitude of this masking effect is one of the central problems in current climate change with significant implications for future climate changes and policy responses to global warming.

    #climat #global_dimming #global_brightening #assombrissement_global #éclaircissement_global

    En relation cet article de mars 2022 : https://www.eumetsat.int/more-sunshine-in-europe-due-to-cleaner-air qui contient quelques graphiques.

    More sunshine in Europe due to cleaner air

    How satellite-based climate data records support our understanding of the impact of cleaner air on the Earth’s climate.

    [...]
    In fact, increases of aerosol concentration are known to affect the clouds in various ways.

    Firstly, they lead to clouds with smaller droplets and higher brightness (referred to as the first indirect aerosol effect; Twomey, 1977).

    Secondly, they lead to clouds having a longer life time, a higher thickness, and less precipitation (referred as the second in-direct aerosol effect; Albrecht, 1989). Figure 2 illustrates the direct and indirect aerosol effects.

    [...]
    In its 6th Assessment Report, the International Panel for Climate Change (IPCC, 2021) states with high confidence, that the reduced aerosol concentrations in the recent decades led to an observable positive trend in shortwave radiation over Europe. As an unfavourable side effect, improved air quality (less aerosols) enhances warming through the direct and in-direct aerosol effects.

  • Partir sans passeport d’Ukraine...

    8 mars, #Marlène_Schiappa : « Ceux qui sont partis sans passeport, il y aura évidemment de la souplesse, ce sont après tout des gens qui fuient la guerre, on ne va pas les bloquer avec des formalités administratives. L’humanité c’est de ne pas ajouter des formalités aux formalités. »
    30 mars, journal de 8h, France Inter, entre 1.06.10 et 1.07.50
    https://www.franceinter.fr/emissions/le-7-9/le-7-9-du-mercredi-30-mars-2022

    Préfecture de Lozère : pour avoir un titre de séjour protection temporaire, des réfugiées ukrainiennes entrées en France sans passeport biométrique sont invitées à retourner à la frontière ukrainienne chercher un tampon Schengen.
    Après insistance auprès de la préfecture, elles obtiennent un titre de séjour de trente jours : mais, pour le prolonger, elles devront fournir d’ici un mois un certificat de domicile en Ukraine
    Leur ville de provenance, Kharkiv, est sous les bombes
    ci-dessous 1) Le bâtiment de la faculté d’économie de l’Université nationale de Kharkiv 2) photo du 25/3/22

    [via @isskein qui a lu sur une liste associative]
    https://www.facebook.com/isabelle.saintsaens/posts/10225963117369551

    #France #passeport #réfugiés_ukrainiens #Ukraine #asile #migrations #réfugiés #mensonge #Schiappa #les_sans_passeport #formalités_administratives #humanité #titre_de_séjour #protection_temporaire #administration #passeport_biométrique #tampon_Schengen #certificat_de_domicile #migrations #asile #réfugiés #protection_temporaire

    ping @karine4

  • Ep. 08 | Patrimoine de Macron, où sont passés les millions ?
    29 mars 2022
    https://www.youtube.com/watch?v=qM3g-E4o24k

    Episode 08, Patrimoine de Macron, où sont passés les millions ?

    🔎 Synopsis :
    Redressement suite à non paiement de l’impôt sur la fortune, non déclaration d’une créance de 350 000 euros sur son épouse Brigitte, « claquage » de près de 1,5 millions d’euros en trois ans (un Smic par jour), déclaration peu crédible sur les honoraires perçus chez Rothschild and co lors d’une « deal » de 9 milliards d’euros conclu en 2012, depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions. Etait-il réellement plus pauvre que Benoit Hamon et Nathalie Arthaud lors de la présidentielle de 2017 alors qu’il avait fait fortune au sein de la banque Rothschild ? A-t-il toujours dit la vérité sur son patrimoine ? Enquête.

    🎥 Réalisation : Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier

  • « Le colloque de la Sorbonne adoubé par Jean-Michel Blanquer était à mille lieues des conventions universitaires »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/19/le-colloque-de-la-sorbonne-adoube-par-jean-michel-blanquer-etait-a-mille-lie

    Début janvier, l’université parisienne a accueilli une conférence contre la « déconstruction », introduite par le ministre de l’éducation nationale. Dans sa chronique, Jean-Baptiste Fressoz dénonce l’ignorance scientifique et les « vociférations » de ses intervenants.

    Chronique. Les 7 et 8 janvier, dans l’amphithéâtre Louis-Liard de la Sorbonne, s’est tenu un colloque intitulé « Que reconstruire après la déconstruction ? ». On retiendra sans doute qu’en pleine déferlante Omicron le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, trouva le temps d’introduire cette conférence. Entre deux tirades sur l’humanisme et l’esprit des Lumières, on apprit que « l’école de la République est l’école de la République » ou encore « que la France ayant inoculé le virus de la déconstruction, c’est à elle que reviendrait de découvrir le vaccin », raison pour laquelle « le monde entier » regarderait la France et ce colloque – ce dont on peut légitimement douter à la lecture des revues scientifiques étrangères.
    Lire aussi Article réservé à nos abonnés Le « wokisme » sur le banc des accusés lors d’un colloque à la Sorbonne

    Mais l’intervention ministérielle fut presque anodine en comparaison de ce qui allait suivre. Car, deux jours durant, on put entendre, à mille lieues des conventions universitaires, des propos extrêmement virulents à l’encontre de la « secte culturelle internationale d’extrême gauche », des « charlatans idéologiques », « des activistes prenant d’assaut les universités », des « nouveaux précieux », des « nouveaux pédants radicaux installés sur les terres de la déconstruction » ; des accusations contre Foucault, Bourdieu et Derrida ; contre le « marxisme », le « relativisme », le « néoféminisme » ou « l’écoféminisme ».

    On apprit aussi que le « wokisme », la « cancel culture » et les « studies » – prononcés comme il se doit dans un franglais méprisant – cherchaient à « détruire la civilisation occidentale », qu’ils seraient un « appel à un ethnocide de grande ampleur », et même le « monstre conquérant d’un nouvel esprit totalitaire ».

    La vérité et l’objectivité seraient en péril

    Durant ces deux jours, il fut tout de même question de science, mais sous l’angle de la déploration. Car, menace suprême, le wokisme, après avoir investi l’histoire, la sociologie et les lettres, s’attaquerait dorénavant à la physique et aux mathématiques ! Le critique littéraire Pierre Jourde traita de ce thème – « car on ne parle bien que de ce qu’on connaît très mal et c’est mon cas des sciences dures », s’excusa-t-il en introduction, pour continuer néanmoins avec assurance. La vérité et l’objectivité seraient, selon lui, en péril, pour preuve, un projet de recherche canadien visant à « décoloniser la lumière ». Inutile, bien entendu, de se demander si ce projet était le moins du monde représentatif de la physique contemporaine. Le titre était forcément absurde, puisque la lumière appartiendrait naturellement et de droit à la physique occidentale, et donc à l’unique et vraie science.

    Pourtant, après les Grecs, c’est à Ibn Al-Haytham ou Alhazen, traducteur cairote d’Euclide au XIe siècle, qu’il revint d’écrire le traité fondamental sur l’optique mathématique. Ces recherches sont prolongées au XVIIe siècle par Descartes et Newton, pour qui l’étude de la lumière renvoyait à des questions théologiques profondes sur l’ordre divin. On pourrait aussi rappeler combien le travail de Newton s’inscrivait dans le monde impérial en plein essor. La Royal Society et Newton lui-même sont associés à la Royal African Company et à la South Sea Company [des compagnies commerciales britanniques]. Son opus magnum, Le Système du monde (1687) – où il démontre, par exemple, la théorie de la gravitation universelle par l’étude des marées –, dépend du réseau d’informateurs produit par le commerce colonial britannique et français. Mais, pour cela, il aurait fallu lire des historiens des sciences – pas particulièrement woke d’ailleurs –, Charles Webster, Simon Schaffer ou Sarah Irving, plutôt que Valeurs actuelles.

    Ce colloque pourrait prêter à sourire : les intervenants étaient pour la plupart des essayistes ou des retraités et non des chercheurs en activité. Mais après avoir entendu de telles vociférations, on comprend que la présence à ce colloque du ministre Jean-Michel Blanquer et du président du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, Thierry Coulhon, soit sincèrement inquiétante pour les chercheurs qui prennent au sérieux leur métier.

    Jean-Baptiste Fressoz(Historien, chercheur au CNRS)

    #Wokisme #Extrême_droite_institutionnelle

  • La vaccination diminue aussi le risque de Covid long [octobre 2021]
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/10/05/la-vaccination-diminue-aussi-le-risque-de-covid-long_6097139_1650684.html

    A la question : « Le vaccin prévient-il le Covid long ? », Odile Launay, professeure des universités à l’Université de Paris en maladies infectieuses, répond sans hésiter : « Oui, par deux mécanismes : d’une part, en réduisant le risque d’être infecté par le Covid, d’autre part, en réduisant par deux le risque de Covid long en cas d’infection chez des vaccinés. »

    […]

    Parmi les 592 personnes totalement vaccinées (donc avec deux doses), seulement 5,2 % souffraient toujours de symptômes après 28 jours, contre 11,4 % pour les sujets non vaccinés.

    • J’ai eu un échange long avec un interlocuteur client. Il n’est au courant de rien concernant tout. Chez lui il dort avec sa compagne qui est positive depuis 10 jours, qui tousse fort... Il est étonné parce qu’il n’est pas positif lui. Moi je l’ai trouvé fatigué... Bref. La majorité s’en fout des détails et considère que c’est normal qu’il y ait qq victimes...

    • Coordonnée par l’épidémiologiste Viet-Thi Tran, une étude rendue disponible en pré-publication le 1er octobre, et menée auprès de 910 patients ayant un Covid long recrutés dans la cohorte ComPaRe, a montré que « la vaccination réduisait significativement les symptômes du Covid long » (16% des patients rapportaient une disparition complète des symptômes à 120 jours contre 7,5% dans le groupe contrôle) et l’impact de celui-ci sur la vie quotidienne (38,9% des patients rapportaient un impact important de la maladie dans leur vie contre 46,4% dans le groupe contrôle). Certains patients ont néanmoins présenté des effets indésirables graves à la suite des injections : deux personnes ont été hospitalisés, deux ont dû se rendre aux urgences.

      L’équipe d’Akiko Iwasaki, professeure d’immunologie à l’université de Yale, a conduit une étude avec le groupe de patients américains Survivor Corps, non encore publiée, qui donne des résultats similaires. « Il est possible que le vaccin aide le système immunitaire à lutter contre les résidus de virus qui persistent dans l’organisme et à les éliminer. Ou bien le vaccin pourrait stopper une réponse immunitaire néfaste », suggère Akiko Iwasaki sur le site Internet de l’université de Yale, tout en ajoutant que « ce ne sont à ce stade que des hypothèses ».

      « Juger au cas par cas »

      Des résultats ont également été présentés par la professeure Dominique Salmon-Céron au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses qui s’est tenu fin juillet. Sur une centaine de patients ayant un Covid long et vaccinés, 35 % des personnes voient une réactivation transitoire de leurs symptômes de Covid long… Mais après deux semaines, environ 25% patients se sont améliorés. « Le vaccin pourrait soulager ces symptômes en régulant une réponse immunitaire inappropriée », indiquent ces résultats préliminaires.

      Actuellement, « une consultation médicale est nécessaire avant la vaccination pour juger au cas par cas de l’intérêt de celle-ci », selon les recommandations de la Haute autorité de santé de février sur la vaccination des personnes ayant un antécédent de Covid-19. Un message de la direction générale de la santé du 20 août indiquait toutefois que « dans l’état actuel des connaissances scientifiques, il n’y a pas de contre-indication à la vaccination des patients présentant des symptômes prolongés du Covid-19. Au contraire, dans le cas de symptômes prolongés du Covid-19 liés à une infection non contrôlée, la vaccination pourrait même contribuer à la guérison. »

      #covid-19 #covid_long #vaccination #guérison #guérison_partielle

  • Mort de Steve Maia Caniço : la justice énumère les « fautes » et les « négligences » du commissaire et de l’ex-préfet
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/01/mort-de-steve-maia-canico-le-juge-d-instruction-pointe-des-fautes-et-des-neg


    Une marche en mémoire de Steve Maia Caniço, un an après la disparition du jeune homme, à Nantes, le 21 juin 2020.
    SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP

    Le commissaire Grégoire Chassaing, ainsi que l’ex-préfet, Claude d’Harcourt, mis en examen, ont donné leur version après la noyade de ce jeune homme suite à une charge policière, la nuit de la Fête de la musique 2019.

    Le Monde ne fournit pas vraiment d’énumération des " fautes " et " négligences " avant le #paywall. Quant au chapeau, laisse tomber…

  • En Allemagne, l’abandon du nucléaire s’est-il accompagné d’un recours accru aux énergies fossiles ? – Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/en-allemagne-labandon-du-nucleaire-sest-il-accompagne-dun-recours-accru-a

    il est faux d’affirmer que le déploiement du renouvelable en Allemagne s’est accompagné d’une augmentation de la part d’énergie imputable au mix charbon-gaz, ou d’une augmentation du nombre de centrales à charbon.

  • Ça se confirme, cette saison de chasse à l’électeur de droite sera un excellent millésime…

    Le contrôle des chômeurs va augmenter de 25 % dans les six prochains mois - Économie - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/le-controle-des-chomeurs-va-augmenter-de-25-dans-les-six-prochains-mois

    Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué ce mercredi matin que les chômeurs vont davantage être contrôlés dans les six prochains mois pour vérifier qu’ils cherchent activement un emploi.

    C’est l’une des « annonces » à retenir de l’allocution d’Emmanuel Macron, mardi soir : les contrôles vont être renforcés pour vérifier si les chômeurs recherchent bien activement un emploi, sans quoi leur indemnité pourra être « suspendue ». Ce mercredi matin, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a précisé sur franceinfo que les contrôles vont effectivement augmenter de 25 % dans les six prochains mois.

    • Les chômeurs sommés par Emmanuel Macron de démontrer qu’ils veulent travailler
      https://blogs.mediapart.fr/wael-mejrissi/blog/101121/les-chomeurs-sommes-par-emmanuel-macron-de-demontrer-quils-veulent-t

      L’allocution présidentielle a duré vingt-sept minutes mais une phrase ne va pas manquer de faire couler beaucoup d’encre : « les demandeurs d’emploi qui ne démontreront pas une recherche active verront leur allocation suspendue ».

      Une phrase qui résonne comme une déflagration sociale absolument inouïe et dont les retombées vont durer un certain temps. Nul besoin de savoir l’éventail des mesures prises lors de cette intervention télévisée. Emmanuel Macron a livré toute la mesure de son inconséquence morale et sociale aux Français par cette phrase rappelant cruellement qu’il est et restera le président des riches. La réforme tant décriée de l’assurance-chômage est entrée en vigueur le premier octobre et déjà nombre de nouveaux chômeurs sont dans l’impasse. Entre des allocations chômage en baisse et des allocations chômage refusées à des chômeurs parce qu’ils ne cumulent pas au moins six mois d’activité, la pilule était déjà très dure à avaler. Mais voilà ces chômeurs renvoyés au rang de pestiférés de la nation. La vindicte présidentielle lancée contre les privés d’emplois face à des millions de téléspectateurs sera donc la contrepartie de cette allocation qu’ils percevront. Ces rejetés de la nation restent donc désespérément le maillon faible du paradigme macroniste. Les chômeurs, les précaires, les vulnérables, les malades, les intérimaires, les travailleurs pauvres comprennent alors que l’heure n’est plus à la solidarité entre les riches et les nécessiteux mais à une logique du chacun pour soi.

      Quelle arrière pensée sa cache derrière cette assertion prononcée par le président de la République ? Il faut bien évidemment comprendre que les chômeurs aiment l’oisiveté rémunérée et que pour bon nombre d’entre eux, cette situation qui les prive d’un salaire digne serait davantage choisie que subie. Une idée qui en dit long sur cette dichotomie entre Emmanuel Macron et la réalité du marché du travail. Plus subtile encore, ceux n’acceptant pas des emplois sous-payés seront également dans la catégorie de ces mal-aimés qui se complaisent dans le farniente. Face à un discours aux airs de dernière sommation pour les chômeurs, l’allocation chômage devient dans ce contexte non plus un droit mais une aumône piétinant par là-même la dignité de ces privés d’emploi. L’ubérisation de notre économie a créé en effet des milliers d’emplois mais des emplois précaires, sans protection contre les aléas de la vie et qui sont donc loin d’être des vecteurs d’émancipation sociale. Ils enracinement ceux qui les occupent dans une pauvreté persistante créant un cercle vicieux durable pour rester dépendant des quelques subsides gagnés parfois au péril de leur vie.

      Voilà ce qu’il faut donc faire aujourd’hui pour s’attirer les faveurs de l’Élysée et même comme ça, pas sûr que ces travailleurs seront touchés par la grâce présidentielle car ces « riens » ne seront jamais plus que les faire-valoir d’une politique économique prétendument vertueuse au moyen de statistiques montrant la courbe du chômage baisser mais sans jamais dévoiler l’ampleur de la détresse sociale qui se cache derrière ces emplois misérables.

      C’était donc bien ça « notre projet » tant vanté par l’actuel président d’une caste qui ne connaît même pas l’odeur de la pauvreté, c’est une économie qui brade la force de travail des plus fragiles pour financer l’évasion fiscale des plus aisés. En somme un monde qui marche sur la tête.

    • Annonces d’Emmanuel Macron : comment Pôle emploi va contrôler les chômeurs
      https://www.leparisien.fr/economie/emploi/annonces-demmanuel-macron-comment-pole-emploi-va-controler-les-chomeurs-1

      250000 contrôles vont être réalisés entre décembre et mai prochain, soit 25 % de plus qu’en temps normal. Les agents s’inquiètent déjà « de ce rôle de sanction » qui va s’intensifier. Voici comment Pôle emploi va procéder.

      #paywall #chômeurs #emploi #contrôle #ORE

    • Pour paraphraser son allocution et son projet, il devrait afficher dans toutes les préfectures cette pensée impavide du glacial Richelieu : « La raison ne permet pas d’exempter les peuples de toutes charges, parce qu’en perdant en tel cas la marque de leur sujétion, ils perdraient aussi la mémoire de leur condition ; et que s’ils étaient libres de tributs, ils penseraient l’être de l’obéissance. Il faut les comparer aux mulets qui, étant accoutumés à la charge, se gâtent par un long repos plus que par le travail. »
      citation de « Grève en consigne » dans Un anonyme de la fin du XXᵉ siècle – L’INSOMNIAQUE. Collection à couteaux tirés (épuisé)
      illustration du même éditeur


      http://www.insomniaqueediteur.com/publications-categories/a-couteaux-tires

      Macron sur les pas du cardinal de Richelieu « l’esprit de notre nation ». De nation à nationalisme il n’y a qu’un pas.
      En visite sur le site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France, tout juste restauré, le président a salué un lieu d’histoire contribuant à « l’art d’être Français ».
      https://www.lefigaro.fr/culture/a-la-bnf-emmanuel-macron-met-en-garde-contre-le-retrecissement-de-la-france
      Discours du président frappadingue à la BNF le 28 septembre 2021 :
      https://www.elysee.fr/index.php/emmanuel-macron/2021/09/28/le-president-emmanuel-macron-visite-la-fin-de-chantier-de-la-bibliotheque-nat

  • Ils ne voulaient plus aider les sans papiers : démission collective des bénévoles aux Restos du cœur de Fréjus - Var-Matin
    https://www.varmatin.com/humanitaire/ils-ne-voulaient-plus-aider-les-sans-papiers-demission-collective-des-bene

    Depuis quelques mois, des bénévoles des Restos du cœur ne souhaitaient plus se conformer à la charte qui stipule qu’ils doivent accueillir tous les bénéficiaires « sans discrimination et sans sélection ».

    #je_veux_aller_sur_Uranus

  • Ce « fil » historique est beaucoup trop ironico-comique pour ne pas le partager icite !

    Moi aussi je vais me reconvertir en historien de droite. Apparemment il y a moyen de se faire du blé. Et il n’y a pas besoin de faire des études.
    A la base, on était un peuple, les Gaulois. Oui un seul.Arrêtez vos conneries de diversité, on était tous pareils avant et ça se passait très bien
    Bon, on s’est battu contre les Romains,on a fait match nul et on a intégré la République de Rome, parce que porter des toges et manger du raisin allongé c’était pas si mal.
    Ensuite on est devenus chrétiens. Mais c’est pas comme les musulmans, c’est pas une religion étrangère imposé par une colonisation. Jésus avait de très bons arguments, tout simplement.
    Puis on a choisi de prendre notre indépendance, et preuve qu’on est pas raciste, on a choisi un étranger, Clovis, pour négocier pacifiquement. On a voté pour lui comme roi de France, mais il faut être totalement honnête, il y a eu un fort taux d’abstention.
    Donc ça allait bien, on était tous pareil et après, on a subi une vague d’immigration massive en 732. Grâce à Charles Martel on a évité le premier grand remplacement.
    Certains enculeurs de mouches gauchistes diront que c’étaient pas des Arabes mais des Wisigoths et des Berbères convertis mais en fait c’est pareil, vu qu’ils étaient convertis c’était plus des blancs donc ça reste un grand remplacement.
    Il y a eu par la suite des tentatives de construction d’une Union européenne, comme l’Empire Carolingien par exemple, mais bon, le couple franco-allemand n’a pas tenu, dommage. Mais on a fait des bons trucs ensemble par la suite, comme les croisades.
    Comment ça, islamophobes ? Non mais rien à voir, on a attaqué des chrétiens aussi.Les croisades contres les musulmans, les cathares et les byzantins c’était une opération conjointe de lutte contre des dérives sectaires.
    Bon après on a découvert l’Amérique. On est les premiers à être allés la-bas. Ce n’est pas rien on peut être fiers quand même !! Il y avait des gens qui vivaient là bas mais eux c’est pas pareil, ils y vivaient donc ils n’ont pas découvert, il faut rester neutre et objectif.
    On a décidé de faire 50/50 sur le partage des terres mais pas de bol, le choc sceptique a eu raison d’une bonne partie de la population. C’est ballot quand même. Mais faut pas culpabiliser, eux ils nous ont filé la syphilis. De par mon expertise, je considère qu’on est quitte
    Comme il y a tout un territoire à développer, on décide de faire appel à de la main d’oeuvre africaine en Amérique. Certains accuseront la France de participer à une traite esclavagiste mais il convient de rétablir la vérité factuelle.
    L’esclavage a été aboli dans le Royaume de France au XIème siècle donc à un moment il faut arrêter les mensonges historiques. L’esclavage dans les colonies, ce n’est pas la France parce que les colonies ce ne sont pas la France. Je ne cèderai rien au politiquement correct.
    Et ce n’était pas du racisme, puisque les huguenots aussi étaient condamnés à l’esclavage, mais ça, ça n’intéresse pas les antiracistes BLM et compagnie. Et les huguenots en esclavage, c’était pas de l’intolérance, juste de la lutte contre les dérives sectaires.
    Certains aiment bien mettre en avant la Saint-Barthélémy, mais en bon historien, je me dois de préciser qu’ils s’agissait d’individus isolés, dont l’état psychiatrique est à considérer et voir des motivations politiques dedans relève du raccourci idéologique.
    Bon, il est temps de parler de cette insurrection gauchiste qu’on appelle Révolution Française. J’insiste sur « gauchiste » parce que des famines et des crises économiques, il y en a eu bien avant, c’est pas pour autant qu’on a pris la Bastille.
    Au nom de ces pseudos-Lumières, on a aboli des privilèges pour essayer de créer une société égalitariste. On voit bien comment des bourgeois déconnectés des réalités, surement par marxisme, ont essayé de faire croire que les paysans et les nobles ne s’entendaient pas.
    Le plus aberrant a été de déclarer des droits de l’Homme. Comme s’il existait un homme universel, qu’il n’y avait ni nation ni ethnie ni race. On ne parle pas encore d’égalité hommes-femmes mais quand même, Heureusement les déclarations n’engagent que ceux qui y croient.
    Et on a arrêté ce cirque grâce à un homme qui, permettez-moi l’expression, a eu les plus grosses couilles de l’Histoire de France. Je parle bien entendu de Napoléon. Je suis sorti de ma neutralité habituelle, excusez-moi.
    Napoléon a renoncé à ce marxisme et cet antiracisme pour se concentrer sur des projets plus ambitieux, comme la constitution d’une nouvelle Union européenne. Malheureusement, l’Angleterre s’en est mêlé. Comme quoi, leur euroscepticisme ne date pas d’hier.
    Mais les idées marxistes-léninistes ont progressé dans la population et tout les 20 ans, on fait des révolutions en France. On pensait avec Louis-Napoléon Bonaparte que la France retrouverait une certaine stabilité.
    Mais après l’échec des négociations de Sedan avec l’Allemagne sur l’Autre Europe, vous savez ce qu’on fait les gauchistes ? Ils ont transformé Paris en ZAD géante. Heureusement la collaboration franco-allemande a permis d’empêcher que la situation devienne dramatique.
    On a eu par la suite des vagues d’immigration européenne, qui ont été très largement acceptés et qui se sont très bien intégrés. Quand les immigrés sont blancs, il n’y a aucun problème, ce n’est pas un jugement que je fais mais un constat neutre et objectif d’historien
    Même avec les minorités religieuses, ça allait. On nous ressort sans cesse l’affaire Dreyfus mais cette affaire est une manipulation ou on a inventé de toute pièce un antisémitisme qui n’a jamais existé dans la population française, comme l’islamophobie aujourd’hui
    Voyant l’engouement qu’il y avait à devenir français, on s’est dit que ce serait bien de directement donner la nationalité française au monde entier, et ça a donné la période coloniale, ou la France a décidé de tout donner aux autres peuples.
    On leur a donné une belle langue, une vraie religion, des routes et les mathématiques. Quand certains parlent de « crime contre l’humanité », je conçois que Pythagore ne soit pas un sujet très passionnant mais je trouve les termes très excessifs.
    Quand aux soi-disantes exactions, il s’agissait avant tout d’opérations de police pour faire face à l’insécurité. Ce n’est pas la faute de la France si ces populations sont plus criminogènes que d’autres. Encore une fois il s’agit ici d’un constat scientifique et apolitique.
    Ensuite les guerres mondiales. Il n’y pas grand-chose à dire dessus. Vous savez les guerres, ça fait des morts des deux côtés, c’est triste ..... Ces conflits n’ont rien de spécifiques, ils ne méritent pas spécialement qu’on s’y attarde, ce sont des points de détails.
    Cependant, je voudrais corriger un mensonge historique colporté par la gauche. Tout la France a été résistante, même Pétain et Vichy qui ont constitué un formidable bouclier qui a protégé les Français contre la barbarie nazie.
    Et je me permettrais d’être un poil provocateur en disant que même l’extrême-droite à résisté. Quand on lit des gens comme Maurras, viscéralement anti-allemands, on peut pas considérer une seconde que ces gens aient pu collaborer...
    Pour lire la suite, je vous invite à commander mon ouvrage « Comprendre la Douille, comment les bobos-gauchos marxistes ont ruiné notre belle nation » aux Editions Patrie Famille Travail.

    source : https://twitter.com/SimonTo79502447/status/1445378359291166721
    archive : https://web.archive.org/web/20211008170200/https://twitter.com/SimonTo79502447/status/1445378359291166721

    • Stimulé par les réactions de ses cibles, il a fait un second fil ... attention, ça pique encore plus !

      Je ne savais si je ferais une suite, je pensais attendre un peu avant de me décider

      Puis j’ai vu ce tweet...
      https://twitter.com/Produkteef/status/1446433624505700380

      Donc encore une fois, je vais tenter de rétablir des vérités historiques sur notre grande nation suite à sa diabolisation par la gauche woke et sa cancel culture.
      Donc la dernière fois, j’étais passé assez rapidement sur la colonisation, et bien évidemment, les bobos droit-de-l’hommistes ont aussi un autre argument pour tenter de gâcher cette magnifique épopée
      Une politique soi-disant raciste a été engagée par la France à cette époque là. C’est abject. Je vais vous citer l’historien Jacques Bainville :"Le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation". Vous voyez ? En France on ne voit pas les couleurs !!
      La Première guerre Mondiale serait une conséquence du fait colonial... C’est ridicule ! Il y a eu des guerres sur tous les continents tout le temps. On allait forcément finir par se battre tous en même temps. J’y vois une convergence des peuples à titre personnel.
      D’ailleurs pour revenir sur le racisme. On aimait tellement les autres peuples qu’on les a exposés en plein milieu de Vincennes, au milieu de macaques et d’animaux tropicaux pour montrer à quel point on était fiers qu’ils soient français. Et après ça on est toujours racistes ?
      Je rappelle que dans ces années, les Allemand devenaient de moins en moins corrects avec les Juifs, je trouve cela beaucoup plus grave et condamnable. J’en parlais avec mon ami Finkielkraut la semaine dernière d’ailleurs.
      La Shoah, je n’ai pas voulu en parler la dernière fois. Après tout, on est pas sur Arte, et on en parle trop. Vous savez qu’il y a plus d’Allemands qui sont morts durant cette guerre. Ils sont les premières victimes de cette guerre, mais bon, on sait QUI décide des sujets.
      20 millions de soviétiques morts ? Bah voyons ! Pourquoi pas 40 ? Ce sont des statistiques truquées de Staline, j’attends de vraies sources pour corroborer ces affirmations. Comme pour tout ce qui vient de gauche.
      Autre chose : en 1946, on a aboli le travail forcé dans l’Afrique coloniale. Encore une chose positive, non ? C’est le genre d’anecdote qu’on ne relève jamais et qui pourtant est tout à notre gloire. A croire qu’il existe un complot antifrançais chez les universitaires.
      Comment ça de l’esclavage ? C’est ridicule. Les esclaves étaient la propriété du maitre, alors que les travailleurs forcés étaient libre de droit. Ok, ils ne pouvaient pas dire non mais ils avaient des compensations, par exemple en sel ou en tissu. Pourquoi on ne le dit pas ?
      Les colonies étaient un petit peu les enfants de la France. Et ses enfants, on les éduque, on investit en eux, puis ils grandissent, on se dispute et à la fin ils demandent leur indépendance. C’est normal, ces relations ont toujours été saines.
      D’ailleurs, nous ne sommes jamais vraiment partis. Vous savez, quand la France a porté des enfants aussi longtemps, elle ne peut pas les abandonner. Enfin, ça c’était avant la loi Veil mais je m’égare.
      Pour le cas de l’Indochine, ça s’est mal fini. Mais ce n’est pas la France qui est responsable mais cette infâme engeance communiste qu’était Ho-Chi-Minh. Pardonnez mon langage mais vous allez comprendre pourquoi. Et vous savez c’est quoi le pire dans cette histoire ?
      Dans la déclaration d’indépendance de l’Indochine, cet enfoiré de trotkiste cite un passage de la Déclaration des Droits de l’Homme !!! Non mais jusqu’au bout, jusqu’au bout on va nous faire chier avec ces conneries de Droits de l’Homme !!
      Dans le cas de l’Algérie, je suis beaucoup plus perplexe à titre de chercheur. Pour une fois qu’il y avait une colonie ou l’on partait réellement vivre et pas juste faire de l’exploitation économique et du tourisme sexuel, vraiment ça me dépasse. Surement l’islamisme.
      D’ailleurs le Parti Communiste a largement collaboré avec les terroristes du FLN en Algérie. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est l’acte de naissance de l’islamo-gauchisme mais vous admettrez que c’est troublant n’est-ce pas ?
      Bien vous retrouverez plus de détails dans mon livre « Le temps béni des colonies », préfacé par Michel Sardou et dans mon prochain ouvrage, j’aborderais notre Prophète Charles de Gaulle et la guerre civile de 1968.

      source : https://twitter.com/SimonTo79502447/status/1446536936240422915
      archive : https://web.archive.org/web/20211008210843/https://twitter.com/SimonTo79502447/status/1446537065278197763

    • Pas mal ce texte mais ca manque de chattes toutes ces gaules. Il faut complété le travail de cet historien avec un travail d’herstorienne.

      La gaule avec ces gaulois gaulerent les droits de l’homme puis ils eurent De Gaulles et ils firent tous comme si le programme de Zob n’était pas aussi misogyne qu’il est raciste.

      Pour les historiens de gauche on ne perd pas son temps avec cette moitié de l’humanité qui ne compte pas. A peine une mention vite fait du tourisme sexuel (mais peut etre déplore t’il seulement les viols des garçons colonisés puisque seul les hommes comptent en histoire) et de l’égalité femmes-hommes au détour d’une phrase dans ces deux textes, comme si la remise en servitude gestatoire des femmes n’était pas un des deux pilier fondamentaux des discours de droite à la Zob -

      Grand remplacement = SEXISME + RACISME

      Les deux doivent être dénoncé. Or, ici encore une fois le sexisme est dénoncé à la marge, en filigrane comme un sujet mineur. Sortons de l’invisibilité la moitié de l’humanité.

      Le premier livre de Zob De Gaule, c’est « le premier sexe », c’est par là que ca commence le Zobisme, exactement comme le Jupiterisme, le Saucissalisme et le Communisme (qui est en fait la mise en commun les femmes, les chèvres et les chèvreries pour les hommes de gauche) et sur ce bouquin là, il y a consensus entre historiens de droit comme historiens de gauche. Sinon il y aurais autant de dénonciation du sexisme que du racisme. Et même il devrait y avoir plus de dénonciation de la part des hommes qui ont personnellement beaucoup à gagné de l’exploitation des femmes prôné par Zob.

      Dénoncer seulement le racisme de Zob, c’est dire aux femmes que votre problème c’est seulement le mode de partage de nos corps. Les hommes de droite voulant un partage raciste des corps des femmes, et les hommes de gauche voulant un partage fraternel entre hommes, des corps des femmes indifféremment de leurs racialisation.

      Mais à part ca le texte est bien, faut juste le châtrer de la zoberie ordinaire typique d’un membre du premier sexe au clavier qui protège ses privilège de dominant sans en avoir l’air. Voila qui est fait, je me remercie moi même de l’avoir fait car on est jamais mieu servie que par soi même.

  • La fabrication de Z par les médias de milliardaires. Une histoire de la fabrique du consentement.
    Zemmour : un artéfact médiatique à la Une
    https://www.acrimed.org/Zemmour-un-artefact-mediatique-a-la-Une

    Campagne présidentielle naissante, les grands médias propulsent Éric Zemmour – candidat non déclaré – sur le devant de la scène. Et avec lui, un cortège d’idées fascisantes. Retour sur le rouleau compresseur de septembre 2021, à travers un balayage partiel de son défilé, visible et invisible, dans les grands médias.

    Aux trousses d’Éric Zemmour depuis deux décennies, les grands médias n’avaient encore jamais égalé la performance qu’ils ont livrée en septembre 2021. Sans doute l’idée selon laquelle Éric Zemmour est fait par et pour les médias n’a-t-elle jamais été plus vraie qu’aujourd’hui. Il faut dire que la surexposition dont il a bénéficié à intervalles réguliers n’a jamais été sérieusement remise en question par les rédactions – ou alors à la marge, entre parties prenantes acritiques, et en tout cas, sans aucune espèce de conséquence si l’on considère l’ensemble des « Zemmour tour », réglés comme du papier à musique, que nous critiquons depuis 2010.

    Remorques promotionnelles automatiques à chaque nouvel ouvrage, vacarme garanti autour de ce que les médias appellent encore aujourd’hui des « polémiques », le terrain était déjà parfaitement labouré. De telle sorte qu’en cette rentrée, Éric Zemmour a exploité son capital médiatique à plein : à travers la publication d’un livre et l’entretien d’une rumeur sur une possible candidature à l’élection présidentielle de 2022. Deux cartes maîtresses, qui allaient immanquablement lui assurer une campagne d’ampleur dans les médias dominants.

    Point de complot là-dedans ! Suffisent (entre autres) : des pratiques journalistiques moutonnières ; un traitement de l’actualité politique et des élections présidentielles uniformisé dans l’ensemble des médias (sous la forme de match de catch et d’une course de petits chevaux) ; une dépendance accrue et délétère aux sondages et au commentaire artificiel, tous deux prompts à faire exister le rien (rappelons que Zemmour n’a pas déclaré de candidature) ; et last but not least, une normalisation générale de l’extrême droite, processus désormais largement abouti dans les médias dominants.

    Tant et si bien qu’au cours de cette séquence, les médias ont fait de Zemmour un « candidat » en soi, tout à la fois « comme les autres » (ses idées fascisantes étant totalement banalisées) et « hors norme » (compte tenu de l’ampleur de la couverture dont il a bénéficié). Nous reviendrons dans un prochain article sur le premier versant de ce diptyque. En attendant, essayons de parcourir le second…

  • Voilà, c’est aujourd’hui jeudi 7 octobre la sortie du livre

    « Cartographie radicale : explorations »
    par Nepthys Zwer @nepthys et @reka de chez
    @visionscarto
    disponible dans toutes les librairies avec une semaine d’avance sur le planning (on a de la chance).

    https://www.editionsladecouverte.fr/cartographie_radicale-9782373680539

    C’est un ouvrage à quatre mains, un dialogue entre l’historienne (Nepthys) et le géographe (Reka) qui abordent les mille et une façons cartographiques de parler, dessiner, représenter le monde, nos espaces de vie. Nous y présentons une multiplicité d’approches théoriques et conceptuelles, et nous exposons le résultat de trois décennies de pratiques et "d’expérimentations" cartographiques.

    Dans l’intro nous écrivons :

    « C’est en imaginant ces nouvelles approches, en se hasardant à inventer de nouvelles formes, en bravant les contraintes techniques et surtout en osant défier, voire pervertir les conventions que la cartographie fait émerger une réflexion alternative riche. Non seulement elle produit un savoir nouveau sur le monde, mais elle instaure aussi un autre rapport à la connaissance. Car le savoir « -politique- » des simples citoyennes et citoyens subissant diverses formes d’aliénation sociale, économique et politique devient un outil d’émancipation quand il prend la forme d’une carte. Même si elle semble, de prime abord, moins engagée, la carte sensible qu’une personne produit sur sa propre vie ou ses propres émotions actionne les mêmes ressorts de la prise de conscience et d’une nouvelle confiance en soi »

    « Cette autre façon de concevoir les cartes constitue, même si elle la bouscule un peu, un prolongement de la cartographie conventionnelle. Cette dernière revendique un statut de science exacte, s’appuyant sur des données réputées fiables, et croit produire des images neutres et fidèles de la réalité. Au mieux, ces cartes s’approchent au plus près de la réalité du terrain, en le représentant le plus fidèlement possible, ce qui les rendabsolument nécessaires : il faut pouvoir se repérer, se déplacer d’un point à un autre, il faut que les avions puissent voler, que les bateaux puissent naviguer. La cartographie alternative se veut plus modeste, car elle questionne en permanence les données et les informations dont elle se nourrit et, surtout, assume – et revendique même – sa nature subjective : les images cartographiques ne sont que des visions, des interprétations du réel. »

    #cartographie #cartoexperiment #truc_super_chouette

    • « La cartographie radicale est un acte social et politique »

      Pour sortir du brouillard et de la confusion politiques, des activistes, chercheurs et artistes créent des cartes expérimentales. Elles mettent au jour les dominations systémiques et les relations sensibles au monde. Un livre illustré, Cartographie radicale, leur rend hommage, écrit par Nepthys Zwer et Philippe Rekacewicz.

      https://seenthis.net/messages/940509

    • Cartographie radicale de Nepthys Zwer & Philippe Rekacewicz

      Il est des cartes qui disent non. Des cartes radicales, qui dévoilent et dénoncent, qui protestent. Pour comprendre ces cartes rebelles, leur fonctionnement, leurs forces, leurs possibilités, ce livre entreprend un voyage d’exploration au cœur de la création cartographique. Que se passe-t-il exactement quand nous élaborons une carte, qu’elle soit radicale, expérimentale (on parle aussi de cartographie critique ou de contre-cartographie) ou conventionnelle ­ ? Quelles intentions président à sa fabrication et à sa mise en oeuvre­ ?
      La première fonction des cartes est de nous aider à nous repérer dans l’espace et à nous déplacer d’un point à un autre. Elles permettent aux bateaux de naviguer et aux avions de voler. Avec des cartes, on fait la guerre, puis éventuellement la paix. Elles sont aussi de formidables machines à rêves, qui façonnent notre image du monde, en fixent la mémoire et finissent par fabriquer notre réalité. Qu’est-ce qui motive cet acte très particulier de mise en forme symbolique du monde, de Strabon à l’anarchiste Élisée Reclus, de la bénédictine Hildegard von Bingen à l’explorateur Alexander von Humboldt, des portulans à la carte d’état-major­ ? Quelle part de fantaisie créatrice, quelle part de fantasme faustien d’une possible maîtrise de notre environnement, quelle part de sincérité scientifique sont-elles à l’oeuvre­ ?
      Entre l’émergence de la cartographie thématique audacieuse de l’ingénieur Charles-Joseph Minard, ou celle des designers d’information Otto et Marie Neurath, et l’approche sémiologique conceptuelle de Jacques Bertin, se situe un point de rupture avec les conventions de la représentation cartographique. Un point libérateur qui a ouvert le champ de l’expérimentation et rendu possible la démocratisation des cartes. Autour des années 1900, le sociologue W.­E.­B.­ du Bois et son équipe inventaient de nouvelles façons graphiques de représenter des données statistiques sur la situation des personnes noires aux États-Unis. Quelque soixante ans plus tard, c’était pour dénoncer le même racisme culturel et économique qu’un petit institut de géographie de Détroit, animé par William Bunge et Gwendolyn Warren, donnait ses contours à ce qui deviendra la géographie radicale­ : une géographie engagée.
      Alors, le rapport à l’objet carte change. S’opère une prise de conscience quant à son usage et à ses possibilités. La cartographie radicale va spatialiser les données économiques et sociales, produire des cartes délibérément politiques qui montrent et dénoncent les situations d’inégalités de vie et de droits, les compromissions politico-économiques, les accaparements de terres, la destruction des milieux par l’agro-industrie, la pollution de la planète et tout ce qui hypothèque, d’une façon ou d’une autre, le bonheur et l’avenir de l’humanité. Les cartes, qui jouent traditionnellement le jeu du pouvoir, se font outils de la contestation et instruments d’émancipation politique et sociale quand la société civile se les approprie. Politique, art et science entrent alors en dialogue permanent pour proposer une image non convenue et libre du monde.
      Nepthys Zwer, chercheuse en histoire et culture des pays de langue allemande (Allemagne et Autriche, XIXe‑ XXe siècle), est une spécialiste de l’œuvre d’Otto Neurath et du système graphique d’information Isotype. Elle est notamment l’autrice de L’Ingénierie sociale d’Otto Neurath, paru aux PURH en 2018. Elle a rejoint le groupe de recherche indépendant visionscarto.net en 2018.
      Philippe Rekacewicz, géographe, cartographe et information designer, a dirigé la cartographie d’un programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE/GRID) et a été un collaborateur régulier de plusieurs journaux d’analyse géopolitique en Europe. Depuis 2006, il participe à diverses manifestations carto-artistiques et mène de nombreux projets internationaux liés au mouvement de la cartographie radicale et expérimentale. Il est l’un des membres fondateurs de visionscarto.net et, depuis 2016, chercheur associé à l’Université de Helsinki.

      https://aligrefm.org/podcasts/le-vie-est-un-roman-18-janvier-2022-cartographie-radicale-de-nepthys-zwer-

    • Explosions nucléaires pour l’économie nationale — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Explosions_nucl%C3%A9aires_pour_l%27%C3%A9conomie_nationale

      En novembre 1949, peu après l’essai de la première bombe nucléaire soviétique le 23 septembre 1949, Andreï Vychinski, le représentant soviétique aux Nations Unies, publia une déclaration les efforts de l’URSS de développer sa propre capacité nucléaire. Il dit : « Bien que l’Union Soviétique ait autant de bombes que nécessaire dans les circonstances malheureuses de la guerre, elle utilise l’énergie atomique pour servir son économie intérieure, faisant exploser des montagnes, changeant le cours des rivières, irriguant des déserts... ».

      Cependant, l’URSS ne suivit pas immédiatement l’exemple des États-Unis en 1958 en établissant un programme. Sa position en faveur d’une interdiction complète des essais nucléaires a contenu tout effort d’établir un tel programme jusqu’au milieu des années 1960.

      Quand le programme d’Explosions Nucléaires pour l’Économie Nationale a été finalement officiellement établi, Alexander D. Zakharenkov, concepteur d’armes chevronné, a été nommé à la tête du programme. Initialement, le programme soviétique se concentrait sur deux applications pratiques, les travaux de terrassement et la stimulation de puits pétroliers, comme le programme des États-Unis. Cependant, d’autres applications éveillèrent rapidement l’intérêt des Soviétiques, et au bout de cinq ans, le programme explorait activement six ou sept applications, impliquant la participation de près de dix organes gouvernementaux.

      Les Soviétiques menèrent un programme bien plus vigoureux que l’opération Plowshare américaine, réalisant environ 156 essais nucléaires entre 1965 et 1989. Une controverse existe sur le nombre exact d’essais : d’après les communications officielles, le Programme 7 aurait réalisé 124 explosions nucléaires, dont 117 en dehors de sites nucléaires, et dont trois (Globus-1, Kraton-3 et Cristal) auraient eu des fuites radioactives ; selon Alexeï Valdimirovitch Yablakov, biologiste russe, le Programme 7 aurait plutôt mené 169 essais impliquant 186 engins nucléaires. Minatom a officiellement estimé que quatre opérations s’étaient accompagnées de fuites radioactives (Globus-1, Kraton-3, Cristal et Taïga). D’après les données de 1994 d’un organe de Minatom, 24 essais sur 115 auraient donné lieu à « une pollution locale autour des forages ».

      Ces essais avaient des objectifs similaires à ceux menés par le programme américain, à l’exception de six d’entre eux, qui n’étaient pas des essais en soi, mais visaient à éteindre des incendies de puits de gaz et des blowouts de méthane.

      suit la liste des 115 explosions nucléaires «  utiles »

      dans la version russe, 124 explosions
      Список мирных ядерных взрывов в СССР — Википедия
      https://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%A1%D0%BF%D0%B8%D1%81%D0%BE%D0%BA_%D0%BC%D0%B8%D1%80%D0%BD%D1%8B%D1

    • Deux explosions étaient particulièrement grosses (140 et 105 kilotonnes) ; toutes les autres étaient relativement petites, avec une moyenne de 12,5 kilotonnes. Par exemple, une explosion de 30 kilotonnes a été utilisée pour fermer le puits de gaz Urtabulak en Ouzbékistan, qui fuyait depuis 1963 ; et quelques mois plus tard, une explosion de 47 kilotonnes a été utilisée pour sceller un blowout à haute pression dans le champ de gaz de Pamuk à proximité. Ces expériences fructueuses ont été par la suite citées comme précédents pour sceller les fuites de Deepwater Horizon.

  • Mort de Clive Sinclair, inventeur de la première calculatrice électronique portable
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/09/17/mort-de-clive-sinclair-inventeur-de-la-premiere-calculatrice-electronique_60


    Clive Sinclair pose, le 12 juillet 2006 à Londres, à côté de l’une de ses inventions, le A-bike.
    ADRIAN DENNIS / AFP

    Clive Sinclair, l’inventeur britannique à l’origine de la calculatrice de poche et des ordinateurs domestiques abordables, est mort, jeudi 16 septembre, à 81 ans, a annoncé sa famille.
    Il s’est éteint à son domicile de Londres après avoir lutté contre un cancer pendant plus de dix ans, ont précisé les médias britannique.

  • Tirs policiers à Stains : « je me suis vu mourir »
    Par Céline Beaury - Le 16/09/2021 - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/police-justice/tirs-policiers-a-stains-je-me-suis-vu-mourir

    Dans la nuit du 15 au 16 aout dernier, Nordine et sa compagne reçoivent près d’une dizaine de coups de feu à Stains, tirés par des policiers sans brassards non identifiables. Près d’un mois après les faits, l’homme toujours choqué, se confie pour la première fois aux médias, pour le BB. Témoignage.

    « Nous aurions pu mourir, je ne comprends pas pourquoi ils ont tiré autant de fois, ils auraient pu viser les roues. » Le récit de Nordine est aussi glaçant que les images publiées en août dernier, qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Dans la vidéo, des hommes tirent à plusieurs reprises sur une voiture. Les images enflamment la toile, et suscite l’émotion et l’effroi. Au lendemain des faits, même les Grandes Gueules sur RMC y consacre une émission intitulée « Stains : BAC les nouveaux Cow-boys ?

    Il s’agit de policiers de la BAC de Stains (Seine-Saint-Denis), en civil, sans brassards et dont le véhicule n’est pas équipé de gyrophare. La scène d’une rare violence s’est déroulée dans la nuit du 15 au 16 août dernier, à l’angle du boulevard Maxime-Gorki et la rue Salvador-Allende. (...)

    #violences_policières

  • Octogénaire morte à Mérignac (33) : dans le bus, certains hurlaient “qu’ils s’en foutaient de cet accident”
    https://www.sudouest.fr/gironde/octogenaire-morte-a-merignac-33-dans-le-bus-certains-hurlaient-qu-ils-s-en-

    « Mais dans le bus, c’est comme s’il y avait eu deux mondes qui s’affrontaient, l’ancien et le nouveau, deux clans », n’en revient toujours pas Geoffrey. « Certains se sont mis à insulter le chauffeur pour qu’il passe quand même sur la gauche, d’autres ont râlé qu’ils allaient être en retard au boulot, alors que leur employeur aurait compris, hurlé qu’ils s’en foutaient de cet accident. C’est monté en pression, certains ont failli en venir aux mains. »

  • Echange tendu sur Europe 1 : Sandrine Rousseau fière de « bousculer l’ordre » – Libération
    https://www.liberation.fr/politique/echange-tendu-sur-europe-1-sandrine-rousseau-fiere-de-bousculer-lordre-20

    De quoi éclipser Piolle, présent à ses côtés à l’université d’été. Très proche sur le plan des idées, son rival – qui se définit comme « radical et pragmatique » – a longtemps été considéré comme favori. Mais l’omniprésence médiatique de Rousseau pourrait rebattre les cartes. L’intéressée dément : « Je ne fais pas de stratégie politique là-dessus. Je porte une incarnation et j’entends la mener jusqu’au second tour de l’élection présidentielle. »

    A l’autre bout de la palette verte, Yannick Jadot. Plus centriste sur les questions sécuritaires et identitaires, il apparaît comme l’opposé de la candidate radicale et est souvent jugé plus à même de rassembler un public plus large en vue de la présidentielle. Mais le pari de Rousseau pourrait s’avérer gagnant dans une primaire resserrée où les militants les plus engagés votent. Environ 30 000 personnes pourraient participer au scrutin selon les estimations. Du côté de Jadot, on espère « entre 70 000 et 100 000 votants ».

    • En pleine promotion pour la sortie de son nouveau film France, le metteur en scène plusieurs fois récompensé à Cannes a exprimé son profond mépris pour le groupe télévisuel public au micro d’Europe 1.

      « Ils sont aseptisés, bien-pensants, bienséants. Je ne supporte pas cette espèce de ton, cette espèce de représentation des choses très puritaine, très morale. » Bruno Dumont n’a pas mâché ces mots au sujet de #France_Télévisions dans l’émission de radio, « Culture médias ».

    • Bruno Dumont, réalisateur de « France » : « J’ai appuyé fort pour y voir plus clair »

      Le cinéaste, dont le film cruel contre l’information-spectacle et le journalisme était en compétition au Festival de Cannes, réagit aux critiques parfois sévères qu’il a suscitées.

      France est le onzième long-métrage de Bruno Dumont. Présentée en compétition en juillet au Festival de Cannes, cette charge cruelle, contre l’information-spectacle et le journalisme, a divisé la critique. Le cinéaste dit qu’il comprend que son film, qui mélange mélo et tragique, romanesque et comédie, l’amour et la mort, ait pu désarçonner.

      Vous clouez au pilori dans ce film l’obscénité d’une époque dominée et abêtie par le système de l’information-spectacle et la culture du clash. Concevez-vous votre film comme une satire ?

      France est une franche satire de l’information-spectacle où, sous ce ridicule, bien appuyé en surface, perce une quête tragique et romantique de nous-mêmes dans ce monde numérique hypertrophié dans lequel beaucoup perdent naturellement les pédales. Le film y mélange tout à tour de bras le mélo, le tragique, le romanesque, la comédie, le sentimentalisme outré, le film français, le grotesque, la mort, l’amour, pour représenter ce que nous sommes devenus : des déséquilibrés ! J’ai appuyé fort, pour y voir plus clair !

      C’est donc un film enlevé qui – à ce régime artistique forcené – fait autant froid dans le dos que rire à s’en tenir les côtes et pleurer. Notre époque est abêtie par le filtre d’écrans où sévit une nouvelle pensée quasi démente, par sa simplification, sa disproportion et sa moralisation de tout. Les héros de France sont comme ça, aplatis !

      Le genre du film n’est pourtant pas si facile à définir…

      Il relève à la fois du mélodrame, genre « roman-photo » à l’eau de rose, et de la tragédie grecque. France se débat dans un monde aliéné dont elle est la vedette et, pourtant, regimbe comme une vraie héroïne de cinéma, mais cette fois-ci très humaine, petite, pleine de ses vicissitudes, de sa grâce et de ses turpitudes.

      Et comme c’est bête, France, ça tourne en rond et c’est pareil à une danse, un boléro : ça tourne, ça se développe, mais ça se répète, ça ressasse, ça énerve ! Ravel disait lui-même du thème de son Boléro : « Je sais bien que c’est nul, mais il fallait le trouver quand même ! » Ici, c’est à peu près pareil. C’est nul, mais à répéter avec insistance, ça commence à prendre tournure, non ?

      Les premières réactions de la presse au festival de Cannes ont témoigné d’un rejet du film. Un de vos précédents films, « Ma Loute », qui fut plus apprécié, ne parlait pourtant pas d’autre chose : l’aveuglement des élites devant l’injustice et la souffrance dont elles sont la cause. Comment expliquez-vous cette différence d’accueil ?

      Ma Loute se passait loin, au début du XXe siècle, dans la villégiature bourgeoise de l’élite industrielle provinciale. C’était poétique. C’était tranquille. On allait facilement dans le métaphorique. C’était bête aussi, mais on était tenu à distance. Avec France, on est tout près, on a le nez dans le contemporain.

      Dans du stuc pourtant, mais dans du naturel aussi, alors on ne sait plus très bien où on est, on s’y croirait même parfois, alors difficile de faire le malin. Parce que la presse, cette fois-ci, c’est elle qui a les honneurs de la satire ! Alors, oui, le film aurait été hué à la projection de presse. Il faut dire que beaucoup de journalistes en prennent pour leur grade. C’est parfois à la louche ! Mais la satire réclame son dû.

      Le film montre d’entrée la manière dont la presse peut arranger le réel comme bon lui semble. La fiction rôde dans l’information-spectacle, parce que les images et les sons font naturellement d’abord ce qu’ils savent faire : du cinéma – de la fiction – et c’est déjà le monde à l’envers. D’où la haine résiduelle des gens, leur haine du journaliste pour la fiction qu’il renvoie du réel ! Une journaliste d’une TV allemande, lors des inondations de juillet, ne s’est-elle pas mis de la boue sur elle pour faire genre, comme si elle avait aidé les sinistrés, et nous raconter des salades et tout bidonner ? Du France toute crue, non ?

      Le journalisme ne se résume pourtant pas à ces travers…

      C’est pourquoi il ne se borne pas à la seule satire d’une profession de spectacle en perdition, et creuse dans l’âme humaine. Ces héros de l’information sont, au fond, tragiques. Nombre d’entre eux lâchent prise et s’anéantissent. D’autres pas.

      A bien y regarder, le film ne désespère pas d’une profession décriée, fort diverse au demeurant, bien capable de se relever de ses travers et dont France va être paradoxalement l’héroïne. Alors, dans son bouillon, la satire se poétise, elle s’évapore, elle se romance ! J’ai toujours cherché à glorifier humainement mes héros. Si petits soient-ils, je filme leurs sursauts, toujours !

      Pourquoi ce nom, « France » ? N’avez-vous pas eu peur de charger un peu la barque ?

      La Vie de Jésus, déjà, ne fut-elle pas, à cette bascule, la vie d’un homme bien ordinaire ? France, c’est aussi la France, mais dans le rayonnement ! Quand on entend dire à la journaliste en visite « Madame France, on est tellement content de vous voir, chez nous » : ça fait quelque chose, non ? Au fond, selon moi, ce n’est même plus une femme, France. Ni même une journaliste. C’est un ectoplasme cinématographique qui sonde le temps présent où nous sommes.

      Léa Seydoux n’a jamais été aussi magnifiquement filmée. Vous la transformez, entre le kitsch et la rédemption, en une icône de notre temps. Quels ont été vos partis pris formels pour y parvenir ?

      C’est le tour de force que le film devait réussir à représenter sous un régime si théâtral : la transformation continuelle d’une anti-héroïne en héroïne. Si Léa Seydoux est pitoyable et bouleversante, c’est réussi ! Tout l’enjeu du film était là. Cette ligature si humaine et dont Hugo avait fait de Jean Valjean Monsieur Madeleine.

      France, c’est un boléro, et c’est Madeleine. Il fallait que Léa Seydoux soit éblouissante pour sortir France de là où elle était et, surtout, pour en être, de ce barnum de l’information-fiction. Et c’est toute notre vie qui est dans ce dilemme : d’être ou pas, et toujours de tout ! Le cinéma, à transfigurer, nous aide tant à voir clair dans ce magma.

      Comment avez-vous obtenu, sur la foi d’un tel scénario, l’ouverture des portes de l’Elysée et de CNews ?

      On a demandé. Ils ont accepté. Plus facile de tourner à l’Elysée que près de chez moi dans les dunes de la Slack. J’imagine qu’ils doivent avoir le sens de l’humour, à l’Elysée. C’est tellement un signe d’intelligence l’humour, l’ironie surtout. A l’Elysée je me suis senti direct chez moi. On a fait nos plans prévus sans encombre. CNews pareil. On fait du cinéma, vous savez, que du faux, on est des rigolos.

      Ne craignez-vous pas que la violence de votre peinture des élites corrobore un populisme d’autant plus simplificateur et irrationnel qu’il est instrumentalisé par des mouvements totalitaires ?

      Ces mouvements totalitaires n’attendent pas après moi pour avoir de l’eau à leur moulin ; ils viennent mécaniquement des peintures insipides et autres croûtes qu’on a faites des gens eux-mêmes, au cinéma et à la télévision, avec la presse qui va avec, depuis des décennies, et qui, à force, en aura bien décérébré des millions. Les « gilets jaunes » étaient rendus à moitié déments à force de visionner des images dégénérées.

      C’est l’asepsie générale de cette pensée numérique que diffuse l’information-spectacle des élites qui engendre et pond la pensée rance des vindicatifs. C’était au cinéma digne de ce nom d’instrumentaliser la pensée totalitaire pour la garder dans son théâtre et l’y transfigurer à l’éther de sa fiction. Sinon, tout file dans la rue. A tout divertir, tout le temps, on aura rendu les gens moins humains. Voilà tout.

      https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/08/25/bruno-dumont-j-ai-appuye-fort-pour-y-voir-plus-clair_6092272_3246.html

      #blabla